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PROGRAMME TEMEUM 2023 : LES STRUCTURES LOCALES SE MOBILISENT EN OUTRE-MER !
Programme national porté par l’OFB, TeMeUm est dédié au soutien des acteurs de la biodiversité dans tous les Outre-mer français. Afin d’encourager les initiatives locales, le programme lance chaque année trois appels à projets : les lauréats 2023 viennent tout juste d’être annoncés !
Depuis bientôt 15 ans, TeMeUm – Terres et mers ultramarines – occupe une niche toute particulière pour les organismes ultramarins de protection de la biodiversité : le programme est à l’écoute des besoins des associations locales, des gestionnaires d’espaces naturels et des collectivités afin de les aider dans leurs recherches de financements, de formations ou encore de ressources techniques et juridiques.
En mars dernier, TeMeUm a lancé ses trois dispositifs phares : (1) l’appel à micro-projets, pour le financement de petits projets opérationnels à hauteur de 20 000 euros maximum ; (2) la campagne de compagnonnage qui permet de former les acteurs ultramarins par l’immersion professionnelle (l’OFB finance le séjour à hauteur de 5 000 euros maximum) ; et (3) l’appel à projets partenaires, réservé aux membres TeMeUm pour des projets à portée collaborative.
Cette année, les Outre-mer se sont fortement mobilisés avec un total de 80 projets candidats, soit une dizaine par territoire - hors Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Barthélemy et un seul micro-projet à Saint-Martin - et plus d’un million d’euros sollicité. La concurrence a été rude puisque l’enveloppe accordée s’élève à 400 000 euros pour 36 projets soutenus.
GUYANE : LA CULTURE AU CŒUR DE LA NATURE
Les associations guyanaises l’ont compris : protéger la biodiversité, c’est aussi (re)questionner sa manière de cultiver, de se nourrir et de concevoir la place de l’humain au sein de son environnement. TeMeUm finance cette année six projets en Guyane qui portent tous cette ambition de tendre, à petits pas, vers une évolution profonde de la société. L’école élémentaire Guimanmin réalisera un projet pédagogique sur les enjeux d’une alimentation locale et durable grâce au jardinage à l’école. AMAKABA portera, elle, un projet de mise en place d’une cacaoyère syntropique sur une friche agricole. Autre exemple avec Panakuh : l’association déploiera des activités d’observations naturalistes au Centre des Savoirs de la Forêt dans une perspective de transmission des savoirs ancestraux.
ANTILLES : CONSIDÉRER LES ESPACES ET LES ESPÈCES
Du côté des Antilles, les six projets TeMeUm de Martinique et Guadeloupe concourent à une meilleure prise en compte des milieux naturels et des espèces dans la gestion du territoire, avec l’implication des populations locales. Les mares de la Ville du Gosier vont faire l’objet de suivis scientifiques et d’animations avec les Guadeloupéens. En Martinique, le Centre de culture populaire Ypiranga de Pastinha sensibilisera à la biodiversité végétale et animale de la rivière Madame. Côté mer, l’association Kap Natirel s’attachera à sensibiliser à la protection de la raie léopard, une espèce en danger d’extinction.
NOUVELLE-CALÉDONIE : PRENDRE SOIN DE LA TERRE
Riches d’une biodiversité exceptionnelle caractérisée par un fort endémisme, les terres néo-calédoniennes sont soumises à d’importantes pressions : érosion des sols, incendies, urbanisation, exploitations agricoles et minières... Des sujets de préoccupation pour les associations locales qui s’attelleront cette année, via le programme TeMeUm, à prendre soin des sols et des écosystèmes. Parmi les cinq projets lauréats, les associations Forêt sèche du Mont Vénus, Dumbea Rivière Vivante et SOS Mangrove porteront trois chantiers de restauration sur des sites naturels et urbains. Autre initiative en faveur de la résilience des terres : l’association REPAIR accompagnera des exploitations agricoles dans une démarche de régénération des sols grâce à la biodiversité.
OCÉAN INDIEN : PLATEFORME TOURNANTE DU COMPAGNONNAGE !
Chaque année, le compagnonnage TeMeUm connaît un succès tout particulier dans l’océan Indien. Ce dispositif d’échanges et de formation est apprécié des Mahorais et Réunionnais, friands de partager leurs expériences et de bénéficier de l’expertise d’autres territoires. Les Naturalistes de Mayotte accueilleront un spécialiste de l’association Island Conservation pour lutter contre la propagation du rat noir. De son côté, l’antenne Mayotte du CF UICN (Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature) se rendra en Nouvelle-Calédonie pour acquérir des compétences en agroforesterie syntropique. Et à La Réunion, l’association Shark Citizen prévoit un séjour de deux semaines au Centre de recherche d’Arros (Seychelles) pour monter en compétence sur le suivi des requins.
POLYNÉSIE FRANÇAISE : TRANSMETTRE POUR PROTÉGER
Cette année, huit projets polynésiens seront soutenus par TeMeUm : des projets qui témoignent des liens profonds des populations locales avec leur environnement, une identité culturelle transmise de génération en génération. Te Miti e Te Fenua va poursuivre son projet « Kiff ton Reef » à Raiatea pour former et sensibiliser petits et grands au suivi de l’état de santé des récifs coralliens. Pour protéger les cétacés, l’association Oceania embarquera sur les routes maritimes les plus fréquentées pour limiter les risques de collisions des navires avec les baleines. Enfin, à Moorea, les enfants partiront à la découverte d’actions de conservation d’espèces agricoles anciennes et d’un projet de restauration du littoral sur la baie d’Opunohu grâce à l’association Tahitian Historical Society