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Planète Outre-mer
LES MANGROVES D’OUTRE-MER, TROP PROCHES DES HOMMES
On trouve outre-mer 88 000 hectares de mangroves. Ces forêts tropicales situées le long du littoral et des estuaires protègent les côtes contre l’érosion, les cyclones et les tsunamis. Elles filtrent les métaux lourds et les pesticides, limitent l’envasement et sont stratégiques pour la reproduction et l’alevinage des poissons et crustacés.
Pour l’outre-mer, les services écosystémiques fournis par les mangroves sont évalués à 1,6 milliard d’euros par une étude publiée en 2021. Pourtant, même si on connaît de mieux en mieux l’importance des mangroves, elles sont en outre-mer toujours victimes des pressions humaines.
Mélanie Herteman, écologue, spécialiste des mangroves : « Il existe encore en outre-mer de fortes pressions de remblais, des remblais qui vont assécher les sols et qui vont permettre des constructions ou des vastes zones de dépôts, de déchets, de casses, etc. Et ça, c’est un problème qui est encore prégnant sur les mangroves d’outre-mer ».
Ces pressions humaines reflètent la façon dont les mangroves ont été longtemps perçues : espaces inutiles, dangereux, voire même hantés. Autre explication : dans la plupart des outre-mer, les mangroves sont très proches des activités humaines.
« Les mangroves en Martinique sont toujours entourées effectivement d’activités soit maritimes soit routières. On a très peu d’endroits où on arrive assez loin dans la nature, avec aucun bruit autre que ceux du milieu naturel. En Guadeloupe c’est pareil, même si la forêt marécageuse de Jarry est beaucoup plus étendue et qu’à un moment donné on arrive à ne pas entendre de bruit venant des activités humaines, mais c’est un peu la même chose. C’està-dire qu’on a des mangroves de bord, qui sont souvent entourées de fonds de baie, à la différence de la Guyane où on a des mangroves très vastes qui peuvent atteindre des kilomètres de largeur et où là vraiment on a un son pur, nature. »
Les mangroves sont aussi cruciales dans la lutte contre le réchauffement climatique car elles séquestrent de grandes quantités de carbone grâce à la densité des feuilles et aux systèmes racinaires des palétuviers et à leur sous-sol.
Ce texte est issu de la chronique radio « Planète Outre-mer » présentée par Caroline Marie à écouter sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions