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Mayotte

LE COMITÉ DE SUIVI DES MANGROVES SE MET EN PLACE

À Mayotte, nombre d’initiatives citoyennes émergent autour de la mangrove, dont l’île abrite 735 hectares répartis sur un quart du linéaire côtier. Copiloté par le Conservatoire du littoral et le Parc naturel marin de Mayotte, le comité de suivi des mangroves réunit les acteurs locaux contribuant à mieux connaître, gérer et protéger cet écosystème fragile.

INTERVIEW

MARIE FOUREST, CHARGÉE DE MISSION MANGROVES À L’ANTENNE DU CONSERVATOIRE DU LITTORAL À MAYOTTE
Marie Fourest

• Quels sont les objectifs de ce comité ?

- Créé début 2023 et inspiré par le modèle de gestion des mangroves de Martinique, il vise à partager les connaissances, les retours d’expériences et actions en lien avec les mangroves de Mayotte et aussi d’ailleurs. Le bureau d’études Créocéan, membre du comité, nous a par exemple présenté la thèse de Lisa Macera sur la restauration des mangroves à travers le monde.

Le comité a aussi vocation à trouver des synergies entre acteurs pour aboutir à une meilleure gestion des mangroves. Son troisième objectif est de hiérarchiser les priorités d’actions à l’échelle du territoire mahorais et des 120 sites de mangroves que compte Mayotte.

Mangrove à Mayotte.
© Frédéric Larrey / Conservatoire du littoral
• Pour cela, quels sont les moyens mis en œuvre ?

- Le comité recommande certains outils et méthodes à utiliser par les acteurs et joue un rôle de consultation sur les plans de gestion des sites de mangroves. Il aide aussi à identifier les financements en informant sur les appels à projets en cours : nous avons ainsi assisté à une présentation des programmes de financement de l’OFB. De plus, des itinéraires techniques pour la restauration des mangroves sont proposés afin de partager les meilleures pratiques. Enfin, le comité appuie la communication sur les résultats obtenus. À l’issue des deux premières réunions qui ont eu lieu en février puis en septembre, nous notons une forte mobilisation, avec à chaque fois plus d’une vingtaine de structures locales représentées.

 Formation à Dembéni dans le cadre du projet « Narisome Muhoko » (« étudions la mangrove ») des Naturalistes de Mayotte et du CUFR.
© DR
Formation à Dembéni.
© Aurélien Pira

TÉMOIGNAGE

ORIANE LEPEIGNEUL, CHARGÉE DE PROJET « VEILLEUSE DES MANGROVES – CONTINUUM TERRE-MER » AU PARC NATUREL MARIN DE MAYOTTE
Oriane Lepeigneul
Parmi les informations apportées au comité de suivi des mangroves, je citerai une délibération prise en février 2023 par le Parc naturel marin de Mayotte, pour que l’ensemble des mangroves et arrière-mangroves de l’île puissent bénéficier sans ambigüité de la protection apportée par le régime forestier.
Cela permettrait en effet de diminuer les pressions qui s’exercent sur les sites de mangroves en donnant à l’Office national des forêts (ONF) des moyens de surveillance des défrichements illégaux et de verbalisation des infractions environnementales qui y sont commises. Nous espérons que cette démarche initiée par le Conservatoire du littoral, la DAAF et portée par la députée mahoraise Estelle Youssouffa aboutisse afin que cette évolution du code forestier, déjà en place aux Antilles, s’applique prochainement à Mayotte.
Rédaction et interview : Stéphanie Castre

LA COMPOSITION DU COMITÉ DE SUIVI DES MANGROVES DE MAYOTTE

Réuni à une fréquence au moins biannuelle, le jeune comité rassemble aussi bien les structures publiques impliquées à Mayotte dans la connaissance, la protection et la gestion des mangroves, que les associations environnementales locales agissant dans ces domaines et les gestionnaires des sites du Conservatoire du littoral en mangrove et arrière-mangrove. Le nombre de ses membres est appelé à augmenter, sachant qu’il s’agit d’un enjeu majeur sur l’île.

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