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Wallis-et-Futuna
L’ARCHIPEL QUI RÊVE D’ÊTRE CONSTITUÉ D’ÉCO-VILLAGES
Wallis-et-Futuna nourrit un ambitieux projet d’éco-villages, qui a été adopté par l’Assemblée territoriale en janvier 2022. Un diagnostic et un plan d’actions ont été établis pour chacun des villages de l’archipel. Le point à Lavegahau, au sud-est de Wallis.
Photo ci-dessus : l’une des réunions d’acteurs locaux visant à favoriser la transformation de Lavegahau en futur « éco-village ».
Après six mois de travail sur le terrain, au plus près des habitants, les services du Territoire ainsi que les autorités coutumières ont souhaité le lancement d’une stratégie ambitieuse dans le cadre du projet « éco-villages de Wallis-et-Futuna ». Ce dernier s’articule autour de trois objectifs :
• L’habitat et le cadre de vie, à travers la réhabilitation des logements insalubres, l’assainissement des eaux usées, le déplacement des parcs à cochons situés trop près du littoral, la gestion durable des déchets, la valorisation des jardins…
• Les infrastructures publiques, avec l’amélioration du réseau routier, de l’accès à l’eau, l’assainissement des eaux pluviales, la protection du littoral…
• Le patrimoine naturel et culturel, un objectif qui comprend notamment la réhabilitation des sources, des tarodières, des forêts, des zones humides, des sites culturels, la promotion de la pêche durable, la lutte contre les espèces envahissantes…
La circonscription d’Uvea (Wallis) est, en tant que « mairie » et interlocutrice privilégiée de la grande chefferie coutumière, un acteur clef dans la mise en œuvre du projet d’éco-villages, piloté par le service de l’Environnement, qui dépend de la Préfecture et du Territoire. Les actions de l’axe « Patrimoine naturel et culturel » sont propices au portage par les associations de village, et la convention entre l’OFB et le Territoire a notamment permis de financer certaines actions environnementales préconisées.
TÉMOIGNAGE
HAPAKUKE MATETAU, CHEF DU VILLAGE DE LAVEGAHAU
Lors de cette réunion, j’ai souhaité soulevé divers problèmes qui concernent en priorité le bord de mer, partie intégrante de la vie de notre village. Cela passe par le nettoyage du littoral. Il nous faut aussi essayer de trouver des solutions contre l’érosion, qui nous menace de plus en plus. Par ailleurs, il nous faudrait remettre aux normes hygiéniques les parcs à cochons par le biais de subventions.
Enfin, dans notre village, il y a un lieu qui se retrouve totalement inondé en cas de fortes pluies. L’eau rentre même dans les habitations de certains villageois. Nous devons trouver une solution pour évacuer toute cette eau, par la mise en place de caniveaux.
C’est une bonne chose que les services de l’État aient initié ce projet d’éco-villages. Nous avons essayé depuis longtemps de travailler avec les services. J’avais proposé de nombreux dossiers à l’administration, à l’Assemblée territoriale et aux chefs de service qui sont passés, et pour l’instant, on ne voit rien, il n’y a pas grand chose. Il est intéressant que les chefs de villages soient associés à ce groupement. Ce projet nous permet de recenser nos besoins dans le village. Grâce à ce dispositif destiné à créer les éco-villages, on a eu la venue de techniciens qui ont accompagné les chefs de service, tandis qu’avant je faisais ce que je pouvais. Aujourd’hui, on voit grand.
Pour le littoral, on a besoin du service de l’Agriculture sur la question de l’élevage porcin, et du service de l’Environnement sur la protection de la mangrove par exemple. Les compétences s’associent pour élaborer une feuille de route. Si nous réalisons les projets recensés, nous aurons un village propre, qui améliore au quotidien la vie de la population et l’environnement.