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Édito
BERNADETTE DAVIS, 2E VICE-PRÉSIDENTE DE LA COLLECTIVITÉ DE SAINT-MARTIN
Mesdames et messieurs,
Changement climatique, effondrement de la biodiversité, crise énergétique, accès à l’eau potable, ultradépendance alimentaire, érosion côtière, échouements de sargasses, risques cycloniques et sismiques sont autant de sujets qui nous mobilisent au quotidien et de façon croissante, tant notre statut de « petit territoire insulaire » nous place en première ligne des effets déjà induits par ces grands bouleversements mondiaux provoqués par l’homme.
La délégation au Cadre de Vie et à la Transition Écologique de la Collectivité de Saint-Martin que je préside relève ces défis au quotidien, dans l’urgence, et se réorganise en permanence pour adapter les services publics territoriaux à ces nouvelles priorités. Un profond travail de sensibilisation est fait en interne comme auprès de la société civile pour parvenir à ce que nous ayons une conscience partagée des enjeux et de cet avenir qui nous est imposé.
La Collectivité de Saint-Martin s’est engagée à organiser la COP Territoriale en la matière et le lancement de cet événement a su mobiliser au-delà de nos attentes.
La COP Territoriale va se dérouler jusqu’en novembre 2024 et nous permettra de disposer d’une feuille de route à l’horizon 2030 sur deux grands axes : • réduire notre propre responsabilité dans les processus qui induisent le changement climatique, dont prioritairement nos émissions de gaz à effet de serre ; • agir localement pour nous adapter aux effets déjà visibles et qui seront pires demain.
Ce défi écologique et sociétal s’impose à nous et il est souvent accueilli comme une injustice par notre population puisque nous ne sommes qu’un très petit territoire qui n’était que peu peuplé jusqu’en 1985. L’avènement du tourisme a engendré une explosion démographique difficile à imaginer quand on ne l’a pas vécue : notre population a été multipliée par cinq en 15 ans. Pour autant, l’île de Saint-Martin ne peut être considérée comme une grande contributrice au réchauffement climatique, vu que nous ne disposons quasiment pas d’industrie et de très peu d’agriculture. Face à cette situation, nous sommes pourtant les premiers concernés par l’élévation du niveau des océans, l’érosion côtière, les échouements d’algues sargasses, la disparition des coraux et beaucoup d’autres phénomènes qui modifient notre vie, nos habitudes et menacent des espaces fortement peuplés, mais aussi les écosystèmes primordiaux à la protection de nos côtes.
Il nous appartient de mobiliser fortement notre population très hétérogène par essence et de parvenir à un changement global d’habitudes pour instaurer des automatismes de sobriété, ce qui passe par l’instauration de politiques publiques responsables et engagées. Ces politiques se doivent d’être spécifiques et de trouver néanmoins le soutien des dispositifs nationaux et européens, idéalement via des processus simplifiés, car ici comme dans les autres territoires ultramarins, il y a urgence. Cet objectif et cette nécessaire mobilisation collective doivent être partagés par nos nombreux visiteurs, notre économie reposant principalement sur le tourisme.
En ce sens, il nous semble primordial de pouvoir travailler avec les opérateurs pour qu’une charte puisse être accessible aux touristes avant leur arrivée sur notre territoire, afin que les comportements importés soient en phase avec nos enjeux environnementaux, nos habitudes de vie et la volonté d’instaurer un tourisme durable et responsable.