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Actu Outre-mer
LES GAGNANTS DE L’APPEL À PROJETS
SOS CORAIL SPÉCIAL MANGROVES
Le 2 avril dernier, la Fondation de la Mer et l’IFRECOR (Initiative française pour les récifs coralliens) ont lancé un appel à projets dans le cadre du programme de financement participatif SOS Corail, pour préserver les mangroves dans les outre-mer français.
Quatre projets portés par des associations ont ainsi été sélectionnés en juin et rejoindront la plateforme de financement SOS Corail. Tous s’inscrivent dans une démarche de protection et de restauration des mangroves, en sensibilisant les populations locales à une meilleure gestion de ces écosystèmes cruciaux.
Ces quatre projets associatifs lauréats « se distinguent par leur démarche partenariale, leur compréhension des enjeux, les résultats concrets attendus et leur engagement envers la préservation des mangroves » :
• « À la découverte des mangroves de NouvelleCalédonie », un projet porté par l’association Hô-Ut ;
• « La Mangrove de Koungou », une initiative des Naturalistes de Mayotte ;
• « Sensibilisation et restauration passive de la mangrove de Guyane », un projet mené par Sepanguy ;
• et « Projet participatif de restauration de mangrove en Martinique », de l’équipe de Roots of the Sea.
Autant de nouvelles solutions adaptées aux défis spécifiques de ces territoires, qui viennent renforcer la résilience des mangroves face aux menaces actuelles.
CAMPAGNE D’EXPLORATION SCIENTIFIQUE DIVE-SEA
Coordonnée par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), la campagne DIVE-Sea s’inscrit dans le programme de recherche ATLASea, qui vise à mieux connaître la biodiversité marine. DIVE-Sea, dont le coup d’envoi a été donné le 24 juin à la station marine de Dinard, permettra de collecter des organismes marins dans toute la France jusqu’en 2029, pour aboutir au séquençage du génome et à la mise en collection de 4 500 espèces marines, soit un tiers de celles connues.
« Les données ainsi produites seront d’un intérêt majeur pour la connaissance des espèces marines », déclare Line Le Gall, pilote du projet DIVE-Sea, professeure du Muséum et spécialiste des algues.
En outre-mer, l’expédition d’inventaire naturaliste Kanameco a déjà accueilli DIVE-Sea , puis ce sera au tour de « La Planète Revisitée des Îles de Guadeloupe » en octobre et, dans les années à venir, d’autres expéditions en Polynésie française, à Mayotte, en Guyane, en Martinique, ou encore à Saint-Paul et Amsterdam...
LES 40 ANS DE L’IFREMER CÉLÉBRÉS PARTOUT EN FRANCE, Y COMPRIS DANS LES OUTRE-MER
En 2024, l’Ifremer fête ses 40 ans « d’exploration, de recherche et de découvertes, d’innovations et de solutions, de science qui éclaire la décision, d’engagement pourl’Océan ». Pour célébrer cet événement, l’Ifremer est à la barre de grands temps forts : sur toutes les façades de l’Hexagone et en outre-mer, les citoyens et le public scolaire sont invités par l’Ifremer à ouvrir les portes de ses centres et stations pour découvrir les coulisses de la recherche en sciences océaniques.
Impact du changement global sur les espèces endémiques, développement d’une filière d’ostréiculture tropicale... Les 7 et 8 juin, à Vairao en Polynésie française, les salariés du centre Pacifique ont ainsi dévoilé leurs programmes de recherche aux visiteurs, à quelques semaines des épreuves des Jeux olympiques de surf qui se tiendront à proximité du centre Ifremer, au creux de la vague de Teahupo’o.
CERTAINES ESPÈCES POURRAIENT MIEUX TOLÉRER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE QUE PRÉVU
Des chercheurs de l’Ifremer et de l’Université de Lausanne ont réévalué la part des espèces terrestres et marines menacées d’extinction par le changement climatique. Si les modèles traditionnels estiment que la diversité des espèces terrestres tropicales pourrait se réduire de 54 % d’ici 2041-2060, ce nouveau modèle prédit une diminution plus modérée de 39 %. Cette projection, tout de même alarmante, confirme l’urgence de prendre des mesures pour atténuer les changements climatiques et leurs impacts sur la biodiversité.
À l’heure actuelle, les températures sur Terre varient d’environ -70 °C en Antarctique à +48 °C à l’équateur. Ces « limites climatiques » sur notre planète ont de tout temps évolué. Il y a 130 000 ans, lors de la dernière ère interglaciaire, le climat était par exemple plus chaud, semblable à celui que nous pourrions connaître d’ici 2100. Les espèces qui ont évolué à cette période pourraient être ainsi « préadaptées » aux changements à venir. Or, jusque-là, les modèles statistiques prévoyant la réponse des espèces au changement climatique ne considéraient pas ce potentiel de préadaptation, ce qui pouvait fausser leurs prédictions. Est-ce à dire que c’est une bonne nouvelle ? Clairement non, d’après les scientifiques, qui rappellent que le climat n’est pas la seule variable à prendre en compte pour avoir une prédiction réaliste du risque d’extinction des espèces. Il faut aussi considérer d’autres pressions anthropiques comme la perte d’habitats, la pollution, la surexploitation ou encore les invasions biologiques.