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IFRECOR
L’IFRECOR, PARTENAIRE INCONTOURNABLE DE LA RESTAURATION DES MILIEUX MARINS
Le 5e programme d’actions de l’IFRECOR a été établi après une enquête auprès des territoires ultramarins. Ce programme 2022-2026 présente les priorités de l’IFRECOR, parmi lesquelles la restauration des récifs coralliens et des mangroves.
UNE « MODE » DE LA RESTAURATION DES ÉCOSYSTÈMES
Depuis plusieurs années, pour faire face à la dégradation des écosystèmes, de nombreux programmes de restauration des récifs et des mangroves ont vu le jour. Conduits tout autour du globe par des acteurs divers, certains de ces programmes sont menés de façon peu rigoureuse et rencontrent parfois de forts taux d’échec. L’IFRECOR s’est donc donné pour mission de développer de meilleures pratiques de restauration à l’échelle des outre-mer français
DES PARTENAIRES AU PLUS PRÈS DES ACTEURS DE TERRAIN
Créé à l’initiative de l’IFRECOR, le Réseau national d’Observation et d’aide à la gestion des Mangroves (ROM) a ainsi publié en 2020 le premier guide technique sur la restauration des mangroves, adapté aux outremer français. De son côté, l’association RespectOcean accompagne les acteurs économiques vers une meilleure préservation de l’océan et organise, en 2024, un cycle de webinaires portant sur la restauration corallienne en partenariat avec l’IFRECOR.
INTERVIEW CROISÉE
AURÉLIE DUBOIS, DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE DE RESPECTOCEAN ET VIRGINIE TSILIBARIS, ANIMATRICE DU RÉSEAU D’OBSERVATION ET D’AIDE À LA GESTION DES MANGROVES (ROM) AU COMITÉ FRANÇAIS DE L’UICN
• À quels enjeux répondent vos actions pour la restauration des écosystèmes marins ?
Aurélie Dubois :
- Notre association RespectOcean accompagne des entreprises dans la compréhension de l’impact de leurs activités sur l’océan.
On observe depuis plusieurs années de nombreuses entreprises qui, dans le cadre de leur démarche RSE et pour compenser ces impacts, souhaitent investir dans des projets de restauration corallienne. Or, parce que ces entreprises n’ont pas d’expertise dans le domaine et pas de connaissances à disposition, elles ne choisissent pas forcément les bons projets.
L’enjeu de notre cycle de webinaires sur la restauration corallienne est de faire monter en compétences les acteurs économiques et de leur montrer comment mettre en place des actions de restauration qui auront des résultats significatifs dans la durée.
Virginie Tsilibaris :
- Pour ce qui est des projets de restauration de mangroves, force est de constater un taux d’échec assez important, et ce pour différentes raisons : les choix du site ou des espèces ne sont pas complètement adaptés, des perturbations pesant sur le milieu sont toujours présentes, etc.
C’est pourquoi il nous a paru essentiel de concevoir un guide technique, en langue française, accessible à l’ensemble des gestionnaires de mangrove et pertinent dans le contexte ultramarin français, afin de garantir des projets de restaurations fructueux.
• Quelle est selon vous la bonne pratique indispensable pour la restauration des milieux ?
Aurélie Dubois :
- Dans ce cycle de webinaires, nous mettons en avant une étude sur les 10 règles d’or de la restauration corallienne. Par exemple, notre dernier événement en ligne a mis en particulier l’accent sur l’intégration des communautés locales dès le début et dans toutes les phases des projets de restauration pour garantir leur pérennité. Partager ces bonnes pratiques, l’envie d’agir et inspirer, c’est vraiment ça la philosophie de notre réseau.
Virginie Tsilibaris :
- Même réponse pour la restauration des mangroves ! L’acceptabilité sociale des projets et l’implication des populations locales sont indispensables pour garantir la durabilité des projets.
Le guide technique de restauration du ROM souligne également l’importance d’un diagnostic initial solide, afin de déterminer si une restauration active, c’està-dire un projet de plantation, est utile ou non. Car dans de nombreux cas, dès lors que les pressions sur les écosystèmes sont écartées ou que les connexions hydrologiques sont rétablies, les milieux se regénèrent d’eux-mêmes. On appelle ça de la restauration passive… C’est la magie de la mangrove !