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Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
LE « FONDS VERT » MOBILISÉ POUR LA RÉALISATION DE L’ÉCOQUARTIER CARIBÉEN BON AIR
Mis en œuvre dans l’objectif de renforcer la performance environnementale, l’adaptation des territoires au changement climatique et l’amélioration du cadre de vie, le Fonds Vert cofinance en Martinique l’écoquartier Bon Air, au cœur de Fort-de-France.
Dans les années 1950 et 1960, la crise de l’industrie cannière précipitait la fermeture des sucreries en Martinique, entraînant un exode massif des habitants des campagnes vers les villes. Fort-de-France s’est alors construite selon un principe d’habitats spontanés avant qu’une mutation urbaine en profondeur ne conduise à l’avènement des habitations à loyer modéré (HLM).
Achevée en 1965, la cité Bon Air, l’un des premiers ensembles HLM du chef-lieu, élevait dès lors face à la mer ses trois « barres » d’immeubles dont le bâtiment C, traversé par une coursive de 180 mètres, était le plus long de la Caraïbe. Puis, dans les années 1980, la Société immobilière de la Martinique (SIMAR), propriétaire du parc locatif, a proposé de vendre les logements à des personnes y résidant.
La vente de ces logements à vocation sociale a mené à la création d’une copropriété qui s’est par la suite détériorée avec le temps, jusqu’à faire l’objet en 2005 d’un plan de sauvegarde de l’Agence nationale de l’habitat. Un premier diagnostic de site a alors révélé la présence d’un risque sismique avéré et non corrigible : les trois bâtiments et ses 321 logements devaient être détruits. Le projet d’écoquartier Bon Air est ainsi né de cet enjeu de renouvellement urbain, avec une volonté forte de développer la meilleure qualité de vie possible pour les habitants, dans le contexte actuel de changement climatique.
Ce programme d’envergure, qui s’étend sur 4,5 hectares et dont la livraison est prévue en 2030, s’attache à minimiser son empreinte sur l’environnement. Pour cela, l’écoquartier Bon Air intègre dans sa conception l’économie d’énergie, avec notamment des panneaux photovoltaïques qui alimenteront les parties communes. La préservation des espaces naturels est également au cœur du projet, qui prévoit de nombreux espaces verts et jardins partagés faisant la part belle aux fleurs, arbres fruitiers et plantes médicinales. Une gestion efficiente des déchets sera mise en place et les transports en commun vont être privilégiés pour assurer une connexion forte avec la ville.
La culture caribéenne transparaît dans la conception de ce projet expérimental qui s’inspire du mode de vie créole, s’adapte au climat et aux risques naturels, et a recours à des matériaux bas carbone. Bon Air se transforme sous nos yeux en un modèle réplicable de quartier apaisé, écologique et caribéen.
TÉMOIGNAGE
YANNIS BAFLAST, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SAS BON AIR
En tant qu’aménageur concessionnaire, la SAS Bon Air pilote le programme d’écoquartier Bon Air de 59 millions d’euros depuis 2012. Une première phase de travaux a permis le relogement des habitants, puis la déconstruction des bâtiments. Grâce au recours au Fonds Vert – avec notamment la mobilisation d’une avance de trésorerie conséquente – nous avons pu relancer les travaux et avancer sur la viabilisation et la réalisation des réseaux du quartier, c’est-à-dire sur les préalables nécessaires à la construction des bâtiments à proprement parler. À terme, c’est près de 2% de la population de Fort-de-France qui reviendra vivre dans ce quartier pensé dans un esprit de mixité fonctionnelle et générationnelle.
LE FONDS VERT, ACCÉLÉRATEUR DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE DANS LES TERRITOIRES
Dans son axe 3, le Fonds Vert cofinance des mesures en faveur du recyclage foncier. Enjeu majeur d’aménagement durable des territoires, la remobilisation des friches répond aux objectifs de sobriété foncière (limiter l’artificialisation des sols et/ou la consommation d’espaces naturels), de mixité des fonctions, de désimperméabilisation des sols...
Pour Miguelle Mambert, cheffe du service Logement ville durable à la DEAL Martinique, « le Fonds Vert est, pour l’écoquartier Bon Air, mobilisé à hauteur de 2,5 millions d’euros avec une souplesse qui a permis la mise à disposition des crédits immédiatement – et donc le redémarrage des travaux. Le Fonds Vert intervient en complément d’autres aides publiques et a rendu possible le bouclage du plan de financement global. Ce projet est à notre sens exemplaire et donnera lieu à un cadre de vie renaturé, pas uniquement centré sur l’habitat. Il y a un projet social fort construit autour de ce quartier populaire pour garantir l’adhésion des habitants. »