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Wallis-et-Futuna
VERS L’ÉCOTOURISME À WALLIS-ET-FUTUNA
L’écotourisme permet de découvrir un milieu naturel, tout en le respectant et en appréciant les pratiques culturelles qui y règnent. Bien loin du tourisme de masse, l’archipel de Wallis-et-Futuna, grâce à sa nature préservée entre mer et montagne au cœur du Pacifique, est un territoire propice à cette forme de tourisme durable, qui bénéficie aux communautés locales.
LA SITUATION ACTUELLE DU TOURISME DANS L’ARCHIPEL
À la suite des Assises des Outre-mer qui se sont tenues d’octobre 2017 à février 2018, le tourisme a été nommé comme la toute première solution de désenclavement de ce territoire insulaire. Depuis 2019, un pôle dédié au tourisme existe sur l’île de Wallis et se charge de l’accueil des visiteurs.
L’archipel connaît un tourisme de niche dominé par quelques catégories telles que le tourisme d’affaires, majoritaire, ainsi que les tourismes de découverte et également religieux, ces îles étant un lieu de pèlerinage sur les traces de Pierre Chanel, saint patron et martyr de l’Océanie, mort assassiné à Futuna en 1841.
LE SECTEUR ÉCONOMIQUE DU TOURISME EN QUELQUES CHIFFRES
En 2023, on recensait près de 3 000 touristes à Walliset-Futuna. Dans le cadre de la Stratégie du développement touristique mise en place par l’archipel, l’objectif est d’atteindre 11 000 touristes annuels en 2030, soit autant que la population wallisienne.
UNE DESSERTE RESTREINTE
L’accès à ces îles reste limité. Wallis est la seule à posséder un aéroport international, la liaison avec Futuna se faisant via un Twin Otter, un petit avion dont la circulation dépend fortement des conditions météo.
LE POTENTIEL DE L’ÉCOTOURISME
Wallis-et-Futuna est protégé du tourisme de masse grâce à sa configuration : l’absence de points d’entrée adaptés dans la barrière de corail de Wallis empêche les bateaux de croisière d’accéder à l’île. Ceci a pour effet d’éviter la surfréquentation. Et ici, le premier critère de subvention d’un aménagement touristique est le respect de la nature, de façon à contrôler les constructions.
INTERVIEW
MARION MANUOFIUA, RESPONSABLE DU PÔLE TOURISME DE WALLIS-ET-FUTUNA
• Comment développer l’écotourisme local ?
- Le tourisme durable est le plus adapté sur l’archipel et celui qu’on retrouve naturellement sur place. Ceci constitue donc un avantage. Le tout est maintenant de le promouvoir en augmentant l’offre touristique et d’attirer les visiteurs de façon raisonnable. Pour cela, il faudra perfectionner notre capacité d’accueil, en créant par exemple un office du tourisme et aussi en développant la palette des activités disponibles.
• Quels sont les grands défis du développement touristique à Wallis-et-Futuna ?
- L’enclavement de nos îles est encore un critère de réticence pour les touristes, qui ne connaissent pas Wallis-et-Futuna ou optent pour des destinations voisines telles que Fidji, plus faciles d’accès. L’objectif est de transformer cette contrainte en avantage, en misant sur la tranquillité de ce territoire, la préservation de sa culture et de son patrimoine naturel. De plus, le tourisme local est un secteur récent, qui demande à être structuré. Il va notamment nécessiter de sensibiliser la population locale à l’accueil d’un plus grand nombre de visiteurs, et de l’encourager à garder son authenticité. L’aménagement touristique demandera aussi une certaine gestion, car il dépend de règles administratives représentant la République française, mais aussi de celles des rois locaux, qui ont un fort pouvoir de décision dans les questions foncières.
• Quels sont les atouts écotouristiques des îles ?
- Wallis est une île accessible depuis l’international. Elle possède un lagon typique des îles du Pacifique, et 16 motus (îlots), sur lesquels on peut se rendre en pirogue et profiter d’un repas traditionnel local. Grâce à son lagon, Wallis propose de nombreuses activités nautiques : kitesurf, pirogue, plongée sousmarine... D’ailleurs, l’île accueillera en 2025 la Manatai, une compétition de sports nautiques rassemblant plusieurs nationalités du bassin pacifique. En face, l’île de Futuna, bien plus sauvage, présente un gros potentiel pour l’écotourisme. Contrairement à Wallis, c’est une île montagneuse, moins peuplée, où l’on peut explorer des sentiers avec des vues à couper le souffle. Enfin, la troisième île de l’archipel, Alofi, est inhabitée, mais permet aux habitants d’y développer l’agriculture.
Un point intéressant est qu’en raison de l’isolement de l’archipel, la quasi-totalité des produits est importée, l’approvisionnement en denrées s’avère donc très aléatoire. La population fait ainsi perdurer au maximum la consommation de produits naturels locaux, pour rester le plus autonome possible. Enfin, la culture locale est encore très vivante et présente au quotidien.