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Saint-Barthélemy

Une petite tortue verte ou « tortillon » venant d’éclore. © ATE

DEUX PRÉCIEUX OUTILS DE SUIVI DES TORTUES MARINES : LE BILAN DE NIDIFICATION 2020 ET LA PHOTO-IDENTIFICATION

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Depuis 2001, les bénévoles de l’Agence territoriale de l’environnement (ATE) observent annuellement et à la loupe les allées et venues des tortues marines sur les plages de l’île. Bien que Saint-Barth ne soit pas un site de nidification majeur à l’échelle de la Caraïbe, plusieurs espèces de tortues tentent chaque année d’assurer leur descendance en venant déposer leurs œufs en haut des plages.

À Saint-barthélemy, ce sont principalement deux espèces de tortues marines qui fréquentent régulièrement les plages pour nidifier : la tortue verte et la tortue imbriquée. Le pic de fréquentation est observé sur la période de juillet à novembre. En 2020, 23 activités de ponte ont été observées, mais toutes n’ont pas abouti : seules 13 d’entre elles ont été menées à terme, dont trois pontes de tortues vertes et 10 de tortues imbriquées ; les autres correspondent à des remontées avortées ou à des traces de tortues non identifiées.

Depuis quelques années, le nombre de pontes recensé augmente, conséquence directe d’un effort de prospection lui aussi croissant grâce à l’implication d’une vingtaine de bénévoles à ce jour. Des suivis sont également réalisés pour connaître le taux de réussite des pontes, c’est-à-dire le nombre de « tortillons » qui parvient à prendre la mer après éclosion. Les tortues produisent plus d’une centaine d’œufs par ponte, elles les protègent en les enterrant dans le sable, à l’abris des prédateurs, mais elles repartent ensuite en mer en abandonnant les futurs tortillons à leur sort. En 2020, sur les huit pontes observées, 688 bébés tortues ont atteint la mer et 162 n’ont pas survécu, dont 135 à cause de forts épisodes pluvieux. Ces observations annuelles contribuent à l’amélioration des connaissances de ces espèces, et sont indispensables à leur conservation.

Une tortue luth regagnant la mer à Saint-Barthélemy. En effet, des pontes de tortues luth sont également observées, mais de manière beaucoup plus occasionnelle que les pontes de tortues vertes ou imbriquées. Cette année, le 20 mai puis le 30 mai, l’ATE a relevé les traces d’une tortue luth qui semble avoir pondu sur la plage de Saline. Si cela est avéré, la survenue de deux pontes de luth dans la même année est un événement très rare voire exceptionnel, car en général l’ATE observe plutôt chez cette espèce une ponte à Saint-Barthélemy tous les trois ou quatre ans.

© Karl Questel

Comment mieux connaître les tortues de Saint-barthélemy ? Combien sont-elles, quelles sont leurs habitudes, à quelles pressions anthropiques et naturelles doivent-elles faire face ? Pour tenter de répondre à ces interrogations, l’Ate a lancé depuis avril 2020 une campagne de photo-identification des tortues vertes. bénévoles, scientifiques mais aussi grand public sont ainsi invités à photographier les tortues qu’ils rencontrent : une image de chaque profil et une autre de l’individu entier vu de dessus. Ces photos, 4 702 à ce jour, sont intégrées à une base de données locale qui permet de recenser les individus présents autour de Saint-Barthélemy mais aussi, lorsque cela est possible, sont ajoutées à la base de données internationale TORSOOI, de façon à comparer les observations avec celles des îles voisines.

Rédaction : Romy Loublier

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