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Saint-Barthélemy
© Karl Questel
MALGRÉ SA PETITE SUPERFICIE (24 KM2), « SAINT-BARTH » JOUE UN RÔLE CLÉ DANS LA CONSERVATION DE CERTAINES ESPÈCES
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forêt sèche, côtes rocheuses, zones humides, pLages, herbier sous-marin et récifs coraLLiens forment Les miLieux terrestres et marins du territoire. parmi Les animaux et végétaux présents, certains n ’ existent nuLLe part aiLLeurs, hormis sur une poignée d ’ autres îLes ou îLets. c’ est Le cas d ’ un reptiLe, La couLeuvre du banc d ’anguiLLa, que nous présente L ’agence territoire de L ’ environnement (ate) dans son dernier buLLetin.
Ce prédateur carnivore et surtout diurne pouvant atteindre 138 centimètres de long est endémique du Banc d’Anguilla. Il chasse les lézards et peut se nourrir également d’amphibiens, oisillons, petits rongeurs... La couleuvre ou couresse du Banc d’Anguilla aurait disparu de Saint-Martin, où son observation la plus récente remonte à 1996. De nos jours, elle n’est plus visible qu’à Saint-Barthélemy, à Anguilla et sur trois îlets satellites : Scrub Island, Îlet Tortue et Îlet Bonhomme (carte ci-contre). Sur l’île principale de Saint-Barthélemy, son habitat s’étend du bord de mer jusqu’au sommet du morne Vitet, le point culminant de l’île (286 mètres). Cela étant dit, repérer ce serpent dans son environnement naturel relève du défi, tant ses couleurs et motifs se confondent avec le milieu ambiant. De plus, Alsophis rijgersmaei est une espèce de sous-bois, parfois arboricole, qui évite de manière générale les terrains à découvert, ce qui lui permet de passer inaperçue aux yeux des faucons crécerelles.
À Saint-Barthélemy, les secteurs denses de Broméliacées (Aechmea lingulata et Tillandsia utriculata) représentaient les premières zones d’observation de l’espèce sur le morne de Grand Fond. Les feuillages denses de ces plantes rendaient possible un camouflage rapide du reptile, jusqu’à ce que le surpâturage par les chèvres le prive peu à peu de ses cachettes... Outre la restriction de son habitat, l’espèce subit deux causes majeures de mortalité : des spécimens sont retrouvés écrasés sur les routes (56 % des données de l’ATE sur la mortalité de ce serpent) quand d’autres subissent les attaques des chats (39 % de ces données).
En dépit d’années de sensibilisation, la majorité des habitants de l’île continue de craindre cet animal pourtant parfaitement inoffensif pour l’homme et classé en danger d’extinction par l’UICN. La découverte de reptiles morts près des habitations, tués par un objet contondant ou une machette, témoigne de cette réalité toujours d’actualité.