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Grande Sonate Pathétique

Grande Sonate Pathétique Sonate n° 8 en ut mineur, op. 13, « Pathétique »

Composée en 1797-8, publiée en 1799 Dédiée au Prince Lichnowsky I. Grave – Allegro di molto e con brio II. Adagio cantabile III. Rondo. Allegro

Cette tendance à saisir les conventions pour les remettre en question n’est nulle part mieux illustrée que dans la prochaine sonate de Beethoven, la Pathétique, op. 13. La Pathétique est devenue populaire presque depuis le moment où elle a été écrite et est devenue si fortement associée aux traits que nous considérons comme « beethovéniens » qu’il est quelque peu choquant de se souvenir qu’elle a été écrite à une époque où Beethoven n’avait pas encore publier un quatuor à cordes, une symphonie ou un concerto pour piano. C’est le premier mouvement, et en particulier son utilisation d’une introduction lente, qui rend la Pathétique si distinctive et irrésistible. Les introductions lentes aux sonates pour piano étaient extrêmement rares à cette époque et bien que Beethoven emploie les rythmes pointés formels communs aux introductions baroques, son utilisation abondante de septièmes diminuées, de contrastes dynamiques abruptes et de fioritures mélodiques dramatiques signalent quelque chose de nouveau, presque orchestral par son ampleur. Ce n’est pas seulement le ton qui est nouveau. Beethoven conteste également nos hypothèses structurelles. Ce n’est pas une simple introduction, mais une partie intégrante de l’Allegro principal, comme cela apparaît clairement lorsque la musique lente revient à des moments structurels clés plus tard dans le mouvement. Nous n’écoutons pas un mouvement rapide préfacé par une introduction lente, mais une musique rapide et une musique lente coexistant dans un seul argument musical et partageant le même mode mineur maussade. L’Adagio cantabile qui suit partage avec le premier mouvement son ton sérieux mais présente à d’autres égards un contraste complet. Le thème principal est remarquable pour sa longue ligne chantante et la forme rondo signifie qu’il est présenté trois fois, séparé par des épisodes contrastés. Le deuxième de ces épisodes comprend des accents sforzandi, qui semblent être un écho de la vigueur et du drame du premier mouvement, mais qui ne perturbent finalement guère le flux mélodique dominant du mouvement.

Le ton sérieux s’allège pour le rondo final mais Beethoven maintient un fort sentiment d’intégration thématique. Le thème du rondo renvoie clairement au deuxième sujet du premier mouvement, et l’épisode central en la bémol rejoint la clé du mouvement lent. L’utilisation du la bémol à nouveau vers la fin de la pièce, dans un passage dramatique qui renoue avec le style plus passionné du premier mouvement, garantit que ce mouvement agit non seulement comme une destination, mais se souvient également des premières étapes de ce voyage musical.

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