ARKUCHI numéro#07 - Avril 2019

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arkuchi.com

mensuel gratuit

avril 2019

07


e

22 n

éditio

SaintChamond (42)

Parc Nelson Mandela

Billetterie et infos :

14-15-16 juin 2019

5€*

www.laruedesartistes.fr/billetterie/ 04 77 22 18 18 TARIFS/JOUR : vend. 14 / sam. 15 (en pré-vente*) 5€ - sur place : 8€ dimanche 16 : gratuit

Broussaï I The Mitchi Bitchi Bar I Mon côté punk VENDREDI 14

I Duo Léonid I SAMEDI 15

I Rémô-(mes) I Tracy De Sá I

Groundation

I The Fat Bastard Gangband DIMANCHE 16

I Les Tit’Nassels I Pop 119 I

Sinsemilia

w w w. l a r u e d e s a r t i s t e s . f r

graphisme : catherine ornon

I Cie Racines de Poche I Cie ManoAmano Circo I Cie Senario I Solau & Cie I Cie Tout CouR I Cie Les Journaliers I etc.


Steve McCurry©

CATHERINE HARGREAVES

À L‘AFFICHE

...

.01

Invité du mois Grems

.08

« Regarder, jouer, transmettre et recommencer »

Déambulations Arts Visuels

.12

Portrait Maxime Mansion/Julie Ménard

.14

LE MONDE SELON STEVE MCCURRY

FORME & FONCTION .10

Biennale du Design Le design pour comprendre le monde d'aujourd'hui.

07

Bêtes de Scènes Parcours Spectacle vivant

.18

Trajectoires Monique Reboul

.20

.06

Les filles en rouge, rajasthan, inde, 1983

avril 2019

BÊTES DE SCÈNES .13

C DANS L’AIR .19

FRANCEROUMANIE

ACROBATES DU BITUME

La jeune création roumaine aux Célestins

Voler par-dessus les toits

20 sur Vin Denis Verneau, sommelier

.22

Déambulations Musiques

.27

Lettres & Ratures Éditions Verdier #40 ans

.28

L'ArKuchi du mois

.29

C’était mieux avant Bruno Ganz & Les Ailes du Désir

.30

Cuisine-moi... La Carotte Cogite-toi

Grems©

.31

Street Art by Graphull Celinair

.32

Lieux de dépôts

À LA MOULINETTE

Impression : IPS I.S.S.N : 2646-8387

Adresse administrative 5 impasse des Sources - 69390 Vernaison arkuchi@orange.fr Adresse rédaction 18 rue Belfort - 69004 Lyon

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Fokus

GREMS

THE ARTIST

.16 3

HÉLÈNE COURTOIS

AMOUREUSE DU CIEL .26 numéro 07 - avril 2019

Mary Erhardy©

contact.arkuchi@orange.fr arkuchi.com (en construction) Avril 2019 n° 07 Mensuel gratuit Lyon, métropole & Rhône-Alpes Tirage : 12 000 ex. Direction de la publication Rédaction en chef Anne Huguet - 06 13 07 06 97 Secrétariat de rédaction Emmanuelle Babe Ont participé à ce numéro Valie Artaud, Romain Berthault, Jérôme Bertin, Jeanne Brousse, Lucie Diondet, Émiland Griès, Hector Jackson, Marco Jéru, Trina Mounier, Enna Pator, Sacha Pech, Catherine Quiblier, Nikki Renard, Florence Roux, Priscilla Ségur, Laurent Turrel, Nans Vincent Illustration de couverture Grems Conception et mise en page

sommaire

CARTE BLANCHE .04


carte blanche

CATHERINE HARGREAVES

TRAVAILLER

LE JEU Par Catherine Hargreaves Photo Claudius Pan

Directrice artistique de la compagnie Les 7 Sœurs à Lyon, Catherine Hargreaves est metteuse en scène, comédienne et traductrice ; elle enseigne également à l’ENSATT. Associée au TNG dans le cadre du Vivier, elle y a mis en scène deux spectacles, dont Moi, Fleur des pois créé en avril. Elle écrit actuellement sa prochaine création, Deuil Blanc.

Tout est affaire de jeu au théâtre et c'est ça qui permet de parler de choses sérieuses sans se prendre trop au sérieux soi-même numéro 07 - Avril 2019

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MOI, FLEUR DE POIS Cie les 7 Sœurs Catherine Hargreaves TNG-Les Ateliers, Lyon 2e 6 et 7 avril En tournée décentralisée dans le Rhône 6 au 17 mai tng-lyon.fr MOI, MALVOLIO Cie les 7 Sœurs Catherine Hargreaves Théâtre du Fort Antoine, Monaco 30 juillet theatrefortantoine.com

Voir le plus de spectacles possibles, aimer leurs différences, trouver leurs correspondances, percer le mystère de leur fabrication, comprendre comment ils s'inscrivent dans la réalité du présent et dans l'histoire du théâtre, qui sont leurs auteurs et de quoi ils se nourrissent pour créer. C'est précisément cet amour-là qui inspire ma pratique. Comment, à travers mes spectacles, construire des univers avec les spectateurs ? Les novices et les connaisseurs, les professionnels et les amateurs, les enragés et les mystiques, les fatigués et les gonflés d'espoir en quête de commencement, les consommateurs et les chercheurs ? Comment mes spectacles répondent-ils au monde ? Comment répondentils aux autres spectacles qui, dans ce monde de l'image et de la représentation, sont plus que jamais une préfiguration du monde de demain ?

Mais travailler, c'est aussi cultiver sa disponibilité pour être ouverte à toute rencontre aussi incongrue soit-elle et se rendre compte qu'il est possible de rencontrer à nouveau une même personne qu'on pensait connaître, réalisation salvatrice dans un milieu où les étiquettes sont si vite collées. Et puis surtout transmettre, répéter, recommencer pour se rendre compte qu'on travaille tous la même matière et découvrir, émerveillée, ce que les nouveaux venus ont à proposer. Enfin, tenter de faire revenir la politique dans sa pensée, non pas comme quelque chose qui apporterait une solution immédiate aux problèmes (laissons cette illusion aux politiciens et aux moralistes de tous bords), mais comme un moyen qui permet de sortir de soi-même pour se penser comme appartenant à une civilisation qui évolue et change sans cesse, avec un avant et un après. Croire que cette conscience, sans cesse entretenue, limite les dégâts et tient les abus de pouvoir à distance.

Que je retienne ma respiration de peur de perdre une miette de ce qui se joue devant moi, que je m'endorme à l'opéra avec le luxe d'un orchestre entier pour bercer mon sommeil plein de rêves étranges ou que je surfe sur des vers que je n'arrive pas à écouter pour rêver de nouveaux univers, il y a dans cette condition de spectatrice quelque chose qui me ravit. 5

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carte blanche

C'est en tant que spectatrice que je suis venue au théâtre ...

Cet amour du spectacle et de la condition active du spectateur, je le retrouve chez Tim Crouch. Travailler son écriture m'a permis d'aller à la rencontre d'un jeune public et de lui dire que le théâtre, scène comme salle, lui appartient, autant qu'aux artistes. Là, rien ne nous oblige à ce que le pouvoir ne soit que d'un seul côté. Les images sont puissantes parce que c'est nous qui leur donnons le pouvoir et surtout que tout, au bout du compte, est affaire de jeu au théâtre et c'est ça qui permet de parler de choses sérieuses sans se prendre trop au sérieux soimême. Alors, voir les jeunes spectateurs à la fin de Moi, Malvolio monter sur scène sans qu'on ne leur demande et l'investir comme si elle leur appartenait parce qu'ils veulent que le jeu continue, c'est magique. Moi, Fleur des pois s'adresse à des spectateurs plus jeunes encore mais les exigences restent les mêmes. Comme dans toutes les pièces de Tim Crouch, le rôle joué par le public est si important qu'il est impossible de prévoir exactement à quoi ressemblera le spectacle avant les premières représentations, j'ai hâte de le découvrir.


à l'affiche

Bruno Barbey©

Steve McCurry

ToutE une humanitÉ dans le regard La Sucrière, à Lyon, accueille Le monde de Steve McCurry, exposition phare d’un photographe star. Tout le monde s’y rue, arpente les travées pour découvrir, l’œil captivé, trente-cinq ans de photographie sur une planète Terre très humaine. Par Florence Roux Photos Steve McCurry

Lignes fuyant vers le sud, flots et bâtiments en béton, flâneurs en couleurs… Cheminer sur les quais de Saône met en condition pour découvrir les photographies de Steve McCurry, photographe américain de l’agence Magnum depuis 1985. Il n’est pas inutile de se préparer l’œil en douceur car, dès l’entrée de l’exposition, le vertige guette : plus de deux cents clichés sont livrés là, en grand format, par Biba Giacchetti, curatrice de l’agence milanaise Sudest57. Né en Pennsylvanie, le photographe y a étudié le cinéma ; il a travaillé dans un journal local avant de s’embarquer pour l’Inde (il y retournera souvent, réalisant certaines de ses plus étonnantes photos). Puis il se rend en Afghanistan en 1979-80, au cœur de l’invasion soviétique, conflit dont il rapporte ses premiers clichés. Ce sont eux qui, en noir et blanc, ouvrent Le monde de Steve McCurry où la foule se presse, créant une étrange sensation de bazar entre les cimaises. Ce peuple piétinant ferait presque écho à la profusion des vies sur les murs. Le monde de Steve McCurry ? Il comporte bien sûr l’iconique, et très belle, image de la jeune Afghane aux yeux verts : elle fit la une du National Geographic en 1985, elle est très présente à Lyon. Ce monde ressemble beaucoup au nôtre, en très bien cadré, avec des couleurs somptueuses, étourdissant d’humanité. D’une photo à l’autre, on passe des ruines d’une guerre à celles d’un temple déserté… D’un nouveau-né à un presque

défunt. D’une ville occidentale à une cité afghane, ocre, nichée entre les montagnes. Des bambins africains côtoient des pêcheurs sri lankais, un vieillard indien, une élégante Touarègue... Dans les immenses portraits de McCurry, côte à côte, on voit des personnes qui semblent nous regarder, à leur tour, les yeux grands ouverts. Reste ensuite à regagner les quais de Saône, le regard comme aiguisé.

Village en Afghanistan

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Femmes afghanes devant un magasin de chaussures pêcheurs sur pilotis, Sri Lanka, 1995

Le monde de Steve Mc Curry La Sucrière, Lyon 2e Jusqu’au 26 mai stevemccurryexpo.fr

Vendeur de fleurs sur le lac dal, cachemire, 1996

Jeunes moines, cour sur mur, province de Hunan, Chine

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à l'affiche

sharbat gula " the afghan girl " camp de réfugiés Pakistan, 1984


Julien Magre©

déambulations

arts visuels

19.04.19

Scènes de sons souterraines Rock sauvage, expérimentations sonores, folk et blues métallique : ces musiques s’incarnent dans les photographies que Romain Etienne présente dans One foot on stage à l’Enssib de Villeurbanne (école nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques). Le photographe lyonnais, passé par la sociologie, dit vivre depuis plusieurs années « au rythme des scènes musicales souterraines et volontiers marginales ». En noir et blanc, foules ou individus se tendent tels des riffs. Les bouches se crispent, hurlent à la lune ou éclatent de rire. Et on imagine bien le photographe à Grrrnd Zero (alors à Lyon Gerland), à la Tannerie à Bourg ou au rassemblement Samynaire, quelque part sur une plage de France… Un pied sur la scène et un doigt sur la gâchette. F.R. One foot on stage Enssib, Villeurbanne Collectif Item

Troubles 2013

20.04.19

VÉRITÉ DU RÉEL Pionnière en France dans le domaine de la photographie, la Galerie Le Réverbère expose depuis trente-huit ans des vues contemporaines aux narrations multiples. En ce moment, Serge Clément, Baudoin Lotin, Julien Magre et Bernard Plossu interrogent et bousculent le réel avec leur poésie abstraite. Les quatre photographes maison passent au scalpel ombres, lumières, surfaces et temps pour atteindre le réel dans sa « vérité nue », et faire jaillir une sorte d’« entre deux espaces ». Une prise directe, sans retouche, avec les lieux : du Mexique à Montréal, des rues picardes à la Toscane primitive, entre installation expérimentale, reportage et récit poétique. L.D. La poésie abstraite du réel Galerie Le Réverbère, Lyon 1er galerielereverbere.com

28.04.19

La mÉtamorphose

Daniel Steegmann Mangrané©

Avec ses mystérieux vivariums géants, Daniel Steegmann Mangrané n’avait laissé personne indifférent lors de la dernière Biennale d’art contemporain. Le revoilà dans une rétrospective d’ampleur que lui consacre l’Institut d’art contemporain et dont la dimension poétique se déploie dès la lecture du titre Ne voulais prendre, ni forme, ni chair, ni matière. Hommage à la poétesse Stela do Patrocínio, en même temps que clin d’œil évident au phasme, animal de prédilection de l’artiste. Ici, ce dernier joue avec la lumière et la scénographie des lieux, totalement mis à nu, pour en faire les éléments clés de cette exposition dont les horaires sont calqués sur ceux du soleil. Points de fuite, perspectives et autres courbes nés de la pénombre ou des rayons lumineux évoluent au fil de la déambulation du spectateur. Se dessinent alors autant de lignes et d’angles que ceux des brindilles où évoluent les étonnants insectes, tout en offrant la possibilité d’une expérience à l’œuvre sans cesse renouvelée. V.A. Institut d’art contemporain – IAC, Villeurbanne i-ac.eu

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déambulations

03.04

07.04.19

C'est dÉjÀ demain... Temps fort lié au numérique, Mirage Festival revient aux Subsistances. Le titre de cette septième édition : Turbulences. Au pluriel, bien sûr… Celles qui agitent notre monde d’un point de vue écologique, technologique, sociologique. Pas moins de douze propositions forment le parcours d'expositions. Ainsi Ethereal Fleeting de Lukas Truniger est une installation climatique aux allures de sculpture futuriste générant plusieurs nuages, qui prennent forme et flottent au-dessus de nos têtes avant de se dissoudre dans l’air. Autre point de vue sur les outils numériques qui transforment nos vies et nos imaginaires : le programme VR (Virtual Reality) met à l'honneur des images relevant de prédictions futuristes et de scénarios d'anticipation avec références, bien sûr, à 2001 : L'Odyssée de l'espace et à Philip K. Dick. Côté spectacle vivant, on pourra voir une danseuse évoluant avec un avatar et un live audiovisuel avec simulation de jeu. Entre platines et mapping, la soirée de clôture rassemblera l’electronica de Laurel Halo (jamais venue à Lyon), la radicalité indus d’Aleksa Alaska et l’univers immersif du VJ roumain, Dreamrec. Let's dance ! C.Q.

Gregor Podgorski©

Mirage Festival Les Subsistances, Le Sucre miragefestival.com

12.05.19

COUPS DE FOUDRE EN PARTAGE Si les legs sont fréquents au Musée des Confluences, certains se distinguent par leur richesse exceptionnelle. C’est le cas de la collection africaine d’Ewa et Yves Develon qui, pendant près de cinquante ans, ont rassemblé plus de trois cents objets, dont de très rares masques nigérians dispersés par le conflit du Biafra et le recul de la religion. D’usage cultuel, pratique ou ornemental, ils ont rejoint leur collection privée au gré des « coups de foudre » des deux amateurs d’art qui se sont rarement défaits de leurs acquisitions. Galeristes atypiques, sourds aux modes du marché de l’art, ils ont voyagé, rencontré d’autres passionnés, échangé, partagé, pour constituer une documentation précise de leur collection. Désir d’art : la collection africaine Ewa et Yves Develon présente quarante de ces pièces, accompagnées de vingt prêts exceptionnels. À terme, c’est l’intégralité des œuvres qui enrichira les réserves du musée. Passant de la sphère privée au domaine public, elle s’exposera aux yeux des experts scientifiques comme des visiteurs. Un geste généreux et collectif de la part du couple, que le musée honore d’une exposition à la scénographie épurée et intime. L.D. Désir d’art : la collection africaine Ewa et Yves Develon Musée des Confluences, Lyon 2e museedesconfluences.fr

Masque-heaume agbogho mwo Sud-est du Nigeria, population igbo Don d’Ewa et Yves Develon inv. 2018.14.13, musée des Confluences

07.07.19

LE Mac MONTE LE SON So-no-re : la nouvelle moisson d’expositions du Musée d’art contemporain (MAC) de Lyon – quatre en simultané – risque de “ faire du bruit ” ! Elle offre tant de pistes qu’elle mérite plusieurs visites. Pour mieux explorer l’art sonore que construit Tal Isaac Hadad comme un ethnomusicologue, avec des performances qui mêlent le chant et le massage (Récital pour un masseur) ou transforment des instruments (Onze Pianos). Pour suivre Storytelling qui, à la manière des cadavres exquis, invite sept jeunes artistes à développer un projet évolutif à partir d’un indice sonore. Découvrir, encore, le jeune artiste brésilien Maxwell Alexandre qui compose des œuvres picturales en s’inspirant du rap et de la rue. Pour prêter l’oreille, enfin, à la magistrale Rainforest de David Tudor, nouvelle œuvre récemment acquise par le MAC, parmi d’autres pièces de la collection, dont l’émouvante The handphone table de Laurie Anderson. F.R.

Maxwell Alexandre Blaise Adilon©

Musée d’art contemporain de Lyon Attention, Tal Isaac Hadad, jusqu’au 28 avril mac-lyon.com 9

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FORME & FONCTION

Biennale du Design

Anki©

Anki, Cozmo, 2018. Robot compagnon doté d'intelligence artificielle, édition limitée.

Saint-Etienne relève à nouveau le gant de son statut de ville UNESCO créative de design. Son ambition est d’importance : celle de démontrer que la force du design se loge dans sa capacité à donner du sens, de la cohérence et de l’humanité à notre monde. La 11e Biennale du Design de Saint-Etienne a ouvert ses portes le 21 mars pour un petit mois, bien trop court pour ne rien rater !

DESIGN DANS LA CITÉ

BIENNALE DU DESIGN DE SAINT-ÉTIENNE Jusqu’au 22 avril dans toute la ville biennale-design.com

Par émiland Griès

Le sujet de l’édition 2019 est ambitieux. Elle présente le design non seulement comme forme des objets, mais aussi activateur d’échanges, lien bienfaiteur et fédérateur entre les gens.

Parmi les multiples expositions, quelques noms, lieux et expériences sont d’ores et déjà à noter. Pionnier du design numérique, l’Américain John Maeda dévoile son univers dans Design in Tech. L'accent sera mis sur la place prépondérante que tient désormais le design dans les systèmes de production et dans l’univers technologique. On fera connaissance avec les systèmes développés par les géants de la Silicon Valley, comme, par exemple, Google dans les interfaces Androïd. Couleur, grille, composition, typographie sont autant numéro 07 - Avril 2019

d'éléments du design, utilisés pour créer logiciels et produits et les rendre plus inclusifs. Autre univers que celui de la britannique Alexandra Daisy Ginsberg qui propose dans Ressurecting the Sublime, de faire sentir l'odeur de fleurs de végétaux éteints du fait de l’action humaine. Que ressentirons-nous au contact de ce que nous avons détruit ? Sauronsnous questionner notre position au sein de l'immensité de la Nature ? Reconsidéreronsnous le futur ? La Chine est l’invitée d’honneur de cette édition avec Équi-Libre, exposition conçue par l’artiste et entrepreneur Fan Zhe. Reconnaissant lui-même que le rythme de production de son pays cherche actuellement un équilibre, il a sélectionné des objets de la vie quotidienne chinoise, depuis la 10

création de la nouvelle Chine jusqu’à son passage progressif à l’économie de marché, période fertile pour les formes et les objets. On y découvrira l’émergence d'un design spécifique, répondant aux grands enjeux du développement de la consommation intérieure du pays. La Biennale se décline sur un large territoire : il faut sans faute aller jusqu’à Firminy qui accueille La Luce dans l’église de Le Corbusier : y sont exposées les créations de l’architecte et de la designer attachée à son œuvre, Charlotte Perriand, sur le thème de la lumière. Moins expérimental, mais offrant le double plaisir du contenu et du contenant ! Bonne(s) visite(s) !


ACdO/ 2012©

FORME & FONCTION

Alvaro Catalan de Ocón, PET Lamps, 2012-2017

MOI TOI WE ME YOU NOUS

Et si le design était un outil essentiel pour comprendre le monde d’aujourd’hui ? Et s’il était capable de se mettre au service de la société et de l’environnement en créant de nouveaux terrains d’entente ? C’est le pari lancé par Me You Nous, édition 2019 de la Biennale du Design de Saint-Étienne. Petit tour d’horizon avec Olivier Peyricot, directeur scientifique de la biennale et directeur du pôle recherche de la Cité du même nom. Par Valie Artaud

Pourquoi avoir choisi la thématique "Créons un terrain d'entente" comme fil conducteur ? Olivier Peyricot – Nous sommes dans une phase de tensions sociales et politiques assez fortes car sous la contrainte d’un changement de mode de vie urgent face aux dérèglements environnementaux. La notion de terrain d’entente a été proposée par Lisa White, notre commissaire principale invitée, en réponse à notre question : que peut le design dans une société qui doit affronter un avenir incertain ? La réponse est programmatique. Nous devons trouver une méthode pour raisonner à plusieurs sur un devenir collectif. Pour cela, il faut accueillir nos singularités autour d’une table qui permette à chacun de s’exprimer : un terrain d’entente.

En quoi la Chine s'est-elle imposée parmi les axes forts de cette nouvelle édition ? O.P. – La Chine est en train de développer massivement, et très rapidement, son design. En moins de quatre ans, une trentaine de marques de voitures chinoises, dont plusieurs de véhicules électriques, sont apparues. Les vélos en libre-service ont envahi les rues chinoises, modifiant l’aspect des villes. Les écoles chinoises de design forment, pour certaines, des milliers de designers chaque année : le design accompagne l’économie de sous-traitance qui se transforme en une économie de consommation intérieure. C’est un bond prodigieux qui va bouleverser le monde des objets, et nos environnements. Nous souhaitons présenter au public européen cette émergence mondiale, au tout début de son apparition : une façon d’inviter le design chinois à rejoindre le terrain d’entente de la biennale. 11

Pouvez-vous nous parler des philosophes invités ? Qu'attendez-vous de leur éclairage ? O.P. – Nous avons besoin de mettre en perspective ce que la biennale présente de façon documentaire : comment bâtir un terrain d’entente ? Comment inclure les uns et les autres dans cette démarche ? Cynthia Fleury interprètera ces relations et les processus de design pour y arriver. Pour comprendre l’altérité chinoise, François Jullien proposera une lecture des reflets culturels entre Occident et Chine. Michel Lussault de son côté, au nom de l’École Urbaine de Lyon, met en perspective un design confronté à la notion d’anthropocène*. Enfin, Yves Citton confrontera sa vision transversale des questions techniques et politiques à un programme de recherche : une opportunité de repenser le lien entre acteurs politiques et demandes populaires des gilets jaunes en faveur de nouvelles représentations citoyennes. Bref, le design sera scruté comme un outil essentiel de la société actuelle, au service des liens entre choses, humains et non-humains. *Période géologique durant laquelle l'action de l'homme a de fortes incidences sur l'évolution de la planète (selon la définition de Larousse)

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portrait

Inoxydables TNP Villeurbanne Jusqu’au 6 avril tnp-villeurbanne.com

La rÉsilience comme un souffle

J’aime que mon écriture soit rythmée, charnelle Julie Ménard

La naissance d’un spectacle est affaire singulière. Parce qu’elle met en jeu des rencontres, des croisements artistiques et techniques, des confrontations d’idées et de sentiments. C’est ainsi que Maxime Mansion imagine son travail. Pour le festival En Actes, il a passé commande d’un texte à Julie Ménard. Inoxydables en est le projet final. Par Trina Mounier Photo Michel Cavalca

S

i l’on commence à connaître Maxime Mansion (ArKuchi #05), Julie Ménard est relativement inconnue du public lyonnais à la fois parce qu’elle travaille essentiellement en banlieue parisienne et qu’elle est auteur, un métier réputé secret. La courte biographie que lui consacre le TNP présente une jeune femme très tôt intéressée par le théâtre mais tout autant, ou presque, par la musique : si elle reconnaît ne jouer d’aucun instrument, elle vit en colocation avec des musiciens, fréquente assidument les concerts, écrit en écoutant de la musique et a plusieurs fois travaillé pour des compositeurs. « J’aime que mon écriture soit rythmée, charnelle. » Ce qui l’a décidée à accepter la commande d’En Actes, c’est, parmi toutes les contraintes qu’impose le festival, l’obligation de faire référence à l’actualité ainsi que le délai très court qui exige une « écriture sur le vif ». à cette époque, elle accueillait un jeune Afghan en exil et découvrait un documentaire qui raconte l’histoire de deux jeunes Syriens fous d’amour et de musique*. Ce qui l’intéresse alors, ce n’est pas tant le drame qu’ils ont traversé, les périls et les numéro 07 - Avril 2019

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arrachements, que l’humour et la force de vie qui émanent d’eux. Le pathétique ? Sûrement pas ! Une fois le texte écrit, elle dit faire une confiance totale à Maxime Mansion, tant sur le choix du groupe et des acteurs que de la mise en scène. Lui se dit d’abord touché par le rapport de Julie à l’actualité et à la musique métal souvent marginalisée. Il fait appel au groupe Klone qui accompagne l’action en live. « Le choix du métal raconte la violence sans qu’il soit besoin de l’illustrer au plateau. Avec sa musique omniprésente, Inoxydables se prête complètement à l’expérimentation d’esthétiques. Quentin Dumay (son) et Lucas Delachaux (lumière) réussissent à créer des espaces, donner le mouvement du voyage par la technique. Leur travail est essentiel car le spectacle laisse une grande place au visuel, à la sensation : ils inventent des paysages, tandis que la musique crée une brèche, un souffle, de l’onirique. Ces personnages, c’est nous qui vivons dans une société d’images. Je voulais qu’on puisse être avec eux à 100%, supprimer au maximum la distance » *nouvo.ch/2015/10/metal-syrien-en-exil


Bêtes de scènes

THÉÂTRE DU POINT DU JOUR

OMG (ORGANISME MODIFICATE GENETIC) Ioana Paun 2 au 4 avril ARTIST’S TALK Gianina Carbunariu 6 et 7 avril theatredescelestins.com

Artist's talk

THÉÂTRE INDÉPENDANT MADE IN ROMÂNIA

GRANDES PENSÉES ET PETITES DÉCLARATIONS

La Saison France-Roumanie bat son plein. Voilà l’occasion d’apprécier le dynamisme et l’imagination de créateurs roumains ancrés dans le XXIe siècle, mais, sans doute, aussi de remettre en question nos clichés sur cette România. Plus de 200 événements sont programmés, partout en France. Lyon, pas en reste, fête la jeune création et le numérique (voir Mirage Festival) roumains. Par Anne Huguet Photo Adi Bulboaca

On le sait (ou pas), la Roumanie est un pays de théâtre. Dont acte avec la venue aux Célestins de deux des figures emblématiques de la nouvelle scène contemporaine roumaine. Ioana Păun (OMG1) et Gianina Cărbunariu (Artists talk2), fortes d’une écriture acérée à l’écoute du monde d’aujourd’hui, perpétuent au féminin cette tradition théâtrale du pays des Carpates3. La première, Ioana Păun, propose une pièce toute en finesse qui questionne la manipulation de l’information, l’idée de vérité et de mensonge. L’histoire ? Une musulmane, retrouvée morte dans un village roumain, déclenche un emballement médiatique… alors que les autorités locales font tout pour sauvegarder l’image de carte postale de leur petite ville jusqu’alors tranquille. À la croisée du théâtre, des sciences sociales et des nouvelles technologies, la jeune metteuse en scène de Bucarest explore in fine notre relation au réel et à l’identité. Le théâtre de Gianina Cărbunariu – la plus connue des deux, elle est

passée par le Festival d’Avignon en 2014 – est cynique et décapant, souvent politique : il pose un regard sans concession sur la Roumanie contemporaine et plus largement sur le monde dans lequel on vit. Artist’s Talk traite, à travers une série de tableaux maniant l’ironie et l’autodérision, de l’éthique de l’artiste dans un contexte social et politique. Vaste sujet qui fait mouche, on se doute, l’éthique ne faisant pas toujours partie, au nom de l’art, de l’équation finale ! Chacun en prend pour son grade, public compris. « Ce qui nous intéressait, c’était de comprendre la façon dont la responsabilité ou l’irresponsabilité des artistes émerge dans leur discours à propos de leur approche et du monde dans lequel ils vivent, confie la metteuse en scène. Je crois que le théâtre peut être le lieu de véritables prises de conscience. » En roumain, surtitré en français En anglais, surtitré en français Le festival Sens Interdits invite en octobre prochain une compagnie contemporaine de Transylvanie

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DR©

Bêtes de scènes

straight guillaume poix

Coopérative éphémère d’écriture NTH8, Lyon 8e 15 au 17 avril nth8.com

France-Mexique

L’UNION PAR LA PLUME Depuis 2011, le NTH8 poursuit un projet France-Mexique. Cette fois, avec l’ENSATT et le Centre Universitario de teatro (CUT), il invite des jeunes dramaturges des deux pays à une coopérative d’écriture éphémère. Une « jubilation » pour Sylvie Mongin-Algan. Par Florence Roux

La coopérative d'écriture éphémère est-elle une nouvelle étape du projet France-Mexique ? Sylvie Mongin-Algan – La coopérative s’inscrit dans le fil de ma collaboration avec Ximena Escalante depuis une dizaine d’années, avec la création de ses pièces, mes interventions régulières au Mexique, notamment au CUT*. En 2018, le CUT et Ximena nous ont proposé un échange autour de l’écriture de jeunes dramaturges. Je me suis tournée vers Samuel Gallet, qui dirige le département d’écriture de l’ENSATT avec Enzo Cormann. Comment le projet s’est-il alors déployé ? S.M-A. – D’abord, les pièces de trois jeunes auteurs français, Laura Tirandaz, Guillaume Poix et Julie Rossello-Rochet, ont été traduites en espagnol. Début 2019, Beços de lota de Laura a été jouée une quinzaine de fois à Mexico ; Straight de Guillaume une vingtaine de fois. Atomic

man de Julie a été lue en public et sera bientôt créée. Et les trois textes seront présentés en avril à l’ENSATT. Que se passe-t-il pour les dramaturges mexicains ? S.M-A. – Óscar Chapa, Luisa Manero Serna et Adolfo Sanchez participeront, avec les trois auteurs français et les élèves-dramaturges de l’ENSATT, à une coopérative éphémère d’écriture. Chaque jour, ils iront écrire dans un endroit donné du quartier des états-Unis – un club de boules, une école ou un café – en faisant le lien entre l’actualité internationale et le lieu. Le soir, au théâtre, il y aura une restitution d’une heure sous forme de cabaret " poélitique ". Pour moi, c’est une jubilation de tisser des liens entre les auteurs et les écoles de nos deux pays. * Centre Universitario de teatro

Échappée belle pour la mémoire Une fois de plus, Michel Laubu nous emmène en Turakie, ce monde, si loin, si proche, peuplé de marionnettes bricolées avec des objets improbables et vêtues d’oripeaux démodés. Si le plaisir à le suivre est toujours vif, il se teinte d’une certaine admiration pour cet Incertain monsieur Tokbar, sans nul doute son spectacle le plus abouti. Dans l’univers Turak, ce vieil homme à l’inaltérable sourire,

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qui perd les pédales, ne se souvient plus très bien, regarde le monde avec une curiosité insatiable, une énergie à toute épreuve et un amour de la vie que rien n’arrête, même pas la mort. Un véritable pied de nez à la sinistrose, un geste de belle tendresse pour ceux dont la mémoire et la raison vacillent et un spectacle magnifique de bout en bout, intelligent et joyeux, mené de main de maître par Michel 14

Laubu, narrateur enthousiaste, hommeorchestre et prestidigitateur impénitent. T.M. Théâtre de Bourg-en-Bresse 9 et 10 avril theatre-bourg.fr Comédie de Saint-Étienne 21 au 23 mai comedie.fr


Bêtes de scènes

Pauline Noblecourt

l’Écriture

Michel Cavalca©

pour horizon Lyon a de la chance. Elle est dotée de la seule grande école de théâtre (ENSATT) qui forme des écrivains pour la scène. De ses rangs est sortie Pauline Noblecourt, figure prometteuse dont on pourra prochainement apprécier le talent : à l’Élysée avec AD75, section III et aux Clochards Célestes avec Théorie pratique de l’espoir en milieu inhospitalier. Avez-vous envie de vous essayer aux différents métiers du théâtre ? Pauline Noblecourt – Je ne fais que de l’écriture de théâtre. Je me sens vraiment à l’aise quand j’écris, c’est là que j’ai le plus de choses à dire. Sans le théâtre, je ressens un vrai manque. Même si le plateau n’est pas mon domaine, j’aime avoir le retour des comédiens. Sur les techniques théâtrales, le rythme… C’est un ping-pong qui nourrit. Comment votre projet d’écriture se met-il en place ? P.N. – Jamais de la même façon et pourtant toujours de la même façon ! J’écris, j’écris sans avoir d’idée définie de la forme finale. C’est d’ailleurs le point de départ de Théorie pratique de l’espoir en milieu inhospitalier, mais le projet a évolué vers une réflexion sur la peur et l’espoir, l’envie de penser les catastrophes comme des occasions de construire des solidarités car la panique nous rend fous.

__ APARTÉ Toute une histoire. Depuis 2014 et les deux Molière qu’il a récoltés, Le Porteur d’Histoire d’Alexis Michalik fait salle comble à Paris. Mais aussi à Lyon où, après avoir tenu l’affiche quatre mois, il est repris en avril. Ce feuilleton théâtral est mené à un rythme effréné par cinq comédiens qui sautent d’une intrigue à l’autre, traversent les mers et les époques, interprètent une multitude de personnages et, à l’instar de Shéhérazade, nous tiennent en haleine une bonne heure et demie, sans jamais nous faire perdre le fil… Où l’on découvre que les histoires sont le sel de la vie, à moins que ce ne soit l’inverse. T.M. Théâtre Comédie Odéon, Lyon 2e 2 avril au 4 mai

AD75, SECTION III Théâtre de l’Élysée Lyon 7e 22 au 27 avril

Buffles très humains. Une famille de buffles dans une laverie cernée par les lions ? Telle est la fable urbaine qu’imagine l’auteur catalan Pau Miró dans sa pièce Buffles. Créé à Bourg-en-Bresse et mis en scène par Emilie Flacher, ce spectacle de marionnettes raconte l’histoire de deux parents et d’une fratrie alors que Max, le plus jeune fils, disparaît. Elle questionne de très humaines préocupations : comment grandir alors ? Et comment maintenir l’équilibre du groupe sans sacrifier son individualité ? F.R.

ThÉorie pratique de l’espoir en milieu inhospitalier Les Clochards Célestes Lyon 1er 1er au 5 mai

Le Polaris, Corbas 5 avril La Mouche, Saint-Genis-Laval 9 avril

Jérôme Bertin©

Pouvez-vous nous dire quelques mots de AD75, section III ? P.N. – Louise avait envie de travailler sur la guerre d’Algérie. C’est une période qui me tient à cœur aussi. Nous avons beaucoup lu et décidé de parler de la mémoire d’un événement, de sa dissimulation et des ravages que cela produit. Cette approche permet de mieux comprendre l’islamophobie d’aujourd’hui. T.M.

Buffles

La nuit tout le temps ! Derrière le titre enchanteur de cet opéra signé Isabelle Aboulker, Les Enfants du Levant évoque une sombre page de notre histoire : celle des bagnes pour enfants créés sous Napoléon III au large de Toulon, loin de l’image pour dépliants touristiques de cette île magnifique de la Méditerranée… Les jeunes de la Maîtrise de l’Opéra donnent, de cette partition mélancolique, une interprétation qui atténue légèrement la noirceur du propos. T.M. Répétition AD75 Arts en scène

Théâtre de La Renaissance, Oullins 6 au 13 avril 15

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Il est de ceux qui posent leur empreinte sur les murs, les monuments, les villes, mais aussi dans les galeries ou les musées à travers la planète. Aussi à l’aise dans le monde de l’art que dans la rue, avec des œuvres grand format, souvent colorées et pleines de détails. Grems, sous des allures de mec cool, est sans nul doute une forte tête. Incorruptible (il le dit), radical (omniprésent dans son discours), exigeant et libre. Libre de choisir, aujourd’hui, pour qui et pour-quoi il veut travailler. « J’ai envie de faire ce qui m’intéresse. »

Photos DR

Par Anne Huguet

The Artist

GREMS

Il s’emballe. « Je suis plasticien, non je suis un street-artiste dans le sens étymologique du mot, c’est-à-dire post-graffiti. Je peux créer avec n’importe quoi quelque chose qui a du sens. » Le sujet est sensible, en même temps le bonhomme est touche-à-tout depuis des années. Graphiste et designer lorsqu’il sort des Beaux-Arts de Bordeaux avant de devenir graphiste arty – il a collaboré avec Swatch, la RATP, Nike ou encore le Centre Georges-Pompidou où sa fresque est à l’entrée de la BPI. Il avoue : « à douze ans, je savais que je voulais faire ça. Je n’avais aucun don. À part la volonté. Le dessin ça s’apprend. Tous les jours. C’est un constant apprentissage. » Le regard, derrière les lunettes de soleil, se perd. Pollock, Mirò, Kandinsky, les expressionnistes, il pense à cette peinture qui lui a chamboulé l’esprit.

Grems

Si on ne se met pas en danger on meurt

fokus


17

gremsindustry.com mykkaagency.fr

Ses marqueurs Cy Twonbly, Pollock, De Kooning, Basquiat, Haring, Vasarely, Zevs, la grotte de Lascaux, l’art primitif…

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FESTIVAL COLORAMA Biarritz (64) DA : Grems 15 juillet au 10 août

Vernissage 26 avril Grems + Kurt Broken + Djs 27 avril Live painting 28 avril

Lise Charmel Halles du Faubourg Lyon 7e 26 avril au 16 juin

Des lettres, des gribouillages, des traits comme tracés à la règle, la peinture à la bombe (son kif depuis vingt-six ans), des marqueurs, des pinceaux, du vaporisateur, du crachat (« idéal pour faire du dégradé ! »), du crayon à papier, de l’encre, de la craie : « tout est cool, toutes les techniques sont bonnes ». Le terrain vague est son « cahier de brouillon. Il me donne des idées. C’est le corps qui peint. Un peu comme une danse… tout le corps participe au dessin ». Deux graffs par semaine (pour le plaisir et l’exercice) et deux textes par semaine… Grems a tâté aussi du rap depuis les années 1990. Sept albums solo au compteur, des collaborations avec des copains de chambrée plutôt alternatifs. « J’ai envie d’emmener mon rap au musée. […] Je le conçois comme une œuvre. Je rappe ma vie. Ça doit avoir un sens ». « Les mots m’intéressent dans le flow, dans le graff ». On y revient. Le trait, essentiel, car les gens le reconnaissent. « J‘ai cultivé mon imperfection et mes défauts. » On l’écoute disséquer ses recherches : recréer les imperfections, arrondir les formes, faire travailler les erreurs. « Je fais beaucoup de recherche sur l’accident. Car si on ne se met pas en danger, on meurt. » De là à travailler avec la contrainte, il n’y a qu’un pas. « Ça m’encadre. Ça m’oblige à expérimenter jusqu’à la satisfaction. » On a saisi, même s’il fonctionne à l’instinct (dans l’équilibre des formes, la composition des couleurs), ça cogite là-dedans, ça réfléchit, ça se projette, ça conceptualise. « Ce qui m’intéresse ? C’est aussi le contour global, la maison à côté, les gens qui vont venir et voir. » Il le redit, cela fait deux fois, « je suis un réceptacle : je recrache tout ce que j’ai entendu pour créer ».


trajectoires

THéÂTRE DU VELLEIN

Villefontaine (38) Hullu 22 mai Cannes trente-neuf quatre-vingt-dix 28 mai

AILLEURS

l’amour des publics Monique Reboul

Janet on the roof Le Dôme Théâtre Albertville (73) 9 avril Prison Possession Théâtre Jean-Vilar Bourgoin-Jallieu (38) 9 avril Le Dôme Théâtre Albertville (73) 11 et 12 avril

Elle a beaucoup " roulé sa bosse ", Monique Reboul, avant de prendre, en 2015, la direction du Théâtre du Vellein à Villefontaine, la ville nouvelle aux Portes de l’Isère. Dans l'ombre mais avec une détermination à toute épreuve, elle a piloté bon nombre de projets, dont la restructuration du Conservatoire national de musique et danse et l’installation de l’ENSATT à Lyon. Une bosseuse passionnée, têtue et engagée… Par Trina Mounier Photo Enna Pator

Vous avez quitté des institutions prestigieuses pour un théâtre de périphérie. Est-ce un choix ? Monique Reboul – Mûrement réfléchi et très heureux ! J’avais envie de terminer ma carrière en assumant pleinement les décisions d’une structure culturelle. Je défends les choix de la programmation, ce qui signifie que je vois tous les spectacles qui passent au Vellein, une trentaine, sans compter ceux que je ne retiens pas. Mais le réseau de professionnels et d’artistes que j’ai construit m’apporte sans cesse de nouvelles idées dont je m’inspire. Comment construisez-vous votre programmation ? M.R. – Mon moteur est toujours l’intérêt du public, des publics. Nous rayonnons sur une communauté d’agglomération de vingtdeux communes, avec une population très diversifiée. Autrement dit, il faut proposer des spectacles tout public et sortir des sentiers battus, alterner les temps forts et les surprises, faire de ce théâtre un lieu où tout le monde a sa place et qui vit vraiment, pas seulement le soir. Nous avons ainsi lancé les Midis 30’ : "1 heure, 1 sandwich, 1 verre, 10€". Et nous alternons les têtes d’affiche comme Cannes, numéro 07 - Avril 2019

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création 2019 d’Etienne Gaudillère, et les petites formes comme Hullu (Blick Théâtre), du théâtre d’images d’une grande virtuosité. Comment persuadez-vous le public de se déplacer pour des compagnies inconnues ? M.R. – Cela a été difficile au début, je ne suis à Villefontaine que depuis quatre ans ! Progressivement, j’arrive à attirer les spectateurs pour voir de jeunes compagnies et, maintenant, ils me font confiance. Il faut dire que je suis tout le temps présente au théâtre, avant et après les représentations, disponible pour bavarder, expliquer… Si vous deviez nous conseiller quelques spectacles à voir ailleurs ? M.R. – Sans hésiter, Janet on the Roof, un solo magnifique d'intensité et de précision, chorégraphié par Pierre Pontvianne avec Marthe Krummenacher, une danseuse d'exception. D'une beauté hypnotique ! Ou Prison Possession de François Cervantes, succès du Off d’Avignon 2017, qui évoque un lien humain d’une richesse inestimable entre un écrivain et un détenu.


C dans l'air

ACROBATES

Depuis qu’on avait quitté les Yamakasi* sur les toits de Choisyle-Roi en 2001 (déjà), on pensait disparus ces athlètes experts dans l’art du déplacement, presque autant consumés que d’autres feuphénomènes des années 2000, comme la tecktonik.

KIMEO 40, chemin du Pras La Mulatière 09 83 89 83 71 kimeo.ecoledeparkour.fr

Par Sacha Pech Photos @thomas.rgs

D

isparus ? La communauté de traceurs lyonnais se retrouvait en catimini grâce aux Skyblogs et sur des forums spécialisés. Ils pratiquaient leur passion, consistant à se déplacer rapidement dans la ville en franchissant des murs, bondissant entre deux éléments de mobilier urbain, voire en sautant entre des toits, dans les spots historiques du parkour : Charpennes, le Tonkin et la PartDieu, dont les dalles permettent de passer rapidement du sol à une hauteur d’une douzaine de mètres. Ces super-héros bien humains étaient camouflés, jusqu’à ce qu’un réseau nommé Instagram devienne leur nouvelle vitrine. Il suffit d’aimer une fois un post associé au hashtag " parkour ", lié en mars 2019 à plus de 3,5 millions de posts, pour que le puissant algorithme du réseau social vous montre les sauts de traceurs sur les toits en zinc de Paris, des places urbaines à Dortmund et des plages à Sydney. Et les Lyonnais ? Encore discrets sur le réseau social, ils sont néanmoins nombreux à pratiquer ce sport pas forcément extrême. « Aujourd’hui, le parkour se pratique soit de manière autonome dans la rue, soit via des structures associatives, soit dans des structures privées donnant des cours », explique Loïc Ascarino, créateur avec Manuel Fernandez de Kimeo, une école fondée en 2014 à la Mulatière et aussi installée à Grenoble. 1 200 personnes la fréquentent chaque semaine. Âgés de cinq à soixante ans, sportifs confirmés ou membres de MJC, ils viennent ici pour apprendre à sauter entre deux éléments, se dépenser physiquement ou vaincre leur vertige. A chacun son parkour !

ParKour

DU BITUME

*Acrobates urbains adeptes du parkour ou du free running

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Denis Verneau

la cave,

20 sur vin

Institution lyonnaise incontournable de la gastronomie, le célèbre restaurant La Mère Brazier propose également une cave de vins hors du commun, sur laquelle veille jalousement et amoureusement un sommelier attachant et de haut vol : Denis Verneau. Par Laurent Turrel

P

Photos Enna Pator

Comme un air de Provence Découverte de Denis Verneau, cette cuvée Ursus du Clos de l’Ours est un Côtes-deProvence rouge produit en bio à Cotignac. Sa grande majorité de syrah complétée d’un peu de grenache offre une fraîcheur et une élégance remarquable qui rassureront les palais lyonnais tout en les faisant voyager. Cuvée Ursus rouge. AOP Côtes-de-Provence Clos de l’Ours, 04 94 04 77 69 closdelours.com Environ 39 euros.

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arfois il est des hommes et des lieux que l’on dirait indissociables tellement ils résonnent au diapason. Le mythique restaurant La Mère Brazier, sis rue Royale à Lyon, et son sommelier en chef, Denis Verneau, en sont la parfaite illustration. Bien qu’originaire d’une région viticole renommée, Vouvray en Val de Loire, Denis Verneau ne se destine pas spécialement à l’univers du vin. Mais la rencontre, après une formation en sommellerie, avec de nombreuses personnalités passionnées du vin et de la gastronomie préside à sa destinée (Thierry Marx, Éric Beaumard, Olivier Poussier…). 20

Puis Denis arrive à Lyon et officie chez Léon de Lyon, avant de quitter un temps le monde de la restauration pour devenir sommelierconseil au sein de la très réputée Maison Malleval. En 2008, retour à la gastronomie ! Denis Verneau rejoint Mathieu Viannay lorsque le chef reprend La Mère Brazier. Une grande aventure à laquelle il participe dès le début. Denis Verneau est un maillon fondamental de La Mère Brazier avec une philosophie bien à lui : « Le vin est une boisson populaire qui, à un moment, a voulu devenir élitiste. Ces dernières années, il s’est à nouveau démocratisé. Le monde du vin change : les vignerons sont mieux formés, de nouvelles techniques et régions de production émergent, et, surtout, se développe une relation de qualité avec des clients qui sont plus ouverts, plus curieux, plus libres ». Approche originale, Denis met plutôt l’accent sur le vin blanc, qui selon lui s’accorde plus justement à la cuisine que le vin rouge, plus segmentant. Jura, Savoie, Mâconnais, Rhône… la région ne manque pas d’atouts en la matière ! Et de conclure : « Le sommelier ne crée rien mais il est un parfait entremetteur dans une partie qui se joue à trois entre le plat, le vin et une inconnue, le client. Chaque client est unique. Il convient de s’adapter à sa demande ou parfois de l’orienter vers d’autres horizons ».

La Mère Brazier 12, rue Royale, Lyon 1er 04 78 23 17 20 lamerebrazier.fr


« Parmi les meilleurs disques d’un groupe qui n’en a jamais sorti de mauvais » (New Noise) « Un équilibre retrouvé » (Rolling Stone) « L’album est d’une beauté absolument magistrale » (IndiePopRock)

EN CONCERT : 10.04.2019 NINKASI, LYON www.younggods.com

3 SETS MUSICAUX : CLASSIQUE CONTEMPORAIN ELECTRO

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à partir de 19h avril mai

La Barak’a Théâtre LE SUCRE 50, QUAI RAMBAUD LYON, FRANCE TARIF 10€

04 72 51 45 55 • www.lepolaris.org


déambulations

04.04.19 20H30

CÉRÉMONIE GOSPEL TRASH

musiques

Les zélateurs du trash’n’blues’n’roll ne louperont pour rien au monde la venue du musicien, et DJ, et patron du label Voodoo Rhythm et disquaire suisse, Beat Zeller, plus connu sous le nom de Reverend Beat-Man. Le bonhomme, pas tombé de la dernière pluie, cultive depuis plus de trente ans son addiction aux excès en tous genres (boissons, guitares, femmes, vinyles), au rock’n’roll primitif et au " gospel blues trash ". « J’ai enregistré plus de cinquante disques depuis 1987 », raconte-t-il à qui veut l’entendre ! Il prêche souvent en one-man-band, avec sa guitare, sa boîte à rythme et sa voix rocailleuse de crooner déglingué. Parfois en groupe (The Monsters) ou avec Sister Nicole Izobel Garcia, sa fidèle et dévouée multi-instrumentiste et chanteuse. La voix suave et veloutée de la religieuse américaine épouse à merveille le rock garage grinçant, le cajun-core ou le raw blues punk de ce prédicateur azimuté. Messe noire et déflagration sonore assurées. On adore. A.H. Sonic-Lyon SonicLyon

Reverend Beat-Man Daniel Desborough©

05.04.19 20H

BAVARDAGE & POÉRÉSIE Le slam, ça vous branche mais vous n’avez jamais osé ? Poussez donc la porte d’Agend’arts : une fois par mois, Marco DSL – ce passeur de mots milite depuis les années 2000 pour le slam – anime cette scène ouverte à tout le monde sur inscription. Ici pas de censure, pas de copinage, juste l’amour du verbe, du mot, de la rime, du texte et cinq minutes à tenir. Bref rimeur, bavardeur, académilicien, poète, écrivain, bafouilleur et ferrailleur de tous bords, Agend’arts vous attend ! A.H.

10.04.19 21H

TRAP MADE IN FRANCE À seulement vingt-deux ans, l'autoproclamé " Serpent de Pigalle " alias Captaine Roshi séduit par son timbre de voix unique et son flow nonchalant, mêlés à une réelle et paradoxale subtilité dans le verbe. Membre du crew des Ultimate Boyz, le rappeur du Val-de-Marne déroule ses punchlines sur des instrus trap très inspirées, de l'enivrant et futur tube Loco à des freestyles plus musclés. Encore très discret dans les médias, cela ne l'empêche pas de s'afficher en égérie de la célèbre marque de streetwear Benibla. Image maîtrisée de bout en bout, street-crédibilité déjà au top, reste à passer le test de l'album, qui devrait voir le jour cette année… R.B.

Guillaume Belvez©

Agend’arts, Lyon 4e agendarts.wordpress.com

Jessica Pratt

Festival S’en mes Les Fem lent Mê ril u 10 av Jusqu’a t lfsm.ne

La Marquise, Lyon 3e La Marquise

10.04.19 20H30

MUSIQUE(S) AU FÉMININ On se fie au goût très sûr de ce festival itinérant au parti pris défricheur, devenu, au fil des ans, un rendez-vous incontournable pour la scène musicale féminine indépendante. Créativité, diversité et liberté, tels sont les maîtres mots du festival Les Femmes s’en mêlent. On lui doit la découverte de Cat Power, Soap&Skin ou Jeanne Added pour ne citer qu’elles, sans oublier les premières dates françaises des ovnis Feist ou M.I.A. Dans la série folk 100% US, rendez-vous du côté de Feyzin. La chanteuse et compositrice Jessica Pratt (Quiet Signs, son troisième album, est sorti en février) invite à une cure de sérénité avec ses chansons intimistes et ses climats délicats. La Texane multi-instrumentiste Emily Wells (violon, mélodica, glockenspiel, batterie, etc.) débarque, elle, avec son style éclectique, mêlant sonorités classiques, beats machines et oversampling, quelque part entre folk, hip hop et ambient. P.S. L’Épicerie Moderne, Feyzin epiceriemoderne.com

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22


Guilhem Canal©

déambulations

10.04.19 20H

MÉtaphysique des tubes Le très attendu Data mirage tangram des Young Gods – leur douzième album mixé à Londres par Alan Moulder (Nine Inch Nails, Editors, Foals) – signe le grand retour d’un des groupes phare de la vague indus. Absents depuis huit ans de la scène musicale, ces dieux plus si jeunes ont su marquer durablement les esprits de leur empreinte sonore grâce à une electronica planante mêlant des influences ambient à un énorme travail apporté au son. Ce nouvel opus marque un retour aux sources dans la formation avec un line-up resserré et des retrouvailles avec Cesare Pizzi, l’un des " gods " originels. Un album envoûtant et lumineux avec ses textures quasi organiques qui s’éloignent des sonorités plus brutes des origines. V.A. Ninkasi Kao, Lyon 7e ninkasi.fr

La Yegros

18.04.19 20H30

Caliente Cette chanteuse de Buenos Aires, Mariana Yegros dite La Yegros (prononcer « chégross »), est la reine de la nu cumbia. Fusion de rythmes traditionnels chamamé* de sa région du Nord, de folklores andins, de cumbia colombienne et d’électro plus urbaine, sa musique est un cocktail explosif et festif. Cette artiste aux influences multiples (elle a étudié le chant lyrique et fait du théâtre), révélée en 2013 par son Viene de mi (sorti chez Parlophone), est dotée d’une vraie générosité sur scène avec cette joie communicative des Sud-Américains. Ses concerts sont de véritables défis à ceux qui ne dansent jamais et une réelle invitation au lâcherprise. Une belle occasion pour venir découvrir live son troisième album Suelta (sorti en mars) et se laisser envoûter par ces accords chauds et chaloupés. P.S. Le Transbordeur, Villeurbanne transbordeur.fr

*Genre musical traditionel de la province de Corrientes qui utilise la guitare et l'accordéon comme instruments principaux.

Les Sheriff

20.04.19 20H

3, 2, 1, zéro Ces petits gars qui nous viennent du sud ont été les fers de lance du rock alternatif, de 1984 à 1999, avec neuf albums et des centaines de concerts. Depuis 2015, Les Sheriff ont repris la route, pour le plus grand bonheur de leurs aficionados toujours à fond. Ils ont le chic pour mettre Les 2 doigts dans la prise, enfiévrer les scènes et remplir les salles… Toujours plus haut et Pour le meilleur et pour le pire ! Du rock’n’roll pur jus, joué à 200 à l’heure. « Pas de doute, c’est trop de tentations » et « ne comptez pas sur moi » pour louper La Saga des Sheriff… Alors « arrête de parler » et cours vite acheter ta place ! (Avec Le Bal des Enragés aussi) P.S. Le Transbordeur, Villeurbanne transbordeur.fr Michel Théodon©

20.04.19 21H30

Festivalund so Reperku 1 19 au 2 avril

RETROUVAILLES

Les Lyonnais de High Tone viennent de lâcher leur septième galette Time Has Come (01/03). Dans la continuité d'Ekphrön (2014), les sonorités sortent du carcan de la dub pour aller chercher du côté de l'ambient, de la techno et des musiques du monde. Preuve qu'après une carrière de plus de vingt ans, les groupes ne sont pas condamnés aux best-of et au râbachage des formules qui marchent. Composé durant la tournée asiatique de 2017, ce nouvel album intègre des instruments traditionnels (pipa, shamisen), surtout le subjuguant Oh Why, écrit et enregistré avec la chanteuse chinoise Yehaiyahan. Tubes intemporels et nouveautés seront au rendez-vous pour ces retrouvailles qui s'annoncent déjà épiques avec le public lyonnais ! N.S Double Mixte, Villeurbanne reperkusound.com 23

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déambulations

22.04.19 20H30

IL VA Y AVOIR DU SPORT Art Brut est de retour ! Après sept ans de silence radio, la bande à Eddie Argos, son foutraque chanteur, remet le couvert avec Wham ! Ban ! Pow ! Let’s Rock Out, cinquième opus sorti en novembre dernier. Inspiré par le peintre français Jean Dubuffet (qui s’en souvient ?!), ce groupe du sud-ouest de l’Angleterre avait cartonné en 2005 avec un jouissif premier album, Bang Band Rock & Roll, qui, sans rien inventer de bien neuf, procurait un plaisir immédiat avec ses riffs accrocheurs et ce truc à l’anglaise pour pondre des pépites pop et punk à la fois. On avait ensuite perdu de vue Art Brut. Et, surprise, avec ce pétaradant 12-titres, les Anglais nous refont le coup d’un rock arty à l’anglaise qui met tout le monde d’accord. Rythmiques jouées pied au plancher, textes caustiques au second degré et, cerise sur le gâteau, la voix gouailleuse à l’accent cockney d’Argos font toujours le même effet. À déguster définitivement live pour la puissance de leurs guitares, leur énergie punk et la verve exaltée d’un chanteur remonté à bloc. A.H. Art Brut Sonic-Lyon SonicLyon

Pedro Hernández©

30.04.19 all day

24 heures de jazz Le Jazz Day, c’est 24 heures de jazz à Lyon, Vienne, Saint-Étienne ou Villefranche. Jazz à Vienne coordonne, depuis sept ans, l’évènement avec le Pôle Métropolitain, dans le cadre de la journée internationale du jazz instituée en 2011 par l’Unesco avec Herbie Hancock. Près de 300 artistes, amateurs ou pros joueront dans cinq villes et une soixantaine de lieux : salles, bars, scènes... Ainsi, l’hôpital de la Croix-Rousse accueille le collectif du Saint-Georges, tandis que la Ferme du Vinatier présente le Senõr's Blues. Le Hot Club de Lyon, bien sûr, sera au cœur de l’événement avec le K-less 4tet et Alvarado-Szymonik Quintet avec des musiciens issus de plusieurs conservatoires. À la MJC Ô Totem, à Rillieux, on pourra entendre Le Rapsodie Orchestra et les Lyonnais de Ypak. Le Sofffa Guillotière accueille Elodie Andrianantenaina, aka Elodie Mam's, alors qu’au Mondrian se relaieront DJ H aka Sarizafy et Dj Wjaz Jac. Les Ninkasi ne seront pas en reste avec quinze  concerts, tous gratuits, de funk, de blues, de swing et même du manouche : Thomas Blaisel à La Doua, Otra Vez aux Gratte-Ciel sans oublier le son cuivré de la New-Orleans du Skokiaan Brass Band à Gerland. « Le Jazz Day donne de la visibilité à des projets encore peu connus, explique Pierre Dugelay, directeur du Périscope. Nous accueillons Jasual Cazz, un trio piano, basse, batterie de jazz fusion. Mais nous privilégions notre engagement quotidien pour ces musiques. » F.R. Un peu partout, Lyon, Villefranche, Vienne, Saint-Étienne etc. jazzday-lyon.com

02.05.19 18H

RIFFS AU NORD Les Backyard Babies reviennent avec un nouvel album Silver & Gold sorti le 1er mars. Depuis sa formation en 1987, le groupe a toujours oscillé entre un rock garage brut et un goût affiché pour les refrains mélodiques et tubesques. À l'instar de Gluecifer ou des Hellacopters, ils sont l'un des fers de lance de la scène rock scandinave. Guitares au niveau des genoux, looks cuir et bling-bling crade, jeu de scène porté par les fulgurances du guitariste Dregen : leurs shows rappellent ceux du glam et de ses précurseurs, New York Dolls en tête. Même si les Backyard Babies semblent avoir enclenché le mode automatique depuis deux albums, ils restent l'un des trop rares représentants d'un rock à la fois " burné ", mélodique et catchy. R.B.

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DR©

Ninkasi Kao, Lyon 7e ninkasi.fr 24

Les Backyard Babies


Toine©

déambulations

Schlaasss

02.05.19 20H

DU TRASH ET DES DAUPHINS

PROG. PRINTEMPS 2019

SCHLAASSS ne se classe pas. Chacun pourra y aller de son avis, poser de jolis mots comme "  électro-punk-trap  ", entre "  Justice et Sid Vicious " ou anarcho-aristo-crato-punk. Mais le punk porte un uniforme bien trop serré pour Daddy Schwartz (le Jason Voorhees de la bande) et décidément pas taillé pour Charlie Dirty Duran (la Harley Queen de l’équipe). L’histoire ? Un homme et une femme aux voix diamétralement opposées se rencontrent, mais aucun code d’hier ni d’aujourd’hui ne leur convient. Or, inventer une nouvelle morale, c’est risquer de s’y enfermer, alors ils font fi du monde réel et plus encore. Sur scène, un beatmaker envoie des infra-basses et des mélodies électroniques improbables, tandis que Daddy et Charlie déclament, crient, rappent, chantent des textes ciselés et trash. SCHLAASSS est à voir live, parfois le public finit nu… personne ne sait vraiment pourquoi. N.V.

LA YEGROS > JEU. 18 AVR. PACHANGA BOYS + ÂME live… > MAR. 30 AVR. J.S ONDARA > SAM. 04 MAI KAZY LAMBIST + JUICY… > JEU. 09 MAI LE BAL DU GROLEKTIF > VEN. 17 MAI LE FRENCH KISS D’OCTAVIO MAI > JEU. 23 MAI KIKAGAKU MOYO + ZOMBIE ZOMBIE + RIVAL CONSOLES… > JEU. 30 MAI A-WA > JEU. 13 JUIN

La Marquise, Lyon 3e La Marquise 25


à la moulinette

HÉlÈne Courtois

AMOUREUSE

OUFS D’ASTRO il 8 avr r 1e au 2

DU CIEL Interpellé par Florence Roux Photo Thierry Chassepoux

Ouf d’astro ? Et comment ! L’astrophysicienne et cosmographe lyonnaise Hélène Courtois explore l’univers depuis vingt ans comme au premier jour, en amoureuse du ciel. En 2014, elle a co-découvert le superamas Laniakea, où nous habitons.

Si j’étais… … une première exploration de l’espace ?

Un enfant qui lève la tête et contemple les étoiles. ... explorateur ?

Valentina Terechkova, Claudie Haigneré ou les soixante-et-une autres femmes astronautes : elles m’ont toutes fait rêver. ... une image ?

Facile, une magnifique spirale barrée. Haute en couleurs et en explosions, pleine de vie. ... une couleur ?

Le jaune-orangé scintillant des étoiles, sur fond nuit velours noir. ... un son ?

Un battement de cœur ou le son de la sève dans les arbres. ... un instrument ?

Un télescope immense sur une montagne très, très haute. … une distance ?

Un milliard d’années-lumière, l’étendue de nos cartes dynamiques actuelles. … une carte ?

Les explorateurs de l’espace. Conférence avec l’astronaute Michel Tognini Planétarium de Vaulx-en-Velin 1er avril planetariumvv.com

Toutes les cartes, des océans, des terres, du ciel. Les plus anciennes sont émouvantes d’ignorance. … un horizon ?

Celui qui recule devant un bateau et lorsqu'on cartographie des galaxies de plus en plus loin.

Explorateurs de l’espace Hélène Courtois et Michel Tognini Dunod Éditions Sortie : 3 avril

... une dynamique ?

Deux. La gravité sans laquelle l’univers serait rassemblé en un point et l’expansion qui lui donne sa variété. ... une planète ?

La Terre. On n'a pas trouvé plus beau ni plus accueillant.

Voyage sur les flots cÉlestes F.-X. Vives (documentaire) France 5 4 avril à 20h50

... une galaxie ?

La galaxie du triangle M33 : girly, forte, rayonnante, majestueuse. … la prochaine exploration ?

La première sortie de deux femmes dans l’espace, fin mars…

numéro 07 - Avril 2019

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Lettres & Ratures

Bertrand Gaudillere©

Marie Monteiro©

Pierre Bergounioux

Michel Jullien

VILLA GILLET Grand entretien Jean-Claude Milner 10 avril

40 ANS

Dialogue d'écrivains Pierre Bergounioux et Michel Jullien 11 avril

DES ÉDITIONS VERDIER editions-verdier.fr

villagillet.net

jaune toujours et rayonnant

1979-2019 Pour tout lecteur averti, les éditions Verdier sont synonymes d'engagement et d'exigence. Les 10 et 11 avril, la " maison aux couvertures d'or " célèbre ses quarante printemps à la Villa Gillet. Portrait d'un éditeur " petit mais costaud ", dénicheur de trésors de la langue comme de la pensée.

V

erdier, c'est d'abord le nom d'un lieu-dit niché à Lagrasse, dans les Corbières. Au pied d'une falaise qui est peut-être celle de la pensée, au milieu des vignes, des oliviers et des cyprès. Avec cinq personnes à plein temps, quelques collaborateurs et une trentaine de titres publiés par an, la maison fait figure de poids plume dans le paysage de l'édition française. Mais le « petit », aujourd'hui riche d'un fonds propre à faire pâlir plus d'un mastodonte germano-pratin de la profession, a désormais tout d'un « grand ». Pierre Michon (Vies minuscules, 1984), Lutz Bassmann (alias Volodine), Peter Handke, William B. Yeats, Pierre Bergounioux, Michèle Desbordes,

Par Marco Jéru

Jan Patočka, Jean-Claude Milner... La liste est longue des auteurs qui font aujourd’hui référence. Créées en 1979 par Gérard Bobillier, Colette Olive, Michèle Planel et Benoît Rivero, en dialogue avec Charles Mospik et Benny Levy (ancien chef de la Gauche prolétarienne et dernier secrétaire de Jean-Paul Sartre), les éditions Verdier ont des origines militantes. Mais dix ans après 1968, l'équipe est passée de Mao à Moïse et du Petit Livre rouge à la Torah : la première collection, Les Dix Paroles, se propose de traduire de grands textes de la tradition juive. Paraîtront ensuite des textes philosophiques, des livres d’histoire et, last but not least, de la littérature. Française, bien sûr (à l'instar des Lyonnais 27

Bernard Simeone et Grégoire Damon), mais également étrangère. Le premier Erri De Luca, c'est eux. Bashō, Tanizaki, itou. Khlebnikov, Zamiatine, Krzyzanowski (dont aucune ligne ne fut publiée de son vivant), c'est encore eux. Sans parler du Divân de Hâfez de Chiraz et du chef-d’œuvre arraché au goulag par Varlam Chalamov, Les Récits de la Kolyma. Résidence refuge pour ses auteurs, lieu où changer le monde, Verdier lentement se développe : une antenne à Paris ; la reprise des catalogues de Deyrolle, Farrago, Antigone 14 et L'Imprimeur ; de nouvelles collections (dont, en 2007, sa propre collection de poche). Pour tous ces livres passés et à venir, merci Verdier ! Bon anniversaire ! numéro 07 - avril 2019


Stefano Boeri Architetti©

l'arkuchi du mois

musique, littérature, bd, cinéma… L’Arkuchi du mois attrape en un clin d’œil ce qui fait vibrer la scène actuelle. C’était mieux avant regarde dans le rétroviseur le foisonnement culturel d’hier et s’attarde sur les pépites qui brillent encore… Plutôt "bien maintenant" ? plutôt "mieux avant" ?

Vous n’étiez pas à la conférence que Stefano Boeri a tenue à Lyon fin janvier ? Opération seconde chance avec l’exposition des projets issus de son Manifeste pour la reforestation urbaine. On y découvre ses gratte-ciels de logements, européens comme chinois. Tapissés de végétation, ils rendent compte de son optimiste et innovante production architecturale. Ses projets sont présentés sous forme de maquettes, dont l’échelle, suffisamment détaillée, permet d’apprécier en volume les liens intimes imaginés par l’architecte entre son oeuvre et le règne végétal. Son emblématique bosco verticale* milanais tient, bien sûr, une place de choix dans l’exposition. Qui n’a pas encore eu l’occasion de voir cette étonnante réalisation transalpine pourra la découvrir grâce à des films réalisés par drones. Les arbres, comme solution à la pollution des villes, y sont mis en scène en toute saison de façon spectaculaire. E.G. Forêts verticales et métropoles biodiverses Stefano Boeri Architetti CAUE Rhône Métropole, Lyon 1er Jusqu’au 13 avril caue69.fr

Que s’est-il passé ce soir-là dans la vie de Kath ? Elle se souvient de la plaque de verglas, que sa voiture glisse et puis plus rien. Mais se souvientelle bien ? Quelque temps après l’accident, son mari Adam lui parle de sa tentative de suicide, sur un ton de reproche. Sa fille Lyla, qui présente des troubles autistiques, adopte un comportement étrange, évoque un homme sur la lande du Dartmoor où ils habitent. Petit à petit, alors qu’elle recouvre la mémoire par bribes, la jeune femme mène l'enquête pour comprendre ce qu’il lui est arrivé, jusqu’à découvrir des secrets très enfouis. L’auteur S.K. Tremayne distille son suspens dans un climat saturé de brouillard. Il réussit à donner la chair de poule, tout en faisant passer le lecteur par tous les états de l’héroïne. Glaçant. F.R. Juste avant de mourir, S.K. Tremayne Éditions Presses de la cité Parution : 21 mars

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* forêt verticale

Revoilà Balthazar avec Fever, un quatrième opus moins mélancolique que les précédents, et une pop baroque toujours inventive. Après le départ de sa violoniste et quatre ans de pause solo pour ses deux frontmen, Maarteen Devoldere et Jinte Deprez (Warhaus et J.Bernardt), le groupe belge a su se renouveler sans perdre son identité. Les voix suaves de Maarteen et Jinte font des merveilles sur ces onze pépites taillées pour le dancefloor. D’entrée, Fever donne la fièvre avec sa basse omniprésente et ses lignes groovy. Changes est irrésistible avec sa mélodie et ses synthés obsédants. Histoires d’amours contées comme des thrillers, l’atout majeur de l’album est Live sa qualité mélodique : on ne peut s’empêcher de s, 28 mar battre du pied. Gageons qu’il prendra toute sa ie r L’Épice , mesure de machine à danser en live. N.R. e n r e od M

Feyzin

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Fever, Balthazar (Pias) Sortie 25 janvier

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Tamasa©

Ange pour l’ÉternitÉ Par Nikki Renard

Trente ans après sa sortie, Les Ailes du désir1 (1987) de Wim Wenders s’offre une jeunesse éternelle en version restaurée au moment où son acteur principal Bruno Ganz s’en va. 1987. Je sors abasourdi, sonné, par ce que je viens de voir. La poésie noire de Peter Handke, la photographie expressionniste d’Alekan, l’un des grands chefs opérateurs français (La Belle et la Bête de Jean Cocteau), la musique de Nick Cave et de Tuxedomoon sont pour moi une révélation. L’histoire de deux anges, Bruno Ganz et Otto Sander, qui survolent Berlin récoltant les pensées intimes des âmes blessées des mortels, est une fable poétique. Cette universalité des tourments humains me bouleverse. C’est bien à mon âme d’enfant émerveillé qu’on s’adresse, car seuls les enfants voient les anges2. Première image du film, un œil s’ouvre sur un rayon de soleil à travers l’obscurité, il m’invite à la contemplation. Wim Wenders guide mon regard dans ce Berlin désolé pré-chute du mur et me berce de mélancolie. L’utilisation du noir et blanc illustre la vision des anges, la couleur celle des humains. Des images d’archives de la fin de la guerre en couleur finissent de m’émouvoir. Damiel (Bruno Ganz) tombe amoureux d’une trapéziste flottant dans les airs, interprétée par Solveig Dommartin, et devient humain. Je suis subjugué par le jeu de l’acteur quand, peu à peu, il se mue en mortel, découvrant des sensations inconnues. L’envie de vivre, sentir, souffrir est plus forte que tout. La chute de l’ange est proche, tout comme celle du mur, deux ans plus tard. 1 Prix de la mise en scène au 40e Festival de Cannes, 1987 « Lorsque l’enfant était enfant, il ne savait pas qu’il était enfant. Tout pour lui avait une âme. Et toutes les âmes étaient une. » (Peter Handke)

2

Les ailes du dÉSir Wim Wenders Version restaurée 2018 Tamasa Distribution Les ailes du dÉSir Peter Handke et Wim Wenders Flammarion (1992) Les ailes du dÉSir (bande originale du film) Jürgen Knieper, Nick Cave, Tuxedomoon etc. Milan Records (1987)

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c'était mieux avant

Bruno Ganz


cuisine-moi

au marché • 300 g de carottes • 2 poignées d’épinards frais équeutés • 2 poignées de haricots verts équeutés • 4 c. à soupe de petits pois écossés • 4 champignons bruns de Paris

• 2 c. à soupe bombées de haricots noirs cuits • 2 c. à soupe de graines de chia • 3 c. à soupe d’huile d’olive • 6 anchois (facultatif) • 1/2 jus de citron • Sel et poivre du moulin

Une envie de bobo healthy, de cru et de cuit, pour un lendemain de cuite ou simplement parce que vos hormones vous font tourner en bourrique ? Allez, allez. Pour libérer votre mojo, après votre cours de yoga, laissez-vous tenter par ce Buddha bowl aux tagliatelles croquantes de carottes. Free Your Mind And Your Ass Will Follow !* Jeanne Brousse

Lavez tous les légumes. Épluchez les carottes et coupez les pointes. Faites cuire vos haricots verts croquants cinq minutes dans l’eau bouillante salée, dans la foulée les petits pois, quelques minutes suffiront. Passez le tout sous l’eau fraîche. A l’aide d’un économe, découpez des tagliatelles de carottes et coupez des copeaux de champignons… Ce sera bien plus funky ! Hachez en lanières les épinards crus. Dans un grand saladier, mélangez tous vos légumes avec les haricots noirs. Arrosez du jus de citron et d’huile d’olive, assaisonnez à votre goût. Laissez reposer au frais pendant 30 minutes. Répartissez dans deux grands bols. Saupoudrez de graines de chia, disposez les anchois si vous souhaitez un petit côté corsé et punchy !

... la carotte 15 minutes

*Extrait du 2e album de Funkadelic, Free Your Mind And Your Ass Will Follow (1970)

30 minutes

cogite-toi

F.V.©

2 personnes

A

B C D

E

F G H

I

J

HORIZONTALEMENT

1

5

1. Sens particuliers mais pas interdits. 2. Travaillas le feutre sur le court. Trait de lumière. 3. Valent le coup d'œil. 4. Elle devient fer chez Cyrano. Immuables ou obsolètes, c'est à suivre. 5. Secoua. Drame lointain. 6. Mettras en vedette, peut-être pour prendre un bouillon. 7. Long, court, crochu... Elles sortent du sot. 8. Font étalage de leurs titres. Éclat de la couronne. 9. Revenu pour manger. Pas vraiment séante. 10. Étrangers au Vatican. Préposition.

6

VERTICALEMENT

2 3 4

A. Pommes trouées. B. Il faut parfois savoir les fermer. Impératrice avec du génie. C. Il ne manque pas de lumière. Manque de pois. D. Sont à vomir. E. Référence sur le green. Vieilles sœurs. F. Ancien monarque. Possessif. G. Garnir dangereusement un champ. Travailleur expérimenté. H. Ceux de Haendel, Bach et Mendelssohn sont célèbres. I. À mettre au rebut. Elle ne manque pas d'air. J. Un bon début pour un château en Espagne. Tamisées.

7 8 9 10 numéro 07 - Avril 2019

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Hector Jackson

solutions arkuchi 06

T E R H E MA P I L I V N I S P O

L E R I N S

E S I E SUS OC A I C B T E E S E DA I T AU P Z AN O UR E T I D S O

G E L E

E C L A T N E E P U E N S E

S U E U R T S A R


street art

CElinair Par Graphull

L’ÉVEIL (exposition) Maison de l’Économie Circulaire, Lyon 1er Jusqu’au 12 avril

En forme de journal intime, ses autoportraits mÉlancoliques prennent les murs à tÉmoin* * Celinair est une artiste lyonnaise @celinair

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numéro 07 - avril 2019


où trouver

Bourg-en-Bresse  Théâtre de Bourg-en-Bresse. La Tannerie.  Bourgoin-Jailleu  Les Abattoirs.  Bron  Ciné Les Alizés. Espace Albert Camus. Ferme du Vinatier. Pole Pik. Université Lyon II.  Caluire-et-Cuire  Le Méliès. Le Radiant-Bellevue.  Chassieu  Le Karavan théâtre.  Corbas  Le Polaris.  Dardilly  L'Aqueduc.  Décines  Le Toboggan. Centre de la Mémoire Arménienne.  Irigny  Le Sémaphore.  La Mulatiere  Aquarium de Lyon.  Lyon 1  A chacun sa tasse. A Thou bout d’chant. A titre d’aile. Aloha bar. Bar 203. Les Beaux Arts. Bistrot Chardonnet. Le Bomp. Cabane café. Café des Capucins. Cinéma Opéra. Clochards Célestes. Conditions des Soies. Dangerhouse. Drac. Espace 44. Galerie Le Réverbère. Galerie Mathieu. Galerie Pome Turbil. Galerie Anne-marie et Rolland Pallade. Kraspek myzik. L’Absynte. L'Antirouille. La Clé de voûte. La BF15. La Pinte douce. Le Bal des Ardents. La boîte à café. Le Perko. Le Romarin. Le Gargagnole. Le Voxx. Librairie Musicalame. Livres En Pente. Mapra. Mas Amor. Médiatone. Musée des Beaux-Arts. Nombril du Monde. Opéra de Lyon. Original Watt. Radio Canut. Sofa disques. Steambot. Les Subsistances. Tasse Livres. Théâtre Accessoire. Tikki Records. Tostaki. Trokson. Vins Nature.  Lyon 2  Archives municipales. Bar Petit Grain. La Cloche. Centre National de la Danse. Fondation Bullukian. Goethe Institut. Institut culturel Italien. Le Périscope. Librairie Expérience. Librairie Gibert. Marché Gare. Mob hôtel. Musée des Confluences. Théâtre des Ateliers. Théâtre des Célestins. Théâtre des Marronniers. Université Catholique de Lyon.  Lyon 3  Auditorium. Archives départementales. Café du Rhône. La Métropole. Pôle emploi Spectacles. Salle des Rancy.  Lyon 4  Le Bon Beurre. Le Bistro Fait sa Broc. Café la Crèche. J’Adore. Comptoir Du Vin. Diable Rouge. École Trésor Public. Le Déjeuner. Galerie Vrais Rêves. Grain De Folie. IUFM. Label Alice. L'Oiseau sur la branche. La BD. La Famille. La Machine. La Valise D’élise. La Soierie. Le Canut & Gones. Les Gogniols. Ninkasi. Paddy's Corner. Théâtre sous le caillou. Théâtre Croix-Rousse. Villa Gillet. Vivement Dimanche.  Lyon 5  Le Bar Bu. Ninkasi. Brasserie du Doyenné. CRR de Lyon. CNSMD. Collège hôtel. École du cirque de Ménival. Ensatt. Espace Gerson. Institut Cervantes. La Gargouille. La MiGraine. Librairie Virevolte. Musée Gadagne. Musée Gallo Romain.Théâtre du Point du Jour.  Lyon 6  Apéro rock. Musée d’art contemporain.  Lyon 7  Café 76. CHRD. Ciné Cœmedia. Corep. Court-circuit. École Normale. GalerieTator. Iep - Sciences Po. Centre Berthelot. La Commune. L'autre côté du pont. L’Elysée. La Piscine. Le Mondrian. Les Raffineuses. Librairie rive gauche. Ninkasi Kao/Kafé.  Lyon 8  Fac de médecine. Institut Lumière. Maison de la Danse. Nth8.  Lyon 9  Ciné Duchère. Conservatoire National. Librairie au bonheur des ogres. Nakamal. TNG.  Mâcon  La Cave à musique - Mâcon Scène Nationale.  Miribel  L'Allégro.  Oullins  La Mémo. La Renaissance. Le Syndrome Peter Pan.  Pierre-Bénite  Maison du peuple.  Saint-Genis-Laval  La Mouche.  Rillieux-la-Pape  CCNR. Les Transmetteurs.  Saint-étienne  La Comédie. Le Musée d’art moderne. Le Fil. La Cité du Design.  Saint-Fons  Centre d’arts plastiques. Théâtre Jean Marais.  Saint-Priest  Théâtre Théo Argence.  Tassin-la-Demi-Lune  L'Atrium.  Vaulx-en-Velin  Centre culturel Charlie Chaplin. École d'architecture. Planétarium.  Vénissieux  Bizarre ! Théâtre de Vénissieux.  Villefontaine  Théâtre du Vellein.  Villefranche-sur-Saône  Auditorium. Cinéma Les 400 Coups. Musée Paul Dini. Théâtre De Villefranche.  Villeurbanne  CCO. Cinéma Le Zola. ENMDAD. Espace Tonkin. IAC. Iufm. Iut B. La Doua. Théâtre Astrée. M.L.I.S. Studio 24. Théâtre de l'Iris. TNP. Toï Toï - Le Zinc. Transbordeur. URDLA... ainsi que dans la plupart de vos mairies, bibliothèques et MJC.

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