Rive, tout en clair‑obscur, captive par ces mouvement répétitifs autour du pas de bourrée. Une ondulation permanente, qui entête et emporte. Fascinant. Merci Dalila Belaza et la Maison de la danse.
A chaud
PHÉNOMÈNE Leila Ka fait carton plein avec Maldonne, sa première pièce collective. Super bande‑son pour cinq femmes prêtes à tous les combats. Une danse à l'écriture précise et affirmée.
27 > 28 NOV. MC2: Grenoble (38)
08 > 09 JAN. 25 Maison de la danse
CHRONIQUES La performeuse belgo‑française
Valéry Cordy questionne l’État du monde à sa manière : à coups d’écrans, d’algorithmes, de chats et de tweets.
L’ovni de la saison du TNG.
03 DÉC. TNG – Les Ateliers
LE PRIX DE L’OUBLI Pour l’aider à dépasser ce qu’elle a vécu, une émission de télé‑réalité propose à Blanche de raconter son trauma face à la caméra. J’avais ma petite robe à fleurs est un seule en scène plein de finesse qui touche.
12 DÉC. Radiant‑Bellevue
FRAGMENTS AMOUREUX Peu d’Asie dans La Réunification des deux Corées, mais un texte au scalpel, nos vies qui crissent et rigolent entre velours et vitriol…
Du grand Pommerat
07 > 17 JAN. 25 Les Célestins
À VOS MOUCHOIRS Dans Les Gratitudes, Michka qui perd la mémoire cherche à la retrouver avec deux formidables soignants, pour remercier enfin ceux qui l’ont autrefois sauvée des camps. Émouvant.
14 > 16 JAN. 25 Théâtre de Mâcon (71)
REPRISE Entre ce réalisateur en fin de parcours et sa secrétaire à la répartie affûtée, le pouvoir n’est pas où l’on croit. Les rôles non plus. Suzanne est une comédie féroce signée Borle et Mambouch. On réserve !
14 JAN. > 15 FÉV. 25 Théâtre Comédie Odéon
BUZZ
Kalouf et BLAST montent RITUELS dans leurs locaux de Magonia. 64 artistes se collètent au sacré dans une scéno baroque qui va en jeter. Avec Capie, HetaOne, iakhMan, Raffu et les autres. Inauguration le 14 décembre. Magonia
14 rue Gorge‑de‑Loup Lyon 9
a mainsnues
Pièce virtuose d’Alice Laloy, Le Ring de Katharsy montre comment les jeux vidéo font surgir le pire de nous. Les humains devenus pantins se défient et s’affrontent violemment pour le plaisir de tous… Glaçant. Vu au TNP
Cadeau !
Vous aimez la photo ? ITEM refait le coup de son Bazar photographique pour les fêtes. Occase en or pour acquérir à prix sympas (10€ à 450€) des tirages uniques et échanger avec ses photographes. Ça vaut le détour. 10 > 15 déc. ITEM Galerie (rue Burdeau)
Le Polaris change de tête. Odile Groslon à la retraite passe la main à Blandine Lartichaux qui arrive de Riom, avec l’envie d’ouvrir aux arts de la rue.
Sur la platine
Alone The Cure Embers and Ash PJ Harvey (BO London Tide)
Enfin rouvert; le Théâtre Jean Marais a officiellement lancé sa saison avec le trivial La Force de la Farce . Après les activistes du Cabaret LIP (13 déc.), Saint‑Fons Jazz se profile déjà : 25 ans ça se fête ! Dès le 18 janvier 25.
The place to be
Villeurbanne à tous les étages, c’est parti ! Trois expos autour de l’habitat et des Gratte‑Ciel et une saison culturelle pour tous, Bienvenue en ville, avec visites guidées, conférences, projections, spectacles… et la création d’un Monopoly villeurbannais. Entrez donc !
Fa BLE TR a SH
Sean Baker, Palme d’or 2024 avec Anora, règle son compte à l’American Dream. Ça démarre comme un conte de fées des temps modernes avant de se transformer en chasse à l’homme improbable. Mikey Madison est bluffante en escort girl qui ne lâche rien. Irrésistible ! En salle depuis le 30 octobre.
HISTOIRE(S) SaNS FIN
Galerie Le Réverbère > 28 DÉC.
BIENN a LE DE LYON a RT c ONTEMPOR a IN > 05 JAN. 25
WILLI a M KLEIN
Musée d’art contemporain de Montélimar > 06 JAN. 25
LIFTING RÉUSSI POUR LE MUSÉE D’ART MODERNE ET CONTEMPORAIN DE SAINT‑ÉTIENNE (MAMC+) ! APRÈS DIX‑NEUF MOIS DE FERMETURE POUR RÉNOVATION, L’UNE DES PLUS BELLES INSTITUTIONS CULTURELLES DE FRANCE DÉVOILE SON NOUVEAU VISAGE. RENCONTRE AVEC AURÉLIE VOLTZ, SA DIRECTRICE.
Pourquoi avez‑vous fermé le musée si longtemps ?
AURÉLIE VOLTZ Les 3 000 m² de salles d'exposition ont été complètement rénovés. Le sol amianté a été remplacé par du terrazzo plus durable, nous avons refait l’isolation et la climatisation, reconstruit tous les murs et enlevé les faux plafonds, pour récupérer la hauteur totale des salles et laisser pénétrer la lumière zénithale, sans abîmer les œuvres. L’ensemble magnifie l’architecture du bâtiment inauguré en 1987, offre de meilleures conditions de travail et un parcours facilité pour les visiteurs.
particulièrement nos collections. Hors Format est une sélection de 70 œuvres monumentales extraites de notre réserve. Ces pièces montrent l’ambitieuse politique d'acquisition du musée, et le mélange des genres, puisqu’une partie d'art ancien, moins connue, est aussi dévoilée au public. De Frank Stella à Hippolyte Flandrin en passant par Julian Schnabel, Gerhard Richter, Bernard Piffaretti, Pierre Soulages, David Diao, Louis Janmot, Élisabeth Mercier… l’accrochage raconte l’histoire du musée. L’envers du décor est aussi rendu visible, grâce à un espace de restauration accessible aux visiteurs.
BRAND NEW!
> 09 MARS 25
DAVID MESKHI
ANNE BOURSE
> 16 MARS 25
HORS FORMAT
> 11 AOÛT 25 mamc.saint‑etienne.fr
Pour quelle raison le fonds du MAMC+ est‑il considéré comme majeur en France ?
AV La collection est constituée de 23 000 œuvres, du XVe siècle à nos jours, avec des collections exceptionnelles d’art américain, des scènes allemandes et françaises. Pour la réouverture du musée, nous avons conçu quatre expositions, dont deux valorisent
L’exposition BRAND NEW! rend hommage aux donateurs…
AV L’histoire du musée est étroitement liée à celle de ses donateurs, la moitié de notre collection est faite de libéralité. Nous recevons chaque année de nombreuses propositions qui, lorsqu’elles sont acceptées, viennent
MOON BODY 02, 2023
Exposé pour la première fois en France, le travail de David Meskhi happe le regard par sa beauté irréelle. Ce photographe géorgien, né en 1979, saisit les corps en mouvement de jeunes athlètes à l’entraînement. Libérées de toute pesanteur terrestre, leurs silhouettes semblent flotter dans les airs. La composition centrée sur l’athlète ou sa disparition fragmentaire entre en dialogue avec l’espace démesuré du musée. Difficile de savoir dans quel sens ont été prises les photos, tant l’artiste floute les repères et bouscule nos certitudes. Les couleurs saturées et le réfléchissement de la lumière subliment davantage encore ses images. Ultra‑sensible, le travail de David Meskhi suspend le temps, il convoque la poésie du cosmos et nous offre un sentiment puissant de liberté. BD
OUR SON, MY MOON > 16 MAR. 25
enrichir certaines périodes ou certains mouvements artistiques de notre fonds. Cette exposition montre la générosité et la confiance accordées au MAMC+ Elle est composée de 160 œuvres et de focus monographiques sur des artistes méconnus, comme Lena Vandrey, Max Wechsler, Charles‑Henri Monvert et Bernard Joubert, à qui nous consacrons des salles entières.
En complément, vous présentez deux expositions personnelles… AV Celle du photographe géorgien David Meskhi est la première en France (lire ci‑dessus). Quant à Anne Bourse, elle est lauréate du prix des partenaires du MAMC+, ce qui permet de produire une exposition, un ouvrage, et d'acquérir un certain nombre d'œuvres pour la collection. Elle a une pratique assez compulsive du dessin, qui peut avoir lieu sur des matelas, du tissu ou des abat‑jours.
La programmation diversifiée du musée en fait un lieu d’accueil pour tous les publics. C'est avant tout un lieu de détente et de bien‑être, de contemplation et de plaisir.
LE COMPOSITEUR BASTIEN DAVID A INSTALLÉ SENSITIVE, SA SCULPTURE ORCHESTRALE, AUX GRANDES LOCOS, DANS LE CADRE DE LA 17E BIENNALE D’ART CONTEMPORAIN. EN MUSICIEN CURIEUX DES SONS ET PARTAGEUR.
Sur tous les tons
Il y eut le chant des oiseaux et le bruit des vagues, le son du rebond d’une balle de tennis ou des doigts qui grattent le cordage d’une raquette… « Toutes les sonorités m’ont toujours plu, depuis tout petit, rembobine Bastien David, compositeur de trente‑quatre ans. Mon attention était sans cesse en alerte des sons que je ne connaissais pas. J’ai l’amour du son qui naît, vit puis s’éteint. Il n’y a pas de limite à ma curiosité » Il a huit ans lorsque son père, baryton lyrique, achète un piano, comme une invitation à la composition. « J’ai tout de suite essayé d’improviser et de mémoriser des morceaux », se souvient‑il. Jusqu’à dix‑neuf ans, alors que sa professeur de piano ne goûte pas son plaisir d’inventer – « On n’était pas raccord ! –, il s’aventure en autodidacte dans le jeu et compose sans frein. Sans connaissance théorique. N’empêche, son chemin buissonnier l’amène à étudier la composition avec Bernard Cavanna et José Manuel López López au conservatoire
de Gennevilliers, puis dans la classe de Gérard Pesson au conservatoire de Paris. Renforcé par ce parcours académique, son talent lui ouvre les portes de “grandes maisons”. Il compose, entre autres, pour les ensembles Intercontemporain, Court‑Circuit, Aleph, 2e2m, pour l'orchestre Geneva Camerata ou l'Ensemble Orchestral Contemporain. Et puis, « comme une évidence », il invente un instrument microtonal pour produire de nouvelles sonorités : un Métallophone en un douzième de ton. Avec le facteur traditionnel Ko Aung Moe, à Mandalay au Myanmar (ancienne Birmanie), il fabrique et accorde 216 lames d’acier martelées, fait réaliser la caisse de résonance en bois laqué en France, avant de finaliser la pièce lors de sa résidence à la villa Médicis à Rome, en 2020.
Joué par six musiciens, le nouvel instrument de percussions permet, entre deux notes, douze infimes variations de tons et « crée une sonorité fluide ». Pour la Biennale d'art contemporain, le compositeur a placé son Métallophone au cœur d’une rivière de bouteilles suspendues, plus ou moins remplies de liquide selon le son recherché. L’ensemble est de toute beauté. Et, à une heure précise, sous les immenses voûtes des Grandes Locos, Sensitive doit être joué par quarante personnes. « La partition est simple, mais le résultat, complexe, ajoute Bastien David. Avec cet instrument recyclé, organisme vivant, les auditeurs deviennent aussi musiciens et produisent ensemble des sonorités acoustiques puissantes, sans amplificateur mais grâce à la magie du geste humain. Comme une poétique collective du XXIe siècle... » Bluffant.
bastiendavid.com @bastienmusics
BASTIEN DAVID AUX GRANDES LOCOS
PAR FLOREncE ROUX
Palette africaine
Sous le vocable Nos récits, Manifesta invite six artistes de la galerie nomade 31 PROJECT. Spécialisée dans l’art contemporain africain et ses diasporas, elle a choisi de mettre en lumière quatre femmes et deux hommes. Ce qui frappe dans cet accrochage ? Sa palette chatoyante. Dès l’entrée, le visiteur est assailli par les couleurs vibrantes des grands formats de Epheas Maposa, artiste autodidacte installé à Harare au Zimbabwe, qui peint des personnages aux visages cachés. À l’instar de sa compatriote Georgina Maxim qui réalise des sculptures textiles, véritables robes à mémoire composées à partir de vieux vêtements, découpés, recousus, rebrodés, claquant comme des coquelicots dans un champ de verdure. On reste bluffé par l’installation de M’Barka Amore, qui met en scène la rencontre avortée de Madame Bovary et Fatima dans une installation à la fois ironique et tendre, et par ses petites photos rebrodées de fils de soie. > 05 DÉC. Manifesta Lyon 1
Un bon millésime
La jeune création internationale s’expose à l’IAC de Villeurbanne comme c’est désormais la coutume lors de la biennale d’art contemporain. Pour cette sélection 2024, dix artistes émergent(e)s, venus de la région et de beaucoup plus loin, donnent à voir des installations, la plupart réalisées pour l’occasion. Chaque pièce est dédiée à l’un(e) d’entre eux, avec des créations qui se succèdent sans pour autant dialoguer. Plutôt littérales, ces réalisations questionnent l’état du monde et donnent à voir les angoisses des artistes. Peut‑être trop parfois ! Mais certaines œuvres méritent vraiment le détour. Celle de Shivay la Multiple, qui a fait ses études à Lyon, accueille le visiteur avec des photomontages à la fois bariolés et psychédéliques. Tandis que l’Indonésienne Ines Katamso plante un décor désertique post‑apocalyptique mais furieusement poétique dans Welcome to the Plastic Age. Quant à l’installation vidéo de Vir Andres Hera, elle met en dialogue cinq écrans et autant de témoignages simultanés de personnalités activistes LGBTQIA+, en anglais, français et espagnol. Pas joyeux mais opportun !
> 05 JAN. 25
Institut d’art contemporain Villeurbanne
Trésors lyonnais
C> 08 MARS 25 Tomaselli Collection 22, rue Laure Diebold (2e
Lyon 9 tomaselli collection.com
achée dans le quartier de la Plaine de Vaise, derrière les voies ferrées, la Tomaselli Collection est une curiosité. Jérôme Tomaselli, chef d’entreprise dans l’informatique, qui s’est pris de passion pour la peinture lyonnaise, a ouvert cet espace en novembre 2022. Sa collection compte aujourd’hui 2 700 œuvres, dont 180 sont à découvrir cet hiver. Sur la thématique Masculin/Féminin : la beauté dans l’art du XVIIe siècle à nos jours, peintures et sculptures se déploient sur 600 m², rassemblant quasiment tous les peintres lyonnais importants du XIXe siècle, à l’instar de Louis Janmot (l’artiste le plus représenté dans la collection), de Hippolyte Flandrin (et ses deux frères, moins connus mais peintres comme lui) et d’autres plus confidentiels. L’exposition dévoile également de très jolis dessins préparatoires de L’Automne de Pierre Puvis de Chavannes (qu’on peut voir au musée des Beaux‑Arts de Lyon dans les salles XIXe) ainsi qu’une étude de femme pour Le Bois sacré (dans le grand escalier du palais Saint‑Pierre), deux toiles d’Émilie Charmy, dont une, assez étonnante de modernité, représentant une femme nue debout. Les Quatre Grâces, splendide peinture de Jacqueline Marval, artiste un peu oubliée dont la cote commence à monter, mérite à elle seule le déplacement. Sans oublier une très jolie terre cuite, La bouderie conjugale, de Clémence Sophie de Sermézy, sculptrice née à Lyon, ou l’épatant Hommage à Rodin, une eau‑forte de Jeanne Bardey, connue pour être la dernière élève du sculpteur. Un lieu atypique à arpenter.
PAR GaLLIa VaLETTE‑PILEnKO
Tomaselli
LES QUATRE GRÂCES, 1929, JACQUELINE MARVAL
étage)
(Re) connexions
En réunissant, pour la première fois, l’ensemble des œuvres réalisées avec du câble d’antenne par Mounir Fatmi, la galerie Ceysson & Bénétière de Lyon nous offre un cadeau rare. « Cet artiste marocain, né en 1970, a grandi dans le quartier pauvre de Tanger, entouré de divers objets de consommation car sa mère travaillait dans un marché aux puces, précise Pierre Collet, responsable de la galerie. Ses œuvres, exposées dans les musées du monde entier, interrogent la mémoire et la communication. Son travail est lié à une sorte d'archéologie de l'information. » Outre la photographie, la vidéo et de nombreuses installations, l’artiste crée depuis vingt‑cinq ans des sculptures‑peintures avec du câble coaxial blanc (servant à recevoir la télévision). Celles‑ci explorent le pouvoir des images, notre rapport aux technologies désuètes et aux idéologies. Rassemblées en un même lieu sous le titre If you don't know me by now, ces pièces d’une grande beauté plastique, faites de câbles tordus et entrelacés, symbolisent les échanges mais aussi les obstacles à la transmission des savoirs. Parmi la vingtaine de pièces qui composent cette rétrospective, les Lyonnais auront la chance de (re)découvrir les célèbres Kissing Circles, La Pieta, Roots ou encore The Theorist, ainsi que quatre sculptures inédites conçues spécialement pour l’occasion. Exceptionnel.
IF YOU DON’T KNOW ME BY NOW 28 NOV. > 18 JAN. 25 Ceysson & Bénétière 21, rue Longue Lyon 1 ceyssonbenetiere.com
Musée urbain Tony Garnier Lyon 8 museeurbaintonygarnier.com collectifitem.com
LES PHOTOGRaPHES DU cOLLEcTIF ITEM EXPOSEnT
ORDONNANCE !, FRUIT DE LEUR RéSIDEncE aRTISTIQUE
À L’HÔPITaL éDOUaRD HERRIOT DE LYOn, TéMOIGnanT
DE L’EXPéRIEncE HUMaInE DanS LES PaVILLOnS cOnÇUS
PaR L’aRcHITEcTE TOnY GaRnIER.
cITé HOSPITaLIÈRE
SPAR éMILanD GRIÈS
ouhaitant faire sortir personnel médical et malades de l’espace soignant, le ministère de la Santé lance régulièrement des appels à projets en ce sens. Le partenariat noué par le musée urbain Tony Garnier avec le collectif croix‑roussien Item et les HCL a été retenu dans le cadre de ce dispositif, appelé « Culture et Santé ». Il débouche sur une exposition photographique portant un regard empathique sur cette vie si particulière
qui se déroule au sein d’un patrimoine bâti qui l’est tout autant.
L'hôpital Édouard Herriot est en effet l’une des mises en œuvre concrètes du concept de Ville industrielle, imaginé à l’aube du XXe siècle par Tony Garnier, guidé par une sensibilité à la fois humaniste et hygiéniste. Organisé telle une cité‑jardin, l’établissement, inauguré en 1933, se décline en de multiples pavillons bas, aux immenses baies laissant entrer la lumière naturelle et l’air frais, immergés dans des espaces verts, à l’époque piétonniers.
Sandra
Du 9 au 20 septembre, les quatre photographes
Sandra Calligaro, Romain Etienne, Paloma Laudet et Philippe Somnolet ont posé leurs objectifs au cœur de l’établissement, livrant un reportage à la fois documentaire et poétique sur cette expérience, de toute évidence marquante.
Il révèle le contraste entre les locaux, leurs équipements et leurs utilisateurs : pavillons marqués par le temps, portant parfois des stigmates de vétusté, versus équipements high‑tech dernier cri – comme ce robot aux bras multiples, permettant des opérations à distance – et professionnels ultra‑compétents saisis en pleine action, dans leur pratique savante et leur gestuelle précise. Même choc des images avec certains espaces extérieurs en friche, reconquis par une végétation spontanée d’adventices, comme dans l’ancien jardin des Sœurs hospitalières, formant un décor mal léché aux allées et venues d’impeccables et immaculées blouses blanches.
Parcourant les services de gériatrie, de dialyse, d’hôpital de jour, et jusqu’aux blocs opératoires,
L'architecture comme un grand corps vivant
les photographies font entrer en résonance plusieurs formes arborescentes : faisceaux de cathéters raccordés aux corps des malades et pléthoriques réseaux de tuyauteries innervant les deux kilomètres de galeries souterraines distribuant les pavillons à l’abri des regards et des intempéries. Avec ses entrailles secrètes, l’hôpital apparait alors comme un grand corps de béton et d’acier, englobant et protégeant celui des humains, soignants et soignés. La métaphore est également parfaitement filée entre les aspérités des enduits et de la pierre des façades, accrochant les rayons du soleil, et le grain exacerbé de la peau des corps marqués par la maladie et la souffrance, dénudés et auscultés sous la lumière crue des scialytiques.
Les 70 photos, sélectionnées parmi les 700 réalisées, ont été accrochées sans titre ni crédit par leurs auteurs eux‑mêmes. Quelques clichés d’archives des premières années de l’hôpital et des reproductions des dessins de Tony Garnier les accompagnent. Ensemble, elles forment en images un récit de l’humanité dans toute sa fragilité, au sein d’une architecture historique tout sauf froide et impersonnelle, pour laquelle le terme d’hospitalité prend tout son double sens.
lux lux Lyon en mode lux !
PAR GaLLIa VaLETTE‑PILEnKO
Pour les vingt‑cinq ans de la Fête des Lumières, la Ville a souhaité un revival avec le retour de six œuvres emblématiques des deux dernières décennies.
En vrac, Laniakea de Jérôme Donnat (2014), I love Lyon de Jacques Rival (2006 et 2007), Jacobins Act 4 de Patrice Warrener (2000) pour les plus marquantes ! Les nostalgiques apprécieront, les autres auront le loisir d’en découvrir vingt‑six nouvelles disséminées aux quatre coins de la ville. À commencer par l’installation participative de Gwendoline Jacquemin avec les habitants de la cité‑jardin de Gerland – 100 ans cette année – qui verra éclore 2 000 fleurs
lumineuses dans sa cour intérieure. On est aussi curieux de découvrir le travail de Amelia Kosminski, artiste épileptique et autiste et son Celestial Brainstorm, qui tente par une sorte d’énorme lanterne magique d’ouvrir une fenêtre sur les méandres du cerveau. À la manière des lampes rotatives, comme celles que l’on trouve dans les chambres d’enfants, elle projette sur les façades de la place de la Bourse les circuits neuronaux de l’un des organes les plus fascinants du corps humain. Dans un autre genre, on a hâte de voir l’œuvre de l’artiste allemand Philipp Frank qui cherche à « rendre visible l’énergie de la nature » et réalise place de la République un récif coralien avec 320 kg de filets de pêche récupérés
Rêves en sommeil
pour alerter sur la détérioration des fonds marins causée par la pêche intensive. Des images des écosystèmes marins projetées à 360 degrés illuminent la structure. Sans oublier Lumières pour tous. Les projecteurs même, soit une tour de six mètres constituée de vieux projecteurs récupérés par l’artiste lyonnais Gérard Torres. La bande‑sonore de cette installation est composée à partir de paroles d’habitants de la Croix‑Rousse, éloignés de l’art.
FÊTE DES LUMIÈRES 05 > 08 DÉC. fetedeslumieres.lyon.fr
Avec ce beau nom inspiré de l’ouvrage du photographe new‑yorkais Duane Michals, Real Dreams : Photostories, la galerie Vrais Rêves ferme boutique fin décembre après une quarantaine d’années dédiées à la photographie contemporaine et plasticienne. « Surtout pas documentaire, souligne Raymond Viallon, l’un de ses cofondateurs. Nous avons accueilli 210 photographes de France, d'Europe et au‑delà. Sans subvention, nous avons exposé et mis en vente leurs œuvres, finançant catalogue et vernissage. » En attendant, cette fin d’année, Vrais Rêves accueille l’exposition Mascarades de Féebrile. L’univers de la jeune photographe, entre fiction et réalité, rappelle celui de Duane Michals à son responsable artistique, « elle se met souvent en scène dans ses œuvres, devenant ce qu’elle veut ». Ensuite ? La galerie croix‑roussienne se donne un an pour rendre à leurs auteurs les milliers de photographies qu’elle stocke. Le temps, qui sait, de quelques rencontres improvisées. En parallèle, Raymond Viallon développe le centre d’art de La Borie qu’il a créé à Montagnac d'Arlempdes (43), un lieu consacré à la photographie et à des projets multidisciplinaires. FR
CORAL GHOSTS, PHILIPP FRANK PLACE DE LA RÉPUBLIQUE
PAR naDÈGE DRUZKOWSKI
La vie de château
MON PREMIER CACHE UN DES RARES ENSEMBLES ART NOUVEAU DE LYON, MON SECOND EST
UN ANCIEN SIÈGE DE LA GESTAPO, MON TROISIÈME ABRITE DES VITRAUX TRANSFUGES DE L’HÔTEL ROYAL. MON TOUT EST UN JOYAU MÉCONNU, ÉCORNÉ PAR L’A6. BIENVENUE À L’HÔTEL CHÂTEAU PERRACHE !
SLe 12.2
Mercure Lyon Centre
Château Perrache 12 cours de Verdun Rambaud
Esplanade de la Gare Lyon 2
on nom sonne un peu pompeusement. Mais il témoigne de son illustre passé, lorsque l’établissement, au début du XXe siècle, est un des fleurons des grands hôtels lyonnais. Proche de la gare de Perrache (la Part‑Dieu n’existe pas encore), cet hôtel de luxe est édifié en 1906 par l’architecte Georges Chedanne, à qui l’on doit quelques années plus tard le somptueux dôme de verre des Galeries Lafayette, à Paris. Doté d’une jolie marquise et de motifs végétaux qui courent sur le haut de sa façade, l’hôtel séduit aujourd’hui avant tout par le raffinement de son décor intérieur Art nouveau, superbement préservé. Le hall d’entrée de l’hôtel, ancien salon de lecture, abrite des boiseries aux courbes ouvragées – attribuées
au maître‑ébéniste Louis Majorelle – ponctuées de sculptures de jeunes femmes alanguies émergeant d’entrelacs végétaux. De lumineuses peintures de paysages, réalisées dans un style postimpressionniste, finissent d’habiller le hall. Elles sont l'œuvre de deux amis, Ernest Laurent et Henri Martin, le travail de ce dernier faisant actuellement l’objet d’une grande rétrospective à Évian.
D’autres salles, uniquement accessibles aux résidents de l’hôtel, comme les salons baptisés Majorelle, Émile Gallé et l’actuelle salle à manger “Les Belles Saisons” ont conservé leur décor d’origine où se mêlent lambris sculptés et peintures originales. Le luxe du détail est poussé jusqu’aux poignées de portes‑fenêtres en ferronnerie, aux motifs de pommes de pin, visibles dans le hall d’entrée, cours de Verdun.
un décor intérieur a rt nouveau, superbement préservé
LE 12.2, VITRAUX RÉALISÉS PAR HIPPOLYTE PAQUIER‑SARRASIN
Mais le clou de la visite sera de s’accorder un verre au bar lounge Le 12.2, où, au plafond et sur les murs, un ensemble de vitraux réalisés en 1912 par le maître‑verrier Paquier‑Sarrasin transporte dans le temps. Transfuges de l’Hôtel Royal, ils ne furent installés qu’en 1989 mais complètent à merveille l’esprit Art nouveau du lieu en déclinant, tout en transparence, paon, tournesols, anémones, iris, nénuphars, chardons et ombrelles… Un bar cosy à l’atmosphère sereine, qui n’empêche pas de méditer sur les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale. Réquisitionné par la Gestapo entre novembre 1942 et avril 1943, l’hôtel accueillit notamment la section IV du notoire Klaus Barbie, surnommé le « boucher de Lyon », jugé et condamné en 1987 pour crimes contre l’humanité. Le 1er nom de l’établissement est d'ailleurs Hôtel Terminus, qui est à l’origine du documentaire éponyme (1988) et oscarisé de Marcel Ophüls (le fils du célèbre Max), consacré à la vie de Barbie.
La poésie par l’image
Jouer avec la matière Voir au-delà des corps
Diego Quagliotti est un personnage, à la fois poète, philosophe et photographe. « Je viens d’une famille de poètes », énonce t il avec simplicité : son grand père écrivain était le cousin germain du grand Jorge Luis Borges. Et sa grand mère, la poétesse et militante féministe uruguayenne Delmira Agustini. « Je pense que la photo est une autre façon de faire de la poésie », ajoute t il. Comme s’il le portait dans ses gênes, Diego écrit des poèmes depuis l’âge de dix ans.
Après des études de marketing, il travaille à Montevideo pour Rolling Stone Magazine où il côtoie de nombreux photographes. « Plusieurs choses sont arrivées par hasard, avec les bonnes personnes et au bon moment. » Il collabore ainsi avec le photographe Ignacio Naon, auprès duquel il se forme sept ans durant. Sa passion pour la photo grandit et devient une évidence. Lorsqu’il rencontre sa compagne, il décide de faire confiance à l’imprévu et la suit en France.
« Quand je suis arrivé à Lyon en 2006, je ne parlais pas français. J’étais dans ma bulle », se souvient Diego. Il se met à la photo, argentique puis numérique. Il participe aussi à la création du studio
Le Carré aux côtés d’Étienne Ruggieri. L’approche étant moins artistique, il se remet vite à la photographie qu’il aime. La rencontre d’une danseuse étoile le transporte, lui qui « adore la danse pour essayer de capter les mouvements en photo ». Expositions longues, déclenchements de flash différents, Diego crée petit à petit son univers constitué de corps mouvants, de drapés, de plis, de clairs obscurs, de reflets et de moments éthérés : « J’essaie de voir au-delà des corps... » Durant dix ans, il expérimente sans relâche et peaufine son style, en noir et blanc et en couleurs, jouant avec la matière. Il photographie aussi la nature, lui qui aime se perdre dans les forêts des Landes… En 2017, il devient associé du Perko Café, niché au cœur du 1er arrondissement, son quartier. Cette nouvelle activité lui offre l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, dont certains deviennent des modèles pour ses photos. Il aime leur donner rendez vous le soir, à l’heure où l’éclairage urbain s’allume, pour l’utiliser comme source de lumière. La séance se déroule toujours sous forme de promenades, exclusivement dans le 1er arrondissement. « Ce n’est pas en mode posé. On se balade, on s’arrête, on papote, je m’éloigne et les laisse pour qu’ils m’oublient », décrit le photographe. Ces clichés, accompagnés de textes écrits par ses soins, feront l’objet d’un livre intitulé L i g h t s O N – Ces âmes essentielles, prévu pour 2025.
Diego Quagliotti expose en décembre une trentaine de clichés, dans un appartement de la rue Lanterne. L’occasion de découvrir son langage photographique et son rapport au monde, souvent empreint de hasards. Ils ont fait de lui un artiste à part entière, ses photos semblant accrochées dans un espace temps sensible, quasi mystique.
IL AIME
David La Chapelle, Ralph Gibson, Mario Benedetti, Pierre Soulages, Silvio Rodríguez, Mercedes Sosa « La Negra », Etta James, Hernán Cattáneo…
@diegoquagliotti
10 > 20 DÉC.
13 rue Lanterne
Lyon 1
06 82 10 24 38 (sur RDV)
Une danse en tension
PAR GaLLIa VaLETTE‑PILEnKO
MARCO DA SILVA FERREIRA FAIT PARTIE DES ARTISTES ASSOCIÉS DE LA MAISON DE LA DANSE. C’EST AUSSI (ET SURTOUT) L’UN DES CHORÉGRAPHES LES PLUS INVENTIFS DE SA GÉNÉRATION, DE CEUX QUI ARRIVENT À NOUS ÉLECTRISER SUR NOTRE FAUTEUIL ! IL FAIT L’OBJET DE LA PREMIÈRE COSMOLOGIE DE LA SAISON, UNE CARTE BLANCHE À UN CHORÉGRAPHE QUI INVITE DES ARTISTES CHERS À SON CŒUR ET MONTRE D’AUTRES FACETTES DE SON TRAVAIL.
Avant d’être danseur, vous étiez nageur [semiprofessionnel, ndlr]. Pourquoi et comment êtes‑vous devenu danseur puis chorégraphe ?
MARCO DA SILVA FERREIRA J’ai été nageur longtemps, travaillant dur pour les compétitions, de six à seize ans. Suite à un burn‑out, j’ai décidé de faire autre chose, en relation avec le corps, mais qui me donnerait du plaisir de nouveau, et de façon intense. J’ai commencé à pratiquer les danses de rue et de club, parce qu’elles étaient reliées aux gens que je voyais, aux sons que j’écoutais, l’explosion de MTV et des clips vidéo, la culture américaine. Comme j’étais un nageur, j’étais préparé physiquement, très souple et déjà habitué à concevoir du mouvement et à le comprendre. J'ai pratiqué assidûment seul avant de rencontrer des personnes qui partageaient la même passion. Puis j’ai voyagé pour prendre des cours à Londres, Los Angeles, New York… Petit à petit, j’ai ouvert ma conscience à la danse contemporaine, particulièrement l’improvisation, la danse‑contact, la technique Gaga et tous ces endroits où la technique importe peu, mais qui ouvrent l’imagination
et la créativité. J’ai été invité par Tiago Guedes (alors directeur artistique du Teatro Municipal do Porto, et directeur du Département des Arts de la Scène de la Ville de Porto) à faire une première résidence de deux semaines. Je lui ai dit OK à condition d’avoir une représentation. Hu(r)mano [sa première pièce, ndlr] était né. Je suis devenu chorégraphe, parce que j’avais le désir profond d’écrire du mouvement avec d’autres gens. Et que j’avais envie de voir sur scène ce que je n’y voyais pas. Créer des ponts entre des temps différents, des géographies différentes.
Dans votre danse le conflit affleure très souvent. Pourquoi ?
MDSF Toutes mes pièces viennent du conflit, elles naissent de quelque chose qui m’arrive, que je ne comprends pas et que je veux creuser. Comme ce paradoxe entre le fait que je puisse me sentir bien à l’intérieur d’une communauté, le hip‑hop par exemple, et qu’à la fois je me sente éloigné du concept même de communauté. Cela vient peut‑être du conflit que j’ai à l’intérieur de moi…
Laurent
A FOLIA, CCN‑BALLET DE LORRAINE
DES c RéaTURES Réa DE TOUTE BE aUT é
LE CABARET A LE VENT EN POUPE !
APRÈS PARIS, VOILÀ QUE LES CRÉATURES ONT DÉBARQUÉ À LYON ET QU’ELLES
REVIENNENT EN FORCE CETTE FIN D’ANNÉE.
ÇA VA ÊTRE UN VRAI FESTIVAL !
PAR GaLLIa VaLETTE‑PILEnKO
Avec trois propositions aussi affriolantes les unes que les autres, les amateurs vont pouvoir se régaler. Il faut dire que tous ces artistes sont de très haut niveau et que le cabaret offre « une grande liberté », comme l’explique Tiago Guedes. Le directeur de la Maison de la danse est l’un de ceux qui ont décidé de se lancer dans l’aventure la saison dernière.
Le cabaret fait aussi preuve d’une grande inventivité. On avait été bluffé par la prestation, splendide, de Romain Brau (la révélation du film Les Crevettes pailletées)
Après avoir été en 2024 l’un des invités de la carte blanche du chorégraphe François Chaignaud, c'est un Romain Brau seul en scène qu’on pourra (re)trouver en décembre, dans le cadre intimiste du restaurant de la Maison. Tandis que Jérôme Martin alias Monsieur K déploiera son univers dans la grande salle du théâtre des Célestins pendant
Ça dézingue !
une semaine, pour finir en apothéose le soir de la Saint‑Sylvestre. Deux directions diamétralement opposées dans la forme mais pas dans le fond. D’autant que le cabaret La Barbichette arrive au complet pour mettre le feu, avec L’Oiseau joli, M. Anna Petrovna, La Baronne du Bronx, David Noir, La Big Bertha, Carmen Maria Vega, Madame, Jeanne Plante et un invité surprise tous les soirs. « Porteurs d’un cabaret joyeux et libre », Monsieur K et ses acolytes savent embarquer tous les publics dans des lieux très divers et « cherchent toujours à inventer et réinventer le cabaret », dans une approche à la fois drôle et transgressive. À l’instar des personnages fantasques du cabaret Madame Arthur, Charly Voodoo, Martin Poppins, La Biche, Maud’Amour, Odile de Mainville, qui nous embarquent dans un truculent voyage à bord de leur petite voiture rose, après que leurs complices ont enflammé le théâtre de la Croix‑Rousse en décembre dernier.
On adore Rébecca Chaillon. Cette incroyable performeuse au corps plantureux ose tout depuis sa rencontre déterminante avec Rodrigo Garcia. Le public lyonnais a découvert le phénomène dans une performance décoiffante en 2021, puis dans son spectacle Carte noire nommée désir aux SUBS. Elle revient au Théâtre de la Croix‑Rousse avec sa dernière production Plutôt vomir que faillir, où elle plonge dans les affres de l’adolescence. Avec son écriture incisive, elle donne la parole à quatre jeunes gens de la génération Z, racisés, queer ou trans, pour évoquer les injonctions parentales ou sociétales stupides dans une esthétique trash et punk. Reprenant à leur compte le titre au pied de la lettre ou de façon métaphorique, ils dégueulent leur mal‑être avec un humour et une ironie ravageuse. C’est corrosif à souhait et surtout jubilatoire ! À découvrir dare‑dare. GV‑P
ROMAIN BRAU 12 > 13 DÉC. Maison de la danse Lyon 8 maisondeladanse.com
LE CABARET MADAME ARTHUR 17 > 21 DÉC. Théâtre de la Croix‑Rousse Lyon 4 croix rousse.com
MONSIEUR K 26 > 31 DÉC. Théâtre des Célestins Lyon 2 theatredescelestins.com
14 > 17 JAN. 25
Théâtre de la Croix‑Rousse Lyon 4 croix rousse.com
CABARET MADAME ARTHUR
REPRISE DES MESSAGÈRES AVANT CELLE DE HISTOIRE D’UN CID, CRÉATION DES MISÉRABLES EN MANDARIN PAR UNE DOUZAINE D’INTERPRÈTES DU PRESTIGIEUX YANG HUA THEATRE DE BEIJING : JEAN BELLORINI A DÉMARRÉ LA SAISON DU TNP SUR LES CHAPEAUX DE ROUES. CE CRÉATEUR INFATIGABLE AVOUE QUE SA « GRANDE JOIE EST DE VOIR LE PUBLIC DANS SON THÉÂTRE »
au cœur de la création
HISTOIRE D’UN CID
27 NOV. > 20 DÉC. tnp villeurbanne.com
HISTOIRE D’UN CID
Quand vous vous retournez sur vos années au TNP, quel regard portez‑vous ?
JEAN BELLORINI Quand je vois une salle debout pour ovationner un spectacle comme Les Misérables, je trouve que le TNP est à sa juste place. Il présente une œuvre authentiquement populaire et le mandarin ouvre sur l’immensité du monde. Nous sommes de passage sur terre et le théâtre, parce qu’il est intemporel, nous le rappelle. C’est particulièrement vrai pour Les Misérables qui peut toucher tout le monde. La misère est de toutes les époques, il nous faut continuer d’être l‘évêque de Digne, celui qui ment pour sauver Jean Valjean des galères et lui permet de retrouver sa dignité... J’ai envie d’aller encore plus loin avec mes collaborateurs, d’impliquer davantage le TNP avec nos amis chinois sur un autre grand texte qui
pourrait relier la poésie de ce grand pays et Le Petit Prince. Autre exemple : Lev Dodine [metteur en scène russe, ndlr] est venu pour une masterclass. Pour moi, il est un maître. Quand il transmet ce qu’il a aiguisé tout au long de sa vie, il participe à notre régénérescence. Nous ne sommes pas que des lieux efficaces de représentation, il faut des temps de jachère. Après l’hiver vient le printemps…
Vous aimez aussi mélanger les générations…
JB Travailler avec des jeunes, faire en sorte qu’ils puissent investir ce théâtre est essentiel pour moi. Dès mon arrivée, j’ai donné un signal fort en ce sens en ouvrant le grand plateau aux cultures urbaines. Souvenez‑vous, dans Archipel, les skateurs et autres traceurs qui s’élançaient, créant une chorégraphie très contemporaine. C’est
aussi le sens de notre engagement dans Les Contemporaines et le Prix Incandescences. Le premier m’a permis de découvrir À cheval sur le dos des oiseaux, un vrai coup de cœur pour ce texte et pour une actrice, Virginie Colemyn, dont l’humanité s’est ici pleinement révélée (lire page 24). Grâce au second, j’ai rencontré Claude Leprêtre (Prix Incandescences 2022 avec Froid et Biographies d’ombres) auquel j’ai confié l’animation du "Vivier". Ce n’est pas qu’un atelier avec un animateur, c’est bien davantage. Au cours des séances de travail, cette vingtaine de jeunes va découvrir comment naît un spectacle et ils en créeront un. Car il faut qu’on puisse jouer ce sur quoi on a travaillé. D’une année sur l’autre, nous faisons de plus en plus du TNP un théâtre national et populaire. […]
Ce sont les saisons dans leur ensemble qui construisent un théâtre…
On la connaît assez peu mais Katerina Andreou trace patiemment son chemin singulier. Installée en terres lyonnaises depuis quelques années, elle développe un travail organique et mystérieux.
À la fois diplômée de droit et de danse, elle est aussi passée par le CNDC d’Angers avant de faire ses gammes chez des chorégraphes comme DD Dorvillier, Emmanuelle Huynh et Ana Rita Teodoro.
Depuis 2016, elle crée ses propres pièces, en solo le plus souvent, composant également la bande‑son qu’elle considère comme un outil dramaturgique à part entière. Bless This Mess est sa première création de groupe qu’elle a présentée ce printemps à Bruxelles. En partant de la confusion qui décrit sa « manière de faire expérience dans le monde aujourd’hui », la chorégraphe grecque met le feu avec ses trois acolytes. Inspirés par l’esprit punk, ils se jettent dans la bataille pour réveiller le chaos qui sommeille en nous. L’énergie est brute, énervée, dilapidée, entraînée par des sons de clavecins en boucle. Cherchant l’urgence des corps, les quatre interprètes n’aspirent pas à produire des images mais plutôt des sensations, des connexions. Celle du bordel dont parle le titre, Bless This Mess (« bénissez ce bordel »). Cet élan vital est porté par des danseuses et danseurs poussés à leurs limites physiques, trouvant le répit dans l’épuisement. Un état qu’on décèle toujours dans le travail de Katerina Andreou, que ce soit dans Mourn Baby Mourn ou dans la performance Rave to Lament, présentée dans un hangar lors de la dernière Biennale de la danse.
PAR GaLLIa VaLETTE‑PILEnKO
coup de théâtre à l’opéra !
L’OPÉRA DE LYON PRÉSENTE CE MOIS LE TURC EN ITALIE DE ROSSINI ET LE SANG DU GLACIER DE CLAIRE‑MÉLANIE SINNHUBER. LE GRAND CLASSIQUE COMME L’ŒUVRE HYPER CONTEMPORAINE ONT ÉTÉ MONTÉS PAR DES METTEURS EN SCÈNE TOUS DEUX ISSUS DU THÉÂTRE, LAURENT PELLY ET ANGÉLIQUE CLAIRAND.
1LE SANG DU GLACIER
09 > 14 DÉC. Théâtre du Point du Jour Lyon 5 pointdujourtheatre.fr
LE TURC EN ITALIE
11 > 29 DÉC. Opéra de Lyon opera‑lyon.com
PAR FLOREncE ROUX
813‑2024 : deux siècles – un monde ! – séparent
Le Turc en Italie, opéra‑bouffe de Gioachino Rossini créé en 1813 et Le sang du glacier, composé aujourd’hui par Claire‑Mélanie Sinnhuber, sur un livret de Lucie Vérot Solaure. Le premier, sur la grande scène avec chanteurs, orchestre, chœur et solistes, plonge joyeusement dans les tribulations amoureuses de six personnages dans une Naples réinventée. Le second, dans une forme plus légère, en mode itinérant, raconte les algues rouges qui prolifèrent dans les glaciers, à cause du réchauffement climatique. Néanmoins, dans les deux œuvres, la mise en scène est signée, soignée, par un artiste venu du théâtre.
Pour Le Turc en Italie, c’est Laurent Pelly – ancien codirecteur du Théâtre national de Toulouse, il a mis en scène Shakespeare, Ionesco ou Hugo. Il explore depuis 1997 le répertoire lyrique, avec une affinité avouée pour Offenbach. Le sang du glacier, quant à lui, est mis en scène par Angélique Clairand – à la tête du théâtre du Point du Jour avec Eric Massé, avec lequel elle a joué et signé de nombreuses mises en scène. Pour l’opéra, elle
a déjà monté La Petite Sirène (2009) et Peer Gynt (2022). « Au regard des quatre siècles d’histoire, il n’y a pas si longtemps que les opéras sont montés par des metteurs en scène de théâtre », remarque Richard Brunel, directeur de l’Opéra lui‑même venu du théâtre et qui navigue entre ces deux mondes. « Mais on est loin de l’époque où un chanteur se postait sur scène pour performer. Aujourd’hui les chanteurs sont d’excellents acteurs, que les metteurs en scène peuvent emmener sur les terrains les plus divers. » On peut s'interroger si l'opéra et ses codes ne contraignent pas trop le travail du metteur en scène. « Certes, on ne choisit pas le rythme comme au théâtre, poursuit le directeur. Mais c’est un enjeu passionnant que de travailler avec la musique, de la respecter tout en la déjouant, de créer des points de tension. De faire du théâtre avec de la musique. » Et de lâcher la bride à son imagination. Ainsi Laurent Pelly n’hésite pas à jouer avec les codes du roman‑photo. Tandis qu’Angélique Clairand, avec la librettiste et la compositrice, dit avoir imaginé une « intrigue, haletante, avec ses suspens et ses coups de théâtre »
7 RUE
Florilège
Iclochardscelestes.com
post scriptum
Une sacrée héroïne
Pauline Hercule et Pierre Germain ont déjà un joli parcours à leur actif d’acteurs et metteurs en scène. Ils créent pour le TNP À cheval sur le dos des oiseaux, d’après le texte de l’autrice de théâtre belge Céline Delbecq. Quand ils en parlent, les mots sont forts : un coup de foudre pour l’écriture, le désir immédiat de mettre en scène cette histoire, jusqu’au choix de la comédienne qui s’est imposé, Virginie Colemyn. Elle incarne une pauvre femme handicapée mentale qui a un penchant pour l’alcool et élève seule un fils. Elle se bat pour le garder… Le public, dans la salle, représente un peu cette société qui va en juger. C’est donc un monologue poétique et bouleversant que Pauline Hercule accompagne de ses instruments. Pierre Germain est aux manettes de la mise en scène. C’est leur manière de faire : ils changent de rôle à chaque création, y trouvant une créativité sans cesse renouvelée…
10 > 23 JAN. 25 TNP Villeurbanne
Du rire mais pas que
l y a toujours quelque chose à voir aux Clochards Célestes.
Toujours surprenant, parfois séduisant, souvent attachant. Quelques pépites retiennent l’attention en cette fin d’année 2024. À commencer par la création d’Élodie Guibert, passée par le Conservatoire de Lyon : sa pièce Le tumulte grondant de la mer avait fait sensation il y a deux saisons. Changement de décor avec 7 rue des Alouettes, mais pas de distribution : on retrouve les mêmes cinq acteurs dont l’excellente Savannah Rol. La pièce arpente désormais un quartier dont les habitants vivent dans une grande solitude malgré les dispositifs mis en place pour les en sortir. Avec Solange, trois actrices retracent la vie d’une couturière de 1935 à nos jours. Très documenté, le spectacle est aussi engagé et drôle, une belle traversée dans le monde des maisons de couture et des vies broyées. Enfin, Ce mal du pays nous entraîne à la suite d’un jeune de la ville bien décidé à retrouver en lui ses racines de loup. À la fois conte effrayant, parcours mythologique et réflexion écologiste, la pièce propose un discours nuancé et complexe. Solange et Ce mal du pays sont d’ailleurs soutenus par le Centquatre‑Paris pour le premier et le Jeune Théâtre National pour le second, deux institutions dont la raison d’être est la mise en avant des jeunes artistes parmi les plus intéressants de leur génération.
Intéressons‑nous de près à la compagnie Transports en Commun en résidence à la Machinerie, et plus particulièrement à sa fondatrice Léa Menahem À partir de contes traditionnels bien connus qu’elle remanie à sa manière, elle fait découvrir les grands traits du travail de clown – elle est tombée dedans lors de ses études à l’ENSATT, grâce à Catherine Germain – avec La Petite (sirène), solo créé en 2023 déjà à Vénissieux, et une version musicale à deux clowns de Cendrillon
Des ateliers clown seront aussi au programme de ce temps fort (10 et 11 jan. 25). On verra une autre facette de son talent dans Les petites mythologies
En compagnie de Philippe Delaigue, elle propose un voyage éclair dans plusieurs mythes (Adam et Ève, Pygmalion…) réécrits par des autrices et auteurs d’aujourd’hui (dont Marion Aubert, Magali Mougel, Lydie Tamisier). En 2024, elle a passé commande à Théophile Dubus pour une pièce de trente minutes autour du bal. Une nouvelle petite forme à découvrir !
LA PETITE (SIRÈNE)
10 JAN. 25 Théâtre de Vénissieux
14 JAN. 25 La Mouche Saint‑Genis‑Laval
LES PETITES MYTHOLOGIES
23 JAN. & 07 FÉV. 25 Théâtre de Vénissieux
31 JAN. 25 Le Sémaphore Irigny
PAR TRIna MOUnIER
DES ALOUETTES, CIE TUMULTE
Sous les vers, la flamme
Le
AUX CÔTÉS DE ZONE LIBRE (SERGE TEYSSOT‑GAY ET CYRIL BILBEAUD), LE RAPPEUR
MARC NAMMOUR REND HOMMAGE À LA POÉSIE DE KATEB YACINE (1929‑1989), GRANDE VOIX DE LA LITTÉRATURE ALGÉRIENNE ET SYMBOLE DE L’INSOUMISSION.
UN « CONCERT LITTÉRAIRE » QUI LAISSE UNE GRANDE PART À L’IMPROVISATION.
BaBE
PAR EMManUELLE
Comment est née la rencontre avec Zone Libre ?
MARC NAMMOUR La rencontre avec Serge Teyssot‑Gay est d’abord humaine. J’allais voir ses concerts et lui les miens, quand je rappais avec La Canaille. On se croisait aussi sur nos projets respectifs, on jouait sur les mêmes plateaux. À force de se croiser, on s’est dit qu’on devait collaborer… L’occasion s’est présentée pour la commémoration du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, en 2013 au Havre. Sergio avait une carte blanche pour reprendre un texte de Césaire. Il savait que j’étais un grand fan, donc il m’a appelé. J’ai choisi Cahier d’un retour au pays natal et c’est devenu le spectacle Debout dans les cordages, qui a beaucoup tourné. Depuis, on a mené six ou sept projets ensemble et il y en aura d’autres. C’est une très belle relation qu’on a envie de choyer.
Qu’est‑ce‑que vous proposez sur scène ?
MN C’est un concert littéraire en improvisation, de la composition en temps réel. Mais on ne fait pas n’importe quoi, il y a une grande écoute entre nous trois au service du texte. La façon dont je vais donner les mots influence les musiciens, et inversement. Aujourd’hui, on maîtrise parfaitement cette formule et les gens ne se doutent pas que c’est de l’improvisation. La seule question qu’on se pose avant d’entrer sur scène : qui commence ?
Pourquoi avoir choisi Kateb Yacine ?
MN Après la grande aventure Aimé Césaire, je voulais revenir à l’Afrique. Surtout, je cherchais un auteur qui s’exprime en français, c’est‑à‑dire non traduit. Je connaissais Kateb Yacine car j’ai grandi avec
des Algériens, et c’est leur héros national. Quand on a joué Debout dans les cordages en Algérie, tout le tissu militant était présent et nous a dit : « Il faut absolument reprendre Kateb Yacine ! » Alors, je me suis plongé dans l’œuvre et j’ai eu un gros coup de cœur. C’est un grand poète, révolté et engagé contre toutes les formes d’injustice, mais qui reste méconnu. Sa langue est épique et ses écrits ont gardé une grande acuité politique. Ils datent de plus de cinquante ans mais ni l’état des lieux ni le combat n’ont changé.
Comment avez‑vous abordé l’œuvre et fait le choix des textes ?
MN J’ai fait un découpage de l’œuvre, mais sans changer une virgule. J’ai puisé dans l’anthologie de Kateb Yacine, parfois pour en tirer un poème entier, parfois seulement quelques vers. Cela donne un spectacle qui est comme un long poème d’une heure et quart. Le découpage est toujours le même, mais la façon dont je vais dire le texte change radicalement d’un soir à l’autre. Avec notre petit bâton de pèlerin, on donne de la visibilité à cette parole révolutionnaire par excellence. Et par les temps qui courent, il y a une urgence de dire, de créer et de rappeler des fondamentaux.
Donner de la visibilité à cette parole révolutionnaire par excellence
Que dire de la mise en musique ?
MN Le principe est simple : on s’interdit de répéter. Mais on est tous les trois sur le fil, et ça donne une énergie que tu ne peux reproduire ni en studio, ni en répétition. C’est aussi un rapport frontal, direct avec le public. On n’est pas dans quelque chose de confortable en donnant le spectacle de façon automatique. Serge Teyssot‑Gay prend d’ailleurs un malin plaisir à déconstruire tout ce qu’il a construit la veille ! D’autant que ça matche parfaitement avec le batteur Cyril Bilbeaud. Son jeu est très différent de celui pour Césaire, il a intégré plus de percussions, des sonorités du Maghreb et d’Afrique. Pour ma part, je viens du rap et j’ai envie de mettre mon souffle, mon élocution, ma rythmique au service de cette belle langue, riche et combative ! Le but est de se concentrer sur l’universalité de notre condition humaine : Kateb Yacine était un révolutionnaire, il voulait unifier tout en revendiquant son individualité. C’est l’union des opprimés qui prime à nos yeux.
MUSIQUES
PAR EMManUELLE BaBE, annE HUGUET
LES YEUX FERMÉS
30.11.24 | 20H
Dans la série artiste dont on ne se lasse pas, Dominique A est bien placé. Le grand chauve, jamais là où on l’attend, vient de lâcher un double album, Quelques lumières, sorte de collector qui revisite le meilleur (et quelques raretés oubliées) de son impressionnante discographie (15 albums, ça commence à faire). En version trio dépouillée (guitare, piano et contrebasse) et en version philharmonique avec l’Orchestre de chambre de Genève et quelque 40 musiciens, le Nantais ose sortir de sa zone de confort. Trente chansons pour fêter trente ans de carrière : le voyage est inattendu, intimiste et doux, beau simplement. Au revoir mon amour, Le Courage des Oiseaux , Le Twenty‑Two Bar , La Mémoire neuve , L’Océan : on replonge avec bonheur mais jamais la voix n’a été aussi claire et sa musique, comme transfigurée, si prégnante. Le must ? Sa venue à l’Auditorium de Lyon avec orchestre symphonique dans un format inédit. AH
Auditorium de Lyon Lyon 3 auditorium‑lyon.com
BONNIE OUI‑OUI !
14.12.24 | 20H30
Hâtivement classée artiste R’nB, Bonnie Banane a une palette de création et d’expression bien plus large que cette seule catégorie laisse croire. En témoigne son deuxième album, Nini, un écrin jazz‑funk à ses états d’âme et son écriture surréaliste. On l’a compris : le monde ne ravit pas Bonnie, l’enrage parfois, l’amour et ses tourments aussi. C’est à la fois sombre et lumineux, planant et dansant, poétique et ironique… Impossible de résister à cette bande‑son délicieusement excentrique. D'autant que la voix de la chanteuse, également comédienne, fait toujours mouche, dans le velours comme les arabesques folles. Une Bonnie rimbaldienne, adepte de « la liberté libre » ! EB
L’Épicerie Moderne Feyzin epiceriemoderne.com
REINE DE LA NUIT
07.12.24 | 19H
Autoproclamée « princesse de la techno‑pop », Sam Quealy est l’Australienne qui monte à la vitesse d’un beat enflammé. Deux concerts parisiens à guichets fermés et un premier album (Blonde Venus, 2023) ont placé au fronton du temple du clubbing cette beauté trash aux airs de Madonna et Arielle Dombasle (entre autres !) Mêlant house, disco et dance, elle fait souffler un vent nouveau sur les dancefloors, portée par la vague – et la hype – du groupe La Femme, qui la produit. Sam Quealy la performeuse se laisse autant regarder qu’écouter : membre de la prestigieuse maison de voguing Comme des garçons, elle s’est taillé une réputation de bête de scène.
Derrière la grande affiche, il y a la petite. Pas au sens de mineure, mais plutôt de différente, de celles qui éveillent la curiosité. C’est la raison d’être du Club Bellevue, un espace de 200 places au sous‑sol de la grande salle du Radiant où se produisent les artistes "établis". Au Club, le public découvre des talents de la nouvelle scène hexagonale – et en partie régionale. Soit sept soirées au fil de la saison (d’octobre à juin), avec le souci de diversifier les genres (pop, rap, électro‑jazz, folk…) et de respecter la parité. Ainsi, chaque soir, ils sont deux à défendre leur nom et leur son ! Pour la session de janvier, c’est du côté du rap que le Club va s’enjailler, avec Amalia et Cyrious La première est de Marseille, le second de Lyon, tous les deux ont signé respectivement un premier EP et album. Ils défendent des textes percutants et enthousiasmants, rappent aussi bien qu’ils chantent. On peut aussi réserver Cœur en mars, Marie‑Flore en mai. EB
Radiant‑Bellevue, Caluire radiant bellevue.fr
CHANSON ÉPIQUE
17.01.25 | 20H
Clara Ysé fait partie, à l’instar d’une Zaho de Sagazan, de ces nouvelles voix féminines singulières qui marquent les esprits. La Parisienne avait fait un peu parler d’elle, en 2019, avec Le monde s’est dédoublé , un premier EP qui naviguait dans les genres (chanson, pop, jazz, classique…). La suite passe par un roman d’aventures ( Mise à feu en 2021 chez Grasset, svp) et un premier recueil de poésie, Vivante (2024). Elle a surtout écrit et composé seule Oceano Nox (2023), un 16‑titres incarné avec des mélodies très travaillées et des titres forts (Souveraines, Magicienne, Pyromanes…). Là encore, ça résonne de sonorités d’ici et d’ailleurs (latines, musique orientale, pop, chanson…). Sur scène, la voix de soprano aux multiples variations (elle chante aussi bien le rébétiko que la ranchera) et les histoires intimes de cette amoureuse des mots emportent même les plus indécis. AH
Radiant‑Bellevue, Caluire radiant bellevue.fr
SOUS SPEED
19.12.24 | 20H
La petite salle de la montée Saint‑Sébastien continue son bonhomme de chemin avec une programmation toujours éclectique. Après une série plutôt rock en novembre, place à FONCEDALLE qui s’offre le Kraspek Myzik pour un set qui va dépoter ! Le trio punchy a sorti un premier opus éponyme au printemps, plein de bidouilles électro, de guitares distordues, de basse fiévreuse et de gimmicks entêtants qui donnent des fourmis aux jambes. Avec un nom pareil, les Lyonnais osent tout et bouffent à tous les râteliers : krautrock, synthwave, shoegaze, psyché… du moment que ça vous attrape jusqu’au bout de la nuit ! AH
Kraspek Myzik Lyon 1 kraspekmyzik.com
ACID BLUES
18.01.25 | 20H30
On l’a découvert en 2022 avec La Fille de Beddington, reprise de John Maus, et son premier EP Bientôt la nuit. Enivrant, entêtant aussi ce son qui emprunte autant à la chanson qu’à l’acid techno. Armé de son combo moustache‑lunettes et phrrrrasé à la Brel, Claude sort In Extremis, son premier album. La déprime n’est pas loin, « Je veux une baraque sans miroirs de peur de m’y voir trembler », mais derrière les croches aiguës des synthés, la poésie est bien là, qui nous attrape. Un joli vague à l’âme robotique. EB
Marché Gare Lyon 2 marchegare.fr
AMALIA
Kamila
K Stanley
cUISINE aSIaTIQUE
PAR MaRTIn BaRnIER ET VaLéRIE LEGRaIn‑DOUSSaU
DEUX FILMS DE PATRIMOINE RESSORTENT CET HIVER : GOSSES DE TOKYO DE OZU (1932) ET 2046 DE WONG KAR‑WAI (2004). UNE PLONGÉE DANS LE CINÉMA ASIATIQUE À TRAVERS UN PREMIER FILM MUET, EN NOIR ET BLANC, ET UN SECOND AUX COULEURS SATURÉES FLIRTANT AVEC LA SCIENCE‑FICTION.
À2046
Wong Kar‑wai
Sortie : 18 déc. 2024
GOSSES DE TOKYO
Ozu
Sortie : 08 jan. 2025
première vue, rien de commun entre l’univers d’Ozu et celui de Wong Kar‑wai. Le premier transporte dans une banlieue bucolique de Tokyo, où le passage du train rythme le temps. Gosses de Tokyo suit le quotidien de deux gamins aux visages hyper expressifs et leur difficile intégration parmi les enfants du coin. Faire l’école buissonnière est l’un de leurs passe‑temps favoris… Le film décrit la vie quotidienne d’une banlieue de classe moyenne – la femme à la maison, le mari au travail, les enfants qui zonent – est à ce titre presque ethnographique. Ce qui n’empêche ni la poésie ni l’humour dans ce portrait réaliste d’une enfance qui n’ignore pas les rapports de force. De son côté, le cinéaste hongkongais fragmente les plans et le temps dans 2046. Un train parcourt un paysage futuriste pour emporter ses passagers vers une cité lointaine. Tandis qu’une autre partie du récit se déroule dans le Hong‑Kong des années 1960. Wong Kar‑wai nous entraîne dans un cinéma contemplatif, presque impressionniste, suivant son héros Tony Leung – déjà au casting de In the Mood for Love – dans ses aventures avec trois femmes. Si la musique est omniprésente – avec, par exemple, ce morceau Julien et Barbara composé à l’époque pour Vivement Dimanche de Truffaut –, le réalisateur a aussi effectué un important travail de montage, au point que la projection du
film au Festival de Cannes, en 2004, a dû être retardée faute d’une version prête à temps. Et lors de sa sortie dans les salles, le film a fait l’objet d’un nouveau montage.
Les deux œuvres se ressemblent malgré tout. Par la façon magistrale de filmer, d’abord. Des cadrages au cordeau, voire surcadrage chez Ozu, dans ces maisons traditionnelles japonaises où le jeu des panneaux coulissants suggère l’enfermement. Chez Wong Kar‑wai, les moments essentiels se jouent dans les couloirs de l’hôtel, avec des personnages coincés dans une partie du cadre pendant que l’ombre d’une porte occupe le reste de l’image. Les plans sont aussi magnifiés par de lents travellings latéraux qui suivent en douceur les héros et héroïnes. Puis il y a le rapport à la nourriture. Dans 2046, les scènes de restaurant font se frôler sensuellement les acteurs. Les Gosses de Tokyo, quant à eux, sont plutôt des gloutons mais ils font une grève de la faim pour protester contre leurs parents (comme dans Bonjour, autre film d’Ozu de 1959). C’est la mère qui dénoue la situation… en leur confectionnant d’irrésistibles boulettes de riz tout en leur intimant de devenir des hommes plus importants que leur père. Une manière de dénoncer la hiérarchie sociale japonaise. Pour apprécier ces deux grands films du cinéma asiatique, il faut se laisser emporter, oublier ses repères. Pour mieux s’abandonner au rire avec Ozu ou à la poésie visuelle et sonore de Wong Kar‑wai.
PRIMÉS LE MOIS DERNIER (HOURIS DE KAMEL DAOUD, LE RÊVE DU JAGUAR DE MIGUEL BONNEFOY, LES GUERRIERS DE L’HIVER D’OLIVIER NOREK), NONOBSTANT LE DERNIER CRU SULFUREUX DE JAMES ELLROY (LES ENCHANTEURS) ET LE SUBLIME SYNDRÔME DE L’ORANGERIE DE GRÉGOIRE BOUILLIER, NOËL FAIT LA PART BELLE AUX "BEAUX LIVRES". PETIT TOUR D’HORIZON DES PARUTIONS PERCUTANTES…
PAR MaRcO JéRU
Beaux livres à la fête
Àtout seigneur tout honneur. L’événement éditorial de cette fin d’année, sans conteste, est la sortie du deuxième tome de Moi, ce que j’aime c’est les monstres (Monsieur Toussaint Louverture), le roman graphique hors norme d’Emil Ferris qui, armée de son seul stylo BIC 4 Couleurs, livre une fresque artistico‑historique des plus fantastiques. Pour rester dans la bande dessinée, signalons également le très kamelottien Ballades de Camille Potte, Le Rite d’Amaury Bündgen (dark fantasy), La Brigade de Victor Hussenot (fable magique), Immatériel de Jérôme Dubois (métaphysique visuelle du hikikomori), Les Julys de Nylso (onirisme iconique) et la biographie de la « dame des mers » et pionnière de l’écologie, Anita Conti.
Dans le champ de la peinture, trois suggestions : d’abord, Les Poésies d’Emily Dickinson illustrées par les chefs‑d’œuvre de la peinture moderniste américaine (Diane de Selliers) ; ensuite, le trésor des conférences données à Vincennes en 1981 par Gilles Deleuze Sur la peinture ; enfin, le beau catalogue de l’exposition Caillebotte, peindre les hommes, où l’irruption de nouvelles figures aboutit à un regard inédit sur les masculinités de la fin du XIXe siècle…
Du côté des images, impossible cette année de passer à côté de celles de Lee Miller (Photographies) ou de Willy Ronis par lui-même, de la reine du design Charlotte Perriand (La Montagne inspirée), d’Akihiko Okamura avec Les Souvenirs des autres (sur les années IRA en Irlande) et de l’autofiction Chambre 207 de Jean‑Michel André. Les cinéphiles pourront quant à eux se procurer Mémoires interrompues de Bertrand Tavernier, le très fouillé livre du trentième anniversaire de L’Étrange Festival ou l’imposante somme d’Aldo Tassone sur le Maestro : Fellini,23 ½ Et si toutefois il vous prenait l’envie de lire un bon essai pendant la trêve des confiseurs, force m’est de vous recommander Pour lire Le Capital de David Harvey – auteur brillamment éclairant d’une Brève Histoire du néolibéralisme –, le dernier livre de l’historienne stéphano‑lyonnaise Michelle Zancarini‑Fournel (Sorcières et sorciers, histoires et mythes) et celui de Yuna Visentin, Spiritualités radicales, rites et traditions pour réparer le monde. Un programme ma foi opportun en ces temps de fièvre guerrière, mon cher esprit de Noël...
LE STREET MUSéE DU MOIS
LAS GATAS STREET ART
SOPHIE CONVERS
PAR LEnDaSKIn
BIG BEN
LASCO
AREM
GEN_IART
SHAMSHAM
Mijoté façon vin rouge
À l’heure des agapes de fin d’année aux grandes tablées, rien de mieux qu’un bon gibier en sauce pour rassasier les affamés et réchauffer les cœurs. Remonte tes manches et verse dans une casserole le vin*, le bouillon, le jus d’orange avec son zeste, les baies roses, la badiane, les clous de girofle et la cannelle. Pense à saler et à poivrer. Dernier invité de l’odorant mélange : le chocolat noir que tu as doucement fait fondre auparavant. Laisse mijoter ensuite une trentaine de minutes. Mais ta viande s’impatiente. À son tour de prendre des couleurs : à feu vif, tu saisis chaque côté des morceaux et tu les réserves. Dans ce même faitout, émince les oignons, découpe les carottes, un peu d’huile et un coup de chaud : voilà, ça fricote avec les sucs de viande accrochés au fond de ton récipient. Magique ! Après quelques minutes de cuisson, tu y jettes les morceaux de viande. En un tournemain, poudre‑les généreusement de farine, remue et fais revenir une dizaine de minutes. Il fait chaud et les effluves de vin cuit te montent à la tête. Mais reste concentré ! Il te faut filtrer la marinade avant d’en arroser joyeusement la viande. Et là, tu prends ton mal en patience : la cuisson se fait à feu doux en remuant régulièrement… durant trois heures trente. Tu as maintenant tout ton temps pour dresser une belle table de fête ! Et ce fumet gourmand qui met l’eau à la bouche… À servir avec des pâtes fraiches ou, mieux, avec des pommes de terre et panais rôtis au sirop d’érable agrémentés de noix et cranberries torréfiées (40 minutes au four à 180°). Un plat de fête mitonné avec amour qui laissera à tes convives comme un goût de revenez‑y. Bonnes fêtes ! *L'abus d'alcool est dangereux pour la santé.
1,5 KG DE BŒUF OU DE GIBIER (S a NGLIER OU c HEVREUIL) 2 OIGNONS ROUGES 2 ca ROTTES 2 OR a NGES (ZESTE ET JUS) 50 G DE c HO c OL a T NOIR 30/40 G DE F a RINE 500 ML DE BOUILLON DE L é GUMES 1 BOUTEILLE DE VIN ROUGE* 1 cac DE c LOUS DE GIROFLE 1 c ÀS DE B a IES ROSES 2 é TOILES DE B a DI a NE (OU a NIS é TOIL é ) 1/2 BÂTON DE ca NNELLE HUILE D’OLIVE, SEL ET POIVRE
Horizontalement
jugeote
1. Qui n’ont rien de généreux. 2. En train de soigner chienchien ? 3. Demeure en mer… la houle en moins. 4. Sourd des Pyrénées. Équipe anglaise à redresser. 5. Aire de vent. Cercle ouvert à ses seuls membres. 6. Ramassage, par exemple, au jardin. 7. Eaux deux fois noires pour le poète. T’octroyas des privautés un peu osées. 8. Avala. Me sentis obligé. 9. Rafraîchira la mémoire. 10. Cœur de Jésus. Ouvrit aux filles la porte du lycée. Accord méditerranéen.
Verticalement
A. Souvent bien préparé avant le départ. B. À Rome suivaient les Ides. Feuilletés pour rire. C. Façonner la trame. Processeur graphique. D. Confia son choix aux urnes. Guerre et destruction pour la belle Syrienne au doux savon… E. Fastidieuses mais indispensables avant impression. F. Connu des Grecs. Mortelle. G. Fortes incitations à réagir. Bande de tissu. H. Danse endiablée des sorcières ? I. Troyen célèbre, mais pas de l’Aube. Bœufs sauvages d’Asie. J. Au nombre des Élus. Mêlai artistement mes fils.
Annecy Bonlieu. Bourg‑en‑Bresse Théâtre de Bourg‑en‑Bresse. Bourgoin‑Jailleu Les abattoirs. MBJ (Musée). Maison de Launay. Office de Tourisme. Brignais Le Briscope. Bron Espace albert camus. ciné Les alizés. Ferme du Vinatier. Jack Jack. Pôle Pik. Médiathèque de Bron. Université Lyon II. Caluire‑et‑Cuire cinéma Le Méliès. Médiathèque B. Pivot. Radiant‑Bellevue. Chalon‑sur‑Saône Espace des arts. Chassieu Karavan Théâtre. Chazelles‑sur‑Lyon Musée du chapeau. Corbas Le Polaris. Dardilly L’aqueduc. Décines Le Toboggan. Écully écully cinéma. Médiathèque. Feyzin L’épicerie Moderne. Médiathèque. Firminy Le Site Le corbusier. Francheville L’Iris. Les Grandes Voisines. Givors Médiathèque Max Fouché. Théâtre de Givors. Gleizé Hangar 717. Grenoble Mc2:. Musée de l’ancien évêché. Irigny Le Sémaphore. La Mulatière aquarium de Lyon. aux Bons Sauvages. Lyon 1 À chacun sa tasse & Tomé. À Thou bout d’chant. archipel. art Génération. Bar 203. BistrO d’à côté. Bloom. Boîte à café. caUE Rhône. chasseurs d’influences. chez Grégoire. cinéma Polycarpe. clef de Voûte. condition des Soies. Delicatessen. Diable!. DogKlub. DRac auvergne‑Rhône‑alpes. Fromagerie BOF. Galerie ceysson & Bénétière. Galerie cinéma2 Lumière. Galerie Françoise Besson. Galerie Mainguy. Galerie Regard Sud. Hot club de Lyon. Hôtel de Paris. Item Galerie. Kraspek Myzik. L’Âne sans queue. L’artisan de la Viande. La BF15. La corniche. La Madone. La Menuiserie. La Salle de Bains. Labelalyce. Le Bal des ardents. Le Bleu du ciel. Le cloitre ac. Le Livre en Pente. Le Morfal. Le Réverbère. Le Voxx. Léon de Lyon. Les artpenteuses. Les clochards célestes. Les SUBS. Librairie À Soi.e. Librairie Ouvrir l’œil. Maison nô. Mangiabuono. Manifesta. Marthe Duval. Mongi Guibane. Ô Tao Bom. Opéra de Lyon. Petit Bleu. Pilo Hôtel. Première Loge. Prêt à Manger Opéra & République. Radio canut. Rat des Villes Rat des champs. Sans contrefaçon. SK‑FK (Skunkfunk). SLO Hostel Pentes. SOéM. Sofffa Terreaux. 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Lyon 3 auditorium de Lyon. aURa Spectacle Vivant. BM Part‑Dieu. BO concept. café du Rhône. création contemporaine. école E. cohl. F.O.L. Gnome et Rhône. Gus & Gas. Hooper. Les assembleurs. Mademoiselle Rêve. Métropole de Lyon. nuance & Lumière. Pieds‑compas. Salle des Rancy. Tandem. Voltex. Lyon 4 1150 Vintage. agend’arts. aquarium ciné café. aux Trois cochons. Bistrot fait sa Broc. Bistrot des Voraces. Body It. Boîte à Vape. Bonnesœurs. Büfé. Burning cat. canuts & Les Gones. café Bouillet. cavavin. cave Tabareau. cave Valmy. chez Grégoire. chez Robert. chez Simone. cinéma Saint‑Denis. c oop du Zèbre. Diable Rouge. Flow. Fromagerie Galland. Galerie Vrais Rêves. InSPé. KLS Lunettes. L’assiette du vin. La curieuse. La Valise d’élise. Le Grain de Folie. Librairie La BD. Mademoiselle Yvonne. Maison Jolivet. Paddy’s corner. Sibilia. Théâtre de la croix‑Rousse. Un Grain dans le Grenier. Villa Gillet. Vivement Dimanche. Lyon 5 acting’s Studio. armada. atelier Marinette. collège Hôtel. cRR de Lyon. école de cirque Ménival. EnSaTT. Espace Gerson. Food Traboule. Fourvière Hôtel. L’Œil écoute. Librairie Virevolte. LUGDUnUM Musée. La Mi Graine. MJc du Vieux‑Lyon. MJc Saint‑Just. Musées Gadagne. Le Sonic. Phénix Hôtel. Théâtre du Point‑du‑Jour. Lyon 6 amal Gallery. authentic concept Store. Institut Vendôme. Jobaar. L’astragale. Librairie Derain. Librairie Rameau d’Or. Mac Lyon. Taggat. Via Barcetta. Lyon 7 arts en Scène. atelier chalopin. athénium. Bibliothèque Diderot. Bistrot des Fauves. B.U. chevreul. café Botani. cHRD. chromatique. cinéma comœdia. cOREP. Eac Lyon. école de condé. EnS. La commune. Le court‑circuit. Le Flâneur. Galerie Tator. HO36 Montesquieu. IEP. Kargo Kult. Librairie La Madeleine. Librairie La Voix aux chapitres. Librairie Rive Gauche. Livestation DIY. Mama Shelter. Mécanique des Fluides. MIMO. Plasma. Sofffa Guillotière. Théâtre de L’élysée. Lyon 8 Le ciel. Institut Lumière. Maison de la Danse. Médiathèque de Bachut. MJc Monplaisir. Salle Genton. Lyon 9 au Bonheur des Ogres. cave Valmy. ciné‑Duchère. cnSMD. Fondation Renaud. L’attrape‑couleurs. Les Mangeurs d’étoiles. Médiathèque de Vaise. Musée Jean couty. TnG. Mâcon cave à Musique. Musée des Ursulines. Théâtre de Mâcon. Miribel L’allégro. Mornant Espace Jean carmet. Neuville‑sur‑Saône Médiathèque J. Brel. Oullins La Mémo. MJc d’Oullins. Théâtre de La Renaissance. Pierre‑Bénite Maison du Peuple. Médiathèque E. Triolet. Rillieux‑la‑Pape ccnR. ciné‑Rillieux. Espace culturel Marcel andré. Médiathèque L’échappée. MJc Ô Totem. Saint‑Étienne cité du Design. comédie de Saint‑étienne. La comète. Le Fil. Le MaMc. Musée d’art et d’Industrie. Musée de la Mine. Opéra de Saint‑étienne. Saint‑Fons Médiathèque Roger Martin du Gard. Théâtre Jean Marais. Saint‑Genis‑Laval La Mouche. Médiathèque B612. Saint‑Priest cinéma Le Scénario. Médiathèque Fr. Mitterrand. Théâtre Théo argence. Sainte‑Foy‑lès‑Lyon Bibliothèque. ciné‑Mourguet. Tassin‑la‑Demi‑Lune cinéma Le Lem. L’atrium. Librairie Pleine Lune. Médiathèque. MJc Omega. Vaulx‑en‑Velin atelier L. de Vinci. c c charlie chaplin. cinéma Les amphis. EnSaL. EnTPE. Planétarium. Valence comédie de Valence. Vénissieux Bizarre! c a.P. Madeleine Lambert. cinéma Gérard‑Philipe. Médiathèque Lucie aubrac. Théâtre de Vénissieux. Vienne Théâtre de Vienne. Villefontaine Le Vellein. Villefranche‑sur‑Saône auditorium. atelier Valentina. ciné Les 400 coups. conservatoire. Galerie Le Fleuron. Le 116art. Librairie des Marais. Musée Paul Dini. Office du Tourisme. Quai 154. Théâtre de Villefranche. Théâtre Pêle Mêle. Villeurbanne campus de la Doua. ccO. ccVa ciné Le Zola. Galerie Domus. EnMDaD. EnSSIB. Espace Info. Espace Tonkin. Institut d’art contemporain. La MLIS. Le Rize. Librairie carbone. Pôle Emploi Scènes & Images. Pôle Pixel/Studio 24. Théâtre astrée. Théâtre de l’Iris. TnP. Toï Toï Le Zinc. Transbordeur. URDLa... 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