Dossier SPÉCIAL CONGRÈS DES RÉGIONS
L’Île-de-France annonce ses taxis volants pour les JO 2024 FILIÈRE. La région Île-de-France, en association avec la RATP et le groupe Aéroports de Paris, vient d’officialiser la filière de mobilité aérienne urbaine francilienne, destinée à créer des taxis volants d’ici dix ans. Les premiers tests auront lieu en juin prochain, avec l’objectif de présenter un démonstrateur pour les JO de Paris 2024. Grégoire Hamon
P
ourra-t-on commander en 2030 un trajet en taxi volant en sortant d’un avion à Roissy-Charles de Gaulle pour rejoindre directement le quartier de La Défense ? Le 30 septembre, la RATP, la Région Île-de-France et le groupe ADP ont procédé au lancement officiel d’une filière commune de la mobilité aérienne urbaine. L’annonce a eu lieu à l’aérodrome de Pontoise (Val d’Oise), qui servira de zone de test avec le décollage prévu d’un eVTOL (ou véhicule à décollage vertical électrique) de l’allemand Volocopter, en juin 2021. Il restera ensuite trois ans pour peaufiner un démonstrateur suffisamment fiable afin d’être mis en service lors des Jeux olympiques de Paris en 2024. « Cela permettra de positionner l’Île-de-France comme une région de référence sur le marché mondial de la mobilité aérienne urbaine. « On est dans Le Cinquième Élément ! », s’est enthousiasmée Valérie Pécresse, la présidente de la Région, en faisant allusion aux taxis volants du film de science-fiction de Luc Besson.
Complémentaire… et nécessaire
« Il est tout à fait naturel que la RATP s’intéresse à la mobilité aérienne, alors que nous sommes déjà présents sur une douzaine de projets de mobilité, comme les véhicules autonomes ou le transport par câble », a justifié pour sa part Catherine Guillouard, pdg du groupe RATP. Cette dernière est bien consciente de la faible capacité d’emport de ce mode de transport. « Cela ne remplacera jamais un RER, mais c’est complémentaire et nécessaire, d’autant plus en cette période de Covid où il reste fondamental de continuer 18
30 octobre au 12 novembre 2020 - Bus & Car - Connexion
à innover », a-t-elle insisté. La RATP se positionne donc comme un « intégrateur des mobilités », à même de connecter ce service avec plusieurs nœuds multimodaux. Quelques applications ont été évoquées à l’horizon 2030 : outre le transport sanitaire d’urgence, les partenaires entendent créer plusieurs ponts aériens entre des aéroports, des gares et des zones industrielles, que ce soit pour des voyages d’affaires, ou des opérations à caractère plus touristique. Le transport de fret est également une piste, même si Catherine Guillouard est restée plutôt vague sur le sujet : « La crise de la Covid a renforcé l’idée qu’il y avait une convergence entre le transport de biens et des personnes. Les drones pourraient transporter des colis urgents, il y a plusieurs cas d’usage à l’étude », a-t-elle indiqué. Le prix du vol ne devrait pas dépasser « celui d’un taxi premium », assure quant à elle Marie-Claude Dupuis, directrice innovation de la RATP, qui supervisera ce projet. Impossible à l’heure actuelle de connaître le nombre d’engins prévus. « Ce sera fonction du niveau de régulation adopté, et du nombre de corridors acceptés par les autorités », assure Catherine Guillouard. Pour accélérer l’acceptabilité du projet par le certificateur européen, l’AESA, et la DGAC, les couloirs aériens déjà empruntés par les hélicoptères seront privilégiés.
Volocopter avant Airbus
Le calendrier, très serré, a probablement motivé le rapprochement avec l’allemand Volocopter, l’un des acteurs les plus avancés au monde sur les véhicules électriques à décollage