L’essentiel STÉPHANE ESPINASSE, PRÉSIDENT D’IVECO FRANCE ET PATRON D’IVECO BUS MONDE
« La part de marché d’Iveco a progressé de 5 % » Stéphane Espinasse : En France, à la fin septembre, le marché global était en baisse de 14 %. Dans ce paysage, nous enregistrons un léger motif de satisfaction : la part de marché d’Iveco Bus a progressé de 5 %, tous segments confondus. Sur le segment urbain, qui enregistre une légère baisse de 0,3%, Iveco progresse de 14% avec une part d’autobus gaz naturel toujours importante, ainsi qu’hybride. Dans l’interurbain, la baisse est de 7 % sur le marché français, mais Iveco se distingue avec une progression de 3,5 %, grâce au succès du Crossway, et particulièrement de sa version GNV. Et sur le segment du pur véhicule de tourisme, alors que le marché français est en baisse de 42 %, pour un total d’immatriculations passé de 912 à 526, Iveco maintient sa part de marché à 17 %. BCC : Quelles sont vos anticipations pour 2021 ?
S. E. : Il est très difficile de faire des prévisions. Mais nous nous attendons à ce que le segment tourisme reste fortement impacté. Dans l’urbain, après un décalage lié au report du second tour des élections municipales, les nouvelles équipes sont désormais pleinement opérationnelles. Même si les transports publics souffrent des conséquences de la crise sanitaire, ils demeurent des services publics
essentiels. Le mouvement de transition énergétique déjà engagé n’est pas remis en question, et les décisions récentes en matière d’amélioration de la qualité de l’air en ville vont dans le même sens. L’impact de la réduction des budgets des collectivités locales sur les renouvellements de flotte devrait donc rester limité.
industriels : constructeurs de véhicules, fournisseurs de composants, fournisseurs et distributeurs d’hydrogène… et de définir une feuille de route partagée. Propos recueillis par Sandrine Garnier
BCC : Cette crise peut-elle ralentir le mouvement de transition énergétique ?
S. E. : Il faut bien garder à l’esprit que l’ensemble des constructeurs européens doit continuer à investir pour le passage à l’Euro 6E, tout en continuant à développer l’électromobilité et les alternatives au diesel. D’autre part, les pouvoirs publics et les collectivités attendent des solutions sur l’hydrogène. Iveco a toujours été pionnier et leader dans les nouvelles technologies, et nous allons bien évidemment contribuer à ce grand élan vers l’hydrogène. Le groupe a annoncé la sortie de son premier camion H2 pour 2023. Mais dans cette démarche, nous devons veiller à agir de façon concertée, organisée et réactive pour être efficaces. Si l’on n’y prend pas garde, comme dans les débuts de l’électrique, les premiers bénéficiaires du développement de l’hydrogène pourraient être les industriels chinois, qui bénéficient de soutiens massifs en R&D et pour la conquête de marchés à l’export. Nous avons besoin de constituer un écosystème large et diversifié comprenant les opérateurs, les AO, mais aussi les
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Bus&Car Connexion : Les conséquences de la Covid-19 se font sentir sur les immatriculations de véhicules. Quels sont les résultats pour Iveco ?
Une chute plus accentuée au niveau européen Sur le marché européen (Grande-Bretagne incluse), 45300 unités ont été vendues en 2019. En tenant compte de la tendance haussière, le total des ventes aurait dû atteindre 46 000 véhicules cette année. Mais ce chiffre ne dépassera pas les 36 000 véhicules, soit une baisse de 20 %. Le marché du transport public urbain devrait enregistrer un recul de 10 %, avec
14 500 véhicules vendus. Dans l’interurbain, le marché était en baisse de 10 % fin août, et l’année devrait se terminer en légère baisse de 2 à 3 %, à 7 800 unités. Sur le tourisme, on enregistre une chute de 60 % à la fin août, et la tendance sur l’année devrait s’établir à -50 %, avec 4 600 véhicules contre 8 200 en 2019. Le recul attendu est de 30 % sur les minibus et minicars.
30 octobre au 12 novembre 2020 - Bus & Car - Connexion
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