Terriennes | Hors-Serie IS - Or Norme

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EDITO

UNE TERRE LÉGÈRE... « Je rêvais d’une autre Terre Qui resterait un mystère Une Terre moins terre à terre...»

Patrick Adler directeur de publication

Jean Louis Aubert

Quel autre évènement que les Internationaux de Strasbourg, peut-il mieux correspondre à la signature d’Or Norme : Un autre regard sur Strasbourg ? Tout d’abord parce qu’il permet aux spectateurs et aux téléspectateurs, d’admirer les joueuses, magnifiées sur un arrière-plan du parlement européen, que seul cet évènement peut fournir, et rappeler ainsi à tous, que Strasbourg est résolument capitale européenne. Ensuite, parce que consacrer un évènement de cette ampleur à un tournoi féminin permet d’affirmer haut et fort que les femmes, quel que soit le sport, produisent un spectacle et des performances au moins équivalents à ceux des hommes, et ce n’est pas Caroline Glaszmann, plusieurs fois championne de France vétéran et ancienne n° 13 française, à qui nous consacrons un article, qui nous démentira… Enfin parce que Strasbourg peut également s’enorgueillir d’accueillir la référence des évènements sportifs en matière d’éco-responsabilité. Et il s’agit là non pas de poudre aux yeux

ORNORME STRASBOURG ORNOMEDIAS 6, rue Théophile Schüler 67000 Strasbourg CONTACT contact@ornorme.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Patrick Adler DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Jean-Luc Fournier jlf@ornorme.fr

RÉDACTION redaction@ornorme.fr Alain Ancian Barbara Bromero Erika Chelly Eric Genetet Jean-Luc Fournier Benjamin Thomas PHOTOGRAPHES Alban Hefti Vincent Muller Chryslene Caillaud

mais d’une vraie dynamique de changement des comportements auprès des fournisseurs, des partenaires, des spectateurs, des joueuses, et de tous les participants au tournoi. Et tout ça avec des résultats mesurés : une réduction des émissions carbone de 30 % depuis 2010 ! Et maintenant ? Place au jeu ! Place à un tournoi qui pourra se dérouler dans une atmosphère légère comme la terre battue au soleil de Strasbourg. Place à une édition 2017 où les efforts de Denis Naegelen et de toute son équipe seront récompensés par un ciel bleu, une affluence des grands jours, et enfin un superbe plateau de joueuses enrichi de « wild cards » du dernier instant, surprenantes et excitantes ! Tous ensemble, spectateurs et partenaires, profitons d’une semaine de spectacle réjouissant, emballant et… léger ! Retrouvons la légèreté du jeu, la légèreté des émotions partagées… la légèreté de la vie !.

DIRECTION ARTISTIQUE Izhak Agency PUBLICITÉ Régis Piétronave 06 32 23 35 81 publicite@ornorme.fr IMPRESSION Valblor —Illkirch-Graffenstaden COUVERTURE Lucas Adler

TIRAGES 5 000 exemplaires Dépôt légal : à parution ISSN 2272-9461


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DENIS NAEGELEN Le monde en ligne de mire

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TABLE-RONDE PARTENAIRES ‘‘Aller plus haut !’’

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JÉRÔME FECHTER Passion Tennis

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LEURS PLUS BEAUX SOUVENIRS DE TENNIS

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SARAH ZIMMERMANN De spectatrice au terrain

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MAILYNE ANDRIEUX de Roland-Garros aux IS

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ROLAND RIES ‘‘Sur le central des IS’’

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CÉDRIC KANTÉ ‘‘Le match Chang-Lendl comme si c’était hier…’’

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VINCENT COLLET ‘‘La victoire de Noah’’

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CAROLINE GLASZMANN Court métrage

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WILLIAM MARINGER Terre natale

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VALÉRIE MULLER Le cœur du tennis féminin

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JEAN-FRANÇOIS RÉJOU & ERIC BERTHET Le secret est dans la continuité…

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LE TOP 5 ALSACIEN

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PAUL-HENRI MATHIEU Paulo nous a tant fait rêver…

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PIERRE-HUGUES HERBERT P2H, l’espoir du tennis français

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SANDRA BOZINOVIC Le grand espoir féminin

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MARGOT DECKER Le retour

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LOU-ANNE GUERBERT La jeune pousse

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LES CHAUFFEURS DES IS ‘‘Sharapova était morte de rire…’’

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LES JOUEUSES DU TOP 50 MONDIAL

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SOMMAIRE

ORNORME TERRIENNES

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DU 19 AU 27 MAI 2017

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GRAND ENTRETIEN

DENIS NAEGELEN

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OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

LE GRAND ENTRETIEN

Texte : Jean-Luc Fournier

Photos : Chryslène Caillaud / Quaterbarck - Or Norme - DR

Le monde en ligne de mire Passionnant entretien avec l’organisateur des Internationaux de Tennis de Strasbourg. Où l’on apprend que, trente et un ans après sa création et huit ans après sa reprise par Quarterback, l’agence qu’il préside, Denis Naegelen veut désormais hisser le tournoi strasbourgeois au plus haut niveau mondial, refonte du circuit WTA oblige. Cet homme est un concentré d’ambition… Or Norme. Avant de parler de l’avenir, il n’est pas inintéressant de se rappeler de votre relation avec ce tournoi lors des épisodes passés. Une histoire déjà très riche… La première édition des IS date de 1986. À cette époque, je viens juste d’arrêter ma carrière de joueur de tennis professionnel. Je regarde cet événement avec curiosité et condescendance : je me dis que c’est une drôle d’idée d’organiser un tournoi féminin… On m’explique que c’est un Américain qui vivait alors à Strasbourg qui avait importé cette idée d’une semaine inscrite dans le circuit WTA. Et pendant pas mal d’années, à peu près une fois tous les deux ans, je suis venu rendre une visite de courtoisie aux différents présidents de la Ligue d’Alsace de tennis qui se sont succédé. Outre le plaisir de revenir dans ma région natale, je pouvais ainsi mesurer l’évolution de cet événement, organisé d’abord au Lawn Tennis-Club qui n’existe plus aujourd’hui, puis à Hautepierre. Le tournoi s’est inscrit de plus en plus dans le circuit féminin de la WTA qui est très vite devenu le premier organisme professionnel de sport féminin au monde. Du coup, logiquement, son circuit s’est hissé au rang de premier événement mondial de sport féminin.

Entretemps, j’ai décidé de développer Quarterback, dans le secteur du marketing sportif. Je me mets à créer des événements comme le Grand Prix de tennis de Lyon avec Gilles Moretton et Patrice Dominguez ou encore, coproduis avec Pierre Barthes au Cap d’Agde, le Trophée de la Femme, avec les meilleures joueuses du monde. Quarterback étant devenue agence officielle de Roland-Garros, j’avais une bonne raison de plus de ne rater aucun rendez-vous strasbourgeois. Et puis, la vie a fait que j’ai eu de graves problèmes de santé. En 2008, on me diagnostique trois tumeurs au cerveau et je passe alors près d’un an à l’hôpital, suivi d’une autre année en convalescence. Pendant mon absence forcée, la Fédération avait racheté les IS à la Ligue d’Alsace de Tennis qui, malheureusement, était endettée sur cet événement. Un pays étranger était prêt à le racheter car la WTA avait instauré un numerus clausus dans le calendrier, pour empêcher l’organisation anarchique de tournois un peu partout dans le monde. Bref, la semaine strasbourgeoise risquait de quitter la capitale alsacienne, et même la France, si un nouvel entrant était en capacité de racheter la date. La Ligue d’Alsace était bien sûr dans un grand embarras avec un déficit lié à l’organisation même du tournoi. D’où le rachat rapide par la Fédération Française, le président de l’époque, Christian Bîmes, ayant fermement considéré qu’il était hors de question que la France risque de perdre cet événement. En 2008, puis 2009, c’est donc la FFT qui organise les IS. C’est un des directeurs de Roland-Garros, Dominique Beau, qui en devient le directeur. Il m’invite en mai 2009, alors que je suis à peine remis des conséquences de mon hospitalisation. C’est d’ailleurs ma première sortie seul, sans fauteuil. C’est ainsi que je me retrouve à une table de notables strasbourgeois, à Hautepierre. Vers la fin du déjeuner, certains d’entre eux


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Photos : Chryslène Caillaud / Quaterbarck - Or Norme - DR Texte : Jean-Luc Fournier LE GRAND ENTRETIEN OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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‘‘Sur le papier, au fond, elle est assez simple cette équation-là...’’ s’étonnent du fait que je ne me sois jamais intéressé professionnellement aux IS. Je leur réponds que c’est la première fois qu’on aborde avec moi cette question. Tout en leur précisant que je n’étais demandeur de rien. Au retour de Strasbourg, à peine arrivé à la gare de l’Est, Dominique Beau m’appelle pour me redire son plaisir de nous être retrouvés à cette occasion et finit par me proposer de devenir directeur du tournoi. Ça se passe comme ça, vraiment, et je me rappelle lui avoir même demandé s’il me posait la question à titre personnel ou s’il souhaitait que mon agence devienne l’opérateur des IS. Sincèrement, il n’avait pas beaucoup réfléchi plus avant. Je me souviens lui avoir alors dit que tout ce qui pouvait me rapprocher du tennis et de l’Alsace avait du sens, pour moi. Tout s’est enclenché à partir de cette courte conversation. En fait, au début de la même année, Jean Gachassin venait d’être nommé président de la FFT et avait confié la direction générale à Gilbert Ysern.

Celui-ci, nommé justement en mai 2009, a alors en quelque sorte « fait le ménage » et s’est séparé de tous les directeurs de la Fédération. En septembre suivant, je tombe sur Jean Gachassin lors d’un match de Coupe Davis en Hollande. Le soir même, il m’invite à un dîner avec ses amis élus comme lui au comité de la Fédération et ses opérationnels, dont Gilbert Ysern. Et c’est au cours de ce dîner que j’apprends que la FFT a décidé de vendre le tournoi ! Je n’hésite pas à leur dire que selon moi, c’est une grosse erreur. Mes arguments portaient sur leur engagement durant leur récente campagne électorale en faveur du tennis féminin, et de l’importance de promouvoir la terre battue dans les circuits mondiaux, surtout une semaine avant Roland-Garros. Ils m’apprennent qu’ils ont l’obligation de passer par un appel d’offres public, car comme toutes les fédérations nationales de notre pays, la FFT bénéficie d’une délégation de service public pour organiser le tennis dans le pays. « Pourquoi ne t’intéresserais-tu pas à ce tournoi ? » me glisse Gilbert Ysern. Le lendemain en prenant un café avec lui, il me livre les premiers chiffres. Et un mois, plus tard, la FFT lance l’appel d’offres et je décide d’y aller. Voilà comment démarre l’histoire entre Quarterback et les IS… Or Norme. Dans quel état trouvez-vous cet événement ? J’ai la chance de bénéficier d’un réseau assez dense au niveau international et, après quelques coups de fil, je réalise que les IS ne sont pas en très bon état, que leur réputation est assez mauvaise au niveau des joueuses françaises et assez moyenne au niveau des joueuses étrangères. Bref, je réalise qu’il y a


un énorme boulot à faire et que le tournoi souffre de vrais handicaps, une semaine avant Roland-Garros : les terrains sont dans un état très moyen, l’accueil n’est pas satisfaisant… Je suis à un moment charnière de ma vie : je ne suis pas encore en forme optimale après mes problèmes de santé, d’ailleurs ma vision se rétablit très mal après avoir failli tout bonnement perdre totalement la vue, mais je sais néanmoins que mes collaborateurs ont bien assuré durant ces deux années où je n’étais pas là au quotidien, et qu’il me fallait donc continuer à déléguer et à faire ce que je savais le mieux faire : organiser des tournois de tennis. Convaincre les meilleurs joueurs d’y participer, persuader les sponsors de nous soutenir et avec le plateau et le budget, toujours mieux accueillir les spectateurs. Sur le papier, elle est assez simple au fond, cette équation-là. Bref, déjà à ce moment-là, il y a cette envie encore ancrée en moi de mener de nouveaux projets, avec encore plus de sens. Quand je réfléchis avec mes plus proches collaborateurs à l’avenir des IS, c’est avec l’idée que ce projet doit aller au-delà de la simple promotion du tennis féminin. C’est l’idée qu’un grand événement sportif est en lui-même un média et qu’il doit être capable de porter d’autres messages que ceux du sport concerné. C’est ce qui nous a permis d’arriver à l’idée d’écoresponsabilité qui est aujourd’hui une forte image de marque pour nous. Nous arrivons donc en finale de l’appel d’offres fédéral avec un projet bâti autour de tout ça. Et une volonté clairement exprimée de ma part : nous allons appliquer à Strasbourg les mêmes règles qui sont celles des tournois qui marchent dans le monde : passer des accords particuliers avec les meilleures joueuses possibles, le tout légalement bordé par des contrats sans faille. Quinze jours après cette audition, on est fin 2009, la Fédération annonce son choix de Quarterback pour lui céder les IS. Deux mois après, la WTA valide cette situation et Quarterback devient le propriétaire des IS. Nous sommes ainsi officialisés à peine deux mois et demi avant l’édition 2010. Heureusement, nous avions quelque peu anticipé (sourire) ce qui nous aura permis, entre autres, de convaincre de nos intentions les bénévoles alsaciens qui s’étaient jusqu’alors formidablement investis dans la réussite du tournoi. Ces derniers étaient depuis très longtemps bien plus porteurs de l’histoire du tournoi que moi-même…

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Or Norme. C’est là qu’intervient un épisode qui aura beaucoup compté dans cette relance du tournoi strasbourgeois. Un véritable coup de maître avec la présence en Alsace de la numéro un mondiale, Maria Sharapova… En effet. Elle est blessée depuis février et il est évident qu’elle va devoir remonter en puissance avant Roland-Garros, Wimbledon et d’autres tournois majeurs du circuit. J’envoie

une longue lettre à son agent. En retour, je reçois un simple SMS : « 300 000 ». Ni bonjour, ni au revoir. « 300 000 ». Évidemment, je me dis : bon, laisse tomber, c’est impossible. Puis, je vois qu’elle ne joue pas bien après sa reprise. Et j’insiste : « Vous ne pouvez pas attaquer Roland-Garros sans un minimum de jeu et de confiance. » J’avoue que je lui raconte tout ça dans une lettre que son agent est censé lui remettre, et je tourne un peu cette lettre comme une véritable déclaration d’amour. Bref, j’en fais des caisses. Pas de réponse, bien sûr. Trois semaines avant le début des IS, j’envoie un dernier mail à son agent : « Demain à neuf heures, c’est la dernière conférence de presse avant le tournoi. Si je n’ai pas d’accord d’ici là, rien ne pourra se faire ensuite. » Et là, j’ai tout de suite une réponse et on commence les négos. Bien aidé financièrement depuis le début par Philippe Ginestet, l’ex-président du Racing, je finis par signer à une heure du matin, quelques heures avant la conférence de presse ! Inutile de dire que ça a fait le buzz… Bien sûr, j’étais déjà allé voir les partenaires historiques du tournoi, les médias et si j’avais senti un certain intérêt pour le petit nouveau que j’étais, il n’en était pas vraiment de même pour les Internationaux de Strasbourg… La venue de Sharapova a tout changé, en un clin d’œil ! Certes, elle nous a coûté un bras, même après négo, mais je lui dois énormément car en fait, elle a littéralement sauvé le tournoi. Elle le gagne bien sûr, mais qui se souvient encore du premier tour ? On est à Hautepierre, il fait trois degrés le matin et on n’est clairement pas à Hawaï ! Elle avait gentiment accepté de jouer dès le premier jour, à midi, pour nous aider à lancer le tournoi. Elle joue contre une jeune Russe que personne ne connaissait, elle encore moins. Il pleuviote, on s’arrête, on repart, il repleut. Bref, c’est tristounet. Je préfère être dans mon bureau pour travailler, ça m’évite de stresser. De temps en temps, on pousse la porte et on me dit : « Dis donc, Sharapova, elle a des difficultés… » Elle se retrouve menée par un set et un break contre elle dans le second. Elle s’apprête à perdre, quoi… Mais elle ne balance pas la rencontre, elle s’accroche, et peu à peu elle refait surface, elle égalise et elle finit par l’emporter en trois sets. À la fin de sa conférence de presse, elle me voit, elle fait quelques pas vers moi et me dit : « Je crois que vous vous êtes fait du souci, n’est-ce pas ? » Je lui avoue bien sûr que oui, évidemment. Et là, le plus sérieusement du monde car elle n’est pas une blagueuse, elle ajoute : « Ne vous inquiétez pas, je suis venue pour gagner ce tournoi et je vais le gagner ! » Et elle le gagne ! Cette victoire m’a permis d’installer vraiment les IS. Pour la première fois, les tribunes étaient pleines à craquer pour les demis et la finale, on avait commencé la semaine avec une télé comme les années précédentes et les demis et la finale ont été diffusées par quatre pays. D’ailleurs, autre merveilleux coup du sort, elle joue en finale contre la cinquième joueuse allemande et du coup, les Allemands sont là.


Photos : Chryslène Caillaud / Quaterbarck - Or Norme - DR Texte : Jean-Luc Fournier LE GRAND ENTRETIEN OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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Bref, on a d’entrée une belle étoile au-dessus de notre tête. Et je la dois à Ginestet et à Sharapova. Or Norme. Le déménagement du tournoi sur son site actuel du TCS a également représenté une autre étape capitale, mais tout un chacun peut en voir aujourd’hui le résultat. Vous avez déjà confié que vous aviez perdu de l’argent pendant quatre ou cinq ans mais maintenu et même développé les investissements. Aujourd’hui, les IS sont à l’équilibre mais déjà se profile un nouveau virage lui aussi capital avec cette refonte du calendrier de la WTA. Ce sera pour 2019, c’est-à-dire demain… C’est en effet un virage qu’il ne faudra pas rater. Steve Simon, le nouveau président de la WTA, a déjà accompli un travail considérable, en signant notamment le plus gros contrat de droits télé jamais enregistré par son organisation, 50 millions de dollars garantis chaque année pendant dix ans. Il pense qu’il y a trop de tournois organisés dans le monde et qu’il faut réorganiser le circuit… Or Norme. Tout le but sera donc d’être dans le bon wagon, c’est ça ? C’est exactement ça. Concrètement, c’est une simple histoire de moyens financiers qu’il va nous falloir mobiliser. Je distribue aujourd’hui environ 250 000 euros aux joueuses, il me faudra arriver à un million d’euros. Ce n’est évidemment pas gagné d’avance, loin de là même. Une première piste est de convaincre un certain nombre d’actionnaires de rentrer

dans le capital parce qu’inscrire les IS dans ce nouveau calendrier, à ce niveau-là, c’est un actif important, ça a de la valeur. C’est un peu comme un fonds de commerce, il peut se revendre, se louer, c’est rémunérateur. C’est un des gros avantages du système. Or Norme. Vous pensez à des actionnaires alsaciens ? J’aimerais mieux, bien sûr. Il faudrait qu’ils soient dans le même état d’esprit que le mien, c’est-à-dire se battre pour doter Strasbourg d’un événement mondial, nous aider à rester ici. Une piste serait de s’adresser à l’un des deux fonds qui sont un peu spécialisés dans ce domaine. Pour eux, racheter 50 % d’un tournoi et s’appuyer sur un actionnaire opérationnel qui a déjà montré son savoir-faire n’est pas une absurdité. Le risque, en revanche, serait un jour de perdre la main sur le lieu d’organisation, c’est-à-dire Strasbourg. C’est pourquoi je ne désespère pas de réunir un groupe d’actionnaires alsaciens. J’y travaille. Je communique avec les États-Unis, je ne reçois pas forcément toutes les réponses mais assez rapidement maintenant, je vais parler au président pour bien lui expliquer l’enjeu que les IS représentent pour le tennis féminin français. On est quand même devenu le premier événement pérenne de sport féminin en France, en passant de 5 000 spectateurs en 2010 à 25 000 aujourd’hui. L’intérêt de la Fédération est donc aussi de défendre la place de Strasbourg et de la France dans le circuit mondial. Aujourd’hui, je me bagarre beaucoup pour tout ça.


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TABLE-RONDE PARTENAIRES

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Texte : Alain Ancian

Photos : Alban Hefti

‘‘Aller plus haut !’’ Parmi les partenaires des IS, les entreprises privées concourent de façon déterminante à la réussite du tournoi. Quatre d’entre elles ont accepté de dialoguer avec la rédaction de Or Norme lors d’une table ronde dédiée aux sponsors des IS.


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Organisée au Hilton Strasbourg, cette table ronde a permis de réunir des sociétés aux profils bien différents mais qui, toutes, ont déjà pu mesurer par le passé la valeur de leur engagement aux côtés d’un événement sportif tel que les Internationaux de Tennis de Strasbourg. Jouant « à domicile », Jean-Philippe Hubeau, le directeur du célèbre hôtel strasbourgeois, a tenu d’entrée à évoquer ce partenariat « déjà ancien » entre son établissement et le tournoi : « À l’origine, il y a de cela nombre d’années, le Hilton n’était que le partenaire traiteur du tournoi. Mais très vite, ce partenariat s’est considérablement étoffé car depuis six ans, nous sommes devenus l’hôtel partenaire des IS. Nous logeons toutes les joueuses, ce qui, pour nous, représente un vrai challenge entre les arrivées, les départs plus ou moins prématurés, la gestion permanente de la qualité de nos services pour le tournoi bien sûr, mais aussi pour nos clients traditionnels qui séjournent durant cette semaine de mai qui est tout à fait particulière. Je dois dire que nous sommes très heureux de ce partenariat tant nous nous sentons proches des valeurs partagées par Denis Naegelen et ses équipes.

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OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

Texte : Alain Ancian

Photos : Alban Hefti

Je n’hésite pas à dire également que nous nous sentons en alchimie profonde avec lui, notamment vis-à-vis de sa démarche d’écoresponsabilité. Les IS sont devenus un événement majeur de la vie de la capitale alsacienne. Pour nous, cela concourt à un de nos défis les plus importants en tant qu’hôtelier de pointe de l’agglomération : développer Strasbourg en tant que destination de séjour, que ce soit pour le business ou les loisirs, à l’instar de ce qui se pratique dans toutes les métropoles européennes. Pour cela, s’associer au développement des IS était tout naturel, comme une évidence… » Aux côtés de son directeur général, Mauricette Faffa, directrice commerciale et marketing, a tenu à préciser que « le partenariat avec les IS permet également un bel épanouissement de notre hôtel au sein du marché local. Nos clients régionaux partagent nos valeurs de communication autour du sport puisque, tout le reste de l’année, nous sommes également bien identifiés comme partenaires de la SIG, sans parler de l’Eurotournoi de handball, l’été. Ce que je note aussi », ajoute-t-elle, « c’est que l’organisation des IS sait pouvoir compter sur nous en toutes occasions. Nous avons toujours une solution à proposer et à leur garantir, même quand les réservations sont très nombreuses, en cas de session européenne par exemple. Je pense que pour Denis et ses équipes, cette fiabilité doit compter… », conclut-elle. L’IMPLICATION DANS LA VIE LOCALE Directeur général des Opticiens Maurice Frères, Grégory Schertz précise que le partenariat entre son groupe (26 succursales) et les IS date de l’an passé. « Nous nous sommes intéressés aux IS sur les conseils de notre agence de communication. Nous avions envie et besoin de nous impliquer plus dans la vie locale et régionale et pour cela, rien de tel que cette proximité avec le public qu’offre un grand événement sportif. D’ailleurs, dès l’an passé et il va en être de même durant l’édition 2017, notre présence sur le tournoi se matérialise par un stand où le public

peut tester gratuitement sa vue. Ce service met parfaitement en avant nos valeurs. Et cela vaut aussi pour l’interne : ce ne sont pas des hôtesses professionnelles qui sont présentes sur notre stand, ce sont nos propres collaborateurs qui se mobilisent pour l’occasion. » Des propos confirmés par Jessica Buhler en charge du marketing opérationnel chez les Opticiens Maurice Frères, qui nous détaille une offre spéciale mise en place autour des IS : par tirage au sort, des places de loge seront offertes via Facebook et une belle réduction sur les montures solaires sera proposée durant la semaine du tournoi. « L’an passé, nous avons pu mesurer les retombées positives en termes de notoriété, mais aussi au niveau de notre réseau », dit-elle. C’est au tour d’Ariane Lanois de s’exprimer. Elle est responsable de la communication du centre de gestion d’AGIPI dont le siège social abrite 300 personnes à Schiltigheim. Cette société œuvre dans l’épargne, la prévoyance et la santé, adossée au groupe Axa. « Nous sommes partenaires des IS depuis 2010 », se souvient Ariane Lanois. « Avant toute chose, ce partenariat signifie l’attachement profond de notre société à la région mais aussi aux valeurs défendues par le sport. Nous avons aussi besoin de cultiver notre notoriété, c’est d’ailleurs notre axe principal. Cependant, je dois dire que depuis toutes ces années, les retours de nos clients, de nos partenaires et de nos collaborateurs sont excellents. Tous sont désormais très attachés aux IS et notre système de gestion des invitations dans les loges mises à disposition par l’organisation y est pour beaucoup. » Pour Gilles Trescher, le directeur des concessions du groupe Espace H, le partenariat avec les IS, dont la société est le transporteur officiel, « est durablement inscrit dans les actions de communication annuelles du groupe. En fait, on adhère à fond aux valeurs de cet événement », dit-il avec enthousiasme ; « en matière de notoriété, d’image, d’entretien du relationnel, c’est économiquement engageant et fort car tous les jours, au sein même du tournoi, mes collaborateurs et moi-même pouvons inviter nombre de clients et de relations. Là, autour de cet événement unique, et avec cette ambiance tout à fait particulière et positive, les relations deviennent d’un coup beaucoup plus chaleureuses. C’est assez extraordinaire ce phénomène-là, c’est de l’or en barre pour nous. Et puis, je dois dire également que nous sommes ainsi partenaires d’un événement de sport féminin et cela compte dans notre groupe où la part des collaboratrices atteint 30 %... »,

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À droite : 1. Jessica Buhler 2. Mauricette Faffa 3. Ariane Lanois 4. Gilles Trescher 5. Grégory Schertz 6. Jean-Philippe Hudeau


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Photos : Alban Hefti Texte : Alain Ancian OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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souligne-t-il avec à-propos avant de conclure en évoquant la mise en avant, cette année, de la dualité véhicule hybride/ véhicule électrique, « tout à fait en adéquation avec les valeurs d’écoresponsabilité prônées par les IS. » ENTRE PROFESSIONNELS… Deux thèmes de discussion auront aussi mobilisé les participants à cette table ronde. Leur satisfaction spécifique d’être partenaires d’un tel événement est bien réelle mais elle tient pour beaucoup à un point dont on ne parle jamais assez dès qu’il s’agit de sponsoring événementiel : la qualité portée à la satisfaction des partenaires par l’organisateur lui-même. L’unanimité autour de ce sujet est bien réelle : « Denis Naegelen a vraiment l’art de mettre en avant ses partenaires », raconte Gilles Trescher. « Chaque année, l’organisation tient compte de nos remarques et ainsi, nous progressons tous ensemble », note Mauricette Faffa qui tient aussi à souligner « l’extraordinaire humilité et la force tranquille » du directeur du tournoi. Et pour bien montrer que tout passe aussi par le charisme des êtres humains, tous opinent de la tête quand Ariane Lanois rend hommage à « la qualité de tout ce qui est organisé par Denis Naegelen et Mailyne Andrieux. » Même les échéances

qui attendent les IS (la montée en gamme évoquée par Denis Naegelen lors de l’entretien qu’il nous a consacré — lire page 6) n’effraient pas les partenaires présents : « Bien sûr, chaque partenaire a sans doute une limite budgétaire qui lui est propre, mais tant qu’il y aura des ambitions et une belle organisation, les partenaires seront présents… », souligne Ariane Lanois. En fin de repas, de façon très naturelle, la conversation s’est orientée vers l’image de marque de Strasbourg. Tous les participants de la table ronde suggèrent que les événements sportifs, fédérateurs par essence, devraient être exploités au maximum dans l’optique de retombées médiatiques en faveur de la ville. Gilles Trescher : « Regardez l’impact que le Racing-Club de Strasbourg génère avec ses très bons résultats, cette ferveur avec ce public incroyable et ce kop qui donne des frissons… ». Des propos confirmés par Jean-Philippe Hubeau : « Il faut aller plus haut car finalement, une seule chose manque aux IS : une véritable ferveur populaire. En montant en gamme, elle sera très certainement au rendez-vous, car les joueuses du Top 20 seront alors présentes… » On laissera au directeur général cette belle conclusion qui a recueilli l’assentiment de tous les participants de cette table ronde plus qu’agréable, où la fierté de se compter parmi les partenaires du tournoi était omniprésente.


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JÉRÔME FECHTER

PA R T E N A I R E S

Passion Tennis

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OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

Texte : Erika Chelly

Photos : Documents remis

Ce dynamique partenaire des IS, originaire de La Walck, fête chaque année son anniversaire pile-poil durant le tournoi. Une raison de plus pour ce véritable passionné de ne rien rater d’un événement qu’il chérit particulièrement…

« Petit réseau deviendra grand. » Plus que jamais, Jérôme Fechter, 47 ans, surfe sur sa passion du tennis. Ses magasins Karanta (bien sûr, il est inutile d’expliquer la signification de ce nom aux passionnés de la balle jaune) se déploient de plus en plus sur le territoire français et même européen, avec le petit dernier qui vient de voir le jour à Luxembourg. UN RÉSEAU HYPER SPÉCIALISÉ La tête de pont est ouverte rue de la Nuée Bleue à Strasbourg depuis six ans maintenant. Une boutique où l’amour du tennis saute aux yeux dès la première visite avec la subtilité de sa décoration : les codes couleurs des tournois du grand chelem (l’ocre pour Roland-Garros, le violet pour Wimbledon, le bleu pour l’US Open et le jaune pour l’Australie), le grand mur de balles recyclées, le filet de tennis, bien sûr, jusqu’au fauteuil club qui trône sur le parquet ciré des plus vieux clubs british, tout est une référence subtile et fort réussie à la passion maison. « En 2013, nous avons ouvert notre premier magasin partenaire au cœur de St-Germain,


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Photos : Documents remis

Jérôme Fecther

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OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

Texte : Erika Chelly

LA RELIGION DU PARTENARIAT

à Paris », raconte Jérôme. « Orléans, Nîmes, Agen et cinq autres ont suivi. Notre concept est articulé autour de l’extrême spécialisation tennis, tout le contraire des grands distributeurs de sport qui, par nature, sont très généralistes. Nous ambitionnons de passer à quarante magasins d’ici 2020 et de consolider ainsi notre position de deuxième réseau de distribution du tennis en France. Je pense que c’est un objectif réaliste puisque le marché français du tennis est de 300 millions d’euros », précise-t-il. Cette hyper spécialisation se remarque aussi par l’édition d’un magazine (élément très peu courant dans le secteur de la distribution indépendante) : trois fois l’an, les clients de Karanta y découvrent les bancs d’essai des derniers matériels. « Tennis Addict » tire à 30 000 exemplaires.

« J’ai toujours voulu être partenaire des grands événements des grands clubs de Strasbourg », renchérit Jérôme Fechter. « Alors ma rencontre avec Denis Naegelen et Mailyne Andrieux a été déterminante. Avec la marque Yonex, l’équipementier officiel des ramasseurs de balles et des juges de ligne qui fournit aussi raquettes et cordages via son distributeur national BDE basé à Illkirch-Graffenstaden, nous avons ouvert la boutique officielle des IS dont nous sommes le cordeur officiel. Depuis le début de notre présence sur le tournoi, j’ai calculé que les cordeurs de Karanta et ceux, professionnels, de la marque ont cordé environ 1 200 raquettes ! Alors oui, chaque année en mai, les IS sont un rendezvous bien sûr incontournable pour moi dont la passion tennistique remonte tout enfant, quand je voyais Borg et McEnroe se disputer la gagne dans les plus grands tournois du monde… »


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Photos : Documents remis

Or Norme est allé à la rencontre de personnalités strasbourgeoises pour qu’elles nous confient leurs plus grands moments de tennis.

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Texte : Barbara Bromero

LEURS PLUS BEAUX SOUVENIRS DE TENNIS

Sarah Zimmermann, Avocate


SARAH ZIMMERMANN

De spectatrice au terrain Avocate strasbourgeoise en droit des affaires, droit immobilier et baux commerciaux, la punchy Sarah Zimmermann a quitté son canapé et les tribunes des IS ou de Roland-Garros pour toucher elle-même la balle… Deux souvenirs liés lui viennent de fait à l’esprit. Durant son enfance, la télé était allumée en permanence au moment de Roland-Garros. Son père, en fan de tennis, ne manquait presque aucun match. C’était l’époque mémorable des Lendl, Noah, Agassi… Cette tradition familiale, elle la revit avec son compagnon, joueur de tennis et passionné par tous les matchs qui passent à la télé ! « Regarder un match, c’est hyper addictif en fait ! Il y a de la dualité, de la stratégie, de la résistance, du combat… Le parallèle avec mon métier d’avocate est assez évident ! » Et puis Sarah a la chance d’être régulièrement invitée à RolandGarros ou aux IS. EN FINALE DE ROLAND-GARROS ET SON PREMIER MATCH EN EXTÉRIEUR Son souvenir le plus marquant ? Une finale dames à Roland Garros. « Je ne peux plus vous dire qui jouaient ! Ce n’est pas tant le match qui m’a marquée que l’ambiance, la ferveur. On peut vibrer devant sa télé, mais en direct, c’est carrément palpitant, on entend l’impact de la raquette sur la balle, on voit comment la sportive s’accroche à chaque jeu, on est derrière chaque

balle... Cette ferveur « populaire », si je puis dire, m’a vraiment marquée. J’ai eu la chance d’être invitée par une amie qui travaillait à la FFT, on avait accès aux coulisses, à tous les cours… C’était impressionnant ! » Mais jusqu’à l’an dernier, Sarah n’avait jamais eu l’idée de s’y mettre aussi. « Et puis la crise de la quarantaine est arrivée, je me suis dit que je pouvais encore m’améliorer dans un domaine, qu’il fallait que je relève un nouveau défi. Motivée par mon compagnon, je me suis dit : pourquoi pas le tennis ! » Malgré son emploi du temps surchargé, Sarah s’échappe une fois par semaine au Tennis Club de Strasbourg pour son cours avec le coach Alexis Kustel. « C’est une révélation, j’adore ça ! Les progrès au départ sont lents, mais mon travail commence à porter ses fruits. » Carrément même, puisque Sarah commence ses premiers matchs avec le joli mois de mai. « Mon plus beau souvenir ? Quand mon coach m’a dit qu’il m’avait trouvé une partenaire et qu’on a joué en extérieur, en plein soleil. C’est une heure de liberté à la sortie du bureau, avec pour panorama les institutions européennes et le ciel bleu… C’est le kiffe ! » Un nouveau « kif » qu’elle partage en plus volontiers avec sa famille recomposée.

MAILYNE ANDRIEUX

de Roland-Garros aux IS

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Ancienne joueuse de tennis professionnelle, Mailyne Andrieux dirige les Internationaux de Strasbourg depuis 2014. Logique que ses meilleurs souvenirs soient à la fois sur le cours et en coulisses… À tout juste 30 ans, Mailyne Andrieux dirige l’un des plus gros tournois féminins sur terre battue de France, juste derrière Roland-Garros. Elle faisait déjà partie de l’aventure des Internationaux de Strasbourg en 2010, quand Denis Naegelen, PDG de l’agence Quarterback, rachète le tournoi à la Fédération française de tennis. Depuis, elle a gravi

tous les échelons : de stagiaire, elle est devenue chef de projet, puis responsable événementiel, et enfin directrice depuis 2014. Une évolution logique pour cette battante qui baigne dans l’univers de tennis depuis l’âge de 3 ans. « Mon père était directeur d’un Club de tennis, j’ai toujours évolué dans ce milieu même si aujourd’hui je ne joue plus beaucoup ! ». Quand elle raccroche, elle n’a que 21 ans. « J’avais des blessures à répétition, on m’a contrainte à arrêter. » Mailyne avait pourtant devant elle une prometteuse carrière, devenant 19e joueuse


Française et atteignant une 200e place au niveau mondial. Son plus beau souvenir de joueuse ? Quand elle est arrivée en quart de finale à Roland-Garros Junior. DE ROLAND-GARROS À MARIA SHARAPOVA « J’avais 15-16 ans, c’était un moment émotionnellement hyper intense ! Je ne me rappelle même plus qui je jouais mais je me souviens encore de ce que j’ai ressenti. Quand tu es Française et que tu joues à Roland-Garros, c’est assez exceptionnel, même en junior. Les tribunes sont pleines, le public euphorique… C’est un moment mémorable pour moi, même si j’ai perdu. »

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Texte : Barbara Bromero

Photos : Documents remis

Quand elle quitte le circuit professionnel, son lien avec le tennis ne s’arrête pas pour autant. Mais la joueuse découvre l’envers du décor. Elle participe à la nouvelle aventure incroyable des IS et cette première année restera gravée dans sa mémoire. « J’étais fière de participer à ce tournant important dans l’histoire du tournoi. C’était un travail hyper intense, nous devions tout organiser en 4-5 mois. J’étais de l’autre côté du rideau d’un tournoi international. On a réussi à avoir Maria Sharapova… Et elle a gagné ! Quand la pression se relâche, tu te dis, « On l’a fait ! » C’est assez dingue comme sentiment. »

Mailyne Andrieux

Connaisseuse du terrain, perfectionniste, rigoureuse… Pour Mailyne, aucun tournoi ne doit ressembler au précédent. De quoi se construire chaque année de nouveaux beaux souvenirs.

ROLAND RIES

‘‘Sur le central des IS’’

Le maire de Strasbourg a une exigence à l’égard de son cabinet : ses trois heures de tennis hebdomadaires. Son meilleur souvenir ? Lorsqu’il a joué en double avec une joueuse classée au niveau mondial sur le cours des Internationaux de Strasbourg dans les années 90.

commun. « Beaucoup dépend de son positionnement par rapport à la balle en mouvement. Il s’agit de prévoir la trajectoire de la balle ou du ballon pour être dans la meilleure position pour la ou le rattraper. » Un peu comme en politique en somme. « Je n’avais jamais fait le parallèle, en effet ! », s’amuse-t-il.

Roland Ries aime les jeux de balle et de ballon. D’abord handballeur, footballeur puis volleyeur, il quitte les sports collectifs pour le tennis après la défaite des socialistes aux municipales de 2001. « J’avançais en âge et en sagesse », se dit-il. Mais à la réflexion, tous ces sports de balles ont un point

Sans vouloir entrer en compétition officielle, Roland Ries ne rigole pas sur le cours. Avec son partenaire Roland Buchler, ils se livrent un vrai combat chaque semaine sur le terrain. « Je ne conçois pas de ne pas compter les points, on se bat vraiment ! Après, nous avons une règle que


tout le monde respecte : personne ne connaît nos scores… À la fin, ils savent que c’est toujours Roland qui gagne ! C’est un secret de Strasbourg bien gardé », sourit-il. Toutes les semaines, souvent le vendredi midi, il se retrouve donc avec un ami pour jouer pendant une heure trente, avant de rejoindre le club house pour des discussions à bâtons rompus.

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EN DOUBLE, AVEC UNE JOUEUSE MONDIALE Si le maire de Strasbourg a toujours aimé regarder des matchs à la télé, malgré un manque de temps évident, son meilleur souvenir se trouve sur le terrain. Et pas un souvenir de gagnant, s’il vous plaît ! De fait, dans les années 90, les IS organisaient des parties avec des joueuses de haut niveau et des personnalités strasbourgeoises.

Roland Ries, alors premier adjoint, joue en double avec une Mexicaine. « Elle m’a complètement impressionné ! J’avais limite honte car à l’époque je jouais essentiellement au volley, je n’avais que très peu de technique. Elle avait un geste exceptionnel, le mien était misérable ! À la fin, je me suis même excusé en lui disant « on joue avec les mêmes règles, mais pas tout à fait le même jeu ! » Elle a souri en me disant « Mais non, ça a été. » Elle m’a consolé en somme ! » Le maire de Strasbourg, très attaché au tournoi, « qui participe au rayonnement de la ville et à sa notoriété grâce à Denis Naegelen qui a réussi à le sauver », ne dirait d’ailleurs pas non si on l’invitait à rejouer aux IS. Car après tout, il a gagné en technique depuis !


CÉDRIC KANTÉ

‘‘Le match ChangLendl comme si c’était hier…’’

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Texte : Barbara Bromero

Photos : Documents remis

incroyable ce qu’il faisait. Cela n’a rien changé à l’admiration que j’avais pour Lendl, mais je me suis pris d’affection pour ce petit jeune Américain, d’origine asiatique, l’opposé de son adversaire dans le style et la culture. »

‘‘Mon seul souvenir en dehors du foot, c’est vraiment ce match. C’est dire combien il m’a marqué !’’ Celui qui a fait gagner la Coupe de la Ligue au Racing-Club de Strasbourg en 2005 se souvient encore très bien du match incroyable entre Lendl et Chang, en 1989, à Roland-Garros. Cédric Kanté revient sur ce moment fou du tennis mondial. Il n’avait que dix ans lorsqu’il regardait ce fameux match entre le numéro 1 mondial Ivan Lendl, et le petit Américain de 17 ans, Michael Chang. À l’époque, Cédric Kanté pouvait passer des heures devant les matchs de tennis à la télé. « Il y avait moins d’offres et plus de joueurs de tennis très charismatiques. J’aimais bien Lendl, son côté froid, c’était une machine, il avait une gueule d’acteur. » Cédric Kanté était seul chez lui le jour de ces huitièmes de finale qui ont fait tourner la tête du public. « Au début, tout le monde soutenait Lendl. Ce petit qui lui donnait du fil à retordre, ça m’énervait ! Et puis, comme le public, je me suis retourné et je suis devenu fan de Chang ! C’était

À l’époque, Cédric Kanté était fan de l’Olympique de Marseille. « Mon seul souvenir en dehors du foot, c’est vraiment ce match. C’est dire combien il m’a marqué ! Je me souviens aussi de l’époque de la Coupe Davis avec Noah et son Saga Africa, mais ce match, c’était quelque chose ! » UN SPORT TRÈS MENTAL Son intérêt pour le tennis a ensuite faibli. Forcément. Même s’il joue lui-même, Cédric Kanté s’est concentré sur sa carrière de joueur de foot professionnel. Après être passé par le centre de formation du Racing Club de Strasbourg, il intègre le club alsacien en 2000 en première division pour deux saisons, fait un détour par Istres et Valence avant de revenir à Strasbourg en 2003 et de remporter la Coupe de la Ligue en 2005. Le moment fort de sa carrière. « C’était une grosse fierté, après un début de carrière difficile, de ramener un titre à Strasbourg. J’étais capitaine en plus, c’était assez incroyable à vivre. » Le défenseur quittera ensuite Strasbourg pour dix ans et met un terme à sa carrière pro en 2015. Aujourd’hui, il joue en amateur en CFA2 avec l’AS Pierrots Vauban. Ce sera sa dernière année. « J’aurai maintenant plus de temps pour jouer de nouveau au tennis ! Et pour enfin aller voir un match en live, pourquoi pas aux IS avec ma grande fille qui y joue. » Parce que le footballeur a beaucoup d’admiration pour ce sport « très mental qui nécessite une concentration maximale. »


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VINCENT COLLET

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Texte : Barbara Bromero

Photos : Documents remis

‘‘La victoire de Noah’’ Le coach de la SIG et entraîneur de l’équipe de France de basket avait l’habitude de jouer au tennis durant son temps libre lorsqu’il était encore joueur de haut niveau. Spectateur de matchs devant l’éternel, ses plus beaux moments sont des victoires françaises.

Il n’avait que 20 ans lors de la finale historique de Yannick Noah à Roland-Garros en 1983. « Cela faisait longtemps que l’on espérait gagner Roland-Garros avec Noah, ou Leconte, mais ce jour-là, ça a basculé. Il s’est tellement accroché. C’était une grande fierté, une belle émotion. Cela fait 34 ans, et on s’en souvient encore de manière très nette ! Au 2e set il était malmené, il s’est accroché et a fini par l’emporter ! Nous venons d’ailleurs de revisionner ce match avec l’équipe, car c’est un bel exemple de ténacité. » Vincent Collet voit beaucoup de similitudes entre le tennis et le basket, « notamment dans les déplacements latéraux, l’adresse nécessaire, la vitesse, le jeu de jambes… » Il se débrouillait bien au tennis, même s’il ne tapait la balle qu’en dilettante, en vacances, ou avec l’un de ses fils licencié pendant plusieurs années. 1991, L’ÉPOPÉE DES BLEUS Aujourd’hui, le coach ne joue plus du tout. Ni au tennis, ni au basket, faute de temps. « Le seul

truc que je fais encore, c’est courir, cela prend moins de temps et ne nécessite pas de trouver un partenaire disponible ! » Reste qu’il n’a jamais cessé de regarder les matchs avec autant d’intérêt. Son deuxième plus beau souvenir : la victoire des Français sur les Américains lors de la Coupe Davis de 1991. « En double, les Américains faisaient beaucoup de doubles fautes, ça nous a aidé. Cette victoire est aussi ancrée dans mes souvenirs, on n’avait pas gagné la coupe Davis depuis des années. » De fait, depuis leur finale perdue en 1982, les Bleus ne s’étaient plus illustrés en Coupe Davis. Forget, Leconte, et Noah, en capitaine, ont accompli l’exploit. Si Vincent Collet aime regarder les matchs à la télé, ses plus belles émotions sont en live, à Roland-Garros ou aux Internationaux de Strasbourg. « Même si la télé offre une vue d’ensemble, elle écrase le jeu, comme pour notre sport. Quand vous assistez à un match, vous prenez toute la mesure de la vitesse, des temps de réaction de plus en plus réduits… » Comme chaque année, le coach ne manquera pas les IS. « J’apprécie le tennis, il y a de la vitesse, de la virtuosité, de l’adresse. C’est vraiment l’un des plus beaux sports. » Qu’il pratiquera peut-être un jour de nouveau quand il retrouvera une minute à lui !


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CAROLINE GLASZMANN

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Texte & photos : Eric Genetet

Court métrage

Nous avons rendez-vous au bord d’un court en terre battue fraîchement refait pour la saison et pour la semaine des IS. Le soleil brille au-dessus du central. Caroline Glaszmann a côtoyé des hommes qui font avancer le monde, leur monde, le monde du tennis, alors d’emblée j’évoque le nom de Denis Naegelen, le patron des IS et ancien joueur pro. Elle sourit. Ce nom lui rappelle de très bons souvenirs, une époque que les moins de vingt ans n’imaginent pas une seconde, un temps où les meilleures joueuses françaises n’avaient pas beaucoup d’aides pour parcourir le monde et faire des tournois. Ensemble, ils ont joué en double : « Cela fait bien quarante ans. » Quarante ans ? Je m’étonne. Elle dit : « Oui, je suis née en 1953, je suis vieille ». Figure de style. On était peut-être vieux à son âge il y a quarante ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et l’on n’est jamais vieux quand on fait partie du cercle fermé des meilleures joueuses mondiales de sa catégorie. C’est le cas de Caroline Glaszmann. QUATRE ANS DE PERDUS… Pour trouver des « infos », je me suis tourné vers Denis Naegelen. Pour lui, Caroline est « une femme exceptionnelle. » Sur le court, « elle n’avait pas une technique extraordinaire, mais une grande intelligence. » Elle renvoie la balle : « Il est gentil. » Elle sait que c’est la vérité. Ses gestes étaient très personnels, nés d’un traumatisme, d’un revers à deux mains que la Fédération

Française de tennis a essayé de lui faire changer, de lui gommer, c’était avant Björn Borg, avant Chris Evert-Lloyd, à l’époque personne ne voulait en entendre parler. Quatre saisons à jouer à une main avant de revenir à un geste naturel pour elle. Quatre ans de perdus au moment où l’on progresse le plus, quatre ans qui lui auraient permis de faire mieux que son meilleur classement, 13e joueuse française, à 26 ans. Caroline n’est pas du genre à avoir des regrets, car elle reconnaît qu’elle n’aurait peut-être pas eu la volonté de faire ce qu’il faut pour atteindre un plus haut niveau encore, peut-être, peut-être pas. C’est du passé. À l’époque, elle reste le plus souvent en France. Son plus beau souvenir est une période ou elle enchaîna sept victoires dans deux tournois, à Nice et à Monte-Carlo. Même si après, elle ne pouvait plus marcher. « JE NE JOUE JAMAIS SANS AVOIR MAL… » Aujourd’hui, à 64 ans, elle ne marche pas, elle court, toujours. Elle tape dans la petite balle jaune pour disputer des tournois vétérans, le circuit ITF en Italie, en Espagne, en Allemagne. Caroline est neuvième mondiale des plus de 60 ans, mais aujourd’hui, sa passion lui coûte de l’argent, un peu comme si elle se payait des vacances. Elle joue et gagne aussi en équipe de France, elle fut sacrée deux fois championne du monde de mixte avec Bruno Renou (n° 1 mondial des 65 ans en simple), comme il y a 45 ans où ils avaient remporté le titre en France. Alors, même si les jambes ne courent plus aussi vite pour aller chercher une amortie, même si ses coups sont moins puissants, le bras de tremble pas. Ce qui fait la différence à son âge, c’est toujours l’expérience, les notions tactiques, souvenirs du haut niveau. Le plus dur est de gérer la souffrance des blessures : « Je ne joue jamais sans avoir mal. C’est marrant d’observer qu’au début des tournois


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Texte & photos : Eric Genetet OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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‘‘Je ne joue jamais sans avoir mal. C’est marrant d’observer qu’au début des tournois vétérans les joueurs ne sont pas strappés, mais que plus on avance dans la compétition, plus on voit de bandages.’’


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En dehors des périodes de tournoi, elle ne s’entraîne pas, mais dispute des parties acharnées avec « des petits vieux du club du TCS. » Son jeu « à la Chris Evert-Lloyd » est toujours en place, les balles flirtent avec la ligne de fond : « C’est mon papa qui m’entraînait, avec des cibles, et c’est vrai que j’étais très précise. »

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Caroline poursuit le cours de sa vie sur les courts de tennis : « Je m’y sens bien, j’arrive à m’exprimer. Ce sport m’a permis de prendre un peu plus confiance en moi, mais je ne sais pas si j’ai confiance en moi. » C’est fou d’entendre les mots et la simplicité de cette grande dame. « Je doute, donc je suis » disait Descartes. Je doute, donc j’avance et je joue, pourrait dire Caroline, car, même si elle évoque quand même l’arrêt de la compétition pour bientôt, quand elle parle de tennis, elle tient toujours le premier rôle.

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Son papa justement, l’illustre Roland Glaszmann, à qui elle ressemble beaucoup physiquement, est l’un des pionniers du tennis alsacien. Classé 2/6, il fut dix fois champion d’Alsace (une fois de moins que Caroline) et président de la Ligue d’Alsace, comme son grand-père. J’aurais dû commencer par là, car Caroline a grandi dans la culture tennis, il y avait même un court en terre battue qui datait de 1925 dans le jardin de ses grands-parents. Les terrains n’ont aucun secret pour elle ; son père est même devenu constructeur de courts, inventant une surface qui permet de jouer par tous les temps, mais aussi des courts couverts en résine que l’on nomme maintenant Green set.

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Mais rien ne l’arrête, car chaque match est aussi une revanche ; elle avait complètement abandonné le tennis suite à un très grave accident de la route, elle avait tout rangé, « viré » toutes ses affaires. Douze ans plus tard, alors qu’elle a refait sa vie avec un ancien joueur de tennis, elle retape la balle avec lui et retrouve le goût du face à face : « Je suis une compétitrice, j’aime le jeu. » Elle a le tennis dans le sang. Comme une actrice qui revient sur les planches après une traversée du désert, elle n’arrêtera plus, même si elle est passée du long au court métrage. Caroline est toujours classée 5/6, un rang qui fait rêver un nombre respectable de joueuses qui pourraient être ses petites-filles.

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vétérans les joueurs ne sont pas strappés, mais que plus on avance dans la compétition, plus on voit de bandages. »


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Texte & photos : Eric Genetet


WILLIAM MARINGER

Terre natale

Rencontre sur la terre rouge du Wacken avec celui qui « refait » les courts chaque année. Sa passion pour cette surface est aussi intense que celle des joueurs et des joueuses qui posent les pieds dessus. De petits pas pour William, de grands pas pour l’univers du tennis.

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Texte & photos : Eric Genetet

Quand William Maringer vous explique les règles d’entretien d’un terrain en terre battue, la passion se lit dans ses yeux. S’il n’était pas équilibré comme il l’est, il vous arracherait les vôtres, comme votre raquette, en cas de « mauvais traitement » de sa terre, sa terre natale. Il faut respecter les règles. Par exemple : ne surtout pas arroser le court avant de brosser les lignes. Ne jamais faire ça, malheureux !

L’histoire de la terre battue sur laquelle se disputent les IS pourrait faire l’objet d’un biopic. Les héros seraient les pionniers du jeu : les jumeaux Ernest et William Renshaw, plusieurs fois champions à Wimbledon à la fin du XIXe siècle ; installés dans le sud de la France, ils ont recouvert des terrains en gazon asséchés par le soleil de poudre provenant de pots en terre cuite pilée. La petite histoire dira que le sentier qui les amenait vers l’endroit où ils cherchaient cette poudre était en terre battue. Alors, oui, un film pourrait raconter cette histoire ; la voix off serait celle de William Maringer, car la fabrication et l’entretien de cette surface sont des savoir-faire particuliers et précis qui nécessitent une parfaite connaissance du terrain de jeu. LES SECRETS DU CRAON Chez les Maringer, la terre battue est une affaire de famille. William a repris le flambeau de son papa avec la même passion d’artisan. Il maîtrise l’art de transformer les champs de patates que sont devenus les courts en terre pendant l’hiver en surfaces dignes de Roland-Garros partout dans la région. D’ailleurs, ici à Strasbourg, les joueuses de niveau mondial disputent le tournoi des IS dans les mêmes conditions, comme les membres du Tennis Club de Strasbourg qui retrouvent les joies des glissades contrôlées sur la terre rouge dès les premiers jours d’avril.

William connaît tout du craon, qui se trouve juste en dessous de la terre rouge. C’est exactement le même qu’à Roland-Garros, le même que sur tous les terrains du monde, car on extrait ce calcaire de trois carrières qui se situent dans l’Oise, au nord de Paris. L’histoire, William la connaît par cœur, comme ce métier qu’il exerce avec la même flamme depuis des lustres et qui n’a pas vraiment de dénomination ; il fait de la « réfection de terre battue », ce n’est pas une profession, mais une passion, un style de vie. William ne manque jamais de rappeler que la surface est « rouge », car le craon est blanc, et qu’en plein soleil, sans cette couche de brique pilée, il éblouirait les joueurs. UN ART En France, il y a cinquante ans, 95 % des terrains de tennis étaient en terre battue. Le chiffre ne dépasse pas 14 % aujourd’hui, car, avec la démocratisation de ce sport, les clubs ont construit des surfaces en dur, plus faciles à entretenir. La part de gâteau de William se réduisant d’autant, mais pas son plaisir. Pour lui, s’occuper de la terre battue c’est comme faire de la pâtisserie, l’expérience est essentielle, il faut maîtriser les composants géologiques, la localisation géographique, le climat. Il faut savoir s’adapter aux conditions. Faire de jolies terres battues est un art qu’il désire transmettre, pour que rebondissent encore et encore les petites balles jaunes, de la porte d’Auteuil au Wacken, de Buenos Aires à Houston. Le biopic se terminerait par une vue panoramique du court central du TCS et par une nouvelle victoire… du tennis.


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Valérie Muller (au centre) et ses amies joueuses du TC KEMBS - NIFFER

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Texte : Eric Genetet

Photos : Documents Remis

VALÉRIE MULLER Le cœur du tennis féminin Rencontre dans le Haut-Rhin avec Valérie Muller, la présidente du TC Kembs-Niffer, le club le plus dynamique d’Alsace, côté féminin… Il y a 13 ans, le président du TC Kembs-Niffer convoque Valérie Muller, 26 ans à l’époque, et n’y va pas par quatre chemins : elle est licenciée depuis vingt ans, c’est la plus ancienne, elle doit prendre la présidence. Jeu, set et match. Dans le cas contraire, le club mettra la clé sous la porte. Il lui présente les papiers, comme un couteau sous la gorge ou devant le cœur, elle n’a plus qu’à signer. Elle est très jeune, ce qui est rare pour ce genre de responsabilités, mais elle accepte. Jeu, set et match. Ainsi se poursuit l’histoire singulière de ce club. Depuis, elle partage son temps entre son job de comptable dans une entreprise de transport en Suisse et le TC Kembs-Niffer. Lorsque l’on écoute Valérie Muller, on comprend pourquoi, côté féminin, son club est une référence dans la région.

DIX MEMBRES DU COMITÉ, DONT SEPT FEMMES Elle est plus souvent dans le costume, pardon, la jupe de présidente que de joueuse, mais elle continue sa carrière en vétéran ou lors des matchs par équipe, elle a même atteint son meilleur classement (15/2), il y a trois ans. En fait, la balle de tennis tourne autour d’elle, à moins que ce ne soit le contraire, depuis 1983, à l’époque de l’explosion de ce sport en France. Sans trop savoir pourquoi, sans doute simplement parce qu’il y avait un club juste à côté de la maison familiale, ses parents qui ne sont pas de la partie l’inscrivent au tennis, comme d’autres auraient choisi la danse. Aujourd’hui, dix personnes composent le comité, dont sept femmes, le cœur à l’ouvrage. Il est très rare de trouver cent femmes dans un club en Alsace, ce qui représente à Kembs un tiers des 300 licenciés. On doit se crêper le chignon ! « Au contraire, tout se passe très bien », affirme Valérie ; elle ajoute que les hommes sont bien contents, car les filles organisent tout, même les repas des


Le début de l’été sera donc chaud dans les tee-shirts et sur les courts du TC Kembs-Niffer. Comme tous les ans, chaque soir, plus de 150 repas seront servis, ce qui permet, si le temps est de la partie, de financer le tournoi et la quasi-totalité des frais de fonctionnement de la saison. Certains travaux sont pris en charge grâce aux bénéfices, comme le remplacement du revêtement de trois terrains cette année, à hauteur de 90 000 euros. Il faut dire que l’organisation ne ménage pas sa peine. Au-delà de ce tournoi, il y a aussi beaucoup de soirées préparées au sein de ce petit club aux infrastructures limitées (deux courts intérieurs et cinq extérieurs), dans un village de 5 000 habitants, mais c’est un club super dynamique ; des soirées karaoké, de Nouvel An, des tournois de doubles mixtes surprises, des apéros et barbecues sont organisés régulièrement. Les membres peuvent disputer les matchs par équipe, tous les niveaux sont quasiment représentés avec six groupes femmes et six équipes hommes engagés pendant l’été, des chiffres qui rivalisent avec les gros clubs en Alsace.

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DE BEAUX SOUVENIRS Une autre particularité du TC Kembs-Niffer, une dizaine de filles de 11 à 16 ans forme un comité jeune ; elles gèrent elles-mêmes un petit budget, elles organisent une sortie de l’école de tennis, la fête de fin d’année. Le groupe vient également à Strasbourg, aux Internationaux féminins ; l’an dernier, elles se sont déplacées le mercredi

après-midi pour la journée des enfants grâce a la Ligue d’Alsace. Lors de la dernière finale de la Fed Cup, 45 membres sont venus au Rhénus de Strasbourg ; c’est à ce jour l’un des plus beaux souvenirs de l’histoire du club, les matchs gagnés par Caroline Garcia, le magnifique double qui ne s’est pas joué à grand-chose : le week-end entier reste mémorable, même si la France a perdu. Valérie a eu l’occasion d’apercevoir Amélie Mauresmo, la capitaine des Bleues, et sa joueuse préférée, Marie Pierce ; elle se souvient très bien de sa victoire en finale de Roland-Garros, c’est son souvenir le plus intense. La présidente aime aussi le tennis masculin et n’a pas oublié la première victoire du Brésilien Gustavo Kuerten à Roland Garros ; ce qui l’avait frappée, c’est la simplicité de ce champion hors norme, sa générosité, ce qu’il a offert pendant la quinzaine et surtout ce cœur tracé avec sa raquette au milieu du Central en terre battue. Au tennis aussi, parfois, on ne voit bien qu’avec le cœur.

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nombreuses manifestations proposées ici pour faire vivre l’association. La plus importante, pour la réputation et les finances du TC Kembs-Niffer, reste le tournoi féminin de début juillet, le plus prestigieux en Alsace après les Internationaux de Strasbourg. Le niveau des filles est assez impressionnant, elles sont classées parmi les meilleures Françaises et affrontent des étrangères en tournée européenne, même si le tournoi n’est pas aussi connu que les Internationaux féminins de Strasbourg : « Pour venir ici, les joueuses sont obligées de regarder sur la carte », déclare Valérie avec un brin de malice et d’autodérision. Avec modestie aussi, car cette épreuve, qui distribue des points et de l’argent, est intégrée au circuit national des grands tournois organisés par la Fédération Française. La gagnante empoche plus de 1 000 euros, la dotation totale, que se partage la quarantaine de joueuses du tableau final, est de 6 000 euros. Prochain rendez-vous, du 3 au 8 juillet.

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Texte : Benjamin Thomas

Photos : Alban Hefti


TC FEGERSHEIM (68)

JEAN-FRANÇOIS RÉJOU & ERIC BERTHET Le secret est dans la continuité…

Au Tennis-Club de Fegersheim, au sud de l’Eurométropole, on mesure parfaitement la chance d’avoir un tournoi comme les Internationaux de Tennis de Strasbourg. On est généralement sérieux dans le secteur des clubs de tennis. Pas question d’y cultiver la gestion « à la petite semaine », encore moins d’y introduire des administrateurs trop « aventuriers ». Le mieux est encore de continuer à s’épauler, même en cas de changement de dirigeants. C’est ce que le TC Fegersheim a mis en œuvre en 2013 lorsqu’Eric Berthet, un cadre commercial aujourd’hui âge de 47 ans a succédé au quasi-historique Jean-François Réjou, qui en fut le président durant vingt ans.

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Eric Berthet (à gauche) et Jean-François Réjou

« TOUT DOIT PASSER PAR LES CLUBS » Les deux hommes sont manifestement très complices dès qu’il s’agit d’évoquer l’actualité de leur club favori mais aussi son avenir. « Je suis un Parisien d’origine », dit Eric Berthet. « Je suis arrivé à Strasbourg en 2009, pour raisons professionnelles, et je me suis inscrit au club aussitôt. J’ai toujours eu une passion réelle pour le secteur associatif, aussi cela m’a paru naturel d’y prendre des responsabilités. » « D’autant que nous avons en commun ce qui fait en quelque sorte l’ADN du TC Fegersheim : la formation des jeunes », dit Jean-François Réjou. « Dès le départ, j’avais souhaité que le club soit un exemple de club formateur. Depuis, la politique en faveur des jeunes a donc toujours été au centre de nos préoccupations et de nos décisions. Cela se traduit au niveau des chiffres : nous consacrons 5 % de notre budget (qui s’élève à 90 000 € — NDLR) à la formation de nos entraîneurs, par exemple. La saison dernière, on leur a alloué 10 000 € pour qu’ils passent le nouveau diplôme d’État. Il en sera de même cette saison.


Photos : Alban Hefti Texte : Benjamin Thomas OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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Auparavant, c’étaient les meilleurs joueurs du club qui animaient notre école de tennis. Aujourd’hui, ce rôle est dévolu à deux entraîneurs et cette école rassemble entre 100 et 115 enfants. À comparer avec nos 220 adhérents actuels… », souligne Jean-François Réjou.

Bernard Giudicelli, a eu des mots forts sur ce sujet, et reconnu qu’on avait auparavant un peu trop oublié la vie des clubs et que désormais, tout doit passer par eux. Je suis en accord total avec lui : en oubliant les clubs, on a aussi oublié les joueurs. Tout se tient… », soupire le président du TC Fegersheim.

Eric Berthet en profite pour souligner un point inquiétant : la baisse lente mais régulière des effectifs du club qu’il préside. « Dernièrement, j’ai participé aux états généraux organisés par la FFT. Cette préoccupation se retrouve d’un bout à l’autre du territoire national, on perd entre 1 et 4 % par saison. On peut en distinguer quelques raisons : la crise des vocations associatives et sans doute aussi les difficultés économiques. Mais j’y vois aussi le manque d’un champion national qui jouerait le rôle de locomotive sportive. Yannick Noah n’a pas eu de successeur, manifestement. Regardez ce qui se passe par exemple au niveau de certains sports dont nos représentants ont brillé au firmament des JO : la boxe, le biathlon, le hand. Ils refusent des adhérents ! Les jeunes rêvent devant ces héros… »

« HEUREUSEMENT, IL Y A LES IS… »

Jean-François Réjou est du même avis et rajoute : « Il y a aussi les modes de vie d’aujourd’hui, l’utilisation massive d’internet, par exemple. On fréquente beaucoup moins les sièges des clubs : auparavant, il fallait encore bien souvent s’y rendre pour réserver un court, ça provoquait des rencontres, ça entretenait les liens. Il faut bien dire que depuis quelques années, la convivialité n’est plus ce qu’elle a longtemps été… » « La Fédération est bien consciente de tout cela », confirme Eric Berthet. « Son nouveau président,

Les deux dirigeants se réunissent également autour de la chance de bénéficier, à proximité de leur club, de la présence d’un tournoi aussi important que les Internationaux de Strasbourg. « C’est un vecteur d’image extraordinaire. En plus de Roland-Garros, c’est le grand rendez-vous dans notre région. Les deux journées spéciales, celle des présidents et celle des enfants sont très importantes. Concernant cette dernière, il nous faudrait bien plus d’invitations pour pouvoir satisfaire nos jeunes… », dit Eric Berthet. « Eric a raison », intervient Jean-François Réjou. « On doit toujours un peu se battre pour obtenir le contingent d’invitations qu’il nous faut. Je pense que le tournoi devrait questionner les clubs, bien en amont, et leur demander combien de places ils souhaiteraient. Ensuite, entre clubs, on pourrait s’arranger entre ceux qui ont peut-être des besoins plus importants et les autres. J’ai le souvenir de la Fed Cup organisée à Strasbourg. Comme pour les IS, nos jeunes avaient des étoiles plein les yeux. Il faut tout faire pour que ce type d’événement perdure. Pour un club comme nous, pouvoir y participer avec nos jeunes est une opportunité formidable pour notre sport… », conclut-il.


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Texte : Barbara Romero

Photos : Tennisfoto.com — Documents remis

LE TOP 5

PAUL-HENRI MATHIEU

Paulo nous a tant fait rêver…

Après 17 ans de carrière pro internationale, le Strasbourgeois Paul-Henri Mathieu pourrait quitter le circuit à la fin de l’année.

C’est haut comme trois pommes que Paul-Henri Mathieu, alias PHM ou Paulo, se fait déjà remarquer. À 11 ans, la Fédération Française de tennis l’embarque direction Reims pour un training intense. À 15 ans, il est l’un des rares Français à rejoindre l’Académie de tennis de Floride, coaché par l’illustre Nick Bollettieri. À son retour en France, en 2000, il remporte le Roland-Garros Junior. Il démarre dans la foulée sa carrière pro jalonnée de coups de maître, mais aussi de nombreuses blessures. 2002 sera l’une des années les plus marquantes de son parcours, avec sa finale en Coupe Davis et son match de cinq heures face à André Agassi à Roland-Garros. Cette année-là, il est le dernier à battre Pete Sampras, juste avant sa retraite,

et il remporte les tournois de Lyon et Moscou. En 2006, Paulo arrache un set à Raphaël Nadal à Roland-Garros… Ils ne sont que sept joueurs à avoir accompli l’exploit ! En 2007, il remporte Casablanca et Gstaad, joue les huitièmes de finale à Roland-Garros, Wimbledon et à l’Open d’Australie. En 2008, il atteint la 12e place mondiale, son meilleur classement. Son envol est alors interrompu par de sérieuses blessures au genou. Ce n’est qu’en 2012 qu’il revient en battant John Isner au terme d’un match de six heures… Le plus long jamais joué à Roland-Garros. Il retrouve alors la 55e place du classement ATP. Engagé dans l’association « Du sport et plus » pour les enfants hospitalisés, Paulo pourrait quitter le circuit pro à la fin de l’année. Mais avec plein de rêves en tête, notamment celui de transmettre aux plus jeunes sa passion et sa gagne.


ALSACIEN Déjà au niveau international ou espoirs du tennis alsacien, qui sont les meilleurs joueurs de notre région ? Biographies.

PIERRE-HUGUES HERBERT

P2H, l’espoir du tennis français Après avoir commencé à s’illustrer en double dès 2014 avec son compatriote Nicolas Mahut, le Strasbourgeois Pierre-Hugues Herbert, 26 ans, flirte avec le Top 50 des meilleurs joueurs mondiaux. Pierre-Hugues Herbert est pour ainsi dire né une raquette à la main, bercé par son père et sa mère, tous deux entraîneurs de tennis. Sensible et travailleur, Pierre-Hugues a un tempérament de winner qui l’a hissé au niveau professionnel dès 2010. En junior, il s’est illustré en remportant Wimbledon en double et en atteignant les demi-finales de l’US Open. Il termine son parcours junior à la 9e place mondiale. Dès son arrivée sur le circuit pro, il atteint les quarts de finale du Future Lille de France et se fait déjà remarquer. Mais c’est en double qu’il décroche le plus de titres. « J’aime partager avec les autres, c’est ce qui fait que j’adore le double ou le jeu en équipe », confie le joueur. Avec son partenaire Nicolas Mahut, ils enchaînent les victoires, notamment l’US Open 2015, Wimbledon 2016. Malheureusement, ils échouent aux JO de Rio, mais sans entacher leur gagne.

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L’incroyable duo arrive 1er et 2e mondial en double. P2H comme on le surnomme dans le milieu compte bien gagner un 3e titre du Grand Chelem en 2017 avec son acolyte tout en continuant sa lancée en simple. En début d’année, il a atteint son meilleur classement, arrivant à la 68e place. Son défi ? Intégrer le Top 50 cette année pour se faire une place sur le long terme dans le Top 20.


Photos : Tennisfoto.com — Jimmie48 Tennis Photography — Documents remis Texte : Barbara Romero

Le grand espoir féminin

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À 17 ans, Sandra Bozinovic est le grand espoir du tennis féminin alsacien. Figure du pôle espoir de la Ligue d’Alsace, elle compte bien accéder au niveau pro après avoir décroché son Bac ES. Un revers très efficace, une belle force de frappe et une détermination à toute épreuve. Mais encore un gros travail à faire sur sa vitesse et son explosivité. Après une année délicate, Sandra Bozinovic a repris les entraînements intensifs — quatre heures par jour tout de même — à la Ligue d’Alsace de tennis. Objectif : entrer dans le Top 50 des joueuses mondiales, son Bac ES en poche.

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SANDRA BOZINOVIC

Originaire de Saint-Louis, la jeune femme a commencé à voyager pour le tennis dès l’âge de 13 ans. Il y a deux ans, elle atteint le top 100 junior

ITS, est sélectionnée dans l’équipe de France par équipe des moins de 16 ans et s’incline en huitième de finale au Championnat d’Europe en individuel. À Clermont-Ferrand, elle décroche aussi son premier titre international. Mais l’an dernier, avec l’épreuve de français du Bac, elle lève un peu le pied et se consacre davantage au circuit pro qu’au junior. Actuellement moins 15 et 1242e joueuse WTA, Sandra se donne un an pour arriver au plus haut niveau. Sa première participation aux IS l’an dernier l’a encore davantage convaincue qu’elle voulait devenir pro. « Quand tu côtoies les meilleures joueuses mondiales tu te dis qu’il faut travailler toujours plus ! » Pour cette nouvelle édition des IS, elle espère passer le premier tour des qualifications. Et être une nouvelle fois sélectionnée au Championnat d’Europe en individuel.


MARGOT DECKER Le retour

Autre espoir du tennis féminin, Margot Decker a dû s’arrêter un an pour cause de blessure. Elle s’apprête à rejoindre les États-Unis pour atteindre les sommets.

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C’est en regardant les matchs à la télé avec sa grand-mère que Margot a eu envie d’essayer le tennis à l’âge de six ans. Prise de passion pour le sport, elle quitte le cocon familial à douze ans pour rejoindre l’Académie de tennis de Montbéliard. Une fois le Bac en poche, elle rentre en Alsace mais s’entraîne outre-Rhin, faute d’une structure adaptée dans le Haut-Rhin. Et Margot atteint son meilleur niveau : il y a deux ans, elle devient 50e joueuse française et 800e au classement mondial.

Elle joue aussi pour la première fois aux IS sans parvenir à passer le premier tour. « C’était un moment génial ! C’était dingue de participer à un vrai tournoi professionnel. Cela donne vraiment envie d’aller plus loin », confie-t-elle. Mais elle est stoppée net dans son élan par une vilaine blessure à la main qui l’empêche de jouer pendant un an. En début d’année, la jeune femme de 20 ans originaire de Blodelsheim a retrouvé le chemin du circuit. Descendue à moins 15, elle compte bien retrouver son meilleur niveau et un classement dans le Top 100. En juillet, direction une université du Kansas où elle a décroché une bourse pour trois ans avec une équipe de tennis de haut vol… Et se donner ainsi les moyens d’atteindre le firmament.


Photos : Tennisfoto.com — Documents remis Texte : Barbara Romero OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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LOU-ANNE GUERBERT La jeune pousse Huitième des joueuses françaises nées en 2002 et classée zéro, Lou-Anne Guerbert représente un bel espoir pour la Fédération française de tennis.

Originaire de Metz, Lou-Anne Guerbert n’a pas hésité à quitter ses parents pour suivre son coach en Alsace, au TC du Kochersberg. Le vendredi, elle s’entraîne en prime avec le Pôle espoir de la Ligue d’Alsace. Du haut de ses quatorze ans, la jeune fille fait preuve sur le terrain d’une hargne et d’une volonté à toute épreuve. « Elle est fraîche, combative, elle n’a pas peur de s’entraîner. Même si elle a des lacunes techniques, la Fédération l’a mise en parcours associé car elle croit en ses capacités », commente Stéphane Heyd, conseiller technique régional à la Ligue d’Alsace.

Son plus beau coup ? Battre la numéro 1 Française, Guilia Morlet au TIM Essonne à Paris l’an dernier. Mais une blessure l’a contrainte de s’arrêter pendant deux mois. « Je reviens doucement mais c’est encourageant », confie la jeune fille de retour de Côte d’Ivoire où elle est arrivée en demi-finale à l’ITS Junior d’Abidjan. Dans le viseur, les championnats régionaux fin mai, dont elle fait figure de favorite, en espérant atteindre les championnats de France. Niveau classement, Lou-Anne compte au minimum passer moins 2 ou moins 4 cette année et rejoindre l’équipe de France. Avec ses 21 heures d’entraînement par semaine, elle se donne en tout cas les moyens d’y arriver.


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LES CHAUFFEURS DES IS

‘‘Sharapova était morte de rire…’’

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Texte : Alain Ancian

Photos : Documents remis

Les chauffeurs des joueuses et officiels du tournoi sont tous bénévoles et passionnés et ils ne se lassent pas de vivre certains moments privilégiés au plus près des joueuses. Rencontre avec Frédéric Voegel, leur coordinateur… Ce jeune fonctionnaire de la DREAL (l’ex-DDE) travaille toute l’année dans la maîtrise d’ouvrage routière et devient le coordinateur bénévole des IS durant la semaine du tournoi. Chauffeur depuis onze ans, à l’époque encore sous la responsabilité de la Ligue d’Alsace de Tennis qui organisait les IS, Frédéric Voegel vient de succéder à l’ex-responsable des chauffeurs et c’est lui qui, à compter de cette année, va donc organiser ce service essentiel pour l’image de marque du tournoi.

LE PLAISIR AVANT TOUT « Notre job consiste à rendre service aux joueuses et à leurs accompagnateurs pendant toute la semaine strasbourgeoise », raconte-t-il. « Nous sommes 24 chauffeurs, tous bénévoles (le plus ancien est là depuis… 27 ans – NDLR). La grande majorité sont de jeunes retraités. Nous sommes cinq à être en activité et nous prenons sur nos congés pour réaliser notre mission. Je crois bien que le plaisir est notre toute première motivation, on est à fond dans cette notion de service aux joueuses, à leurs accompagnateurs, à la WTA ou à la direction du tournoi. De tous les bénévoles du site, c’est sans doute nous qui avons une des plus grandes amplitudes horaires, de 7 h le matin à 22 ou 23 h. Nous savons tous l’importance de notre fonction, nous sommes très bien briefés dans ce sens… »

‘‘Alors il y a des pleurs de déception en cas de défaite. Ou quelquefois, de l’exubérance quand la victoire est là. Parfois, on ne dit pas un mot, c’est le silence total.’’


DES ANECDOTES À PROFUSION Évidemment, ce sont les chauffeurs du tournoi qui sont parmi les plus proches des joueuses. Dans l’intimité des habitacles des véhicules officiels, un rapport un peu particulier s’instaure assez vite. « Cette proximité crée des liens, c’est certain » dit Frédéric. « Quand tu accueilles Marion Bartoli à l’aéroport de Mulhouse et que tu la conduis jusqu’à Strasbourg, les confidences sont au rendez-vous. Les après-matchs sont des moments très délicats, quelquefois. On est une transition entre le court et l’hôtel. Alors il y a des pleurs de déception en cas de défaite. Ou quelquefois, de l’exubérance quand la victoire est là. Parfois, on ne dit pas un mot, c’est le silence total. La plus extraordinaire des anecdotes que j’ai vécues date de 2010. C’est le jour de la finale, et un chauffeur est chargé de convoyer Sharapova du Sofitel de Strasbourg jusqu’à Hautepierre. Il met son sac dans le coffre

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‘‘Quand tu accueilles Marion Bartoli à l’aéroport de Mulhouse pour la conduire à Strasbourg, les confidences sont au rendez-vous’’


Photos : Documents remis Texte : Alain Ancian OR NORME — HORS SÉRIE Terriennes

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Au-dessus / Frédéric Voegel avec Martina Hingis

et au moment où il le claque, la clé du véhicule lui échappe et tombe direct dans l’égout du parking. On est à deux heures de la finale et une des meilleures joueuses du monde est bloquée sur le parking de l’hôtel ! Branle-bas de combat bien sûr : le chauffeur appelle le PC pour avoir une autre voiture. Il se trouve que je suis dans le secteur alors je fonce pour rejoindre le Sofitel et quand j’arrive, je découvre une scène tout à fait inattendue : le chauffeur et le coach de la joueuse

à quatre pattes en train d’essayer de récupérer la clé à travers la grille de l’égout et, à quelques mètres d’eux, Maria Sharapova, morte de rire, assise sur le bitume en train de les photographier avec son téléphone portable. On était tous en train de craindre son stress éventuel et elle avait pris ça avec un humour très décalé ! Ce chauffeur est toujours parmi nous, je ne vous dirai pas son nom par correction mais chaque année, il se fait chambrer grave avec ça… »


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LES JOUEUSES DU TOP 50 MONDIAL

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Le 9 mai, à la date de bouclage de notre magazine, 12 joueuses du Top 50 de la WTA avaient confirmé leur participation aux IS. Les voici, avec leur classement et leur éventuel nombre de titre(s) WTA.

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CAROLINE GARCIA | France Classement WTA : 25 Nombre de titres : 4


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MONICA PUIG | Porto-RIco Classement WTA : 41

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Nombre de titres : 1


NAOMI OSAKA | Japon Classement WTA : 48

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CHRISTINA MCHALE | USA Classement WTA : 45 Nombre de titres : 1

DARIA GAVRILOVA | Australie Classement WTA : 27

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Nombre de titres : 1

CAROLINE WOZNIACKI | Danemark Classement WTA : 11 Nombre de titres : 25


SHELBY ROGERS | USA Classement WTA : 49

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MIRJANA LUCIC-BARONI | Croatie Classement WTA : 21

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Nombre de titres : 3

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SHUAN PENG | Chine Classement WTA : 40 Nombre de titres : 2


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CARLA SUAREZ-NAVARRO | Espagne

Classement WTA : 50

Classement WTA : 23

ROBERTA VINCI | Italie Classement WTA : 35 Nombre de titres : 10


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