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Jean-Patrick Benigni
ÉDITORIAL « Une idée simple, mais fausse, l’emportera toujours dans l’opinion sur une idée juste et complexe »
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Alexis de Tocqueville
L
e printemps est là. Les élections battent leur plein. On pouvait s’attendre à ce que la santé soit un enjeu majeur pour les deux finalistes putatifs, que nous soyons submergés d’idées. Que nenni ! L’un propose une croissance des dépenses de santé limitée à 2,5 % par an. L’autre, trois mesures : • l’assistance médicalisée à la fin de vie, • l’accès aux soins pour tous les Français, • et enfin la fin de la tarification appliquée aux hôpitaux.
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■ Les cahiers
Deuxième TrimesTre 2012
Nous sommes dans une campagne où les idées sur la santé se font rares. Les idées françaises d’équilibre entre la créativité et l’efficacité auraient dû avoir la force de s’exprimer : la France a des créateurs, des philosophes, des ingénieurs, des entrepreneurs, des salariés de talent ouverts à des idées nouvelles. Jean-Paul II nous disait : « N’ayez pas peur ». Dans un autre registre, Stéphane Hessel nous dit « Indignez-vous ». De fait, ils nous demandent la même chose : croyons en l’avenir. Le monde connaît
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une profonde mutation. Il peut être celui du bien-être partagé si on accepte le changement. Le vieillissement de nos populations n’a pas été abordé durant cette période d’expression des idées. Les dispositifs médicaux sont pourtant au cœur de cet enjeu de santé publique dans une période où l’on se rend compte des « limites » du médicament. Dans le domaine des dispositifs médicaux, les autorités de tutelle ne jouent pas pleinement leur rôle de conseil et ne mesurent pas la « force » d’un produit français vendu à l’international. Elles ne font pas confiance aux industriels qui d’ailleurs se méfient d’elles. Ceux-ci ne pensent pas que la recherche de produits novateurs et leur développement soient des investissements incontournables. Ils sont tentés de protéger leur pré carré craignant que les importations à bas prix ne soient à nos portes (ce qui n’est pas faux !). Les patients méritent d’être pris en charge par des pharmaciensorthopédistes, des orthopédistes-orthésistes ou des orthoprothésistes bien formés, informés et à leur écoute ?
L’essence même du système de santé publique impose de replacer le patient et ses pathologies au centre des préoccupations. Nous vous proposons quelques idées justes : • et si la recherche en matière de dispositifs médicaux externes se référait à des directives claires édictées par les autorités de tutelle, • et si on remboursait « au juste prix » les dispositifs médicaux ayant prouvé leur efficacité clinique, • et si les délivreurs et les prescripteurs avaient une meilleure connaissance des pathologies concernées, • et si on partait tous ensemble à la conquête des puissances émergeantes, les fameuses BRICS. Et si, et si … Évitons les « il n’y a qu’à, il faut qu’on ». Le changement ne se fera pas sans douleur. Mais il se fera... C’est pourquoi, il est temps de réfléchir aux idées justes et complexes. ■
Jean-Patrick Benigni Rédacteur en chef
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