Oxfam Magazine N°7, le magazine d'Oxfam Belgique

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LES CACAOCULTEURS VEULENT UNE PART DU GÂTEAU Voilà 20 ans que les géants du chocolat parsèment leurs rapports de durabilité de promesses d’augmenter les revenus des cacaoculteur.trice.s. Des vœux restés pieux quand on sait que l’industrie se taille toujours la part du lion des plus de 100 milliards de dollars qu’elle génère chaque année. En Côte d’Ivoire, le projet Bite to Fight d’Oxfam est sur le point de réaliser une petite révolution et de prouver que le chocolat peut réellement être durable. Sur les terres du premier producteur mondial de cacao, plus de la moitié des 600 000 cacaoculteur.trice.s que compte officiellement la Côte d’Ivoire vit sous le seuil de pauvreté, avec moins de 34 euros par mois. Pourtant, il y a 20 ans, les 6 industriels du chocolat qui contrôlent 95% du marché s’étaient engagés à rendre le secteur durable. Plus de déforestation. Fini le travail des enfants. Et ils réitéraient sans relâche la vague promesse de « faire prospérer les communautés » qui produisent l’or brun.

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Colette Serulou Kalou fait partie des 200 femmes membres des 13 associations d’épargnes et de crédit (AVEC) de la région de Daloa, soutenues par Oxfam.

Si les multinationales ont remporté le pari de la communication, la réalité demeure, elle, quasiment inchangée. « On est face à un paradoxe », observe Bart Van Besien, chargé de plaidoyer pour la filière cacao chez Oxfam Belgique. « Les multinationales dépensent des millions pour leurs projets de durabilité et font des milliards de bénéfices sur le dos des producteurs qu’elles paient au prix le plus bas qu’elles peuvent obtenir ». L’évidence s’impose d’elle-même : payer un prix d’achat plus élevé


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