La Caraibéenne d'Equipements N°9 - Octobre 2010

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CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-1364

10 €

la Caraïbéenne

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d’équipements

Octobre-Novembre 2010 - N°9

BTP - Transport - Manutention - Outillage

l’Actualité du BTP en Martinique

Le Logement Social La situation actuelle en Martinique Les problématiques & solutions ■

■ Les

réels enjeux ■ La politique du Conseil Général ■

Les problématiques du transport de passagers

L’offre - La défiscalisation Les marchés publics l’avis des professionnels…


DU 19 JUILLET AU 31 OCTOBRE 2010 Outillages & équipements pour les professionnels

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Découvrez tout l’univers de l’équipement et de l’outillage pour les professionnels dans notre showroom de 350 m2 : outillage, nettoyage, soudage, cabines de peinture, groupes électrogènes, compresseurs, climatisation, diagnostic, outillage pour pneumatiques, lubrification, échelles et échafaudages, consommables, équipements pour la personne, levage, électroportatif...

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10, lot Acajou - Californie - 97232 Le Lamentin - Tél. : 0596 42 71 33 Ouvert du lundi au vendredi de 7 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 15 à 16 h 30.


d’équipements la Caraïbéenne

La Caraïbéenne d’Equipements Propriété de PIMEDIAS SARL 34 rue Schœlcher 97232 Le Lamentin RCS Fort de France 483 314 928

Directeur de la Publication: P. PIED

Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes: Mike Irasque, L.H, P.P Antilla, Médias Invest, M. Maudet. Régie Guadeloupe-Guyane Médias Invest : 0696 24 76 70

Maquette et Régie Publicitaire Antilles: PIMEDIAS SARL Port.: 0696 73 26 26 Tél.: 0596 75 54 31 Fax: 0596 75 58 46 Mail: pimedias@wanadoo.fr Impression : PRIM - Guadeloupe

CPPAP :0110T89242

INPI : 08/3548042 ISSN N° : 1962-1364

d’équipements la Caraïbéenne

N°2 Mars 2008 -

10 €

- Offres d’emplois

Transport de Granulats

CPPAP : 0110T89

242 - ISSN

: 1962-9036

Outillage Manutention -

BTP inique BTP en Mart l’Actualité du - Transport -

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:

Où va-t-on ?

l’Actualité du BTP en Martinique

Des avancées…?

…et puisque les secteurs du BTP ce sont aussi et surtout des hommes et des entreprises, vous ■ Le logement Social et la Transport de passa- retrouverez les rubriques d’actualités et de présentations de produits et d’entreprises innogers en Martinique. En ce qui concerne le Logement Social, force est vantes. de constater que nous sommes bien loin des 1000 logements par an nécessaires à loger la Il est à saluer aussi l’initiative de la CNATP et de population demanderesse. Car selon certaines M3 Antilles qui co-organisent le premier Challenge des meilleurs opérateurs TP de l’île. sources il en manquerait près de 12 000 ! Mais est-ce bien 1000 logements qu’il faudrait ? C’est le samedi 20 novembre à Sainte-Luçe (voir Comment les opérateurs et l’État voient les en page 4). choses ? Le logement social : une porte de sortie pour le Nous profitons aussi pour vous informer que PIMEDIAS est dorénavant présent dans le secteur BTP ? Vous en saurez plus en lisant les nombreuses Agricole avec la parution ce mois-ci du numéro 1 du bimestriel “Martinique Agricole”. interviews réalisées. Dans ce numéro deux dossier principaux :

■ Pour le Transport de passagers, beaucoup d’interrogations des professionnels du transport subsistent…pour preuve le mouvement social de ce mois-ci. La politique de défiscalisation actuelle est-elle adaptée ? Les autocars et autobus sont-ils aux normes ? Les délais de paiement des municipalités sont-ils assez rapides…autant de points apportés à ce sujet brûlant.

…Bonne lecture

Philippe PIED Port.: 0696 73 26 26

Bulletin d’abonnement

Abonnez-vous et offrez un abonnement à vos meilleurs clients ou collaborateurs Les entreprises BTP du et la qualité

DOSSIER

ENERGI

E

llant tous « C’est en travai nous ensemble que arriverons à sortir édu piège énerg tique… » : s Edouard Games Directeur du SMEM

OUI, je souhaite souscrire à …… abonnements de “La Caraïbéenne dʼEquipements”. Valable pour 6 numéros (1 an).

Entreprise :……………………………… Nom et prénom : …………………………………………… Adresse : ………………………………………………………………..Code Postal :………………….

Ville :…………………………:Téléphone :…………………… Email: …………………………………

Nombre d’abonnements : ……… x 60 euros - Ci joint un chèque de : ………euros à l’ordre de PIMEDIAS sarl. Date : ………………………

Signature :

Bulletin à nous retourner par courrier, accompagné des noms et adresses des différentes personnes à qui vous souhaitez offrir un abonnement.(sur feuille libre) PIMEDIAS SARL - 7, rue Paul Gauguin - Petit Manoir - 97232 Le Lamentin - Martinique. La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 3 - Oct./Nov. 2010


GANEZ UN BILLET D’AVION

GAGNEZ

un billet d’avion aller-retour Martinique-Guadeloupe, pour une personne*

Pour ce faire, répondez aux questions suivantes :

1/ Quel est cet engin (marque, type, modèle)? 2/ À quel usage était-il destiné ? 3/ Où se trouve t’il actuellement ?

Envoyez vos réponses par e-mail à l’adresse : philippepied@wanadoo.fr

* jusqu’au 30 décembre 2010 Dans la limite des places disponibles sur le réseau Air Caraïbes

CONCOURS DU MEILLEUR OPÉRATEUR D’ENGINS TP

LA CNATP, EN PARTENARIAT AVEC M3 Antilles, organise un challenge des meilleurs opérateurs d’engins TP de la Martinique. Ce challenge aura lieu le samedi 20 Novembre 2010 à Sainte Luce, et réunira les plus fins conducteurs de l’île. Ce sera pour le vainqueur un moment de gloire et une excellente publicité pour la société qui l’emploie.

Organisé sur la journée, vous trouverez sur place des jeux pour enfants, une animation musicale, une restauration en plein air mais surtout vous assisterez en direct aux performances de la crème de la profession.

L’inscription est gratuite, mais obligatoire pour pouvoir participer. Elle est par ailleurs limitée à 2 chauffeurs par entreprise (CACES obligatoire). Nous prévoyons : un tracto, une minipelle, une pelle sur chenilles, et un chargeur télescopique. Merci d’en parler autour de vous, dès que vous discutez avec un client. S’il est intéressé, il est important que vous preniez immédiatement les informations. Nous comptons sur vous pour que cette journée soit un succès …et que ce challenge devienne un classique annuel. Merci d’avance de votre implication et soutien ! Pour tous renseignements complémentaires contactez : Mr Pierre-Eric Gaillard au : 0696 91 09 11 La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 4 - Oct./Nov. 2010


d’équipements la Caraïbéenne

l’Actualité du BTP en Martinique

Coopération Régionale

6 Conférence des Présidents des régions de Guadeloupe, Martinique et Guyane 8 Les obstacles au développement commercial dans la Caraïbe. 9 Déceler les marchés porteurs dans la Caraïbe. 9 La politique de la France vers les pays de l'OECS. 10 Guadeloupe : Quand la coopération régionale devient un outil au développement. 11 Martinique : "La Martinique doit être considérée comme un acteur régional à part entière".

Commerce International

Numéro 9 - Octobre/Novembre 2010

26.3ème Symposium Amérique du Nord

De gauche à droite : Gael de Maisonneuve, Consul General de France à Miami, Pierre Vimont, Ambassadeur de France aux Etats-Unis, Jeb Bush, ancien Gouverneur de Floride, et Jean-Michel Caffin, President de la section CCE Floride-Caraibes

À Miami les 6 et 7 mai 2010, le 3ème Symposium Amérique du Nord organisé par le comité Amérique du Nord des CCE réunissant les 11 sections du Canada, des EtatsUnis et du Mexique. Avec 410 participants dont 100 PME au titre du « Tremplin Amérique du Nord » (dont 17 dans le secteur vins & spiritueux), cette troisième édition qui s’est tenue en présence d’Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat en charge du Commerce extérieur, a connu un succès exceptionnel qui en a fait le plus grand rassemblement à l’étranger de chefs d’entreprises français et donc la rencontre majeure des acteurs économiques français en Amérique du Nord. Nous y étions pour vous.

"Le marché nord-américain offre des opportunités pour les sociétés des DOM" Anne-Marie Idrac

14 Interview de Anne-Marie IDRAC, la Secrétaire d'Etat chargée du commerce extérieur. 16 OSEO : "Le prêt pour l'export pourrait être une incitation", rencontre avec Michel Falou, Directeur Régional Outre-Mer. 18 UBIFRANCE : Rencontre avec Alain Cousin Président. "Nous croyons beaucoup à la filière énergies renouvelables". 20 AFD Guadeloupe : Philippe Bauduin directeur : "Les entreprises des DFA doivent se fédérer pour créer leur grand marché domestique". 21 AFD Martinique : Eric Bordes directeur. "Les outils pour l'investissement à l'international existent". 25 Exemple de coopération Internationale : SaintPierre et Miquelon, tête de pont en Europe : le projet "B3M" se concrétise.

- Interview de Paul Bensabat, Président du Comité Amérique du Nord des Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) et président de la section Nord Est des Etats Unis, la plus large en dehors de France. C'est aussi l'organisateur du Symposium de Miami en mai dernier. - Interview du Vice-Président du Comité Amérique du Nord du Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur Français (CCEF), et Président de la section Floride Caraïbes, Jean-Michel Caffin.

Énergies Renouvelables

35 Les obstacles au développement commercial dans la Caraïbe. 36 Martinique - Politique Energétique : des choix difficiles.. 38 Guadeloupe - Le seul territoire Français qui regroupe les 5 sources d’ENR 39 L’exemple de Ténésol 40 Guyane - EDF accompagne les porteurs de projet

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 5 - Oct./Nov. 2010


Actualité… GRETA BTP

Validation des acquis et de l’expérience dans les secteurs du BTP. ■

LE GRETA BTP, est aussi VOTRE Partenaire VAE

Depuis la loi de modernisation sociale n°2002-73 du 17 janvier 2002, la Validation des Acquis et de l’Expérience (VAE) est devenue un droit inscrit dans le code du travail. Elle constitue un moyen novateur pour l’acquisition d’une qualification par la reconnaissance des compétences et des connaissances acquises dans un cadre professionnel et extraprofessionnel. En étant au service de la qualification des individus, de la sécurisation de leurs parcours et de la compétitivité des Entreprises, la VAE offre de réelles perspectives de promotion et de cohésion sociale.

A ce titre, le GRETA DU BTP considère le dispositif VAE comme une nécessité dans le cadre de sa mission d’information et d’accueil d’une part, et comme un axe de développement de son offre de formation vis-à-vis des entreprises de l’autre. Il se positionne donc fortement en faveur d’une politique efficace de proximité de la VAE. Or, force est de constater que la part des candidats issus du secteur du BTP s’inscrivant dans une démarche de VAE reste encore marginale.

Plusieurs éléments d’explication :

- Peu de salariés ont manifesté au départ un réel intérêt pour la VAE, estimant que cette dernière venait concurrencer le processus interne de promotion existant - L’existence d’un certain « blocage » de ce public par rapport à l’écrit - Le manque de lisibilité par rapport à la multiplicité de lieux et d’interlocuteurs

Le GRETA BTP souhaite renverser cette tendance, car ce public, plus que tout autre, nécessite un soin particulier en matière d’information, d’accueil et d’accompagnement. C’est la raison pour laquelle son offre de prestation s’articule autour :

1/ L’étude personnalisée : aide au choix du diplôme en rapport avec l’expérience professionnelle et en cohérence avec le projet professionnel et personnel 2/ L’entretien individuel : aide, identification et sélection des informations les plus pertinentes en rapport avec les exigences du diplôme visé 3/ La méthodologie : aide et sélection des informations pour appuyer la demande de validation selon une méthode rigoureuse 4/ La préparation à l’entretien avec le jury Elaboration le cas échéant d’un plan de formation.

TRANSFORMEZ VOTRE EXPÉRIENCE EN DIPLÔME : CONTACTEZ LE GRETA BTP : Francine Bacoul - Conseillère en Formation Continue ou Sylvie Gamess - Directrice Technique - Téléphone : 0596.57.08.70 - Fax 0596.51.92.00 – Mail : greta.btp.972@orange.fr La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 6 - Oct./Nov. 2010


Immeuble du Port - Avenue Maurice Bishop - Fort de France


Actualité…

Sablières de Fond Canonville

Une formation éco-conduite contre le dérèglement climatique ■

La carrière de Sablières de Fond Canonville, première entreprise martiniquaise certifiée ISO 14001 en mars 2006 et première carrière avoir établit son bilan carbone en 2008, a formé huit de ses conducteurs d’engin à l’éco-conduite. C’était lundi 27 et mardi 28 septembre sur son site de Saint Pierre. Le but est de réduire sa consommation d’énergie et par la même de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Cette action est a été réalisée grâce à la collaboration d’Antilles Formation Contrôle qui a fait appel pour cette premieère édition à un formateur de métropole. Les conducteurs d’engins à pneus utilisés sur la carrière (chargeuses et dumper), ont appris les techniques de conduite économique à la fois en salle et sur le terrain. Au terme de cette formation, chacun d’entre eux s’est vu délivré un « permis vert » ! Aux Sablières de Fond Canonville

LISTE ET PRÉSENTATION DES PARTENAIRES

Sablières de Fonds Canonville, SFC SFC est une carrière spécialisée depuis trente ans dans la production de granulats de construction qui emploie trente salariés. Elle commercialise ses produits en Martinique et également à travers toute la Caraibes. Certifiée selon la norme internationale de management environnemental ISO 14001, elle s’est engagée depuis

quelques années dans une éimarche d’amélioration continue. Sa philosophie d’action est d’associer les hommes et les femmes qui travaillent pour SFC à partager ses exigences et constituer ses forces vives.

Antilles Formation Contrôle, AFC SFC travaille depuis des années avec Yann KUS. Ce dernier a

crée il y a un peu plus d’un an AFC. Cette entreprise propose plusieurs formations techniques (habilitation électrique, CACES, etc) et assure le controle périodique des engins de chantier et matériel de levage.

Formation ECO-conduite - Une présentation de la formation et une observation sur le terrain de chaque chauffeur avec la conduite du Dumper sur la piste jusqu’à l’extraction, - Alternance - Une partie en salle pour sensibiliser aux enjeux et faire connaitre les techniques de conduite économique avec un film pédagogique, - Une partie terrain, formation personnalisée de chaque chauffeur adaptée à son engin et à sa tâche - Mesure de performance de chaque chauffeur et définition d’un objectif de consommation dans le temps, - Validation de la formation par la délivrance d’un « permis vert » ADEME

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 8 - Oct./Nov. 2010


Un nouveau procédé de forage : LE FORAGE DIRIGÉ La Société des Travaux Spéciaux (STS), fait partie du paysage économique du BTP en Martinique depuis 1993. Son dirigeant depuis 3 ans, Patrick Molinard, toujours à la recherche de produits innovants pour ses clients…continu à investir… Depuis septembre 2009, grâce à sa persévérance, il propose aux entreprises martiniquaises un tout nouveau procédé : Le forage dirigé (voir en bas de page). Les activités de STS sont nombreuses, en voici quelques unes… ■ La restructuration d'ouvrages ■ Les travaux acrobatiques ■ Le renforcement parasismique ■ Les travaux sous-marins ■ Le forage dirigé ■ Le fonc ̧ age Forage ■ L’injection Application de résines ■ L’étanchéité Béton Projeté ■…

Références : ■ Traversé chaussé en forage dirigé pour EDF dans le cadre mise en sécurité de la HTA ; ■ Renforcement parasismique séminaire collège ; ■ Étanchéité des toitures de morne cabrie en membranes PVC ; ■ Réabilitation des réservoirs d’eau potable pour le SCCNO ■ SCCNA ; ■ SME ; - Réalisation micro pieux pour bat R+3 les embruns aux diamant ; - Réalisation parois cloué pour sécurisation Trénelle pour la SEMAFF...

STS Z.I. Cocotte n°2 97224 DUCOS

Tél. : 0596 56 44 14 Fax : 0596 56 44 24

sts martinique@orange.fr


Entreprises…

ESCADOM : Franchisé “Échelle Europpéenne” en Martinique

Parce que votre sécurité et celle de vos employés est primordiale… ■

Nous avons rencontré Monsieur Louis Depaz, gérant de l’entreprise ESCADOM franchisé «Echelle Européenne» en Martinique depuis 2007. Avec un catalogue de plus de 2000 références spécifiques au monde du « travail en hauteur », Escadom est un acteur incontournable dans ce secteur pour le professionnel. C’est de plus la seule entreprise regroupant en un lieu tout ce type de matériel.

Quel est le concept de votre entrprise ? Le concept de « l’Echelle Européenne », et donc de Escadom, repose sur l’idée de proposer en un lieu, tous les produits permettant de monter, de travailler, de circuler, et de stationner à une certaine hauteur, et cela en toute sécurité. Quels sont vos gammes de produits pour cela ? Nous proposons à nos clients différents produits décomposés comme suit : - Echelles-escabeaux-plateformes - Echafaudages fixes et roulants - Sécurité : EPI, harnais, lignes de vie, ancrages anti-chutes, filets de protection, garde-corps de sécurité, protection de chantier - Elévation, monte matériaux, nacelles, lifts

“De par notre spécialisation et notre professionnalisme, nous sommes en mesure de répondre au mieux aux exigences de ces clients, par des produits de qualité, un choix et des conseils avisés.”

- Fabrications spéciales, échelles à crinoline, passerelles - Escaliers : bois, métallique, inox, verre, traditionnel, design, contemporain, modulaire, hélicoïdal, droit, ¼ tournant.

Soucieuse de répondre parfaitement à vos besoins, notre entreprise met à votre disposition des équipes au fait des différents produits, règles

de sécurité et normes en application. Parce que votre sécurité et celle de vos employés est primordiale, Escadom vous propose des produits de qualité respectant les standards européens de sécurité.

Qui sont vos clients ? Notre marché étant lié à la rénovation, à l’amélioration de l’habitat, au bricolage, à la mise en sécurité des bâtiments industriels et publics, et à la sécurité de tous les travaux en hauteur, nous avons une clientèle très diversifiée. Elle est composée principalement de : particuliers, d’administrations, de PME-PMI, d’entreprises de BTP et de second œuvre, et de corps de métier comme l’industrie, la logistique, les services, ou encore l’agriculture.

De par notre spécialisation et notre professionnalisme, nous sommes en mesure de répondre au mieux aux exigences de ces clients, par des produits de qualité, un choix et des conseils avisés.

Existent-il des normes spécifiques pour le travail en hauteur ? Il existe en effet toute une série de règles quant au matériel utilisé pour le travail en hauteur. Sans rentrer dans trop de détails, il faut savoir que : Tout travailleur amené à exercer son activité sur une échelle, un échafaudage, ou en hauteur sur un chantier, doit, à partir de 90 cm, avoir une formation de « Travail en hauteur »,

Le matériel utilisé doit aussi être aux normes draconniènes européennes Tout montage d’échaffaudage doit l’être par un spécialiste disposant de la formation nécessaire, Il faut sans cesse vérifier l’état de son matériel de chantier ou de sécurité, par des spécialistes possédant les formations spécifiques.

Les produits que nous commercialisons présentent toutes les garanties de solidité, de fiabilité et de facilité de mise en œuvre requises par la législation européenne.

Qu’en est-il en Martinique en matière de sécurité et de respect de cette réglementation ? Nous constatons de plus en plus une prise de conscience de la part des chefs d’entreprises, des artisans et des particuliers en matière de sécurité. Cependant d’énormes progrès restent à faire…nous sommes là pour les informer et les conseiller dans ce domaine.

Il y a-t’il des aides spécifiques de l’État par exemple, pour le professionnel souhaitant acquérir ce type de matériels ? Oui, vous pouvez bénéficier d’aides de la Caisse Générale de Sécurité Sociale, et de la défiscalisation pour les professionnels. Nous proposons en outre à nos clients des solutions adaptées de financement avec la collaboration de nos partenaires financiers.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 10 - Oct./Nov. 2010


Une gamme complète : Nacelles Élévatrices

- Nacelles ciseaux électriques ou thermiques de 6 à 34 m

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Entreprises…

Energie Solaire : Interview de M. Cyril Ibanez, Directeur Technique de Solévert.

Professionnels : vos bâtiments solaires pour 1 € ! ■

Le photovoltaïque est un secteur en plein développement, les panneaux et les installations proposés par les fabricants sont en constante évolution. Solévert propose aux professionnels de construire leur bâtiment solaire pour 1€ seulement. Comment ? Les explications de Cyril Ibanez, Directeur Technique de Solévert.

Vous venez de lancer une nouvelle offre photovoltaïque dans les DOM. Pouvez-vous nous expliquer en quoi elle consiste et comment elle a vu le jour ? Solépark-Solébat est un concept d’ombrières de parking et de bâtiments industriels intégrant une centrale photovoltaïque en toiture. Il faut savoir que ce concept est en pleine explosion en Europe, notamment en Espagne. En tant qu’expert de l’installation de centrales photovoltaïques dans les DOM, c’est tout naturellement que nous avons souhaité nous positionner sur ce secteur. Cela fait donc des mois que nous travaillons avec nos partenaires, parmi les meilleurs fournisseurs sur le marché européen, pour adapter ce concept d’ombrières de parking à nos régions ultramarines. Un parcours semé d’embûches car la difficulté consistait, entre autres, à trouver des solutions techniques pour répondre aux normes domiennes en matière de construction, des normes beaucoup plus exigeantes dans nos régions ultramarines en raison des risques cycloniques et sismiques. L’arrêté du 15 février dernier nous a amené à repenser notre offre produit – cet arrêté peut entraîner la déconnexion du réseau des centrales photovoltaïques supérieures à 100 KVA si le cumul de la production d’énergie excède 30% de la consommation. Nous proposons ainsi aux exploitants de construire sur leur terrain, à nos frais et garanties, un bâtiment solaire dont la puissance en toiture n’excède pas 100 KVA. Ces solutions clés en

mains ne nécessitent de leur part aucune démarche administrative ni aucun apport financier, la construction étant financée par la vente de l’électricité produite à EDF. Les professionnels utilisent l’installation à leur convenance pendant 20 ans, moyennant le paiement d’un loyer mensuel pour les bâtiments les plus élaborés, et en deviennent propriétaires au terme de cette période pour 1€. La solution Solépark et Solébat permet ainsi aux exploitants de conserver leur trésorerie et n’affecte pas leur capacité de financement. L’offre compte trois gammes de produits destinés aux professionnels des DOM : des solutions adaptées aux véhicules légers, aux poids lourds et la déclinaison close de certains Solépark.

Mis à part l’avantage financier, quel est l’intérêt pour un professionnel d’installer un produit Solépark ou Solébat sur son terrain et qui peut en bénéficier ? Toute personne propriétaire de son terrain et désireuse de protéger ses véhicules ou son matériel des intempéries et du soleil est concernée par les produits Solépark et Solébat. Il y a plusieurs avantages pour le professionnel. Tout d’abord, une telle installation peut lui permettre d’optimiser un espace perdu, et donc d’accroître son espace de stockage. Ensuite, Solépark et Solébat peuvent protéger le matériel des intempéries. L’installation est simple et rapide, et l’aspect extérieur de la structure est esthétique. De hauteur raisonnable, elle s’insère parfaitement dans le paysage. Enfin, l’installation d’un tel produit solaire sur son terrain place l’exploitant dans une démarche écocitoyenne, il devient producteur d’énergie verte ; un sujet non négligeable aujourd’hui et de plus en plus sensible. L’entreprise pourra alors faire parler d’elle, mettant en avant le

fait qu’elle participe au développement des énergies durables et contribuant ainsi à l’accession à l’autosuffisance énergétique des outremer, dans le respect des préconisations d’EDF en la matière.

Quelles sont les différentes phases de construction ? Le calendrier pour l’installation d’une opération Solépark ou Solébat peut s’étaler de 6 à 8 mois, selon les spécificités du terrain, à compter de la signature du protocole d’accord. L’ensemble de ces étapes est pris en charge par Solévert. Le bénéficiaire n’a aucune démarche à entreprendre. La première étape est consacrée à l’étude de faisabilité. Si cette dernière s’avère positive, la demande de permis de construire est déposée. Après acceptation du permis, il faut compter environ 2 mois pour la construction du bâtiment en tant que tel. L’installation des panneaux photovoltaïques intervient en dernier lieu, avant le contrôle de conformité par Solévert.

Quelles sont les prochaines étapes et quand pourrons-nous découvrir les premiers Solépark en Martinique ? Les Solépark ont été lancés en mai dernier et rencontrent un vif succès : nous en sommes à une centaine de contrats signés sur les 200 bâtiments disponibles et l’offre devrait s’interrompre d’ici septembre. La première installation va très bientôt voir le jour sur le parking des immeubles SERA et EXODOM, dans la zone de Manhity au Lamentin. Un excellent moyen pour les professionnels intéressés de venir se rendre compte sur place. Sinon on peut voir sur notre site Internet www.solepark.com quelques schémas et prototypes d’installations.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 12 - Oct./Nov. 2010



Actualité…

Les données informatiques sont des éléments cruciaux pour une entreprise : c'est le lien entre vous, votre travail et vos clients. Perdre des données peut être dramatique, c'est pourquoi nous vous donnons la possibilité de sécuriser et de restaurer rapidement vos données critiques. ■ La sauvegarde de données informatiques : “isBackup”

Un outil incontournable pour ne jamais être dans l’embarras… Catastrophes naturelles, vol, incendie, vandalisme ou simplement crash informatique... Personne n'est à l'abri. Les solutions les plus couramment utilisées que constituent les disques durs de sauvegarde, posés à côté ou dans le même local que l'ordinateur, la clé USB, les sauvegardes sur CD ou DVD, ne sont pas fiables ou trop contraignantes et sujettes aux mêmes risques que votre installation. La solution idéale reste la sauvegarde externalisée régulière de vos données sensibles, dite « Backup ». Nous avons rencontré Philippe de Verteuil, ingénieur confirmé et Directeur Général d’Informatique Services, société basée en Martinique et spécialisée dans la sauvegarde externalisée de données informatique. Son produit phare : «isBackup». Il répond à nos questions.

Comment vous est venue l’idée de proposer cette solution ? Nous avons été confrontés dans notre activité de services informatiques à la détresse d’entrepreneurs ayant perdu tout ou partie de leurs données sensibles. Il ne savait plus quoi faire. Les prévisions de ventes, bilans, comptabilité et paie, listes de prospects et clients, documents personnels... toutes ces données indispensables avaient disparues.

est un véritable coffre-fort virtuel. En effet, cette solution permet de mettre à l’abri les données sensibles via Internet, sur deux serveurs, situés dans deux salles distinctes hautement sécurisées.

Comment cela fonctionne ? Après avoir ouvert un compte pour le client et installé notre logiciel sur ses postes de travail, cela quel que soit le système utilisé (Mac, Linux, Win-

La proximité est un de nos atouts majeurs car nous pouvons assister le client rapidement. En effet, lors d’un vol, d’un incendie, ou d’une catastrophe naturelle, le matériel informatique est en général assuré et remboursé. Ce n’est pas le cas des données qui regroupent des milliers d’heures de travail et de classement… Pour répondre aux besoins de nos clients, nous avons créé isBackup : un service exclusif de sauvegarde externalisée confidentielle, fiable, sécurisée et simple d’utilisation.

À qui est destiné isBackup et en quoi consiste cette solution ? Destinée aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, isBackup

dows...), nous paramétrons le service conformément à ses besoins (type de données, fréquence de sauvegarde, historique…). Afin de garantir la sécurité absolue de ses données, le client définit sa propre clé de cryptage dont il est le seul détenteur. Cette clé permet de crypter les données à la source, avant qu’elles ne soient envoyées sur nos serveurs. En cas de perte partielle ou totale de ses données, que doit faire le client pour les récupérer ? A partir d’un navigateur Internet, le client s’identifie sur son compte avec

sa clé de cryptage et a ainsi accès à ses données, où qu’il se trouve et à tout moment. Un système d’index permet de visualiser l’arborescence et l’historique de ses données. La proximité est un de nos atouts majeurs car nous pouvons assister le client rapidement. De plus, pour les gros volumes, nous proposons aux clients de leur restituer leurs données sur support pour éviter un téléchargement trop long.

Et côté prix... ? Avant de souscrire à isBackup, le client peut essayer cette solution gratuitement et sans engagement pendant un mois. Cette période de test lui permet de se familiariser à la simplicité d’utilisation du service, et nous permet de mieux cerner ses besoins. Après cette période il est en mesure de prendre un abonnement, qu’il peut arrêter à sa convenance. Le prix est vraiment raisonnable comparé à celui des disques durs externes, qui ne bénéficient pas du tout du même degré de sécurisation. Cette tarification n’est fonction, ni du nombre de transactions réalisées, ni du nombre de postes sur lesquels le logiciel est installé. Il dépend simplement du nombre de Gigaoctet à stocker. Contact : 0596 666 998

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 14 - Oct./Nov. 2010



Entreprises…

ECOFIP : Le financement en défiscalisation de vos engins.

“…un acteur de référence en matière de défiscalisation industrielle ” ■

ECOFIP est spécialisée dans la mise en place de financements de projets dans les DOM - COM, entrant dans le champ d’application de l’article 199 undecies du CGI (texte intégral disponible sur www.ecofip.com). Fondée par Thibaud Assier de Pompignan, spécialiste du financement Outre-Mer depuis plus de 18 ans, ECOFIP dispose d’une implantation forte en Outre-Mer via ses 6 agences implantées localement. Rencontre avec William Prenant le responsable en martinique du secteur transport de passagers...

“mettre à la disposition de chacun ses compétences propres pour une réelle synergie et un meilleur délai de financement…”

Quel est votre parcours professionnel ? Je suis diplômé Sup de co Montpellier en 2002, spécialisation création d’entreprise. Puis j’ai passé ma validation d’étude en 2003 en Martinique. En 2008 j’intègre ECOFIP et dès les premières semaines je me suis occupé secteur du transport de voyageurs ;

Comment se porte le marché du bus à la Martinique ? Le marché du transport notamment celui du transport de personnes a été bouleversé par 2 changements fondamentaux sur le secteur : 1. Les nouvelles normes qui ne cessent d’être de plus en plus contraignantes (nombre de places, ceintures puis à venir TPMR) 2. La nécessité depuis 2010 d’agrément fiscal du dossier d’investissement par la DGI

Ces évolutions s’inscrivent dans une vision à long terme d’un marché mieux organisé, plus viable économiquement pour les transporteurs mais également pour l’intérêt majeur des voyageurs ; Elles impliquent de nombreux bouleversements, mais malgré les épreuves supplémentaires engendrées ces changements peuvent jouer en faveur des transporteurs si tout le monde joue le jeu ; Au niveau qualitatif le but est de four-

nir des véhicules plus surs intégrant dans la vie sociale de manière complète les personnes à mobilité réduite ; Au niveau quantitatif le but est de garantir la rentabilité des entreprises de transports en évitant les dumpings qui apparaissent depuis quelques temps et de soutenir une politique de création d’emploi ;

En quoi consiste votre travail au sein d’ECOFIP, et quels outils sont mis à la disposition des chefs d’entreprises afin d’investir dans leur outil de travail ? Je me charge de préparer nos clients à ces évolutions en collaboration avec l’ensemble des fournisseurs de l’ile. Le but est d’apprendre ensemble (banque, fournisseur, transporteur et cabinet de défiscalisation) à anticiper car il est impératif désormais d’avoir une vision à moyen et à long termes pour perdurer.

J’accompagne les transporteurs dans leurs montages de dossiers et leurs recherches de financement ; je bénéficie des 18 ans d’expérience en défiscalisation des dirigeants d’ECOFIP qui nous donnent toutes les compétences pour monter des dossiers d’agrément ; accompagner, conseiller et appuyer les transporteurs.

Plus le dossier est monté en amont plus les acteurs du dossier seront à l’aise : le transporteur pour choisir ses véhicules, négocier ses prix, gérer

ses investissements et ses ressources humaines, le fournisseur pour gérer ses stocks et ses commandes, et ECOFIP pour trouver le meilleur financement et constituer un dossier complet à remettre à la DGI. Les acteurs financés pour sécuriser leur dossier et l’étudier de manière approfondie : un transporteur peut être ponctuellement en difficultés pour des raisons indépendantes de sa volonté ; une avarie ponctuelle ne signifie pas forcément une mauvaise santé de l’entreprise et c’est ce que je peux être amené à démontrer auprès des banques ;

Désormais les délais sont la priorité de notre secteur ; il faut une prise de conscience des collectivités concernant les échéances de chacun afin que le nouveau « process » se mette en route sur des fondations solides ; Nous sommes à l’aube de bouleversements qui peuvent, si ils sont bien gérer être positifs ;

Néanmoins je le répète l’anticipation est la clé du succès ; Bien se préparer et compter sur les compétences de chacun pour être les plus efficaces possibles ; Transporteurs, fournisseurs, ECOFIP, donneur d’ordre de marchés et transporteurs doivent avancer ensemble en mettant à la disposition de chacun ses compétences propres pour une réelle synergie.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 16 - Oct./Nov. 2010



HISTOIRE…

Le Groupe Le Villain Martinique (GLM) :

Un Groupe détenu par 100% de capitaux locaux ■

Vous connaissez bien le Groupe Le Villain, Maisons Delta et Maisons Karesol, lʼun des premiers constructeurs de maisons individuelles et de Charpentes bois de Martinique. Mais savez-vous comment tout a commencé ? Michel Airola, lʼactuel PDG du Groupe nous raconte…

En 1980 suite au cyclone DAVID ,Mr Yvon Le Villain s’installe en Guadeloupe et crée la société « CHARPINDUS » qui réalise des charpentes « industrielles » en bois (Fermettes américaines). C’est à cette époque que Michel Airola, jeune ingénieur de l’Ecole Supérieure du Bois rejoint l’entreprise en Guadeloupe en même temps que Yvon Toussaint compagnon charpentier et couvreur. La nouveauté de l’entreprise à cette époque est d’être capable de proposer des solutions techniques de charpentes et de couvertures conformes à la réglementation en matière surtout de résistance aux vents cycloniques. Les premiers gros chantiers en matière de construction de charpentes leur furent attribués par la S.I.G de Guadeloupe (Société d’HLM). C’était le lotissement « 22 Antillaises », suivi de près par celui nommé « 77 Logecos » ;deux chantiers situés aux Abymes et réalisés en 1981 et 1982. En 1983, l’entreprise répond à des appels d’offres de charpente /Couverture en Martinique pour le compte des sociétés d’HLM. Une série d’opérations furent ainsi réalisées : au Lamentin 450 logements à place d’Armes (SMHLM), 100 logements au Diamant et 35 au Vauclin (SMHLM), 270 logements à case Pilote (OZANAM). La première usine de fabrication fut créée à Ducos en même temps que la nouvelle usine en Guadeloupe à JARRY. En 1984 LE VILLAIN se lance dans la construction de maisons Individuelles en créant les Maisons Kazéco en Guadeloupe puis en Martinique les Maisons Delta (1985) . En 1988 Yvon Le Villain rachète la société « Bourbon Bois »située sur l’île de la Réunion, société qui est spécialisée dans la réalisation de logements sociaux en accession à la propriété (LES Diffus et LES Groupés). En 1990 après les ravages occasionnés par le cyclone Hugo en Guadeloupe, à la demande de l’Etat les besoins en logement social grimpent en flèche. Le Villain « Guadeloupe » va réaliser 600 logements par an en 1992 et 1993. En 1995 c’est la création de Maisons Karesol en Martinique , dont le but est de

proposer une gamme de maisons à ossature Bois. En 1996 le Préfet de la Martinique, Michel Cadot, ouvre le secteur du logement aidé (LES diffus et Améliorations à l’habitat aux opérateurs privés, suite au déficit du PACT. La conséquence pour Le Villain Martinique est d’atteindre rapidement une production de 140 LES Diffus par an et de 120 dossiers d’Amélioration à l’Habitat par an. En 2000, pour compléter ses activités, l’entreprise se lance dans la réalisation de petites opérations de promotions de maisons en secteur groupés sur la base de financements de type « PTZ » avec comme premières opérations 7 villas à Case-Pilote, 18 villas à pointe Courchet au François, 16 villas à Ducos, 11 villas à Sainte Luce … Aujourd’hui, 30 ans après sa création, le petit charpentier est devenue un des leaders en Martinique et en Guadeloupe et à la Réunion en matière de construction de maisons individuelles à ossature Bois, de Logements sociaux, aussi bien en secteur diffus qu’en opérations Groupées tout en gardant précieusement son savoir faire de charpentier. Cette entreprise a été rachetée en mai 2009 par les salariés de l’entreprise et GLM est maintenant donc détenu par 100 % de parts locales.

Et l’avenir ? …notre grand projet : SURVIVRE Pour résumer cette réussite, Michel Airola s’explique ainsi : « Nous avons été les premiers à faire de la charpente industrielle aux Antilles, car cela correspondait, et correspond toujours à une demande des sociétés d’HLM, de fournir un mode constructif validé par des notes de calcul et des dossiers techniques précis qui permette de résister aux contraintes cycloniques et sismiques des zones tropicales. Aujourd’hui, il n’y a pas une seule de nos constructions aussi bien en bois qu’en béton, qui ne fasse pas l’objet d’un dossier technique et d’une vérification technique spécifique. Nous avons été les premiers à avoir obtenu le label CE pour la fabrication de charpentes industrielles et de structures

de maisons à ossature bois, aujourd’hui obligatoire pour tout producteur de charpentes. Nous sommes également certifiés CTBCI (Label délivré par le Centre Technique du Bois et qui valide et contrôle tout le processus de fabrications des charpentes et des ossatures (Qualité du bois/qualité des connecteurs/qualité de la mise en œuvre /stockage des produits finis) Depuis le 1 mai 2010 de nouvelles normes sont applicables dans les DOM…les RTAA-DOM…règles sur le thermique, l’acoustique, l’aération des construction de maisons individuelles mais aussi des bâtiments. Des nouvelles contraintes pour nous mais aussi des nouveaux challenges à relever pour rester compétitifs. Et ce n’est pas fini…l’application des « Eurocodes 5 » qui concerne le calcul des structures en bois est prévu pour 2010…nous y sommes. L’application des « Eurocodes 8 » qui concernent le calcul sismique de toutes les structures aussi bien en bois qu’en béton….heureusement le bois devrait tirer son épingle du jeu.

Et lorsqu’on lui demande son grand projet, il répond avec sarcasme : “ … SURVIVRE “, puis de poursuivre : “ Il est difficile dans la période actuelle d’avoir des ambitions de développement. La promotion privée connait un coup d’arrêt depuis les modifications sur les lois de défiscalisation pénalisant le secteur de la charpente et celui de la promotion. Le logement social est en crise depuis trois ans et nous comptons beaucoup sur le plan de relance initié par la Région dont les effets devraient se faire sentir nous l’espérons dés la fin 2010. Pour survivre il faut s’accrocher à ses fondamentaux : nous vendons du sérieux, de la durée, de l’expérience, des garantis décennales, de prix convenu au délai convenu, de bonnes fins etc...le respect des normes et des réglementation font partis de ces fondamentaux.”

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 18 - Oct./Nov. 2010



Investissement ■

Le Conseil Général de la Martinique…le BTP, la construction de collèges, l’assainissement…

Construire, Equiper, Moderniser... un engagement en faveur des communes, des entreprises et de l’emploi Une réelle dynamique d’audace et d’innovation :

Les grands projets et réalisations

Au cours des vingt dernières années, l’action du Conseil Général s’est inscrite dans une dynamique d’innovation tournée vers le développement durable : en intégrant, bien sûr, la nécessité de l’innovation technologique et en mettant, plus généralement, l’audace (mais aussi l’anticipation et la créativité) au service des impératifs de compétitivité, de sécurité des populations, de prévention sanitaire, de promotion d’une société de la solidarité et de l’égalité des chances ; en veillant, pour ce faire, à ce que l’administration départementale réponde toujours davantage aux exigences de la modernité et d’une véritable culture de la performance.

Vous trouverez dans les pages qui suivent quelques uns des principaux investissements dans les secteurs du BTP, de l’éducation avec la construction ou le confortement d’établissements, du Transport de passagers et de marchandises réalisés par le Conseil Général.

Sur les 20 dernières années, le Conseil Général a mobilisé près de 2 Milliards d’€ pour la réalisation d’équipements départementaux et communaux.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 20 - Oct./Nov. 2010


Développer les infrastructures… Réouverture de la RD1 aux Portes d’Enfer

L’opération menée au quartier Portes d’Enfer à Fonds-Saint-Denis depuis mars 2007 afin de rétablir la circulation sur cette portion de la Route Départementale n° 1, a vu son aboutissement fin 2009. Sur ce chantier sensible, paris et prouesses techniques se sont succédés pour la mise en sécurité optimale de ce site exceptionnel. Seul accès à Fonds Saint Denis par l’Ouest, il est en effet soumis à des risques naturels importants tels que des glissements, des risques de coulée boueuse, le risque de ruine du Pont Arche, ainsi que le risque d’érosion du talus aval de la RD1. Avec la mise hors d’eau de la tête de coulée boueuse, l’enrochement de la rivière du Carbet, le confortement de la RD et la réalisation d’un pont au droit de la ravine Arche, les conditions sont désormais réunies pour assurer confort et sécurité aux usagers. Particulièrement innovant, cet ouvrage mixte métal/béton mis aux normes parasismiques a une portée d’environ 55 m. Sa charpente est constituée de deux poutres métalliques principales

de 2m20 de haut. Coût des travaux : plus de 7,5 millions d’euros TTC intégralement supportés par le Conseil Général. Achèvement des travaux du port de Case-Pilote

Entrepris en septembre 2007 les travaux relatifs à la création d’un terre plein ainsi qu’à l’aménagement d’un quai se sont achevés en 2009. Ces réalisations permettent désormais l’accostage de navires pour le transport de passagers, l’amarrage et la desserte d’embarcations. Coût de l’opération : 4 M€ TTC intégralement supportés par le Conseil Général.

Poursuite des travaux du port de Grand-Rivière

Les travaux d’aménagement du port de Grand-Rivière se poursuivent pour la réalisation du nouveau port à triple vocation (port de pêche, transport maritime de personnes dans le cadre du transport interurbain et touristique, accostage occasionnel pour les secours et évacuations en cas d’urgence). Un plan d’eau plus calme permettra notamment de sécuriser les manœuvres dans le port ainsi que la mise à l’eau des embarcations.

Site internet dédié à cette opération : www.leportdegrandriviere.cg972.fr

Coût prévisionnel de l’opération : 29 M € TTC intégralement supportés par le Conseil Général. Réalisation du giratoire de l’hôpital Mangot Vulcin

Dans le cadre du développement du secteur s’étendant de Mangot Vulcin à Grand Case au Lamentin, de nombreuses opérations en cours ou projetées (hôpital, caserne de pompiers, fourrière, gare routière…) induiront une augmentation du trafic sur la RD3. Afin d’y faire face, le Conseil Général a programmé la modernisation et le dimensionnement de ce tronçon. L’opération englobe la mise en place de giratoires pour le raccordement des voies tertiaires, la prise en compte de voies de Transport Collectif en Site Propre ainsi que celle de dessertes piétonnes et cyclables. Elle a débuté fin juin 2009 avec la réalisation dans un premier temps du giratoire de l’hôpital. Les travaux se sont achevés fin septembre. Coût de l’opération : 1,74 M€ HT

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 20 - Oct./Nov. 2010


Investissement

Réhabiliter, Conforter, Sécurisé... …les collèges et lycées, le réseaux routier, l’assainissement & l’eau…

COLLÈGES

Compte tenu des contraintes budgétaires extrêmement fortes, le budget réservé aux travaux dans les collèges en 2009 a été d’environ 12 millions d’euros. La priorité a donc été de permettre aux établissements de fonctionner dans des conditions correctes, en toute sécurité.

Interventions les plus importantes en 2009 : - réhabilitation de Cassien Sainte-Claire (1,2M€) - poursuite de la réhabilitation de Rivière Salée - divers travaux à Dillon I notamment à la cuisine et à la SEGPA (0,45M€) - fin des travaux d’aménagement du sous sol du bâtiment B de Rivière-Pilote - lancement de divers travaux de sécurité 1,3 M€ - Divers travaux aux collèges Lagrosillière et Saldès respectivement (0,7M€) et (3 M€) A côté de ces opérations dites lourdes, des modulaires ont été installés dans les collèges pour environ 545 000 euros.

Tr a n s p o r t S c o l a i r e 22 743 élèves subventionnés par le Conseil Général.Plus de 10 millions d’euros pour le transport terrestre. 118.000 euros pour le transport maritime. Prise en charge totale des élèves handicapés. En 2007-2008 près de 200 élèves handicapés ont été transportéspour un montant de 772.000 euros.

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Réseaux routier départemental

D’importants travaux de mise en sécurité ont fait suite aux dégâts considérables engendrés par les fortes précipitations survenues début mai 2009 (RD15 quartier Bezaudin, RD3bis au Gros-Morne, RD26 quartier la Tracée…) RD15 quartier Bezaudin - travaux du11 mai au26 juin Coût de l’opération : 192 000 € TTC RD3bis quartier Petite Lézarde au Gros-Morne - travaux du 1er juillet au 17 juillet (réouverture en demi-chaussée: rétablissement complet le 7 août) Coût de l’opération : 210 000 € TTC Transport scolaire : 22 743 élèves subventionnés par le Conseil Général.

Plus de 10 millions d’euros pour le transport terrestre. 118.000 euros pour le transport maritime. Prise en charge totale des élèves handicapés. En 20072008 près de 200 élèves handicapés ont été transportés pour un montant de 772.000 euros.

RÉSEAUX D’EAU POTABLE

Autres conséquences des abondantes précipitations en mai : une casse importante sur le réseau d’eau de l’Unité de Production d’Eau Potable de la Capot au Lorrain. Zoom sur le déroulement de l’opération Dans la nuit du 6 au 7 mai, un très important glissement de terrain a en effet provoqué la rupture de la canalisation 800 mm située quartier Séguineau au Lorrain, privant d’eau potable les habitants du Nord atlantique et du Sud de

l’île. Les interventions concernant les terrassements préalables de mise en sécurité de la zone de glissement ont immédiatement été réalisées sur le site. Douze tonnes de canalisations en polyéthylène d’un diamètre de 200 mm et d’une longueur de près d’un kilomètre commandés à une usine spécialisée d’Aubagne puis livrés par avion cargo spécial ont été ensuite acheminés sur le site par cinq camions. Les travaux de construction mis en œuvre dès réception des canalisations de remplacement, les conduites ont pu être assemblées, soudées et raccordées en 48 heures de travail continu malgré de très intenses intempéries. Après vérification, désinfection et purge, l’eau de l’usine de Vivé a rempli la canalisation pour recharger les réseaux de distribution et permettre ainsi les opérations réalimentation en eau potable des abonnés des sociétés fermières du SCNA (la SMDS) et du SICSM (la SME). Cette réactivité qui a permis la redistribution de l’eau potable en un temps record de 12 jours, témoigne de la volonté du Conseil Général d’assurer au mieux son rôle de service public auprès de la population.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 23 - Oct./Nov. 2010


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Le Logement Social en Martinique

Le logement social :

porte de sortie du BTP ?

Force est de constater que nous sommes bien loin des 1000 logements par an nécessaires à loger la population demanderesse. Selon certaines sources il en manquerait près de 12 000 ! Des questions se posent alors : ■ Est-ce

bien 1000 logements qu’il faudrait par an?

■ Comment ■ Le

les Opérateurs et l’État voient les choses ?

logement social : une porte de sortie pour le BTP ?

Vous en saurez plus en lisant les nombreuses interviews réalisées.


Dossier : Le Logement Social

Introduction et synthèse extraites du rapport de l’IEDOM (Fév.2010)

La politique de l’habitat, qui s’inscrit plus largement dans le cadre de politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire, se heurte dans les économies ultramarines à des contraintes spécifiques. ■

En guise de résumé de la situation actuelle, nous avons jugé bon de publié quelques extraits du rapport de l’IEDOM (L’habitat dans les outre-mer français : progrès, enjeux, disparités. Rapport complet disponible sur le site de l’IEDOM). Lisez dans les pages suivantes les avis et interviews d’acteurs importants en la matière…

L

es départements et les collectivités ultramarines connaissent depuis plusieurs années une crise du logement qui s’illustre à la fois par un déficit en logements, particulièrement dans le parc social, mais également par la persistance de logements insalubres

en dépit d’une amélioration récente. Le logement social, produit accessible aux revenus relativement modestes, représente un enjeu d’intégration d’autant plus important que sa production a fortement chuté dans plusieurs géographies depuis le début de la décennie 2000 alors que sa demande n’a cessé de s’accroître. La politique de l’habitat, qui s’inscrit plus largement dans le cadre de politiques d’urbanisme et d’aménagement du territoire, se heurte dans les économies ultramarines à des contraintes spécifiques. Ces contraintes sont d’abord liées à la topologie de ces territoires : la disponibilité foncière est limitée du fait du caractère insulaire et géologique et un certain nombre de conditions climatiques et topographies ont des répercussions sur les modes de construction des logements (risque sismique et cyclones aux Antilles).

En outre, le retard en matière de développement des réseaux primaires et secondaires (Eaux, assainissement, électricité, voirie, routes.) limite l’efficacité des opérations de construction de logements et participe au renchérissement des coûts d’aménagement. Enfin, le caractère oligopolistique, voire monopoliste, des circuits d’approvisionnement en matières premières et la petite taille du secteur du BTP participent au renchérissement des coûts de construction.

Encore plus que dans les régions de l’hexagone, le logement constitue un secteur-clé dans ces économies puisqu’il alimente, aux côtés des travaux publics, le secteur du BTP dont le poids est relativement plus important en termes d’emplois et de valeur ajoutée dans les économies ultramarines. L’intervention des pouvoirs publics pour encourager la production de logements et l’accessibilité des populations ultramarines à des logements modernes a évolué au cours du temps. Mais certaines mesures n’ont pas toujours produit les effets escomptés, à l’instar des dispositifs d’incitations fiscales qui malgré leur impact positif sur l’investissement en logement, ont provoqué un certain nombre d’effets pervers domma-

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geables en particulier à la production de logements sociaux. Depuis la fin de l’année 2008, un retournement de la conjoncture dans le secteur de la construction est observable dans les DOM. Les effets de la crise financière et économique ont impacté, comme en métropole, le marché de l’immobilier. Toutefois, des évènements propres aux économies d’outre-mer ont accéléré ce retournement conjoncturel. Pour conclure nous pouvons dire que :

De par son importance sur le plan de l’intégration sociale et ses effets d’entraînement sur l’économie des géographies ultramarines, le logement est aujourd’hui au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Il reste un des objectifs prioritaires de la stratégie de croissance pour l’Outre-mer pour les trois prochaines années avec le développement économique et l’emploi. L’étude de l’IEDOM avait pour objectif de faire un état des lieux de la question du logement. Cet état des lieux met en évidence des progrès même si d’importantes disparités régionales subsistent. La qualité de l’habitat et les conditions de logement se sont améliorées de façon sensible au fil des années dans la plupart des géographies ultramarines sous l’effet conjugué de l’augmentation du niveau de vie des populations et des politiques publiques de logement. L’insalubrité a globalement régressé dans les DOM même si elle persiste encore de façon diffuse en 2009. Mises en œuvre de façon plus tardive qu’en France métropolitaine, les politiques de logement mettent en jeu un grand nombre d’acteurs à plusieurs niveaux et se déclinent sous la forme de plusieurs instruments d’intervention que l’étude s’est attachée à examiner. De nature interventionniste et incitative, les politiques du

logement, en influant sur le marché immobilier et la formation des loyers, ont nécessairement impacté l’accès au sol et la morphologie des marchés. Elles n’ont cependant pas toujours eu les effets escomptés. Le bilan de l’intervention publique reste difficile à dresser, tant les effets induits sont divers, complexes et difficilement quantifiables. Cette étude a permis néanmoins de poser quelques constats. Le premier concerne les coûts. Comme en métropole, la politique publique du logement coûte cher. En 2010, elle représenterait prés de deux milliards d’euros, soit 5 % du PIB des quatre DOM et de Mayotte. Ces flux financiers ont bénéficié en particulier au secteur de la construction de ces économies. Par ailleurs, en dépit de nombreuses critiques, la défiscalisation des investissements en logement a été une réponse à la crise du logement en permettant d’une part d’attirer des investisseurs, d’autre part de soutenir le secteur du BTP. Associée aux conditions favorables du crédit immobilier, elle a entraîné une forte progression de la production de logements entre 2003 et 2008 dans les départements et collectivités d’outre-mer. Mais les effets pervers de ce dispositif, déjà observés en métropole, ont été amplifiés dans ces géographies aux tailles limitées et au tissu économique plus restreint : augmentation des prix du foncier et des coûts de construction, hausse des prix des loyers et de l’immobilier et effet d’éviction au détriment des opérations de logement social. Autres éléments notables, la quasi-absence de politique foncière et l’insuffisance de politiques d’aménagement foncier n’ont pas joué en faveur d’une stabilisation des prix des terrains et ont constitué un frein indéniable à la construction de logements sociaux. En outre, la maîtrise des coûts en matière de construction ne semble pas être à l’ordre du jour avec l’établissement de normes successives qui ont contribué à renchérir les coûts de construction. Aussi, la politique de réhabilitation du parc existant reste insuffisamment développée relativement à celle en métropole, au regard des besoins importants, et constitue également un enjeu de taille à côté des besoins en construction de logements neufs. Enfin, les aides personnelles au logement ont bénéficié largement aux ménages ultramarins (plus du quart des ménages), mais, en permettant d’augmenter la solvabilité de ces derniers, ces aides ont sans doute contribué à l’augmentation des loyers. Les nouvelles mesures prises pour relancer le logement outre-mer (social et non) et le retournement favorable de la conjoncture observé depuis la fin 2008/début 2009 suite à la crise (baisse des coûts de la construction, stabilisation voire baisse des prix du foncier, des loyers...) constituent de réelles opportunités de court terme. Mais à l’instar des mesures incitatives précédentes, le risque de voir apparaître de nouveaux comportements spéculatifs à moyen terme n’est pas totalement à exclure. Quoiqu’il en soit, étant donné l’exiguïté et la topographie de ces territoires, la réussite d’une politique en faveur du logement, en particulier du logement social, reste fortement liée à l’existence d’une stratégie globale et cohérente en matière de gestion foncière et d’aménagement des territoires.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 27 - Oct./Nov. 2010


Dossier : Le Logement Social ■

Le Conseil Général de la Martinique : Une réelle dynamique d’audace et d’innovation

Le logement social et la réhabilitation de l’habitat, axes essentiels de la politique départementale tures d’eau et d’énergie du fait de l’extension du domaine de compétences.

En 2008, ce fonds a contribué à venir en aide à 1849 ménages en difficulté pour un montant de 1 406 333,65 €, et 195 familles ont bénéficié de mesures d’Accompagnement Social Lié au Logement (ASLL), de façon à favoriser l’insertion par le logement des personnes en difficulté confiées à des associations agréées (ALS et UDAF pour un montant de 317 800 €). Contribution à la revalorisation des centres anciens

Principal financeur après l’Etat de la politique du logement en Martinique, le Conseil Général par sa politique volontariste contribue de manière décisive à la réalisation de logements sociaux et à la réhabilitation de l’habitat précaire.

Un engagement de plus en plus fort du de la collectivité, pour répondre aux besoins en matière de logement et d’habitat des plus précarisés, notamment les personnes âgées et les personnes handicapées.

Cet engagement se traduit dans son organisation politique, administrative, dans son effort budgétaire et dans la répartition de ses aides financières en direction des ménages et des organismes oeuvrant dans ce domaine.

Préservation de la qualité de l’offre de logements

Le Conseil Général participe au maintien de la qualité de l’offre de logement en mobilisant des financements variés et complémentaires. Le Fonds Régional d’Aménagement Foncier Urbain (FRAFU), dispositif opérationnel indispensable pour la relance de l’offre foncière et l’aménagement urbain continuera d’accompagner les communes, les SEM et les bailleurs dans la réalisation de leurs projets.

Avec la mise en valeur du patrimoine bâti, pour mieux construire et habiter en ville au travers des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) et des Programmes d’Intérêt Général (PIG). Participation à l’amélioration du cadre de vie

Avec le développement de projets urbains à échelle humaine et par le financement d’aménagements nécessaires aux dynamiques de quartier.

Le soutien à l’accès au logement des personnes défavorisées.

Au travers du Fonds Départemental de Solidarité pour le Logement, la collectivité répond à deux priorités : *Permettre aux ménages défavorisés d’accéder à un logement décent, ou à s’y maintenir. *Aider au paiement des fac-

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 28 - Oct./Nov. 2010

Signature de la convention entre le Préfet et le président du Conseil Général pour le Plan Logement Dean


économique et sociale. Poursuite de la mise en place d’outils en faveur de la production de logements sociaux : L’Etablissement Public Foncier Local Martinique (EPFL). Cet outil, indispensable pour la Martinique, permettra d’assurer le portage foncier permettant la relance de la production de logements sociaux. Il devra être opérationnel en 2010. ■

Un engagement toujours soutenu en 2008 avec le maintien d’un effort budgétaire s’élevant à près de 13 M€€ dont 5 M€ octroyé pour le Plan Logement DEAN malgré un contexte de rigueur budgétaire.

La participation active ainsi que l’engagement des partenaires pour la mise en commun des efforts, dans un cadre ordonné au travers du Plan Départemental pour le Logement des Personnes Défavorisées 2006-2008 (PDALP), articulé autour de cinq objectifs : ■ Mieux identifier les besoins pour inciter les acteurs à produire une offre adaptée. ■ Accompagner le développement de l’offre très sociale (Logement Locatif Très Social, Logement Evolutif Social, Programmes Sociaux Thématiques, résidences sociales) et le relogement dans le cadre de la résorption de l’habitat insalubre (RHI). ■ Mobiliser durablement le locatif privé par des services aux locataires et propriétaires. ■ Compléter l’effort de maîtrise des impayés par une démarche de prévention des départs contraints et des expulsions. ■ Privilégier les partenariats. Le Conseil Général continuera à répondre aux 5 objectifs du

PDALPD 2006-2008 prorogé jusqu’en 2010 pour favoriser l’accès à un logement décent des populations démunies. De nombreuses réflexions sur des outils en direction des familles relevant du PDALPD sont en cours ■ L’élaboration de la charte d’expulsion. La prévention des expulsions est un axe prioritaire du PDALPD. ■ La mise en place d’une l’Agence Immobilière Sociale (AIS) qui constitue un outil du PDALPD pour améliorer l’accès au logement des personnes cumulant des difficultés d’insertion

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 25 - Oct./Nov. 2010

Le plan logement post DEAN

Près de 600 familles ont bénéficié d’une aide de la collectivité départementale pour améliorer ou reconstruire leur logement pour un montant de 4 366 271 €.


Dossier : Le Logement Social

Caisse des Dépôts et Consignations

« On peut estimer à 12 000 le nombre de logements sociaux à construire encore aujourd’hui. » ■

La caisse des dépôts et des consignations assure la majeure partie du financement du logement social. Plusieurs centaines de milliers d’euros de prêts sont ainsi accordés chaque année et les montants auraient tendance à augmenter depuis deux ans. Preuve que le secteur redémarre. Dominique Mourey, Directeur Territorial pour la Martinique, et Charles Baudin Chargé du développement territorial nous en disent plus.

Pouvez-vous présenter un peu la caisse des dépôts et consignations... C’est un établissement public crée en 1816 qui avait pour vocation de collecter les consignations, les retraites, et l’épargne. Ensuite il est devenu le premier financeur en matière de logement social via des prêts sur fonds issus de l’épargne. PRÊTS ACCORDÉS EN 2009 PAR LA CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS

Guadeloupe : 106 millions d’euros (pour 2300 logements) Guyane : 100 millions d’euros (pour 2000 logements) Martinique : 35 millions d’euros (pour 436 logements) Quelles sont les modalités de financement ? Cette mission est réalisée pour le compte de l’Etat et sous son contrôle. La collecte du Livret A est affectée notamment aux prêts longue durée accordés aux bailleurs sociaux. Ces prêts représentent la quasi-totalité des subventions. L’Etat intervient pour 27 à 36% et le reste du financement est assuré par la caisse des dépôts. De quelle enveloppe disposez-vous chaque année ? Notre enveloppe n’est pas limitée nous répondons à la demande. Mais en 2009 nous avons accordé 240 millions d’euros de prêts. Il y a une légère hausse par rapport à 2008 où le montant des prêts

Dominique Mourey aWgauche, Directeur Territorial pour la Martinique, et Charles Baudin Chargé du déXveloppement territorial

était de 220 millions d’euros. On espère encore une hausse pour 2010.

Le logement social est donc financé à 100% par des subventions et des prêts ? En Outre-mer oui. Par contre en métropole depuis la réforme sur le logement de 1986, les subventions ont diminué et les bailleurs doivent participer par leurs fonds propres. Cette réforme n’a pas été appliquée en Outre-mer pour ne pas mettre un frein à la construction de logement social. Il y avait un certain retard à rattraper dans ce domaine. Donc les organismes n’investissent pas de fonds propres dans notre région et le taux de subventions qu’ils perçoivent est aussi plus important. Alors qu’en métropole les subventions s’élèvent à 12% du coût de l’opération au maximum, elles peuvent aller jusqu’à 36% en Outre-mer le reste du financement étant assuré par des prêts à 3% sur 40 ans. UN REGAIN D’ACTIVITÉ DANS LE SECTEUR DU LOGEMENT SOCIAL

Pour autant il y a toujours du retard… On peut estimer à 12 000 le nombre de logements sociaux à construire encore aujourd’hui. Ce retard s’explique par les modalités de financement, la difficulté d’acquérir du foncier mais aussi par le manque de volonté politique des collectivités locales. Il manque la définition d’une véritable politique foncière. Les bailleurs sociaux ont aussi leur part de responsabilités et des capacités plus ou moins importantes pour produire du logement. Nous observons également qu’il devient plus difficile d’atteindre

l‘équilibre financier des opérations car le logement social est plus cher, c’est un logement qui a gagné en qualité et donc en coût.

La Martinique est un peu le mauvais élève de la région Antilles-Guyane ? En effet, en moyenne sur 10 ans la Martinique est le département où l’on construit le moins aux Antilles-Guyane. La moyenne s’établit à environ 200 logements sociaux par an. Néanmoins depuis 2009, il y a une relance de la volonté politique et des bailleurs sociaux pour mettre en place des programmes ambitieux. Et la défiscalisation devrait y contribuer. Elle n’est pas encore à plein régime mais les bailleurs sociaux s’y intéressent de près.

Quelles sont les raisons de ce retard par rapport à nos voisins ? La Guadeloupe et la Guyane construisent plus mais elles connaissent un tout autre contexte. Les terrains en Martinique sont beaucoup plus accidentés, et il nous faut tenir compte des Plan de Prévisions des risques. Pour répondre à ces problématique il faudra changer le mode de construction, s’orienter vers plus de verticalité. Cela dit en Martinique on pourrait construire un peu plus, et on sent qu’il y a une volonté allant dans ce sens. TOP 3 DES CONSTRUCTEURS 1. SIMAR 2. SMHLM 3. Société Ozanam

1500 logements déjà programmés par la SIMAR pour 2010

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 30 - Oct./Nov. 2010


Nous attendons aussi les premiers programmes issus de la défiscalisation du logement social. La Vefa a également aussi permis de booster le marché du logement social. LES CONTRÔLES VONT SE RENFORCER

Observez-vous des tendances dans ce secteur ? On observe le développement de résidences pour personnes âgées. Depuis longtemps le gouvernement a constaté l’inadaptation du logement

social aux personnes âgées. Aujourd’hui on se tourne plus vers des opérations spécifiques comme des résidences séniors comportant à proximité un ensemble de services.

Selon vous que va apporter l’assemblée unique au logement social? L’assemblée unique va permettre aux bailleurs d’avoir un interlocuteur unique. Et peut-être également que la mise en place de l’établissement public foncier local sera facilitée.

On a entendu chez nous les échos de scandale liés au logement social, en ce qui vous concerne vous exercez un contrôle ? Jusqu’à présent en Martinique nous avons eu affaire à des gens sérieux et nous n’avons rencontré aucun problème. Il est clair que quand les fonds sont utilisés, l’opération est censée sortir. Ceci étant dit après une période où nous avons un peu levé le pied et relâché la vigilance nous allons contrôler davantage les chantiers dans les mois à venir.

Conseil Général de la Martinique

« Notre collectivité va maintenir son effort financier » ■

Le Conseil général est le principal financeur du logement social après l'Etat. Il mobilise des financements variés et complémentaires comme le Fond Régional d'Aménagement Foncier Urbain. Ce fond sert à financer l'offre foncière et l'aménagement urbain. Par ailleurs le Conseil général garantit les prêts des bailleurs sociaux. Rencontre avec Christiane Bauras, Présidente de la commission Solidarité, Action de prévention et logement social. cours s’établit à 500 millions d’euros.

Présentez le rôle du Conseil Général en matière de logement social… Le Conseil général mobilise d’importants moyens financiers. Nos sommes conscients que la politique du logement est un facteur essentiel de l’insertion. Nous menons depuis 1987 une politique volontariste pour contribuer à l’amélioration du cadre de vie et à la mise en œuvre collective du développement économique et social à travers notre politique du logement. Par exemple le plan logement postDean mis en place par le département a permis de réhabiliter 600 logements et de construire 94 logement sociaux pour un montant total de près de 6 millions d’euros. En terme de garanties d’emprunt des bailleurs sociaux l’en-

A quelles problématiques êtesvous confrontées ? La Martinique traverse depuis le début des années 2000, une grave crise dans le domaine du logement et singulièrement du logement social. La production de logement social s’est dégradée : le nombre de logements neufs financés était de 199 en 2009 contre 1300 entre 1990 et 1999. Plusieurs facteurs expliquent cet état de fait. On peut citer la baisse des crédits LBU, la rareté et le coût du foncier aménagé. Les prix du foncier à bâtir non équipé varient entre 40 euros/m2 dans le nord de l’île à plus de 1000 euros dans le centre de Fortde-France. Nous subissons également des paramètres de financements inadaptés à nos réalités

LE SERVICE LOGEMENT SOCIAL DU CONSEIL GÉNÉRAL

Créé en 2005 ce service, avec un effectif de 28 cadres et agents, met en œuvre la politique du logement du Conseil général autour de trois bureaux et une cellule :

- Le bureau de la programmation et de la planification du logement qui assure le suivi des actions du PDALPD et du FRAFU, les politiques urbaines... - Le bureau des aides individuelles et collectives au logement qui assure l’instruction des demandes. - Le bureau du fond départemental de solidarité pour le logement - La cellule administrative et comptable qui assure la gestion des crédits alloués. - Une commission sectorielle en charge du logement (existe depuis 1992).

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 27 - Oct./Nov. 2010


Dossier : Le Logement Social

locales. Pourtant la demande est réelle. On estime qu’il y en a 12 000 en attente, liées notamment au besoin de dé-cohabitation des jeunes. Un autre type de demande et en train de croître, c’est celle des personnes âgées qui est liée au vieillissement de notre population. « Nous allons mettre en place une agence immobilière sociale »

Quelle va être votre politique dans les mois à venir en ce qui concerne le logement ? Nous allons poursuivre la mise en place de l’établissement public foncier (Cf encadré). Il est également prévu une révision du Plan départemental d’aide pour le logement des personnes défavorisées (PDALPD). Par ailleurs nous sommes en train de mettre en œuvre une agence immobilière sociale. Elle aura pour mission de prospecter le parc privé afin d’y trouver des logements pouvant accueillir des personnes défavorisées. Par ailleurs nous allons poursuivre notre partenariat avec les bailleurs sociaux en garantissant leurs prêts et nous continuerons à financer les structures œuvrant dans le domaine du logement social pour résorber la crise que traverse ce secteur. Notre collectivité va maintenir son effort financier non seulement pour améliorer la production de logement social mais surtout pour garantir au secteur BTP un volume d’activité. La Lodeom, un atout pour le logement social selon vous ? Cette question ne relève pas directement du Conseil général. Cependant Claude Lise n’a cessé d’attiré l’attention du gouvernement sur la non parution

des décrets relatifs à la défiscalisation du logement social. Néanmoins nous estimons qu’il reste important de maintenir voir d’augmenter les crédits alloués au titre de la LBU, car ils suffisent déjà à peine. Il y aussi beaucoup d’interrogations sur la défiscalisation du logement social. Nul ne peut affirmer aujourd’hui que l’activité qu’a suscitée la défiscalisation sur les programmes privés sera de même ampleur dans le domaine du logement social. UN INVESTISSEMENT QUI A MAINTENU 400 ENTREPRISES EN ACTIVITÉ

Le secteur du BTP peut il espérer dans le logement social pour redémarrer ? L’engagement volontariste du Conseil général en fait le second financeur du logement social après l’Etat. L’investissement opéré a permis notamment aux 400 entreprises artisanales dédiées à la filière amélioration de l’habitat et logement social de maintenir leur activité. Ce qui représentent le maintien ne activité de 2400 salariés. Dans le contexte de crise économique, c’est loin d’être négligeable.

Quelles seront a priori les compétences de la collectivité unique dans ce domaine ? Lors de deux congrès des élus départementaux et régionaux, les élus ont souhaité que le bloc compétence logement, élargi à l’habitat soit transféré à la future collectivité unique de Martinique. Elle aura donc en charge la définition de la politique à mener sur notre territoire dans ce domaines : adaptations des règles relatives à l’habitat et à la con-

struction (parasismique, thermique, acoustique...). La collectivité va naturellement gérer les budgets en fixant des montants, les conditions d’octroi et les modalités de versement des subventions dans ce domaine.

L’établissement Public Foncier : Enfin en 2011 ? Depuis la SEM foncière envisagée en 1992, puis jugée inadaptée, on en parle. L’EPL, fameux Etablissement public foncier. Tout le monde s’accorde à dire qu’il est essentiel, mais peu se presse à favoriser sa mise en route. D’études en délibérations, d’oppositions politiques en obstructions silencieuses le dossier serait en passe d’aboutir. CHRONOLOGIE DE L’EPF :

Entre 1992 et 2003 le Conseil général a diligenté plusieurs études relatives à la mise en place d’un outil permettant de produire, dans les meilleures conditions de temps et de coût, les terrains nécessaires à la construction de logement sociaux.

A partir de 2007, l’étude est axée sur les aspects juridiques, organisationnels et économiques. Dès le mois de novembre de la même année, le Département saisit de cette question les collectivités territoriales et les intercommunalités pour les inviter à délibérer au sujet de l’EPFL.

Entre temps, le travail continue. Mise en place d’un comité de pilotage, études, réunions de cadrage... Le 16 juillet 2009, les résultats d’études, les projets de statuts... sont transmis aux trois EPCI, à l’Etat et à la Région. En décembre 2009, le conseil régional est toujours en attente des délibérations de la Cacem, de la CAESM et des maires de la CNNM.

Au 27 avril 2010, le Carbet, Grand-Rivière, Saint-Pierre, la CACEM, la Caesm et la Région ont délibéré sur le principe de la mise en place de l’EPFL. D’autres arriveraient encore. Ces délibérations sont nécessaires pour permettre au préfet de prendre un arrêté pour la création de l’EPFL. Voir en pages 24 et 25, le bilan de la politique logement social du Conseil Général.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 32 - Oct./Nov. 2010


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Dossier : Le Logement Social

Direction Départementale de l’Équipement

« Un vent favorable au logement social » ■

En ce qui concerne le logement social la DDE intervient principalement pour le financement avec des aides à la pierre via la LBU. Elle exerce aussi un suivi et un contrôle des bailleurs sociaux et met en œuvre la loi sur le Droit Au Logement Opposable. Rencontre avec Alain Maragnès, Chef du service habitat de la DDE. UNE ABSENCE DE POLITIQUE FONCIÈRE

Que représente la Lbu en termes de chiffres ? Au titre de la Lbu 40 millions d’euros sont consommés chaque année, l’an dernier sous l’effet du plan de relance ce sont 60 millions d’euros qui ont été utilisés. Nous serons un peu dans les mêmes eaux en 2010 avec certainement autour de 50 millions d’euros.

Comment expliquer qu’on construise si peu de logement social en Martinique par rapport à notre voisin de l’île soeur ? (En 2009, En Guadeloupe il y a beaucoup plus de terrains plats et situés dans des zones déjà urbanisées. La Martinique est un territoire vallonné, escarpé où les terrains plats et aménagés sont rares... Et donc chers. La cherté des terrains met en péril l’équilibre des opérations, et constitue une barrière. Pourtant il y a des aides prévues pour la viabilisation des terrains via le Frafu Le Frafu connaît une gouvernance difficile. Il est d’ailleurs en phase de révision. L’Etat va refondre ses modalités d’interventions pour produire du foncier aménagé. Et dans un contexte où le foncier est déjà rare nous sommes également soumis à des contraintes environnementales, traduites dans le Plan de Prévention des Risques. D’autre part les paramètres de financement du logement social sont en train d’être revus. Cette réforme devrait être mise en œuvre par la prochaine mandature régionale. L’idée c’est d’élargir les possibilités de financements.

On pointe souvent du doigt l’absence de politique cohérente… En effet, l’absence de politique foncière de la part des collectivités qui en ont la compétence n’arrange pas les choses. A la base il doit y avoir une volonté politique pour porter l’action foncière et la politique d’aménagement. Il n’y a malheureusement pas de vision stratégique à moyen terme. Alors que la politique foncière devrait permettre aux élus de pouvoir capter des terrains en vue de la construction de logement social. En matière de politique de l’habitat c’est au conseil départemental de l’habitat que devrait se former une stratégie. Les communes y sont représentées. C’est un lieu où nous rendons compte de l’utilisation des budgets, et de l’avancement des réflexions.

La défiscalisation du logement privé prend fin, elle a causé beaucoup de dégâts ? La défiscalisation tout azimut a porté préjudice aux opérations de logement social. Quand un propriétaire se voit proposer un prix plus élevé par un promoteur privé, il est évident qu’il va préférer lui vendre à lui. En termes de ressources les bailleurs n‘ont que les loyers, ce n’est pas suffisant pour affronter les promoteurs privés. Mais avec la crise il y a eu un retournement de situation. Les bailleurs sociaux profitent de la déroute de certains pour capter des programmes privés en Vefa.

La défiscalisation en faveur du logement social, un bon moyen de relancer la machine selon vous ? Nous sommes dans un certain marasme économique auquel s’ajoute la sortie de la défiscalisation privée. Le logement social peut redonner un peu d’oxygène au Btp. Nous avons déjà des signes favorables de reprise. Il y a un vent favorable pour le logement social. La défiscalisation en faveur du logement social va consister à faire glisser un outil qui fonctionnait bien pour le logement privé vers le logement social. C’est une

source de financement qui va donner l’opportunité de monter des opérations plus vite, tout en diminuant le financement de l’Etat en faveur d’investisseurs qui vont bénéficier de la défiscalisation. Il n’y aura plus que la Lbu mais également un outil de déduction fiscale. Pour l’instant nous sommes dans l’expectative, il y a des montages précis à faire mais nous espérons que la défiscalisation et la Vefa va stimuler la production de logement social. DÈS LA FIN DE L’ANNÉE LES BAILLEURS SIGNERONT DES CONVENTIONS D’UTILITÉ SOCIALE

Quel contrôle exercez-vous sur les bailleurs sociaux ? Nous recevons les comptes, les délibérations. On exerce plus un suivi qu’un contrôle. Une des préoccupations c’est la convention d’utilité sociale : Il s’agit d’un contrat d’objectifs avec l’Etat et le bailleur social. Le bailleur prend des engagements sur différents points et ses performances sont évaluées régulièrement. Ces conventions seront signées dès la fin de l’année.

Quel message leur faites-vous passer ? On les invite à faire mieux. Certains le font. Nous sommes tous engagés dans cette volonté en ayant le souci d’insérer ses programmes dans la Cité : il faut qu’ils disposent de transports en commun à proximité, de réseaux, de services... Il y a aussi des communes qui sont plus ou moins favorables au logement social. Il y en a qui sont clairement en retard en la matière.

L’Etat a promis de céder du foncier au bailleurs sociaux Le potentiel représente 300 à 400 logements. Il y aura certainement des appels à projets dans les mois qui viennent.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 34 - Oct./Nov. 2010


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Dossier : Le Logement Social / Les Opérateurs… SIMAR : le plus ancien bailleur social de Martinique

« Le BTP a besoin de marcher sur ses deux pieds : la commande publique et privée. » ■

La Simar est le plus ancien bailleur social de Martinique. La société d'économie mixte créée par l'Etat et les collectivités locales souffle ses 55 bougies cette année. C'est elle qui a fait construire les premiers HLM de l'île. La Simar est à l'origine des premiers grands ensembles comme Dillon et Floréal, et il n'y a quasiment pas une commune où elle n'ait quelques logements. Après plus d'un demi siècle d'existence la SEM gère quelques 9300 logements. 800 logements sont actuellement en chantier et d'ici 2014 elle prévoit d'avoir achevé la construction de 2000 logements au total. Nous avons rencontré son Directeur Général, Monsieur Alain MOUNOUCHY.

La Simar semble être un peu la locomotive du logement social A mon arrivée au poste de Directeur Général en septembre 2008 j'ai cherché à impulser une politique volontariste. Il faut savoir qu'en moyenne nous produisions 300 logements par an, ces trois dernières années les chiffres sont descendus à 100. Nous sommes dans une période de redémarrage. Nous apportons une forte contribution à la production de logement social en passant notamment par la reprise d'opérations de promotion privée. Nous avons d'ailleurs été les premiers à lancer un appel à projet pour reprendre les opérations privées en difficulté. Entre 2009 et 2010 nous avons sélectionné 800 logements en VEFA sur les programmes privés. Nous avons conscience des attentes et des besoins en logements des plus modestes. Pour cela nous nous impliquons dans la relance voulue par les pouvoirs publics avec comme effet une contribution certaine au maintien de l'activité. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs annoncé la mobilisation de terrains en faveur du logement social et le maintien de la LBU à son niveau actuel pendant cinq ans.

C'est toujours la crise pour le BTP, quel impact cette crise a-t'elle sur votre activité ? Non seulement nous avons conscience des besoins d'activité dans le BTP mais nous sommes également sollicités en permanence. Notre engagement a été remarqué et salué par l'ensemble des acteurs du logement et du BTP. D'ailleurs il n'y a qu'à constater en 2009 la S.I.MAR. a assuré 70 % de la programmation LBU. Nous sommes les seuls à avoir fait à la fois de la

reprise de VEFA et aussi des logements qui viennent de notre production propre. En plus de cette programmation la Simar a également fait accélérer les procédures d'appels d'offres de façon à ce que nous les sortions plus rapidement, les mises en chantier se font également plus rapidement. En 2009 la Simar à elle seule a généré 40 millions d'euros de commande pour le BTP en ce qui concerne le neuf. Bien-sûr ce sont principalement les entreprises locales qui répondent aux appels d'offres.

“Malgré la crise, les prix restent élevés”

Comment expliquez-vous que les bailleurs sociaux aient si peu construit ces dernières années ? Ces quatre dernières années la production de logement avait baissé principalement en raison des difficultés que nous avions à acheter du foncier. Les promoteurs privés représentaient une concurrence sévère, et nous n'avions pas d'opérateur foncier avec lequel traiter de façon privilégiée. La défiscalisation en soit n'est pas un mal. Elle a rempli son objectif de soutenir l'activité du BTP. Mais elle a créé des effets indésirables. Il ne faut pas nier que la forte demande du secteur privé a alimenté la spéculation foncière et fait augmenter les prix. Et aujourd'hui encore malgré la crise ces prix restent élevés. C'est pour cela que nous plaidons pour la mise en place d'un outil de maîtrise du foncier à destination du logement social. En ce qui nous concerne nous sommes soumis à un prix de revient plafond, de fait nous ne pouvons pas acheter ni produire à n'importe quel prix, c'est l'équilibre des opérations qui en dépend.

« Les entreprises sont beaucoup plus fragiles »

La défiscalisation c’est la panacée pour le logement social et le Btp ? La défiscalisation orientée vers le logement social est un outil supplémentaire pour accroître la production de logement social et en améliorer le financement. Ce sont des montages complexes auxquels nous nous intéressons et qui devraient permettre de construire un volume plus important de logements avec un effet de modération sur les loyers. Mais en ce qui concerne le BTP le logement social ne suffit pas à lui seul à remplacer l'activité de construction privée. Le secteur du BTP a besoin de marcher sur ses deux pieds : la commande publique et une activité privée significative. Quand l'un des deux fait défaut l'ensemble du secteur en pâtit car nous avons plus de mal à trouver des entreprises viables pour répondre à nos marchés. Aujourd'hui nous nous retrouvons avec des entreprises qui répondent en masse à nos marchés mais elles sont beaucoup plus fragiles.

L’entretien, la rénovation ce sont aussi de gros marchés ? Le marché de l'entretien et du maintien en l'état c'est 3 millions et demi d'euros par an d'investissement. Des chiffres qui devraient augmenter en même temps que notre parc de logements ainsi qu’avec le lancement de travaux de confortement parasismique sur les logements anciens. D'autant que nous sommes dans une phase active de rénovation avec en parallèle la production de logements qui se poursuit. LES ACTIONNAIRES DE LA SIMAR :

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 36 - Oct./Nov. 2010

Etat et AFD : 62% Collectivités locales : 38%


Un peu dʼhistoire…

A l’origine de plusieurs quartiers … Elle est également à l’origine de la création de plusieurs quartiers de ville, dont ceux de Floréal et de Dillon totalisant plus de 3 000 logements, créés au début des années 1960 pour faire face à l’exode rural des populations vers la capitale, Fort-de-France. En 1971, la S.I.MAR crée une filiale de type S.A. HLM, la Société Martiniquaise d’HLM dont elle a détenu 98,93 % du capital. La SM HLM deviendra progressivement autonome. Il existe aujourd’hui à la Martinique, quatre bailleurs sociaux (deux S.E.M : la S.I.MAR Société Immobilière de la Martinique (1955) – La S.E.M.A.F.F. Société d’économie Mixte (1988) et deux S.A. : la S.M.H.L.M. Société Martiniquaise d’HLM (1971) et OZANAM (1954).

Un souci de service de proximité Face à la dégradation sensible de la situation sociale des locataires, en 1991 et en partenariat avec la SM HLM, la SI.MAR créée l’A.L.S. – L’Association pour le Logement Social chargée d’accompagner et de favoriser l’insertion des familles dans l’habitat collectif. Depuis 1998, la S.I.MAR améliore ses rapports avec ses locataires par la mise en place de la gestion de proximité, en décentralisant son dispositif par la création de deux agences : Fort de France et Lamentin, Nord et Sud.

Ces agences sont scindées en 6 antennes : Fort-de-France : Floréal et Dillon Nord : Trinité Sud : Lamentin, Ducos et Marin.

Vecteur d’accompagnement Social Outre ses missions de construction et de gestion locative, l’accompagnement social de ses locataires, l’entretien de son patrimoine bâti vieux parfois de plus d’une quarantaine d’années et la réhabilitation de logements anciens font désormais partie de son travail quotidien. De plus, la S.I.MAR s’est engagée résolument dans deux nouvelles directions : améliorer le cadre de vie de ses résidences par le traitement paysager, l’installation d’aires de jeux et la résidentialisation, développer des projets en partenariat avec les acteurs institutionnels dans le cadre de la politique de la ville, pour revaloriser certaines zones d’habitat social. A ce titre, la S.I.MAR a reçu une mention spéciale au concours des SEM d’Or 2003 pour l’opération de requalification de la cité Four à Chaux au Lamentin.

A ce jour, la S.I.MAR représente un patrimoine de 8 000 logements locatifs. Chaque année, environ 300 logements neufs sont livrés, un millier de familles logées et plus de 30 millions d’euros d’investissements réalisés en travaux.

Ces réalisations n’auraient pas été possibles sans le concours précieux de l’Etat, des collectivités locales et bien d’autres partenaires, comme la Caisse d’Allocations Familiales et l’Agence Départementale d’Insertion.

Un enjeu majeur Aujourd’hui, l’habitat reste plus que jamais l’enjeu majeur d’un aménagement équilibré de l’île, un instrument indispensable à la promotion sociale de la population martiniquaise. L’ambition de la S.I.MAR est de poursuivre ces passionnantes missions de construction, de gestion, d’accompagnement, d’entretien, et de contribuer à construire avec tous les partenaires politiques, économiques et sociaux, le cadre de vie de la Martinique.

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Dossier : Le Logement Social / Les Opérateurs… OZANAM

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Nous avons rencontré Fabrice Eymonerie, chef des ventes Renault Trucks et Irisbus, au sein du site dédié aux professionnels de Martinique Automobiles : Renault Entreprise. Renault entreprise c’est le premier site reservé aux professionnels en matière de Véhicules Industriels, Utilitaires, Vehicules Légers (moins de 3,5 tonnes) et véhicules de transport de personnes avec les cars et autocars.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 38 - Oct./Nov. 2010


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Dossier : Le Logement Social / Les Opérateurs… SMHLM :

un acteur social incontournable ■

La SMHLM, créée le 26 Avril 1971 est l’ une des deux Société Anonyme d’HLM. Forte de son histoire, riche de ses nombreuses années d’expérience, elle continue sa belle aventure au service de l’habitat. Ses missions : répondre aux besoins de logement d’une population ciblée réglementairement et lui assurer un parcours résidentiel adapté aux circonstances de la vie. La SMHLM est une entreprise sociale pour qui se doit toutefois d’assurer son équilibre économique, gage de sa pérennité. Cette mission sociale est portée par des valeurs fortes telles que : le respect de l’individu, l’exigence professionnelle, la solidarité et la proximité. Partenaire complet et efficace des collectivités locales, la SMHLM offre une gamme de produits allant du collectif à l’individuel, du locatif à l’accession à la propriété, en milieu urbain comme en zone rurale. En plus de la gestion locative elle gère des copropriétés. On pense trop souvent que les sociétés d’HLM ne construisent qu’à destination d’une seule catégorie de personnes. La réalité est tout autre; jugez par vous même de la diversité de l’offre et des différents «produits» déjà construits et à construire : » Avant 1986 : Dans le secteur locatif : • PLR : Programme à loyer réduit • HLMo : Habitation à loyer modéré ordianaire • PRI : Programme de résorption de l’habitat insalubre • HLMa : Habitation à Loyer Modéré en Accession à la propriété Dans le très social : • LTS : Logement très social

» Après 1986 : - LLS : logements locatifs sociaux - PLI : Prêt Locatif intermédiaire Dans le très social : LLTS : Logements locatifs très sociaux LES : Logements évolutif social

» Autres produits dans le secteur locatif/ hébergement : • Etablissements d’Hébergement de Personnes Agées Dépendantes (EHPAD)

-Foyers de jeunes travailleurs - Résidences Universitaires - Foyers pour personnes handicapées - Locaux commerciaux et associatifs - Vente de logements à l’occupant et gestion de la copropriété par la SMHLM - Gendarmerie

Projets : Dans un contexte marqué par plusieurs évolutions profondes (raréfaction des terrains constructibles, vieillissement de la population…), la SMHLM a choisi d’orienter ses projets dans les directions suivantes : • Continuer la reconquête des centreville entamée depuis maintenant plus de 15 ans, de façon à proposer des logements proches de tous les services qui contribuent à redonner à ces lieux l’animation qui leur manquait. De Grand Rivière au Marin en passant par Fort de France et le Lamentin, nos réalisations, nos chantiers et nos projets sont nombreux. • La réalisation pour nos aînés de solutions de logement et d’hébergement correspondant à leurs besoins. Ceci prend la forme de deux produits qui sont les résidences séniors (appartements de type F1 et F2 en location simple dans des immeubles sécurisés et équipés d’ascenseurs) et d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) • L’effort d’amélioration de la qualité se poursuit malgré l’augmentation importante des prix de revient. Cette qualité est la garantie de la satisfaction des locataires et permet sur le long terme une gestion au meilleur coût. • La réhabilitation des logements les plus anciens et leur amélioration. • L’adaptation ponctuelle aux handicaps. Ces trois dernières orientations font partie de notre action quotidienne.

HISTORIQUE

• 1971 - Création, sur fond de crise de la construction dans le département et pour prendre le relais du principal bailleur social de l’époque (SIMAG). Son premier président est M. Kléber FOUSSE suivi de près par M. Jean SAINT-PRIX. Le directeur, M. Roger LOUIS demeurera à la tête de la structure jusqu’au mois de Janvier 2005. • 1974 - Livraison des premières constructions : Les Alizés à Trinité, les tours Germaine et Eliane à Fortde-France et le foyer pour personnes âgées Logis Saint Jean à Rivière-Salée.. • 1975 à 1985 - Le président SAINT-PRIX est remplacé en 1977 par M.r Robert VILO. Ce sont les années d’apprentissage; la SMHLM poursuit et diversifie son action tout en apportant à ses partenaires une garantie de qualité. • 1986 à 2004 - Des années décisives La dimension sociale du logement s’affirme sur le plan national. La SMHLM s’adapte et en fait sa vocation. Par un effort de construction soutenu, elle devient le premier bailleur de l’île. En 1989 M. Maurice LAOUCHEZ devient président du Conseil d’administration. La loi Besson met en œuvre le droit au logement. La SMHLM décide de créer l’ALS: Association pour le Logement Social. Elle associe la SIMAR à cette décision. Pour mieux faire face à l’évolution de la population et renforcer les liens de proximité avec les habitants, la SMHLM modifie en profondeur son organisation interne. En mai 2002 M.Fred AUGUSTIN devient Président du Conseil d’administration. • 2005 à nos jours - L’année 2005 voit le départ du directeur historique de la SMHLM: M. Roger LOUIS et la mise en place de la réforme de l’actionnariat institué par la loi dite «Borloo». Les règles de gouvernance des SA HLM sont profondément modifiées. La SMHLM est désormais dirigée par un Conseil de surveillance et un Directoire. L’actionnariat de référence est constitué du CIL Martinique, du Crédit Social et du Crédit Artisanal. Le Président du Conseil de surveillance, M. Fred AUGUSTIN, est désigné le 5 Janvier 2005.

La pénurie du foncier disponible se fait cruellement sentir et l’activité de construction est en chute libre. La reconquête des cœurs de ville est d’autant plus d’actualité qu’à Fort-de-France débute une rénovation urbaine financée par l’ANRU; les chantiers sont plus nombreux mais de très petite taille. La SMHLM affirme son expertise dans ce domaine et diversifie sa production pour répondre à la demande de populations spécifiques.

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Agricole Martinique Octobre-Novembre 2010 - N°1

Le Magazine bimestriel de l’actualité Agricole Agronomique et Agro-Alimentaire Martiniquaise. 3€

Bientôt le site internet

NOUVEAU en vente dans toutes les librairies

Paul LUU, Directeur de l’ODEADOM

“En 25 ans, ce sont près de 250 M€ d’aides nationales et plus de 2,1 Milliards d’euros de fonds communautaires qui ont été payés par l’office.”

Une réelle dynamique d’audace et d’innovations

« Une production régulière et de qualité, constitue l’un des éléments essentiel au maintien et au développement de notre agriculture»

Louis Daniel Bertome

Dossier Spécial

La Cercosporiose Noire

Réalités et Vérités…


Le Transport de Voyageurs en Martinique

Les problématiques du transport de passagers

L’avis des professionnels…

Le Conseil Général de la Martinique La DDE ■ La CFTU ■ La Compagnie Martiniquaise de Transport (CMT) ■ Espace Sud ■ ■

Le Choc des titans : Scania et Irisbus.


L’Offre Autocars / Autobus… BAMITEL

Les autobus et autocars Scania : Vivez la différence ! ■

La Caraïbéenne d’Équipements : Du nouveau chez Bamitel ? Joël Dement : Oui…du nouveau pour les transporteurs : l’ouverture début octobre du département « Autobus et Autocars ». Département qui bénéficie, comme pour les poids lourds et toutes les autres gammes de véhicules commercialisés par Bamitel, de tout le professionnalisme du service technique et de nos conseillers commerciaux, qui ont fait et qui font le succès de notre entreprise et de ses produits. Depuis plus de trois ans un grand nombre de transporteurs entretiennent et réparent leur bus et cars dans nos ateliers. Cette confiance en notre service après vente nous conforte dans la distribution de notre propre gamme de véhicules sous la marque SCANIA.

LCE : Présentez-nous ces deux véhicules…à quoi peut-on s’attendre ? J.Dement : - Le nouveau Scania Touring Il s’agit d’un nouveau concept d’autocar garanti 100% Scania, destiné plus spécifiquement au transport touristique, fabriqué sur une ligne de production dédiée à Scania chez le carrossier renommé Higer. Ses atouts ? La technologie Scania qui se retrouve partout et son design innovant qui à surpris la grande majorité des clients lors de son lancement dans d’autres pays. Gageons que ce sera identique dans notre département. C’est un Autocar remarquable par sa qualité d’assemblage, ses finitions, son aménagement intérieur soigné, et le vaste espace dédié

Bamitel, déjà leader sur le marché martiniquais du poids lourd, ouvre son département « Autobus et Autocars ». Son objectif : être la référence sur ce segment et conforter sa première place avec ses deux produits phares, les Scania «Scolaire A30» et «Touring», respectivement destinées au transport scolaire et de tourisme. Plus que jamais Scania vise la perfection pour se rapprocher davantage des attentes de ses clients. Pour ces deux véhicules, confort, fiabilité, rentabilité d’exploitation sont au rendez-vous. Joël DEMENT, Responsable de ce département chez Bamitel nous présente en avant première ces deux nouveautés.

au conducteur. Il offre de plus, à la fois une consommation optimisée de carburant et un faible coût d’exploitation avec des motorisations équipés du système Scania EGR (pas d’adbue) très apprécié par nos clients Poids lourd. Cet autocar de 12m est disponible en deux niveaux d’habillage, Confort et Premium, pour créer une ambiance détendue et agréable. Des revêtements exclusifs en cuir cousu avec piqûres contrastées sont proposés en options. La climatisation montée dans le pavillon est de série. Les baies latérales et arrière sont à double vitrage et teintées. L’équipement audiovisuel comprend des écrans LCD de 17 pouces à l’avant et au centre. La chaîne cinématique, de conception Scania, comprend un moteur Euro 5 de 400 à 480 ch ,une boîte de vitesses(Opticruise) à 12 rapports, équipé d’un système de changement de vitesses manuel entièrement automatisé ou à commande intégralement automatisé (au choix) qui a été conçu pour assurer un voyage confortable, une

conduite agréable et détendue. Le car comporte une suspension pneumatique intégrale avec, en option, des roues avant à suspension indépendante. Les freins à disques à gestion électronique avec ABS sont de série. La structure monocoque tout acier est conforme au sévère règlement européen R66-01 sur la résistance au renversement.

- Le Scolaire A30 Nouveauté dans le paysage de l’autocar en France : Scania France vient de réaliser avec son partenaire chinois, Higer, un autocar mixte, avec une vocation scolaire... Il s’agit d’un A30, doté de 63 sièges + 1 et propulsé par le très éprouvé moteur Scania 9,3 l, développant 280 ch (avec possibilité d’un 320 ch). Le moteur est associé à la toute nouvelle boîte automatisée Opticruise. Ce car de 13 m est par ailleurs doté de nombreux équipements provenant d’un fournisseur de renom. Il présente une ligne et un niveau d’équipement qui sont un gage de polyvalence.

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Le Scania Scolaire : lʼA30


DU NOUVEAU EN MARTINIQUE :

Le Scania Touring et le Scolaire A30 entrent en scène…

Scania : vivez la différence !

Conçus pour une polyvalence optimale les autobus et autocars Scania vous permettront de réduire vos couts d’exploitation.

Etudiés pour répondre aux attentes de vos passagers les plus exigeants, les véhicules Scania sont l’illustration parfaite du savoir-faire du constructeur suédois. En plus de la fiabilité et du confort des autocars et autobus Scania, vous bénéficierez de la gamme complète des prestations et d’assistance proposées par Bamitel.


L’Offre Autocars / Autobus… Iris Bus : commercialisé par Martinique Automobile, chez renault Entreprises

Le leader sur le marché du transport de personnes en Martinique ■

Nous avons rencontré Laurent Guerin, Interlocuteur spécialisé autocars/autobus de la marque Irisbus commercialisée par Martinique Automobiles sur son site de RENAULT Entreprises dédié aux professionnels. L’homme n’en est pas à ses premières armes dans ce secteur. Après plus de 17ans d’expérience sur le marché du transport urbain, il nous parle ici de ses produits.

Quel est votre avis sur ce secteur d’activité en Martinique ? Le marché de l’autocar et de l’autobus est en plein développement en particulier compte tenu des besoins de transport grandissants et de l’évolution de la règlementation en la matière (TPMR, Sécurité des véhicules, normes éthylostest) Quelle est la différence entre les autocars et les autobus ? L’autocar a une vocation orientée de transport de personnes assises. L’autobus a quant à lui une orientation urbaine permettant le transport en station debout ou assis.

Pouvez – vous nous en dire un plus sur ces deux types de véhicules ? - Les autobus, ont une capacité de transport jusqu’à à 108 personnes pour le transport urbain, de nombreux modèles sont disponibles dont les longueurs totales varient de 8 Mètres à 18 Mètres. - Les autocars, répartis en deux catégories : les mini-cars (Exemple notre modèle DAILY IRISBUS) de 16 à 27 places, et ceux pouvant aller jusqu’à 63 places (Nos modèles type AIRWAY/CROSSWAY).

Aujourd’hui, en terme de ventes de bus et d’autocars, que représente IRISBUS sur le marché ? Quelle est votre force ? A mon arrivée en septembre 2008, nous étions 4ème en parts de marché, aujourd’hui la marque Irisbus est leader, aussi bien en autobus qu’en mini-cars (avec une forte progression des DAILY en 2009). Cette progression est essentiellement due à la qualité de nos produits et de notre service après-vente, mais aussi au fait que nous accompagnons

nos clients tout au long de l’utilisation de leur véhicule. Un autre atout important est l’essai en situation réelle que nous proposons aux conducteurs (sur leur propre itinéraire) sur nos nouveaux modèles.

Quelle est votre gamme en mini-cars et autocars ? Dans la gamme Mini-cars nous proposons : - Le DAILY qui est un mini-car de 16 à 27 places et qui existe en différentes versions avec ou sans TPMR (Transport de Personnes à Mobilité Réduite). Dès 2011 tous les modèles seront prédisposés ou équipés TPMR, conformément à un décret qui l’exigera en 2015. Nous anticipons la mise en application de cette directive afin que nos clients disposent après 2015 de véhicules aux normes. En effet, seuls les véhicules déjà prédisposés pourront être équipés TPMR par la suite. Les DAILY bénéficient d’une ligne très agréable. Il existe sur ce type de véhicules une anti-corrosion à la cataphorèse ; c’est un bain pour le protéger de la rouille (carrosserie et intérieur). C’est très important en Martinique où les véhicules sont attaqués par l’humidité et la salinité de l’air. Les DAILY possèdent un châssis camion avec un double essieu arrière. D’ailleurs, selon l’Argus, le DAILY est le véhicule de l’année 2010. Sur les prochains véhicules, deux personnes en fauteuils roulant pourront être transportées en TPMR. Ils sont disponibles avec une motorisation de 176 cv en boîte manuelle, ou en option avec une boîte robotisée « Agile ». - Le PROWAY de 28 à 36 places. Son principal atout, hormis ses lignes fluides et dynamiques, est sa longueur de 8,45 mètres, adaptée à la topographie de la Martinique (espaces restreints, mornes, côtes, virages, etc.). Avec son moteur de 217 cv et ses 6 cylindres en ligne procurant des reprises conséquentes, il fait l’unanimité chez les conducteurs. Il possède de plus une suspension à télécommande

pour passer les dos d’âne.

…et en Autocars ? Notre véhicule phare est le Crossway disponible en plusieurs configurations : - 10,60 mètres avec une capacité de 49 à 51 places - 12 mètres : pouvant atteindre jusqu’à 59 places - 12,80 mètres : le plus grand, avec une capacité de 63 places. Ces véhicules existent en deux motorisations au choix : 330 ou 380 cv. Nos clients transporteurs sont particulièrement intéressés par l’atout de la motorisation 380 cv parfaitement adaptée à la topographie de la martinique. Tous ces véhicules sont proposés en version tropicalisée, en baies 2/3 – 1/3, avec une climatisation de qualité.

Toujours dans la même catégorie, nous avons Le MAGELYS, le haut de gamme de chez IRISBUS. C’est un véhicule exceptionnel de par son design, son confort intérieur et sa ligne extérieure. Son point fort : sa vision panoramique avec 30 à 40 % de vitrage supplémentaire par rapport à un bus traditionnel. Il propose de 48 à 52 places. Qu’avez-vous de disponible en stock ? Nous avons de disponible 1 CrossWay, 2 Proway et un Daily, 1 AIRWAY

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 46 - Oct./Nov. 2010



Le Transport de Voyageurs en Martinique

« Il faut obligatoirement arriver à un consensus entre les différents partenaires, les différentes collectivités qui ont la «compétence transport». “Le transport de passagers est mal organisé dit-on en Martinique…” ■ Est-ce

une réalité ? ■ Dans quelles conditions doivent travailler les professionnels et les collectivités ? ■ Que propose l’Etat ? ■ Quelle est l’offre “transport” des concessionnaires ? ■ Autant de questions posées aux différents intervenants

Défiscalisation : Mode d’emploi Nous avons interrogé un des fonctionnaires des impôts en charge des dossiers de défiscalisation en matière de transport de voyageurs. Il nous explique dans l’interview qui suit les grands principes de fonctionnement…

Quelle est la procédure à adopter pour défiscaliser un bus ?

Le dispositif d’aide fiscale à l’investissement outre-mer en faveur des professionnels prévu par les articles 199 undecies B et 217 undecies du Code général des impôts a été institué en faveur des professionnels qui réalisent des investissements productifs neufs, affectés à une exploitation professionnelle outre mer dans le cadre d’une activité éligible. L’acquisition d’un bus destiné au

transport de voyageurs constitue une activité pouvant bénéficier de l’aide fiscale à l’investissement. La loi pour le développement économique des outre-mer du 27 mai 2009 (LODEOM) a institué un agrément pour l’ensemble des équipements pour lesquels le bénéfice de l’aide fiscale à l’investissement outre-mer serait sollicité (agrément au premier euro), cette mesure est entrée en application six mois après la publication de la LODEOM.

Faut - il avoir un statut professionnel particulier ?

La législation applicable au secteur du transport relève de la compétence de la Direction départementale de l’équipement, en charge de la tenue du registre du transport. L’opérateur qui sollicite l’aide fiscale à l’investissement outre-mer doit être immatriculé au registre des transporteurs et à jour des obligations relevant de sa branche professionnelle.

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 48 - Oct./Nov. 2010


Quels sont les documents à fournir ?

La demande est établie sur papier libre, précisant le dispositif sous lequel le demandeur entend placer l’opération, agrément au titre de 199 undecies B du Code général des impôts pour les financements externalisés (cas le plus fréquent des biens acquis par les Sociétés en non collectifs et qui sont donnés en location à des opérateurs pour la durée d’application du régime d’aide fiscale, soit cinq ans). Elle est accompagnée d’une note décrivant le projet ou programme d’investissement, sa motivation, l’intérêt pour l’entreprise d’acquérir cet équipement, et doit par ailleurs préciser l’impact de l’investissement en terme d’emplois.

Le dossier doit comporter : - la facture pro-forma des équipements dont l’acquisition est envisagée (étant précisé que la demande d’agrément doit être présentée avant l’achat de l’équipement). - le descriptif des modalités de financement de l’investissement, le cas échéant la lettre d’intention de l’établissement financier. - l’attestation à jour visée par les autorités compétentes, et justifiant de la régularité du demandeur au regard de ses obligations fiscales et sociales. (URSSAF, CGSS, Finances Publiques). Quels en sont les délais ?

Le délai d’instruction par l’administration est de deux mois. Il peut être interrompu par une demande de complément d’informations, lorsque la demande ne peut être instruite en l’état.

la LOTI : Loi d’Orientation sur les Transports Intérieurs La Loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI), est la loi fondamentale d’organisation des services publics de transport. Elle est publié le 30 décembre 1982. Elle affirme un droit au transport devant permettre de se déplacer « dans des conditions raisonnables d’accès, de qualité et de prix ainsi que de coûts pour la collectivité ». La LOTI clarifie également les relations entre autorités organisatrices et opérateurs (lorsque la collectivité y a recours) en imposant la passation d’un contrat entre les deux parties. La recherche du meilleur coût pour l’autorité organisatrice et ce principe de conventionnement ont préparé le terrain pour l’application en 1993 de la « Loi Sapin ». Projets de modifications dans le cadre de l’Après-Grenelle Le projet de Loi Grenelle 2, qui a fait suite au Grenelle de l’environnement modifie 3 articles de la LOTI : l’article 14-1, en lui ajoutant une dimension de « cohérence régionale et interrégionale des services ferroviaires régionaux de voyageurs » ; L’article 27 ; si « plusieurs périmètres de transports urbains sont inclus dans une agglomération de plus de 100 000 habitants définie à l’article L. 221-2 du code de l’environnement, les autorités organisatrices des transports urbains et interurbains assurent la coordination des services de transport qu’elles organisent sur le territoire de cette agglomération. » L’article 28, en précisant que s’il y a élaboration ou révision d’un plan de déplacements urbains, on doit maintenant faire à cette occasion, « l’évaluation des émissions évitées de dioxyde de carbone attendues de la mise en œuvre du plan. Au cours de la cinquième année suivant l’approbation du plan, il est procédé au calcul des émissions de dioxyde de carbone engendrées par les déplacements dans le territoire couvert par le plan. À compter de 2015, les évaluations et calcul précités portent sur l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre. » Cette procédure a-t-elle évoluée depuis qu’elle a été mise en place ?

La loi du 27 mai 2009 a institué un agrément préalable dès le premier euro pour l’ensemble des équipements acquis par un opérateur exerçant une activité de transport. Avant l’entrée en vigueur de cette

loi, l’agrément s’appliquait aux investissements excédant un seuil de 300 000, lorsque leur financement était assuré par une société en nom collectif, et de 1000 000 € pour les sociétés relevant de l’impôt sur les sociétés.”

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Le Transport de Voyageurs en Martinique ■

Interview de Monsieur Adenet Lucien, Président de la Commission Transport du Conseil Général de la Martinique

« Il faut obligatoirement arriver à un consensus entre les différents partenaires, les différentes collectivités qui ont la « compétence transport ».

La Caraïbéenne d’Equipement : Quel est, selon vous, l’état des lieux du secteur du transport des voyageurs en Martinique ?

Lucien Adenet : Le transport des voyageurs est un sujet assez complexe. Complexe de part les différentes lois qui existent dans ce domaine. Que ce soit la LOTI, la loi Sapin, ou encore d’autres lois qui sont venues s’ajouter au fil des années… Toutes ces lois sont difficilement applicables à nos transporteurs ; surtout nos transporteurs interurbains qui sont des entreprises unipersonnelles, des entreprises individuelles. Il y a un second grand problème : le fait, que sur un petit territoire comme le nôtre, il existe autant d’autorités organisatrices du transport. Elles sont au nombre de 16, si j’ai bonne mémoire…Le conseil général, la région, le centre, le sud, la CCNM (Communauté des Communes du Nord de la Martinique) avec onze communes regroupées en son sein, et le syndicat mixte du TCSP (Transport Collectif en Site Propre). Ce sont des périmètres qui se chevauchent; et cela crée énormément de complications pour organiser, de manière efficace, ce transport de personnes. L’utilisateur de ces moyens de transport ne s’y retrouve pas car il y a énormément d’interlocuteurs. Nous avons, à plusieurs reprises, tenté de faire en sorte qu’il y ait un

périmètre unique de transport interurbain en Martinique ; et une seule autorité organisatrice. Nous avons utilisé les moyens légaux qui existent. Et jusqu’à maintenant, nos efforts n’ont pas aboutis. Nous (le conseil général) sommes l’autorité organisatrice du transport interurbain de personnes. C’est-àdire entre les communes et la capitale. Dans ce cadre, il y a des taxis collectifs et des transporteurs qui ont des cars grande ligne. Pour bien comprendre, revenons quelques instants sur l’historique. En 1991, conformément à la LOTI, le conseil général a conventionné pour 5 ans. En 1996, la convention arrivant à expiration ; il y avait obligation d’appliquer la loi Sapin. La loi Sapin (1993) est une loi qui exige que l’on mette les transporteurs en concurrence. Elle a donc contraint les autorités compétentes à organiser des mises en concurrence pour la passation de leurs contrats de délégation de service public. Il y a eut un refus des organisations professionnelles. On en comprend bien les raisons : ce sont de très petites entreprises et si on avait appliquer la loi Sapin telle qu’elle était, ces entreprises n’auraient pas obtenues les marchés. De 1996 à 2000, il y a eut, en quelque sorte, un vide juridique. Plusieurs missions parlementaires (et ministérielles également) sont venues en Martinique. Elles ont auditionnées les organisations professionnelles et les collectivités. Et ont fait des propositions. Notamment deux propositions d’ordonnance ; une proposition d’un comité unique des transports. Elles ont toutes été re-

jetées par les organisations professionnelles. Les efforts du président du conseil général (qui a multiplié les contacts et les interventions) vont aboutir en 2000. En effet la loi d’orientation pour l’Outre-mer (LOOM) va prolonger les effets des conventions que nous avions signé, pour une durée de quatre ans. En 2004, la loi d’amnistie vient prolonger les effets de la LOOM pour deux ans ; avec comme date butoir juin 2006. En 2006 une négociation entre le président du conseil général et le préfet permet d’obtenir une ultime prolongation jusqu’au 31 décembre 2007. UNE MODERNISATION DU TRANSPORT

Depuis, les entreprises non conventionnées n’ont plus de liens juridiques avec le conseil général. Donc nous avons établi une convention. Mais cette convention n’a pas été signée par l’ensemble des transporteurs par taxis collectif exerçant en interurbain. 50% environ ne l’ont pas signé. On comprend bien que cela pose problème… Cela ne nous empêche pas d’essayer d’amender la convention. Nous avons déjà fait notamment plusieurs réunions avec l’OSTPM, syndicat principalement qui refuse de signer la convention. Ce syndicat a même désigné un avocat pour le représenter ; avocat qui nous a remis une convention amendée. La encore, et jusqu’à maintenant, cette convention est contestée par ces transporteurs. Ce qu’il faut comprendre (et je leur

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Lanes


Le Transport de Voyageurs en Martinique

ai expliqué cela), c’est que nous avons tous deux intérêt à faire en sorte que l’on arrive à un consensus. Il faut que nos efforts convergent vers cette modernisation du transport. A coté de cette problématique, nous nous sommes fait aidé par un cabinet afin d’élaborer un schéma de modernisation du transport. Puisque d’ici quelques années il y aura le TCSP (qui pense être opérationnel en 2015). Donc ces transporteurs seront obligés d’intégrer, d’une manière où d’une autre, ce TCSP. Puisqu’il est prévu (au moment où je vous parle) que les taxis collectifs qui viendront du nord-atlantique devront s’arrêter à la station de Basse-Mao (Lamentin). Et que ceux qui viennent du sud, déposent leurs passagers à la station de Carrère. Les transporteurs qui avaient l’habitude de passer par l’autoroute et d’arriver à Fort-de-France, seront obligés d’en changer. Cela pose problème : il y a des gens qui n’ont pas encore intégré cette nouvelle donne, effective dans quelques années. Mais nous y travaillons.

La Caraïbéenne d’Equipement : Beaucoup de transporteurs rencontrés nous ont fait l’aveu que, selon eux, la problématique du transport des voyageurs en Martinique était éminemment politique. Qu’en pensez-vous ?

Lucien Adenet : Tout ce que l’on fait est politique… Car la politique c’est quoi ? C’est l’organisation de la vie de la cité…Toutes les actions qui sont menées sont en quelque sorte des ac-

tions politique : puisque l’on organise la vie de la société. Mais dans cette action, il faut obligatoirement arriver à un consensus entre les différents partenaires, les différentes collectivités qui ont la « compétence transport ». Avec, bien sûr, la collaboration des professionnels. Mais on ne peut pas dire que l’organisation du transport relève d’un parti politique bien précis… La Caraïbéenne d’Equipement : Nos interlocuteurs parlaient surtout d’une volonté politique…

Lucien Adenet : De notre coté, la volonté de mettre tout le monde autour de la même table existe. Car, à plusieurs reprises, nous nous sommes penché sur ce problème… La Caraïbéenne d’Equipement : Qu’en est-il du transport maritime ? Est ce que ça va « bouger » ? On a vu de nombreux quais émerger mais, finalement, pour l’instant, pas beaucoup de bateaux pour relier toutes ces communes entre elles… Où en est-on ?

Lucien Adenet : De nombreux quais ont, en effet, été construit. Le conseil général a déjà fait un effort colossal dans ce domaine : nous avons déjà soit construit, reconstruit, équipés, réaménager, réhabilité 54 appontements. Pour un montant total de 17 millions d’euros. Et, en dehors de ces investissements, nous ne sommes pas restés les bras croisés car nous avons fait, par exemple, des expérimentations entre Fort-de-France et Saint-

Pierre. Nous avons co-financé (les voyageurs payaient une quote-part) pendant deux ans le transport de passager par bateau entre ces deux villes afin de voir un peu ce que cela donnait. Les résultats n’ont pas été très concluants. Il y a pas mal de soucis à résoudre concernant le temps que l’on passe sur la mer (parfois c’est trop long), la vitesse des bateaux, etc. Des problèmes sont donc soulevés. Entre Fort-de-France et Trois-îlets, nous avons permis aux exploitants de transporter des scolaires avec un soutien financier de notre institution. Ils étaient trois à l’époque (actuellement il n’en reste plus qu’un Madinina Vedette). Depuis 2004, 350 élèves par an sont concernés ; et le coût du transport est pris en charge à 71% par le conseil général. Toujours sur la même ligne, nous avons également subventionnés des dessertes de nuit. Entre 2004 et aujourd’hui nous avons ainsi dépensé plus d’un million d’euros. Sans compter les droits d’accostage. Puisqu’il y a une exonération des redevances d’accostage au niveau des équipement départementaux (appontements, etc.). Mais en ce qui concerne le transport maritime, le conseil général n’a pas cette compétence. La Caraïbéenne d’Equipement : Et qui l’a, cette compétence ?

Lucien Adenet : Un texte sur cette question date de 2009, et le service transport du conseil général l’étudie. Cette loi permettrait au conseil général d’avoir la compétence uniquement entre Trois-îlets et Fort-de-France. Et pas, par exemple, entre Fort-deFrance et le Lamentin. Car une liaison entre deux communes d’une communauté urbaine ne relèverait pas de la compétence du conseil général… Donc le texte est à l’étude afin de bien le comprendre et de voir si on peut se positionner sur ce secteur. Mais, là encore, organiser le transport nécessite des crédits énormes. Donc s’il y a une évolution dans ce domaine, ce sera en fonction de nos disponibilités financières. Nous pourrons apporter notre contribution en fonction de ce que nous avons comme crédits.

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Coopération Régionale et Internationale

Obstacles et solutions au développement commercial des DFA dans la Caraïbe et ailleurs…

Le Conseil National des Conseillers du Commerce Extérieur Page 48 Français, le réseau des CCI et UbiFrance ont uni leurs moyens pour proposer aux PME un véritable tremplin pour l’Amérique du Nord et le Canada. Nous y étions pour vous…

Commerce International Interview de Anne-Marie IDRAC

"Le marché nord-américain offre de réelles opportunités pour les entreprises des DOM…"

Actualité

Conférence des Présidents des Régions de Guadeloupe, Guyane et Martinique

Énergies Renouvelables

Un mixe de potentialités pour les régions d’Outre-Mer Formation

Le MBA accessible en Guadeloupe et Martinique


Le Transport de Voyageurs en Martinique CFTU : Compagnie Foyalaise de Transports Urbains

« Par rapport à un réseau moyen en Métropole, la durée de vie d’un véhicule peut-être réduite de moitié… » ■

la CFTU est une Société d’Economie Mixte. Son capital est détenu majoritairement par la CACEM, par la ville de Fort-de-France (20%), et par le Groupe International TRANSDEV. Elle est depuis 2006, acteur du transport de voyageurs, exclusivement sur le territoire de la CACEM (CACEM ayant de son coté également un réseau de transport scolaire, spécifique, qu’elle gère en direct). Cette entreprise emploie directement 300 salariés et indirectement, en sous-traitance, environ 150 supplémentaires, c’est donc au total 450 salariés directement affectés au transport de voyageurs, avec 250véhicules. Chaque année, ce sont 10 millions de voyageurs transportés sur les 4 communes de Fort-de-France, Schoelcher, Saint-Joseph et Le Lamentin. Bernard Sarazin en est le Directeur Général depuis maintenant deux ans et demi ; avec un passé dans ce secteur qui date des années 1980 (notamment au sein du réseau d’Orléans (700 salariés), où il à mis en place le Tramway).

La Caraïbéenne d’Equipement : Quelles sont, selon vous, les problématiques du transport de voyageurs en Martinique ? Sont-elles, où pas, particulières à notre territoire ? Bernard Sarazin : On retrouve un certain nombre de problématiques générales. Nous avons une clientèle exigeante, comme celle que l’on peut rencontrer partout ailleurs. Qui attend beaucoup du transport et de sa fiabilité. Et là nous avons une problématique particulière : des conditions de circulations qui ne sont quand même pas facile. Que ce soit en terme de fluidité du trafic ou que ce soit en terme d’infrastructures (relief notamment très difficile) ; ce qui ne nous permet pas forcément de garantir aujourd’hui la ponctualité que l’on devrait pouvoir garantir à nos clients. Nous n’avons pas ici, par exemple, de grandes avenues droites, plates, qui nous permettent de rouler de façon tout à fait régulière. Sinon notre clientèle est classique, composée en majorité de femmes, avec pas mal de scolaires. Une des autres particularité est sociale : nous sommes ici dans un contexte social un peu différent que celui que l’on peut connaître dans d’autres régions. Et sur

lequel il faut aujourd’hui trouver les moyens du dialogue social. Les moyens d’une certaine stabilité, qui sont nécessaires pour pouvoir faire du travail de long terme et du travail de progrès pour tout le monde. Une des chose peut-être les plus spécifique actuellement c’est la difficulté à trouver un matériel adapté…. La Caraïbéenne d’Equipement : C’est-à-dire ? Bernard Sarazin : Nous sommes, comme tout le monde, soumis aux normes de règles européennes. Et les véhicules que l’on trouve en transport urbain sont beaucoup trop fragiles pour les conditions de climat, d’état de la voirie, de contraintes de pente, etc. Et on se rend compte que, par exemple, par rapport à un réseau moyen en Métropole, la durée de vie d’un véhicule peut-être réduite de moitié. Et ça, c’est un vrai problème. Un problème de coût, un problème d’entretien… Ici, par exemple, j’ai un taux de réserve de 20 à 30% ; alors qu’en Métropole j’ai un taux de réserve de 10… Et avec un parc qui est jeune : il a moins de quatre

ans…Cela veut dire que si mes véhicules durent cinq, sept ans (sans être obligé de les reprendre de façon trop lourde) je serais content… Donc on est quand même très soumis à l’air marin, à l’humidité, aux vibrations, à la chaleur, et aux conditions générales de voirie… Non pas que la voirie soit trop dégradée (elle l’est un peu mais ce n’est pas dramatique) ; mais les pentes…Et nous n’avons pas de véhicules adaptés : ça n’existe pas !

La Caraïbéenne d’Equipement : Vous parlez de l’absence de véhicules adaptés… Que vous faudraitil, dans l’idéal, comme type de véhicules ?

Bernard Sarazin : Il faudrait moins d’électronique. Plus de renforcement. La loi d’accessibilité nous impose des

La Caraïbéenne d’Equipements N°9 - Page 54 - Oct./Nov. 2010


“nous serons de plus en plus exigeants avec nos sous-traitants au niveau de la professionnalisation, et au niveau de la qualité du service qui est rendu.” planchers surbaissés. Mais que fait-on avec des planchers surbaissés ici ? On ne passe nulle part, on touche. Il faudrait revenir à des véhicules « anciennes modes ». Qui n’étaient pas forcément aussi confortables et aussi accessibles (sur voirie, site « normal ») que ceux que l’on possède actuellement. Mais ils étaient quand même plus robustes…

La Caraïbéenne d’Equipement : Mais comment se fait-il qu’il n’existe pas de véhicules adaptés ? De nombreux pays font face à des conditions similaires à celles de notre île; en terme de climat, de voirie etc. Les constructeurs auraient du prendre en compte ces marchés afin de créer pour eux du matériel adéquat…

Bernard Sarazin : Pourquoi ? Parce que, d’abord, on doit répondre à des normes. Et les normes européennes ne sont pas tropicales. Si je vais acheter des véhicules au Brésil ou en Turquie ; il est clair qu’ils ne seront pas forcément aux normes anti-pollution (Euro 4, Euro 5). ils ne seront pas bourrés d’électronique, ils auront un plancher surélevé, ils seront sur des châssis durs et épais comme on savait les faire il y a quelques années… Quand, ici, on tropicalise un véhicule, que fait-on ? On lui met des baies qui s’ouvrent, on renforce deux ou trois choses ; et après ça va bien. Prenons l’exemple des climatisations : elles ne « tiennent pas le coup »…Les moteurs de climatisation cassent les uns derrière les autres parce qu’ils sont sousdimensionnés. La Caraïbéenne d’Equipement : Un mot sur la sous-traitance ? Bernard Sarazin : Aujourd’hui nous sous-traitons un plus de 50% de notre réseau. Historiquement, pour de nombreuses raisons. Cela représente 49 entreprises, dont un certain nombre sont des anciens « taxicos ». « Taxicos » que nous avons absorbé, soit en

conducteurs directs, soit en entreprises sous-traitantes ; lorsque le réseau s’est étendu sur les quatre communes de l’agglomération. Nous avons une politique qui va continuer, je pense, à permettre d’avoir un certain nombre de sous-traitants. Par contre nous serons de plus en plus exigeants avec eux au niveau de la professionnalisation, et au niveau de la qualité du service qui est rendu. Comme nous devons l’être avec nous même. Les sous-traitants ont, par exemple, fait l’effort, ces dernières années, de renouveler leur parc. Ainsi, la moyenne d’âge de notre parc, y compris sous-traitant, est d’environ 3 ans.

La Caraïbéenne d’Equipement : Quels sont les challenges de la CFTU pour les prochaines années ?

Bernard Sarazin : Nous avons probablement un challenge social à relever pour « arrondir » les choses. Pour que l’on arrive à plus de compréhension et à plus de tolérance mutuelles. Cela me paraît fondamental ; parce que, sinon, on ne progressera pas… Ensuite, vous savez que nous n’avons plus de convention avec la CACEM, puisqu’ elle a été cassée, il y a maintenant quelques semestres. Et nous sommes en appel d’offre. La CACEM a lancée un appel à candidature. Elle devrait retenir ses candidats et transférer le cahier des charges dans les jours ou semaines qui viennent. Le premier challenge sera d’être prêt pour répondre correctement aux attentes de notre autorité organisatrice. La Caraïbéenne d’Equipement : Vous n’avez pas de réels concurrents en Martinique… ?

Bernard Sarazin : Aujourd’hui la concurrence, dans nos métiers, peut être internationale. Même si je n’ai pas d’informations sur la concurrence dans ce cas précis. Donc notre premier challenge sera de répondre correctement, d’être innovant, d’être dans le progrès. Sûrement, aussi, d’être

dans la bonne économie : nous utilisons de l’argent public, donc nous sommes garant que cet argent soit utilisé avec parcimonie pour faire un service de qualité correct. Je ne pense pas dévoiler de secrets en vous disant qu’il faudra dans cette réponse apporter d’abord un projet de construction d’un nouveau dépôt. C’est un gros projet d’autant que ce dépôt doit être « vert ».

La Caraïbéenne d’Equipement : Cet investissement sera de quel montant ?

Bernard Sarazin : Toujours sans dévoiler de secrets : l’appel à candidature l’estime à 15 millions. Il y a également les bus. Nous sommes propriétaires du parc. Cela veut concrètement dire que sur une délégation de service public (DSP) qui va durer 12 ans, il y a au moins un renouvellement et demi du parc à prévoir. Renouvellement estimé à, au moins, une bonne vingtaine de millions. C’est l’exploitant qui devra faire l’avance, pour le compte de la CACEM. Il sera évidemment remboursé (en loyer). Mais faisant l’avance de trésorerie, il a tout un montage financier à struturer. Il y aura aussi apparemment la mise en place d’un système d’aide à l’exploitation.

La Caraïbéenne d’Equipement : Ce système d’aide à l’exploitation réside en quoi ?

Bernard Sarazin : C’est ce que l’on appelle classiquement un GPS. Mais un GPS un peu malin, un peu intelligent. Un GPS calé sur nos lignes et qui renvoie généralement au conducteur son positionnement par rapport à sa grille théorique. C’est-à-dire que s’il est, par exemple, en retard on lui dit : « Tu as trois minutes de retard, essaie de les rattraper.» Tout cela est affiché sur un écran d’ordinateur. Et cela nous permet de prendre les mesures d’exploitation qu’aujourd’hui on ne prend pas, parce que l’on est « aveugle »...Ce système, qui est une vrai révolution, existe déjà au sein d’autres réseaux. Cet outil sera fondamental pour améliorer, de façon sensible, la qualité. ADV

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Le Transport de Voyageurs en Martinique

Espace Sud Martinique : Une interview de Lucienne Mostor Responsable du service « Etudes et Marchés » à la Direction des Transports de l’Espace Sud Martinique

« Des services de transport de proximité seront proposés à l’ensemble des habitants, à compter du 1er octobre 2010 »

l’intégralité de son ressort territorial constituant son périmètre de transport urbain. Elle a donc choisi une montée en charge progressive, en confiant d’abord par convention aux communes membres, la gestion des services de transport à l’intérieur de leurs limites territoriales. Cette compétence a donc été partiellement exercée durant les années 2007 et 2008. Depuis le 1er janvier 2009, l’activité est organisée et gérée par l’Espace Sud sur les 12 communes de son territoire, pour un budget annuel de près de 10 millions d’euros.

A ce jour, l’Espace Sud compte 3 réseaux et 2 services urbains de transport de voyageurs. La desserte L’Espace Sud Martinique est devenue compétente des quartiers vers le bourg est assurée à des heures pour l’organisation des transports urbains et scolaires régulières par des prestataires avec lesquels la colsur son territoire depuis le 1er janvier 2005 lors de sa lectivité a contracté un marché public ou une délégatransformation en Communauté d’Agglomération tion de service public. Dans ce secteur, 4 créant son Périmètre de Transport Urbain (PTU).(1) groupements de transporteurs, employant en moyenne une trentaine de salariés, travaillent pour l’Espace Sud. Au moment de sa création, comme toute jeune Communauté d’Agglomération, l’Espace Sud n’était pas Cela représente plus de 765 000 voyageurs par en situation d’exercer directement sa compétence sur année, au tarif unique de 1,20 € le ticket. La Caraïbéenne d’Equipement : De votre point de vue, quel est actuellement l’état des lieux du secteur du transport de voyageurs en Martinique ?

Lucienne Mostor : De nombreuses disparités subsistent dans ce secteur au sein duquel cohabitent une vingtaine d’autorités organisatrices compétentes et différentes générations de professionnels aux pratiques encore trop classiques. Toutefois, il est à noter que durant cette dernière décennie, la configuration du transport en commun a changé avec la mise en place de réseaux et de services organisés sur l’ensemble du territoire : - liaisons interurbaines et scolaires gérées par le département ;

- réseaux urbains et scolaires de l’Espace Sud, de la CACEM ; - réseaux ou services urbains de communes membres de la CCNM. Ces nouveaux dispositifs ont fortement contribué à l’évolution du métier de transporteur dans un cadre juridique sécurisé.

LCE : Quels sont dans ce domaine, les objectifs à court et à moyen termes de l’Espace Sud ? Et les difficultés (éventuelles) auxquelles vous pourriez être confrontés pour parvenir à les atteindre ?

L. Mostor : Les objectifs stratégiques ont été définis comme suit : - Améliorer les déplacements par voies terrestres et maritimes en assurant :

- des dessertes intérieures et transversales des 12 communes de l’agglomération - des dessertes entre les périmètres de l’Espace Sud et de la CACEM. - Offrir une alternative à l’utilisation systématique des voitures particulières - Réduire la pollution produite par une circulation automobile importante

Pour les atteindre, il a notamment été arrêté les objectifs opérationnels suivants : - Organiser une offre de transport régulier en 2010 sur l’ensemble des communes du territoire sud. Des services de transport de proximité seront proposés à l’ensemble des habitants à compter du 1er octobre 2010.

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Le Transport de Voyageurs en Martinique “De manière générale, la participation de l’usager est inférieure à 30% du coût global de la prestation. Sur le territoire de l’Espace Sud, cette participation ne dépasse pas 20%.” - Aménager et/ou créer des gares routières intercommunales - Mettre à disposition des équipements pour accueillir dans des conditions optimales les usagers des réseaux existants et à venir, qu’ils soient terrestres ou maritimes. - Sécuriser et aménager des points d’arrêt Organiser la « multimodalité » avec les taxis collectifs et les liaisons maritimes existantes.

En tant qu’Autorité Organisatrice de transports urbains d’une agglomération de plus de 100 000 habitants, l’Espace Sud doit élaborer son Plan de Déplacements Urbains (PDU). Le PDU est un document de programmation sur 10 ans de l’ensemble des actions permettant la mise en oeuvre d’une stratégie de mobilité durable retenue pour le long terme par l’Autorité Organisatrice des Transports Urbains en concertation avec ses partenaires. L’objectif de l’Espace Sud est d’approuver son PDU début 2014 pour mettre ensuite en place un réseau de transports à l’échelle de l’agglomération assis sur cette réflexion stratégique. Le PDU comprendra en effet un schéma directeur pour le développement des transports publics à long terme décliné en un projet de réseau d’agglomération opérationnel à court terme (2014). Les principales difficultés sont : - Le réseau de voirie non homogène sur le territoire - Les financement : coûts d’investissement et de fonctionnement très élevés, recettes insuffisantes - Le traitement des usagers : instaurer et maintenir l’équité - La compatibilité du PDU du PDU Espace Sud avec le SCOT, les actions d’implantation d’équipements publics de proximité et toutes autres mesures de développement et d’aménagement du territoire

- La complexité de la situation actuelle : partir de l’existant en tenant compte des spécificités dans une démarche globale - Le retard structurel de la profession de transporteur.

LCE : Quel est actuellement, de votre point de vue, l’état des lieux du secteur du transport scolaire dans notre département ? Et plus spécifiquement à l’intérieur de l’Espace Sud ?

L. Mostor : L’activité est de mieux en mieux organisée et strictement règlementée. L’exigence de conformité aux normes règlementaires et environnementales permet un transport sécurisé des élèves. La prise en charge du coût du transport par les autorités organisatrices est conséquente. De manière générale, la participation de l’usager est inférieure à 30% du coût global de la prestation. Sur le territoire de l’Espace Sud, cette participation ne dépasse pas 20%.

La Communauté d’Agglomération organise de nombreux services de transport scolaire qui sont structurés par commune. Sont concernés les enfants résidants dans une commune membre de l’Espace Sud et scolarisés dans cette commune.

A la rentrée scolaire de septembre 2010, un tarif unique sera applicable (interview réalisée en août 2010) sur l’ensembles des communes soit un forfait de 15 € par mois par élève, ce qui représente un coût moyen du trajet de l’ordre de 0,37 €.

CHIFFRES CLÉS : - 12 communes - 19 entreprises de transport - 95 lignes scolaires - 2 500 km par jour - 7 950 élèves transportés.

LCE : Quels sont les objectifs, à court et à moyen termes, de l’Espace Sud dans ce domaine ? Et les difficultés (éventuelles) auxquelles vous serez confrontés pour parvenir à les atteindre ?

L. Mostor : Les objectifs sont : - Parvenir à une gestion maîtrisée et homogène des marchés de transport scolaire en privilégiant le regroupement des professionnels - Sécuriser les points d’arrêt - Multiplier les contrôles à bord - Optimiser les temps de trajet - Centraliser les formalités d’inscription et de paiement par la mise en place d’un guichet unique (restauration scolaire et transport scolaire)

- Renforcer la professionnalisation des transporteurs, en particulier dans la gestion de leur structure ; ceci afin d’améliorer les conditions d’exécution des prestations et d’assurer un service public de qualité. Cette action sera mise en œuvre dans le cadre de l’exercice de la compétence Développement Economique de l’Espace Sud.

A l’horizon 2014, fusionner le transport scolaire avec le transport urbain dans un cadre juridique global mieux défini permettant d’assouplir l’accès aux différents services proposés aux usagers et un meilleur accompagnement des professionnels.

Les principales difficultés se posent en terme de financement de l’activité et d’accès à des zones où l’habitat est diffus.

Propos recueillis par Annick de Vassoigne

(1)Le périmètre des transports urbains de l’Espace Sud Martinique comprend les 12 communes qui composent l’agglomération, soit 118 139 habitants et une densité moyenne de 289 hab/km2.

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la CMT : Compagnie Martiniquaise de Transport

« Nous avons besoin d’une vision politique… »

Sandra Casanova Présidente de la Compagnie Martiniquaise de Transport

La Caraïbéenne d’Equipement : De votre point de vue, quel est l’état des lieux actuel du secteur du transport des voyageur en Martinique? Sandra Casanova : Le transport de voyageurs en Martinique aurait pu être développer comme un pôle d’excellence dans la Caraïbe si les collectivités en charge du transport public avaient saisi, depuis décembre 1982, l’opportunité que la LOTI* (voir pages précedentes) (Loi d’Orientation sur les Transports intérieurs) leur donnait, en termes d’organisation et de financement pour la mise en place de systèmes de déplacements modernes et cohérents.

La Caraïbéenne d’Equipement : Certaines choses ont, depuis, évolué au niveau politique. Notamment La Région qui a changé de majorité, la Collectivité Unique qui arrive à grand pas… Face à cela, avez-vous l’espoir d’une plus grande prise de responsabilité des décisionnaires concernant cette question ? Sandra Casanova : Un jour, on m’a dit qu’il fallait absolument d’une collectivité unique pour gérer le transport à l’échelle de la Martinique… La LOTI précisait que les communes avaient l’obligation depuis 1982 de mettre en place le transport public au niveau de la commune. Le Conseil Général, entre les différentes communes. Et le Conseil Régional pour ce qui était d’un

département à un autre. La Martinique a été et est encore, par les faits, une région mono-départementale. Je pense que s’il y a la volonté de mettre en place un transport à l’échelle de la Martinique ; c’est possible. Et par conséquent, j’espère véritablement que les choses vont évoluer rapidement. Maintenant, il s’agit de savoir si, au niveau économique, ces collectivitées territoriales ont les moyens d’avoir l’ambition, aujourd’hui, de mettre en place, un transport organisé. Peut-être que les caisses étaient plus remplies en 1982.. Et qu’il fallait saisir tout de suite cette problématique. Ceci dit je ne connais pas les chiffres exacts des collectivitées… Et je suis sure que les élus ont quelques retard sur cette mise en place du transport, parce qu’il y a peutêtre des problématiques plus importantes. Je voudrais néanmoins, rappeler qu’il n’y a pas de développement économique, qu’il n’y a pas de protection de l’environnement, qu’il n’y a pas de bien être social et sociétal ; si on ne peut pas se déplacer sereinement de manière logique. Et si on ne peut pas non plus déplacer les biens. C’est-à-dire si le transport de marchandise et si le transport de personnes ne peuvent pas se faire dans des conditions intéressantes permettant l’épanouissement de tout un chacun. La Caraïbéenne d’Equipement : Une des problématique dans votre secteur semble être le fait que souvent les appels d’offre de certaines institutions sont fait pour assumer le transport pour une durée limitée (quelquefois un an..). Alors que les entreprises de transporteurs doivent aujourd’hui répondre à des normes environnementales et de

sécurité strictes. Ce qui les oblige pour pouvoir se positionner à renouveler un matériel coûteux. Et que pour cela, ils s’endettent lourdement pour plusieurs années, sans savoir si demain ils seront de nouveau choisis pour continuer à assumer le marché… Que pouvezvous dire à ce sujet ?

Sandra Casanova : C’est aussi un facteur de fragilité du secteur. Parce qu’effectivement il y a un manque d’adéquation entre les politiques des transports définis dans les communes où à l’échelle du département ou des communautés d’agglomérations, et la réalité économique des entreprises…Un bus d’une cinquantaine de place coûte plus de 200 000 euro. Et quand vous devez en aligner 5, 10, où quelquefois plus, et que l’on vous dit : « vous avez deux ans »…et que la collectivité ne s’engage pas dans le cadre d’une délégation de service public (c’est-à-dire une procédure dans laquelle elle ne viendrait qu’à hauteur de 40% du coût.), mais qu’on se lance dans des marchés publics parce LA CMT EN QUELQUES CHIFFRES

Création : mai 2003 Début d’activité commerciale : janvier 2006 Chiffre d’affaires 2009 : 1,6 M€ Emplois directs CDI cadres et non-cadres: 30 Emplois indirects CDI non-cadres : 10 Parc de véhicules : 30 Implantations géographiques : Lamentin, St Esprit, Lorrain, Rivière-Salée.

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Le Transport de Voyageurs en Martinique qu’apparemment cela demande moins d’efforts d’organisation et de prospection préalables pour les collectivités. …Evidemment vous êtes sur des durées courtes, et, dans ce contexte, la collectivité prend à sa charge, dans le cadre de marchés public, la totalité des dépenses… Donc c’est un système qui, économiquement, n’est pas viable. Ni pour la collectivité qui va s’engouffrer dans des charges incontrôlées et incontrôlables parce qu’il n’y a pas eu d’études de marché suffisantes. Ni pour l’entreprise qui en deux ans ne peut pas amortir en moyenne 200 000 euros par véhicule. Donc il y a effectivement là, et de la part des collectivités, et de la part des entreprises, des comportements économiquement incohérents. Je m’explique : une entreprise qui voudrait absolument être présente sur un marché parce qu’elle sent bien qu’il y a un positionnement à prendre immédiatement se trouve obligée d’investir malgré la courte durée du marché sur des montants d’investissement de l’ordre d’un million d’euros (voire plus..). Elle n’a pas les moyens de rentabiliser cela, et pourtant elle va franchir le pas. Il y a un manque de visibilité avec un risque important pour la survie des entreprises et pour la pérennisation des emplois. La Caraïbéenne d’Equipement : La baisse de l’octroi de mer peut-elle porter atteinte à la volonté des communes et des collectivitées de mettre en place des transports urbains et interurbains dignes de ce nom ? Sandra Casanova : Vous mettez là le

« Je pense que le martiniquais est aujourd’hui en droit de demander à ses élus de mettre à plat le problème du transport. Et de définir une véritable politique du transport pour la Martinique. »

doigt sur quelque chose d’extrêmement important. Pour tout ce qui est service public en fait…Il faut dire, sans pour autant faire de polémique, que l’octroi de mer est issu d’un système pervers. Dans le mesure où on accuse les entreprises qui font de l’import-export d’appliquer des tarifs extrêmement élevés. Ces entreprises, pour la plupart, ne maîtrisent pas les prix d’approche (transport, octroi de mer, et autres différentes taxes). Et on sait que les communes, en particulier en Martinique, ont des charges salariales très importantes et que l’une des ressources principales se trouve bien dans l’octroi de mer. Alors, oui, c’est une des difficultés pour mettre en place des systèmes de service public (le transport en est un). Parce que quand la collectivité (quelle qu’elle soit) n’a plus les moyens de payer les agents communaux, territoriaux ; elle en a encore moins pour payer ses fournisseurs… Et, par conséquent, on observe encore de graves retards de paiements liés, essentiellement, je pense, à ces difficultés que rencontrent, et que rencontreront de plus en plus les collectivitées à « joindre les deux bouts » ; à équilibrer leur budget. C’est pour cela que je pense que c’est beaucoup plus sain que ce soient des

entreprises privées qui assurent des services publics. Parce que dans ce cadre, il y a forcément une obligation de résultat. Obligation de résultat que l’on n’aura pas si ce sont des établissements publics qui se trouvent être des opérateurs pour des collectivités. Tout simplement parce que l’on n’est pas dans le même rapport, dans le même schéma économique.

La Caraïbéenne d’Equipement : De quels moyens disposent une entreprise de transport pour survivre quand elle doit faire face à plusieurs mois de retard-cela est semble-t-il beaucoup plus courant qu’on ne le croit - de paiement de ces collectivitées en difficulté financière ? Sandra Casanova : Je voudrais d’abord apporter une précision d’importance. Aujourd’hui il n’existe pas dans notre département de transport interurbain public. Puisque le transport interurbain est assuré actuellement par des taxis collectifs. Et ces taxis collectifs ne fonctionnent ni dans un cadre de marché public, ni dans un cadre de délégation de service public. C’est-àdire que ce sont des entreprises qui sont à leur compte ; et qui ne répondent pas à un cahier des charges écrit par une collectivité. Cela veut dire que le transport interurbain n’est toujours pas assuré dans le cadre d’un service public. On ne retrouve la notion de service public en Martinique qu’uniquement dans le cadre du transport urbain. C’est le cas du transport sur la communauté d’agglomération du centre. C’est également le cas du transport sur le Gros-Morne, sur Trinité, sur Ducos, sur Saint-Esprit, sur le François, et le Lorrain. Maintenant comment vivent les entreprises face à la problématique dont nous sommes en train de parler ? Je crois être mal placée pour répondre à cette question. Car je fais partie des entreprises les mieux structurées dans le transport. Et des rares entreprises qui ont plus de 11 salariés ; pour ne pas dire des rares entreprises qui ont

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plus de deux salariés… Et, par conséquent, appartenant à une structure organisée, nous avons mis en place une gestion efficace nous permettant de prévenir ce manque de trésorerie. Il y a des dispositifs au niveau du Trésor public qui le permettent. Avec l’organisme OSEO. Il y a également des dispositifs prévus par les banques privées. Donc, même si nous vivons ces retards de paiement, nous ne sommes pas, aujourd’hui, autant déséquilibrés. Parce que nous avons anticipé ces retards de trésorerie… Ce n’est malheureusement pas le cas de micro-entreprises dans le secteur du transport… Et c’est peut-être à ce niveau qu’il faut se poser la question de la fiabilité d’un certain nombre de micro-entreprises dans ce domaine, et de leur capacité à garantir la sécurité des passagers. La Caraïbéenne d’Equipement : Que faudrait-il pour que les entreprises de votre secteur puissent vivre dignement et ne soient pas assujetties à ce quasi-permanent jonglage de trésorerie dont vous avez parlé précédemment ? Car on sait notamment que la constance de la confiance des banques peut être aléatoire… Surtout en temps de crise… Sandra Casanova : Je pense que le martiniquais est aujourd’hui en droit de demander à ses élus de mettre à plat le problème du transport. Et de définir une véritable politique du transport pour la Martinique. Pas à l’échelle

d’une commune, mais à l’échelle du département où de la région. Ou de la collectivité unique… C’est de cela dont nous avons besoin. Nous avons besoin d’une vision politique. Pour qu’en tant que chefs d’entreprises nous puissions nous inscrire dans cette vision là. Et c’est seulement dans ce cadre que nous pourrons mettre en adéquation l’offre de service avec la demande. Mais la demande doit émaner du pouvoir public. C’està-dire de l’orientation politique, et forcément budgétaire des collectivités qui ont en gestion le transport sur l’ensemble du département. Y compris les transports internes aux communes.

La Caraïbéenne d’Equipement : Quels sont aujourd’hui vos principaux objectifs? Sandra Casanova : La Compagnie Martiniquaise de Transports a l’ambition de se positionner comme un véritable partenaire pour les Collectivités et l’ensemble de ses clients. Mais aussi de maintenir un dialogue permanent avec l’ensemble des acteurs du secteur de transports de voyageurs. La CMT se veut pro-active dans l’ensemble de ses domaines de compétence (transports

urbains, scolaires, touristiques et activités annexes). Je pense qu’il est avantageux pour un pays de trouver le juste milieu entre économie privée et économie publique. Au niveau national, seuls deux Groupes se partagent le marché du transport public de voyageurs Transdev-Veolia et Keolys. En réalité, ces multinationales orientent souvent la politique de transport de la Collectivité et du fait de leur forte implication au sein de SEM ou d’autres établissements publics, plongent les Elus dans une sorte d’isolement qui vise à écarter toutes initiatives de nature à concurrencer leurs offres. La CMT oeuvre pour qu’un transport public indépendant de qualité prospère en Martinique, dans lequel l’Elu peut décider librement de sa politique transport et payer le juste prix pour une prestation irréprochable. Aujourd’hui, le professionnalisme et la stabilité financière de la CMT ne sont plus à démontrer. Cependant, nous avons identifié 3 principaux freins à notre développement : - le « jugement identitaire » qui déprécie souvent l’initiative locale ambitieuse. - le « localisme extrême », il s’agit de la préférence du « natif-natal de la commune ». - le traditionnel « i bon kon sa » qui n’amène pas systématiquement notre interlocuteur à évaluer d’abord l’aspect qualitatif du projet…

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Le Transport de Voyageurs en Martinique ■

TCSP

« Le faire rouler avant janvier 2015» Thierry Fondelot, Président du Syndicat Mixte concernant le TCSP Martinique

La Caraïbéenne d’Equipements : Quel est, selon vous, l’état des lieux du transport de voyageurs en Martinique ?

Thierry Fondelot : Il n’est pas des plus florissants. Pourquoi ? Parce que nous nous retrouvons aujourd’hui en Martinique avec une multitude d’autorités organisatrices. Telles que la CACEM (la communauté d’Agglomération du Centre), la communauté d’agglomération du Sud, le Conseil Général; et bien évidemment les communes, autorités compétentes concernant le Nord Atlantique, et un peu le Nord Caraïbe de la Martinique. Deuxièmement, nous avons comme opérateurs sur le réseau de transport de voyageurs, les taxis collectifs (à hauteur de 457), que bon nombre de Martiniquais connaissent; qui sont gérés en direct par le Conseil Général. Egalement un réseau de transport urbain, celui de la CACEM ; pratiqué par la CFTU (au nom commercial de Mozaïc). Et puis l’Espace Sud. Certaines communes qui jusqu’à maintenant gardent toujours, non pas la compétence, mais la maîtrise d’ouvrage sur des exploitations de services qu’elles ont lancé au sein de leur commune. La communauté des agglomérations du Sud est en train finaliser en ce moment un grand plan de refonte du réseau. Puisque, en tant que communauté d’agglomération, elle a le devoir d’organiser un transport urbain de voya-

geurs. Voici un peu la trame du transport en Martinique. Et puis, nous avons évidemment d’autres professionnels tels que les taxis de place, les transporteurs de personnes à mobilité réduite. Nous avons également les transporteurs scolaires qui, eux, effectuent souvent des transports de type occasionnels ou touristiques. Et qui ont, à 60%, une activité plus attachée au transport scolaire. LCE : Vous êtes, de par vos fonctions, particulièrement intéressé par le TCSP. Où en est-on, actuellement, au niveau de ce projet ?

T. Fondelot : Les syndicats mixtes, à la base, historiquement, ont été créés pour la construction d’un dossier “grand projet européen”; pour la création d’une voie réservée, qu’on appelle TCSP (Transport en Commun en Site Propre). Ce projet a vu le jour au courant des années 2000. Nous (une nouvelle équipe à la région et une nouvelle équipe au TCSP), pouvons considérer aujourd’hui que nous sommes vraiment dans un projet qui n’a pas su ou qui n’a pas pu avancer tel qu’il aurait du le faire. Un projet TCSP, entre l’idée d’en faire un et le seul fait de voir un véhicule y rouler, c’est 10 ans en « dead line ». Nous sommes aujourd’hui à plus de 10 ans, nous avons entamé la 10e année… Et nous avons l’obligation de le réussir avant 2015. C’est le challenge que cette nouvelle équipe du syndicat mixte, (accompagnée des partenaires tels que région, département et CACEM) va s’atteler à finaliser. Parce que nous avons cette obligation (ne serait-ce que pour ne pas perdre les fonds européens qui

nous sont attribués, et pour ne pas non plus perdre tous ces fonds qu’ont alignés les partenaires). Et même si cette tâche peut actuellement paraître un peu compliquée ; je crois que nous en viendrons à bout avant 2015.

LCE : Qu’est-ce qu’il reste à faire, concrètement, pour le TCSP, enfin, « roule » ?

T. Fondelot : C’est un dossier qui s’articule autour de trois paramètres importants. Le paramètre construction d’ouvrages : du type des ponts, des voies réservées. Le paramètre du choix du matériel. Qu’est-ce qu’on va faire rouler dessus ? Des tramways, comme cela a été annoncé souvent ? Est-ce qu’on va faire rouler des bus ? Ceci dit, il n’est pas possible de faire rouler des bus standards parce qu’ils n’intègrent pas le dossier grands projets; ce n’est pas éligible. Troisièmement, comment allons-nous exploiter ce service-là ? Est-ce qu’on va l’exploiter par le biais de ce qu’on appelle habituellement une régie : c’est-à-dire que les collectivités achètent et gèrent elles-même ? Ou par le biais des DSP (Délégations de Service public) de différents types ? Voilà les 3 gros paramètres… Aujourd’hui, un certain nombre d’ infrastructures ont été faites. Elles sont visibles, ne serait-ce que sur l’autoroute ou sur le boulevard du général De Gaulle. Il manque, néanmoins, un certain nombre d’infrastructures, assez importantes, sur le suivi du tracé. Actuellement, les systèmes d’exploitation ne sont pas clairement définis, ou choisis ; et, encore moins, le système qui va gérer le TCSP.

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LCE : A quelle fréquence comptezvous avancer, justement pour ne pas perdre les fonds ? Quels sont vos objectifs en terme d’avancée du projet, année par année, par exemple ?

T. Fondelot : Nous sommes d’une part, en train de rassurer nos partenaires, que ce soit au niveau européen ou au niveau des autres collectivités, sur la faisabilité de ce dossier ; afin qu’il puisse atteindre 2015. C’est une première chose très important puisque l’état participe aussi à ce financement. Deuxièmement, nous sommes en train de monter un calendrier qui nous permettra annuellement de mieux utiliser et optimiser les fonds; pour que les infrastructures (et le reste) puissent être établis. Troisièmement, il est très important de bien mesurer, parce qu’ une fois mis en place (même si généralement les TCSP ont des capacités d’évolution en terme de recette et de solvabilité); il sera un peu difficile de revenir sur nos pas. D’autant plus qu’il s’agit de grosses infrastructures qui vont quand même changer le paysage martiniquais en terme de visuel et de vie urbanisée. Il est très important d’aller vite, mais, également, d’aller bien… LCE : Votre objectif c’est, réellement, quand ?

Thierry Fondelot : L’objectif, la « contrainte », c’est de le faire rouler avant janvier 2015.

LCE : En toute franchise, vous pensez que c’est vraiment possible…?

T. Fondelot : Oui, nous y croyons. Nous avons aujourd’hui une assurance telle, que le président de Région y est plus que favorable. Il souhaite que le TCSP voit le jour. Je pense que les autres partenaires sont dans la même dynamique : puisque nous sommes, au sein du syndicat mixte, une structure multi-partenariat (région, département). L’Etat accompagne aussi cette démarche. Et je crois que nos partenaires sont très favorables à cela. Puisque nous avons réussi, par notre arrivée, à débloquer un verrou

qui était un peu rouillé. Le dynamisme ou l’expérience de ceux qui y siègent feront qu’on réussira peut-être, véritablement, à atteindre l’objectif de 2015.

LCE : Pouvez-vous nous rappeler les zones géographiques au sein desquelles le TCSP est censé évoluer ?

T. Fondelot : Le TCSP comprend un tracé sur 5 zones. La zone 1 concerne le boulevard Général de Gaulle jusqu’à la Pointe Simon. Il y a déjà un certain nombre d’infrastructures que nous voyons, que ce soit au niveau du Malécon ou de la messagerie. Tout n’est pas terminé évidemment. La zone 2 va de l’arrivée de la place François Mitterrand (au niveau d’ EDF/ le nouveau siège CACEM) jusqu’à l’échangeur Dillon ; toute l’avenue Maurice Bishop. C’est un gros projet en terme d’acquisitions foncières et d’aménagement. La zone 3, qui concerne Dillon; jusqu’au nouvel échangeur où nous voyons les constructions qui se font au niveau du canal du Lamentin. Et la zone 4 qui sort du canal du Lamentin, (c’est la deuxième entrée de la zone Acajou) vers le giratoire Mahaut. C’est une zone qui a été terminée aussi mais les infrastructures sont à finaliser. La zone 5 qui sort du canal du Lamentin jusqu’à l’échangeur Carrère en passant par l’aéroport. LCE : Vous pensez que c’est un projet, qui à moyen terme, pourra s’étendre plus vers le Sud ou plus vers le Nord ?

T. Fondelot : Aujourd’hui, il faut progresser vite mais sûrement. Il faut d’une part nous assurer que nous saurons terminer le tracé : ça j’y crois. Nous saurons y faire rouler du matériel : j’y crois également. Troisièmement, voir comment réagira la population. Si les politiques d’avant sont rentrés dans cette dynamique ; c’est parce qu’ils y croyaient aussi. Et donc, il y a un besoin, par rapport au goulot d’étranglement que nous retrouvons sur l’axe de l’autoroute, d’avoir un outil comme celui-là. Maintenant, le fait de rallonger le tracé du TCSP doit s’aligner et être en synergie avec l’organisation d’un ré-

seau de transport général sur la Martinique. Or, aujourd’hui, nous avons les taxis collectifs qui effectuent un service. Ils sont présents, Dieu merci ; même s’ils sont assez souvent critiqués. il n’empêche qu’il faut organiser ce service permettant un tracé beaucoup plus loin, parce que cela a un certain coût. Et avoir suffisamment de passagers voyageurs qui pourront se répercuter sur le TCSP.

LCE : Les zones géographiques dont vous parlez sont déjà couvertes par un certain nombres de véhicules, notamment de la CFTU. Est-ce que vous n’allez pas générer votre propre concurrence ?

T. Fondelot : Il faut savoir que nous sommes sur un tracé pour lequel la CACEM nous donne, également, autorité compétente. Si d’aventure nous ne faisions rien, oui, les deux réseaux seraient en concurrence. Là, nous sommes dans une dynamique d’harmonisation. A voir comment, à la mise en place du service TCSP, les deux entités pourront être harmonisées, devenir complémentaires. Et non concurrentes.

LCE : Vous dites que c’est pour désengorger l’autoroute. Mais c’est encore « pire » en terme d’objectif. Ca veut dire qu’il faut changer la mentalité des gens pour qu’ils prennent moins leur voiture. Y’a-til des parkings, des mesures incitatives, afin de faire en sorte que la population vous suive ?

T. Fondelot : Oui. Généralement, la démarche de création d’un TCSP vient d’une analyse forte faite sur un réseau organisé déjà existant. C’est de là que l’on constate qu’il faut transporter plus rapidement et en plus grand nombre tout un flux de voyageurs. Qui, lui, sort déjà d’axes en périphérie des axes centraux. Donc, en terme de construction nous allons aussi construire des pôles d’échange. A la périphérie, à l’arrivée, ou à la sortie du TCSP; telles que Carrère ou Mahaut. Qui permettront aux Martiniquais d’avoir un lieu de parking, laisser leur véhicule et se rendre sur le centre par le biais du TCSP. Il est aussi question que chaque auto-

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Le Transport de Voyageurs en Martinique

rité puisse se mettre en cohérence et en synergie pour pouvoir organiser le transport sur toute la Martinique. Il faut que l’acte de laisser son véhicule personnel soit associé à un choix de transport. Même si le TCSP voit le jour, vous aurez toujours la démarche de la personne qui habite Ducos, de prendre sa voiture et de se rendre à l’arrivée du TCSP. Donc si l’engorgement diminuera au niveau de l’entrée de l’autoroute, et de l’axe d’entrée de Fort-de-France; il augmentera plus loin. Et on n’aura pas réglé le problème du transport : on l’aura juste fait reculer de l’axe central. Pour des questions purement écologiques ou de développement durable, il n’est pas question de juste pousser le meuble pour cacher la saleté. Il faut vraiment qu’on s’inscrive dans une démarche beaucoup plus globale. Dommage que le TCSP (cette remarque n’engage que moi) n’ait vu le jour avant une vraie démarche d’organiser le transports sur tout le réseau Martinique. LCE : Au fait, combien ça coûte, tout ça ?

T. Fondelot : Le projet TCSP, c’est 256 millions d’euros. En terme de partenariat, 70 millions du FEDER; qui sont les fonds européens. 86 millions de la Région Martinique. 2 millions du Conseil Général. la CACEM, qui participe à la création des pôles d’échange (donc acquisition foncière et création des pôles d’échange); et l’Etat, qui

participe à hauteur de 11 millions d’euros. Enfin, d’autres partenaires qu’il nous faudra trouver ( privés ou autre), à hauteur de 20 000. Mais qui ne sont pas clairement définis. Tout dépend des fonds européens que nous perdrons ou pas. En tout cas, aujourd’hui, avec le président de région, le président du conseil général et celui de la CACEM (surtout poussés par la volonté du président de la région), nous essayons de ne pas perdre ces fonds européens. Qui, chaque année, peuvent subir ce qu’on appelle des « dégagements d’office ».

LCE : Rationnellement, quand la Martinique sera-t-elle, d’aprèsvous, pourvue d’un véritable transport en commun sur toute l’île, organisé, harmonisé ?

T.Fondelot : Je parle toujours en terme de 10 ans. Je disais en 2000 : « vous verrez, dans 10 ans, nous aurons réussi à construire un véritable réseau en Martinique ». Nous sommes en 2010 et on me répond : « Tu l’avais dit il y a 10 ans, et on ne l’a toujours pas… » Je crois que cela viendra avant tout d’une volonté purement politique. Je ne fais pas de la politique politicienne en le disant. Mais si nous, hommes politiques, aujourd’hui, nous nous orientons vers une vraie démarche d’organisation du transport de la manière la plus technique et la plus structurée qui soit; Je pense que nous pouvons réussir une vraie dynamique d’harmonisation de tous les types de transport que l’on peut retrouver. Aller dans le sens du transport maritime, par exemple. Ne pas le laisser à la seule botte d’une entreprise privée, qui, malheureusement, souffre pour faire circuler un bateau entre deux rades. Entrer, vraiment, dans une démarche de transport maritime qui viendrait en cohérence avec un transport terrestre. Deuxièmement, pouvoir apporter une réponse claire et définitive à la situa-

tion des taxis collectifs. On ne peut pas laisser des transporteurs, aujourd’hui, être dans une activité, non pas aux risque et périls telle que la loi souvent le dit; mais dans une vraie activité de risque. Ils ne sont actuellement rémunérés que par les recettes qu’ils arrivent à dégager. Ils font du transport de public, mais il ne font pas de transport public. C’est un point qu’il faut régler financièrement, légalement, contractuellement, avec eux. Je sais que l’autorité concernée a étudié bon nombre de pistes à ce sujet. Mais il faut que la politique en Martinique (et pas seulement l’autorité compétente) puisse clairement se positionner sur cela. Et une fois que nous aurons réglé tous ces aspects politiques, structurants et de choix; je pense que les choses peuvent aller assez vite. Parce qu’il y a une réalité : c’est que nous avons cette capacité, nous, domiens, à l’adaptabilité. Et je pense que dans dix ans, en ayant bien structuré un vrai projet transports sur toute la Martinique,( et non travaillé par des petites branches, comme ça, de réflexion,) on peut réussir une avancée certaine. Qui permettrait aux Martiniquais de Basse-Pointe, par exemple, de se rendre au centre de Fort-de-France. Ou de se rendre à Sainte-Marie, qui deviendra peut-être le pôle économique sur le Nord-Atlantique, le Lorrain ou Trinité ; par le biais du transport. Et non être dans une démarche de dire : chacun fait sans harmonisation de son côté; et après on essaiera de « coller tous les bouts »

LCE : Avez-vous les moyens légaux de chapeauter cette harmonisation, de la rendre concrète ? Est-ce que vous pouvez prendre à bras le corps, vous, la région, le dossier du transport en Martinique. Et surtout le mener à bout… ?

T. Fondelot : La question n’est pas de savoir quelle institution ou quelle collectivité prendra le projet. Elle est de se dire : que veulent les politiques martiniquais ? Propos recueillis par Annick de Vassoigne

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Pran douvan avan douvan pran’w !

RISQUES MAJEURS : Le Conseil Général acteur de la prévention et de la culture du risque

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Limnimètre le Conseil Général a reçu en 1999 le prix de la “Puce en Siticum” pour SIGMA


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