Martinique
Le Magazine bimestriel de l’actualité Agricole Agronomique et Agroalimentaire Martiniquaise.
Agricole Mai/Juillet 2011- N° 3
ISSN: 2114-9003
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BANANE :
Un prototype pour traiter les plantations”
« La banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture »
La filière de diversification animale Martiniquaise
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30 ans
au service de la Martinique‌
EDITORIAL
Débat: Fermes solaires Vs Terres agricoles Comme si ces mouvements sociaux à répétitions ne suffisaient pas voila que les éléments climatiques s’y mettent aussi.
La Caraïbéenne d’Équipements Propriété de PIMEDIAS SARL 34 rue Schœlcher 97232 Le Lamentin RCS Fort de France 483 314 928 Directeur de la Publication: Philippe PIED Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes: Mike Irasque, P.P, Antilla, ADV Maquette et Régie Publicitaire PIMEDIAS SARL Port.: 0696 73 26 26 Tél.: 0596 75 54 31 Fax: 0596 75 58 46 Mail: pimedias@wanadoo.fr Impression : PRIM - Guadeloupe ISSN: 2114-9003
Depuis le début du carême, en effet, la pluie est omniprésente dans le quotidien des agriculteurs de Martinique. Occasionnant des conditions de travail difficiles, car les exploitations sont gorgées d’eau, des retards de livraison pour certaines cultures, une teneur en sucre moindre du fait de la pluviométrie, des pertes financières donc pour ces chefs d’entreprises déjà pris à la gorge! Ils ne baissent pas les bras, et restent déterminés, car ils savent qu’un pays sans agriculture est un pays sans avenir. Les pouvoirs publics et les différentes associations de sauvegarde du patrimoine œuvrent à leur manière afin d’assurer à ces professionnels une continuité et une “meilleure” vision de l’avenir. C’est notamment le cas, vu l’actualité de ces derniers mois en ce qui concerne le
développement des fermes photovoltaïques qui (peut-être se faisait ou alors risquait de se faire au détriment des terres agricoles, en tout cas en prenant leur place. Une partie de la Martinique doit absolument être préservée pour l’agriculture et pour les jeunes agriculteurs désirant s’installer, et qui ne peuvent faute de terre Cela veut-il dire pour autant d’arrêter la construction de fermes solaires? Ou alors trouver un compromis? Doit-on choisir entre Fermes solaires ou terres agricoles? Le débat reste ouvert. Pour vous donner un modeste éclaircissement sur le sujet vous pouvez consulter en kiosque le dernier numéro de “La Caraïbéenne d’Equipements” qui traite des besoins énergétiques de la Martinique. Bonne lecture, Philippe PIED
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SOMMAIRE
8 / Actualités : Journée de présentation aux planteurs, du prototype destiné à traiter les plantations de banane, à l’exploitation agricole de Liliane Ely-Marius au quartier Bochette, Lamentin.
CEMAGREF - Interview de Roger Genet, Directeur Général - Interview de Dominique Didelot, Chef de projet ●
BANAMART - Interview, Nicolas Marraud Des Grottes, Président ●
20 / UGPB
« La banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture » Eric de Lucy de Fossarieu, Président de l’Union des Groupements de Producteurs de Banane, lors de la présentation aux planteurs et à la presse du prototype destiné à traiter les plantations de bananes. Interview
CONSEIL RÉGIONAL - Catherine Conconne,Vice-Présidente de la Région Martinique nous donne son avis ●
29 / Initiative : ●
Martinique Elevage Initiative - MELI - 2010-2025
Suite aux Etats Généraux de l’Outre-Mer, les professionnels des filières d’élevage de Martinique se sont rassemblés pour rédiger un document déclinant les objectifs et les stratégies à mettre en œuvre pour la période 2010-2025 : Martinique Elevage Initiative 2010-2025 (MELI).
10 / Entreprise : JARDI PRO, la référence motoculture Jardi Pro Carimat existe depuis 1996. Employant 6 peronnes, cette entreprise martiniquaise importe de façon exclusive des marques prestigieuses comme Stihl, Viking, John Deere, Honda... Nous avons souhaité vous faire découvrir cette structure qui bénéficie de la plus grande salle d’exposition de matériel de ce type à la Martinique.
Dossier: La filière de diversification animale martiniquaise Aux côtés des cultures traditionnelles (banane et canne à sucre), les productions animales constituent l’un des principaux secteurs de diversification de l’agriculture martiniquaise. Nous avons rencontré MM. Milia et Degras de l’AMIV qui nous en parle
Actu/Brèves Luc de GRANDMAISON est le nouveau Président de la Commission Agriculture du Conseil Général de la Martinique.
L’avis d’Ange Lavenaire, Maire du Marigot, Président de la CCNM. Propos recueillis le 9 avril dernier au quartier Bochette au Lamentin, lors de la présentation d’un prototype d’engin de traitement des plantations. “La banane est une production extrêmement menacée. Elle est fragile, parce que nous sommes sur un territoire souvent soumis à des phénomènes naturels, un cyclone ou un gros coup de vent, et tout est détruit. C'est une production qui est tout le temps sous perfusion. Ce n'est pas durablement concevable. La commune du Marigot est une commune aux deux-tiers agricole, avec beaucoup de contraintes par rapport à la topographie, aux risques naturels. Par conséquent, c'est un secteur que je protège. Dans tous nos projets, on tient beaucoup compte du fait qu'il faut protéger les terres agricoles. Le problème, quand on a une exiguïté de territoire ; il y a aussi des habitations qui sont toutes proches. Et là aussi, l'épandage, puisque c'est ce dont il s'agit aujourd'hui, pose problème en terme de santé publique. L'impact est plus ou moins mesuré. Mais ce que je sais, puisque les gens me le disent : « Mr le Maire, arbres fruitiers nou ka pwan fè, nou ni kresson i ka mo, ». Les cours d’eau Il y a un vrai problème. C'est pour cela que j'ai été invité ici, parce que j'avais alerté les planteurs du secteur sur cette problématique de pollution et de santé publique. Ils m'avaient proposé de faire une intervention devant le conseil communautaire, et m'avaient indiqué qu'ils étaient en étude, en train de faire des progrès, notamment sur les hélicoptères avec GPS embarqué, etc. Aujourd'hui, venir voir qu’il y avait un pas qui avait été fait. C'est pour ça que je tenais à venir : parce qu'il faut assurer le suivi du problème que l'on évoque.
Une résolution pour protéger les productions agricoles Le 3 mai, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution européenne, déposée par le sénateur Serge Larcher, président du Comité de suivi de la mission commune d’information sur la situation des DOM de 2009, pour demander compensation du préjudice auquel l’accord de Genève de 2009 sur la banane et ceux de mars 2010 conclus entre l’Union européenne et l’Amérique centrale d’une part, la Colombie et le Pérou, d’autre part, exposent l’agriculture en outre-mer. En échange d’un meilleur accès essentiellement pour ses produits industriels et ses vins et spiritueux, l’Union européenne a accordé aux deux États andins une amélioration de leur potentiel d’exportation de bananes, de sucre, de rhum et d’autres produits comme ceux de la pêche, qui menace le cœur des économies ultramarines. En effet, la banane représente 57 % de la production agricole en Martinique et la canne à sucre 20,3 % de la production agricole en Guadeloupe. Le commerce extérieur des DOM est lui aussi étroitement dépendant de ces produits : ainsi, pour La Réunion, le sucre représente 38,5 % des exportations en valeur. Comme l’a déclaré M. Serge Larcher, « il nous faut sauvegarder l’essentiel : les dizaines de milliers d’emplois qui sont en jeu derrière ces pourcentages ». Le 24 septembre 2010, la Commission européenne a proposé un règlement portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des régions ultrapériphériques (RUP) qui aménage le régime existant appelé « POSEI » (Programmes d’Options Spécifiques à l’Éloignement et l’Insularité), déjà en place depuis près de 20 ans. Or, ce texte ne tient pas compte, de l’impact, potentiellement dévastateur sur l’agriculture des RUP, de ces récents accords commerciaux. La France estime à 40 millions d’euros par an le besoin de compensation de pertes de revenu et de restructuration pour la filière ; or, la Commission européenne n’envisage aujourd’hui qu’une compensation de 4 millions d’euros, soit dix fois moins !
Distribué en Martinique SDVI
8 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
La résolution adoptée par le Sénat pourra être invoquée par le Gouvernement français pour obtenir meilleure compensation et rappeler à nos partenaires que la France n’entend pas renoncer à son agriculture, ni à son modèle social dans l’économie mondialisée. Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture, a salué son adoption, estimant en séance publique que cette résolution du Sénat arrivait « à point nommé ». In http://www.politiques-publiques.com/
Entreprise
Jardi Pro : La référence motoculture en Martinique Jardi Pro Carimat existe depuis 1996. Employant 6 peronnes, cette entreprise martiniquaise importe de façon exclusive des marques prestigieuses comme Stihl, Viking, John Deere, Honda... Nous avons souhaité vous faire découvrir cette structure qui bénéficie de la plus grande salle d’exposition de matériel de ce type à la Martinique. Un nouveau comptoir de vente, pour encore mieux vous servir
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10 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
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Actualité
Des machines innovantes pour la banane propre « Le projet OPTIBAN, pour préserver les ZITA... tout en les traitant efficacement » Les dernières avancées technologiques pour le traitement aérien et terrestre des exploitations de la filière banane étaient présentées le 09 avril dernier au quartier Bochette, situé dans la commune du Lamentin. Grand angle sur une innovations d’importance.
O
n savait que la filière banane faisait depuis quelques années des efforts notables pour mieux respecter l’environnement et la santé des hommes (agriculteurs ou non). On savait également que, dans ce cadre, la recherche allait bon train afin que les espoirs et la volonté théoriques se transforment, de plus en plus, en des résultats palpables, quantifiables, et durables.
8 par an en moyenne (contre 60 dans les exploitations du même secteur au Costa Rica ). L’objectif principal de cet honorable branle-bas de combat étant de produire « une banane propre, respectueuse de la terre et des hommes ». Néanmoins des efforts restaient à faire pour préserver totalement les ZITA (zones interdites aux traitements aériens) tout en les traitant efficacement. Et pour convaincre le plus grand nombre de la réalité de cette évolution (voir
“ il faudrait encore quelques mois, même quelques années de travail supplémentaires, pour véritablement avoir une filière industrielle. » Durable comme notamment ce plan de développement de la banane* qui avait conduit ce monde agricole complexe à modifier de façon importante les modes de cultures (jachères, généralisation des vitroplants, pièges à charançons, etc.). Lui avait permis en dix ans de réduire de 72% l’utilisation des pesticides en bananeraies. Et avait contribué à améliorer l’efficacité des traitements aériens contre les cercosporioses, limités actuellement à
précité) qui vise à optimiser les techniques de traitement et à trouver des solutions terrestres complémentaires. Concrètement, cette optimisation s’est faite sur plusieurs axes. Sur celui de la cartographie des ZITA, réalisée afin de définir précisément les zones d’exclusion des traitements aériens autour des éléments à protéger (les habitations et jardins, les ruches et ruchers, les points d’eau consommables par l’homme et les animaux, les bassins de piscicultures, le littoral maritime, les cours d’eau, les bâti-
Interview Ange Lavenaire). Le projet OPTIBAN initié le 21 mars 2008 (avant même la signature du Plan prénommé) par la filière banane antillaise, en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et le CEMAGREF (l’Institut de Recherche pour l’ingénierie de l’Agriculture et de l’Environnement) va dans ce sens. Car c’est un programme de recherches (mené par l’institut Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 13
Actualité
ments et parcs où des animaux sont présents, le parc national, les réserves naturelles, etc, etc.). Sur celui, également, des traitements aériens : avec la mise en place à l’intérieur des aéronefs (avions, hélicoptères) de GPS permettant non seulement d’enregistrer la réalité des épandages ; mais aussi (et surtout) de couper automatiquement la pulvérisation dans le cas où l’oiseau métallique spécialisé rentrerait dans une zone prohibée. Sur, enfin, un système d’information, Banatrace, élaboré afin de suivre la traçabilité des épandages aériens. Et tendant à améliorer la programmation, le suivi et le contrôle des travaux d’épandage des produits phytosanitaires. Mais ce n’était pas tout. Et c’est justement pour présenter sur le terrain les dernières avancées technologiques que, le 09 avril dernier, un grand rassemblement avait lieu à la bananeraie du quartier Bochette au Lamentin, domaine de l’exploitante agricole Liliane Ely Marius. Des représentants émérites de l’univers de cette culture, des personnalités politiques, des membres issus de la recherche, des représentants de l’île sœur, et bien sûr les médias, s’y pressaient afin de découvrir les nouveautés techniques destinées au traitement aérien. Et au traitement terrestre Avec la première sortie «grand public» d’un prototype annoncé comme quasi-révolutionnaire pour celui-ci (voir interviews Dominique Didelot et Roger Genet).
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Concernant le traitement aérien, outre le système GPS décrit plus haut, les personnes présentes pouvaient remarquer sur l’hélicoptère venu sur le site pour l’occasion un nouvel équipement : les buses à injection d’air permettant de mieux maîtriser la dérive de la pulvérisation. Pour le traitement terrestre le prototype était un bras télescopique monté sur un engin à huit roues ressemblant vaguement à un petit char à ciel ouvert ; bras permettant de monter audessus des bananeraies (jusqu’à 6 m; avec une portée de 12 m de chaque côté) et d’ainsi répartir le plus efficacement possible le produit phytosanitaire. La démonstration du bras était concluante, mais point celle de la compacte machine roulante, qui, alors qu’elle était censée monter à 45° (voir
interview Dominique Didelot enregistrée juste avant la démonstration) n’arriva pas, à cause du « terrain détrempé », à se hisser sur une « une petite côte de 10° » (voir interview Liliane Ely Marius). Mais cela ne gâcha pas la fête. Car tous semblaient avoir pris conscience, comme le soulignait Nicolas Marraud Des Grottes, le Président de Banamart, que ce n’était qu’«une étape» et qu’il fallait continuer à avancer dans le bon sens : « c’est comme le vélo, si on arrête de pédaler, on tombe Donc on va pédaler.» (voir interview) D’autant que Roger Genet, le Directeur Général de CEMAGREF, confirmait, toujours au sujet du prototype placé quelques heures sous les feux de la rampe qu’il faudrait « encore quelques mois, et je dirais même quelques années de travail, pour véritablement avoir une filière industrielle.» (voir interview) Cette matinée était également l’occasion pour nous de faire avec tous ces hommes (et femmes) de terrain un point sur l’état des lieux du secteur bananier martiniquais (voir interviews Eric de Lucy, Nicolas Marraud Des Grottes, Liliane Ely Marius, Catherine Conconne). Et d’engranger des réponses très intéressantes. A découvrir ci-après. Annick de Vassoigne *Signé en décembre 2008.
Actualité ■ CEMAGREF
Interview de Dominique Didelot, Chef de projet au CEMAGREF pour la conception du prototype présenté le 09 avril dernier à l’exploitation agricole de Liliane Ely Marius au quartier Bochette, Lamentin.
« On peut passer tous les quatre grands rangs, et traiter sans être obligé de toucher à la bananeraie. »
Le Scientifique…
Concernant le projet en question, qu'est-ce qu'on va voir aujourd'hui ? Le projet porte sur deux aspects : l'aspect d'amélioration des traitements aériens, etnotamment tout ce qui est traçabilité. Ensuite sur la recherche de méthodes alternatives terrestres, notamment par des engins qui peuvent se déplacer dans les bananeraies pour traiter depuis la voie terrestre.
ment les systèmes « traînés », qui pourront être traînés par un tracteur, qui eux seront adaptés à des terrains plutôt plats ou légèrement en pente. Par contre, pour les terrains très en pente, il faut des engins qui arrivent à grimper des pentes importantes ; donc des engins comme ceux-là. Mais le système de pulvérisateur sera exactement le même.
Vous êtes le chef de projet de l'engin qu'on va nous présenter, parleznous-en On va voir un engin. Mais en fait on en a plusieurs, parce qu’il faut pouvoir s'adapter à divers terrains et diverses circonstances. Les terrains plats vont être gérés différemment des terrains en pente. Celui qu'on va voir, est plus particulièrement destiné aux terrains pentus, jusqu'à 45% de pentes ; pour des bananeraies qu'on n'a pas tellement besoin d'aménager. Parce qu'on peut se faufiler sous les bananiers, et traiter à 6m de haut au-dessus d’eux.
Quelle est la différence avec les canons ? D'abord les canons (vu leur taille) ne peuvent pas pénétrer dans les bananeraies. On est obligé de traiter du bord, ou alors de faire des traces matérialisées dans les surfaces à traiter. Avec ce ystème, on peut très bien passer tous les quatre grands rangs, et traiter sans être obligé de toucher à la bananeraie. C'est un aspect important. Ensuite on a une meilleure régularité du traitement : homogénéité, répartition, moindre dérive, moindre pollution vers l'extérieur. Les embruns que vous voyez se déplacer ; on en a beaucoup moins avec ces engins-là.
Vous aurez donc probablement et prochainement d'autres présentations de d'autres types d'engins, ou est-ce un engin standard avec différentes options ? La partie « pulvérisateur » qui se greffe sur l'engin en question sera la même que sur les autres systèmes. Notam-
Quelle est la portée du jet ? Les portées sont de 12 mètres de chaque côté. Cela fait 22 mètres.
Quand ce produit sera-t-il commercialisé ? Pas tout de suite. Cela demande encore des développements. Comme vous le verrez c'est un prototype, et un prototype a des défauts. Nous avons fait venir l'appareil des Etats-Unis, il n'est pas parfait par rapport au contexte antillais. L’UGPBAN s'est mis en relation avec des constructeurs de matériel. Notamment des bureaux d'étude en France, qui travaillent en étroite collaboration avec des fabricants de pulvérisateurs afin de pouvoir concevoir l'engin final. A mon avis, il faudra encore une bonne année pour que nous ayons une pré-série du système. Après, ce n'est pas encore terminé : il faudra déployer les solutions et les méthodes, former les personnes, créer les nouveaux emplois Nous pensons qu’il faudra encore 2 à 3 ans pour déployer ce système. Notre travail s'arrête au prototype. Après, ce sont aux développeurs de choisir les bons fabricants, de mettre en place les structures qui conviennent, les modes d'organisation, la formation des gens. Propos recueillis par Philippe Pied
Visite guidée de la contention à moutons lors du Festival du Mouton 18 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Actualité ■ UGPB
Interview d’Eric de Lucy de Fossarieu, Président de l’Union des Groupements de Producteurs de Banane
« La banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture »
Quel est votre avis, aujourd'hui, sur la banane en Martinique ? La banane reste une activité agricole de premier plan. Quoiqu'en disent certains, dès que l’on va au fond des choses, on s'aperçoit qu'elle n'est absolument pas remplaçable. Ni en surface de terre utilisée, ni en nombre d'emplois. Je mettrais prioritairement le nombre d'emplois, mais je mettrais aussi les surfaces qu'elle utilise aujourd’hui. Si elles n'étaient pas utilisées en banane, elles ne seraient utilisées à peu près en rien d’autre. Je crois que l’idée, selon laquelle si demain il n'y avait plus de canne à sucre et de bananes en Martinique, on pourrait enfin développer
les cultures de diversification qui permettraient à la population de se nourrir est totalement fausse, et qu’elle est propagée par des gens qui ne savent pas bien de quoi ils parlent. C'est extrêmement faux de dire ça, parce qu'il y a les terres suffisantes pour faire aussi bien la canne que la banane, mais aussi toutes les cultures de diversification. Quand on fait le calcul, avec 30 ou 40 hectares de tomates, on nourrit une grande partie de la population martiniquaise. Et avec 10 hectares de serre de laitue, il y a des laitues pour toute l'année et pour tout le monde. Donc la banane, de ce fait, (comme au demeurant la canne à sucre), reste une culture que l’on peut appeler une activité structurante. Grâce auxquelles la population agricole continue à être dynamique. Grâce auxquelles les terres trouvent des agriculteurs pour les cultiver. Il y a une chose qu'on oublie, c'est que l'agriculture, ce n'est pas de la théorie.
« L’une des problématiques de la banane est celle de la succession des exploitations…» C'est un métier d'hommes et de femmes. Et que s'il n'y a pas des hommes et des femmes pour faire fonctionner une exploitation, il n'y a plus d'exploitation. Un des problèmes que nous connaissons d'ailleurs dans l'agriculture en Martinique en général, et la banane n'est pas épargnée, c'est le problème de la succession des agriculteurs qui ont aujourd'hui 65, 70, 75 ans, et qui ont envie de prendre leur retraite, ce qui est tout à fait normal à leur âge, et qui ne trouvent pas facilement de successeur. L'exploitation sur laquelle nous sommes aujourd'hui est à ce titre extrêmement intéressante, parce que la dame qui dirige cette entreprise est le successeur de
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quelqu'un. C'est la relève, et la relève bien faite ; avec les techniques modernes de l'agriculture. Un des autres problèmes auxquels nous sommes confrontés, et qui fait que la banane restera toujours un élément structurant de l'agriculture, c'est que c'est autour de la banane que s'effectue toute la recherche fondamentale et toute l'expérimentation en cultures tropicales. Aujourd'hui, vous avez ici le président du CIARD, le PDG du CEMAGREF, certaines personnes de l'INRA ; tous les grands instituts techniques de recherche français sont là. Ils sont connus mondialement pour faire partie des plus compétents. S’ils sont ici aujourd'hui, s’ils ont sur place, (en Guadeloupe comme en Martinique cela représente des dizaines de chercheurs, je crois que le CIRAD de la Guadeloupe c'est plus de 100 personnes, et l'INRA en Guadeloupe c'est plus de 300 personnes en Martinique il y a des dizaines de gens qui y travaillent aussi.), c'est parce qu’il y a quelques grandes activités agricoles structurantes comme la banane et la canne à sucre, qui leur don-
nent les moyens de mobiliser tout cet « équipement humain » et de faire avancer tout le reste. On cherche sur la banane, mais on cherche aussi sur les cultures moins importantes, qui sont tout aussi essentielles. Donc je crois que c’est une très mauvaise réflexion, celle qui consisterait à dire : « Oh, vous savez, la banane c'est très subventionné ». Alors il faut abandonner ça. Ou remplacer la banane ou la canne à sucre. Et de toutes les manières, quelle que soit l'activité qu'on fera dans les îles guadeloupéenne ou martiniquaise elle sera obligatoirement subventionnée. Pour la bonne raison que nous avons dans ce pays, et fort heureusement je dirais, un niveau social et un coût de main-d’œuvre
« Le soutien financier de l’Etat est indispensable pour les planteurs…» qui sont ce qu'ils sont. Tant mieux, parce que c'est grâce à cela que l’on peut dire que notre banane est une vraie banane durable. Mais s’il s'agit d'aller chercher tel fruit ou tel légume au moindre coût, ce n’est pas en Martinique et en Guadeloupe qu'on va le produire. C'est en République Dominicaine... C'est pour cela que les subventions diverses allouées par l'Etat sont absolument nécessaires, notamment pour contrer la banane dollar ? Dans la banane, elles sont fondamentales pour lutter contre les bananes-dollar. Mais si demain nous voulons faire une autre activité, il y a aura toujours à Saint-Domingue, ou au Costa Rica, ou en Equateur, c'est-à-dire tout près de nos portes, le même produit moins cher. Et comme nous n'avons plus de barrières douanières C'est encore un élément que ceux qui parlent sans savoir n'ont pas mesuré. On ne peut pas empêcher à un fruit ou à un légume venant de quelque part dans le monde d'entrer en Guadeloupe ou en Martinique ; pas plus qu'on ne peut l'empêcher d'ailleurs d'entrer en Europe. Donc la seule compensation possible, c'est la subvention. Ce que j’appelle le soutien financier, de l'Etat, en l'occurrence pour nous, la France et de l'Europe. Et je n'aime pas le mot subvention, je préfère le mot de soutien financier. Parce que subvention ça fait assistanat ; alors que soutien financier, c'est quelque chose que nous pouvons revendiquer sans avoir à rougir du tout. Il était dit dans l'actualité dernièrement qu'on avait donné au monde de la banane trop de fonds Vous voulez parler du rapport de la Cour des Comptes ? Et bien, confiez à un comptable le souhait de définir une stratégie, et ça donne le rapport de la Cour des Comptes Pour la Cour des comptes, deux et deux ça fait quatre ; je les en félicite. Ce que le rapport de Cour des Comptes ne dit pas, et il ne peut pas le dire puisqu'il n'aurait pas la réponse : “on prend l'argent qui est aujourd'hui utilisé dans la banane, et on le met sur autre chose.” S'il vous plaît, messieurs de la Cour des Comptes, ne vous privez pas de me dire quelles autres choses, puisque désespé-
rément, je suis à la recherche de cet autre chose Vous observez aussi que le rôle de la Cour des Comptes c'est de faire des rapports généralement à charge. Il n'y a pas un seul rapport de la Cour des Comptes qui dit : « J'ai été inspecter telle et telle activité, entreprise, musée, administration et tout va bien ». Quand elle va quelque part, c'est pour dire que ça ne va pas bien.
Les inspecteurs de la Cour des Comptes sont dans cette mentalité-là. C'est utile dans une démocratie d'avoir des gens qui critiquent. Le rapport de la Cour des Comptes ne m'a pas fait de peine, ne m'a pas choqué ; il m'a simplement permis de considérer que nous devons faire avec les sommes importantes que nous recevons pour la banane le mieux possible. Sinon, pour nous mettre à l'abri de la critique, mais au moins pour pouvoir justifier cet important appui financier. Philippe Pied.
■ La responsable de l’Exploitation Interview de Liliane Ely Marius, exploitante agricole de 5 hectares installée sur deux sites (Quartier Petite Rivière - 3,5 hectares - et quartier Bochette - 1,5 hectare)
« C’est la première fois que je voyais cet engin en action »
C’est sur votre exploitation bananière que l’on a assisté à la présentation du prototype destiné au traitement terrestre ce matin Vos premières impressions ? Cela fait 11 ans que je suis installée dans le secteur de la banane. Je suis assez fière de mon exploitation et du travail que j’ai fourni. Avant toute chose, j’aurais aimé dire un mot sur un sujet qui me tient à cœur J’aurais aimé que les autorités compétentes nous aident quand même un peu. Afin de faire face aux difficultés pour pouvoir faire redémarrer la banane. Car après la cercosporiose, il y a eu la grève du port qui n’a rien arrangé Je ne vais pas empêcher aux autres de faire la grève. Mais ce que je dis c’est qu’ils auraient pu faire la grève autrement, et laisser l’économie du pays fonctionner. Car ça fait beaucoup d’emplois perdus. Et beaucoup de petits
qui disparaissent Comme moi j’aime ce que je fais et que j’aurais aimé continuer dans cette filière, je trouve qu’il serait plus juste qu’ils ne bloquent pas tout. Mais seulement les personnes concernées. Pour eux, c’est une histoire de quelques sous qui nous fait perdre à nous beaucoup de sous J’ai perdu beaucoup. Et au lieu d’avoir une rentrée d’argent, j’ai eu une sortie d’argent. Car il fallait tout recommencer. Cela vous donne du baume au cœur que l’on ait pris votre exploitation pour exemple pour pouvoir faire cette manifestation ? Ah oui. Je suis contente qu’ils m’aient sollicité pour faire tourner le prototype. Ça montre qu’il y a des gens qui reconnaissent le travail que j’ai fourni Cet appareil va changer quoi à votre quotidien ? C’est la première fois que je voyais cet engin en action. Ce sera intéressant pour les planteurs en général. Mais en temps de pluie J’ai vu qu’il avait des difficultés à monter une petite pente qui n’a même pas 10°, je crois Alors je pense qu’il sera efficace, après quelques mises au point.
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 21
Actualité ■ CEMAGREF
Interview de Roger Genet, Directeur Général de CEMAGREF
“Nous avons encore des progrès à faire”
Aujourd’hui nous avons assisté à une étape importante concernant la recherche et l’innovation. Quand sera-telle opérationnelle pour les agriculteurs ? C’est une étape cruciale : la présentation du premier prototype. Elle fait suite à trois ans de travail intensif, sur différents volets. D’abord toute la cartographie du territoire qui permet de voir l’ensemble des zones sur lesquelles on peut traiter avec des produits phytosanitaires. Ensuite déterminer les zones qui doivent être exclues d’un épandage aérien ; qui est aujourd’hui extrêmement efficace, car il permet de répartir des quantités infimes de produits phytosanitaires sur la cime des bananeraies pour avoir un traitement efficace. Enfin, évidemment, d’améliorer toujours cette technologie. On a vu ce matin sur l’hélicoptère des buses qui permettent de réduire la dérive de presque 20% ; pour éviter que les produits phytosanitaires soient répandus sur les parcelles voisines ou dans les cours d’eau. Dans les parcelles qui sont soit à proximité d’une zone dense de population, soit à proximité de cours d’eau (où on ne veut pas de pollution des masses d’eau), il faut trouver des méthodes alternatives. C’est pour cela que l’on a développé cette technologie, qui procède de la
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même façon qu’un traitement aérien : c’est un bras télescopique qui permet de monter audessus des bananeraies et de répartir ce produit phytosanitaire avec une très grande efficacité, une grande homogénéité. Nous avons encore des progrès à faire (nous l’avons vu). Car ce matériel, qui fait l’objet de deux brevets (entre la recherche publique, et le CEMAGREF le secteur économique) sur la partie épandage est porté par un matériel commercial à quatre essieux qui a certaines limites. On voit bien qu’il ne s’adapte pas à toutes les conditions de terrain très riches de la Martinique, avec des pentes extrêmement importantes. Ce matin, la parcelle était non seulement en pente mais en dévers, avec un terrain gras parce qu’il a beaucoup plu. Le matériel ne passe plus Nous avons donc encore beaucoup d’améliorations à faire. Egalement pour le rendre acceptable au niveau économique, afin qu’il puisse être repris par des professionnels qui se regroupent avec ce matériel. Pour cela, il faut encore quelques mois, même quelques années de travail, pour véritablement avoir une filière industrielle. Justement un tel engin coûte ou coûterait combien ? Je ne vais pas vous donner le prix de l’appareil, mais le prix de l’ensemble de l’étude OPTIBAN. C’est aujourd’hui plus de deux millions d’euros en coût complet. Dont 500 000 euros qui ont été ap-
portés par un financement du ministère de l’Agriculture. Et 500 000 euros par la profession elle-même. Sur cette partie de développement technologique de porteurs, la profession a énormément contribué à son financement. 2 millions d’euros pour tout un ensemble d’études qui portent à la fois sur la sécurité des opérateurs, sur la cartographie, sur les systèmes aériens, sur les systèmes terrestres ; ce n’est pas une somme qui est extrêmement élevée. Développer une filière industrielle de porteurs terrestres : je suis incapable aujourd’hui de vous donner une estimation précise. Je pense que le prix sera celui du marché. Il faut qu’en fait l’on développe des porteurs qui aient un prix acceptable en terme d’utilisation pour la profession ; pour que la filière puisse se développer.
En fin de matinée on a parlé d’une autre étape importante : le projet d’amélioration de la mécanisation dans les petites exploitations Pouvez- vous nous donner quelques précisions sur ce sujet ? Il faudra adapter et améliorer ce matériel terrestre. Mais il faudra aussi jouer sur les pratiques agricoles. On voit que le type de plantation dans les pentes est évidemment extrêmement compliqué quand, par exemple les rangs sont en dévers, pour de la mécanisation terrestre. Donc il faudra adapter, au fur et à mesure, les exploitations. Pour que le traitement terrestre soit pleinement efficace. ADV
Formation Le CACES du GRETA BTP : Le Certificat d’Aptitude à la Conduite des Engins en Sécurité (CACES) sur les exploitations agricoles Les ouvriers des exploitations agricoles de la Martinique peuvent se positionner pour certifier leur aptitude à conduire en sécurité les engins agricoles sur deux recommandations de CACES® validées par le GRETA BTP Organisme Testeur CACES® depuis 2000 pour toutes les familles d’engins. 1/ Le CACES engins agricoles de la Recommandation Régionale de la CGSS Martinique.
2/ Le CACES® engins de chantier de la Recommandation Nationale (CNAMTS) R372m
Cette recommandation classe les engins agricoles en 3 catégories :
Catégorie 8 qui concerne les tracteurs agricoles et ses équipements de travail à savoir l’épareuse, fourche, godet, benne, remorque, herse
■ Catégorie
1 : Tracteurs agricoles
Catégorie 2 : Les remorques (à berceau, traditionnel, hangiban, à benne.)
■
■ Catégorie 3 : Les engins spécifiques à la canne à sucre (canne loader, le coupe canne )
Ce CACES valide l’aptitude des ouvriers agricoles à effectuer les manœuvres et les déplacements sur l’exploitation en sécurité. L’objectif étant : - De diminuer le nombre d’accidents sur les exploitations agricoles, - Sensibiliser à la sécurité sur le lieu de travail notamment par le port des équipements de protection individuel. Ce CACES® est valable 5 ans et ne concerne que le secteur agricole de la Martinique
Les exploitations se positionnent aussi sur les autres catégories de cette recommandation nationale à savoir : catégorie 2 : Pelle hydraulique : utilisée pour refaire les traces, les tranchées et curage des fossés
3/ D’autres types d’engins sont aussi utilisés sur les exploitations agricoles et réclament une validation de leur manipulation par un CACES®, à savoir : ■ les chariots élévateurs à conducteur porté ou accompagnant de la Recommandation Nationale (CNAMTS) R389 ■ les
transpalettes,
■ les chariots à conducteur porté catégorie 1 de levée inférieure à 1m,
■ la
la catégorie 7 : Compacteur pour compacter les traces
■
la catégorie 3 : Bulldozer pour labourer les champs et faire du terrassement. ■
la catégorie 4 : Chargeuse pour évacuer les déblais autour des hangars.
■ la catégorie 3 (chariots en porte à faux de capacité inférieure à 6 T) qui servent à soulever, transporter et arrimer les palettes de bananes dans les containers.
Bruno LAPOINTE testeur CACES® GRETA BTP
■
Ces CACES® sont valables 10 ans.
Joël LANGERON testeur CACES® GRETA BTP
DEMANDEZ NOTRE NOUVEAU CATALOGUE 2011 POUR CONNAÎTRE LES DATES DES SESSIONS CONTACT : Marie-Line BRAY – Conseillère en Formation Continue au GRETA BTP Téléphone : 0596.57.08.70 - Fax 0596.51.92.00 – Mail : greta.btp.972@orange.fr
Actualité ■ BANAMART
Interview de Nicolas Marraud Des Grottes, Président de Banamart
“C’est une étape importante de franchie” Quel est votre sentiment face à de telles innovations ? Comme l’a dit le directeur général du CEMAGREF : c’est une étape. Il y a encore des choses a améliorer, comme vous avez pu le voir. Mais pour nous, c’est une bonne étape ; parce quenous sommes sur la bonne voie. Et comment ça va se passer pour les agriculteurs ? Ils pourront les acheter ? Les louer ? C’est en réflexion pour le moment. Mais c’est vrai que l’on peut utiliser le même principe que pour l’hélicoptère : un traitement généralisé. Il y aura bien sûr des adaptations pour les agriculteurs qui veulent acheter des engins comme celui-là. Ce n’est que le début. Mais comme je le disais : “C’est comme le vélo, si on arrête de pédaler, on tombe Donc on va pédaler.” Un petit mot sur la cercosporiose noire Quel est l’état des lieux actuel ? Elle est à peu près partout. Mais nous la maîtrisons. Les agriculteurs ont fait beaucoup d’efforts. Nous n’avons pas pour le moment de catastrophe chez nos agriculteurs. En tant que président de groupement, quels sont vos objectifs pour l’année 2011? C’est de produire. Nous avons eu Tomas l’année dernière : il a fait beaucoup de dégâts. Cette année, nous espérons produire le maximum, expédier le maximum, et vendre le maximum pour nos agriculteurs. Vous nous avez parlé de Tomas. Les exploitants agricoles nous ont aussi parlé de la cercosporiose noire et de la grève du port ; deux événements qui font que certains peinent à maintenir leurs exploitations à flot Qu’en est-il ? C’est sûr que les agriculteurs ont l’habitude de se battre tout le temps. Ça, c’est une partie du combat. Le port nous a occasionné beaucoup de dégâts. Mais on se relèvera. On va repartir. ADV
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■ Région Martinique
Catherine Conconne,Vice-Présidente de la Région Martinique
« Je tiens beaucoup à ce que l’aspect humain soit préservé. » Votre sentiment sur les innovations présentées aujourd’hui ? Je crois que plus l’homme peut innover, mieux on se porte. Visiblement ce système a le souci d’un développement durable, c’est-à-dire préserve ce qu’il y a lieu de préserver. Il est moins généraliste, spécialisé ; l’arrosage va là où il faut le mettre. Et c’est vrai que c’est une préoccupation. Parce que l’on a ce souci d’épandage aérien qui pose problème parce qu’il est très généraliste ; il va partout. Mais, en même temps, le développement durable c’est aussi le côté humain. Donc une machine qui fait à la place de l’homme, c’est bien, car cela préserve notre santé. Aller faire de l’épandage manuellement, ce n’est pas évident Mais il faut aussi penser dans un si petit pays aux incidences sur l’emploi Est-ce que tout cela ne va pas tuer des métiers qui existent dans la banane ? Et ne va pas faire qu’humainement on ne va pas s’y retrouver ? Donc pour résumer : il y a encore du travail dans la recherche, mais je tiens beaucoup à ce que l’aspect humain soit préservé. Par la machine certes, surtout par rapport aux aspects négatifs des traitements phytosanitaires qui ont des incidences sur la santé humaine (on le voit dans des pays d’Amérique Latine, qui n’ont pas le même souci que nous. Avec les maladies, la mortalité extrêmement jeune des publics qui travaillent dans les plantations de banane). Mais, en même temps, il faut absolument que l’on ait toujours en tête l’indicateur emploi à la Martinique. Et tant que l’on peut préserver les métiers, préserver les emplois, il faut le faire. Dans le développement durable, tout cela doit être compatible et conciliable. Propos recueillis par Annick de Vassoigne
DOSSIER
La filière de diversification animale martiniquaise Aux côtés des cultures traditionnelles (banane et canne à sucre), les productions animales constituent l’un des principaux secteurs de diversification de l’agriculture martiniquaise. Le contexte de l’élevage Martiniquais Comparé à la métropole, le développement des filières d’élevage est contraint par un certain nombre de handicaps : - Incidences négatives du climat tropical sur les performances d’élevage (températures et taux d’humidité élevés une grande partie de l’année) ; - Existence de pathologies particulières Ces contraintes d’ordre bioclimatique, auxquelles s’ajoutent les handicaps liés à l’insularité et à l’isolement (prix des intrants), ont pour conséquence des coûts de production élevés et un manque de compétitivité vis-à-vis des produits importés. Pour lever ces contraintes, un certain nombre d’actions sont menées par les acteurs locaux et nationaux, dont l’ODEADOM, et l’Union européenne à travers des programmes de soutien aux diverses filières animales. L’interprofession Dans notre département, les professionnels se sont progressivement organisés au sein d’une interprofession : l’AMIV, l’Association Martiniquaise Interprofessionnelle des Viandes. Elle a été créée en 1992 à partir de coopératives spécialisées et associe les producteurs (320 éleveurs réunis en coopératives), les abattoirs et ateliers de découpe, les industriels de la transformation et de la restauration, les distributeurs (moyennes et grandes surfaces), les artisans bouchers (adhérents au SABM), l’AMPI, et les consommateurs. Ce partenariat fort, vise à développer les productions lo-
Les principaux acteurs de la filière De gauche à droite : Jarrin David (Coopgelma), Jacques Pivert (Socoporc) V.psdt, Ange Milia, André Prosper (Codem), Monpela (Coopprolam), Yerro (Socoporc) cales. Il est à noter aussi la présence de partenaires institutionnels et financiers (POSEIDOM, ODEADOM, Conseil Général, Conseil Régional, Ass. des Consommateurs, DAAF, et la Direction Régionale des Douanes). Présidée par Monsieur Ange Milia, agriculteur depuis 1987, mais aussi Président de la SCAM, de SOCOPORC, et récemment de l’Union MADIVIAL, cette interprofession a pour objectif de promouvoir le développement de l’élevage, et d’aider dans tous les domaines les différents éleveurs et partenaires. Les ressources de l’AMIV proviennent essentiellement du POSEI (4,9 millions d’euros en 2010) et de la cotisation volontaire des membres (900 000 euros en 2010). Les viandes concernées sont celles des ovins, des caprins, des porcs, de la volaille, le lait et l’aquaculture. Certains produits n’en font pas partie, c’est notamment le cas des œufs, du miel et des chevaux. (Voir questions posées à MM. Milia et Degras) La situation des productions animales La viande bovine locale, produite principalement à partir des races brahman, charolaise, blonde d’Aquitaine ou limousine et de leur croisement, est très appréciée du consommateur. L’élevage laitier se développe à partir des races européennes prim’holstein et
brune des Alpes. L’amélioration significative de la qualité du lait a permis la commercialisation en grandes surfaces de lait pasteurisé produit localement. La production des petits ruminants progresse avec l’utilisation de la race ovine locale «Martinik» sélectionnée par l’Union pour la sélection de l’ovin Martinik (USOM) avec le concours de l’Inra, ainsi que par l’exploitation d’un cheptel caprin bien représenté. La production contrôlée de viande porcine est encadrée par deux structures professionnelles regroupant une cinquantaine d’éleveurs (la COOPMAR et la SOCOPORC). Cette filière dispose de deux ateliers de découpe agréés. La production locale de volailles issue des abattages contrôlés a fortement augmenté entre 2007 et 2010 de plus de 10% par an, et représente 10% des volumes mis en marché. Le démarrage en 2008 du nouvel abattoir du François (d’une capacité de 2 500 t par an) ainsi qu’un atelier de découpe a permis de poursuivre le développement de cette filière. La production aquacole marine (ombrine, cobia, Ti lapia) est supérieure à celle provenant de l’aquaculture terrestre (chevrettes et saint-pierre).
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 25
DOSSIER ■ AMIV
Interview de MM. Ange MILIA et Philippe DEGRAS, respectivement Président et Secrétaire Général de l’AMIV.
“Notre objectif est de promouvoir le développement de l’élevage à partir d’un tissu de producteurs.”
Quelle est, aujourd’hui, l’actualité de l’interprofession ? Comment voyez-vous 2011 et quels ont été vos problèmes de 2010 ? MM Ange Milia & Philippe Degras : Notre objectif est de promouvoir le développement de l’élevage à partir d’un tissu de producteurs. Notre but est de créer un tissu économique et non pas de livrer toute une filière à un seul producteur. Ce développement doit nécessairement passer par l’existence de plusieurs exploitations économiquement viables. Le deuxième problème, est la répartition de la valeur ajoutée tout au long de la filière. Nous injectons de plus en plus de fonds publics dans la filière, encore faudrait-il savoir qui en bénéficie, quels sont les revenus de chacun, etc. C’est un système que nous ne maîtrisons pas encore. Pour l’instant, nous avons lancé un système pour observer les prix, pour mesurer les volumes ; la répartition équitable de la valeur ajoutée est un objectif aujourd’hui non atteint. C’est
un sujet traité par la LMA (Loi de Mondialisation Agricole). Un deuxième volet concerne l’observation. Un organisme national, l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges au niveau national, a été créé et a rendu, en février au niveau national, les premiers rapports. La première question que nous avons posée au Ministère était : « Comment en outre-mer et particulièrement en Martinique, allons-nous pouvoir observer la formation des prix et des marges tout au long de la filière élevage ? ». Puisque nous ne connaissons pas les marges réelles des différents intervenants. Il n’y a pas de transparence des prix en Martinique. Quels sont vos objectifs dans les années à venir ? Notre objectif principal est simple : Gagner des parts de marché par rapport aux produits importés, en ayant une production régulière et de qualité.
En matière de congelé, nous ne pouvons pas lutter contre la concurrence extérieure car elle est issue de la surproduction de producteurs européen 26 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
Vous produisez 3 500 t par an, 22,000 t sont consommées, arrivez-vous à tout vendre ? Pensezvous que vous pourriez en vendre plus si la Martinique avait les moyens de produire davantage ? Le marché global c’est 50% de volaille, dont la moitié en cuisses et pilons. La consommation de cuisses ou de pilons est l’équivalent de la production locale totale, tous produits confondus ! C’est 20% de viande de bœuf, 20% de porc, le reste est réparti entre la viande de mouton, cabri, lapin. C’est 81 % de congelé, 19% de frais. Dans les 19% de frais, il y a 67% de local. Ce qui veut dire qu’on est bien présent sur le marché du frais, mais pas sur le congelé. En matière de congelé, nous ne pouvons pas lutter contre la concurrence extérieure, car elle est issue de la surproduction de producteurs européen, qui développent le marché du frais (sur leur territoire) en sortant les morceaux « nobles » et en y faisant l’essentiel de leur marge. Le reste est congelé et « dégagé » vers d’autres pays dont la Martinique, et peut être vendu à n’importe quel prix puisque les marges ont déjà été réalisées en amont. Nous ne pouvons pas lutter contre cela ! Pourquoi ne pouvez-vous pas faire du surgelé ? Quand il y a mévente, les producteurs congèlent et les produits ressortent sur le marché du congelé. L’abattoir de Martinique est arrivé, à une période critique, à avoir plus de 200 t de congelé. Compte tenu de la concurrence, dont nous venons de parler, nous ne pouvons pas vendre au même prix que le frais.
■ MADIVIAL : l’Union de Coopératives d’Elevage
« Une alliance pour l’élevage »
MADIVIAL EN CHIFFRES : - 5 coopératives (CODEM, SCAM, SOCOPORC, COOPGELMA, COOPROLAM) - 345 producteurs - 5 familles de produits (bœuf, porc, lapin, lait, et volaille) - 3 000 tonnes de viande - 800 mille litres de lait - Pour un chiffre d’affaires de 16 millions d’euros. (Viande et lait : 10,5 millions, Aliment du bétail : 5,5 millions d’euros)
SES MISSIONS
fondamentale dans notre contexte insulaire. Forts de cette donnée essentielle, les éleveurs sont confrontés à une double problématique : produire plus pour nourrir la population et produire mieux dans un cadre de responsabilité politique, sociale et environnementale : aménagement de l’espace, entretien de la biodiversité et respect des équilibres naturels. Pour aider ses coopératives l’union conçoit, développe et mutualise, produits, outils et services avec un objectif : générer une différenciation visible et un retour économique tangible pour les sociétaires.
Renforcer la performance économique et la capacité d’innovation des coopératives partenaires en leur proposant des outils, techniques et services adaptés.
Le statut d’Union de coopératives, la représentativité et sa taille lui confèrent un rôle moteur au niveau de la conquête du marché intérieur.
L’élevage se retrouve aujourd’hui au cœur des enjeux économiques, environnementaux et de société. Sa mission nourricière reste prioritaire et
Dans son volet approvisionnement la coopérative joue un rôle important afin de massifier et de négocier les meilleures conditions, et de mutualiser les coûts logistiques.
En matière de gestion et de développement l’union des coopératives détient une forte responsabilité dans l’appui administratif et financier de ses membres et des éleveurs. SA GENÈSE Le projet de création d’une union de coopératives s’inscrit dans une démarche réamorcée en 2008 par la chambre d’agriculture et par les coopératives elles-mêmes. Le principe de la mutualisation a été en effet clairement posé tant dans les programmes sectoriels que dans des sphères moins formelles à l’instar des Etats généraux de l’outre-mer. Si on parle toutefois de réamorçage, c’est qu’il convient de ne pas oublier que cette idée de mutualisation s’est concrétisée dans le passé, donnant lieu ainsi à des unions partielles. Ces dernières n’ont pas résisté à l’épreuve du temps et des hommes. Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 27
DOSSIER Le projet de mutualisation a consisté à regrouper au sein d’une structure nouvelle cinq coopératives déjà adhérentes de l’AMIV à savoir CODEM (bovin), SCAM (volaille), SOCOPORC (porcin), COOPGELMA (lapin), COOPROLAM (lait). Ces coopératives ont émis le souhait d’adopter un schéma de mutualisation intégré allant de l’industrie au commercial en passant par la gestion. Ce projet n’exclut toutefois pas l’entrée de nouvelles coopératives. La réussite de la mutualisation dépend de la capacité de l’UDC à gérer l’hétérogénéité des produits et des métiers, à mettre en adéquation son appartenance à l’économie sociale et l’âpreté du monde concurrentiel privé, et à apprivoiser les contraintes financières et techniques. Le développement des fonctions à mutualiser est prévu sur plusieurs années dans l’ordre prévisionnel suivant : 2011 à 2012 : Mise en marché, appui administratif et financier, et approvisionnement en aliment. 2013 : Autre approvisionnement et service expert pour le développement des élevages SA GOUVERNANCE Les orientations de l’union sont fixées par un conseil d’administration. La gestion de l’entreprise est assurée au quotidien par la direction générale entourée de responsables opérationnels et fonctionnels. IMPLANTATIONS Le siège statutaire est la Chambre d’Agriculture de Martinique. Le siège administratif est à Immeuble Chapelle. Place d’armes Lamentin SES VALEURS COOPÉRATIVES L’union est une « coopérative de coopératives ». Son capital est détenu par 5 coopératives qui partagent les valeurs historiques du mutualisme : responsabilité, transparence, équité, solidarité, et des valeurs propres :
La confiance et la transparence Le professionnalisme L’Efficacité Le Respect L’équité et le partage équitable
Frais
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Congelés
■ Martinique Elevage Initiative - MELI
- 2010-2025
Suite aux Etats Généraux de l’Outre-Mer, les professionnels des filières d’élevage de Martinique se sont rassemblés pour rédiger un document déclinant les objectifs et les stratégies à mettre en œuvre pour la période 2010-2025 : Martinique Elevage Initiative 2010-2025 (MELI). La stratégie - Consolider les entreprises existantes et installer de nouvelles entreprises. - Renforcer les actions interprofessionnelles pour un développement continu et durable de la production.
Les 5 dernières années ont permis aux acteurs de la filière de se doter des infrastructures nécessaires à un approvisionnement conforme du marché : mise aux normes de l’abattoir de gros bétail, construction d’un nouvel abattoir de volailles, entrée en activité d’outils de découpe et de transformation, refonte de la logistique du transport (vif et mort). Par ailleurs, lors de l’élaboration du programme sectoriel ruminants en 2007-2008, la Chambre d’Agriculture de Martinique et les organisations professionnelles d’élevage ont dressé le constat de la faible taille des coopératives d’élevage et de leur faible capacité financière, ce qui limite le développement de la production. A l’issue de cette mission, six des sept coopératives d’élevage de Martinique ont décidé de mettre en place une Union des Coopératives (UDC) orientée vers l’optimisation des moyens par la mutualisation de la commercialisation des produits.
Cependant, la crise économique et financière mondiale et les mouvements sociaux du 1er trimestre 2009 ont eu pour conséquence une diminution du chiffre d’affaires des coopératives d’élevage de 11 % en moyenne. La situation comptable des coopératives s’est dégradée. STRATEGIE ET OBJECTIFS DU PROGRAMME SECTORIEL Le programme sectoriel des filières d’élevage regroupe les actions à mener au sein d’outils transversaux à l’ensemble des filières. Les objectifs de MELI sont de : - Passer de 14,5% à 40% de part de marché - Accentuer le dynamisme économique et la durabilité de la filière - Valoriser les liens inter-filières
Les actions principales Consolider les entreprises existantes et installer de nouvelles entreprises. • Pallier aux difficultés financières des entreprises créées par les insuffisances du POSEI en 2008 et 2009 et à la crise sociale de 2009) • Améliorer et créer des outils financiers et des dispositifs d’aide adaptés aux structures de la filière. • Mutualiser des moyens (soutien, encadrement, trésorerie de lancement) • Favoriser les démarches de différenciation de nos produits. • Créer des élevages de reproducteurs locaux • «Décloisonner» le monde végétal et animal • Renforcer les actions interprofessionnelles pour un développement continu et durable de la production. • Renforcer le budget destiné à l’action « mise en marché » • Aider à la commercialisation d’une gamme spécifique de produits congelés Ressources budgétaires • Le POSEI • Les aides de l’Etat et des Collectivités
Les obstacles à lever - Insuffisance de moyens pour les éleveurs, les coopératives et les industries de la filière - Concurrence de produits importés à très bas prix
Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011 - 29
DOSSIER ■ …Ailleurs
La situation des productions animales en Guadeloupe en Guyane, et à la Réunion.
GUADELOUPE Le cheptel bovin de Guadeloupe est le plus important des DOM avec 75 800 têtes. Il se caractérise par son atomisation avec près de 13 000 détenteurs de bétail dont une grande majorité d’éleveurs pluriactifs. Le programme d’amélioration génétique, élaboré par l’Inra Guadeloupe et conduit par l’UPRA créole, a permis de stabiliser les caractères de la race « créole », issue d’animaux d’Europe et d’Afrique (zébus). L’élevage des petits ruminants destinés à la production de viande reste très traditionnel et familial. La production caprine commence à se structurer mais la majeure partie de la production reste commercialisée en vente directe. La production porcine organisée est rassemblée autour de deux structures regroupant 36 producteurs. La production avicole a subi de nombreuses crises (faible niveau d’organisation de la filière et développement d’épizooties), mais un retour à une production organisée, en cours de réalisation, devrait, à terme, assurer un approvisionnement notable et régulier du marché. 30 - Martinique Agricole N°3 - Mai/Juillet 2011
GUYANE L’activité économique et agricole se concentre le long du littoral. L’élevage reste très dépendant des approvisionnements extérieurs (aliments et animaux reproducteurs) et souffre d’un relatif manque d’organisation au niveau interprofessionnel. De type extensif, l’élevage bovin est pratiqué sur les savanes entretenues de la plaine côtière et sur des pâturages créés par défrichement de forêts secondaires. Cette activité connaît un accroissement rapide. Les structures de production mettent en œuvre un schéma génétique fondé sur le croisement entre le zébu brahman et les bovins de races à viande rustiques (Aubrac et Gasconne). Elles se sont également lancées dans l’élevage de buffles à orientation bouchère. Il existe, par ailleurs, des élevages de petits ruminants souvent en association avec des élevages bovins. Les éleveurs de porcs se sont réunis en syndicat professionnel en vue d’obtenir un meilleur accès au marché, avec pour objectif de constituer à court terme une OP reconnue. La production de volaille de chair, d’œufs et de lapin est organisée au sein d’une coopérative qui regroupe une vingtaine d’éleveurs. La filière piscicole repose sur les travaux de recherche et de développement de la station expérimentale de Soucoumou, gérée par la Chambre d’agriculture. L’écloserie fournit des alevins aux aquaculteurs. Un programme d’expérimentation est mené sur la station sur l’association volailles/poissons.
RÉUNION Le développement spectaculaire de l’élevage réunionnais est lié à la structuration précoce de la production et des services d’amont (provenderie) et d’aval (abattoir et transformation) ainsi qu’à la volonté d’accroître la production locale et d’accélérer le développement économique de l’île. L’élevage bovin repose essentiellement sur des races européennes comme la limousine ou la blonde d’Aquitaine pour la viande et la prim’holstein pour le lait. Les unités de transformation fournissent une gamme complète de produits : viande fraîche en barquette, steak haché, lait UHT, yaourt et fromages. La production de viande porcine couvre plus de 80 % des besoins de la Réunion en viande fraîche. Elle a développé plusieurs signes de qualité : «qualité rose» et «porc montagne». La filière volaille a entrepris une politique de segmentation de l’offre en développant la production de poulets fermiers, de poulets jaunes et de poulets congelés. L’offre s’est également diversifiée grâce au développement d’une gamme de découpe et de charcuterie. L’aquaculture s’est développée avec la création, en 1991, de l’Association réunionnaise pour le développement de l’aquaculture (ARDA). Son action a permis de développer la production de poissons d’eau douce (tilapias et truites) par une dizaine de producteurs. Source : ODEADOM E-mail : odeadom@odeadom.fr Tél. : 01 41 63 19 70 Fax : 01 41 63 19 45 www.odeadom.fr
Protection Sociale
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La Mutuelle MGPA : Le 1er Réseau Mutualiste de Martinique
La MGPA, premier réseau mutualiste Martiniquais, protège plus de 100 000 personnes aux Antilles- Guyanes. Forte de ces 14 Agences et Antennes, la MGPA joue à fond la carte de la proximité pour les particuliers, les travailleurs non salariés et les entreprises. Elle permet de souscrire à différents types de contrat en complémentaire Santé, en Prévoyance, en Allocation Obsèques et Rapatriement de corps, en Assistance et Services à la personne. POUR LES PARTICULIERS Pour les particuliers, nos tarifs sont spécialement étudiés pour permettre au plus grand nombre de souscrire à moindre coût à l’une de nos couvertures suivantes : Complémentaire Maladie : à partir de 18€ par mois Garantie obsèques : à partir de 30€ par an pour une allocation de 3 400€ et doublée en cas d’accident 6 800€. Et en Prévoyance : étude au cas par cas (arrêt de travail).
POUR LES ENTREPRISES Le secteur des entreprises qui constitue un gros volume d’activité nous fait de plus en plus confiance. Aujourd’hui, plus d’un millier d’entre elles nous a choisi pour proposer une bonne couverture santé et prévoyance à leurs salariés tant les conditions tarifaires sont intéressantes et les prestations de hautes qualités (exemple : Primes Optiques de 250€ à 600€ et les frais dentaires de 250 à 500% de taux de remboursement). POUR LES TRAVAILLEURS NON SALARIÉS Que vous soyez artisans, commerçants, de professions libérales, ou gérant majoritaire, nous vous proposons une Offre Confort qui assure toutes les protections nécessaires. Les cotisations versées pour l’ensemble des garanties santé et prévoyance MGPA sont déductibles des revenus imposés dans les conditions et limite fixées par l’article 154 bis du C.G.I. (Loi Madelin) L’assistance, l’une des forces principales de la MGPA • L’assistance à domicile : Le soutien psychologique en vis à vis ou par téléphone, la garde d’enfant, le portage des repas, l’aide ménagère, le soutien scolaire etc. assurés en cas d’immobilisation.
Pour en savoir plus, appelez vite aux :
0596 39 33 82 - 0596 39 33 44 et 0596 39 33 75 Zone de la Jambette, Imm. De La Houssaye - 1er Etage97232 LAMENTIN
• L’Assistance déplacement : Une véritable assurance pour voyager en toute tranquillité dans le monde entier (rapatriement sanitaire, hospitalisation sur site, mise à disposition des médicaments, etc. ). •L’Assistance rapatriement de corps : En cas de décès hors du Département, la MGPA prend en charge le coût et l’organisation du rapatriement de corps et ce, quel que soit l’endroit à travers le monde. Depuis le 01/01/2010, la MGPA permet à tous ses adhérents d’être bien informés et bien conseillés par le biais de notre plateforme médicale Priorité Santé Mutualiste en composant le 39 35 au prix d’un appel local. NB: Sur présentation de cet imprimé dans l’une de nos Agences, l’exonération du droit d’entrée et du délai de carence en santé sera possible pour la période de mai à juillet 2011. Un cadeau de bienvenu sera aussi offert.
La MGPA, la garantie d’être bien protégé
La référence motoculture
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L’espace Jardi Pro, la plus grande exposition de matériel de jardin en Martinique. Jocelyn Birot, Directeur.
■ Des centaines de références parmi les plus grandes marques. ■ Des conseils de spécialistes. ■ Le meilleur des services. ■ Un SAV de qualité. ■ Des démonstrations réalisées.
Les Hauts de Californie - Le Lamentin www.jardipro.fr E-mail : vente@jardipro.fr Tél. : 05 96 42 75 00 Fax : 05 96 42 75 02