C equip n21 web

Page 1

d’équipements la Caraïbéenne

RéNovER

bTP

l

Transport

l

Environnement

l

Manutention

www.pimedias.com

octobre 2014 - N°21 CPPAP : 0110T89242 ISSN : 1962-1364 3 79300 5100 02

l

2€

outillage

EN zoNE SENSIbLE

Problématiques et enjeux…

P.39

En 1951…

L’ACTUALITE DES CHANTIERS AgENCE DES 50 PAS gérer et aménager Adobe InDesign les zones sensibles P.34

CACEM Questions à Mr David zobDA

Le Président de la Commission Travaux nous éclaire et répond… P.22

FIbRE oPTIQUE bientôt connecté ?

Le point avec Orange sur le futur réseau Très Haut Débit.

P.52



Editorial

Bâtir et Rénover…en 2014

Comment les hommes arrivent-ils à gérer les constructions des villes vu les flux démographiques et les aléas de dame nature au fil des années ? Nous le voyons bien… et les images parlent d’elles-mêmes, comparez celles du Bord de mer en 1951 avec l’actuel Malecon ! Qui pouvait imaginer à l’époque l’évolution des gens, de leurs habitudes, la migration massive vers le centre-ville de Fort de France. Migration, très fortement poussée par l’éruption de 1902, qui en a fait La Ville Capitale, avec les contraintes que cela suppose, notament en terme d’Habitat. Tout ceci pour dire que CONSTRUIRE ou RENOVER, ce n’est pas simplement poser ou démolir des murs, c’est aussi et surtout une savante dose d’ANTICIPATION. Anticipation de risques, de migrations d’activité économique et des personnes, d’habitudes, de santé et de règles d’hygiène… de réglementations de plus en plus sévères. A l’heure où nous parlons, il est question de rénover certains quartiers populaires insalubres, de déloger puis reloger des habitants, de faire en sorte que tout se passe du mieux que possible... mais il faut le faire, car qui sera responsable en cas de risque majeur, l’Etat, le propriétaire qui n’a pas voulu partir, des organismes comme l’Agence des 50 pas, chargés entre-autres de régler certains de ces problèmes de relogement, notamment sur cette zone des 50 pas géométriques ? Des questions sont à se poser… Le Congrès organisé par le Cobaty Martinique du 13 au 16 octobre abordera ces questions. Bonne lecture…

La Caraïbéenne d’Équipements

Propriété de PIMEDIAS SARL 34 rue Schœlcher 97232 Le Lamentin RCS FdF : 483 314 928

Directeur de Publication : Philippe PIED Philippepied@wanadoo.fr Port.: 0696 73 26 26

Photo de couverture : Cobaty-IGN

Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes : Philippe Pied Antilla,

Maquette et Régie Publicitaire : PIMEDIAS SARL Port.: 0696 73 26 26 Tél.: 0596 75 54 31 Fax : 0596 75 58 46 Mail : philippepied@wanadoo.fr Impression : CEE CPPAP :0110T89242 INPI : 08/3548042 ISSN N° : 1962-1364

Propriété : Tout le contenu de ce magazine est la propriété exclusive de Pimédias sarl. Toute reproduction, même partielle est interdite et peut faire l’objet de poursuites, sauf accord écrit de la direction. Visitez notre site : www.pimedias.com

Philippe PIED Directeur de Publication

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

3


CHANTIERS DECATHLON Au LAMENTIN

bACHY FoNDACo

Une entreprise de soletanche Bachy

“Bachy Fondaco reste le partenaire local des projets qui font avancer la Martinique”

ToNY CHIgNARD DIRECTEUR

Depuis près de 50 ans maintenant BACHY FONDACO constitue dans les Antilles le principal acteur des travaux du sol et du sous-sol. Présent au quotidien sur les projets les plus discrets (sondages, reprise en sous-œuvre dans le cadre des confortements parasismiques…), comme sur les projets les plus complexes de la Martinique (Business Center à la Pointe Simon de Fort-de-France, Echangeur du canal du Lamentin, Parking Perrinon à Fort-deFrance, TCSP centre de maintenance – ouvrage d’art – Gaigneron, nouvelle cour d’appel de Fort-de-France, extension du centre pénitentiaire de Ducos etc…), BACHY FONDACO a une nouvelle fois mis en avant ses compétences techniques, sa capacité d’inno

zone Artisanale des Mangles.

4

LE PROJET : Sous l’impulsion du Groupe Bernard Hayot, porteur du projet, l’enseigne Decathlon doit arriver sur le site du Lamentin face à l’actuel Monsieur Bricolage pour la fin de l’année 2014. Un appel d’offres a ainsi été lancé fin 2013, fixant un objectif de démarrage des travaux pour le début de l’année 2014. LA PROBLEMATIQUE ET LES CHOIX PROPOSES : Le magasin, qui s’étend sur une superficie d’environ 5000 m2 se situe sur des sols fortement compressibles dont l’épaisseur peut être localement proche de 20 m. Le substratum volcanique altéré présente une consistance très raide en profondeur, empêchant la construction d’un tel bâtiment sur des fondations superficielles. L’appel d’offres ainsi publié pour la réalisation des fondations sollicitait une réponse technique classique et éprouvée, à savoir la réalisation de pieux dont l’objectif consistait à reporter les charges apportées par le bâtiment sur le bon sol en traversant les couches de terrains alluvionnaires. Cependant, « si la technique de pieux, parfaitement fiable, ne posait évidemment aucun problème de faisabilité » indique Tony CHIGNARD, le directeur de BACHY FONDACO, « son coût restait néanmoins prohibitif à l’échelle d’un bâtiment peu lourd ».

LA SOLUTION TECHNIQUE Ne renonçant pas à proposer une alternative techniquement plus économique, l’équipe de maîtrise d’œuvre et BACHY FONDACO, appuyé par son bureau d’étude, ont proposé une solution de fondations mixtes type amélioration de sol sous dalle et inclusions armées sous les semelles portant les poteaux de la structure. L’offre de BACHY FONDACO a été retenue comme

mieux-disante pour la réalisation des fondations du magasin Decathlon. LES TRAVAUX : Après une première phase de création d’une plateforme stable apte à supporter nos engins de forage, les travaux se sont déroulés de la mi-février au début du mois d’avril 2014. A la demande du client, et pour répondre à un planning d’exécution serré, les équipes travaux ont été renforcées de façon à livrer l’opé-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



CHANTIERS DECATHLON Au LAMENTIN ration avec près de 4 semaines d’avance. Des travaux identiques ont été mis en œuvre au cours du mois d’avril 2014 pour la construction du centre

SOMAREC, situé à proximité immédiate du futur magasin Decathlon. La réactivité de l’entreprise, son travail en collaboration étroite avec l’équipe de maî-

trise d’œuvre et son écoute du client ont constitué autant de facteurs responsables du succès de l’opération.

FoCUS PARkING DE GéNIPA

En 2002, le Groupe Bernard Hayot (GBH) construisait le centre commercial de Genipa dans le centre Sud de la Martinique, et nous accordait déjà sa confiance pour réaliser les fondations profondes de l’ouvrage. La confiance acquise ces dernières années avec ce client exigeant nous est renouvelée avec la construction du parking de Génipa programmé en prévision d’un projet d’extension du centre commercial en 2015. Après une période de préparation courte et un phasage délicat en raison de l’exploitation ininterrompue du centre commercial, nous avons commencé la réalisation des 196 pieux

6

tarière creuse à la fin du mois de mai 2014, et nous avons terminé début juillet dans les délais en dépit de ces nombreuses difficultés. BACHY FONDACO Une entreprise de Soletanche Bachy Spécialiste des travaux du sol Domaines de compétences : Sondages, forages, clous, pieux, micropieux, injections, soutènements, parois moulées, améliorations de sol … Pour en savoir plus : tony.chignard@soletanche-bachy.com

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



CHANTIERS ACTuALITéS

SIMP

Une entreprise performante

SIMP : 30 ans de construction en Martinique… parmi les plus importants chantiers d’une entreprise citoyenne engagée localement. oLIvIER LoUbET géRANT SIMP

“Ce sont au total 88 personnes qui œuvrent quotidiennement pour la réussite de l’entreprise. Actuellement elle emploie 143 salariés en tenant compte entre autre, de l’ensemble des jeunes en formation ou encore du personnel affecté aux chantiers exceptionnels en cours. C’est avec émotion que nous fêterons cette année ses 30 ans d’existence, et c’est à notre personnel que nous devons cette longévité grâce à leur excellence dans les travaux d’exception que nous réalisons pour la Martinique. C’est l’unité qui a toujours fait notre force, et encore plus dans les moments que traverse notre profession.”

SIMP existe en Martinique depuis 1984. Pour être plus précis, elle est issue de la fusion avec GTM Caraïbes en 2002. Spécialisée dans le domaine du bâtiment et du génie civil de chantier à forte technicité, elle réalise un chiffre d’affaire annuel de l’ordre de 25 à 30 millions d’euros et participe depuis sa création au développement économique de la Martinique : logements, collèges, lycées, bâtiments administratifs et privés, stations d’épuration ou de traitement de l’eau potable, centrales thermiques EDF… sont autant de références. Nous avons rencontré M. Olivier LOUBET, son Gérant.

verture de l’hyper U Long-Pré. • L’Espace PERRINON, composé de 2 marchés, le parking souterrain de 640 places sur deux niveaux enterrés et la superstructure comprenant deux niveaux de commerces et deux niveaux de bureaux.

Quels sont les grands chantiers réalisés, en cours et futurs de votre entreprise en Martinique ? Le chantier le plus connu du grand public est la Galléria. Nous avons en effet réalisé plus de 80% des 3 tranches de ce complexe commercial (y compris aussi la tour, l’espace automobiles et les parkings). Le Groupe PARFAIT est un client historique. Dernièrement, nous avons participé à la réou-

Pour ce chantier, nous avons dû redoubler de vigilance et mis en œuvre une haute technicité, du fait de l’emplacement géographique de celui-ci. Situé en plein centre-ville, nous avons dû, par exemple, pour des raisons de transport, travaillé de nuit pour évacuer les 50 000 m3 de déblais et approvisionner les 30 000 m3 de béton. Pour construire sous le niveau de la mer, sur ce terrain de qualité médiocre, il nous a

QUELQUES AUTRES PRINCIPAUX CHANTIERS DéJà RéALISéS fallu prévoir une paroi moulée de 62 cm d’épaisseur ancrée à 30 mètres de profondeur. Cette paroi constitue une enceinte étanche qui nous a permis de travailler au sec en pompant l’eau de mer pour rabattre la nappe pendant toute la durée des travaux. Une autre difficulté majeure provenait des avoisinants pour lesquels nous avons pris des dispositions techniques particulières afin d’éviter tout dommage. • Le Lycée de Bellefontaine (23 M€) dont 11 M€ en grosœuvre. • L’Immeuble Les Cascades à Fort de France (15 M€) où sont installées entre autres EDF et la CACEM. • Le Collège du Robert (Conseil Général) pour 23 M€ (entièrement réalisé par nos soins). • Le Palais de Justice de Fort de France en groupement pour un montant de 30 M€. Opéra-

8

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


est Vinci Immobilier et le client final, le Crédit Agricole de Martinique. Ce chantier présentait des difficultés supérieures à celles rencontrées sur le parking de Perrinon, car il y a 5 niveaux de parkings enterrés aves des constructions mitoyennes. Il a fallu notamment être vigilant aux arrivées d’eau et 6 niveaux en superstructure pour un montant de de 15,5 M€. tion réalisée en tout corps d’état. • Le Terminal à conteneurs de la Pointe des Grives pour un montant de 60 M€ en groupement. Réalisation du génie civil. Remaniement des enrochements, création de poste de pompage et de poste de transformation. • Le Gros-œuvre de l’Hôpital Mangot Vulcin en Groupe-

ment pour un montant de 40 M€. Réalisation de 16 bâtiments du RDC au R+4. • L’Extension du Centre Pénitentiaire de Ducos pour le compte de l’Agence Publique pour l’immobilier de la Justice en conception/réalisation tout pour un montant de 28 M€. • La Centrale EDF PEI de Bellefontaine en groupement d’entreprise pour un montant de 101 M€. Réalisation du génie civil pour la mise en place de 12 groupes électrogène, des bassins pour mise en place des cuves à fuel et des bâtiments techniques de maintenance.

• Renforcement parasismique de l’IEDOM en groupement en Conception-Réalisation pour un montant de 3.9 M€. Renforcement du bâtiment par la réalisation de contre voile béton et mise en place de câbles de précontraintes. Réalisation de cette opération en site occupé et en maintenant l’activité du site. • La conception-réalisation pour la reconstruction sur le site des activités Médecine et

Chirurgie de l’Hôpital Pierre Zobda-Quitman, en groupement pour un montant global de 107 M€. Travaux à venir : • Martinique Première, pour la construction de notre chaîne TV RFO pour laquelle nous avons été notifiés en macro lot gros œuvre plus les corps d’états architecturaux et dont nous attendons l’Ordre de Service de démarrage des travaux. Bâtiment en R-2 (parking) et R+3 bureaux sur 11 000m² de plancher. • EHPAD les Madrépores aux Anses d’Arlets. EHPAD de 50 lits dans une construction atypique tout en arrondi.

30

an s

!

• L’Immeuble La Levée à Fort de France dont le promoteur

• Renforcement parasismique des bâtiments de Dillon à Fort de France (6.3 M€) en gros œuvre seul. Réalisation de confortement parasismique sur 17 bâtiments représentant 698 logements. Intervention en site occupé.

Partage ! Rigueur ! Courage ! Esprit d’équipe ! Sont les valeurs que nous ambitionnons !

Continuons de construire ensemble…

Zone Industrielle de la Jambette 97288 Le Lamentin Tél.: 0596 50 00 09 Fax : 0596 50 41 78

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

9


CHANTIERS PÔLE TECHNOLOGIQuE DE kERLYS

CFA CARAIbE

propriétaire et promoteUr dU compleXe

“ Le Pôle Technologique de Kerlys, une opportunité pour le quartier de Sainte-Thérèse et la Ville Capitale.”

photo Madin’mag

Implantée aux Antilles depuis une vingtaine d’années, le Groupe Financière Duval, présidé par Eric Duval, est une holding très attachée à cette région.

ANDRé CHAFFIN DIRECTEUR RégIoNAL CFA-CARAIïbE

10

CFA-Caraïbe, filiale de Promotion du Groupe, a réalisé la Cour Perrinon, sa première opération importante, avec des investisseurs tels que le Groupe Financière Duval et la Caisse des Dépôts et Consignations. Avec 9 salariés en Martinique, CFA Caraïbe, lance son nouveau programme d’exception : Le Pôle Technologique de Kerlys à l’entrée de Fort de France. Avec des loyers démarrant à 22€/m2 pour la première tranche, sa complémentarité avec le TCSP et surtout l’audace architecturale du

bâtiment, il représente une opportunité pour le quartier de Sainte-Thérèse et la Ville Capitale. Pour reprendre André Chaffin, son Directeur Régional “Notre entreprise conçoit, développe, construit et commercialise des ouvrages sur les quatre grands marchés immobiliers qui sont : les équipements commerciaux, l’immobilier d’entreprise, les logements privés et sociaux (PLS) avec comme valeur ajoutée une labellisation ÉcoDOM +”, puis de poursuivre : “Cette association de compétences alliée à une expérience très diversifiée, nous permet de piloter des projets urbains complexes (tels que la Cour Perrinon ou le Pôle Technologique de Kerlys), ainsi que des partenariats Publics-Privé, notamment en Guadeloupe.”

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



CHANTIERS PÔLE TECHNOLOGIQuE DE kERLYS

SIègE DE gRoUPAMA : Le premier bâtiment calculé à l’eurocode 8 en Martinique. Guez Caraïbes, bureau d’étude en charge de la réalisation du siège social de Groupama Antilles-Guyane, nous livre quelques techniques déployées par ses équipes, afin d’arriver à bâtir cet immeuble reconnaissable de tous à l’entrée de Fort de France.

L

a forme du bâtiment sphérique dans une région à très forte sismicité et les hypothèses de calcul (Eurocode 8) ont été les principales contraintes techniques que le bureau d’Ingénierie Guez Caraibes a dû traiter dans un cadre économique bien défini. L’architecte, Mr A. Guvan a conçu à la base un bâtiment très épuré avec une grande transparence engendrant de grandes difficultés pour positionner et calculer les contreventements. Les mouvements de ’’lacet’’ dus à la forme du bâtiment devront en cas de sollicitation sismique, être repris par chaque étage. HYPOTHèSES DE CALCUL : Il s’agissait du premier bâtiment calculé à l’eurocode 8 en Martinique.

bâtiment et qui sous l’action sismique, tourneraient dans des sens opposés créant des efforts de torsion considérable dans l’axe qui les supporte. Les solutions mises en place par Guez Caraïbes dans le calcul de la structure pour faire face à ces contraintes ont été : 1 - Démasser le bâtiment : technique classique qui permet de minimiser les efforts dans les structures : Sur le bâtiment Signal de Kerlys, les chapes de carrelage ont été supprimées. Cette disposition a été remplacée par des complexes d’isolation acoustique dernière génération 2 - Dans le nouveau Eurocode 8, la classification des sols de construction a une importance capitale. Sur Kerlys nous avons demandé une étude géotechnique très poussée, basée sur la sismique réfraction. Cette méthode consiste à envoyer des chocs dans le sol et mesurer leurs échos sur les différentes couches de terrain rencontrées. Ces tests ont permis de gagner deux classes de sol (initialement en D remontée en B) permettant une grosse économie. LA FORME SPHéRIQUE DU BâTIMENT

Photographie montrant à l’échelle la densité de ferraillages des poteaux.

La forme du bâtiment pose le problème de raccordement d’une toiture sphérique sur une façade cylindrique à facettes. L’enveloppe générale de l’immeuble est un ensemble mixte : n un complexe étanche Multicouche bitumineux sur bac acier n et un bardage aluminium

LES PLANCHERS

L’ enjeu était de les faire tenir l’un sur l’autre.

Il faut imaginer les planchers comme de gros volants inertiels montés sur un même axe qui serait l’atrium central du

Il a fallu pour cela, réaliser une multitude de pontés permettant de traverser l’étan-

12

chéité de façade pour permettre d’accrocher une ossature secondaire, support de bardage. Ensuite il a fallu cintrer le bardage dans les deux directions. Ce bardage a donc été dessiné gironné, avec un module suffisamment petit pour permettre le cintrage sur site, lors de la pose des plaques gironnées sur l’ossature cintrée. Afin de s’assurer de la faisabilité du système Guez Caraibes et Smac Acieroid ont réalisé des essais de pose grandeur nature en atelier. Il y a eu ensuite la difficulté de travailler dans une sphère (repère non cartésien) où le repère principale est le centre de la sphère. Sur notre bâtiment le centre de la sphère est un point dans le vide correspondant au niveau + 1 au milieu du vide (dans l’atrium.) Pour s’assurer de la parfaite cohérence entre les différents lots Guez CARAIBES a réalisé une triple vérification : 1 - Des plans 3 D à l’échelle 1 2 - Un calcul de cotes à partir des formules liant les cordes et les flèches 3- Un contrôle chantier vérifié par le cabinet Fusch Géomètre expert . Enfin il fallait réaliser l’atrium et s’assurer de la mise en place des banches côté intérieur du cylindre. C’est donc un immense platelage monté niveau par niveau, qui a permis la pose des banches et les finitions avant démontage. Un partenariat très serré entre le Maitre d’Ouvrage, La Financière Duval et l’équipe de Maîtrise d’œuvre Guez Caraibes – AG Concept a permis la réussite de ce projet.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


ACTUALITé ENTREPRISE

CARAIb-MoTER

“Une nouvelle certification pour plus de sécurité sur des chantiers pointus”

ISAbELLE SUTTER-bARRoT DéLégUéE QUALITé, SéCURITé ET ENvIRoNNEMENT A CARAIb-MoTER

“Utiliser des produits bénéfiques pour l’atmosphère, les ressources naturelles, la santé et la sécurité des salariés au moment de la mise en œuvre, que ce soit pour des collectivités ou pour des entreprises classées à risque”

R

encontre avec Isabelle SUTTER-BARROT, déléguée Qualité, Sécurité et Environnement de Caraïb Moter, chargée de mettre en place toutes les démarches qui concernent la qualité, la sécurité et l’environnement, elle a tenu à nous réaffirmer l’engagement environnemental et sociétal de l’entreprise : « Caraïb Moter s’est engagé dans une démarche de progrès. Dès 2007, nous avons décidé de certifier l’entreprise avec les normes internationales qu’il s’agisse de l’activité travaux ou de l’activité industrie. Nous nous sommes orientés vers le développement durable en regard des valeurs de Caraïb Moter. La responsabilité sociétale de l’entreprise, sa responsabilité vis-à-vis du territoire de la Martinique et la prise en compte de son insularité guident nos choix. Cette nouvelle certification MASE s’inscrit dans cette démarche. Utiliser des produits bénéfiques pour l’atmosphère, les ressources naturelles, la santé et la sécurité des salariés au moment de la mise en œuvre, que ce soit pour des collectivités et maintenant aussi de façon encore plus poussée pour des entreprises classées à risque comme la SARA, EDF, ou encore l’Aéroport ». Elle répond à nos questions sur cette nouvelle certification.

norme ISO 9001 en 2004, c’est la démarche qualité proprement dite. Ce n’est pas pour le plaisir d’avoir le logo que nous avons fait ce choix. Obtenir l’ISO 9001 était et est toujours une véritable démarche de fond. Cela vous oblige à mettre en place tout un système d’organisation luimême certifié par des organismes extérieurs à l’entreprise. Ce qui prouve à nos clients qu’ils confient du travail à une entreprise compétente. Ce gage vaut non seulement pour l’organisation, mais aussi pour la qualité de la gestion des ressources humaines et la gestion administrative. Parallèlement, nous avions déjà commencé à mettre en place un volet pour la

protection des travailleurs et l’hygiène. Nous nous sommes alors dit : « pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et tenter la triple certification ? ». Nous avons donc finalement obtenu la certification OHSAS 18001 et ISO 14001. C’est ainsi que nous sommes devenus une entreprise QSE (Qualité Sécurité Environnement). Nous avons aussi obtenu des labels sur les produits, des marquages CE. Aujourd’hui nous avons obtenu la nouvelle certification MASE pour la sécurité. Quel est l’intérêt pour une entreprise comme la vôtre d’aller vers autant de certifications ?

Quels sont aujourd’hui les labels et certifications de Caraïb Moter ? Nous avons commencé par la

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

13


ACTUALITé ENTREPRISE C’est une volonté de la direction d’être tirée par l’amélioration continue ; les systèmes de certification sont des projets qui permettent de rassembler les collaborateurs, d’avoir une dynamique en termes de communication, de mise en place d’amélioration de démarches. C’est toujours fédérateur tout en étant exigeant par rapport à ce que nous allons mettre en place, la finalité étant qu’un auditeur vienne voir ce que nous avons mis en place.

peu plus sur le management de la sécurité, même avec le personnel intérimaire, par exemple ; il est beaucoup plus fort ; la maîtrise également pour nos propres soustraitants, parce que celle du MASE est beaucoup plus exigeante. C’est pour cela que pour nous c’est beaucoup plus intéressant de changer de référentiel, nous gardons ce qu’il y a de plus dans le HOSAS 18001 et on rajoute ce qu’il y a du MASE.

Depuis quand avez-vous obtenu la certification MASE ? Nous l’avons obtenu depuis mars 2014. MASE signifie Manuel d’Amélioration Sécurité des Entreprises. C’est un système nouveau pour la Martinique puisque c’est une association qui regroupe des entreprises utilisatrices et des entreprises intervenantes. Les entreprises utilisatrices ici sont celles telles que la Sara et EDF ; les entreprises intervenantes sont celles susceptibles d’intervenir pour réaliser des travaux sur ces sites industriels, considérés comme des sites à risques. Ce manuel est un référentiel national, fait par les entreprises et il y a une entité, un MASE Antilles-Guyane, avec des adhérents qui sont la Sara, EDF, l’Aéroport… Nous pouvons travailler plus sereinement et nous entrons dans leur système sécurité et de qualité, cela veut dire qu’ils ont des exigences que nous devons respecter encore plus. Par rapport au référentiel sécurité qui existait avant, le HOSAS 18001 de norme internationale qui n’a pas été créé par des entreprises, l’avantage du MASE, c’est que ça nous fait travailler un

On pourrait dire que vous voulez sans cesse aller vers la perfection ? C’est aller vers l’amélioration de la qualité de service, de sécurité et d’environnement vis-à-vis de nos salariés et des clients pour lesquels nous travaillons.

14

Combien de temps cela prend-t-il pour être certifié MASE ? Qu’est-ce que cela implique ? Nous étions déjà certifiés 18001 nous n’avons eu « qu’à » rajouter ce qui manquait. Avec ce label, nous devons rendre compte très régulièrement au niveau national de nos résultats sécurité. Les entreprises sont notées avec nos résultats sécurité et notre taux de fréquence qui correspondent au nombre d’accidents de travail ramené aux heures travaillées et le taux de gravité qui est le nombre de jours d’absence consécutifs à l’accident du travail ramené au nombre d’heures travaillées. Le MASE exige de calculer ces taux non seulement sur le propre personnel de l’entreprise, mais aussi sur le personnel intérimaire. L’entreprise est aussi notée sur son global de résultats, c’est pour cela qu’il est plus

intéressant que les autres référentiels. Nous avons une exigence beaucoup plus forte pour les gens qui travaillent chez nous en intérim. Nous sommes mesurés dans le MASE par rapport à ces indicateurs. Au niveau du MASE il existe un tableau de bord qui reprend tout ce qui est relevé : situation dangereuse, relevé d’accident, relevé d’infirmerie. Tout cela est beaucoup plus facile à mettre en œuvre dans l’industrie. Les employés doivent faire remonter tout ce qu’ils considèrent comme situation dangereuse, afin que tout soit corrigé. En fait le MASE c’est encore beaucoup plus d’exigence. Existe-t-il une différence entre le nombre d’accidents d’il y a dix ans et aujourd’hui ? Il y a une diminution assez sensible. D’après le nombre d’accidents ramené au nombre d’heures travaillées, en 2008 nous étions à un taux de 66, aujourd’hui le taux est de 7,75.

respectons. Les déchets inertes (fraisage, enrobés sur nos routes), sont rapatriés à notre centrale d’enrobés afin qu’ils soient incorporés dans la fabrication. Pour les démolitions de béton, à partir du moment que c’est propre, nous les acheminons vers Recycl’art. Pour les déchets inertes, soit nous les envoyons à la carrière de Batimat, soit nous avons signé une autorisation préalable avec un propriétaire sur un terrain en remblaiement, en aménagement autorisé. La filière du verre fonctionne parfaitement au niveau du territoire ; nous récupérons le verre broyé de Martinique Recyclage pour notre granulat. Il est par exemple utilisé sur les travaux du TCSP. Pour tout ce qui est du plastique, bois, c’est problématique puisque l’usine d’incinération sensée les prendre ne le fait pas, donc nous ne pouvons pas les valoriser, tout va en décharge.

Comment traitez-vous et valorisez-vous vos déchets ? Il y a une filière pour les déchets métalliques et les déchets d’amiante, nous la

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


ACTUALITé ENTREPRISE

PLEIADE :

projets logement expertise ingénierie aménagement développement

PHILIP EADIE PDg DU gRoUPE

“La complémentarité de nos différents métiers et structures, a permis, au fil des années, de conserver une ligne directrice claire en ce qui concerne nos valeurs et nos missions ”

Résidence « La Morave » au Lorrain

En 2002, Philip EADIE, Jean-Marc AVRIL et Philippe GUYON ont mis en commun leurs compétences et leurs expériences professionnelles afin de donner naissance à la Caribéenne d’Etudes et de Développement (CED), société d’Ingénierie de Projets dans le secteur de la construction et de l’aménagement. Aujourd’hui, c’est au sein du Groupe PLEIADE, nouvelle dénomination depuis 2013, qu’évoluent 10 structures opérationnelles, comptant plus d’une soixantaine de collaborateurs répartis sur quatre territoires : Martinique, Guadeloupe, Guyane Française et Région Parisienne.

Quelles sont les valeurs de votre groupe ? La complémentarité de nos différents métiers et structures, a permis, au fil des années, de conserver une ligne directrice claire en ce qui concerne nos valeurs et nos missions : participer au développement des femmes, des hommes et des territoires sur lesquels nous sommes implantés. Notre principale finalité devient dès lors, l’intérêt général de la région concernée et la promotion de sa notoriété. Nous considérons que les ressources financières générées par nos activités sont un moyen plus qu’une finalité, et doivent nous permettre de contribuer à servir l’intérêt général. Cette motivation est au cœur de notre fonctionne-

ment, parce qu’elle correspond aux valeurs de nos collaborateurs, qui veulent donner un sens à leur engagement au sein de l’entreprise. Quels sont vos domaines de prédilections…et vos métiers ? La variété des missions effectuées au cours des ces 12 dernières années s’est exprimée à travers les activités suivantes : • Le Property Management avec Caraïbes Gérance Direct (syndic de copropriété, agence immobilière). • L’Ordonnancement, le Pilotage et la Coordination des travaux via la structure E2C. • Le Management de l’Aménagement Public, le Management des Constructions Publiques et Privées et la Programmation, missions réalisées par CED Martinique. Des projets en cours sur le département ? Nous participons à de nombreux projets qui contribuent à densifier l’offre de logements sur le territoire, et aussi à proposer des locaux aux entreprises martiniquaises au sein de zones d’activité ou de bureaux.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

Le Groupe PLEIADE accompagne également des particuliers martiniquais désireux, par exemple, de valoriser le potentiel de leurs terrains familiaux. PLEIADE mène ainsi des opérations de promotion immobilière : un ensemble immobilier à destination des séniors (60 logements), comportant aussi des locaux d’activités, sera livré en mars 2015. Quel est votre avis sur le secteur du BTP aujourd’hui ? Nous faisons face à une réalité factuelle alarmante : le secteur du BTP a subi une chute de 35% de la production de ciment sur les six dernières années, et connaît une diminution de 40% des effectifs des entreprises du Bâtiment inscrites à la Caisse des Congés Payés. Il n’y a aucun mouvement significatif de remontée, il y a de quoi être inquiet. En étant très sévère, il y a trois explications qui semblent se distinguer : le désengagement des pouvoirs publics, le manque de lucidité politique, et la prédominance des « ’intérêts de groupe ». Il y a un sentiment commun

Suite page 16… 15


ACTUALITé ENTREPRISE

Terrain Multisports de Verrier à Bellefontaine

Le Groupe PLEIADE accompagne également des particuliers martiniquais désireux, par exemple, de valoriser le potentiel de leurs terrains familiaux. PLEIADE mène ainsi des opérations de promotion immobilière : un ensemble immobilier à destination des séniors (60 logements), comportant aussi des locaux d’activités, sera livré en mars 2015.

16

de désengagement des pouvoirs publics car la diminution de la commande touche la grande majorité des entreprises martiniquaises. Il est également difficile de s’apercevoir que les messages diffusés par les collectivités laissent entendre que la situation n’est pas si grave car non, cela va mal, très mal. On a ainsi l’impression de se retrouver face à une incompréhension des enjeux entre le monde politique et le monde du bâtiment. D’une part on fait face à un discours désespérément positif qui omet de prendre la véritable mesure de la situation. De l’autre, on constate une absence d’opposition, au sein de laquelle personne ne semble considérer la relance de la commande publique comme moyen de relance économique. Au contraire, la préoccupation économique ne semble pas être une véritable priorité quand on entend par exemple dire qu’il ne faut pas construire d’hôtel. Enfin, certains grands groupes qui travaillent en ce moment sur des chantiers importants ne reconnaîtront jamais publiquement que le secteur du BTP est en souffrance, ou que la situation en Martinique est catastrophique par rapport à celle des autres départements d’Outre-mer. Leur silence est assourdissant. Jusqu’où va-t-on s’arrêter ? Si je ne me préoccupais pas du développement du territoire, je choisirais le discours convenu qui consisterait à se voiler la face. On ne peut pas dire d’un côté « je veux contribuer au développement de la Martinique » et en même temps «continuons comme cela ! ».

Quel est alors l’avenir du BTP à la Martinique selonvous ? Nous n’allons pas désespérer de la situation en Martinique, nous croyons fermement qu’il y a encore des besoins en logements non satisfaits. En termes d’équipements touristiques, avec moins de 4 000 chambres d’hôtel, la Martinique a encore une marge de progression très importante. Il faut se souvenir que le SAR (Schéma d’Aménagement Régional, ndlr) voté en 1989, mettait déjà à l’époque des terrains à disposition afin d’y construire des hôtels, il n’y a en théorie aucun terrain à déclasser. De plus, une chambre d’hôtel représente en moyenne 0,9 emploi pour le territoire d’implantation : non seulement cela permettrait de soutenir l’activité -et donc l’emploi- de la construction, mais en plus, il s’agirait de pérenniser un secteur fort et moteur pour la Martinique. Pensez-vous que les différents regroupements d’entreprises contribuent à jouer un rôle dans une avancée espérée ou souhaitée de ce secteur ?

Incontestablement. Par exemple le Cobaty est une organisation destinée à faire des propositions sur un certain nombre de thèmes autour de la construction, de l’urbanisme ou encore sur des questions foncières. C’est une fédération internationale qui est proactive et se veut force de proposition, comme par exemple quand elle a travaillé sur une étude comparative des prix de la construction à la Martinique et à la Guadeloupe : ces données sont essentielles pour une meilleure compréhension et une appropriation accrue de nos spécificités sur ce secteur. La vocation de la FEMEC (Fédération des Métiers de la Construction) est différente dans la mesure où elle a été constituée dans le but de regrouper toutes les entités syndicales et représenter la profession du Bâtiment dans les négociations et discussions avec les politiques. En publiant un « Observatoire de la Construction » trimestriel, la FEMEC répond de façon concrète aux besoins et aux enjeux des acteurs d’un marché très fragile.

Place Jules Pain à Fonds Saint-Denis.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


Ecole élémentaire Jacques Lucéa - Anses d’Arlet, Martinique

Résidence Les Laurentides - Saint-Laurent du Maroni, Guyane

Résidence Henri Barbusse - Houilles, Île de France

Palais des Sports - Le Gosier, Guadeloupe

Membre du Réseau


ACTUALITé ENTREPRISE

MAD’IN DRoNE

spécialiste de la prise de VUe aérienne par drone

RoMAIN HAYoT FoNDATEUR

“Grâce au géoréférencement permanent des images, il est possible entre autres de photographier dans le temps l’évolution d’un chantier ou d'un projet quelconque, à partir de la même position aérienne.”

Quel est l’endroit le plus beau que vous ayez découvert en “volant” ? Sans vouloir tomber dans le cliché, c’est la capacité à redécouvrir un lieu depuis des angles de vue jusqu'alors inexplorés qui fait du drone un outil aussi merveilleux. Dernier exemple en date : Le survol des Sargasses

18

Diagnostiquer l'état d'un champ de canne, assurer le suivi d’un chantier, filmer en temps réel la progression d'un projet, photographier un terrain dans sa globalité pour y intégrer des éléments 3D, mais aussi prise de vues de votre habitation ou d’évènements (sports, manifestations)... Voilà quelques-unes des dizaines d'applications possibles et réalisables grâce à Mad’In Drone. Cette entreprise au concept innovant créée par Romain HAYOT vous ouvre ses portes... rencontre. Y a-t-il un brevet pour piloter un drone ? Depuis mai 2012, toute personne qui désire embarquer une caméra ou un appareil photo sur un aéronef télépiloté se doit, sans exception, de se mettre en conformité avec la réglementation... Globalement, les télépilotes doivent avoir satisfait à un examen théorique DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) et obtenu une DNC (Déclaration de Niveau de Compétence). Les exploitants, quant à eux, doivent déposer un MAP (Manuel d'Activité Particulière - Comprenant un vaste nombre de documents) à la DGAC, et obtenir un arrêté préfectoral, valable annuellement, dans le cadre du survol des agglomérations. Par ailleurs, certaines zones nécessitent des autorisations complémentaires, notamment la CTR (Zone contrôlée comprenant les alentours de l'aéroport). Outre ces contraintes, le principe semble simple, monter un appareil photo ou une caméra sur un drone, et entreprendre l'acquisition de prises de vue particulières. Quelles responsabilités pour les clients ? Comme tout donneur d'ordre, le client doit s'assurer de la légalité du cadre d'exercice de son prestataire. S'il fait travailler des personnes non ho-

mologuées, en cas d'accident, sa responsabilité pourra être recherchée. Quelle est la qualité des prises de vues ? Au-delà de la qualité du matériel (Photos 24 Mpixels & Vidéos 4K), c'est principalement la bonne maitrise du matériel et les compétences en Post-Production (traitement des fichiers en aval) qui définissent la qualité du rendu final. À tout cela vient bien sur s'ajouter la passion ! Quels services proposezvous à vos clients ? Aujourd'hui la photo et la vidéo aériennes sont les niches d'activités qui attirent le plus d'acteurs. Les domaines d’applications sont quasi-infinis, en voici quelques exemples : • Photographie de précision : Les images étant géoréférencées dans l'espace (Latitude, longitude, altitude), il est désormais plus aisé d'intégrer un projet 3D dans son environnement. • Vidéos aériennes : Grâce à nos nacelles brushless stabilisées, nous sommes en mesure d'acquérir des vidéos parfaitement stables. Il est également possible d'intégrer un modèle 3D dans une vidéo. • Notion de "suivi" : Toujours grâce au géoréférencement des données, l'enregistrement des points de passage permet de

réaliser les mêmes prises de vue à des instants différents. Ainsi, il est possible d'assurer le suivi d'un projet depuis un point de vue fixe à des intervalles de temps réguliers. Comment le client récupèret-il ses images ? À la fin de la mission, les fichiers sont livrés sur clé USB et hébergés en ligne sur les serveurs Mad'In Drone. Quels sont vos tarifs ? Les tarifs varient en fonction des besoins de chaque mission, des risques engendrés, des contraintes administratives, de l’accessibilité, du temps d’intervention, etc. Notre offre de prise de vue par drone reste la solution aérienne la plus rapide, la plus sécuritaire, la plus écologique et la plus économique. Pour un maximum d’informations, rendez-vous sur notre site www.madindrone.com et sur notre page Facebook.

À chaque instant, le drone enregistre les informations de navigation. Chaque image est donc pourvue d'une gigantesque quantité de données (Latitude, longitude, altitude, orientation, inclinaison, distance...) offrant des possibilités encore inexploitées.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



DéMéNAgEMENT uN NOuVEAu SIèGE POuR MANuCOM

MANUCoM

thierry dorn, directeUr

“De nouveaux locaux, adaptés aux attentes de tous.”

THIERRY DoRN DIRECTEUR

250 m2 de showroom intérieur, une salle entièrement fermée et climatisée, un superbe accueil magasin, un parking d’une vingtaine de places…pour le plus grand bien de l’équipe et des clients.

20

Manucom, concessionnaire bien connu des professionnels du BTP, de la manutention et de l’agriculture a déménagé depuis janvier dernier à la ZAC de Bois Quarré, au Lamentin (après Distribois). Rencontre son directeur, Monsieur Thierry Dorn. Pourquoi ce déménagement? L’essentiel, était de permettre à nos clients d’accéder aisément à notre concession, et à notre personnel de travailler dans un lieu beaucoup plus adapté et plus spacieux - notamment en terme de surface d’exposition et de parking. Bois Quarré est une nouvelle zone assez dynamique et très accessible. Nous disposons actuellement d’un bâtiment de 1250 m2 au sol, un terrain avec un terre-plein à côté qui fait plus de 5400 m2, 780m2 d’atelier, un showroom de 240 m2, un stock magasin de 300 m2 au sol, des bureaux administratifs et commerciaux (250m2). Ce déménagement est aussi du au développement lié à nos reprises des cartes Hyundai,

Terex et Volvo en TP et Valtra, Massey Ferguson en agricole. Qu’en est-il de l’accueil client ? Ils sont totalement satisfait. Nous avons plus de 250 m2 de showroom intérieur, pouvant présenter notre gamme complète, un accueil magasin et pièces détachés, un parking d’une vingtaine de places pour l’équipe et les clients. Les clients sont satisfaits et nos équipes commerciales et techniques peuvent travailler dans un espace beaucoup plus adapté. Pour rappel, quelles marques représentez-vous ? Nous sommes concessionnaires : n En manutention industrielle, des marques Fenwick et Yale (gamme complète), Ausa (chariots élévateurs 4 X 4). n JLG, en matériels industriels (nacelles élévatrices et téléscopiques) distributeurs de chariots élévateurs (gamme complète), JLG en matériel industriel (nacelles élévatrices et télescopiques). n Pour le matériel TP nous distribuons Hyundai, Terex et Volvo, n Côté agriculture, nous représentons essentiellement les gammes Massey Ferguson et Valtra. n Evidemment nous proposons tous les équipements agricoles, et TP, adaptables à tous ces engins : Berthoud (spécialistes de l’épandage pulvérisations, et Khun (outils

du sol). L’équipe a-t-elle changé ? Nous avons toujours la même équipe, mais l’entreprise grandit. Aujourd’hui nous sommes 28, dont 18 personnes dédiés au Service Après-Vente. Nous disposons de dix véhicules ateliers intervenant sur site. Vous avez déménagé pour le plus grand bien de votre personnel, mais aussi pour votre clientèle, afin que le client soit totalement satisfait de ses prestations… Dans un premier temps, nous avons eu l’opportunité de faire un bâtiment prenant en compte notre cahier des charges. Il faut savoir que nous sommes concessionnaires des mêmes cartes en Guadeloupe depuis une quarantaine d’années, à travers le groupe financier FJH. Nous connaissons très bien ce métier, ce qui nous a permis effectivement de construire un atelier moderne, adapté aux besoins, avec toutes les fonctionnalités requises pour pouvoir suivre tout ce qui est lié à notre métier et à l’environnement : récupération des graisses au niveau du nettoyage des machines, récupération des batteries, des pneus… Aujourd’hui on se doit aussi de pouvoir répondre à toutes ces normes qui sont devenues obligatoires.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


bTP

MANUTENTIoN AgRICoLE

Des engins de marques qui répondent à la plupart des objectifs de productivité et de rentabilité de nos clients. La Puissance…

La technologie et la fiabilité HYUNDAI, à la portée de tous.

Une gamme de chariots qui couvre tous les besoins des divers secteurs industriels et commerciaux.

Premier fabriquant au monde de nacelles élévatrices de personnes, pouvant atteindre les 50 m, et de chariots élévateurs télescopiques

Immeuble les Palmiers Royaux - ZAC Bois Quarré - 97232 Le Lamentin

Tél. : 0596 77 34 00 - Fax : 0596 77 34 09

Internet : www. fi-sjh.com - email : info972@fi-sjh.com


CoMMISSIoN TRAvAUx DE LA CACEM

DAvID zobDA

president commission traVaUX de la cacem

“L’aménagement du littoral, la commande publique, le transport, la réappropriation de certains lieux délaissés…”

David Zobda, en tant que Président de la Commission Travaux de la CACEM, répond à nos questions quant aux actions de cette commission sur le territoire du centre de la Martinique. Il nous parle des grands projet en cours de réalisation, ainsi que de la façon de travailler avec les autres organismes publics et les Communes.

22

Quelles sont les principales actions et réalisations de la Commission Travaux de la CACEM ? La Commission Travaux porte tous les travaux BTP de la CACEM. Ce sont par exemple : - le chantier de la piscine communautaire, - tous les travaux de l’Etang Z’abricot, - les travaux sur les voies communautaires. - les travaux du bord de mer de Californie, de Schœlcher, de Fort de France... - les travaux d’aménagement, les constructions.... Cette Commission a un volume de travail très important et très intéressant. Il résulte en effet, de la volonté des élus communautaires de répondre aux besoins de nos populations et d’offrir aux entreprises du BTP un niveau de commande publique satisfaisant. La CACEM joue donc pleinement son rôle en la matière, avec sa commission travaux mais aussi avec d’autres commission comme celle de l’aménagement par exemple, qui travaille sur quatre zones d’activités économiques : Choco Choisy, Case Navire, Etang Z’abricot à côté de la marina… Les grands projets portés ou soutenus par la CACEM justifient l’investissement total des l’élus, sur des domaines aussi

variés que sont le développement économique, le portage d’équipements structurants, sportifs ou culturels ou des projets de marinas (qui touchent transversalement, les secteurs touristiques, économiques et l’aménagement du littoral). C’est ainsi que, l’aménagement de la marina de l’Etang Z’abricot qui ouvrira pour la fin de l’année, a une vocation plurielle. Elle accueillera des navires de plaisance et jouera à l’évidence un rôle économique indéniable, mais contribuera aussi au développement touristique du Pays. Bien entendu, la dimension sportive et de loisirs n’est absolument pas absente du projet. L’offre d’accueil de navires et bateaux de plaisance sera, dans un second temps, renforcé par la mise en chantier du projet de la marina de Port Cohé. Nous avons l’ambition d’y réaliser un équipement respectueux de l’environnement dans lequel il s’insère (HQE = Haute Qualité Environnentale). Notre stratégie d’aménagement du littoral se poursuit, et après Schœlcher, nous avons lancé le chantier qui nous intéresse particulièrement : l’aménagement de l’espace régatier sur le front de mer de Fort-de-France, un peu avant Texaco. Vous le constatez, il y a sur le territoire de la Cacem, une vraie cohérence d’aménage-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


Chantier des Régatiers : Coût global de 13.3 millions d’euros - Partie enrochement portée par la CACEM : 7.4 millions d’euros - Création du centre de loisirs dans sa globalité, c’est 6.9 millions d’euros

ment du littoral. Elle est portée reliée par une volonté politique partagée par toutes les communes membres. Enfin, le Contrat de baie confirme notre volonté de préserver le milieu naturel et, avec l’ensemble des partenaires concernés par les problématiques de la Baie, nous avons monté un véritable plan pluriannuel d’actions visant à supprimer la pollution et permettre aux eaux de retrouver leurs qualités. Cette Baie n’est-elle pas l’une des plus belle baies du Monde ? Cette baie qui risquait l’asphyxie bénéficie d’un programme ambitieux portant toute une série d’opérations et de mesures pour un engagement financier de près de 70 millions d’euros. Nous avons commencé depuis quelques années et un bilan annuel est dressé, des mesures sont faites in situ et je confirme que nous progressons de manière très significative. Il y a, à l’évidence, une vraie cohérence de l’action portée par la CACEM sur le littoral du centre atlantique à la fois sur les aménagements comme sur la maîtrise de la qualité des eaux.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

Comment faites-vous pour gérer toutes ces activités et comment pouvez-vous rester impartial de par vos différentes responsabilités ? Il y a quelquefois des incohérences et c’est pourquoi il est important de bien connaître les instances ; il y a des espaces de régulation, d’échanges et de discussions entre le Conseil général, la CACEM, la Région, la Ville du Lamentin, celle de Fort-de-France, de SaintJoseph ou de Schœlcher. Nous nous connaissons tous, c’est un avantage, nous pouvons discuter…l’intérêt étant de trouver un terrain d’entente sur le territoire du centre, mais aussi pour le bien de la Martinique, pour la qualité de vie du Martiniquais, pour permettre à chaque jeune d’essayer de trouver les moyens d’une vie sociale apaisée et tranquille, pour aménager correctement et offrir à notre pays un avenir que je voudrais serein. C’est ainsi que je ne trouve pas d’incohérence entre ce que fait la CACEM et ce que fait la Ville du Lamentin, par exemple. Bien entendu, nous aurions souhaité mieux, c’est le cas par exemple pour les transports ; nous aurions

souhaité que sur le Lamentin il y ait une meilleure desserte avec des bus mieux aménagés, etc., c’est aussi le cas sur Saint-Joseph, Schœlcher ou ailleurs. On est souvent insatisfait, on a le sentiment que les autres communes de l’agglomération sont mieux servies que soi même, chacun le pense, il faut relativiser. C’est aussi le cas pour la collecte des déchets. C’est dans l’espace de discussion que nous trouvons des solutions et non en s’opposant. Au contraire, il faut bien appréhender les choses et avoir conscience que les moyens vont en diminuant, c’est le cas pour toutes les collectivités territoriales, on doit faire mieux avec moins. Il faut donc rationnaliser, être cohérent, objectif dans ce que l’on fait et très pragmatique. Nous devons trouver les vrais équilibres pour faire fonctionner cette agglomération comme elle se doit. Près de 50% de la population vit dans le centre ; le Lamentin c’est 40.000 habitants, mais en journée nous avons plus 60.000 personnes compte tenu de l’activité économique sur les zones industrielles et commerciales. Suite page 24…

23


CoMMISSIoN TRAvAUx DE LA CACEM “C’est dans l’espace de discussion que nous trouvons des solutions et non en s’opposant. ”

La Ville de Fort-deFrance a prévu des lieux de vie très agréables qui vont apporter des solutions complémentaires aux habitants de Fort-deFrance, qui vont relever en termes de qualité le quartier et offrir un cadre de vie bien amélioré.

24

Fort-de-France c’est pareil, on est obligé de penser, raisonner et de structurer nos villes sur la communauté centre, comme des villes qui absorbent des populations. C’est valable en termes d’aménagement (crèches, écoles, équipements sportifs, culturels...) et de penser développement global. On voit bien les travaux du TCSP et les inconvénients qu’ils comportent ; des solutions doivent être trouvées sur les zones économiques, industrielles et commerciales parce que c’est le poumon économique de la Martinique, mais en même temps ce sont des zones fragilisées. La CACEM a vocation de reprendre ces espaces et de redévelopper les réseaux d’eau potable, d’eau usée, les réseaux incendie… il y a de gros risques majeurs. Il faut aussi revoir tout le réseau routier, la problématique d’inondation. Une vraie réflexion doit être portée sur ces zones industrielles, mais il faut que ça devienne une double priorité publique et privée pour libérer les entreprises afin qu’elles se consacrent au développement de leurs activités avec comme perspective évidemment l’emploi.

pétence principale de la Région. Le transport est une compétence partagée, c’est aussi une compétence CACEM et départementale. Il y a des moyens intelligents pour travailler ; on est dans un petit pays, l’espace géographique est précieux. Pour pouvoir utiliser cet espace à bon escient et être efficace, il y a le sens du service public. C’est un peu la stratégie d’aménagement que nous portons sur le littoral. Le projet d’aménagement du Front de mer a été porté par la Ville de Fort-de-France et s’étend du Malecon au Phare de la Pointe des Nègres. Certains aspects de ce vaste dessein sont devenus, au fil des ans, d’intérêt communautaire. L’idée qui présidait ce projet était de maîtriser l’aménagement littoral, de ne pas laisser place à un aménagement anarchique sur cette place, à un espace squatté, mais plutôt à maîtriser et à offrir à la population de meilleures conditions de vie. Un aménagement avec une voie digne de ce nom, des activités supplémentaires, fixer la population sur son lieu de résidence, finalement offrir un autre espace aménagé. La maîtrise du cadre urbain était

l’enjeu principal et la proposition de structures d’accueil. Sur cet espace, au niveau du pont de Texaco nous avons prévu de faire un remblai gagné sur la mer pour agrandir l’espace sur lequel la Ville de Fort-de-France a le projet de construire des structures favorisant l’insertion, le développement d’activités sportives et culturelles… Il y aura là une piscine, un centre aquatique, un centre nautique, un local pour les associations, une esplanade, un parc nature au bord de mer… La Ville de Fort-de-France a prévu des lieux de vie très agréables qui vont apporter des solutions complémentaires aux habitants de Fortde-France, qui vont relever en termes de qualité le quartier et offrir un cadre de vie bien amélioré. Ces travaux sont à long terme, la CACEM a pris en charge toute la partie de remblai, d’enrochement et de création de la plate-forme. Cet aménagement comprendra combien de bâtiments ? Il y a un centre de loisirs aquatique et nautique, des équipements sportifs et de loisirs, l’aménagement d’une

N’est-ce pas le moment de rappeler à l’usager que le TCSP est une concertation forcée et logique entre le Département, la Région et vous ? C’est la vocation du Syndicat mixte qui met en commun l’Etat, la Région, le Département et la CACEM, mais il y a un chef de file, le TCSP c’est la Région. C’est une vocation d’aménagement et de développement économique, la com-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


“Un centre de loisirs aquatique et nautique, des équipements sportifs et de loisirs, l’aménagement d’une promenade maritime en bordure littorale qui fera la couture avec le front de mer. ” promenade maritime en bordure littorale qui fera la couture avec le front de mer. La vocation est de partir du Fort Saint-Louis et d’arriver au phare de la Pointe des Nègres en promenade, comme à Cuba, à Rio, à Miami ou d’autres grandes capitales. C’est vraiment la réappropriation du bord de mer et l’aménagement de qualité. Quel est le coût de cette opération ? L’opération a un coût global de 13.3 millions d’euros. Pour la partie enrochement portée par la CACEM, c’est 7.4 millions d’euros. La deuxième partie, la création du centre de loisirs dans sa globalité, c’est 6.9 millions. C’est un beau projet, un projet intéressant qui va confirmer les orientations prises il y a quelques années par la Ville de Fort-de-France. La Marti-

nique rentre dans une autre dimension beaucoup plus responsable, beaucoup plus préoccupée par l’environnement, par le pays lui-même. On travaille de façon réfléchie et raisonnée. Dans cette logique, nous avons d’excellents techniciens, toute une série d’associations satellites qui veillent au grain; la Martinique est bien défendue dans ses projets à la fois dans les structures de contrôle et de contre pouvoir. Que souhaiteriez-vous dire aux lecteurs, aux chefs d’entreprises…? C’est un message d’espoir, je suis résolument optimiste, je pense que la Martinique a des intelligences et des moyens de s’en sortir. C’est difficile, c’est vrai ; je voudrais que l’on garde cet esprit positif. Ce n’est pas facile tous les jours, mais nous fai-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

sons tout, en ce qui concerne les collectivités, pour que la commande publique soit au rendez-vous. La Région fait beaucoup d’efforts, le Département aussi. A titre d’exemple, le Département est passé, depuis trois ans, de 40 à 65 millions, maintenant à 79 millions d’investissement. Cela veut dire que nous sommes en progression sur l’investissement ; la CACEM, les communes, le Conseil général et la Région y contribuent pour faire en sorte que la commande publique soit conséquente et joue son rôle. J’espère que cette commande publique profitera d’abord aux entreprises martiniquaises de toutes sortes et aux Martiniquais. Nous devons bien évidemment réfléchir aux moyens que nous pouvons légalement mettre en œuvre pour permettre aux entreprises de répondre aux mar-

chés publics. Il ne faut pas que les appels d’offres soient trop importants ou trop nombreux d’un coup. Il faut étaler la commande publique dans le temps, la formater à la capacité d’intervention des entreprises martiniquaises. Il faut aussi que les entreprises soient en mesure, juridiquement parlant, de répondre ; pour cela il y a un gros effort à faire. Il y a peut-être des solutions, mais c’est autour d’une table, avec les gens du BTP, la Sécu, les agents de l’Etat que nous pourrons le faire. Il faut que les collectivités soient capables de payer les entreprises une fois les travaux effectués. Au niveau du Département, aujourd’hui, nous essayons de payer en moyenne à 30 ou 45 jours, sauf exception. Propos recueillis par Philippe PIED

25


CHANTIERS “LES RéGATIERS” à TExACO

SATRAP

réalisation dU chantier des régatiers

“Réaliser un terre-plein en gagnant sur la mer qui accueillera le futur centre nautique et aquatique de Fort-de-France” FRANçoIS CHARRoN CHEF DE CHANTIER à SATRAP

Spécialiste des travaux maritimes et fort d’une expérience de vingt ans en France et à l’étranger, il intervient dans la gestion des travaux subaquatiques, le déroctage, le dragage, le terrassement digue, les constructions d’ouvrages maritimes portuaires (port de plaisance, port de pêche, port de commerce ou zone industrialo portuaire). Il est en charge du chantier des régatiers qui accueillera le futur centre nautique et aquatique de Fortde-France. Il nous présente la « big float» une pelle amphibie aux propriétés étonnantes et remarquables.

26

En quoi consiste le chantier des régatiers ? Le marché consiste à réaliser un terre-plein en gagnant sur la mer. Il accueillera le futur centre nautique et aquatique de Fort-de-France. Nous devons le protéger avec une digue en enrochements contre la houle et les cyclones. La digue comprend une cale de mise à l’eau pour la voile dite légère et les embarcations motorisées. Nous réalisons également le dévoiement des réseaux d’eaux pluviales. On peut considérer que le chantier se divise en trois parties : • Une partie terrassement enrochements • Une partie réseau • Une partie génie civil.

Pour réaliser le chantier vous utilisez une pelle amphibie, à quoi sert-elle ? La pelle flottante est un engin de terrassement qui fonctionne sur le sol ferme, sur le sol meuble et sur l’eau. Elle se met à l’eau de façon autonome et peut travailler en sécurité aussi bien en zone humide qu’en milieu aquatique profond. Grâce à la Big Float, nous avons pu accomplir des tâches diverses et variées et ce dans différents milieux. Ainsi, nous avons réalisé des souilles (tranchées sous-marines, des travaux de déblai, du réglage de talus, de la pose d’enrochements… Elle permet de réaliser également des travaux de terrassement, de manutention.

Les propriétés de cette pelle sont tout à fait considérables. Dotée de flotteurs additionnels et de pieux d’ancrage, la big float peut creuser au delà de 6 m de profondeur d’eau en toute sécurité. Très ergonomique, la pelle flottante Big Float possède des voies réglables hydrauliquement. Ainsi, l’opérateur passe aisément de la position transport à la position travail en moins d’une minute et depuis son poste de conduite. En résumé, la Big Float possède différentes qualités : • Mobilité : elle se déploie immédiatement sur l'eau et se propulse de façon autonome pour se déplacer d'un point à un autre. • Efficacité : il est possible de

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


travailler avec les marées et sans besoin d'engins supplémentaires pour équiper les flotteurs • Sécurité : il n’y a aucun risque que la pelle coule. • Versatilité : Elle constitue un porte outil solide, puissant et polyvalent. • Polyvalence : elle peut évoluer et travailler sur sol ferme et dans l'eau et peut être modifiée avec des pontons additionnels.

l l l l l l

• Réduction des coûts de production : Il n’y a pas de génie civil, pas de coûts d'installation et de préparation. Quels autres types de travaux peut-on réaliser grâce à la Big Float ? Plusieurs types de travaux sont envisageables : curage de mangrove, dragage de ports, tous travaux de terrassement en bordure du littoral surtout lorsque l’accès par voie terres-

Qu’avez-vous à rajouter ? Opter pour la Big Float c’est aussi se soucier de l’environnement. Par exemple, pour des travaux de curage de mangrove, l’au-

Autre exemple : le dragage est très préjudiciable pour l’environnement car les matériaux les plus fins et les plus polluants se diffusent avec les courants. Avec la Big Float, il est possible de réaliser des barrages pour limiter la diffusion de ces matières polluantes.

La seule entreprise de nettoyage industriel des DOM à avoir la double certification !

Bureaux

Hôpitaux Écoles

Qualité et respect des normes environnementales

Connaître votre activité, découvrir vos spécificités et être à l’écoute de vos attentes sont les éléments indispensables pour définir ensemble votre projet propreté.

Grande Distribution Industrie

tre est difficile, déconstruction d’ouvrages maritimes avec un brise roches, utilisation d’un grappin pour la pose d’enrochements, réalisation de souilles pour enfouir des câbles électriques.

tonomie d’accès à l’eau de la Big Float permet de limiter la destruction de la faune et n’impacte que peu sur l’écosystème. Il n’est pas nécessaire comme pour les engins traditionnels, de créer des pistes par voie terrestre qui endommageraient la mangrove. En plus, elle est équipée d’un réservoir additionnel de carburant de 1000l ce qui lui permet une autonomie de deux jours en moyenne qui l’affranchit d’un ravitaillement de carburant pouvant provoquer des pollutions accidentelles.

Services Publics

La Référence Tél.: 0596 42 70 70

imm dillon - 17 r georges eucharis - 97200 fort de france

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

27




MATERIELS PELLE HYDRAuLIQuE jCb - jS210

M3 ANTILLES

concessionaire JcB en martiniqUe

Nous avons rencontré MM Christophe Couette et Jean-Pierre M’Bondi, respectivement directeur et responsable commercial de M3 Antilles, concessionnaire JCB sur les Antilles Françaises. Ils nous ont présenté la pelle hydraulique JCB sur flotteur (Rému), utilisée par la société SATRAP pour la réalisation des enrochements du “Chantier des Régatiers”, bien spécifique. FRANçoIS CHARRoN RESPoNSAbLE DES TRAvAUx à SATRAP

CHRISToPHE CoUETTE DIRECTEUR M3 ANTILLES

JEAN-PIERRE M’boNDI RESPoNSAbLE CoMMERCIAL

Quel est l’intérêt des pelles amphibies ? Le concept de pelle amphibie présente un intérêt évident sur une île comme la Martinique. Il permet en effet de travailler, soit sur le littoral marin, comme c’est le cas sur le chantier qui nous intéresse aujourd’hui, soit dans la mangrove, les terrains inondés, les étangs, les mares ou encore les réservoirs tampons qui régulent les plus grosses pluies. Quel besoin de travailler sur de tels « terrains » ? Les applications sont multiples : confortement de digues ou de rives avec la pose d’enrochement, lutte contre l’ensablement et l’envasement des ports, chenaux et des rivières, faucardage et lutte contre l’envahissement par des végétaux, exploitation de sable et gravier de rivère …

la face d’attaque du godet • le support n’est bien sûr pas stable, et donc les lois de l’action et de la réaction peuvent faire qu’au lieu de pousser le rocher, ce soit votre pelle qui recule… • Le milieu est agressif, souvent salin • L’encombrement des flotteurs complique les transferts Quels sont les avantages des « Big Float » REMU ? Le savoir faire du constructeur finlandais REMU en la matière est unique. Les finlandais ont en effet dû développer cette technologie pour faire face à leur environnement naturel - la Finlande compte des milliers d’îles, et de nombreux marécages en été. Les « Big Float » REMU présentent plusieurs particularités :

• La possibilité de réduire hydrauliquement la largeur des flotteurs, pour faciliter le transport • La possibilité d’adjoindre des flotteurs supplémentaires et des pieux d’ancrage pour travailler sur des profondeurs supérieures à 1,5 m – dans la version standard, la pelle flotte peut se déplacer, mais a besoin de se poser au fond pour avoir assez de stabilité pour travailler. • La possibilité de l’équiper de propulseurs, pour se déplacer en eaux profondes. Sans ces équipements, il est cependant possible de « ramer » avec le godet de la machine pour se déhaler.

Suite page 32…

Est-ce que ce sont des machines tout à fait comme les autres ? Ces machines spectaculaires nécessitent un savoir faire bien spécifique : • on travaille à l’aveugle, sous l’eau. D’où le recours fréquent aux technologies GPS pour positionner électroniquement

30

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



MATERIELS PELLE HYDRAuLIQuE jCb - jS210 M3 Antilles se développe et pour se donner plus de moyens a déménagé depuis le 1er octobre, dans de nouveaux locaux à la Zone Industrielle de la Lézarde au Lamentin (Voie N°1), sur plus de 3500 m2, comprenant entre-autres, un showroom de 250 m2 et un atelier de plus de 500 m2. Pourquoi le choix d’une pelle JCB ? JCB, premier constructeur de matériel TP en France, est aussi l’un des plus innovants. Il est donc naturel de retrouver ces machines dans des applications très spécifiques, comme ici. JCB, avec son concessionnaire M3 France, a même réalisé une pelle sousmarine, entièrement télécommandée ! De plus, la nouvelle JS210 et son moteur JCB ECOMAX répondent aux nouvelles normes d’émissions moteur tier 4i / étape IIIb, sans nécessiter : • Ni de filtre à particules, très volumineux et donc extrêmement pénalisant pour la visibilité arrière, imposant souvent le recours à une coûteuse caméra • Ni d’additif type Ad Blue,

compliqué à gérer sur un chantier et pouvant augmenter de plus de 10% la consommation de carburant Enfin, un gros travail a été

mené par le constructeur pour améliorer encore la robustesse bien connue de ces machines, avec de nouvelles flèches caissonnées, des portes renforcées

et des cabines toujours plus sûres.

PoUR ToUS TRAvAUx DE :

Second œuvre l Peinture l Ravalement de façade Carrelage l Réhabilitation l Rénovation Cloisonnement…

Du travail de qualité ! garantie Décennale N° 178 695 Z

Certification Qualibat en cours

imm Dillon - 17 r Georges Eucharis - 97200 Fort de France Tél.: 0596 57 26 21 - Fax : 0596 50 47 83 email : ambroise_construction@yahoo.fr

32

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



50 PAS géoMéTRIQUES …AMéLIORER L’HAbITAT

AgENCE DES 50 PAS gEoMETRIQUES

“Une Agence dont les missions sont nécessaires en matière de régularisation, d’équipement, d’amélioration de l’habitat dans cette zone sensible et pour la mise en valeur des espaces urbain.” YvES-MICHEL DAUNAR DIRECTEUR

“Utiliser des produits bénéfiques pour l’atmosphère, les ressources naturelles, la santé et la sécurité des salariés au moment de la mise en œuvre, que ce soit pour des collectivités ou pour des entreprises classées à risque”

34

En Martinique des milliers de familles vivent sur les zones des 50 pas géométriques, ces zones situées sur les littoraux de notre île. Depuis 1996, ces familles ont pu entamer, à travers les « agences des 50 pas », des démarches leur permettant de devenir propriétaire des parcelles de terrains qu’elles occupent parfois depuis plus d’une quarantaine d’années. A ce jour, en Martinique, près de 6 000 dossiers représentant environ 600 hectares sont encore à régulariser sur les 1 000 hectares classés en zone urbaine des 3 600 hectares de notre littoral. Mais attention à la date limite de dépôt des demandes, car l’Agence des 50 pas géométriques de Martinique, créée en 2001, (et aussi de Guadeloupe) doit, dans le cadre actuel, fermer ses portes le 1er Janvier 2016. Il convient de souligner aussi l’importance et l’implication forte de cette Agence des 50 pas dans les domaines de l’équipement des quartiers et plus particulièrement en matière d’assainissement, ainsi que dans l’amélioration du cadre de vie des habitants. Lors des visites terrain prévues dans certains quartiers de Fort de France, vous le constaterez concrètement. Rencontre avec Monsieur Yves-Michel Daunar, directeur de l’Agence des 50 pas géométriques depuis 2004…

Qu’est-ce que la zone des 50 pas géométriques ? Le code général de la propriété des personnes publiques dispose que la réserve domaniale dite des cinquante pas géométriques est constituée par une bande de terrain délimitée dans les départements de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique. En l’absence de délimitation explicite, elle présente une largeur de 81,20 mètres comptée à partir de la limite du rivage de la mer tel qu’il a été délimité à la fin des années soixante. Cette zone qui a d’une manière générale toujours fait partie du Domaine Public a, entre 1955 et 1986, été intégrée dans le Domaine privé de l’Etat afin de répondre au développement de l’offre touristique. La « loi Littoral » du 3

janvier 1986 a réintégré la zone des cinquante pas géométriques dans le Domaine Public Maritime qui est : 1) Inaliénable c’est à dire que l'État ne peut pas la vendre à des particuliers. Toutefois, depuis 1996, cette vente est possible après déclassement du Domaine Public et sous certaines conditions dans « les espaces urbains et les secteurs occupés par une urbanisation diffuse» délimités par arrêté préfectoral. Ainsi l'État peut y céder des terrains aux communes et bailleurs sociaux qui souhaitent y construire des logements sociaux ou à des particuliers qui y ont déjà construit avant le 1er janvier 1995 une habitation, la référence stricte à l’habitation principale ayant été supprimée par la loi Grenelle 2.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


Et 2) Imprescriptible, c’est-àdire qu’une installation prolongée, même pendant plusieurs dizaines d'années, d'un particulier sur cette zone ne lui confère aucun droit de propriété. Tout cela permet ainsi la sauvegarde de la bande littorale et son affectation à un usage public. Signalons néanmoins, le décret d’application de la loi littoral du 13 octobre 1989 relatif à la zone des 50 pas, permet à l’Etat de céder aux particuliers certains terrains occupés avant 1986, à condition qu’ils soient situés dans des terres déjà urbanisées, équipées, et ayant dessus une construction. En effet, subsistaient encore sur ces terrains de nombreuses familles sans titre et dont le maintien peut sembler comme légitime. Avec la loi 96-1241 du 31 décembre 1996 relative à l’aménagement des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas géométriques, c’est une nouvelle entorse qui est faite à ces principes d’inéliabilité et d’imprescribilité . Tout cela afin de mettre un terme aux problèmes liés à l’occupation sans titre de cette zone ? Tout à fait ! De plus, la loi du 30 décembre 1996, a mis en place de nouveaux mécanismes de cession des terrains qu’elle assujettit à plusieurs opérations préalables : • La délimitation des espaces urbains, occupés par une urbanisation diffuse, et espaces naturels au sein de cette zone. Les terrains que le préfet délimite en espaces urbains au sein de cette zone peuvent être cédés aux communes ou aux occupants en vue de régulariser des occupations de fait (une commission de validation a statué sur la réalité des

titres anciens et des droits existants). Ils peuvent, désormais, aussi être cédés à des organismes ayant pour objet la réalisation d’opérations d’habitat social ; • Et la création de deux établissements publics : les agences pour la mise en valeur des espaces urbains de la zone des cinquante pas géométriques de la Martinique et de Guadeloupe chargées de participer à cette évolution (décret du 30 novembre 1998 et circulaire du 25 juillet 2002). Dans le même temps, le législateur a prévu de confier au Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres l’administration des zones naturelles de la bande des cinquante pas géométriques Martinique (loi du 30 juillet 1996 et du 27 février 2002). Pourquoi, comment, et combien cela coûte-t’il de régulariser ? Si vous occupez un terrain sur les 50 pas géométriques sans titre de propriété, vous n’êtes pas en règle ! Et pour sortir de cette situation compliquée, la solution est de régulariser votre occupation. Cela vous permettra de sortir d’une situation précaire et illégale, de devenir officiellement propriétaire d’une parcelle, (sauf exception ne dépassant pas 500 m2 sur cette zone). Cela pour une somme forfaitaire comprise entre 14 euros et 800 euros le M2, en fonction du lieu, des conditions de ressources et d’occupation. Sous conditions de ressources et de la durée d’occupation, le bénéficiaire peut prétendre à une aide exceptionnelle qui se traduit par une réduction du prix de vente qui peut atteindre 80%. Par exemple à Grand Rivière certaines per-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

I

nstituée par la loi 96-1241 du 30 décembre 1996, comme outil de coopération entre l’Etat et les communes dans le vaste chantier de la régularisation des occupations foncières, l’agence pour la mise en valeur des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas géométriques (plus communément appelée Agence des 50 pas géométriques), a été créée afin d’être un outil de coopération entre l’Etat et les communes dans le vaste chantier de la régularisation des occupations foncières dans cette zone. C’est un établissement public à caractère industriel et commercial, qui a la charge de réaliser les programmes d’équipement de cette zone et parfois de réaliser les dits-travaux. Les missions de l’Agence L’Agence n’est compétente que dans les espaces classés espaces urbains par l’autorité compétente en l’occurrence le Préfet de Région. Les zones urbaines des 50 pas géométriques sont des zones issues d’un habitat spontané et sont généralement sous-équipées ou présentent de grands déficits en équipement. Les agences conduisent prioritairement le processus de régularisation des occupations sans titre des terrains ressortissant aux espaces urbains et aux secteurs occupés par une urbanisation diffuse délimités selon les modalités prévues aux articles L. 5112-1 et L. 5112-2 du code général de la propriété des personnes publiques.

Dans ce cadre, les agences : 1 - Contribuent à l’observation et au suivi des occupations des terrains; 2 - établissent, après consultation de la ou des communes concernées, des programmes d’équipement en voirie et réseaux divers des terrains mentionnés au premier alinéa et mis gratuitement à leur disposition par l’état ; 3 - Recherchent les occupants éligibles à la régularisation et les assistent dans leurs démarches de demande de cession ; 4 - établissent toutes formalités et documents nécessaires à la cession des terrains ; 5 - Contribuent à la libération des terrains dont l’occupation sans titre ne peut être régularisée et au relogement de leurs occupants. - à titre secondaire, elles peuvent réaliser les travaux de voies d’accès, de réseaux d’eau potable et d’assainissement lorsque les communes n’en assurent pas la conduite. - Les agences sont consultées sur la compatibilité entre les projets de cession envisagés en application des articles L. 5112-4 à L. 5112-6 du même code et les programmes d’équipement des terrains en voirie et réseaux divers qu’elles ont établis dans le cadre de leur rôle de coordination avec les collectivités territoriales. Le Pôle études et Travaux de l’Agence permet d’amener, dans les quartiers anciens composés d’un habitat spontané, souvent sans réseaux, des équipements conformes qui faciliteront le processus de régularisation foncière. Dans cette démarche technique, les opérateurs doivent, pour atteindre leurs objectifs, avoir une vision large de l’approche en matière d’aménagement (la zone et son espace environnant, les occupants et leur vécu, la gestion des relations et des conflits). En 2013, ce sont près de 6 millions d’euros de travaux qui ont été effectués par l’agence de la Martinique.

35


50 PAS géoMéTRIQUES …AMéLIORER L’HAbITAT “Ne pas régulariser, c’est rester dans une situation de non-droit” procédures nécessaires à la normalisation de l’occupation des parcelles de terrains, mais surtout qui empêcherait à des milliers de familles de pouvoir se stabiliser, fixer leurs situations, accéder à la propriété. Qu’adviendra-t-il après cette date ? Aujourd’hui il existe un vide important sur ce point.

sonnes ont pu devenir propriétaire à un prix de l’ordre de 3 euros le m2. Par contre, ne pas régulariser c’est rester dans une situation de non–droit, ne disposer d’aucun droit sur la maison occupée, se trouver dans l’impossibilité de transmettre son patrimoine, et s’exposer au paiement régulier d’une redevance majorée. C’est aussi ne pas pouvoir bénéficier des aides du droit commun qui peuvent permettre de réhabiliter sa construction. Les conditions pour régulariser et être en règle sont simples, il faut évidement occuper le terrain, situé dans une zone classée urbaine, avoir réalisé sa construction avant le 1er janvier 1995 et venir à l’Agence afin que l’on vous donne un dossier à remplir. Il faut en outre venir avec certains justificatifs. (cf tableau « liste des pièces à fournir » ou allez sur le site www.agence50pas972.org). Quels sont les délais de

36

dépôt des demandes de régularisation ? Initialement fixée au 31 décembre 2012, la date limite de dépôt des dossiers a été repoussée. Une décision qui prend tout son sens lorsqu’on sait qu’en Martinique, plusieurs centaines de dossiers ont été déposées hors délais (voir tableau). Les lois fixent donc la date de limite de dépôts de dossiers au 31 décembre 2015 ce qui permet aux familles d’avoir un peu plus de temps pour poursuivre leurs démarches. De même, la prolongation de la durée de vie de l’Agence des cinquante pas géométriques au 1er janvier 2016 constitue une mesure nécessaire visant à permettre la continuité des missions de régularisation foncière et d’aménagement de la zone des cinquante pas géométriques. En effet, la disparition de l’« agence des 50 pas » initialement prévue au 1er janvier 2014 (donc reportée au 1er janvier 2016), risquait de créer un vide en matière de gestion des zones. Un scénario redouté qui aurait retardé les

Quel est le COS d’un terrain, une fois régularisé, reprend t’il le COS des parcelles avoisinantes ou alors est-il régi par une loi ou décret spécifique ? La parcelle entre dans le droit commun et les dispositions du PLU sont alors applicables. Les risques naturels sont présents sur le littoral, qu’en est-il de la régularisation dans les zones à risques naturels ? C’est difficile de s’appuyer sur des textes précis qui interdiraient la régularisation sur les zones à risques forts. Le seul document sur lequel nous pouvons nous appuyer aujourd’hui c’est le PPR. Cela nous est arrivé ponctuellement de mener des études complémentaires quand les dispositions du PPR étaient selon nous pas suffisamment fortes ou trop fortes en termes de protection, et nous avons pu être amenés de proposer soit d’atténuer ce risque soit de considérer qu’il était plus important. Mais de façon générale le seul document de référence reste le PPR. Nous tenons compte du zonage défini dans le PPR. Quand il s’agit de construc-

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014



50 PAS géoMéTRIQUES …AMéLIORER L’HAbITAT financière qui peut servir d’apport ou à être relogé dans d’autres conditions. Pourquoi ne pas laisser les gens sur place s’il n’y a pas de risque avéré ? Nous nous basons sur le PPR. Si un glissement de terrain a été identifié, il peut se produire à n’importe quel moment.

“Nous attachons un soin particulier à la réalisation de nos études à la prise en compte des risques et aléas. Néanmoins la question du relogement pose la question des moyens.”

38

tion (surtout d’habitat), en zone à risque élevé, le principe retenu est de ne pas régulariser. Cela veut dire d’expulser les gens qui y sont ? La question n’est pas d’expulser quelqu’un, c’est de le déplacer. Comment ? Quand il s’agit de résidences secondaires, c’est un non sujet. Pour d’autres dont c’est leur seul lieu de vie, là il faut voir comment les accompagner. Ce sont souvent des personnes aux ressources limitées. Nous menons un certain nombre de réflexions pour voir comment faire. A Vieux-Pont au Lamentin, nous envisageons de lancer, avec l’ensemble des partenaires, Etat, Ville du Lamentin et autres collectivités une opération expérimentale en auto-construction encadrée de façon à réduire les coûts. Ces personnes n’ont pas forcément les moyens financiers pour construire elles-mêmes et nous ne pouvons pas les laisser construire dans de mauvaises conditions ; il y a des règles constructives à respecter. Il faut savoir que la loi dite Letchimy de juin 2011 offre la possibilité d’accompagner financièrement ces personnes. Les personnes qui occupent cet espace ont droit, sous conditions, à une indemnité

La question à se poser est donc en terme de responsabilité, et d’exposition de la vie des personnes et des biens. Si on a des dégâts matériels cela aura un coût financier, mais si en plus, en ayant laissé les personnes sur place en sachant qu’il y a (avait) un risque, il y a perte de vies humaines… qui sera responsable? C’est pourquoi nous attachons un soin particulier à la réalisation de nos études à la prise en compte des risques et aléas. Néanmoins la question du relogement pose la question des moyens. Si la personne a régularisé et que le zonage change, elle se retrouve dans une zone à risques, que se passe-t-il ? L’article 6 de la loi Letchimy concerne les personnes en situation d’habitat informel dans les zones à risques. Pour les propriétaires, il faut se tourner vers la loi sur les

risques naturels qui met en place des fonds Barnier qui leur permet d’être indemnisées et, qui permet à l’Etat et aux collectivités de racheter la parcelle et de déplacer ces personnes. Par exemple, à Texaco, autour de la construction du complexe sportif par la CACEM, il y a des habitations. A cet endroit c’est une bande endiguée, gagnée sur la mer ; la ville est propriétaire de cet espace foncier et a, depuis l’origine, limité les constructions sur ce secteur. Indiquons que parfois la réalisation de travaux de protection est aussi une réponse au traitement du risque. Sur Texaco nous envisageons avec la municipalité de réaliser un mur de soutènement réduisant quasi totalement ainsi le risque de glissement de terrain. Le coût de l’opération estimé de 1,5 million d’euros compense largement le coût du déplacement de 100 occupants. Par contre nous avons été sollicités pour la réalisation de travaux de protection d’une construction d’un cout de 1 million d’euros alors que l’estimation de la construction était de l’ordre de 300.000 € nous avons proposé de déplacer l’occupant.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


28èME CoNgRèS INTERNATIoNAL DE LA FéDéRATIoN CobATY

LE CANAL LEVASSOR

EN

1951

LE BORD

DE MER EN

1951

RéNovER EN zoNE SENSIbLE PRobLéMATIQUES ET ENJEUx Le COBATY MARTINIQUE organise le 28eme Congrès International de la Fédération Cobaty, qui se déroulera à Fort de France. Près de 800 acteurs et partenaires de l’univers de la construction et de l’aménagement urbain, venant du monde entier pendant 3 jours autour du thème : RENOVER EN ZONES SENSIBLES : PROBLEMATIQUES ET ENJEUX. Dans les pages suivantes vous seront présenté le Cobaty Martinique, ainsi que ses différentes commissions. La Caraïbéenne d’équipements N° 20 - Octobre 2014

39


LE CobATY MARTINIQUE ET SES COMMISSIONS

JEAN-JACQUES bRICHANT

president dU coBaty martiniqUe

“Après une approche scientifique des risques naturels, le débat du Congrès portera sur les moyens actuels mis en place, leurs difficultés de prise en compte et des visites de terrain.” JEAN-JACQUES bRICHANT

“Des décideurs, concepteurs, financiers, experts, conseils, mais surtout des réalisateurs, des hommes et femmes de terrain pour réfléchir aux problématiques d’aujourd’hui”

Présentez-nous le Cobaty Martinique ? Le COBATY Martinique est une des 130 associations internationales rassemblées sous l’égide d’une Fédération COBATY dont le siège est à Paris. Une telle association s’est constituée en Martinique en mars 1994 autour de 10 fondateurs, et s’est peu à peu structurée tant sur le plan de ses membres et de ses moyens que sur celui de son rôle et de ses objectifs. Il compte actuellement 41 membres représentant plus de 20 activités liées à l’acte de construire, ce qui en fait sa force et son originalité. Il rassemble des décideurs, des concepteurs, des financiers,

des experts, des conseils, mais surtout des réalisateurs, des hommes et femmes de terrain. Quel en est l’objectif ? Le COBATY a pour vocation d’être composé de cellules d’étude et de réflexion où chaque problème est abordé, analysé en tenant compte de toutes les contraintes que chaque profession subit de son fait. Nous sommes donc le trait d’union tout naturel entre des professions parallèles et dispersées qui pourtant concourent toutes à un même but : bâtir. Le COBATY se trouve ainsi être une force de propositions au service des collectivités territoriales, des élus, des professionnels. Cette force de propositions sera mise à profit pour émettre des avis, faire connaître ses positions, participer aux comités de pilotage des groupes de réflexion des grandes orientations décidées par les collectivités ou l’Etat. Plusieurs commissions (Déchets du BTP, RTM et RTAA, HCCP, Haïti, Prix de la Construction, décrites ciaprès), rassemblent ainsi plusieurs membres du COBATY Martinique sur des sujets d’actualité. Quelques mots sur le congrès international du Cobaty qui se déroule du 13 au 16 octobre ? C’est sous l’égide du District

40

10-OUTRE-MER que la Fédération COBATY a donné son approbation pour l’organisation de son congrès en Martinique du 13 au 16 octobre. Le thème de réflexion qui rassemble près de 700 personnes sur notre île est : La rénovation en zone sensible : problématiques et enjeux. 4 tables rondes réunissant de nombreux spécialistes internationaux vont débattre entre eux et nos membres de ce sujet dans la salle de l’Atrium. Après une approche scientifique des risques naturels, le débat portera sur les moyens actuels mis en place et leurs difficultés de prise en compte. Puis seront détaillés les aspects pratiques d’une rénovation urbaine en quartiers insalubres. La dernière table ronde s’exprimera sur les rénovations hors de France (Beyrouth, Italie, Haïti). Entre les tables rondes, sont organisées des visites techniques permettant aux cobatystes visiteurs de découvrir la diversité du paysage architectural de Fort de France tant d’un point de vue maritime (visite en bateau de la baie), que terrestre (visite de chantiers emblématiques du centre-ville, comme le Centre PERRINON par exemple) ; alors que les accompagnants suivront des excursions au nord et au sud de notre île.

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


gESTIoN DES DéCHETS bTP

president tony Bocle

“Les décharges à ciel ouvert sont appelées à fermer, nous devons nous occuper de la gestion de nos déchets”

ToNY boCLé

Tony Boclé est le président de la commission “Déchets du BTP”, c’est un entrepreneur BTP depuis les années 90. Depuis 2006, il est gérant de la société SONAC qui emploie 8 personnes et excerce dans le second œuvre et les grosses activités de construction et la rénovation.

Pouvez-vous nous parler de la commission gestion des déchets au COBATY ? Je suis au COBATY Martinique depuis 2010 ; j’ai été parrainé par le président Philippe Eadie qui m’a invité à faire partie de cette organisation. Chemin faisant, j’ai pris à bras le corps cette histoire de déchets parce que, d’une part ça me concerne en tant qu’entrepreneur et citoyen martiniquais. Le déchet pour quelqu’un qui vit sur une île est une vraie problématique. Cela me concerne d’autant plus que je fais des travaux d’étanchéité, j’utilise des matériaux qui ne sont pas forcément polluants, mais avec qui nous ne pouvons pas faire n’importe quoi, parce qu’ils sont inflammables ; et parce qu’aussi la législation veut qu’ils soient traités et recyclés. La fermeture de la décharge de la Trompeuse m’a un peu alerté ; cette décharge servait un peu de fourre-tout. Aujourd’hui on se rend

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

compte que cela ne peut pas fonctionner ainsi, les décharges à ciel ouvert sont appelées à fermer, nous devons nous occuper de la gestion de nos déchets. Vivant sur un territoire petit et insulaire, toutes les filières ne sont pas en place et aujourd’hui quand on fait une activité de démolition on ne sait pas toujours quoi faire de ce que l’on a démoli. L’activité de démolition génère le plus de déchets, mais celle de la construction aussi. Je me rends bien compte que là tout est à faire, même s’il y a un balbutiement, même s’il existe des activités comme BATIMAT RECYCLAGE ou E-Compagnie qui ont des filières. Certaines filières sont en place pour certains matériaux mais pour d’autres, c’est un vrai problème. Nous mettons en place des bâtiments modernes, nous générons toutes sortes de déchets et aujourd’hui, je ne peux que constater que l’on ne sait pas

toujours quoi en faire. Le but de cette commission ? Le but c’est de faire un état des lieux et d’amorcer quelque chose, d’aller vers la mise en place de filières. Cela ne se fera pas dans un claquement de doigts, il faudra du temps. Dans un premier temps il a fallu faire un état des lieux pour savoir ce qui était déjà en place et de diffuser l’information auprès des professionnels. Notre objectif, une fois que nous aurons fait le tour est d’éditer une plaquette très concrète que l’on pourra diffuser auprès de tous les entrepreneurs du BTP, gros ou petits, pour qu’ils sachent quoi faire de leurs déchets. Les plus importantes entreprises sont contrôlées, ils font ce qu’il faut, mais les petits artisans ne sont pas toujours informés.

41




LE CobATY MARTINIQUE ET SES COMMISSIONS

RTAA / RTM

president didier déris

“Tous les permis de construire sortis depuis le 1er janvier 2013 tombent dans l’illégalité.”

DIDIER DéRIS

Didier Déris, ingénieur de profession, a créé la société Antilles Contrôles en 1987, devenu par la suite Anco. C’est un bureau de contrôle présent en Martinique, Guadeloupe et Guyane, mais aussi dans le reste de la Caraïbe et en métropole, avec des agences dans le sud de la France. Rencontre avec ce chef d’entreprise, responsable de la commission RTAA/RTM au sein du Cobaty Martinique.

44

En quoi consiste votre métier ? Le métier de contrôleur technique est réglementé par l’administration, soumis à un agrément ministériel. A travers cet agrément, on vérifie la conformité des bâtiments aux normes ; conformité aux normes de solidité pour tout ce qui concerne le béton, les charpentes métalliques, l’étanchéité etc. ; ce qui est lié également à des domaines plus spécifiques comme les réglementations incendie, handicapé, phonique, thermique et toute une batterie de réglementations qui sont obligatoires et souvent méconnues. Pourquoi avoir créer une commission de sécurité RTAA et RTM au sein du Cobaty ? La thermique est une réglementation de confort dans les logements ou les bureaux. Une disposition européenne impose à chaque pays d’Europe de mettre en place une réglementation thermique et un certain nombre de dispositions relatives à la façon dont les gens vont gérer cette réglementation confort, avec comme leitmotiv : économiser l’énergie. En France le logement représente environ 60% de la consommation d’énergie du pays, diminuer cette consommation est important. On a transposé ces exigences sur la Martinique via un certain nombre de dispositions réglementaires : La RTAA DOM en 2009, la RTM en

2013. La RTAA Dom avait pour fonction de réaliser une réglementation de confort à la Martinique, avec comme pour objectif de faire en sorte que les gens climatisent le moins possible. C’était donc dans le but que les maisons soient bien ventilées. Nous n’avons rien inventé, si l’on regarde les vieilles maisons créoles de Fort-de-France ou celles de Cuba, à San Juan de Porto Rico, quand on y entre c’est vraiment très agréable. Cette réglementation reprenait tout ce travail fait par un certain nombre de personnes dans le passé pour définir la réglementation thermique RTAA Dom. Le Conseil Régional a décidé de réaliser une nouvelle réglementation, la RTM, et a nommé un groupement métropolitain pour réaliser celleci. Sous couvert d’urgence il a shunté toutes les exigences de réalisation d’une réglementa-

tion rappelé par la circulaire 17 juillet 2013 à savoir : - Aucune concertation avec les professionnels du bâtiment, - Aucune étude d’impact notamment sur le cout de l’habitation, - Aucune étude d’impact sur les conséquences pour les entreprises martiniquaises alors que certaines dispositions devraient entraîner la disparition de certaines d’entre elles, - Complexification du règlement (alors que la circulaire demande de la simplification), - Aucune information du public, etc… Par ailleurs le Conseil Régional a rendu obligatoire la réalisation de diagnostics de performance énergétique pour les bâtiments existants. Ces DPA ont été également réalisés sans aucune concertation, et en prenant comme niveau de base une exigence de consommation d’énergie au m² deux fois moins élevées qu’en métropole ce qui aura des conséquences importantes

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


sur la fiscalité. Nous au Cobaty, nous nous sommes un peu insurgés contre cela, que la Région qui est un organisme local fasse une réglementation sans concertation avec les professionnels locaux. C’est ce qui a vraiment motivé la création de cette commission. Quelles sont les missions que vous vous fixez ? Avant d’aller plus loin, il faut quand même savoir les tenants et les aboutissants de cette réglementation. Le but de cette transposition de la directive européenne via la RTM (Réglementation Thermique de Martinique), est de classifier les bâtiments comme on le fait pour les climatiseurs. Le projet du gouvernement était de mettre en place des dispositions fiscales en fonction de cette classification. En clair, il y aura des bâtiments classés A, B, C, D, E, F, à partir d’un diagnostique de performance énergétique rendu obligatoire. Si votre bâtiment est classé F vous aurez de façon certaine une augmentation de votre fiscalité ; impôts fonciers et locaux. Personne n’est au courant de cette réglementation hors la RTM est applicable depuis le 1er septembre 2013.

En plus, la RTM impose un certain nombre de choses contraignantes ; par exemple, vous avez aujourd’hui l’obligation, lorsque vous déposez un permis de construire de remplir un formulaire attestant que vous avez pris en compte la RTM, et que vous montrez que vous avez fait un calcul B BIO. Hors, les formulaires n’existent que depuis très peu de temps, et aucun BET n’a été formé en conséquence. Tous les permis de construire sortis depuis le 1er janvier 2013 tombent dans l’illégalité. La conséquence, entre autres, c’est que toutes les mesures de défiscalisation prises sur les logements et les locaux depuis le 1er janvier 2013 sont susceptibles d’être redressés par l’administration. Votre objectif c’est d’en informer le plus large public ? Dans un premier temps, notre objectif a été de demander à la Région de surseoir à cette réglementation parce qu’elle est source de gros problèmes. Au niveau des ventes vous avez l’obligation de produire une attestation qui définit le niveau du bâtiment, ce que l’on appelle un diagnostic de performance énergétique. Pour faire ce diagnostic, il faut avoir suivi une formation et à la date d’aujourd’hui, un an après

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

l’apparition de cette loi, personne n’est formé. La Région n’a pas pris les mesures de formation qu’elle aurait dû prendre depuis le 1er janvier 2013. C’est très grave. Nous avons demandé à la Région de surseoir à cette loi pour donner aux gens, d’abord le temps d’être formés ; de revoir ce qu’il y a dans la réglementation. Nous ne sommes pas, en tant que professionnels de la construction et du BTP, d’accord avec la manière dont les choses se passent. L’un des points centraux de cette réglementation c’est qu’elle est basée sur un logiciel informatique. Globalement, la réglementation dit : vous devez respecter un logiciel informatique. La Région met à disposition le logiciel sorti par le CSTB, mais personne ne sait ce qu’il y a dedans. La mise à jour, la modification, l’évolution technologique d’un logiciel, etc. sont liées au CSTB. C’est le CSTB qui décidera s’il met à jour ou pas, que telle disposition de telle entreprise martiniquaise qui fabriquera des maisons, devra passer par le CSTB pour intégrer votre style de maison dans son logiciel. Nous avons eu une fin de non recevoir de la Région.

Quelle est la différence entre RTAA DOM ET RTM ? Les différences entre la RTM et la RTAADOM sont les suivantes : La RTAADOM a fait l’objet d’une grande concertation, La RTAADOM est un reccueil de solutions et explique comment faire pour obtenir une maison confortable, La RTAADOM ne s’applique qu’aux logements, La RTM n’a fait l’objet d’aucune concertation,

La RTM impose un logiciel sans pouvoir se raccrocher à aucune formule Mathématique, ne serait-ce que pour vérifier les valeurs obtenues, La RTM s’applique aux logements aux commerces et aux bureaux Le domaine d’application de la RTM n’est pas clair, Le domaine d’application des diagnostics de performance énergétique n’est pas le même que celui de la RTM, en clair on demande aux experts de faire des diagnostics sans support réglementaire, Pour conclure, la Martinique doit faire face à une réglementation confort complexe, car plusieurs textes, ne disent pas la même chose. Le Cobaty a donc décidé de faire une communication auprès de la population pour connaître les tenants et les aboutissants de cette règle et les conséquences pour tout un chacun. Le Cobaty se bât pour que : - La RTM soit revue dans un sens ou elle privilégiera la ventilation au détriment de la climatisation, - Une large consultation soit réalisée, - Le logiciel soit revu et corrigé et surtout sortis de la réglementation, - Que la réglementation ait une base technique permettant de vérifier et comprendre les calculs du logiciel, - Les bases de détermination des diagnostiques de performance énergétique soit les mêmes en Martinique qu’en Métropole afin que les martiniquais ne subissent pas une punition fiscale, - La réglementation RTAADOM et RTM soient complémentaires

45


LE CobATY MARTINIQUE ET SES COMMISSIONS

Haut Conseil de la Commande Publique - HCCP president philiBert sainte-rose

PHILIbERT SAINTE-RoSE-FANCHINE

Philibert Sainte-Rose Franchine est président de la FEMEC, membre du HCCP et du Cobaty Martinique. C’est le gérant de SATRAP (70 salariés), et de SDPI (15 salariés).

“Créér une plateforme de dialogue et faire en sorte que toutes les entreprises et collectivités publiques aillent vers des relations plus équilibrées et plus saines, là est la mission première du HCCP.” La commande publique, moteur majeur de l’économie martiniquaise, est primordiale pour les entreprises de BTP. La multiplicité des sources de financements, la complexité des procédures ainsi que le nombre important d’acteurs intervenant tout au long du processus de la commande publique, font peser une charge très importante sur les entreprises du secteur privé. Par ailleurs, elles rencontrent aujourd’hui des difficultés majeures dues aux retards de paiement des donneurs d’ordre publics. C’est justement le rôle et la mission d’instances telles que le Cobaty Martinique, le HCCP (Haut Comité de La commande Public) et la FEMEC de trouver des solutions aux problèmes rencontrés par les entreprises du BTP à la Martinique. Quel est le rapport entre Cobaty, HCCP et FEMEC ? Ces trois instances œuvrent en faveur du secteur de la construction à la Martinique. Le COBATY est une association de personnes liées au BTP cooptées entre elles. Le COBATY a une vocation de réflexion et de proposition. Le haut conseil de la commande publique a pour objectif de créer un espace de

46

dialogue entre tous les acteurs de la commande publique commanditaires, attributaires, financeurs). L’enjeu majeur pour le HCCP est d’améliorer les performances et la productivité des entreprises pour permettre les investissements et la création d’emplois pérennes. La FEMEC est une association de tous les acteurs des métiers de la construction à la Martinique. Elle a un rôle de lobbysme pour que le moteur du BTP fonctionne à plein régime. Elle a pour objectif de : - Redonner la dimension économique à la commande publique en contribuant à soutenir l’activité et le développement, - Responsabiliser les acteurs sur leur obligation de résultats, - Transformer l’acte d’achat en une démarche "gagnant-gagnant". - Faire respecter et accélérer les délais de paiements des collectivités et des bailleurs sociaux Le constat est malheureusement simple : il y a un abus de la fonction publique, des collectivités, des sociétés HLM qui profitent de leur position dominante. Force est de constater que les entreprises privées subissent cet abus. Nous travaillons dans un

cadre marchés publics très réglementé où, les collectivités publiques, les donneurs d’ordre, les entreprises, qui travaillent dans ce secteur ont des droits et des devoirs. Afin de rétablir un équilibre entre donneurs d’ordres et attributaires, nous avons élaboré une charte de bonne conduite par laquelle les collectivités et donneurs d’ordre s’engagent à respecter leurs obligations et devoir notamment les délais de paiements.

Et ensuite ? Avec cette charte, sera créée une commission neutre qui s’assurera qu’elle soit respectée et s’occupera des litiges. Il faut systématiser le recours à l’arbitrage ou médiation en cas de litige au lieu de la saisine automatique auprès des triMARTIBAT bunaux qui s’avère Le salon de souvent longue et coûteuse pour l’entreprise. L’Etat est en train de promulguer des lois où il privilégie l’arbitrage et la médiation. Un médiateur national a été nommé par le gouvernement avec des représentants régionaux. Je constate qu’il est compliqué pour le le Médiateur régional de Martinique,

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


d’exercer ses fonctions. Nous souhaiterions faire avancer les dossiers au plus vite avec l’accord de l’Etat et du Médiateur national, sans avoir à attendre 6 ou 8 mois pour une médiation. Si elle n’aboutit pas, il faudrait passer par l’arbitrage, procédure beaucoup plus courte qu’un recours auprès du tribunal. L’arbitrage peut se faire dans un délai de 3 à 4 mois, c’est une avancée et un gain de temps considérables. Que pouvez-vous nous dire sur le HCCP ? La FEMEC est un moteur dans la création du HCCP et a mis toute son énergie pour qu’il soit opérationnel. Toutes les présidences des commissions ont été attribuées aux membres de la FEMEC. Le HCCP aujourd’hui ne peut pas fonctionner qu’avec des bonnes volontés de chefs d’entreprises. Il nous faut davantage d’organisation et un minimum de services : une secrétaire, un bureau, un téléphone, un chargé de mission d’un très bon niveau pour pouvoir faire fonctionner tout cela. A priori le Conseil régio-

nal et l’Etat sont d’accord pour financer le secrétariat. Toutefois, la mise en place opérationnelle du HCCP est retardée. Il semble que beaucoup de donneurs d’ordres soient défavorables à cette structure alors qu’en façade ils la supportent. Il faut que le HCCP s’appuie sur une structure juridique qui fera le portage du secrétariat. Il n’est toutefois pas aisé de mettre tout cela en place. Des difficultés subsistent dans la mise en place de cette structure parce qu’il est à notre sens impératif d’assurer sa solidité financière. Il faut également que le porteur de la structure soit neutre. La Préfecture, l’ensemble des syndicats y compris la FEMEC se sont mis d’accord sur le fait que la Chambre de Commerce porte le projet. Elle en sera le porteur mais n’aura pas de pouvoir de décision. A terme il s’agira de quoi ? Il s’agira de fédérer l’ensemble des initiatives et propositions innovantes qui traduisent

l’implication de tous les acteurs avec l’objectif de les accompagner dans l’ingénierie technique, juridique et financière de leurs démarches : n Créer un réseau des acheteurs publics et le professionnaliser avec des formations spécifiques, n Optimiser l’utilisation des ressources financières existantes de l’Etat, des collectivités territoriales, des crédits européens des organismes de prêts et de la défiscalisation, n Structurer la relation avec les fournisseurs, afin de garantir l’efficacité économique et opérationnelle de l’ensemble des achats, n S’assurer de l’intervention cohérente des différents acteurs que sont les financeurs directs ou indirects (subvention, prêt, défiscalisation), les administrations, les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre pour stimuler l’activité économique. Pour atteindre ses objectifs, sera créée une organisation indépendante qui réunit tous les acteurs de la commande publique :

n

Elle est dotée d’un secrétariat permanent dont la logistique sera adossée à la CCIM avec une structure spécialement dédiée (chargés de mission et un agent entièrement consacré à cette mission), n Elle s’appuiera sur une équipe pluridisciplinaire émanant des administrations et des collectivités territoriales, qui viendra renforcer la capacité d’expertise pour le compte de tiers sur les plans techniques, juridiques, comptables et financiers. n Elle créera des outils de suivi, d’analyse, de restitution des documents et études réalisés. Cette structure s’assurera de la représentativité de tous les acteurs intervenant dans le processus de la commande publique : les maîtres d’ouvrages, les maîtres d’œuvres et les administrations, élargie à l’ensemble des intervenants publics et privés dans le champ de la commande publique (banques, organisations patronales et salariales, financeurs).

T 2012 es Professionnels du BTP

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

47


LE CobATY MARTINIQUE ET SES COMMISSIONS

PLAN DE PRévENTIoN DES RISQUES

president paUl loUis BoUrroUilloU

PAUL LoUIS boURRoUILLoU

Paul Louis Bourrouillou est expert judiciaire et président de la commission Prévention des Risques Naturels du Cobaty Martinique.

48

“Le risque c’est la conjonction de l’aléa et de la vulnérabilité, c’est-à-dire qu’un aléa qui peut être plus ou moins fort sur une zone plus ou moins vulnérable génèrera un risque faible à très fort.” Pourquoi avoir créé une commission PPRN au sein du Cobaty ? En 1999, nous nous sommes retrouvés confrontés à la soudaine prise en compte des Atlas communaux des risques par la DEAL (la DDE de l’époque) pour l’attribution des permis de construire. Or ils n’avaient informé personne et le document de référence n’était pas diffusé, ce qui a posé un gros problème dans toute la Martinique puisque l’on ne savait plus pourquoi on avait de si nombreux refus de permis de construire. Tous les professionnels (notaires, architectes, etc…) se sont fait rejeter successivement en disant qu’ils étaient corporatistes. Nous, au Cobaty, ne pouvions pas subir cette accusation. Les discussions avec la DDE ne passant pas au départ, il a été convenu avec le Préfet d’organiser par le Cobaty une réunion d’analyse et d’information sur le sujet entre professionnels, et si nécessaire sans la DDE, pour mettre à plat le problème. Une seconde réunion a été tenue pour les élus du Conseil Régional et du Conseil Général. Le Cobaty a alors représenté à leur demande, et avec accord de l’Etat, l’ensemble des professionnels de la Martinique et

a été intégré avec les Conseils Général et Régional, l’Association des Maires, auprès du Préfet au Comité d’élaboration des PPR. Ayant cette fonction, nous avons créé en interne au Cobaty une commission pour qu’un groupe de membres intéressés se rassemble de manière plus spécifique sur les problématiques liées aux Plans de Prévention des Risques Naturels. On évoquait aussi tous les sujets sur l’activité du BTP, on a fait avec d’autres commissions des études sur le foncier ou sur la défiscalisation à la demande soit de la Préfecture, soit du Conseil Régional. Nous avons récemment fait une étude sur le coût du lo-

gement social pour ce dernier. Nous essayons d’être éclectiques. Aujourd’hui nous sommes cinq membres permanents dans cette commission des risques naturels. Quels sont les grandes préoccupations et enjeux du Cobaty en matière de prévention des risques naturels ? Nous avons une particularité, nous sommes en mesure de porter les doléances de ceux qui considèreraient que la mairie ou les services de l’Etat n’ont pas voulu écouter leurs problèmes de classement de leur terrain sur les PPR ou les prendre en compte. Ils peuvent s’adresser à nous, et après étude in-

Isolateur et amortisseur - Franck Hubert La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


Visite de chantier présentant les appuis sismiques de l'hôpital du François terne, nous faisons remonter à la DEAL pour éventuellement diligenter une étude par le BRGM - si nous sommes convaincus qu’il y a quelque chose à régulariser - la DEAL ayant constitué un comité qui se réunit au cas par cas pour traiter de tels dossiers. D’autre part, nous avons des propositions fortes depuis longtemps et je mettrai en premier, celle que l’on voudrait depuis le début, à savoir qu’un groupe de jeunes techniciens locaux soit financé par les fonds européens ou autres et hébergés par un organisme d’intérêt général, pour collecter et diffuser de l’information dans les communes et auprès des habitants. Cela permettrait aussi de mettre à niveau et activer les dispositions d’études particulières entre Mairies et Etat qui fonctionnent mal. Il y a en effet un malentendu fréquent entre les communes qui s’estiment mal écoutées ou subissant des diktats et l’Etat qui croit faire ce

qu’il pense bon avec les moyens limités qu’il a. Ces jeunes, qui auraient des contrats de deux à trois ans, créeraient par leur roulement une compétence permanente, plus uniforme et une courroie de transmission entre tous les services et les bureaux d’études qui ne se voient que lors de grandes réunions ou pour des points très particuliers. Ce serait une manière au quotidien de faire passer progressivement la culture du risque. Ces courroies de transmissions ne coûteraient pas une fortune, mais on aurait un savoir-faire meilleur au quotidien et une compétence en plus, exploitable sur la Caraïbe environnante. Nous n’avons aussi par exemple jamais compris pourquoi, si tous les PPR de France, celui de Guadeloupe et de Guyane notamment, ont les mêmes codifications de couleur, la Martinique garde une spécification de couleur propre uniquement parce que

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

l’on a été les premiers à faire ce travail aussi globalement et aussi rapidement... Autre observation de départ et forte : le traitement de l’existant : si quelqu’un habite dans une construction dangereuse, sur un site à risques, puisque le PPR traite surtout les conditions de terrain, on ne lui donne aucune indication, on ne lui met aucune contrainte, on ne lui donne aucune aide. S’il fait une extension importante, il demandera une autorisation et là lui seront appliquées les contraintes du PPR. Il est dommage de ne s’occuper que du neuf et laisser en plan l’existant. De la même façon, les bourgs, notamment ceux du nord de la Martinique (Grand-Rivière, Basse-Pointe, Saint-Pierre, etc.) sont souvent aux débouchés de vallées où peuvent circuler des coulées de boues volcaniques (lahars) : au-dessus on interdit toutes constructions mais le bourg ne subit pas ces contraintes.

C’est une incohérence qui reste à gérer. Il y a énormément de réflexions et d’actions de fond de ce type à mener, mais pris par le quotidien et l’absence de contestations fortes, du coup on ne prend pas assez en compte ces points là. Il faut que les PPR soient plus souples et qu’ils s’adaptent plus pour ne pas bloquer l’économie et l’aménagement du territoire sans perdre pour autant leur objectif de départ. Sans oublier deux choses : que chacun a sa part de responsabilité à assumer individuellement et que le risque zéro ne peut être atteint ; bien connu il est moins important. Quelques propositions ont rapidement été prises en compte comme l’étude G11 normalisée. Des études de sol doivent être faites avant construction. La G11 c’est l’étude de site, exigée pour la demande de Permis de Construire en zone de risque moyen, qui donne les prescriptions à observer. La G12 c’est une étude de dimensionnement de fondations. De même pour la proposition de calage PPR/cadastre reprise et partiellement pour celle des échelles de plans. Les grandes missions de la commission PPR au sein du Cobaty, c’est de veiller au grain, d’être un conseil permanent et d’essayer d’aller vers plus de connaissances techniques et scientifiques et une meilleure transmission de cette connaissance dans des règles adaptées au devenir de la Martinique et à sa sécurité. Une force de propositions comme l’indiquent nos statuts.

49


LE CobATY MARTINIQUE ET SES COMMISSIONS

PRIx DE LA CoNSTRUCTIoN

president stéphane aBramoVici

“Le prix d’achat par les bailleurs sociaux des opérations était plus élevé en Guadeloupe qu’en Martinique de 20%. Les entreprises martiniquaises qui répondent à ces marchés ont des difficultés à trouver leur équilibre…” STéPHANE AbRAMovICI

Directeur des Sablières de Fond Cannonville et Président de la commission «Prix de la Construction» au sein du Cobaty Martinique.

50

Vous êtes responsable de la commission de construction de logements… pouvez-vous nous en parler ? On s’est aperçu que la Guadeloupe produisait plus de logements sociaux que la Martinique. En 2010 JeanYves LEPAVEC avait déjà dégrossi le chantier en montrant que le coût de la construction était plus élevé en Martinique qu’en Guadeloupe pour différentes raisons (main-d’œuvre et matériaux). Nous avons donc voulu comprendre ce qui se passait et pour cela nous avons mandaté un consultant extérieur pour mener cette étude, financée en partie par le COBATY et les collectivités. Cette étude a été présentée au début de l’année dernière aux professionnels, aux élus à la Chambre de commerce, et mettait le doigt sur deux choses : - Le coût de la construction était plus élevé en Martinique qu’en Guadeloupe d’au moins 5% sur la partie gros œuvre ; - et surtout que le prix d’achat par les bailleurs des opérations était plus élevé en Guadeloupe qu’en Martinique de 20%. C’est une des raisons qui fait que les entreprises qui répondent à ces marchés ont des difficultés à trouver leur équilibre lorsqu’ils répondent à des opérations de construction.

Vous avez trouvé cela assez conséquent pour monter une cellule de COBATY ? L’idée est de comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas. Il y a des problématiques foncières, nous l’avons vu ; on voit bien aujourd’hui que la défiscalisation n’était pas le véritable problème de la rareté du foncier, puisqu’aujourd’hui il n’y a plus de défiscalisation et toujours pas plus de production. Ce qui est sûr, aujourd’hui, c’est qu’il y a une sinistralité supérieure à la moyenne des entreprises qui répondent aux marchés des logements sociaux en Martinique, et qu’il faut arriver à l’expliquer. Une des explications, c’est : des coûts de production plus élevés en Martinique, des prix d’achat moins chers par les bailleurs, ce qui fait que les entreprises n’ont pas les marges suffisantes pour survivre.

Martinique reste inférieure à 1000 logements par an. En Guadeloupe, les bailleurs produisent entre 1500 à 2000 logements par an, sachant qu’aujourd’hui le logement social est un des moteurs important dans le BTP, puisque la commande privée et publique sont à bout de souffle. Peut-être par la suite l’appliquer pour les maisons individuelles ? Les problématiques sont différentes pour le logement individuel. Pour le logement social les bailleurs ont un impératif de loyers de sortie ; comme ceux-ci sont très bas, la problématique est de faire se rejoindre le cout réel de la construction et le budget du bailleur.

La démarche est de commanditer une étude pour éventuellement l’expliquer… Notre démarche, c’est la rencontre avec les bailleurs, pour voir sur quels leviers nous pouvons jouer pour augmenter la production de logements en Martinique, sachant que le besoin reste entre 8 et 10.000 logements sans compter la remise aux normes des logements. La production en

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


HAïTI

president didier saint-loUis

Un rojet de construction et de réaménagement de l'orphelinat "My Father's House" en Haïti.

ENFANTS SoLEIL D’AvENIR

Notaire et aussi membre de l’association “Enfants Soleil d’Avenir” (ESA), présidée par le Dr Serge Chalons, Madame Dominique Modock (au centre) est vice-présidente de la commission Haïti. ESA est un fonds de dotation qui a pour objet d’accompagner, dans leur développement, des enfants de la Caraïbe. ESA a pris naissance peu avant le tremblement de terre de 2010 et s’est développée autour d’Haïti et de cette catastrophe terrible. A partir de là, en Haïti, nous avons développé des actions autour d’orphelinats. Nous nous sommes concentrés sur un orphelinat, « My Father’s House » qui accompagne environ 170 enfants, garçons et filles de tous âges et pour lesquels nous sommes en accompagnement sur différents domaines, d’une part sur la santé de ces enfants, l’hygiène, l’alimentation et le développement psycho social.

Le COBATY, sollicité conjointement par deux organisations martiniquaises, le fonds de dotation ESA ("Enfants Soleils d'Avenir") et le Rotary Club de SaintPierre, contribue à hauteur de 23.000 euros à un projet de construction pour l'orphelinat My Father's House à Port-au-Prince en Haïti. La participation de COBATY a été déterminée par le fait que l'orphelinat soit agréé par les autorités haïtiennes et reconnu par l'Ambassade de France en Haïti, et aussi par l'implication importante et ancienne d'ESA sur le terrain, gage d'une saine maîtrise de l'utilisation des fonds. Cette aide du COBATY sera affectée en priorité à la construction d'un bâtiment "Réfectoire et Cuisines", nécessaire à la mise en place d'un programme d'amélioration nutritionnelle par ESA et le Rotary Club de Saint-Pierre pour les 150 enfants accueillis dans l'orphelinat. Le fonds de dotation ESA, qui

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

agit en faveur des enfants de l'orphelinat depuis le séisme de janvier 2010 à travers différents programmes sanitaires et pédiatriques, mais aussi alimentaires et éducatifs, et le Rotary Club de Saint-Pierre accomplissent un travail remarquable pour l'amélioration des conditions de vie des enfants de cet orphelinat, au quotidien et aussi pour leur avenir. Le projet global comprend bien d'autres bâtiments, tels que les écoles primaires et secondaires, nouveaux bâtiments pour le logement des enfants et des personnnels, d'un coût important et dont la construction s'étalera sur

plusieurs années ; et le COBATY accompagne ses partenaires dans la recherche de financements complémentaires pour la réalisation de l'ensemble du projet. D'autres partenaires se sont déjà joints, tels que la "Fondation BEL", la "Fondation Architectes de l'Urgence", l'Office de l'Eau-Martinique (ODE), la "Société Martiniquaise des Eaux" (SME), le Rotary Club de Port-auPrince/Haïti, et apportent leur expertise technique ou leur aide financière. Sur place pour la réalisation du projet, le COBATY et ses partenaires travaillent en concertation avec la "Fondation Architectes de l'Urgence" qui apporte son expérience de la construction en Haïti et sa compétence. Le COBATY a le souci constant, de par l'objet même du COBATY et bien sûr par égard pour ses donateurs, que ce projet soit réalisé dans le respect des normes de construction parasismiques et du code de la construction haïtienne.

51


TECHNoLogIE LA FIbRE OPTIQuE EN MARTINIQuE

oRANgE ET LA FIbRE oPTIQUE

dès 2015 à fort de france

“Orange à la pointe de la technologie pour une Martinique bientôt connectée”

JoSIANE LUDoN DéLégUéE RégIoNALE oRANgE MARTINIQUE

“Un véritable atout de compétitivité et d’attractivité du territoire et un booster pour le développement des usages.”

Suite à l’appel à manifestation d’intérêt et d’investissements lancée par l’Etat en 2011, le groupe Orange s’est engagé à équiper 3.600 communes de France en fibre optique pour un coût total de 2 milliards d’euros à 100% sur ses fonds propres. Dans nos régions, la fibre sera déployée à partir de 2015 pour les villes de Fort-de-France en Martinique, Basse-Terre et Pointe à Pitre en Guadeloupe, et Cayenne pour la Guyane. Rencontre avec Josiane Ludon, Déléguée Régionale Orange Martinique.

Qu’est-ce que la Fibre Optique et la FTTH ? FTTH signifie “Fiber To The Home” qui est la traduction de la fibre optique jusqu’à la maison. La fibre optique est un support physique de transmission de données IP à très haut débit. Fin et souple comme un cheveu, un brin de fibre optique véhicule de manière guidée un signal lumineux qui a la capacité d'atteindre des vitesses élevées sur de grandes distances, en ne subissant ni affaiblissement ni perturbation électromagnétique. Grâce à la fibre optique, la vitesse d'une connexion Internet peut dépasser plusieurs Gigabits par seconde en émission (upload) et en réception (download). Concrètement, les

52

débits commerciaux annoncés aujourd'hui sont de l'ordre de 100 Mbit/s mais ils sont amenés à progresser rapidement dans les années à venir. Et le très haut débit ? Le «très haut débit» n'a pas réellement de définition technique, la notion de «très haut» étant non chiffrée. Il s'agit avant tout d'une appellation commerciale. Comme la technologie ADSL est communément nommée le «haut débit», il est désormais courant de nommer «très haut débit» les technologies permettant des débits supérieurs à ceux de l'ADSL. En général, il s'agit de connexions fibre optique donnant accès à des débits allant de 30 à 100 méga bits.

Quels en seront concrêtement les usages ? Les réseaux à Très Haut Débit ont de très grandes capacités de transmission dans les deux sens, libèrent les échanges et permettent les usages simultanés ainsi que le partage de documents professionnels ou personnels. Après le téléphone, l’ADSL ou le câble, c’est la fibre optique maintenant qui arrive au plus près des logements et des locaux d’entreprises. Voici quelques exemples d'usages favorisés par la fibre optique : • Télécharger des films HD et des morceaux de musique en un instant • Profiter d’un temps de réponse quasi instantané pour les jeux en ligne • Travailler depuis le domicile

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014


et envoyer des pièces jointes et des fichiers volumineux en quelques secondes • Regarder la télé haute définition, télécharger des vidéos, envoyer ses photos, échanger des contenus, jouer en réseau : tout est accessible en même temps sans contraintes (multiusages) • Exploiter pleinement le potentiel de la Haute Définition, avec une fluidité totale des images (sans compression ni pixellisation) et un son 5.1 cristallin (HD+) • Profiter simultanément de tous les usages multimédia, sans altérer la réception de l’image (multi-room et multitv). Rappelons que la télévision haute définition (TV HD) a besoin d'une dizaine de Mbit/s de bande passante pour être diffusée dans de bonnes conditions. Le FTTH permettra ainsi de fournir à un foyer assez de débit pour que la TVHD soit

transmise sur plusieurs téléviseurs simultanément. L'échange de flux numériques multimédias comme les vidéos ou les photos, et la domotique pourraient se développer grâce à la fibre optique. Cette technologie permet concrètement de lever les barrières de débits que le xDSL a imposées ces dernières années. La fibre optique représente, par ailleurs, un support de premier plan pour favoriser l'essor des contenus en relief et de la TV 3D. Les premières chaînes 3D

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014

ont commencé à diffuser des programmes évènementiels (concert, sport...) et les premières vidéos à la demande 3D émergent. La TV 3D est gourmande en bande passante et les réseaux Très Haut Débit sont parfaits pour garantir aux téléspectateurs une expérience optimale.

poursuivre la construction du réseau. Après l’ADSL, le VDSL2 c’est maintenant la fibre optique, réseau du futur, facteur de compétitivité et de croissance pour le territoire. Aujourd’hui, on arrive à la limite des usages du cuivre en regard de la révolution digitale en marche.

Pourquoi Orange réalise seul cet investissement ? Le réseau est notre cœur de métier et dans la stratégie d’Orange « Conquêtes 2015 », l’objectif prioritaire est de

UN FACTEUR DE COMPéTITIVITé… C'est tout d'abord un levier de développement économique car il constitue un véritable atout de compétitivité et d’attractivité du territoire ainsi qu’un booster pour le développement des usages. Cela entraîne la construction de tout un nouvel écosystème (nouveaux débouchés, métiers, créations d’emplois, nouveaux modes de vie et de consommation…) . Le Très Haut Débit ouvre de nouvelles perspectives d’usages jusque-là inimaginables dans les domaines de l’e-santé, l’eformation, les services aux citoyens, le télétravail, l’e-tourisme, la culture… Ce réseau à fibre optique favorisera de nouveaux modes de communication et améliorera

53


TECHNoLogIE LA FIbRE OPTIQuE EN MARTINIQuE “Ce réseau à fibre optique favorisera de nouveaux modes de communication et améliorera la vie et le confort de tous”. du projet. Ce développement global du FTTH sur l’ensemble du territoire est prévu dans le SDTAN (Schéma Directeur Territorial d’Aménagement Numérique de la Martinique). Et d’un point de vue technique ? Un des éléments clés pour le déploiement de la fibre est la mobilisation de tous les acteurs. Une réunion a été organisée avec les professionnels de l’immobilier : promoteurs, architectes, bureaux d’études de Fortde-France en juin dernier afin de répondre à toutes leurs questions techniques et pratiques. La concertation et la coordination de tous (bailleurs sociaux, syndics, collectivités, équipes techniques…) est indispensable au bon déroulement de toutes les étapes. Serez-vous prêt ? Nous nous sommes engagés à débuter les travaux sur Fort-de-France dès 2015 et faire de cette ville le fleuron du très haut débit. Nous serons prêts. Propos recueillis par P.PIED

la vie et le confort de tous. Orange entend ainsi, poursuivre son rôle de coach numérique pour accompagner ce changement. Pourquoi Fort de France ? C’est la Ville-Capitale, celle qui compte le plus d’habitants, et en conséquence où

54

les besoins y sont les plus importants. Les rencontres ont débuté avec la collectivité afin de préparer le déploiement du Très Haut débit... Une convention sera signée afin de préciser les engagements respectifs entre la Ville, la collectivité territo-

riale, l’Etat et nous opérateur. Et pour les autres communes ? En dehors de Fort-deFrance le déploiement du THD se fera à l’initiative des collectivités. La Région assure la maitrise d’ouvrage

La Caraïbéenne d’Équipements N° 20 - Octobre 2014




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.