Agricole Martinique Octobre-Novembre 2010 - N°1
Le Magazine bimestriel de l’actualité Agricole Agronomique et Agro-Alimentaire Martiniquaise. 3€
Bientôt le site internet
Paul LUU, Directeur de l’ODEADOM
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“En 25 ans, ce sont près de 250 M€ d’aides nationales et plus de 2,1 Milliards d’euros de fonds communautaires qui ont été payés par l’office.”
Une réelle dynamique d’audace et d’innovations
« Une production régulière et de qualité, constitue l’un des éléments essentiel au maintien et au développement de notre agriculture»
Louis Daniel Bertome
Dossier Spécial
La Cercosporiose Noire
Réalités et Vérités…
EDITORIAL
“Donnez la parole aux Décideurs et aux Agriculteurs…” telle est la vocation première de «MARTINIQUE AGRICOLE» Vous avez entre les mains votre nouveau magazine bimestriel : “Martinique Agricole”.
La Caraïbéenne d’Equipements Propriété de PIMEDIAS SARL 34 rue Schœlcher 97232 Le Lamentin RCS Fort de France 483 314 928
Directeur de la Publication: P. PIED
Rédacteurs, Collaborateurs, Journalistes et Pigistes: Mike Irasque, P.P, Antilla,
Régie Guadeloupe-Guyane Médias Invest : 0696 24 76 70
Maquette et Régie Publicitaire PIMEDIAS SARL Port.: 0696 73 26 26 Tél.: 0596 75 54 31 Fax: 0596 75 58 46 Mail: pimedias@wanadoo.fr Impression : PRIM - Guadeloupe ISSN en cours
Son objectif est d’informer la population agricole des événements et des évolutions politiques, économiques, techniques et scientifiques du monde Agricole de notre département. C’est le seul magazine professionnel Agricole de Martinique : votre magazine.
Nous entendons faciliter la communication entre les organisations agricoles existantes à l’échelon régional et leurs membres.
“Martinique Agricole” sera donc l’interface entre producteurs et institutions>entre la recherche et les réalités quotidiennes rencontrées par les professionnels> A chaque numéro, des dossiers thématiques, des interviews, le
point sur une filière particulière, l’actualité des filières de la profession.
Ce mois-ci, premier numéro oblige, vous retrouverez dans la rubrique “ceux qui font l’agriculture”, des interviews de quelques organismes incontournables. Au sommaire aussi le rôle incontournable du Conseil Général dans ce secteur d’activité avec sa politique sans cesse innovante et audacieuse. Paul LUU, Directeur de l’ODEADOM, et Louis-Daniel BERTOME, nous parlent de leurs organismes respectifs et de leur politique agricole. N’hésitez-pas à nous faire part de vos remarques de vos souhaits>de vos critiques>c’est comme cela qu’on avance !
Philippe PIED Rédacteur en Chef
L’agriculture (du latin agricultura) est un processus par lequel les hommes aménagent leurs écosystèmes pour satisfaire les besoins de leurs sociétés[1]. Elle désigne l’ensemble des savoirfaire et activités ayant pour objet la culture des terres, et, plus généralement, l’ensemble des travaux sur le milieu naturel (pas seulement terrestre) permettant de cultiver et prélever des êtres vivants (végétaux, animaux, voire champignons ou microbes) utiles à l’être humain. L’agronomie regroupe, depuis le XIXe siècle, l’ensemble de la connaissance biologique, technique, culturelle, économique et sociale relative à l’agriculture. En économie politique, l’agriculture est définie comme le secteur d’activité dont la fonction est de produire un revenu financier à partir de l’exploitation de la terre (culture), de la forêt (sylviculture), de la mer, des lacs et des rivières (aquaculture, pêche), de l’animal de ferme (élevage) et de l’animal sauvage (chasse). Dans la pratique, cet exercice est pondéré par la disponibilité des ressources et les composantes de l’environnement biophysique et humain. La production et la distribution dans ce domaine sont intimement liées à l’économie politique dans un environnement global.
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SOMMAIRE
6 / Actualités
Création de l’IMAFLHOR ● Le PRODEFLAM ● Un nouveau Pick-up chez Nissan ●
12 / Innovations & Technologie
Holdex Environnementc ● Les lubrifiants Total : une gamme complète pour vos engins ●
28 / L’INVITÉ
Paul LUU, Ingénieur en Chef des Ponts et des Eaux et Forêts et Directeur de l’ODEADOM, joint par notre correspondant nous présente cet établissement au service du développement de l’économie agricole ultramarine. « Grâce au travail réalisé pour consolider le cadre réglementaire des aides nationales gérées et payées par l’office, et fort de l’adéquation des mesures du Programme POSEI-France avec les attentes des professionnels agricoles ultramarins, nous disposons aujourd’hui d’une véritable « boîte à outil » au service de l’agriculture, l’agro- industrie et l’aquaculture d’outre-mer. »
20 / Tracteurs d’ExceptionsD
33 / Ces organismes qui font l’agriculture Martiniquaise La SAFER Le FREDON ● la SOCOPMA ● ●
33 / Le Conseil Général et l’Agriculture : Une réelle dynamique d’audace
16 / CONNAÎTRE Louis Daniel BERTOME, Président de la Chambre d’Agriculture de la Martinique nous parle des projets 2010-2011cselon lui :
« Une production régulière et de qualité, constitue l’un des éléments essentiel au maintien et au développement de l’agriculture martiniquaise »
le Laboratoire Départemental d’Hygiène ● le SECI ● le Pôle d’excellence rural du Petit Galion ● la Pêche ● l’Irrigationc ●
Dossier Spécial
La Cercosporiose Noire Un champignon particulièrement craint par la filière banane, la cercosporiose noire, est aux portes de la Martinique. Les autorités se mobilisent pour éviter son entrée et préparent leur plan d'éradication éventuelle... notre enquête avec les interviews des organismes et planteurs concernés.
Actualités…
L’IMAFLHOR : Une structure au service de l’agriculture martiniquaise François de Meillac : Président Les organisations de producteurs des secteurs Fruits Fleurs et légumes de la Martinique ((Professionnelles du secteur des fruits, des légumes et des productions horticoles, représentant les familles professionnelles de la production d’une part et acteurs de la transformation, de l’importation, de la distribution et de l’approvisionnement en intrants, d’autres part), ce sont réunies pour créer une interprofession : l’IMAFLHOR. Présidée par François de Meillac, 70 ans et agriculteur depuis de nombreuses années, cette interprofession jouera un rôle prépondérant dans l’agriculture de la Martinique.
l’IMAFLHOR a pour objet de faciliter et de développer l’activité économique de ses membres en ce qui concerne la production et la commercialisation de toutes productions dites de diversification végétale. Qui ? - Pour la production il s’agit de : l’Association– A3P2FM- (production horticole), AERL – ARP –Domaine Château Gaillard (production horticole), FLORACOM – (production horticole), Habitation MACINTOSH (production horticole), EARL PETIT GALION (production horticole), GIE MHM (maraîchers –vivriers –fruitiers), SOCOPMA (maraîchers –vivriers –fruitiers), Caraïbes MELONNIERS (maraîchers), Ananas Martinique ( –vivriers -fruitiers), Caraïbes exotiques (maraîchers –vi-
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vriers –fruitiers –expédition) - Pour la transformation : Royal SA, SOCOPGEL, La TIVOLIENNE - Pour la distribution : SDGA (Syndicat de la Distribution et des Grossistes Alimentaires), - Pour les importateurs distributeurs /hall et marchés : MIDI CARAIBES, SOCOPRIM, SODIFEL, SINOVFRUITS, PRISKA DOMINICA, SOCOPDIS - Pour l’approvisionnement /intrants : SCIC - Société Caraïbe d’Industrie Chimique, OMF, PHYTOCENTER, AU-
TOUR, SAS BLANDIN Agriculture – AGRO –Système
Pourquoi ? L’association a pour objet de faciliter et de développer l’activité économique de ses membres en ce qui concerne la production et la commercialisation de toutes productions dites de diversification végétale. Elle propose à la fois de favoriser le développement de la production locale de fruits, de légumes et de produits horticoles et d’assurer un approvisionnement correct du département par la mise en œuvre d’actions communes conformes à l’intérêt général et compatible avec les règles de l’Union Européenne, notamment : 1)- En participant avec les autorités nationales compétentes, à l’élaboration et à l’exécution des programmes globaux de soutien des activités de production et de commercialisation des produits locaux dans les secteurs des productions dites de diversification végétale, , prévus dans les programmes d’Options Spécifiques à l’Éloignement et à l’Insularité (POSEI) ; 2)-En améliorant la connaissance et la transparence de la production et du marché 3)-En facilitant la mise en commun des informations dont disposent ses membres sur la situation de la production, des importations, des stocks et de la consommation. 4)-En faisant adopter et respecter par
ses membres toutes les mesures qui doivent être mises en place sur le plan phytosanitaire, celui de la traçabilité des produits, du paiement à la qualité et de la connaissance des marchés en application des dispositions légales et réglementaires. 5)-En assurant la promotion de la consommation des fruits légumes et produits horticoles par des campagnes d’information et de communication. 6)-En définissant et favorisant l’organisation et l’harmonisation des pratiques relationnelles et les démarches contractuelles entre ses membres. 7)-En contribuant à la maîtrise, à la transparence et à la gestion des marchés pour une meilleure adaptation des produits aux plans qualitatif et quantitatif et par leur promotion. 8)-En renforçant la sécurité alimentaire en particulier par la traçabilité des produits dans l’intérêt des utilisateurs et des consommateurs 9)- En contribuant à une meilleure coordination de la mise sur le marché des fruits et légumes et produits horticoles, notamment par des recherches ou des études de marché 10)- En développant la mise en valeur des fruits et légumes et des produits horticoles 11)- Par la mise en place d’informations et de recherches nécessaires à l’orientation de la production vers des produits plus adaptés aux besoins du
marché et aux goûts et aspirations des consommateurs, notamment en matière de qualité des produits et de protection de l’environnement 12)-Par la mise en place de recherche de méthodes permettant la limitation de l’usage des produits phytosanitaires et d’autres intrants et garantissant la qualité des produits ainsi que la préservation des sols et des eaux 13) -Par la mise au point de méthodes et d’instruments pour améliorer la qualité des produits 14)- Par la mise en place d’informations et de recherches nécessaires à l’orientation de la production vers des produits plus adaptés aux besoins du marché et aux goûts et aspirations des
consommateurs, notamment en matière de qualité des produits et de protection de l’environnement 15) - Elle se propose notamment, dans le cadre d’intérêt général ci-dessus exposé, de conclure entre ses membres des accords visant notamment à élaborer des contrats types compatibles avec la réglementation communautaire A cet effet, elle a vocation à être reconnue comme organisation interprofessionnelle agricole du secteur des fruits, des légumes et des produits horticoles dans le cadre des dispositions des articles L 632-1 et suivants du code rural, et à demander l’extension des accords interprofessionnels qu’elle met en place.
Les objectifs de l’interprofession - Mettre un outil efficace au service de la production de diversification végétale (il s’agit de créer un outil -interprofession -qui nous permettra d’utiliser les fonds européens disponibles de manière optimale) - Organiser les filières de production (il s’agit en fait d’améliorer le fonctionnement des groupements de producteurs pour les rendre plus attractifs) - Augmenter la capacité de production de la Martinique en fruits et légumes et fleurs.
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 7
Actualités… Les projets de l’interprofession
Programme de développement endogène des filières fleurs fruits légumes à la Martinique (PRODEFLAM)
PRÉAMBULE Pour l’élaboration de son programme de développement stratégique, les professionnels des filières de diversification végétale ont fait le choix d’engager préalablement une concertation afin de trouver un consensus prenant en compte les besoins des entreprises du secteur pour les prochaines années. Animé par AMAFLHOR, un groupe de travail composé des représentants de chaque acteur de la filière a déterminé les priorités à retenir pour ce programme. Ce groupe de travail a conduit des analyses de données, et a recueilli par entretiens individuels et collectifs et par enquêtes des avis et suggestions puis remit un rapport de synthèse comportant des propositions d’actions qui viennent compléter les mesures en applications dans le cadre des fonds structurels, du POSEI des aides d’ETAT et des collectivités locales . Ce travail a constitué la base de ce premier programme sur l’orientation stratégique de la filière fruits légumes et horticulture à la Martinique. Il n’est présenté ici que les actions concernant le POSEI et non toutes les autres mesures du plan général de développement. De même ces propositions portent uniquement sur les nouvelles mesures prévues dans le cadre de la modification du POSEI en 2011, laissant aux organisations de producteurs le soin d’amender et de modifier les mesures déjà prises, ce qui a, bien entendu été fait en coordination avec AMAFLHOR. les orientations, collectivement souhaitées, ont permis d’élaborer le programme suivant, qui constitue la feuille de route de la future interprofession rédigée par AMAFLHOR..
AMAFLHOR AMAFLHOR est une association qui regroupe tous les acteurs de la production végétale de diversification. Cette structure a pour objet de créer l’interprofession Martiniquaise de fruits de légumes et de l’horticulture (IMAFLHOR) puis ensuite d’être un 8 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
outil au service de cette interprofession. Lors du Conseil Interministériel de l’Outre-mer du 06 novembre 2009, le Président de la République a indiqué que le regroupement de producteurs sera favorisé pour développer des filières organisées et puissantes, capables de dialoguer d’égal à égal avec les distributeurs. Les professionnels ont donc saisi cette opportunité pour relancer ce projet de création tant souhaité depuis bien longtemps. En décembre 2009 les principaux acteurs de la filière ont décidé de créer une association pour fédérer toutes les énergies afin de créer l’interprofession des filières de diversification végétale, AMAFLHOR est l’outil chargé de cette mission. AMAFLHOR est donc l’organe de concertation qui pendant la phase de création de l’interprofession assure par délégation la maitrise d’œuvre de tous les projets qui seront prochainement gérés par la future interprofession Après notification officielle de la décision de reconnaissance de l’interprofession par les autorités compétentes, AMAFLHOR assurera les prestations de service pour le compte de la nouvelle interprofession. Il était nécessaire en créant l’interprofession d’élaborer un programme d’actions avec des objectifs sur plusieurs années. La première constatation dégagée de ces concertations porte sur la nécessité de structurer les filières fleurs, fruits et légumes à la Martinique. (Structuration financière, commerciale et technique de chaque groupement) Nous aurons ainsi des organisations (outils) capables d’agir de façon efficace pour le développement endogène de la production. En second lieu l’analyse des productions défaillantes par rapport à la demande a permis d’élaborer un plan de développement de la production de façon à augmenter la part de la production locale dans la consommation.
Cette augmentation de l’offre passe par la suppression des obstacles à la production. Ces obstacles ont été identifiés, et les mesures proposées visent à surmonter les handicaps. L’augmentation de l’offre pouvant dans certains cas dépasser la demande il est nécessaire d’aider à l’exportation des produits concernés. Une fois réalisé l’adéquation entre la production et la consommation nous envisagerons l’implantation d’un marché d’intérêt régional (MIR). Demande de modifications du programme POSEI 2011 Département de la MARTINIQUE
Liste des nouvelles mesures Installation de l’interprofession Mesure – 1- Animation, mise en œuvre et gestion du programme interprofessionnel de soutien du secteur des productions végétales de diversification.
STRUCTURATION DES FILIÈRES Mesure – 2- Aide à l’organisation à la professionnalisation des filières de productions végétales de diversification. Mesure – 3- Amélioration de l’image et la mise en marché des fruits des légumes et des fleurs sur le marché local Mesure – 4- Création d’un observatoire des marchés pour la filière de diversification végétale Levée des handicaps Mesure – 5- Sécurisation des exploitations de productions végétales de diversification. Mesure – 6 - Soutien à l’introduction de produits de diversification sur le marché communautaire Mesure – 7 - Soutien au conditionnement des produits de diversification Mesure – 8 - Création d’une caisse de péréquation Côté finance, ce sont près de 3 millions d’euros de dotations sollicitées pour les filières de diversification végétales au titre de l’année 2011.
Actualités…
Le nouveau Pick-Up Navara de Nissan : “la puissance à l’état pur”
Martinique Automobiles, initialement concessionnaire Renault, a étendu sa gamme de véhicule grâce à la confiance de ses clients et à la qualité des véhicules proposés. Cette entreprise qui emploie 241 personnes est ainsi devenue leader sur le marché de la vente de véhicules neufs. Elle commercialise à ce jour les marques Renault, Nissan, Jeep, Chrysler, Dodge et Dacia. Nous avons rencontré Monsieur David Anne, chef de groupe Nissan qui nous parle de cette entreprise, de sa clientèle et de ses nouveautés. Quelle est votre clientèle ? Nous proposons nos produits et services aussi bien aux particuliers, qu’aux entreprises de toutes sortes (Agriculteurs, Commerçants, PME-PMIc). Les clients peuvent acheter leur véhicule en nom propre ou alors à travers leur entreprise par le biais de LLD ou de crédit Bail. Dans tous les cas nous sommes là pour le conseiller au mieux. En plus de nos conseils financiers, nous nous occupons aussi sur place de l’expertise de leur ancien véhicule pour une reprise par notre service V.O.
Parlez-nous de NissanZ Nissan est reconnue mondialement comme une marque de fiabilité et de robustesse alliée à un confort sans précédent. De plus chaque véhicule bénéficie d’une garantie constructeur de 3 ans, ainsi que d’un SAV compétent.
Quelles sont les nouveautés chez Nissan ? Depuis mai 2010 nous avons deux véhicules susceptibles de séduire notamment les professionnels et les agriculteurs. Ce sont : Le nouveau Pick-Up Nissan Navarra 4x4, véhicule tout terrain qui allie plaisir de conduite quel que soit le type de route (Trace, Ville, Campagne, chemins boueuxc) et consommation. Il est disponible en version 2,5 litres DCI
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de 190 ch. Toutefois, un modèle de 3 litres V6 de 231 ch sera commercialisé en fin d’année. Deux types de cabines sont disponibles, le King Cab de 4 places à ouverture papillon des portes, et le Double Cabine de 5 places. Ce véhicule est livré en standard tout équipé (DA, Clim, Vitres électriques, Blutooth etcc). Avec ce nouveau modèle, Nissan entend révolutionner le concept du pick-up en combinant son caractère pratique et le confort d’un SUV. Il apparaît comme une alternative fort judicieuse aux 4x4 traditionnels. Les principaux changements par rapport à l’ancienne version qui date de 2005, sont l’augmentation de puissance (de 171 à 190 ch), des lignes plus dynamiques qui correspondent mieux à la tendance actuelle, un couple moteur revu à la hausse (450 N/m contre 403 auparavant), une consommation diminuée de 15% ainsi que le taux de CO2 (224 au lieu de 264), une benne plus volumineuse et enfin une charge utile plus élevée. Le Van NV200, un utilitaire de 4,10 M3 disposant d’un remarquable espace de chargement pour sa taille compacte. Aucun Van sur le marché ne rivalise avec lui pour l’instant. Il bénéficie de plus d’un excellent rapport
qualité/prix. C’est un véhicule à voir de près ou à venir essayercvous serez forcément séduit ! Avec 107 points, le Nissan NV200 emporte le trophée 2010 du Van of the Year. C’est son exceptionnel rapport volume utile/encombrement qui a séduit les jurés. Alors que tous ses concurrents pour le trophée étaient des évolutions de modèles préexistants, le Nissan est un nouveau produit, entièrement conçu par le constructeur japonais comme le premier élément d’une gamme d’utilitaires spécifiques. Mais ce n’est pas la principale raison de son élection. S’il a séduit les jurés, c’est pour son étonnant rapport encombrement/volume utile. Avec un PTC de 2 t et une longueur hors tout de 4,4 m, le NV200 affiche en effet un espace de chargement de 4,16 m3, soit 25% de plus que le meilleur de ses concurrents. Étroit, puisqu’il mesure seulement 1,7 m de large rétroviseurs rabattus, c’est en hauteur que le NV 200 trouve une partie de son espace. Il affiche en effet 1,86 m sous la toise. Il faudra donc compter dorénavant sur ce nouveau venu dans ce segment de véhicule. Il est disponible en version 1,5 litres, DCI de 86 ch Din. Il sera peut-être décliné courant 2010 en version combi de 7 places.
Innovations & Technologies…
Mike Bernus Holdex Environnement :
Les spécialistes de la production d’amendement organique
“Run amendement pour la fertilisation de nos sols respectueux de l’environnement qui satisfait l’agriculture martiniquaise dans son ensemble.” Depuis les années 60, les terres s’appauvrissent en humus en raison des pratiques culturales appliquées et de l’intensification des cultures sur l’île. HOLDEX ENVIRONNEMENT, jeune entreprise martiniquaise spécialisée dans la production d’amendement organique pour la fertilisation des sols norme NFU 44-051, cherche à corriger ces lourds déficits en matière organique tout en assurant une bonne fertilisation pour la nutrition des cultures. Cet amendement «raisonné» adapté à nos cultures locales, (commercialisé sous la marque déposée « L’IDEE VERTE »), est issu exclusivement des sous-produits de la canne à sucre et des sous-produits avicoles. Rencontre avec son directeur Monsieur Mike BernusR
Qu’est ce que l’amendement organique « l’idée verte » ? Notre amendement organique est issu du processus de décomposition biologique et de transformation de déchets organiques biodégradables, d’origine végétale et/ou animale, sous l’action de populations microbiennes diversifiées évoluant en milieu aérobie. Il possède une forte concentration en matières organiques et aide à rendre à la terre plusieurs de ses éléments qui se sont épuisées avec le temps et l’utilisation. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les produits d’HOLDEX ? Notre amendement organique, 100% naturel est par définition écologique car il ne contient aucun additif chimique et 12 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
résulte simplement du recyclage et de la décomposition de certaines matières par une méthode de production bien particulière. Notre objectif principal étant de produire un amendement pour la fertilisation de nos sols respectueux de l’environnement qui satisfait l’agriculture martiniquaise dans son ensemble (Maraîchage, Horticulture, Banane, Canne à sucre, Jardins familiaux etcc). La transformation des pratiques agricoles des dernières décennies a fait émerger en Martinique une nouvelle catégorie de problèmes environnementaux que nous connaissons tous, par conséquent nous avons su :
■ Développer des méthodes de caractérisation de la composition, de la maturité et des effets attendus de notre amendement afin de guider nos clients dans leur choix. ■ Augmenter la traçabilité de notre compost et standardiser nos méthodes de production afin d’assurer un contrôle pointu de l’innocuité, ■ Et enfin renforcer notre normalisation avec la norme NFU 44-051. Quelle est la principale particularité de vos produits ? Bien que notre amendement organique ne soit pas un engrais, il contient des nutriments qui améliorent la croissance des végétaux. Mélangé à des engrais, cet amendement fournira aux plantes des nutriments pendant une période plus longue que si l’engrais avait été utilisé seul.
Les principaux avantages sont les suivants : ■ Amélioration de la croissance des végétaux et des racines. ■ Amélioration du rythme de diffusion des nutriments. ■ Amélioration de la porosité du sol. ■ Amélioration de la capacité de rétention d’eau. ■ Résistance accrue à l’érosion causée par l’eau.
Quels sont les résultats observés sur les différents types de cultures ? Toutes nos expériences se sont soldées par des résultats exceptionnels pour la majorité de nos utilisateurs souvent surpris de l’efficacité immédiate et à long terme de notre amendement. De façon générale, la bonne santé des plantes ainsi que l’apparition en avance des fruits témoignent de la qualité exceptionnelle de notre amendement adapté particulièrement à nos cultures tropicales. Ou pouvons-nous trouver vos produits ? Actuellement nous proposons différents types de conditionnements (sac de 10L, 20L 50L et big-bag de 500Kg) aussi bien pour le professionnel que le particulier. Nos produits sont distribués dans les différentes jardineries et grande surface de l’île et bien entendu sur notre site de production ou une équipe de professionnels se tiendra à votre disposition.
Innovations & Technologies…
TOTAL : Partenaire du monde agricole Interview de Mr Cédric Baude, conseiller en lubrifiants
« Une production régulière et de qualité, constitue l’un des éléments essentiel au maintien et au développement de notre agriculture »
L’
entreprise TOTAL, propose aux acteurs du monde agricole des lubrifiants homologués par les plus grands constructeurs. Ces produits suivent en permanence les évolutions technologiques et sont testés dans les conditions les plus difficiles. En matière de sécurité environnementale, elle est aussi leader des bio lubrifiants. De la machine à traire aux tracteurs, tronçonneuses ou motoculteurs, tous les engins agricoles peuvent utiliser ses lubrifiants, graisses, liquides de refroidissement ou de frein. Nous avons rencontré Mr Cédric Baude, Commercial carburants et lubrifiants au sein de cette entreprise.
Quelle est votre implication dans le milieu agricole martiniquais et quels types de produits proposez-vous à cette clientèle ? Nous travaillons énormément avec les agriculteurs martiniquais. Ceci dans tous les secteurs du monde agricole (cultures maraîchères ou vivrières, culture de la banane, de la cannec). Ce sont des professionnels très conscients de la nécessité d’outils de travail fiables : leurs engins agricoles ! En effet, vu les sommes investies pour leurs acquisitions et au vu des « services rendues par ces engins » notamment en terme de gain de temps, donc de productivité, 14 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
l’agriculteur martiniquais sait que la durée de vie de cet investissement dépendra essentiellement de son entretiencC’est là justement que nous intervenons. Sur un tracteur agricole vous avez au moins 7 points à lubrifier et entretenir constamment : les ponts (avant et arrière), le moteur, la boîte de vitesse, les freins et le relevage hydraulique. Afin de garantir un fonctionnement optimum à l’engin et une durée de vie maximale, nos conseillers sont en permanence sur le terrain, au contact de ces hommes et de ses femmes pour qui l’agriculture constitue leur moyen de subsistance.
« Un système de diagnostic pour une gestion de parc optimisée »
Discuter avec l’agriculteur sur ses attentes envers son matériel, puis le conseiller au mieux en matière de lubrifiants, constituent pour TOTAL un
engagement majeur. Ces conseillers proposent à ces professionnels des diagnostics précis et préventifs, l’analyse ANAC, afin d’optimiser la gestion de ses équipements (tracteurs et engins agricoles de toutes sortesc).
Qu’est-ce que cette analyse ANAC ? Le service ANAC consiste à établir un diagnostic de tous les organes mécaniques (moteur, transmissions, hydraulique) des véhicules et matériels à partir de prélèvements d’huile en service. C’est un service à la fois préventif et correctif, qui ANAC constitue un réel avantage concurrentiel pour l’agriculteur, à savoir : une réduction des coûts d’exploitation, et une optimisation de la maintenance du parc d’engins. Le diagnostic ANAC est principalement recommandé pour les machines agricoles, les poids lourds, les engins de Travaux publics, et les bateaux.
Comment ça marche ? Avec ce système Expert unique, le professionnel dispose d’un bilan approfondi et personnalisé de l’état de chaque composant mécanique (moteur, transmission, hydrauliques), reprenant : - l’usure réelle des composants, - les causes de l’usure, - les interventions conseillées et le degré d’urgence de l’intervention. Les résultats de ces analyses lui sont présentés avec un historique des résultats précédents, qui leur permettra de suivre l’évolution de leurs équipements. Ce diagnostic permet donc aussi à nos conseillers de leur proposer un type d’huile spécifique à ses besoins.
Justement, quels sont les différents types d’huiles, et laquelle a la faveur des agriculteurs ? Nous avons des huiles minérales et des huiles synthétiques. L’huile synthétique a été modifiée chimiquement afin de ré-
pondre aux contraintes et exigences des engins utilisés sur le terrain. De plus Total possède des huiles TOU et des huiles UTT. En Martinique, et dans le milieu agricole, le produit le plus souvent demandé est la « Multagri TM 20 x 40 ». C’est un lubrifiant super universel pour tous les matériels agricoles permettant une grande simplification de l’entretien. Il possède de plus une très large plage d’utilisation, **des protections au démarrage à froid et autres températures extérieures basses aux températures de fonctionnement les plus élevées. Le « Multagri TM 20 x 40 » est adapté à tous les moteurs Diesel, suralimentés ou non, travaillant dans les conditions les plus sévères, aux transmissions mécaniques, aux systèmes hydrauliques, aux freins et/ou embrayages immergés.** C’est un produit pour lequel nous avons un stock très important car c’est de loin le plus utilisé dans le monde agricole
GARAGE DU SUD
Martiniquais. Un autre produit très prisé est le « TRACTORELF ST3 15W40 ». C’est une huile multifonctionnelle multigrade à hautes performances mise au point pour la lubrification en toutes saisons des différents organes des acteurs agricoles et machines de récolte. Notre offre très diversifiée offre leur garantit : - des produits adaptés en permanence aux évolutions technologiques des moteurs et des spécifications internationales (MASSEY FERGUSON, JOHN DEERE, ACEA, API...) - des produits développés en partenariat avec les principaux constructeurs. - des produits testés dans les conditions les plus difficiles.
André NAUD Concessionnaire
Agriculture LE MEILLEUR POUR LʼENTRETIEN DU PAYSAGE
Vente de Tracteurs CLAAS - Renault - Matériel Agricole Épareuse Rousseau - Remorque, Presse-Balle -Outils de Labour… Zone Artisanale “La Laugier” - 97215 Rivière-Salée Tél.: 0596 68 04 16 - Fax : 0596 68 28 33 Mai : S-Naud.Renault.A@wanadoo.fr
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 15
Connaître…
Louis Daniel Bertome, Président de la Chambre d’Agriculture de Martinique « Une production régulière et de qualité, constitue l’un des éléments essentiel au maintien et au développement de notre agriculture »
C
réée en 1961, la Chambre d’Agriculture de la Martinique est un établissement public dirigé par des élus professionnels. Elle emploie une cinquantaine de personnes et représente l’ensemble des acteurs du monde agricole : exploitants, propriétaires, salariés, organisations professionnelles et syndicales. La Chambre d’Agriculture a une double mission. Dans sa mission de représentation et de consultation, elle est le porte-parole du monde agricole auprès des pouvoirs publics locaux, nationaux, communautaires et de tous les autres partenaires et organismes intervenant directement dans la politique agricole ou l’aménagement du territoire. Dans sa mission d’intervention, elle assure l‘encadrement, le conseil, l‘appui technique, le montage de dossiers et la formation des agriculteurs. Elle est présidée depuis 2007 par Louis Daniel BERTOME, 54 ans, exploitant agricole (cultures maraîchères) depuis plus de 30 ans. Elle dispose d’un budget de 3,3 millions d’euros provenant essentiellement d’une taxe additionnelle sur le foncier non bâti, du Fond de Développement de l’Agriculture (CASDAR géré par le Ministère de l’Agriculture), de l’Union européenne, de la Région et du Département. Rencontre...
16 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
Quelle est l’actualité agricole ? En ce moment, de nombreuses filières sont confrontées à l’absence de solutions devant la baisse de rendement, due, soit aux conditions climatiques, c’est le cas en particulier de la canne ; soit aux problèmes phytosanitaires, c’est le cas en particulier pour la tomate, les tubercules, ou encore l’ananas. L’actualité c’est aussi les difficultés grandissantes des organisations coopératives. La grève de février 2009 a mis en péril les coopératives agricoles déjà structurellement fragilisées avec d’un côté des producteurs en difficulté et de l’autre un marché non régulé, grand ouvert à la concurrence extérieure. L’actualité ce sont les accords internationaux, en particulier le dernier accord signé avec le Pérou et la Colombie qui va ouvrir plus encore notre petit marché martiniquais à des pays qui n’ont pas l’obligation de respecter les mêmes normes sociales et environne-
mentales que nous. Mais les agriculteurs ne restent pas sans réactions et sans propositions. Ils ont récemment pris l’initiative de la création d’une structure interprofessionnelle en productions végétales. L’IMAPHLOR aura pour mission de mieux coordonner l’offre et la demande de produits végétaux sur le marché interne. La création d’une union de coopératives en productions animales est également en bonne voie et devrait aboutir dans les prochaines semaines. Cette union va contribuer à consolider la production de viandes locales. La Chambre d’Agriculture est partie prenante de ces initiatives qui vont restructurer notre agriculture.
Quelle est la politique de la Chambre d’Agriculture pour les années à venir ? L’Assemblée de la Chambre d’Agriculture a voté en décembre 2007 ses orientations de politique agricole.
Celles-ci ont été rappelées et précisées à l’occasion des Etats Généraux de l’outre-mer. Le Gouvernement s’est d’ailleurs beaucoup inspiré de nos propositions pour arrêter ses mesures pour l’agriculture de l’outre-mer. Nous ne pourrons pas ici rentrer dans les détails que chacun pourra découvrir en consultant nos différents rapports de politique agri-
rences techniques et technicoéconomiques fiables par l’expérimentation. L’expérimentation est aussi indispensable au développement de l’agriculture biologique que nous appelons de nos vœux. Cela va permettre par exemple d’améliorer les rendements simplement en diminuant les pertes dues à la mauvaise conduite des cultures ou en améliorant la maî-
cole. Nous avons pour chacune des filières, retenu des objectifs de production précis ainsi que les mesures à prendre pour accompagner le développement de la production. Par exemple, pour atteindre le niveau de production que nous envisageons pour 2020, en quantité et en qualité, il nous faut sauvegarder 35 000 ha de terre. Pour cela, nous préconisons la mise en place de zones agricoles protégées dans toutes les communes. Cela est possible. Il n’y a rien à inventer. La réglementation existe. C’est une question de volonté politique. Pour augmenter la production, il faut également mettre à la disposition des agriculteurs des réfé-
trise phytosanitaire des productions. Ce volet est indispensable au développement de l’agriculture biologique. La Chambre d’Agriculture propose la création d’un institut technique multifilières. Nous proposons également des mesures pour améliorer l’image, la promotion et la commercialisation de la production ainsi que l’impact environnemental de l’agriculture.
Nous proposons également des mesures pour améliorer l’image, la promotion et la commercialisation de la production ainsi que l’impact environnemental de l’agriculture.
Quelles sont les actions de promotion de la Chambre ? Il faut d’abord rappeler que la mission principale de la Chambre d’Agriculture est le conseil aux agriculteurs. C’est cela notre cœur de métier. Cependant, nous menons malgré
tout des actions dans le domaine de la promotion et de la communication institutionnelle et grand public. C’est le cas chaque année pour le Salon International de l’Agriculture, qui constitue pour nous, évidemment un moyen de présenter nos produits et notre savoir-faire, mais aussi une façon de promouvoir la destination Martinique. Une autre de nos grandes orientations pour cette mandature est la mise en place, au plus tard début 2011, d’un Comité de Promotion. Ce Comité sera chargé de promouvoir le métier d’agriculteur et nos fruits et légumes.
Quelle autre culture pourrait faire vivre notre économie agricole s’il n’y avait plus de banane ? La culture de la banane représente plus de 50 % de notre production agricole et occupe environ 9 000 hectares sur les 25 000 dont nous disposons. Elle est incontournable et il faut la préserver. Idem pour la canne. Mais ce qui sert à nourrir la population c’est la production de fruits et légumes, la production animale, celle de la mer et des rivières ... Ce sont des productions endogènes. Nous devons à tout prix les développer. C’est aussi une de nos grandes priorités qui passe par un encadrement et un conseil optimal des agriculteurs.
Avez-vous un message à faire passer ? En direction des agriculteurs, je dirais que nous n’avons pas le choix. Nous devons nous adapter aux attentes nouvelles des consommateurs et de la société en général. Les consommateurs souhaitent des produits de plus en plus sains et respectueux de l’environnement. Dans le même
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 17
Connaître… ®
Juillet 2010 - N°1
4€
Pour le développement des actions territoriales et internationales.
temps, nous devons leur assurer la régularité d’un approvisionnement à prix raisonnable. Il nous faut nous organiser sur nos exploitations et dans nos coopératives pour répondre à ces attentes. C’est pourquoi j’encourage les uns et les autres à intégrer les groupements de producteurs ou alors à s’organiser sur le terrain pour alimenter les marchés en produits frais locaux.
En direction des consommateurs, je dirais qu’il faut avoir confiance et soutenir la production locale. Les agriculteurs font des efforts pour améliorer la qualité de la production. J’en veux pour preuve leur engagement dans l’application des règles d’analyse de sol pour la chlordécone. Leur détermination pour maintenir et perpétuer une production agricole locale mérite le soutien de tous. Cela participe à la sécurité alimentaire de la population.
En direction des responsables politiques, je dirais que l’agriculture est un secteur incontournable pour la stabilité d’un pays. « Il n’y a pas de pays sans paysans ! » Nous devons tous œuvrer dans le sens de sa préservation et de son développement, ainsi que de celui des outils nécessaires à son évolution ; outils qui sont essentiellement : - Le foncier, à préserver (ndlr : voir l’article du FEDER dans ce magazine) - Le développement des infrastructures comme par exemple l’irrigation des terres à développer ; - La recherche biologique, pour optimiser le développement des cultures existantes ; - La formation et l’information des agriculteurs. Propos recueillis par Philippe PIED
18 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
Coopération Régionale et Internationale Obstacles et solutions au développement commercial des DFA dans la Caraïbe et ailleurs…
Le Conseil National des Conseillers du Commerce Extérieur Page 48 Français, le réseau des CCI et UbiFrance ont uni leurs moyens pour proposer aux PME un véritable tremplin pour l’Amérique du Nord et le Canada. Nous y étions pour vous…
Actualité
Commerce International Interview de Anne-Marie IDRAC
"Le marché nord-américain offre de réelles opportunités pour les entreprises des DOM…"
Conférence des Présidents des Régions de Guadeloupe, Guyane et Martinique
NOUVEAU
Énergies Renouvelables
Un mixe de potentialités pour les régions d’Outre-Mer Formation
Le MBA accessible en Guadeloupe et Martinique
LE MAGAZINE INTERF@CE En vente dans tous les kiosques
Formation
Publi-Information
Le CACES du GRETA BTP : Le Certificat d’Aptitude à la Conduite des Engins en Sécurité (CACES) sur les exploitations agricoles
Les ouvriers des exploitations agricoles de la Martinique, peuvent se positionner pour certifier leur aptitude à conduire en sécurité les engins agricoles sur deux recommandations de CACES® validés par le GRETA BTP Organisme Testeur CACES® depuis 2000 pour toutes les familles d’engins. 1/ Le CACES engins agricoles de la Recommandation Régionale de la CGSS Martinique.
Cette recommandation classe les engins agricoles en 3 catégories : ■ Catégorie
1 : Tracteurs agricoles
Catégorie 2 : Les remorques (à berceau, traditionnel, hangiban, à benne.)
■
Catégorie 3 : Les engins spécifiques à la canne à sucre (canne loader, le coupe cannec) ■
Ce CACES valide l’aptitude des ouvriers agricoles à effectuer les manœuvres et les déplacements sur l’exploitation en sécurité.
L’objectif étant : - De diminuer le nombre d’accidents sur les exploitations agricoles, - Sensibiliser a la sécurité sur le lieu de travail notamment par le port des équipements de protection individuel.
Ce CACES® est valable 5 ans et ne concerne que le secteur agricole de la Martinique
2/ Le CACES® engins de chantier de la Recommandation Nationale (CNAMTS) R372m
Catégorie 8 qui concerne les tracteurs agricoles et ses équipements de travail à savoir l’épareuse, fourche, godet, benne, remorque, herseF..
Les exploitations se positionnent aussi sur les autres catégories de cette recommandation nationale à savoir :
■ la catégorie 2 -pelle hydraulique utilisée pour refaire les traces, les tranchées et curage des fossésc
■ la catégorie 7 : Compacteur pour compacter les tracesc
■ la catégorie 3 : Bulldozer pour labourer les champs et faire du terrassement;
■ la catégorie 4 : chargeuse pour éva-
cuer les déblais autour des hangars;
Ces CACES® sont valables 10 ans.
3/ D’autres types d’engins sont aussi utilisés sur les exploitations agricoles et réclament une validation de leur manipulation par un CACES®, à savoir :
les chariots élévateurs à conducteur porté ou accompagnant de la Recommandation Nationale (CNAMTS) R389 ■
■ les
■ les
transpalettes,
chariots à conducteur porté catégorie 1 de levée inférieure à 1m,
la catégorie 3 (chariots en porte a faux de capacité inférieure à 6 T) qui servent a soulever, transporter et arrimer les palettes de bananes dans les containers. ■
Bruno LAPOINTE testeur CACES® GRETA BTP Joël LANGERON testeur CACES® GRETA BTP
DEMANDEZ NOTRE CATALOGUE POUR CONNAÎTRE LES DATES DES SESSIONS CONTACT : Marie-Line BRAY – Conseillère en Formation Continue au GRETA BTP Téléphone : 0596.57.08.70 - Fax 0596.51.92.00 – Mail : greta.btp.972@orange.fr
Tracteurs d’exceptions…
La marque SAME et le monde de l’agriculture, qu’elle a contribué à moderniser avec ses tracteurs et toute une série d’innovations, forment un binôme inséparable. Résultat, des générations de cultivateurs du monde entier lui ont attribué leur confiance “sur le terrain”. Avec un SAME, votre capital est bien investi, car chaque modèle représente une machine moderne, efficace, solide et bien construite, sûre et infaillible, un partenaire fidèle et infatigable qui vous aidera à accomplir chaque jour tout ce SAME = confiance totale. que vous lui demanderez, sans jamais vous trahir.
SAME a forcément le modèle de tracteur que vous recherchezXvisitez le site : www.samedeutz-fahr.com/FRANCE/
SAME renouvelle totalement sa gamme de tracteurs Frutteto : elle y introduit différentes innovations en mesure de la faire passer à un niveau plus professionnel et spécialisé. Dérivée de la longue compétence dans le secteur des tracteurs spécialisés, la nouvelle gamme Frutteto3 a été améliorée tant au plan de l’esthétique que du contenu technologique : elle offre ainsi aux arboriculteurs et vignerons un choix de modèles aux dimensions réduites, appropriés pour exécuter au mieux toutes les opérations de culture entre les rangs. LE FRUTTETO³ CLASSIC • Moteurs SDF Série 1000 Euro II, 3 ou 4 cylindres, turbo ou turbo intercooler, à réglage électronique • Possibilité de variation et de mémorisation du régime moteur d’une simple pression sur une touche • Boîte synchronisée 30 AV + 15 AR • Vitesse maximale 40 km/h (30 km/h pour les versions 2AR) • Freinage intégral, à disques en bain d’huile sur les 4 roues, à commande hydrostatique • Direction hydrostatique à pompe indépendante • Prise de force 540/540 ECO/1000 et proportionnelle à l’avancement. LE KRYPTON3 V80 OU CHENILLARD Compacts, maniables et fougueux. Le Krypton V80 de 80 ch, est un chenillé compact, avec des caractéristiques propres à satisfaire toutes les exigences des cultures spécialisées sur les terrains en pente et les zones difficiles. Ce tracteur peut en effet être utilisé pour de nombreuses opérations : traitements, broyage, travaux en rangs et entre-rangs, élingage, travaux sous serres comme en plein champ. Moteurs vaillants Les motorisations modernes
L’EXPLORER3 : TROIS TRACTEURS EN UN (85-100-110CV) Pour répondre à toutes vos exigences. Cet engin représente l’évolution d’un projet qui prend ses racines dans la longue expérience des tracteurs SAME de puissance moyenne. Il se concrétise aujourd’hui en une gamme où l’équilibre idéal entre contenu technologique, fonctionnalité et confort trouve sa meilleure expression. L’idée de base, c’est créer une symbiose parfaite entre les dispositifs électroniques de la dernière génération (appliqués là où seule la précision des dispositifs numériques est en mesure d’atteindre la perfection), les systèmes mécaniques traditionnels (où la simplicité d’emploi, l’entretien à la portée de tous et la longévité sont une garantie de fiabilité) et leur rôle important pour le bien-être du conducteur (où l’ergonomie des commandes se fond avec la beauté du design). Le résultat: c’est un mix surprenant entre performances, productivité et confort qui met en valeur les caractéristiques de cette gamme, en faisant de l’Explorer3, le tracteur aux trois facettes. Grâce, à une cylindrée généreuse de 4038 cm3, au tout nouveau système d’injection à haute pression et au turbo-compresseur (sur tous les modèles), ces motorisations sont en mesure de fournir d’importants niveaux de puissance et un couple élevé sur une vaste plage de régimes.
SAME Série 1000 qui équipent Krypton V sont infatigables pendant des milliers d’heures, avec des coûts de fonctionnement et d’entretien réduits. En particulier, l’excellent rapport entre poids et puissance fait de ces moteurs la solution idéale pour travailler en pente avec des outils exigeants. Transmission précise et fiable. La transmission offre 8 rapports en marche avant, idéaux pour le travail en environnement spécialisé, et 8 rapports en marche arrière, pour vous déplacer avec aisance en bout de champ. Pour le travail en vitesse extra-lente, le super-réducteur augmente à 12 le nombre total de vitesses AV et permet de travailler à partir de 0,52 km/h à pleine puissance. Formes et dimensions idéales pour l’agriculture spécialisée. Les Krypton V ont été conçus pour exploiter au maximum la maniabilité dans toutes les conditions, y compris les conditions extrêmes, en réduisant au maximum l’encombrement dans toutes les directions.
20 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
LE LAZER3 (140 OU 160 CV) :
Modèle grande puissance Développé spécifiquement pour les pays tropicaux sans électronique embarquée.
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Tracteurs d’exceptions…
SDVI : Des engins adaptés à tous types de besoins…
SDVI, société du Groupe Loret, existe en Martinique depuis 2003. Elle est présente sur les trois Départements de Martinique, Guadeloupe et Guyane, et commercialise de façon exclusive les lubrifiants TEXACO, les pelles excavatrices HYUNDAI et TAKEUCHI, les bus TEMSA, les camions de marque DAF, et pour vous agriculteurs, les tracteurs agricoles VALTRA de 60 à 240 cv, sans bien sûr oublier tout le matériel agricole attenant. VALTRA SÉRIE A De 74 à 100 ch
La série A de VALTRA est dans la lignée des tracteurs scandinave de moins de 100 CV. Basée sur un couple moteur-transmission dont la fiabilité n’est plus a prouver, la série A est disponible en version cabine climatisé ou encore arceau toit soleil mais aussi en 2 ou 4 roues motrices Fiabilité,éficacité et confort sont au rendez-vous lorsque l’on se met au volant d’un A. la cabine ,fonctionnelle et confortable, permet une visibilité optimum tant a l’avant qu’a l’arrière. La transmission tire le meilleur de la motorisation AGCO Sisu power de 3 ou 4 cylindres selon les modèles et version. A72 : 74 ch ■ A82 : 88ch ■ A92 : 101 ch. VALTRA SERIE T, de 133 à 211 ch. Un tracteur équipé d’un moteur 6 cylindres AGCO S I S U POWER fiable proposant 3 types de transmission et un niveau d’hydraulique unique sur le marché dans cette catégorie de puissance : Le Valtra Série T. 5 types de tracteurs aujourd’hui disponibles dans la série T : Classic, HiTéch, Advance, Versu et Direct. Le choix de l’agriculteur du type de transmission pour son Valtra T est aujourd’hui un atout de taille. Ainsi, il disposera d’une transmission à 3 rapports sous charge pour les modèles : Classic, HiTéch et Advance. la série T Versu est équipée d’une transmission à 5 rapports sous charge, et la série Direct d’une transmission a variation continue. Idéal pour les utilisations intensives, la série T Valtra démontre toute l’étendue de son savoir faire. Les entrepreneurs disposent avec ces tracteurs d’un partenaire fiable. 22 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
HYUNDAI HEAVY INDUSTRIES
L'histoire de Hyundai Heavy Industries est celle de défis, d'innovations et de confiance en l'avenir. Le début de notre longue expérience dans le domaine de l'industrie lourde remonte à 1972, sur une vaste plage vide où nous avons entamé les travaux de notre premier chantier naval. Depuis ce moment nous nous sommes développés pour devenir une société d'industrie lourde intégrant six divisions : Construction navale, Offshore & Engineering, Installations industrielles & Engineering, Moteurs & Machines, Systèmes Electro Electriques et Equipements de construction.
HYUNDAI R140 LCD-7 ,14800 KG , 120 ch, 3 ans de garantie.
Notre vision est celle d'être un " Leader mondial " dans le domaine de l'industrie lourde. Vivre au plus haut niveau de performance avec puissance et précision quelle que soit la dureté du travaille ! c’est ainsi que HYUNDAI met du plaisir dans une journée de travail dur.
VALTRA SÉRIE N de 101 à 152 ch
Une nouvelle race de tracteur nordique. Quel tracteur « 4 cylindres» propose à la fois la polyvalence d’un valet de ferme ou encore les aptitudes d’un tracteur de tête ?
Le Valtra série N ! la série N est disponible sur une plage de puissance homogène de 101 à 152 ch. La base du tracteur « N » lui confère des dimensions adaptées à une large plage d’utilisation d’outils. La manœuvrabilité, notamment au chargeur, est optimale et des équipements additionnels comme le poste inversé twintrac augmente les plages d’utilisation pour ce tracteur. La série N, c’est le choix entre 3 types de transmission : - 3 rapports sous charge - 5 rapports sous charge avec passage de gamme autopiloté - Variation continue Toutes ces transmissions avec automatismes sont associées avec l’inverseur hydraulique Valtra dont la fiabilité n’est plus a prouver (sauf N 101 classic). Ce choix, c’est l’assurance d’avoir le Valtra série N adapté a vos utilisations. Le système hydraulique Valtra, l’un des plus performant du marché dans cette catégorie de puissance, offre un débit de 103l/min sur les modèles classic et HiTech et 145 l/min Load sensing à centre ouvert sur les modèles Advance, Versu et Direct.
Pour tous renseignements, contactez :
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Tracteurs d’exceptions…
M3 Antilles : « Le S.A.V : notre priorité d’hier, d’aujourd’hui et de demain … » M3 Antilles, entreprise du Groupe Dubreuil existe en Martinique depuis 2007. Christophe Couëtte, son directeur a choisi pour vous, agriculteurs, le meilleur en terme de tracteurs et de remorques : les marques MacCormick et Gourdon.
Mac Cormick : Un nom qui en dit long, un héritage précieux et une riche expérience. La gamme Mac Cormick est une référence dans la fabrication de matériels agricoles, synonyme de qualité, professionnalisme et robustesse. Puissance, ergonomie et polyvalence sont mises au service de la productivité de l’utilisateur, pour lui garantir une rentabilité maximale. En Martinique (et en Guadeloupe), Mac Cormick s’est associé avec M3 Antilles qui est aussi concessionnaire JCB pour les matériels de chantier - pour disposer d’un des meilleurs services après-vente de l’île. Disponibilité des pièces détachées, expertise des techniciens et outillages performants sont en effet nécessaires à l’exploitant pour optimiser la disponibilité de ses engins agricoles. Remorques à canne GOURDON :
Un grand volume pour plus de productivité, un train roulant ultra robuste pour s’adapter aux conditions de la Martinique.
M3 Antilles a développé en partenariat avec les REMORQUES GOURDON, un des leaders français de la remorque agricole, des remorques à canne homologuées à grand volume. C’est l’assurance pour l’exploitant d’être parfaitement en règle avec l’administration, contrairement aux remorques artisanales, qui présentent aussi des risques pour les usagers.
Par exemple, le modèle 45M3 repose sur un tandem à bielles à deux essieux de 110mm et 8 roues jumelées de 315/80R22. Longue de 8,35m, son PTC est de 24t. Le circuit hydraulique est alimenté par le tracteur, et elle dispose d’une double béquille montée frontalement sur la traverse avant du châssis.
Les G-MAX, la performance à prix serrés
McCORMICK ajoute à son offre en 2010 une nouvelle gamme de tracteurs 6 cylindres. Baptisée G-Max, elle propose des spécifications simples mais complètes et dispose d’un rapport prix / performance encore jamais atteint. Cette gamme est composée de 4 modèles de 117 à 158 Cv, tous animés par un 6 cylindres à injection mécanique de 6,7 litres de cylindrée, réputé pour sa grande fiabilité et sa faible consommation. Ces tracteurs sont dotés d’une boîte purement mécanique pour la robustesse et la durabilité, disposant en outre d’un groupe « rampant » de série. La prise de force propose 3 régimes : 540 tr/mn, 1000 tr/mn et proportionnelle à l’avancement. Ce dernier mode est particulièrement recommandé pour franchir nos mornes escarpés avec une remorque à essieu moteur. Enfin, avec un relevage pouvant aller jusqu’à 8,4 tonnes, il ne recule devant aucun travail.
La série C-Max : Si simple, si efficace Z
La série C-Max (T3), avec cabine ou plateforme propose des tracteurs économiques, durables mais surtout performants. Allant de 74 à 102 chevaux, ces 4 nouveaux modèles sont équipés des moteurs de 4,4l extrêmement puissants, robustes et sobres. La transmission mécanique (gestion électronique en option) participe aussi à cette simplicité de conception, pour garantir une durabilité maximale de l’investissement.
Particulièrement adaptés au travail dans la banane – ils peuvent disposer aussi en option d’une prise de force proportionnelle à l’avancement -, leur poste de commande intuitif permet une prise en main immédiate. Leurs capacités de franchissement en fait une bonne alternative aux «chenillards» que Mc Cormick propose aussi d’ailleurs.
Il existe même un modèle de 45m3, homologué lui aussi, et qui offre un PTC de 32t.
24 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
Les MTX, le bon choix quand les travaux se font difficiles
Avec la gamme MTX, on entre dans le monde du haut de gamme. C’est le tracteur des ETA et des CUMA de Martinique, puissant au labour et rapide en transport.
Déclinée de 125 à 150 cv, son esthétique audacieuse souligne la puissance et la productivité de la machine. Toutes les options dédiées à une productivité maximale sont présentes : cabine et train avant suspendus, transmission “powershift” à 4 rapports sous charge, capacité de relevage de près de 7 tonnesc
La transmission à deux arbres parallèle, simple et limitant au maximum les pièces en mouvement, garantit une fiabilité maximale et un rendement inégalé sur ces gammes de machines : 88% là où certains proposent seulement 70%. C’est aussi l’assurance d’une très faible consommation de carburant, alliée en cela au moteur 6 cylindres à châssis portant « BetaPower » TIer3, à injection mécanique.
Tracteurs d’exceptions…
Antilles Matériel Services
Antilles Matériel Service a été créée en 1997 par son directeur actuel M. André Dorn. Depuis 2002 elle est installée au Robert. Pour André Dorn, “si elle est actuellement leader en matière de vente de tracteurs en Martinique, ce n'est pas le fruit du hasard mais bel et bien dû à la persévérance et au sérieux de son équipe et surtout à la qualité des engins proposés”. Antilles Matériel Service, est divisé en trois branches, le Machinisme agricole représenté par les marques Newholland pour les tracteurs agricoles, CASE AUSTOFT pour les récolteuses de canne à sucre et AUTOBAN pour les chariots à banane. AMS commercialise aussi du matériel et des engins du BTP avec la marque Hitachi.. Les services après-vente et de maintenance sont réalisés par Agri-TP Maintenance.
NEW HOLLAND, Tracteur Agricole T 6000
Eleveurs, exploitants agricoles ou entrepreneurs : le tracteur T6000 est là pour vous satisfaire ! Les tracteurs T6000 Plus de New Holland ont été conçus pour répondre aux besoins des agriculteurs tournés vers le futur. Ils sont dotés d’une transmission 24x24 Dual Command™ 40 km/h avec Powershuttle, d’un circuit hydraulique performant avec un grand choix de ca-
pacités et une cabine Horizon™ avec toit transparent de série. La cabine existe en modèles à profil bas et haut. Les T6000 Plus peuvent également bénéficier de la transmission semiPowerShift 16x16 Electro Command™, des vitesses de transport de 40 km/h, du pont avant Terraglide™, de la suspension de cabine Comfort Ride™ et d’un freinage de remorque pneumatique en option. Les ponts avant SuperSteer et le système Fast Steer sont également disponibles. Les modèles T6000 Plus sont équipés de moteurs à injection mécanique à 2 soupapes par cylindres tout en respectant les normes Tier III : une exclusivité New Holland !
NEW HOLLAND, Tracteur Agricole T 5000
Equipés de moteurs quatre cylindres économes en carburant, les tracteurs TD5000 allient un concept éprouvé à l’excellence des derniers développements des bureaux d’études. Disponibles en versions avec cabine ou avec plateforme et arceau de sécurité, les cinq modèles de la gamme TD5000 couvrent le segment de puissance de 60 à 95 ch.
PRODUCTIVITÉ Vous demandez un haut niveau de productivité ? Les tracteurs TD5000 peuvent disposer de réserves de couple atteignant 50 %, de capacités de relevage arrière jusqu’à 3565 kg et d’un débit hydraulique de 61 l/mn. FIABILITÉ Les tracteurs TD5000 bénéficient des transmissions 12x4 Synchro Command,12x12 Synchro Shuttle ou 20x12 Synchro Shuttle avec vitesses rampantes (220 m/h), lesquelles sont spécialement adaptées aux moteurs F5C et NEF déjà très réputés et qui répondent aux normes Tier III. 28 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
COÛTS D’UTILISATION RÉDUITS Avec des consommations spécifiques aussi basses que 215 g/kWh, les tracteurs TD5000 cumulent des économies quotidiennes et des coûts d’utilisation réduits. Les périodicités d’entretien moteur sont de 600 heures.
CONFORT Que vous choisissiez le TD5000 avec arceau de sécurité ou cabine, vous bénéficiez d’un excellent confort de l’opérateur. Avec la plateforme à plancher plat, montée sur silentblocs, les niveaux sonores et vibratoires sont faibles. L’ergonomie est exceptionnelle, un choix de sièges de très haute qualité est proposé.
DES MOTEURS MODERNES, UNE MAÎTRISE RECONNUE Les tracteurs TD5000 sont équipés des moteurs New Holland F5C et NEF offrant un équilibre parfait entre modernité et concept éprouvé. Les plus récents progrès du développement des turbocompresseurs et des intercoolers sont adaptés à la simplicité de la technologie à
La gamme T6000 Plus compte cinq modèles de quatre à six cylindres, pour une puissance de 101 à 141 ch.
NORME TIER III ET RÉGULATION MÉCANIQUE : UNE EXCLUSIVITÉ NEW HOLLAND ! Les tracteurs T6000 Plus sont équipés de moteurs à 2 soupapes par cylindre. Pour réduire les niveaux sonores et les vibrations, les pignons de distribution sont montés à l’intérieur d’un robuste carter, ce qui les rend trés silencieux et trés souples. Ils consomment peu, grâce à l’injection de carburant mécanique qui s’adapte aux exigences du conducteur. En un seul mot : ils sont exceptionnels.
deux soupapes et à l’injection mécanique. Les TD5040 et TD5050 sont équipés de la même famille de moteurs que celle utilisée sur l’exceptionnelle gamme des tracteurs T6000.
RÉDUCTION DU COÛT D’ENTRETIEN À l’issue de tests très drastiques, les tracteurs TD5000 bénéficient d’une périodicité d’entretien du moteur de 600 heures, soit le double de la précédente génération TDD Plus. Cela représente une réduction substantielle des coûts d’entretien et des temps d’immobilisation.
Tracteurs d’exceptions…
Antilles Manutention Services
Antilles Manutention Services, créée en 1998, est une filiale du Groupe Plissonneau S.A, gérée par son directeur Elyzé EDMOND. AMS a pour vocation la vente, la location et le service après-vente de chariots élévateurs de tout type. Au fil du temps d'autres activités complémentaires ont émergé telles que la réparation de hayons élévateurs, la vente de véhicules électriques, l’aménagement de dépôt avec la vente de rayonnage, et surtout pour vous agriculteurs, une gamme spécifique de tracteurs agricole MANITOU, la gamme des MLT.
La Série MLT : Spécialement étudiée pour vous agriculteurs
Conçus spécifiquement pour répondre aux exigences des métiers de l’agriculture, les chariots à bras télescopique MLT permettent la manutention de charges de 2,3 à 4,5 tonnes sur des hauteurs variant entre 5 et 10 mètres suivant les modèles. Au travers d’une gamme de machines la plus complète du marché, MANITOU vous offre une garantie de productivité et de confort élevée au quotidien pour l’ensemble de vos travaux de manutention agricole. Toute cette série bénéficie du dispositif JSM : une poignée multifonctions : 1) commande de la flèche - 2) inversion de sens de marche.
Sécurité et confort vont de pair. MANITOU l’a bien compris et s’efforce dans chacun de ses chariots télescopiques de vous offrir ce qui se fait de mieux en matière de design et d’ergonomie : climatisation, performances acoustiques, visibilité, joystick, tout est pensé pour vous permettre d’être concentré quels que soient les conditions climatiques ou les terrains sur lesquels vous évoluez.
Charger facilement Suivre le rythme soutenu des camions alimentant les sucreries nécessite un matériel efficace et productif. La MLT et son bras télescopique apportent précision, rapidité et souplesse d’approche dans le chargement d’une remorque de canne à sucre ou de betteraves.
Avec votre MLT, vous regardez toujours l’accessoire placé devant vous. Vous n’avez plus besoin de vous retourner pour pailler ou distribuer l’ensilage. Vous travaillez ainsi avec une plus grande précision et avec un confort physique optimum.
MLT 523 Turbo Evolution
MLT 1035 • Levage maximum : 9,60 m • Capacité nominale : 3500 kg • Portée maximum : 7,06 m
• Levage : 4,97 m • Capacité nominale : 2300 kg • Portée maximum : 2,82 m • Transmission hydrostatique
Antilles Manitention Services (AMS) Zone Industrielle de la Pointe des Grives 97200 Fort de France Fax : 0596 77 17 71 e-mail : secretariat@plissonneau.com
MLT 627 Turbo « Compact » Evolution Un concept unique : 2 positions de cabine • Levage : 5,50 m • Capacité nominale : 2700 kg • Portée maximum : 3,20 m • Convertisseur de couple
0596 77 09 87
www.plissonneau.com
l’Invité…
Paul LUU, Directeur de l’ODEADOM
« En 25 ans, ce sont près de 250 M€ d’aides nationales et plus de 2,1 Milliards d€ de fonds communautaires qui ont été payés par l’office. » Paul LUU, Ingénieur en Chef des Ponts et des Eaux et Forêts et Directeur de l’ODEADOM, joint par notre correspondant nous présente cet établissement au service du développement de l’économie agricole ultramarine
Qu’est ce que l’ODEADOM ? Créé en 1984, l’ODEADOM (l’Office de Développement de l’Économie Agricole D’Outre-Mer), est un établissement public administratif dédié à l’accompagnement du monde agricole ultramarin dans son développement durable, en étroite concertation avec les professionnels. C’est un établissement public administratif (ÉPA), placé sous la tutelle de trois Ministères : Agriculture, Outre-mer, Budget. Établissement aux compétences régionales et multisectorielles, l’ODEADOM intervient en faveur de l’ensemble des filières agricoles des régions françaises d’outre-mer (à l’exception des territoires ultramarins du Pacifique). Lieu d’échange et de réflexion sur les filières agricoles et agroalimentaires, l’ODEADOM a pour mission de favoriser la concertation entre les professionnels et l’administration. Il offre un lieu de discussion permettant de confronter les expériences des acteurs du monde agricole ultramarin au niveau régional, et d’adapter les soutiens nationaux et communautaires aux contextes techniques, commercial et économique des producteurs locaux. L’ODEADOM est le premier organisme payeur des aides en faveur de l’agriculture ultramarine relevant du premier pilier de la Politique agricole commune (FEAGA) en gérant la quasi-totalité des aides définies par le programme POSEI-France.
30 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
« Grâce au travail réalisé pour consolider le cadre réglementaire des aides nationales gérées et payées par l’office, et fort de l’adéquation des mesures du Programme POSEI-France avec les attentes des professionnels agricoles ultramarins, nous disposons aujourd’hui d’une véritable « boîte à outil » au service de l’agriculture, l’agro- industrie et l’aquaculture d’outremer. » Comment est caractérisée l’agriculture des Antilles par rapport à celle de l’hexagone et les différences entre celle des deux îles sœur – ces agricultures Antilles ont-elles de l’avenir ? Les Collectivités françaises d’outremer, sont caractérisées par leur éloignement de la partie continentale de l’Union européenne, souvent doublé de leur insularité. Ces deux facteurs oc-
casionnent une augmentation du coût des importations et influent sur la compétitivité de leurs exportations. Leur climat, tropical ou équatorial, favorise la croissance de la végétation, mais aussi celle d’organismes nuisibles nécessitant des modes de production et de lutte adaptés dans le cadre d’un développement durable. Ces régions sont en décalage avec la métropole et la partie continentale de l’Union européenne notamment en termes de formation et d’organisation. Leurs productions agricoles et agroalimentaires sont spécifiques, et sont héritées de l’histoire, avec comme cultures d’exportations nettement dominantes, celles de la Canne et de la Banane. Il s’agit non seulement de les préserver, en raison du rôle vital qu’elles remplissent, mais aussi, en complément du soutien apporté par l’Union européenne, de les aider à améliorer leur compétitivité économique au sein de
marchés de plus en plus ouverts à la concurrence. Parallèlement, le développement des productions de diversification tant animales que végétales est destiné principalement à satisfaire les besoins du marché local, en constante croissance. Certains produits, à l’exemple des fleurs tropicales et des plantes aromatiques et médicinales trouvent également leurs débouchés sur les marchés extérieurs, essentiellement au sein de l’Union européenne, ou occupent des marchés de niche à l’export à haute valeur ajoutée comme l’ananas Victoria et le litchi ou constituent des productions
Zet sur l’île sœur ? En Guadeloupe, c’est la même tendance mais de façon beaucoup plus récente avec l’IGUAVIE (filières d’élevage) et ses 4 ans d’existence et l’IGUAFHLOR, qui n’existe, elle, que depuis 1 an. Il y a un réel avenir dans ces deux agricultures, dans un marché qui compte plus de 800 000 habitants au total, surtout s’il est possible de créer des unités communes de transformation pour certaines de filières, unités dont la dimension devrait assurer la viabilité économique. Les agriculteurs antillais ont pris conscience qu’il y a une carte à jouer grâce à une or-
de contre-saison comme le melon.
ganisation approfondie, prenant en exemple les cultures de la canne et
“L’Office poursuivra son action en faveur du développement de l’agriculture ultramarine, et tout particulièrement pour ce qui concerne les filières dites de diversificationR” La différence essentielle entre l’agriculture des deux îles de Martinique et de Guadeloupe, est un plus grand équilibre en Guadeloupe entre les productions : Banane, canne et productions de diversification alors que la Martinique repose plus sur le duo banane et canne pour le rhum agricole. Quelles sont les conséquences de ce déséquilibre pour notre île ? Il peut pénaliser le département de Martinique dans sa possibilité d’opter pour des filières de diversification renforcées. Par contre dans ce département, nous observons au cours de ces dernières années, une volonté plus poussée de mutualisation de moyens. C’est le cas aussi bien pour les productions animales, avec l’interprofession AMIV, assez ancienne qui fonctionne relativement bien, que pour les productions végétales, avec la création annoncée d’«IMAFLHOR» Interprofession Martiniquaise des Fruits, des Légumes et des produits Horticoles.
de la banane où le degré de professionnalisation et de mutualisation des moyens (techniques, biologiques, de recherchec) est bien supérieur. Parlez-nous des programmes sectorielsZ C’est une méthode de travail élaborée par l’ODEADOM il y a déjà longtemps, afin que les professionnels d’une même filière puissent ainsi partager des objectifs sur plusieurs années en déclinant pour chaque objectif des programmes d’actions et des axes de travail grâce à la complémentarité de financement de diverses origines. Ainsi, ces programmes sectoriels permettent à tous les bailleurs de fonds et aux agriculteurs euxmêmes, d’avoir une vision générale de leurs objectifs communs dont la réalisation repose sur une programmation pluri-annuelle des financements venant soutenir les diverses actions prévues.
LE PROGRAMME POSEI-FRANCE
L’ODEADOM gère la quasi-totalité des aides définies par le programme POSEI-France, en intervenant dans les secteurs suivants : - régime spécifique d’approvisionnement ; - filière banane ; - filière canne-sucre-rhum ; - diversification végétale ; - structuration de l’élevage ; - aide à l’importation d’animaux vivants. Depuis le 16 octobre 2009, l’Office est également chargé du paiement de l’aide forfaitaire d’adaptation de l’industrie sucrière des DOM (réforme de l’OCM sucre) (arrêté du 25 septembre 2009 portant agrément de l’ODEADOM comme organisme payeur). Prochainement, un décret relatif au régime de sanctions du programme POSEI-France entrera en vigueur. Ce décret définira les sanctions à appliquer en cas de manquement des bé-
néficiaires d’aide à leurs obligations. Dans le cadre de l’assistance technique du programme POSEI-France, afin de faire connaître aux bénéficiaires potentiels les aides de ce programme, l’Office a fait réaliser dans un premier temps un manuel utilisateur et un site internet dédié, puis dans un second temps une affichette et un dépliant, prêts à l’impression, pour faire connaître ces outils de communication. L’affichette et le dépliant ont été transmis, sous forme de fichiers, aux directeurs de l’agriculture et de la forêt des DOM en leur proposant de faire imprimer ces documents localement, les frais d’impression étant pris en charge par l’Office. Toutes les informations relatives au programme POSEI-France, y compris le manuel utilisateur, sont accessibles librement via le site : www.posei-france.fr
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 31
l’Invité…
Quels sont les principaux objectifs que se fixe l’Office pour les années à venir ? L’Office poursuivra son action en faveur du développement de l’agriculture ultramarine, et tout particulièrement pour ce qui concerne les filières dites de diversification comme l’a souhaité le Comité interministériel de l’outremer. Concrètement, l’ODEADOM se mobilise sur les objectifs suivants : assurer l’avenir des filières traditionnelles d’outre-mer que sont la banane et la canne à sucre, socles indiscutables de l’économie agricole des DOM ; promouvoir le développement des filières végétales et animales de diversification afin de satisfaire toujours mieux les besoins et les attentes des sociétés ultramarines tant sur le plan alimentaire, qu’énergétique ou de la santé ; permettre un aménagement de l’espace rural respectueux de l’environnement tout en renforçant le tissu social autour de l’agriculture ; valoriser le savoir-faire local traditionnel à travers des projets innovants et économi-
quement viables en permettant l’émergence de filières nouvelles de production et de transformation. Les enjeux sont grands, et nous espérons qu’ils ne resteront pas de simples objectifs, mais qu’ils prendront à court et moyen terme la forme de réalisations concrètes au bénéfice des ultramarins.
Votre prochain Conseil d’Administration se déroulera en novembre 2010, savezvous d’ores et déjà ce qu’il en ressortira ? Ce Conseil d’Administration de novembre détermine, notamment, l’affectation du budget national de l’Office pour l’année suivante. Si depuis plusieurs années ce budget est de 6 M€ en moyenne (dont plus d’1 M€ est alloué aux filières Martiniquaises), le renforcement sur fonds nationaux du POSEI à hauteur de 40 M€ par an, permettra sûrement de conforter les projets existants et de mieux en accompagner de nouveaux, notamment aux Antilles.
les mesures du programme POSEI-France (pour la martinique) gérées par l’ODEADOM. Campagne 2008 (exercice FEAGA 2009).
- Régime spécifique d’approvisionnement : 3 154 169 € ; - Banane : 98 242 344 € ; - Canne-sucre-rhum : 5 367 362 € ; - Diversification des productions végétales : 3 585 663 € ; - Structuration de l’élevage : 3 990 202 € - Importation d’animaux vivants : 412 848 € - Total : 114 752 587 €.
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Le Conseil Général et l’Agriculture
Le Le Conseil Conseil Général Général dede lala Martinique Martinique Une réelle dynamique d’audace et d’innovation.
A
u cours des vingt dernières années, l’action du Conseil Général s’est inscrite dans une dynamique d’innovation tournée vers le développement durable: en intégrant, bien sûr, la nécessité de l’innovation technologique et en mettant, plus généralement, l’audace (mais aussi l’anticipation et la créativité) au service des impératifs de compétitivité, de sécurité des populations, de prévention sanitaire, de promotion d’une société de la solidarité et de l’égalité des chances ; en veillant, pour ce faire, à ce que l’administration départementale réponde toujours davantage aux exigences de la modernité et d’une véritable culture de la performance. Sur les 20 dernières années, le Conseil Général a mobilisé près de 2 Milliards d’€ pour la réalisation d’équipements départementaux et communaux. 252 millions d’€, dont 75 millions pour le seul secteur agricole, ont ainsi été injectés dans l’économie martiniquaise par le biais de subventions et ont contribué à l’aménagement du territoire, à la dynamique des secteurs concernés et au maintien de l’emploi. Vous trouverez dans les pages qui suivent quelques-uns des principaux investissements en matière d’agriculture, de pêche et de technologie réalisés par le Conseil Général pour le plus grand bien de tous et de toute une profession.
(Article réalisé par la rédaction avec l’aide de documents pris sur internet)
Le Président du Conseil Général, Claude LISE en compagnie de M. BURNET et des agriculteurs, au Pôle d’ExcellenceMartinique Rurale Agricole « Petit N°1 Galion » à Trinité. - Oct./Nov 2010 - 35
Le Conseil Général et l’Agriculture
Agir pour un développement durable de l’agriculture et de la pêche
Le Pôle d’Excellence Rurale de Petit Galion
C’est dans le cadre d’appels à projets des PER (Pôles d’Excellence Rurale), que le Conseil Général a présenté en septembre 2006 un dossier intitulé «horticulture en aide au territoire». Retenu parmi les projets labellisés dans la catégorie valorisation et gestion des bio ressources, ce projet ambitieux qui ouvre des perspectives nouvelles fait ses premiers pas au lieux-dit « Petit Galion » quartier Bassignac à Trinité, sur une habitation de 74 hectares
pollués au chlordécone. Il s’agit donc de la création d’une nouvelle filière agricole destinée à l’exportation, en réponse aux difficultés économiques des cultures intensives traditionnelles (bananes et ananas), et à l’utilisation abusive de pesticides entraînant une pollution intensive des sols. Son objectif : développer une activité industrielle de production horticole comme alternative à la banane.
Ce projet s’appuie sur deux axes : - Création d’une unité de production moderne alliant technologie, énergie solaire et respect de l’environnement et s’articulant autour d’activités de production et de commercialisation. - L’organisation et la relance de la filière horticole (environ 40 exploitations agricoles), en utilisant en priorité les sols pollués au chlordécone. - Création d’un centre de découverte et de valorisation de la fleur à travers l’aménagement de 5 hectares à vocation économique, éducative et formative ouvert au public. A terme : environ 75 personnes seront recrutées sur ce pôle d’excellence rurale dont 65 issues de l’insertion, auxquels s’ajouteront des emplois indirects induits.
Un projet soutenu Hors foncier et travaux d’aménagement, le plan de financement de ce pôle d’Excellence Rurale est de 1 758 509 euros et la participation du Conseil Général de 997 000 euros, et l’Etat : 800 000 euros).
La SECI : l’innovation technologique au service des Martiniquais
La Station d’Essais en Culture Irriguées, fer de lance de la politique du Conseil Général en matière de recherche agricole biologique, joue un rôle précieux en matière de conseil en irrigation. 36 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
Sa mission est de participer au développement de l’agriculture en vulgarisant les techniques les plus efficaces et les plus respectueuses de l’environnement, dans l’optique d’une gestion optimisée de la ressource en eau, par une irrigation raisonnée. Cet objectif s’inscrit dans le cadre du développement durable et de l’Agenda 21.
Lauréat du prix Territoria 2007, ce système de mesures consiste à surveiller en continu l’hydrométéorologie de parcelles agricoles et à fournir aux utilisateurs potentiels des données fiables et validées.
En matière d’élevage, un Projet Expérimental d’Unité d’Ingénierie Génétique consistant en un transfert embryonnaire de Brahmans à la SECI a été lancé. La 1ère campagne de Transferts embryonnaires s’est déroulée en avril 2009. Implantation de 9 embryons. Ces informations agro-météorologiques sont accessibles sur le site du Conseil Général www.cg972.fr, et www.cgste.mq
LES PRIX TERRITORIA
Les 5 prix Territoria reçus par le Conseil général lui permettent aujourd’hui d’être membre du jury qui évalue l’action de l’ensemble des Collectivités françaises. Cette distinction remarquable témoigne de la qualité du travail réalisé par le Conseil Général, depuis plusieurs années.
La collectivité s’est notamment vue récompensée pour : - l’organisation du passage à l’euro (2001) - sa politique de démoustication et ses campagnes de prévention (2002) - son action en faveur du développement de l’agriculture biologique (2003)
Le Laboratoire Départemental d’Hygiène
SES ACTIVITÉS :
Le Secteur Eaux/Environnement: Seul laboratoire agréé par le Ministère de la Santé et le Ministère de l’Environnement, la qualité de ses analyses est reconnue par un organisme Européen, le Comité Français d’Accréditation (COFRAC) Le L.D.A. réalise sur tout le territoire de la Martinique des prélèvements et des analyses des eaux de toutes natures. Les analyses réalisées concernent aussi bien les paramètres microbiologiques que physico-chimiques. En cours : mise en place d’une unité de dosage des pesticides dans l’eau et les matrices solides (Voir encadré)
Le secteur Hygiène Alimentaire Le L.D.A. réalise des prélèvements et des analyses microbiologiques des denrées agro-alimentaires à la demande de donneurs d’ordre privés ou publics. Le LDA est en Martinique le seul laboratoire agréé par
les Services de l’Etat dans ce domaine (Ministère de l’Agriculture et Ministère des Finances). Ce secteur fonctionne également sous assurance qualité, est accrédité par le COFRAC depuis 2001. Le secteur Biologie Vétérinaire
Agréé par le Ministère de l’Agriculture, il est le partenaire privilégié de la Direction des Services Vétérinaires. Il réalise donc toutes les analyses dites “réglementaires” obligatoires, ainsi que toutes les analyses émanant des groupements de producteurs, des vétérinaires, des éleveurs : analyses sérologiques, microbiologiques, parasitologiques,autopsies. C’est le seul laboratoire d’analyses vétérinaires de la Caraïbe.
- son action en faveur de la parité au sein du personnel de la Collectivité (2005) - son action en faveur du développement durable et solidaire en Martinique (2007)
Le Laboratoire Départemental d’Analyses de la Martinique est un outil majeur de la santé dans notre département, car il assure des prestations d’analyse et des missions de conseil pour le compte de donneurs d’ordre publics ou privés en matière de : sécurité sanitaire de l’eau, d’environnement, d’Hygiène alimentaire, de santé animale, de protection des végétaux, et de vaccination contre la fièvre jaune. Le secteur Biologie Végétale
Depuis le 1er juin 2008, le LDA972 compte un nouveau secteur d’activité, habilité à réaliser les analyses officielles commandées par les services du Ministère de l’Agriculture et de la pêche et destiné à la surveillance sanitaire des cultures et des végétaux, le contrôle à l’importation, la surveillance du territoire, mais aussi l’aide au diagnostic pour le compte des agriculteurs. Les prestations réalisées sont les suivantes : - Analyses des végétaux importés, dans le cadre des inspections aux frontières, - Analyses de végétaux dans le cadre de la certification, en vue d’exportation - Analyses sur vitro-plants.
État d’avancement de la création d’une unité de pesticides au sein du Laboratoire d’Analyses du Conseil Général.
Dans le cadre du plan d’action de lutte contre les impacts de la pollution des eaux, des sols et de certaines denrées par le chlordécone, le Conseil Général a décidé de renforcer son Laboratoire d’Analyses par la création d’une unité de pesticides.
En Martinique, le LDA972 est le seul laboratoire d’analyses environnementales. Il est le seul à effectuer des analyses d’eaux (eaux de baignade,eaux de consommation, eaux de loisirs et eaux usées,.. ;) En 2004,un secteur d’analyses Vétérinaires a rejoint le LDA972.
Il est d’ores et déjà accrédité sur trois programmes du COFRAC (programme100-2 de Bactériologie des Eaux, proramme1006 pour les prélèvements et programme 59 de Microbiologie alimentaire). Parallèlement le LDA972 a cette année intégré un nouveau secteur d’activité destiné à la surveillance des cultures et des végétaux. Il constitue un outil majeur de la politique de prévention des risques sanitaires et environnementaux mise en œuvre par le Conseil Général. La collectivité, a en effet engagé un important programme d’investissement, notamment en matériels neufs, formation du personnel et réaménagement
des locaux. Ce programme comprend-outre le développement de l’offre de prestations et la reconstruction de l’équipement pour le rendre plus performant, dans le respect des contraintes liées aux catastrophes naturelles-la création,au sein du LDA972 d’un laboratoire d’extraction(phase complètement réalisée)et de dosage(opérationnelle des 2008) de la chlordécone et des pesticides en général. Ce laboratoire a la capacité de domicilier dès l’année prochaine en Martinique les moyens de procéder aux analyses liées au problème de la contamination de notre environnement par les pesticides.
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 37
Le Conseil Général et l’Agriculture
“Rparticiper au développement de l’agriculture et de la pêche, en vulgarisant les techniques les plus efficaces et les plus respectueuses de l’environnementR”
La gestion de l’eau et l’irrigation : pour le plus grand bien de la population et des agriculteursR
Le Conseil Général occupe une place centrale de maître d’ouvrage et de gestionnaire dans le dispositif institutionnel et technique d’irrigation.
Le Périmètre d’Irrigation du Sud-Est Pour faire face au déséquilibre de la répartition de la ressource entre le nord et le sud de l’île, le département gère le Périmètre d’Irrigation du Sud-Est (PISE). C’est le captage sur la rivière Lézarde qui alimente le PISE, important réseau d’irrigation couvrant 5000 ha de terres agricoles réparties sur les communes de Ducos, Robert, François, Saint-Esprit, Vauclin, Marin et SainteAnne. La consommation moyenne annuelle qui est d’environ 6 millions de m3 d’eau est utilisée à 99 % pour les productions agricoles. Outre les près de 2 000 km de canalisation qui assurent le transport et la distribution de l’eau aux agriculteurs, le PISE comprend principalement : - la prise d’eau sur la rivière Lézarde et une station de pompage - des équipements et réservoirs permettant de réguler le fonctionnement des stations de pompage et la distribution de l’eau - le barrage de la Manzo, permettant de stocker 7, 8 millions de m3 d’eau distribuée grâce à la station de pompage de Saint-Pierre Manzo. - Deux suppresseurs, l’un à Beauregard pour le réseau sud, l’autre à Chopotte sur une antenne. Aujourd’hui, le PISE permet de satisfaire 470 agriculteurs abonnés, et plus de 3 000 emplois agricoles directs sont maintenus dans cette région grâce à ses équipements dont la valeur dépasse les 100 millions d’euros. Pour résumer, nous pouvons dire qu c’est incontestablement une place centrale de maître d’ouvrage et de gestionnaire qu’occupe le Conseil Général dans le dispositif institutionnel et technique en matière d’eau potable, d’irrigation et de prévention des risques à la Martinique. Une position et un savoir faire mis en œuvre à travers une politique de l’eau cohérente et dynamique pour un développement durable de la Martinique.
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Des infrastructures pour aider les professionnels à mieux travailler
Un important programme d’aménagement et de modernisation des ports lancé dès 1992 a contribué à améliorer d’une part les conditions de travail des professionnels de la mer, et d’autre part les conditions sanitaires de débarquement, du traitement de conservation et de commercialisation des produits de la mer. Six appontements ont été implantés le long du littoral caraïbe pour faciliter l’évacuation de la population en cas de coupure de l’unique route côtière. Au total 45 appontements départementaux ont été construits le long du littoral martiniquais, 25 servants au transport et 20 à la pêche (appontements légers et lourds). En 2008, le Conseil Général a élaboré un schéma directeur de développement des ports de pêche départementaux et des APID.
DEUX CHANTIERS MAJEURS SONT ACTUELLEMENT EN COURS :
Le port de pêche de Grand-Rivière Ce projet d’envergure s’inscrit dans la politique de désenclavement menée par la Collectivité. Il s’agît en effet de développer des infrastructures créatrices d’activités et donc d’emploi dans des zones actuellement sous-équipées. Aujourd’hui, après une phase de travaux d’infrastructures (digue de 360 m, 350 m de quais, mise en place de pontons flottants, etc), l’année 2010 verra le démarrage des travaux de superstructures (chambres froides, batîment d’avitaillement, station de sauvetage, etc). Coût prévisionnel global des travaux : 26,52 M€ (hors taxes) Participation de l’Union Européenne : 274 508,25 €
Le port de pêche de Case-Pilote Il s’agît ici de travaux de modernisation et de mise à niveau. L’engagement de la Collectivité fait suite à une demande motivée de la commune concernant le développement des activités de pêche, et s’inscrit là encore dans la politique de désenclavement du territoire menée par le Conseil Général.
Les travaux portent essentiellement sur l’augmentation de la capacité d’accueil, l’amélioration des conditions de travail des professionnels et le développement du transport maritime, sans oublier la protection et l’embellissement du front de mer de la commune. Coût prévisionnel global des travaux : 4,8 M€.
L’unité d’ingénierie génétique bovine de la Martinique
L’élevage bovin martiniquais compte 25 000 bovins avec un taux d’approvisionnement du marché global de 19% et du marché en frais de 45%. Les conditions climatiques (carême marqué), sanitaires (parasitisme interne et externe) et le coût élevé des intrants, ajoutés à la diminution de la Surface Agricole Utile, sont autant de contraintes qui ont orienté les professionnels vers l’amélioration qualitative de leurs systèmes de production.
LE TRANSFERT EMBRYONNAIRE
En 2006, ils mettent en place un programme d’amélioration génétique du cheptel bovin viande martiniquaise dans le but de garantir le bon développement de la production bovine à la Martinique. Ce programme se base alors sur trois éléments: le développement du cheptel souche Brahman, l’encadrement de jeunes bovins de boucherie issus du croisement Brahman/ Européen et la diffusion du progrès génétique à l’ensemble du Département. Sa mise en pratique a mis en lumière deux contraintes majeures : la consanguinité de la souche Brahman et le manque de bovins races Européennes (Charolais, Limousin, etc.) nés localement.
Afin de répondre à ces problématiques, le Conseil Général, la Chambre d’Agriculture, la CODEM (Coopératives des Eleveurs de Bovins de la Martinique) et l’UEBB (l’Union des Eleveurs Bovins Brahman), ont mis en place le projet d’Unité Expérimentale d’Ingénierie Génétique.
Il a pour objectif de favoriser la mise en place d’outils d’amélioration génétique bovine au service de la filière élevage, notamment du programme génétique.
Dans la continuité de l’Agenda 21 de la Martinique et de la politique de développement agricole durable du Conseil Général, la Station d’Essais en Cultures Irriguées de par son expérience et ses compétences techniques, a été proposée comme site d’expérimentation.
L’objectif est la production de reproducteurs bovins de race pure acclimatés, par la mise en place d’un troupeau de femelles rustiques et performantes «» à mener à terme des gestations d’embryons sélectionnés selon les besoins de la filière.
Les perspectives ■ Tester localement sur des femelles Brahman une technique performante d’amélioration génétique : le transfert embryonnaire ■ Répondre aux besoins du programme génétique bovin viande : lutte contre la consanguinité et augmentation des effectifs acclimatés en races européennes. ■ A terme, proposer à la filière un outil rapide d’amélioration génétique du cheptel bovin LA STATION D’ÉLEVAGE BRAHAM
L’objectif est l’évaluation de la valeur génétique des meilleurs reproducteurs Brahman issus de la base de sélection de l’UEBB (Organisme de Sélection Brahman), sans effet du milieu, c’est-à-dire soumis aux mêmes conditions d’élevage. Le site retenu est celui de la SECI du Conseil Général.
Les perspectives ■ Mettre en place un outil permettant la maîtrise génétique de la diffusion des taureaux Brahman (outil classique de sélection pour les organismes de sélection) ■ Apporter aux éleveurs de la base de sélection un outil leur permettant de connaître la valeur génétique réelle de leurs reproducteurs.
LES GRANDES ETAPES DEPUIS 2007
1- Septembre 2007 : adhésion au projet par l’ensemble des partenaires, 2- Sélection et acquisition des génisses Brahman, 3- Acclimatation des génisses sélectionnées dans les meilleurs cheptels, à la conduite exclusivement extensive de la SECI, 4- Echange de savoirs faire (professionnels/agents de la SECI) et phase de docilité des génisses, pour diminuer les stress liés à la pose d’embryons, 5- Début avril 2009 : première campagne de Transferts embryonnaires sur génisses Brahman (il n’existe pas d’expérience semblable sur génisses Brahman, race réputée pour son instinct maternel et protecteur). Implantation de 20 embryons. Naissance des premiers veaux fin janvier 2010. 6- 8 décembre 2009 : 2ème campagne de transfert embryonnaire sur génisses brahman. Implantation de 15 embryons (7 Européens et 8 Brahman). Naissance prévue en septembre 2010. 9- Janvier 2010 : naissance des premiers veaux de l’Unité Expérimentale d’Ingénierie Génétique. LES PARTENAIRES :
Conseil Général de la Martinique Station d’Essais en Cultures irriguées SAINTE-ANNE - Tél: 0596 76 73 36 Chambre d’Agriculture de la Martinique LAMENTIN - Tél: 0596 51 75 75 Coopérative des Eleveurs de la Martinique LAMENTIN - Tél: 0596 30 02 02 Union des Eleveurs de Bovins Brahman Exploitation Agricole du Galion TRINITE - Tél: 0596 58 22 53 Europe - ODEADOM - AMIV
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…ils font l’agriculture
La SAFER :
« Un formidable moyen de lutte contre l’évaporation des terres agricoles » La SAFER Martinique (Société d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural), a été constituée le 16 décembre 1966, et a obtenu son agrément le 5 avril 1968. Elle à pour but essentiel d'acquérir des terrains librement mis en vente et de les rétrocéder avec ou sans travaux d'aménagement. Elle contribue à la mise en œuvre du volet foncier de la politique d'aménagement et de développement durable du territoire rural. C’est un acteur incontournable pour le particulier ou l’agriculteur souhaitant vendre ou louer son terrain agricole ou pas. Nous avons rencontré MM. Joseph Lugo, Robert Catherine, et JeanPierre Bernard, respectivement Président Directeur Général, Directeur Général Délégué et Directeur Adjoint de cet organismeR
Qui sont vos actionnaires ? Les trois principaux actionnaires sont le Conseil Régional (53%), le Conseil Général (18%) et le Crédit Agricole, les autres sont : la Chambre d’Agriculture, les syndicats agricoles, les principales coopératives et groupements agricoles, la Fédération Nationale des Safer, le l’ASP (ex CNASEA), et puis quelques privés dont le Président actuel qui est la seule personne physique à être actionnaire (pour être Président, il faut obligatoirement être actionnaire à titre individuel et détenir au moins une action).
Votre but principal est d’acheter des terrains, mais pour en faire quoi ? La Safer a pour but essentiel d’acquérir des terrains librement mis en vente et de les rétrocéder avec ou sans travaux d’aménagement, en vue : - de constituer des exploitations familiales nouvelles en favorisant l’accession à la propriété des agriculteurs de chaque commune du Département. - de permettre la remise en culture de terres en friche ou insuffisamment cultivées. 40 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
De gauche à droite : MM. Robert Catherine, Joseph Lugo et Jean-Pierre Bernard
- d’accroître la superficie des exploitations existantes tout en améliorant leur parcellaire. - d’aider à la constitution de groupements agricoles d’exploitation en commune et de groupements forestiers. Pour parvenir à ces objectifs, elle accède au marché foncier, par offres amiables ou par préemption. Les transactions en zone rurales doivent lui être notifiées à peine de nullité. La SAFER a deux mois pour faire connaître au notaire sont intention de faire jouer son de droit de préemption ou d’y renoncer. Les notifications sont instruites par les techniciens fonciers. Il y en a un par secteur (1 sur le secteur Atlantique - 1 sur le secteur Caraïbe) qui visite le bien notifié et rédige un rapport qui sera présenté au Comité Technique. Lequel rendra un avis. Cet avis est susceptible d’un droit de véto pouvant être formulé par l’un des deux commissaires du gouvernement qui encadrent la SAFER dans tous les avis rendus par le Comité technique.( les Commissaire du gouvernement sont d’une part le Directeur de L’Agriculture et de la Forêt, et d’autre part le Directeur Régional des Finances Publiques Martinique). Quelles sont ses missions précises? La Safer Martinique a 4 missions principales, réparties en deux types :
Des missions de services publics, à savoir : d’améliorer les structures foncières par l’installation ou le maintien d’exploitants agricoles ou forestiers par l’accroissement de la superficie de certaines exploitations agricoles et forestières, par la mise en valeur des sols et éventuellement par l’aménagement et le remaniement parcellaire. - de contribuer à la préservation de l’environnement. - d’assurer la transparence du marché foncier rural, notamment par son pouvoir régulateur des prix notifés. Et des missions d’ordre privé qui sont de : - réaliser pour le compte de tiers des études et des travaux d’aménagement foncier ou de mise en valeur sur des biens lui appartenant ou mis à disposition. En relation avec les cabinets d’expertise et les centres de gestion, la Safer effectue pour le compte de propriétaires fonciers privés et publics, des estimations de biens fonciers en prenant en compte les réalités du marché foncier rural du moment et de ses tendances.(demande, offre, prixc). Les experts Safer réalisent également des évaluations permettant aux vendeurs ou aux acheteurs de prendre leur décision. Quand ces estimations sont suivies par des projets de vente ou d’achat, nous accompagnons les propriétaires dans leur démarche de transmission. - procéder à l’attribution par cession ou par substitution de biens au bénéfice de
…ils font l’agriculture Il ne reste en Martinique que 25 000 ha de terres cultivées ou à cultiver. Or chaque année, du fait de la spéculation, de l’indivision, du déclassement en terrain à bâtir ou encore de la mission de reforestation de l’ONFX, ce sont 1 000 ha qui disparaissent. Dans 30 ans, et si cette tendance se confirme, il ne nous restera plus rien !!! propriétaires ou d’exploitants mais aussi à des personnes physiques ou morales dans le cadre de l’article L111-2 ou dans le cadre de la réorientation de ces biens ou en vue de la protection de l’environnement et de la mise en valeur du patrimoine naturel et des paysages. Cela peut être par exemple empêché la vente d’un terrain agricole ou pas, afin de préserver un site précis ou par exemple une source d’eau. Afin de remplir ces missions, la Safer a pour ce faire, des droits d’acquisition de terrains et exploitations agricoles. Vous avec donc aussi la possibilité d’acquérir donc d’acheter des terrains ? Comment cela se passe et dans quel but ? C’est en effet une possibilité que nous confère le législateur. Nous avons trois moyens d’acquérir les terrains : - l’Acquisition par adjudication : lorsque le bien est vendu à la barre du Tribunal (vente aux enchères), la Safer peut se substituer au dernier enchérisseur. Son délai d’intervention est d’un mois. Elle doit être informée par la Greffe du Tribunal de Grande Instance (TGI) huit jours après l’adjudication des reports ou des jugements d’adjudication. - l’Acquisition à l’amiable : Nous recueillons des promesses de vente des propriétaires. Il peut s’agir de vente de biens immobiliers, mais aussi de droits sociaux. Cela se passe comme suit : Le vendeur nous informe directement de son projet de vente et s’engage à le vendre, il rencontre un de nos conseillers foncier, qui visite et évalue le bien, Ce même vendeur convient avec lui des conditions de la vente (délai, prix, modalités de paiement), pendant ce délai, la Safer recherche des candidats à l’achat intéressés par la propriété : elle annonce la vente dans 2 journaux et à la mairie de la commune où est situé le bien. Puis nous examinons, dans le cadre d’un Comité Technique et conformément à nos missions initiales, les candidatures des acquéreurs. - l’Acquisition par préemption : suite à une notification de vente qu’elle a reçue du notaire, dans le délai de deux mois, la Safer peut, dans le cadre des missions qui lui ont été attribuées, se substituer à l’acquéreur notifié. Ce droit est cependant très régle-
menté. Il ne peut s’appliquer que dans le cadre de huit objectifs définis précisément par le Code Rural : - L’installation, la ré-installation ou le maintien d’agriculteur - L’agrandissement et l’amélioration de la répartition parcellaire des exploitations existantes - La préservation de l’équilibre des exploitations lorsqu’il est compromis par l’emprise de travaux publics - La sauvegarde du caractère familial de l’exploitation - La lutte contre la spéculation foncière La conservation d’exploitations viables existantes lorsqu’elle est compromise par la cession séparée des terres et des bâtiments d’habitation ou d’exploitation - La mise en valeur et la protection de la forêt ainsi que l’amélioration des structures sylvicoles dans le cadre de conventions passées avec l’Etat - La réalisation des projets de mise en valeur des paysages et de protection de l’environnement approuvés par l’Etat ou les collectivités locales et leurs établissements publics. - L’exercice du droit de préemption est décidé par le Comité Technique Départemental, composé du Conseil Régional, du Conseil Général, du CNASEA, de la Chambre d’Agriculture, des syndicats agricoles représentatifs, ainsi que des membres de différentes O.P.A. Cette décision doit, de plus être validée par le Conseil d’Administration et surtout par les Commissaires du Gouvernement (D.A.F. et Direction Régional des Finances Publics ) qui possèdent un droit de véto. Nous ne décidons donc pas seul, comme trop souvent le pensent les agriculteurs ou le grand public.La SAFER ne peut pas exproprier,en outre elle ne peut contraindre un propriétaire de vendre à l’amiable son bien. Que doit faire l’agriculteur qui veut vendre son terrain, car il souhaite prendre sa retraite, ou, qui pour diverses raisons, ne souhaite plus continuer à exercer son activitéZ? Il faut qu’il nous contactec Vous devez sa-
voir que lorsqu’il souhaite prendre sa retraite ou sa pré-retraite, cesser son activité, que si il ne peut plus exploiter ses terres mais veut tout de même qu’elles soient entretenues nous pouvons signer avec lui une convention de mise à disposition (CMD), qui est une solution de transition permettant la location d’une terre pour une durée déterminée, dans l’attente d’une vente ou d’un bail à ferme. La CMD donne à tout propriétaire la possibilité de nous confier la gestion locative de ses terres agricoles pour une période de 1 à 6 ans renouvelable une fois. Concrètement, l’agriculteur passe une convention avec la Safer qui loue à un agriculteur, perçoit un revenu annuel garanti qui est versé par nous et qui exonéré des cotisations sociales. Il retrouve son bien libre à l’issue de la période déterminée. Quelle est la problématique en matière de terrain en Martinique ? Il ne reste en Martinique que 25 000 ha de terres cultivées ou à cultiver. Or chaque année, du fait de la spéculation, de l’indivision, du déclassement en terrain à bâtir ou encore de la mission de reforestation de l’ONFc, ce sont 1 000 ha qui disparaissent. Dans 30 ans, et si cette tendance se confirme, il ne nous restera plus rien !!! L’une de nos missions très importante, voire impérative est de nous battre contre cette évaporation du foncier agricole, et du foncier en général. Pour ce faire, nous ne pouvons que dire aux agriculteurs souhaitant prendre leur retraite, arrêter leur exploitation, ou la vendre, de nous la louer ou de nous la vendre afin qu’elle reste le plus longtemps que possible dans le patrimoine « terre agricole» de Martinique. Si nous ne trouvons personne pour l’acheter ou la louer, nous l’intégrons dans la banque de terre gérée par le Conseil Régional. Nous devons aussi faire attention aux problèmes de l’indivision. Car un terrain dans cette situation n’est pas exploité et est soumis aux seules lois de la nature : la végétation pousse ! Et il risque d’être classé par l’ONF en zone rouge ou jaune, souvent sans possibilité de réutilisation ultérieure. Il faudrait plus de souplesse et moins de restriction de la part de cet organisme quant au déclassement des terres. La forêt est indispensable, les terres agricoles pour produire aussictrouvons le juste milieu. Depuis peu on déplore le développement des projets photovoltaïques sur les terres agricoles ce qui diminuera d’autant la Surface Agricole de l’île. 41 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
…ils font l’agriculture
Charles Cyrille : Président de la SOCOPMA
« Il faudrait que les agriculteurs s’entraident plus entre eux et mettent leurs connaissances en commun » Charles Cyrille, 38 ans, marié et père de trois enfants est agriculteur et gère trois exploitations situées à Morne-Rouge et au Prêcheur. Ses principales productions sont : la christophine, la tomate, le giraumon, le manioc, l’orange, la mandarine, l’avocat, et possède quelques animaux. Son expérience de comptable de formation n’a pas pris le dessus sur ses origines et sa passion : l’agriculture. Issu d’une famille d’agriculteurs, c’est tout naturellement qu’il reprend l’exploitation de ses parents en 1993. Après une formation professionnelle de quatre ans au CFPPA du Robert, il obtient un BTS et un BTSA agricole, se déclare en temps qu’agriculteur à la Sécurité Sociale, et en fait vraiment son métier en 1998. Un an après, il intègre la SOCOPMA en tant que « probatoire », puis devient successivement administrateur, secrétaire, vice président, et finalement Président en juillet 2008. Il répond à nos questions à propos de cette coopérative agricole. Qu’est-ce que la Socopma ? C’est une coopérative maraîchère et vivrière créée il y a 29 ans par une dizaine d’agriculteurs sous l’impulsion de la FDSEA. C’est la plus importante coopérative de Martinique avec 65 salariés et plus de 50% de la distribution et de la production organisée. Par cette structure transite 30% de la production totale en fruits et légumes de l’île, tous agriculteurs confondus (organisés au sein d’une coopérative ou pas). Nous sommes passés de 647 tonnes de produits par an en 1981 lors de nos débuts à plus de 6000 tonnes aujourd’hui. Cette coopérative est scindée en trois filiales : - l’OP (l’Organisation de Producteurs) qui produit 6000 t par an - Socopma distribution, qui se charge de la commercialisation et de la distribution de ces fruits et légumes. Elle commercialise environ 9000 t par an et compte plus de 70 références de produits*. - Socopgel, qui revalorise les produits locaux à travers la surgélation. 433 t par an sont ainsi fournis aux grandes et moyennes surfaces de Martinique, ainsi qu’aux municipalités et clients divers. * cela signifie que nous importons aussi certains produits. C’est le cas par exemple afin de répondre aux demandes de certaines cantines scolaires qui souhaitent des pommes, des pommes de terre, de l’oignon ou de l’ailcou d’autres types 42 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
de produits non cultivés ici.
Comment se passe la gestion au quotidien d’une coopérative ? Il faut savoir que nos services sont sans cesse à la recherche d’informations d’ordre économique, biologique, ou d’actualité afin d’en informer nos sociétaires : les agriculteurs. Une autre partie très importante de notre travail et de nos engagements vis-à-vis des agriculteurs adhérents, consiste à négocier chaque semaine les prix de vente des productions avec les GMS et les clients. Cette négociation est d’autant meilleure lorsque le nombre d’adhérents est élevé. C’est l’un des atouts de la Socopma puisque nous sommes la plus importante coopérative maraîchère et vivrière de Martinique. Cela, aussi bien en termes de volume, de production, de références produits, ou de matériels (10 camions de livraison réfrigérés, des unités de stockage et de congélation à la pointe de la technologie).
Comment est organisé votre circuit de distribution ? Deux cas de figure se présente. Soit l’agriculteur livre lui-même sa production à notre siège du Lamentin, soit elle est récupérée sur site par nos soins. Dans tous les cas, les produits sont pesés, contrôlés par un agréeur, calibrés, puis stockés pour livraison sur les lieux de vente. L’agriculteur est payé
directement par nos soins en général à 30 jours fin de mois.
quelles sont les principales difficultés rencontrées ? Une grande partie de notre travail consiste à faire en sorte que nos clients (municipalités, GMS ou autres), nous règlent le plus rapidement que possible. Certains retards de paiement sont malheureusement à déplorer et nous portent préjudice, notamment dans le délai légal de paiement de nos adhérents. Une autre chose qui nous porte préjudice est le « retour » de certains produits par ces mêmes clients. C’est par exemple le cas lorsqu’on livre des fruits ou légumes
sains et vérifiés par le client en tant que tel, et qu’il nous les retourne à cause de dommages ou maladie survenus dans son entreprise. Cela n’est pas de notre faitcmais sommes pourtant obligés de récupérer ces produits et donc de les déduire de notre chiffre d’affaires. Cela représente tout de
ments, fruits à pain, manioc, patate douce, dachine...). Devant le succès rencontré nous prévoyons de moderniser cet outil de production par l‘achat de nouvelles machines, pour le confort de nos salariés, pour une qualité optimale d’hygiène et pour une production renforcée.
« Il faut que ce soit le prix de vente de sa production qui fasse vivre l’agriculteur... pas les aides compensatoires » même plus de 10% de la production. Présentez-nous SocopgelZ C’est une SARL détenue à 99 % par la Socopma, et à 1 % par les agriculteurs. Elle a été créée en 1998 afin de ne pas perdre certaines surproductions ne pouvant être vendues. Le procédé consiste à blanchir la production et a la surgeler avant d’être mis en vente. Cela permet au client de les conserver plus de 20 ans au réfrigérateur et surtout de pouvoir et consommer n’importe quand. Un autre avantage est que les sachets étant dosés pour un nombre de personnes bien précis, le gaspillage peut être évité. Nous commercialisons ainsi plus d’une dizaine de produits locaux (ignames, bananes jaunes, christophines, giromons, pi-
Quelle est la réalité de l’agriculteur martiniquais ? C’est difficile. On demande aux agriculteurs de diminuer leurs prix de vente en contrepartie d’une aide compensatoire à la commercialisation ou à la collecte (POSEI). Or, le coût de tout ce dont l’agriculteur a besoin pour produire (la terre, les engins, les engrais, la main-d’œuvre, les taxes diverses...), a augmenté et qu’il est difficile voire impossible à ces professionnels de diminuer ces coûts de production et donc ses prix de vente.
La solution n’est pas de faire du saupoudrage d’argent et de subventions de toutes sortesc (bien souvent indispensables), mais de les aider une fois pour toutes en les formant et en leur permettant d’optimiser leur production.
les Comment agriculteurs ont vécu la grève de février dernier ? Elle était très dure pour nos agriculteurs. Au tout début de cette crise, nous avons contacté le collectif afin de leur demander de nous laisser franchir les barrages pour pouvoir vendre nos fruits et légumes sur les marchés locaux. Malgré cela plus de 50 % de notre production a été perdue. Beaucoup d’agriculteurs ont arrêté et perdu certaines cultures. Il faut aussi savoir qu’une grande majorité de ceux qui proposaient des fouilles et légumes sur le bord des routes n’étaient pas des agriculteurs et proposaient pour certains des sommes astronomiques quatre ou cinq fois plus chères que les prix habituellement pratiqués par notre profession.
Le mot de la finZ ? Ce que nous demandons c’est que soit appliqué le code du commerce dans son plus strict sens, à savoir : Que l’on ne nous demande pas de vendre à perte Quel e « retour » de marchandise soit supprimé, et que le transfert de propriété soit réellement effectif une dès que le client a vérifié et accepté la livraison. Je souhaite dire aux agriculteurs de partager leurs connaissances entre eux afin de sauver et de pérenniser leurs cultures, leur métier. Nous devrions prendre comme exemple, ceux de la banane, qui ont su le faire et qui font preuve d’une organisation et d’une solidarité quasiment à toute épreuve. Mettons nos connaissances en commun. Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 43
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DOSSIER
Dossier réalisé par Annick Devassoigne et Philippe Pied en Août 2010
CERCOSPORIOSE NOIRE : les derniers remparts… Depuis le début de l’année 2010, c’est branle-bas de combat chez tous ceux qui s’occupent de près ou de loin de la question bananière en Martinique. Le souffle de la cercosporiose noire glace les nuques. Et pour cause : cette maladie touchant la banane n’a jamais été aussi près. A tout juste 40 km, depuis qu’elle s’est malencontreusement installée (et apparemment pour longtemps) à St-Lucie. Il est vrai qu’elle se rapprochait dangereusement déjà, depuis pas mal de temps... Au début des années 1970, elle s’installait en Amérique Centrale, en touchant en première ligne le Honduras (1972). Et, d’années en d’années, elle grignotait l’espace qui la séparait de nous (Voir encadré). Où plutôt on l’aidait inconsciemment à le grignoter cet espace. Car l’arrivée de ce champignon friand de banane c’est, le plus souvent faite, par le biais de transport de matériels végétaux. En langage courant : par l’introduction, par l’homme, sur un territoire à l’origine sain, de plants infectésR Aujourd’hui La Martinique fait partie des seuls territoires « miraculés » de la Caraïbe (certains disent même du monde), avec la Dominique et la Guadeloupe. Mais pour combien de temps encore ? SUPER BANANE
Certes, des prélèvements sont effectués depuis plus de deux ans afin de vérifier la non introduction du menaçant champignon au sein de notre île. Des solutions sont recherchées dans le but d’améliorer les traitements existants (au niveau technique et chimique dans le respect des normes environnementales) ; et même d’enfin réussir à créer la super banane, plus résistante, ou plus tolérante. Des plans d’action sont mis en place et intensifiés, afin de réagir le plus rapidement et le plus efficacement possible, si le champignon s’obstinait à absolument vouloir tenter l’aventure martiniquaise. (Voir interviews Pierre Monteux et Emmanuel Husson). Certains rappellent que beaucoup de pays vivent avec la cercosporiose noire tout en continuant leur production bananière. Oui, mais à quel coût environnemental ? Humain ? Et avec quels tarifs de production ? (Voir interview Pierre Monteux).
DE SOLIDES ÂTOUTS
D’autres disent même qu’il serait possible de l’éradiquer, comme l’a fait l’Australie. En priant beaucoup peutêtre. Car ni la problématique, ni l’étendue des surfaces, ni la superficie du pays (étroitement liées à cette expérience d’éradication) ne sont identiques. (Voir interview Pierre Monteux). Néanmoins, nul n’est besoin de se faire tout de suite hara-kiri. Car nous avons tout de même de solides âtouts. Tout d’abord la lutte menée avec succès (et de plus en plus de précision) contre la cercosporiose jaune. Car si les maladies ne sont pas identiques, les traitements pour les contenir dans des proportions « acceptables » (à défaut de les éradiquer) le sont, eux. Mis à part leur fréquence (voir les 2 interviews précitées). Ensuite, l’organisation de la production bananière des Antilles françaises, structurée de telle façon qu’elle est actuellement capable de réagir, à tous les échelons, le plus efficacement possible face à une telle menace.
CHEVAUX DE TROIE
Et elle l’a déjà prouvé de nombreuses fois cette année (Voir interview Pierre Monteux). Enfin, la prise de conscience de la population. Si cette maladie rodante n’a pas encore colonisé nos terres, c’est que nous respectons (enfin pour la plupart), depuis longtemps, l’interdiction d’importer des végétaux, placardée dans les aéroports et les ports. Il faut continuer. Et également surveiller nos bananiers privés, qui ne font pas l’objet d’analyses régulières permettant de déceler l’arrivée éventuelle de la cercosporiose noir ; Afin que nous ne cultivions pas, dans nos propres jardins, nos propres chevaux de Troiec Les voilà, nos derniers remparts. Annick de Vassoigne.
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 45
Cercosporiose Noire
Le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche conduit de nombreuses actions pour la prévention et la gestion des risques sanitaires et phytosanitaires inhérents à la production végétale.
Les services de la protection des végétaux ont ainsi trois principaux objectifs : - la veille sanitaire et phytosanitaire, - le contrôle des conditions de production des végétaux, - la promotion de pratiques agricoles plus respectueuses de la santé et de l’environnement. Monsieur Jean Iotti, chef du Service de la Protection des Végétaux à la Direction d'Agriculture et de la Forêt de Martinique, nous parle de ce service (composé de 17 personnes), de son rôle et notamment de ce terrible fléau qu’est la Cercosporiose Noire. - Va t-elle se répandre en Martinique ? - Quelles seraient les conséquences d’une contamination sur la culture bananière locale ? - Comment faire pour empêcher cela ? De quels moyens et aides disposonsnous ? - Sommes-nous prêts ? Autant de réponses que vous trouverez dans ce dossier.
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Jean Iotti, Chef du service de la Protection des Végétaux à la DAF
Quel est le rôle du SPV de Martinique ? Nous avons deux missions principales, l’une concerne la surveillance de la vente des pesticides, et leur utilisation et la qualité des aliments par rapport aux résidus de pesticides qui est une mission tout à fait compacte ; et une autre qui est de surveiller l’importance ou la survenue de maladies des plantes ou d’insectes ravageurs de plantes. C’est ce que l’on appelle la protection ou la santé des végétaux. Là, on s’intéresse à des virus, des maladies, des bactéries, des insectes, des champignons et des mauvaises herbes.
Avec qui travaillez-vous ? Nous travaillons beaucoup avec les autres services de la Direction d’Agriculture, services qui s’occupent des exploitations agricoles, mais principalement avec la FREDON (Fédération Régionale de Défense pour les Organismes Nuisibles), un syndicat agricole qui nous aide dans la surveillance biologique et la lutte collective contre les ennemis des cultures. La FREDON est notre bras armé instauré par le code rural. Nous travaillons avec eux par délégation de mission de service public ou prestation de service. Des missions régulières de l’Etat sont aussi données à la FREDON dispose d’équipes de techniciens extrêmement performants sur le terrain. Nous travaillons aussi beaucoup avec la recherche, puisque pour chaque maladie nous avons des spécialistes bien identifiés au CIRAD et à l’INRA. Pour la cercosporiose par exemple, nous bénéficions de l’expérience de personnes comme Catherine Abadie au CIRAD de Guadeloupe, spécialiste mondialement reconnue en la matière. C’est avec elle que tout le projet cercosporiose noire, appelée PANDOR, a été monté. La cercosporiose noire étant, je dirais, le plat de résistance de ce projet. C’est un projet de surveillance biologique du territoire.
Parlez-nous des cercosporioses ? Il faut bien distinguer celle déjà présente, la jaune de celle que l’on ne veut pas voir mais qui n’est vraiment pas loin, la noire. Ce sont deux champignons parasites des plantes. C’est un spore qui tombe sur le végétal, qui germe, qui l’infeste, qui re-sporule et qui rend la plante facteur de multiplication d’infections par millions. Notre rôle, pour la cercosporiose jaune qui existe depuis toujours en Martinique, est de limiter son extension sur le territoire et sur la banane. La cercosporiose noire, bien plus dangereuse pour le bananier et pour la production, est apparue en 1960 dans les îles Hawaï et Fidji, et s’est répandue dans le monde entier et plus récemment dans la Caraïbe, et Caraïbe sud depuis les années 2000. Elle s’est répandue du Venezuela à Trinidad en 2004, à Grenade en 2005, à Saint Vincent en 2009, puis à Sainte-Lucie en 2010. Elle est présente aussi dans les grandes Antilles, au Nord de la Guadeloupe. Dans le monde, à peu de territoires près, il n’y a que la Guadeloupe, la Martinique et la Dominique qui n’ont pas encore cette maladie.
Pourquoi l’État et les planteurs en ont-ils si peur ? Non pas pour la santé des gens, mais si on la laisse faire, c’est une maladie qui rend le bananier, sec et noir. Les feuilles du bas sont complètement envahies par le champignon. Elles perdent leur couleur verte, elles ne produisent plus de photosynthèse, la chlorophylle disparaît et le rendement est diminué. On arrive éventuellement à avoir un régime plus petit, moins bien nourri et les bananes récoltées ont un défaut, elles mûrissent plus vite. C’est une maladie très dangereuse pour le pays qui exporte. Double effet donc : un rendement diminué et une diminution non négligeable de ce que l’on appelle la « vie verte », c’est-à-dire l’intervalle entre la récolte et la vente.....
Martinique Agricole N째1 - Oct./Nov 2010 - 47
Cercosporiose Noire Voyageurs : « Ne ramenez pas de végétaux, il y a de fortes chances que vous offriez un voyage à un parasite » Dans le pire des cas, si cette maladie arrive ici, quelles pourraient être les conséquences en terme de pourcentage de production ? Nous faisons tout pour qu’elle n’arrive pas. Nous avons un plan d’éradication. Deux techniques de traitement existent : - le traitement chimique qui pose des problèmes au niveau du traitement aérien, car la loi est très stricte. Dès lors qu’il y a des maisons, des rivières on peut difficilement traiter. La cercosporiose noire imposerait un rythme pratiquement deux fois plus fort de traitement que la cercosporiose jaune car elle est plus agressive. - La gestion des parcelles avec un effeuillage plus vigoureux des plantes qui présentent des symptômes. Le principe c’est de les couper avant qu’elles ne sporulent. Et comme une des « qualités » de cette maladie c’est de ne pas être très résistante, les spores en un jour ou deux meurent. Si on arrive à couper la source d’émission des spores on peut combattre la maladie. Nous avons comme exemple l’Australie qui a éradiqué sept fois la maladie, pratiquement sans traitements chimiques, avec simplement des disciplines très fortes des planteurs d’effeuillage.
Comment gérez-vous cette problématique et quels sont les moyens mis en œuvre pour empêcher tout cela ? Une des voies de contamination c’est l’importation, non pas des bananes parce qu’il n’y a pas de spores sur les peaux de banane, mais les plants de rejet de banane. Depuis quinze ans un agent de la FREDON financé par la profession bananière est mis à la disposition du service de la protection des végétaux pour surveiller cette voie d’introduction qui nous semble importante : le circuit de passagers, c’est-à-dire les touristes et les voyageurs en général, qui, par bateau ou par avion, ont la fâcheuse tendance de ramener, parce qu’ils sont inconscients du danger, des fruits, des plantes, etc. 48 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
C’est quelqu’un qui travaille avec la collaboration des douaniers, ratisse les bagages des passagers et les informe afin qu’ils ne rentrent pas de plantes, dont les bananiers. La loi française, depuis toujours, interdit toute importation de bananes, de plants de bananier, de matériel de bananier de toutes origines, sauf les fruits de Guadeloupe et de Dominique. C’est la seule exception. Nous avons la chance d’avoir ici un marché de plants de banane qui est très structuré, non pas à cause de la cercosporiose noire, mais de la lutte contre deux insectes et vers du sol. Nous avons mis au point, quelque chose qui n’existe pas forcément dans les autres îles, des replantations systématiques de banane pour ménager des jachères. Ce qui veut dire que tous les ans, d’un à deux millions de plants sont nécessaires. Nous avons la chance d’avoir ici deux producteurs de plants sains à base de vitroplants, MM. Simonet et De Jaham, AVP Anti Vitroplant et Eurl Protéines à Saint-Esprit et à Saint-Joseph. Ils proposent des plants sains, sans virus, sans nématodes, sans bactéries et surtout sans champignons. Ils sont protégés dans des serres. Il n’y a donc pas la tentation d’importer des rejets n’importe où. C’est peut-être pour cela que nous sommes épargnés (NDLR : en dâte du 20 août) en plus de nos contrôles
drastiques aux frontières et dans les marinas. Depuis trois ans nous avons monté le réseau Pandor, un projet d’éradication, de contrôle, de détection d’organismes nuisibles dits de quarantaine.
Nous avons un double réseau :
- Un réseau fixe de parcelles de bananes plantains, parce que le plantain n’est sensible qu’à la cercosporiose noire, c’est une sentinelle. Nous allons voir deux fois par mois depuis trois ans des agriculteurs, nous examinons leurs plants. Dès lors que nous voyons le moindre symptôme de cercosporiose, cela ne pourrait être que de la noire. Nous prélevons alors un échantillon que nous examinons de suite dans notre laboratoire du Conseil Général. Nous leur avons transmis la méthode chimique de détection de la cercosporiose noire, méthode ultra rapide et fiable et surtout ultra précoce, c’est-à-dire que même sans voir les symptômes, on peut les détecter. Nous sommes très armés, avec un budget de 120 000 euros. Dans ce réseau de parcelle fixe de bananes plantain permanente et en plus le réseau cercosporiose jaune dont le rôle est de surveiller en permanence les bananeraies pour déclencher les traitements chimiques par avion pour la cercosporiose jaune, ils prélèvent aussi des échantillons douteux de cercosporiose noire. Il y a double approvisionnement et nous avons un budget d’à peu près 1000 à 1500 analyses par an, ce qui représente 50 000 euros plus les frais de main-d’œuvre et un budget de
l’Etat finançant le reste. C’est légal. La loi de 2006 prévoit ce mécanisme de solidarité. Il faut que la filière monte sa propre caisse d’assurance.
Un des moyens de traiter les maladies de la banane : le Canon. Ici un Canon de marque Hardi, commercialisé par SOCAMAT 120 000 euros à 80 % pour la cercosporiose noire. Nous avons un effort très important qui n’existe pas en Guadeloupe. C’est un projet, nous travaillons avec BANAMART, BANALLIANCE, le CIRAD, l’Office des Forêts, la DAF... Nous avons voulu faire quelque chose de multipartenariale avec un comité de pilotage et pensons faire prendre au Préfet un arrêté de lutte d’éradication. Nous sommes déjà armés, nous calculons les budgets et les moyens en termes d’hommes, mais c’est par dizaines qu’il faut compter, c’est une armée qu’il faut bâtir.
ramenez pas de végétaux, il y a de fortes chances que vous offriez un voyage à un parasite », c’est-à-dire des virus, des bactéries, des champignons.
D’où proviennent ces budgets ? Seulement de l’Etat. Nous avons un budget spécifique qui s’appelle Protection des végétaux dont le but en amont, c’est de protéger l’alimentation. Plus on gère les ennemis des cultures, plus on produit une agriculture de qualité. C’est le budget global de l’alimentation du Ministère de l’Agriculture et à l’intérieur de ce budget, il y a un budget pour les vétérinaires, et un pour tout ce qui est phytosanitaire.
Nous avons la chance d’avoir ici deux producteurs de plants sains à base de vitroplants, MM. Simonet et De Jaham, AVP Antilles Vitroplants et Eurl Protéines au Saint-Esprit et à Saint-Joseph. Ils proposent des plants sains, sans virus, sans nématodes, sans bactéries et surtout sans champignons. Vous êtes déjà armés pour prévoir ? Nous sommes déjà armés. Nous sommes largement préparés. Après il faut déclencher certaines choses. Nous sommes largement en avance. et avons aussi des campagnes de communication. Je reviens aux frontières, pour sensibiliser les gens, nous avons fait des affiches et avons travaillé avec la Douane, la DIREN, l’Environnement. Depuis plusieurs mois nous avons diffusé des affichettes avec comme message : « Ne
Nous sommes en train d’imaginer un mécanisme de solidarité pour financer les travaux d’éradication dans lesquels l’Etat va aussi participer. Il y aura une cagnotte pour que, si elle arrive, elle soit éradiquée sans que les agriculteurs ne soient ruinés.
Tout en finançant le manque à gagner à l’agriculteur ? La base c’est de financer les travaux, plus le manque à gagner. La SICA TG est en train de constituer une cagnotte qui financera une partie et
Selon vous, la banane a encore de beaux jours devant elle ? Je dois rester optimiste. Nous espérons, comme nous l’avons fait depuis plusieurs années, retarder - voir empêcher - l’entrée de la cercosporiose noire. Nous pensons l’éradiquer si elle entre, si nous n’arrivons pas à l’éradiquer, nous espérons avoir d’ici là des variétés résistantes auquel cas il n’y aura plus de problèmes. Les variétés résistantes sont l’avenir de la banane à long terme.
Pas seulement pour la cercosporiose. Pour tout en général. La canne, par exemple est très peu consommatrice de produits phytosanitaires, puisque nous avons la chance d’avoir une variété développée par le CIRAD et l’INRA et multipliée ici par le CTCS, ce qui fait que nous n’avons pas les mêmes maladies qu’à la Réunion. Il y a très peu de maladies, très peu d’insectes. C’est un exemple de réussite génétique. Et pour la banane, nous espérons avoir une variété résistante aux champignons. La banane martiniquaise est saine. Il faut que cela continue ! Logiquement, il n’y a pas de problème ? Il y a des problèmes et des solutions.
L’avenir, ce sont ces variétés résistantes. C’est une grande discipline des agriculteurs, nous comptons sur eux pour nous informer dès qu’on verra un premier plant atteint pour pouvoir l’éradiquer tout en sachant que le plus gros du travail va être chez les privés. Nous venons de faire une enquête en comptant les bananiers privés au bord des routescil y en a environ entre 200 000 et 600 000 hors d’exploitations agricoles. S’il y a la cercosporiose noire, il faudra aussi traiter ceux-là. Et c’est pour cela qu’il nous faudra une armée.
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Cercosporiose Noire
Pierre Monteux Directeur Général de BANAMART Interview réalisée en Août 2010
Martinique Agricole : Quel est actuellement l’état des lieux de la cercosporiose dans notre département ?
Pierre Monteux : Nous faisons face à la cercosporiose jaune. Nous la combattons ; mais elle est moins virulente que la cercosporiose noirec La cercosporiose jaune est un champignon qui se développe sur les feuilles du bananier. Il peut entraîner des pertes relativement importantes, si la maladie n’est pas traitéec Elle va occasionner une altération au niveau du fruit, entraînant une accélération de sa maturité. Le transport devient alors problématique car on peut se retrouver, à l’arrivée, avec des fruits mûrscce qui les rend impropres à la consommation et donc invendables. Si nous ne l’éradiquons pas, la cercosporiose jaune peut entraîner jusqu’à la destruction de la plantation de bananes. Ce champignon prend son essor sur les feuilles, croît par des spores, et s’étend par le système de vent classique. Une parcelle atteinte par la cercosporiose peut, par ce biais, contaminer la parcelle voisine. La lutte contre la cercosporiose est définie par un arrêté préfectoral. Elle fait partie, en matière agricole, de ces nuisibles qui doivent être éradiqués, et pour lesquels il faut mettre en place un traitement généralisé. L’essence de la lutte est un arrêté préfectoral (31juillet 2000) qui oblige les professionnels à procéder à l’éradication de cette maladie. M. Agricole : Comment traite t-on cette maladie ? P. Monteux : Les traitements sont essentiellement curatifs. Cette lutte 50 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
Pierre Monteux, directeur général de BANAMART nous fait l’état des lieux de la lutte contre la cercosporiose jaune en Martinique. Il nous parle, sans langue de bois, de l’arrivée à nos portes d’une menace majeure pour notre production bananière : la cercosporiose noire, et des efforts déployés pour contrer son entrée sur notre territoire.
est confiée à la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) qui sous-traite à la SICA TG pour l’aspect « opérationnalité ». La SICA TG est une société commune à la FREDON, et aux deux groupements de producteurs de bananes, BANALLIANCE et BANAMART. Elle est financée par des cotisations prélevées sur l’ensemble des producteurs, au même titre, par exemple, que les frais de la coopérative. Elle a pour mission de surveiller l’état sanitaire des plantations de bananes, et de prévoir, lorsque c’est nécessaire l’exécution des traitements. Ces traitements ne sont jamais faits à titre préventif mais toujours à titre curatif. Les traitements seront, par exemple, moins présents à certaines périodes de l’année moins humides, au cours desquelles la pression de la maladie est moins forte. Ils seront par contre plus présents en saison pluvieuse, où on peut avoir une
explosion de la cercosporiose. (voir l’interview pages suivantes de Mr Husson pour en savoir plus).
Le traitement est essentiellement exécuté par voie aérienne et sur les zones qui sont exclues du traitement aérien, nous travaillons sur une thématique de traitement terrestre. Nous avons mis en place le projet OPTIBAN avec le CEMAGREF (Institut public de recherche sur la mécanisation agricole) pour engager, depuis maintenant deux ans, une recherche sur des solutions alternatives. Il y a les solutions classiques tel l’atomiseur (appareil à dos) dont sont équipés tous les planteurs. Mais ce système présente ses limites en dépit des améliorations que l’on a pu apporter, notamment au niveau de la pénibilité (modification sur les atomiseurs) et de la protection de l’applicateur (les équipements de protection individuelle ont été renforcés). Les limites sont au niveau des surfaces :
Avancée de la cercosporiose noire (près de chez nous) 1972 : Honduras 1975 : Belize 1977 : Guatemala 1979 : Nicaragua, Costa Rica 1981 : Panama, Colombie, Mexique 1987 : Equateur 1991 : Venezuela 1992 : Cuba 1994 : Pérou, Jamaïque 1996 : République Dominicaine
1997 : Bolivie 1998 : Brésil, Etats-Unis (Floride) 2000 : Haïti 2004 : Bahamas, Porto-Rico, Trinidad et Tobago 2006 : Grenade 2009 : St-Vincent 2010 : St-Lucie
on ne peut pas traiter 100 hectares à dos d’hommecCes solutions classiques sont donc utilisées pour les bordures, pour les petits producteurs. Nous avons également fait de nombreuses recherches sur les canons de pulvérisation. La filière a acquis un certain nombre de ces outils afin de tester leurs efficacités. Au niveau de la cercosporiose jaune, il y a, en moyenne, une petite dizaine de traitements par an. Il y a des zones sèches comme le Vauclin qui nécessitent 1 à 2 traitements par an. Et d’autres zones plus humides comme l’Ajoupa Bouillon ou le Morne Rouge, sur lesquelles on réalise 12 ou 13 traitements annuels.
en fin d’après-midi, où au moins à partir de 15h, quand on sait qu’il n’y a plus de salariés agricoles qui travaillent sur les exploitations. Un programme est établi chaque semaine en fonction de l’état sanitaire. Le planteur est informé à l’avance qu’un traitement va être fait sur son exploitation. Et quand il est accompli, il a un compte rendu confirmant ce fait. C’est important, notamment au niveau des certificationsc Nous avons une banane engagée dans un processus de certification, et il faut que le planteur puisse savoir à quelle date et avec quel produit on a traité ses bananes.
M. Agricole : Ou en est-on au niveau de la cercosporiose noire ? Dès le début de l’année on a été informé qu’elle était désormais à nos portes, à Sainte-LucieZ Qu’en est-il aujourd’hui ? P. Monteux : Dans les plantations de
Le risque de la cercosporiose noire est là, il existe. C’est à nous de nous prémunir contre lui.
M. Agricole : Quels types de produits utilise t-on pour traiter la cercosporiose jaune ? Est-ce un produit spécifique où un mélange de différents composants ?
P. Monteux : Le produit est fait à la base avec de l’huile minérale (le Banol). C’est une huile minérale certifiée pour l’agriculture biologique. La République Dominicaine connue pour ses cultures de bananes biologiques (et qui lutte contre la cercosporiose noire), réalise des traitements avec du Banol. Chez nous, deux traitements sur trois sont réalisés avec uniquement du Banol. Un traitement sur trois est effectué avec un mélange : une bouillie constituée à 99% de Banol et à 1% de fongicide. Rappelons brièvement que les fongicides font partie des produits les moins dangereux car leurs molécules peuvent être utilisées notamment en pharmacie comme pour soigner des eczémas. Les traitements aériens sont exécutés
bananes du monde entier se développe, en effet, une autre forme de cercosporiose : la noire. Actuellement deux zones restent encore saines. L’Australie qui a connu, il y a quelques années, une attaque de cercosporiose noire, qu’elle a réussi à éradiquer. Des plants venants des îles Samoa, atteints de la cercosporiose noire, avaient été introduits sur ce pays-continent. Ils ont contaminé la bananeraie australienne. Des mesures d’éradication strictes avec quasiment la destruction de la bananeraie australienne ont été mises en œuvre. Et pendant sept ou huit mois, ils n’ont plus produitc Ils sont, par la suite, arrivés à refermer leurs frontières et à résoudre le problème. La seconde zone exempte était les petites Antilles. Mais en 2004, la maladie a surgi à Grenade. De 2004 à 2010 il n’y a pas eu de progression sur les autres îles productrices de bananes de la
zone : St Vincent, Ste Lucie, la Dominique, la Guadeloupe, la Martinique. À la fin de l’année 2009, on a détecté la cercosporioce noire sur St Vincent ; puis très rapidement après, en début d’année 2010, sur Ste Lucie. Donc, aujourd’hui, sur la zone des petites Antilles, il reste trois îles « saines » : la Dominique, la Martinique, la Guadeloupe. Le risque est là, il existe. C’est à nous de nous prémunir contre lui.
M. Agricole : Un certain nombre d’actions ont été mises en place depuis début 2010 pour tenter d’empêcher la cercosporiose noire d’arriver sur nos terresZ Quel est votre ressenti face à ces initiatives ?
P. Monteux : La première nécessité était d’examiner ce qui se passait à Ste Lucie. Et de voir dans quelle mesure nous pouvions les aider, et nous aider par la même occasion. Puisque le premier rempart c’était Ste LuciecTrès rapidement une assistance technique a été mise en place. Le CIRAD, l’APV ont diagnostiqué la présence de la cercosporiose noire. Des prélèvements ont été faits, puis des analyses dans des laboratoires en Métropole. Ils ont confirmé sa présence. Il a fallu discerner ensuite le type d’assistance qu’on pouvait apporter à Ste Lucie au niveau du traitement. Tout simplement parce que l’organisation d’un traitement généralisé contre la cercosporiose jaune, tel qu’il existe chez nous, n’avait pas été mis en place là-bas. À l’époque, la lutte contre la cercosporiose jaune était du ressort de chaque producteur. De plus, la profession est dans cette île assez « éclatée » : beaucoup de coopératives, le rôle des commissionnaires est relati-
Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 51
Cercosporiose Noire vement important, etc. Ce n’est pas la même structuration que l’on peut connaître chez nous. Aujourd’hui, le constat est celui-ci : la cercosporiose noire ne sera malheureusement pas éradiquée à Ste Lucie. Les planteurs de cette île devront apprendre à vivre avec elle c
M. Agricole : Peut-on vivre réellement avec la cercosporiose noire ? En ne contaminant pas ses voisins immédiats ?Z P. Monteux : On peut faire de la production de banane avec la cercosporiose noire. Les pays d’Afrique et d’Amérique centrale et latine le fontZmais avec des traitements adaptés. Il faut d’abord pratiquer un effeuillage strict du bananier, puis réaliser le traitement avec du Banol ou d’autres produits.
M. Agricole : Mais concrètement cela se caractérise par une baisse de la production, non ?Z
P.Monteux : Si elle n’est pas traitée, oui. Au niveau de la pratique culturale, nous imposons un maintien de l’effeuillage à sept ou huit feuilles. Eux, ils vont peutêtre en laisser 5. Donc cela peut avoir une incidence sur le régime. Mais ils n’exportent pas tout le régime. Ils ont, soit un marché local qui leur permet d’absorber ce qu’ils n’envoient pas ; soit des marchés de dégagement qui existent. C’est en ce sens que, quand on compare les autres marchés, on remarque que la concurrence n’est pas toujours très loyalec En Amérique du Sud, par exemple, les producteurs de bananes ont tous des marchés intérieurs importants. Ainsi si je suis producteur en Colombie, j’ai quand même 35 millions de Colombiens qui peuvent manger de la bananecEt dans ce cadre, tout ce que je vais envoyer à l’export sera du « top de top ». J’aurai également une main-d’œuvre moins chère ; car l’effeuillage est un travail relativement minutieux. Lorsque je paie un ouvrier 5 où 10 dollars par jour, et lorsque je le paie pas loin de 85 eurosc Ce n’est pas la même chose. Au niveau des moyens mécaniques, la problématique est identique. En fonction de la régle52 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
mentation de mon pays, je peux avoir une palette de produits autorisés beaucoup plus large que celle que j’aurai sur la Martinique ou la Guadeloupe. Donc le monde entier vit avec la cercosporiose noirec Maintenant la question de la contamination du voisin est effectivement cruciale. Nous avons fait venir des experts de la cercosporiose noire, notamment Mr Ron Peterson, qui était un des acteurs ayant participé activement au plan d’éradication de cette maladie en Australie. Il est venu nous dire comment elle était arrivée dans son pays, et quelles démarches ils avaient entrepris. Elle est arrivée par l’introduction de deux plants. Autrement dit, c’est l’arrivée de matériel végétal contaminé qui va introduire la cercosporiose noire. Ce n’est pas le vent qui le fera car la distance existant entre Ste Lucie et la Martinique est relativement étendue. Suite à la détection de la cercosporiose noire à Ste Lucie, nous avons estimé (avec l’APV) nécessaire de renforcer ce contrôle. Et nous avons recruté, pendant trois mois, une personne (financée par la filière, au sein de la FREDON) qui a été en charge d’entreprendre une campagne de sensibilisation auprès de toutes les personnes qui peuvent avoir un lien avec Ste Lucie.
Nous sommes aussi en train de finaliser un mécanisme de solidarité. Car, à Ste Lucie, on s’est rendu compte que c’est également un peu cela qui a bloqué le processus d’éradication de la cercosporiose noire. Quand on dit à un planteur : « détruit ta parcelle », il vous répond légitimement : « Mais, après, comment je mange ?”F». Il y a donc une réticence forte du producteur par rapport à cette problématique. Ce mécanisme de solidarité, financé par les filières de production de bananes de Martinique et de Guadeloupe, consiste en une caisse qui permettra de prévoir un dédommagement pour le producteur. Il existe, par ailleurs, un arrêté préfectoral qui définit les modalités d’intervention, si la cercosporiose noire devait être détectée. Il y aurait dans ce cas plusieurs zones. Notamment une zone focus dans laquelle il y aurait destruction de la parcelle avec enfouis-
sement. On détruit, oui, mais que met-on sur la table ?X Par ce mécanisme de solidarité, porté par la SICA TG, une somme de l’ordre de 360 000 euros est d’ores et déjà mobilisée. Avec, on espère, pour tout euro mis par la filière, un euro octroyé par l’Etat. Processus normalement prévu par le biais d’arrêtés dans le cadre des mécanismes de solidarité. En tout état de cause, nous n’avons pas encore décelé (en date du 20 août) de cercosporiose noire. Les spécialistes australiens nous ont dit : « Votre meilleur rempart demeure l’organisation que vous avez aujourd’hui au niveau de la lutte contre la cercosporiose jaune : une vigilance de tous les jours, une surveillance de la bananeraie, et des traitements qui sont réalisés ». Car si la noire arrive sur notre territoire elle va se développer à côté de la jaune. Donc, à partir du moment où on lutte contre l’une, on lutte indirectement contre l’autrec Là où le risque existe, c’est peut-être effectivement sur le bananier dit privé, car là on ne maîtrise pasc
M. Agricole : Si, malgré vos soins, la cercosporiose noire arrivait à franchir nos frontières, quelles seraient les conséquences pour notre production bananière ?
P. Monteux : C’est assez compliquéc Il y aurait forcément une redistribution de la production. C’est-à-dire que nous serions contraints de rentrer dans une thématique d’accélération des traitements. Le traitement terrestre serait quand même très difficilec Mettez-vous à la place d’un planteur qui doit traiter lui-même sa plantationc à dos d’homme. La banane pourrait rester sur des zones où la pression de la cercosporiose est faible (sur le sud, par exemple) ou sur des secteurs où le traitement aérien est possible, là où il n’y a pas de zones d’exclusion. Dans ces endroits, l’hélicoptère pourra passer les 20 à 30 fois nécessaires par anc Il y aura très probablement un impact sur la production. Mais je ne saurais dire dans quelles proportions. Propos recueillis par Annick de Vassoigne et P.P
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Cercosporiose Noire
Emmanuel Husson, Directeur Technique de la SICA TG “Il n’y a pas de notion de danger car elle ne concerne que les bananiers, pas les humains.”
Martinique Agricole : Quels sont les pôles d’action de la SICA TG ?
Emmanuel Husson : La SICA TG est un organisme qui a été créé par les deux groupements de la Martinique : BANAMART et BANALLIANCE. Son objectif est de contrôler la cercosporiose jaune, présente dans l’île ; avec différents moyens. Le premier c’est de mettre en place un système (existant depuis déjà pas mal de temps) d’avertissement agricole. Cet avertissement agricole permet de définir si la maladie est en pleine progression, où si elle est en récession. Et s’il faut faire, ou non, des traitements. Nous n’avons donc pas un système de traitement automatique, mais plutôt un système de traitement « à la demande ». C’est-à-dire : « Est-ce que la maladie doit être contrôlée où pas ? ». Ce qui permet de limiter considérablement les traitements. Avant ce système, nous réalisions environ 20/25 traitements par an. Aujourd’hui, 9/10 traitements par an suffisent, en fonction des conditions météorologiques.
M. Agricole : En quoi consiste le système d’avertissement agricole ?
E. Husson : Il consiste à mettre en place des parcelles sentinelles réparties sur toute la Martinique. Actuellement il y en a entre 60 et 70, selon les périodes de l’année. Ces parcelles sont constituées de 10 bananiers sur lesquels on va faire un comptage de la maladie, selon une formule établie par le CIRAD. Cette formule va pouvoir nous définir s’il faut, où pas, faire des applications de contrôle de la maladie. C’est-à-dire des traitements.
M. Agricole : Traitements qui se font ensuite par le biais d’hélicoptères ? 54 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
E. Husson : Depuis le 1er janvier les traitements se font uniquement par hélicoptères. Parce que la surface bananière de la Martinique a fortement évolué depuis le cyclone Dean. Dans deux sens : elle a diminué ; mais elle a aussi été mise en rotation avec d’autres cultures. L’avion ne trouvait plus de conditions adéquates pour développer son travail.
M. Agricole : Quel est aujourd’hui l’état des lieux de la cercosporiose jaune dans notre département ?
E. Husson : Au niveau de la cercosporiose jaune, la lutte est réalisée par la SICA TG, par le biais de traitements aériens et, également, de traitements terrestres. Ce traitement aérien est encadré par l’arrêté du 5 mars 2004, qui oblige à prendre des précautions de 50 mètres par rapport à toutes les rivières et toutes les maisons. Donc chaque hélicoptère est équipe de GPS dans lesquels sont rentrés toutes les zones excles. Le GPS donne l’ordre d’arrêter le traitement lorsque l’hélicoptère se trouve dans une telle zone. Nous avons donc un système de coupure automatique. Lorsque l’hélicoptère est dans une zone où il peut traiter, il traite. Lorsqu’il est dans une zone où il n’a pas le droit de traiter, automatiquement il n’a pas la main sur la pulvérisation. Et il est incapable de traiter sur une zone exclue. Ce qui permet de protéger les rivières, de 50 mètres. Ces 50 mètres là ne sont donc pas traités par voie aérienne. Ils sont traités directement par les planteurs depuis le sol, soit au moyen d’atomiseurs portés à dos, soit au moyen de canons. La cercosporiose jaune se développe uniquement sur les bananiers. Elle est présente en Martinique depuis le premier bananier.
M. Agricole : Depuis le début de l’année on parle beaucoup d’une autre cercosporiose, la noire. En quoi se différencie-t-elle de la jaune ? Estelle plus dangereuse ? Et quels sont les moyens mis en place pour pouvoir lutter contre son éventuelle arrivée ?
E. Husson : Actuellement la cercosporiose noire est absente de la Dominique, de la Guadeloupe et de la Martinique. Elle est à nos portes : à St-Lucie et à St Vincent. Il n’y a pas de notion de danger car elle ne concerne que les bananiers, pas les humains. Il y a simplement une notion de menace pour la profession. Cette menace est de plusieurs types. Premièrement, c’est un champignon qui a un rythme d’évolution beaucoup plus rapide que celui de la cercosporiose jaune. Son cycle ne sera pas de trois semaines mais plutôt d’environ quinze jours. On va avoir un cycle
très rapide, et donc une potentialité de destruction de la feuille beaucoup plus importante. Deuxièmement, c’est un champignon qui va pouvoir avoir des effets néfastes beaucoup plus tôt que la cercosporiose jaune. On estime que l’entrée sur la Martinique de ce type de champignon va (évidemment si elle arrive ici !) entraîner des traitements adaptés. Cela pourrait aller (selon les zones, selon les conditions d’humidité, selon la présence ou pas de zones traitables) de 50 à 150%
dans le cadre d’un plan de surveillance du territoire, afin d’être le plus tôt possible sur la maladie ; si jamais elle apparaît en Martinique. Il y a également eu un arrêté préfectoral construit en collaboration avec les différents organismes et les groupements. Il définit une zone focus qui sera immédiatement détruite. De telle sorte que l’on puisse enfouir les bananiers dans le sol, cela, afin qu’il n’y ait aucun champignon, aucun spore, aucun organisme de reproduction qui se
en plus de traitements. D’où l’intérêt de contenir cette maladie à l’extérieur de la Martinique.
déplace. Autour de ce secteur, une zone de sécurité permettra d’accélerer la surveillance et les traitements sur l’ensemble de l’espace concerné. La zone focus sera l’endroit sur lequel on aura trouvé la maladie. Et la zone de sécurité sera une ceinture de 1 à 3 km qui se situera autour de cette zone focus. Ensuite se trouvera une zone tampon au sein de laquelle nous allons maintenir les traitements contre la cercosporiose jaune.
“Rle traitement aérien est encadré par la loi du 5 mars 2004, qui oblige à prendre des précautions de 50 mètres par rapport à toutes les rivières et toutes les maisons.”
M. Agricole : Un plan d’action semble avoir déjà été mis en place pour réagir si d’aventure la cercosporiose noire passait nos frontièresZ
E. Husson : Depuis près de deux ans et demi des prélèvements sont faits sur l’ensemble de la Martinique afin de définir s’il y a (ou pas) présence de cercosporiose noire. Tous les échantillons prélevés par la SICA TG (sur les bananiers industriels), ou par la FREDON (sur les bananiers plantins), sont, jusqu’à ce jour, négatifs. Ces prélèvements sont faits
Ces deux maladies sont également très sensibles à l’humidité. Plus on va avoir d’humidité, plus le champignon va se sentir « à l’aise » et va se développer. Il est également important de rappeler que tous les spores se transportent sur du matériel végétal bananier. Donc il est crucial que la population qui voyage d’une île à l’autre comprenne bien qu’il ne faut pas importer ou exporter du matériel végétal en général (surtout spécifiquement du matériel végétal bananier). Cela est passible d’amendes. Des campagnes ont été faites pendant toutes les vacances pour sensibiliser, encore, la population sur cette question. Le risque étant de faire entrer la maladie. C’est par l’échange de matériel végétal que s’est fait le déplacement de la cercosporiose noire de Trinidad (voir du Vénézuéla) jusqu’à St-Lucie. Aujourd’hui nous avons des procédures préalables (à l’introduction de la cercosporiose noire sur nôtre île), qui devraient nous permettre de réagir rapidement et de diminuer son impact sur notre département. Propos recueillis par Annick de Vassoigne
Il est d’ailleurs important de savoir que ce sont exactement les mêmes produits, les mêmes traitements, qui combattent la cercosporiose jaune et la cercosporiose noire. Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010 - 55
Cercosporiose Noire
Denise Duféal Directrice de la Fredon Martinique “Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes phytosanitaires.”
Créée en 1958, la FREDON (Fédération RÉgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) est un syndicat professionnel au service des agriculteurs et amateurs de jardin. Ses missions sont inscrites dans le Code Rural et lui attribuent un rôle dans la gestion des luttes collectives contre les fléaux des cultures. Elle est gérée par un conseil d’administration composé d’un président et de cinq administrateurs. La FREDON a pour mission : la mise en œuvre des luttes collectives (lutte contre les rongeurs, les mollusques et contre les Cercosporioses du bananier), la vulgarisation des méthodes de lutte raisonnée, l’évaluation de la biodiversité et l’animation des GDON (Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles des cultures), le diagnostic phytosanitaire qui permet l’identification des maladies et des ravageurs présents sur les cultures. Nous avons rencontré sa Directrice Denise Duféal qui anime une équipe de 17 personnes.
D’où tirez-vous vos ressources ? Nos actions sont financées par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, l’Union Européenne (POSEIDOM phytosanitaire, FEADER), le Conseil Général et le Conseil Régional de la Martinique et la FREDON qui apporte également une contrepartie.
Quels sont actuellement les principaux fléaux en Martinique et les éventuelles stratégies de lutte ? Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes phytosanitaires. On peut citer : - Les rongeurs (rats et souris) consti56 - Martinique Agricole N°1 - Oct./Nov 2010
tuent un double problème. Ils s’attaquent aux cultures engendrant des pertes importantes pour l’agriculteur et constituent un véritable problème de santé publique. En effet, ils sont porteurs de germes responsables de maladies potentiellement mortelles pour l’homme comme les Leptospiroses. Il est à noter qu’une nouvelle maladie l’Angiostrongylose dont le cycle se fait entre ces mêmes rongeurs et l’escargot géant d’Afrique émerge dans la Caraïbe. Les premiers cas ont été surtout observés chez les jeunes enfants. Afin de mieux prévenir ces risques et sensibiliser la population, deux campagnes généralisées de dératisation suite à un arrêté préfectoral sont organisées sur l’ensemble du territoire. - L’escarbot de la dachine. C’est un scarabée responsable de dégâts importants sur la culture pouvant atteindre jusqu’à 70% des tubercules sur certaines parcelles. Des dégâts ont également été observés sur igname, chou caraïbe, patate douce. Depuis, la FREDON expérimente des dispositifs de lutte contre ces ravageurs comme les pièges lumineux qui représentent une alternative concrète aux pesticides pour lutter contre les insectes volant la nuit. Une autre méthode de traitement en cours d’expérimentation en collaboration avec l’INRA de Guadeloupe est l’utilisation des nématodes entomopathogènes. Cette méthode consiste à employer des nématodes, parasites de l’escarbot, qui l’infestent et entraînent sa mort. - La Tristeza sur les agrumes. Cette maladie à virus a occasionné des dégâts importants dans les vergers d’agrumes (oranger et citronnier). La solution passe par la production de plants d’agrumes de qualité afin de maintenir et de développer cette filière.
Il ne faudrait pas oublier la menace de la Cercosporiose noire même si la maladie n’est pas présente à la Martinique. C’est une maladie redoutable pour les bananiers et qui a été détectée en octobre 2009 à Saint-Vincent, puis en janvier de cette année à Sainte-Lucie. Les conséquences sont de deux types : économique avec une diminution de productivité et environnementale avec
une augmentation des traitements phytosanitaires. Des actions de sensibilisation et d’information visant à empêcher son introduction accidentelle sont conduites en ce moment par deux agents de la FREDON avec le concours de la profession bananière et de la DAF-DPV.
Pour accompagner les agriculteurs, de quels outils disposez-vous ? En plus du suivi de terrain réalisé par nos techniciens, la FREDON dispose de deux outils principaux et complémentaires que sont l’unité de diagnostic phytosanitaire situé à Croix Rivail et le Labovert® ou laboratoire mobile. Le Labovert ® existe depuis 2001 et permet d’aller à la rencontre des professionnels du monde agricole (producteurs, pépiniéristes..). Il s’agit d’un véhicule équipé d’un microscope, d’une loupe binoculaire, d’un bac de lavage, d’un appareil réfrigérant, d’une base documentaire pour effectuer des analyses en entomologie et mycologie grâce à des méthodes de détection rapides et fiables. Lors de son passage, les intéressés peuvent bénéficier d’un diagnostic sur le terrain, d’un suivi phytosanitaire de leurs cultures, obtenir des informations. Le Labobert® travaille en collaboration avec la Chambre d’Agriculture, la SOCOPMA, les groupements communaux, les CFPPA, le lycée agricole, etc. Il sert de support lors de formations réalisées pour les agriculteurs et l’enseignement agricole.
Le mot de la finZ Je souhaiterais dire aux agriculteurs que nous disposons de techniciens formés et d’outils afin de les aider à diagnostiquer les différents problèmes phytosanitaires rencontrés sur leurs parcelles. Il ne faut surtout pas hésiter à nous contacter ou à venir sur placecJ’en profite pour dire que la FREDON a un site Internet www.fredon972.fr sur lequel des informations à caractère technique ou réglementaire sont disponibles. Permettez-moi de rajouter que la FREDON se trouve depuis juin 2009 à Ducos, plus précisément à Croix Rivail à proximité du Lycée agricole.
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POUR LES TRAVAILLEURS NON SALARIÉS Que vous soyez artisans, commerçants, de professions libérales, ou gérant majoritaire, nous vous proposons une Offre Confort qui assure toutes les protections nécessaires. Les cotisations versées pour l’ensemble des garanties santé et prévoyance MGPA sont déductibles des revenus imposés dans les conditions et limite fixées par l’article 154 bis du C.G.I. (Loi Madelin)
L’assistance, l’une des forces principales de la MGPA
• L’assistance à domicile : Le soutien psychologique en vis à vis ou par téléphone, la garde d’enfant, le portage des repas, l’aide ménagère, le soutien scolaire etc.cassurés en cas d’immobilisation.
Pour en savoir plus, appelez vite aux :
0596 39 33 82 - 0596 39 33 44 et 0596 39 33 75
Zone de la Jambette, Imm. De La Houssaye - 1er Etage97232 LAMENTIN
• L’Assistance déplacement : Une véritable assurance pour voyager en toute tranquillité dans le monde entier (rapatriement sanitaire, hospitalisation sur site, mise à disposition des médicaments, etc.c). •L’Assistance rapatriement de corps : En cas de décès hors du Département, la MGPA prend en charge le coût et l’organisation du rapatriement de corps et ce, quel que soit l’endroit à travers le monde. Depuis le 01/01/2010, la MGPA permet à tous ses adhérents d’être bien informés et bien conseillés par le biais de notre plateforme médicale Priorité Santé Mutualiste en composant le 3935 au prix d’un appel local.
NB: Sur présentation de cet imprimé dans l’une de nos Agences, l’exonération du droit d’entrée et du délai de carence en santé era possible pour la période de juillet et août 2010. Un cadeau de bienvenu sera aussi offert.
La MGPA, la garantie d’être bien protégéF