d’équipements
Juin 2008 - N°3 3 79300 5100 02
CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-1364
la Caraïbéenne
10 €
Le Béton Antillais BTP - Transport - Manutention - Outillage
l’Actualité du BTP en Martinique et Guadeloupe
Les Présidents des deux syndicats de Bétons en Martinique et Guadeloupe nous livrent ici leurs sentiments et avis sur ce métier, ses difficultés et certitudes…les entrepreneurs, eux, nous parlent de leurs entreprises, véritables pans de l’économie de nos îles…
Défiscalisation :
Est-ce la fin ? Transport Routier : Vers un autre blocage ? Formation : Le GRETA BTP LES NOUVEAUX MAIRES … GUADELOUPE : Baie-Mahault, Bouillante, Le Moule, Trois-Rivières, Goyave
MARTINIQUE : Carbet, Case-Pilote, Grand-Rivière, Lorrain, Morne-Rouge, Prêcheur, Sainte-Marie
LEURS PROJETS
BTP
…1ere partie
Des marques qui s’engagent aux services de vos entreprises.
Z.A Manhity - Lamentin TĂŠl.: 0596 51 01 70 - Fax : 0596 57 05 70
d’équipements la Caraïbéenne
l’Actualité du BTP en Martinique et Guadeloupe
ENFIN…
La Caraïbéenne d’Equipements Propriété de PIMEDIAS SARL 34 rue Schœlcher 97232 Le Lamentin RCS Fort de France 483 314 928 Directeur de la Publication: Philippe PIED
Maquette et Régie Publicitaire : PIMEDIAS SARL Port.: 0696 73 26 26 Tél.: 0596 75 54 31 Fax: 0596 75 58 46 Mail: pimedias@wanadoo.fr Impression : PRIM - Guadeloupe
CPPAP :0110T89242 INPI : 08/3548042 ISSN N° : 1962-1364
Vous trouverez aussi à l’intérieur un dossier sur le béton aux antilles avec les interviews des principaux intervenants et syndicats sur les deux îles.
En matière de grands travaux, Goyave en Guadeloupe et Grand-Rivière en Martinique, sont les deux communes où l’activité BTP est et sera énorme… Pour l’une c’est la construction du Barrage de Moreau, qui doit devenir l’un des plus important de la Caraïbe avec un million de m3 d’eau retenus et pour l’autre, c’est le port de Grand-Rivière qui est le nouveau grand projet de la Martinique. Mais d’autres communes ont aussi d’importants projets, nous avons donc rencontré pour vous 12 Maires qui nous livrent leus projets de développement.
A tous BONNE LECTURE.
Philippe PIED
- Outillage t - Manutention
- Offres d’emplois
tinique BTP en Mar l’Actualité du
: Transport de Granulats
242 CPPAP : 0110T89
36 - ISSN : 1962-90
Il traite de l’actualité du secteur avec notamment : - la grêve des Transporteurs routiers de Martinique, - la Défiscalisation avec la visite du secrétaire d’état à l’Outre-Mer et les avis des professionnels des deux Iles... - mais aussi de l’actualité des sociétés du secteur avec les actions organisées par BAMITEL et la SOMEG ...
d’équipements BTP - Transpor
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Nous espérons simplement que vous saurez saisir cette opportunité pour mieux connaître ce qui se passe sur “l’île sœur” et découvrir vos confrères et concurrents.
la Caraïbéenne
N°2 Mars 2008 -
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...votre magazine est désormais présent et diffusé sur les deux îles.
Où va-t-on ?
Les entreprises du BTP et la qualité
DOSSIER
E ENERGItous
llant « C’est en travai nous ensemble que arriverons à sortir édu piège énerg tique… » s: Edouard Games Directeur du SMEM
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SOMMAIRE DEFISCALISATION :
L’avis et les inquiétudes des professionnels Guadeloupéens et Martiniquais sur le sujet.
P.52
P.27
Numéro 3 - Juin 2008
ACTUALITE
TRANSPORT DE MATERIAUX EN MARTINIQUE
P. 10
P.12
P. 8
Les
transporteurs font le point sur le conflit et le blocage du Conseil Région a l . . . I L Y A U R A - T- I L d’autres barrages ?
L’expérimentation du transport maritime de matériaux par Mr Abramovici Directeur des Sablières de Fonds Canonville et Directeur adjoint de Batimat.
GUADELOUPE - La nécessité de créér un centre de déchets du BTP
P.6 - Le mémorial de la traite et de l’esclavage
P.14 CIVIS
LE BÉTON AUX ANTILLES :
Les Bétonniers nous parlent de leur métier avec passion et intérêts. l’APIG et l’APRO-BPE de leurs missions…
RENCONTRE AVEC… P.46 - Eric Zaïre de Clean Building des entreprises Belliard
Une entreprise d’insertion P.48 - l’Association professionnelle pour les plus fragiles
P. 6 SAMBTP : une nouvelle
organisation profession- P. 65 FORMATION Le LEP Petit Manoir et le GRETA nelle pour les artisans du BTP…au service de la Formation BTP BTP et des entreprises de MartiP.16 Lafarge Ciments Annique : Interviews et enquête tilles: Journée sécurité réussie P.73 CONSEILS FISCAUX en Guadeloupe
P.22
P.24
BAMITEL : Une démonstration grandeur nature LA SOMEG : journée portes ouvertes.
P. 33
LE MOULE. Gabrielle Louis épouse Carabin “Le projet phare de cette nouvelle mandature c’est bien la construction de la nouvelle station d’épuration prévue pour 20 000 équivalent/habitants” p37
BOUILLANTE. Jean-Claude Malo, “J’ai intéret à provoquer le développement durable“ p34
& SOCIAUX
- La signalisation de santé et de sécurité au travail - Brêves de droit
SYNERGÎLE : un formidable incubateur de projets
VEOLIA PROPRETE : Rencontre avec Didier Sardaigne directeur général des Sociétés Martiniquaise de Valorisation et Véolia Propreté Caraïbe.
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP.
Nous avons rencontré pour vous 12 Maires qui font le point sur les projets d’envergures dans leur Commune…
TROIS-RIVIÈRES. Hélène Vainqueur, “ Nous sommes à la recherche de la moindre parcelle nous permettant de créer des zones de stationnement…” p36
BAIE-MAHAULT. Ary Chalus, sa vision sur le développement de Jarry pour les six prochaines années p34
des Carriers de Guadeloupe :
P.77 ENVIRONNEMENT DEVELOPPEMENT DURABLE
GOYAVE. Ferdy Louis, Le nouveau maire déjà connu en Guadeloupe pour être le monsieur Environnement. Le plus important chantier est bien sur celui du barrage de Moreau. p38
LE CARBET. Jean-Claude Ecanville, La restauration de la place de la mairie, la place Jules Grévy, est l’une des priorités du maire, ainsi qu’un travail de clôture du stade municipal. p40
CASE-PILOTE. Ralph Montplaisir. Ses projets sont nombreux car Ralph Monplaisir ne souhaite rien de moins que de « penser » Case-Pilote globalement et sur le long terme (vingt à trente ans). p40 GRAND-RIVIÈRE. Joachim Boucquéty, le port de Grand-Rivière est LE grand projet de la commune. Intégré dans un aménagement global du bourg et de son littoral. p41
LE LORRAIN. Justin Pamphile. Pour le maire et son équipe, la réparation de l’église de la ville est l’une des priorités essentielles de la mandature, afin que les Lorrinois puissent retrouver leur « maison de foi » p43
MORNE ROUGE. Jenny Dulys. Le projet du « Cap 21 » est un chantier de très grande importance, vaste espace dédié aux habitants du Nord et aux Martiniquais en général, mais également vecteur touristique d’envergure pour le Morne Rouge. p44
LE PRÉCHEUR. Marcellin Nadeau, “il faudra des travaux de protection contre la houle avec, selon ce que les études révèleront, des travaux d’enrochement ou de construction de mur. Egalement la protection contre les crues torrentielles ainsi qu’une gestion des risques de glissement de terrain. “ p45 SAINTE-MARIE Bruno Nestor Azerot, stade municipal, pont et APID au programme de la mandature. p45
L’image…
Sablières de Fond Canonville - Saint-Pierre - Martinique © Photographie Jean-Luc de Laguarigue
d’équipements la Caraïbéenne
MARTINIQUE
SAMBTP Une nouvelle organisation professionnelle pour les artisans du BTP.
I
l faudra dorénavant compter sur SAMBTP dans le paysage de l’artisanat et du BTP à la martinique. Ce nouveau syndicat à été créé il y a tous juste un mois par des artisans et pour les artisans. Présidé par Eddy Ouly, gérant de Martinique Réhabilitation, il à pour vocation essentielle de défendre les intérêts, surtout des petits artisans du BTP qui bien souvent sont seuls face à la concurrence, à des lois et décrets, à des obligations fiscales, sociales etc… Selon Mr Max Plancy Vice-Président de cette association « Cette association a toute sa raison d’être car elle répond à une demande forte des artisans…pour preuve nous sommes déjà 60 membres ! »…rencontre…
La Caraïbéenne d’Equipements : Encore un nouveau Syndicat en Martinique, n’est ce pas trop et ne concurrencer vous pas un organisme comme la Chambre des Métiers ? Max Plancy : Il y a en Martinique la CAPEB, le SEBTPAM, la CNATP et la Chambre des métiers pour représenter les métiers du BTP. Certains de ces organismes sont plutôt destinés aux entreprises d’une certaine taille, d’autres ont des politiques qui ne nous conviennent pas. En ce qui concerne la CNATP et surtout la Chambre des Métiers, il faut savoir que nous travaillons en partenariat avec ces deux organismes et que des actions communes sont déjà envisagés.
Suite page 8…
Actualité
GUADELOUPE
Première pierre pour le mémorial de la traite et de l’esclavage.
L
e projet est lancé, la première pierre posée. L’histoire est en marche, celle de la création d’un lieu du souvenir, d’un espace symbolique dédié à la commémoration, au recueillement, et à la recherche, le Mémorial Act (e). Cette initiative du conseil régional verra le jour sur ce site de Darboussier, à Pointe-à-Pitre sur 4 350 m2 de bâtis destinés aux expositions et arts vivants et 3 200 m2 de parvis et d’espace de commémoration. Un jardin panoramique intitulé “Morne Mémoire” s’étendra sur 2,2 ha alors que deux passerelles permettront le relier le jardin au bâtiment. Ce bâtiment va participer à la construction de la mémoire collective et encourager la recherche sur la traite négrière, l’esclavage et ses abolitions. Le visiteur y découvrira un musée basé sur l’histoire, la sociologie, la philosophie et l’art. Le Mémorial Act (e) associe des partenaires régionaux, nationaux et internationaux car il s’inscrit au sein d’un réseau mondial de la défense des droits de l’homme. “L’enjeu majeur étant d’en faire un espace régional pour la mémoire, l’information, la connaissance et la recherche historique destiné à tous, assure Victorin Lurel, le président du conseil régional, Pointe-à-Pitre a été choisie pour l’implantation de ce mémorial de la traite et de l’esclavage. La friche industrielle de Darboussier, ancienne usine sucrière, est également un lieu chargé de mémoire, basé « entre mer et terre », à l’entrée de la ville.“ Ce site, d’une superficie de 10,9 ha, propriété de la ville, offre un espace urbain encore préservé avec une valeur patrimoniale sûre. FICHE TECHNIQUE : Maître d’ouvrage : Conseil Régional de la Guadeloupe Architectes : le cabinet BMC et le cabinet Doré/Marton Architecte chargé de la HQE : Colorado Bureau d’études : BET Structure&Thermique – BET Fluides – Atelier Marc Mimram Paysagiste : Agence Ter
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 7 - Juin 2008
ACTUALITE
La Chambre des Métiers regroupe l’ensemble des artisans de Martinique tous métiers confondus soit environ 8500 artisans, SAMBTP ne s’intéresse qu’aux artisans du BTP soit 4500. Un syndicat SPECIFIQUE.
La Caraïbéenne d’Equipements : Quels sont les missions de cette association ? Max Plancy : Nous avons pour mission de : - Grouper et Regrouper les artisans et chefs d’entreprises des professions du BTP inscrits au répertoire des métiers et/ou registre du commerce
GUADELOUPE
- Assurer la représentation et la défense des intérêts particuliers et généraux et de ses adhérents ainsi que ceux de leurs conjoints - Soutenir leurs revendications et intérêts auprès des pouvoirs publics et de tout organisme public ou privé - Provoquer la création de tous services d’information et d’entraide susceptible de les aider ainsi que leur conjoints dans l’exercice de leur profession et de permettre le développement de leur entreprises - Mener toutes les actions susceptibles de sauvegarder et de défendre les intérêts économiques, fiscaux, sociaux et juridiques de ces entrepreneurs.
La Caraïbéenne d’Equipements : Quelles seront vos premières actions ? Max Plancy : En temps que nouvelle organisation, nous nous attelons à faire reconnaître notre représentativité auprès des collectivités, institutions publics et Maîtres d’Ouvrages de Martinique. Mais notre grand cheval de bataille est la lutte contre le travail au noir et la mise en place d’un véritable indice des prix propre à la Martinique. Contact : 0596 60 57 30 Fax : 0596 70 51 30
Gestion des déchets : La nécessité de créer un centre de déchets inertes sur l’île
L’
un des objectifs de la fédération Guadeloupe du BTP s’est de trouver des solutions pour “écouler” ses produits issus de la démolition. “Nous avons réalisé un partenariat, confie José Gaddarkhan, le président de la fédération, avec l’Etat en vue de l’élaboration d’un schéma départemental d’élimination des déchets du bâtiment. Pour voir aboutir ce schéma, il serait important que les deux collectivités majeures se joignent à nos efforts. Ce schéma serait réalisé dans le même esprit que le PDEDMA le fameux plan d’élimination des déchets et ordures ménagères. La Guadeloupe n’a plus le choix. Elle a l’obligation de retraiter les déchets des ménages mais aussi ceux du bâtiment”.
Au même titre que pour les déchets ménagers, il existe des subventions européennes pour mener à bien de tels projets
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP.
Le partenariat avec l’Etat est né avec la mise en place du grand projet de ville sur Pointeà-Pitre. “Dans le cadre de la réhabilitation de Pointe-à-Pitre, de nombreux bâtiments à l’abandon vont être rasés. La question fondamentale est : qu’allons nous faire de tous ces déchets. Il n’est pas possible de s’en servir comme remblais, car nous n’en aurons pas besoin, il est impensable de les balancer dans la mangrove comme certains le font encore parfois et la décharge de Grand
Camp est de plus en plus réticente à les accepter. Face à cette réalité nous n’avons pas d’autres alternatives que de construire un CSDI (centre de déchets inertes), dans le même esprit que le CSDU (centre de déchets ultimes) qui verra le jour à Sainte Rose. Ce CSDI recevra l’ensemble des déchets du bâtiment : béton, bois, acier, plâtre... Et il nous faut ce site pour les déposer, les retraiter et les recycler. Nous n’avons pas d’autres alternatives. C’est pourquoi la fédération se bat. Nous avons créé une commission et conjointement recruté un bureau d’étude pour faire avancer le projet et le soumettre aux autorités compétentes. Ensuite, il nous faudra trouver un terrain adapté et les moyens financiers de le créer.” Au même titre que pour les déchets ménagers, il existe des subventions européennes pour mener à bien de tels projets. L’essentiel c’est en amont une réelle volonté des professionnels et des politiques. Le chantier cité en exemple par José Gaddarkhan reste celui de la destruction de l’ancienne centrale EDF sur Jarry. “Ce chantier est exemplaire dans le traitement des déchets. Pendant la démolition, les produits ont été recyclés sur place. Ils ont été réutilisés en remblais, à l’exception de l’acier. Toutes ces parties ont été mise de coté puis enlevées par la COPAM pour être ensuite recyclées. Mais ce sont là des conditions exceptionnelles, dans la grande majorité des cas, les gravats et les déchets sont inexploitables et deviennent des “poids morts” pour le porteur de projet”.
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 8 - Juin 2008
ACTUALITÉ…TRANSPORT MARTINIQUE
Mobilisation des transporteurs : Bilan, Réalités…et Mises en garde.
Après les mobilisations de la semaine du 2 Juin dernier, Ange Mancini et Alfred Marie-Jeanne, respectivement préfet de Martinique et président du Conseil régional, ont accordé une audience commune, le mardi 3 Juin, aux diverses organisations de transporteurs (SOTRAMCA, UTRM, etc.). Le 12 Juin dernier, une conférence de presse avait lieu au siège de la SOTRAMCA (Société coopérative de transports de matériaux de construction et assimilés) ; une communication assurée par Olivier Trompette, président de la SOTRAMCA, et Jean-Léandre Lugiéry, président de l’UTRM (Union des transporteurs routiers de Martinique).
P
armi les revendications inhérentes au mouvement, le maintien de l’arrêté préfectoral de 1993 (disposition régulant le « parc » des transporteurs martiniquais) et la demande, très médiatisée, de « l’instauration d’un gazole professionnel. » Sur cette question, le président du Conseil régio-
tant pour les transporteurs : l’article 19. Il stipule en effet que les camions semi-remorques ne sont pas éligibles au transport de matériaux en Martinique (sauf à des fins personnelles). En effet, le propriétaire de ce type de véhicule ne doit pas faire de transport public, c’est-à-dire pour le compte d’autrui. Selon Olivier Trompette, à peu près cinq semi-remorques continueraient néanmoins d’agir de la sorte, en livrant à des quincailleries par exemple. «
L’article 19 doit être pris en compte... Il stipule en effet que les camions semi-remorques ne sont pas éligibles au transport de matériaux en Martinique (sauf à des fins personnelles) nal a fait état de l’impossibilité de répondre aux attentes exprimées, vu que la collectivité ne perçoit que dix centimes sur la taxe liée au prix du gasoil. Le préfet quant à lui aurait indiqué que cette demande d’instauration ne pouvait se faire « indépendamment des discussions en cours au niveau national ». A l’inverse, Olivier Trompette a déclaré que les revendications relatives à l’« arrêté 93 » avaient été appuyées par Ange Mancini. En outre, il existe dans cet arrêté un article très impor-
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 10 - Juin 2008
Nous adresserons un courrier à ces quincailleries, et, le cas échéant, ces semi-remorques seront bloqués », dira t’il. Mr Trompette a également évoqué la réévaluation des prix de transport. Ces prix, négociés lors du conflit de Novembre 2006, seront revalorisés de 12% au 1er Juin 2008 et de 3% au 1er Septembre 2008 ; pour une augmentation globale de 15%. Il ajoute : « Juste avant le mouvement, nous fonctionnions avec des prix qui étaient en dessous du prix de revient, le transport était payé sous le coût de revient. Nous avons obtenu une réévaluation de nos prix, pour
Mr Trompette a évoqué la réévaluation des prix de transport. “…Ces prix, négociés lors du conflit de Novembre 2006, seront revalorisés de 12% au 1er Juin 2008 et de 3% au 1er Septembre 2008 ; pour une augmentation globale de 15%. Il ajoute : « Juste avant le mouvement, nous fonctionnions avec des prix qui étaient en dessous du prix de revient, le transport était payé sous le coût de revient.” qu’ils arrivent au niveau de ce prix, c’est à dire juste pour payer les charges. Nous avons pu négocier un prix de revient intégrant la répercussion du prix du gasoil. » Néanmoins, Olivier Trompette déplore que, « comme après chaque mobilisation », très peu de temps après l’obtention de certaines revendications, les prix rechutent. Pourquoi ? Selon le président de la SOTRAMCA, certains donneurs d’ordre iraient voir des transporteurs « indépendants » [ne faisant pas partie de coopérative, ndr] pour négocier des prix plus bas. « Et c’est ce qui se passe après chaque mouvement de grève. Cette fois-ci on ne veut pas de cela. Malgré le fait que nous (UTRM, SOTRAMCA) ayons rallié certains ‘indépendants’ à notre cause, les autres continuent. Nous disons donc aux donneurs d’ordre concernés, que si cela perdure, on va bloquer à nouveau. Et nous sommes prêts à recommencer la semaine prochaine. » affirme t’il. Si ces « indépendants » ont a priori plus de volume de travail en acceptant de baisser leurs prix au profit de ces donneurs d’ordre, le volume de travail des « autres» est logiquement moindre. Selon Olivier Trompette, ces indépendants seraient de l’ordre de 10% du marché ; cependant, certains d’entre eux possèderaient une « flotte de cinq, voire de dix camions ». En d’autres termes, « quand certains font une ou deux rotations par jour, d’autres en font cinq ou six », a-t-il déclaré.
Puis, ce fut au tour de Jean-Léandre Lugiéry de prendre la parole. Le président de l’UTRM est également revenu sur ce que venait de dénoncer son collègue ; à savoir le « non-respect » (rapide) de certains accords. Néanmoins, son intervention relevait davantage d’une sorte de plaidoyer à la cause du transporteur martiniquais, « citoyen avant d’être transporteur », a-t-il tenu à indiquer. Ou en tous cas à faire découvrir certaines réalités inhérentes à l’exercice de la profession. Des réalités de divers ordres. Un exemple ? « Un
transporteur, c’est deux cent litres de gasoil par jour » déclare, presque d’entrée de jeu, Jean-Léandre Lugiéry. Documents chiffrés fournis à l’appui, c’est visiblement de nombreuses dépenses par mois : 2000 euros de traites pour le camion, 1260 euros de gasoil, quatre révisions, à 1600 euros chacune, par an, etc. – selon Olivier Trompette, « la plupart des transporteurs n’arrivent même pas à gagner 1500 euros par mois. » Le président de l’UTRM ajoute ceci : « Quand le transporteur fait par exemple 6500 euros de chiffres d’affaires sur un mois ; quand il enlève les traites, le gasoil ou les pneus, ce qu’il perçoit comme salaire, c’est ce qu’il n’a pas encore thésaurisé. […] A la fin de l’année, il n’a pas d’argent, il a donné de l’argent. » Et Mr Lugiéry de mettre en exergue ce qu’il qualifie de « situation de dépendance » : « Même le camion, que nous payons au prix fort, ne nous appartient pas en fait. Parce que, si le bétonnier ne vous appelle pas, vous ne travaillez pas. A la limite, vous êtes un employé ‘déguisé’». Pour arriver à s’en sortir, les systèmes de « compère lapin » (tonnage sciemment dépassé, pneus arrière un peu « limite », etc.) sont donc en vigueur pour certains, a-t-il également indiqué. Si l’on ajoute à toutes ces problématiques, l’annonce de l’obtention, par une entreprise de transport guadeloupéenne, d’un marché relevant du Conseil Général de Martinique, les transporteurs ne devraient pas tarder à faire entendre leur voix. Mike Irasque - Antilla
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 11 - Juin 2008
ACTUALITÉ…TRANSPORT
MARTINIQUE
L’EXPÉRIMENTATION DU TRANSPORT MARITIME DE MATÉRIAUX. Entretien avec Stéphane Abramovici, Directeur des Sablières de Fond Canonville et Directeur Adjoint de Batimat.
Quelles sont les raisons de cette récente expérimentation ? Les Sablières de Fond Canonville sont certifiées « ISO 14.001 » depuis deux ans. Cette certification est celle liée à l’environnement. Et dans les problématiques liées à l’environnement et les nuisances générées par les carrières, il y a la partie transport qui aujourd’hui est relativement importante et assez redondante dans le discours qu’on peut avoir avec les communes et les riverains. Dans ce cadre là, on a donc mis en place, avec la collaboration des transporteurs, une expérimentation de transport maritime, de cabotage, entre Saint-Pierre et Fort-de-France les 28 et 29 Janvier derniers. Cela a fait suite à un protocole que l’on a signé avec les transporteurs en Novembre 2007, pour la réalisation de deux barges. On en a déjà fait une, et on en fera sûrement une pro-
chaine dans les mois qui viennent pour pouvoir faire une analyse de ce type de transport.
Quels étaient les objectifs de cette expérimentation ? Les objectifs étaient de valider les hypothèses théoriques qu’on avait sur le principe, de mettre en évidence les difficultés rencontrées, d’ordre technique ou financier, et enfin, d’analyser les coûts pour avoir des éléments tangibles dans le cadre de la mise en place d’une ligne maritime régulière entre Saint-Pierre et Fort-de-France. Le principe a été de livrer 2000 tonnes de sable pour une activité de BPE (béton prêt à l’emploi), donc entre autres Batimat, au départ de Saint-Pierre. On a effectué la rotation en quarantehuit heures. Deux mille tonnes de sable, cela représente à peu
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 12 - Juin 2008
près 140 camions sur la route. On a donc réalisé en une journée l’équivalent de 150 allers et 150 retours et on l’a fait à des heures acceptables pour les riverains. Grâce à l’ensemble des acteurs de la chaîne, entre autres les dockers, la CCIM, l’armateur, les transporteurs. Chacun a joué le jeu financièrement, c’est-à-dire que chacun a tiré ses coûts au plus bas et on est arrivé à un équilibre financier de l’opération. C‘est-à-dire que le transport Saint Pierre/Lamentin a coûté le même prix pour le client que la même prestation par la route. Ce qui était une des conditions de réalisation de l’expérimentation, c’est que l’opération soit transparente pour le client. Il a été évoqué une réduction du nombre de transporteurs
routiers, qu’en est-il ? 800.000 tonnes de sable, c’est la quantité produite sur Saint-Pierre et qui transite par la route. Si on devait aujourd’hui faire passer ces 800.000 tonnes par la route, c’est vrai qu’il faudrait 45% de transporteurs en moins. Il faut placer le curseur sur ce qu’on veut faire et dire : il y a une partie des matériaux qui vont passer par la route et une autre partie par la mer. Si on fait passer par exemple la moitié de ce qui est produit à Saint-Pierre par la mer et l’autre par la route, cela fait une diminution du nombre de camions effectuant la rotation entre Saint-Pierre et Fort-de-France de 23%, c’est-à-dire d’un quart. Aujourd’hui, on ne parle pas de 45% de transporteurs en moins sur l’ensemble de la Martinique, mais des camions qui font la rotation Saint-Pierre /Fort-de-France. Un transporteur qui travaille sur le côté atlantique, par exemple entre le Robert et Fort-de-France, n’est pas concerné par la mise en place du transport maritime. Il doit y avoir entre 600 et 800 transporteurs en Martinique et entre 100 et 200 qui font cette rotation. Donc on parle bien d’une réduction sur ce segment de transporteurs, ce qui permet de relativiser le plan social qu’il y a faire derrière. Il y aura un plan social, il y a une réduction du parc à effectuer, mais pas aussi importante que ce qui peut être avancé. Ce serait le cas si on faisait tout passer par la voie maritime.
La gestion des déchets du BTP.
Quelle est la politique de Batimat quant à la gestion de ce type de déchets ? Au niveau de l’activité Batimat, y compris la centrale à béton et l’ensemble des chantiers, on génère des déchets de chantier. On va ouvrir, d’ici un mois, une structure qui va s’appeler « Batimat recyclage » et qui va accueillir les déchets du BTP. Donc des déchets béton, ferraillés ou non, qui seront reconcassés et revalorisés sous formes de produits de remblais ou drainants. Comment ça va se passer plus concrètement ? Les déchets seront pesés à l’entrée, il y aura un bordereau de réception pour le client. Ils seront traités sur le site du Morne Doré et après, remis sur le mar-
…encore une magnifique photo de Jean-Luc De Laguarigue …aux Sablières de Fond Canonville
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 13 - Juin 2008
ché, au départ du même site. On a une activité de préfabrication liée à la société SAPEB qui génère aussi des déchets du BTP et c’est dans le cadre de cette problématique qu’on a imaginé, d’une part, de faire le traitement de nos déchets en interne et après, d’ouvrir pour des déchets venus de l’extérieur.
Et si le déchet n’est pas recyclable ? S’il n’est pas recyclable, il ne pourra pas utiliser cette filière et ira donc en déchèterie. Propos recueillis par Mike Irasque
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP...partout en kiosque
ACTUALITE
Le Secrétaire Général du Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI), Monsieur Jean-Marie HUGUES, était en visite à la Martinique, du 19 au 21 Mai 2008. A cette occasion, il a rendu visite à CIVIS, entreprise d’insertion du Groupe SEEN. L’occasion pour nous de vous la présenter
MARTINIQUE
CIVIS,une entreprise d'insertion pour les plus fragiles
L
e Groupe SEEN, joue pleinement son rôle d’entreprise citoyenne, en promotionnant l’insertion des personnes en grande difficulté d’insertion, par le biais de son entreprise d’insertion CIVIS.
En effet depuis février 2005, CIVIS embauche des jeunes en grande difficulté, (78 en moyenne par an) et les accompagne dans un parcours d’insertion, dont le but est de leur permettre de s’insérer de manière durable dans la vie professionnelle.
A cet effet, une Educatrice Spécialisée employée à temps plein par la structure, a la mission de suivre individuellement chaque salarié et de l’aider à trouver des solutions à son insertion tant professionnelle que sociale. Civis enregistre des résultats très positifs, ainsi depuis le 1er janvier 2008 :
- 2 salariés ont pu obtenir un CDI dans des filiales du Groupe SEEN, l’un en tant que chef d’équipe au sein de CIVIS, l’autre à METAL DOM - 4 ont obtenu un CDD au sein du Groupe - 2 ont obtenu un CDD dans des entreprises extérieures - 2 ont partis en formation d’élagueur à Nantes - 5 ont obtenu un CACES catégorie 9 (chariot élévateur)
INSERTION ET PRODUCTIVITÉ : LE CHALLENGE
Développer une activité économique avec des salariés très fragilisés est un véritable challenge. Malgré un taux d’absentéisme très élevé, il faut en même temps développer l’activité économique en répondant au mieux aux exigences des donneurs d’ordres. La Direction du Groupe est consciente qu’il faut donner sa chance à tous ceux que la vie n’a pas gatés et redonner espoir à nos concitoyens marginalisés. EN SAVOIR PLUS SUR LES ENTREPRISES D’INSERTION Depuis plus de 25 ans, les entreprises d’insertion démontrent qu’il est possible, tout en affichant des performances économiques remarquables (leur chiffre d’affaires moyen a augmenté de plus de 40% depuis 2003), d’accueillir et d’accompagner une partie de la population active parmi les plus marginalisées et ignorées (plus de 60 000 personnes par an), de leur redonner dignité et reconnaissance, et d’assurer leur réinsertion sociale et professionnelle durable. Au lendemain de leur contrat, près de 40% de leurs salariés en insertion occupent un emploi en CDI ou CDD longue durée. Au-delà, l’immense majorité (88 %) des personnes accueillies, retrouve un niveau d’employabilité équivalent aux standards de leur profession. Ces résultats
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 14 - Juin 2008
sont équivalents à ceux des opérateurs privés délégués par l’UNEDIC et supérieurs à ceux de l’ANPE, malgré un public nettement moins qualifié.
Cette double réussite économique et sociale, les entreprises d’insertion l’ont atteinte en ne cessant, au fil des ans, d’expérimenter, d’inventer, tant en investissant des marchés porteurs qu’en se professionnalisant et en innovant en matière d’accompagnement social et professionnel. Elles constituent une expérience pérenne, validée par les diverses politiques de l’emploi et de lutte contre l’exclusion depuis aujourd’hui près de 20 ans.
Ancrées dans le secteur marchand et concurrentiel, elles sont des partenaires naturelles des entreprises et des branches professionnelles, lesquelles développent des partenariats opérationnels sur le territoire. Concurrentes loyales, elles développent une véritable pédagogie du contrat de travail de droit commun, qui permet à la personne de ne pas avoir à choisir entre droit au travail et droit du travail. Ce sont ces valeurs – entreprise, marché, droit du travail, pédagogie, professionnalisme et innovation – que portent les entreprises d’insertion lorsqu’elles accompagnent au quotidien leurs salariés vers une réinsertion sociale et professionnelle durable.
Société de Distribution de Véhicules Industriels 17, ZI Les Mangles - 97232 Le LAMENTIN Contact : David Coralie 0696 35 03 12
ACTUALITE GUADELOUPE
LA SECURITE PAR LAFARGE CIMENTS ANTILLES
Le Groupe Lafarge Ciments Antilles à organisé le 4 Juin en Guadeloupe une journée Sécurité pour ses collaborateurs, sous-traitants et les communautés autour de ses installations.
Ce fut l’occasion, de mettre en place un programme d’événements visant à sensibiliser ses collaborateurs, sous-traitants et les communautés vivant autour de ses installations sur la sécurité au travail et sur la route. En particulier, Lafarge Ciments Antilles a organisé un stand de sensibilisation à la sécurité routière, et des jeux sur le thème de la sécurité.
Ces événements ont été organisés dans le cadre du « Mois de la Sécurité » qui se déroule pendant tout le mois de juin dans l’ensemble des unités de Lafarge à travers le monde, dans les 76 pays dans lesquels le Groupe est présent.
Pour Lafarge, la sécurité de ses collaborateurs et soustraitants est une priorité absolue. Le Groupe se situe déjà parmi les entreprises les plus sûres de son secteur, mais Lafarge s’est fixé l’objectif de rejoindre les meilleurs groupes industriels du monde en matière de sécurité. Pour cela, le Groupe a mis en place en 2006 une feuille de route ambitieuse, qui couvre tous les domaines liés à la performance en termes de santé et sécurité.
Création d’une organisation dédiée, rattachée au plus haut niveau Une direction de la santé et sécurité Groupe a été créée, directement rattachée au Président directeur général. Elle supervise et coordonne l’action des responsables santé et sécurité dans l’ensemble des unités opérationnelles, qui eux aussi sont rattachés au plus haut niveau hiérarchique de leur unité.
Développement de standards Groupe, déployés à travers le monde Lafarge a lancé en 2006 une nouvelle politique et des règles sécurité, sur laquelle chacun des 90 000 collaborateurs s’est engagé. Les quatre situations les plus à risque dans les métiers du Groupe ont été identifiés : le travail en hauteur, les opérations d’isolation énergétique, l’accès aux espaces confinés et l’utilisation d’équipements mobiles. Pour chacune de ces opérations, des standards ont été définis puis déployés dans l’ensemble des unités à travers le monde, permettant à chaque site d’assurer l’application des règles de prévention.
Leadership et responsabilisation des managers La sécurité est devenue un critère clé de management des carrières dans le
Groupe. Les résultats et l’état d’avancement de la feuille de route santé et sécurité font partie chaque année des critères de performance et de bonus de tous les dirigeants opérationnels. Des actions de sensibilisation renforcées auprès des collaborateurs Des programmes de formation ont été mis en place au niveau de chaque site, pour les collaborateurs et les sous-traitants. Lafarge a également choisi de consacrer chaque année un « Mois de la Sécurité », qui se déroulera cette année en juin dans l’ensemble des 3 000 sites du Groupe. Au cours du mois, chaque site organisera des manifestations, journées portes ouvertes, séances de sensibilisation et campagnes de communication autour du thème de la santé et sécurité, visant les collaborateurs, les sous-traitants et les communautés locales vivant à proximité des sites du Groupe.
Développer le partage de bonnes pratiques au sein des différentes unités Afin de soutenir une dynamique d’encouragement et d’émulation interne, Lafarge a créé un club d’excellence en matière de sécurité pour récompenser les performances des meilleures unités opérationnelles. Sont éligibles les unités
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 16 - Juin 2008
…A suivre en page 19
qui ont atteint un haut niveau de performance en matière de sécurité. Un label permet à ces unités de valoriser leurs résultats en matière de sécurité et se décline sur une importante variété de supports de communication.
MIEUX CONNAITRE…
LAFARGE CIMENTS ANTILLES
Depuis 1971, Lafarge Antilles occupe une place essentielle dans le développement économique des Antilles Françaises. Acteur incontournable de la production de ciments en Guadeloupe et en Martinique, le groupe emploie 120 personnes dans l'ensemble de ses activités: Fabrication de ciments, Production de béton prêt à l'emploi et Négoce de matériaux de construction. La Santé et la Sécurité sont la priorité numéro 1 de Lafarge Ciments Antilles, toute personne qui y travaille est en droit de disposer d'un environnement de travail sain, en toute sécurité et auquel elle doit contribuer.
Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe une position de premier plan dans chacune de ses activités : Ciment, Granulats & Béton et Plâtre. Avec 90 000 collaborateurs, le Groupe est présent dans 76 pays. En 2007, il a réalisé un chiffre d’affaires de 17,6 milliards d’euros et un résultat net de 1,9 milliard d’euros. Lafarge est la seule entreprise du secteur de la construction répertoriée dans la liste 2008 des 100 multinationales les plus engagées en matière de développement durable. Depuis de nombreuses années, Lafarge inscrit sa croissance dans le cadre d'une stratégie de développement durable : son savoir-faire concilie efficacité industrielle, création de valeur, respect des hommes et des cultures, protection de l'environnement, économie des ressources naturelles et de l'énergie. Pour faire progresser les matériaux de construction, Lafarge place le client au cœur de ses préoccupations et offre aux professionnels du secteur et au grand public des solutions complètes et innovantes pour plus de sécurité, de confort et de qualité dans le cadre de vie quotidien.
Pour de plus amples informations, consulter le site Internet à l’adresse : www.lafarge-antilles.com
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ACTUALITE
MARTINIQUE
UN ULTRAMARIN AU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION DES DIRECTEURS DE SEM (ADIRSEM)
L’
ADIRSEM rassemble les trois familles professionnelles des SEM : aménagement, immobilier et ser-
vices. Elle entend promouvoir les valeurs qui sont communes à ses membres : mettre au service de l’intérêt général la souplesse et la réactivité d’une entreprise privée.
Lors du dernier renouvellement du Conseil d’Administration, pour montrer sa volonté de donner la place qui lui revient à l’Outre Mer, l’Assemblée Générale a élu au poste d’administrateur, Monsieur Hervé HONORE, directeur de la Société d’Economie Mixte du Sud Martinique (SEMSUD Martinique).
Créée en mai 2004 à l’initiative de la Fédération Nationale des Sociétés d’Economie Mixte, l’Association des Directeurs des Sociétés d’Economie Mixte (ADIRSEM) a pour vocation de rassembler les directeurs et directrices de Sociétés d’Economie Mixte (SEM). Elle constitue un lieu de rencontres et d’échanges, qui doit également être force de proposition auprès des partenaires des SEM.
Ingénieur Arts et Métiers de formation, il a intégré l’économie mixte en mars 2006, après un parcours aussi bien dans le secteur public (Ville du Lamentin, URPME Martinique, Association des MPI) que dans le secteur privé (GROUPIMO, VINCI Immobilier, SOGEA Martinique, Groupe CED, MADIMARCHE/FOIR FOUILLE, POISSON PILOTE INDUSTRIE, DATEC CONSULTING, Groupe CGM). Hervé HONORE suit l’Ecole de Management des Directeurs de SEM, à HEC Paris, Promotion VAUBAN.
Porter la problématique du développement des SEM d’Outre Mer, en général, et
plus particulièrement celles des Antilles et de la Guyane, c’est une des priorités que s’est fixé Hervé HONORE pendant son mandat d’administrateur.
Avec la récente création de l’Association Régionale des Sociétés d’Economie Mixte des Antilles et de la Guyane (ARSEM Antilles Guyane), présidée par Monsieur Belfort BIROTA, conseiller général, Président de la SEMAM et de SAEM du Galion, c’est un nouvelle atout pour l’économie mixte de nos régions, pour faire face aux enjeux du développement durable et de l’aménagement du territoire.
La cellule économique du BTP de Martinique réunit l’ensemble des partenaires publics et privés concernés par l’acte de construire : producteurs de matériaux, professionnels du bâtiment, des travaux publics et des services urbains, promoteurs, etc…
Un outil de veille technologique incontournable
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L'adhésion à la cellule économiqe du BTP de Martinique vous donne accès à nos informations et revues : - Via notre site web, grâce à un identifiant et un mot de passe qui vous seront communiqués lors de votre inscription - Alerte par mail
CERC-BTP
Programme des Travaux des Maîtres dʼOuvrages
Nos différentes Publications :
Appels d'offres - Attributions de marchés Budgets des collectivités locales Création entreprises - Délibérations du Conseil Général - Délibérations du Conseil Régional - Le BTP en chiffres - Liquidations judiciaires - Logement social - Lois, décrets et arrêtés - Redressements judiciaires Revue économique - Revue Jurisprudence Revue Marchés Publics - Revue Social Revue Vie des entreprises…
Commande Publique : La Cellule Economique du Bâtiment de Martinique met à votre disposition la liste des projets de travaux, régulièrement complétée et mise à jour.
Maison du Bâtiment - BP 6112 - 97255 - Fort de France Cedex Tél. : 0596 75 80 05 - Fax : 0596 75 80 09 - email : contact@cbtp972.org
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 20 - Juin 2008
ACTUALITE MARTINIQUE
BAMITEL, 6 ans déjà !
Pour fêter ses 6 ans de collaboration avec la marque leader mondial CATERPILLAR, BAMITEL a créé un évènement sans précédent sur l’île; Le 30 mai 2008 aux SABLIERES de FOND CANONVILLE se seront réunis 300 clients, dont 50 venus de l’île sœur, autours des équipes de BAMITEL Martinique et de MEDIBAM Guadeloupe en présence de 5 représentants de la marque.
BAMITEL SAS a eu 6 ans. Cette entreprise qui compte à ce jour 48 collaborateurs représente sur la Martinique les marques prestigieuses telles que KARCHER, IVECO, SCANIA et CATERPILLAR. Pour répondre aux exigences de ces constructeurs et apporter des solutions aux clients martiniquais BAMITEL a investit, dès son origine, dans l’outil de production et dans les hommes. Exploitant deux sites, un à Dillon et l’autre au Lamentin pour un total de 3.500 m2 , l’entreprise s’est effectivement dotée de nombreux outils de production banc de freinage, plaque de ripage et plaques à jeux, 14 colonnes élévatrice, presse à flexibles, 6 véhicules d’intervention et de dépannage
dont un véhicule doté d’une station hydraulique et de graissage, banc de vérins, dépose organe … La priorité pour cette jeune entreprise étant la satisfaction de sa clientèle par l’excellence de son Service Après-vente.
BAMITEL est devenu un acteur essentiel du monde du transport et du BTP notamment par la vente, l’entretien et la réparation des matériels comme des porteurs et tracteurs routiers ou encore des pelles excavatrices, tractopelles ou des compacteurs routiers. Sa gamme de produits de transport routier et BTP compte plus de 300 modèles et sera rejoint d’ici la fin de l’année par deux nouveaux produits que nous ne manquerons pas de vous faire découvrir dans les
Ils sont venus nombreux assister à la démonstration grandeur nature…
prochains numéros de notre magasine.
Pour fêter ses 6 ans de collaboration avec la marque leader mondial CATERPILLAR, BAMITEL a créé un évènement sans précédent sur l’île ; Le 30 mai 2008 aux SABLIERES de FOND CANONVILLE se seront réunis 300 clients, dont 50 venus de l’île sœur, autours des équipes de BAMITEL Martinique et de MEDIBAM Guadeloupe en présence de 5 représentants de la marque. 430 Clients font confiance au
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partenariat CATERPILLARBAMITEL, ainsi pour remercier tous ses clients BAMITEL a souhaité créer cette fête et saluer l’efficacité de tous ses collaborateurs :
Cette manifestation qui s’est déroulée de 9h00 à 16h00 avait pour objectifs : - de présenter une partie de la gamme par un show dynamique de plus de 20 machines sur site magnifique (à Saint Pierre) autour d’un barbecue de montrer les équipements des équipes BAMITEL-CATERPILLAR - de créer un échange particulier entre les clients, les collaborateurs de BAMITEL & de MEDIBAM et les représentants de CATERPILLAR. A l’occasion de ce Show ; BAMITEL a pu aussi renforcer les liens qui l’unis à certains acteurs de la filière : le GROUPE OCEORANE, SOMAFI, SOMAREC, SOFIP, TOTAL CARAIBES ou encore VERITAS. Tous ces acteurs étaient présents sur le site de FOND CANONVILLE et ont pu répondre au cours de la journée à tous les clients qui se sont succédé sur leurs stands.
Nous avons pu apprécier l’implication de BAMITEL dans le tissus économique de la MARTINIQUE au regard des invités qui s’étaient déplacés toute une journée à Saint Pierre. Ainsi au cours de cette journée ont pu échanger ensemble des transporteurs, des artisans, des employés municipaux, des carriers, des terrassiers, mais aussi des représentants de nombreuses collectivités, des entreprises de démolition et d’assainissement, des bétonniers …. Fort de ce succès gageons que Jérôme DORN et son équipe puisse renouveler cette mani-
festation qui a été appréciée par tous les spectateurs et acteurs présents.
Un Show Spectaculaire digne des grandes manifestations européennes : Sur plus de 4.000 m2, 22 machines ont évoluées. Les opérateurs et deux démonstrateurs venus spécialement de Malaga en Espagne ont pu prouver l’efficacité et la maniabilité de la gamme de machines CATERPILLAR (de la pelle de 85 tonnes à celle de 2.5 tonnes en passant par des camions de carrière de 69 tonnes en charge) pour faire de ce show, un évènement unique et ludique, des animations se sont succédées tout au long de ces 7 heures : groupe de musiciens de steel band puis de tambours, groupe de danseurs Hip Hop, danseuses POMPOM Girls brésiliennes Jamais autant de machines CATERPILAR s’étaient retrouvées sur un même site animées par de talentueux opérateurs.
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ACTUALITE MARTINIQUE
LA SOMEG OUVRE SES PORTES A LA CLIENTELE
L
La SOMEG est une société spécialisée dans la vente de matériels de chantier destinés aux professionnels du bâtiment et des travaux publics. Le 30 Mai dernier, elle organisait une journée portes ouvertes sur son site de Case Navire à Schoelcher, afin de présenter ses nouveaux engins à ses clients actuels et futurs. Rencontre avec les Pereira, père et fils.
Entretien avec Manuel Pereira,
fondateur et directeur de la SOMEG
La SOMEG est une société que j’ai créée en 1976 et qui existe donc depuis trente-deux ans. Nous avons fêté l’anniversaire des trente ans en 2006. La SOLEM, elle, concerne la location de matériel. Matériel que nous louons aux particuliers, aux collectivités locales et aux entreprises de professionnels. Aujourd’hui nous avons une manifestation « porte ouverte » en partenariat
avec la SOFACE (Société de Formation des Antilles Conseils et Expertises), représentée par son gérant, Franck Pereira. Quel type de matériel BTP peut-on voir à cette manifestation ? Le matériel c’est des nacelles d’une hauteur de 21 à 36 mètres qui sont visibles à la clientèle. Egalement le matériel Volvo, qui est le matériel pour le BTP, ainsi que les pelles, les tractopelles, les chariots, etc.
Qui sont les invités à cette journée portes ouvertes ? Les invités sont les maires des différentes communes de Martinique ainsi que les directeurs des services techniques. Aujourd’hui nous sommes obligés de travailler en toute sécurité, c’est la raison pour laquelle nous avons notre site de formation, notre salle de projection pour la théorie et notre aire de manutention pour la pratique et la conduite. Nous avons également invité les présidents du Conseil général et régional, le président de la CCIM et d’autres personnalités importantes. Ceci, afin qu’ils sachent que notre matériel existe et qu’il est disponible en Martinique.
Entretien avec : Franck Pereira, gérant de la SOFACE
Qu’est ce que la SOFACE et le CACES ? La SOFACE est une société de formation Antilles conseils et expertises. Nous formons des personnes à passer le CACES, qui est un certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité, et qui implique de suivre une formation théorique dans une salle, comme pour le code de la route, puis une formation pratique sur les engins. Ensuite, les candidats passent un test théorique et un test pratique, et, si tout va bien, on leur délivre ce CACES.
Comme pour le permis, il y a des conditions éliminatoires je présume ? Tout à fait. Si le candidat n’a pas tous ses points pour la partie théorique, et à l’inverse, obtient tous ses points pour la partie pratique, il n’aura pas le CACES. Il faudra qu’il repasse la théorie. Pour chaque type d’engin, il y a une formation bien spécifique. Tous les CACES sont valables cinq ans, sauf pour les engins de chantier (tractopelles, compacteurs, pelles hydrauliques, etc.) où le certificat est valable dix ans. J’ajoute que, pour les demandeurs d’emploi, cette formation CACES peut être subventionnée par le Conseil Général et la Région. Propos recueillis par Mike IRASQUE.
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 24 - Juin 2008
Siège : ZAC de Manhity - Lamentin
TRAVAUX PUBLICS V.R.D
DÉMOLITION LOCATION DE MATÉRIEL
N°11, Zac de Manhity - Four à Chaux - 97232 Lamentin
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Tél.: 0596 42 10 90 - Fax : 0596 42 10 91 E-mail : jean-lanes-sarl@wanadoo.fr
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MARTINIQUE Tél.: 0596 51 43 36 Immeuble Beterbat - Place d’Armes - 97232 Le Lamentin Fax : 0596 51 33 52 - E-mail : gmarechal.cli@wanadoo.fr
GUADELOUPE Tél.: 0590 38 78 41 4, Rue de la Chapelle - Z.I. Jarry - 97122 Baie-Mahault Fax : 0590 32 62 77 - E-mail : cli.gp@wanadoo.fr
d’équipements la Caraïbéenne
Défiscalisation
La Défiscalisation menacée : “…si la loi passe, là où il fallait un investisseur, il en faudra quizaine pour le même résultat !…” José Gaddarkhan Président de la Fédération du BTP de Guadeloupe aux côtés de Jean-Yves Ramassamy, Vice-Président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, en compagnie d’une délégation de socio-professionnels à l’occasion de la visite d’Yves Jégo
“Non aux grandes réformes de la défiscalisation” La loi de Programme 1 pourrait évoluer en LOPOM 2 avec son lot de modifications que les professionnels guadeloupéens et martiniquais dénoncent. Ils ont décidé de se battre sur plusieurs fronts en refusant que la défiscalisation cible exclusivement le logement social et en rejetant l’idée d’un plafonnement pour les plus gros investisseurs. Rencontre houleuse avec le secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, le 22 mai dernier en Guadeloupe.
L’
une des grandes réformes de la refonte de cette loi Programme initialement prévue sur 15 ans, consiste à plafonner la défiscalisation. L’Etat estime que les contribuables les plus fortunés échappent à l’impôt grâce au principe de la défiscalisation dans les DOM. Ce serait, selon les calculs du ministère des Finances, l’équivalent de 550 millions d’impôts qui ne rentreraient pas dans les caisses de l’Etat au profit de cet avantage fiscal. Aussi, Bercy souhaite limiter ces possibilités à 15% du revenu imposable ou à 40 000 euros maximum du crédit d’impôt. Les professionnels guadeloupéens ne
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contestent pas ces chiffres, mais ils assurent qu’en contre partie, cette défiscalisation permet de soutenir une partie de l’économie locale. Sur 550 millions d’impôt non versé, 440 millions seraient récupérés dans l’économie des DOM. La différence étant le gain des investisseurs en contre partie du risque engagé. Sans cet avantage de nombreux responsables de TPE vont devoir mettre la clef sous la porte, et se joindre à la liste des chômeurs. Aujourd’hui, et à titre indicatif pour la Guadeloupe, la défiscalisation sous forme d’aide aux entreprises locales représente 120 millions d’euros par an et soutien 2 500 entreprises locales. TOUT UN PAN DE L’ÉCONOMIE CIBLÉ “Plafonner la défiscalisation revient à dire, assure José Gaddarkhan, président de la fédération du BTP et gérant du Groupe Gaddarkhan, que là où il fallait un investisseur, il en faudra une dizaine ou une vingtaine pour le même résultat. Sous entendu que ce sera beaucoup plus long et contraignant pour les trouver et cela va entraîner des coûts supplémentaires”. En effet, le cabinet conseil qui traditionnellement cherche
Défiscalisation
“
…Nous imaginons très bien l’objectif d’une telle démarche commente le président de la fédération du BTP, lorsque le nouveau dispositif sera mis en place, l’Etat aura toute l’attitude pour dire qu’il se désengage, retire la LBU (ligne budgétaire unique) qui jusqu’alors aidait à financer le logement social.” confie Christophe Louis, alors même que notre population augmentait sur la même période. “
José Kaddarkhan
l’investisseur et monte le dossier verra sa charge de travail multipliée et augmentera d’autant le coût de son intervention. “Ce n’est pas non plus une évolution favorable pour notre profession assure Christophe Louis, le gérant de Caraïbe Location et Ingénierie, spécialisé dans le montage de dossiers financiers pour la défiscalisation, à l’examen de ce projet de loi, il apparaît évident que tous les secteurs éligibles à la loi Programme vont subir une baisse de leur capacité de financement et principalement les TPE, PME.“ Les secteurs éligibles se sont par ordre d’importance, le transport, le BTP, l’agriculture, l’industrie, l’énergie renouvelable, mais aussi la pêche, le tourisme ou les NTIC. “La majorité de mes dossiers, poursuit Christophe Louis, concernent des investisseurs désireux de soutenir le développement d’une TPE.“ Toute entreprise qui se créé ou développe son activité peut bénéficier du soutien d’un investisseur. Lequel à son tour bénéficiera d’un dégrèvement d’impôt. Le montant de l‘aide apportée, à hauteur de 30%, à l’entreprise guadeloupéenne sera déduit de son impôt sur le revenu. “Je suis convaincu que cette capacité de financement a contribué à la baisse du chômage de 7%, depuis 4 ans,
DE NOUVEAUX RISQUES POUR LES INVESTISSEURS Si les socioprofessionnels sont aussi résistants c’est que la période de 2000 à 2003, a été la plus mauvaise en matière de développement économique, au cours de ces 15 dernières années. Pendant ces trois années, la loi Paul a tout bloqué et les investissements ont diminué de 50%. Or avec la LOPOM, les professionnels voient se dessiner une nouvelle période noire. Jusqu’à présent, un investisseur qui participe à l’achat d’un matériel par une entreprise locale, a une seule contrainte, celle de voir l’entreprise ne pas disparaître avant 5 ans. Auquel cas, il doit rembourser l’équivalent des avantages fiscaux perçus. Or avec la LOPOM, les nouvelles conditions sont beaucoup plus contraignantes notamment par le fait, que l’entreprise aidée doit pendant 5 ans, non seulement restée viable mais être à jour de ses charges sociales et fiscales. Le “mécène” n’a aucun moyen de contrôle sur cette réalité. Et si l’entreprise dérape alors l’investisseur peut-être requalifié. Le risque augmente sensiblement et risque d’en freiner plus d’un. A l’issue de la rencontre avec le secrétaire d’Etat, en visite en Guadeloupe, le 22 mai dernier, il a été prévu la création d’une cellule de travail, pilotée par le préfet de Région, et composée de spécialistes sur la question, chargés de remettre un rapport au ministre lors
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de sa prochaine visite, le 6 juin.
L’ETAT NE VEUT PLUS FINANCER LE LOGEMENT SOCIAL José Gaddarkhan est sur la brèche et le restera jusqu’à la prochaine visite du ministre Yves Jégo. “En résumé la problématique est simple : le gouvernement veut revoir le principe de la défiscalisation et notamment la supprimer quand elle cible une résidence principale. Or se sont ces chantiers qui font vivre les petites entreprises du BTP, mais aussi tous les corps de métier tels que maçons, plombiers, carreleurs... Supprimer cet avantage fiscal c’est leur supprimer une partie de leur activité“. Le gouvernement envisagerait cette même suppression concernant les logements intermédiaires. Pour reporter l’ensemble sur le logement social. “Cela signifie, assure Christophe Louis que si la loi passe, les entreprises locales vont dépendre de la commande publique et exclusivement de la commande publique”. SOUS LA COUPE DES COMMANDES PUBLIQUES “Nous imaginons très bien l’objectif d’une telle démarche commente le président de la fédération du BTP, lorsque le nouveau dispositif sera mis en place, l’Etat aura toute l’attitude pour dire qu’il se désengage, retire la LBU (ligne budgétaire unique) qui jusqu’alors aidait à financer le logement social. Il laissera carte blanche aux bailleurs sociaux qui bénéficieront de cette défiscalisation. Nous nous opposons fermement à …A suivre page 30
Partenaire de vos projets d’aménagement, Caraib Moter réalise vos infrastructures routières et travaux d’embellissement. Caraib Moter a obtenu des certifications dans les domaines de l'environnement (ISO 14001) et de la sécurité (OHSAS 18001) en plus du renouvellement de la certification qualité (ISO 9001).
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Défiscalisation Victorin Lurel, Président du Conseil Régional au côté de José Kaddarkhan, lors de la visite du Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer
ce scénario. Si le gouvernement souhaite associer à la LBU, la défiscalisation c’est son choix, mais cela ne doit pas être dans la perspective d’un désengagement. Actuellement, sur le territoire, y a quatre bailleurs sociaux majeurs. C’est eux qui choisiront avec qui ils vont travailler sur ces chantiers et il y a fort à parier qu’ils iront traiter avec des multi-nationales”. Par ailleurs, il existe déjà dans l’Hexagone, des avantages fiscaux conséquents dans le domaine de
MARTINIQUE
l’habitat social. Pourquoi, s’interrogent les professionnels guadeloupéens, les investisseurs hexagonaux viendraient-ils ici chercher ce qu’ils sont sous la main de l’autre côté de l’Atlantique. Il s’agit de l’un des sujets majeurs sur lesquels porteront la discussion avec le ministre lors de son retour en Guadeloupe, associé à celui des délais. En effet, pour la construction de programmes dans le secteur des logements sociaux, les agréments sont jusqu’à aujourd’hui délivrés par Bercy. Et le temps d’attente est en moyenne de 18 mois. “Deux ans, avant d’entamer de nouvelles constructions c’est beaucoup trop long, dénonce le responsable du groupe Gaddarkhan, aussi avons nous demandé que localement, cet agrément puisse être délivré par le préfet. Il serait instruit par les services de l’Etat et délivré dans de meilleurs délais au bailleur social”. Mélanie Maudet
LE CAS DE LA TVA NPR
La TVA non perçue récupérable est un mécanisme mis en place il y a de nombreuses années pour compenser la notion d’éloignement défavorable aux entrepreneurs et artisans locaux. Le principe étant que cette TVA facturée par le vendeur est récupérée par les acheteurs locaux. C’est une forme de subvention déguisée très profitable aux entreprises. Or l’Etat veut supprimer la TVA NPR. “Nous avons expliqué au ministre que sur une construction de 200 000 euros, sans cette TVA, le coût du bâtiment au final sera supérieur de 4%. A l’issue de cette discussion, il s’est engagé à défendre ce dossier à Bruxelles”. Rien n’est donc définitivement arrêté et la rencontre du 6 juin prochain est cruciale.
4500 EMPLOIS MENACÉS !
“Ne touchez pas à la Loi Girardin. C’est un dispositif efficace qui soutient l’investissement et l’emploi !”
L
En Martinique, le MEDEF MARTINIQUE, la CGPME, l’AMPI, l’Ordre des Experts Comptables, le SEBTPAM (Syndicat des entrepreneurs du bâtiment, des travaux publics et annexes), ont signés un document (que voici) en commun dans le même intérêt…
ors de son passage aux Abymes en Guadeloupe le 22 mars 2007, Nicolas Sarkozy déclarait : « Je préconise la création de « zone franches » dans les DOM. C’est ici, en Guadeloupe, que j’en ai parlé, pour la première fois, il y a un an. Je veux préciser ma pensée aujourd’hui. D’abord, soyons clairs, ces zones franches viendraient en complément de l’actuelle défiscalisation qu’il faut conserver. Il faut la conserver car la défiscalisation agit sur les coûts d’investissements, là où les zones franches agiront sur les coûts de fonctionnement. IL faut la conserver car la défiscalisation n’est pas « un ensemble de niches fiscales », c’est un outil de développement nécessaire à la croissance de territoires spontanément sous-capitalisés. »
Par un rapport d’avril 2008, Bercy a communiqué au Parlement et au Sénat un certain nombre de mesures visant à plafonner les « niches fiscales » et notamment celles relatives aux investissements dans les DOM-COM, Associer à nouveau les investissements DOM-COM à des niches fiscales, c’est oublier que investisseurs-défiscaliseurs paient en argent comptant 60 % de leur réduction d’impôt à l’économie locale, avec un risque fiscal sur 5 ans !
Non au plafonnement de la réduction d’impôt pour investissement dans les Dom-Tom Le plafonnement de l’avantage fiscal proposé par le gouvernement se traduira par un arrêt des investissements indispensables à la modernisation et au dévelop-
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pement de notre économie et par l’arrêt de la construction de nouveaux logements alors que nos régions souffrent d’un déficit chronique de logements. Ce plafonnement est deux fois plus contraignant que le plafonnement des réductions d’impôts à 50 % de l’impôt dû imposés par le dispositif de la Loi Paul, et qui avait conduit à un net recul de l’investissement. Si les investisseurs Outre-mer étaient concernés par ce nouveau projet de plafonnement, il serait ainsi mis fin à la Loi Girardin et par voie de conséquence au meilleur outil permettant d’agir sur les coûts d’investissements. Non à la suppression du logement intermédiaire
Le secteur du logement intermédiaire est directement menacé par une disposition visant à l’exclure à court terme du champ de la loi Girardin au profit du logement social. La fin de la défiscalisation dans le logement intermédiaire sans certitude de voir redémarrer l’investissement dans le logement social fait courir le risque d’une déstabilisation grave du secteur du bâtiment, qui est le principal employeur outremer, et le principal vecteur de croissance.
Non à la suppression de la TVA NPR La suppression de la TVA non perçue récupérable se traduira par une forte augmentation des prix.
Son éventuel remplacement par une aide sur les intrants pourrait être mis en place sur les importations avec toutes les incertitudes quand sa répercussion sur l’acheteur final, mais cette aide serait inopérante dans le cadre des productions locales. Ces productions locales subiraient de plein fouet la disparition de la TVA NPR.
Non à toute évolution sans évaluation de la Loi Girardin – Loi Programme votée pour 15 ans (2017)
Cette Loi Programme, votée sur15 ans afin de la « sanctuariser », a été approuvée une première fois par la Commission Européenne en 2003. Cet approuvé a été renouvelé au terme de sa première période triennale en 2006. Cette loi doit faire l’objet d’une évaluation triennale. A ce jour, aucune évaluation n’a été menée à son terme. Le préalable à toute évolution est d’obtenir cette évaluation. Oui à la nouvelle loi Jégo qui prévoit un nouveau dispositif permettant le financement du logement social
Oui, à condition de faire coexister logement social, logement intermédiaire et logement libre qui sont complémentaires, et dont la coexistence permet d’apporter une réponse homogène au déficit chronique de logements dans nos régions.
Oui à la nouvelle loi Jégo pour son volet d’aide au fonctionnement des entreprises
Oui, à condition que soient relevés plafonds d’exonérations d’impôts et de charges et à condition que les entreprises de moins de 10 salariés ne soient pas pénalisées.
Oui à la nouvelle loi Jégo si la Loi Girardin est maintenue dans son intégralité En effet, à quoi servirait une nouvelle loi permettant d’agir efficacement sur les coûts de fonctionnement des entreprises, si ces entreprises se retrouvent sans l’outil d’aide à l’investissement que constitue la Loi Girardin ?
SIGNATAIRES :
Patrick LECURIEUX-DURIVAL, Président MEDEF MARTINIQUE Alexandre RICHOL, Président CGPME
Pierre MARIE-JOSEPH, Président AMPI
Jean-Pierre PONSAR, Président Ordre des Experts Comptables
Serge JEAN-JOSEPH, Président SEBTPAM (Syndicat des entrepreneurs du bâtiment, des travaux publics et annexes)
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d’équipements la Caraïbéenne
DOSSIER
MARTINIQUE & GUADELOUPE
Les nouveaux Maires Leurs projets BTP
Goyave en Guadeloupe et Grand-Rivière en Martinique, sont les deux communes où l’activité BTP est et sera énorme…
Pour l’une c’est la construction du Barrage de Moreau. Ce barrage, qui doit devenir l’un des plus important de la Caraïbe avec un million de m3 d’eau retenus, va affecter le débit des rivières et par voie de conséquences l’irrigation des terres agricoles.
Pour l’autre, c’est le port de Grand-Rivière qui est le nouveau grand projet de la Martinique. Intégré dans un aménagement global du bourg et de son littoral, ce chantier est perçu comme une solution pour maintenir et développer l’activité socio-économique de la commune. Pour le Maire, il s’agit d’abord d’un port de pêche, qui permettra l’accueil d’une quarantaine d’embarcations de marins-pêcheurs, mais aussi un port de « désenclavement ».
Nous avons rencontré pour vous 12 Maires qui font le point sur leurs projets d’envergures…
LES NOUVEAUX MAIRES … GUADELOUPE : Baie-Mahault, Bouillante, Le Moule, Trois-Rivières, Goyave
MARTINIQUE : Carbet, Case-Pilote, Grand-Rivière, Lorrain, Morne-Rouge, Prêcheur, Sainte-Marie
LEURS PROJETS
BTP
…1ere partie
DOSSIER GUADELOUPE
BAIE-MAHAULT
Ary Chalus, le maire de Baie-Mahault a été réélu sans partage avec 63,83% des voix. Ce n’est donc pas un novice, mais ses projets intéressent la Caraïbéenne d’Equipement et plus précisément sa vision sur le développement de Jarry pour les six prochaines années. Cette zone industrielle, poumon économique de l’archipel, bénéficie d’une forte pression démographique. La ville bénéficie de fait d’une taxe professionnelle importante impliquant un faible endettement par habitant, l’équivalent de 537 euros. Parallèlement, les taxes locales ont progressivement diminué entre 2003 et 2007.
GUADELOUPE
BAIE-MAHAULT CÔTÉ JARRY : Sur la zone industrielle, où circule quotidiennement plus de 80 000 personnes, le grand projet c’est le désenclavement de Jabrun-Convenance, l’équivalent de six mois de travaux par tranche successive. Autre initiative, celle de l’assainissement, l’évacuation des eaux pluviales et des eaux usées. C’est un problème majeur dénoncé par les entreprises. La municipalité travaille avec le SIAEG pour y remédier et il est prévu la construction d’une station d’épuration où seraient raccorder les autres stations. Parallèlement, il s’agit d’aménager le littoral en parc d’activité et de détente avec le soutien du conseil régional et du conseil général. Les deux collectivités ont déjà validé ce projet. A Moudong, le maire prévoit de construire une école primaire, mais aussi une aire de jeux et un complexe sportif pour satisfaire les 4 000 familles qui y vivent. L’élu souhaite réaliser un
BOUILLANTE - 7536 habitants
complexe sportif pour les entreprises et financé par elles : terrain de foot, de basket, de tennis La municipalité a déjà le foncier. Et attention aucune extension prochaine n’est prévue sur Jarry le maire est formel sur ce point.
BAIE-BAHAULT CÔTÉ CENTRE-BOURG : Dans les projets d’Ary Chalus, il y a la mise en valeur du littoral, avec l’ouverture du centre ville sur la mer, un port de pêche rénové, la création d’un parcours sportif à Beausoleil, d’un parc à Trioncelle et la construction de nouveaux établissements scolaires.
Jean-Claude Malo, Journaliste 57 ans
Priorité aux entreprises et au projet de station nautique
Jean-Claude Malo a fait coup double en devenant maire de Bouillante et suppléant du conseiller général du canton. Devenu chef d’édilité, à l’issu d’un parcours politique entamé voilà plus de 35 ans, cet ancien journaliste veut propager un nouveau souffle sur son territoire, en s’appuyant sur une dynamique économique.
RÉCRÉER UN TISSU SOCIAL : une des prochaines missions du centre communal d’action sociale sera de lancer une étude pour connaître réellement les besoins de la population en matière de logements sociaux. Le nouveau maire estime que les loyers de ces logements restent élevés et que la plupart de ces appartements sont occupés par des non bouillantais. Seuls les plus défavorisés de la commune se retrouvent dans des logements très sociaux,
créant ainsi des zones de “pauvreté” au lieu d’une réelle mixité. “Je suis réticent pour envisager de nouveaux programmes de logements sociaux. Je vais commencer par initier le PLU (plan local d’urbanisme) pour définir d’une part les possibilités foncières et d’autre part les besoins réels.
“J’AI INTÉRET À PROVOQUER LE DÉVELOPPEMENT DURABLE“ Le maire souhaite mettre une partie des terrains communaux à disposition des entreprises notamment celles axées vers le tourisme. Des implantations créatrices d’emploi et de rentrées fiscales car comme le précise Jean-Claude Malo : “je suis à la recherche de recettes nouvelles.
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DOSSIER
La population souhaite légitimement des aires de jeux, des terrains de sport... mais ce sont exclusivement des dépenses, je dois aussi programmer des initiatives capables de rapporter de l’argent dans les caisses communales et trouver des sources de développement. J’ai intéret à provoquer le développement durable en donnant la priorité aux entreprises.” Son autre objectif étant de rééquilibrer son territoire d’un point de vue économique. L’activité touristique se concentre principalement sur la zone de Malendure et ne cesse de se déveloper. L’idée du maire est d’inciter les bouillantais à s’investir et à proposer des activités mieux réparties sur le territoire. La nouvelle équipe va donc se lancer dans l’élaboration d’un PADD (plan d’aménagement pour le développement durable) associé au PLU.
CRÉER UNE STATION NAUTIQUE : En matière d’équipement public, il y a plus à réhabiliter qu’à créer. Jean-Claude Malo a en projet de créer une station nautique autour de laquelle se déclineront d’autres activités. “Ce projet est important pour impulser une dynamique à partir de la mer avec des répercutions positives pour les marins pêcheurs et les agriculteurs. Ce sera aussi un lieu de rencontres sportives et culturelles. Je souhaite également renforcer le rendez-vous de l’artisanat qui se déroule chaque année sur la commune et mieux le répartir sur l’ensemble du territoire.”
SON PARCOURS :
Dès 1971, Jean-Claude Malo milite aux côtés de l’Union des travailleurs agricole puis de l’UGTG. Membre fondateur du syndicat général de l’éducation en Guadeloupe, il intègre ensuite l’UPLG et créé la première association à caractère politique en Guadeloupe sous l’appellation Groupe bouillantais pour la réflexion, l’action et la solidarité. Etiqueté divers gauche, il devient conseiller général en 1994, conseiller municipal en 1995, perd son poste de conseiller général en 2001, devient conseiller régional de la majorité en 2004, maire et président de l’association des maires de Guadeloupe en 2008.
GUADELOUPE
Trois-Rivières - 8 830 habitants
Améliorer le quotidien de la population
Hélène Vainqueur Pharmacienne, 52 ans Parcours politique : Conseillère régionale en 2004 sur la liste de la majorité et maire de Trois-Rivières en 2008.
Le souci majeur dans la commune de Trois-Rivières reste la circulation au coeur du centre bourg. Pour le nouveau maire, apparenté à gauche, c’est une priorité de créer de nouvelles places de stationnement afin de libérer l’artère principale. “Nous sommes à la recherche de la moindre parcelle nous permettant de créer des zones de stationnement, assure Hélène Vainqueur, avec dans le même esprit, l’envie d’étendre le centre bourg. Pour y parvenir, nous allons intégrer au patrimoine communal un centre d’empotage désaffecté pour y construire une zone artisanale et commerciale, à une extrémité du centre ville. Si nous ne ne réagissons pas, le bourg va s’axphyxier et les commerces péricliter.”
CRÉATION D’UN MUSÉE AMÉRINDIEN. Côté coeur, le projet de madame le maire c’est la création d’un musée amérindien. Il s’agit de développer le tourisme à partir de la richesse communale en complément du parc des Roches Gravées. “Notre sous-sols est riche en reliques. Actuellement des fouilles sont en cours. Des vestiges d’anciennes habitations et des ossements ont été découverts. Ce lieu symbolique de l’histoire locale et coloniale pourrait être basé à Grande Anse“.
DES LOGEMENTS SOCIAUX AVEC ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ : même si Trois-Rivières comptabilise déjà un certain nombre de logements sociaux, le maire estime que le besoin n’est pas couvert. “Désormais, je souhaite que les nouvelles constructions soient pensées avec une accession à la propriété en direction des publics
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défavorisés. Quand vous avez des loyers à 660 euros, tout le monde ne peut pas prétendre les assumer. Maintenant, j’ai trouvé un certain nombre de projets en cours, avec des permis de construire délivrés, a ce niveau ma marge de manoeuvre est faible. notamment pour un nouveu programme de 150 logements. Il faudra poursuivre, ces constructions pour répodnre à la demande, mais veiller à un équilibre. A charge pour la commune d’assurer aussi les prestations inérentes comme les raccordements en eau, l’éclairage, des commerces, des écoles, les aires de jeux pour les enfants... et de petites infrastructures sportives. Je veux que chaque section soit équipée d’un terrain de basket et de foot et d’une maison de quartier pour donner l’occasion aux associations de se réunir.
Projets BTP GUADELOUPE
LE MOULE - 20 800 habitants (recensement 1999)
Un vaste projet de développement durable
Présentation : Gabrielle Louis épouse Carabin, mariée, mère de 4 enfants, 62 ans, retraitée de la Fonction publique Son parcours politique : député de la Guadeloupe ; maire du Moule et conseiller régional
Prés de huit électeurs mouliens sur dix (77,59 % des suffrages exprimés) ont porté leur suffrage à Gabrielle Louis Carabin, réélue maire UMP. Aussi, la Caraïbéenne d’Equipement a choisi de faire une entorse, en présentant dans ce dossier, les projets d’un maire qui entame son quatrième mandat, et qui a réussi a faire sortir, grâce à des projets structurants, cette commune jusqu’alors délaissée au profit de stations estivales comme Saint-François ou Sainte-Anne.
Le Moule comme toutes les autres communes de la Guadeloupe est confronté au défi du logement social. Un double défi : un défi quantitatif avec plus de 850 demandes de logements sociaux non résolu et un défi qualitatif pour éviter le phénomène de ghettoïsation en privilégiant la mixité social. Au cours des dix huit dernières années, c’est plus de 1 135 logements sociaux qui ont été construits au Moule. Ils se répartissent entre 959 logements locatifs sociaux ; 63 logements évolutifs sociaux ; 48 logements d’accession différée. A cela s’ajoute des programmes en cours de réalisation comme le RHI de Bonan à échéance 2009. Il s’agit aussi de 167 logements locatif sociaux (dont 20 LTS) et de 29 logements évolutifs sociaux. Cet effort de construction devra être maintenu au cours des prochaines années. Il dépendra largement des disponibilités foncières mobilisables (dents creuses du centre ville, RHI, programme d’extension Est de la ville)
LE DÉFI QUALITATIF : LA MIXITÉ SOCIALE La commune désire créer un environnement urbain, au sein duquel plusieurs types de ménages puissent vivre ensemble. Celui-ci doit comprendre une offre diversifiée de logements, d’équipements publics et d’activités. C’est ce que la municipalité a entrepris de faire dans ses grands programmes d’aménagement. Prenons l’exemple de la ZAC de Damencourt, où le programme de logement se décline comme suit : 88 LLS ; un lotissement résidentiel de 50 Lots et 130 Logements intermédiaires. L’ensemble de ce programme s’intègre dans une vaste zone d’activité commerciale et de services multiples. LE PLAN D’AMÉNAGEMENT DE DÉVELOPPEMENT DURABLE Les grands projets sont inscrits au titre du plan d’aménagement et de développement durable de la commune du Moule. En particulier concernant la ville, il s’agit de finaliser la ZAC de Bonan, Vassor et Sergent, de pour-
suivre la ZAC de Damencourt et de développer l’aménagement des quartiers est de l’agglomération. Mais pas seulement, il s’agit de la la construction d’un centre d’une capacité de 65 places qui accueillera des enfants de 3 mois jusqu’à trois ans. La requalification du boulevard qui doit devenir la plus belle artère commercial de la ville ; la construction sur le site de l’ancienne école des filles d’un Centre Social Intégré où les administrés pourront retrouver sur un même site les services de la Caisse d’Allocations Familiales, de la Caisse Générale de Sécurité Sociale, du Conseil Général et du Centre Communal d’Actions Sociales ; la création à Bonan un centre d’accueil de jour pour les handicapés ; la mise en oeuvre d’un projet de développement économique sur le site de l’hôtel Royal Caraïbe racheté par la Ville ; la réalisation sur le site du Parc Archéologique de Morel ; la construction d’un nouveau cimetière ; la construction du marché aux poissons associé à la réalisation de la première tranche de l’aménagement du port de pêche
LE PROJET PHARE Le projet de cette nouvelle mandature s’articule autour de 21 projets et sont tous importants. Mais s’il en est un qui détermine largement l’avenir de part son enjeu stratégique pour le Moule et qui correspond pleinement à nos responsabilités en matière d’aménagement, c’est bien la construction de la nouvelle station d’épuration prévue pour 20 000 équivalent/habitants, extensible à 28 000 pour prendre en compte non seulement la population actuelle du Moule mais aussi son évolution au cours des deux prochaines décennies.
PLACE AUX ÉQUIPEMENTS PUBLICS Certains équipements publics sont en cours de réalisation, il s’agit en particulier de la construction d’une crèche pour un coût de 1,1M €, la construction d’un parc aquatique (piscine, toboggan) en cours de réalisation, fin des travaux en septembre 2008 pour un coût de 1,9M € ; la réalisation d’une zone d’activité artisanale et commerciale à Guénette, en cours de réalisation, fin des travaux juin 2008 pour un montant de 350 000€ ; la construction d’une station d’épuration à échéance 2010-2011 avec un coût prévisionnel de 25M€ ; la construction d’une école primaire à Guénette avec 16 classes, à échéance 2010 pour un coût prévisionnel de 1M€ ; la requalification d’une l’école primaire et la construction de deux maisons de quartier dans les Grands fonds au coût prévisionnel de 200000€ et à Zévallos pour le même montant. L’ensemble de ces projets portent sur les trois priorités suivantes : Prioriser la politique publique de l’enfant ; Aménager, rééquilibrer et dynamiser le territoire urbain du Moule et enfin renforcer la politique de proximité dans les sections de la commune.
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DOSSIER
GUADELOUPE
GOYAVE - 7058 habitants
Négocier des contre-parties au barrage de Moreau
53% pour Ferdy Louisy, 47% pour Jean Laguerre, le résultat est sans appel, lors des dernières élections municipales à Goyave. Le nouveau maire déjà connu en Guadeloupe pour être le monsieur Environnement, à l’origine de l’élaboration du PDEDMA ( plan départemental d’élimination des déchets ménagers et assimilés), a de nombreux projets pour sa commune mais souhaite pour chaque initiative associer économie et écologie.
Vers un autre type de logements De nombreux logements sociaux ont déjà été réalisés sous l’ancienne mandature. Aussi, le nouveau maire pense se ménager une pause avant d’entrer dans un autre type d’habitat, en sachant qu’aujourd’hui, la SIG gère 430 logements sur la commune et la Semsamar l’équivalent, soit un quota supérieur aux 20% imposés par la loi Borloo. “J‘aimerais orienter la politique de construction vers l’habitat intermédiaire ne ciblant pas forcément des familles à revenu modeste, alors que sur 2008, une centaine de logements sociaux sont encore en cours de réalisation. J’estime qu’en matière de LTS et LLE nous avons à la fois répondu aux exigences nationales et aux besoins de la commune. Désormais, je souhaiterais aussi répondre aux familles qui ont deux salaires avec un niveau de vie relativement élevé. L’idée étant de créer une plus grande mixité sociale dans la commune. “ Cette nouvelle politique devrait à terme proposer un tiers d’habitat social, un tiers d‘habitat intermédiaire et un tiers d’habitat résidentiel. Un comité de pilotage, responsable de l’aménagement urbain, se met en place pour faire aboutir cette volonté politique. Une démarche qui s’inscrit dans le plan communal de développement durable.
UNE PRIORITÉ À L’ÉCO HABITAT Deux axes fondamentaux dans la politique du maire : l’écologie et l’économie. En prévision, un programme de logements qui donnent une priorité à l’éco habitat en intégrant à la fois économie d’énergie, gestion de l’eau, des déchets et utilisation rationnelle des ressources énergétiques, ventilation naturelle... Pour l’élu, il est indispensable que les prochains programmes de construction intègrent ces paramètres. Parallèlement, les équipements publics n’ont pas suivis l’augmentation de la
population, qu’il s’agisse des écoles, des transports publics, des activités sportives et culturelles ou encore des zones commerciales et artisanales. “C’est un impératif d’ouvrir un groupe scolaire pour 2010, d’ailleurs le projet est lancé. Nous sommes à la recherche du foncier et des financements. L’appel d’offres sera lancé en 2009 pour une ouverture en septembre 2010.“ Goyave veut aussi développer ses activités de loisir et nautisme, quitte à travailler en inter-communalité pour l’accès aux équipements. “Désormais, pour chaque projet, je veux un impact économique associé pour faire que la commune de Goyave ne devienne pas une cité dortoir.”
LE PLUS IMPORTANT BARRAGE DE LA CARAÏBE Le projet de réalisation du barrage de Moreau est un axe fort pour la commune, à condition, estime le maire qu’il respecte les contraintes écologiques sur ce site naturelle très riche, sécuritaires vis à vis des populations et soit un levier pour l’économie locale. Le conseil régional assure la maîtrise d’ouvrage des études encours sur la sécurité et l’impact environnemental inhérent. Ce barrage doit devenir l’un des plus important de la Caraïbe avec un million de m3 d’eau retenus. Il va affecté le débit des rivières et par voie de conséquences l’irrigation des terres agricoles. “Je vais demander des contre parties au conseil général, pour que les agriculteurs ne soient en rien pénalisés par la présence d’un tel ouvrage sur la commune. De même que les collectivités majeures devront réaliser un axe routier conduisant du bourg au barrage, avec les équipements qui s’imposent.” GOYAVE CÔTÉ MER Sur la façade maritime et plus précisément sur le port de pêche, l’équipe municipale va développer un aspect loisir
Ferdy Louisy, 47 ans, en intégrant expert comptable une marina à la taille de Parcours la com1995 Ferdy Louisy est élu au mune. Laconseil municipal de Goyave, q u e l l e 1998 est battu aux élections viendra en cantonales, 2001 battu aux complément élections municipales, 2004 de la marina élu conseiller général en de Pointe-àcharge du dossier EnvironnePitre, satument, 2008 élu maire de rée. La baie Goyave. Président de l’ordre de Goyave des experts comptables de la a l‘avantage Guadeloupe de 2001 à 2004 d’être paret président du parc national faitement depuis 2005. protégée de la houle cyclonique et peut tout à fait accueillir d’un côté la plaisance, de l’autre l’activité traditionnelle de pêche. Dans le domaine de la politique du transport de voyageurs, le maire souhaite la construction d’un tramway avec impact écologique très fort d’où l’idée d’une desserte par la mer. Autre projet, celui des micros musées, à partir d’un partenariat avec des entreprises mécènes. Dans ces musées, il s’agira de mettre en valeur certaines traditions locales. LA POLITIQUE DU DONNANT-DONNANT Le maire va tout mettre en oeuvre pour faire aboutir son marché d’intérêt régional (MIR) ainsi que le dossier sur le transport public des voyageurs. “Deux dossiers majeurs à mes yeux, confie le maire, nous donnons à la Guadeloupe une partie de notre territoire pour la construction du barrage, je pense légitime qu’en retour nous obtenions un port et le MIR. Deux activités qui amèneront des recettes nouvelles pour la collectivité. C’est indispensable pour assumer notre fiscalité sur les deux prochaines années, sans avoir recours à une augmentation d’impôt. “
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DOSSIER MARTINIQUE
Le Carbet - 3 315 habitants - Maire Jean-Claude Ecanvil
Priorité au développement économique du Carbet
A
près une candidature non couronnée de succès il y a sept ans, Jean Claude Ecanvil, cadre à EDF Martinique, a été élu maire de la commune du Carbet au second tour des élections municipales de Mars dernier. La restauration de la place de la mairie, la place
Jules Grévy, est l’une des priorités du maire, ainsi qu’un travail de clôture du stade municipal. Selon le nouvel édile, certains bâtiments scolaires seront vraisemblablement réhabilités. Le logement social devrait également trouver sa place dans les projets du nouvel édile. Enfin, un
travail d’enrochement de la route menant aux Pitons du Carbet est également à l’étude. En outre, il faut, selon Jean-Claude Ecanvil, que le Carbet ne soit plus une « commune dortoir ». Il tient à faire de la ville un « pôle d’excellence culturelle. »
MARTINIQUE
Case-Pilote - 4 046 habitants - Maire Ralph Montplaisir
Penser la ville dans sa globalité
H
abitant la ville de Case-Pilote depuis trente ans, Ralph Monplaisir, chef d’entreprise, s’est présenté pour la première fois aux élections municipales en 2001. Sa seconde tentative fut la bonne : il est élu maire au second tour en Mars dernier. Membre d’une célèbre fratrie d’entrepreneurs martiniquais, il ne cesse lui-même de se présenter comme « un chef d’entreprise au service de sa commune » et non un politicien. Ses projets sont nombreux car Ralph Monplaisir ne souhaite rien de moins que de « penser »
Case-Pilote globalement et sur le long terme (vingt à trente ans). Pour ce qui est par exemple du centre ville, il y a selon le maire une zone artisanale à créer. Egalement, la restauration de certains éléments du patrimoine bâti de la ville, garants du charme si particulier de l’une des plus anciennes commune de l’île et vecteurs d’intérêt touristique, « un tourisme à l’échelle du potentiel naturel et humain de la ville » comme aime à le dire Ralph Monplaisir. Des logements, sociaux ou autres, seront à construire (le projet du quartier « Choiseul » est en cours) ainsi que des espaces loisirs pour les jeunes. Autre grand souci de Ralph Monplaisir, le front de mer, « qu’il faut imaginer et aménager », avec entre autres la création d’un centre nautique. Hors du centre ville, le stade de football qu’il faudra carrément déplacer dans l’intérêt et la sécurité des pilotins du Nord car « sans parking et trop près de la route nationale ». Hors des limites du
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bourg maintenant, le projet de pont permettant d’accéder au quartier « Citronnelle » (situé sur les hauteurs de Case-Pilote) s’annonce comme un chantier d’importance. Des procédures d’études de travaux seront lancées, puis un appel d’offre, et le projet pourra être enclenché. Egalement des entrepreneurs de transport habitant « Choiseul » qui auront besoin d’infrastructures pour garer leurs autobus, ainsi qu’un magasin de matériaux de construction pour lequel il faudra également trouver un emplacement. Selon Ralph Monplaisir, des architectes réfléchissent et travaillent actuellement à ces différents projets.
DOSSIER MARTINIQUE
Grand-Rivière - 1 000 habitants - Maire Joachim Bouquéty
Le Port : Chantier majeur de la Commune
J
oachim Bouquéty, professeur en « BTP Génie Civil » au Lycée professionnel de Trinité, a été confortablement réélu au premier tour (plus de 77% des voix) à la tête de l’édilité de la commune de l’extrême nord de la Martinique. Soucieux du bien-être et de la tranquillité de ses administrés, la place centrale du bourg est
selon le maire à réaménager. S’atteler également à la rénovation et à l’aménagement du « vieux bourg » (après le pont de Grand-Rivière). Des travaux qui avoisinent tout de même les 500.000 euros, et qui permettront, entre autres, de poser des pavés pour certaines voies de ce « vieux bourg ». ien évidemment, le port de Grand-Rivière est LE grand projet de la commune. Intégré dans un aménagement global du bourg et de son littoral, ce chantier est perçu comme une solution pour maintenir et développer l’activité socio-économique de la commune. Pour le maire, il s’agit d’abord d’un port de pêche, qui permettra l’accueil d’une quarantaine d’embarcations de marinspêcheurs, mais aussi un port de « désenclavement » (« en cas de problème par la route, lié à une ca-
B
tastrophe naturelle par exemple, que l’on puisse au moins accéder par la mer »). L’existence prochaine de quais et de terre-pleins facilitera l’accès aux véhicules légers et autres embarcations de secours, le travail des pêcheurs bien sûr ; mais aussi la venue de passagers, et donc les futures activités de tourisme. En effet, il s’agira également d’un petit port de plaisance, avec une zone pouvant permettre à un bateau de 40 mètres par 10 de pouvoir accoster. Ceci, dans l’optique d’une navette vers le Prêcheur, Saint-Pierre ou même l’île de la Dominique. Le port de Grand- Rivière abritera également une zone « technique », où les bateaux pourront procéder à toutes leurs activités de nettoyage ainsi qu’une zone de « garage » et d’abri (en cas de mauvaises conditions météorolo-
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Projets BTP giques). Le type de roche nécessaire aux travaux arrivait par camions, mais, dans souci de soulager le pont de la commune des nombreux passages de ces véhicules (au poids très important une fois chargés), il a été décidé de procéder au transport par barges de ces roches en provenance de la Dominique. Le chantier du port de Grand-Rivière a démarré il y a à peu près huit mois, et, aux dires de Joachim Bouquéty, si les travaux ont pris un peu de retard au début – notamment à cause du phénomène de houle – depuis, le chantier avance bien. Il s’agit d’un projet financé par le Conseil Général et le Conseil Régional de la Martinique, l’Etat et les Fonds Européens. Ce port est attendu depuis des décennies par certains administrés. Il devrait voir le jour en 2010-2011.
MARTINIQUE
Le Lorrain - 8 234 habitants - Maire Justin Pamphile
Retrouver une armature urbaine pour Le Lorrain
I
l serait injuste et fort réducteur de ne retenir de Justin Pamphile que le fait qu’il soit le plus jeune maire de Martinique (38 ans). Conseiller général depuis 2004, Justin Pamphile, directeur du développement social à la CACEM (communauté des communes du centre de la Martinique) a été élu maire du Lorrain au premier tour des récentes élections municipales. Pour le maire et son équipe, la réparation de l’église de la ville est l’une des priorités essentielles de la mandature, afin que les Lorrinois puissent retrouver leur « maison de foi ». Le Lorrain a un « cœur de ville » et il faut, selon Justin Pamphile, qu’il retrouve une « armature urbaine », armature partant du quartier « Séguinau » jusqu’à « Fond Brûlé ». Dans le droit fil, un projet de création de zone d’activités économiques sera également mis à l’étude, vecteur évident
d’opportunités d’emplois. La ville compte aussi examiner ses disponibilités foncières afin que les jeunes générations puissent trouver des opportunités de logement dans les années à venir. Donc un chantier général de la ville en perspective, pour un nouveau maire désireux que sa commune se positionne comme « un donneur d’ordres. », une entité qui « impulse une dynamique économique ».
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DOSSIER MARTINIQUE
Morne Rouge - 5 395 habitants - Maire Jenny Dulys
Le Projet du « Cap 21 » en tête de proue.
F
igure incontournable de la vie politique, sociale et associative de la commune du Morne Rouge depuis deux décennies, Jenny Dulys, directrice d’établissement scolaire, a été, sans grande surprise, élue maire de la ville au premier tour des élections municipales de Mars dernier. Elle était déjà conseillère générale de-
puis de nombreuses années, elle est maintenant la seule femme maire de la Martinique. Le projet du « Cap 21 » est un chantier de très grande importance, vaste espace dédié aux habitants du Nord et aux Martiniquais en général, mais également vecteur touristique d’envergure pour le Morne Rouge. Il comprendra un lac artificiel, avec un jet d’eau central qui fonctionnera aux grandes occasions (aux dires de Mme le Maire, « il rappellera un peu le lac Léman »). Un autre grand projet est à l’étude, à savoir « La maison des seniors » pour les personnes âgées. Il s’agira plus précisément d’un VVF (village de vacances familiales) qui sera transformé pour la circonstance. La jeunesse de la commune a amené l’édilité à considérer très sérieusement la possibilité d’une piscine couverte. De plus, la construction d’une école
maternelle « digne de ce nom » est également un des grands soucis de Jenny Dulys ; le terrain est trouvé, il faut maintenant le financement. Enfin, la grande salle de concert et de spectacles, le « Millenium », devrait subir quelques modifications techniques avant d’être bientôt opérationnelle pour offrir une alternative aux habitants du Nord Caraïbe, trop dépendants des infrastructures du centre quand ils souhaitent assister à certaines manifestations. Le « Millénium » devrait être baptisé du nom d’une autre figure de la vie péléenne, l’ancien maire de la commune, Pierre Petit.
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MARTINIQUE
Projets BTP
Le Prêcheur - 2 000 habitants - Maire Marcellin Nadeau
Impulser une dynamique de développement durable.
C
onseiller général du Prêcheur depuis 2004, Marcellin Nadeau a été élu maire de la ville au second tour des récentes élections municipales. Ce sont peut-être ses fonctions professionnelles d’intendant du Lycée Schoelcher à Fortde-France qui font qu’il semble très sensible aux idées et aux problèmes de la jeunesse martiniquaise. Au niveau touris-
tique, il faut, selon le nouveau maire, développer la capacité d’accueil de la commune, sans pour autant construire de grands complexes. De par sa situation géographique (face à la mer et proche de la Montagne Pelée) la commune du Prêcheur est particulièrement exposée aux risques naturels. En conséquence, au niveau du littoral, il faudra des travaux de protection
contre la houle avec, selon ce que les études révèleront, des travaux d’enrochement ou de construction de mur. Egalement la protection contre les crues torrentielles ainsi qu’une gestion des risques de glissement de terrain. Des infrastructures pour les équipements sportifs sont actuellement en cours de réception.
MARTINIQUE
Sainte-Marie - 20 087 habitants - Maire Bruno Nestor Azérot
Stade municipal, pont et APID au programme de la mandature.
A
près avoir été élu conseiller général pour sa première candidature en 2004, Bruno Nestor Azérot, gérant d’une société d’alimentation générale, a renoué avec le succès pour sa première candidature aux municipales, en remportant une nette victoire au second tour de ces élections.
Le stade de SainteMarie devrait être réalisé dans les deux ans à venir, le projet de l’ancien maire, jugé trop onéreux (25 millions d’euros), ayant été écarté. Le pont de « Beaufort », fermé à la population et la circulation depuis plus de huit ans, sera réaménagé en vue d’être réouvert. Il s’agit d’une portion de route permettant de se rendre à un site touristique, celui des « Trois sources », au quartier « Pérou ». Un projet qui devrait voir le jour dans les mois à venir. Suite à la récente réunion entre élus et marins pêcheurs samaritains quant aux difficultés rencontrées à cause du phénomène de houle, il a été prévu un enrochement
partiel sur leur site de travail afin qu’ils bénéficient de meilleures conditions d’exercice (recréer un espace, un « bout de plage », leur permettant d’accoster plus aisément). Ce sera la première étape avant la création d’un APID (abri pêcheur d’intérêt départemental), chantier important, nécessitant les procédures habituelles d’études préalables et qui verra le jour pendant la mandature de l’actuel maire. A plus long terme, le problème du logement entraînera le probable réaménagement de l’ « ancien bourg » afin d’inciter les Samaritains ayant quitté la commune de revenir s’installer dans leur ville de naissance. Le réseau routier communal (avec peutêtre la création de nouvelles voies) et l’électrification sont également des préoccupations d’importance pour Bruno Nestor Azérot.
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Rencontre…
CLEAN BUILDING :
MARTINIQUE
« …Respect de l’environnement, de la sécurité et une pleine satisfaction du client… »
Clean Building est Spécialisée dans le nettoyage général, elle est au service des entreprises, collectivités et des administrations dans le cadre de contrats annuels ou de prestations ponctuelles. Clean Building existe depuis 1993 et a été créée afin de bien différencier les différentes activités des entreprises Belliard. Rencontre avec Eric ZAIRE son Directeur.
La Caraïbéenne d’Equipements : Qui sont vos clients ? Eric Zaïre : En 15 ans nous avons su nous tailler une place de leader sur le marché du nettoyage en Martinique. Nos références sont donc nombreuses et diversifiées. Nous travaillons essentiellement avec les hôpitaux, les écoles et Bureaux, les usines, hôpitaux, collectivités, grandes surfaces, et en général dans tous les secteurs d’activités.
La Caraïbéenne d’Equipements : Parlez nous des procédures de mise en place de ces normes ? Eric Zaïre : Nous avons obtenu la certification ISO 9001 qui correspond à la qualité puis 14001 pour la norme environnementale Nos missions ont été dans un premier temps en ce qui concerne la qualité de pouvoir mettre en place la traçabilité de manière à mieux répondre aux exigences de nos clients, de gérer nos stocks et ressources humaines de manière à pouvoir garantir une prestation optimale. En plus de la certification 9001, nous avons voulu nous donner un challenge réussi haut la main puisque nous avons obtenu la certi-
fication 14001 en terme de gestion de nos déchets et de respect de l’envirronement.
La Caraïbéenne d’Equipements : En quoi à consister votre mission auprès de vos salariés et des clients pour cela ? Eric Zaïre : Nous avons du, dans un premier temps sensibiliser les salariés, les impliquer et écouter leurs suggestions par rapport à leurs implications…Les cahiers des charges pour l’obtention de ces normes est conséquent et bien précis…et avons mis un soin particulier pour les respecter à la lettre…notre tâche fut faciliter car une très grande majorité de nos équipes était déjà formé au respect de l’environnement et aux normes de sécurité. Voilà pour le coté technique. Pour l’administartif, il faut savoir que nous sommes en cours de conventionnement pour le récupération de toners et cartouches d’encres. Nous mettons aussi en place des procédures d’impressions recto/verso et de messagerie interne afin de réduire notre consommation de papier. En matière de qualité de services, tous les passages de nos agents (et donc nos interventions) sont soumis à notation par le
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biais de fiches de passages remplies par l’entreprise pour laquelle nous travaillons et par les chefs d’équipes. Cela à le double avantage de mieux développer nos échanges avec le client et de coller le plus à ses attentes, tout en motivant nos salariès. La Caraïbéenne d’Equipements : Quel à été le coût financier pour votre entreprise ? Eric Zaïre : Environ 50 000 euros sur 1 an et demi
LA SEULE ENTREPRISE DE NETTOYAGE DANS LES DOM AYANT LA DOUBLE CERTIFICATION ISO 9001 et 14001 :
Madame Peggy Christophe est la Responsable Qualité/Sécurité/Environnement Elle supervise la politique prévention sécurité et met en place des audits réalisés par les chefs de site.
Nous sommes la seule entreprise de la profession en Martinique, à avoir les deux certificats ISO 9001 et 14001. Nous avons vite compris que ces nouvelles normes, tournées vers la satisfaction du client et non plus seulement sur le respect des procédures, étaient une chance à ne pas laisser passer de convertir tous nos collaborateurs, à cette nouvelle approche qualité fondée sur des processus. Ce système nous permet de leur proposer des procédures d’ouverture de site qui garantissent le respect du cahier des charges et le suivi mensuel de la qualité de la prestation. La norme ISO 14001 est une procédure et un état d’esprit nous afin de respecter l’environnement. C’est ainsi que par exemple tous nos déchets, de la serpillère usagées aux bidons vides en passant par les disques de nettoyages des machines…sont triés et remis aux prestataires adaptés à leur élimination (e-compagnie, Martinique Recyclage etc…)
La Caraïbéenne d’Equipements : Etes-vous satisfait du résultat et l’obtention de ces certifications et normes vous a t-elle apportée plus de clients ? Eric Zaïre : Nous sommes pleinement satisfait de cet investissement. Une démarche qualité et environnementale ne se fait pas pour avoir du chiffre d’affaire supplémentaire…une entreprise, en tout cas la nôtre, entreprend cette démarche par CONVICTION…conviction que le respect de l’environnement, la sécurité des hommes et la satisfaction du client passent avant tout…c’est notre conviction à Clean Building. Nous regrettons simplement que le respect de ces normes ne soit pas plus mis en avant dans les appels d’offres… Nous sommes d’autant plus satisfait car les entreprises avec qui nous travaillons sont de plus en plus nombreuses à obtenir ou à respecter ces règles élémentaires portant sur le respect de l’environnement et la qualité des services…ce qui va dans notre sens.
La Caraïbéenne d’Equipements : Au dire de certains vous avez « une bonne réputation » …comment cela se construit-il ? Eric Zaïre : C’est agréable d’entendre cela. Nous avons construit notre réputation sur 4 valeurs essentielles : - Un état d’esprit : Nos salariés sont nos partenaires. Nous défendons la qualité des relations humaines au sein de l’entreprise.
- Une équipe expérimentée et disponible : Nos critères de recrutement sont basés sur le dynamisme, l’esprit d’initiative et la compétence.
- La formation : Elle est basée sur la transmission de l’esprit du service et du métier, à l’aide des cours proposés sur l’utilisation de nos produits, et des techniques les plus récentes en matière d’hygiène.
- Environnement : Tous nos produits, toutes nos équipes sont respectueuses des normes européennes en matière de respect et de protection environnementale.
Un journal de bord Standardisé : Il permet des échanges entre le client, l’encadrement Clean Building et nos agents de propreté. Conçu par nos équipes, il permet d’inscrire les évènements de la vie du site, pour une prise en compte et une action rapide comme un bureau à refaire ou un objet trouvé. Ils comprennent également de nombreux rappels sur les méthodes de nettoyage et la sécurité. Ce sont donc de véritables fiches de liaisons et d’évaluations qui sont mis à la disposition de nos agents et des Clients coller le plus que possible à leur besoins.
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Rencontre…
GUADELOUPE
Association professionnelle des Carriers de Guadeloupe :
Les carrières, véritable production locale industrielle
L
Officiellement et légalement en Guadeloupe, deux carrières produisent des granulats. Plus nombreuses sont celles qui extraient du tuff pour répondre à une demande en constante augmentation. De nouveaux sites devraient voir le jour, mais seulement une fois le schéma départemental des carrières, rédigé et validé.
e sable et le gravier communément dénommés granulats restent la matière première la plus consommée dans le monde, après l’eau. Pour l’ensemble du territoire national la production est estimée à 425 millions de tonnes par an dont 2,1 millions pour la Guadeloupe, à l’instar de la Martinique. A elle seule, la région parisienne “dévore” l’équivalent de 40 millions de tonnes alors qu’elle n’en produit que 16 et se voit contrainte de solliciter les régions périphériques pour lui procurer la différence. Tel est l’enjeu pour les années à venir : ce matériau, le plus ancien depuis que l’homme a choisi de vivre sous un toit, devient aussi de plus en plus rare. Les pays producteurs vont désormais jalousement conserver leur production. Sur l’île, deux carrières de granulats fonctionnent légalement, une à Deshaies (SADG) et l’autre à Rivières-Sens, Gourbeyre (Sablières de Guadeloupe). En comparaison, sur l’ensemble du territoire national, 3 000 gisements sont répertoriés, contre 5 000 il y a 20 ans.
UN INDICATEUR DE CROISSANCE La consommation en granulats est significative de la dynamique d’une région. Elle est synonyme de développement immobilier, routier, et autres infrastructures à usage industriel ou commercial. Outre Atlantique, on estime la consommation de granulats à 6,5 tonne par habitant, localement ce chiffre doit être ramené à 5. Selon Jean-Louis Pravaz, le gérant des Sablières de Guadeloupe et le président de l’Association professionnelle des Carriers de Guadeloupe, “face à la croissance économique, à l’élévation des modes de vie, ce chiffre ne peut que progresser, alors que l’habitat insalubre disparaît au profit des logements sociaux et intermédiaires.” En effet, les principaux consommateurs de granulats restent les acteurs du BTP, notamment pour la fabrication du béton et des enrobés pour les infrastructures routières alors que les sous-couches sont réalisées le plus souvent avec du tuff extrait des carrières de Grande-Terre. Certains agriculteurs utilisent également les granulats pour alléger, drainer
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leurs sols ou en modifier le PH. Enfin, il est important de rappeler que les carrières produisent la seule matière première industrielle locale, sont pourvoyeuses d’emplois directs et indirects et participent largement à l’impôt local. REDORER L’IMAGE DES CARRIERS Pour produire des granulats, il faut un gisement, du matériel et surtout en amont une autorisation en bonne et due forme délivrée par la préfecture. Cette demande passe in fine devant une commission composée des représentants de la DRIRE, de la DIREN, du BRGM, de la DAF, de la DDE, des communes concernées et des deux collectivités majeures. Parallèlement, la réglementation européenne impose des contraintes environnementales de plus en plus sévères et exige une remise en état des lieux avec replantation et apport de terre végétale, au moment de la fermeture du site. “L’association, assure JeanLouis Pravaz, travaille pour redonner une image plus positive auprès de l’administration et du grand public. Nous somme soucieux du respect des normes environnementales et des nuisances inhérentes à notre activité.”
France à ne pas avoir validé ce document. Lequel vient notamment en complément du SAR (schéma d’aménagement régional) en cours d’élaboration. Le préfet de région, Emmanuel Berthier, face à cette réalité, s’est fixé comme objectif, en partenariat avec les professionnels, de valider le SDC pour 2009. Il en a confié la réalisation à la DRIRE avec la collaboration du BRGM. Une initiative que les carriers appellent de leur voeux dans la mesure où ce document deviendra une référence notamment pour déterminer les sites exploitables, les différents points de gisements, les contraintes environnementales inhérentes, analyser les besoins et les modalités de transport. Il représentera à travers des cartes géologiques, les lieux possibles d’exploitation et définira la quantité à produire pour atteindre
UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DES CARRIÈRES EN 2009 Pour donner leur accord à une ouverture de site, les services de l’Etat s’appuient principalement sur le schéma départemental des carrières (SDC). Sa réalisation a été rendue obligatoire par une loi de 1993 renforcée par un décret et plus récemment par une circulaire datant de 2004. Dans les faits, la Guadeloupe est le seul département de
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l’autosuffisance exigée par les besoins du territoire. L’idée étant de limiter au maximum les importations pour permettre aux carrières existantes de continuer leur activité et à de nouvelles structures de voire le jour. Enfin, il fixera les objectifs à atteindre en matière de remise en état du site à l’issue de la période d’exploitation. Ce document doit être utilisé comme un outil de réflexion et de prise de décision notamment dans le cas d’une ouverture ou d’une extension de carrière. Le SDC intéresse également les professionnels du BTP car il prendra en compte l’ensemble des matériaux extraits des carrières de Guadeloupe, de la mer ou importés.
MATERIEL D’OCCASION
Armoire électrique de 125A 1 372,04 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 37CV 5 488,16 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 37CV 5 183,27 €
U D N E V
SOLEM : 0596 72 06 94
Batteuse de carreaux CIGALE 1 - N° 843 ( pour joints) 579,31 € Benne à béton de 1000L à manchette 1 524,49 €
U VEND
SOLEM : 0596 72 06 94
Chariot élévateur MANITOU 4RE30 8 000 €
SOLEM : 0596 72
SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur INGERSOLL RAND P380 17 531,64 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Convertisseur STV 4 sorties électrique de 380V 2 744,08 €
Chariot élévateur TOYOTA de 2T5 9 146,94 € Compresseur d’atelier SULLAIR MP50 - série 68005308 335,39 € SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
Convertisseur SOMER
Brise béton MACO MEUDON MK 21+ 1 219,59 €
Compresseur thermique ATLAS COPCO XAS60 2 744,08 €
Cuve à gasoil de 3000L 1 219,59 €
Brise béton SULLAIR MK 2 1 143,37 €
Compresseur thermique ATLAS COPCO XAS65 4 268,57 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Brise béton P43 pneumatiques 1 737,92 € SOLEM : 0596 72 06 94
Chargeur FDI SAMBRON Type BOY avec godet et fourche 16 769,39 € SOLEM : 0596 72 06 94
Burineurs B3D pneumatiques 731,76 € SOLEM : 0596 72 06 94
Toutes les annonces sur internet:
www.caraibe-equipements.com
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SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 28CV 4 421,02 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 28CV 4 878,37 € SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 28CVVH7MNF550H0510325 1 219,59 € SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique MACO MEUDON 28CVVH7MNF550H0510326 1 219,59 € SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe de soudure LINCOLN de 400A 6 097,96 € SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe électrogène SDMO - 15kva - Année 7 000,00 € SOLEM : 0596 72 06 94
1 829,39 €
Convertisseur SOMER
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Fraiseuses pneumatiques à main VONRAX 2 286,74 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Compresseur thermique ATLAS COPCO XAS60 3 048,98 €
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LEROY
Benne à béton SECATOL de 1000L à volant 1 524,49 €
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Fourche à palette de 2T5 neuve 1 362,00 €
LEROY
1 524,49 €
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SOLEM : 0596 72 06 94
Cuve à gasoil de 2500L 1 067,14 € SOLEM : 0596 72 06 94
Dame sauteuse VIBROMAX 609,80 €
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Dumper SAMBRON G4250 Gyrodump Série 9225010601109 - An 89 5 335,72 € SOLEM : 0596 72 06 94
Ensemble AIRLESS 579,31 € SOLEM : 0596 72 06 94
Foreuse ATLAS COPCO 20 000,00 € SOLEM : 0596 72 06 94
Fourgon MERCEDES immatriculé 295 AMQ 972 4 573,47 € SOLEM : 0596 72 06 94
La Caraïbéenne d’Equipements N°2 - Page 50 - Mars 2008
Groupe électrogène SDMO 22kva - Année 1997 8 000,00 € SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe électrogène SDMO - 30kva - Année 2001 14 500,00 € SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe électrogène SDMO PS 55 - 55kva 10 671,43 € SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe ATLAS COPCO de 125Kva 13 720,41 € SOLEM : 0596 72 06 94
Groupe électrogène DIESEL ENERGIE de 80Kva - Série 61998/2 12 195,92 € SOLEM : 0596 72 06 94
Grue POTAIN HD 40A - N° 93613 ( complète ) 93 000 € SOLEM : 0596 72 06 94
Grue POTAIN IGO 32B - N° 401493 - Année 2005 ( complète )
MATERIEL D’OCCASION 138 000 €
Remorque de transport de pelle de 2T7 2 439,18 €
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Hélicoptère SMG électrique 838,47 €
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Hélicoptère SMG thermique 1 600,00 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Lève charge
792,73 €
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Machine à projeter WAGNER 1 372,04 €
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Marteau MONTABERT LC50R 5 335,72 €
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U VEND
Rouleau vibrant articulé DYNAPAC CC142 - Année 1995 19 000 €
Mini pelle VOLVO EC35 Année 2004 53 052,26 € SOLEM : 0596 72 06 94
Plaque vibrante DELMAG de 400kg 2 744,08 € SOLEM : 0596 72 06 94
Plaque vibrante IMERde 70kg 1 448,27 €
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Répandeuse de goudron CSM -RC 141 - Série VF96RC141000650030 7 622,45 € SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
Mini pelle PEL JOB EB150 18 000 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Mini pelle VOLVO EC13R Année 2004 23 172,25 €
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Mini pelle VOLVO EC14 Année 2004 22 227,07 €
SOLEM : 0596 72 06 94
CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-9036
0 el p5 téri on Ma casi c d’o
DOSSIER
DU N E V Rouleau vibrant 2 billes - 6
4 573,47 €
SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
Remorque citerne à gasoil de 1500L ( roues neuves ) 1 829,39 € SOLEM : 0596 72 06 94
Remorque de transport de pelle de 3T4 3 048,98 €
d’équipements
Mars 2008 - N°2
10 €
Remorque citerne à gasoil de 1500L ( sans roues ) 1 250,08 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Tracto-pelle JCB 1CX ( sans moteur) 2 000 € Treuil LM moteur BERNARD - Type 110 2 286,74 €
Plaque vibrante IMERde 70kg 1 295,82 €
SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
SOLEM : 0596 72 06 94
Pompe à eau LOMBARDINI de 60M3/H 1 524,49 €
Rouleau BOMAG de 1T6 12 195,92 €
SOLEM : 0596 72 06 94
Vibreur autonome SMG Type VIBRAX 2 + aiguille de diamètre 50 2 134,29 €
U D N E V
SOLEM : 0596 72 06 94
Grue POTAIN HD 40A - N° 404445 ( complète ) 165 000 € SOLEM : 0596 72 06 94
Rouleau vibrant 2 billes - 70 4 878,37 € SOLEM : 0596 72 06 94
Tarière sur chenilles avec roue dentée - Chaîne tapis 35 000 € Transporteur Poteau ligne haute tension 20 000 € SOLEM : 0596 72 06 94
la Caraïbéenne
BTP - Transport - Manutention - Outillage - Offres d’emplois
l’Actualité du BTP en Martinique
Transport de Granulats :
Où va-t-on ?
Les entreprises du BTP et la qualité
ENERGIE
« C’est en travaillant tous ensemble que nous arriverons à sortir du piège énergétique… » Edouard Gamess : Directeur du SMEM
SOLEM : 0596 72 06 94
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d’équipements la Caraïbéenne
DOSSIER BETON
Association des bétonniers de Guadeloupe :
La norme NF signe distinctif fabrication. Chaque année, le label est renouvelé. Les contrôles sont réalisés ponctuellement par l’AFNOR, et quotidiennement par l’exploitant. La norme NF a inspiré la réglementation européenne qui se définie sous l’appellation E.N. 206-1.
“…nous souhaitons nous mutualiser pour trouver des solutions de recyclage non polluantes.” Pascal Finé président de lʼAssociation
Ils sont sept bétonniers à se partager le marché en Guadeloupe. Leur différence majeure c’est bien sur leur volume de production mais aussi et surtout leur volonté à adhérer à la norme NF.
L’
association des bétonniers de Guadeloupe regroupe quatre membres, soit les quatre majors sur le secteur : SGB (filiale du groupe Bernard Hayott), Transbéton (filiale du groupe Bouyer), Béton contrôlé (filiale du groupe La-
farge) et SCB (filiale du groupe Gaddarkhan). Ces sociétés affichent comme dénominateur commun, celui d’être aux normes NF. “Nous ne sommes pas les seuls, assure Pascal Finé, le président de l’association, d’autres sociétés, de taille plus modeste, sont présentes sur ce marché mais non adhérentes par le fait qu’elles n’ont pas la labellisation NF.” Cette norme reste un gage de sécurité et de fiabilité du produit fini. En contre partie, elle impose un contrôle strict dans les diverses étapes du processus de
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Tous fédérés autour des problèmes environnementaux “Travailler à partir de cette norme, confirme Pascal Finé, n’est pas une obligation légale. C’est avant tout une volonté politique de l’entreprise et aujourd’hui de l’association. Nous incitons les autres à nous suivre dans cette démarche“. L’objectif de l’association n’est certainement pas de trouver des accords sur les prix, pour lisser la concurrence ; un sujet jamais abordé par les membres qui discutent des problèmes de qualité, de leur vision du marché à court et moyen terme et de problèmes plus génériques comme celui des transports. Les problèmes environnementaux sont également largement débattus et plus spécialement le devenir des gravats sur les chantiers. “Il n’a encore que des solutions précaires. Aussi, nous souhaitons nous mutualiser pour trouver des solutions de recyclage non polluantes. Certains d’entre nous sont en avance dans cette démarche et nous font profiter de leur expérience.”
…suite page 54
LE BETON AUX ANTILLES pour les professionnels du béton et qui pourrait bien disparaître. Parallèlement, les bailleurs sociaux, tel que la SIG et la Semsamar ont du mal à boucler leur plan de financement. Enfin, il y a la montée sensible du coût des matériaux. “Nous subissons de plein fouet ces augmentations répercutées par nos fournisseurs. La tonne de sable en 2003 était à 13 euros, aujourd’hui elle flirte avec les 18 euros. Le ciment lui aussi a augmenté de 15% dans le courant de l’année 2007 et les prix des transporteurs également. Pour les bailleurs de fonds, le budget au m2 consacré aux logements sociaux a explosé. Or les bailleurs sociaux nous assurent au moins 50% de notre activité. L’autre moitié se fait au travers de réalisations privées et tout spécialement avec la défiscalisation.”
LE NOMBRE DE CENTRALES EN GUADELOUPE
18 centrales sur l’ensemble du territoire :
4 pour Béton contrôlé 4 pour SGB 3 pour Transbéton 2 pour SCB …et 5 supplémentaires répartis entre les indépendants. La tendance 2008 2007 fut une bonne année en terme de volume, mais 2008 se présente sous de moins bons auspices. Il y a moins de travail lié à la fin de la période de défiscalisation et la remise en cause de la TVA perçue non récupérable. Un dispositif financier avantageux
Une concurrence trop active Trois nouveaux venus sur ce marché entre 2006 et 2007, certes plus petits mais qui diminuent d’autant la part de gâteau réservé à chacun. Sept bétonniers sur un marché comme la Guadeloupe, c’est beaucoup, c’est plus que sur le marché martiniquais. Sur l’île soeur, les professionnels peuvent envisager l’avenir plus sereinement, alors que les années à venir dans cette profession risquent d’être “douloureuses”. A l’inverse, il manque de certaines infrastructures comme les stations de broyage. Une seule est implantée sur le territoire. Mélanie Maudet
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP.
Béton Contrôlé (LBC) :
Une réputation sur la longévité et la qualité La société Béton Contrôlé (LBC) existe depuis 1976. Sa réputation elle l'a doit à sa longévité mais aussi à son appartenance au groupe Lafarge N°1 mondial pour le ciment et N°2 pour le béton et les granulats. En Guadeloupe, la filiale compte vingt collaborateurs alors qu'ils sont 76 000 de part le monde.
B
éton contrôlé importe ses granulats de la Dominique. Une décision stratégique prise en 2007, pour s’assurer un approvisionnement linéaire et pour des questions de concurrence. Ces granulats importés servent exclusivement à la fabrication du béton prêt à l’emploi. LBC est également le bétonnier qui comptabilise le plus grand nombre de centrales sur un même territoire : Capes-
terre B.E., Petit Canal, Lamentin, et Arnouville. “En 2007, nous avons renouvelé tout le matériel sur les sites d’Arnouville et de Petit Canal, précise le directeur Pascal Finé, cette année, nous prévoyons de réhabiliter entièrement celle de Capesterre, pour un investissement équivalent à un million d’euros. Des aménagements coûteux mais indispensables pour obtenir la norme NF.”
Contraintes et avantages de la norme NF Conformément aux exigences de la norme NF, Béton Contrôlé possède un laboratoire en charge des prélèvements sur les différents sites de production. Sur les vingt salariés, deux sont dédiés exclusivement au suivi de la qualité. “En tant que leader mondial, précise le directeur, nous avons une image à donner
et à défendre. Une éthique et des valeurs comme la sécurité du personnel à imposer.” En 2007, SBC a produit 100 000 m3 de béton. La différence dans ce secteur ne se fait pas sur le process, il est le même pour tous ceux qui ont adhéré à la norme NF, mais sur l’application à respecter scrupuleusement toutes les étapes. “Nous savons par exemple qu’au moment où la ca-
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mion toupie sort de la centrale, le élai d‘utilisation du matériau ne doit pas excéder deux heures. Au delà, il perd de sa fluidité. Nous nous donnons les moyens d’être toujours dans les temps.” Un choix stratégique “Nous utilisons des adjuvants notamment pour rendre le béton plus étanche ou encore pour le “plastifier”, argumente Pascal Finé, nous nous engageons sur une résistance à 28 jours, comme l’impose la norme NF. Les clients sont en droit d’exiger une résistance
de 25 mégas. C’est un engagement contractuel que l’on obtient en jouant sur les dosages en ciment et en eau car plus on met de l’eau et moins le béton est résistant. Aussi pour suppléer à l’eau on utilise des super plastifiants. 100% de nos bétons sont adjuvantés. C’est un choix stratégique, même si ce n‘est pas le plus économique.”
L’environnement, un créneau à développer Dans le domaine de l’environnement, Béton Contrôlé a équipé chacune de ses centrales
de bac de décantation réceptionnant l’eau chargée de divers composants. Quant aux déchets de béton, ils sont le plus souvent évacués sous forme de remblai. Mais la société est consciente de la nécessité d’aller plus loin dans cette démarche environnementale. D’un point de vue environnemental, les bétonniers restent les mal aimés du BTP. “Relégués dans des zones peu peuplées en raison du bruit et de la poussière, nous nous attelons à redorer notre blason dans ce domaine.” Mélanie Maudet
Transbéton :
La norme NF pour les trois centrales
Transbéton, créée en 1989, est une filiale du groupe Gouyer. Sur le marché guadeloupéen, elle se positionne à la 3ème place avec 80 000 m3 de béton produit pour l’année 2007 et un effectif de 27 salariés. Rencontre avec Arnaud Guilloré, responsable de la structure. La Caraïbéenne d’équipements : Quel est votre positionnement géographique ? Arnaud Guilloré : Nous possédons une centrale au Lamentin, une autre à Baillif et une troisième à SaintFrançois, des sites géographiques éloignés qui permettent de couvrir l’ensemble du territoire de la Guadeloupe. La Caraïbéenne d’équipements : Avez-vous la norme NF ? Arnaud Guilloré : en deux ans, nous avons obtenu la certification NF pour les centrales du Lamentin et de Baillif et nous sommes actuel-
lement en plein processus d’obtention de la norme pour notre centrale de Saint-François. C’était d’ailleurs devenu essentiel dans le cadre de notre développement car de plus en plus de donneurs d’ordres, notamment les administrations, imposent la certification NF. Cette exigence de qualité a également permis en interne une mobilisation des énergies vers un objectif commun.
La Caraïbéenne d’équipements : Pourquoi vous être battu pour obtenir cette norme NF ? Arnaud Guilloré : cette norme, c’est l’engagement de la mise en place et du suivi de procédures internes visant à maîtriser au plus près le process de fabrication du béton grâce à des contrôles et des essais réguliers. En cas de litige, ce suivi permet d’apporter une réponse fiable et rapide au client. La Caraïbéenne d’équipements : Quels sont vos projets ? Arnaud Guilloré : nous sommes en cours de montage d’une centrale à
béton neuve équipée d’un malaxeur de deux m3 sur notre site de SaintFrançois. Nous avons également comme projet la construction de notre laboratoire interne au Lamentin (nous fonctionnons actuellement avec celui de Martinique).
La Caraïbéenne d’équipements : Comment appréhendez vous l’aspect environnemental ? Arnaud Guilloré : la centrale à béton neuve que nous installons actuellement à Saint-François répond aux nouvelles contraintes environnementales. Les deux autres centrales ont moins de cinq ans et nous travaillons en ce moment à l’amélioration de ces sites avec par exemple la construction de bacs de décantation. Dans un souci à la fois économique et écologique, ces bacs recyclent l’eau chargée issue des camions malaxeurs. La Caraïbéenne d’équipements : avez-vous des initiatives spécifiques à votre entreprise Arnaud Guilloré : notre principale
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LE BETON AUX ANTILLES caractéristique est que nous sommes filiale d’un groupe qui possède également des carrières ce qui nous apporte la connaissance et la maîtrise de toute la chaîne de production (du matériau brut, le caillou et le sable, jusqu’au béton prêt à l’emploi et au parpaing que nous produisons également en Guadeloupe). Le processus de fabrication du béton est ainsi étudié en un laboratoire unique. La Caraïbéenne d’équipements : en milieu insulaire, dans votre secteur, quels sont les handicaps majeurs ?
Arnaud Guilloré : en cas de pénurie de cailloux ou de sable, nous sommes dans l’obligation de nous approvisionner en urgence à la Dominique ou en Martinique. Cette contrainte nous fait souvent fonctionner en flux tendus avec les risques que l’on imagine. Il existe également des contraintes liées au climat et à la géographie. Nous devons respecter localement des normes parasismiques et para cycloniques très strictes qui imposent par exemple des dosages en ciment supérieures à la moyenne nationale.
La Caraïbéenne d’équipements : L’inflation qui touche l’Hexagone at-elle eu une répercussion sur vos propres coûts de production ? Arnaud Guilloré : c’est une évidence. L’éloignement implique un surcoût de nombreux produits que nous utilisons : ciment, adjuvants, pièces détachées…et naturellement nous sommes dans l’obligation de répercuter la hausse des prix de nos fournisseurs. Mélanie Maudet
S.C.B. :
La S.C.B. en pleine expansion
“Q
En quelques années, la S.C.B. a trouvé sa place parmi les professionnels du béton. Une aventure qui ne fait que démarrer.
uand on possède des carrières, il est naturel de posséder des centrales de béton prêt à l’emploi”. Tel est le raisonnement du Groupe Gaddarkhan qui s’est lancé dans l’aventure du béton au début du millénaire. D’abord attentivement regardé par la concurrence, il a aujourd’hui sa place parmi les quatre majors, et reconnu par toute la profession du bâtiment et des travaux publics en tant que professionnel de la production de béton hydraulique. Un béton avec lequel il est possible de réaliser une infinité de formes, fibré, hydrofugé, fluidifié. “La première démarche, précise Jacques Gaddarkhan, le gérant de l’entreprise S.C.B., fut de demander la certification NF. Deux fois par an l’AFNOR vient vérifier les procédures de contrôles. A notre niveau, suivant une fréquence définie par la norme NF EN 206-1, nous prélevons des échantillons sur béton frais, sur les matériaux entrant dans sa composition (granulat, ciments,). Nous vérifions nos outils de production (bascules, blindages) de façon
à rendre traçable tous les types de non-conformités et de mettre en œuvre des actions correctives dans les meilleurs délais”.
Pourquoi la norme NF est fondamentale La Guadeloupe ne compte pas moins de dix sept centrales. “Ces dernières années, il s’est créé une vraie dynamique dans le milieu des bétonniers, argumente Patrick Débibakas, responsable qualité et exploitation de la SCB, des entreprises se sont montées sous l’impulsion de divers acteurs issus du monde du BTP. Des groupes plus modestes qui n’ont pas encore fait l’effort d’adhérer à la certification NF. Or cette défaillance rejaillit sur l’ensemble de la profession. Nous devons tous jouer cette carte de la qualité.” SCB est aujourd’hui, le quatrième producteur sur la place, par ordre d’arrivée et en volume. “Nous produisons notre matière première. Nous récupérons le granulat et nous mettons en place tout un processus de traçabilité, pour le cas échéant trouver sans peine l’origine
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d’une défaillance dans notre produit.”
Régler les problèmes d’approvisionnement Le problème majeur reste celui de l’approvisionnement. “la Guadeloupe continentale dispose de seulement deux carrières : une de sable à Rivière Sens à Gourbeyre et une autre de roche massive à Deshaies. Toutefois, notre principale contrainte reste celle de la production et l’approvisionnement en granulats. Nous sommes en permanence en flux tendu. En cas de souci dans une carrière, nous sommes contraints de diminuer la production voir de la cesser temporairement. Aussi, pour mettre un terme à ces aléas, nous avons pris la décision d’ouvrir une troisième carrière dans la Caraïbe. Nous avons ainsi la garantie de ne plus avoir de problèmes d’approvisionnement. Et nous nous sommes donnés les moyens d’être indépendants en matière de transport maritime.”
Les nouvelles tendances Le béton prêt à l’emploi est traditionnellement transporté dans des toupies. De l’autre côté de l’Atlantique, de nouveaux bétons apparaissent en fibres et de très haute performance. “Localement, il est difficile de les fabriquer en raison du manque de régularité des granulats. Le marché en France se développe aussi beaucoup autour des bétons autoplaçants. Très liquides, ils ont la particularité de se mettre en place tout seul et limitent ainsi tous les aléas liés à la vibration. Cette technique implique des coffrages très étanches. A notre niveau nous avons entrepris des essais financés sur notre budget recherche et développement mais nous n’avons pas encore trouvé la formule qui nous convient. Il faut savoir que nous travaillons traditionnellement avec plus d’armatures que dans l‘Hexagone du fait du climat et des risques sismiques. Cette réalité pose un vrai problème au moment de couler le béton. Les ferrailles empêchent le granulat de descendre au fonds du coffrage. D’où l’intérêt pour nous de
S.G.B. :
travailler sur une formule de béton plus fluide. Actuellement, nous utilisons des adjuvants plastifiants, réducteurs d’eau et superplastifiants haut réducteurs d’eau selon les situations et là encore selon un cahier des charges très précis. Quand on vend un béton, on ne vend pas seulement une résistance “C 25/30” mais aussi une consistance, confirme Patrick Débibakas, or beaucoup d’artisans et d’entreprises ont tendance à ne pas tenir compte de ce facteur (fluidité du béton) et préfèrent ajouter de l’eau sur chantier ce qui nuie gravement à la qualité et à la durabilité du béton, provoquant une augmentation de la porosité et des pertes de résistance au sein des structures notamment”. Les grands projets de S.C.B. S.C.B. vend l’équivalent de 50 000 m3 de béton par an avec ses deux unités de production à Gardel et à JARRY. Elle a en projet la réalisation d’une unité toute neuve et de forte capacité de production en remplacement de celle de Baie-Ma-
hault. “Dans cette nouvelle structure, précise le gérant de S.C.B., nous souhaiterions accorder un soin tout particulier à l’environnement, à la démarche HQE (haute qualité environnementale), en commençant par récupérer les eaux de pluie et les eaux chargées, les filtrer et les recycler, traiter les poussières, économiser l’énergie en utilisant des panneaux solaires pour les locaux administratifs. Nous allons aussi limiter l’utilisation du tuff (calcaire issue des collines de GrandeTerre) en le remplaçant par les matériaux “déchets”, béton concassés sur les sites de démolitions. Les gravats servant traditionnellement pour les fondations et comme remblais. En parallèle, nous souhaitons améliorer notre approvisionnement en granulats depuis l’espace Caribéen et nous nous en donnons les moyens.”
Mélanie Maudet
“…nous avons aussi pris l'habitude de trier nos déchets et avons dédié une zone spécialement à cette intention sur le site".
L
a société S.G.B. appartient au groupe Bernard Hayot. En Guadeloupe, S.G.B. représente 40% du marché du béton prêt à l’emploi. En d’autres termes, c’est le plus gros producteur avec 140 000 m3 en 2007, distribués sur l’ensemble du territoire, hors dépendance. Et pourtant, en pénétrant sur leur site de Jarry, le visiteur ne manque pas d’être surpris par l’apparence des lieux : pas de fumée de poussière, pas d’engins lourds, ni de silos mais à la place, de manière iconoclaste, un magnifique parc paysager et de nombreux autres points de verdure. La vision est similaire à la centrale de Baillif.
Avant de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment, un bac à poissons sous un écrin de verdure, alors que le hall d’accueil aux formes contemporaines a su associer deux matériaux nobles : bois et béton. “Nous accordons une attention particulière à nos espaces verts, confirme Arnaud Van Hecke, le directeur, pour le confort de nos 28 salariés et pour démontrer que notre activité peut aussi prendre en compte la mise en valeur de l’environnement. A titre d’exemple, nous avons aussi pris l’habitude de trier nos déchets. Nous avons dédié une zone spécialement à cette intention sur le
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site”.
100% des déchets recyclés SGB possède quatre centrales à béton à Baillif, Sainte-Rose, SaintFrançois et Jarry. Ce dernier site étant considéré comme la plus importante centrale à béton des Antilles. C’est également sur ce site, que se fabriquent des buses en béton et se fait le concassage des déchets de production. “Nous recyclons 100% de nos déchets, assure Arnaud Van Hecke, comme les boues de lavage des camions qui
LE BETON AUX ANTILLES “…Nos silos sont tous équipés de filtres, là aussi pour limiter au maximum que la poussière ne se répande dans l’atmosphère” contiennent inévitablement des résidus de béton. On a opté pour un recyclage sur béton durci”. Le principe est le suivant : le béton est posé sur une plate forme et une fois durci, il passe au concasseur. “Nous avons aussi le matériel adéquat pour recycler les gravats de béton. A noter que ces matériaux recyclés sont vendus essentiellement comme matériaux de remblais. Ils ne sont jamais réintégrés dans du béton.”
Associer protection environnementale et intérêt économique Autre initiative originale prise par SGB en installant des systèmes d’arrosage sur les pistes. Lesquels permettent de limiter l’envol de la poussière. “Nos silos sont tous équipés de filtres, là aussi pour limiter au maximum que la poussière ne se répande dans l’atmosphère. Concrètement, sur le site, il y a un certain nombre d’installations, au concept basique, mais dont l’objectif reste la protection de l’environnement et du site. Je prends l’exemple de cette cuve qui récupère à la fois l’eau de pluie et celle qui tombe en excès au moment de l’arrosage des pistes. Elle est ensuite renvoyée vers les “asperseurs”. Nous avons aussi créé un “pédiluve” pour les roues des camions, dans le même esprit. Et un
d’équipements
Mars 2008 - N°2
CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-9036
10 €
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DOSSIER
système d’arrosage existe même sur le concasseur. Sur la zone de lavage des camions, l’eau est aussi récupérée. Elle est ensuite recyclée dans des bassins de décantation pour être réinjectée dans le béton. Nous associons en permanence protection environnementale et intérêt économique. Notre intérêt étant de réutiliser l’eau. Il faut environ 1m3 d’eau pour produire l’équivalent en béton.”
Une éprouvette cubique Trois des quatre centrales de SGB sont d’ores et déjà à la norme NF et la quatrième le sera très prochainement. Dans le laboratoire, les contrôles se font en permanence, conformément à la réglementation. Les échantillons de béton sont alors pesés et écrasés à 7 et 28 jours. Des éprouvettes sont conservées dans l’eau. “Nous sommes les seuls à faire des éprouvettes cubiques de 7 kg contre 13kg lorsqu’elles sont cylindriques. Dans ce deuxième cas de figure, il faut les surfacer au souffre. Or localement, il n’existe aucune filière de recyclage pour le souffre. C’est notamment pour cette raison que nous avons opté pour la forme cubique qui n’implique pas l’utilisation de la poudre jaune. Cela nous permet, par la suite, de recycler les éprouvettes dans notre concasseur. Et je reste dans ma logique écolo-
gique, associée à une logique économique“. Dans ce laboratoire, on contrôle entre autres, la teneur en eau des agrégats. Ces essais en granulométrie se font à l’aide de tamis. “Notre spécificité est de préserver des échantillons de ciment, à titre conservatoire. Si on a un souci sur un béton, on peut remonter la filière sur trois mois. Ce n’est pas exigé par la norme NF, mais nous souhaitons poursuivre ce procédé. “
La réalité du terrain Pour les agrégats, SGB a trois sources d’approvisionnement : Deshaies pour les graviers, Rivière Sens pour le sable et en Martinique pour l’importation de sable et de graviers grâce à un transport par barge. “Le handicap majeur dans les Antilles, c’est l’éloignement. Nous sommes contraints de posséder un stock conséquent de pièces de rechange pour assurer en permanence la logistique. Nous n’avons pas le droit de laisser un client en rade sous prétexte qu’une de nos machines ne fonctionne pas. C’est pourquoi nous avons la plupart des pièces en double, trois mois de stock d’adjuvant et une roue de secours pour chacun des engins“. Dans la salle de commande de la centrale de Jarry, tout est informatisé et relié en réseau. Les commerciaux sont en liaison directe avec les quatre unités de production de béton et peuvent ainsi répondre en temps réel à leurs clients et passer commande.
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LE BETON AUX ANTILLES
Association des Bétonniers de Martinique l’APRO-BPE :
Nous pensons que le marché va baisser…
Entretien avec Jean-Jacques Brichant, président de l’association Apro-BPE, qui nous présente les raisons ayant présidé à la création de cette association. Il nous a fait également part de son inquiétude quant au marché global du béton. Et ce, pour des raisons précises. Rencontre… c’est une des raisons essentielles de notre regroupement. Notre association ne négocie pas des prix de fournitures ou de transport. C’est uniquement le fait de pouvoir peser, notamment vis à vis des ciments antillais, sur l’amélioration de la qualité de ce ciment.
Quels sont les menbres de cette association et Pourquoi l’avoir créée ? Il y a à peu près huit producteurs de béton en Martinique. Dans l’association, nous sommes cinq, qui représentons près de 90% du marché, et les trois autres sont de plus petits producteurs. Outre l’aspect promotion de l’association, c’est-àdire de faire en sorte que les entreprises viennent plutôt acheter du béton que d’en fabriquer ellesmêmes, notre but est aussi d’avoir un langage commun vis-à-vis des ciments antillais. Vous savez qu’en Martinique le ciment est exclusivement fabriqué par Lafarge. Il ne peut y avoir de concurrence car il n’y a pas assez de tonnage justifiant deux industries comme cellelà. Ils sont donc seuls sur la Martinique et la Guadeloupe. Par conséquent, il est important que nous, qui utilisons ce produit, puissions avoir un langage commun au niveau de la qualité. On veut être sûrs qu’ils nous entendent bien,
Les cinq membres de l’association sont les suivants : France Béton, Béton plus, Bétonord, Centrale des bétons et Batimat. Les autres sont Colas ou encore l’entreprise Germany à Sainte-Marie.
Vous évoquiez la démarche unitaire de l’Apro-BPE, comment ça se passe avec vos interlocuteurs? Cela fait cinq ou six ans que l’association existe. Nous sommes arrivés à avoir un dialogue constructif. Nous avons financé, en commun, une petite installation de contrôle qualité, ce qui n’est pas négligeable. On leur demande des résultats hebdomadaires sur la résistance du ciment. Ils nous donnent des éléments de résistance à deux jours. Cela nous permet de réagir très vite s’il y a des baisses de résistance. On a défini un taux minimum sur lequel on est en immédiatement en alerte s’il est inférieur. Pour compenser la baisse de résistance, il faut rajouter du ciment et être très réactif. En plus, on a souhaité également pouvoir contrôler ce qu’il nous donne. Tout cela implique bien sûr des réunions régulières.
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Pour ce secteur d’activités, il faut des contrôles quasi quotidiens je présume ? En effet, nous avons des essais quotidiens pour contrôler ce qu’on livre aux clients. Nous fabriquons des ouvrages d’art, des travaux sur lesquels nous garantissons la résistance.
Il y a actuellement, dans le monde du bâtiment et de la construction, un certain nombre d’inquiétudes liées à des décisions précises. Quelles inquiétudes et pourquoi ? Nous sommes en effet inquiets car nous pensons que le marché va beaucoup baisser. Et pour deux raisons. La première, c’est la loi que propose le gouvernement, la LOPOM (Loi programme pour le développement économique de l’Outre Mer) va consister, dans le bâtiment, à vouloir supprimer l’aspect défiscalisation sur le logement de type « accession à la propriété » et le libre locatif, pour faire en sorte que ce soit plutôt l’habitat social qui soit défiscalisable. En soi, c’est une bonne idée, mais il faut savoir qu’en Martinique on construit seulement 200 logements de type HLM par an. En Guadeloupe, c’est 2000. Donc ça leur donne un champ plus large au niveau de la défiscalisation possible sur les HLM. En plus, le fait de doubler en deux ans leur quantité de logements va créer du travail. L’idée essentielle est donc de dire : « ne supprimons pas tout d’un coup, faisons cela sur cinq ou six ans, ac-
compagnons le fait de pouvoir défiscaliser sur le social, tout le monde est d’accord là-dessus, mais sur les 7000 emplois qui existent dans le bâtiment en Martinique, ce qui est énorme, on risque de mettre en jeu à peu près 30% de ces emplois. » Donc beaucoup d’inquiétude pour l’année prochaine. La seconde raison à cette inquiétude, c’est le coût de la construction qui explose en ce moment, par exemple dans l’acier et dans le bois. Et qui peut encore exploser pour deux raisons. La première concerne à nouveau la LOPOM, où l’on souhaite supprimer la TVA NPR (non perçue récupérable) qui est un avantage fiscal pour les entreprises du bâtiment consistant à dire qu’on peut acheter des matériaux comme le ciment, le béton ou le bois, hors taxe, mais qu’on peut récupérer une TVA dessus. C’est-à-dire qu’on considère que le produit hors taxe est un produit TTC. Et donc les entreprises récupèrent 8,5% du coût de la matière.
LE MARCHÉ GLOBAL DU BÉTON EN MARTINIQUE
La meilleure mesure de ce marché, c’est le ciment. Car c’est l’ingrédient principal du béton. Les chiffres de la cimenterie donnent les tendances de vente du BPE. Le marché du béton était de 190.000 tonnes sur les années 2006 et 2007. Avant c’était 150.000 tonnes. Le ciment total est divisé en vrac et en sacs. Le sac ne nous concerne pas ; nous, c’est le vrac, pour le BPE. Donc une progression importante sur les deux dernières années, une progression due essentiellement aux travaux des hôpitaux. A savoir, la « Maison de la femme, de la mère et de l’enfant » récemment inaugurée, et surtout l’hôpital de Mangot Vulcin dont les travaux sont achevés. Il faut également ajouter à cela les travaux liés au chantier du TCSP (transport collectif en site propre). La tendance était donc très bonne, mais maintenant ça redescend car des chantiers comme ça, il n’y en a pas tout le temps. Là, nous devrions revenir à une tendance de l’année 2004, c’est-à-dire aux environs des 150.000 tonnes mentionnées précédemment. Dans le coût d’un bâtiment, cela représente à peu près 3% du coût de la construction. Et si on ne donne plus à l’entreprise la possibilité de récupérer cela, la construction va augmenter d’au moins 3 à 4 %. La seconde raison, en résonance avec l’actualité, est qu’au Janvier 1er 2008, le ciment a augmenté de 15% ; une hausse essentiellement due au fait que la Chine a tellement de constructions en cours qu’elle achète tout. Il n’y a pas assez de bateaux pour transporter tout ça, résultat, c’est un peu la loi de l’offre et de la demande et on a donc énormément de mal à se faire livrer. Les transports et
les frets pour les ciments antillais ont augmenté de 200%, donc il y a forcément une répercussion sur le coût du ciment. Cela pose un gros problème car il faut importer du calcaire, qui est un matériau de fabrication du ciment. En outre, toujours sur le problème du prix du ciment, vous savez que 80% du calcaire est achetée au Venezuela. Or, le président Hugo Chavèz a récemment déclaré qu’il allait nationaliser toutes les carrières. Par conséquent, Lafarge ne pourra plus récupérer son calcaire sur ses carrières du Venezuela et devra donc l’acheter beaucoup plus loin. Donc une incidence énorme au niveau du coût pour l’année prochaine, qui peut représenter à mon avis 20 à 25% d’augmentation. Par conséquent, une incidence sur le coût de ce que nous fabriquons de l’ordre de 8 à 10%. Ce qui est énorme quand on construit, y compris pour le logement social. Propos recueillis par Mike Irasque
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP.
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LE BETON AUX ANTILLES BATIMAT :
Construire ne doit en aucun cas s’improviser. Le béton utilisé doit répondre à des spécifications précises et être soumis à des contrôles des plus rigoureux. Rencontre avec un expert en la matière : Alain Murat Directeur Qualité de BATIMAT
Construire ne doit en aucun cas s’improviser. Le béton utilisé doit en effet répondre à des spécifications précises et être soumis à des contrôles des plus rigoureux. Rencontre avec un expert en la matière.
Vous avez donc deux casquettes au sein de Batimat ? Directeur qualité et exploitation car l’importance de la société ne justifie pas un poste de directeur qualité seul. Je m’occupe aussi de l’exploitation des centrales du Lamentin, de Sainte-Luce et de celle de Saint-Pierre.
Qu’implique ce souci de qualité ? Quelles sont les normes qui doivent être respectées ? La première, c’est la norme béton, NF EN 206.1, qui est pour nous relativement récente dans son application. Cette nouvelle norme, qui est européenne, est plus restrictive que l’ancienne qui ne faisait que quelques pages. Celle-ci en fait plus d’une vingtaine, recto verso.
Comment justement expliquer une telle densité de spécifications à respecter ? Il faut savoir que la nouvelle norme béton, norme européenne donc, prend beaucoup plus en compte le souci du consommateur et la durabilité des produits qu’on lui vend. Evidemment ceci entraîne que cette norme précise le minimum de contrôles imposés, ce qui n’était pas le cas de l’ancienne norme. Elle a aussi l’avantage de pousser, si je puis dire, à la consommation de béton à la résistance, ce qui n’était pas le cas avant. Beaucoup de béton était vendu au dosage, ce qui ne donnait pas de garantie autre que la vérification de ces dosages pour le client. Là, il y a un engagement plus précis du producteur quel qu’il soit, car ce souci de qualité vis-à-vis du consommateur s’étend à tous les produits béton. Des efforts ont été faits pour que toute la profession du BPE s’investisse pour mettre cette norme en application au même moment, ceci dans l’intérêt du client. On ne peut pas imaginer en effet qu’un client puisse avoir affaire à un fournisseur qui travaille avec une norme et un autre fournisseur qui travaille avec une autre. Cela a été parfaitement compris. A ce moment, on a mis en place des formations, sous l’égide de l’association du BPE, formations auxquelles nous avions invité la plupart des bureaux d’étude, de contrôle, les entreprises, etc. Cela s’est déroulé sur une semaine, avec une journée entière par participant. Pouvez-nous en dire plus sur ce contrôle qualité que vous évo-
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quiez précédemment. Les contrôles à effectuer sont très précisément indiqués dans un document qui s’appelle le « référentiel de la marque » et qui vous indique tous les contrôles qui sont imposés. Je précise qu’il s’agit là des contrôles minimum, vous pouvez bien entendu en faire plus. Il s’agit de contrôles en amont, qui sont les contrôles imposés sur les fournitures, sur les matières premières qui nous concernent, c’està-dire le ciment, l’eau, les adjuvants, les granulats (les gravillons) et le sable. Tout cela doit être contrôlé de manière régulière, avec des résultats qui sont enregistrés systématiquement, de manière à ce que, lors de la visite de l’auditeur de l’organisme de certification, on puisse lui démontrer que ces contrôles ont été faits. Le principe c’est de dire ce que l’on fait et de le démontrer. Une centrale qui n’est pas certifiée NF (norme française) par exemple, peut très bien annoncer qu’elle fait toute une liste de contrôles, elle en a parfaitement le droit et peut l’indiquer dans un document, mais quand il n’y a pas d’audits extérieurs, il n’y a que le client qui puisse lui demander des comptes, et pour cela il faudrait qu’il soit en mesure de vérifier que ces éléments « tiennent la route ».
Vous parliez de contrôles liés à l’eau et aux granulats, ce sont des procédures scientifiques je présume ? Pour l’eau, il y a un contrôle qui est effectué par un laboratoire extérieur à la Martinique car ce sont des contrôles assez pointus. Pour les granulats, il y a deux types d’intervention. Celle sur les essais chimiques, pour vérifier si par
exemple il n’y pas certaines réactivités, cela ça doit être fait au moins une fois par an. Et les essais physiques, qui sont la granularité, la propreté des granulats, etc. qui doivent être faits selon une fréquence imposée par la norme, grosso modo au minimum trois fois par mois. Pour ce qui est du ciment, les contrôles que nous effectuons – on est les seuls à les effectuer – sont des contrôles de résistance une fois par semaine. Nous faisons des prélèvements sur les réceptions d’adjuvants, qui sont les produits chimiques que l’on ajoute dans le béton. Ces adjuvants sont certifiés NF et, comme le ciment, censés être de parfaite qualité. Comment se passent vos tests de résistance sur le béton ? Le test de résistance sur le béton est le plus important car en fait nous intervenons sur le produit final. Il s’agit de prélever des échantillons sur les bétons qui partent sur les chantiers. A partir de ces échantillons, on fabrique des cubes ou des cylindres (cela dépend du fournisseur) et ces cubes sont conservés dans un bassin rempli d’eau. Ils sont écrasés à sept et vingt huit jours. Cet écrase-
ment à 28 jours, c’est la règle de résistance pour tous les bétons. Pour les centrales certifiées NF, la norme prévoit un contrôle tous les 400 m3, et pour celles qui ne le sont pas, un contrôle tous les 50 m3. Vérifier la résistance du béton, c’est vérifier que l’on répond à une exigence du type de construction. Le bureau d’études définit une résistance du béton qui doit être respectée par le produit mis en place. La durabilité du béton est aussi liée à la résistance, mais il y a d’autres critères à respecter. Il faut une conjonction de la conception de la formule (à partir d’exigences formulées par la norme ou par le donneur d’ordres), de la mise en place du béton et aussi de la finalité de l’ouvrage. Les paramètres changent nécessairement pour un ouvrage en bord de mer ou en pleine terre aux pieds d’une montagne par exemple, et il faut donc s’y adapter. Mais ce n’est pas le travail du BPE, c’est celui du bureau d’études et de son donneur d’ordres de définir ce genre de choses pour que le béton à fabriquer puisse répondre à ces exigences. Et c’est la conjugaison de tous ces paramètres qui permet de respecter la durabilité imposée par la norme.
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Vous avez un laboratoire sur le site du Lamentin je crois. Oui, il nous permet de faire ces contrôles, c’est indispensable pour une centrale NF. Ce laboratoire nous permet aussi de concevoir de nouveaux bétons. Par exemple, nous avons mis en place un béton qui s’appelle le « bati-tranchée » et qui, comme son nom l’indique, permet de remplir plus facilement les tranchées que vous voyez le long des routes. Pour enrober les câbles et autres correctement. Nous avons aussi le « batibane » qui est un béton auto-nivellant, c’est-à-dire qui se met en place quasiment tout seul. Nous avons travaillé sur ce type de béton car nous avons constaté qu’en matière de dallage, les règles de l’art n’étaient pas toujours respectées, comme par exemple le fait de mettre en place le béton en l’état, c’est-à-dire avec des ajouts d’eau, ce qu’il faut éviter autant que faire se peut. Enfin, dans le cas d’un dallage, mettre en place le béton est souvent très long. Pour les entreprises il y a donc un gain de temps à viser. Propos recueillis par Mike Irasque
d’équipements la Caraïbéenne
Formation
MARTINIQUE
La formation au LEP petit Manoir :
« Nous voulons que nos élèves soient formés pour la Martinique, pour la Caraïbe, mais également pour l’Europe… »
Marie Claudine Hardy-des-Sources Proviseur du lycée professionnel Petit Manoir en compagnie de Serge Leroux, le Directeur des Travaux.
Quels sont les filières proposées par votre lycée professionnel ? Marie Claudine Hardy des Sources : Nous avons aujourd’hui des formations allant de la découverte des métiers du bâtiment ( du CAP au Bac Pro) ; avec une structure oeuvrant dans le domaine de la formation continue : le GRETA BTP. Demain notre lycée accueillera en plus un Bac Pro plus spécifique à la topographie, et un BTS Travaux Public. A court terme, la démarche de labellisation vers le lycée des métiers nous permet d’aller vers une démarche de qualité tant au niveau de la formation initiale que de la formation continue. Et à long terme nous espérons élever encore notre niveau de qualification en offrant à nos jeunes la possibilité d’avoir des BTS supplémentaires : notamment les BTS bois et les BTS peinture. 90% de nos formations concernent le monde du bâtiment. Cela va de la partie gros œuvre, la partie topographie, architecture ; à tout ce qui est aménagement bois, charpente, structure métallique. Notre établissement est directement concerné et le monde du bâtiment est directement concerné par ces formations là. Le lycée Petit Manoir a non seulement une action de formation au niveau de la Martinique mais s’im-
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plique aussi au niveau de la caraïbe. A Grenade notamment où nous avons eu l’occasion, après un ouragan, d’œuvrer en partenariat avec le RSMA. Nos élèves sont aussi partis s’informer à différents salons du bâtiment. Nous avons eu également une classe qui est partie effectuer un mois de stage en Italie ; et étudier tout ce qui concernait la réhabilitation et la rénovation du patrimoine immobilier… Nous voulons faire en sorte que nos élèves soient formés pour la Martinique, pour la Caraïbe ; mais aussi pour l’Europe. Car nous savons pertinemment qu’il y a de grosses entreprises, installées en Martinique, qui travaillent aussi dans la Caraïbe et en Europe. Il faut donc que nos élèves soient capables de s’adapter… Un exemple dans ce sens : quand nos élèves sont allés sur le chantier « Grenade », les formations qu’ils ont reçues étant aux normes européennes, il a bien fallu qu’ils s’adaptent aux normes anglaises… Combien avez vous d’élèves dans ces filières ? L’image de ces métiers, dans l’esprit du grand public, a été dans le passé plutôt dévalorisante…Vos étudiants sont-ils là parce qu’ils ont choisi, dès le départ d’exercer une profession dans le sec-
Formation
“…dans le monde du travail d’aujourd’hui on a besoin d’une forte main d’œuvre dans le bâtiment.” teur du BTP ? Ou parce qu’ils étaient en échec scolaire et n’avaient pas vraiment le choix ?
Marie Claudine Hardy-des-Sources : Nous avons aujourd’hui un effectif de près de 900 élèves. Nous avons des élèves qui choisissent de venir en lycée professionnel, et d’autres qui arrivent en lycée professionnel par défaut… Mais, globalement, les élèves choisissent de venir dans notre établissement parce qu’ils veulent une formation dans le monde du bâtiment. Même s’ils ne savent pas forcément dès le départ quels métiers il y a derrière la filière qu’ils ont choisie. Cependant, la difficulté résulte dans le fait que certains élèves n’obtiennent pas forcément leur premier vœu d’affectation. Et c’est sur ces élèves là qu’il nous faut travailler : car ils ont obtenu un vœu par défaut et ils sont démotivés. Mais, en général, les élèves que nous recevons ont choisi ces filières.
Les entreprises du BTP « jouent-elles le jeu » ? Accueillent-elles facilement vos stagiaires ? Embauchent –elles rapidement les élèves à l’issue de leur cursus ? Marie Claudine Hardy-des-Sources : Les formations en entreprise sont obligatoires. De ce fait nous avons un partenariat fort avec toutes les entreprises du bâtiment permettant à nos élèves d’être en stage en entreprise. Il nous appartiendra cependant, au niveau de notre formation, d’améliorer ce travail de partenariat ; et surtout le tutorat des élèves en entreprise. Cette année nous avons des entreprises qui nous sollicitent pour avoir des élèves ; notamment dans les domaines de la maçonnerie, de la charpente, et du bois. Il y a une très forte demande car après le cyclone Dean les entreprises se sont retrouvées en rupture de main d’œuvre. Nous avons réalisé l’an dernier des partenariats avec des sociétés d’intérim : cela permet aux élèves arrivés à l’issu d’un cursus et qui ne souhaitent pas poursuivre leurs études de trouver un emploi leur permettant de se perfectionner. Et ensuite d’avoir la possibilité d’intégrer une entreprise. Mais il faut savoir que beaucoup d’élèves, après leur BEP, souhaitent poursuivre en Bac Pro, et, plus tard, en BTS. Les élèves qui sont en CAP maçonnerie, bois, structure métallique, plomberie trouvent en général immédiatement un emploi.
La Martinique n’est pas extensible… Quel est l’avenir de ces filières de formation du BTP au sein de ce contexte ? Marie Claudine Hardy-des-Sources : J’ai assisté dernièrement à un colloque organisé par l’ANPE et l’ASSEDIC : on voit bien que dans le monde du travail d’aujourd’hui on a besoin d’une forte main d’œuvre dans le bâtiment.
Quand on analyse l’évolution du bâtiment en Martinique (que ce soit dans les collectivités ou les entreprises), on remarque qu’ il y a une forte demande de logements individuels, de logements sociaux, et en matière de constructions d’infrastructures pour le développement de la Martinique. Donc on aura toujours besoin de bâtisseurs.
POUR FINIR QUELQUES MOTS SUR LE GRETA BTP ? Marie Claudine Hardy-des-Sources : Il faut savoir que le lycée Petit Manoir c’est aussi le GRETA BTP. Car qui dit formation dans le monde du bâtiment dit forcément formation continue… J’en veux pour preuve que tout ce qui se fait aujourd’hui dans les travaux publics se fait avec ordinateurs (dessein assisté) ; d’où la nécessité de se former. Que ce soit dans l’éducation nationale ou dans le bâtiment, la formation est à vie. Donc le GRETA BTP est un complément de la formation initiale du bâtiment. Et est par conséquent sollicité aussi bien par des entreprises privées, collectives, qu’individuelles. La Région est un de nos partenaires en matières d’insertion de jeunes comme de moins jeunes qui voudraient acquérir une formation diplômante (formation en alternance ou autres). Et nous sommes aussi un des organismes les plus qualifiés en matière de formation CACESS (tout ce qui est conduite d’engins : nacelles, chariots élévateurs, grues, etc.). Chaque année nous sommes audités sur la qualité de notre matériel et de nos prestations. Et nous faisons un suivi de tous ceux qui ont eu le CACESS chez nous. Parce que l’on n’a pas le CACESS à vie. Il faut régulièrement se recycler. Nous sommes également très pointus sur toutes les nouveautés du secteur du bâtiment. Par exemple, nous allons proposer bientôt la formation de diagnostiqueur immobilier. C’est une loi qui vient de sortir et qui oblige ceux qui veulent louer un bâtiment à faire un diagnostic et à le fournir à tous locataires. Nous allons nous former, puis former les Martiniquais, ainsi que les membres des collectivités, sur ce type d’éléments. Propos et photos recueillis par Annick de Vassoigne.
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…Le chef de Travaux du LEP :
MARTINIQUE
« Essayer de répondre au mieux aux besoins des entreprises du BTP… » Serge Leroux Chef de travaux du lycée Petit Manoir, Responsable de l’enseignement professionnel nous parle de la Formation au LEP petit Manoir mais aussi en Martinique en général Quels est selon vous l’état des lieux de la formation des filières du BTP au sein de votre établissement ?
Serge Leroux : On a une gamme de formation relativement complète sur les métiers du bâtiment. Allant du CAP (avec la création du BTS à la rentrée prochaine) dans le secteur des travaux public. L’ensemble des diplômes couvre les
Il est vrai que les élèves sont particulièrement attirés par les métiers de l’architecture champs de l’électricité, du gros œuvre, de la finition, de l’étude des constructions… Donc on a un champ relativement complet sur les métiers du BTP. Certaines formations sontelles plus innovantes où plus demandées que d’autres ?
des experts géomètres comme assistants opérateurs ; ou en bureau d’étude. Nous avons à la rentrée prochaine la création d’un Bac Professionnel TGT, pour justement répondre, aussi, aux besoins des experts-géomètres dans ce domaine. Avec notamment l’utilisation de matériels très spécifiques, très pointus dans le domaine de la topographie et évoluant au quotidien avec des positionnements par satellites. Les experts géomètres ont besoin de gens hautement qualifiés pour utiliser ce type de matériel… Vos principaux objectifs face aux formations que vous encadrez ?
Serge Leroux : Tout d’abord essayer de répondre, au mieux, par le biais de nos formations,
aux besoins des entreprises du BTP ; qui recrutent mais ont du mal à trouver des jeunes pour intégrer leurs entreprises. Ensuite de s’ouvrir au maximum aux entreprises afin qu’elles n’hésitent pas à nous contacter, à venir voir ce que l’on fait. Et à nous aider aussi à parfaire la formation des jeunes ; par la prise en charge des élèves quand ils sont en période de formation en entreprise. Il faut savoir qu’un élève de CAP, en deux ans de formation, passe 14 à 16 semaines en entreprise. Un élève de BEP sur deux ans passe huit semaines en entreprise. Et pour un élève de Bac pro c’est seize se-
Serge Leroux : Il est vrai que les élèves sont particulièrement attirés par les métiers de l’architecture. Parce qu’ils y font du dessein assisté par ordinateur, et travaillent principalement ensuite en bureau d’étude ou en bureau d’économie de la construction. Un autre métier demandé concerne les techniques du géomètre : le TGT (Technicien Géomètre Topographe). Les élèves vont travailler chez La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 67 - Juin 2008
Formation
LE PLAN SYNERGIE BTP A ÉTÉ DERNIÈREMENT MIS EN PLACE. QUEL EST L’INTÉRÊT DE CE PLAN POUR VOUS ET VOS ÉLÈVES ?
maines… Donc la part de la formation en entreprises est conséquente. Il faut que le partenariat avec les entreprises soit très fort pour que ces nombreuses semaines soient utilisées à bon escient. Pour que les entreprises puissent repérer dans le vivier de futurs employés. Et de manière à ce que les jeunes soient le plus adaptés possible à la demande sur les Antilles, voire sur les îles de la caraïbe. Car il y a des entreprises qui souhaiteraient travailler par exemple à Sainte-Lucie et qui n’ont pas le personnel adapté…
Serge Leroux : Synergie BTP est un partenariat entre la caisse de sécurité sociale, l’éducation nationale et les entreprises du secteur BTP. Son objectif est d’apprendre aux élèves d’analyser les principaux risques au niveau sécurité sur les chantiers du BTP. A partir de documents qui ont déjà été testés par d’autres académies, les élèves doivent identifier les risques et les causes. Cela peut être dans le domaine de la préparation et de l’organisation du chantier comme dans celui de l’exécution du chantier (bétonnage, levage avec notamment les grues). Et consiste a identifier un
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risque et de trouver une solution afin de pallier à ce risque et de mettre les personnes en sécurité (ouvriers, passants). Cette analyse de risque fait partie de la formation des élèves de Bac professionnel et est évalué lors de l’examen. Les élèves doivent effectuer un rapport d’activité, et dans ce rapport une partie est consacrée à l’analyse des risques et la sécurité sur les chantiers. L’idée est que les élèves soient sensibilisés aux risques dès les prémices d’entrée dans le BTP. Qu’ils aient l’esprit critique face à une situation et puissent apporter des solutions ; ou prévenir de manière à ce qu’on limite les accidents dans le secteur du BTP. L’intérêt pour nous est évident : démontrer que l’on peut réaliser un travail de qualité, tout en respectant la sécurité. Propos et photos recueillis par Annick de Vassoigne.
8 00 s2 ion 0 at 7 rm 8 fo de 0 ue 7 log 5 ta ca 96 tre no 05 ez nd : ma u De a GRETA DU BTP ET DES ACTIVITES CONNEXES BP 309 – 97286 LAMENTIN CEDEX 02 Tél. 0596.57.08.70 Fax : 0596.51.92.00 Courriel : greta.btp.972@wanadoo.fr
Formation
GRETA-BTP :
MARTINIQUE
Le GRETA - BTP et les entreprises du secteur, un partenariat pérenne. Afin de mieux vous faire connaître le GRETA BTP et ce qu’il est susceptible de vous proposer pour votre secteur d’activité, nous avons rencontré Mesdames Francine BACOUL et Marie-Line BRAY conseillères en formation continue…
La Caraïbéenne d’Equipements : Pouvez-vous nous présenter le GRETA BTP ? Le GRETA BTP a été crée en 1993, il est devenu au fil des ans un partenaire incontournable en matière de Conseil et de formation pour les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics. C’est ainsi que nous mettons à leurs disposition notre service en expertise et notre savoir faire pour : - Analyser les situations professionnelles - Identifier les compétences à développer - Etablir un parcours personnalisé - Définir un plan de formation adéquat - Proposer des contenus et en évaluer les résultats
soins spécifiques de l’entreprise. Elle se concrétise par des actions « sur mesure ». LCE : Quels sont les Dispositifs et les Modalités de formation ? La modularisation : la conception de parcours décomposés en modules distincts tenant compte des objectifs de formation des entreprises et des acquis de l’apprenant salarié L’alternance : au travers des Contrats et des Périodes de Professionnalisation L’accompagnement VAE
L’offre de formation est adaptée aux contraintes et aux be-
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Nos formations sont nombreuses et nous vous invitons à nous demander le catalogue 2008…
d’équipements
Mars 2008 - N°2
CPPAP : 0110T89242 - ISSN : 1962-9036
10 €
0 el p5 téri on Ma casi c d’o
DOSSIER
la Caraïbéenne
BTP - Transport - Manutention - Outillage - Offres d’emplois
l’Actualité du BTP en Martinique
Transport de Granulats :
Où va-t-on ?
Les entreprises du BTP et la qualité
ENERGIE
« C’est en travaillant tous ensemble que nous arriverons à sortir du piège énergétique… » Edouard Gamess : Directeur du SMEM
(Validation des Acquis et de l’Expérience) Les formations en intra et inter entreprise
LCE : Que proposez-vous comme formations spécifiques aux métiers du BTP ? Nos formations sont nombreuses et nous vous invitons à nous demander le catalogue 2008…les principales grandes lignes sont les suivantes : Le CACES®, le GRETA BTP est Organisme Testeur Certifié depuis 2001 pour toutes les familles d’engins (Engins de chantier, Grue à tour, Grue mobile, Grue auxiliaire, Chariot élévateur), c’est un véritable atout pour un suivi durable et de qualité pour les entreprises et pour la validation des salariés. Etudes techniques : Lecture de plans, Métré, Etude de prix, Réponse à un appel d’Offres…. Encadrement de chantier : Chef d’équipe, chef de chantier, Management d’équipe Informatique du BTP : logiciels AUTOCAD, ARCHICAD, COVADIS… Formations techniques : Maçonnerie, climatisation, Electricité, Soudure LCE : Quels sont vos projets ? Nous proposons de développer l’offre de formation d’encadrant de chantier de niveau III par la mise en place du BTS Bâtiment et Electrotechnique en contrat ou en période de professionnalisation ainsi que le développement durable à travers les énergies renouvelables (Photo-
voltaisme...)
LCE : Je vois sur votre catalogue une formation sur la Gestion des déchets de Chantiers, pouvezvous nous en dire plus ? Cette formation a été créée afin de répondre à un besoin de plus en plus croissant de la part des entrepreneurs du BTP et notamment des artisans. Comment faire avec les déchets de chantiers, comment intégrer cette gestion dans le coût des travaux etc… L’Objectif de cette formation est de faire connaître les réglementations en vigueur propres aux traitements des déchets de chantiers en Martinique, d’autant plus que la principale « décharge » de « La Trompeuse » n’accepte plus un grand nombre de ces déchets. D’une durée de 15 heures, elle s’adresse principalement aux maîtres d’œuvres, conducteurs de travaux, chefs de chantiers, chefs d’équipe, sociétés de démolitions. Le coût de cette formation est de 400 euros par stagiaire. LCE : Comment vous joindre ? Pour nous joindre, Marie-Line BRAY ou Francine BACOUL, vous pouvez nous contacter par téléphone ou fax aux numéros suivants : Tel 05 96 57 08 70 - Fax 05 96 51 92 00, ou par mail : greta.btp.972@wanadoo.fr
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d’équipements la Caraïbéenne
Prévention / Conditions de travail
Droit Juridique - Fiscal - Social
La signalisation de santé et de sécurité au travail
Les entreprises sont tenues de mettre en place une signalisation de santé et de sécurité adéquate. Réalisée au moyen de panneaux et de couleurs de sécurité ou de signaux lumineux ou sonores, elle doit fournir aux salariés une indication sur les risques présentés par un objet, une activité, une zone ou une situation donnée.
L
e Code du travail impose aux employeurs d’installer sur les lieux de travail une signalisation conformeaux prescriptions réglementaires (art.R. 4224-24). Sa mise en place concerne aussi bien le balisage des voies de circulation dans l’entreprise que l’accès aux différents lieux où s’exerce l’activité. Destinée à assurer la sécurité des personnes sur les lieux de travail et à préserver leur santé, elle s’impose à l’entreprise, sans préjudice de ses autres obligations de signalisation : sauvetage ou secours, lutte contre l’incendie, substances dangereuses ou équipements et matériels spécifiques.
Cette signalisation doit être installée chaque fois qu’un risque ne peut pas être évité ou prévenu par l’existence d’une protection collective ou l’organisation du travail. Sachez que c’est à l’employeur de déterminer la signalisation à installer, après consultation du CHSCT ou, à défaut, des délégués du personnel.
LES PANNEAUX DE SIGNALISATION La signalisation de santé et de sécurité peut se faire au moyen de panneaux, mais aussi de couleurs ou de signaux lumineux ou sonores. Sachez que le pictogramme associé à chaque panneau participe fortement à la signalisa-
tion des risques sur les lieux de travail. Il est donc important pour l’entreprise de donner aux salariés les informations nécessaires et de leur dispenser une formation leur permettant de connaître et de comprendre le sens des différents panneaux et couleurs de sécurité (et des signaux lumineux et acoustiques) et les risques qu’ils signalent. Les prescriptions concernant ces panneaux sont fixées par un arrêté du 4 novembre 1993 modifié en 2003 (voir tableau). Les panneaux de sécurité doivent être aussi simples que possible. Ils doivent avoir une dimension suffisante pour garantir une bonne visibilité et être installés soit à l’accès d’une zone, soit à proximité immédiate d’un risque particulier identifié ou d’un objet à signaler, dans un endroit bien éclairé et facilement accessible et visible. Ils doivent être systématiquement enlevés lorsque le risque disparaît.
LA MISE EN ŒUVRE DE L’OBLIGATION DE SIGNALISATION La signalisation mise en place par l’entreprise doit être conforme aux prescriptions générales de l’arrêté du 4 novembre 1993. Les pictogrammes définis par ce texte peuvent toutefois être légèrement adaptés ou être plus détaillés, à condition que leur signification soit équivalente et qu’aucune diffé-
BREVES d’Actualité ACCORD SUR LA MODERNISATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL
L’accord interprofessionnel sur la modernisation du marché du travail, du 11 janvier 2008, a été ratifié le 21 janvier par 4 des 5 grandes confédérations syndicales de salariés.
Pour être applicable, cet accord devra faire l’objet de loi(s) et décret(s). Un projet de loi devrait être présenté au Conseil des ministres au mois de mars pour être débattu devant le Parlement au cours du 2e trimestre.
Parmi les mesures phares de cet accord, il en est une relative à la période d’essai. L’accord institue une période d’essai interprofessionnelle et distingue s’il existe ou non sur ce sujet un accord de branche conclu avant ou après son entrée en vigueur au 11 janvier 2008.
1er hypothèse : il n’y a pas d’accord de branche étendu au moment ou après l’entrée en vigueur de l’accord du 11 janvier La période d’essai est comprise : - pour les ouvriers et employés entre 1 et 2 mois maximum ; - pour les agents de maîtrise et les techniciens entre 2 et 3 mois maximum ; - pour les cadres entre 3 et 4 mois maximum.
2e hypothèse : un accord de branche étendu est conclu avant l’entrée en vigueur de l’accord du 11 janvier Les durées de période d’essai fixées par l’accord de branche restent applicables, que la période d’essai prévue soit inférieure ou supérieure à celle établie par l’accord du 11 janvier.
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propres à l’entreprise. L’employeur doit toutefois s’assurer que cette signalétique supplémentaire n’affecte pas la visibilité de celle prévue par la réglementation. Il est recommandé, dans ce cas, de ne pas apposer un nombre excessif de panneaux à proximité immédiate les uns des autres.
Conseils Fiscaux - sociaux rence ou adaptation n’en obscurcisse le sens. Sous réserve de respecter ces prescriptions, il est possible d’ajouter aux panneaux réglementaires des panneaux spécifiques tenant compte de risques propres à l’entreprise. L’employeur doit toutefois s’assurer que cette signalétique supplémentaire n’af-
fecte pas la visibilité de celle prévue par la réglementation. Il est recommandé, dans ce cas, de ne pas apposer un nombre excessif de panneaux à proximité immédiate les uns des autres. Par Raphaëlle Constant, juriste d’entreprise
Couleur
Signification ou but
Indications et précisions
Rouge
Signal d'interdiction
Rouge
Danger - alarme
Attitudes dangereuses Stop, arrêt, dispositifs de coupure d’urgence. Évacuation
Rouge
Matériel et équipement de lutte contre l’incendie
Jaune Jaune orangé
Signal d'avertissement
Bleu
Signal d'obligation
Vert
Signal de sauvetage ou de secours Situation de sécurité
Identification et localisation Attention, précaution. Vérification Comportement ou action spécifique. Obligation de porter un équipement individuel de sécurité. Portes, issues, voies, matériels, postes, locaux. Retour à la normale
Par Raphaëlle Constant, juriste d’entreprise
Ce qu’il faut faire… ce qu’il ne faut pas faire… RUPTURE D’ESSAI
Ce qu’il a fait : M. L. est engagé par contrat à durée indéterminée le 26 avril 2001. Son contrat comprenait une période d’essai de 4 mois, renouvelable une fois. Le 23 juillet 2001, son employeur lui notifie la rupture de son contrat de travail. Il conteste cette rupture et saisit le conseil de prud’hommes de demande en dommages et intérêts pour rupture abusive. Pour lui, cette rupture est fondée sur la suppression du poste qu’il occupait. Elle n’est pas liée à sa personne. Pouvait-il agir ainsi ? Oui, le salarié pouvait agir ainsi. La période d’essai est destinée à permettre à l’employeur d’apprécier la valeur professionnelle du salarié. Certes, l’employeur a le droit de ne pas motiver la rupture de la période d’essai. Mais s’il doit y avoir rupture de cette période, elle doit forcément intervenir pour un motif inhérent à la personne du salarié. Sinon, elle est abusive et ouvre droit à une indemnisation. (Cass. soc., 20 novembre 2007, n° 06-41.212) Recommandation du médecin du travail
Ce qu’il a fait : Le médecin du travail déclare un salarié, préparateur de commandes, apte à son poste avec la mention « quand possibilités, un changement de poste avec moins de manutention serait préférable ». Le salarié n’ayant pas rempli son objectif contractuel, l’employeur lui a adressé un avertissement, en raison de sa faible productivité. Le salarié demande au conseil de prud’hommes l’annulation de la sanction disciplinaire.
Pouvait-il agir ainsi ? Non, l’employeur ne pouvait pas agir ainsi. Il est tenu à une obligation de sécu-
rité de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs dans l’entreprise. Il doit en assurer l’effectivité en prenant en considération les propositions de mesures individuelles telles que les mutations ou transformations de postes que le médecin du travail est habilité à faire. Dans le cas présent, il ne pouvait pas ignorer les difficultés du salarié. Or, il n’a pas cherché à lui fournir un poste compatible avec les recommandations du médecin du travail. Il ne pouvait donc pas sanctionner ce salarié pour insuffisance professionnelle car les réserves du médecin étaient de nature à expliquer l’insuffisance de ses résultats. La sanction est injustifiée. Elle doit être annulée et le salarié indemnisé. (Cass. soc., 19 décembre 2007, n° 06-46.134)
Absences répétées ou prolongées dues à la maladie : licenciement injustifié
Ce qu’elle a fait : Mme P., salariée travaillant à temps partiel à raison de 121 heures par mois, a été à plusieurs reprises absente pour maladie au cours de l’année 2002. Le 30 décembre 2002, elle est convoquée à un entretien préalable de licenciement puis licenciée le 4 février 2003 au motif que ses absences répétées pour maladie rendent nécessaire son remplacement. À l’expiration du préavis de la salariée licenciée, l’employeur embauche une nouvelle salariée au même poste pour une durée de travail de 61 heures par mois. La salariée licenciée saisit le conseil de prud’hommes car elle estime son licenciement sans cause réelle et sérieuse. Pouvait-il agir ainsi ? Non, l’employeur ne pouvait pas agir ainsi. Les juges de la cour d’appel estiment le licenciement fondé au motif que les ab-
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sences répétées sur plusieurs mois dans une toute petite entreprise familiale désorganisent son fonctionnement normal. L’employeur justifie avoir remplacé la salariée par l’embauche d’une nouvelle salariée sous contrat à durée indéterminée, immédiatement après la fin du préavis de la salariée licenciée, pour occuper le même poste que cette dernière.
Mais ce n’est pas l’avis de la Cour de cassation qui estime que le remplacement définitif d’un salarié absent pour maladie suppose que le salarié embauché pour le remplacer soit engagé pour la même durée de travail. Or, elle relève que la salariée engagée pour remplacer Mme P. n’a été engagée que pour un horaire de 61 heures par mois, soit la moitié du temps de travail de la salariée licenciée. L’employeur n’a donc pas procédé au remplacement définitif de Mme P. Son licenciement est sans cause réelle et sérieuse. (Cass. soc., 6 février 2008, n° 06-44.389)
Plan de sauvegarde de l’emploi
Ce qu’elle a fait : Une société employant 40 salariés, après consultation des délégués du personnel les 3 et 22 décembre 2003, met en œuvre, fin 2003, une procédure de licenciement économique concernant 19 salariés. Le tribunal d’instance est saisi afin qu’une unité économique et sociale (UES) soit reconnue entre cette société et deux autres sociétés. Par jugements des 24 mai et 5 juillet 2004, il fait droit à cette demande.
Après notification des licenciements en juin et juillet 2004, plusieurs salariés et
syndicats saisissent le juge des référés afin qu’il annule les licenciements intervenus. Ils estiment qu’il aurait fallu mettre en place une instance représentative au niveau de l’UES judiciairement reconnue et élaborer un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), car le licenciement pour motif économique de plus de 10 personnes sur une même période de 30 jours intervenait dans le cadre d’une UES comptant au moins 50 salariés. Pouvait-il agir ainsi ? Oui, l’employeur pouvait agir ainsi. Pour la cour d’appel, la société aurait dû, dès lors qu’une UES avait été reconnue, mettre en place un comité d’entreprise commun, informer et consulter ce comité d’entreprise sur le projet de licenciement économique envisagé et, compte tenu du nombre de salariés concernés, élaborer un plan de sauvegarde de l’emploi.
La Cour de cassation n’est pas de cet avis. Pour elle, les conditions déterminant l’élaboration d’un plan de sauvegarde de l’emploi s’apprécient au niveau de l’entreprise ou de l’établissement concerné et non au niveau de l’unité économique et sociale. La reconnaissance de l’existence d’une UES en cours de procédure n’a aucune incidence.
(Cass. soc., 6 février 2008, n° 06-46.313)
Par Jean Batistat, juriste en droit social
BREVES d’Actualité Cette période d’essai pourra dans tous les cas être renouvelée avec l’accord express du salarié par un accord de branche étendu, sans que sa durée totale ne puisse excéder : - 4 mois pour les ouvriers et les employés ; - 6 mois pour les agents de maîtrise et les techniciens ; - 8 mois pour les cadres.
L’accord prévoit en outre un délai de prévenance en cas de rupture au cours de l’essai.
Si c’est l’employeur qui met fin à la période d’essai, le délai de prévenance est de : - 48 heures au cours du 1er mois de présence ; - 2 semaines après 1 mois de présence ; - 1 mois après 3 mois de présence.
Le délai de prévenance ne doit pas avoir pour effet de prolonger la période d’essai au-delà des maxima prévus. Si c’est le salarié qui met fin à la période d’essai, il doit prévenir l’employeur au moins 48 heures avant son départ.
MISE EN PLACE D’UN RÉGIME SOCIAL ET FISCAL DE FAVEUR POUR LA REMISE GRATUITE À UN SALARIÉ DE MATÉRIELS INFORMATIQUES ET DE LOGICIELS AMORTIS
Les entreprises auront la possibilité de remettre à leurs salariés les matériels informatiques et les logiciels nécessaires à leur utilisation, à titre gratuit, entièrement amortis et pouvant permettre l’accès à des services de communication électronique et de communication au public en ligne.
Ce don de matériels informatiques bénéficiera d’un régime fiscal et social de faveur. En effet, il ne sera pas considéré comme un avantage en nature. Dès lors, n’étant pas considéré comme un élément de rémunération, il ne sera soumis ni à cotisations, ni à l’impôt sur le revenu. Le but de cette mesure : élargir le taux d’équipement des ménages français en matériel informatique !
Notons toutefois que la mise en application de cette mesure dépend de l’issue des débats parlementaires concernant la loi de finances pour 2008…
(Projet de loi de finances pour 2008, amendement I-158 rect. adopté par le Sénat le 26 novembre 2007) La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 75 - Juin 2008
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d’équipements la Caraïbéenne
SINERGÎLE : Un formidable incubateur de projets VEOLIA PROPRETE CARAIBE :
Rencontre avec Didier Sardaigne?
Développement & Durable Environnement
En août un dossier uniquement consacré à la gestion des déchets du BTP.
Développement Durable
Synergîle : un formidable incubateur de projets La Guadeloupe est désormais dotée d'un nouveau pôle de compétitivité, Synergîle. Sa vocation est d'être un Incubateur de projets innovants dans le domaine des énergies renouvelables et des matériaux de construction.
I
l existe 72 pôles de compétitivité en France. Ces entités ont été créées sous l’impulsion du gouvernement pour soutenir le développement et la recherche sur des zones géographiques spécifiques, en fonction non pas d’un découpage régional ou départemental mais selon un domaine de compétence propre à chaque pôle. Pour la Guadeloupe, le pôle s’est créé sous l’impulsion du conseil régional (voir encadré) spécifiquement dans le domaine des ENR (énergies renouvelables) pour lutter contre l’impact des gaz à effet de serre, associé à la recherche sur des matériaux de construction utilisés dans des zones insulaires à risque. Actuellement, Synergîle englobe aussi la Martinique et la Guyane, induisant un axe insulaire très prononcé. Chaque année, l’Etat lance des appels à projet associés à une enveloppe pour soutenir toute nouvelle initiative intéressante. Laquelle si elle est retenue sera alors labélisée par le pôle et pourra profiter de son soutien technique et financier. L’idée de base étant de générer de la valeur ajoutée sur des technologie existantes : les Energies renouvelables pour la Guadeloupe.
Obtenir le soutien de Synergîle Pour être retenu, le projet est en amont étudié par des experts. Lesquels relèvent les aspects mal ou non pris en compte et demande au porteur de projet de revoir sa copie dans ce sens, avant d’en faire une nouvelle présentation. Une fois le projet accepté, il passe devant la commission des finances avec les bailleurs de fonds que sont l’Etat (AFD, caisse des dépôts et consignation...), la Région et l’Europe.
Cette étape passée, le projet reçoit une pré labélisation. Toutefois, compte tenu de sa taille, Synergîle a demandé son adossement à un pôle de l’Hexagone. Suite à une mission, organisée en juillet 2007, auprès de quatre autres pôles nationaux, dans des secteurs complémentaires à celui de Synergîle, le bureau exécutif s’est prononcé en faveur du pôle Capénergies des régions Provence Alpes Côte d’azur et Corse. Désormais, tout projet présenté localement, sera aussi soumis à l’approbation de Capénergies. “Nous avons trois ans pour faire nos preuves, assure Lawrence Wawra, le secrétaire général de Synergîle et démontrer nos compétences.
Au delà, les fonds publics seront supprimés, nous devrons alors fonctionner par nos propres moyens. D’où l’intérêt dès à présent d’utiliser les projets pour nourrir la structure et non l’inverse. “
Incubateur de projets et d’emplois Parmi les projets déjà soumis au comité, trois d’entre eux pourraient bien être retenus dans des délais très courts. Ils seront créateurs d’emplois mais aussi formateurs de nouveaux métiers. L’Etat l’a bien compris : la recherche, le développement, l’innovation et la compétitivité sont des domaines générateurs d’emplois et d’argent. Actuellement une soixantaine
d’adhérents ont déjà rejoint le site et ils seront probablement une centaine d’ici la fin de cette année. Des adhérents au profil très divers du bétonnier, au pétrolier, en passant par les architectes, les organismes patronaux, les chambres consulaires... avec comme point commun celui d’avoir une raison sociale sur la zone. “Nous leur offrons une garantie, assure Lawrence Wawra, celle d’un financement si le projet est retenu. La prochaine enveloppe est estimée à 589 millions d’euros. De telles sommes permettent de concrétiser des ambitions, qu’un porteur de projet seul ne pourrait faire aboutir. Et si c’est nécessaire, nous nous assurons le partenariat d’autres pôles. C’est toute la force de ce réseau national.“ Tous les adhérents n’ont pas un projet à présenter. Certains ont des idées, des envies, d’autres se disent qu’ils vont trouver de nouvelles vocations au sein de la plate forme. Un projet qui les concerne et auquel ils peuvent venir s’adosser.
Un témoin du dynamisme local “Nous venons de signer un accord de travail, poursuit le secrétaire général, avec l’université du Canada. L’idée étant de rapprocher l’entreprise de l’université, l‘intelligence livresque avec celle du terrain pour combiner une réelle valeur ajoutée.” Il est prévu que des caribéens viennent en Guadeloupe pour se former à ces nouvelles techniques. Synergîle a l’ambition d’être une plate forme d’essais pour de nouveaux matériaux dans le domaine des énergies renouvelables et de la construction, mais aussi pour de nouveaux partenariats. Il témoigne du dynamisme du territoire et s’affiche comme un pôle d’attraction pour le reste de la zone aussi bien pour les jeunes, pour les chercheurs que les entreprises.
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Contacts Synergîle : 05 90 94 48 24 …suite page 80
Développement Durable Lʼaventure TENESOL
La Région Guadeloupe soutient le projet de pôle de compétitivité La collectivité régionale a impulsé la mise en place de ce pôle de compétitivité en janvier 2006, initiant l’un des projets phares du SRDE (schéma régional de développement). Après une large concertation avec les acteurs de la recherche, de la formation et du monde économique, la région a déposé le dossier de candidature en novembre 2006 en préfecture pour instruction. La collectivité a réuni lors d’une assemblée générale constitutive, le 18 avril 2007, l’ensemble des acteurs du pôle afin que soit mise en place l’association de gouvernance du projet. Ce pôle de compétitivité doit être piloté par les entreprises, les centres de recherche et les organismes de formation. La première action du bureau exécutif de l’association, fut de doter le pôle d’une identité visuelle et d’un nom. Ainsi est né « Synergîle ». Puis lors d’une réunion du 5 juillet 2007, le CIACT a reconnu la pertinence du projet de pôle de Guadeloupe. Synergîle fut officiellement labélisé par l’Etat en novembre 2007 qui d’ailleurs le subventionne à hauteur de 80%. Désormais adossé à Capénergies et reconnu comme pôle de compétitivité par le secrétariat d’Etat à l’outre-mer, Synergîle poursuit ses activités.
Le directeur de Ténésol Caraïbes (Tenesol filiale de Total et EDF), Alain Vial-Collet est un adhérent de la première heure. Séduit par le pôle et convaincu qu’il pourrait y trouver des idées et des opportunités, Alain Vial Collet est aujourd’hui le président de Synergîle. “Cette mission, je l’ai accepté car je suis convaincu qu’une telle structure en Guadeloupe et dans la Caraïbe est une véritable opportunité pour bon nombre d’entre nous.” Ténésol a quelques idées de projets, dont un qui est déjà trop avancé pour bénéficier du soutien de Synergîle. L’étape du financement étant déjà bouclé, il ne peut plus intégrer le réseau qui fonctionne selon un schéma bien défini. C’est regrettable, car l’idée du projet entrait pleinement dans l’esprit de Synergîle. C’est un concept de batterie qui permet de stocker de l’énergie sur du long
terme et de la restituer à demande. Mais pour Alain Vial-Collet, audelà de l’aspect énergies renouvelables (ENR) qui est riche en développement de par sa jeunesse, il peut y avoir de la valeur ajoutée sur les matériaux avec des idées simples et adaptées à notre situation et à nos tissus d’entreprises, comme le lancement d’une nouvelle peinture beaucoup plus résistante sous nos latitudes ou celui d’un enrobé ayant moins de fluage (déformations sous chaleur), voire des produits qui sont faits avec des matériaux présents sur place
(pour l’isolation). “Le rôle de Synergîle est de nous accompagner, faciliter les partenariats grâce à des conventions qui protège chacun, des supports financiers, logistiques et techniques. La finalité du pôle est de faciliter la vie au porteur de projet. C’est vital pour les TPE qui n’ont pas le temps de se consacrer au montage d’un projet”.
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VEOLIA PROPRETE :
Rencontre avec Didier Sardaigne directeur général des Sociétés Martiniquaise de Valorisation et Véolia Propreté Caraïbe. « En Martinique il y a 100kg de déchets verts par an et par habitants… »
Pouvez vous nous présenter vos deux entreprises ? Didier Sardaigne : Véolia Propreté Caraïbe est une filiale de Véolia Environnement (le numéro 1 mondial des services à l’environnement). Véolia Propreté est maintenant le numéro 1 mondial de la gestion des déchets. La fonction de Véolia Propreté Caraïbe est d’implanter et de décliner sur la caraïbe l’offre du groupe Véolia Propreté. Car nous sommes encore relativement peu présents sur la zone… La Martiniquaise de Valorisation est une société un peu à part, dédiée à l’exploitation de l’unité d’incinération de Fort-de-France ; usine que nous exploitons pour le compte de la CACEM, propriétaire des exploitations. Nous sommes exploitants sur un contrat de longue durée : remporté en 1997, il se termine en 2017. Cette société est à 70% à Véolia Propreté et à 30% à la
SEEN. A l’origine l’offre a été montée en partenariat avec le groupe SEEN. On garde son savoir-faire local dans les domaines de l’environnement, en y alliant une expertise du groupe Véolia Propreté notamment dans la partie incinération. Aujourd’hui la société Véolia Propreté Caraïbe est plus une société de projets. Et La Martiniquaise de Valorisation est, elle, un objet social spécifique ; qui est l’exploitation de l’usine d’incinération. Quel est, selon vous, l’état des lieux de la problématique des déchets verts aujourd’hui à la Martinique ? Didier Sardaigne : Aujourd’hui en Martinique l’enfouissement (plus communément appelé la mise en décharge) est le mode de traitement encore majoritaire. Néanmoins, différentes solutions alternatives se mettent en place : le broyage sur le sud, le traitement par méthanisation sur la côte atlantique, et le broyage sur le centre. La méthanisation permet de réaliser directement un produit fini : on reçoit le déchet vert, on le traite, on le broie, on fait du compost. Le broyage permet de réduire les volumes à mettre en enfouissement. Cela a été la solution adoptée après le passage de Dean : il y avait de gros volumes que l’on ne pouvait pas compos-
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ter. Il permet également de transporter les déchets verts vers le CVO (le Centre de Valorisation Organique du Robert), afin de les traiter ; tout en réduisant par le biais de cette technique les coûts de transport. Enfin, il permet de réhabiliter les décharges. Quel est votre rôle dans tout ça ? Didier Sardaigne : Jusqu’à fin 2007, et en tant que Véolia Propreté Caraïbe, nous opérions le seul broyeur mobile industriel de l’île. Dans ce cadre nous avons deux marchés en cours, qui se terminent : l’Espace Sud et la CACEM. En partenariat avec une société du groupe SEEN.
Vos broyeurs opérent sur combien de tonnes par an ? Didier Sardaigne : L’année 2007 a été exceptionnelle sur la Martinique car avec Dean nous avons broyé beaucoup de déchets. Nous avons même fait venir par bateau un second broyeur afin de contribuer à résorber une bonne part des déchets verts qu’il y avait partout dans l’île… Cela n’a pas été facile, compte tenu des volumes. Et nous espérons que nos clients ont été satisfaits de la réactivité dont nous avons fait preuve face à ces circonstances exceptionnelles. Donc l’an dernier nous avons broyé 20 000 tonnes de déchets verts. Sur un besoin (habituel) qui est au minimum de 40 000 tonnes
sur le département… En Guadeloupe il y a des besoins à hauteur de 100 000 tonnes…
Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ? Didier Sardaigne : Nos objectifs étaient de répondre en premier lieu à une demande de nos clients. A savoir : faire face à une problématique de gestion des déchets verts par rapport à un transport sur le CVO. Nous étions à même d’investir dans le broyeur, et ensuite de l’exploiter. Aujourd’hui la situation évolue sur la Martinique : certaines collectivités s’équipent. C’est le cas de la CACEM qui a acheté un broyeur et qui devrait être complètement autonome en matière de gestion des déchets verts. Ce n’est pas encore le cas de l’Espace Sud ou de la CCNM au Nord. Je pense qu’il y a des besoins qui sont amenés à se développer sur le Nord. Ceci face à la saturation des décharges, et face à la production de déchets verts (et à un fort accroissement dans ce domaine lié aux évènements climatiques). On est appelé à devoir offrir à ces clients (collectivités et peutêtre ensuite grands industriels) des prestations qui leur permettront soit d’optimiser leur transport de déchets; soit de faire un pré-traitement avant un compostage sur site. Actuellement nous avons un broyeur que nous avons prévu d’utiliser quelques années encore sur la Martinique. Et nous sommes même disposés (en fonction des besoins) à envisager l’investissement d’un second. Vous êtes basés sur les deux îles. Quel est l’état des lieux de la problématique des déchets verts actuellement en Guadeloupe ? Didier Sardaigne : La Guadeloupe
semble plus avancé que la Martinique dans la gestion des déchets verts. Elle est d’ores et déjà équipée de deux plates formes de compostage dédiées (au traitement de ce type de déchets). Avec les équipements de broyage in situ, les aires de stockage de manière à produire du compost. Ces deux plates formes doivent représenter une capacité de l’ordre de 5000 tonnes par an (avec une de 3000, et une de 2000) et sont opérées par le groupe Verdé (filiale du groupe Lorette. Nous ne faisons rien en matière de gestion déchets verts sur la Guadeloupe et n’avons pas de perspectives particulières dans l’immédiat. Cependant nous avons tout de même un gros projet que nous avons présenté à la presse dernièrement : c’est une plate forme multi filière de traitement des déchets ménagers assimilés sur le Nord Basse-Terre (la commune de Sainte-Rose). On sera à même dans ce cadre de proposer : de l’enfouissement, un centre de tri, une plate forme de compostage de déchets verts de 10 000 tonnes.
Pourquoi une telle différence d’objectifs entre la Martinique et la Guadeloupe ? Didier Sardaigne : C’est une question de calendrier… Car nous espérons à très court terme proposer le même type de projet en Martinique. Soit à la demande des collectivités, soit en initiative complètement privée (comme nous le faisons actuellement en Guadeloupe). Aujourd’hui la demande en terme d’installations de traitement de déchets est plus forte en Guadeloupe qu’en Martinique. On s’est donc attaché à étudier d’abord un projet guadeloupéen avant de s’atteler à un projet martiniquais.
Didier Sardaigne : La caractéristique des départements d’Outremer et de nos zones tropicales c’est que la production des déchets verts représente 100kg par habitants et par an. La Martinique produit donc beaucoup de déchets verts… Avant on ne se posait pas beaucoup de questions : ces déchets étaient collectés la plupart du temps en mélange avec les encombrants et tout cela finissait en décharge. Depuis il y a eu une prise de conscience (plus ancienne en Martinique qu’en Guadeloupe) et on a réalisé qu’il y avait un problème d’exutoire pour traiter les déchets. Que les décharges n’étaient pas éternelles, qu’on finissait par les remplir, et que ce n’était pas facile d’en rouvrir(par manque de place)… Ce type de déchet est par essence valorisable très facilement : c’est un déchet naturel, que l’on peut composter. C’est un type de déchet également très peu dense. Donc, aujourd’hui, effectivement, c’est un secteur en pleine expansion. Surtout par rapport à la problématique de manque d’exutoire à terme pour le traitement des déchets. Et également suite à une prise de conscience par rapport à la valorisation des déchets. Nous sommes une société privée spécialiste du traitement de déchets. Là, pour proposer des solutions par rapport aux demandes que l’on nous fait. Et on espère parfois un peu contribuer à l’avancement des choses… On sent une montée en puissance en la matière mais cela reste encore très marginal par rapport au potentiel.
La gestion du traitement des déchets verts est donc ici en pleine expansion actuellement ?
La Caraïbéenne d’Equipements N°3 - Page 82 - Juin 2008
Annick de Vassoigne