éditions
Tenaillon Dessins de Mahler Nicolas
40 STRATAGÈMES pour clouer le bec à votre interlocuteur
Nicolas Tenaillon Dessins de Mahler
L ’A R T D ’AV O I R TOUJOURS RAISON (SANS PEINE)
40 stratagèmes pour clouer le bec à votre interlocuteur
Philo éditions, 10 rue Ballu, 75009 Paris
Introduction «
L
e discours est un tyran très puissant », disait le sophiste Gorgias dans son Éloge d’Hélène. De fait, depuis les ruses d’Ulysse qui dupa le Cyclope en se présentant à lui sous un faux nom jusqu’aux habiles slogans publicitaires, dont le sociologue Jean Baudrillard devait montrer en 1970, dans La Société de consommation, comment ils font de nous des acheteurs compulsifs, toute l’histoire des rapports de domination entre humains pourrait s’expliquer par la maîtrise des mots. À l’Assemblée, dans l’entreprise, chez le médecin, au café et jusque dans la maison familiale ou la chambre conjugale, quel que soit le lieu où nous nous exprimons, dès qu’un désaccord survient, c’est toujours le plus malin dans la manipulation verbale qui gagne. 11 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Très vite conscients du pouvoir absolu que peut conférer le langage à celui qui sait l’utiliser pour servir ses propres intérêts, les penseurs de l’Antiquité ont cherché à en codifier l’usage. Il s’agissait pour eux d’éviter que la quête de la vérité ne soit corrompue par des discours philosophiquement faux mais suffisamment bien tournés pour provoquer l’enthousiasme des foules, et offrir la gloire aux meilleurs orateurs. Premier auteur d’un traité de rhétorique, Aristote inaugura ainsi une longue série d’essais théoriques destinés à classer et à évaluer les différents types d’arguments persuasifs qu’offre tout langage quand il s’agit de l’emporter dans un débat. Démosthène, Cicéron, Quintilien, Érasme, Gracian et bien d’autres ont ainsi apporté une précieuse contribution à la connaissance et à la pratique de l’art oratoire. Pourtant, malgré ces efforts de compréhension accumulés durant des siècles, l’imagination sophistique paraît intarissable. Aujourd’hui encore, les recherches en rhétorique continuent à découvrir de nouveaux subterfuges susceptibles d’emporter l’adhésion des esprits trop peu aguerris. En témoignent par exemple les travaux de l’École de Bruxelles et tout particulièrement ceux de Chaïm Perelman, considéré comme le fondateur de ce qu’on appelle la « nouvelle rhétorique » et auteur avec Lucie OlbrechtsTyteca d’un copieux Traité de l’argumentation réédité six fois depuis sa première parution en 1958. Cependant, parmi les nombreux ouvrages qui jalonnent l’histoire de la rhétorique, il en est un qui mérite une attention particulière parce qu’il ne se contente pas, comme le font presque tous les autres, de classer les 12 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
arguments sophistiques : il nous enjoint de les utiliser ! Ce livre, c’est L’Art d’avoir toujours raison écrit en 18301831 (mais publié seulement quatre ans après sa mort, en 1864) par le philosophe allemand Arthur Schopenhauer. Livre problématique, s’il en est, dans son projet même. Comment en effet un philosophe digne de ce nom pourrait-il, sans contredire le souci de vérité qui incombe à sa discipline, nous demander de mettre en pratique les stratagèmes les plus retors — le livre en propose trente-huit et recommande même ultimement de ne pas avoir de scrupules à utiliser l’injure ! — pour gagner un débat coûte que coûte, au risque de faire de nous de dangereux sophistes ? S’agit-il là d’un aveu d’échec philosophique de la part d’un penseur connu par ailleurs pour son pessimisme extrême ? Pourtant le sérieux avec lequel Schopenhauer aborde, au début de son ouvrage, la présentation de la « dialectique éristique », c’est-à-dire du genre de la dispute (eris en grec signifiant « querelle »), laisse penser au contraire que son intention est toute scientifique. Les raisons anthropologiques qu’il avance afin d’expliquer notre penchant pour la controverse corroborent cette impression : « la vanité » des hommes, leur « goût du bavardage », leur « malhonnêteté innée » ou plus simplement « la médiocrité naturelle de l’espèce » pourraient bien être la cause de notre désir d’avoir toujours raison, dût la vérité en périr. En nous invitant à utiliser tous les moyens possibles pour gagner un débat, il est donc fort probable que Schopenhauer ait voulu non pas nous pervertir mais nous avertir. Par un procédé diablement ironique, son ouvrage n’aurait pas eu d’autre dessein que celui de 13 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
nous sensibiliser, en les mimant, aux astuces des rhéteurs, et ce afin de mieux les combattre. Notre Art d’avoir toujours raison (sans peine) part de cette hypothèse : on est meilleur philosophe si l’on connaît les pièges rhétoriques que nous tendent nos adversaires. Et, pour bien les connaître, il est bon de savoir les pratiquer. Mais, en les pratiquant, on doit, bien entendu, prendre garde à ne pas céder à leur puissance séductrice. Car apprendre à berner autrui peut se révéler être un exercice très plaisant. D’abord parce qu’il y a toujours de la jubilation à constater qu’un piège fonctionne et qu’il permet de triompher d’un adversaire coriace. Comme le remarquait déjà Aristote dans sa Rhétorique : là « où il y a lutte, il y a aussi victoire. C’est ce qui fait que la chicane et l’éristique sont agréables pour ceux qui en ont l’habitude et la faculté ». Ensuite parce que, à force de pratiquer avec succès l’art de la controverse, celui qui s’adonne à la rhétorique gagnera en estime de soi, il se croira plus malin que les autres, il se prendra un peu pour Ulysse, l’homme « aux mille ruses », dont Nietzsche, dans Aurore, disait que les Grecs avaient raison d’admirer en lui « avant tout la faculté de mentir et de répondre [à ses adversaires] par des représailles rusées et terribles ». Or voilà bien le piège que tend la sophistique à qui s’amuse trop volontiers à en faire usage : l’intelligence calculatrice qu’éveille en nous le recours systématique aux pièges du langage risque bien, à force de pratique, de ne plus valoir que pour elle-même et donc de nous faire oublier toute considération déontologique dans la finalité 14 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Stratagème
n° 1
Pour convaincre votre interlocuteur, faites-lui peur !
Pour convaincre votre interlocuteur, faites-lui peur !
COMMENT S’EN SERVIR
L
orsqu’une thèse n’est compréhensible que par les esprits forts, il faut l’imposer aux esprits faibles en les effrayant. À la fin de la République, Platon décide d’effrayer ses lecteurs pour défendre son modèle de cité idéale. En exposant un mythe illustrant le destin des âmes, il explique que ceux qui voudraient exercer le pouvoir sans être philosophes connaîtront un sort tragique : une mort violente et prématurée. Ce récit sert, en réalité, de soutien au mythe de la caverne, où Platon soutient que le philosophe, éclairé par la vérité, devra diriger la cité, mais que le peuple, attaché à ses opinions, voudra le tuer. La peur vient donc seconder la raison pour protéger le futur philosophe-roi. Aujourd’hui, on retrouve cet usage de la peur comme auxiliaire de la raison dans la plupart des stratégies écologiques. Par exemple, le documentaire Six Degrés changeraient le monde de Ron Bowman, diffusé sur France 5, le 17 août 2008, prévoit l’extinction de toutes les espèces vivantes Si la température terrestre augmente de 6 °C. Ainsi, comme l’avait compris Platon, pour toucher le plus grand nombre, rien n’est plus efficace que de frapper l’imagination par un scénario catastrophe.
26 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Pour convaincre votre interlocuteur, faites-lui peur !
L A PA R A D E
Q
uand on cherche à faire peur pour emporter l’adhésion, on sous-estime implicitement la capacité de raisonner. Il faut donc vérifier que la peur provoquée n’est pas là pour cacher un déficit dans l’argumentaire. Selon Hannah Arendt, c’est effectivement le cas dans la République : Platon s’y révèle moins philosophe que sophiste lorsqu’il utilise un mythe effrayant pour faire passer en force sa cité idéale. En revanche, la lecture du livre de Mark Lynas, Six Degrees, fondé sur plus de trois cents références scientifiques, laisse penser que le documentaire de Bowman ne joue pas sur les peurs sans raison…
27 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Stratagème
n° 2
Sachez coller une étiquette
Sachez coller une étiquette
COMMENT S’EN SERVIR
A
ttaquez votre adversaire sur ce qu’il est et non sur ce qu’il dit. Il est difficile d’échapper à son sexe, à son âge, à sa situation sociale. C’est pourquoi s’y référer peut se révéler très efficace : si vous parvenez à faire croire que les thèses de votre adversaire émanent des intérêts de son groupe d’appartenance, les préjugés négatifs concernant la valeur du groupe en question achèveront de vous donner raison. Sans verser dans l’injure raciale, évidemment stupide et odieuse, vous pouvez suggérer qu’en tant que Parisien ou socialiste tendance caviar, votre interlocuteur a perdu tout contact avec les réalités populaires. C’est ce que les sociologues appellent : « Naturaliser le déviant. » Ainsi, dans Stigmate (1963), le sociologue Erving Goffman montrait que tout écart par rapport à l’idéal du bon citoyen américain (« jeune père de famille marié, blanc, citadin, hétérosexuel, protestant, diplômé et sportif ») pouvait marginaliser l’individu. Pas sûr que l’investiture d’un président noir à Washington démente ce constat. Un récent sondage montre en effet que plus de 30 % des Américains croient que Barack Obama est musulman (ils n’étaient que 7 % lors de son élection). Signe que ses adversaires républicains veulent le stigmatiser en passant d’un écart réel mais peu opérant (sa couleur de peau) à un écart imaginaire mais efficace (sa religion). À l’âge du communautarisme, ce stratagème est d’usage délicat, mais, en ravivant des préjugés qui ne demandent que ça, il se révèle redoutable. 29 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Sachez coller une étiquette
L A PA R A D E
S
i l’on essaye de vous coller une étiquette pour disqualifier votre parole, deux manières de riposter s’offrent à vous : la fierté ou le détachement. Vous pouvez vous réjouir de votre appartenance, comme Rousseau lorsqu’il vantait la République de Genève, sa ville natale, à laquelle il dédicacera son Discours sur l’origine de l’inégalité. À l’inverse, vous pouvez la mépriser, tel Diogène le cynique rétorquant aux Athéniens se moquant de lui parce qu’il avait été condamné à l’exil par les gens de Sinope, que c’était lui qui les avait assignés à résidence !
30 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Stratagème
n° 3
Pratiquez la rupture de ton
Pratiquez la rupture de ton
COMMENT S’EN SERVIR
L
orsque votre adversaire fait de l’humour, soyez grave ; lorsqu’il est grave, faites de l’humour. Si au cours d’une discussion, les arguments de votre adversaire sont meilleurs que les vôtres, changez soudainement de ton afin de séduire ceux qui assistent au débat. Il s’agit en effet, pour reprendre le dessus, de puiser dans le capital de sympathie que le public est susceptible de vous accorder. Or, il est probable que votre adversaire, tout entier dans son argumentaire, adopte, sans s’en rendre compte, un ton de plus en plus sérieux, presque ennuyeux. Opposez-lui alors une remarque légère, telle que : « Cela nous empêchera-t-il de dormir ? » Ainsi, dans sa Lettre sur l’enthousiasme (1708), Shaftesbury (1671-1713) recommande de pratiquer contre les fanatiques religieux, non la répression, mais l’esprit et l’humour (« wit and humour »). Inversement : si, pris d’une verve railleuse, votre adversaire ridiculise tout ce que vous dites, feignez de vous offusquer : « Comment osez-vous vous moquer d’un tel cas ? Êtes-vous donc insensible à tout ? » C’est ce que fait, par exemple, Rousseau lorsque, outré que Voltaire puisse utiliser le tremblement de terre de Lisbonne pour nier la Providence divine, il lui écrit le 18 août 1756 : « Vous jouissez, mais j’espère. » Dans les deux cas, les témoins apprécieront d’autant plus ce décalage que vous aurez flatté soit leur esprit (par l’humour), soit leur cœur (par la compassion).
32 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Pratiquez la rupture de ton
L A PA R A D E
S
i l’on cherche à vous déstabiliser en s’offusquant de la légèreté de votre ton ou en trouvant ridicule votre sérieux, essayez de retrouver une égalité de registre avec votre adversaire afin de pouvoir achever votre argumentation. Le mieux est donc de le contreattaquer sur la forme, par exemple en disant que sa remarque est « déplacée », « de mauvais goût », qu’il est « bien cavalier » ou, au contraire, qu’il n’a « aucun humour », qu’il « prend tout au tragique », qu’il est « d’une susceptibilité maladive ». Ainsi, à la lettre longue et grave de Rousseau, Voltaire répondit laconiquement : « Vous me pardonnerez de laisser là toutes ces discussions philosophiques qui ne sont que des amusements. »
33 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
TABLE DES MATIÈRES
P. 11 _INTRODUCTION
PAR NICOLAS TENAILLON
P. 25 _Stratagème 1
POUR CONVAINCRE VOTRE INTERLOCUTEUR, FAITES-LUI PEUR !
P. 28 _Stratagème 2
SACHEZ COLLER UNE ÉTIQUETTE
P. 31 _Stratagème 3
PRATIQUEZ LA RUPTURE DE TON
P. 34 _Stratagème 4
POUSSEZ VOTRE ADVERSAIRE EN BAS DE LA « PENTE GLISSANTE »
P. 37 _Stratagème 5
UTILISEZ LE SILENCE
P. 41 _Stratagème 6
RETOURNEZ L’ARGUMENT DE VOTRE ADVERSAIRE
P. 45 _Stratagème 7
PARLEZ PAR IMAGES
P. 48 _Stratagème 8
FEIGNEZ L’IGNORANCE
P. 51 _Stratagème 9 RÉPÉTEZ-VOUS !
P. 55 _Stratagème 10 FLATTEZ !
P. 58 _Stratagème 11
DÉNIGREZ L’OBJET DU DÉBAT
P. 61 _Stratagème 12
INVOQUEZ LES STATISTIQUES
P. 64 _Stratagème 13
METTEZ-VOUS EN COLÈRE
P. 67 _Stratagème 14
INVOQUEZ LE MODÈLE DES RICHES
P. 71 _Stratagème 15
DÉSHONOREZ VOTRE ADVERSAIRE
P. 74 _Stratagème 16
PLAGIEZ VOTRE INTERLOCUTEUR
P. 77 _Stratagème 17
EXIGEZ DES DÉFINITIONS
P. 80 _Stratagème 18
FEIGNEZ D’ÊTRE VEXÉ
P. 83 _Stratagème 19
DÉNIGREZ LE « GRAND » PAR LE « PETIT »
P. 86_Stratagème 20
SOYEZ « À-QUOI-BONISTE » !
P. 89 _Stratagème 21
PRATIQUEZ LA LOGORRHÉE !
P. 93 _Stratagème 22
JOUEZ LA NOUVEAUTÉ
P. 96 _Stratagème 23
COUPEZ LES CHEVEUX EN QUATRE !
P. 99 _Stratagème 24
DÉPLACEZ LE DÉBAT D’UN CRAN
P. 103 _Stratagème 25
INVOQUEZ UN JUGEMENT SUPRÊME
P. 106 _Stratagème 26
ADRESSEZ-VOUS À VOUS-MÊME 154 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
P. 109_Stratagème 27 DÉCLASSEZ-VOUS !
P. 112 _Stratagème 28
FAITES DANS L’ÉVIDENCE
P. 115 _Stratagème 29
RENVERSEZ LA CHARGE DE LA PREUVE
P. 118 _Stratagème 30
DISTINGUEZ LA THÉORIE ET LA PRATIQUE
P. 121 _Stratagème 31
UTILISEZ VOTRE CORPS
P. 125 _Stratagème 32
COLLEZ VOTRE ADVERSAIRE
P. 128 _Stratagème 33
JOUEZ LES INCOMPRIS
P. 131 _Stratagème 34
FAITES DES SYLLOGISMES
P. 134 _Stratagème 35 GÉNÉRALISEZ
P. 137 _Stratagème 36
UTILISEZ LA DOUBLE NÉGATION
P. 140 _Stratagème 37
EXPRIMEZ-VOUS PAR CLICHÉS POSITIFS
P. 143 _Stratagème 38
DOUTEZ DE LA SINCÉRITÉ DE VOTRE ADVERSAIRE
P. 146 _Stratagème 39
ABSORBEZ L’OPINION D’AUTRUI
P. 149 _Stratagème 40
INVOQUEZ LE GASPILLAGE
155 L’art d’avoir toujours raison (sans peine)
Des mêmes auteurs
NICOLAS TENAILLON La Vérité. Prépas commerciales ECE/ECS. Thème de culture générale 2015, Ellipses, 2014. En collaboration avec Alexandre Abensour L’Espace. Prépas commerciales ECE/ECS. Thème de culture générale 2014, Ellipses, 2013. En collaboration avec Alexandre Abensour
NICOLAS MAHLER Pornographie et Suicide L’Association, 2013 Engelman L’Association, 2011 L’Art sans madame Goldgruber L’Association, 2008 Longueurs et Retranchements L’Association, 2007 Poèmes La Pastèque, 2007 Mystery Music L’Association, 2006
out à la fois guide de survie en milieu hostile (à l’Assemblée ou en réunion), traité de l’art de la guerre (dans les dîners en ville) et manuel pour comprendre les médias, voilà un livre salutaire pour affronter la mauvaise foi (des autres). Le philosophe Arthur Schopenhauer avait en son temps proposé des stratagèmes pour mettre un adversaire K.-O. dans un débat, Nicolas Tenaillon renouvelle la pensée retorse de son illustre prédécesseur, en y adjoignant autant de parades. Indispensable aux duellistes… et à ceux qui aiment pratiquer la philosophie en s’amusant. Ce livre est issu des chroniques de Nicolas Tenaillon publiées chaque mois depuis 2010 dans Philosophie magazine.
T
Nicolas Tenaillon
Nicolas Mahler
est agrégé de philosophie, chargé de cours à l’Université catholique de Lille depuis 2004 et professeur de philosophie en CPGE. Il collabore chaque mois à Philosophie magazine.
est un auteur de bande dessinée autrichien. Il illustre chaque mois les éditos de l’édition allemande de Philosophie magazine.
Dessin de couverture : © Nicolas Mahler Philo éditions : 10, rue Ballu - 75009 Paris Dépôt légal : octobre 2014 978-2-9538130-3-6 www.philomag.com
11,90 € TTC France
ISBN 978-2-9538130-3-6
9 782953 813036