1328-‐1453 Le temps de la guerre de cent ans
Preface
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Un âge de plomb, temps pervers, ciel d’airain” Eustache Deschamps, 1394. C’est un automne du Moyen Age ou se conjuguent désastres, violences privées et publiques, ébranlement psychologiques, les aberraLons de la foi, les divisions haineuses des princes du sang de France, le bucher de Jeanne d’Arc et l’appariLon dans l’art du personnage sinistre de la Mort. Cependant de grands changements ont lieu: l’insLtuLon curiale focalise l’art et la liQérature et elle définît les modes – elle annexe a la royauté l’idéal et la culture chevaleresque. De plus, avec Charles VII, on assiste a la créaLon d’une monarchie nouvelle dont une des forces nouvelles est d’intégrer la frange supérieure des oligarchies citadines en l’agrégeant pour une bonne part a l’aristocraLe. Enfin, il semble que le concentraLon des biens et des fortunes, consécuLves a la dépopulaLon et au développement des clientèles princières, permeQent l’essor du commerce de lux, et meme celui des denrées pondéreuses, tandis que l’indigence recule et que, pour la plupart, les habitants du royaume ont la possibilité de se bien nourrir et de faire face, après la Peste Noire, au sur prélèvement représente par l’impôt monarchique.
Introduc.on
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La guerre de cent ans commença lorsque le roi d’Angleterre, Edouard III, Lra parL de l’absence d’hériLer male du dernier CapéLen direct en 1328 pour contester la légiLmité de Philippe VI de Valois qui était issu d’une branche cadeQe. Charles V parvint a reconquérir les territoires perdus. Le conflit fut cependant relance en 1415 par la guerre civile qui régnait en France entre Armagnacs et Bourguignons depuis que le roi Charles VI est aQeint de folie. Allie au duc de Bourgogne, le roi d’Angleterre Henri V parvint a contrôler toute la moiLe nord du royaume. La neutralité du duc de Bourgogne acquise par Charles VII a la paix d’Arras en 1435, ainsi que les reformes financières et militaires des années 1440, permirent au roi de France de chasser définiLvement les Anglais du royaume entre 1449 et 1453. La fin du Moyen Age est marquée par 3 phénomènes majeurs, d’ampleur européenne et qui s’inscrivent dans le temps long: une phase de forte croissance de l’Etat au XIIIème et XIVème siècles, une crise économique d’origine agraire après 3 siècles de croissance et une crise démographique, avec la réappariLon de la peste en Occident après 7 siècles d’absence. L’incompaLbilité des souverainetés au du vieux système féodal engendre la guerre, le guerre l’impôt, l’impôt la révolte des contribuables.
La France en 1328: un equilibre fragile •
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Le règne de Philippe VI de Valois (1328-‐1350) est celui de l’apogée et de l’effondrement de la prospérité du royaume le plus riche d’Europe: une serie de défaites mémorables installe le pays dans la guerre. Un royaume des pays: le souverain ne s’inLtule plus « roi des Français » mais « roi de France ». Le royaume est donc une réalité affecLve et administraLve. Depuis la croisade albigeoise en 1293, Montpellier est vassale direct du roi. Il y a en plus trois sénéchaussées de Carcassonne, Toulouse et Beaucaire de pays de langue d’Oc. Le domaine et la mouvance: on fait une disLncLon neQe entre le domaine et la mouvance. Sur le premier le roi exerce directement son autorité, tandis que sur la seconde, il doit tenir compte de celle des barons. Le roi n’est totalement souverain que dans son domaine et les habitants de sa mouvance sont d’abord sous l’autorité de leur seigneur local. La Flandre consLtue une principauté très riche que depuis Philippe Auguste les rois de France ont a cœur de dominer. Les riches marchands drapiers sont francophiles, les modestes arLsans Lsserands anglophiles, les comtes de Flandre hésitants entre les deux obédiences.
La France en 1328: un équilibre fragile
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Les acquêts récents sont encore considères par les rois comme leur patrimoine personnel, et de ce fait aliénables. Ils s’en défont pour doter leur filles et désintéresser leur fils cadets de la succession en leur donnant des provinces en apanage (c’est-‐a-‐dire ad panem, liQéralement pour les nourrir). L’état des feux de 1328 étant le premier recensement général de la populaLon depuis la dispariLon de l’empire romain, il donne une idée du développement administraLf de la monarchie du XIVème siècle. Une administraLon performante: La guerre est un moLf légiLme pour lever l’impôt (c’est d’ailleurs l’objet de l’état des feux de 1328) et un moyen pour la monarchie de jusLfier la mise en place d’une fiscalité publique qui lui fait défaut, mais ceQe dernière est très impopulaire et de ce fait, a ses débuts, limitée dans le temps.
La France en 1328: un équilibre fragile
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Beaucoup d’hommes: l’état des feux recense 2.469.987 foyers, soit environ 12 millions d’habitants. La France de Philippe VI de Valois est une fourmilière bruissant d’acLvités. La crue des hommes a emporte depuis le début du XIIIème siècle l’essenLel des forets, grignotées, percées de clairières. Un paysage humanise: on praLque la rotaLon triennale dans les villages franciliens, alors que dans une grande parLe du midi on suit encore la jachéré biennale.
Grange aux dimes de Vaulerent A Villeron (Oise)
Extrait de Grandes chroniques de France par Jean Fouquet.
La France en 1328: un équilibre fragile • • • • • •
Une économie d’échanges: la France du XIVème siècle est profondément rurale, avec 10 a 15% seulement de citadins. Il y a une mulLplicité, partout, de peLtes villes et de bourgs qui permet aux campagnes de prospérer en les insérant dans une économie d’échange. Le vin de Gascogne est exporte par dizaine de milliers de tonneaux en Angleterre, et le paysan anglais élève des moutons dont la laine est filée dans les campagnes flamandes et florenLnes, Lssée en ville et exportée jusqu’en Orient. Une économie monétaire: en 1328, c’est la monnaie royale d’argent (la livre tournois) qui domine dans le royaume, grâce a une frappe abondante depuis Philippe Auguste. La monéLsaLon de l’économie, le développement des echanges, la modesLe de plupart des acteurs économiques et la vieille habitude de ne jamais payer comptant ont favorise les progrès du crédit. CeQe société, qui prospère dans une économie fortement monéLsée et en croissance constante depuis des siècles, vit donc largement a crédit. Les limites de la croissance et l’équilibre du début du XIVème siècle: la croissance médiévale est fondée sur l’extension des limites du finage, plus que sur des gains de producLvité dans l’agriculture. Mais le salut du peLt paysan passe par la culture intensive de son jardin, et, selon les lieux et la fortune, l’élevage de quelques poules, un porc, une vache, des moutons ou des chèvres, qui sont l’objet de tous ses soins.
La France en 1328: un équilibre fragile
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La gène dans les campagnes: les tentaLves du seigneur pour enclore sa foret afin de la préserver des troupeaux et des paysans. Les garennes seigneuriales se mulLplient. Un monde urbain domine par une élite bourgeoise: les écarts de fortune au profit des marchands et au détriment des arLsans. Le commerce est en effet une acLvité plus lucraLve que la producLon. La fortune donne aux marchands très largement libres de leur temps, les clefs du pouvoir municipal et leur confère une familiarité certaine avec les princes qu’ils fournissent et dont ils sont parfois les officiers. L’éLrement de la hiérarchie sociale: une infime minorité de nobles (1 a 3% selon les régions) concentre entre ses mains richesse foncière et pouvoir poliLque sous la tutelle du roi et des princes. Parmi les paysans, il y a de moins en moins d’inégalité juridique, car beaucoup de serfs ont acheté (en argent!) leur liberté au cours du XIIIème siècle. En fait, l’état des feux en 13298 révèle un grand royaume, peuple, riche et bien administre.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360)
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Philippe de Valois a hérite d’un grand royaume, mais il n’aurait pas du être roi. Edouard III est le peLt fils de Philippe le Bel, tandis que Philippe VI n’était que son neveu.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360) •
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Quand la souveraineté pointe sous la suzeraineté: les rois, celui du royaume de France comme les autres, se définissent par leur posiLon poliLque éminente par rapport aux autres: ils ne dépendent de personne, mais tous dépendent d’eux. Par conséquent ils n’ont de compte a rendre qu’a leur conscience, c’est-‐a-‐dire a Dieu. Il est donc logique de considérer que les rois Lrent leur pouvoir et leur légiLmité du Christ, ce qui se traduit dans certains royaumes, comme celui de France, par un sacre. La noLon de souveraineté au XIIème et XIIIème siècles permet au roi de prétendre se faire obéir de tous. L’excepLonnelle longévité de la dynasLe capéLenne: de 987 a 1328 s’explique par le fait que les rois ont toujours eu un fil ou un frère pour leur succéder. Le roi d’Angleterre et la quesLon de la Guyenne: la quesLon de la Guyenne empoisonnait les rapports entre CapéLens et Plantagenets depuis le XIIème siècle. Le sud-‐ouest a toujours été un angle mort dans le rayonnement capéLen et les ducs d’Aquitaine, puis les Plantagenets y représentaient l’autorité souveraine, bien plus que les rois de France. Le royaume d’Angleterre était a un stade de développement administraLf supérieur a celui du royaume de France. Le roi de France pouvait en théorie exiger du duc de Guyenne, qui n’est autre que le roi d’Angleterre, qu’il parLcipe a ses expédiLons militaires contre les Flamands ou lui interdire de s’allier avec ses ennemis.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360)
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La rupture dynasLque de 1328: Depuis Hugues Capet, les rois de France ont eu la chance d’avoir toujours un fils pour leur succéder. Le principe d’une succession dynasLque de père en fils avait donc fini par s’imposer dans la tradiLon. Lorsque Louis X décéda en 1326, le roi n’avait, pour la première fois depuis trois siècles, qu’une fille, Jeanne. Le frère de Louis X, Philippe V en profita pour se faire nommer roi par le conseil – « femme ne succède pas au royaume de France ». En 1328, s’imposa donc en France, sous l’effet des circonstances, une nouvelle règle successorale qui interdisait la couronne aux descendants males en ligne féminine, au profit d’une filiaLon masculine intégrale. La guerre par procuraLon (1328-‐1343): Le déficit de légiLmité de Philippe VI meQait Edouard III en posiLon de force dans le conflit qui l’opposait a son suzerain français, dans la mesure ou il lui permeQait de déclarer une guerre juste, puisqu’il pouvait se considérer comme spolie de ses droits sur le trône de France. Philippe VI profitait du problème écossais, Edouard III ranima donc l’agitaLon endémique qui régnait en France.
Edouard III rend hommage, au @tre de duc de Guyenne, a son suzerain Philippe VI.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360)
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Les chevauchées victorieuses d’Edouard III (1345-‐1360): L’Ecluse, Crécy, Azincourt… C’est souvent en revenant de chevauchées que l’armée anglaise fut obligée de livrer bataille. Jamais celle-‐ci ne fut un objecLf de ses expédiLons. Le but d’Edouard III était de ravager les grasses campagnes françaises pour saper l’autorité de Philippe VI en montrant son incapacité a défendre son peuple. La capture de Jean le Bon par le prince Noir provoqua un séisme poliLque en France.
Tombeau du Prince Noir a la Cathédrale de Canterbury
Portrait de Jean le Bon
Bataille de Crécy, les archers anglais contre les arbalétriers français.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360) •
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Les armées du début de la guerre de cent ans: Les armées du roi d’Angleterre et du roi de France ont beaucoup en commun, en parLculier la typologie de leurs combaQants, leur structure tacLque, leur caractère non féodal, et enfin leurs effecLfs temporaires. Les gens d’armes, c’est la cavalerie lourde – il y a ensuite les gens de pied. Les cavaliers lourds sont en général plus nombreux que les fantassins dans les armées françaises. L’armée médiévale a donc une structure a gros grains dont l’unité la plus solide est la montre, unie derrière un site avec sa bannière et son cri de ralliement, mais de taille très variable puisqu’elle varie d’1 a 80 hommes! Le principe tacLque qui commande les affrontements militaires médiévaux c’est de tenter de briser l’arroi adverse, c’est a dire la cohérence de son disposiLf, en y perçant des brèches qui abouLssent a sa dispersion, ou désarroi.
Capture de Jean le Bon a la bataille de Poi@ers
La capture de Jean le Bon a la bataille de Poi3ers •
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La défaite des armées féodales, la grande leçon de Crécy, qui devrait lui faire comprendre qu’un autre monde a commence, ne sert qu’à lui faire regreQer la chevalerie. Les archers anglais ne l’instruisent pas. La chevalerie française n’entend point le génie moderne qui l’a foudroyée à Crécy par l’arLllerie d’Edouard. La noblesse, commençant a vivre loin de ses châteaux, séjournant a grands frais près du roi, devenait chaque jour plus avide. Elle ne voulait plus servir graLs. Il fallait la payer pour combaQre, pour défendre ses terres des ravages de l’Anglais. Ces fiers barons descendaient de bonne grâce à l’état de mercenaires. Les nobles contribuèrent ainsi, indirectement et à leur insu, à donner une importance toute nouvelle aux Etats, surtout au Tiers-‐Etat, a l’Etat qui payait. Voter et recevoir l’impôt, c’est régner. Personne alors ne senLt toute la portée de ceQe demande hardie des Etats, pas meme probablement ELenne Marcel, le fameux prévôt des marchands.
L’état de guerre: la crise extérieure (1337-‐1360)
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Efficacité de la guerre offensive: La durée pendant laquelle le roi d’Angleterre solde ses troupes est limitée a quelques mois et il peut espérer financer son expédiLon au détriment de son adversaire en pillant méthodiquement villes et campagnes. Chevaliers et ribauds insulaires n’étaient pas plus disciplines, moins cupides, ni moins orgueilleux que leurs homologues du conLnent, mais étaient pour la plupart volontaires et tenus par un engagement bilatéral direct avec leur roi. Le développement de l’Etat conduit a la guerre, car la définiLon de la souveraineté et la capacité administraLve a la meQre en œuvre clarifient les limites territoriales dans elles s’exercent, tandis que le système poliLque hérite de la lesquelles féodalité était au contraire fonde sur la dominaLon souple d’un centre sur ses périphéries.
Chevauchees anglaises pendant la guerre de cent ans.
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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Le durcissement des souverainetés royales mène a la guerre et la guerre conduit a la fiscalité. La faiblesse de l’Etat dont héritent les Valois, c’est la contrainte financière qui interdit de subvenLonner une armée importante. La nécessite de l’impôt extraordinaire: effectuer une mutaLon monétaire consiste a modifier la valeur de la monnaie, par changement du poids ou de la quanLté du métal précieux contenu dans la pièce (Ltre ou aloi). La dévaluaLon pénalise ceux qui perçoivent des revenus fixes en monnaie (seigneurs, renLers, salaries) mais avantage ceux qui les paient. Normalement le pied de la monnaie, qui mesure son rapport entre son poids, son cours et son aloi, oscillait entre 24 et 60, mais les dévaluaLons successives de la période 1337-‐1360 le firent monter jusqu’à 500! TentaLve de contrôle de la royauté par les états (1343-‐1357): la résistance a l’impôt rendait nécessaire le dialogue entre les sujets et le souverain. Philippe VI convoqua donc de grandes assemblées des trois états (nobles, clercs, bourgeois) pour les persuader de la nécessite de parLciper a l’effort de guerre dans l’intérêt général. L’intrusion des états dans la décision poliLque vint de la nécessite dans laquelle était le roi d’élargir sa base poliLque, mais aussi de la méfiance croissante des élites vis-‐à-‐vis d’un gouvernement incapable de protéger le royaume.
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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Sur le plan idéologique, Nicolas Oresme, maitre en théologie et recteur du collège de Navarre, déclare, en s’appuyant sur Aristote, que la monnaie apparLent a tous et que le roi doit être garant de sa stabilité. La discussion abouLt a la tutelle des finances extraordinaires par les états. En échange, dans chaque diocèse, les gens des états choisiraient des élus charges d’établir l’assieQe de l’impôt et de superviser sa levée; ils seraient surveilles au niveau naLonal par neuf généraux ou superintendants. La capture de Jean II (Jean le Bon) a la bataille de PoiLers brisa neQe ceQe évoluLon. Il fut force a accepter la paix et négocia a Londres (en 1358-‐1359) sa rançon avec la resLtuLon a Edouard III de l’ancien empire Plantagenet en pleine souveraineté… Mais il n’était plus obéi, car ses sujets le soupçonnaient, non sans raison, d’agir dans son intérêt personnel plus que dans celui du royaume: ni les états, ni le dauphin ne donnèrent suite a ses injoncLons.
Nicolas Oresme, economiste, mathema@cien, physicien – mort en 1325 a Lisieux.
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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Echec des Etats généraux (1358): L’administraLon royale délègue la percepLon de l’impôt a des fermiers: ceux-‐ci avancent au roi le montant escompte de l’impôt en se remboursant en le levant. Ils sont d’autant plus après dans la levée qu’ils doivent percevoir plus que l’achat de la ferme pour Lrer profit de l’opéraLon. ELenne Marcel et les bourgeois se rallièrent a Charles de Navarre parce qu’il avait l’auréole de martyr de l’arbitraire royal, mais s’aperçurent trop tard qu’ils étaient manipules par un intrigant. Quand le prévôt des marchands mit en défense sa ville en ordonnant la construcLon d’une nouvelle enceinte pour protéger les faubourgs des chevauchées anglaises et des pillards, il agissait en chef de la municipalité et trouva un large souLen parmi les bourgeois de Paris, peLts et grands. ELenne Marcel nomma Charles de Navarre capitaine de Paris. Il méditait alors de le faire roi de France a la place du Dauphin… mais le prévôt des marchands tomba sous les coups des siens le 31 juillet 1358, alors qu’il s’apprêtait probablement a ouvrir les portes de la ville au roi de Navarre.
L’assassinat d’E@enne Marcel en 1358
Une pression fiscale dans un climat délétère
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Dans ceQe guerre chevaleresque qui se faisaient a armes courtoises entre les nobles de France et d’Angleterre, il n’y avait au fond qu’un ennemi, une vicLme des maux de la guerre : c’était le paysan. Les prisonniers français relâches sur parole, vinrent sur leurs terres ramasser vitement les sommes monstrueuses qu’ils avaient promises sans marchander sur le champ de bataille. Le mécontentement inhérent à la crise et l’exemple des cités flamandes, italiennes ou de la Hanse donnent a E@enne Marcel l’occasion d’essayer de montrer que les villes seraient plus à même de gérer la société et de répondre aux nouveaux impéra@fs économiques de plus en plus centrés sur le commerce et moins sur la propriété foncière. Le grand patriciat commerçant possède des ressources financières très abondantes qu’il prête aux princes et aux ecclésias@ques : il devient un acteur incontournable. À l’époque, plutôt que d’entretenir une coûteuse administra@on, les souverains ont pris l’habitude de faire prélever les taxes par de riches par@culiers qui leur cèdent le montant souhaité et se remboursent en percevant les impôts pour leur compte, ce qui assure de confortables bénéfices.
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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L’impôt permanent (1360): Le Dauphin sorLt grandi de la crise parisienne, mas la menace navarraise n’était pas éloignée, il était incapable de financer le moindre effort militaire et on était dans une période de grande instabilité monétaire. Le Dauphin obLent alors par le traite de Calais (1360) le rétablissement intérieur au prix de la reconnaissance de la défaite extérieure. En échange, le roi d’Angleterre abandonna ses prétenLons sur la couronne de France. Paradoxalement, ce n’est pas la guerre qui a fait accepter l’impôt permanent aux sujets du roi de France, mais le poids énorme de la rançon.
Franc Or de Jean II
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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La paix sans la sécurité (1358-‐1369): Le principal problème des années 1360 venait de l’insécurité entretenue a travers la France par des bandes de rouLers. Leurs capitaines étaient issus pour la plupart de la peLte noblesse languedocienne, bretonne ou anglaise et avaient du mal a se résoudre a retourner a la médiocrité qui était la leur avant que la guerre ne leur offre la possibilité d’accumuler richesses et gloire. C e Q e é c o n o m i e d e p r é d a L o n é t a i t fondamentalement parasitaire, car elle ne construisait rien: lorsque se profilait une menace, ou au contraire de meilleurs profits, les gens des compagnies n’hésitaient pas a changer de région, contribuant ainsi a répandre le fléau dans tout le royaume. Les impôts étaient absorbes par la rançon, beaucoup de princes étaient retenus prisonniers et ne pouvaient assurer l’ordre dans leurs seigneuries, tandis que la noblesse, épuisée par les défaites et les rançons, se terrait chez elle. Pillage des villes du centre et du sud de la France par les rou@ers
Guerre et fiscalité: la crise intérieure (1355-‐1369)
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La paix de Calais était a l’évidence nécessaire aux Valois pour reprendre leur souffle après la crise de 1356-‐1358, tout en méditant leur revanche. Il est clair, cependant, que la réouverture des hosLlités fut accélérée par le phénomène des grandes compagnies, car le seul moyen de les empêcher de nuire a la communauté était de les employer contre les Anglais.
Pillage des villes du centre et du sud de la France par les rou@ers
L’opinion et la reforme du royaume •
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La formaLon d’une opinion publique: la société poliLque, entendue comme l’ensemble des personnes d’autorité avec lesquelles le roi doit compter, s’ouvre a parLr du XIIIème siècle aux bourgeois sous l’effet de l’essor urbain. Les villes sont en effet des auxiliaires précieux pour l’Etat. Ce sont des centres qui parLcipent au maillage poliLque du territoire; leur richesse en fait des centres de financement précoces pour la monarchie, tandis que leurs habitants au niveau culturel élevé consLtuent un vivier naturel pour l’administraLon royale. Les rois commencent commencent a compter sur l’appui de leurs « bonnes villes » a parLr de saint Louis et plus encore de Philippe le Bel.
Paris au XIVème siècle.
L’opinion et la reforme du royaume •
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La révolte et la grevé de l’impôt sont des dangers sérieux pour la monarchie qui se doit de prendre en compte les exigences du pays. L’Etat moderne se définît par sa capacité a susciter l’adhésion du pays a la poliLque des gouvernants. La généralisaLon de l’impôt public est la grande nouveauté poliLque des le XIVème siècle, mais elle ne se fait pas sans difficulté. Elle contribue a l’élargissement de la société poliLque, tout en nourrissant un fort courant de contestaLon dans l’opinion. Les origines de la reforme: la reforme du royaume de France est pris en charge dans un premier temps par le souverain lui-‐même: saint Louis, morLfie par l’échec de la croisade, conçoit sa grande ordonnance de de reforme de 1254 comme un élément d’un ensemble de mesures qui visent a meQre le roi, son administraLon et ses sujets en conformité avec l’idéal chréLen. Pour cela, il fait procéder dans le royaume a des enquêtes sur les dysfoncLonnements de l’administraLon, puis il promulgue une grande ordonnance visant a la moraliser et a mieux contrôler ses officiers locaux: c’est ainsi que les baillis deviennent des officiers nommes, salaries et révocables.
L’opinion et la reforme du royaume •
L’aspiraLon du pays a l’Etat de droit: La société poliLque et la société civile aQendent du souverain le respect des coutumes et des privilèges, c’est a dire du droit. L’exercice de la bonne jusLce est, en effet, dans la culture médiévale, le principal fondement de la légiLmité du pouvoir dans la mesure ou la jusLficaLon de l’existence des rois, c’est la nécessite de corriger des hommes qui sont mauvais par nature. En fait, la plaie de l’Etat royal de la fin du Moyen Age, c’est moins le favori du prince que le peLt prévôt fermier qui rackeQe ses administres au quoLdien. La mort d’ELenne Marcel et la défaite de Charles de Navarre accélèrent la désagrégaLon des parLs réformateurs. Cependant, la crise impose la réconciliaLon de la monarchie et de l’opinion comme un préalable au redressement du royaume, or elle ne peut passer que l’introducLon d’une dose de reforme dans le gouvernement du royaume, ce que Charles V réussît durant son règne. L’exécu@on d’Olivier de Clisson.
Gilles de Rais « Pour mon plaisir et ma délecta3on charnelle » •
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L’horreur du crime princier: Gilles de Rais monte au supplice le 26 octobre 1440. En ce peLt maLn ouate, Gilles de Rais s’avance superbe, raide, campe dans son ignominie, au milieu de la foule immense et fervente qui l’accompagne, en chantant à travers les rues de Nantes. Terrible race que celle des Craon. Toujours prêt a verser son sang. Ces Craon forment une troupe de loups en maraude aux marches de la Bretagne, du Poitou et de l’Anjou. La cour est devenue un repaire de brigands. Les desLnées vont et viennent au gré des courLsans d’un monarque que chacun pense falot. C’est alors que paraît à Chinon, le 6 mars 1429, une jeune fille qui se dit mandatée par Dieu pour chasser les Anglais hors de France et conduire le roi Charles a Reims pour qu’il s’y fasse couronner. Gilles se pousse dans le sillage de Jeanne. Il aime la guerre mais il désire encore plus intensément briller aux yeux de la Pucelle. Il a croise son regard pur, emprunt des choses qui lui sont inconnues. Il est conquis. Ce n’est plus le gibier que Gilles traque, il veut sa vengeance contre l’injusLce, contre le monde enLer qui l’a fait comme il est. Au maLn, il visite sa chapelle et fait chanter sa chorale de jeunes enfants. Il a une prédilecLon pour ces voix d’anges qui viennent aQénuer les cris qui montent des cachots et des hautes galeries de Machecoul, de Tiffauges, de Champtoce. Gilles est aussi ostentatoire dans sa religion que dans son luxe. Ses messes sont un spectacle. Bientôt Gilles quiQe sa vie de courLsan. Le monde féodal dans lequel il a vécu se dérobe. Ses nombreux châteaux, ses maisons de ville transpirent le pourrissement. Il n’y trouve que magnificence funèbre. Il s’enferme dans la solitude du crime, de l’homosexualité, du tombeau. Il collecLonne les tètes de jeunes martyrs et demande a ses valets lesquelles sont les plus belles. C’est un délicat de l’horreur.
Gilles de Rais
La victoire de l’impôt et la revanche: 1369-‐1400
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Pour prendre sa revanche militaire, Charles V dut se concilier l’opinion, préalable indispensable a la levée d’un impôt régulier suscepLble de financer l’effort de guerre, et pour se concilier l’opinion, il dut prendre en compte un certain nombre de ses aspiraLons. Une tentaLve de reforme par le haut: Charles V a Lre les leçons de la crise qui a secoue le règne de son père et a choisi l’état de droit, ainsi que le respect de l’opinion, plutôt que l’arbitraire de l’absoluLsme. Apres l’arrestaLon en 1378 de deux serviteurs de Charles de Navarre avec des leQres compromeQantes révélant l’alliance de ce dernier avec les Anglais et son projet d’empoisonner le roi, Charles V ordonna une enquête et un procès régulier. La poliLque réformiste de Charles V passait par la stabilité de la monnaie, rendue possible par la régularité de l’impôt pour la rançon de son père.
Charles V
Portrait de Charles V •
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Le jeune roi était ne vieux. Il avait de bonne heure, beaucoup vu, beaucoup souffert. De sa personne, il était faible et malade. Tel royaume, tel roi. Voila le premier roi moderne, un roi assis, comme l’effigie royale sur les sceaux. Ce médecin malade du royaume avait a le guérir de trois maux, dont le moindre semblait mortel: l’Anglais, le Navarrais, les compagnies. Il se débarrassa du premier, en le soulant d’or. Le Navarrais fut baQu, puis paye, éloigne, on lui fit espérer Montpellier. Les compagnies s’écoulèrent vers l’Espagne. Le roi s’aQacha un brave breton de Dinan, le sire Bertrand Du Guesclin. Il lui donna une récompense telle que jamais un roi n’en avait donne: un établissement de prince, le comte meme de Longueville, héritage du frère du roi de Navarre. La plus grande misère de la France c’était bien le brigandage des compagnies: licenciées par les Anglais, repoussées en Ile-‐de-‐France, elles refluaient sur le Centre. Les Anglais étaient comme on est dans le malheur, de plus en plus malhabiles et malheureux. Cependant, les imaginaLons des Français étaient frappées depuis Crécy et PoiLers. Chose bizarre, les Français qui avec Du Guesclin forcèrent les Anglais dans plusieurs places, hésitaient à rencontrer dans la plaine ceux qu’ lis ne craignaient pas de donner assaut. Et l’Angleterre qui n’avait pu conquérir la France, entreprenait de plus en plus la conquête de l’Espagne. Le résultât de ceQe nouvelle imprudence fut de donner une floQe aux Français: le roi de CasLlle envoya une armée navale a Charles V.
La victoire de l’impôt et la revanche: 1369-‐1400
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Une guerre nouvelle (1369-‐1380): Charles V ayant prévu une guerre longue, il adapta son armée et ses finances. Il fit le choix de peLts effecLfs (3400 hommes), soldes en permanence, composes surtout de cavaliers (3400 hommes d’armes et 600 arbalétriers montes) suscepLbles de répondre sans délai aux urgences militaires. La reconquête de la Guyenne doit beaucoup a ceQe armée rénovée. Quant aux Anglais, en s’épuisant a organiser des chevauchées au lieu de meQre en défense leur château de Guyenne, ils ont grandement facilite la tache de la peLte armée de Charles V. Le principal fait d’armes de Du Guesclin a été de vaincre de Charles de Navarre a la bataille de Cocherel et d’avoir ainsi sauve le trône de Charles V, mais sa bravoure proverbiale a coute très cher en rançons payées par son royal protecteur. ConsolidaLon insLtuLonnelle et idéologique: Charles V inscrivit pour la première fois dans le droit l’exclusion des femmes et de leur descendance a la succession du trône. Charles V travailla également au rayonnement idéologique de la monarchie. Il mulLplia les portraits réalistes, qui sont a l’époque rare et sont réserves aux rois, qu’il plaça sur nombre de bâLments qu’il avait rénoves et construits. Statue équestre de Bertrand du Guesclin
La victoire de l’impôt et la revanche: 1369-‐1400
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Le légendaire de la royauté française: A sa sorLe de la cathédrale, lors de son sacre, le roi touche des écrouelles. Sa foncLon lui permet, avec l’aide de Dieu, de soigner miraculeusement ces ganglions d’origine tuberculeuse (mais non contagieux!) en les touchant.
Raoul de Presle présente sa traduc@on au roi
Bertrand du Guesclin recevant son épée de Connétable
La victoire de l’impôt et la revanche: 1369-‐1400
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Les impôts extraordinaires survivent a l’accalmie (1380-‐1388): Charles V abolit les fouages, l’impôt annuel par feu. Les Marmousets (1388-‐1392): L’Etat que les Marmousets voulaient centralise, exemplaire et accepte par la société. La principale œuvre des Marmousets a consiste a doter les officiers royaux d’un statut qui les disLnguait des civils et les protégeait de leurs administres: l’officier en exercice était désormais le représentant du roi, donc une personne publique, reconnaissable a son costume, sous la protecLon spéciale du roi et non responsable devant les sujets des décisions de son souverain. Ce statut leur survivra. Le spectre de la monarchie élecLve, apparu en 1328, était écarté: l’opposiLon intérieure était désamorcée par une poliLque en parLe réformatrice, tandis que l’Etat royal poursuivait son développement en s’étoffant dans deux domaines qui lui faisaient défaut, les finances et la guerre.
Charles V
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle •
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Louis d’Anjou avait hérite en 1382 de la Provence, qui échappait désormais a l’influence impériale: il disputait aussi la couronne de Naples a un concurrent hongrois. Les contours de la cour: La cour avait pour foncLon de prendre en charge les besoins du roi, tant sur le plan prive que public. La montée des effecLfs de la cour était une tendance lourde depuis le XIIIème siècle. On ne connaît pas ceux de la cour de Philippe Auguste, mais il y a fort a parier qu’ils étaient modestes, a une époque ou la royauté est encore sparLate et champêtre. On esLme que la populaLon des Hôtels princiers rassemblaient en 1400, 5 a 10.000 personnes qui résidaient le plus souvent a Paris, formant peut-‐être 10% de la populaLon de la ville. La populaLon curiale était donc nombreuse et structurée en réseaux enchâsses. Un microcosme original: Le propre de la cour est d’entasser dans un espace réduit une foule d’hommes qu’une distance sociale et maximale sépare. La cour était donc un organisme qui tendait a se singulariser et a s’isoler du reste de la société médiévale par son mode de vie et les habitudes qu’on y acquérait.
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle
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Le trésor royal, ciment de la cour: L’aQracLvité de la cour reflété la puissance du roi, car c’est la qu’il redistribue le pouvoir et les richesses, concentrées entre ses mains, alors que l’exercice de l’autorité reste fortement personnalise. Richesse et étalagé de richesse parLcipaient a la légiLmité du pouvoir. La puissance du souverain reposait largement au Moyen Age sur une économie du don et du contre-‐don dont la cour était le cadre principal. Le trésor royal n’a donc pas de foncLon patrimoniale, mais joue le rôle d’une pompe a finance qui irrigue toute la société curiale, et au-‐delà une bonne parLe de la société poliLque. A la fin du XIVème siècle, le roi s’affirmait comme le grand ordonnateur des richesses du pays, qu’il concentrait pour mieux les redistribuer.
Le Golden Russl (cheval d’or) offert par Charles V
Paris sous Charles V
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle
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Le roi ordonnateur des normes poliLques: La poliLque de Charles V d’acquisiLon, de traducLon et de rédacLon d’ouvrages intéressant l’exercice du pouvoir consacre une évoluLon commencée sous le règne de Philippe le Bel, évoluLon qui tendait a déplacer la réflexion poliLque de l’université vers la cour, et des philosophes ou théologiens vers les juristes. Les débuts de l’éLqueQe: La cour ne servait pas seulement a souder des élites derrière le roi par la circulaLon des richesses, elle était aussi un écrin pour la majesté royale. Jusque-‐la, les palais princiers se divisaient, selon l’usage hérite des Carolingiens, en aula (grande salle publique), capella (espace religieux), et camera (résidence). Philippe le Bel innova en subdivisant ceQe dernière parLe entre chambre de parement, ou le roi tenait conseil, chambre de retrait ou ne pénétraient que ses hôtes de marque, et chambre a coucher ou il restait seul, quiQant ainsi par paliers son rôle public pour redevenir une personne privée.
Palais de la Cite
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle
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Le rayonnement de la cour: Le renouveau curial a la fin du Moyen Age manqua une étape importante dans l’apprenLssage de la maitrise de soi, que la nouvelle éLqueQe imposée par le souverain rendait nécessaire. Lancelot, c’est le héros courtois et indémodable. Il est l’archétype du chevalier courtois: il est beau, bon, généreux, courageux, preux, et aime la reine Guenièvre d’un amour aussi impossible qu’exclusif.
Les tres riches heures du duc de Berry
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle
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Le développement du marche de l’art: Jamais on n’a produit autant d’objets d’orfèvrerie, de tapisseries ou de livres a peintures que lorsque la cour est devenue le moteur de la consommaLon de luxe, meme si une grande parLe des objets de luxe produits a ceQe époque ont une dimension modeste. L’essor de la vie de cour ne fut certes pas l’unique facteur de celui de la consommaLon arLsLque: la concentraLon des patrimoines, sous l’effet de la dépression démographique, ainsi que la piète théâtrale de la fin du Moyen Age, qui poussa les fideles a acquérir des livres d’heures ou des images pieuses, eurent leur importance dans ce développement.
Hospice de Beaune
L’âge d’or curial de la fin du XIVème siècle
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La définiLon d’une culture d’élite: La cour est laboratoire de culture d’élite. C’est en effet le lieu ou se concentre et se hiérarchise la meilleure part de la société poliLque: il est donc logique que chacun tente de s’y disLnguer. L’idéologie courtoise apparut au XIIème siècle dans les cours princières et visait a civiliser une cour peuplée de guerriers. L’homme courtois devait être honnête, loyal, poli, mesure, mais aussi joyeux et généreux (ce qui nourrissait une largesse désinvolte). InsLtuLon de la cour amoureuse a l’iniLaLve de Philippe le Hardi le jour de la saint ValenLn illustre bien ce glissement. CeQe société liQéraire, créé pour s’occuper gracieusement pendant qu’une épidémie de peste ravageait le pays, se donnait pour but d’honorer et servir les dames et les demoiselles.
L’offrande du cœur de l’amant a sa dame
La guerre des princes (1407-‐1435)
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La guerre franco-‐anglaise reprit en 1415. Le roi d’Angleterre conLnua a revendiquer le Ltre de roi de France jusqu’en 1801. L’envie de faire la guerre est revenue aux Anglais après avoir constate l’état de faiblesse dans lequel la luQe des princes autour d’un roi fou avait plonge le royaume de France. La seconde phase de la guerre de cent ans fut avant tout le fruit de la concurrence des princes pour le contrôle de l’Etat qui dégénéra en guerre civile et relança la guerre extérieure. Les rapports ambigus du roi et des princes: Incapable d’exercer l’autorité dans tout le royaume avant de se doter d’une administraLon, les rois en déléguèrent une parLe a leurs parents ou allies qui l’exerçaient en leur nom sur leurs terres. La gesLon du royaume était confiée a une communauté de princes unis par le sang et des intérêts convergents. Les rapports que les princes entreLennent avec le roi oscillent depuis toujours entre soumission et émancipaLon, selon que le roi est fort ou qu’il est faible. Or Charles VI sombra a parLr de 1392 dans une folie de 30 ans. En ce cas, 2 stratégies s’offraient aux princes les plus ambiLeux: s’éloigner du centre ou au contraire tenter de le dominer.
La guerre des princes (1407-‐1435)
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Philippe le Hardi était a la tète d’une vaste principauté. Mais celle-‐ce était écartelée entre Flandre et Bourgogne, France et Empire, sans cohérence territoriale. Il en était de meme pour celle de Louis II, duc d’Anjou, comte de Provence et roi virtuel de Naples. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne
Louis II, duc d’Anjou
La guerre des princes (1407-‐1435)
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La schizophrénie dont était aQeint Charles VI se caractérisait par une alternance de crises de démence, durant lesquelles il devenait furieux, ne reconnaissait plus personne, frappait tout le monde, prétendait s’appeler Georges et avoir pour armes un lion transperce d’une épée, et des phases de rémission qu’il tentait de meQre a profit pour reprendre le pouvoir en main.
Charles VI
L’étrange folie de Charles VI
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Un peuple de noblesse avait surgi avec un chaos de douteux blasons. Simples autrefois comme emblèmes de fiefs, mais devenus alors les insignes des familles, ces blasons allaient s’embrouillant de mariages, d’héritages, de généalogies vraies ou fausses. Nos morts du XIIème siècle n’auraient pas vu sans humiliaLon sans horreur leurs successeurs du XIVème. Les femmes portaient des cornes a la tète, les hommes aux pieds ; leurs becs de souliers se tordaient en cornes, en griffes en queues de scorpion. Costumes échangés entre hommes et femmes. CeQe Babel de costumes et de blasons e x p r i m a i t t r o p f a i b l e m e n t e n c o r e l’embrouillement des idées. La discorde intellectuelle et morale se traduisait en guerre civile : en France se préparent les guerres d’Orléans et de Bourgogne, en Angleterre celles de Lancaster et d’ York.
Un roi fini d’a peine 20ans!
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Les nouveaux gens du roi, ces marmousets, comme on les appelait, rendirent à la ville de Paris ses échevins et son prévôt des marchands. Le gouvernement était plus sage, mais le roi était plus fol. A défaut de batailles, il lui fallait des fêtes. Combien fallait-‐il de tournois pour le dédommager des combats réels, combien de fêtes, de bals, de vives et rapides amours, pour lui faire oublier la vie dramaLque de la guerre, ses joies, ses hasards ! A la fête organisée dans l’abbaye de Saint Denis, le lait et le vin coulaient des fontaines ; des musiciens jouaient à chaque porte que passait la reine. A vingt-‐deux ans, le roi était fini ; il avait use deux vies, une de guerre, une de plaisirs. La tète était morte, le cœur vide ; les sens commençaient a défaillir.
L’étrange folie de Charles VI •
Charles fait une merveilleuse rencontre lors d’une chasse : il vit un cerf qui portait un beau collier de cuivre dore, ou on lisait ces mots laLns : « Cesar hoc mihi donavit ». La faible imaginaLon de l’enfant, déjà gâtée par les romans de chevalerie, fut frappe de ceQe aventure. Des lors, il plaça su son écusson le cerf merveilleux et donna pour support aux armes de France la malencontreuse figure du cornu et fugiLf animal. Jamais plus faible roi, mais jamais la France n’avait été si forte. Pendant tout le XIIIème et XIVème siècles a travers les succès et les désastres, elle avait constamment gagne. Apres la défaite de Courtrai, elle gagna la Champagne et la Navarre ; après la défaite de Crécy, le Dauphine et Montpellier ; après celle de PoiLers, la Guyenne, les deux Bourgognes, la Flandre. Etrange puissance, qui réussissait toujours malgré ses fautes, par ses fautes.
La guerre des princes (1407-‐1435)
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La rivalité des ducs: Louis d’Orléans ne visait pas la sécession comme le duc de Bretagne, mais plutôt la tutelle de son frère et du royaume en aQendant que ses neveux soient en âge de gouverner. Chaque dossier évoque au conseil l’oppose a son oncle, le duc de Bourgogne. Dans la paralysie de la monarchie entrainée par la rivalité des ducs, la reine, les ducs de Berry et de Bourbon ainsi que d’autres membres influents du conseil tentèrent, avec le souLen du roi dans ses moments de lucidité, d’organiser un gouvernement qui pourrait s’imposer aux ducs rivaux. A la mort de Philippe le Hardi en 1404, le rapport de force entre les princes s’inversa brusquement et radicalisa la luQe entre les deux parLs: le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans peur, n’était plus qu’un cousin du roi, de la meme généraLon que Louis d’Orléans. La situaLon de Jean sans peur au conseil du roi ne s’améliorant pas, il n’eut d’autre choix que de renoncer a toute ambiLon ou d’éliminer son rival. Il fit assassiner Louis d’Orléans a Paris en 1407.
Assassinat du duc d’Orléans
Jean sans peur
La rivalité des deux maisons Orléans et Bourgogne •
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Portugal, Bourgogne, Bretagne, Navarre, Lancaster, toutes les branches cadeQes se trouvaient liées entre elles. Contre ceQe conjuraLon de la poliLque, le duc d’Orléans se porta pour champion du vieux droit. Le duc de Bourgogne n’avait pas besoin d’une bataille pour perdre son neveu, il n’y avait qu’a le laisser faire : il avait pris un rôle impopulaire qui le menait a sa ruine. Le duc d’Orléans voulait la guerre, demandait de l’argent au peuple, au clergé meme. Le duc de Bourgogne voulait la paix (le commerce flamand y avait intérêt) ; riche d’ailleurs, il se popularisait par un moyen facile, il défendait de payer les taxes. Le duc d’Orléans, maitre de la reine Isabeau semblait vouloir l’être du royaume. Il profita d’une rechute de son frère pour se faire donner par lui le gouvernement de la Normandie. Le duc de Bourgogne arrêta le duc d’Orléans et la reine dans leur fuite pour Melun. L’exaspéraLon de Paris contre les taxes, la jalousie des princes contre le duc d’Orléans, rendirent un moment Jean-‐sans-‐Peur maitre de tout. Le duc de Bourgogne comptait sur Paris. Les bourgeois avaient été autorisés à se meQre en défense, à refaire les chaines de fer qui barraient les rues ; on en forgea plus de 600 en 8 jours.
La reine Isabeau de Bavière
La guerre des princes (1407-‐1435) •
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La luQe entre Armagnacs et Bourguignons: L’assassinat du duc d’Orléans transforma une rivalité poliLque en une guerre civile pour 28 ans… C’est l’obsLnaLon de Jean sans peur a refuser les voies tradiLonnelles de la réconciliaLon qui rendait la famille d’Orléans d’autant plus intransigeante. La guerre civile sans les Anglais: Louis d’Orléans s’inscrivait dans la conLnuité poliLque des Marmousets, allait jusqu’au bout de la logique réformatrice qui prônait une amélioraLon de l’Etat. Cela passait par l’affirmaLon de la souveraineté royale, en parLculier contre l’Angleterre ou le pape. En face, le duc de Bourgogne défendait la paix par la diplomaLe pour résoudre le schisme et le conflit avec l’Angleterre. Sa reforme poliLque s’entendait plus généralement dans un perspecLve réacLonnaire de retour au bon temps de saint Louis, perçu comme un âge d’or mythique ou la monarchie était a l’écouté de ses sujets, le poids de l’Etat royal léger et l’impôt inexistant.
La guerre des princes (1407-‐1435) •
Jean sans peur entreLent en parLculier la sympathie des bouchers parisiens, riches mais mal considères, qui s’opposaient volonLers a l’establishment de financiers qui tenait et soutenait le parL adverse. L’agitaLon soutenue par les bouchers bourguignons, commença a gagner la populaLon de la capitale et conduisit l’écorcheur Simon Caboche a prendre la tète d’une insurrecLon d’arLsans, a la première rumeur de menace armagnaque. L’arrivée de Charles d’Orléans a la fin du mois donna le signal d’une épuraLon anL bourguignonne.
Simon Caboche
Révolte cabochienne
Armagnacs et Bourguignons •
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Tout semblait rassurant, en entrant dans la ville de Paris ou l’acte avait été commis, il ne pouvait s’empêcher de trembler. Le duc de Bourgogne alla droit a son hôtel, fit camper toutes se troupes autour. Le peuple, comme les femmes, aime les forts : Ferrum est quod amant. On donna au duc de Bourgogne le surnom de Jean-‐sans-‐Peur : sans peur des hommes et sans peur de Dieu. Tous voulurent être du cote d’un homme qui frappait si fort ; la mort du duc d’Orléans, celle de Montaigu, le massacre de Liège, c’étaient trois grands coups. Il prenait les finances en main, desLtuant au nom du roi et des princes tous les trésoriers, en meQant à leur place des bourgeois de Paris, des gens riches, Lmides et dépendants. Tel était Paris, mais hors de Paris se formait un grand orage. Le duc d’Orléans n’était qu’un enfant, un nom : mais autour de ce nom se serraient naturellement tous ceux qui haïssaient le duc de Bourgogne et le roi de Navarre. Les Armagnacs, ces chasseurs de Pyrénées et des Landes, ces lestes piétons du Midi, valaient mieux pour la peLte guerre que pour commander les grandes armées. Nos rois crurent s’aQacher ces Armagnacs en les mariant a des princesses de sang. Des que le duc d’Orléans fut assassine, le comte d’Armagnac se porta pour son ami, pour son vengeur. Ce qui rendit ces Armagnacs exécrables, ce fut, outre leur férocité, la légèreté impie avec laquelle ils traitaient les prêtres, les églises, la religion. On aurait dit une vengeance d’Albigeois, ou l’avant gout des guerres protestantes. Les choses en étaient venues à ce point que les Anglais étaient moins odieux aux Français du Nord que les Français du Midi. Les deux moiLes de la France se sont rapprochées, il est vrai, pour se haïr ; le Midi est venu visiter le Nord, comme au temps des Albigeois le Nord visita le Midi.
La guerre des princes (1407-‐1435)
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La guerre civile profite aux Anglais: Elle a aiguise leur appéLt. Jean sans peur fut le premier a faire appel a l’aide anglaise en septembre 1411 pour obtenir un conLngent militaire suscepLble de débloquer Paris que Charles d’Orléans tentait de prendre. Henri V rêvait de fédérer la noblesse anglaise dans une grande aventure guerrière. Il reprit donc a son compte les revendicaLons de son grand père, Edouard III, a la couronne de France. La retraite d’Henri V fut arrêtée a Azincourt le 25 octobre 1415 par une armée royale sous le commandement du connétable armagnac Charles d’Albret, qui n’avait pas juge bon de convoquer Jean sans peur. Ce jour la, 15.000 Français, vicLmes de la pluie, de la boue et surtout de la mauvaise disposiLon stratégique qui les empêcha de se déployer en ligne et en fit une proie facile pour l’archerie anglaise, furent défaits par 7000 Anglais, faLgues et sur le départ.
Henri V
La guerre des princes (1407-‐1435)
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La voie était libre pour la conquête, qui commença en 1417. le gouvernement armagnac s’avéra incapable d’enrayer la progression des Anglais. Faute de pouvoir lever les impôts pour poursuivre la guerre, il renoua avec la praLque des mutaLons monétaires, qui poussèrent a son comble son impopularité. La rencontre de Montereau fut conçue comme un véritable guet-‐apens: sur un signe du Dauphin: les ultras du parL armagnac présents dans la peLte escorte de Charles se jetèrent sur Jean sans peur pour le frapper a mort.
Assassinat de Montereau
La guerre des princes (1407-‐1435)
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Les Trois France (1420-‐1435): Henri V dominait la Guyenne et la Normandie depuis 1420, l’Ile-‐de-‐France après 1423, le Maine après 1425, ainsi que le pays chartrain, la Champagne et la Brie: il reçut aussi l’hommage de la Bretagne et de la Bourgogne française. La France anglaise n’était pas une, mais quadruple: on y trouvait le vieux duché de Gascogne avec sa tradiLon autonomiste, les conquêtes récentes de Lancastre en Normandie tenues sous tutelle étroite, une principauté de Bourgogne sur la réserve et une Bretagne franchement neutre. Les Armagnacs conservaient des forteresses en plein pays ennemi, dont le plus célèbre était le Mont Saint-‐Michel.
La guerre des princes (1407-‐1435)
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Le prince et sa noblesse: Charles VII est un souverain pauvre, aussi la vie curiale a désormais fui PoiLers ou Paris pour se recréer au profit des princes dans leurs capitales provinciales. La cour la plus brillante du temps était assurément celle de Philippe le Bon (Philippe de Bourgogne). Il organisa le banquet du Faisan en 1454 pour relancer la croisade. Les cérémonies bourguignonnes poursuivaient avec éclat le processus de théâtralisaLon et de ritualisaLon de la vie poliLque entame au XIVème siècle. Le resserrement des liens entre les princes passait aussi par la fondaLon d’ordres de chevalerie – l’ordre de la Toison d’or créé par Philippe le Bon en 1429.
Banquet du Faisan
Épidémie et la saignée démographique
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Un des aspects les plus évidents et les plus spectaculaires de la crise de la fin du Moyen Age est, avec la guerre de cent ans, la chute sans précédent de la populaLon entre le milieu du XVème siècle. Les pertes militaires sont finalement tres limitées et le facteur plus évident de la chute démographique, c’est la peste de 1347. Toutes les provinces de France sont touchées par la dépression démographique. Les plus impactées d’entre elles perdirent, a l’éLage, près de 70% de leur populaLon. La peste noire sévit dans le royaume entre 1347 et 1352: la brutalité et l’énormité de la saignée la meQent au rang des cataclysmes dont les hommes se souviennent. La peste noire (1347-‐1352): La peste étonne les hommes du XIVème siècle parce qu’elle a disparu d’Occident depuis l’an 767.
Épidémie et la saignée démographique
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La peste n’est pas une épidémie d’origine humaine: c’est avant tout une épizooLe de rongeurs. La peste aQeint la populaLon seulement de manière indirecte, par l’intermédiaire de la puce du rat noir. Puces et rats se déplacent avec les hommes et leur bagages, dans lesquels ils nichent volonLers ; ils déciment en 1347 les troupes d’un khan tatare qui assiégé le comptoir génois de Ca|a en Mer Noire. La tradiLon veut que la peste soit passée des assiégeants aux assiégés par catapultage de cadavres pesLférés… Les Génois résistèrent, mais contractèrent la peste et la rapportèrent sur leurs vaisseaux, a Messine… puis a Marseille.
Épidémie et la saignée démographique
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L’impuissance: L’aQente d’une mort annoncée suscita naturellement des réacLons de panique. Elles consistaient pour certains a développer un épicurisme aussi débride que désespère, rapporte dans le Decameron de Boccace. La colère de Dieu: La Nature est un grand livre que les hommes doivent méditer comme ils méditent la Bible. La peste apparaît comme une puniLon infligée aux chréLens pour leurs pèches. L’immense majorité des chréLens pria les saints, en parLculier la Vierge et saint SébasLen, pour obtenir du Créateur d’être épargne ou guéri de la peste. Saint SébasLen devient le patron des pesLférés parce que les flèches de son martyre évoquent la soudaineté de l’épidémie, qui prend souvent les hommes au dépourvu.
Épidémie et la saignée démographique
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La médecine savante: Guy de Chauliac préconise dans sa grande chirurgie de purifier l’air corrompu par des feux odoriférants, selon le principe de la compensaLon par les contraires, de luQer contre l’empoisonnement du a l’air par un contrepoison universel d’une composiLon, aussi complexe que mystérieuse, la thériaque, et d’aider la Nature a rétablir l’harmonie des humeurs en faisant murir et en incisant les abcès, mais aussi en libérant directement le corps de ses excès par des saignées et des pilules d’aloès qui ont la réputaLon de purger la bile et le phlegme. La peste d’après le Décameron: le livre raconte comment sept jeunes FlorenLnes accompagnées de trois jeunes gens occupent leur temps alors qu’ils ont fui a la campagne la peste qui ravage la ville. Aucune des 100 nouvelles que racontent ces beaux jeunes gens n’évoque le macabre, la maladie ou la mort, comme si la peste était une sombre parenthèse qu’il fallait fermer au plus vite pour s’intéresser au passe heureux ou au futur promeQeur.
Guy de Chauliac
Épidémie et la saignée démographique
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Les épidémies de la fin du Moyen Age: Maintenant que le germe est semé a travers le monde, l’existence de cycles de peste est moins liée a la circulaLon de la maladie qu’aux condiLons de vie des rats noirs. Le nouveau régime démographique: L’incapacité a assurer le renouvellement des généraLons entraine le vieillissement de la populaLon. Dans la civilisaLon du Moyen Age, les quadragénaires (pas si rares) déLennent le pouvoir et l’autorité. Les jeunes généraLons sont alors régulièrement fauchées par les épidémies et les mauvaises condiLons sanitaires, tandis que les adultes résistent mieux et survivent en général longtemps.
Dépression agraire et muta.on industrielle
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L’existence d’une grande dépression économique en France et plus généralement en Occident a la fin du Moyen Age fut une évidence pour les contemporains et, a leur suite, pour les historiens. Le blocage de la croissance agricole: La mise en place du régime seigneurial aux XI XIIème siècles avait conduit le tenancier a produire toujours plus, car il organisait librement son travail tout en reversant une grande parLe de sa producLon a son seigneur. Pour produire le surplus nécessaire a sa survie, il était donc pousse a défricher. Les techniques agricoles efficaces sur les terres lourdes des plateaux sédimentaires du Nord ne l’étaient pas sur les sols légers et fragiles du Midi, dont le climat sec n’autorisait pas la culture de l’avoine et par conséquent l’entreLen d’un cheval. L’arrêt des défrichements signifiait l’appauvrissement du seigneur.
Dépression agraire et muta.on industrielle
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Apres l’effondrement démographique de 1347, la chute des prix est évidente: on produit moins, mais on produit toujours trop au regard du nombre d’enfants toujours plus faible que l’on peut mener jusqu’à l’âge adulte. Le seigneur était d’autant plus pénalise par la baisse des prix agricoles que le prix de ce qu’il achetait (armes, vêtements, objets de luxe,…) restait stable ou augmentait sous l’effet de la hausse des salaires après la peste. L’érosion des revenus seigneuriaux a eu un rôle dans le mécanisme déclencheur de la dépression dans la mesure ou elle a favorise le recrutement des armées. Les effets des épidémies: La saignée démographique a profite aux salaries qui, forts de leur nombre réduit, ont pu imposer a leurs employeurs une hausse brutale des salaires. Elle a profite aussi aux tenanciers qui purent agrandir leur exploitaLon par héritage, se concentrer sur les terres les plus ferLles, ce qui a permis quelques gains de producLvité au sein d’une agriculture tradiLonnelle. Les effets de la guerre: La guerre est doublement nécessaire au développement de la monarchie française, parce qu’elle lui donne l’occasion d’éliminer ou de soumeQre ses concurrents poliLques et parce qu’elle jusLfie la levée d’impôts extraordinaires. La peLte noblesse ne peut que se féliciter des nouvelles possibilités de revenus que lui offre l’Etat a travers les gages qu’il distribue a ses officiers et a ses soldats.
Dépression agraire et muta.on industrielle
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Quand des rouLers démobilisés s’installent dans une région, ils y imposent leur propre fiscalité a travers les « paLs » ou traites officieux par lesquels les villageois achetaient la sécurité des campagnes. L’installaLon de la soldatesque dans la vie rurale pousse les paysans a trouver refuge derrière les murs de la forteresse ou de la ville la plus proche. Les paysans sèment peu, sèment vite, culLvent mal par peur de perdre la vie ou leur maigre récolte. La guerre joue donc un rôle dans la dépression dans la mesure ou elle appauvrit les producteurs (seigneurs et paysans), désorganise la vie agricole, et contribue ainsi a provoquer des crises de subsistance. Les effets de la fiscalité publique: La guerre de Cent Ans a été l’occasion d’un accroissement verLgineux de la pression fiscale sur les populaLons rurales. Elles ne furent pas les seules a payer, mais furent les seules a ne pas pouvoir négocier avec le souverain pour obtenir une exempLon comme les nobles ou une limite de leur contribuLon comme les bourgeois et le clergé. La fiscalité contribue donc a l’atonie de la producLon agricole, et par voie de conséquence de la démographie.
Dépression agraire et muta.on industrielle
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Une dépression complexe d’origine agraire: Les pestes et les guerres entrainent la chute de la populaLon, de la demande et des prix, qui ruinent les seigneurs, pousses a l’aventure guerrière, alors que la chute de la producLon ainsi qu’une fiscalité de plus en plus lourde affament les paysans et les empêchent de relancer l’économie. La ruine des villes et des renLers: La chute démographique se traduit par une désurbanisaLon, voire une ruine matérielle, qui est la conséquence naturelle de la dépopulaLon des villes. Une dépression parcellisée: Tandis qu’une grande parLe de la France est en pleine dépression… Paix, monnaie stable, effacement de la concurrence suscitèrent une fièvre commerciale et firent des marins bretons les rouliers de l’AtlanLque. Cet âge d’or trouva cependant sa fin quand les Bretons durent enfin partager le trafic atlanLque avec leurs anciens concurrents anglais et normands. Le comte de Foix était un havre de paix, tandis que la guerre ravageait les régions sidérurgiques concurrentes, comme le Quercy, que Toulouse s’imposait comme base militaire contre les Anglais.
Dépression agraire et muta.on industrielle
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Une mutaLon industrielle a la fin du Moyen Age – la draperie: Les Lsserands flamands ont bâL leur réputaLon et leur prospérité sur l’exportaLon de draps de qualité, uLlisaient des laines anglaises, suscitant ainsi un courant commercial important entre les deux régions. Gand, Bruges, Ypres ou Saint Omer déclarent la guerre a la draperie rurale entre 1297 et 1327.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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La diversificaLon des campagnes et la rigueur des hivers ont pousse en 1420 et 1421 les loups a chercher pitance jusque dans Paris. La crise de l’ordre public: L’impuissance de l’autorité royale éclate quand elle donne la permission aux paysans de praLquer l’auto-‐défense. L’ordonnance de mars 1357 les encourage a résister aux réquisiLons des soldats et a s’assembler a son de cloche contre ceux qui voudraient les pilier, tandis que le prévôt de Paris autorise les paysans a s’armer contre les bandes armagnaque en 1411. La jacquerie fut un mouvement complexe qui s’inscrivait dans le contexte économique tendu opposant seigneurs et paysans, mais elle fut avant tout une grande peur, rurale et spontanée, devant les déprédaLons de troupes anglaises, navarraises et delphinales mal encadrées et mal payées, Les nobles formaient la meilleure part des troupes soldées, mais aussi des propriétaires des châteaux supposes défendre en profondeur les campagnes. Ils apparaissaient donc aux paysans doublement responsables de leurs maux. Ainsi, la peur du soldat se mua-‐t-‐elle en haine du noble.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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La quesLon est une procédure inquisitoire qui se développa a parLr du XIIIème siècle a mesure que la jusLce royale s’affermit et que le souverain se pose en défenseur de l’ordre public en vertu du principe « qu’aucun crime ne doit rester impuni. La réalité de la violence ordinaire au Moyen Age: La société du Moyen Age est intrinsèquement violente, car c’est une société dans laquelle la valeur de l’individu se construit dans le regard des autres et s’exprime dans sa bonne renommée, c’est-‐a-‐dire son honneur. D’une maniéré plus générale, la jusLce médiévale croit plus volonLers coupables les gens de mauvaise réputaLon que les autres, les soumet plus volonLers a la torture judiciaire et gracie leurs crimes avec plus de réLcences. L’injure verbale ou physique appelle un démenL immédiat par la vicLme, ses parents, ses amis ou ses allies. Le démenL fait hausser le ton et conduit tout droit a une bagarre qui se termine souvent par un homicide.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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La tentaLon de la révolte: Révolte de la Flandre mariLme dans les années de 1320, révolte de Paris avec ELenne Marcel. Elles sont autant d’indices d’un malaise social, mais en meme temps le signe d’une grande vitalité et de fortes solidarités face aux agressions extérieures. Les révoltes de la fin du Moyen Age ne sont pas des révoltes de miséreux et de marginaux, mais des révoltes d’hommes aises ou tout au moins qui ont quelque chose a perdre. Les Jacques sont les paysans qui culLvent les terroirs les plus riches d’Ile-‐de-‐France; les milices d’ELenne Marcel sont des arLsans parisiens qui paient l’impôt. Il s’agit d’honnêtes paysans et bouLquiers qui sont assez aises pour contribuer au poids de la guerre, mais insuffisamment riches pour en profiter. Les révoltes médiévales échouent toujours, faute de capacité a proposer une alternaLve a l’ordre poliLque conteste -‐ le roi n’est jamais mis en cause d’ailleurs.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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Le renforcement des solidarités: Le premier refuge de l’individu, c’est la famille. Apres chaque peste, on constate une baisse de nombre de célibataires et un abaissement de l’âge au mariage des époux qui passe d’une moyenne de 35 ans a 25 ans pour les hommes et de 25 a 15-‐20 ans pour les femmes.
Les époux Arnolfini par Jan Van Eyck (1434) L’œuvre de Van Eyck marque une étape dans l’histoire de l’art médiéval car s’il a conserve du gothique interna@onal le gout du détail naturaliste , il lui a donne un nouvel élan en intégrant les règles de la perspec@ve découverte en Italie au début du XVème siècle.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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Les perdants de la crise: Tous ceux qui vivaient de la rente foncière, qu’elle porte sur des immeubles urbains ou ruraux, ont vu leurs revenus s’écrouler avec les maisons qui les supportaient ou avec la dépopulaLon des campagnes. Tous ont souffert: les nobles, les clercs, les bourgeois et meme les arLsans aises. Bien des membres de la peLte aristocraLe ont été vicLmes de la guerre civile dans laquelle ils étaient des pions: écartèles entre des fidélités vassaliques contradictoires, ils ont souvent perdu une parLe de leur patrimoine. Les gagnants de la crise: En ville, les conduites d’eau et les égouts se répondent; les premières vitres apparaissent aux fenêtres. Les domines ont avant tout profite de la chute démographique et de la baisse de la concurrence qu’elle a suscitée. Cet âge d’or du salariat profita un peu aux paysans lorsqu’ils travaillaient dans les grands domaines, mais surtout aux citadins. La redistribuLon de l’argent de l’impôt bénéficié a tous les serviteurs du prince, quel que soit leur rang, du marmiton au chancelier, mais, proporLonnelle au rang social, elle profite plus aux nobles et aux membres de l’élite en général.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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L’ascension sociale a la fin du Moyen Age: L’essor de la monarchie administraLve, et plus généralement la judiciarisaLon de la société profitèrent surtout aux juristes. La promoLon sociale des juristes est telle que l’idée s’imposa au début du XVIème siècle de « chevaliers es lois ».
La Vierge au Chancelier Rolin par Jan Van Eyck (1434) Nicolas Rolin est le chancelier du duc de Bourgogne. Il était issu d’une bonne famille bourgeoise d’Autun. Grace a sa forma@on universitaire en droit civil et en droit canon, il put devenir avocat.
Une société ébranlée (XIVème XVème siècles)
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On est noble parce que l’on est reconnu comme tel. CeQe expression de la supériorité sociale tend au XVème siècle a devenir un état avec des privilèges, comme l’exempLon d’impôts accordée des 1369 aux nobles « fréquentant les armes », sans pourtant que les effecLfs de l’aristocraLe, ni l’accession a la noblesse soient codifies et contrôles. La société s’est maintenue dans ses structures a travers la crise, mais les trous opérés par la forte mortalité de l’époque ont créé des appels d’air suscepLbles de favoriser la mobilité sociale individuelle. L’aristocraLe a perdu une grande parLe des peLts nobles issus des temps féodaux et tend a intégrer les axillaires du prince: juristes, financiers, élites urbaines.
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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Au XIIIème siècle, les élites se faisaient représenter sur leur tombe jeunes, beaux, confiants, les yeux ouverts et les mains jointes, tels qu’ils s’imaginaient ressusciter au jour du Jugement Dernier: la sérénité des fideles semblait aller de soi. Au XVème siècle, la foi paraît rongée par la peur de la mort: les transis sont dévores par le vers, des danses macabres commencent a orner les cimeLères, les représentaLons des supplices de l’Enfer s’affinent.
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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Les conflits générés par le développement de la monarchie ponLficale: Le pouvoir du pape sur l’Eglise suivait une évoluLon comparable a celui des souverains laïcs sur leur royaume. L’idéologie théocraLque fut remise a l’honneur avec la reforme grégorienne au XIème siècle. Le pape avait besoin de moyens pour financer son administraLon. Il Lrait du clergé l’essenLel de sa puissance financière: 75% des revenus du pape provenaient d’impôts sur les clercs d’Occident. Et la montée en puissance de la monarchie ponLficale poussait le pape a se comporter en souverain fastueux. La capLvité de Babylone – la papauté d’Avignon (1309-‐1377): L’installaLon de la papauté a Avignon résulta d’un choix délibère et s’inscrivant dans une longue tradiLon de nomadisme de la papauté. Le grand schisme d’Occident (1378-‐1415): Les Romains exaspères par l’hégémonie des parLs français, firent pression sur le sacre collège réuni en conclave dans la ville de saint Pierre pour élire un nouveau pape. Les 16 cardinaux présents (dont 4 Italiens) se résolurent en avril 1378, sous la pression d’une émeute populaire, a élire comme pape l’archevêque de Bari.
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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La crise conciliaire et l’affaiblissement de la papauté: Le début du XVème siècle fut UE période de crise profonde pour l’Eglise. La division de la chréLenté en obédiences rivales entraina une grande désorganisaLon de ConsLtuLon, puisque chaque pape prétendait nommer ses propres parLsans aux bénéfices. L’essor du gallicanisme: La crise insLtuLonnelle au sommet de l’Eglise a désorganise des ordres monasLques internaLonaux, mais elle a surtout été dommageable aux papes qui se sont déconsidérés par leur obsLnaLon et ont nourri des hérésies anLcléricales en Angleterre, en Bohême, les lollards et les hussites. Par ailleurs, leurs prérogaLves théocraLques ont fait les frais du conciliarisme et de l’essor des églises naLonales. La papauté, qui a perdu a l’issue du schisme 2/3 de ses revenus par rapport a ceux de 1378, doit se replier sur le patrimoine de saint Pierre et abandonner toute poliLque internaLonale ambiLeuse. Robert de Genève couronne pape sous le nom de Clément VII
Crise de l’église et essor du chris.anisme • •
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AggravaLon des dysfoncLonnements du système bénéficial: Le plus souvent, les cures étaient des fils de paysans, les chanoines urbains des fils de bourgeois et les évêques des fils d’aristocrates. Gout du lucre ou nécessite économique, les clercs furent conduits par les crises de la fin du Moyen Age a cumuler des bénéfices, mais aussi a banaliser les excommunicaLons contre les paroissiens qui s’acquiQaient mal de la dime. Le principal moyen d’augmenter leurs revenus consistait surtout a développer les gestes liturgiques, paraliturgiques ou pénitenLels qui provoquaient un afflux de dons. La proliféraLon rituelle: Chaque messe avait son prix. La praLque des indulgences consistait pour un chréLen a acheter la rémission de tout ou parLe des pénitences temporelles que lui valaient ses pèches, ce qui lui évitait de les accomplir sur Terre ou au Purgatoire. Une piété sacrificielle et macabre: Pour la première fois dans l’histoire du chrisLanisme, on commence a se représenter les morts sous forme de cadavres en décomposiLon sur les tombeaux (les transis). Les deux saints les plus célèbres du XIIIème siècle, saint François (1226) et saint Louis (1270) sont les laïcs qui ont pense que leur salut passait avant tout par l’imitaLon des souffrances du Christ. L’idée que le pèche des hommes serait racheté par leurs souffrances était donc une convicLon qui s’imposa progressivement au cours du « beau XIIIème » de meme que le thème de la danse macabre.
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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Le trypLque predicaLon-‐confession-‐communion fit beaucoup pour l’enracinement du chrisLanisme et l’éveil de la conscience religieuse dans la masse des fideles. Il est vrai que l’Occident était (superficiellement) chréLen depuis le VIIème siècle, mais le XIIIème siècle est un moment décisif dans la transformaLon de la psychè occidentale qui se marque par un recul notable de la pensée sauvage et des anLques cultes agraires désormais réduits au folklore. Essor spectaculaire des livres d’heures qui prennent le relai des psauLers du XIIème siècle et du XIIIème siècle. Ces livres traduisent la volonté des laïcs de méditer et de prier dans un cadre prive, en dehors de l’église. Dans les milieux mysLques comme ailleurs on constate une dévoLon accrue envers la personne du Christ – c’est d’ailleurs le nom de Jésus que crie Jeanne d’Arc sur le bucher. Tant que le chrisLanisme était reste superficiel et mal détache des cultes agraires, l’amour des fideles allait le plus souvent a des saints juges plus proches de l’homme qu’a un Dieu vengeur qui inspirait la crainte et le respect. Vierge a l’enfant d’Hubert van Eyck
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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Les inquiétudes des chréLens a la fin du Moyen Age: Les chréLens d’Occident quiQent progressivement une religion formaliste, somme toute assez confortable, pour une religion de la réflexion dans laquelle chacun doit s’interroger sur le bien fonde de ses acLons et de ses pensées sous l’effet des injoncLons croisées du cure et du prédicateur. A mesure que la communauté chréLenne gagnait en homogénéité, elle durcissait ses critères d’intégraLon et d’exclusion. Les premiers a en faire les frais furent les Juifs. A parLr du XIème siècle et plus encore du XIIIème siècle, leur histoire fut celle d’une longue persécuLon, jusqu’à leur bannissement définiLf du royaume de France par Charles VI en 1394. La sorcellerie était une construcLon arLficielle mais hélas sincère, de l’Eglise qui se dota d’un ennemi a sa mesure en inventant Satan.
Crise de l’église et essor du chris.anisme
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Une religion de l’espoir: L’Eglise s’est d’abord et toujours s’est toujours servie d’une pédagogie de l’éblouissement pour faire croire. A l’époque romane, ce furent les chapiteaux et les tympans polychromes des églises; a l’époque gothique, la lumière des vitraux et la verLcalité des cathédrales; au XIVème et XVème siècles, la fraicheur des peintures et des retables. Parmi elles, les images du Paradis sont l’anLdote naturelle a la crainte disLllée par les représentaLons infernales. Retable de l’Agneau mys@que par Hubert Van Eyck.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461 • •
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Charles VII a finalement réussi a imposer son autorité aux siens, puis sa souveraineté aux Anglais et aux princes. La fin de la guerre civile (1435): Jeanne d’Arc n’était pas la première fille du peuple – et ne sera pas la dernière – a se lever en ceQe période troublée, afin de faire part aux grands des révélaLons que Dieu lui avaient faites pour résoudre les problèmes du royaume. Elle sut persuader Charles VII a Chinon de lui confier une peLte armée pour se portée au secours d’Orléans. Le sacre de Charles VII conforta sa légiLmité aux yeux du peuple qui y aQachait beaucoup d’importance: lorsqu’elle le rencontre, Jeanne l’appelle encore « noble Dauphin » alors qu’il se dit roi depuis la mort de son père. Avec le traite d’Arras, Philippe le Bon meQait fin a la guerre civile, en négociant une paix séparée avec Charles VII. La réconciliaLon sonnait a terme le glas de la présence anglaise dans le royaume, facilitée jusque la par cauLon bourguignonne. La paix avec la Sacre de Charles VII a Reims. Bourgogne transforma la guerre civile en guerre naLonale contre l’Anglais et rendit plus légiLme la levée de fonds.
L’Imita3on de Jésus Christ et la pucelle d’Orléans •
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L’ImitaLon de Jésus Christ est le plus beau livre chréLen après l’évangile ; il est sorL, comme lui, au sein de la mort. La mort du monde ancien, la mort du Moyen-‐Age, ont porte ces germes de vie. Le chrisLanisme, dans son principe même, n ‘est rien d’autre chose que l’imitaLon du Christ. Le Christ est descendu pour nous encourager à monter. Il faut d’abord détruire en nous le vieil homme (ReformaLo hominis), trouver la douceur inLme de la grâce (ConsolaLo). Enfin, l’homme relevé, rassure, prend confiance dans ce Dieu si doux, c’est l’ImitaLo ChrisL. Si l’âme s’est détachée si parfaitement des choses d’ici bas, c’est qu’elle s’en est vue délaissée. Ce vide que Dieu vient remplir, c’est la place du monde social qui a sombre tout enLer, corps et biens, Eglise et patrie. Il fallait bien lire, écouter, penser tout seul, puisque l’enseignement religieux et la prédicaLon manquaient presque partout. L’imitaLon de Jésus Christ, sa Passion reproduite dans la Pucelle, telle fut la rédempLon de la France.
Le succès populaire de Jeanne
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L’originalité de la Pucelle, ce qui fit son succès, ce ne fut pas tant sa vaillance ou ses visions; ce fut son bon sens. A travers son enthousiasme, ceQe fille du peuple vit la quesLon et sut la résoudre. Le nœud que les poliLques et les incrédules ne pouvaient délier, elle le trancha. Elle déclara au nom de Dieu que Charles VII était l’hériLer ; elle le rassura sur sa légiLmité, dont il doutait lui-‐même. CeQe légiLmité, elle la sancLfia, menant son roi droit à Reims, et gagnant de vitesse sur les Anglais l’avantage décisif du sacre. Jeanne naquit parmi ces légendes, l’arbre aux dames, la roche aux fées, dans ces rêveries populaires. A la lecture de l’aventure de Judith, elle savait que plus d’une femme avait sauve le peuple de dieu, que des le commencement il avait été dit que la femme écraserait le serpent. Si comme tout le monde disait, la perte du royaume était l’œuvre d’une femme, d’une mère dénaturée, le salut pouvait bien venir d’une fille.
La défense d’Orléans par la pucelle
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A Orléans, elle pleurait aux offices, et tout le monde pleurait. Le peuple était hors de lui ; il n’avait peur de rien, il était ivre de religion et de guerre. Chaque jour affluaient des gens de toutes les provinces qui venaient au bruit des miracles de la Pucelle, ne croyaient qu’en elle, et comme elle, avaient hâté de mener le roi à Reims. C’était un irrésisLble élan de pèlerinage et de croisade. La Pucelle dicta une belle leQre pour le duc de Bourgogne ; sans rien rappeler, sans irriter, sans humilier personne, elle lui disait avec beaucoup de tact et de noblesse : «Pardonnez l’un a l’autre de bon cœur, comme doivent le faire de loyaux chréLens ». A Reims, Charles VII fut sacre roi de France, soulevé sur son siège par les pairs ecclésiasLques, puis il alla a Saint Maclou toucher les écrouelles.
La capture de Jeanne d’Arc et ses conséquences poli3ques
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Il est probable que la Pucelle fut marchandée, achetée, comme on venait d’acheter Soissons. Les Anglais en auraient donne tout l’or du monde, dans un moment si criLque, lorsque leur jeune roi débarquait en France. Si la Pucelle n’était elle-‐même jugée et brûlée comme sorcière, si ses victoires n’étaient rapportées au démon, elles restaient des miracles dans l’opinion du peuple, des œuvres de Dieu ; alors Dieu était contre les Anglais, ils avaient été bien et loyalement baQus ; donc leur cause était celle du Diable ; dans les idées du temps, il n’y avait pas de milieu. Tandis que les Anglais agissaient si vivement pour perdre la Pucelle, Charles VII agissait-‐il pour sauver la Pucelle ? En rien, ce semble, il avait pourtant des prisonniers entre ses mains ; il pouvait la protéger, en menaçant le duc de Bourgogne de représailles. Jean de Ligny livra la Pucelle et semble avoir senL sa misère. Il fit peindre sur ses armes un chameau succombant sous le faix, avec la triste devise inconnue aux hommes de cœur : « Nul n’est tenu a l’impossible. » Au moment ou les Anglais eurent enfin la Pucelle et purent commencer le procès, leurs affaires étaient bien malades. Les villes tournaient d’elles-‐mêmes au parL de Charles VII ; les bourgeois chassaient les Anglais. Winchester voulait déshonorer Charles VII, prouve qu’il avait été mené au sacre par une sorcière, c’était sancLfier d’autant le sacre de Henri VI d’Angleterre.
Le procès de Jeanne d’Arc
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Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, n’était pas un homme sans mérite. La quesLon du procès se trouva ainsi posée dans sa simplicité, dans sa grandeur, le vrai débat s’ouvrit : d’une part l’église visible et l’autorité ; de l’autre, l’inspiraLon aQestant l’église invisible... Invisible pour les yeux vulgaires, mais la jeune femme la voyait clairement. Ce qui peint le temps, l’esprit inintelligent de ces docteurs, leur aveugle aQachement à la leQre sans égard à l’esprit, c’est qu’aucun point ne leur semblait plus grave que le pèche d’avoir revêtu un habit d’homme. Ils lui remontrèrent que, selon les canons, ceux qui changent ainsi l’habit de leur sexe sont abominables devant Dieu. Enfin arriva la réponse de l’Université de Paris. Elle décidait que ceQe fille était livrée au Diable, impie envers ses parents, altérée de sang chréLen. On lui promit que si elle était soumise, si elle quiQait l’habit d’homme, elle serait remise aux gens d’Eglise, qu’elle sorLrait des mains des Anglais et qu’elle passerait le reste de ses jours en prison, « au pain de douleur et à l’eau d’angoisse ». Le sauveur de la France devait être une femme. La France était femme elle-‐ même. Elle en avait la mobilité, mais aussi l’aimable douceur, la piLé facile et charmante, l’excellence au moins du premier mouvement.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461 • •
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La reconquête de l’Ile-‐de-‐France ne fut achevée qu’en 1441. Les reformes financières et militaires(1435-‐1448): Charles VII, « le roi de Bourges », vivait de mutaLons monétaires, d’expédients et de subsides irréguliers que voulaient bien lui accorder les états du Languedoc. Pour conduire les opéraLons, le roi devait recourir a des princes, a des capitaines mercenaires, pour la plupart des nobles, comme La Hire, mais aussi a des étrangers comme les casLllans. Ces capitaines avaient pour beaucoup forme le parL de la guerre autour de Jeanne d’Arc. Les contemporains appelaient les soldats sans emploi « les écorcheurs » parce qu’ils dépouillaient leurs vicLmes de tous leurs biens, jusqu’à les laisser nues. Selon un processus analogue a celui du XIVème siècle , les méfaits des écorcheurs facilitèrent l’acceptaLon d’un impôt régulier. Par une ordonnance de 1445, Charles VII créa une arme permanente de 15 compagnies de gens d’armes. Ces capitaines furent a leur tour charges de recruter parmi leurs meilleurs hommes 100 lances de 6 cavaliers, soit 9000 hommes. Chaque lance était composée d’un cavalier lourd, assiste d’un couLlier et servi par un page, et de deux archers servis par un valet. Ces compagnies « de grande ordonnance » consLtuaient une cavalerie de campagne staLonnée dans els villes fortes du pays. Le roi se dota aussi d’une belle arLllerie supervisée par une quarantaine de canonniers, organises par Jean et Gaspard Bureau.
Charles VII en roi mage par Jean Fouquet.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461
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Les archers gallois avaient prouve l’efficacité tacLque des troupes de paysans tries sur le volet. Le roi créa donc en 1448 une armée de réserve, composée d’archers a pied recrutes dans la populaLon non noble du pays, au contraire de la c a v a l e r i e . C e s a r c h e r s s ’ e n t r a i n a i e n t régulièrement en échange d’une exempLon de taille (d’ou son nom de « franc archer »). En créant une armée permanente, Charles VII s’arrogeait en effet le monopole de la guerre, et plus généralement celui de la violence. La reforme administraLve et le rétablissement de l’ordre public: D’une manière générale, Charles VII accéléra le processus de réconciliaLon des Français en évitant les épuraLons. Parlementaires autrefois bourguignons et armagnacs durent oublier leurs querelles pour s’aQeler a la remise sur pied de la machine judiciaire.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461
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Sous l’effet de la parLLon de la France, le centre de gravite du gouvernement royal s’était déplacé vers le sud, a Bourges ou a PoiLers, puis a Tours. Ce mouvement avait rapproche les sujets du Midi et la jusLce royale, tandis que la fidélité des Méridionaux et leur lourde contribuLon financière a la royauté de Bourges engageaient Charles VII a accéder a l’une de leurs vieilles revendicaLons: la créaLon d’un Parlement a Toulouse. La mulLplicaLon des Parlements de province réduisit le ressort de celui de Paris, en répondant a une aspiraLon civile. Les reformes militaires de 1445 s’accompagnèrent d’une amnisLe pour les méfaits passes des gens de guerre, impliquant en retour une grande intransigeance envers les crimes a venir.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461
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La fronde des princes: Les reformes militaires de Charles VII bouleversaient la place des princes par rapport au pouvoir: elles leur interdisaient de lever une armée permanente, mais aussi bien les profits de la guerre s’ils n’en faisaient pas parLe. La révolte prit le nom de Praguerie, par référence a l’insurrecLon hussite de la noblesse de Bohême contre le roi Sigismond en 1419. La coaliLon se désagrégea, le roi pardonna et chacun rentra chez soi en juillet 1440. La convalescence économique: Dans une France déserte, le rapport de force était désormais en faveur des paysans, car une terre sans personne pour le culLver ne rapportait rien. La France était redevenue un pays neuf a défricher, tandis que les courants de commerce internaLonal évitaient désormais l’espace français, les capitaux manquaient et les échanges commerciaux étaient limites.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461
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C’est sa foncLon d’argenLer qui conduisit Jacques Cœur a rechercher un approvisionnement direct en direct en Orient pour court-‐circuiter les intermédiaires italiens. Sa fortune considérable reflétait donc moins l’essor de l’économie du royaume, encore en convalescence, que le redressement des finances royales. Son iLnéraire personnel s’en ressenLt. Son ascension coïncida a la reconquête du royaume.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461 •
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L’apport de la propagande royale au patrioLsme: L’idenLté de l’homme du Moyen Age a trois dimensions. Une dimension locale l’aQache a son pays, au sens provincial du terme, incarne par son seigneur où son prince; une dimension naLonale l’aQache a son royaume, incarne par son roi; une dimension universelle l’aQache a la chréLenté incarnée par le pape et l’empereur. Ces trois dimensions structurent l’idenLté occidentale, mais leur hiérarchie se modifia sensiblement au XIVème et XVème siècles. Les origines profondes du senLment naLonal: il faut considérer tous les phénomènes qui ont contribue a élever le regard des habitants du royaume au-‐dessus de leur clocher. On voit les éléments consLtuants de ce senLment naLonal: le développement de la jusLce d’appel royale, la monnaie et évidemment la peur et la haine des Anglais. Guerre et patrioLsme: L’usage du français et de l’anglais progresse a la faveur des troubles. C’est a parLr du XVème siècle un critère d’idenLté naLonale. L’occupaLon anglaise au début du XVème siècle a également accéléré la maturaLon du senLment naLonal. Les souffrances endurées, ainsi que l’expérience de l’altérité de ces soldats qui parlaient mal français et avaient d’autres habitudes alimentaires, les ont fait haïr et ont contribue a transformer une guerre de rois en une guerre de peuples. C’est la haine des Godons. Au XVème siècle s’impose l’idée que la mort pour la patrie est un devoir.
Le redressement de la France entre 1435 et 1461
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Au XVème siècle, le cri de guerre est commun a toute la troupe et fait référence aux saints naLonaux, et spécialement saint Denis et la Vierge. L’idée de naLon a donc fait du chemin aux XIVème et XVème siècles, en parLculier dans le camp armagnac. Le roi n’est pas responsable de la maturaLon accélérée du senLment naLonal aux XIVème et XVème siècles. Mais il accompagne par sa propagande, contribuant ainsi a cristalliser sur sa personne l’amour de la patrie. « Vive le roi » (1461): Les contemporains disLnguent de plus en plus clairement le corps physique du roi, périssable, de la foncLon royale et des insLtuLons monarchiques qui elles survivent.
Funérailles de Charles VII