1559-‐1629 Les Guerres de Religion
Introduc)on
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Une période de chaos avec l’assassinat de deux rois: Henri III et Henri IV – et la mort violente d’Henri II. Dans ce processus européen d’intolérance partagée (du cote catholique come du cote protestant), la France nous offre une histoire singulière, précisément parce que la n’a pas eu lieu, en raison de la volonté affirmée du pouvoir royal, notamment a parPr de Catherine de Médicis et de Michel de L’Hôpital, de parvenir a une cohabitaPon entre catholiques et protestants.
Catherine de Médicis
Michel de L’Hospital
La crise de la monarchie de la Renaissance •
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La Renaissance a vu le pouvoir monarchiques structurer et se consolider autour de la figure royale, magnifiée et exaltée par sa double foncPon guerrière et religieuse. Les conflits extérieurs incessants ont permis au souverain de se conformer a l’idéal du parfait chevalier, invesP d’un caractère sacre renouvelé. Mais au milieu du XVIème siècle, la monarchie s’est heurtée a un ensemble d’écueils. La fin de la guerre avec les Habsbourg a sape la posiPon idéologique et sociale de la noblesse. L’épuisement financier a fragilise le pouvoir royal. La foi et l’Ecriture: le message reforme: Les protestants se sentaient membres par le baptême d’une Eglise invisible dont le Christ était le chef. Ils pensaient retrouver la foi des premiers chréPens en rebapPsant la « vraie Religion », qu’ils voulaient plus intériorisée et épurée des supersPPons romaines. Parce qu’ils étaient guides par le seule Parole, et que leur foi ne comportait aucun élément de crainte quant au salut de leur âme, nombreux furent ceux qui acceptèrent d’être menés au bucher du martyre. Les prédicateurs catholiques diffusaient au contraire un imaginaire panique, convoquant les visions des châPments a venir et la figure diabolique, pour amener les pécheurs a s’amender et a verser leur obole au clergé.
La crise de la monarchie de la Renaissance
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Le mystère de la transsubstanPaPon , par lequel la substance du pain et du vin est miraculeusement métamorphosée en corps et sang du Christ, après que le prêtre a prononce les paroles de consécraPon, n’est rien d’autre que la doctrine des diables. Ce_e divergence fondamentale sur le sens de l’eucharisPe est déterminante dans la rupture entre les deux confessions. Etape décisive dans « le processus de désenchantement du monde » qui caractérise l’histoire religieuse de l’Occident (Max Weber), la Reforme affirme la transcendance absolue d’un Dieu omniscient et omnipotent. La répression de la peste héréPque: Certains protestants décidèrent de qui_er le royaume. Près de 6000 d’entre eux allèrent s’installer a Genève, dans les années 1550, pour échapper aux persécuPons. L’affirmaPon calviniste: Formes a Lausanne et a Genève, les pasteurs étaient de plus en plus nombreux a prêcher, les églises reformées rassemblent environ 2 millions de personnes, soit plus de 10% de la populaPon du royaume. Le 29 mai 1559 se Pnt clandesPnement a Paris le premier synode des églises reformées de France. Le temps des « martyrs » protestants allaient s’achever après la dispariPon d’Henri II. L’expansion de la Reforme posait en effet un problème crucial au monarque. Roi sacre et thaumaturge, lieutenant de Dieu sur terre, celui-‐ci avait le devoir d’exterminer les héréPques, c’est-‐a-‐dire de les chasser du royaume, et de défendre l’église catholique, apostolique et romaine, comme il l’avait promis lors de son sacre. Sa légiPmité et son autorité étaient gravement menacées par les martyrs de la foi qui proclamaient publiquement mourir pour Dieu.
Martyre d’Anne du Bourg, conseiller de Paris.
Le coup de Jarnac
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Jarnac a des liens avec le clan des Montmorency et des ChaPllon, avec la noblesse qui prendra le parP du protestanPsme. Au contraire, La Chataigneraie est l’homme des Guises et de Diane de PoiPers, du clan catholique. L’affaire de Jarnac n’est pas seulement violence cruelle, elle retrace un combat. Elle annonce la lu_e et la prise d’armes des protestants. Jarnac devait succomber sous les coups de La Chataigneraie mais Jarnac s’est défendu. A la Salamandre de François Ier, premier roi soleil, succède la lune romanesque, équivoque, de douteuse clarté. Le roi Henri II réclame le droit de la force, le bon vieux droit gothique, la sagesse des épreuves, la jurisprudence de l’épée. Jarnac est le beau frère de la duchesse d’Etampes, de la maitresse qui s’en va avec François Ier. La Chataigneraie, une épée connue pour les duels, un bras de première force, un dogue de combat, nourri par Henri II. Jarnac était un beau grand jeune homme, élégant et délicat, qui menait grand train et qu’on soupçonnait pour cela d’être l’amant de la duchesse d’Etampes. Son ennemie, Diane de PoiPers, pour rien au monde, ne lui aurait coupe la tète, elle voulait lui percer le cœur. Un roi ne se bat pas, ni un prince, ni un dauphin. Le spécial ami du dauphin était un homme fort, bas sur les jambes et carre d’échine, admirable lu_eur. Henri II avait fait dresser les lices au centre de la France, près de Paris, sur l’emplacement superbe de Saint Germain.
Diane de Poi@ers
Duchesse d’Etampes
Le coup de Jarnac (suite) •
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La Chataigneraie, fou de sa fatuité propre, il l‘était encore plus de la folie commune. Le temps n’existait plus, l’affaire était finie avant de commencer, Jarnac était tue dans son esprit, il ne s’occupait plus que de son triomphe. Depuis deux mois Jarnac s’était prépare a la mort, et il avait fait de grandes dévoPons. Le coup porta si bien que La Chataigneraie ne saisit pas le moment ou Jarnac s’était totalement découvert, et ou li eut pu le transpercer. Il chancela... Jarnac, le laissant la, traversa la lice et s’adressa au roi. Il met un genou a terre : ‘Sire, je vous supplie que vous m’esPmiez homme de bien !... Je vous donne La Chataigneraie. Prenez-‐le, Sire ! Ce ne sont que nous jeunesses qui sont causes de tout cela... » Mais le roi ne répondît rien. Le roi était aussi morne que le blesse. Tout le monde voyait que la vraie parPe de Jarnac, c’était le roi et que rien n’était fait. Ce qui surprit le plus, c’est que le roi parut oublier parfaitement, ou plutôt mépriser son grand et cher ami. Il ne lui pardonna pas sa défaite, le laissa dans l’agonie sans lui donner le moindre signe. Le malheureux fut si exaspère de ce dur abandon, qu’il arracha les bandes qu’on me_ait à ses plaies, laissa couler le sang et parvint à mourir. Bien des choses étaient éclaircies, et bien des hommes, jusqu'à la suspendus, commencèrent à prendre parP, ayant vu la cour d’un cote, la France de l’autre. Tout ce qu’il y avait de pur, de fier, dans la noblesse de province, d’indomptable et de noblement pauvre, fut libre des ce_e nuit. Beaucoup se senPrent protestants, sans savoir ce qu’était le protestanPsme. Henri II
Portrait de Henri II et de Diane de Poi6ers •
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Quoique grand, fort et bien taille, Henri II n’était nullement élégant. Son teint, sombre. Espagnol, faisait penser a sa capPvité, rappelait l’ombre du cachot de Madrid, et ses grosses épaules en portaient encore les basses voutes. Visage de prison. On y sentait aussi l’ennui que son joyeux père avait eu de faire l’amour avec la fille du roi bourgeois, la bonne et triste Claude. Il est ne saturnien. L’audace de Diane et son mépris de tout senPment public, de toute opinion, apparaissaient en une chose, c’est qu’elle s’était fait donner un procès – avec qui ? Avec toute la France ! Elle se fit donner (sous le nom de son gendre) la concession vague, effrayante, de toutes les terres vacantes du royaume. Un quart de la France était peut être ainsi désert, inoccupé, vacant, liPgieux. Diane spécula habilement sur son veuvage, le porta haut, se fit inaccessible, mit l’affiche d’un deuil éternel. Cela lui donna le dauphin, qui aimait les places imprenables, elle le tenta par l’impossible. Et elle le garda comment ? En envieillissant pas. Pour digérer et rire, elle n’avait ni chien, ni nain, ni singe, mais le cardinal de Lorraine, un garçon de 20 ans, fort gai, qui lui servait de femme de chambre et lui contait tous les scandales. Le meilleur oreiller de la grande Senechale, c’était son inPmité avec la jeune reine, Catherine de Médicis. Celle-‐ci lui appartenait. Comment la jeune reine s’était-‐elle a ce point donnée a sa rivale? Pour la raison très forte que Diane la protégeait de l’aversion de son mari, qui l’eut 100 fois répudiée.
Diane de Poi@ers
Catherine de Médicis et sa progéniture
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De Catherine de Médicis naquit, Charles IX, le furieux de la Saint-‐ Barthélemy. Puis, l’énerve, Henri III, et l’avilissement de la France. Purgée ainsi, féconde d’enfants malades (François II) et d’enfants morts, elle-‐même vieillit, grasse, gaie et rieuse, dans nos effroyables malheurs. Catherine est bonne mère, mais d’un seul fils. Non pas de Charles IX, mais du second, Henri d’Anjou, le seul qui lui ressemble. Elle n’aimait pas Charles IX. L’inquiétait et lui faisait peur. Ne furieux, il avait des moments de sincérité. Mais elle se reconnaissait et se mirait dans le duc d’Anjou, pur italien, ne femme, avec beaucoup d’esprit et une absence étonnante de cœur. La Saint Barthelemy sorPt surtout de la fatale concurrence de Henri d’Anjou et de Henri de Guise. Tous les deux finirent mal et le trône passa à Henri de Navarre. Charles IX pénétrait fort bien Henri III, ce mignon de Catherine, avec ses airs de femme, bracelets, boucles d’oreilles et senteurs italiennes. Un trop juste insPnct lui disait qu’en ce cadet, docile, doux et respectueux, il avait son danger, sa perte. Et c’était trop vrai en effet.
François II
Henri III François D’Alençon Duc d’Anjou
Charles IX
La crise de la monarchie de la Renaissance
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Idéal du bon gouvernement et construcPon de l’Etat royal: Le précepteur des fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, Jacques Amyot illustre le courant de pensée dominant pour lequel le souverain doit offrir un modèle moral et religieux a l’ensemble du corps social. Il tente ainsi de former un prince philosophe, digne de celui que Platon avait imagine dans la République. « La jusPce déléguée » appartenait a des tribunaux ordinaires reparPs dans le royaume. A la fin du règne d’Henri II, on comptait ainsi huit parlements, installes a Paris Toulouse, Grenoble, Bordeaux, Dijon, Rouen, Aix et Rennes. Les parlements examinaient en appel les affaires déjà instruites par les tribunaux de niveau inferieur, c’est-‐a-‐dire par les sièges présidiaux, insPtues en 1552. la volonté de réprimer l’hérésie explique ce renforcement de l’encadrement local.
Jacques Amyot
Jeune Henri III
La crise de la monarchie de la Renaissance •
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Valois contre Habsbourg: la culture de la guerre: Entamée au tout début du XVIème siècle, la lu_e entre souverains français et espagnols pour la suprémaPe en Europe occidentale se poursuivit jusqu’en 1559. Les fronPères du Nord et de l’Est se subsPtuent a l’Italie, étant devenues le champ de bataille habituel sur lequel le souverain pouvait faire preuve de ses apPtudes chevaleresques. C’est au cours de ces campagnes contre Charles Quint et Philipe II que se formèrent les capitaines qui, quelques années plus tard, allaient être les acteurs de premières guerres de religion. Philippe II concentra ses troupes aux Pays-‐Bas, et il obPnt le souPen de son épouse, la reine d’Angleterre, Marie Tudor, qui déclara la guerre a la France en juin 1557. A Saint QuenPn, on assista a la plus cuisante défaite française depuis la bataille de Pavie. La contre-‐a_aque fut confiée a François de Lorraine, duc de Guise, qui fut nomme lieutenant général la même année. Il parvint a repousser les Espagnols. Il s’empara ensuite de Calais en 1758.
Philippe II
Marie Tudor
Marie Tudor « La sanglante »
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La mort d’Edouard VI met sur le trône d’Angleterre la catholique Marie, qui se donne a l’Espagne, a Charles-‐ Quint et a Philippe II son fils. Vieille fille et fille d’Henri VIII, Aragonaise de mère, acre de passions retardées, la pePte femme, maigre et rouge, va droit, sans avoir peur de rien. Le vrai pape, c’est le roi d’Espagne, le restaurateur de la foi en Angleterre. C’est pour lui qu’on priait dans toutes les églises, pour lui que les Jésuites et les moines travaillaient partout. Nous reprenons Calais, perdu depuis 210 ans. L’Angleterre pleure de rage ; la France est ivre et folle. Elle ne se souvient plus de sa grande défaite. Cet heureux coup de main a fait tout oublier. Le bizarre et l’ina_endu, c’est que Guise, l’épée du parP catholique, par son succès, refait l’Angleterre protestante. Marie reçut cet horrible coup de Calais, honte naPonale que l’Angleterre lui mit comme une pierre sur le cœur. Elle n’y survécût guère, et mourut conspuée du peuple, laissant le trône a celle qu’elle haïssait a mort, la protestante Elisabeth (1558).
La crise de la monarchie de la Renaissance
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A Cateau-‐Cambresis, une double paix fut finalement conclue les 2 et 3 avril 1559. le premier jour, elle concernait les rois de France et d’Angleterre. Le lendemain, la paix entre les rois de France et d’Espagne était signée. DesPnes a sceller la paix, deux mariages étaient prévus. Le premier entre Philippe II et Elisabeth de Valois (que les Espagnols appellent Isabelle), la fille ainée d’Henri II et de Catherine de Médicis. Philippe était déjà veuf pour la seconde fois depuis la mort de la reine d’Angleterre, Marie Tudor. La princesse française n’avait alors que treize ans. La seconde alliance concernait Emmanuel-‐ Philibert de Savoie et la sœur d’Henri II, Marguerite, laquelle obPnt en dot le duché de Berry. Embellies par les souvenirs des genPlhomme, les guerres avec l’Espagne, et spécialement les guerres italiennes, allaient passer a la postérité sous la forme d’un mythique « théâtre d’honneur », pour reprendre la belle expression de La Popeliniere.
Henri II et Philippe II au traite de Cateau-‐Cambresis
La crise de la monarchie de la Renaissance
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« La grande perte et désolaPon de la pauvre France » : La mort de Henri II (1559): La paix devait perme_re aux deux monarques de se consacrer a la répression religieuse. Philippe II assista ainsi a un spectaculaire autodafé a Valladolid, tandis que le 2 juin, Henri II publia les le_res patentes d’Ecouen qui renforçaient la lu_e contre l’hérésie.
Tournoi de la rue Saint-‐Antoine
Autodafé de Valladolid
La crise de la monarchie de la Renaissance •
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Pendant 6 jours, on servit le repas comme s’il s’agissait d’un être vivant. Ce rituel surprenant, établi a la mort de François Ier, s’inspirait d’un modèle romain: lors de ses funérailles, une effigie de l’empereur SepPme Sévère avait été en effet réalisée, que des esclaves servaient. Le souvenir d’Henri II fut entretenu pieusement par sa veuve, Catherine de Médicis, qui ne qui_a jamais ses vêtements de deuil. Elle commanda un tombeau magnifique au sculpteur Germain Pilon. Les Guises au pouvoir; le temps des conversions: Le nouveau souverain, François II (1544-‐1560) était un adolescent maladif. Le processus de désacralisaPon de l’autorité monarchique s’accéléra sous son règne. Des son avènement, le jeune roi confia l’autorité au duc de Guise et au cardinal de Lorraine, les oncles maternels de sa femme, Marie Stuart. Au même moment, les conversions se mulPplient dans la noblesse. Calvin commençait a entretenir des contacts épistolaires avec l’aristocraPe française. Louise de Montmorency, la sœur de connétable, consPtue le prototype de ces grandes figures féminines de la Reforme. Grace a elle, la maison de Montmorency put jouer un rôle d’interface entre les sensibilités religieuses.
Tombeau d’Henri II par Germain Pilon
Château de Tanlay, Louise de Montmorency
Un mariage éphémère: François II et Marie Stuart
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François II et sa jeune reine Marie Stuart faisaient un grand contraste. C’était un pePt garçon qui ne prit sa croissance que 6 mois après. La beauté de Marie Stuart, célébrée par les contemporains, était la moindre encore de ses puissances. Etonnamment instruite par les livres, les choses et les hommes, poliPque a 10 ans, a 15 elle gouvernait la cour, enlevait tout de sa parole, de son charme, troublait les cœurs. L’Etat tombait fatalement aux mains conservatrices par excellence, qui répondaient le mieux de cet individu, aux mains de la mère, Catherine de Médicis. Une étrangère allait régir la France. A peine Marie Stuart fut elle reine, a 18 ans, qu’elle devint la gouvernante et la surveillante d’une femme de 50 ans qui lui avait servi de mère. On savait en effet que Catherine, sous main, dans les rares échappées qu’elle avait eues, elle adressait de bonnes paroles aux reformes.
Marie Stuart
Portrait de Calvin
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Calvin était un travailleur terrible, avec un air souffrant, une consPtuPon misérable et débile, veillant, se consumant, ne disPnguant ni nuit ni jour. Lyon faisait du tort à Genève. La déchéance du commerce avait éveille a Genève un esprit de résistance poliPque contre le prince évêque et le duc de Savoie. Les martyrs, à leur dernier jour, se faisaient une consolaPon, un devoir d’écrire à Calvin. Ils n’auraient pas qui_e la vie sans remercier celui dont la parole les avait menés a la mort.
La crise de la monarchie de la Renaissance •
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Tensions et temporisaPon: Choquée par la violence de la répression du coup du château d’Amboise, le reine commença a s’éloigner des Guises. Catherine de Médicis organisa alors une assemblée chargée d’élaborer un projet de réconciliaPon, réunie a Fontainebleau. La régente, le chancelier et la réinvenPon des Etats Généraux: Age de seulement 10 ans, le nouveau souverain, Charles IX, était mineur. De décembre 1560 a janvier 1562, la régente et son chancelier, Michel de L’Hospital, expérimentèrent une poliPque de conciliaPon qui abouPt, non sans mal, a la publicaPon du premier édit de tolérance. Pour régler les différends, la reine et son ministre comptaient sur le dialogue et la concertaPon. C’est pourquoi ils convoquèrent les Etats Généraux a Orléans. Un édit très libéral accorda « de facto » la liberté de prier en prive, autrement dit la liberté de conscience. Les disposiPons prises par la reine et son rapprochement avec les Bourbons, Navarre et Conde, provoquèrent l’indignaPon de plusieurs grands seigneurs catholiques. Le duc de Guise, le connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-‐André s’engagèrent solennellement a défendre la religion tradiPonnelle.
La répression de la conspira@on d’Amboise
Etats Généraux d’Orléans
La crise de la monarchie de la Renaissance
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Les difficultés de la conciliaPon: Alors que la reine essayait de trouver une voie pacifique a la situaPon, les huguenots s’exprimaient avec une violence croissante. Ce fut le début d’un grand mouvement d’occupaPon des églises et de destrucPons iconoclastes qui concerna d’abord le sud a la France: les figures des saints étaient muPlées et les croix brisées.
Massacre du Triumvirat d’Antoine Caron. L’imaginaire du massacre hantait les esprits au temps des premières guerres de Religion.
La crise de la monarchie de la Renaissance
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Le Colloque de Poissy: l’échec de la réunion dogmaPque: Pour les Calvinistes, l’ouverture du colloque était en soi un succès, car, pour la première fois, ils se voyaient autorises a exposer publiquement les fondements de leur foi. Mais a Poissy, les discussions achoppèrent sur le problème de l’eucharisPe, apparaissant comme le premier marqueur confessionnel. L’édit de Janvier: l’invenPon de la tolérance (1562): Le colloque de Poissy marquait l’échec de la concorde religieuse. C’est pourquoi la reine mère et le chancelier allaient s’orienter désormais dans la voie de la tolérance civile. La reine mère réunit ainsi une nouvelle assemblée a Saint-‐Germain-‐en-‐Laye, de janvier 1562. L’édit de Janvier imposait l’Etat royal comme le protecteur, mais aussi comme le surveillant, des Eglises calvinistes. Mais le Parlement refusait toujours obsPnément d’enregistrer l’édit. Il fint par obtempérer. Mais a ce moment, la guerre civile avait déjà commence.
Catherine de Médicis et son fils, le jeune Charles IX
Les Jésuites et l’intrigue espagnole •
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Les Jésuites sont un ordre essenPellement espagnol, qui n’a très longtemps que des généraux espagnols. L’Espagne envahie par l’épée, le roman, la police. Lire des romans, les écouter, en faire, c’est le fond de l’âme espagnole. Et la France au roman opposa la poésie. La poésie du cœur, la grandeur des martyrs, les lu_es et les fuites héroïques, les lointaines migraPons, les hymnes du désert et les chants du bucher. La vie noble pour toute l’Europe, ce fut peu a peu la vie Espagnole, le loisir, la noble paresse. L’or d’Amérique semble détruire ce qui reste d’acPvité en Espagne. Le génie romanesque, qui est la tendance naPonale, n’osait, devant l’InquisiPon, prendre l’essor dans les choses religieuses. Mais voici un maPn ce hardi Biscaïen (Loyola) qui lui ôte la bride, qui dit a ces rêveurs affames de romans ; « Rêvez, imaginez ! » et qui leur en fait un point de dévoPon. L’âme s’édifie par l’imaginaPon et l’invenPon anecdoPque ; en recherchant en soi les aventures probables qui ont pu se passer sur le terrain des Evangiles. Enorme accroissement du moi de la personne humaine ! Le pécheur est si peu embarrasse, si peu humilie qu’il dialogue avec son juge.
Ignace de Loyola
Page des Exercices spirituels
Les deux cancers qui rongent l’Espagne
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Deux cancers rongeaient l’Espagne : la vie noble, l’idée catholique. La première desséchait l’industrie, méprisait le commerce, annulait l’agriculture. La seconde mulPpliait les moines, étendait chaque jour la police de l’InquisiPon ; mais peu a peu ce_e police rencontrait le désert. Les Juifs manquaient aux flammes, les protestants manquaient. L’InquisiPon affamée, cherchait au loin. La France présentait un grand contraste avec l’Espagne. Ruinée d’argent, il est vrai, elle surabondait de force. Une pléthore maladive se montrait dans la violence des parPs.
Une crise collec6ve pour les Français •
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Les hôpitaux regorgent de malades, les gens mangent n’importe quoi, souffrent de maladies intesPnales, périssent d’inaniPon ; les femmes, lorsqu’elles sont enceintes, perdent leur fruit et, du fait de la faiblesse de leur organisme, ne peuvent plus concevoir. La mortalité creuse un trou béant dans la populaPon jusqu’à sans doute plus d’un million de morts. Dans les toutes premières années du XVIe siècle, les paysans, immense majorité de la populaPon, possèdent l’essenPel des terres du royaume. Ce sont des tenures consolidées sur lesquelles pèsent des droits seigneuriaux plus ou moins lourds selon les régions. La guerre a l’état endémique ou patent exige des paysans des dépenses inhabituelles telles que la mise en défense du village, la nourriture et le logement des gens de guerre appartenant ou non aux armées régulières. Elle désorganise les foires et les marches, favorise les pillages et les destrucPons, contribue à la hausse des prix. On voit l’appariPon d’une couche nouvelle de culPvateurs sans terre, les journaliers et les manoeuvriers. C’est essenPellement les manœuvres et les gagne-‐deniers payes à la tache plus que les compagnons relaPvement protégés par leur salaire en nature. Et l’on assiste à une résistance de l’impôt de l’Eglise. Paysans, fuyant la famine a la ville, ils ne regagnent jamais leurs terres. Compagnons, manœuvres, gagne-‐deniers au chômage, ils mendient, vagabondent, prêts a toutes les aventures... La démographie française explosive serait responsable avec la crise économique de ces excès juvéniles. Le traite de Cateau-‐Cambrésis, signe en 1559 entre la France et l’Espagne, démobilise des milliers de genPlshommes et plus encore de soldats. Ils ne peuvent retourner paisiblement à la condiPon de civils.
La paix impossible
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Contrairement aux a_entes de Catherine de Médicis, l’édit de Janvier allait être suivi d’une explosion de violence. Pour les catholiques, c’est bien ce_e mesure de tolérance qui aurait déclenche les troubles. Le coup de force des Guises et le soulèvement de Conde: A parPr de 1562, les tensions entre communautés allaient céder le pas a de véritables engagements militaires. Ronsard: «Morte est l’autorité: chacun vit a sa guise Au vice dérègle la licence est permise, Le désir, l’avarice et l’erreur insensée Ont sens dessus dessous le monde renverse. » La maison de Lorraine ne tarda pas a s’imposer comme le fer de lance de la contre-‐a_aque catholique. Le prince de Conde lança un appel a la mobilisaPon des Eglises reformées, puis il qui_a Paris pour Meaux. Les premières opéraPons se déroulèrent dans la vallée de la Loire. Quelques centaines de Huguenots s’emparèrent du château de Tours. «Il faut aba_re la tyrannie des Guises, du connétable de Montmorency et du maréchal de Saint-‐André, pour rétablir le gouvernement selon l’ordre et la jusPce. » Conde présente son acPon comme un combat pour le bien commun.
Louis Ier de Bourbon, Prince de Conde
La paix impossible
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Les deux violences: La prise d’armes huguenote se doubla d’une grande offensive iconoclaste. Des dizaines de sanctuaires furent profanes. Les croix étaient parPculièrement visées. Les marques du culte royal étaient une autre cible pour les Huguenots., qui contestaient la dimension sacrale du pouvoir monarchique. Tandis que les huguenots s’emparaient de nombreuses cites et se livraient dans l’ensemble a une violence raisonnée, voire « pédagogique »; les catholiques réagissaient par une violence totale, desPnée a laver enPèrement le corps social de l’impureté héréPque.
La paix impossible •
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Les armées: Les armées huguenotes étaient improvisées dans l’urgence. Les troupes furent placées sous l’autorité du « protecteur général des églises reformées » qui n’était autre que Conde. L’infanterie y jouait un rôle prépondérant. Très tôt, les rebelles cherchèrent des appuis auprès des princes étrangers, Elisabeth d’Angleterre, l’électeur du palaPn, Fréderic III. De son cote, le roi pouvait reposer sur les soldats ordinairement a sa solde. Le connétable et les quatre maréchaux de France étaient a la tête des troupes terrestres. On levait des compagnies temporaires dites de chevau-‐légers. A la différence des troupes huguenotes, les armées royales étaient assez bien pourvues en arPllerie. L’armée royale bénéficiait également du souPen des princes étrangers. Le pape et le duc Emmanuel-‐Philibert de Savoie fournirent des conPngents de cavaliers. Au début des guerres de Religion, la tacPque accordait toujours a la cavalerie lourde le rôle d’arme de choc. Mais les autres comba_ants s’imposaient comme des axillaires indispensables. Armes de pistolet, les reitres étaient charges d’empêcher l’ennemi de se reformer. Les arquebusiers comba_ant en « enfants perdus », étaient uPlises pour harceler l’adversaire, tandis que les piquiers protégeaient l’arPllerie. Sièges et blocus étaient également nombreux, car les huguenots, souvent inferieurs en nombre, se refugiaient derrière les murailles des villes en a_endant les secours extérieurs.
La paix impossible
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Les étapes de guerre: Rouen, Dreux, Orléans: La première grande rencontre militaire des guerres de Religion eut lieu près de Dreux. Apres ce_e victoire, le duc de Guise, le plus presPgieux des chefs catholiques, fut reçu en héros a Paris, une nouvelle fois après la prise de Calais. Désireux de porter un coup décisif aux huguenots, le duc de Guise décida de s’emparer de leur principale place forte, Orléans. Mais mortellement blesse lors d’une tentaPve d’assassinat, François de Guise rendit l’âme. Pour la maison de Lorraine et bon nombre de catholiques, le doute n’était pas permis: l’amiral de Coligny était bien le commanditaire de ce lâche assassinat. La mort du duc de Guise allait transformer l’affrontement en une vende_a familiale opposant les maisons de Lorraine-‐Guise et de Coligny-‐ChaPllon.
François de Guise
La paix impossible •
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La première paix de religion (1563): A l’issue d’une année d’hosPlités, les parPs étaient épuises et ils avaient perdu leurs principaux chefs, Navarre, Saint-‐André et Guise avaient disparu; Montmorency et Conde étaient prisonniers. L’édit d’Amboise, signe en 1573, entérina les disposiPons de la paix, et il devait fournir de modèle pour la plupart des édits de tolérance a venir. Tout d’abord, la liberté de conscience et de culte étaient accordées aux seigneurs haut jusPciers. Pour les personnes ordinaires, l’exercice du culte n’était permis que dans les faubourgs d’une ville par baillage. La liberté de conscience était accordée a tous les sujets du roi. Les huguenots devaient resPtuteur les églises et les biens ecclésiasPques saisis. La première guerre et la première paix de religion ont donne un coup fatal a l’extension de la Reforme en France. La paix d’Amboise consPtuait en effet un recul certain par rapport a l’édit de Janvier. Calvin dénonça d’ailleurs ce_e paix qui avait sacrifie le protestanPsme populaire. La réconciliaPon entre catholiques et huguenots fut scellée par les armes lors de la campagne menée contre Le Havre. Adversaires de la veille encore, Conde et le connétable menèrent le combat contre un ennemi commun: l’Anglais. Le comte de Warwick, chef du groupe expédiPonnaire envoyé par la reine Elisabeth, finit par déposer les armes en juillet, après que son armée eut été décimée par la peste.
Château d’Amboise
La paix impossible
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Coexister dans l’intolérance: Dans certaines villes, le culte reforme fut établi sans trop de difficulté. A Lyon, les huguenots allaient bénéficier de trois temples ou ils pourraient célébrer leurs offices. « Par la piète et la jusPce »: le moment du tour royal de France: La cour qui_a Paris le 24 janvier 1564. le tour de France offrit de nombreuses occasions de me_re en scène la culture chevaleresque qui structurait l’imaginaire de cour. Le grand travail de restauraPon de l’harmonie donna lieu a la rédacPon de plusieurs textes de loi. C’est a ce_e occasion qu'on décida que les années commenceraient désormais le 1er janvier, et non plus a Pâques, comme c’était le cas jusqu’alors, ce qui posait quelques problèmes de date puisque ce_e date était mobile. La reine, Catherine de Médicis, décida également d’accorder a ses deux plus jeunes fils de grands apanages. Henri reçut le duché d’Anjou, et François, duc d’Alençon. Les apanages reviendraient a la couronne si les princes mouraient hériPers. Le théâtre de la lu_e contre Satan: L’établissement de la paix a permis au clergé de me_re en œuvre des stratégies de reconquête des consciences. La compagnie de Jésus, approuvée par la pape en 1540, parPcipa acPvement a ce_e entreprise. Ils créèrent des collèges qui uPlisaient une pédagogie nouvelle fondée sur les disciplines humanistes et sur l’émulaPon, que dispensaient des maitres très bien formes.
La paix impossible
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Le clergé lança alors une spectaculaire opéraPon d’acPon conjuratoire. Ce_e spectaculaire mise en scène du combat de l’Eglise contre Satan fournissait un ouPl de reconquête pour le clergé, qui désignait les huguenots comme le châPment envoyé par Dieu pour le péché des hommes. La prise d’armes huguenote (1567): Une levée de 6000 Suisses fut effectuée par le roi, que les troubles des Pays-‐Bas inquiétaient, ce qui renforça le malaise des huguenots. En juillet, les seigneurs protestants qui_èrent la cour. L’inquiétude des Parisiens était extrême. Conde, qui se savait incapable d’emporter la ville, espérait obliger Charles IX a lui accorder une nouvelle paix plus avantageuse. L’armée royale, aux ordres du connétable Anne de Montmorency, finit par sorPr de Paris. Alors qu’il avait plus de 70 ans, le connétable était reste fidèle jusqu'à la mort a sa fouge chevaleresque. Prisonnier a Pavie en 1525, a Saint-‐QuenPn en 1557, puis a Dreux en 1562, il avait comba_u jusqu’à la mort a Saint-‐Denis. Les exploits du duc d’Anjou: La paix fut très mal acceptée par les catholiques, qui esPmaient qu’elle trahissait leur victoire militaire. Le pouvoir royal décida de me_re fin a la tolérance religieuse.
Anne de Montmorency
La paix impossible •
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Charles IX faisait la démonstraPon solennelle de son engagement comme Roi très ChréPen service de la défense du catholicisme. Le temps de la tolérance paraissait révolu, et la reconquête de l’unité allait se faire par les armes. La reprise des troubles fut fatale a l’influence conciliatrice de Michel de L’Hôpital. Les huguenots considéraient désormais La Rochelle comme leur véritable capitale et c’est la que les chefs calvinistes se rassemblèrent. Apres Coligny et Conde, ce fut le tour de Jeanne d’Albret et de son jeune fils, Henri de Navarre, de s’y installer. A Jarnac, blesse, le prince de Conde s’apprêtait a se rendre quand il fut exécuté par un officier du duc d’Anjou. Il est probable que Monsieur ait décide de ce_e mise a mort, car il considérait Conde comme un traitre et espérait que le parP huguenot ne se reme_rait pas de la dispariPon de son chef. Les armées se rencontrèrent une nouvelle fois, en 1569, a Moncontour, dans le nord du Poitou. Les Suisses ne firent pas de quarPer aux Allemands. La bataille de Moncontour fut la plus sévère des défaites huguenotes. Dans les rangs protestants se trouvaient désormais deux jeunes princes du sang: Henri de Conde, Henri de Navarre. La rencontre se déroula a Arnay-‐le-‐Duc, en Bourgogne. Pour la première fois, Coligny fit charger ses cavaliers en plusieurs escadrons et non plus en haie, une tacPque plus tard reprise par Henri de Navarre. Les royaux furent défaits.
Jeanne d’Albret
La paix impossible
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« La paix boiteuse et mal assise » (1570): L’édit de Saint-‐ Germain-‐en-‐Laye, promulgue le 8 a o u t 1 5 7 0 , é t a i t a s s e z favorable aux reformes. Leur culte était autorise chez les seigneurs hauts jusPciers. Il restait cependant interdit a Paris et a dix lieues a la ronde, comme dans les lieux de séjour de la cour. Les huguenots recevaient quatre places de sûreté pour deux ans: La Rochelle, Montauban, Cognac et La Charité-‐sur-‐Loire. La paix de Saint-‐Germain fut difficilement acceptée par les c a t h o l i q u e s l e s p l u s intransigeants. L’ambassadeur espagnol Alava n’hésita pas a la qualifier de « paix de Diable ». Les protestants ironisaient en la qualifiant de « paix boiteuse et mal assise », parce qu’elle avait été négociée par un capitaine boiteux.
Le traite de Saint Germain
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J'ai souvent reconnu chez les hommes de race un certain art d'appuyer par le contraste l'expression de leur pensée: d i s a n t c o u r t o i s e m e n t l e s p i r e s imperPnences, donnant amicalement les ordres les plus impérieux, affirmant avec respect leur complète indépendance et leur volonté. D'un cote on voulait une France catholique a demi huguenote, de l'autre une France huguenote a demi catholique. Comment sur le fond ne se serait-‐on pas accorde, pourvu que la forme fut laissée hors de cause? Seul un équilibre instable pouvait être crée entre ces deux forces égales, et encore, c'était jonglerie. Nous ~mes la du travail de dentelle diplomaPque. Aucun traite de l'espece n'a jamais dure. Ceux qui se prolongent sont ceux qu'un vainqueur impose a un vaincu.
L’ombre de la Saint Barthelemy
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Apres avoir accorde aux Calvinistes une liberté de culte contrôlée et des places de sureté, la reine mère tenta de sceller la réconciliaPon entre les parPs par une spectaculaire union entre sa fille Marguerite, et le jeune roi de Navarre. Le rêve d’harmonie: Catherine protégeait le peintre Antoine Caron (1521-‐1599).
L’harmonie retrouvée d’Antoine Caron
L’ombre de la Saint Barthelemy •
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Autour du roi chasseur: La grande passion de Charles IX était la chasse. Il prenait souvent plaisir a « faire du fol » dans son palais, et certaines nuits il s’amusait même a réveiller les genPlshommes et les demoiselles a coups de fouet! Pendant que le roi chassait, son frère s’a_achait a renforcer son rôle poliPque. Henri d’Anjou a fait preuve de ses qualités de soldat lors des campagnes de Jarnac et de Moncontour. Catherine s’employa a marier Henri a la reine Elisabeth. Le projet fut bat en 1571, mais le duc d’Anjou avait peu de gout pour ce_e souveraine qui avait presque le double de son âge et qui venait de surcroit d’être excommunie par le pape Pie V. Les tensions avec l’Espagne: la crise néerlandaise: Depuis les années 1529, le protestanPsme s’était bien implante dans ce_e parPe de l’empire espagnol qu’étaient les Pays-‐Bas, et la répression avait été parPculièrement féroce. Appelée « année des merveilles » (Wonderjaar), l’année 1566 vit s’élever une immense vague iconoclaste. Le duc d’Albe, le plus inflexible des princes casPllans, qui_a l’Espagne en 1567, muni des pleins pouvoirs. Des qu’ils avaient pose les armes, plusieurs capitaines huguenots souhaitaient s’engager auprès de leurs coreligionnaires. Une troupe levée en France par Louis de Nassau s’empara de Mons, tandis que François de la Noue gagnait Valenciennes, a la tête de 400 hommes.
Charles IX
Henri d’Anjou, futur Henri III
Le duc d’Albe.
L’ombre de la Saint Barthelemy
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Paris, capitale catholique: Les huguenots ont toujours été très minoritaires a Paris, leur culte restait prohibe dans la capitale même en période de paix. La rive gauche accueillait la plupart des protestants, a tel point que le faubourg Saint-‐Germain avait acquis la réputaPon d’une « pePte Genève ». Les illusions de l’amour: C’est dans ce contexte que Catherine de Médicis décida de célébrer les noces de sa plus jeune fille, Marguerite, avec le protestant, Henri de Navarre. Les jeunes gens avaient le même âge, 19 ans. Le roi de Navarre entra dans Paris le 8 juillet en compagnie de 700 a 800 genPlshommes huguenots tout de noir vêtus. La grande exécuPon: Aux calvinistes scandalises qui criaient vengeance pour la tentaPve de meurtre de l’amiral de Coligny, Charles IX allait prome_re de faire jusPce. Il rendit visite a l’amiral et chargea son chirurgien, Ambroise Pare, de le soigner.
Marguerite de Valois, La reine Margot
Gaspard de Coligny
L’ombre de la Saint Barthelemy •
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La première phase meurtrière s’est déroulée vers 4 heures du maPn. Dans les heures qui suivirent, le duc d’Anjou parcourut la ville avec les gardes qu’il avait pu rassembler pour veiller au déroulement des exécuPons. Pour leur part, les princes du sang, Henri de Navarre et Henri de Conde furent sommes de se converPr, ce qu’ils firent quelques jours plus tard. Trois jours durant les portes de la capitale restèrent closes. Trois jours durant retenPrent les cris « Tue! Tue! Oh huguenot! Oh huguenot! » auxquels répondaient les hurlements des égorgés. Le 25 aout 1572, Charles IX devait soutenir qu’il avait été contraint de prévenir un complot contre sa personne et sa famille, fomenté par Coligny et les siens. Les coupables avaient été justement châPés, mais il assurait ne pas vouloir s’en prendre aux autres protestants qui restaient sous sa protecPon… On peut esPmer a 3 0 0 0 l e n o m b r e d e s v i c P m e s parisiennes.
Le massacre de la Saint-‐Barthélemy par François Dubois
La Saint Barthelemy
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La Saint-‐Barthélemy apparaît clairement comme le coup d’Etat qui assassine la révoluPon protestante en train de remporter la parPe, au moment où Coligny devenu le conseiller de Charles IX le pousse à soutenir la révolte des gueux en Hollande. Ce ne fut que lorsqu’il était grand jour qu’on sonna la cloche du Palais au coin du quai de l’horloge, pour convier la ville au massacre. Guise, Montpensier et Gonzague (Nevers), trois princes furent les principaux exécuteurs. Les protestants du Faubourg Saint Germain avaient tant de confiance qu’averPs, ils s’obsPnèrent a tout a_ribuer au Guises et a envoyèrent demander la protecPon du roi. Grand fut leur étonnement quand, abordant en bateau près du Louvre, ils virent les gardes du roi qui Praient sur eux ; ils s’enfuirent. Ce fou Charles IX, d’un sauvage insPnct de chasseur : « Ils fuient, dit-‐il, ils fuient... Donnez-‐ moi une carabine » Et on assure qu’il Pra. Le commerce était ruine, la ligue humiliée par la guerre, les massacreurs d’aout 1572 comme ceux de septembre 1793, furent en parPe des marchands ruines, des bouPquiers furieux qui ne faisaient pas leurs affaires. Le lundi 25 au soir, Guise, harasse de sa longue chevauchée, rentrant dans Paris, y trouva une chose peu rassurante : le massacre conPnuait, mais malgré le roi, et au nom des Guises. Tout retombait d’aplomb sur lui. De tous les couvents, dans tous les clochers, les cloches se mirent en branle comme elles auraient fait a Pâques ; elles bondirent, mugirent de joie. Le clergé reprenait l’affaire pour son compte. Les choses recommencèrent avec un caractère nouveau et singulier d’atrocité, ce_e fois de voisins a voisins, entre gens qui se connaissaient. La Saint Barthelemy n’est pas une journée, c’est une saison. On tua, par ci, par la, dans les mois de septembre et d’octobre.
L’ombre de la Saint Barthelemy
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La saison des Saint-‐Barthélemy: Michelet: « La Saint-‐ Barthélemy n’et pas une journée; c’est une saison. » Au total, les massacres de 1572 auront fait au moins 6000 et 7000 vicPmes, et ils entrainent un grand mouvement de conversion. Du siège de La Rochelle a la paix de Boulogne: Le roi tenta dans un premier temps d’obtenir la reddiPon des Rochelais par la conciliaPon. A ce_e fin, il autorisa le capitaine huguenot François de la Noue a rejoindre la ville. Age d’une quarantaine d’années, La Noue était l’une des grandes figures militaires protestantes. Il avait été lieutenant de Coligny et étant parPsan d’un rapprochement entre les confessions, il prônait la guerre contre l’Espagne pour réunifier le royaume. Huit assauts furent donnes – tous allient être repousses avec des pertes considérables. L’armée royale était incapable de réduire la place en raison de la faiblesse de son arPllerie et de ses effecPfs. Le siège était de surcroit ruineux, l’entrePen des troupes coutant plus d’un million de livres tournois par mois, alors que le revenu annuel de la monarchie n’était que de quatorze millions. La résistance de la Rochelle restera dans les mémoires comme le symbole de la lu_e des protestants français pour leur survie.
François de la Noue
Siege de La Rochelle
Le siège de La Rochelle
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Tout ce qu’il y avait de princes et de seigneurs en France étaient la, au siège de La Rochelle, Montpensier et Nevers, surtout les Guises, étaient la, et chacun voulait se signaler. On donna coup sur coup des assauts furieux. On essaya des mines si mal conduites qu’on s’écrasait soi-‐même. Le duc d’Anjou fut trop heureux de voir arriver la députaPon polonaise qui lui apprenait son élecPon et devait l’emmener. On traita à la hâte. La Rochelle, Nîmes, Montauban restèrent trois républiques, se gardant et se gouvernant. Les Guises séchaient de jalousie. Tout tremblait, la reine mère n’était sure de rien ; son fils bien aime était en Pologne, et Charles IX et mourant.
L’ombre de la Saint Barthelemy •
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L’organisaPon huguenote: Dénonçant le pouvoir royal comme un système tyrannique, les huguenots ont élaboré une théorie de l’ordre social et poliPque qui accordait aux princes et aux magistrats un rôle essenPel dans la gesPon des affaires publiques, afin de modérer la toute-‐puissance du monarque. L’avènement d’Henri III (1574): L’élecPon du duc d’Anjou comme de Pologne reba_ait les cartes a nouveau. Considérant Henri comme un parfait catholique et comme un roi de France en puissance, le cardinal de Lorraine allait tout me_re en oeuvre pour le retenir. La reine mère finit par convaincre son fils de parPr. C’est confine au château de Vincennes que Charles IX succomba a la maladie des poumons qui le rongeait depuis plusieurs années. Il n’avait que 23 ans. De retour a Paris, la reine mère se barricada au Louvre, dont elle fit murer les portes. Elle assuma une nouvelle fois la régence en a_endant le retour d’Henri. Le roi, peuple et magistrat: L’avènement de Henri III se déroulait dans un contexte parPculièrement trouble. Solidement organises dans le Midi, les huguenots avaient repris les armes depuis plusieurs mois. On commença a dénoncer le gouvernement royal en disPnguant la personne du prince, temporelle et mortelle, et donc faillible, de la dignité monarchique elle-‐même. DisPnguant le prince de la foncPon royale, Duplessis-‐Mornay dénonce le caractère sacre des monarques qui usurpent la souveraineté, et tentent de se faire adorer comme des divinités. Ce_e a•tude inspira de nombreux autres traites et pamphlets, qui brossèrent un portrait a charge du tyran et exaltèrent le principe de résistance.
François, duc d’Alençon qui devint lui-‐ même duc d’Anjou, lors de l’accession de son frère au trône.
L’ombre de la Saint Barthelemy
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L’union des mecontents: Ils dénoncent d’abord le rôle de la reine mère et de ses conseillers italiens. Parce qu’ils s’esPmaient injustement écartés, plusieurs seigneurs catholiques se rapprochèrent en effet des huguenots pour consPtuer un parP transconfessionnel. Le gouverneur de Languedoc, Henri de Montmorency-‐Damville, frère cadet de François de Montmorency, prit la tête du soulèvement. Il passa une alliance secrète avec les huguenots méridionaux, qui le reconnurent comme gouverneur général du Languedoc. Il dénonçait la Saint-‐ Barthélemy comme « un cruel, perfide et inhumain fait a la plupart de la noblesse de France », dont il jugeait responsable les Italiens et l’entourage royal, avant de jusPfier son combat comme « celui d’un officier de la couronne, naturel français et issu de Pge des barons chréPens et barons de France. Pour réunir les Français des deux religions, il proposait de les mener au combat contre « les oppresseurs et perturbateurs » du royaume, avant de convoquer un concile naPonal. Ces nouvelles guerres sont a présent devenues des facPons ouvertes entre les Guises et la maison de Montmorency. Le duc d’Alençon parvint a reconsPtuer autour de sa personne un groupe d’aventuriers et de fidèles. Il dénonçait l’entourage italien de son frère, Henri III, et revendiquait l’exercice du gouvernement a ses cotes.
Henri de Montmorency Damville
L’ombre de la Saint Barthelemy
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La revanche de la Saint-‐Barthélemy: la paix de Monsieur: Au début de 1576, Henri III se trouvait dans une situaPon fort délicate. Ses troupes avaient fondu et bon nombre de genPlshommes étaient passes au duc d’Alençon, dont les qualités chevaleresques font grande impression. Enfin, le parP protestant était désormais renforce par Henri de Navarre qui s’était, lui-‐aussi, enfui de la cour. La paix de Monsieur (le duc d’Alençon) était la plus favorable de toutes celles qui avaient été accordées aux huguenots. Elle suscita un grand mécontentement chez les Catholiques, ce_e paix va également provoquer chez eux un mouvement d’autodéfense nobiliaire comparable a celui qui avait été échafaudé en Languedoc des 1563, ce_e associaPon catholique s’ouvrit rapidement au clergé et aux bourgeois.
Le duc d’Alençon
Portrait de Ronsard
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Au faux César, un faux Virgile. Pour chanter dignement la prochaine conquête du monde, il fallait un grand poète, un immense génie. On en forgea un tout exprès. Le capitaine Ronsard, jeune encore, mais devenu sourd, était d’autant plus solitaire qu’il poursuivait la muse de son brutal amour. Il frappait comme un sourd sur la pauvre langue française. La France, par cet homme, est restée condamnée a perpétuité au style soutenu. Jean Du Bellay, ennemi et rival du cardinal de Lorraine, avait place Rabelais, juste sous le château de Meudon ou se trouvait Ronsard. Ronsard saisit sa lyre, chante le roi, les Guise et tout a l’heure Marie Stuart. Personne ne comprend tous admirent.
Majesté et Pénitence
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Apres avoir pris conscience que l’hérésie ne pouvait être éradiquée par la force, Henri III s’employa a rétablir la concorde civile sans accorder pour autant trop d’avantages aux huguenots. Retournant contre lui l’imaginaire de la violence, il s’engagea sur la voie pénitenPelle d’une purificaPon intérieure conçue comme la condiPon de la réunion confessionnelle. Portrait d’un roi philosophe: Jacques Amyot a vu en Henri III le prince philosophe dont rêvaient les humanistes. Tandis que Charles IX ne vivait que pour la chasse, le principal passe-‐temps de son successeur était la danse. L’excellence monarchique: Parvenu au pouvoir au moment ou les théoriciens huguenots s’employaient a jusPfier la résistance au tyran en accordant l’autorité souveraine non plus au roi seul, mais aux magistrats inferieurs et aux Etats Généraux, Henri III dut construire sa légiPmité.
Jacques Amyot
Portrait de Henri III
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Henri III emportait aux Polonais les diamants de la couronne. En revanche, il leur laissait un autre trésor, les Jésuites, qui devaient faire la ruine du pays. Ils amèneront à la longue défecPon des Cosaques au profit de la Russie. Etouffe dans les roses, Henri III traina en Italie. Sa toile_e plus que féminine, laissait douter s’il était homme, malgré un peu de barbe rare qui pointait à son menton. Sa cour était un désert. Table vide et pauvre. Le peu d’argent qui venait, était lestement ramasse par les jeunes amis du roi. Henri III était si bon, qu’il ne pouvait rien refuser. Chaque soir, Henri III se faisait lire Machiavel et surtout Le Prince. Tous rongeaient, suçaient. Le déficit allait croissant. La reine Margot avait d’innombrables amants et spécialement ses frères Henri III et Alençon.
Majesté et Pénitence
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Selon Jean Bodin, seul le roi est le dépositaire de la puissance souveraine dans le régime monarchique – une puissance, par définiPon, indivisible, autonome et éternelle. Il apparaît comme le père de famille universel, garant de l’ordre social et ne reconnaissant que la puissance divine comme supérieure a la sienne. Souverain, il n’est pas lie par les lois posiPves, car « il est impossible par nature de se donner loi ». C’est en ce sens qu’il peut être qualifie d’absolu, puisqu’il crée et modifie la loi (« le roi ne peut être sujet a ses lois »), ce qui est révélé par la formule « car tel est notre plaisir » concluant édits et ordonnances. La figure du roi législateur tend ainsi a remplacer celle du roi juge. Comme la souveraine est directement a_ribuée par Dieu au roi, le peuple ne peut prétendre contrôler ce dernier.
Jean Bodin
Majesté et Pénitence
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Prudence, secret et mystères: Henri III était persuade de la nécessite de s’entourer de savants personnages qui le guideraient sur le chemin de la vertu. Tout comme Catherine de Médicis et Charles IX, qui avaient protégé poètes et musiciens, Henri III réunit ainsi un cercle de philosophes et de moralistes. Henri fit entrer Giordano Bruno au Collège des lecteurs royaux. Il professait l’héliocentrisme copernicien, il soutenait également l’idée de l’infinité de l’univers. Passionné par la connaissance des arcanes de l’univers, soucieux de rétablir l’harmonie entre les sphères célestes et le monde sublunaire. Henri III encourageait la producPon d’un imaginaire du secret qui inquiétait des contemporains. Le hiatus entre la cour et la ville ne cessait de se creuser. Le règlement du microcosme: Henri III allait rompre avec la convivialité chevaleresque qui avait cours jusqu’alors en interdisant l’accès a sa table. Il composa un règlement général de la cour. Ce texte formalisait l’éPque_e du lever et fixait un emploi du temps précis pour les acPvités du prince. De plus, la créaPon de la charge d’un grand prévôt de France démontrait le souci du roi pour rendre plus efficace la police de cour.
Giordano Bruno
Majesté et Pénitence
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Ce règlement codifiait l’accès a l’hypogée royal en traduisant la distance symbolique entre le prince et les courPsans par l’allongement des distances physiques – il est inspire du cérémonial en vigueur a la cour d’Angleterre. Agenouille devant Henri III, le chevalier s’engage a vivre et a mourir dans la religion catholique, a obéir constamment au roi et a défendre son honneur et son droit. Le service du monarque est exclusif: il jure de le suivre a la guerre et de comba_re jusqu’à la mort contre tous ses adversaires. InterdicPon lui est faite de qui_er le royaume ou de servir un autre prince que son souverain. Mignons et archimignons: Les mignons étaient issus de familles de bonne noblesse. Leurs pères étaient le plus souvent de officiers royaux de premier plan dans les provinces. Dans un esprit platonicien, la beauté, idéal d’harmonie physique et morale, semblait un moyen d’accéder au divin. Par ailleurs, l’amiPé passionnée était reconnue comme une forme supérieure de vertu unissant des êtres d'élite. Henri III se représentait son entourage comme une sorte de famille spirituelle. Mais la poliPque de défi menée a l’égard des princes concurrents allait entrainer la dispariPon des mignons, vicPmes d’assassinats ou de duels.
Archétype du mignon: Anne de Joyeuse
Majesté et Pénitence
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La défaite de Circé: L’idenPficaPon du roi a son favori se traduisait par le miméPsme vesPmentaire. Afin de compenser la médiocre fortune de la mariée (qui n’est autre que la sœur de le femme d’Henri III), le monarque fit don aux époux de 400.000 écus – soit environ 8% du budget royal. Le gouvernement du cabinet: Les secrétaires d’Etat et des finances consPtuaient la cheville ouvrière de l’administraPon royale. Le gouffre des finances: Alors qu’en 1560 les de_es de la monarchie étaient esPmées a 41 millions de livres tournois, elles a_eignaient 101 millions en 1576! Le règne du dernier Valois fut parPculièrement difficile sur le plan économique. La producPon agricole déclinait dans centaines régions. La monarchie conPnua d’exiger du clergé qu’il parPcipe a l’effort financier. Les Etats Généraux et le travail de reformaPon: Apres avoir été contraint de se plier aux exigences des Malcontents, Henri III tenta de réunifier le royaume en relançant l’offensive contre l’hérésie. Le 2 décembre 1576, il prit ainsi la tête de la ligue catholique iniPalement insPtuée en Picardie 6 mois plus tôt.
Philippe Hurault de Cheverny
Nicolas de Neufville, sieur de Villeroy, qu’Henri III surnommait « Bidon »
Majesté et Pénitence •
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La crise de l’idenPté nobiliaire: La noblesse se considérait comme une élite naturelle, sur laquelle l’autorité royale n’avait pas vraiment de prise. Elle revendiquait même une sorte d’antériorité par rapport a celle-‐ci. Cependant, le pouvoir monarchique entendait désormais réguler son foncPonnement. En 1583, un édit sur le règlement des tailles interdit de prendre le Ptre de noble sans être reconnu « noble de race » ou sans avoir reçu des le_res d’anoblissement. L’établissement de la paix du roi (1577): Rompant définiPvement avec ses anciens allies, le duc d’Anjou prit le commandement de la colonne royale qui se dirigea vers le centre du royaume. Il était seconde par deux princes fortement animes par l’esprit de reconquête, les ducs de Nevers et de Guise. Le roi Christ et les processions: Comme saint Louis, Henri III se rePrait dans l’ascèse, sous l’influence non plus des premiers ordres mendiants mais de leurs avatars reformes, notamment les minimes et les capucins, ainsi que les feuillants. Le roi allait devenir également un adepte des retraites – il passa ainsi le plus clair de son temps au bois de Vincennes, portant l’habit et suivant les règles rigoureuses de la communauté monasPque.
Procession des Pénitents Blancs
Majesté et Pénitence
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Il y avait un senPment de proximité de la fin du temps transparait dans le célèbre Jugement Dernier que Jean Cousin le fils réalisa vers ce_e époque.
Majesté et Pénitence
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« Tout croule autour de nous »: Valorisant le refuge dans l’oPum pour échapper a la fureur des temps, Michel de Montaigne proposa ainsi une philosophie inspirée du stoïcisme des anciens. «J’ai souvent oui dire que la couardise est mère de cruauté.» Les vrais braves ne redoutent pas de savoir leurs ennemis vivants. La mort est ce qui donne sens a la vie, «Le but de notre carrière c’est la mort, c’est l’objet nécessaire de notre visée. » (« Que philosopher c’est apprendre a mourir »). Nous ne recevons notre religion qu’a notre façon et par nos mains, et non autrement que comme les autres religions se reçoivent… Nous sommes ChréPens a même Ptre que nous sommes ou Périgourdins ou Allemands. » « Ce que notre raison nous y conseille de plus vraisemblable, c’est généralement a chacun d’obéir aux lois de son pays… Or les lois se mainPennent en crédit, non parce qu’elles sont justes, mais parce qu’elles sont lois. »
Les Essais de Montaigne •
Les Essais, ce livre si froid avait eu un succès ina_endu. Il paraît en 1580, naissance de la Ligue. Qui parle ? C’est un malade qui, dit-‐il, en 1572, année de la Saint Barthelemy, s’était renferme dans sa maison. Une mademoiselle de Gournay, jeune et pure, encore qu’un peu ridicule, se je_e aux pieds de Montaigne. Avec sa mère, elle traverse toute la France et tous les dangers de la guerre civile pour aller voir son oracle, et elle ne reviendra pas sans avoir Pre du maitre le nom de sa fille adopPve. Ce que Vésale avait fait pour l’homme physique, Montaigne l’a fait pour l’homme moral. 1. Les lois de conscience, que nous disons de nature, naissent de la coutume. Rien de fixe et nulle loi morale. 2. Aussi si j’avais revivre, je vivrais comme j’ai vécu. 3. Je hais toute nouvelleté. Ce livre fut l’évangile de l’indifférence et du doute. Les délicats les dégoutes, les faPgues (et tous l’étaient), s’en Pnrent a ce mot de Pétrone, traduit, commente par Montaigne : « Totus mundus exercet histrionem » -‐ le monde joue la comédie, le monde est un histrion.
Les Révolu)ons de la Ligue
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Mauvaises récoltes, épidémies et dévastaPons militaires fragilisaient considérablement un royaume qui avait replonge dans les troubles après la mort du duc d’Anjou. Selon l’ordre de primogéniture masculine qui réglait la dévoluPon de la couronne, l’hériPer du trône était Henri de Navarre. Il appartenait a la branche des Bourbons. Tandis que les ligueurs rêvaient de la reconstrucPon de l’unité de foi, considérant la poliPque comme une sphère d’applicaPon des impéraPfs religieux, les parPsans du roi de Navarre soulignaient le devoir d’obéissance des sujets, quelle que soit leur confession, a un monarque incarnant l’unité naPonale. La crise de succession – l’engagement de la maison de Lorraine: La crise de succession éclata a la mort du duc d’Anjou. Celui-‐ci avait acquis un poids poliPque considérable en 1576, rassemblant une gigantesque maisonnée ou apparaissaient des seigneurs catholiques très énergiques, mais aussi des hommes favorables a la conciliaPon religieuse. Opposes au principe de succession qui risquait de porter le roi de Navarre sur le trône de France, les princes lorrains prirent la tête du combat contre le parP huguenot.
Bal du duc d’Alençon a la cour d’Henri III
Les Guises
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Du premier jour, les Guises virent qu’ils n’avaient de salut que Philippe II. Faire venir l’Espagnol et obtenir des Allemands luthériens qu’ils n’aidassent pas nos calvinistes, ce fut toute leur poliPque. Le parP catholique, ayant derrière lui et pour lui ce_e ombre menaçante, ce monstre, la puissance espagnole, se trouvait maitre du terrain. La pauvreté royale faisait un grand contraste avec la richesse des Guises. Leur maison (ou leur dynasPe ?) était restée enPère a la mort de son chef, François de Guise. Elle gardait ses 15 évêchés, aux mains des c a r d i n a u x d e L o r r a i n e e t d e G u i s e . L e s gouvernements de Champagne et de Bourgogne étaient entre leurs mains, c’est-‐a-‐dire nos fronPères de l’Est, les passages vers la Lorraine et vers l’Allemagne, la grande route militaire. Puissance énorme. Mais le chef était un enfant, Henri de Guise, qui n’avait que 13 ans. Du père, il eut, non le génie, mais l’audace et l’intrigue. Tout était arrange, pour faire un favori du peuple, un prince de carrefour, un héros de l’assassinat. Philippe II avait sur les Guises l’opinion du duc d’Albe, que c’étaient des brouillons et de dangereux intrigants.
En 1585, les princes de la maison de Lorraine prirent la tête d’une ligue catholique dont les membres ne pouvaient accepter que l’héri@er de la couronne soit désormais un prince héré@que. Henri de Navarre. On voit ici, au centre, Henri, duc de Guise, avec sa balafre sur le haut de la joue gauche; Charles, duc de Mayenne, a gauche; et Louis, cardinal de Lorraine a droite.
Les Révolu)ons de la Ligue •
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Le soulèvement ligueur: A parPr du printemps du 1584, le duc de Guise commença a manifester publiquement son opposiPon a la reconnaissance du roi de Navarre comme hériPer légiPme de la couronne. Philippe II, le Roi Catholique acceptait de défendre les prétenPons du cardinal de Bourbon et de financer le combat de son parP a hauteur de 600.000 Ecus par an. En contreparPe, les ligueurs prome_aient d’éradiquer le protestanPsme, de faire recevoir dans le royaume les décrets du concile de Trente et de soutenir le combat des Espagnols aux Pays-‐Bas. L’édit royal, finalement signe a Nemours, en juillet 1585, révoquait le régime de tolérance établi plus tôt. Il supprimait non seulement la liberté de culte, mais aussi la liberté de conscience. Les Calvinistes avaient 6 mois pour choisir entre l’exil ou l’abjuraPon. Les ligueurs semblaient triompher. Pourtant, la signature du traite de Nemours avait désamorcé une parPe du mécontentement nobiliaire, et les suivants du duc de Guise se démobilisaient progressivement. Comme en 1576, le roi reprenait a son compte le programme des catholiques exclusivistes, ce qui provoquait l’éPolement de leur mouvement.
Philippe II
Les Révolu)ons de la Ligue •
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Traitres a l’Etat et au roi, les Guises étaient au contraire des tyrans d’usurpaPon en puissance, qui rêvaient d’accaparer la couronne. SPpendies par Philippe II, les ligueurs faisaient figure de monstrueux « Espagnols français », tandis que les huguenots, vrais Français et fidèles serviteurs du souverain légiPme, défendaient les lois du royaume. La fortune des armes: Alors que les troupes s’épuisaient dans l’invesPssement des places huguenotes, la reine mère se porta au-‐devant du roi de Navarre. Longtemps reste dans une posiPon a_enPste, faute de souPens extérieurs, il était parvenu a convaincre Elisabeth d’Angleterre et Fréderic II de financer le combat reforme. Pour s’opposer a ce_e offensive, Henri III confia l’armée du Sud Ouest a Anne de Joyeuse. A Coutras, l’armée royale fut défaite. Joyeuse fut aba_u d’un coup de pistolet. La Ligue a Paris: Au moment ou les princes prenaient les armes dans les provinces, c’est bien a Paris que la Ligue recevait sa véritable organisaPon . Si le rôle des Guises n’est pas a négliger dans l’éclosion du mouvement, l’exacerbaPon du senPment religieux des bourgeois est bien la cause première de leur engagement. La réputaPon du duc de Guise ne cessait de croitre dans la capitale. Connue a Paris en mars 1587, la nouvelle de la mise a mort de l’ancienne reine d’Ecosse et de France, par ailleurs cousine des Guises, glaça d’horreur les catholiques.
Bataille de Coutras
L’exécu@on de Marie Stuart
Le roman de Marie Stuart
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Le roman de Marie Stuart, est d’autant plus terrible, qu’elle était non seulement le miracle célèbre, le rêve de tous les hommes, mais le suprême martyr d’une si grande religion. Le monde catholique, a genoux, quand il faisait ses prières, ne se tournait pas vers Rome, ne se tournait pas vers Madrid ; il regardait vers l’Ouest, vers la tour de la prisonnière. Marie Stuart remuait tout de ses le_res éloquentes et calculées, dont plusieurs sont des pamphlets.
Les Révolu)ons de la Ligue
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Le duc de Guise s’engagea auprès de l’ambassadeur d’Espagne a prendre la tête de la rébellion lorsque la grande Armada lèverait l’ancre pour s’engager dans la Manche. Les barricades (1588): Passant outre les injoncPons du souverain, le duc de Guise entra dans Paris en mai 1588. Pour preuve de ses intenPons pacifiques, il n’était accompagne que de neuf cavaliers. Le lendemain, le duc traversa la ville a la tète de plusieurs centaines de parPsans. Henri III décida de faire entrer ses troupes dans Paris. Plus qu’un soulèvement planifie, on assista alors a l’explosion d’un gigantesque mouvement d’auto-‐défense urbain. On tendit les chaines dans les rues qu’on renforça de barriques remplies de terre et de paves. Les troubles de France étaient intégrés par les Espagnols a une stratégie a grande échelle. Le souPen apporte a la Ligue devait perme_re de conquérir des points d’appui pour favoriser les opéraPons contre l’Angleterre. Grace a des subsides abondants, Mendoza entretenait en France un bon réseau d’espions. Le spectaculaire échec du Roi Catholique encouragea certainement Henri III dans sa décision de réduire la Ligue.
La Ligue a Paris
Le duc de Guise a Paris
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A son arrivée a Paris, Guise était prince, il était peuple ; il saluait gracieusement les genPlshommes, avec nuance et disPncPon, et ne refusait pas aux mains sales les grosses poignées de main. Sa figure était d’un Janus, tout autre sur chaque joue. Sa balafre voisine de l’œil, le rendait fort sujet aux larmes, de sorte qu’il offrait deux aspects, souriant d’un œil, et pleurant de l’autre. Le prince de Parme jugea sévèrement la conduite de Guise. « Il aurait du ou ne pas commencer ou aller jusqu’au bout. Qui Pre l’épée contre son roi doit jeter le fourreau. » La vraie pensée des Espagnols, c’est que la guerre civile n’était pas assez engagée. La malice de Guise commençait a être connue et on ne se fiait guère a lui. Il était malin comme un singe, menteur comme un page, mais peu propre à l’hypocrisie. La pesante tartufferie, la cafarderie monasPque, la dévoPon de cabaret des bas ligueurs, lui avaient donne la nausée. Il prenait par derrière, mais sans trop de mystères les distracPon mondaines, qui ne se présentaient que trop. Les dames, toujours trop tendres pour l’homme du jour, avaient trop de bonté pour lui. A son néant moral s’ajoutaient les faPgues de ses campagnes nocturnes, souvent des défaillances.
On raconte que le roi, après avoir vérifié qu’on l’avait bien assassine, dit : «Ah oui qu’il est grand ! Encore plus grand mort que vivant ! » Prophé@e involontaire que la Ligue sut bien relever, ou que peut-‐être elle inventa. On avait arrête plusieurs des principaux ligueurs et les princes de la maison de Guise. Le roi les relâchât fort imprudemment sur les promesses qu’ils firent de calmer Paris.
L’invincible Armada
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Le 29 mai 1588, l’Armada sortait de Lisbonne, et rien ne se faisait encore en Angleterre. Mais cent vaisseaux de Hollande bloquaient les cotes de Flandre. Cote Armada, il y avait150 vaisseaux, 8.000 marins, 20.000 soldats et 2.000 canons. Les Hollandais gardant la cote, le prince de Parme improvisa un canal superbe pour mener ses vaisseaux en pleine terre, d’Anvers à Gand et à Bruges, rejoindre le canal d’ Ypres et sorPr dans l’océan sous l’abri de l’Armada. L’Armada, arrivée devant l’ile de Wight, jeta l’ancre. Elle croyait vraisemblablement avoir des nouvelles du parP catholique. L’Angleterre lui apparut gardée et fermée, silencieuse sous ses blanches dunes, et ne donnant pas un signe. Ce ne fut que le 30 juillet que l’amiral anglais, Drake, put sorPr de Plymouth avec 100 pePtes embarcaPons. Le lendemain, il aperçut les 150 géants qui occupaient l’Océan de leur masse, de l’ombre sinistre de leurs voiles immenses. Les pePts vaisseaux volant plus qu’ils ne voguaient, passèrent derrière les Espagnols, leur prirent le dessus du vent, les canonnèrent avec une audace, une vigueur ina_endues, prouvant la supériorité de leur Pr comme de leur navigaPon. Dans la nuit du 7 au 8 aout, Drake prit huit mauvais vaisseaux, les remplit de poudre, de toute sorte de ferraille, les poussa dans l’Armada et les y enflamma. Sans a_endre de signal, les vaisseaux espagnols coupèrent leurs câbles, se séparèrent et s’enfuirent à travers la haute mer. Ce n’était pas une flo_e qui avait péri, mais un monde. Tout le Midi traine par Philippe II a ce_e misérable croisade, se senPt moralement a_eint pour toujours. Ce_e immense ruine, c’était celle, non seulement de l’Espagne, mais du Portugal, de Naples, de Venise, de Florence, etc. la défaite était commune au monde catholique. Shakespeare décrivit la reine au camp de Tilbury comme « la belle vestale assise sur le trône d’Occident. »
Les Révolu)ons de la Ligue • •
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Les faux-‐semblants de la soumission: Début aout, le duc de Guise fut nomme lieutenant général des armées royales. A Paris, les catholiques triomphaient. Le 16 octobre 1588, les Etats Généraux furent ouverts. Apparaissant une nouvelle fois vêtu de son costume de saPn blanc, le duc de Guise était parPculièrement visible dans ce_e assemblée. Le roi entama son allocuPon en suppliant Dieu de l’assister dans sa tache de reformaPon de l’Etat. Les ligueurs étaient parvenus a imposer au roi de reconnaître le principe de catholicité comme supérieur a la loi salique pour la désignaPon de son successeur. Le coup de majesté de Blois et l’explosion ligueuse: Des décembre, Henri III avait réuni son entourage pour prendre des mesures contre la Ligue, Le 21, dans la maPnée, le roi et le duc se promenèrent ensemble dans les jardins du château de Blois. Guise semble avoir réclamé avec insistance le commandement effecPf des armées royales. Comme pour la Saint-‐ Barthélemy ou l’exécuPon de Conde a Jarnac, il s’agissait de décapiter un parP juge sédiPeux avant de rétablir la paix.
Les Révolu)ons de la Ligue
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Le lendemain, le duc de Guise est assassine. Le surlendemain, c’est au tour de son frère, le cardinal de Guise d’être mis a mort. Et son corps disparut également en fumée après. Le troisième frère, le duc de Mayenne avait échappe au traquenard, car il se trouvait a Lyon pour préparer l’armée du Dauphine. Refugie a Dijon, capitale de son gouvernement de Bourgogne, il prit la tète du parP ligueur, en compagnie de sa sœur, la duchesse de Montpensier. Des qu’il avait appris la mort des Guises, et surtout celle du cardinal, Sixte Quint s’était déclaré horrifie. Le duc de Mayenne
Sixte Quint
Catherine de Lorraine, duchesse de Montpensier
Les Révolu)ons de la Ligue
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Le bruit de la mort des Guises se répandit avec une célérité prodigieuse. La ville d’Orléans se soulève des décembre. A la suite, les parisiens prennent les armes. Les armoiries du roi furent brisées, les portraits lacérés. Le roi Henri III se refugia a Tours en janvier 1589. La mort d’Henri III et l’avènement d’Henri IV: Le rétablissement de l’autorité monarchique reposait sur un double système de clémence et de conciliaPon avec les élites tradiPonnelles. Mais, trop faible pour résister seul a l’offensive ligueuse, Henri III fit appel a Henri de Navarre. Craignant que désormais le temps ne joue contre lui, Mayenne rassembla ses forces a Vendôme, ou il prépara un coup de force contre le roi. Mayenne repousse, l’objecPf d’Henri III était désormais d’invesPr Paris. Les troupes royales et huguenotes désormais réunies s’emparèrent de Senlis, Etampes, et de Pontoise. Clément tente d’assassiner Henri III au bas-‐ventre.
Jacques Clément tente d’assassiner Henri III
Les Révolu)ons de la Ligue
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« Manet ulPma coelo » -‐ la dernière a_end au ciel – telle était l’étrange devise du dernier Valois. Deux fois roi sur terre, en Pologne puis en France, le monarque pénitent espérait un ulPme couronnement dans l’Au-‐ delà. C’était peut-‐être déjà le rêve d’un autre souverain, rePre chez les moines hiéronymites d’un couvent perdu d’Extremadura. TiPen a représente ce_e « Gloire de Charles Quint » ou l’empereur apparaît, vêtu de blanc, devant le tout-‐puissant, aux pieds desquels il a dépose la couronne mondaine.
Charles Quint par Le Ti@en
Les Révolu)ons de la Ligue
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A Paris, les Ligueurs ne cachaient pas leur allégresse. La duchesse de Montpensier fit allumer des deux de joie dans les rues. L’ambassadeur espagnol, Mendoza adressa un mémoire a son maitre, dans lequel il retraçait le parcours de Jacques Clément. Des l’annonce du régicide, l’armée royale commença a se débander. Les capitaines se trouvaient écartelés entre différents devoirs: parPsans, religieux et dynasPques. Plusieurs protestants qui_èrent le camp d’Henri de Navarre, refusant de servir un prince qui s’était engage a défendre la religion catholique. Ce fut notamment le cas d’Agrippa d’Aubigné ou de Claude de La Tremoille, que suivirent les soldats poitevins et gascons de l’armée huguenote. Les insPtuPons ligueuses et l’idéal d’autonomie urbaine. En aout 1589, les ligues parisiennes étaient convaincus que la main de Dieu les protégeait. Le tyran était mort, le nouveau roi était le cardinal de Bourbon, désormais Charles X, mais celui-‐ci restait prisonnier des parPsans d’Henri de Navarre (les Royaux).
Le cardinal de Bourbon, Charles X, était le cinquième fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, et de Françoise d'Alençon Son portrait n'est célèbre dans l'histoire que par le rôle passif qu'on lui fit jouer dans les troubles de la Ligue, ou plutôt par celui qu'on fit jouer à son nom ; car pendant le peu de durée de son règne illusoire, le prétendu Charles X était malade et prisonnier.
Les Révolu)ons de la Ligue
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L’organisaPon ligueuse se fixa au début de 1589. le conseil général de l’Union comprenait alors 40 membres: neuf clercs, sept genPlshommes, et 24 membres du Pers-‐état, parmi lesquels dominaient les magistrats. La Ligue parisienne était avant tout un mouvement de gens de lois de niveau moyen et marchand. Les villes ligueuses restaient très indépendantes. Soulevés en février 1589, les Lyonnais étaient désormais dirigés par une oligarchie associant marchands, officiers et clercs, et l’autorité du gouverneur ligueur en Ptre, le de duc de Nemours, était limitée. Et comme celui-‐ci exerçait en réalité la charge de gouverneur de Paris, le consulat n’hésitait pas a s’adresser directement a Philippe II pour obtenir des secours. Nobles ligueurs, rieurs et royaux: Si l’engagement ligueur pouvait consPtuer un moyen de restaurer l’autorité des notables urbains, l’Union ne séduisait guère la noblesse.
Médaille de « Charles X » frappée par la Ligue, vers 1589.
Les Révolu)ons de la Ligue
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La Ligue n’avait en réalité aucune unité et dans une même ville plusieurs courants ou facPons pouvaient s’affronter.
Les Révolu)ons de la Ligue
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Le panache blanc du Béarnais: Tandis que les villes s’installaient dans une rébellion qui consPtuait une forme de revanche sur le pouvoir centralisateur de la monarchie, et que la noblesse offrait un front très désuni, l’armée royale, désormais consPtuée de conPngents catholiques et huguenots, tenait tête aux troupes du duc de Mayenne. L’affrontement se déroula a Ivry. Le monarque chevalier harangua ses hommes, leur enjoignant de suivre son plumet s’ils perdaient leurs étendards. Les royaux allaient défaire une nouvelle fois le duc de Mayenne, malgré leur infériorité numérique. Diffuse par la propagande royale, le mythe du panache blanc était ne. Le cardinal de Bourbon qui était prisonnier des royaux, décède dans sa prison du Maillezais, en; 1590. Paris, cite assiégée: La croix de Lorraine au chapeau, capucins en froc brun, carmes en noir et blanc, feuillants en blanc, ou encore chartreux, défilaient devant le légat Cajetan, qui leur accordait sa bénédicPon.
Les Révolu)ons de la Ligue
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30.000 personnes moururent de faim ou de maladie a Paris, au cours de l’été 1590, soit près de 15% de la populaPon de la ville! Les royaux n’avaient pu s’emparer de Paris, mais ils tenaient les environs de la capitale. L’exaltaPon des Parisiens étaient entretenue par les sermons véhéments des prédicateurs. L’Hercule triomphant: En 1592, mine par les rivalités internes, le parP ligueur commençait a perdre sa combaPvité, d’autant plus qu’a leurs yeux le royaume restait toujours sans souverain. Patrie et religion: La collusion entre ligueurs et Espagnols était un argument de poids pour les parPsans du roi, qui pouvaient se présenter comme de bons Français soucieux de défendre le royaume contre les ambiPons étrangères. La propagande royaliste n’a eu de cesse de dénoncer la manipulaPon des Etats Généraux par les Espagnols et l’illégiPmité de leur composiPon.
Les Révolu)ons de la Ligue
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Du saut périlleux au triomphe parisien: Militairement en positon de force depuis la prise de Dreux, le 6 juillet 1593, Henri IV se préparait a abjurer la foi reformée. Henri de Navarre, vêtu de blanc, prononça sa profession de foi devant l’archevêque de Bourges, qui lui accorda l’absoluPon. Il assista ensuite a la messe et communia. Pour les huguenots, la décision du souverain eut la violence d’un coup de tonnerre. Agrippa d’Aubigné ne le pardonna jamais. L’autorité du roi sorPt renforcée de la cérémonie du sacre, qui se déroula en février 1594. La cathédrale de Chartres avait été choisie pour célébrer l’évènement, car Reims était inaccessible.
Henri IV en Hercule, Jacob Bunel
La France dans les mains de douze coquins
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Pendant l’agonie du roi, les grands seigneurs catholiques n’avaient pas perdu le temps à pleurer. Ils s’étaient tous arrêtes a ne pas reconnaître le roi de Navarre. La France, en ce moment, morcelée en provinces que les gouverneurs s’étaient impudemment appropriées, la France était réellement dans la main de 12 coquins. Ces rois n ‘avaient garde d’accepter un roi. Toutes les chances étaient pour la Ligue, et pas une pour le Béarnais. Les grands seigneurs catholiques résolurent bravement de prendre leur roi à la gorge, de le sommer de se faire catholique sur l’heure, sans répit, sans instrucPon qui couvrit la chose, qui rendit la conversion décente. S’il refusait, ils se tenaient déliés et le qui_aient. La véhémente duchesse de Montpensier voulait que son frère se fit roi. Les troupes de Philippe II entraient dans Paris, à savoir, 4.000 allemands, 6.000 suisses.
Catherine de Joyeuse Duchesse de Montpensier
La bataille d’Ivry
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Il semblait qu’il n’eut plus en France que les quelques toises du camp retranche que Henri IV se fit près de Dieppe. Roi sans terre, il n’avait plus qu’une armée, plutôt une bande. C’est ce qui fait ici la beauté, le sublime de la situaPon. Il n’avait rien, il avait tout. Dans sa faiblesse et son pePt nombre, il avait, en réalité, la base immense d’un peuple, dont, seul, il défendrait le droit. Mayenne arrive au faubourg de Dieppe, et le trouve peu a_aquable. Sa prudence, ses haltes fréquentes, si contraires au génie français, faisaient l’amusement d’Henri IV. Son armée lui échappait – s’en allait a la débandade. Le prince de Parme, force par son maitre Philippe II d’être généreux, avait donne à Mayenne 6.000 mousquetaires, la fleur de l’armée des Pays-‐Bas, et 1200 lances wallonnes. A Ivry, Mayenne avait eu la pluie toute la nuit. Le roi, au contraire, avait a_endu, dormi, soupe dans les villages voisins. « Si les étendard vous manquent, ralliez-‐vous à ce panache. Vous le trouverez toujours au chemin de la victoire. »
Duc de Mayenne, Charles de Lorraine
L’abjura6on d’Henri IV •
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Nos malheureux huguenots qui voyaient, des le temps de l’abjuraPon, le roi chaque jour plus serf du pape, fla_eur des moines, courPsan du moindre cure, ami, compère des Guises, étaient dans une inquiétude véritablement légiPme. Aubigné parle d’Henri IV avec la passion amère, mais inaltérable, qu’un cœur blesse garde à la femme adorée qui l’a trahi. Non seulement, le protestanPsme assassine dure et durera, invincible en Hollande, victorieux en Angleterre, créateur en Amérique – mais un bien autre protestanPsme surgit qui embrasse le monde même, celui de la raison, de l’équité, de la science. En Allemagne, des peuples serfs virent dans l’appariPon d e l a R e f o r m e u n e h e u r e u s e o c c a s i o n d’affranchissement. Mais en France, déjà le servage avait disparu, et par les contrats de rachat individuel, et par l’acPon générale de nos lois. De sorte que la Reforme n’eut rien a offrir, ni les biens du clergé au roi, ni l’affranchissement au peuple.
Portrait de Henri IV •
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Coligny trouva à La Rochelle ce pePt prince de montagne, Gascon qui ne doutait de rien. Coligny le Pnt avec lui, lui apprit la paPence ; la vertu ? Non. La créature était d’étrange race, très ferme comme militaire ; pour le reste, fluide, aussi changeante que l’eau. Il était pePt neveu du plus grand hâbleur de France et de Navarre, du gros garçon qui gâta tout. Je veux dire de François Ier. Il était pePt fils de la charmante Marguerite de Navarre, si flo_ante dans son mysPcisme, qui ne sut jamais si elle était protestante ou catholique. Coligny et Catherine de Médicis furent deux de des nourrices. Malheureusement il profita bien peu du premier, infiniment de la seconde. Les troupes de Philippe II entraient dans Paris, à savoir, 4.000 allemands, 6.000 suisses. Il semblait qu’il n’eut plus en France que les quelques toises du camp retranche que Henri IV se fit près de Dieppe. Roi sans terre, il n’avait plus qu’une armée, plutôt une bande. C’est ce qui fait ici la beauté, le sublime de la situaPon. Il n’avait rien, il avait tout. Dans sa faiblesse et son pePt nombre, il avait, en réalité, la base immense d’un peuple, dont, seul, il défendrait le droit.
La reconstruc)on du royaume • •
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Un intense travail de propagande valorisait la soumission au roi. Henri IV fut hisse sur un théâtre de gloire ou ses peines et ses travaux étaient donnes a voir a tous. Une merveilleuse clémence: Afin d’obtenir la soumission des chefs de la Ligue, Henri IV menait une poliPque de clémence et de restauraPon du lien de fidélité personnelle l’unissant aux notables du royaume. Un seul prince ligueur prit le chemin de l’exil: le duc d’Aumale. Il entra au service de l’Espagne et mourut a Bruxelles en 1631. Les uns après les autres, les chefs de la Ligue composaient avec le monarque. Le soulèvement des Croquants; les derniers ligueurs: Ravagées par plus de trente années de guerres, les campagnes étaient dans un état d’essoufflement extrême. Des mouvements .auto-‐défense se créaient dans certaines régions afin de rétablir l’ordre. Organisés militairement, ces Croquants avaient forme une armée forte de 10.000 paysans, déployant leurs enseignes et ba_ant le tambour a la suisse. Les nobles craignaient que les paysans n’établissent des ligues démocraPques ou des confédéraPons, sur le modèle suisse et refusent de payer l’impôt et les dimes, et finissent par professer le calvinisme.
François de Lorraine, duc d’Aumale
Grandeur d’Henri IV • • •
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Le peuple a eu raison de conserver la mémoire de ce roi singulier, unique, qui fit désirer a tous d’être Français, qui paya ses de_es, prépara la guerre, sans grever la paix et laissa la caisse pleine. Les Guises restèrent grands et devinrent plus riches. Leur chef, Mayenne, était gouverneur de l’Ile-‐de-‐France et enserrait Paris. Le commerce circula, et aussi la force publique. Ces routes que refirent les seigneurs, elles servirent à les visiter, à les surveiller. Autre guerre immense. Guerre aux braconniers, aux soldats devenus voleurs, aux rodeurs armes. Les soieries, les draps, les verreries, les manufactures de glaces, etc., furent créés ou immensément étendues par Henri IV. Il planta partout des muriers. La France épousait l’Amérique, au lieu de l’exterminer, pour y subsPtuer une Europe, comme on fait les colons anglais. La place royale qu’il a bâPt à l’instar des villes des Alpes, avec des porPques commodes, et qui ne servit, après lui, qu’aux fêtes, aux tournois ridicules de Marie de Médicis, devait, dans son idée première, recevoir une immense manufacture de soieries. Le Louvre fut sa passion. Les chiffres de Gabrielle que porte ce bâPment, mêlés a ceux d’Henri IV, disent assez l’élan de passion, d’espoir, ou il fut créé. « Pâturage et labourage, deux mamelles de l’Etat ». Cet axiome de Sully était au cœur d’Henri IV.
Henri IV, Jacob Bunel
La reconstruc)on du royaume
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Couler le temps après la guerre: Afin d’obtenir la soumission des chefs de la Ligue, Henri IV menait une poliPque de clémence et de restauraPon du lien de fidélité personnelle l’unissant aux notables du royaume. Un seul prince ligueur prit le chemin de l’exil: le duc d’Aumale. Il entra au service de l’Espagne et mourut a Bruxelles en 1631. Les uns après les autres, les chefs de la Ligue composaient avec le monarque. Le soulèvement des Croquants; les derniers ligueurs: Ravagées par plus de trente années de guerres, les campagnes étaient dans un état d’essoufflement extrême. Des mouvements .auto-‐défense se créaient dans certaines régions afin de rétablir l’ordre. Organisés militairement, ces Croquants avaient forme une armée forte de 10.000 paysans, déployant leurs enseignes et ba_ant le tambour a la suisse. Les nobles craignaient que les paysans n’établissent des ligues démocraPques ou des confédéraPons, sur le modèle suisse et refusent de payer l’impôt et les dimes, et finissent par professer le calvinisme. Honore d’Urfé, un ancien lieutenant du duc de Nemours, allait se consacrer désormais a l’écriture. L’Astrée peut être lue comme une transposiPon idyllique de la vie rePrée a laquelle prétendait aspirer une certaine noblesse catholique, depuis qu’elle s’était désengagée des affaires publiques et avait renonce aux vaines ambiPons militaires.
Honore d’Urfé
La reconstruc)on du royaume •
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Le retour sur la scène internaPonale: le mariage avec Marie de Médicis: Afin de réunir ses sujets en les mobilisant contre un ennemi extérieur. Henri IV déclara la guerre a l’Espagne le 17 janvier 1595. il réalisait ainsi l’un des rêves qui animaient les capitaines huguenots depuis un quart de siècle. Menée a parPr de la Franche-‐Comté, la première offensive ennemie fut repoussée le 5 juin 1595, a Fontaine-‐Française. Le 2 mai 1598, la paix avec la l’Espagne et la Savoie était signée. Les garnisons espagnoles qui_aient le royaume de France. Maries depuis 1572, Henri IV et Marguerite de Valois n’avaient praPquement pas mené de vie commune et leur union était restée stérile. Le roi envisagea un moment d’épouser sa maitresse, Gabrielle d’Estrées, duchesse de Beaufort. Celle-‐ci lui avait donne plusieurs enfants, dont l’aine était César de Vendôme. Quand Gabrielle mourut, en avril 1599, le souverain avait déjà reporte ses assiduités sur Henrie_e d’Entragues. Le roi porta finalement son dévolu sur Marie de Médicis, la nièce du grand-‐duc Ferdinand Ier de Toscane, qui était l’un de ses principaux créanciers. Le dauphin Louis naquit le 27 septembre 1601. Son prénom rappelait l’origine de la maison de Bourbon, fondée par un fil de saint Louis.
Educa@on de Marie de Médicis par Rubens
Marie de Médicis par Rubens
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La grandeur du règne Pent au rêve qui l’habite, celui d’un royaume naPonal. Henri IV aurait réconcilie la naPon et la monarchie. En épousant une Française, Henri IV aurait évite que la m o n a r c h i e n e d e v i e n n e u n e i n s P t u P o n profondément anPnaPonale, les mariages princiers créant une internaPonale des puissances aux dépens des peuples. Le Louvre d’Henri IV, accueillant arPstes et arPsans, aurait montre la solidarité de la royauté avec les forces créatrices du peuple.
Présenta@on a Henri IV du portait de Marie de Médicis
Marie de Médicis par Rubens
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Le grand fla_eur de l’époque, dont le magique pinceau avait eu pour tache de diviniser les reines et les rois, Rubens a succombe devant Marie de Médicis. Dans ces tableaux, la Grosse Marchande de Florence, comme nos Françaises l’appelaient, faisait un étrange contrastes aux fées d’un monde inconnu. Marie de Médicis qui avait 27 ans quand Henri IV, était une grande et grosse femme, fort blanche, qui, sauf de beaux bras, une belle gorge, n’avait rien que de vulgaire. La première et seule chose qu’elle demanda au roi, a son débarquement en France, fut d’y faire rentrer les Jésuites.
HenrieUe d’Entragues
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Qu’elle fut belle, cela n’est pas sur ; mais Henrie_e était vive et jolie, le roi, qui croyait seulement s’amuser et rire, fut pris.
Gabrielle d’Estrées (a droite) et Henriehe d’Entragues
Le dernier amour d’Henri IV
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Apres une longue vie d’épreuves et tant de misères morales, dans cet homme indestrucPble, l’éPncelle était la même, plus vive encore, en finissant. C’était surtout par l’amour que ce sens devait éclater en lui. Le voilà, a 58 ans, qui un maPn se retrouve lance, comme il le fut jamais, dans la poésie et dans le rêve. C’était mademoiselle de Montmorency. Pour simplifier les approches du roi, on la maria à ce_e face de pierre, à cet ennemi des femmes. Et comme elle était haute et fière, pour chevalier qui prendrait-‐elle ? Le plus haut place, le roi… Conde savait si bien pourquoi on l’avait marie, qu’il se contenta de palper l’immense dot (200.000 écus), mais se Pnt loin de sa femme, comme d’un objet sacre, réservé et défendu.
Henri IV, pour retrouver mademoiselle de Montmorency, alla se mehre au passage, sous la jaquehe d’un pos@llon, s’était applique, pour mieux s’embellir, un emplâtre a l’œil.
La reconstruc)on du royaume
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Un gouvernement autoritaire: Ancien capitaine d’Henri IV, Sully était le seul huguenot dans l’entourage du roi. Contrairement a Henri III, qui avait convoque deux fois les Etats Généraux (1576, 1588) et réuni autant d’assemblées de notables (1575, 1583), le premier Bourbon était peu soucieux de consulter les représentants du royaume. Sully et l’Etat de finance: A l’issue de la reconquête du royaume, en 1598, l’ende_ement du roi a_eignait selon Sully, 296 millions: 150 millions sous la forme d’aliénaPons a des parPculiers des revenus du domaine et des impôts, et 146 millions sous la forme de créances. Pour renflouer ses coffres, Henri IV n’avait pas recours aux impôts directs. En revanche, les impôts indirects et autres rece_es extraordinaires connurent une forte croissance. Paris avait détrône Lyon comme première place financière du royaume. L’Etat d’offices: Le développent de la vente des offices parPcipait de l’entreprise de restauraPon des assises financières et sociales de la monarchie. Plus qu’un emploi, l’office consPtuait une dignité conférant a son détenteur une porPon de l’autorité royale.
Maximilien de Béthune, duc de Sully
La reconstruc)on du royaume
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Selon la ficPon juridique qui réglait le système d’acquisiPon des charges, les officiers étaient considérés comme des bailleurs de fonds du monarque. Celui-‐ci leur versait des gages compris comme les intérêts du capital avance a l’achat. L’office foncPonnait comme une sorte de rente perpétuelle. Les embellissements de Paris: A l’excepPon des bâPments, Henri IV manifestait peu d’intérêt pour les arts. Le critère d’uPlité paraissait primordial dans les projets du roi. Le principal chanPer était celui du Louvre. Le roi fit élever la gigantesque Galerie du bord de l’eau pour établir la joncPon entre le château et les Tuileries. La construcPon était supervisée par les architectes And rouet du Cerceau et Louis Métezeau. Le roi se considérait implicitement comme le jardinier universel du royaume, dont il avait rétabli l’ordre et la ferPlité, et il entendant fonder au Louvre une pépinière d’arPsans.
La place royale, future place des Vosges
Le Louvre d’Henri IV
La reconstruc)on du royaume
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Fontainebleau était également en chanPer. Dans le pavillon des Poêles, Dubreuil travaillait aux scènes de l’Histoire d’Hercule. L’idenPficaPon du monarque au demi-‐dieu était la encore évidente.
Dubreuil – Henri IV en Hercule
Le temple de Charenton
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Toutes les formes de la pénitence étalées, affichées. Les picpus, les récollets, les augusPns déchaussés, les frères de la charité (pour la captaPon des malades), s’établirent partout à Paris, sous la protecPon des reines, de Marguerite et de Marie de Médicis. Le roi, devant ces fureurs ascéPques et monasPques de gens qui se frappaient eux-‐ mêmes dans l’espoir de le frapper, fit une chose courageuse, que Sully lui demandait depuis près d’un an. Il mit le Temple reforme a deux lieues de Paris, le transportant d’Ablon a Charenton, c’est-‐ a-‐dire presque aux portes de la grande ville. Personne ne fut étonné lorsque, peu a peu après, il entraina l’Angleterre dans un traite ou les deux puissances couvraient définiPvement la Hollande de leur garanPe. Les protestants, un a un, lui revinrent, et d’Aubigné même.
La reconstruc)on du royaume
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Le roi encouragea également la culture de murier pour la producPon de soie et chercha a limiter les importaPons afin de protéger le stock des métaux précieux dont dépendait la richesse du royaume. Dans un esprit mercanPliste, il décida en 1605. Une fois les travaux du Pont Neuf achevés, on entama la construcPon de la place Dauphine en 1607.
Produc@on de la soie sous Henri IV
La reconstruc)on du royaume
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Le soleil et les mouches a miel: souveraineté, ordre et soumission: La reconnaissance de l’autorité du premier Bourbon a été permise par l’élaboraPon d’une idéologie du désengagement et du respect des décrets de la providence. Ce stoïcisme chréPen lu_e contre les passions car la soumission au prince consPtue la condiPon de l’ordre social et de la liberté. C’est la théorie de Juste Lipse. Pierre Charron diffuse une philosophie reposant sur l’exercice de la raison et sur la force de la volonté. Pour ce ligueur repenP, l’homme sage était celui qui, par le travail et la connaissance de soi, guide par la raison, sait maitriser ses passions. « Il y a trois sortes de vie, comme trois degrés; l’une privée d’un chacun, au-‐dedans, en sa poitrine ou tout est cache, tout est loisible; la seconde en la maison et la famille, en ses acPons privées ou ordinaires, ou n’y a point d’étude ni d’arPfice, desquelles nous n’avons a rendre compte; la Perce publique aux yeux du monde. Ce qui se fait en public est une farce, une feinte; en prive et en secret c’est la vérité. » Le long chemin de l’édit de Nantes (1598): La promulgaPon de l’édit de Nantes était jusPfiée par l’établissement de la paix dans le royaume: liberté de conscience et liberté de culte. Environ 700 localités étaient concernées par ces disposiPons. Les reformes avaient le droit d’accéder aux offices royaux, aux écoles et aux insPtuPons de charité. Cependant, en règlementant strictement le nombre des lieux de culte, l’édit de Nantes empêchait définiPvement l]’expansion du protestanPsme.
Pierre Charron était le vicaire général de l’évêque de Bordeaux.
La reconstruc)on du royaume
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Les protestants: une minorité fragile: Les protestants ne représentaient plus que 5 a 6% de la populaPon du royaume, contre 10% en 1562. Ce_e populaPon reste toutefois concentrée, puisque 80% des protestants vivent dans la moiPe sud du royaume. Dans l’ouest de la France, Saumur faisait figure de basPon reforme.
La reconstruc)on du royaume
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La discipline reformée: Le poids de la communauté protestante a Saumur s’explique par la protecPon que lui accordait le gouverneur de la ville, Philippe Duplessis-‐Mornay.
Philippe Duplessis-‐Mornay a Saumur
La reconstruc)on du royaume
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Une vie précaire: Environ 85% des Français étaient ruraux. Pour la plupart, les femmes et les hommes vivaient et mouraient dans le village qui les a vus naitre. Dans les campagnes françaises, se marier revenait a convoler avec un voisin immédiat, souvent de même condiPon sociale. La plupart des paysans vivaient dans des maisons aux murs de paille et de terre, soutenus par des pans de bois, ou de pierre dans le Midi. Au-‐dessus du grenier, qui abritait les récoltes, la couverture était faite de chaume ou de tuiles.
Les travaux des champs Peter Breughel.. Au temps d’Henri IV, plus des 4/5 de la popula@on vivaient a la campagne. Hommes, femmes, enfants, tous étaient mobilises pour travailler aux champs a ;la belle saison, période d’urgence ou il fallait scier les bles et faucher les pres avec celerite.
La reconstruc)on du royaume
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Vers 1625, la France comptait environ 20 millions d’habitants dans les fronPères de l’époque, soit 23 a 24 millions dans les fronPères actuelles.
La reconstruc)on du royaume
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Labourage et pâturage: EssenPellement rurale, l’économie française a été durement marquée par les troubles. Les difficultés climaPques ont accru ce_e précarité. « Le pePt âge glaciaire » devait durer jusqu’au début du XVIIIème siècle. La plupart des paysans étaient des tenanciers possédant quelques ares de terre. Dans la moiPe nord du royaume, le système triennal prédominait. La première sole, laissée en jachère, se reposait et se ne_oyait. La seconde était consacrée aux blés d’hiver ou gros blé (froment, seigle). Dans le Sud, l’assolement biennal restait général. La première moiPe des terres arables restait en jachère, tandis que la seconde était vouée en hiver. Apres les labours d’automne, on semait les blés d’hiver. Les moissons se déroulaient en juillet pour les gros blés, un peu avant leur parfaite maturaPon pour éviter que les grains trop murs ne tombent a terre, et en aout pour les blés de printemps. Peu de changements dans ce paysage de la France rurale au temps du roi Henri. Pourtant, le monarque prit certaines mesures pour encourager l’acPvité producPve et favoriser le travail paysan.
La reconstruc)on du royaume
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On procède a l’assèchement des marais afin d’étendre labours et pâturages. Henri IV essaya également de développer la plantaPon de muriers, nécessaires pour l’élevage du ver a soie. Avec le traite colossal d’Olivier de Serres, Théâtre d’agriculture et ménage des champs, on envisage tous les aspects de la vie rurale. L’invenPon de l’économie poliPque: Antoine de MontchresPen rédige le Traite de l’Economie poliPque. Il décide de fonder une aciérie dans la pePte ville d’Ossun-‐sur-‐ Loire. « L’heure des hommes est consiste principalement en la richesse, et la richesse au travail. » Aux yeux de MontchresPen, la France était un pays parPculièrement favorise par la nature. « L’abondance de sa populaPon, la profusion de ses ressources agricoles et la qualité de ses maPères premières la rendent plus riche que tous les Perous du monde ». Les Français hors de France: Tandis que les Français voyaient leur royaume comme une terre ferPle, bénie de Dieu, rendue producPve par leur acPvité, l’Espagne voisine leur apparaissait comme un pays aride et dépeuplé, que les sujets du Roi Catholique se montraient incapables de me_re en valeur. On esPme a 200.000 le nombre de Français vivant au-‐delà des Pyrénées.
Antoine de Montchres@en, auteur de la célèbre cita@on: « C’est a l’église d’être dans l’Etat et non l’Etat dans l’Eglise. »
La reconstruc)on du royaume
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Peu de gens acceptaient de s’installer sur ces terres hosPles. De 1606 a 1639, 1580 personnes, parmi lesquelles 72 femmes.
Antoine de Montchres@en, auteur de la célèbre cita@on: « C’est a l’église d’être dans l’Etat et non l’Etat dans l’Eglise. »
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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La pacificaPon réalisée par Henri IV a mis fin a près de 40 années de troubles, mais elle n’a pas éteint tous les moPfs de tension. Marie de Médicis dut affronter le soulèvement des princes et réunir les Etats Généraux. On assiste a une marginalisaPon des grands. Tenus a l’écart des affaires, les grands faisaient pale figure. ConjuraPon et tensions internaPonales: Parmi les seigneurs qui s’esPmaient mal récompensés par le roi, dominait la figure du maréchal Charles de Biron. Il prit assez tôt des contacts avec les Espagnols. Fait duc et pair en 1598, Bron rêvait d’apparaître comme un personnage de premier plan. Plusieurs seigneurs se rapprochèrent de Biron, notamment Charles de Valois, fils naturel de Charles IX, le duc de Bouillon, le connétable de Montmorency et le duc d’Epernon. Mais Henri IV le fit arrêter en juin 1602. Dans l’imaginaPon des magistrats, on était revenu au temps de la conjuraPon du connétable de Bourbon, sous François Ier! Le maréchal de Biron devait être exécuté dans la cour de la BasPlle.
maréchal Charles de Biron
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Désormais pleinement maitre de son royaume, le souverain conquérant allait tourner son regard vers un théâtre de gloire européen. A en croire Sully, le roi aurait été « anime d’un grand dessein » a l’échelle du conPnent. Ce projet visionnaire aurait eu pour but la créaPon d’une sorte de gouvernement européen…. En réalité, c’est a une échelle moins vaste que le roi concevait sa poliPque. Il s’agissait avant tout de limiter la puissance espagnole. La crise de la succession dans les principautés allemandes de Clèves et de servir de prétexte pour mobiliser ses forces. Le 25 mars 1609, le duc de Clèves mourut sans laisser d’hériPer direct. Henri IV s’apprêtait a défendre les droits des princes protestants sur Clèves. Au début de 1610, les préparaPfs militaires allaient bon train. Le roi comptait aligner 32.000 fantassins, 5 cavaliers et 100 canons. Le duc de Clèves. La grande affaire était Clèves, la porte de la Hollande et de l’Allemagne, ce Bas-‐Rhin commun a tous, ouvert aux trois na@ons. Pendant ce temps, le roi semblait ouvrir les bras à l’ennemi et favorisait, sans le savoir, le grand complot fana@que organise contre lui-‐même. Et les protestants se défiaient du roi, qui déjà, dans la Bas@lle, amassait l’argent, les armes, pour la grande guerre nécessaire au salut des protestants.
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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C’est alors qu’éclata l’affaire de Condé… Henri II de Bourbon, troisième prince de Condé, était reste l’hériPer de la couronne jusqu’à la naissance de dauphin Louis. Il épousa la fille du connétable de Montmorency. Il avait 20 ans et la mariée a peine 16 ans. Or Henri IV s’était épris de la jeune fille. Les relaPons entre Henri IV et Condé devaient se tendre progressivement. Afin de soustraire sa femme aux assiduités du monarque, Condé finit par se refugier a Bruxelles en novembre 1609. il fit également savoir aux Espagnols qu’il ne rentrerait pas en France avant la mort du roi, et qu’il se tenait prêt a servir la maison d’Autriche.
Charlohe de Montmorency.
Henri II de Bourbon
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Le spectre de la Ligue: l’a_entat de Ravaillac (1610): De chevelure rousse et de haute stature, Ravaillac était originaire d’Angoulême et avait étudié a Paris. Il était convaincu que Dieu lui avait commande de tuer le tyran, relaps et hypocrite, qui n’avait pas respecte son serment sacre d’exterminer les héréPques, et se préparait même a entrer en guerre contre les puissances catholiques pour défendre les intérêts des princes reformes. L’établissement de la régence et le lit de jusPce de l’avènement: Marie fit savoir son intenPon de se présenter avec son fils devant le Parlement des le lendemain, afin d’y tenir un lit de jusPce qui manifesterait de façon spectaculaire la puissance du jeune roi. Dans tout le royaume, la mort du roi était perçue comme une catastrophe. Plus que jamais, on craignait le retour des guerres civiles. Reconnaissants de la protecPon que le roi leur avait accordée, les jésuites étaient parPculièrement éloquents dans leurs intervenPons. L’érecPon de la statue équestre du monarque sur le Pont-‐Neuf, an aout 1614, permit a la reine de rappeler l’œuvre de son époux. Visible du Louvre, elle offrait au jeune Louis XIII l’exemple du prince idéal, ce nouveau Persée vainqueur du monstre de la Ligue, cet Hercule qui avait la force de conquérir le monde.
Portrait de Ravaillac
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Malheureusement pour Ravaillac, il avait une mine sinistre qui me_ait en défiance, semblait dire sa race maudite, celle des Chicanous de Rabelais, ou celle des Chats Fourres, hypocrites et assassins. Il vit bien qu’il était desPne a une grande chose. Il avait été jusqu'à la étranger à la théologie. Il s’y mit, lut, étudia, mais une seule et unique quesPon, le droit que tout chréPen a de tuer un roi ennemi du pape. Ravaillac, si indiscret, était fort connu, et, de même qu’on avait su fort longtemps que Maurevet, l’assassin gage des Guises, devait Prer sur Coligny, on n’ignorait nullement que l’assassin du roi fut dans Paris. Une tradiPon veut qu’au moment ou le coup fut fait, Concini ait entrouvert la chambre de la reine, et lui ai jeté ce mot par la porte : « E Amazzato ».
Les débuts de la Régence
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Le double mariage espagnol (vraie cause de la mort d’Henri IV) va se faire. La guerre de Trente Ans redevient possible, et la France espagnolisée gravite en moins d’un siècle aux grandes guerres du grand roi, à la révocaPon de l’édit de Nantes, à l’expulsion de 600.000 hommes, à la sublime banqueroute de deux milliards cinq cents millions. Que restait-‐il du roi ? Un marmot de 8 ans, qui remit le royaume a sa mère et qui conPnuait à recevoir le fouet. Il faut dire que l’heureuse régence de Catherine de Médicis frayait la voie à Marie de Médicis. L’Espagne eut le pouvoir. L’ambassadeur d’Espagne avec le nonce, Concini et d’Epernon, forment le conseil secret qui dicte a la reine ce qu’elle dira aux ministres ; on garde les vieux ministres d’Henri IV ; Villeroy, Jeannin, Sillery. Le trésor de la BasPlle est partage entre la bande, Guise et Condé en furent les principaux bénéficiaires. Le mariage qu’avait le plus craint Henri IV, celui de Guise avec la grande hériPère de France, mademoiselle de Montpensier, s’accomplit.
L’infante Anne d’Autriche entra en France pour épouser Louis XIII ; Elisabeth de France passa en Espagne pour épouser Philippe IV. Des lors, la reine avait vaincu. Condé négocia, s’arrangea pour un million et demi, et la posi@on de chef du conseil. Le jeune roi, par Luynes ou Vitry, dut savoir de bonne heure les tristes mystères de la mort de son père. Si la reine avait laisse tuer son mari, elle pouvait fort bien encore, obsédée des mêmes gens, les laisser détrôner son fils. Il était fort jaloux de son frère, Monsieur, bien plus aimable.
Stérilité des temps
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La France est liée à la poliPque catholique. Elle fera la guerre à l’Espagne, mais pour lui succéder en marchant dans le même esprit. Les grands faits moraux de ce_e époque : sorcellerie, couvents, casuisPque. Et ces trois mots n’en font qu’un : la stérilité. Sobre, sage écrivain, ou vous ne risquez pas de trouver une idée. Du rythme et rien dedans. Malherbe, c’est la muse au pain sec. Ce_e défaillance en amour, en poésie, Pent à une chose, l’aplaPssement moral, l’avènement de la prose, du posiPf et de l’argent. Le roman d’Henri IV, de Sully, d’Olivier de Serres, ne s’est pas vérifié. C’était le bon seigneur vivant sur ses terres, et traitant paternellement son paysan, par intérêt bien entendu. Il avait suppose que le loup se ferait berger. Mais le contraire arrive. Ce seigneur ne veut plus vivre qu’a la cour ; il traine la, a mendier une pension, pendant que sa terre dépérît et que ses gens jeunent, maigrissent. Le paysan se donne au Diable. Et la paysanne encore plus. Ecrasée de grossesses, d’enfants qui ne naissent que pour mourir, elle portait, plus que l’homme encore, le grand poids de la misère.
François de Malherbe
Le Sabbat au XVIIème siècle
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Le sabbat, c’est une révolte nocturne de serfs contre le Dieu du prêtre et du seigneur. Roi de la mort, Satan devint roi de la liberté, sous la grande terreur ecclésiasPque, quand tout flamboya de buchers, quand un ciel de plomb s’abaissa sur les populaPons tremblantes, et que le monde se senPt abandonne de Dieu. La règle du sabbat, c’est que tout sera fait a rebours, a l’envers. Le sabbat était une farce violente, en 4 ou 5 actes, ou le peuple se régalait de la contrefaçon hardie de son cruel tyran, l’Eglise, et de son vampire féodal. Il y avait beaucoup de jongleries. Des diables agiles sautaient à travers les flammes, montrant aux nouveaux venus comment il fallait mépriser les flammes de l’enfer. Les filles y cherchaient les danses. Elles étaient folles surtout des danses moresques, dramaPques, amoureuses.
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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La poliPque espagnole de Marie de Médicis: Fidèle a l’œuvre sacrée d’Henri le Grand, la reine ne remit jamais en cause le principe de tolérance établit par l’édit. Elle se reposait sur l’ancienne équipe de son époux dont les membres, tous d'âge mur, furent surnommes les « barbons », parce qu’ils portaient la barbe enPère comme Henri IV. Marie de Médicis cherchait a stabiliser les relaPons entre la France et l’Espagne. L’union de Louis XIII avec Anne d’Autriche devait conclure ce rapprochement. Le contrat de mariage fut signe a Madrid le 20 aout 1612. Mais le mariage n’allait être célébré qu’a l’automne 1615. Les époux avaient alors 14 ans tous les deux. Très ému, Philippe III accompagna sa fille jusqu’à la fronPère. Les jeunes époux restèrent toujours étrangers l’un pour l’autre. Louis XIII avait par ailleurs été élevé dans une véritable haine des Espagnols, ce qui n’arrangeait pas les choses. La jeune reine vivait au milieu d’une suite espagnole. C’est pourquoi en 1618, on finit par renvoyer les dames et les genPlshommes qui l’avaient accompagnée. La reine restait très isolée. La descendance du couple ne devait pas être assurée avant 1638. Ce_e incerPtude sur la succession monarchique fut la cause des turbulences aristocraPques qui déchirèrent le royaume au cours du règne de Louis XIII. Jusqu’à la naissance du futur Louis XIV, l’hériPer de la Couronne était le frère du roi, le brillant Gaston d’Orléans.
Gaston d’Orléans
Louis XIII
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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La reconstrucPon du parP huguenot: Age de 32 ans, Henri de Rohan était un grand seigneur huguenot avait ses premières armes aux cotes d’Henri IV. Fait duc en 1603, il obPnt deux ans plus tard la main de la pePte Marguerite de Béthune, la fille de Sully. Les princes et le FlorenPn: Ce_e période voit l’ascension de Concino Concini… Il devait obtenir la main de la confidente de la reine, Leonora Dori, qui reprit le nom d’une vieille famille florenPne. Magnifiquement installe rue de Tournon, dans le faubourg Saint-‐Germain, Concini entretenait une vaste maisonnée. Il assembla notamment une troupe de suivants grassement appointes qu’on surnommait « les Couillons de Mille Francs ». Apres avoir qui_e Paris en janvier 1612, Condé et son oncle, le comte de Soissons, cherchèrent a rassembler les princes, et ils prirent même contact avec Rohan. Afin d’empêcher l’union des grands et des huguenots, la régente interdit aux protestants de tenir de nouvelles assemblées. L’ascension de Concini se poursuivait – Elle culmina au moment ou il reçut la dignité de maréchal de France, ce qui scandalisa les princes. Condé publia un manifeste dans lequel il défend les droits des « conseillers naturels » de la couronne contre les mauvais conseillers de la régente, accuses d’avoir pille le trésor royal et prosPtue les ordres du royaume. Le soulèvement des princes s’expliquait en grande parPe par l’imminence de la fin de la régence. A ce_e occasion, on publia plusieurs déclaraPons visant a conforter l’autorité royale. La première renouvelait la condamnaPon des duellistes, la seconde prohibait les ligues et les associaPons, et la dernière interdisait aux officiers et aux pensionnaires du roi et recevoir des gages ou des pensions d’autres princes que lui.
Henri de Rohan
Concini
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Les Etats Généraux de Paris (1614): La reine mère convoqua les Etats Généraux le 7 juin 1614 pour tenter de restaurer la confiance de ses sujets. Pour garanPr le pouvoir royal contre les soulèvements et contre les intervenPons ponPficales, les députés du Tiers proposèrent de faire adopter comme loi fondamentale le principe selon lequel le monarque n’était responsable que devant Dieu. Le clergé s’insurgea contre ce_e proposiPon émanant de l’avocat Antoine Arnauld, défenseur acharne des libertés gallicanes et grand adversaire de jésuites. Les illusions Condéennes – le ministère Concini: De plus en plus hosPles a Concini, les princes (Condé, Longueville, Mayenne et Bouillon) commencèrent a mobiliser des troupes. C’est dans ce contexte que la cour se mit en route pour le Sud-‐Ouest, afin de se porter a la rencontre de la future reine de France, Anne d’Autriche. L’assemblée protestante accorda son souPen a Condé, et Henri de Rohan allait prendre la tête des conPngents protestants, alors qu’il s’était tenu a l’écart de la révolte de 1614. Fort de sa victoire poliPque (il avait rallie les protestants a lui), Condé chercha a écarter Concini, mais le FlorenPn, désormais pourvu de la lieutenance générale de Normandie, la province la plus riche du royaume, conservait la confiance de Marie de Médicis, et il parvint même a la convaincre de me_re Condé aux arrêts. Celui-‐ci fut arrête au beau milieu du Louvre. Scandalise par ce_e mesure, le peuple parisien se précipita rue de Tournon pour piller l’hôtel de Concini. A l’issue de ce coup de force, Concini remania l’équipe gouvernementale.
Prince de Condé
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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L’arrestaPon de Condé incita les princes a qui_er la cour et sous l’égide du duc de Nevers, ils adressèrent au roi une le_re dans laquelle ils accusaient Concini d’avoir pille les finances. La guerre civile menaçait une fois de plus. L’occasion parut bonne aux proches du jeune Louis XIII pour réaliser le coup de force qui donnerait enfin a leur maitre le senPment de gouverner. L’affirmaPon de Louis le Juste (1617): En 1617, la jusPce souveraine de Louis XIII allait s’exercer contre les favoris de sa mère. Ce prince introverP, piètre orateur et maladif, faisait régulièrement courir ses chiens et ses oiseaux dans le bois de Vincennes. Il était alors accompagne par le maitre de sa volerie, Charles de Luynes, un genPlhomme méridional auquel il s’était a_ache. Grace a la faveur du jeune roi, Luynes accumula les commandements. En 1615, il devint capitaine de Louvre, ce qui lui perme_ait de loger dans le château, et il acquit la charge de grand fauconnier de France. Dans le plus grand secret, le roi et son fauconnier préparèrent l’éliminaPon du favori et de la reine mère. Il fut assassine sur le pont levis du Louvre. Sa mort signait bien l’avènement poliPque du jeune roi. Luynes, de son cote, s’a_ribuait les dépouilles de Concini: le Ptre de premier genPlhomme de la chambre, le marquisat d’Ancre et la lieutenance générale de Normandie. Son ascension avait été fulgurante. Elle devait susciter des mécontentements. En définiPve, le personnage de Luynes reste mal connu. Dans les Mémoires dits de Richelieu, il est sPgmaPsé comme le mauvais favori, insolent, dissimule et incompétent.
Assassinat de Concini
Duc Charles de Luynes
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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La mère et le fils – compéPPons aristocraPques: Aussi spectaculaire que celle des favoris d’Henri III ou de Concini, l’ascension fulgurante de Luynes déchaina une tempête de mécontentements. Très hosPle au nouveau favori, le duc d’Epernon se rapprocha de la reine mère… En fait, les grands seigneurs étaient encore loin de s’être ranges aux impéraPfs stoïciens de soumission a la puissance souveraine. Dans la nuit du 21 au 22 février 1619, la reine s’enfuit du château de Blois. L’évasion avait été préparée par le duc d’Epernon. Parvenus a Angoulême, la reine et le duc espéraient fédérer derrière eux les grands seigneurs. L’agent de la réconciliaPon entre le roi et sa mère allait être Richelieu. Le traite d’Angoulême me_ait fin aux hosPlités. Une impression de grande confusion dominait. Ces prises d’armes s’expliquaient avant tout par le mécontentement des princes face a l’élévaPon d’un favori qui n’était pas issu de leur rangs.
Duc d’Epernon
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Les nouveaux visages du clergé séculier: Depuis les guerres civiles, l’Eglise de France avait entame un véritable travail de mutaPon. En vertu du concordat de Bologne de 1516, le roi nommait la plupart des évêques, tandis que le pape leur donnait l’insPtuPon canonique. Au début du XVIIème siecle,le royaume comptait 113 évêchés. Fréquemment diplômés en théologie, les nouveaux prélats résidaient de plus en plus dans leurs diocèses. Cependant au début du XVIIème siècle, le nombre des prêtres formes dans les séminaires restait dérisoire. Néanmoins, les candidats étaient examines avec une a_enPon croissante avant l’ordinaPon. Beaucoup suivaient désormais l’enseignement des collèges jésuites ou oratoriens. Un nouveau style a la gloire de Dieu: la façade saint Gervais qui u@lise le principe de superposi@on des ordres an@ques sur 3 niveaux.
Le Cardinal Pierre de Bérulle. Il n’acceptait pas que le gouvernement des affaires mondaines puisse acquérir une forme d’autonomie par rapport a l’Eglise, notamment en poli@que étrangère.
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Henri IV finit par accorder son pardon a la compagnie de Jésus grâce a l’intervenPon du père Pierre Coton. Ne en 1564, celui-‐ci était entre chez les jésuites a l'âge de 19 ans. Il s’était forme près de Milan, et avait ensuite prêche dans le sud-‐est du royaume. Il devint vite le principal guide spirituel du roi.
Le collège jésuite de La Fleche.
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Spiritualité féminine et éducaPon chréPenne: Les ordres contemplaPfs féminins étaient également animes d’une vitalité remarquable: plusieurs veuves, issues de l’aristocraPe et plus encore des familles robines qui avaient parPcipé a la Ligue, s’invesPrent dans la créaPon de communautés féminines. La plus célèbre, Madame Acarie, travailla a l’installaPon en France des carmélites déchaussées venues d’Espagne. ParPculièrement austère, la vie cloitrée séduisait des femmes issues des élites urbaines. Venues d’Italie du Nord, les ursulines se sont ainsi implantées en Provence, des 1592. A la fin du XVIIème siècle, il y aura au moins 10.000 ursulines.
Sainte Thérèse d’Avila.
Ordre de Dieu – désordre des hommes
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Présence de Satan: L’angoisse de la possession et de la sorcellerie s’était fortement développé pendant les guerres de Religion. Les plus engages dans la lu_e contre les sorcières ont été les ligueurs. Pour ces hommes, la lu_e contre la sorcellerie et le combat contre l’hérésie apparaissent indissociables. Les exorcismes parPcipaient d’une stratégie de dénonciaPon de la polluPon héréPque.
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Dans l’ensemble, les autorités civiles s’employaient a modérer l’ardeur des juges locaux ou des foules hystériques. En décembre 1601, le parlement de Paris interdit la preuve par immersion (c’est-‐a-‐dire le supplice de la baignade).
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Les Protestants allaient faire les frais de ce_e double poliPque de combat pour Dieu et d’exaltaPon de la gloire du roi.
Le grand théoricien poli@que, Jean Bodin, se passionna pour la ques@on de la sorcellerie. Il prônait une répression sévère.
Les dernières guerres de Religion
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La reconquête catholique: Le « pePt troupeau » reforme avait le senPment d’appartenir a une minorité assiégée, car l’Eglise s’était engagée dans un travail de sape des communautés protestantes. Paradoxalement, si les abjuraPons étaient encouragées, les nouveaux converPs étaient toujours suspects de déviance a l’orthodoxie. Le jésuite Garasse et le minime Guérin se déchainèrent ainsi contre Théophile de Viau qui fut condamne au bucher pour impiété. La réducPon du Béarn (1620): La première cible de la poliPque catholique de Louis XIII devait être le Béarn, ou le culte romain avait été supprime par Jeanne d’Albret en 1569. L’affaire du Béarn eut l’effet d’un électrochoc sur les huguenots français. Duplessis-‐Mornay était parPculièrement anxieux. Sans avoir obtenu l’autorisaPon du roi, l’assemblée générale protestante s’ouvrit a la Rochelle, le 25 décembre 1620, afin de préparer la résistance. Organisée en une sorte de république minutée a la hollandaise, comme le leur reprochaient les catholiques, les huguenots possédaient désormais une structure militaire capable de rassembler des forces. EmoPon de croisade et résistance huguenote (1621): Une « émoPon de croisade » semble bien avoir traverse l’Europe catholique a ce moment. Les forces coalisées du roi d’Espagne et de l’empereur avaient défait les protestants de Bohème a la bataille de la Montagne Blanche, près de Prague.
Théophile de Viau
Le siège de la Rochelle
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Depuis le voyage du roi en Béarn, la tension entre les communautés était palpable et les huguenots finirent par prendre les armes dans les Cévennes, ou ils s’emparaient de Privas en février 1621. Si de nombreux catholiques approuvaient la reprise des hosPlités, les modérés craignaient que le spectre de la guerre civile ne fonde de nouveau sur le royaume. Les huguenots avaient enfreint l’édit de Nantes en réunissant sans autorisaPon leur assemblée a La Rochelle et en se dotant d’une organisaPon militaire. Aux yeux de Louis XIII, ils étaient désormais des hors-‐la-‐loi qu’il fallait ramener a l’obéissance. Montauban se préparait au combat. Les habitants travaillaient d’arrache-‐pied aux forPficaPons. Décide a transformer ce siège en théâtre de sa gloire, le roi était accompagne de tous les grands seigneurs de sa cour. Le commandant de Montauban était assume par d’Orval et la Force, car Rohan était parP mobiliser ses parPsans dans le pays castrais pour mener une guerre d’escarmouches. La canonnade était violente, mais les Montalbanais repoussaient les assauts. La paix de Montpellier: La poliPque de force était désormais encouragée par Condé. Celui-‐ci entendait apparaître en catholique exemplaire pour renforcer pour renforcer son crédit et se faire des parPsans. Désormais, dépourvue de la plus grande parPe de ses place de sureté, la communauté méridionale sortait très éprouvée de ces troubles.
Le siège de Montauban
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Furieux de ce règlement pacifique car il comptait sur la guerre pour renforcer son crédit, Condé devait manifester sa désapprobaPon en qui_ant le camp de Montpellier. Richelieu, cardinal ministre: La mort de Luynes et le départ de Condé renforcèrent le poids de de Marie de Médicis a la cour. Richelieu s’était impose comme son principal agent : « le secret du gouvernement des Etats consiste a prendre les occasions les plus propres aux acPons qu’on veut faire. » Bien qu’il ait a l’origine éprouvé de l’aversion pour le cardinal, Louis XIII a accepte aux entrées au Conseil pour saPsfaire sa mère, tout en espérant peut être un moment pouvoir faire revenir Condé pour contrebalancer l’autorité du prélat. En vertu de son statut de cardinal, Richelieu reçut la préséance sur les autres membres du Conseil, dont il prit le Ptre de « chef ». Richelieu supervisait personnellement tout ce qui concernait les affaires extérieures. Outre le personnel administraPf officiel, il avait recours a des hommes de confiance officieux, notamment des ecclésiasPques. Seul responsable des affaires navales, Richelieu était déterminé a relancer la France dans le concert européen pour contester l’hégémonie espagnole.
Sébas@en Vrancx – Pillage d’un village protestant
Philippe de Champaigne Cardinal de Richelieu
Les dernières guerres de Religion
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Libertés provinciales et pression fiscale: Les Etats provinciaux négociaient d’arrache-‐pied avec le roi, les différents Etats étaient parvenus a limiter la pression fiscale dans leurs provinces. Louis XII ne chercha pas a s’en prendre de front aux plus grandes provinces, toujours suscepPbles de se révolter. Le pouvoir faisait flèche de tout bois pour trouver de l’argent, et la créaPon d’offices était l’une de ses praPques privilégiées. Les ambiPons extérieures – la quesPon de la Valteline: Des son arrivée aux affaires, le cardinal orienta le roi vers une poliPque étrangère offensive, desPnée a limiter la puissance des Habsbourg. Le premier théâtre d’opéraPon sur lequel devaient porter ses efforts se situaient en Italie. Les Français lancèrent une poliPque de rapprochement avec les deux Etats inquiets de la puissance espagnole: la Savoie et Venise: il s’agissait d’abord de chasser les soldats du pape pour rétablir les Grisons dans la vallée. Entre-‐temps, les liens avec l’Angleterre avaient été réacPvés. Le 11 mai 1625, le nouveau monarque, Charles Ier, épousait par procuraPon la plus jeune sœur de Louis XIII, Henrie_e-‐Marie, alors âgée de 15 ans. La poliPque extérieure française naviguait a vue, nouant des alliances en foncPon des circonstances pour éviter que le royaume ne se trouve menace par plusieurs adversaires a la fois.
Henriehe d’Angleterre
Charles Ier
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La révolte de Rohan et l’affaire Chalais (1625-‐1626): Si le cardinal tournait désormais son a_enPon vers la scène européenne, il avait cependant parfaitement conscience que la gloire du roi ne pourrait être avancée tant que le royaume ne serait pas assure de la paix intérieure. Soubise avait repris les armes en janvier 1625. La répression devait être menée par le duc d’Epernon, qui dévasta la campagne de Montauban, tandis que le duc de Montmorency, en tant qu’amiral de France, prenait posiPon devant la Rochelle. Richelieu encourageait le roi a ruiner définiPvement le parP huguenot en poursuivant l’effort de guerre contre La Rochelle. « Tant que les huguenots auront le pied en France, le roi ne sera jamais le maitre au dedans, ni ne pourra jamais entreprendre acPon glorieuse au-‐ dehors. » Les évènements s’enchainent très vite. A peine l’incendie huguenot éteint, Richelieu allait être confronte a un complot mené par le propre frère du roi, Gaston. Celui-‐ci montait une facPon hosPle a la poliPque du cardinal. Il était prévu que Gaston épouse l’une des plus riches hériPères du royaume, mademoiselle de Montpensier, mais lui avait des ambiPons plus élevées – il songeait a épouser une princesse étrangère, voire la reine si le roi venait a mourir. Les parPsans de Gaston, c’est-‐a-‐dire les adversaires de Richelieu et de la reine mère, se rassemblèrent alors dans un parP de « l’aversion du mariage » qui s’opposait a son union avec mademoiselle de Montpensier.
Benjamin de Rohan, duc de Soubise
Gaston de France
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Gaston se plia finalement aux ordres du cardinal et finit par épouser Marie de Montpensier. Le contrôle de la société nobiliaire et la nouvelle culture des élites: Depuis les années 1570, le duel s’est affirmée comme une nouvelle forme d’ascension sociale. L’engouement pour le duel peut être analyse comme une expression de la spécificité de la culture nobiliaire contre l’entreprise d’encadrement, de pacificaPon et de monopolisaPon de l’exercice légiPme de la violence menée par la monarchie. Réalisés en secret, les duels pour le point d’honneur étaient de véritables entreprises meurtrières. Les duellistes comba_aient en chemise, avec l’épée et la dague. Les dévots dénonçaient fermement les combats singuliers, pour des raisons religieuses et morales: l’offensive contre le duel allait être relancée par l’arrivée de Richelieu aux affaires. Il fallut a_endre la deuxième moiPe du siècle pour que le duel commence vraiment a régresser et que les seigneurs acceptent de refuser de relever le gant. Tandis que les réflexions sur l’ordre social et sur l’éducaPon se mulPplient, la courtoisie allait trouver un nouvel ordre pour s’exprimer: les salons. Le premier fut celui de la marquise de Rambouillet. Celle-‐ci rêvait d’un monde sans désir et sans agressivité.
Marquise de Rambouillet
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Le siège de La Rochelle (1627-‐1628): La résoluPon de la paix avec l’Espagne renforçait le malaise protestant et inquiétait l’Angleterre. La flo_e anglaise, menée par le duc de Buckingham, était en vue de l’ile de Ré, le 20 juillet 1627. La plupart des calvinistes condamnaient ce_e prise d’armes, d’autant plus qu’elle faisait intervenir des troupes étrangères. Conscient de la faiblesse mariPme du royaume, Richelieu voyait l’autonomie rochelaise comme un danger permanent pesant sur la cote atlanPque. Aussi Louis XIII et son ministre décidèrent-‐ils d’en finir avec la puissance huguenote. Tandis que le patriciat marchand se montrait enclin a faciliter la composiPon avec les autorités royales, le peuple des arPsans et les bouPquiers étaient beaucoup plus favorables a la résistance a outrance. Menée par Gaston d’Orléans, qui avait été nomme lieutenant général a son corps défendant, l’armée royale comptait une vingtaine de milliers d’hommes. Apres s’être fortement ennuyé, Louis XIII qui_a le siège, le 10 février 1628, et laissa le commandement a Richelieu. Affames, les Rochelais étaient contraints d’expulser les bouches inuPles qui, repoussées par les soldats royaux, mouraient au pied des remparts. Finalement, après le second échec de la flo_e anglaise, la ville négocia sa reddiPon pour ne pas être livrée au pillage. L’autorité de Richelieu sortait grandement renforcée de ce_e victoire.
Le siège de La Rochelle
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Avec le traite avec Madrid, Bérulle dictait, Richelieu écrivait, Olivares corrigeait. Ce traite impose, et contraire a ses plans, Richelieu l’avait adopte pourtant. Buckingham n’avait nulle principe mais beaucoup d’imaginaPon. La Rochelle, c’eut été pour lui un nouveau Calais, entre Nantes et Bordeaux, à 5 heures de l’Espagne. Les flo_es anglaises n’étaient plus prisonnières au détroit. Elles pouvaient tomber sur les vaisseaux français ou les galions espagnols, pillant sur les deux monarchies. Avec la descente de 10.000 Anglais a l’idée de Rê, c’était assez pour prendre La Rochelle, si la Rochelle voulait être prise. Les Huguenots furent avant tout Français. Richelieu, en trois mois, par un mortel effort de volonté, d’acPvité, avait précipité la France enPère sur cet unique point. Le succès n’était guère douteux. La Rochelle avait 28.000 âmes, 7.000 hommes armes. Des 10.000 de Buckingham, il n’en restait que 4.000. Si Buckingham eut bien garde la mer, la France manquant de vaisseaux, il était encore maitre de la situaPon. 6.000 hommes, sans secours, et a peu près sans vivres, vont se défendre encore un an encore contre une grande armée qui a tout le royaume pour arrière-‐garde. La France est admirable dans ces occasions ou il s’agit de se couper un membre, de praPquer sur soi quelque cruelle opéraPon. On jeta les millions dans des construcPons immenses qui devaient servir un moment. Ces marins rochelais qui eussent si uPlement aide contre les Espagnols, Richelieu devait les faire mourir de faim. Les flo_es anglaises, ses allies naturelles, et celles de Gustave et des protestants d’Allemagne, Richelieu devait les comba_re et les détruire, s’il le pouvait. Quelle belle chose que ce pays, au moment de lu_er contre l’Espagne et l’Autriche, se soit retranche son meilleur membre et détruit ses meilleurs marins.
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Mais ce_e fois encore, le ministre allait décevoir les catholiques les plus zèles en portant son a_enPon sur l’étranger au lieu de poursuivre l’offensive intérieure. A ses yeux, c’était désormais sur le théâtre européen que la gloire du roi devait être établie. « Arrêter le cours des progrès d’Espagne »: Louis XIII se porta au secours des assiégés de Mon…errat. Galvanise par son succès rochelais, il prit lui-‐même la tête d’une armée forte de 35.000 hommes. Il défendit le nouveau duc de Mantoue contre l’Espagne. L’édit de grâce (1629): Pendant que le roi établissait sa gloire sur le théâtre italien, les armées poursuivaient les opéraPons en Languedoc et en Vivarais. Condé était d’autant plus moPve par ce combat qu’on lui avait accorde les biens confisques a Rohan. Saignées a blanc, les communautés huguenotes acceptèrent de déposer les armes. A Ales, un édit de grâce est signe. Comme la plupart des capitaines rebelles, Rohan avait été épargné après la capitulaPon d’Ales. S’il avait le souci de rétablir l’ordre dans l’ensemble du royaume, Richelieu ne manifestait aucunement l’intenPon de se défaire des élites huguenotes. Le calvinisme sortait affaibli de ces dernières guerres de Religion. En 1637, on ne comptait plus que 614 églises reformées en France. Il dut en revanche affronter les manœuvres de Gaston d’Orléans. Monsieur avait en effet décide d’épouser une princesse de la maison de Gonzague. Marie, en dépit de l’interdicPon du roi. Mais, surtout, le cardinal avait désormais un adversaire déclare: Marie de Médicis.
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On assiste pendant toute ce_e période a la mise en place d’une véritable « monarchie exécuPve » a ce_e époque. Dans un univers juge suscepPble de replonger d’un moment a l’autre dans le chaos des guerres civiles, l’établissement de la paix passait par une nouvelle sacralisaPon du prince et par l’exaltaPon de l’obéissance comme vertu première du sujet. La souveraineté, ce_e puissance absolue et indivisible, faisait du monarque le seul maitre de la loi.