MON PPOC INSPIRATION PERDUE par Shauna Madden J’AI SOUFFERT DE DÉPRESSION AUSSI LONGTEMPS QUE JE M’EN SOUVIENNE ET J’ÉTAIS EXTRÊMEMENT TIMIDE ET INDÉNIABLEMENT INTROVERTIE JUSQU’À L’ÂGE DE VINGT ANS ENVIRON. J’ASSISTAIS À CONTRECŒUR À TOUS LES ENGAGEMENTS SOCIAUX REDOUTÉS, MAIS JE CHERCHAIS SOUVENT LA COMPAGNIE DU CHIEN DE LA FAMILLE. LES ANIMAUX ÉTAIENT TOUJOURS PLUS FACILES. JE ME PLONGEAIS DANS MON IMAGINATION, ÉCRIVANT DES POÈMES, DESSINANT, PEIGNANT ET INVENTANT DES HISTOIRES COMIQUES FANTAISISTES SUR MES AMIS AVEC DES ILLUSTRATIONS DÉTAILLÉES POUR LES FAIRE RIRE. PUIS, COMME IL ARRIVE À CERTAINES PERSONNES CRÉATIVES, LE FEU A COMMENCÉ À FAIBLIR. LES QUELQUES ROMANS QUE J’AI COMMENCÉS N’ONT JAMAIS EU DE FIN. MON PUITS CRÉATIF PROFOND S’ÉTAIT ASSÉCHÉ. Avance rapide de nombreuses années et divers emplois, certains biens meilleurs que d’autres, mais toujours dénués de créativité. Les années passaient plus vite que jamais et il était temps de changer, mais cela allait être risqué. Mais j’ai décidé que c’était maintenant ou jamais. J’ai toujours eu un appareil photo à la main ou dans mon sac, mais en 2018, j’ai décidé d’acheter mon premier reflex numérique et d’essayer d’apprendre autant que possible. À dix-huit ans, j’ai suivi un cours de graphisme qui comprenait la photographie, qui était ma partie préférée. On nous envoyait en mission pour capter des images et les amener ensuite dans la chambre noire pour développer les films. C’était une expérience amusante, mais j’admets que je préfère maintenant le numérique, surtout pour apprendre et expérimenter. Il y a beaucoup d’excellents tutoriels sur YouTube, et j’en ai dévoré autant que j’ai pu. J’ai également suivi un cours de photographie de base qu’un photographe local proposait ici.
ÉTÉ 2021 | MAGAZINE GALLERIE | 52
Je n’avais jamais entendu parler des PPOC avant, jusqu’au jour où j’ai décidé de faire une recherche sur Internet pour trouver une sorte d’association canadienne de photographie. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais, mais j’ai pensé que si je voulais me qualifier de photographe (ce qui, je l’admets, me met mal à l’aise), je devais avoir autre chose qu’un appareil photo et quelques cours sur Internet. Et voilà ! Les Photographes professionnels du Canada. C’était ce que je cherchais, mais aurais-je le droit d’y adhérer ? La réponse est celle que j’avais cherchée. Les PPOC s’adressent à tous les photographes, quel que soit leur niveau. Vous pouvez choisir de rester au niveau d’observateur ou aspirer à passer au niveau supérieur et obtenir une accréditation. J’ai été agréablement surprise de constater que n’importe qui, quel que soit son degré d’expérience photographique, pouvait adhérer aux PPOC et que le niveau à atteindre dépendait entièrement de vous. L’accréditation avec les PPOC est un processus au cours duquel le créateur soumet dix images qui seront jugées de manière anonyme par un groupe d’experts composé de photographes professionnels. J’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire et que cela pourrait déboucher sur un iota de crédibilité pour moi, mais c’était surtout un défi personnel que je me lançais pour tenter de retrouver cette inspiration perdue et peut-être devenir une photographe compétente. J’ai donc fait le saut et, en 2019, j’ai rejoint les PPOC et j’avais hâte de commencer le processus d’accréditation. Il y avait tellement de catégories à choisir et honnêtement, je n’étais pas certaine de celle que j’allais essayer en premier, alors j’ai décidé d’opter pour Stock : Banque d’image. Cela semblait être une catégorie diversifiée, ce que j’ai pensé que j’aimerais. Il ne m’a pas fallu longtemps pour postuler au programme de mentorat. J’ai touché le jackpot avec Victoria West comme mentore. Je me suis inscrite à l’accréditation d’octobre 2019 et j’ai obtenu 4 images acceptées. J’étais tellement excitée, mais cela n’a pas duré longtemps. Victoria m’a prévenue qu’elle n’allait pas me dire ce que je voulais entendre, et j’ai bien sûr accepté et me suis dit que j’allais accepter les critiques. Les amis vous diront que vos photos sont incroyables, mais cela ne vous aidera pas à vous améliorer.
Je n’arrêtais pas de penser que je ne pouvais pas attendre d’être accréditée. Le monde va soudainement changer et s’ouvrir pour le meilleur. Lors de l’accréditation suivante, après avoir pris mes repères, j’ai décidé de ce que je voulais faire en tant que photographe, et je me suis inscrite dans une catégorie supplémentaire, la catégorie canine. J’avais photographié des chiens, ce qui est l’une de mes activités préférées ! Cependant, lorsque les résultats sont revenus des deux catégories d’accréditation, je crois que je n’ai obtenu qu’une seule acceptation pour chacune d’elles. Mon enthousiasme s’est dégonflé. J’ai parfois voulu abandonner et j’ai pensé que je n’avais tout simplement pas ce qu’il fallait. Peut-être que c’était en partie la dépression, mais je pense qu’une grande partie du problème était qu’au début, je pensais que je valais mieux que ce que j’étais et que la prise de conscience de tout cela avait commencé. Avec chaque image non acceptée, j’avais l’impression que je n’allais jamais être accréditée. Pendant une semaine ou plus après chaque échec, je m’apitoyais sur mon sort, puis je recommençais.