n°6
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Mars 2013 • ww w.btp-actualites.com
_ métier & perspective
Canalisateur, pour le confort quotidien des usagers 8
_ portrait
Philippe Nedani : « Travailler en famille est une chance mais aussi une force »
12
_ dossier
Les formations aux métiers du BTP
28
_ environnement
Un liant nouvelle génération pour un revêtement écolo
au sommaire BTP Actualités - n°6 - Mars 2013
Édito p.4
en bref
p.6
matériel & service
Une tête bien faite Au-delà de tout ce que l’on peut trouver comme aides financières, ce sont avant tout des compétences techniques dont on a besoin. Le secteur du BTP ne déroge pas à la règle. On recherche des jeunes qui ont déjà de bonnes connaissances, mais aussi qui veulent apprendre et évoluer. Plus le métier est technique, plus il faut avoir un sérieux bagage pédagogique, ou être par ticulièrement bien encadré par un professionnel exper t. L’idéal restant les deux, bien évidemment. L’un des enjeux du secteur repose sur cette notion de savoir-faire, de conscience professionnelle et de transmission de cette technique. Pour mieux comprendre cette problématique, nous avons por té notre attention dans le dossier sur les jeunes et la formation. Un éclairage sur le secteur et des témoignages par fois surprenants qui en disent long sur l’état des choses actuelles et le besoin urgent de la profession.
• Trancheuses : un savoir-faire au ser vice de nos réseaux p.8
portrait • Philippe Nedani : « Travailler en famille à l’heure actuelle est une chance mais aussi une force »
p.10
du côté du bâtiment • « Trop, c’est trop » : une campagne pour exprimer le ras-le-bol des professionnels du bâtiment
p.12
Louis Roizard
dossier • Les formations aux métiers du BTP
p.20
métier & perspective • Canalisateur : un métier pour contribuer au confor t quotidien des usagers
p.23
chiffres & devis • Dalles en pierre naturelle pour sols extérieurs
p.26
réalisation • Le square Boston de Laval s’habille d’un revêtement 100% naturel
p.28
environnement •U n liant “nouvelle génération” pour un revêtement écolo
Réalisation p.26
p.30
focus matériel • Compacteurs : tasser, compacter et lisser Revue éditée par la Société Kreaten, SARL d’édition de presse au capital de 8 000 euros. Dépôt légal à parution. Commission paritaire : 1014 T 91 542. ISSN : 2263-4533 Rédaction, abonnements, publicité : Editions Kreaten, 3 chemin du Jubin - 69570 Dardilly Tél. : 04 37 46 05 89 - Fax : 04 72 53 07 12 - E-mail : btp@kreaten.com. Gérant, directeur de la publication : Érick Roizard Directeur de rédaction : Louis Roizard Rédaction : Marion Negro & Maylis de Civille - LD : 04 37 46 04 94 Infographie : Emma Croville Publicité : Tél. : 04 37 46 04 92 Impression : Imprimerie Chirat Prix au numéro : 6,90 euros - Abonnement (1 an - 9 n°) France : 49 euros - Hors France métropolitaine : 61 euros. Ce numéro compor te un flyer abonnement.
Focus matériel p.30
En aucun cas le magazine BTP Actualités ne pourrait être tenu pour responsable de toute omission d’une donnée ou d’une information si intéressante qu’elle puisse être pour l’utilisateur ainsi que de toute erreur ou lacune dans l’indication de tel produit ou telle firme. Toute reproduction ou représentation intégrale ou par tielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans la présente publication, faite sans autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions strictement réser vées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et les analyses et cour tes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (Loi du 11‑Mars 1957 - ar ticles‑40 et‑41 et Code pénal en son ar ticle‑425).
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en bref
agenda Écobat du 20 au 22 mars 2013 à Paris Expo Porte de Versailles www.salon-ecobat.com
Batimed du 20 au 22 mars 2013 au Parc Chanot de Marseille www.batimed.eu
Sifer du 26 au 28 mars 2013 au Grand Palais de Lille www.sifer-2013.com
Solscope
Une charte pour prévenir les risques routiers
Un projet de « Campus des métiers des travaux publics » La Fédération Nationale des Travaux pour 26 millions d’euros publics (FNTP), la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS) et l’Organisme Professionnel de Prévention du BTP (OPPBTP) ont signé au début du mois de février une charte de partenariat de sécurité routière. Cette nouvelle charte poursuit les objectifs fixés par la précédente qui avait été signée en 2009 et vient renforcer les actions de prévention auprès des 250 000 salariés des Travaux Publics à travers de nouvelles initiatives. Malgré les campagnes de sensibilisation, les accidents de la route restent la deuxième cause de mortalité dans le secteur des TP. Cette charte prévoit notamment une rationalisation de la mobilité et de l’organisation des déplacements et la parution d’un guide de recommandations à l’usage des entreprises au printemps.
du 27 au 28 mars 2013 au Palais des Congrès de Beaune www.solscope.fr
BE + : un rendez-vous au sommet pour la FFB Rhône-Alpes
Bativision
L’événement BE + (Bâtiment Énergie Positive) et les huit salons qu’il fédère (EnR, Enéo, Bluebat, Eurobois,
du 27 au 29 mars 2013 à Brest www.bati-vision.fr
Geneviève Soriano, secrétaire générale de la FRTP Rhône-Alpes à propos de la campagne « On n’arrête pas le futur » « La FNTP a lancé récemment une grande campagne de communication baptisée “On n’arrête pas le futur”. Le secteur des travaux publics connaît actuellement des difficultés de par le manque d’investissements des collectivités locales et la réforme prochaine du système. Et cette campagne a justement pour vocation de sensibiliser les élus à la nécessité d’entretenir et de renouveler les 2 000 milliards de kilomètres d’infrastructures qui participent au développement économique des territoires. À travers cette opération de communication, la FNTP s’adresse aussi au grand-public. Les Français connaissent mal les travaux publics, ils se plaignent des désagréments causés par des travaux, qui pour eux n’ont pas d’intérêt, alors que nous sommes tous concernés par la qualité des réseaux ».
Flam’Expo, SmartGridExpo, Expobiogaz, l’Événement électrique) a réuni, du 19 au 22 février, tous les acteurs du bâtiment à Lyon autour de la thématique de la transition énergétique. Mardi 19 février, Delphine Batho, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, en visite sur le salon Bluebat, a été accueillie par Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment Région Rhône-Alpes sur son stand. L’occasion pour lui de présenter à la ministre « Les Professionnels de la Performance Énergétique et de l’Accessibilité », soit 125 entreprises et artisans qualifiés, reconnus Grenelle de l’Environnement en Rhône-Alpes. Jacques Chanut en a également profité pour rappeler « la nécessité d’encourager toujours plus l’éco-conditionnalité au Prêt à Taux Zéro » qui, selon la fédération, « viendrait soutenir une réponse précise et adaptée
Dans le cadre du programme national des investissements d’avenir, a
été accordée une subvention de 8,5 millions d’euros pour participer au financement d’un campus des métiers des travaux publics au lycée Jean Bertin de Bruay-la-Buissière (62). Pour un coût total de 26 millions d’euros, le projet comprend la mise en place d’une nouvelle plateforme technologique, la modernisation du parc de machine, le développement des sections BTS, une augmentation de la capacité d’accueil et la création de 150 chambres supplémentaires pour les élèves en alternance. Avec de tels aménagements, le campus devrait pouvoir accueillir 600 lycéens, 200 apprentis et 300 stagiaires en formation continue.
Jacques Chanut et Delphine Batho, au salon Bluebat
au financement des travaux de rénovation énergétique, particulièrement pénalisés par une hausse de la TVA ». Toujours dans le cadre du salon BlueBat, l’opération “Construire propre” initiée par la FFB RhôneAlpes en partenariat avec le Conseil général et l’Ademe, a fêté, jeudi 21 février, son 100e chantier. Et Didier Charbonnel, président du Centre de liaison opérationnel des chantiers (CLOC), a procédé à la remise des trophées 2013 récompensant 5 maîtres d’ouvrage rhônalpins impliqués dans une démarche d’économies d’énergie et 7 entreprises vertueuses en matière de bonnes pratiques de l’Ain et du Rhône.
Les maîtres d’ouvrage (à gauche) et les entrepreneurs lauréats de Construire Propre
à noter Le Gouvernement voudrait, d’ici la fin de l’année, ramener le taux de TVA réduit à 5 % pour la rénovation des logements sociaux et les travaux d’isolation.
Les autres activités du bâtiment resteraient, quant à elles, soumises au taux intermédiaire qui augmentera de 7 % à 10 %. Un effort supplémentaire destiné à financer, en partie, le crédit d’impôt aux entreprises.
les petites annonces du bâtiment -TP
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matériel & service
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Trancheuses : un savoir-faire au service de nos réseaux Rivard a développé une l arge gamme de tr ancheuse s pour le s ré seaux, capable de réaliser de s micro et mini-tr anchée s, de 50 à 300 mm de l arge pour une couverture de 800 mm, et de s gros chantiers nationaux et internationaux de pose mécanisée ou manuelle sur de longue s distance s et jusqu’à 1 250 mm de profondeur. Les trancheuses de petit gabarit permettent de travailler en milieu urbain ou dans des espaces étroits sans gêner les riverains. « Elles permettent de passer audessus des nombreux réseaux présents et autorisent une remise en circulation rapide », note Fanny Constant, responsable produit – marketing, chargée des travaux publics chez Rivard. Certaines sont utilisées en ateliers séparés et d’autres en ateliers associés. « Pour les sols compacts qui ne présentent pas de risques d’éboulement, on préfèrera un train de pose. La trancheuse équipée d’un convoyeur permet de récupérer les déblais indépendamment du fonctionnement de la toupie qui déverse le béton et sans temps mort, explique Fanny Constant. Chaque équipement fonctionne indépendamment l’un de l’autre et permet de diminuer les arrêts de chantier. Pour les sols meubles, la tranchée, une fois réalisée, doit être remblayée directement, il faut travailler en ateliers associés alors que la toupie qui déverse le béton avance en marche-arrière, le train de pose permet une
remise en état rapide du chantier ». Les trancheuses adaptées aux grands réseaux permettent de travailler sur des chantiers longues distance pour la pose de grands réseaux d’énergie, d’eau et de communication. « La RIV 503 TR 202 Grand Déport offre une utilisation normale en déporté pour ouvrir des tranchées en fond de fossé. Le tablier peut coulisser et sortir du gabarit de la machine pour travailler dans l’accotement », indique-t-elle. L’utilisation de ces machines n’est pas à la portée de tout le monde, comme le confirme Fanny Constant : « Les conducteurs sont des gens formés à l’utilisation de ces machines, pour certaines de plus de 40 tonnes. Par contre, des opérateurs de chez Rivard accompagnent le client dans la prise en main de la machine, le conseillent sur l’utilisation, l’entretien et la maintenance qui peuvent varier d’un modèle à un autre. Un service compris avec l’achat de l’engin ». Avant d’ajouter : « Nos clients
La RIV 253 TR 103
sont les entreprises de TP spécialisées dans les réseaux, qui sont mandatées par les collectivités ou les entreprises ». Et en termes de fibre optique, le travail ne manque pas. Une loi votée en 2009 prévoit que la totalité du territoire français devra être raccordée au haut débit d’ici 2015, mais les budgets sont encore en attente de déblocage. Ainsi, le modèle RIV 253 TR 103 est une trancheuse à roues idéale pour réaliser des micros tranchées en ateliers séparés, pour les sols à forte résistance et compacts afin d’éviter l’arrêt d’un chantier. Mais aussi en ateliers associés pour les sols meubles à faible tenue avec une remise en état rapide du chantier. La RIV 503 TR 202 Grand Déport est une trancheuse à roue à vérin amovible pour travailler du côté droit ou gauche avec un très grand déport pour la pose de grands réseaux dans tous les types de terrains, même les plus difficiles.
La RIV 503 TR 202
fiches techniques
Micro et mini tranchées
riv 253 tr 103
riv 503 tr 202
dimensions (L x l x h)
9 450 x 2 300 x 3 050 mm
11 500 x 2 490 x 3 600 mm
15,5 t
32 t
254 HP/186 kW
548 HP/403 kW
-
915 mm
poids puissance moteur
Grand déport
dimensions tranchées grand déport largeur mini
100 mm
250 mm
largeur maxi
200 mm
350 mm
profondeur maxi
800 mm
1 500 mm
matériel & service
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Yanmar étoffe sa gamme de mini-pelle
Yanmar a développé la mini- pelle
SV avec un poids de 2 590 kg et des dimensions toujours plus réduites pour faciliter son transport. Sa productivité a également été optimisée en combinant ses forces d’excavation et ses cycles de travail.
fiche technique Mini-pelle SV poids de transport
2 590 kg poids opérationnel
2 665 kg dimensions hors tout (L x l x H)
4 275 x 1 500 x 2 425 mm force de cavage (balancier/godet)
1 500 / 2 500 kgf
Un liant sur-mesure pour la plateforme du port du Havre
Tinel Tp, l’entreprise du groupe Eiffage spécialisée dans le terrassement, a sollicité le
fabricant Holcim France pour mettre au point un liant hydraulique routier pour réaliser une plateforme de 100 hectares sur le nouveau terminal du port du Havre. Ce liant a été conçu pour répondre aux performances mécaniques élevées du sol
Bomag : “on the road again” Suite au succès “Trench Tour“ en société Bomag
de son 2011, la réitère
l’expérience en entreprenant un tour de France en huit étapes pour présenter sa gamme routière mais aussi pour aller à la rencontre des ses partenaires, distributeurs et clients. Comme le confirme Philippe Ducouret, directeur général de Bomag France : « On the road again est l’expression de notre volonté
de cette plateforme. La principale difficulté a consisté à réutiliser les sols sableux issus des fonds de la baie du Havre et les utiliser comme matière première d’un liant hydraulique routier propre à ce chantier. Fabriqué au centre de broyage de GrandCouronne, 60 000 tonnes de liant ROC VS ont été acheminées sur le chantier au rythme de 27 camions par jour et 40, en pointe d’activité. Et afin de tenir les délais, les besoins de production ont été réévalués, passant de 10 000 à 20 000 m2/jour.
de nous rapprocher de la clientèle et des utilisateurs de matériel routier ». Tandems routiers articulés, rouleaux mixtex, minifinisseurx, sont autant de machines qui seront présentées à travers la France. L’opération a débuté le 6 mars à Marseille et se conclura le 21 juin en région parisienne.
vitesse de rotation
9,9 tr/min vitesse de translation
2,9/4,9 km/h
à noter Yanmar Construction Equipment Europe (YCEE) reprend en main la distribution de ses produits en France en formant un nouveau réseau de concessionnaires agrées, suivi depuis son usine de Saint-Dizier (52). YCEE souhaite ainsi favoriser la proximité et la qualité de service sur l’ensemble du territoire.
Vicat dévoile sa nouvelle gamme de ciments
Le calendrier des étapes 0-21 mars : Toulouse 2 CEDIMAT, 18 rue des peupliers, AUCAMVILLE 3-4-5 avril : Bordeaux Ser vice Center Atlantique 9-10 avril : Égletons EATP, avenue des Papes Limousins, ÉGLETONS 15-16 mai : Lyon TECMAT, 22 rue Monseigneur Ancel 29-30 mai : Metz LOMATER, 12 rue de Malambas, HAUCONCOURT 5-6 juin : Lille TOUFFLIN MTP, rue de l’Epinoy, TEMPLEMARS 19-20-12 juin : Paris BOMAG, 2 avenue du Général de Gaulle, VIRY CHATILLON
Vicat a lancé une nouvelle gamme de ciments sous la marque « Les ciments Vicat », segmentée en six familles de produits pour une meilleure lisibilité des avantages de chaque produit en fonction des travaux à réaliser. Fabriquée exclusivement en France, cette gamme répond à des exigences de qualité environnementale et bénéficie de la certification NF. Présentée aux distributeurs tout au long du mois de février lors des salons professionnels, cette nouvelle gamme de sacs arrivera dans les points de vente à partir du mois de mars.
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portrait
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
« Travailler en famille à l’heure actuelle, est une chance mais aussi une force » Située à Saint-Martin-du-Var, dans le département de s Alpe s-Maritime s, Nedani & Fil s, l’entreprise familiale fondée en 1978, intervient pour tous tr avaux de terra ssement, de VRD, d’enrochement, de réalisation de tranchée s, d’aménagements extérieurs. À l’aube de l a retr aite, Philippe Nedani, 58 ans, revient sur se s 34 année s d’expérience à l a tête d’une entreprise artisanale. Quel a été votre parcours ? Après avoir obtenu un CAP de tourneur, dès l’âge de 18 ans, j’ai travaillé pour l’entreprise de bâtiment Nicoletti à Nice. Puis, en 1978, j’avais alors 23 ans, j’ai quitté le groupe et j’ai créé ma propre entreprise artisanale spécialisée dans les travaux agricoles. Je travaillais avec mon père. En 1982, j’ai décidé de me consacrer pleinement aux activités de terrassement et de travaux publics. En juillet 2002, Laurent, mon fils, qui vient de décrocher un BTS génie civile, rejoint l’entreprise en tant que salarié. En novembre 2007, nous créons une SARL et il prend des parts dans la société mais reste salarié. Et en février 2012, il devient co-gérant. Ainsi, je lui laisse progressivement la main. Travailler en famille à l’heure actuelle est une chance mais aussi une force. Et pour mon fils, reprendre l’entreprise familiale est une évidence depuis qu’il est tout petit.
Pouvez-vous présenter votre entreprise en quelques mots ? Quelles sont ses activités ? La SARL Nedani & fils est une entreprise familiale spécialisée dans le terrassement, les travaux de VRD (Voirie, Réseaux Divers), l’assainissement collectif et autonome, l’enrochement, le pavage, la petite maçonnerie et les aménagements extérieurs. Je travaille avec mon fils et ma femme qui a un statut de conjointe collaboratrice et qui s’occupe de toute la partie administrative. Celle-ci représente, aujourd’hui, une grosse part de notre activité. Il y a de plus en plus de paperasse, de demandes d’autorisation à formuler. Le fait de pouvoir s’en occuper pour le client est une vraie force car ça nous permet d’avoir du travail. Enfin, nous avons un employé ”poids lourd” pour conduire les camions et nous aider sur les chantiers. Nous disposons d’un parc matériel récent composé, notamment, de 4 pelles de 3,5 et 8 tonnes, 4 camions de 3,5, 10 et 19 tonnes et un tractopelle.
explique que notre clientèle soit constituée à 99 % de particuliers. La plupart sont propriétaires de villas et font appel à nous pour leurs travaux de terrassement, d’aménagement de terrain, de réalisation d’entrée, de voie d’accès.
Citez-moi quelques exemples de réalisations significatives ? La plupart des chantiers que nous effectuons se situent dans un budget moyen de 3 000 à 30 000 euros et représentent 2 jours à 2 semaines. Des chantiers de courte durée qui nécessitent un personnel spécialisé et réactif. En ce moment, nous réalisons un chantier de 20 000 euros qui comprend le terrassement, la pose de clôture et le raccordement à l’égout dans une propriété de 120 m2.
Quelle particularité vous différencie de vos concurrents ? L’entreprise est très implantée localement et reconnue sur tout le territoire. Nous nous efforçons de la faire évoluer constamment en renouvelant régulièrement notre parc matériel et en développant nos compétences. Notre entreprise existe depuis 34 ans maintenant et cette expérience accumulée au fil des années compte beaucoup pour la clientèle. Pour la petite histoire, il m’est arrivé de travailler pour les parents et, bien des années plus tard, pour leurs enfants. À l’heure actuelle, il est primordial que le client ait affaire à un seul interlocuteur qui assure un suivi complet : faire les visites de reconnaissance, établir le devis, rédiger les documents administratifs, effectuer les travaux et encaisser l’argent. C’est ainsi qu’on parvient à instaurer une vraie relation de confiance avec le client. Un critère de sélection pour eux car ils apprécient de pouvoir identifier la personne qui va venir chez eux effectuer les travaux, parfois même en leur absence.
Qui sont vos clients ?
Que mettez-vous en œuvre pour obtenir de nouveaux marchés ?
Située à Saint-Martin-du-Var, à 25 minutes de Nice, l’entreprise intervient sur tout le département des Alpes-Maritimes, un secteur principalement résidentiel, ce qui
Bouche-à-oreilles, Pages Jaunes, site internet, sont autant de moyens de nous faire connaître. Ma femme a créé le site internet en 1999, à l’issue d’une formation
qu’elle avait suivie à l’époque. Nous avons été dans les premiers à avoir un site qui nous a apporté un plus auprès des clients. Cette vitrine de notre activité est devenue une référence automatique pour eux. C’est pourquoi, il est important que le site soit à l’image de l’entreprise. Ainsi, nous avons voulu rester simple et honnête.
Et justement, dans quelle mesure le comportement de la clientèle a-t-il évolué ? Avec internet, les clients ont développé leurs connaissances. Nous avons face à nous des clients plus avertis, certes, mais mal informés. Ainsi, nous passons beaucoup plus de temps qu’avant à rétablir la vérité et leur faire prendre conscience de la réalité. Ils n’hésitent pas à nous faire revenir plusieurs fois, à comparer les prestations et les prix. Ils ont besoin d’une phase de réflexion plus longue. Conséquence, aujourd’hui, les délais de signature de devis se sont étalés dans le temps.
Quelle est votre vision personnelle du marché actuel ? J’ai toujours été de nature optimiste. Les années de 2000 à 2005 ont été extraordinaires donc forcément, aujourd’hui, on
portrait
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Et dans un tel climat économique, quel comportement adoptez-vous ?
est dans le creux de la vague et c’est plus compliqué. Jusqu’en décembre 2012, nous avons maintenu notre activité. Le mois de janvier a été un peu plus difficile mais ce sont d’avantage les conséquences d’une mauvaise météo. Nous n’allons pas dramatiser pour si peu, ce n’est qu’un mauvais passage. Les entreprises mono-clientèles et notamment celles qui travaillent pour des commandes publiques uniquement, ont vu leur activité diminuer, en moyenne, de 25 %. Par contre, les entreprises, comme la nôtre, qui travaillent pour des particuliers, sont bien moins impactées. Même en temps de crise, les particuliers ne renoncent pas à effectuer des travaux chez eux, bien que, toutefois, ils soient plus attentifs à leurs dépenses. Après, il ne faut pas oublier nous sommes dans les environs de Nice, un secteur privilégié par rapport à d’autres. Certes, nous avons conscience que la conjoncture ne nous est pas favorable, on regarde la télévision et on lit le journal comme tout le monde, toutefois, avec nos chiffres, et en toute objectivité, on ne peut pas se plaindre.
Sincèrement, pour l’instant, nous n’avons pas ressenti la nécessité de faire des efforts particuliers pour réduire nos postes de dépenses. Le matériel que nous utilisons étant toujours plus fiable, les frais d’entretien ont automatiquement diminué. Nous disposons d’une large gamme de petit outillage, ce qui nous évite de passer par la location. Par contre, nous n’avons pas hésité à faire évoluer l’entreprise et adapter ses activités pour répondre à la demande. Ainsi, aujourd’hui, nous faisons de moins en moins de terrassement, ce qui a pourtant été pendant longtemps notre activité principale, et de plus en plus d’aménagement extérieur. Diversifier ses compétences est un impératif. Nous l’avons compris il y a quelques années déjà.
« Notre entreprise existe depuis 34 ans maintenant et cette expérience accumulée au fil des années compte beaucoup pour la clientèle. »
Notre ambition, à court ou à moyen terme, est de créer un poste supplémentaire en embauchant un second ouvrier ”poids lourd”, dans la perspective de mon départ à la retraite. Mais pour cela, nous devons nous assurer auparavant que l’activité reparte à la hausse. Selon moi, d’ici un à deux mois, les choses vont bouger et la situation va finir par évoluer favorablement. Quand aux mesures prises par le Gouvernement pour inverser la tendance, elles ne relèvent que du bon sens. Dans les entreprises artisanales, nous avons adopté naturellement depuis longtemps une certaine flexibilité, notamment avec des horaires de travail adaptés au volume d’activité.
La plupart des chantiers que nous effectuons se situe dans un budget moyen de 3 000 à 30 000 euros et représente 2 jours à 2 semaines.
Quels projets avez-vous pour l’avenir ?
fiche entreprise Dates clés – Création en 1982 (entreprise individuelle). En juillet 2002, le fils Laurent vient travailler dans l’entreprise comme salarié suite à son BTS Génie Civil au Lycée Léonard de Vinci à Antibes (06). Puis en novembre 2007, création d’une SARL, et il prend des par ts dans la société mais reste salarié. En février 2012, il devient co-gérant. Description de l’activité : Terrassement, assainissement collectif et autonome, tous travaux de V.R.D., enrochement, petite maçonnerie, aménagement extérieur... Derniers chiffres d’affaires connu : 2011 : 408 416 € 2010 : 343 987 € 2009 : 409652 € Effectif : 3 (dont un salarié) + conjointe collaboratrice Implantation : Alpes-Maritimes Rayon d’action / zone d’intervention : Plutôt l’Ouest du dépar tement Clientèle : Principalement privée Certification : En attente de la Marque Handibat Réseau : CNATP /CAPEB Parc matériel : • Camion Renault 19 T •C amion Mercedes empirol 19 T – 2007 • Camion Mercedes 10 T - 2012 • Ivéco 3 T 5 • Tractopelle Palazzani • Pelle Takeuchi TB 175 – 7 T - 2005 • Pelle Takeuchi TB 125 – 3 T - ,2007 • Pelle Yanmar 5 T 30 – 2010 • Pelle Takeuchi 8 T – 2013 •P etits matériels (scie à sol double billes, Damme, per forateur…)
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du côté du bâtiment
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
« Trop, c’est trop » : une campagne pour exprimer le ras-le-bol des professionnels du bâtiment Un mois après l a mobilisation du 31 janvier, Didier Ridoret, pré sident de l a Fédération Fr ançaise du Bâtiment (FFB) et Jacque s Chanut, pré sident FFB Rhône-Alpe s, dre ssent un premier bil an de cette journée, font le point sur l a conjoncture actuelle et définissent le s enjeux pour 2013. Entretien.
« Le secteur du bâtiment est malade, plus on attend pour réagir et plus la situation va durer et donc s’aggraver » Pourquoi avoir lancé la campagne “Trop, c’est trop” ?
Didier Ridoret président de la FFB
L’outil de production est prêt, c’est donc à l’État de faire en sorte d’inverser la vapeur.
La campagne « Trop, c’est trop » a été lancée pour plusieurs raisons mais, notamment, pour alerter les pouvoirs publics de la contraction très forte de l’activité. En France, le secteur du bâtiment représente 6 à 7 % du PIB et 1,2 millions de salariés. Mais ces dernières années, notre branche d’activité a été la cible d’un certain nombre de décisions contraires à notre développement. Elle est, aujourd’hui, menacée par une baisse de 3,5 % du volume d’activité et la perte de 40 000 d’emplois. Il faut très vite redresser la barre. Cette activité ne peut pas être malade, il faut absolument que le gouvernement entende ce message et fasse le nécessaire pour endiguer la chute.
Quels sont les enjeux de cette campagne ? L’objectif : confirmer au gouvernement la situation d’urgence dans laquelle sont les professionnels du bâtiment. Il est désormais primordial que l’appareil d’État prenne acte que ce message n’est pas porté par la fédération mais bien par des professionnels inquiets pour leur avenir. Ces professionnels voient leur outil de production s’arrêter progressivement, leur volume d’activité
s’amenuiser et leur problème de trésorerie s’aggraver. Tout l’enjeu de cette campagne est leur survie
Comment s’est-elle manifestée à l’échelle locale ? Partout en France, la mobilisation a été suivie, fait assez rare dans notre profession pour le signaler. L’action a été relayée dans tous les départements sous la bannière « Trop, c’est trop » et la mobilisation a revêtu différentes formes. Et ces actions multiples sont l’expression même du désarroi de l’ensemble de la profession.
Quelle est l’issue pour la profession ? Depuis 2011, c’est une rafale de mesures et de décisions prises par les gouvernements successifs au pouvoir qui a conduit la profession à la situation actuelle, encourageant, notamment, une concurrence malsaine. La FFB a réfléchi à un certain nombre de solutions qui ont été ensuite présentées, à l’occasion de la mobilisation du 31 janvier, aux préfets, au niveau local, et aux ministres au niveau national. Nous attendons désormais une réaction de leur part. Le secteur du bâtiment est malade, plus on attend pour réagir et plus la situation va durer et donc s’aggraver.
du côté du bâtiment
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
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« Notre discours n’est pas pessimiste mais réaliste » Comment décrieriez-vous la situation actuelle dans le secteur du bâtiment ? Depuis le début d’année, on observe au sein de la fédération une réduction forte du carnet de commandes, une accélération des dépôts de bilan des petites structures. En ce sens, nous craignions que les statistiques d’emploi se prophétisent, soit une perte de 40 000 postes dont 4 000 pour la région Rhône-Alpes. Avec un peu de recul, Rhône-Alpes subit des effets majorés, ces effets prennent de l’ampleur.
Et justement, comment cette baisse d’activité globale se répercute-t-elle sur l’activité locale ? Dans la région, la situation en ville n’est pas la même qu’en zone rurale. Avec la contraction de l’activité, nous assistons à un phénomène de métropolisation qui se concrétise par le mouvement des entreprises vers les principales villes, notamment Lyon, entraînant une concentration de l’activité dans un même secteur et, en conséquence, un effondrement des prix.
Comment expliquer cet effondrement des prix ? Et que préconise la fédération ? Les entreprises baissent leurs prix pour être concurrentielles, à tel point qu’ils déstructurent l’outil de production. Elles agissent ainsi pour décrocher des appels d’offres en se disant : “on tient avec ça et on verra après”. C’est suicidaire. Nous en appelons donc à l’ensemble des acteurs du bâtiment pour qu’ils privilégient les offres raisonnables plutôt que les bas prix et aux entrepreneurs pour qu’ils gardent confiance et maintiennent les emplois.
Quel premier bilan dressez-vous de la campagne “trop, c’est trop” ? Cette campagne a été impulsée par une mobilisation remarquable, tant au niveau national qu’au niveau régional et départemental. Tout le monde a joué le jeu pour interpeller les pouvoirs publics, parlementaires et préfets de régions. En RhôneAlpes, nous avons choisi de manifester en marinière pour faire un clin d’œil au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, mais surtout pour signifier que notre secteur est aussi une industrie de main d’œuvre, qui plus est, non-délocalisable.
rence étrangère, toujours plus agressive. La concurrence est, certes, bénéfique pour l’activité mais à condition qu’elle reste loyale. Les entreprises étrangères s’attaquent sans concession au marché français avec le bénéfice du détachement administratif, par conséquent, des charges et un coût du travail moins élevés. Afin de protéger notre outil de production, la fédération appelle à d’avantage de contrôle et de rigueur et au soutien du “Made in France“.
Quelle est, selon vous, la solution pour inverser la tendance ? Quelques mesures favorables au secteur du bâtiment peuvent relancer l’économie locale sur un territoire. La démographie française fait que les besoins en logement se font ressentir. Il faut augmenter leur nombre et améliorer leur qualité. Des mesures simples et concrètes peuvent permettre de recréer un climat de confiance.
Mais alors, que pensez-vous des décisions qui ont été prises jusqu’à maintenant ? L’inquiétude vient s’ajouter à un peu d’amertume. Effectivement, le gouvernement nous a écouté et entendu mais l’arbitrage budgétaire manque totalement de cohérence et surtout de bons sens puisqu’il n’incite pas les particuliers, ni les collectivités, à engager des travaux. Autre fléau pour la profession, les retards de paiement qui plombent les trésoreries des entreprises. Les clients n’ont, actuellement, aucune limite de temps pour payer les entreprises du bâtiment. Elles, par contre, sont soumises à un délai de 30 à 45 jours pour payer leurs fournisseurs. Aide de financement, crédit d’impôt, sont autant de leviers pour redonner confiance aux entrepreneurs tout en gardant le cap de favoriser le développement de ces entreprises. Nous partageons cet état d’esprit mais le Gouvernement perd trop de temps à prendre ces décisions.
Concrètement, en quoi sontelles néfastes pour l’activité ? Les maîtres d’ouvrage, notamment publics, retiennent le critère du prix avant l’aspect technique. Les investisseurs sont frileux et les banques ne prêtent plus aussi facilement. Le risque, à terme, c’est que les entreprises disparaissent au fur et à mesure que les territoires s’appauvrissent. Ainsi, à l’avenir, les entreprises vont concentrer leur activité sur les grandes villes et les milieux ruraux vont se désertifier.
Pourquoi est-ce si important d’insister là-dessus ?
Face à un tel constat, quelle posture a été adoptée au sein de la fédération régionale ?
Notre secteur est menacé par la concur-
Dans l’attente de jours meilleurs, nous ne
Jacques Chanut président de la FFB Rhône-Alpes
Le risque, à terme, c’est que les entreprises disparaissent au fur et à mesure que les territoires s’appauvrissent. relâchons pas nos démarches et maintenons notre présence sur les événements. Bien que les contrats d’alternance soient en baisse alors que les demandes des jeunes augmentent, nous nous efforçons de garder un discours positif. Dans la profession, nous profitons encore de la bulle d’air en matière d’environnement et de développement durable. Il y a une urgence réelle et c’est un enjeu prioritaire pour le secteur. En ce sens, des mesures d’encouragement, sous la forme d’éco-avantage, s’avèrent indispensables pour inciter les entreprises à former leurs compagnons à ces nouvelles pratiques et ces nouveaux métiers.
Quels sont les enjeux pour 2013 ? Le bâtiment est un secteur structurellement optimiste. Habitués aux perpétuelles fluctuations de leur activité, les professionnels subissent en silence les difficultés actuelles en se disant que ça ira mieux demain. Ils voient que les besoins sont bien là donc ils essayent de tenir. Mais rien ne présage que la situation va s’améliorer dans les mois à venir. S’ils sont descendus dans la rue, c’est pour dénoncer le recul de l’activité qui engendre des dépôts de bilan. Les entreprises les plus fragiles tombent les premières mais si on continue à ce rythme, d’autres entreprises se verront menacées et même de grands groupes pourront être amenés à disparaître. Notre discours n’est pas pessimiste mais réaliste. 2013 est une année de transition. Et les mesures qui seront prises cette année détermineront l’avenir de notre profession.
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dossier : former les jeunes
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Former les jeunes pour assurer l’avenir des entreprises françaises L a vocation première du CCCA-BTP (comité de concertation et de coordination de l’apprentissage du btp), organisme profe ssionnel et paritaire de l a branche BTP, e st d’animer et financer, en partie, l’apprentissage sur le territoire français. Au total, ce sont, à ce jour, 63 000 jeune s qui suivent une formation en apprentissage.
Le CCCA-BTP est chargé de mettre en œuvre la politique d’apprentissage, à travers une pédagogie adaptée, établie par la convention scellant sa collaboration avec le ministère. Et il dispose d’une ressource propre pour participer au financement d’un certain nombre de CFA. Son rôle consiste à animer la politique pédagogique, de l’amont à l’aval, du contrat d’apprentissage. En proposant un parcours aux jeunes, afin de leur garantir la qualité de leur formation en entreprise et en CFA qui s’appuie sur deux acteurs clés : le maître d’apprentissage et le CFA. Au-delà de la qualification, la spécificité réside dans l’accompagnement éducatif des jeunes, pour le secrétaire général Marcel Malmartel, l’objectif à terme étant de former un professionnel mais aussi un citoyen. « Effectivement, former un professionnel vers la voie de l’excellence et un citoyen libre et responsable ». Depuis 2010, le CCCA-BTP a impulsé des campagnes nationales et régionales vers les entreprises du BTP. L’enjeu est de combler rapidement les besoins structurels de renouvellement de salariés qualifiés des entreprises du BTP mais aussi de s’adapter à l’évolution des métiers et de
relever les nouveaux défis de l’éco-construction et du développement durable, par des formations qualifiantes.
Une campagne sur le thème : « Son avenir, c’est aussi le mien » « Nous menons une campagne de sensibilisation sur l’importance de former les jeunes pour préserver nos entreprises dans le futur », indique Marcel Malmartel. Cette campagne se matérialise à travers un certain nombre d’outils de communication, notamment numériques. Et elle s’appuie sur un réseau de 75 développeurs d’apprentissage dans les CFA qui interviennent auprès des entreprises qui n’ont jamais recruté d’apprentis ou qui n’en ont pas recruté depuis plus de deux ans. « Qualifier un jeune relève d’un acte citoyen mais c’est aussi l’opportunité de transmettre un savoir-faire aux nouvelles générations et ainsi faire vivre son entreprise dans la durée », insiste le secrétaire général.
« Le BTP est une industrie de main d’œuvre » Ouvrier, technicien, cadre, le secteur ouvre des perspectives de carrières pour tous les
Marcel Malmartel secrétaire général du CCCA-BTP
Sur le stand bâtiment, un lourd dispositif a été mis en place mobilisant, une quinzaine d’établissements rhônalpins, une centaine d’étudiants et apprentis
« La motivation des jeunes et la qualité de l’enseignement sont des conditions de réussite sinéquanones »
dossier : former les jeunes
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
niveaux de qualification. « Assurer une formation qualifiante est un vrai besoin à l’heure actuelle. Le BTP est une industrie de main d’œuvre et c’est un secteur dans lequel il y a du travail, des emplois durables, assène-til. Et dans lequel les jeunes peuvent aspirer à inscrire leur projet professionnel dans la durée ». Les métiers de base se sont enrichis de nouvelles compétences en matière, notamment, d’environnement et de développement durable. Par conséquent, les formations évoluent. « Elles intègrent les évolutions techniques, environnementales et réglementaires de manière à construire l’avenir. Elles revêtent ainsi un aspect attractif qui suscite l’intérêt des jeunes », se réjouit Marcel Malmartel.
Un secteur d’activités qui attire les jeunes Malgré la perte d’effectif que nous subissons, principalement à cause de la crise économique que connaissent les entreprises, le secteur du BTP reste attractif pour les jeunes. « Mais il nous a fallu à tout prix essayer de remédier à cette moindre embauche de jeunes par les entreprises, et dans cet objectif, nous avons organisé de grandes campagnes de communication », soutient-il. Pour Marcel Malmartel, c’est un investissement dans le temps. Le devenir des entreprises est étroitement lié à la formation des jeunes,
nécessaire pour entretenir leur patrimoine professionnel et leur savoir-faire.
Un simple phénomène générationnel ou la mutation d’une société « Les entreprises ont souvent face à elles des jeunes qui entretiennent un tout autre rapport à la hiérarchie, à l’espace et aux temps, constate-t-il. C’est peut-être la raison pour laquelle il y a certains de contrats qui n’aboutissent pas ». Une réalité que le CCCA-BTP s’efforce de prendre en compte. Paradoxalement, les filles sont de plus en plus nombreuses à s’orienter vers ces métiers, dans les CFA, 300 % de plus soit 5 % des effectifs, surtout dans des formations de menuiserie, peinture, métiers de la finition.
L’apprentissage dans le BTP, une voie alternative vers un emploi durable Les formations en apprentissage avec une alternance entre le CFA et l’entreprise sont un dispositif qui, d’après le secrétaire général, convient bien aux jeunes, et notamment ceux en difficulté scolaire. Il explique : « le fonctionnement pédagogique est différent dans l’apprentissage que dans la voie classique. On part des réalités professionnelles pour aller vers des savoirs plus généraux permettant aux jeunes d’acquérir de vraies compétences ». À
En chiffres 103 centres de formation d’apprentis (CFA) du BTP pour le 1er réseau de l’apprentissage en France 2 millions de jeunes déjà formés par le réseau des CFA du BTP Près de 50 000 entreprises du BTP emploient 66 000 jeunes Plus de 100 diplômes pour les jeunes de 16 à 25 ans : - près de 45 diplômes de niveau V : CAP, mention complémentaire - près de 40 diplômes de niveau IV : Brevet professionnel, bac Professionnel, mention complémentaire - une quinzaine de diplôme de niveau III et au-delà : BTS… - trois diplômes d’ingénieur - 80% de taux de réussite et d’insertion professionnelle : 82% pour les CAP, 70% pour les BP, 90% pour les Bac pro
l’heure actuelle, le secteur offre d’excellentes perspectives et l’opportunité de faire des carrières honorables. Marcel Malmartel confirme : « En choisissant une carrière dans le BTP et une formation par la voie de l’apprentissage, un jeune se formera tout en travaillant et décrochera facilement, à terme, un emploi durable et qualifié »
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dossier : former les jeunes
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Mondial des Métiers 2013 : un outil de promotion pour les métiers du BTP L a 17e édition du Mondial de s Métiers s’e st déroulée du 7 au 10 février à Eurexpo Lyon et a r a ssemblé, pendant 4 jours, 117 400 visiteurs, soit une fréquentation en hausse de 5%. De s collégiens, lycéens, étudiants, famille s, adulte s en reconversion et demandeurs d’emploi venus découvrir le s 600 métiers pré senté s et gl aner de s renseignements afin de faire un choix d’orientation et construire leur projet profe ssionnel.
Dans les allées, difficile de passer à côté de l’imposant stand Bâtiment et Travaux publics. Élèves, apprentis, formateurs des CFA, lycées, MFR et ateliers d’apprentissage de la région ainsi que quelques professionnels et représentants de la branche se sont mobilisés pour accueillir sur un chantier grandeur nature les nombreux visiteurs. Tout l’enjeu de ces journées consiste à capter leur attention, susciter leur intérêt et ainsi amener toujours plus de jeunes à envisager une carrière dans le BTP. Un secteur d’activités qui, depuis quelques années, pâtit d’une mauvaise image de marque et qu’aujourd’hui, il s’avère donc nécessaire de réhabiliter auprès des jeunes. D’autant plus que dans une conjoncture aussi difficile,
ce secteur garantit des emplois durables, puisque non délocalisables, en perpétuelle évolution avec de nombreuses innovations techniques, de bons salaires et différents niveaux de qualification puisqu’il emploie aussi bien des ouvriers que des ingénieurs. Une attractivité renforcée enfin par l’émergence de nouveaux métiers autour de l’environnement et du développement durable. Malheureusement, les nouvelles générations connaissent très mal ces carrières et sont d’avantage attirées par les secteurs de l’informatique ou encore de la communication. C’est pourquoi, les acteurs de la profession s’évertuent à effectuer un travail colossal de sensibilisation auprès des jeunes. Rencontres sur le stand.
En chiffres 17e édition du Mondial des Métiers - 117 400 visiteurs - 600 métiers présentés - 700 formateurs - 1 700 jeunes impliqués - 100 démonstration Le BTP - 115 000 salariés en Rhône-Alpes - 45 000 entreprises - 1 5 établissements de formation rhônalpins -u ne centaine d’étudiants et apprentis du BTP
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
« Faire connaître ces métiers et les opportunités qu’ils offrent » Quelle est la vocation de la fédération départementale? Bertrand Gallopis, BTP Rhône : La fédération a pour rôle d’accompagner les entreprises dans leur démarche, promouvoir l’apprentissage et assurer la promotion des métiers du BTP. Le BTP représente 69% des effectifs salariés dans le département du Rhône, qui est professionnellement très attractif. La fédération est chargée également de mettre en relation les demandeurs d’emploi et les entreprises locales. Ainsi, nous collectons des CV que nous diffusons, par la suite, auprès des entreprises. Geneviève Soriano, FRTP : La vocation de notre fédération, au niveau régional, est d’être à l’écoute des entreprises des travaux publics, de les représenter auprès des instances locales, de défendre les intérêts et les spécificités de la profession, de faciliter le quotidien des professionnels en leur apportant conseil et information, de promouvoir les métiers des TP auprès du grand-public et des partenaires, enfin de porter l’image d’un secteur constamment en mouvement.
Et plus précisément, quel est son rôle auprès des jeunes ? B.G. : Aujourd’hui, les nouvelles générations manquent de représentation, ils ne connaissent pas la diversité des métiers qu’offre le secteur. À un moment ou à un autre, ils seront amenés à faire un choix d’orientation, alors nous nous employons à leur donner toutes les informations
dossier : former les jeunes
Bertrand Gallois, responsable formation BTP Rhône et Aurélien Andréo, chargé de mission emploiformation FFBRA
Geneviève Soriano, secrétaire générale Fédération régionale des travaux publics (FRTP) Rhône-Alpes
nécessaires pour qu’ils le fassent en toutes connaissances de cause. G.S. : Faire connaître ces métiers et les opportunités qu’ils offrent mais aussi de les mettre en relation avec les entreprises des travaux publics de la région. En ce sens, nous nous employons à mettre en œuvre des actions de communication dans les collèges de la région, à relayer les campagnes et autres actions initiées par la fédération nationale, à informer les jeunes et les conseillers d’orientation dans les établissements, à organiser des visites de chantier et participer à de grandes manifestations, comme le Mondial des métiers ou les Olympiades des métiers où pour la finale nationale de novembre, ont été représentés les constructeurs de routes et les canalisateurs. D’ailleurs, au sein de la fédération, s’est constitué un réseau de jeunes retraités des travaux publics qui vont à la rencontre des collégiens pour leur présenter ce secteur d’activités et la réalité de ces métiers.
cipation au Mondial des Métiers est préparée tout au long de l’année scolaire dans les établissements. G.S. : Fidèle à cet événement, la FRTP y participe chaque année. Depuis le temps, on essaye d’optimiser notre présence et notre stand afin de le rendre toujours plus attractif. Notamment en associant une cinquantaine d’étudiants et apprentis des établissements de la région, des centres de formation d’apprentis de Livron, Bourg-enBresse, Bourgoin-Jallieu mais aussi d’Aigleton. D’anciens étudiants du lycée de Bron se sont aussi joints à eux.
Ce qui explique votre présence au Mondial des Métiers. Et justement, quel dispositif a été mis en place sur cet événement ? B.G. : Pour cet événement, un lourd dispositif a été mis en place mobilisant une quinzaine d’établissements rhônalpins, une centaine d’étudiants et apprentis du BTP qui se relayent sur les ateliers et les organismes professionnels locaux. Cette partiDu côté des travaux publics, c’est un chantier grandeur nature qui a été présenté aux jeunes visiteurs.
Concrètement, comment cela s’est-il matérialisé sur le stand ? B.G. : Sur le stand, sont représentés aussi bien les métiers du bâtiment et des travaux publics. Les jeunes visiteurs ont pu assister à des démonstrations, échanger avec les apprentis et s’essayer à leur tour au pliage, à la peinture, à la forge, etc. C’est important qu’ils aient un contact avec la matière et le geste mais aussi un contact humain avec les apprentis qui leur parle eux-mêmes de leur métier. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs. Les étudiants et apprentis se sont relayés pendant quatre jours pour mettre en œuvre les méthodes constructives à travers des démonstrations sur le stand. Ils interviennent véritablement en tant qu’ambassadeurs auprès des jeunes, ils témoignent de leur expérience et racontent leur parcours. Forcément, leur discours a plus de résonnance. G.S. : La plupart du temps, ceux qui viennent sur le stand ont déjà une idée de ce qu’ils veulent faire et ils ont plutôt besoin d’être informés sur les accès aux formations parfois, sur les conditions de travail, les salaires. Ils attendent également de nous qu’on les aide à trouver une entreprise pour effectuer leur apprentissage. Quant aux parents, ils se préoccupent d’avantage des débouchés.
Quel bilan pouvez-vous d’ores-et-déjà dresser de cet événement ? B.G. : Le Mondial des Métiers est une réelle opportunité pour promouvoir nos métiers.
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dossier : former les jeunes C’est un événement qui gagnerait à perdurer dans le temps. G.S. : Le Mondial des métiers est une opération phare pour notre fédération. C’est pourquoi, nous nous investissons autant sur ces journées. Cette édition 2013 nous a pleinement satisfaits, nous avons reçu sur notre stand des candidats de qualité, surtout pendant le week-end où les jeunes sont venus accompagnés de leurs parents.
Quels sont les projets pour la suite ? B.G. : Le BTP est la première industrie de
témoignage
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
main d’œuvre de Rhône-Alpes avec 115 000 salariés et 45 000 entreprises. Cette année, nous nous attendons à 2,5 fois moins de recrutement, 3 000 au lieu de 8 000. Dans une telle conjoncture, nous nous emploierons déjà à maintenir les effectifs salariés. Enfin, nous envisageons de développer notre offre de formation afin de favoriser encore d’avantage l’apprentissage. À l’heure actuelle, c’est la voie royale par excellence, elle permet aux jeunes d’acquérir la culture du geste et d’être immédiatement employable à l’issue de la formation. G.S. : 1 230 entreprises des travaux publics
sont répertoriées dans la région RhôneAlpes. Nous allons d’abord les consulter avant de les mettre en relation avec les jeunes. Après, c’est à eux de faire ce qu’il faut. Malheureusement, avec la conjoncture actuelle et la contraction de l’activité, le nombre de contrats en alternance a diminué cette année dans la région, mais pas l’intérêt des jeunes pour ces métiers et on s’en réjouit. Par contre, aujourd’hui, nous devons parvenir à mieux cerner les attentes de ces jeunes, s’assurer de leur motivation afin de limiter les abandons et ainsi éviter une perte de temps pour tout le monde.
L’AFRA BTP pour adapter l’offre à la demande
servi par un centre de formation ou si ce dernier est saturé. Et ils ferment dès que les besoins ont été comblés, ne s’en font plus ressentir. Bref, ces unités sont des structures légères qui permettent de s’adapter avec une grande souplesse à la demande à la fois des entreprises et des jeunes. Mais Marielle Verney confie : « Nous regrettons qu’aujourd’hui il y ait autant de jeunes qui abandonnent en cours de formation. C’est un manque de maturité dû à leur jeune âge mais malheureusement, ces abandons ont tendance à décourager les entreprises dans la voie de l’apprentissage ».
Organisé en réseau, le Centre de Formation d’Apprentis (CFA) gère 35 Unités de Formation par Apprentissage (UFA) implantées dans une ving-
Pauline, 25 ans, peintre en bâtiment « J’ai découvert assez tardivement que je voulais devenir peintre. C’est un métier que j’aime exercer. J’apprécie le travail en équipe, la mobilité et l’ambiance sur les chantiers. Selon moi, il est important de suivre ses envies quelles qu’elles soient. Je voulais montrer qu’une femme pouvait travailler dans le bâtiment. C’est un secteur d’activités qui attire de plus en plus de filles. Et je me suis rendu compte que les jeunes connaissent mal ces métiers. J’ai effectué mon stage de fin de CAP au sein de l’entreprise Estevez Décoration, à Saint-Bel et finalement, j’y suis restée pour faire un Brevet professionnel. »
« À mon époque, l’image du secteur n’était pas forcément meilleure » Jean-Pierre Gérard, Compétences et Ressources Humaines Travaux Publics (CRHTP) « Au sein de la CRHTP, nous sommes une quarantaine de membres volontaires à intervenir dans les collèges pour promouvoir les métiers du BTP mais aussi animer des forums. C’est une tâche d’ampleur qui nous a été confiée. Effectivement, les jeunes ont des idées bien
taine de lycées publics et privés répartis sur Rhône-Alpes, ce qui représente 800 apprentis. « Nous sommes quatre collaboratrices pour la Loire, l’Ardèche et le Rhône en charge d’accompagner les jeunes de la signature de leur contrat d’apprentissage à l’obtention de leur diplôme, indique Marielle Verney, coordinatrice professionnelle AFRA BTP Rhône Sud, Loire, Ardèche. Nous assurons : la responsabilité de la formation par apprentissage dont la direction pédagogique est confiée au lycée support, le lien entre le jeune - le centre de formation et l’entreprise, le financement des formations, l’animation et le suivi des échanges ÉcoleEntreprise, la formation des maîtres d’apprentissage ». Ces UFA sont créées pour répondre aux besoins ponctuels des entreprises et des jeunes sur un territoire qui n’est pas des-
arrêtées et, la plupart du temps, éloignées de la réalité. Pour eux, c’est dur et c’est mal payé. Certes, à mon époque, l’image du secteur n’était pas forcément meilleure. Mais, nous nous efforçons, tout de même, de rétablir l’image de ces métiers et la réalité de ce secteur qui peut leur offrir de nombreuses opportunités. Le BTP regroupe 150 métiers dans des domaines aux qualifications des plus variés, de l’ouvrier à l’ingénieur. Quant aux filles, elles ne se sentent pas concernées, de prime abord, par ces carrières. Bien que notre rôle consiste à les accompagner et les informer, nous ne sommes pas là pour effectuer la démarche à leur place. Un jeune qui souhaite se faire embaucher ne doit compter que sur lui-même. »
Marielle Verney (à droite) coordinatrice professionnelle AFRA BTP Rhône Sud, Loire, Ardèche
Former de nouveaux talents Les entreprises poursuivent leurs ef for ts en matière de formation des jeunes. Ef fectivement, elles ont conscience de la nécessité de renouveler leur personnel pour perpétuer leur savoir-faire. Toutes se souviennent encore de la crise sévère qui est sur venue dans les années quatre-vingt-dix et qui a contraint bon nombre d’entreprises à licencier leurs employés qualifiés. Un “traumatisme” que beaucoup de professionnels ne veulent pas revivre. Après ça, il a fallut du temps pour rattraper le déficit d’image, dont souf frait le secteur. L’apprentissage n’a été développé que très tardivement dans le secteur des travaux publics. Un mode de formation qui semble satisfaire les entreprises et préparer au mieux les professionnels de demain. Cer tains jeunes ne s’épanouissent pas dans le système scolaire classique et aspirent à intégrer une entreprise tout en se formant pour être rapidement opérationnel dans le monde professionnel. En général, quand une entreprise prend un jeune en contrat d’apprentissage, c’est pour l’embaucher au terme de sa formation.
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
« “C’est sale, c’est dur, il fait froid, il fait chaud”, les jeunes ont une très mauvaise image du BTP »
dossier : former les jeunes Pro BTP, qu’est ce que c’est ? Pro BTP est la mutuelle des professionnels du BTP. Sa vocation première est de verser les retraites aux anciens travailleurs du BTP, de leur apporter soutien et accompagnement, mais aussi de mener des actions sociales auprès des jeunes, se matérialisant par des aides financières pour passer le permis, faire l’acquisition d’un véhicule ou encore louer un logement. En ce sens, Pro BTP chapote un réseau de parrainage, constitué exclusivement de retraités du BTP, qui s’engage à promouvoir les métiers du BTP auprès des jeunes et des personnes en recherche d’emploi, en collaboration avec les missions locales. Le rôle d’un parrain consiste à répondre à leurs questions, les informer sur les types de formations, les orienter vers les établissements adéquats, les aider à trouver une entreprise. Dans le Rhône, nous sommes 11 parrains.
En quoi le Mondial des métiers peut les aider à faire un choix ? Guy Dubois, coordinateur réseau de parrainage Pro BTP
« L’apprentissage est la voie royale par excellence, elle permet aux jeunes d’acquérir la culture du geste et d’être immédiatement employable à l’issue de la formation ». Découvrez la galerie photo du Mondial des Métiers sur notre site internet www.btp-actualties.com
Cet événement, qui s’adresse principalement aux collégiens de 4e et de 3e, est une occasion idéale pour eux de s’y retrouver dans le choix de leur orientation et face à la multitude de carrières potentielles qui s’offrent à eux. Pendant cinq jours, ils ont la chance d’avoir l’ensemble des métiers exposés devant eux et des professionnels avertis à leur entière disposition pour répondre à toutes leurs interrogations.
Sur ce salon, vous êtes en contact direct avec les jeunes, quelle image ont-ils des métiers du BTP et quelles sont les questions les plus fréquentes ? “C’est sale, c’est dur, il fait froid, il fait chaud”, les jeunes ont une très mauvaise image du BTP. Alors, nous nous efforçons de leur expliquer que ces métiers ont évolué, les conditions sont bien moins pénibles qu’avant grâce notamment au renfort technique venu épauler l’action humaine. Mais leur préoccupation première reste les salaires. On ne peut y échapper, ils nous
posent systématiquement la même question : combien ça gagne ? Bien entendu, il est difficile de leur répondre étant donné que la rémunération dépend de beaucoup de paramètres. Toutefois, qu’ils se rassurent, d’après la dernière enquête de l’Insee sur les salaires en 2012, les métiers du BTP sont les mieux rémunérés, même pour les catégories “Etam”. Mais au-delà de l’argument financier, nous leur prouvons que ce sont des métiers valorisants car en participant à la construction d’un ouvrage, d’une certaine manière on laisse une trace dans le paysage et c’est une très grande fierté.
Et en quoi ces métiers suscitent-ils, aujourd’hui, un intérêt chez les jeunes filles ? Les filles, pour la plupart, sont de prime abord attirées par le métier d’architecte. Certes, c’est un métier noble mais qui requiert de longues études (bac+7) et dont les débouchés sont limités, ce qui ne manque pas de les décourager. Par contre, nous leur expliquons qu’il existe d’autres métiers plus facilement accessibles qui s’y apparentent.
Qu’est-ce que peut offrir le secteur du BTP à ces jeunes ? Ce secteur offre une large palette d’activités car, au-delà des métiers propres au BTP, il y a également tous ceux qui y sont étroitement liés. Et des possibilités d’évolutions, le diplôme n’étant pas un obstacle pour monter dans la hiérarchie et travailler à l’étranger. Enfin, ces métiers impliquent de se remettre fréquemment en question et sans cesse se renouveler.
Et selon vous, ont-ils conscience de la réalité de ces métiers ? Pourquoi ? Malheureusement, nous regrettons qu’à l’heure actuelle, les jeunes manquent de curiosité, certains ne font même pas la distinction entre le bâtiment et les travaux publics, et la plupart n’ont qu’une vague idée de la réalité de ces métiers. Bref, il y a tout à leur apprendre.
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40(bonnes)raisons 01. Parce que j’appartiens à la famille des TP et
13. Parce que les réalisations présentées peuvent
que ce magazine est fait pour moi. 02. Parce que l’information, c’est le pouvoir. 03. Parce qu’au prix de trois cafés par mois pour tout savoir, j’aurais tort de m’en priver. 04. Parce que dans BTP Actualités, il y a « BTP » et « actualités ». Que demander de plus ? 05. Parce qu’il y a plein d’actualités et que ça va vite à lire. 06. Parce que c’est une (jolie) blonde qui le rédige. 07. Parce qu’on y parle autant des hommes qui ont des gilets et des casques de sécurité que de ceux portant des cravates. 08. Parce qu’il y a des comparatifs de pilonneuses, pieds de mouton et plein d’autres machines aux noms improbables. 09. Parce qu’il n’y a pas que L’Équipe dans la vie. 10. Parce qu’on peut l’accompagner d’un sandwich entre deux chantiers.
donner des idées... ou pas. 14. Parce que je peux comparer mes prestations et services à ceux de mes confrères. 15. Parce qu’on peut ne pas être d’accord avec tout mais au moins, on sait. 16. Pour découvrir les événements du secteur comme si j’y étais. 17. Parce qu’en cas d’extrême urgence, un vieux numéro fait parfaitement l’affaire pour allumer le barbecue. 18. Parce que, comme c’est un magazine professionnel, je peux inclure l’abonnement dans mon budget formation. 19. Parce que même les femmes du secteur y trouvent leur compte avec le sexy « BTP au féminin ». 20. Parce qu’il a justement réussi à rendre le secteur du BTP glamour.
11. Parce qu’un opticien lit Lunettes Actualités. 12. Parce que Sébastien Chabal a fait la une au
21. Parce que c’est un condensé de tout ce qu’il
volant d’une pelleteuse.
faut savoir, sans avoir à surfer sur 14 sites internet et cliquer sur 48 liens.
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de lire 22. Parce qu’il y a des portraits et des interviews 32. Parce que : Enfin ! On parle de professionnels et que je saurai enfin « qui dit quoi » dans le métier. 23. Parce que sur le site de BTP Actualités, il suffit de cliquer sur un seul bouton pour avoir toutes les nouvelles fraîches, chaque semaine. 24. Parce que ça fait plus sérieux que l’Auto-journal sur mon bureau. 25. Parce que c’est comme une coupe de champagne, il y a des choses qui ne se refusent pas. 26. Parce que j’y trouve des sujets de conversations à aborder avec mes confrères. 27. Parce que les réseaux de canalisations, les routes et l’éclairage public sont des secteurs d’activités qui me concernent. 28. Parce qu’il y a toujours des innovations techniques et de nouveaux produits à découvrir. 29. Parce qu’il m’ouvre des perspectives et un regard plus large sur mon métier. 30. Parce qu’il y a des infos courtes ET des dossiers pointus. 31. Parce que 36 pages à lire chaque mois, c’est plus rapide que 300 pages par semaines.
qui me ressemblent.
33. Parce qu’il met de l’humain au cœur d’un secteur toujours plus mécanisé.
34. Parce qu’il met en relief les savoir-faire et les règles de l’art qui font toute la noblesse du métier.
35. Parce que la fiscalité, les réglementations et les lois changent et que « nul n’est censé ignorer la loi ».
36. Parce qu’il y a plein de conseils pratiques qui peuvent m’être utiles au quotidien.
37. Parce que c’est comme travailler dans le TP et ne pas avoir de pelleteuse, c’est un outil de travail indispensable.
38. Parce que parfois on a envie d’être assis au chaud tout en ayant l’impression de travailler.
39. Parce que c’est plus sympa de recevoir un magazine au courrier que des factures.
40. Parce que parmi les 39 arguments qui
en dernière page de votre magazine
précédent, il y en a forcément un qui vous a particulièrement touché.
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métier & perspective
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Canalisateur : un métier pour contribuer au confort quotidien des usagers En Fr ance, le s ré seaux de canalisations sont aussi étendus que le s ré seaux routiers, avec 906 000 km de ré seaux d’eau potable, 290 000 km de ré seaux d’a ssainissement, 35 000 km de gazoducs (transport) et 185 000 km de canalisations de gaz (distribution). Il s repré sentent un patrimoine d’une valeur e stimée à plusieurs centaine s de milliards d’euros. Malheureusement, l a conjoncture actuelle et l a re striction de s budgets n’encour agent pa s l’État et le s collectivité s à inve stir pour a ssurer le maintien de l a qualité de s ré seaux. Une situation ennuyeuse pour le s canalisateurs qui pourtant exercent un métier indispensable au fonctionnement du territoire fr ançais au quotidien. Entretien avec Al ain Grizaud, pré sident de Canalisateurs de France. En quoi consiste le métier de canalisateur ? Si la principale mission d’un canalisateur est d’installer des canalisations pour distribuer l’eau potable, évacuer les eaux usées et transporter le gaz, sa vocation première est d’apporter un confort quotidien à l’usager. Le terme de “canalisateur” regroupe toutes les entreprises qui interviennent sur le réseau dit “humide” : sur les conduites d’eau potable, d’eaux usées, d’eaux pluviales, d’eau brute (non traitée) et d’irrigation, puis sur le réseau dit “sec” : les conduites de distribution électrique et de gaz, mais aussi sur les grosses infrastructures de transport de gaz.
Qu’est-ce que Canalisateurs de France ? Il s’agit d’une organisation professionnelle, membre de la Fédération Nationale des Travaux Publics, structurée en délégations régio-
nales et départementales. Elle fédère 400 entreprises de toutes tailles spécialisées dans la pose et la réhabilitation de canalisations d’eau potable, d’eaux usées, d’irrigation et de gaz, et regroupe, à ce jour, 38 000 collaborateurs au total.
En tant qu’organisation professionnelle, quelle est sa vocation ? Au sein de cette organisation, notre objectif est d’accompagner le développement et la réussite de nos adhérents. Pour y parvenir, diverses actions sont entreprises. En premier lieu, notre rôle consiste à apporter un service au niveau technique, économique et législatif à tous nos adhérents. L’organisation dépêche des commissions qui travaillent sur différents thèmes permettant ainsi d’assurer une veille auprès des adhérents. Dans un deuxième temps, nous effectuons un travail de lobbying
Alain Grizaud président de Canalisateurs de France
Les missions essentielles de Canalisateurs de France Défendre les intérêts de la profession et promouvoir le métier de canalisateur Favoriser l’engagement des entreprises adhérentes dans une démarche de développement durable Sensibiliser les pouvoirs publics (État, collectivités, etc.) aux enjeux des canalisateurs et être force de proposition Appor ter aux entrepreneurs adhérents des informations fiables et actualisées d’ordre économique, juridique, technique Af firmer la spécificité des canalisateurs, par tenaires des maîtres d’ouvrage
C’est un des rares métiers où il est possible d’évoluer, même sans diplôme.
métier & perspective
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
pour faire connaître notre métier, valoriser et défendre les intérêts de la profession à l’échelle locale et nationale. Enfin, nous nous employons à promouvoir la qualité de notre savoir-faire professionnel à travers des labels qui régissent les différents métiers. Ces labels sont accordés par une commission paritaire complétement indépendante et représentent une garantie pour les clients.
çais a été créé après-guerre et sans renouvellement il risque de se dégrader et, à long terme, paralyser l’ensemble du territoire. Ainsi, nous nous employons à sensibiliser les pouvoirs publics sur l’importance d’entretenir régulièrement ces réseaux. Cette action de sensibilisation, nous l’avons entamée depuis 2 ans et nous allons continuer de la porter dans les années à venir.
Comment ce secteur d’activité vit-il la rigueur économique actuelle ?
Pour continuer de décrocher des marchés, certains professionnels bradent leur La clientèle étant constituée principalement travail, quelles en sont les de collectivités, soumises à de lourdes restric- conséquences ? tions budgétaires, la profession est touchée de plein fouet par cette rigueur économique. L’ensemble du secteur souffre mais de façon inégale sur le territoire. Aujourd’hui plus qu’hier, il s’avère nécessaire de maintenir les investissements et l’emploi. Le réseau fran-
« Le tissu de PME et TPE constitue le noyau le plus important du secteur et représente 60% de nos adhérents ».
Ce sont des métiers qui ont de l’avenir parce qu’ils restent indispensables.
La baisse des prix est catastrophique pour la profession, elle menace les trésoreries des entreprises qui rognent sans cesse sur leurs marges pour rester compétitives. Les contraintes sont de plus en plus prégnantes. Les délais de paiement des clients ont tendance à s’étirer dans le temps. Et l’organisation fait son possible pour tenter de les réduire. À l’heure actuelle, nous n’avons pas d’autre choix que de mener un travail sur tous les fronts pour défendre et préserver les intérêts de la profession.
Quelle est l’image de cette activité à l’heure actuelle ? L’image du métier de canalisateur est assez semblable à celle de l’ensemble des professionnels des travaux publics qui interviennent dans les villes et gênent les usagers au quotidien. Pour notre profession, il s’avère
nécessaire qu’il y ait une prise de conscience collective sur l’intérêt et les enjeux de notre travail pour le confort de tous.
Quelles sont les qualifications ou les formations nécessaires à l’exercice de ce métier ? On peut accéder à ces métiers par la formation initiale et l’alternance, avec un CAP, un BEP, un Bac Pro, un BTS, une Licence et un
En chiffres 8 0000 collaborateurs 3 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011 : - 5,6 milliards d’euros en eau et assainissement - 400 millions d’euros en gaz et fluides divers Réseaux d’eau 906 000 km de réseaux d’eau potable 290 000 km de réseaux d’assainissement un patrimoine d’une valeur estimée à 200 milliards d’euros 0,6% : c’est le taux moyen de remplacement des canalisations usées par an, à ce rythme, il faudrait environ 160 ans pour renouveler les réseaux d’assainissement et 140 ans pour les réseaux d’eau potable. Réseaux de gaz 35 000 km de gazoducs (transport) 185 000 km de canalisations (distribution)
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métier & perspective Master II. Avant 2008, nous avons entrepris beaucoup de démarches pour encourager la formation. Mais, aujourd’hui, nous sommes plus réservés. Il y a assez de professionnels formés, compte-tenu de la contraction du marché et du peu de visibilité sur l’avenir à court terme. Pour devenir compagnon, il faut avoir la volonté de travailler en extérieur. C’est un métier difficile mais pour lequel les possibilités d’évolution sont très intéressantes. Toutefois, c’est un des rares métiers où il est possible, par la formation interne et la reconnaissance des compétences (VAE), d’assurer un ascenseur social, d’évoluer même sans diplôme. Ce métier s’apprend sur le tas. La formation permet, certes, de gravir plus rapidement les échelons mais rien ne vaut l’expérience du terrain pour acquérir un certain professionnalisme et s’ouvrir des perspectives de carrière. Si, dans les majors, le critère de recrutement reste les diplômes. Dans les TPE-PME, le pragmatisme du terrain l’emporte sur la formation initiale.
En quoi ces métiers ont-il évolué ces dernières années? Notre métier est soumis à des contraintes techniques. Et malgré la mécanisation à outrance, il y a toujours une connotation physique importante. C’est pourquoi, les femmes sont si peu présentes sur le terrain et préfèrent s’orienter vers des postes d’encadrement. Mais les méthodes de travail ont fortement évolué. La profession est encadrée par des règles sécuritaires qui doivent permettre, notamment, de garantir la protection physique des travailleurs. L’évolution des techniques, des matériaux et des moyens de mise en œuvre est arrivée, aujourd’hui, à un tel seuil d’innovation que dorénavant elle devrait stagner.
En quoi cette profession est-elle menacée à l’heure actuelle ? Canalisateurs de France s’inscrit totalement dans la campagne de la FNTP “On n’arrête pas le futur”. Si demain les canalisateurs ne sont plus là, quelles seront les possibilités de développement du territoire et que deviendront nos réseaux ? Nous avons le même impératif que l’ensemble des professionnels des travaux publics : le maintien de nos infrastructures, la volonté de les développer et de les améliorer. Ce sont des métiers qui ont de l’avenir parce qu’ils restent indispensables. D’abord parce qu’ils s’auto-financent, ce qui est, par conséquent, vecteur de croissance, de développement et de maintien de l’emploi. Mais aussi parce qu’ils sont non-délocalisables puisqu’ils requièrent une bonne connaissance des réseaux, proximité et réactivité.
Quels sont vos projets pour la suite ? On dissocie bien nos métiers et le finance-
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
ment de la dette publique. Nous devons poursuivre notre action de sensibilisation auprès des collectivités afin de les inciter à investir dans leurs infrastructures et ainsi les pérenniser. À ce jour, le taux de remplacement des canalisations usées est en moyenne de 0.6 % par an. On considère qu’à ce rythme, il faudrait environ 160 ans pour renouveler les réseaux d’assainissement et 170 ans pour les réseaux d’eau potable. Si on compare ces chiffres à la durée de vie d’une canalisation (80 à 100 ans maximum), on voit bien qu’un retard colossal a été accumulé ces dernières années. Les réseaux vont devenir très vite obsolètes et comme on n’aura pas fait le nécessaire avant, on risque de se retrouver au pied du mur. D’où l’importance de bien
« Un million d’euros investis permettent de financer 8 emplois à temps plein et 22 emplois indirects, d’où l’importance de soutenir l’activité ». connaître ces réseaux et d’anticiper leur renouvellement, ce qui permet aussi d’étaler les investissements dans la durée. Parce que, quoi qu’il arrive, c’est le consommateur final qui paiera la facture et plus on attend et plus elle risque d’être salée.
Les atouts du métier
es activités non routinières de par la D diversité des tâches ; Le travail en équipe ; La possibilité d’évoluer très vite dans l’entreprise ; L ’utilisation de technologies innovantes ; D es travaux réalisés en plein-air sur des sites dif férents ; La fierté de réaliser des ouvrages utiles à la collectivité, respectueux de l’environnement.
Les métiers de la canalisation
Compagnon canalisateur Il pose les canalisations. Il est le bras droit du chef d’équipe. L’expérience et l’acquisition des techniques permettent au compagnon canalisateur d’évoluer sur le chantier jusqu’à conduire sa propre équipe. Chef d’équipe Il prend en main l’organisation et l’animation d’une équipe de compagnons. Technicien expérimenté, il par ticipe directement à la réalisation des travaux aux côtés des ouvriers. Il est garant de la sécurité de son équipe et de la qualité d’exécution des travaux. Chef de chantier Il définit, avec le conducteur de travaux, le planning des travaux, les moyens humains et matériels à mettre en place. Il coordonne l’action des dif férentes équipes sur le chantier : sécurité des équipes, respect du planning, qualité des travaux. Il gère quotidiennement le chantier : pointage des heures, commande du matériel et des matériaux, rappor t de chantier... Conducteur de travaux Le conducteur de travaux planifie, organise et contrôle les travaux. Il encadre par l’intermédiaire des chefs de chantier une ou plusieurs équipes de canalisateurs.
Les formations
CAP Constructeur en canalisations TP et BEP Travaux Publics Ces deux diplômes se préparent en deux ans, après la classe de 3e, en lycée professionnel ou par apprentissage dans un CFA. Bac Pro Travaux Publics Le Bac Pro travaux publics se prépare après le BEP travaux publics, dominante réseaux et canalisations. Le Bac Pro permet d’avoir des responsabilités plus impor tantes : le titulaire de ce diplôme est technicien sur le chantier, ses compétences s’étendent de l’organisation à l’encadrement et à la gestion. BTS travaux publics ou DUT génie civil option travaux publics et aménagement Les titulaires d’un BTS pourront occuper des fonctions d’encadrement, notamment chef de chantier. Données communiquées par Canalisateurs de France
chiffres & devis
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Dalles en pierre naturelle pour sols extérieurs Présentation Selon la norme NF EN 1341 de juillet 2000, une dalle est un élément modulaire en pierre naturelle à surface plane dite « lisse » ou ayant subi un traitement de surface, destiné aux revêtements de sols, dont la longueur est égale à au moins deux fois l’épaisseur. Les matériaux visés sont les pierres naturelles au sens de la norme NF B10-601 de juillet 2006 - Produits de carrières - Pierres naturelles - Prescriptions générales d’emploi des pierres naturelles, à l’exception des matériaux clivables tels que les schistes et ardoises. Cette norme est applicable aux revêtements de sols collés intérieurs et extérieurs, et de sols voirie. Les dalles en pierre naturelle sont définies par les mentions suivantes : - nature et origine de la roche ; - coloris et provenance ; - type et dimensions ; - type du parement de la face vue ; - traitement des autres faces ; - caractéristiques physiques et mécaniques.
Domaines d’emploi Les dalles sont utilisées en aménagement extérieur de maisons individuelles, terrasses de piscine, places publiques, revêtements de circulation... Selon l’emploi envisagé, les caractéristiques physiques et mécaniques des dalles doivent satisfaire aux prescriptions définies dans la norme NF B10-601. Les prescriptions d’emploi dépendent principalement de la porosité, de l’abrasion, de la gélivité et de la glissance.
Nature & origine On distingue trois catégories de roches naturelles : - magmatiques : roches formées par le refroidissement et la consolidation du magma (granite, basalte, diorite, porphyre) ; - sédimentaires : roches formées par le dépôt, généralement dans l’eau, de particules d’origine organique ou inorganique (calcaire, grès, travertin) ; - métamorphiques : roches provenant de masses de roches préexistantes transformées par l’action de la température et de la pression (schiste, gneiss, marbre, quartzite).
Coloris & provenance Suivant leur origine, le coloris des roches est variable : - granite du Portugal (gris, gris-bleu, rouge, vert) ; - grès d’Inde (noir, vert, gris), de Chine (gris, beige, marron, rouge) ; - calcaires et travertins de Turquie, d’Italie, pierre de Bourgogne (beige, jaune, rouge, gris, mixte, noce). Les coloris étant liés à la nature géologique et pétrographique, il est indispensable de préciser l’appellation commerciale, la nuance et la région d’extraction des roches naturelles. L’effet conjugué de l’usage et des conditions climatiques patine la pierre ; c’est pourquoi, sa teinte est susceptible de se modifier au fil du temps.
Le format des pierres naturelles dépend de la résistance moyenne à la flexion, mesurée en MPa, selon la norme NF EN 12372, et de l’épaisseur qui peut varier de 10 à 40 mm. Les dimensions maximales admissibles varient selon le type de pose : Sur face des éléments
Longueur maximale
Élancement (rappor t longeur sur largeur)
Pose collée
3 600 cm2
600 mm
3
Pose scellée
6 400 cm
900 mm
4
2
L’épaisseur varie selon le trafic : - strictement piétons : épaisseur minimale de 4 cm ; - véhicules légers : épaisseur minimale de 6 cm ; - utilitaires légers : épaisseur minimale de 10 cm.
Parements L’état de surface dépend du type de pierre et du traitement préalable. Les parements sont soit bruts de sciage si la pierre est structurée naturellement soit complétés par un traitement de surface : bouchardage, piquetage, martelage, grenaillage, flammage, sablage… La résistance au glissement des dalles est fonction de la nature de la roche, du traitement de surface, de la nature et de la largeur des joints.
Calepinage L’appareillage ou calepinage, c’est-à-dire la disposition des dalles les unes par rapport aux autres, peut être effectué avec des dalles de même module ou en combiner plusieurs. C’est en fait un carrelage uniforme ou varié suivant la disposition et les couleurs. Les types de calepinage sont nombreux et peuvent également être établis sur mesure par le maître d’œuvre.
Mise en œuvre La mise en œuvre des produits modulaires est notamment régie par les normes suivantes : - NF DTU 52.1 - novembre 2010 - Travaux de bâtiments - Revêtements de sol scellés ; - NF DTU 52.2 - décembre 2009 - Travaux de bâtiments - Pose collée des revêtements céramiques et assimilés – pierres naturelles ; - NF P98-335 – mai 2007 – Chaussées urbaines – Mise en œuvre des pavés et dalles en béton, des pavés en terre cuite et des pavés et dalles en pierre naturelle ; - Fascicule 29 du C.C.T.G. – juillet 2006 - Exécution des revêtements de voirie et espaces publics en produits modulaires.
Type & dimensions
Le support doit respecter des critères de planéité, une pente minimale de 1,5 %. Il doit être sain, propre, sec, cohésif et stable. La tenue des dalles utilisées sous circulation nécessite un support constituant une structure de chaussée adaptée au trafic, semirigide (grave ciment) ou rigide (béton). La pente du fond de la fondation doit être identique à celle du fond fini.
Les techniques de fabrication permettent de produire différents types de dalles par sciage sur une ou plusieurs de leurs faces, aux dimensions variables.
Les dalles en pierres naturelles sont posées sur sable, sur mortier ou sont collées.
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chiffres & devis
© POINT P
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BTP Actualités n°6 • Mars 2013
5 dalles
5 dalles
4 sable (lit de pose)
4 mor tier chape
3 fond de forme GNT 0/31.5
3 fond de forme GNT 0/31.5
2 géotextile
2 géotextile
1 sol de fondation compacté
1 sol de fondation compacté
Pose sur sable, sur sable stabilisé C’est le procédé généralement utilisé pour les espaces piétons. Il consiste à réaliser un lit de sable d’épaisseur minimale 6 cm entre le sol support et les dalles. Le sable stabilisé est préconisé lorsqu’il y a un risque de migration des fines sous l’action de l’eau (support avec forte pente par exemple).
Pose scellée au mortier Cette technique apporte une grande stabilité. Elle est obligatoire sous chaussée circulée, et recommandée pour les terrasses. La mise en œuvre doit s’effectuer entre + 5° C et + 30° C sur un support exempt de laitance. L’épaisseur minimale de la chape est de 4 cm ± 1 cm. Cette technique nécessite d’assurer l’évacuation de l’eau par une pente suffisante, un dispositif de drainage et l’absence de flashs. Les joints en mortier sont réalisés au plus tôt 24 heures après la pose des dalles.
5 dalles 4 mor tier-colle déformable 3 drainage obligatoire 2 primaire d’accrochage si nécessaire 1 béton ou chape
Pose collée Il convient d’utiliser un mortier-colle déformable ne tâchant la pierre. Idée de coût de fourniture : 30 à 80 € HT/ m² selon la pierre et sa provenance, le travertin restant le plus abordable du marché.
Entretien
Conclusion
Quelle que soit la porosité de la pierre, un traitement en deux couches appliquées au pinceau à base d’un produit hydrofugeoléofuge ou un durcisseur est indispensable pour éviter les tâches. Réalisé par le particulier ou par une entreprise spécialisée, il sera renouvelé tous les deux à trois ans. Il convient d’éviter les produits acides qui attaquent le traitement et la pierre calcaire.
Avantages - environnementale, réutilisable, recyclable, la pierre naturelle répond aux impératifs du développement durable ; - esthétique, s’intègre dans l’environnement, s’embellit dans le temps ; - facilité de dépose/repose en cas d’intervention (sur réseau enterré par exemple).
L’entretien courant qui doit être régulier, peut comporter trois types d’opération : - balayage manuel ou mécanique avec ou sans aspiration ; - lavage à pression modérée avec ou sans détergent ; - décapage à l’eau chaude à très haute pression. Ce décapage peut détruire les joints entre pavés ; il est alors nécessaire de rétablir le jointoiement d’origine.
Inconvénients - coût élevé ; - inadapté au trafic des poids-lourds ; - faible rendement de pose.
Plan type d’aménagement d’une place circulaire en cœur de village (voir devis ci-contre)
chiffres & devis
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Devis type aménagement d’une place circulaire en cœur de village Il s’agit de réaménager la place de l’église d’un village : - reprise du réseau d’eau pluviale ; - pose de l’éclairage public ; - continuité du trottoir existant en enrobé rouge ; - place de l’église circulable en dalles de pierre naturelle ; - reprise d’espace vert.
Désignation des ouvrages
Unité
Quantité
Prix unitaire
Total € HT 1 400,00 €
installation de chantier Installation de chantier
FT
1
1 400,00
TERRASSEMENTS GÉNÉRAUX
1 400,00 € 5 837,50 €
Terrassements en décaissement pour mise à niveau de la place
m3
170,000
13,50
Démolition de chaussées et trottoirs en enrobés, y compris bordures
m2
180,000
4,50
810,00
T
75,000
23,50
1 762,50
Décapage de terre végétale
m2
180,000
3,50
630,00
Purges
m2
20,000
17,00
340,00
Matériaux d'appor t GNT 0/20, y compris réglage et compactage
assainissement pluvial
2 295,00
15 280,00 €
Tranchée pour PVC Ø de 160 à 250
ml
110,000
31,00
3 410,00
Remblaiement des fouilles GNT 0/31,5
T
200,000
12,00
2 400,00
Lit de pose et enrobage GNT 6/20
T
50,000
17,00
850,00
Fourniture et pose de PVC 250
ml
55,000
35,00
1 925,00
Fourniture et pose de PVC 160
ml
10,000
18,00
180,00
Regard avaloir sous trottoir
U
1,000
720,00
720,00
Regard à grille
U
3,000
500,00
1 500,00
Fourniture et pose de caniveau grille en fonte 250 KN
ml
6,000
220,00
1 320,00
Regard de jonction
U
1,000
750,00
750,00
Mise à niveau de tampons et regards de tous types
U
20,000
100,00
2 000,00
Sondages pour recherche de réseaux
U
3,000
75,00
reprise du réseau de l’éclairage public
225,00 2 625,00 €
Tranchée pour fourreaux Ø 110
ml
70,000
16,00
Fourniture et pose fourreaux Ø 110
ml
70,000
3,50
245,00
Chambre de tirage
U
2,000
280,00
560,00
Massif de candélabre de 6 mètres
U
2,000
350,00
travaux vrd et finitions
1 120,00
700,00 113 366,50 €
Fourniture et pose de bordures type T2
ml
75,000
35,00
2 625,00
Fourniture et pose de bordures type P1
ml
100,000
27,00
2 700,00
Fourniture et pose de pavés pierre 15 x 15 cm pour calepinage
ml
250,000
60,00
15 000,00
Fourniture et mise en œuvre de terre végétale sur 30 cm
m2
120,000
4,30
516,00
Mise en œuvre de tricouche gravillons rouges
m2
170,000
8,00
1 360,00
T
32,000
190,00
6 080,00
Fourniture et pose de dalle en pierre longueur libre 40 x 60 à 40 x 90 d'épaisseur 12 cm sur dalle béton de 20 cm
m2
680,000
120,00
81 600,00
Marquage au sol en résine (passages piétons, places handicapés)
FT
1,000
700,00
700,00
Fourniture et pose de signalisation de police
U
3,000
280,00
840,00
Rampe d'accès en béton
m2
6,000
85,00
510,00
Reprise de marches d'escalier
2
m
35,000
18,00
630,00
Reprises de soubassement de façades
ml
45,000
17,90
805,50
TOTAL € HT
138 509,00 €
Fourniture et mise en œuvre manuelle de BB 0/10 rouge sur trottoir
Travertin beige vieilli
Grès gris
Travertin rose
Calcaire beige
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réalisation
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
L’objectif ici a été de conserver le côté “square” du site tout en en faisant un lieu d’exposition
Le square Boston de Laval s’habille d’un revêtement 100% naturel Depuis l’été 2011 et au terme de quelque s mois de travaux, le square Boston montre un visage ré solument minér al et moderne. L a ville de L aval a inve sti 700 000 euros pour transformer cet espace qui est désormais un lieu de promenade, d’exposition et d’animation que les Lavallois ont su très vite s’approprier. Pour le revêtement, la collectivité a opté pour du NaturStab, un liant 100% naturel pour les sols en sable stabilisé renforcé. Retour sur ces travaux avec Vincent Gaultier, chef de chantier chez Star TP. fiche entreprise Dates clés : création en 1953 (Groupe Pigeon depuis 1989) Description de l’activité : TP, sols spor tifs Dernier chiffre d’affaires connu : 18 000 000 € Effectif : 100 personnes Implantation : Renazé (53) Rayon d’action / zone d’intervention : Pays de Loire Clientèle : Public/privé Certification : ISO 9001, Qualispor t, F2S
Quelle a été la participation de l’entreprise sur ce chantier ? Et comment le travail s’est-il organisé ? Les travaux d’aménagements du Square Boston ont été confiés à trois entreprises qui ont été amenées à cohabiter pendant toute la durée du chantier. Star TP est intervenue sur la partie VRD et aménagement, l’entreprise Leroy s’est occupée de la réalisation des espaces verts et Spie de l’éclairage. Six mois de travaux ont été nécessaires, mobilisant une quinzaine d’ouvriers sur le chantier.
En quoi ont consisté les travaux d’aménagement du Square Boston ? Dans le cadre des travaux d’aménagement du square Boston, l’objectif a été de conserver le côté “square” du site tout en en faisant un lieu d’exposition adapté pour accueillir les foires, les marchés de Noël. Sur cette grande place, la ville voulait dessiner des espaces distincts, une partie espaces verts avec aire de jeux, un gradin sur les bords de la rivière et une esplanade avec des bacs de végétaux amovibles qui peuvent être retirés pour accueillir des manifestations.
Quelles étaient les contraintes techniques de ce projet ? Sur ce chantier, la contrainte a consisté à réaliser un revêtement qui supporte le piétinement et un passage répété. L’avantage du produit Naturstab est que les exposants peuvent enfoncer des pieux dans le sol sans conséquence puisque les agents d’entretien pourront facilement reboucher les trous après leur passage. Par contre, par forte pluie, l’inconvénient est que le site présente une faible pente ne facilitant pas l’écoulement de l’eau. Résultat, elle stagne et creuse le sol en surface. Visuellement, ça donne l’impression que le revêtement s’est altéré alors qu’en profondeur, il n’a pas bougé.
Quels matériaux et matériels ont été utilisés ? Le produit de revêtement utilisé est le NaturStab, un liant 100% naturel qui est mélangé à du sable concassé, de l’arène granitique dans le cas présent, pour obtenir un sable stabilisé renforcé qui donne un aspect très naturel idéal pour les allées de parcs, places et pistes cyclables. Le malaxage est réalisé en centrale à béton. Ce liant est inodore et incolore, c’est le matériau choisi
réalisation
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Les avantages du NaturStab L iant d’origine végétale 100 % naturel idéal pour les chantiers HQE, il ne contient pas de liant chimique ou pouzzolanique, et il n’agit pas par cristallisation de sels Améliore à long terme la tenue des sols en sable stabilisé concassé S’entretient facilement Se répare sans ef fet “rustine” et peut être utilisé en retouches Stockable en bigbag Semi-perméable Pas toxique pour l’eau de ruissellement Incolore, inodore Respecte la couleur des matériaux d’origine
Une application simple et rapide pour que le produit se mette bien en place et avant d’y poser des charges lourdes.
Comment expliquez-vous que la collectivité ait choisi ce revêtement ?
en aditif qui définit la couleur finale, il reste semi-perméable et n’est pas toxique pour l’eau de ruissellement. Pour effectuer ces travaux, nous avons utilisé un camion benne de 30 tonnes, une pelle à pneus de 20 tonnes, un compacteur, une niveleuse et un enfin, un finisseur pour la mise en œuvre du produit.
Comment avez-vous procédé pour appliquer ce produit ?
Les collectivités, avec des budgets toujours plus restreints, essayent de trouver des produits plus respectueux de l’environnement pour remplacer les bétons et les enrobés qui n’ont plus vraiment la cote aujourd’hui. Mais les revêtements de type NaturStab nécessitent un minimum d’entretien, somme toute assez classique, pour durer dans le temps. Pour le square Boston, d’ici 8 ans, il faudra sûrement appliquer une nouvelle couche de revêtement.
couche de fondation adéquate
2. Mélange, mise en place et nivellement du mélange NaturStab/sable concassé
3. Mouillage sur toute l’épaisseur 4. Compactage sans vibrer (dès que le sol est por teur)
5. Prévoir un temps de repos d’un mois pour que le produit se mette en place
fiche technique maître d’ouvrage ville de Laval coût du projet 650 000 € zone d’intervention 15 000 m2 les étapes des travaux Terrassement / Réseaux divers / Electricité / Finition stabilisé / Espaces Verts
Dans un premier temps, nous avons appliqué le revêtement au finisseur. Ensuite, nous avons saturé le sol en eau. Nous lui avons pompé l’eau et le lendemain, on a procédé au roulage. Quelques semaines plus tard, nous avons à nouveau passé le finisseur pour effacer les traces de mise en forme. Il faut laisser un laps de temps, d’un peu plus d’un mois,
« Malmené, ce revêtement peut se déstructurer mais après il se remettra naturellement en place »
1. Préparation du fond de forme et de la
durée des travaux 6 mois maître d’œuvre Groupement XLGD et Associés / BET VERD BERTSCHY échéancier des travaux fin juillet 2011 présentation en quelques mots du revêtement utilisé Naturstab, revêtement stabilisé avec un liant naturel
Bien que visuellement le revêtement semble s’être altéré, en profondeur, il n’a pas bougé.
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environnement
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Un liant “nouvelle génération” pour un revêtement écolo inms fabrique et commercialise, depuis peu, une nouvelle génération de liant : l’Aquarev, un liant hybride et Haute Qualité Environnementale (HQE). Il a été développé par cet Éco-l aboratoire industriel pour répondre à l a forte demande de revêtements plus re spectueux de l’environnement. le liant aqua-rev permet un revêtement Faible consommateur en énergie, souple d’emploi et décoratif : autant de qualité s réunie s en un seul produit. Pré sentation.
Dans le cadre de l’aménagement de la voie verte de Pau, le revêtement à base d’Aqua-Rev a été appliqué avec des techniques de mise en œuvre classiques. fiche technique chantier maître d’ouvrage conseil général des Pyrénées Atlantiques
En mai 2012, le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques a mandaté l’entreprise Colas Sud-ouest pour effectuer l’aménagement de la voie verte de Pau. Ces travaux ont consisté à réaliser un revêtement de 4 cm, soumis à des contraintes environnementales et techniques particulières, sur un tracé de 2 400 m linéaire pour une surface totale de 8 000 m2. Ce chantier a été réalisé en trois jours par une douzaine d’ouvriers. Pour le revêtement de cette voie qui court le long des berges de la Gave de Pau entre Laroin et Tarsacq, le Conseil général a porté son choix sur un liant entièrement naturel à base d’eau, particulièrement respectueux de l’environnement : l’Aqua-Rev. Développé par la société INMS, l’Aqua-Rev est un liant en phase aqueuse fabriqué à partir de matière organique et minérale. Il
fiche entreprise Date de création : mars 2009 Description de l’activité : • Eco-Laboratoire industriel appliqué à la chimie environnementale dans les domaines ; • Sécurité environnementale • Revêtements HQE • Valorisation de coproduits industriels Dernier chiffre d’affaires connu : 600 K€ Effectif : 7 Implantation : Saint-Mar tin-de-Crau, Bouches du Rhône Rayon d’action / zone d’intervention : France et international Clientèle : Major du BTP, collectivité territoriale, PME du BTP
zone d’intervention 8 000 m2 durée des travaux 3 jours entreprises mandatées et travaux effectués Colas Sud-Ouest échéancier des travaux du 14 au 16 mai 2012
Pour le revêtement de cette voie qui court le long des berges de la Gave de Pau entre Laroin et Tarsacq, le Conseil général a porté son choix sur un liant entièrement naturel à base d’eau
environnement
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
fiche technique aqua-rev domaines d’application En enrobage avec des granulats 0/6 : revêtement décoratif HQE caractères généraux Liant en phase aqueuse à froid : prise confortable, propre et écologique, incolore et conserve la couleur initiale du support apparence Liquide blanc Masse volumique 1 100 kg/m3 pH 8,9 +/- 0,1 Viscosité 200 mPa/s Conditionnement IBC 1 000 l ou vrac Stockage À l’abri de l’humidité dans un endroit sec à température ambiante Conservation Produit stable pour plusieurs années si stockage au sec, au frais et à l’abri de la lumière
Facile à appliquer, ce revêtement a été posé par un compacteur mixte
Fabriqué à partir d’ingrédients à forte valeur environnementale et mélangés à froid, ce produit apporte une nouvelle solution efficace en matière de conception de revêtement HQE. s’utilise en mélange à froid avec une grande variété de granulats, de granulométrie de 0/4 à 0/20, calcaires ou silico-calcaires. Une fois sa montée en cohésion terminée, ce liant est incolore. Ce sont donc les granulats qui définissent la couleur du revêtement et permettent d’obtenir une belle teinte naturelle.
Un liant hybride pour une grande liberté d’utilisation L’Aqua-Rev est un liant hybride : il allie les performances mécaniques d’un liant hydraulique à la souplesse et à l’élasticité d’un liant bitumineux. À mi-chemin entre les sables stabilisés et les bétons désactivés, l’Aqua-Rev est spécialement formulé pour réaliser, quelle que soit la surface, de nombreux types de revêtements décoratifs, perméables ou non, pour une circulation légère. Il s’avère ainsi idéal pour les aires publiques, les allées, les places, les trottoirs et les voies vertes… « Ces revêtements décoratifs profitent d’une grande souplesse de fabrication et d’application, observe José Pereira, respon-
Précautions Gants et lunettes de protection recommandés. Ne pas avaler.
sable commercial chez Colas Midi-Méditerranée. Avec un grand spectre d’utilisation, le liant Aqua-Rev libère l’imagination pour des applications allant de l’imprégnation de surface à l’enrobage de matériaux ».
Un liant Haute Qualité Environnementale (HQE) « Les propriétés HQE du liant en font un produit à forte valeur ajoutée pour des utilisations à fortes contraintes environnementales », explique-t-il. Nécessitant simplement de l’eau comme solvant ou pour nettoyer le matériel, les revêtements à base du liant Aqua-Rev sont fabriqués à la bétonnière ou en centrale béton et mis en œuvre à froid. Consommant très peu d’énergie, ils correspondent aux exigences d’un développement responsable. « Ainsi, ils ne dégagent ou n’utilisent aucun élément néfaste pour l’environnement, comme par exemple le désactivant pour les bétons », commente José Pereira.
Les conditions d’application Mis en œuvre à froid, les revêtements à l’Aqua-Rev offrent un délai de maniabilité confortable, que ce soit par une mise en œuvre manuelle ou mécanique au finisseur. Ils s’appliquent par des températures supérieures à 10°C et par conditions climatiques clémentes (pas de pluie). « Son temps de prise est de 24 h. Il se situe entre celui du béton bitumineux et celui du béton hydraulique », précise-t-il. Très stable, ce produit peut, à l’abri de la lumière et du gel, être conservé plusieurs années. Ce liant se destine aux artisans comme aux entreprises du BTP.
Dosage de 2 à 3% du poids sec de matériaux (en malaxage) Limite d’emploi GNT 0/10, sable 0/2, 0/4, 0/6 Mise en œuvre En malaxage, finisseur ou niveleuse Préparation du mélange Centrale fixe ou mobile, malaxeur planétaire, godet malaxeur, etc. Caractéristiques mécaniques Sable 0/6 Rc 48h 4,50 Mpa ; Rtb 48h 0,60 Mpa ; module d’élasticité E ; 2 500 Mpa Compactage Sans préconisations particulières Nettoyage Rinçage à l’eau, vinaigre blanc Aide d’urgence En cas de contact avec la peau, rincer à l’eau. En cas de contact avec les yeux, laver à grande eau. En cas d’indigestion, ne pas faire vomir et consulter un médecin
l’éco-laboratoire inms INMS est un éco-laboratoire basé à Saint-Mar tin-de-Crau (13) et spécialisé dans la conception et fabrication de liant de nouvelle génération, ou « liant en phase aqueuse », permettant d’aborder autrement la réalisation de revêtements HQE. L’Aqua-Rev, son liant organico-minéral dédié à ce type de réalisation, a été développé dans le cadre d’une démarche environnementale et pour répondre à la for te demande de revêtements plus respectueux de l’environnement.
les autres réalisations • Lycée international de Manosque, 2009 • Cité Lambert de Fréjus, 2010 • Zoo La Barben (31), 2011 • Parking à Embrun (05), 2012 • Allée d’une école à l’Escarene (06), 2012
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Focus matériel
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
compacteurs
tasser, compacter et lisser Les compac teurs, également appelés rouleaux compresseurs, sont des engins motor isés et équipés de roues ou “pieds de mouton” utilisés par les entrepr ises de travaux publics pour tasser, compac ter et lisser un sol remblayé ou l’enrobé d’une route. Selon sa définition même, un compac teur per met « d’augmenter la densité en place des sols pour réduire la per méabilité des sols, améliorer la stabilité des sols en remblais, éviter une trop grande défor mation des sols et assurer une meilleure longévité des sur faces de roulement » . Ar ticulé en son milieu et équipé de deux larges c ylindres appelés « billes » de la largeur du véhicule faisant of fice de roues, ce type d’engin est généralement très lourd, un modèle compac t pèse entre 600 et 700 kg, un très grand jusqu’à une vingtaine de tonnes. Tandem ou mix te, les modèles présentés ici pèsent entre 1 tonne et 2 tonnes et sont idéals pour inter venir sur les petits et moyens chantiers mais aussi sur les zones inaccessibles aux gros engins : par kings, travaux de réfec tion et de raccordement dans la constr uc tion des routes, voies et pistes c yclables et piétonnes, ter rains de jeu et de spor t…
focus matériel
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Compacteur tandem ARX 23
Compacteur mixte ARX 26 K
ammann
ammann
Poids en ordre de marche
2250 kg
2230 kg
Longueur
2369 mm
2369 mm
Largeur
1042 mm
1247 mm
Largeur de compactage
1000 mm
1200 mm
Hauteur au sommet du cadre
2550 mm
2550 mm
Diamètre du cylindre
700 mm
700 mm
13 mm
13 mm
-
-
Empattement
1630 mm
1653 mm
Garde au sol
275 mm
275 mm
avant + arrière
avant + arrière
-
-
58 Hz
58 Hz
0,42 mm
0,45 mm
41 kN
47 kN
Charge linéaire statique
11,3 kg/cm
10,3 kg/cm
Vitesse
0-10 km/h
0-10 km/h
30/40 %
30/40 %
Yanmar 3TNV88
Yanmar 3TNV88
Puissance brute
2100 tr/min à 22,5 kW/30,6 HP
2100 tr/min à 22,5 kW/30,6 HP
Puissance nette
2100 tr/min à 22,5 kW/30,6 HP
2100 tr/min à 22,5 kW/30,6 HP
3 cyl. / 1642 ccm
3 cyl. / 1642 ccm
Réservoir de carburant
40 l
40 l
Réservoir hydraulique
16 l
16 l
les +
Le nouveau concept hydraulique et la technologie la plus moderne du moteur diesel Yanmar apportent une sensible amélioration de l’efficacité du travail. La vitesse du moteur est beaucoup moins importante, ce qui permet de réduire la consommation et les émissions de bruit.
Réservoir de produit antiadhésif intégré et système d’arrosage direct, sous pression, destiné aux pneus. La pulvérisation du produit antiadhésif est réalisée à l’aide d’une commande manuelle indépendante. Permet une répartition optimale de l’eau lors de chaque compactage de l’asphalte.
Autres modèles
ARX12, ARX16, ARX16K, ARX20 (1700 kg), ARX23K (2450 kg), ARX26, ARX26K (2650 kg), ARX36 (4300 kg), ARX40-K (4700 kg), ARX45-K (5100 kg)
ARX12, ARX16, ARX16K, ARX20 (1700 kg), ARX23-K (2450 kg), ARX26, ARX36 (4300 kg), ARX40-K (4700 kg), ARX45-K (5100 kg)
dimensions
Épaisseur du bandage Diamètre des pneumatiques
performances Sélection de la vibration Entraînement Fréquence Amplitude nominale Force centrifuge
Aptitude max. en pente a/s vibr. moteur
Cylindrée
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Focus matériel
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Compacteur vibrant BW 120 AD-4
Compacteur mixte BW 120 AC-4
Compacteur vibrant mixte CC24
bomag
bomag
CAT
Poids en ordre de marche
2600 kg
2400 kg
2400 kg
Longueur
2475 mm
2475 mm
2513 mm
Largeur
1276 mm
1276 mm
1298 mm
Largeur de compactage
1200 mm
1200 mm
1200 mm
Hauteur au sommet du cadre
2475 mm
2475 mm
2673 mm
Diamètre du cylindre
700 mm
700 mm
700 mm
13 mm
13 mm
13,5 mm
-
205/60-15
671 mm
Empattement
1728 mm
1728 mm
1827 mm
Garde au sol
255 mm
255 mm
262 mm
Sélection de la vibration
avant + arrière
-
avant ou avant + arrière
Entraînement
hydrostatique
hydrostatique
hydraulique
Fréquence
70/55 Hz
70/55 Hz
63/55 Hz
Amplitude nominale
051 mm
0,52 mm
0,50 mm
Force centrifuge
42/28 kN
42/28 kN
31,3/23,9 kN
Charge linéaire statique
10,8 kg/cm
10,3 kg/cm
11,25 kg/cm
Vitesse
0-12 km/h
0-10 km/h
0-10,5 km/h
40/30 %
40/30 %
-
Kubota D1703-M-EU34
Kubota D1703-M-EU34
C1.5 Caterpillar
Puissance brute
2600 tr/min à 24,3 kW/32,6 HP
2600 tr/min à 24,3 kW/32,6 HP
2800 tr/min à 24,6 kW/33 ch
Puissance nette
2400 tr/min à 24,3 kW/32,6 HP
2400 tr/min à 24,3 kW/32,6 HP
2800 tr/min à 23,7 kW/32 ch
-
-
1,5 l
Réservoir de carburant
40 l
40 l
56 l
Réservoir hydraulique
20 l
20 l
36,6 l
Le BW 120 AD-4 est idéal pour les petits et moyens chantiers. Il compacte non seulement les enrobés mais est également adapté au compactage de couches anti-gel. Un confort et une ergonomie déterminants pour l’opérateur. Les éléments de commande sont positionnés de manière optimale.
Compactage des sols et d’enrobés. Compactage des couches d’enrobés et couches de base sur les petits chantiers étroits. Excellent scellement de la surface et adaptation optimale des pneus aux bordures et zone de transition. Voies et pistes cyclables, parkings, travaux de réfection.
Le CC24 est équipé d’un cylindre en acier à l’avant et de pneumatiques à l’arrière. Les pneumatiques garantissent un compactage uniforme sur les surfaces irrégulières. Les quatre pneus 6 plis en caoutchouc génèrent une forte pression au sol qui pénètre profondément dans la couche.
BW 100 AD-4 (2400 kg), BW 125 AD-4 (3150 kg)
BW 100 AC-4 (2250 kg), BW 125 AC-4 (2950 kg)
CB22 (2500 kg), CB24 (2700 kg), CB32 (3230 kg)
dimensions
Épaisseur du bandage Diamètre des pneumatiques
performances
Aptitude max. en pente a/s vibr. moteur
Cylindrée
les +
Autres modèles
focus matériel
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Compacteur tandem CB22
Rouleau tandem HD 10 VV
Rouleau combiné HD 12 VT
Rouleau tandem VMT 100
CAT
hamm
hamm
JCB
2500 kg
2475 kg
2695 kg
1200/2645 kg
2500 mm
2460 mm
2460 mm
2200 mm
1098 mm
1050 mm
1250 mm
1100 mm
1000 mm
1000 mm
1200 mm
900 mm
2680 mm
2390 mm
2390 mm
1600 m
700 mm
720 mm
720 mm
580 mm
13,5 mm
15 mm
15 mm
12 mm
-
-
-
-
1800 mm
1700 mm
1700 mm
-
262 mm
570 mm
570 mm
-
avant ou avant + arrière
avant + arrière
avant + arrière
avant, arrière ou double, au choix
hydraulique
hydrostatique
hydrostatique
hydrostatique
63/55 Hz
67/52 Hz
67/52 Hz
50/65 Hz
0,50 mm
0,54 mm
0,52 mm
0,45 mm
27,6/21 kN
46/28 kN
52/32 kN
15,8 kN
12,5 kg/cm
12,1 (av.) / 12,7 (arr.) kg/cm
11,2 (av.) / 11,4 (arr.) kg/cm
8,5 kg/cm
0-10,5 km/h
0-12 km/h
0-12 km/h
9 km/h
-
30/40 %
30/40 %
-
C1.5 Caterpillar
Kubota D1503-M-E3B
Kubota D1503-M-E3B
Honda
2800 tr/min à 24,6 kW/33 ch
2700 tr/min à 22,9 kW/31,1 PS
2700 tr/min à 22,9 kW/31,1 PS
12,5 kW/17 cv
2800 tr/min à 23,7 kW/32 ch
2700 tr/min à 22,9 kW/30,7 HP
2700 tr/min à 22,9 kW/30,7 HP
-
1,5 l
-
-
-
56 l
42 l
42 l
-
36,6 l
-
-
-
Le CB22 est équipé d’un cylindre de 1,00 m qui procure un bon équilibre poids-puissance afin d’offrir de bonnes performances dans les applications difficiles.
CC24 (2400 kg), CB24 (2700 kg), CB32 (3230 kg)
Vue optimale vers l’avant grâce à un avant-train réduit. Plate-forme conducteur ergonomique. Tableau de bord moderne. Faible hauteur de machine. Articulation en 3 points pour un confort de conduite maximal. Point de suspension central. Maintenance et entretien aisés.
HD 10 VT (2385 kg)
HD 12 VV (2695 kg)
VMT 160/TSC (1600/1700 kg), VMT 260 (2670/2940 kg)
33
34
Focus matériel
BTP Actualités n°6 • Mars 2013
Rouleau tandem VMT 260
Rouleau TV 1000
Rouleau TV 1200
JCB
Terex
Terex
2670/2940 kg
2570 kg
2925 kg
Longueur
2500 mm
2375 mm
2375 mm
Largeur
1300 mm
1070 mm
1270 mm
1000/1200 mm
1000 mm
1200 mm
Hauteur au sommet du cadre
1760 mm
2650 mm
2650 mm
Diamètre du cylindre
700 mm
700 mm
700 mm
12 mm
10 mm
13 mm
Diamètre des pneumatiques
-
-
-
Empattement
-
1675 mm
1675 mm
Garde au sol
-
230 mm
230 mm
avant, arrière ou double, au choix
avant + arrière ou arrière seul
avant + arrière ou arrière seul
hydrostatique
hydrostatique
hydrostatique
Fréquence
50/66 Hz
48/56 Hz
48/56 Hz
Amplitude nominale
0,50 mm
0,50 mm
0,60 mm
Force centrifuge
26/45 kN
17/23 kN
22/30 kN
Charge linéaire statique
11 kg/cm
12,85 kg/cm
12,18 kg/cm
Vitesse
11 km/h
-
-
-
-
-
Kubota D1503
Kubota D1703-M
Kubota D1703-M
Puissance brute
24,4 kW.33,2 cv
2800 tr/min à 24,5 kW/32,8 cv
2800 tr/min à 24,5 kW/32,8 cv
Puissance nette
-
2500 tr/min à 24,5 kW/32,8 cv
2500 tr/min à 24,5 kW/32,8 cv
Cylindrée
-
1647 cc
1647 cc
Réservoir de carburant
95 l
44 l
44 l
Réservoir hydraulique
-
44 l
44 l
Système renforcé de vibrations à grande force centrifuge, fréquence et charge linéaire statique réduisant le nombre de passages nécessaires. Bras de commande latéral assurant un meilleur confort pour l’opérateur et plus de place pour les jambes.
Levier de commande 6 en 1 pour une opération simple de toutes les fonctions. Tableau de bord, couvercle de réservoir d’eau et capot de moteur verrouillables réduisant le vol et le vandalisme.
TV 800 (1559 kg), TV 800H (1617 kg), TV1200 2925 kg), TV 1200H (3122 kg), TV 1300 (3435 kg), TV 1400 (4390 kg)
TV 800 (1559 kg), TV 800H (1617 kg), TV1000 2570 kg), TV 1200H (3122 kg), TV 1300 (3435 kg), TV 1400 (4390 kg)
dimensions Poids en ordre de marche
Largeur de compactage
Épaisseur du bandage
performances Sélection de la vibration Entraînement
Aptitude max. en pente a/s vibr. moteur
les +
Autres modèles
VMT 100 (1200/2645 kg), VMT 160/TSC (1600/1700 kg)
9 numéros
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