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Aménagement - Embellissement - Qualité de vie
leurissement Les cahiers du
SPÉCIAL
ISSN : 2108-1743
N°86 Août-Septembre 2019
Connectez-vous…
Mutualisation : enjeux, difficultés et premiers résultats Roland-Marie Marceron : “nous sommes à un tournant…”
Sainte-Lizaigne, réunir les forces vives
Jardins partagés : au plus près des besoins
Le salon
Paysage Jardin & Sport 3-4-5 décembre 2019 EUREXPO, LYON - FRANCE
Revitalisation des centres villes, attractivité touristique… Profitez d’un programme au cœur des enjeux du territoire : › Visite technique d’espaces verts de la Métropole de Lyon
Document non contractuel - RCS Lyon 380 552 796 - Crédits photos : ©IngImages
TERRITOIRE D’INNOVATION
› Conférences › Cocktail réservé aux collectivités publiques › Concours Carré des Jardiniers : découvrez 5
jardins sur le thème de « La place du village »
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Alors que les 25e Assises du cadre de vie et de l’embellissement des communes de la région Centre-Val de Loire vont s’ouvrir sur la thématique de la “mutualisation des ressources et l’implication citoyenne”, l’heure est véritablement aux partages d’expériences. Ceux-ci s’opèrent à différentes échelles de territoire : d’abord, celle inter-, voire supra-communale avec, en cause, une organisation territoriale en pleine recomposition (lois Notre et MAPTAM). Lors des fusions communales ou des mutualisations de moyens avec les communautés de communes ou d’agglomération, l’échange de savoir-faire et de connaissances permet ainsi, bien souvent, une montée en compétence des agents, à condition qu’elles soient accompagnées par des élus résolument impliqués et des plans de formation adaptés. Face aux nombreux défis actuels, et notamment celui du climat que met en exergue Roland-Marie Marceron, Président de l’ARF Centre-Val de Loire, cette connivence entre les compétences des agents aux sensibilités et aux formations diverses, mais aussi la mise en commun des expériences d’élus (ce à quoi nous nous attachons, par ailleurs, à faire chaque mois pour vous !), sont des plus précieuses. Ensuite, c’est à l’échelle communale elle-même que s’opère une sorte de “mutualisation des moyens” : le fleurissement participatif. A l’image de SainteLizaigne, village de l’Indre, où l’implication conjointe de l’équipe municipale et des habitants, via la création d’une association, conduit aujourd’hui à une valorisation partagée du cadre de vie, redevenu attrayant et animé. “Réunir les forces vives” pour les mettre en synergie les unes avec les autres, dans l’optique d’une vision globale et transversale du paysage communal, intercommunal, voire métropolitain, ainsi pourrait se résumer cette philosophie pour créer les conditions optimales d’un art de vivre, notamment autour du végétal, qui devrait inspirer tout un chacun. Martine Meunier
Rédacteur en chef
Sommaire
Réunir les forces vives
n° 86 Août-Septembre 2019
Edito
ACTUALITÉS
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RENCONTRE AVEC - Roland-Marie Marceron : “nous sommes à un tournant…” - Serge Descout, Président du Conseil départemental de l’Indre
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QUESTIONS À...
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Gil Avérous, maire de Châteauroux, ville trois fleurs
DÉPARTEMENT FLEURI Dans le Cher, un jury sur tous les fronts !
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PORTRAIT Innover, expérimenter : les défis d’Agathe Dupin
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TECHNIQUES HORTICOLES
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Production : mutualiser pour optimiser
FLEURS & PLANTES - Réussir un fleurissement partagé ? L’implication de chacun ! - Les plantes allélopathiques : planter pour ne pas désherber !
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INSPIRATION Promenade irisée à Saint-Cyr-en-Val
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PATRON DE MASSIF Aubigny-sur-Nère, incroyables jardinières !
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EXPERIENCE 24 - Sainte-Lizaigne, réunir les forces vives - Mutualisation : enjeux, difficultés et premiers résultats 26 - Saint-Maur, histoire d’un “mariage communal” 28 AMÉNAGEMENT L’unité retrouvée à Trizay-Coutretot-Saint-Serge
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ANIMATIONS Jardins partagés : au plus près des besoins
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GESTES & PRATIQUES - Grimpantes : encouragez leur plantation ! - Hérissons : les protéger, les accueillir - Coup de cœur pour la Santolina virens
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Revue éditée par Les Editions de Bionnay 493 route du Château de Bionnay 69640 Lacenas. SAS au capital de 140 800 € - RCS LYON 401 325 436 Principaux actionnaires : Poliphile SC et Equisetum SC - Principaux associés : Erick Roizard et Martine Meunier Président-Directeur de publication : Erick Roizard - Directeur général-Directeur de rédaction : Martine Meunier Dépôt légal à parution - Commission paritaire : 0522 T 90374 - ISSN : 2108-1743 Rédaction Secrétaire général de rédaction : Caroline Roy Journalistes : Germain Granger, Marie Lemouzy, Marilyne Poudret - Infographie : Muriel Liénard Tél. 04 74 02 25 25 - Fax. 04 37 55 08 11 - E-mail : redaction@cahiersdufleurissement.com Photo de couverture © Roland-Marie Marceron Publicité Tél. 04 74 02 05 96 - Fax. 04 37 55 08 11 - E-mail : communication@cahiersdufleurissement.com Abonnement Les Editions de Bionnay Prix au numéro : 10 € - 1 an - 9 n°+ suppléments - France : 91 € TTC Hors France métropolitaine : 112 € TTC 493, route du Château de Bionnay - 69640 Lacenas - Tel. 04 74 02 25 25 - Fax. 04 37 55 08 11 leseditionsdebionnay@orange.fr - www.cahiersdufleurissement.com/sabonner Impression - Imprimerie CHIRAT - 744, rue Sainte-Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue État de provenance du papier : Autriche (Gratkorn) - Taux fibres recyclées : fibres vierges non recyclées Certification des fibres utilisées : 100 % PEFC - Eutrophisation ptot : 0.02 kg/tonne Ce numéro comporte un encart Placedupro.com broché au centre.
En aucun cas le magazine les cahiers du Fleurissment ne pourrait être tenu pour responsable de toute omission d’une donnée ou d’une information si intéressante qu’elle puisse être pour l’utilisateur ainsi que de toute erreur ou lacune dans l’indication de tel produit ou telle firme. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans la présente publication, faite sans autorisation de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (Loi du 11 mars 1957 - articles 40 et 41 et Code pénal en son article 425).
Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019
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Actualités
www.ververexport.com
25E ASSISES REGIONALES DU CADRE DE VIE ET DE L’EMBELLISSEMENT DES COMMUNES Les 25 et 26 septembre 2019 Région Centre-Val-de-Loire à Châteauroux (36) www.arf-centre.com
ASSISES NATIONALES DES VILLES ET VILLAGES FLEURIS Du 28 au 30 novembre 2019 à Aix-les-Bains
CNVVF
Fête d’été : venez fêter le dahlia !
Assises Nationales : rendez-vous en novembre !
Comme chaque année, les fêtes du fleurissement de Verver Export, qui ont eu lieu en avril dernier à Aix-les-Bains, puis à Belfort (photo), ont rencontré un franc succès. Pour les fêtes d’été, direction la Ville de Beauvais, co-organisatrice avec Verver Export, Socodip et Terradis d’une journée technique Espaces Verts au Parc Marcel Dassault, à Beauvais, le 12 septembre dernier. Les plus belles collections d’été de Verver Export (dahlias, lis, zantedeschia…), mais aussi les Trams d’Été ont été présentées. Ce fut également l’occasion de découvrir, grâce aux partenaires présents, divers matériels et techniques pour la gestion des espaces verts.
www.villes-et-villages-fleuris.com
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Guide phytopharmaceutique en J.E.V.I. avec son index ‘Biocontrôle’ Entièrement réactualisée, cette 19e édition présente toute les solutions homologuées en France pour un usage professionnel : G U I D E • les produits phytopharmaceutiques phytopharmaceutiqu e en J.E.V. I. homologués en J.E.V.I., en cultures ornementales et terrains de sports ; et des 3D • les produits et agents de biocontrôle ; • les produits classés UAB (Utilisables en Agriculture Biologique) ; • les spécialités 3D pour satisfaire aux enjeux d’hygiène publique... Nouveau ! Un index ‘Biocontrôle’ où les 420 solutions de biocontrôle sont classées selon leur usage : insecticide, herbicide, fongicide, divers ou 3D. Prix de lancement : 49,00 euros TTC inclus 420 agents et produits de biocontrôle
Édition 2019 - 2020
(Jardins, Espaces Verts, Infrastructures) terrains de sport, golfs et cultures ornementa les
(dératisation, désinfectio
n et désinsectisation)
Les 28 et 29 novembre prochains, au Centre Culturel et des Congrès d’Aix-les-Bains, auront lieu les 16e Assises Nationales des Villes et Villages Fleuris organisées par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris. Les thèmes retenus pour cette nouvelle édition sont : “60 ans au service de la qualité de vie”, “le citoyen au cœur de notre action”, et “le cadre de vie, un attrait touristique majeur”. EAU
Citernes souples : récupérer les eaux de pluie De 1 à 2 000 m3, facile, pratique et économique, la citerne souple de Citerneo présente des avantages reconnus pour des applications diverses : installation simple et rapide, aucun permis de construire nécessaire, terrassement et entretien minimal, durée de vie de plus de 25 ans… Fabrication 100 % française !
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Destination Loiret La Route de la Rose © A.Rue
Le Loiret met en lumière et vous raconte sa longue histoire d’amour avec les roses en proposant une découverte originale du territoire, du patrimoine et des savoir-faire. Dédiée aux jardiniers en herbe ou aux férus de botanique, la Route de la Rose est un circuit autour de 15 parcs (Parc Floral de la Source à Orléans ou Château de Chamerolles en photo), jardins (par exemple, les Jardins de Roquelin à Meung-sur-Loire) et producteurs (André Eve, France Pilté) pour découvrir la rose sous toutes ses facettes, ancienne ou rare, moderne ou botanique, grimpante ou buisson. Construisez ainsi votre propre cheminement, selon vos envies ou encore le temps des floraisons de mai à septembre… Parcs et jardins, producteurs de roses, châteaux, communes, hébergeurs et restaurateurs proposent un accueil chaleureux tout au long du périple pour vous narrer la rose et ses vertus, mais pas seulement… Un riche territoire à découvrir de façon florale ! https://www.routedelarose.fr
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Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
© Citerneo
Les 19 et 26 septembre à Champlan (91)
EVENEMENT
© Verver Export
FÊTES D’ÉTÉ DE VERVER EXPORT
Actualités
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EQUIPEMENT
Commune nouvelle : faciliter la transition
Epareuse E-Fulgor 755 de Rousseau
LUTTE BIOLOGIQUE
Box T Pro Press� pour la pyrale du buis © M2i
Face au fléau que représente la pyrale du buis pour notre patrimoine végétal, la Direction Générale de l’Alimentation du ministère de l’Agriculture a de nouveau délivré, le 3 mai dernier, une autorisation dérogatoire de mise sur le marché de 120 jours (à compter du 3 mai) à M2i Biocontrol pour son produit de confusion sexuelle phéromonale contre la pyrale du buis, le Box T Pro Press�. Il suffit de déposer une noisette de gel au cœur du buis et de renouveler l’opération tous les 2 m dans la limite de 750 points/ha.
Rousseau a remplacé, sur sa gamme d’épareuses E-TP, la transmission de puissance hydraulique par une transmission électrique pour l’entraînement du rotor. Principaux atouts de la gamme et de l’épareuse EFulgor 755 : 90 % de rendement, - 35 % de consommation de carburant en moyenne, absence de batterie, éco-conception… PEDAGOGIE
Vigilance sur les hôtels à insectes ! Par son nom évocateur, les enfants ont vite tendance à croire que “l’hôtel à insectes” est la “maison des insectes”. Or, il est rare que les mouches, chrysopes ou encore osmies établissent leur quartier dans ces structures : les insectes vivent avant tout sous un tas de cailloux le long d’un chemin, dans les interstices d’un mur, dans un arbre creux… Il faut donc être particulièrement vigilant au message transmis : l’hôtel à insectes est un moyen d’attirer l’attention et de faire se poser des questions sur le monde miniature, parfois invisible, des insectes et à son incroyable diversité, sans toutefois faire office de gîte. C’est avant tout une structure souvent esthétique installée pour orner les massifs, aussi supports de co-construction ludique et de moments de partage pour mettre en alerte sur la nécessité de préserver la biodiversité dans les jardins, le long d’un chemin… © JC Sexe - Ville de Besançon
Prenant acte du succès rencontré par le régime des communes nouvelles créé en 2010, la commission des lois du Sénat a adopté, le 18 juillet dernier, la proposition de loi visant à adapter l’organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires. Le texte vise à parfaire l’équilibre entre la constitution d’une nouvelle commune de plein exercice et le maintien de l’identité des communes historiques, sous la forme de communes déléguées : le conseil municipal d’une commune nouvelle pourra ainsi décider de supprimer une partie seulement des communes déléguées ou des annexes à la mairie qui leur sont affectées et de se réunir dans une mairie annexe. Affaire à suivre…
© Rousseau SAS
LEGISLATION
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BIOCONTROLE
VEGETAL
ARROSAGE AUTOMATIQUE
Désherb’Nat � de Nufarm
Pépinières Desmartis : une offre diversifiée !
Toro : arroseur TS90
Le Désher’Nat proposé par Nufarm est un herbicide foliaire de biocontrôle (AMM n° 2180369) à base d’acide caprylique efficace sur tous types d’adventices, graminées et dicotylédones, jeunes et développées. L’acide capr ylique, substance active exclusive au Désherb’Nat�, agit très rapidement par destruction de la cuticule présente sur les parties vertes des adventices. Les organes touchés par la préparation se trouvent en 1 à 2 h privés de protection contre les stress extérieurs et se dessèchent. �
Les pépinières Desmartis bénéficient d’un terroir hors du commun : le soleil et la douceur du Sud-Ouest pour des plantes prêtes tôt en saison, la profondeur des sols alluvionnaires de la Dordogne pour la qualité du système racinaire des gros sujets, ainsi qu'une pluviométrie régulière pour des végétaux élevés sans stress. Entre végétaux d’ornement, graminées, rosiers et plantes vivaces, les pépinières Desmartis vous proposent la largeur de gamme d’un généraliste et la profondeur de gamme d’un spécialiste !
Distribuée par Solvert, la série Toro TS90 offre des fonctionnalités et des performances inégalées, réunies au sein d’une seule turbine entièrement réglable, adaptée pour les grands espaces dégagés. Le dispositif Trujectory de 7° à 30° permet un réglage précis de la hauteur du jet pour obtenir une couverture intégrale entre les arroseurs et pour compenser le vent. Un seul modèle suffit pour une configuration plein cercle ou secteur : plus besoin de stocker de multiples modèles ou pièces de rechange !
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Rencontre avec...
Roland-Marie Marceron : “nous sommes à un tournant…” Peu après le 20 juillet, plus de 60 départements étaient en restriction d’arrosage et 80 étaient en alerte canicule. Certains, comme le Cher et l’Indre, étaient en situation de crise hydrique. Difficultés, voire impossibilité d’arroser dans certains endroits. Ces conditions aujourd’hui exceptionnelles, demain quotidiennes, doivent nous inviter à repenser nos paysages communaux et à travailler sérieusement pour plus de nature en ville. sont rapidement devenues de véritables paillassons ! Les graminées qui composent le gazon ont disparu et il ne reste parfois que piloselles et autres herbes sans intérêt décoratif. Que vont devenir ces espaces traités en pelouse ? Pourront-ils reverdir au printemps prochain et les graminées seront-elles capables de reprendre vie ? Par endroits, lorsque des arbres abritent ces pelouses devenues paillasson, les habitants, recherchant l’ombre, ont pris l’habitude d’y stationner leurs véhicules rendant sans doute encore plus aléatoire un reverdissement futur. Un paysage à repenser et à travailler sérieusement Je ne sais pas si cet été tragique pour nos végétaux est essentiellement dû aux changements climatiques (il ne faut pas confondre météo et climat) et s’il doit être considéré comme annonciateur des étés à venir, mais il va pousser les aménageurs d’espaces publics que nous sommes à reconsidérer sérieusement notre palette végétale, mais aussi notre manière d’aménager et d’entretenir l’espace. Cela fait bien longtemps que nous le disons : l’arbre est un élément majeur du paysage urbain et il doit être aujourd’hui privilégié par rapport aux autres végétaux. Il faut tout faire pour le protéger, l’entretenir si l’on veut offrir un bel ombrage dans 30 ans. Nous allons perdre beaucoup d’arbres par suite d’un effet accumulateur de sécheresse ces dernières années. Je demande donc aux élus et autres décideurs de planter encore plus d’arbres en choisissant des espèces adaptées aux évolutions possibles de notre climat. Recomposer l’espace public en donnant priorité à la nature en ville
“Aux élections européennes en mai dernier, l’environnement a été plébiscité. Cette demande légitime ne peut qu’aller en augmentant et nous devons, en tant qu’aménageurs d’espaces publics, y répondre concrètement”.
Chaleur extrême et sécheresse exceptionnelle ! La fin du mois de juin a été très chaude dans toute la France et particulièrement dans la région Centre-Val de Loire, avec des températures avoisinant et même dépassant les 40 °C à l’ombre en de nombreux endroits. Nous nous sommes “amusés ” à placer un thermomètre sur le sol en plein soleil… et nous avons lu une température de plus de 65°… Cela signifie que les plantes ont dû endurer une chaleur de 65° pendant les heures les plus chaudes de la journée. Il n’est donc pas étonnant que le feuillage brûle et que la plante se dessèche. A ma connaissance, nous n’avons jamais connu un tel phénomène dans notre région. Ne parlons pas des pelouses qui
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Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
Je vois encore, hélas, des aménagements neufs avec une prédominance de minéral, sans arbre. Comme si personne n’avait compris qu’il fallait faire évoluer le paysage urbain ! Des revêtements de sols aveuglants où la réverbération de la lumière est une gêne pour les usagers devraient être bannis des projets. Priorité à la nature en ville ! La population est demandeuse d’espaces publics accueillants, agréables à vivre et reposants. Conserver un fleurissement malgré tout Avec les contraintes d’arrosage et une température très élevée, les massifs de fleurs qui font la fierté des équipes de jardiniers dans beaucoup de collectivités, seront peut-être remis en cause par certains élus. Je rappellerai alors l’étude que nous avons publié dans “Les cahiers du Fleurissement” en 2017 sur le coût du fleurissement : le fleurissement ne coûte pas plus que le prix d’un demi-pression ou d’un paquet de cigarettes par an et par habitant ! Ce qui coûte cher, c’est la reproduction par routine du travail que l’on fait par habitude ! Je milite donc pour que le fleurissement reste un atout important dans une politique d’embellissement de nos communes. Peut-être faudra-t-il envisager d‘utiliser de nouvelles plantes, répartir les
massifs d’une manière différente ou les regrouper, mais il doit être impérativement conservé car il apporte gaité, dynamisme, vivacité, élégance et il est l’expression d’une compétence technique et d’une identité forte pour les collectivités qui le développent.
© R.M. Marceron
Rencontre avec...
Nous sommes à un tournant… Nous voilà arrivés dans un “sérieux virage”. Il y a des années que les responsables d’espaces verts alertent le monde politique sur la nécessité de prendre en compte notre environnement. Les signaux sont au rouge partout : perte de la biodiversité (30 % des oiseaux des villes ont disparu en 20 ans !), déchets plastique qui forment le 6e continent, pollutions multiples dans tous les pays du monde… Nous savons très bien que notre système de développement occidental n’est pas exportable vers les autres continents, que, basé sur la consommation et le gaspillage, il impacte de manière très forte la nature qui nous entoure. Oui, je crois que nous sommes à un tournant. Si nous voulons respecter les générations qui nous suivent, nous devons impérativement changer notre mode de fonctionnement en introduisant l’idée de sobriété, de partage, de solidarité. Abandonnons nos idées vieillissantes de confort et allons à la rencontre des jeunes qui s’inquiètent et manifestent pour le climat. Ils ont raison. J’espère qu’ils sauront, tout comme nous, adopter un mode de vie qui sera plus prometteur… Disons nos exigences aux élus politiques et aux décideurs Aux élections européennes en mai dernier, l’environnement a été plébiscité. Cette demande légitime ne peut qu’aller en augmentant et nous devons, en tant qu’aménageurs d’espaces publics, y répondre concrètement. Nos élus doivent s’engager rapidement et prendre les décisions politiques claires (et pas seulement intentionnelles) pour que nos villes soient vivables pour tous. Nous allons entrer dans une période de campagne électorale propice aux projets et aux promesses... C’est donc le moment de transmettre aux candidats nos demandes et nos exigences en matière de protection de l’environnement, de leur demander quelles sont leurs priorités sur le plan de la biodiversité, de l’éducation au respect de la nature, de la préservation de la nature en ville… Monsieur ou Madame le (futur) Maire, quelle sera votre politique environnementale pour notre commune ? Cet été a mis en exergue notre insuffisance à répondre à une crise climatique encore plus importante. Changer nos pratiques et nos habitudes n’est pas facile, nous allons assister à un bouleversement
Pour Roland-Marie Marceron, “le fleurissement doit être impérativement conservé, tout en étant repensé, car il apporte gaité, dynamisme, vivacité, élégance. Il est l’expression d’une compétence technique et d’une identité forte pour les collectivités qui le développent”.
de beaucoup d’entre elles. Pour nos élus, il faudra un réel courage, faute de quoi rien ne changera. Mais nos élus, que je respecte infiniment, ne pourront rien faire sans notre soutien, sans notre aide et sans notre implication citoyenne. Nous sommes arrivés à un tournant que nous devons tous prendre ensemble, élus, aménageurs et citoyens. Difficile situation, mais je ne connais pas d’autres options pour que nos petits enfants vivent heureux… Roland-Marie Marceron - Président de l’ARF-Centre
www.decorosiers.com Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019
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Rencontre avec...
Serge Descout, Président du Conseil départemental de l’Indre
© Dircom36
Depuis plus de 50 ans, le Département de l’Indre est engagé dans la démarche des Villes et Villages Fleuris. Dès lors, l’embellissement des communes par le végétal a véritablement contribué à rendre le territoire plus accueillant. Entre authenticité et simplicité, de l’arbre à la fleur, le végétal renforce les valeurs locales qui attirent habitants et visiteurs en quête de calme et de bien-être.
Pour Serge Descout, président du Conseil départemental de l’Indre, “les communes fleuries et verdoyantes où le végétal est largement présent, apaisent et attirent, dans un contexte où les grandes agglomérations et métropoles deviennent suffocantes. La ruralité, où l’authenticité et la simplicité priment, est la modernité de demain, j’en suis persuadé !”’.
Embellir son territoire grâce au végétal, c’est croire en son terroir et aimer les autres, car c’est aimer les accueillir pour mieux les retenir. C’est ainsi qu’une saine émulation anime notre département, avec désormais, chaque année, entre 1 600 et 1 700 candidats, publics et privés, qui participent à la campagne départementale des Villes, Villages, Maisons et Fermes Fleuris. L’engagement des femmes et des hommes du territoire dans cette démarche de qualité, dont nous partageons les valeurs et les nouvelles orientations pour des aménagements résilients face aux modifications climatiques, participe véritablement à l’attractivité de notre département. C’est pourquoi nous sommes fiers d’accueillir les Assises Régionales du Cadre de vie et de l’Embellissement des communes de la Région Centre-Val de Loire, qui sont un moment privilégié de rencontres et d’échanges, et qui défendent cette attractivité que nous souhaitons développer autour des richesses de nos campagnes, celles-ci faisant consensus chez les collectivités, associations ou encore forces consulaires du département. Et ce qui attire chez nous, c’est l’authenticité et la simplicité de notre
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Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
territoire largement rural et de notre terroir. Récemment, nous avons ainsi mené une étude pour connaître nos valeurs, le département de l’Indre manquant pour l’instant d’une image forte de territoire : l’authenticité des villes et des villages et la diversité de paysages préservés qui se complètent harmonieusement constituent notre plus grande richesse, tout cela au sein d’un écrin naturel qui a la chance d’avoir été préservé. Ainsi, le label, en encourageant un environnement de qualité, participe véritablement à construire et à renforcer une image de territoire verdoyant et fleuri, généreux et accueillant pour attirer visiteurs et nouveaux habitants. Le label des Villes et Villages Fleuris est une reconnaissance du travail engagé par les communes pour construire un cadre de vie de qualité, à la fois communal et départemental. C’est aussi une reconnaissance et une marque d’attractivité pour les visiteurs qui viennent chercher authenticité et simplicité, dans un écrin naturel préservé. Ainsi, avec 39 communes labellisées 1 fleur, 9 communes 2 fleurs, 8 communes 3 fleurs et 2 communes 4 fleurs, le département propose un écrin où les végétaux de toute nature sont omniprésents, du brin d’herbe qui rafraîchit l’atmosphère aux fleurs colorées et généreuses, en passant par les arbres, parfois multiséculaires, dont la présence rassure. J’en suis convaincu : nos villages fleuris, où le végétal est largement présent, apaisent et attirent, comme en témoigne l’afflux de touristes que nous avons accueilli après les attentats répétés des années passées, qui se sentaient chez nous en sécurité, au calme dans ce département fleuri et verdoyant. Les valeurs du label guident donc notre département vers une réelle attractivité aujourd’hui nécessaire à la survie des territoires ruraux, pour créer un cadre où il fait bon vivre. Je suis également persuadé que la ruralité, c’est la modernité de demain. En effet, 70 % des habitants de métropoles déclarent qu’ils aimeraient aller vivre dans des territoires ruraux, face à des milieux urbains de plus en plus invivables et inhumains. Ainsi, l’embellissement de nos villes et de nos villages par le végétal est un véritable levier d’attractivité pour nos concitoyens qui aspirent à de plus en plus de calme, d’apaisement, de ressourcement… Dans l’Indre, nous pouvons ainsi d’ores et déjà observer les bénéfices tirés de cette volonté d’embellir et de cet engagement dans le label : de nouveaux médecins s’installent, pour échapper aux agglomérations suffocantes, et des personnes de moins de 35 ans apportent leur pierre à l’édifice commun pour la création d’un cadre de vie de qualité grâce au végétal. Ainsi, nous cultivons un environnement de qualité, simple, authentique et qui attire, car le monde rural a de l’avenir !
Questions à...
Gil Avérous, maire de Châteauroux, ville trois fleurs © Gilles Colosio, Châteauroux Métropole
Quelles actions avez-vous pu développer et quels projets sont à l’œuvre pour continuer à améliorer le cadre de vie de Châteauroux grâce au végétal ?
En quoi le végétal participe-t-il à la qualité des espaces et du cadre de vie de Châteauroux ?
Gil Avérous : labellisée 3 fleurs depuis 2015, Châteauroux bénéficie d’un cadre de vie privilégié avec ses 410 hectares de patrimoine vert, la traversée de la rivière Indre sur une dizaine de kilomètres et une forêt domaniale de 5 000 hectares de chênes. Ce patrimoine naturel est primordial, les valeurs écosystémiques du végétal en ville étant aujourd’hui largement reconnues. La collectivité avait d’ailleurs été auditée en 2015 dans le cadre du projet de r ec her c he SERV EU R (SERVices rendus par les Espaces verts URbains) financé par le Région Centre-Val de Loire. L’objectif était d’identifier les bienfaits des espaces non imperméabilisés urbains pour les populations, les retombées
pour les collectivités et approfondir les notions relatives aux services écosystémiques. Santé, lien social, bien-être des habitants, régulation thermique, qualité de l’air, protection des sols, valorisation du bâti et attractivité peuvent être cités et prouvent que le végétal est indissociable d’une ville durable. Qu’il s’agisse de parcs, de jardins, de places végétalisées, d’aires de loisirs et de sport, de potagers partagés, de sentiers, de rives ou de simples accotements végétalisés, le végétal est un outil d’aménagement de l’espace public en lien avec la transition écologique. En effet, l’espace vert n’est plus un espace artificialisé à valeur esthétique : il a désormais, pour finalité, une valeur écologique. Le concept de naturalité urbaine est aujourd’hui incontournable dans un contexte de changement climatique.
Depuis 2007, une gestion différenciée est à l’œuvre avec 5 classes d’entretien, suivie en 2010 par la “Charte Objectif 0 pesticide”, dans une volonté exacerbée de préserver nos ressources naturelles et notre environnement. Les démarches pour préserver et valoriser le patrimoine végétal et la biodiversité ordinaire sont nombreuses, à l’image de la Charte de l’Arbre créée en 2017 et au travers d’actions diverses et variées : végétalisation des pieds d’arbres, création d’un parcours botanique pour le fleurissement estival, journées ‘portes ouvertes des serres’, opération ‘J’adopte un pied d’arbre’, actions avec les jeunes élus du CME et du CCJ, communication dans la revue de la collectivité et sur les réseaux sociaux, soutien à l’apiculture urbaine… Nous accompagnons également les initiatives scolaires par le biais des jardins pédagogiques. Un partenariat avec l’association Indre Nature nous permet de développer des plans de gestion spécifique pour les prairies alluviales. L’implication du ‘Service Espaces Verts’ dans les projets transversaux d’espaces publics permet également de placer du végétal dans les nouveaux aménagements structurants, à l’instar du jardin de la Cité du Numérique, de l’opération de renouvellement urbain du quartier Beaulieu ou de l’extension de l’EHPAD Saint-Jean. Nous désirons désormais intégrer la dimension “biodiversité” dès la conception et donc développer une “conception écologique” des espaces verts, en encourageant l’utilisation des végétaux locaux, le paillage dans une logique de circuit court…
Comment encouragezvous le développement du végétal pour construire la Métropole de Châteauroux de demain ?
Le végétal est un véritable atout tant pour les habitants que pour l’attractivité, d’autant que l’Agglomération mène depuis 2015 une politique active et ambitieuse de promotion via son “Projet de territoire”, dont l’un des sept projets est la renaturation de la prairie de la Valla. A la suite de l’abattage de la peupleraie de l’hippodrome en 2016, un aménagement à vocation écologique couvre désormais 12,5 ha avec une prairie naturelle inondable, la reconstitution de la ripisylve, la création d’une mare, de frayères et d’un nouveau cheminement piétonnier avec des équipements dédiés. Ainsi, ce sont 482 arbres et 4 600 arbustes qui ont été plantés fin 2018. Les objectifs sont multiples : redonner au site une configuration proche d’un état naturel, conserver une fonction récréative au terrain, sensibiliser et communiquer sur la biodiversité, gérer ce nouvel espace en gestion extensive (classe 5 gestion différenciée). Au regard de la vocation écologique de cet aménagement, 300 écoliers castelroussins ont pu participer en décembre 2018 à ce chantier de plantations. Le PLUi, qui sera approuvé en janvier 2020, est également un outil incontournable des perspectives de développement de l’Agglomération où le végétal tient une place primordiale.
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1/ Lors des tournées estivales, les équipes du jury départemental groupent les visites entre communes et particuliers, ces derniers participant tout autant à l’embellissement global du département. 2/ Le jury encourage des pratiques durables telles que la plantation de vivaces, la création de vergers communaux, la bonne gestion des sols, la lutte biologique… Cela passe notamment par les conférences organisées lors de la remise annuelle des prix.
Dans le Cher, un jury sur tous les fronts !
Avec 14 communes supplémentaires labellisées en l’espace de 4 ans, le département du Cher continue à s’embellir par le végétal, valorisant ainsi la richesse de ses paysages ruraux. Pour accompagner les communes dans cette recherche de qualité du cadre de vie, mais aussi les particuliers qui participent à cet effort commun, le jury départemental privilégie conseils techniques et suivi continu année après année.
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erritoire rural par excellence où les surfaces agricoles, ponctuées de rivières et de forêts, dominent, le Cher compte avant tout de petites communes, villages et hameaux, sans oublier les trois pôles urbains que sont Bourges, Vierzon et SaintAmand-Montrond. Parmi eux, plus de 100 communes participent chaque année au Concours départemental des Villes, Villages et Maisons Fleuris. Ainsi, aux 106 communes inscrites en 2019, s’ajoutent 367 particuliers et 10 Offices de Tourisme, tous ayant profité des visites estivales du jury départemental qui prodigue de précieux conseils techniques, pour une amélioration conjointe de l’accueil touristique, de la prise en compte environnementale et de la qualité du cadre de vie global, entre espaces privés et publics. A la tête de cette démarche liée au label des Villes et Villages Fleuris ? L’Agence de Développement du Tourisme et des Territoires du Cher (Ad2T) qui accompagne, depuis longtemps, les communes volontaires. Retour d’expérience avec Corine Malroux, assistante itinérance douce et paysages à l’Ad2T, qui anime et organise le concours départemental.
EN CHIFFRES • 60 communes labellisées • 109 communes inscrites au concours départemental 2019 • 367 candidats inscrits au concours départemental 2019 • 10 Offices de tourisme inscrits au concours départemental 2019 • 33 communes 1 fleur • 22 communes 2 fleurs • 3 communes 3 fleurs • 2 communes 4 fleurs
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La réunion de lancement Corine Malroux assure donc la mission d’animation du concours départemental et, cela, depuis tout juste deux ans, ses missions à l’Ad2T recoupant les valeurs et les démarches encouragées par le label, notamment sur le volet du développement des liaisons douces. Une organisation bien rodée se met ainsi en place chaque année : “début avril, une première réunion d’une demi-journée en jury restreint, avec 6 membres sur les 25 que compte au total le jury départemental, vise à préparer la nouvelle campagne, définir les thématiques phares, cibler les besoins actuels des collectivités ou encore émettre des idées pour faire évoluer le concours. Cette année, les visites estivales ont ainsi été réorganisées par canton, afin d’optimiser les déplacements et d’éviter que les jurés ne rentrent chez eux que très tardivement. Ainsi, le volume horaire journalier pour chaque jury a été homogénéisé, pour une fin des visites aux alentours de 19 h. Cela permet également de convier le conseiller départemental de canton à visiter les communes de son territoire, qui découvre alors les bonnes initiatives et les valeurs du label, dont il peut ensuite se faire ambassadeur” relate Corine Malroux.
De nombreuses visites à programmer Fin avril, un bulletin d’inscription est envoyé par mail à toutes les communes berrichonnes, accompagné d’un mot officiel du président de l’Ad2T. “D’une part, nous proposons aux communes labellisées 1, 2, 3 ou 4 fleurs qui le souhaitent de profiter d’une visite de courtoisie qui sont de véritables moments d’enrichissement partagé : celles-ci permettent de les guider vers de nouveaux objectifs par exemple, de suivre leurs évolutions. Mais cela nous permet
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Département fleuri sont annoncés dès le 1er août par le biais de la presse locale” ajoute Corine Malroux. A savoir qu’il y a autant de prix que de communes (1er, 2e, 3e…), ainsi que des prix spéciaux pour souligner des initiatives innovantes ou remarquables.
Un accompagnement supplémentaire
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3/ Territoire rural par excellence, toutes les petites initiatives d’embellissement du cadre de vie sont encouragées et soutenues par le jury qui prodigue aux communes de précieux conseils techniques.
également, en tant que jury, d’aborder des démarches exemplaires, de puiser des conseils techniques innovants que nous pourrons, par la suite, retransmettre aux communes qui ne sont pas encore labellisées. Ces dernières peuvent ainsi profiter de notre deuxième type de visite : des échanges avant tout techniques pour des communes volontaires et bien souvent sans beaucoup de moyens humains, ni de compétences dans le domaine de l’espace vert. Les communes doivent alors remplir une fiche recto/verso qui précise, de façon succincte, leurs motivations, le type de gestion menée, les projets en cours ou à venir… Bref, une réponse synthétique aux critères de la grille de notation nationale pour que le jury puisse débuter la visite de la commune en ayant déjà des éléments d’appréhension de la démarche communale. D’ailleurs, pour encourager la présence d’un binôme élu/technicien lors de la visite, un point supplémentaire est attribué à la note finale de la commune. Une date butoir est fixée fin mai pour planifier les tournées qui ont lieu en juillet et qui concilient visites aux communes non labellisées, visites de courtoisie aux communes labellisées et visites des particuliers qui ont, quant à eux, jusqu’à début juin pour s’inscrire via leur commune. Soit un total de près de 400 visites à organiser !” précise l’animatrice du concours départemental.
L’accompagnement aux communes labellisées ou non labellisées ne s’arrêtent pas aux tournées estivales. En effet, “si une commune souhaite un appui technique plus poussé, nous pouvons réaliser une visite complémentaire pour approfondir des pratiques de gestion, des pistes de projets… Aussi, quand nous pensons qu’une commune est prête à recevoir le jury régional dans l’optique d’une labellisation 1 fleur (et que celle-ci est d’accord !), nous lui rendons visite une seconde fois dans l’été, à la mi-août, juste avant le passage du jury régional. Elle est ainsi mise en condition et peut perfectionner son discours et son parcours de visite pour se donner toutes les chances de réussir. Cela semble bien fonctionner étant donné que depuis 2015, 14 nouvelles communes ont été labellisées, soit plus de 3 communes par an !” se réjouit Corine Malroux. Pour clôturer cette campagne annuelle des Villes, Villages et Maisons Fleuris, une cérémonie conjointe de remise des prix aux collectivités, particuliers et offices de tourisme a lieu en octobre-novembre. La matinée est dédiée à plusieurs interventions techniques, parmi lesquelles des sujets visant la préservation de l’environnement sont privilégiés. Par exemple : “avoir et entretenir un sol” ou “les ravageurs, quelles solutions ?”. Une organisation bien menée et un élan commun pour une montée en compétence des communes quant à la gestion des espaces verts et un embellissement global du territoire berrichon.
Un jury qualifié, des conseils techniques Mi-juillet, les 25 membres du jury ont ainsi arpenté le territoire berrichon durant 4 jours. “Le jury est composé de divers profils, pour une transversalité des regards : deux élus du Conseil départemental, des techniciens et élus de communes du département labellisées ou non, des jardiniers retraités de services espaces verts et 9 professionnels de l’Ad2T. Le jury est alors décomposé en équipes de trois personnes, avec au moins un technicien espace vert, pour apporter de vrais conseils pratiques, et une personne de l’Ad2T qui recueille les commentaires des autres jurés que je centralise ensuite. A raison de 5 équipes de 3 jurés qui tournent par jour, avec en moyenne 5 communes visitées (au moins une demi-heure est consacrée par commune, avec une adaptation selon la taille des communes), les 100 communes sont ainsi visitées en l’espace de 4 jours. Les appréciations et notations sont donc réalisées selon la grille nationale de critères simplifiée. Fin juillet, le jury d’harmonisation (nombre restreint de jurés) réalise deux journées supplémentaires de visites afin d’harmoniser les notations des meilleures notes de chaque catégorie. Ensuite, le jury peut se réunir pour délibérer et établir le palmarès dont les 1er prix de chaque catégorie (liée au nombre d’habitants) Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019
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1/ Avec une solide expérience dans la mise en place de la gestion différenciée et la défense contre les nuisibles, Agathe Dupin et son équipe testent et expérimentent sans relâche des solutions d’avenir pour rendre le Jardin des plantes résilient. 2/ Les jardiniers et les élus testent 3 ans à l’avance les essences qui seront plantées dans les espaces verts de la ville. Objectifs : trouver les meilleures associations pour un rendu hautement qualitatif et, plus généralement, ne pas avoir de surprises ! Ici, un essai de végétalisation d’allées avec Phylla nodiflora. 3/ En cours d’installation, des voliges métalliques permettront de limiter l’entretien mécanique des bordures entre le gazon et les massifs plantés. Tirer des cordeaux ne sera plus nécessaire.
Innover, expérimenter : les défis d’Agathe Dupin Agathe Dupin est la responsable du Jardin des plantes d’Orléans (45). Depuis son arrivée en 2014, où les attaques virulentes de la pyrale du buis lui ont souhaité la bienvenue, jusqu’à l’obtention méritée de la quatrième fleur en 2018, rencontre avec une passionnée de roses et de ginkgos.
”C
e l a n e s ’e x plique pas. Je crois que c’est inné”. Voilà ce à quoi répond Agathe Dupin lorsqu’on l’interroge sur l’origine de sa passion pour le règne végétal. Une passion qui l’a conduite, après un bac littéraire, à prendre une orientation bien différente : la fleuristerie. Alors est-ce peut être la poésie de Pierre de Ronsard, d’Aragon ou bien encore les écrits de François de Malherbe sur les roses qui ont éveillé en elle l’ivresse des fleurs ? Toujours est-il que la poésie et la philosophie ont laissé place aux plantes. “J’ai passé un CAP Fleuriste. Bien que l’expérience fût intéressante, ce n’était pas vraiment ce que je recherchais. Au final, j’avais plus d’affinité pour le paysage et les grands espaces” avoue-t-elle. C’est alors qu’elle entame un BTS Aménagements Paysagers avant de poursuivre avec une licence professionnelle en conduite et suivi de projets pay-
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sagers à l’Université de Nantes. “J’ai particulièrement apprécié les thématiques en lien avec la biodiversité, notamment l’entretien durable des espaces verts. Je voulais vraiment travailler dans ce domaine” indique-t-elle. Tout juste diplômée, Agathe Dupin est d’abord embauchée en tant qu’animatrice au Domaine du Rayol avant d’entrer à la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (Fredon) de Champagne Ardenne. “Je donnais des conseils aux collectivités afin d’établir un plan de gestion différenciée et ainsi améliorer les pratiques d’usage en produits phytosanitaires”. En 2014, suite au départ à la retraite de Jean-Paul Gattelet, cette experte en espaces verts ‘durables’ arrive au Jardin des plantes d’Orléans en tant que responsable du site. “A Orléans, il n’y a pas de service en charge des espaces verts. Les compétences (espaces verts, propreté et entretien de la voirie) sont re-
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groupées par quartier. Pour ma part, avec le Jardin des plantes, j’appartiens au quartier SaintMarceau. Mon rôle est toutefois transversal. Outre la gestion quotidienne qu’impose le jardin, j’apporte une aide technique à l’échelle de la ville si besoin”.
Organisation du travail La responsable du jardin des plantes est entourée de 7 jardiniers, dont un chef d’équipe, pour gérer et entretenir 3,5 ha d’espaces plantés depuis 1864 : des jardins à la française, alpins, méditerranéens, de formes fruitières ou bien des massifs dédiés entièrement à la rose. “Chaque agent est un référent : l’un est spécialisé dans la tonte et l’arrosage automatique, un autre dans la taille architecturée des arbres fruitiers…” précise-t-elle. Agathe Dupin se réunit en général une à deux fois par semaine avec son chef d’équipe. “On croise les impératifs techniques (taille, plantation…) avec ceux liés à l’ évènementiel, très présent
(animations diverses, visites guidées, Concours international des roses…). Dès le vendredi, on sait ce que l’on va faire pour la semaine suivante” explique-telle. “Après les réunions, je travaille sur la gestion de projets : labellisation (CNVVF, Ecojardin), préparation du Concours international programmé au mois de septembre (cf. encadré), commandes (2 à 3 dans l’année pour l’ensemble de la Ville), développement des collections de roses (y compris dans la roseraie Jean Dupont) et de clématites issues d’une production locale, bilan du fleurissement, notation des plantes testées…”.
Expérimentation Trois ans avant leur mise en place dans les quar tiers de la ville, les jardiniers testent les plantes et leurs associations dans 12 plates-bandes. “Les ‘fleurisseurs’ de la ville et les élus notent les végétaux (rendu général, couleurs, floribondité, contraintes techniques…). S’ils sont bien no-
Portrait à la main ; d’ailleurs le prix de l’environnement met en valeur des rosiers entretenus sans aucun traitement phytosanitaire ni purin ou biostimulant. Cela donne une vision du comportement des rosiers tels qu’ils pourraient être dans les jardins des particuliers. Par les premières attaques de pyrale, Agathe Dupin, ayant fraîchement accédé à ses fonctions, avoue avoir été démunie. “On s’est rapproché du programme SaveBuxus et de Koppert afin d’identifier les meilleures solutions du marché pour en venir à bout. En effet, si nous avions très légèrement constaté que les pyrales n’aimaient pas l’eau à faible pression, nous avons opté pour des solutions de biocontrôle à base de nématodes et de bactéries” indique-t-elle. “Nous avons aussi testé de nouvelles essences. Par exemple, les Lonicera nitidia remplacent bien les buis ; la pousse est seulement plus rapide, ce qui nécessite plus de tailles. En revanche, les Ilex n’ont pas été choisis car notre sol n’est pas propice. De toute façon, c’est un leurre que de penser qu’on va pouvoir remplacer les buis, car le buis reste le buis. Mais il est évident que le monospécifique engendre tôt ou tard des problèmes sanitaires, d’où l’intérêt de favoriser la biodiversité”.
Entretien Si les jardiniers utilisent deux fois par an un coupe-bordure et un réciprocator pour délimiter tant bien que mal les parterres engazonnés et les massifs (des cordeaux sont tendus avant chaque opération), la mise en place progressive de voliges métalliques devrait réduire l’entretien. Côté matériel, la responsable du Jardin des plantes préfère nettement les outils portatifs à batterie Pellenc (taille-haies, tondeuses, souffleurs…), dont la faible nuisance sonore gêne très peu les visiteurs… et les jardiniers. En ce qui concerne l’arrosage, l’eau provient du réseau. Consciente
de cette problématique, Agathe Dupin a trouvé la solution, à mettre en place prochainement. “Le jardin était autrefois utilisé par les chercheurs du BRGM afin de mesurer la hauteur de la nappe et analyser la qualité de l’eau. Pour cela, un piézomètre avait été construit. Aujourd’hui abandonné, ce dernier se révèle être une solution pour servir de puits de forage”. Au Jardin des plantes, cela prouve encore une fois qu’Agathe Dupin n’a que des solutions, et beaucoup de passion à transmettre !
a Voir plus de photos ?
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CONCOURS INTERNATIONAL DES ROSES Chaque année, les obtenteurs français et européens de roses se donnent rendez-vous au Jardin des plantes d’Orléans pour tenter de remporter le Concours international d e s r o s e s . Co n t r a i re m e n t a u x évènements qui honorent traditionnellement la rose, celui-ci se déroule au mois de septembre, devant la grande serre datant de 1836. Seules les roses remontantes, dont la floraison est abondante et prolongée, sont présentées dans des carrés plantés, en compagnie d’un cortège de vivaces et d’annuelles. Lors de la dernière édition, la 60e plus précisément, 34 nouvelles variétés se sont disputées le prix. En 2018, Les roses André Eve, avec la rose Pierre Hermé (obtention Jérôme Rateau), a remporté le Rose d’Or. Ce concours professionnel s’ouvre peu à peu au public avec de nombreuses animations. © Orléans Métropole
tés jusqu’à la fin de la saison, ils seront présents dans l’espace public l’année suivante” précise la responsable. Dans tous les cas, si une plante est présente en ville, elle le sera dans le Jardin des plantes, qui est, en quelque sorte, le catalogue vivant du patrimoine floral d’Orléans. Petite indiscrétion : des tests actuels mettent en évidence le caractère allélopathique réel de certaines plantes, à savoir le thym, l’origan, certaines achillées… Sans faire l’objet d’une véritable expérimentation, le paillage est également testé. “Nous avons constaté que l’Algo-Forestier �, qui est un mélange de végétaux broyés et d’algues bretonnes, est plus efficace sur les plates-bandes des rosiers d’excellence. En effet, il n’est pas compact, favorise les échanges d’air et de gaz avec le sol, et ne crée pas de faim d’azote. Quant au reste des massifs, ils sont couverts de broyats obtenus en régie et par un prestataire en élagage”. Concernant le désherbage des massifs et des allées, qui doivent être en parfait état, les jardiniers utilisent des outils mécaniques et testent actuellement des bâches biodégradables tissées, sans polyéthylène. Les résultats d’essai ne sont pas encore communiqués. A noter que les rosiers sont désherbés régulièrement
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1-2/ Le savoir-faire des agents du pôle production de Châteauroux et, notamment, de son responsable, permet d’offrir de précieux conseils techniques aux petites communes rurales pour composer un fleurissement diversifié et équilibré.
Production : mutualiser pour optimiser A Châteauroux, les serres municipales de production, qui fournissaient auparavant uniquement la ville-centre, produisent aujourd’hui pour 6 autres communes de l’agglomération. Celles-ci profitent ainsi de végétaux de qualité et de précieux conseils édictés par les agents des serres qui exploitent désormais l’intégralité du site de production, optimisant ainsi l’outil horticole.
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e 1er janvier 2015, les équipes du service ‘Espaces verts’ de Châteauroux et celles de l’agglomération, qui géraient les zones d’intérêt communautaire (zones d’activité, zones industrielles…), fusionnaient. Comme l’explique Christelle Germain, désormais responsable du service ‘Espaces verts’ pour Châteauroux Métropole, “une réorganisation était alors nécessaire. Les agents ont été re-dispatchés en deux équipes de secteur Nord/Sud, afin de diversifier les missions de chacun, homogénéiser les méthodes de travail et mixer les anciennes équipes en fonction des compétences de chacun. Le plus difficile était de changer les habitudes et le quotidien des agents, tout cela dans un contexte général de hausse des surfaces à gérer. La méthode progressive et participative engagée a permis d’accompagner les agents dans ce changement”. C’est donc dans cette volonté de mutualiser les moyens humains et techniques, que l’idée a germé d’optimiser l’outil de production de Châteauroux, dont la capacité n’était pas totalement exploitée, afin de fournir les communes voisines de l’agglomération qui le souhaitaient en annuelles, bisannuelles et chrysanthèmes. Proximité du lieu de culture, gamme végétale diversifiée, prix attractifs et conseils de qualité profitent maintenant à six communes de l’Agglomération.
Optimiser les surfaces de production En 2015, les agents en charge de la production horticole pour Châteauroux changeaient donc “d’employeur” pour passer dans les effectifs de Châteauroux Métropole, tout en gardant leurs compétences de production pour le fleurissement des différents espaces verts de la ville-centre, préfecture de l’Indre. Cette même année, est alors testée la production pour une autre commune de l’agglomération, afin de mettre en place et, éventuellement, d’étendre le dispositif à d’autres communes volontaires. “En effet, depuis quelques années, le centre de
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production n’était plus exploité totalement suite à un plan de réduction drastique du nombre de massifs saisonniers au profit d’aménagements plus pérennes à base de vivaces, de rosiers et d’arbustes, et donc de moins en moins d’annuelles produites” témoigne François Téléfunko, responsable du pôle production horticole et collections botaniques. Celuici poursuit : “nous avons donc calculé ce que nous pouvions produire en plus, en regard des surfaces de culture disponibles, sachant que nous produisons principalement des godets de 8 cm, au sein de plaques de 24 plants. Désormais, les 3 616 m2 de production sont intégralement utilisés : nous fournissons 6 communes en plus de Châteauroux, avec une hausse de production de 25 %”. Une optimisation de l’outil de production donc, en utilisant toutes les surfaces disponibles pour fournir d’autres petites communes parfois en manque de moyens techniques et financiers. Mais aussi un challenge à relever pour un effectif constant : une équipe de 7 agents titulaires (dont une personne à 70 % de son temps) et une personne en CDD, encadrée par un agent de maîtrise, assure la production et absorbe les 25 % supplémentaires de culture à fournir.
Proposer un prix moyen Ainsi, après une année d’essai en 2015, les agents des serres se sont mis à produire, en 2016, des annuelles, bisannuelles et chrysanthèmes pour cinq communes supplémentaires qui souhaitaient profiter de ce service plutôt “avantageux”. En effet, “les communes profitent de végétaux à prix attractif, qui intègre la main d’œuvre, les fournitures, les engrais et, de surcroît, sans coût lié à l’eau, celle-ci étant issue d’un forage. Pour faciliter les commandes et la comptabilité, nous avons établi un prix moyen pour chaque catégorie de végétaux. Celui-ci est issu d’une moyenne entre une dizaine de variétés nécessitant des coûts
Techniques horticoles mai pour les bisannuelles. Chaque année, nous produisons alors entre 65 000 et 70 000 annuelles et vivaces. Les enlèvements, planifiés par un agent de maîtrise, sont généralement effectués autour du 15 mai (semaine 20) pour les annuelles et vers le 15 octobre (semaine 42) pour les bisannuelles, de façon échelonnée pour pouvoir réussir à servir tout le monde” complète François Téléfunko.
Offrir une gamme diversifiée et des conseils personnalisés La production de végétaux pour des communes plus petites, aux moyens techniques et humains plus réduits, est également l’occasion d’aider certaines d’entre elles à faire évoluer leurs plantations et leur fleurissement. D’autant plus que Châteauroux propose depuis longtemps un véritable savoir-faire sur la question, comme en témoigne son Grand Prix National du Fleurissement en 1988 et 2008 ou, plus récemment en 2017, sa troisième fleur. François Téléfunko, qui a été responsable du jardin d’essais et de la gamme collectivité chez Ball Ducrettet, grainetier spécialiste dans les semences florales, apporte ainsi son expertise. “Chaque année, nous testons de nouvelles obtentions au sein de notre carré d’essai. Des entrées s’opèrent ainsi dans le catalogue, tout comme des sorties de variétés qui ne sont plus produites par les obtenteurs ou plus commercialisées par les distributeurs. Grâce à près de 700 références, en bouture ou en semis, nous prônons la diversité variétale et conseillons les communes qui le demandent pour faire évoluer leur gamme et changer des bégonias et géraniums traditionnels, mais aussi pour composer harmonieusement leurs massifs en adaptant leur choix. Cela prend du temps, certes, mais c’est un vrai plaisir d’accompagner et d’échanger avec d’autres jardiniers” conclut ce responsable de production passionné qui, par ailleurs, s’est aperçu que “les communes de l’agglomération revenaient de plus en plus au fleurissement bisannuel, moins coûteux, car ne nécessitant pas de chauffage au niveau des serres et permettant d’égayer le printemps à la sortie de l’hiver”. Un challenge d’envergure pour cette équipe qui a dû revoir ses priorités afin d’assurer la hausse de production : le rempotage est effectué en temps et en heure, au détriment d’autres opérations culturales (pincement, distançage) et de l’entretien du site. Enfin, face au dérèglement climatique (canicules précoces) et les interdictions récurrentes d’arrosage qui en découlent, l’équipe de production va aussi devoir s’adapter pour inventer un nouveau fleurissement avec une palette plus contrainte, soit un nouveau challenge !
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3/ Pour optimiser l’outil de production de Châteauroux, les agents des serres produisent désormais 25 % supplémentaires d’annuelles et bisannuelles, dont 2 650 plants de chrysanthèmes.
de production très réduits, puis ceux demandant le plus de moyens humains et financiers, tout cela parmi la palette végétale fréquemment utilisée par les collectivités” ajoute le responsable du pôle de production. Celui-ci s’établit ainsi, pour les plantes annuelles, entre 0,41 m le godet de 8 à 1,15 m le pot Ø 10.5 cm, et 0,28 m pour les bisannuelles.
Formaliser le partenariat et planifier les échanges Pour officialiser de façon administrative le partenariat entre le centre de production et la commune profitant de ce service, une convention est signée par les deux parties. “Celle-ci nous engage à fournir à telle date la commande de végétaux établie par la commune d’après notre catalogue interne qui propose plus de 532 variétés issues de semis et 145 issues de bouture. Celui-ci est envoyé aux communes mi-octobre en version numérique. Nous imposons ensuite une date butoir pour le retour du bon de commande, condition nécessaire pour que l’on ait le temps d’établir les besoins en graines, de les commander et de les mettre en production selon un planning bien défini. Au départ, cela a un peu bouleversé les petites communes rurales qui ont plutôt l’habitude de commander les plantes annuelles fin avril, juste avant les plantations saisonnières. Ainsi, le calendrier de réception des bons de commande est fixé à fin novembre-début décembre pour les annuelles et au 1er
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Au lac de Châtel, dans les hauteurs de la vallée d’Abondance, les massifs ont revêtus leur plus belle parure, décidée de concert par les membres de la commission ‘environnement’. En contraste avec la couleur bleu glacier de l’eau et le vert tendre des pelouses, qui bénéficient de la fraîcheur et de l’humidité alpine, tonalités jaune, orange, rouge et pourpre animent l’espace. Vivaces, graminées et annuelles sont savamment associées par les jardiniers qui mêlent les feuillages pourpres des Dahlia au jaune or des Rudbeckia ‘Prairie Sun’ et Coreopsis. Les grands épillets des Pennisetum macrourum donnent le tempo et appellent le regard vers les sommets. S’ajoutent les fleurs rouges des impatiens, bégonias et sauges qui apportent de l’intensité et font écho aux rois des balcons alpins, les géraniums. Des ingrédients simples pour une composition toute en beauté ! La liste des plantes
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L’astuce du jardinier En avril, avant la plantation, le sol est ‘nettoyé’ grâce à un désherbage vapeur afin de prévenir la pousse d’adventices, traitement également réalisé à l’automne. Des voliges en bois délimitent les massifs : elles permettent de retenir la terre et de faciliter la tonte.
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Cette année, tous les massifs de la ville se sont accordés aux couleurs du tour de France pour honorer l’épopée des coureurs cyclistes de passage. Au niveau du jardin de l’église Saint-Louis, les jardiniers ont travaillé un camaïeu de rouge avec une pointe de blanc, pour illustrer le fameux maillot à pois rouge. Pour saluer les exploits du meilleur grimpeur, les silhouettes élancées des Pennisetum macrourum et Eupatorium ‘Elegant Plume’ évoquent les pics et cols montagneux. S’intégrant parfaitement avec les commerces environnants, les massifs évoluent tout au long de l’été, avec de jolies surprises comme le rosé des grandes fleurs d’Hibiscus, qui devait être rouge… Un superbe hommage grandement apprécié par les Yonnais, touristes et cyclistes ! La liste des plantes Plantes de bordures a a a a a
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Crocosmia ‘Lucifer’ Ipomoea batatas ‘Margarita’ Petunia ’Easy Wave Red Velour’ Poirée ‘Charlotte’ Salvia coccinea ‘White Nymph’ et ‘Summer Jewel Red’
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Plantes de volume a a a a a
Canna ‘Purpurea’ Cleome blanc Eupatorium ‘Elegant Plume’ Musa basjoo Pennisetum macrourum
Raison sociale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CP - Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . À retourner aux Editions de Bionnay 493 Route du Château de Bionnay 69640 Lacenas
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© CAUE du Loiret
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Fleurs et plantes
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1/ Grimpantes, rosiers, vivaces, arbustes, bulbes… le fleurissement partagé des pieds de murs permet d’embellir un village à moindre coût, avec des budgets d’investissement et de fonctionnement optimisés ! 2/ Pour planter en pied de façade, il suffit parfois d’enlever une rangée de dalles ou quelques pavés. L’utilisation de plantes grimpantes permet par ailleurs d’isoler ses murs des grandes chaleurs estivales. 3/ En limite des fosses de plantation, des bordures peuvent être ajoutées (béton, voliges bois ou métal, pierre naturelle…) pour éviter le débordement de la terre végétale et du paillage sur le trottoir.
Réussir un fleurissement partagé ? L’implication de chacun ! Comme un prolongement des jardins privés, le fleurissement partagé des espaces de transition entre riverains et usagers de la rue est une vraie plus-value pour les communes. Végétalisation et gestion des surfaces à moindre frais, amélioration du cadre de vie, animation de la vie locale, autant d’avantages dont on aurait tort de se priver, tout cela dans une implication conjointe des élus et habitants !
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émarche par ticipat i ve et implicat ion citoyenne, le fleurissement partagé, ou bien autrement dit le bénévolat pour fleurir les différents espaces communaux, résume à lui seul ces deux philosophies de bienvivre ensemble. Avec un véritable potentiel pour développer du lien social et de l’animation dans les rues d’une commune rurale, il peut concerner une diversité d’espaces dont les “jardins en devanture de maisons, avant-cours, pieds de façades et de clôtures, trottoirs… Le fleurissement partagé encourage les riverains à s’approprier une petite parcelle mise à disposition par la commune ou sur le trottoir devant chez eux, de les planter et de les entretenir dans un objectif de valorisation par tagée du cadre de vie” explique Laure Fauconnier,
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paysagiste au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement du Loiret (CAUE 45). Cette autre façon de gérer ce type d’espaces verts communaux, qui représente un important linéaire, est un vrai atout pour une équipe communale, notamment en milieu rural où les moyens budgétaires, techniques et humains viennent à manquer. Réalisation des fosses de plantation, installation des végétaux, entretien… il s’agit avant tout de bien définir le rôle de chacun et de veiller à la motivation et l’implication de toutes les parties prenantes ! Enfin, précision importante : il n’y a pas UNE façon de faire mais une multitude, les exemples de démarches sont divers et variés, avec une palette d’actions et d’acteurs à impliquer, selon le contexte de chaque commune.
Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
Où et que planter ? Le f l e u r i s s e m e n t p a r t a g é concerne souvent de petits espaces publics plantés d’une diversité de végétaux aux ports variés : plantes grimpantes et vivaces en pieds de murs et de clôtures, pots, pieds d’arbres plantés de couvre-sols et de bulbes… Comme nous le confie Laure Fauconnier, “tous ces microespaces deviennent des lieux d’échanges des pratiques entre habitants et avec les techniciens communaux, le fleurissement privé venant s’échapper sur l’espace public. La création de surfaces plantées en pied de façade, qui imite alors les coquelicots ou valérianes venant s’installer spontanément dans les fissures d’un trottoir, peuvent être pensées en amont dès la conception, par exemple lors de la réfection d’une voirie liée à l’enfouissement
des réseaux ou à la requalification d’une traversée de village. Mais ces surfaces peuvent également être créées ultérieurement, en enlevant quelques pavés ou en perçant de petites fosses de plantation, en veillant toutefois à toujours laisser un dégagement de 1,4 m sur les espaces piétons pour le passage des usagers et le respect des normes d’accessibilité. Il ne suffit parfois que de 15 à 30 cm de large pour réaliser des plantations, sous condition d’apporter un substrat de qualité et de planter de préférence à l’automne et au printemps, pour un résultat optimisé. Finalement, au regard des bénéfices qu’il engendre, ce type d’aménagement ne nécessite qu’un investissement faible à la réalisation et un budget de fonctionnement quasi-nul pour l’entretien ultérieur. Attention cependant : cette démarche demande un investissement
Fleurs et plantes assez important pour sensibiliser la population, si l’on veut que les fosses soient bien fleuries par les habitants”.
Première étape : sensibilisation et communication La condition nécessaire pour qu’un projet de fleurissement partagé fonctionne est que, habitants comme élus, se sentent concernés puis motivés par cette démarche participative. Pour cela, il faut donc que les personnes en question soit au fait de l’initiative, afin qu’elles la comprennent et se l’approprient. Comme le précise Laure Fauconnier, “les élus doivent véritablement être engagés dans la démarche. Bien souvent, si cela n’est pas le cas, cela ne fonctionne pas. Ainsi, si l’idée vient du maire, d’un élu ou d’un technicien, il faut donc commencer par partager le message avec les autres élus, notamment en s’appuyant sur des professionnels, tels que associations, CPIE, CAUE, paysagistes, mais aussi d’autres communes. Si chaque personne de l’équipe municipale possède le même niveau d’informations, cela créera d’autant plus d’ambassadeurs pour véhiculer le message et le projet. Ensuite, il s’agit de partager avec les habitants euxmêmes : les journées ou trocs de plantes, l’organisation de réunions publiques, un article dans le bulletin municipal, les réseaux sociaux… sont autant de moyens d’avertir la popu-
lation et de l’inviter à s’investir. Enfin, il est fortement conseiller de commencer par planter sur un périmètre expérimental, par exemple une rue pilote sur une durée d’un an, afin de tester les moyens de mise en œuvre (perçage de l’enrobé, enlèvement de pavés) et les plantes qui se développent bien localement, mais surtout pour recenser les réactions des habitants, notamment par le biais d’une petite enquête dans le bulletin municipal ou en amont d’une réunion publique. Souvent, cela donne rapidement envie aux voisins de s’essayer au fleurissement de leur façade et, de rue en rue, la passion du jardinage se transmet !”. A savoir que certaines communes, pour toucher et sensibiliser davantage leurs habitants, chargent leur technicien d’une nouvelle mission de “jardinier médiateur” pour être au plus proche des interrogations des riverains.
Définir un cadre et le rôle de chacun Le f l e u r i s s e m e n t p a r t a g é est une formidable occasion d’associer les compétences des techniciens communaux et des jardiniers amateurs ou occasionnels, de favoriser les échanges et de changer les regards des uns et des autres. Selon les communes, les missions se répartissent différemment, bien que, comme le rappelle la paysagiste du CAUE 45, “dans tous les cas, la collectivité reste responsable de ce qui se passe sur l’espace public. A ce titre,
elle doit toujours assurer un suivi, sans que celui-ci soit forcément chronophage. Il peut par ailleurs être délégué à un professionnel ou à une association, cette dernière formule étant la plus adaptée aux besoins et budgets d’une petite commune. Ensuite, il s’agit de bien définir en amont le rôle de chacun pour ne pas être confronté à des problèmes d’entretien ultérieur. La plupart du temps, dans une relation de donnant-donnant, la commune assure les missions techniques (perçage de fosse, fourniture en terre/ compost/végétaux/paillage, voire plantation). Parfois, ce sont les habitants qui préparent le terrain et plantent. Ensuite, dans la majorité des cas, ce sont eux qui entretiennent le tout (taille, désherbage, renouvellement des végétaux…), soit de façon individuelle, c’est-à-dire foyer par foyer, soit de façon collective, au sein d’associations de fleurissement ou de quartiers, de collectifs d’habitants…”. Pour “fixer” le rôle de chacun et “rassurer” chacune des parties, il est alors conseillé de formaliser cet échange entre municipalité et habitants volontaires/ associations. Contrat, charte, guide, permis de végétaliser… toute forme d’officialisation de la démarche permet de répartir les responsabilités des uns et des autres, d’établir la durée de l’engagement réciproque (avec tacite reconduction ou non), de rappeler les conditions de mises à disposition… Associé à ces “contractualisations”
(des modèles préexistant s étant par ailleurs disponibles sur demande chez les différents partenaires comme le CAUE 45), il est bien de proposer un document d’aide (simple A4 recto-verso, livret, page sur le site internet de la commune) qui rappelle les bonnes pratiques de jardinage (période de taille, entretien, préser vation du sol, interdiction d’utiliser des pesticides), mais aussi les plantes invasives à éviter. Vous pouvez également établir une liste de végétaux à planter, plus ou moins exhaustive, qui soit en accord avec ce qui est déjà présent sur la commune, en préconisant des mélanges caduques et persistants, des plantes peu exigeantes en entretien… Voici donc de précieux conseils pour vous aider à mettre en place un fleurissement partagé de vos espaces, source d’embellissement pour votre commune et créateur de lien social, tout cela au service de la biodiversité ! *Pour aller plus loin, “Question d’élus sur le fleurissement participatif” est un site dédié à la thématique, dans lequel sont répertoriées de nombreuses démarches engagées par les collectivités : www.fleurissement-participatif.fr
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© Pépinières Filippi
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Fleurs et plantes
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1/ Une association de Sarcopoterium spinosum, au feuillage persistant vert sombre, et de Bupleurum fruticosum, offrant une floraison parfumée de juin à septembre, se combine aux propriétés allélopathiques de Rosmarinus officinalis et de Santolina magonica, à la floraison printanière jaune orangé. 2/ Entres les tombes du cimetière de Saint-Marc-de-Jaumegarde (13), une palette végétale de couvre-sols allélopathiques, constituée de Centaurea bella, Achillea umbellata, Tanacetum densum subsp. amanii, Thymus camphoratus et Teucrium marum permet de réduire l'entretien.
Les plantes allélopathiques : planter pour ne pas désherber ! En raison de l'application de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTE) depuis le 1er janvier 2019, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques conventionnels sur la plupart des espaces verts publics et dans les jardins de particuliers est strictement limitée et réglementée. Dans ce contexte, les plantes allélopathiques, par leurs propriétés phyto-toxiques, se révèlent être de précieuses alliées dans la lutte contre les adventices.
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l n’est pas rare dans la garigue méditerranéenne d’observer le développement par certains végétaux de stratégies efficaces pour inhiber la germination d’espèces concurrentes et ainsi accéder pleinement aux ressources disponibles dans le milieu. Ce phénomène appelé allélopathie, terme provenant du grec ’allêlon’ signifiant réciproque et ’pathos’ signifiant souffrance, désigne l’ensemble des interactions chimiques, positives ou négatives, directes ou indirectes, d’une espèce végétale sur une autre espèce. “Dans les espaces verts, nous nous intéressons plus spécifiquement aux interactions négatives pour limiter la germination d’espèces non désirées, mais ils existent bien d’autres interactions”, explique Olivier Filippi, pépiniériste à Mèze, dans le sud de la France. Étudiées par Olivier Filippi depuis une dizaine d’années, les plantes allélopathiques ne cessent d’interroger les scientifiques qui rédigent chaque année de nouveaux articles à leurs sujets. Plusieurs expérimentations sont notamment réalisées dans le domaine agricole où la plantation de couvres-sols allélopathiques au pied des cultures (vignes, oliviers, fruitiers…) permet d’inhiber la germination d’espèces concurrentielles non désirées. Particulièrement nombreuses dans les régions à climat méditerranéen en raison de conditions difficiles (sécheresse, vent…), les plantes ayant des propriétés allélopathiques
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sont également présentes dans d’autres régions du globe : Chili, Californie, Australie… Le nombre de végétaux allélopathiques reste encore aujourd’hui méconnu, mais pourrait s’élever à plusieurs milliers d’espèces. En s’inspirant de la nature, l’utilisation de ce type de végétaux peut ainsi devenir une solution supplémentaire pour limiter naturellement le développement des herbes indésirables dans les jardins et les espaces verts.
Les mécanismes allélopathiques Les plantes allélopathiques diffusent leurs composés phytotoxiques suivant plusieurs mécanismes, qui sont parfois complémentaires pour une même espèce : • lessivage de composés émis par les feuilles : sous l’effet de la pluie, des composés présents dans les feuilles ruissellent sur le sol et empêchent le développement des graines au moment le plus propice à leur germination ; • décomposition des feuilles mortes : les feuilles de plusieurs espèces libèrent des composés chimiques, inhibant la germination d’espèces concurrentes lors de leur décomposition ; • exsudats racinaires : émis par les racines de certaines espèces telles que le thym commun, le pin d’Alep ou la piloselle, les exsu-
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© Pépinières Filippi
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Fleurs et plantes
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3/ Achillea crithmifolia est une plante vivace drageonnante à feuillage aromatique. Elle peut être utilisée comme couvre-sol allélopathique en pied d’arbre afin de limiter le travail de désherbage en zone urbaine. 4/ Couvre-sol allélopathique de 30 à 60 cm, la Lavandula x intermedia embaume les massifs de son parfum. Elle s’associe parfaitement à d’autres couvre-sols au port buissonnant, tels que la santoline, dotée de petits pompons jaunes vifs. Cette dernière se décline en plusieurs espèces : Santolina chamaecyparissus, la plus courante avec une floraison jaune en juin, Santolina lindavica au feuillage finement découpé ou encore Santolina benthamiana à la floraison blanc crème.
dats racinaires sont constitués de toxines limitant efficacement la compétition ; • émission de composés volatils : les plantes aromatiques diffusant des composés organiques volatils (terpénoïdes) se révèlent bien souvent être des plantes allélopathiques. Les émissions odorantes se déposent sur le sol après condensation sous forme de rosée et inhibent la germination d’espèces concurrentes à proximité immédiate. Outre le thym, on peut citer le romarin, la sauge, l’origan, le myrte ou l’eucalyptus. Le thym combine ainsi deux mécanismes de diffusion, ce qui lui permet d’empêcher la germination d’un grand nombre d’adventices, en formant un couvre-sol esthétique et odorant.
Les plantes allélopathiques, une solution miracle ? L’utilisation de plantes allélopathiques constitue une solution technique, parmi une panoplie de solutions, mais elle ne suffit pas à limiter le développement des mauvaises herbes. L’allélopathie n’est, en effet, jamais efficace à 100 % : son efficacité est fortement corrélée à la biomasse des végétaux (volume du feuillage ou des racines). Pour être efficace, la plante doit occuper un certain volume, généralement atteint au bout de 2 à 3 ans. “De plus, l’action d’une plante allélopathique se limite souvent à son emprise au sol. Un romarin présente ainsi un effet sur une emprise d’environ 1 m2”, souligne Olivier Filippi. En attendant le développement des végétaux et de leurs propriétés allélopathiques, il est donc conseillé d’installer un paillage minéral ou organique pour limiter la concurrence des adventices.
Quelques plantes allélopathiques Des graminées annuelles aux vivaces tapissantes, sans oublier les arbres et arbustes, les plantes allélopathiques permettent de créer des compositions ornementales avec des hauteurs et floraisons variées, et nécessitant peu d’entretien une fois installées. De nombreuses espèces de plantes allélopathiques existent dans la nature, en voici quelques unes utilisées pour leur caractère esthé-
tique et rustique : •C ouvre-sols tapissants (moins de 10 cm) : Thymus hirsutus (2 à 5 cm), Origanum vulgare (5 à 10 cm) et Hieracium pilosella (2 à 5 cm) permettent de créer des couvre-sols efficaces à condition que les densités de plantations (4 à 6 par m2) soient respectées lors de leur mise en place ; • Couvre-sols bas (de 10 à 30 cm) : Centaurea bella (30 cm) au feuillage persistant gris-argent s’associe très bien au feuillage gris blanc de Tanacetum densum subsp. amanii (15 cm). Autres exemples, Achillea umbellata (15 cm) possède une floraison blanche printanière et un feuillage persistant, Teucrium marum (30 cm) supporte bien le calcaire et Vinca major (30 cm) agrémente les massifs avec des feuilles persistantes d’un vert brillant et une floraison violette ; •C ouvre-sols moyens (de 30 à 80 cm) : de nombreuses lavandes et romarins dont Lavandula x intermedia (30 à 60 cm) et Rosmarinus officinalis (40 à 60 cm selon les variétés), présentent des propriétés allélopathiques et embaument les jardins de leur parfum. Moins commun, Ballota acetabulosa (40 à 50 cm) aux fleurs discrètes et feuilles laineuses, supporte bien les sols calcaires et résiste jusqu’à - 15 °C. Quant aux cistes, tels que Cistus x crispatus (60 cm) ou Cistus x florentinus ’Tramontane’ (30 cm), leur feuilles libèrent des composés phytotoxiques en se décomposant sur le sol ; •A rbustes (plus de 1 m) : Artemisia arborescens ’Carcassonne’ (1 m) est très décoratif et forme une boule dense, avec un feuillage vert argenté, Phlomis fruticosa se couvre de fleurs jaunes au printemps et résiste aux embruns, et Pistacia lentiscus dont les feuilles aromatiques prennent une teinte rouge en hiver peut atteindre jusqu’à 2 m de hauteur. Quelle que soit l’espèce végétale choisie, il convient d’effectuer un désherbage régulier les trois premières années suivant la plantation, le temps que les végétaux s’installent. Les plantes allélopathiques nécessitent ensuite peu d’entretien.
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Inspirations
Promenade irisée à Saint-Cyr-en-Val © Ville de Saint-Cyr-en-Val
Au Domaine de Morchêne, à Saint-Cyr-en-Val, plus de 450 taxons d’iris composent une précieuse collection. Au printemps, ce sont ainsi 2 000 iris qui fleurissent tour à tour dans une gamme chromatique infinie. Inscrit depuis 2 ans dans le circuit floral de la ‘Route des Iris’, ce jardin public attire du monde et renforce ainsi l’image de ville verte et fleurie de Saint-Cyr-en-Val.
1/ Pour mettre en valeur les jardins du Val de Loire, de la Sologne et du Berry, la route touristique des iris met en connexion sept parcs et jardins, publics ou privés, parmi lesquels le domaine de Morchêne. Ouvert à tous, toute l’année, il offre, face au château, une belle “Collection Agréée” par le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (CCVS), créée en 2007 et qui vient d’être labellisée “Collection Nationale”. Plus de 2 000 iris s’organisent en hélice, dessinant alors une sorte de labyrinthe dans lequel le visiteur peut se perdre et plonger son regard, dans l’iris de ces yeux colorés.
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2/ Avec plus de 450 taxons différents, les couleurs sont bien sûr au rendez-vous : jaune, violet, saumon, rosé, panaché, uni ou encore multicolore, il y en a pour tous les goûts ! Et pour s’occuper de tous ces protégés, la main d’œuvre doit être de taille. D’abord, les jardiniers communaux qui entretiennent le parc quotidiennement et vériffient ainsi le bon état de ces fleurs royales. Puis les bénévoles de la SHOL (Société d’Horticulture d’Orléans et du Loiret) qui viennent à la rescousse lors des temps forts de l’année, notamment fin juin-début juillet après les floraisons pour un grand ménage d’été. 2
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3-4-5/ L’aide des bénévoles a également permis de réaménager les bandes plantées sur une période de deux ans : les voliges en bois ont tout d’abord été remplacées par de l’acier corten, plus durable. Ensuite, de la pouzzolane a été apportée pour pailler les pieds des iris. Et cela s’avère un vrai succès : en maintenant la terre au chaud l’hiver et une hygrométrie stable du sol, les iris offrent cette année un feuillage fort qui se tient et des fleurs encore plus nombreuses. Des pieds sains et des adventices plus timides, le tour est joué ! Une belle initiative dont s’inspirer et que la Ville met en avant, notamment lors de la saison de floraison, pour inviter habitants et visiteurs, plus nombreux chaque année !
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Aubigny-sur-Nère, incroyables jardinières ! © Ville d’Aubigny-sur-Nère
Entre Sologne et Berry, dans le Cher, Aubigny-sur-Nère offre de jolies compositions volubiles et séduisantes. Ainsi, dans le centre-ville historique, pour mettre en valeur le riche patrimoine bâti, les jardiniers créent des associations hors-sols entre cascades et élévations et entre annuelles et vivaces, pour un ensemble pétillant tout en beauté et en modernité !
1/ Le long de la Nère, dans les rues et ruelles commerçantes ou sur les places du centre-ville ancien, de généreuses jardinières habillent l’espace urbain contraint par la présence de nombreux réseaux souterrains, mettant ainsi en valeur maisons à colombage, devantures de commerces et patrimoine bâti historique. Bien que les “grands classiques” soient présents, à l’image des pétunias retombants Surfinia ‘Hot Pink’ et ‘White’, ainsi que les géraniums lierres ‘Lila’, ces compositions associent des vivaces et des graminées hautes et élancées aux annuelles, rompant avec les codes habituels des jardinières. 1
2/ Ainsi, des verveines de Buenos Aires, des gauras rose clair et des agastaches ‘Santa Monica’ orange créent de belles dynamiques verticales contrastant avec les vagues des Gnaphalium dorés, Wedelia trilobata, Tradescantia ’Quadricolor’, Thunbergia ‘Giant Jack’ orange et Ipomoea batatas ‘Caramel’ dont les feuillages et floraisons déferlent sur les murs en pierre et les clôtures et offrent une note fleurie plus naturelle, en accord avec le paysage de bord de rivière par exemple. Ou encore les épis des Pennisetum villosum, Nepeta x faassenii ‘Walker’s Low’, Agastache ‘Carline Carmine’, Achillea ‘The Beacon’ qui relèvent des cascades de Bidens et de Plectranthus ‘Variegata’.
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3-4/ Hivernées dans les serres, les vivaces reprennent place chaque année dans les contenants installés dans le centre-ville début juin, après la plantation des massifs saisonniers. Les jardinières sont ensuite arrosées une fois, voire deux fois par semaine lors de grosses chaleurs. Par la même occasion, les agents effleurent, pincent et nettoient les végétaux, ainsi que les feuilles tombées au sol. L’eau d’arrosage, assuré manuellement, provient de la récupération des eaux de toitures des ateliers municipaux : stockées dans un bassin à ciel ouvert, elles offrent l’autonomie complète en eau des services techniques. Voilà donc de quoi réaliser des jardinières généreuses aux accents naturels et modernes, à la fois dans la forme que dans les techniques d’entretien !
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© Christine Boisseau
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1/ Ce sont 1 000 pieds de vigne qui ont été plantés par les jardiniers de l’association de Sainte-Lizaigne, afin de faire revivre le cépage ancien du Genouillet. Mis à disposition par la commune, les jardiniers en ont désormais la charge “officielle”. 2/ A proximité de la vigne et de l’église, un potager des enfants a été créé pour initier les écoliers au jardinage, les plants étant fournis par un maraîcher du village. Pendant les vacances scolaires, les bénévoles se relaient chaque semaine pour arroser et cueillir fruits et légumes.
Sainte-Lizaigne, réunir les forces vives Dans l’Indre, le village de Sainte-Lizaigne rayonne par la vitalité de ses actions et par la qualité du fleurissement dues en grande partie à l’association des jardiniers bénévoles créée sous l’impulsion du maire, Pascal Pauvrehomme. Vignes du cépage emblématique de la région, vergers, potager des enfants… de nombreuses créations ont permis d’embellir et de véritablement redonner vie au village.
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n Champagne Berrichonne, le village de Sainte-Lizaigne, 1 216 habitants, se distingue par un fleurissement bénévole particulièrement actif et volontaire. En témoignent les prix successifs liés au label des Villes et Villages Fleuris : 1er prix régional de fleurissement en 2016, 1ère fleur en 2017 et, en 2018, le prix régional du Jardinier qui revient à l’association des jardiniers de Sainte-Lizaigne, une première ! Diversité des projets menés, qui impliquent à chaque fois les habitants volontaires et motivés ou encore les enfants de l’école, et engagement permanent de l’équipe municipale dans l’association, deux ingrédients clés pour cette belle réussite à cultiver, cependant, au quotidien !
La nécessité d’agir : appel à la population C’est en 2014 que cette belle aventure de fleurissement bénévole débute, alors que l’équipe municipale se renouvelle avec, à sa tête, Pascal Pauvrehomme, maire de Sainte-Lizaigne depuis 1995, professeur de français aujourd’hui retraité. “Nous avons la chance de vivre dans un cadre préservé à la campagne mais, depuis quelques années, le village semblait s’essouffler, avec un nombre d’habitants stagnant et des commerces et services de moins en moins nombreux. Dans le même temps, suivant la tendance actuelle au repli sur soi, il nous paraissait nécessaire de semer la graine pour encourager le vivre-ensemble autour d’actions communes, liées à l’embellissement du village, afin de développer le lien social entre habitants. Ainsi, avec l’équipe municipale, nous avons eu l’idée de lancer un appel à la population pour la création d’un groupe de fleurissement bénévole.
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Cela nous paraîssait plus judicieux qu’une commission d’élus où la vision du fleurissement et de la gestion des espaces verts est davantage cantonnée aux impératifs financiers ou politiques. ‘Voulez-vous jardiner votre village ?’, c’est ainsi le message que nous avons passé à travers un appel à la population dans le bulletin communal, les comptes rendus des conseils municipaux, le bouche à oreille… Et l’appel a été entendu !” sourit le maire.
Un groupe qui se structure Courant 2015, le maire, partie prenante de la création de ce groupe de jardiniers volontaires, multiplie les rencontres et les belles surprises avec des habitants souhaitant s’impliquer, parmi lesquels des personnes qualifiées, référentes pour un groupe de fleurissement bénévole. Non seulement, “l’ancien directeur des espaces verts de Châteauroux, Bernard Cadoux, mais aussi l’un des responsables espaces verts de Saint-Florent-sur-Cher, Yves Roget. De quoi structurer et guider les projets de bénévoles !” s’exclame Pascal Pauvrehomme. “Une fois l’impulsion donnée et le groupe constitué, un premier projet, emblématique pour le village et son histoire, a permis de fédérer les bénévoles et de renforcer les liens : la plantation de 1 000 pieds de vigne du cépage rare local du Genouillet, dont les 900 ha autrefois présents sur la commune ont été décimés par le phylloxéra. C’est la commune qui a assuré les frais de fourniture des pieds, les bénévoles ayant réalisé toute la mise en œuvre (plantations, clôture, tuteurage…). Dans la foulée, avec également la participation des conseillers municipaux, une cabane de vigne de
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3/ L’association développe des actions en partenariat avec toute la population, dont les enfants. Une haie de petits fruits a ainsi été plantée. Un voyage annuel est également proposé aux habitants en juin (Floralies d’Orléans, Veuil, Chaumont, Chédigny). 4/ Le mur du cimetière a été planté par les jardiniers bénévoles en lien avec l’opération ‘Semis de fleurs au pied des murs’ du CPIE Brenne-Berry (rosiers, achillées, pavots de Californie…). L’association a par ailleurs développé un prix annuel de fleurissement pour Sainte-Lizaigne, avec une remise des prix en parallèle des vœux annuels.
30 m2 a été construite, en récupérant des pierres et matériaux des vieilles fermes aux alentours. Ces projets de construction et l’esprit de bâtisseur ont cet incroyable pouvoir de fédérer. Désormais, le Clos des Prêtres, intitulé ainsi car jouxtant l’église romane classée, est un vrai lieu de vie. D’ailleurs, chaque samedi midi, les bénévoles de l’association s’y retrouvent pour déjeuner et échanger” précise Pascal Pauvrehomme qui nous confie que la condition sine qua non à la bonne réussite d’un projet communautaire est l’implication des élus (et du maire !). “Il faut être là et mouiller son maillot avec les autres !”.
L’association naît En 2016, après s’être bien fait la main, le groupe de bénévoles se monte en association type loi 1901, ce qui “officialise” ses actions et lui permet de se structurer encore davantage. De nouveaux lieux naissent du travail des bénévoles, dont deux vergers : un de collection pour remettre des variétés anciennes au goût du jour, créé en 2017, et un verger ‘D’ici et d’ailleurs’ de 30 arbres, réalisé en 2018. Comme l’explique Pascal Pauvrehomme, “les arbres ont été parrainés par des habitants du village et même des communes voisines. Cela a été un succès et a permis d’autofinancer le projet : suite à un don de 20 m, les particuliers recevaient un diplôme de parrainage symbolique. Avec de plus en plus d’espaces en gestion, il s’avérait ensuite important de définir des zones de travail sectorisées entre les bénévoles et nos trois agents communaux, afin de ne pas se marcher sur les pieds. Ainsi, les bénévoles ont en charge les vignes, les deux vergers ou encore le mur du cimetière, planté en lien avec l’opération ‘Semis de fleurs au pied des murs’ du CPIE Brenne-Berry”.
Faire vivre l’association et animer la vie locale Pour faire le bilan, définir les priorités d’intervention et établir les actions à mener les mois suivants ou à plus long terme, l’association des jardiniers de Sainte-Lizaigne, qui compte environ 40 adhérents, se retrouve tous les 3e mercredis du mois. “A 18 h a lieu le conseil d’administration, puis l’assemblée plénière à 19 h, avec en moyenne 25 à 30 participants. Dans l’année, outre les déjeuners du samedi midi, des journées rythment également la vie de l’association, notamment en octobre-novembre pour compléter les 100 000 bulbes déjà plantés sur 1 km, le long de la route principale. La traversée de notre village-rue offre ainsi
En tant qu’élu, il est primordial de rester impliqué dans une telle démarche et d’être humble, car tout est fragile, rien n’est jamais gagné, tout peut s’arrêter du jour au lendemain. une belle vitrine colorée, avec des tulipes et des narcisses divers et variés pour étaler les floraisons de février à avril. Dans notre volonté de développer l’implication de tous, les habitants sont invités à ces actions collectives par le biais du bulletin municipal. Aussi, l’association propose des cours de vannerie, de taille de rosiers avec des intervenants comme André Ève, d’entretien de la vigne (ébourgeonnage, taille, greffage à l’anglaise ou en écusson) avec des vignerons de l’AOC Reuilly… De nombreuses actions de partenariat sont aussi réalisées avec les enfants de l’école communale, à l’image de la plantation d’une haie de petits fruits (cassis, groseille, framboise), de la création du potager des enfants situé à côté des vignes, ou encore en lien avec la maison d’assistance maternelle où trois caissons de jardinage ont été créés. Une fête des plantes, où l’association tient un stand, est organisée avec le comité des fêtes. Aussi, cette année, Sainte-Lizaigne a accueilli le premier salon de rencontre des cépages rares, qui a permis de faire palpiter le cœur du village le temps d’un week-end, expérience qui sera vraisemblablement reconduite en 2020” témoigne le maire qui conclut : “début 2019, le conseil municipal a souhaité témoigner sa marque de confiance à l’association. La vigne et les deux vergers, biens communaux, ont ainsi été mis à disposition de l’association qui en a officiellement la charge entière, lui offrant encore davantage d’autonomie. En tant qu’élu, il est primordial de rester impliqué dans une telle démarche et d’être humble, car tout est fragile, rien n’est jamais gagné, tout peut s’arrêter du jour au lendemain”. Dans tous les cas, on peut dire qu’à Sainte-Lizaigne, la “machine” semble bel et bien lancée !
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© Roland-Marie Marceron
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1-2/ La mutualisation des agents, qui permet d’avoir une force de frappe plus importante en gonflant les effectifs, s’avère intelligente pour gérer de grandes surfaces et linéaires qui nécessitent des moyens humains et techniques d’envergure (gros engins de broyage, élagage, fauche des accotements routiers…).
Mutualisation : enjeux, difficultés et premiers résultats
Dans un contexte législatif qui bouleverse l’organisation des collectivités locales, la mutualisation devient le maître mot. Elle vise avant tout un fonctionnement plus économique des collectivités par la mise en commun des moyens et, avec souvent à la clé, une montée en compétences grâce au partage des expériences. Témoignage de Thibaut Beauté, directeur général adjoint (DGA) des services à l’agglomération de Cergy-Pontoise, maire de la commune de Notre Dame de l’Isle et, par ailleurs, nouveau Président du CNVVF.
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es dernières années, les lois MAPTAM (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métropoles) et Notre (Nouvelle organisation territoriale de la République) ont bouleversé l’organisation des collectivités locales, et particulièrement le fonctionnement à l’échelle communale, en incitant à la fusion des communes et à la mutualisation des moyens. Agissant à différentes échelles de territoire et de gouvernance, entre agglomérations, communautés de communes ou encore communes nouvelles, les compétences diverses, liées à l’espace public, à la voirie, aux espaces verts, sont redistribuées “à la carte”, selon les contextes et les volontés politiques, avec, la plupart du temps, une “remontée des compétences” aux EPCI et autres intercommunalités. Phase transitoire souvent difficile, la réorganisation des services et des missions entre communes et intercommunalités
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permet cependant, bien souvent, d’opérer une montée en compétences des agents qui, en travaillant ensemble, mettent en synergie les différentes composantes de l’espace public pour une vision paysagère plus globale et transversale, condition aujourd’hui essentielle pour un cadre de vie de qualité.
Redistribution des compétences : une multiplicité de cas L’une des difficultés des restructurations territoriales en cours est la complexité de lecture de la redistribution des compétences autrefois communales. Pour les métropoles, “cela est plus ‘lisible’, car il y a des compétences obligatoires métropolitaines dont l’une est la gestion des espaces publics (voirie et espaces verts). Pour les communautés d’agglomération et les communautés de communes, la réorganisation se fait à la carte selon les volontés politiques locales. Le travail est alors de se mettre autour de la
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table et de définir l’intérêt communautaire de ce qui fera l’objet d’une gestion par l’intercommunalité. Pour les espaces publics et les espaces verts, il n’y a pas de règles : les cas de figures sont quasiment aussi nombreux qu’il y a de contextes différents. Ainsi, au niveau de l’agglomération de Cergy-Pontoise, la gouvernance a défini que les espaces verts d’accompagnement de voirie (150 km de linéaire), ainsi que les parcs de plus de 5 ha seraient d’intérêt communautaire et donc gérés par les agents de l’agglomération et non des villes. Aussi, avec un centre de production certifié ‘Plante Bleue’ qui produisait historiquement pour l’agglomération, il a été décidé de faire profiter les communes qui le désiraient de cette qualité végétale et de cette proximité, avec des prix attractifs (par conventionnement)” relate Thibaut Beauté. Par ailleurs, une des logiques de la mutualisation vise à mettre en commun les moyens pour les grands espaces et linéaires ou
les zones qui demandent des moyens techniques et humains conséquents. Cela pourrait se résumer dans cette maxime : “ensemble, on est plus fort” !
De nombreux enjeux Les enjeux de la mutualisation sont multiples, comme en témoigne Thibaut Beauté : “en premier lieu, il y a, bien sûr l’optimisation des moyens pour retrouver un fonctionnement plus économique des collectivité locales. Le second enjeu est l’harmonisation des pratiques sur le terrain pour un cadre de vie plus cohérent et des paysages préservés, où l’on passe de la vision d’un simple aménagement, parfois réalisé au coup par coup, à l’échelle globale d’une stratégie d’aménagement du territoire. Dans les grandes intercommunalités, les services voiries, environnement, propreté, éclairage et espaces verts sont alors amenés à travailler ensemble dans une connivence entre tous les éléments de l’espace public. Et cela est plutôt
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14/12/2018
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Et si vous sortiez du rang ? ... avec de vraies nouveautés.s.
par Thierry SIMIER.
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Ainsi, la mutualisation, en regroupant des effectifs plus nombreux et des services divers, per-
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Une montée en compétences
met une montée en compétence des agents. “Forcément, lorsque plusieurs cerveaux travaillent ensemble, cela permet de gagner en expertise, notamment sur des sujets complexes comme la gestion des arbres urbains, la stratégie de Trame Verte et Bleue (TVB), sujets qui impliquent une réflexion à grande échelle. Dans le même temps, il faut accompagner cette modification d’organisation où des femmes et des hommes sont basculés de services et ‘d’employeurs’, avec parfois des nouvelles missions qui changent radicalement leur travail quotidien. Ainsi, il faut conduire un changement managérial : les compétences évoluent, et donc les pratiques aussi, et pour accompagner cela, un plan de formations est nécessaire !” prône Thibaut Beauté qui conclut “nous sommes au milieu du gué, les organisations se cherchent encore. L’important est que les collectivités puissent bénéficier de retours d’expérience afin de pouvoir s’inspirer de la diversité des cas de figure qui existent”. Le message est donc passé : n’hésitez à partager autour de vous une expérience de fusion communale ou à vous rapprocher d’agglomérations qui auraient mutualisé leurs services espaces verts. Les journées des Assises Régionales du cadre de vie de la Région Centre-Val de Loire seront probablement un lieu d’échanges privilégié à ce sujet !
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3/ La réalisation de coulées vertes, la planification de Trames Vertes et Bleues, la gestion du patrimoine arboré pour des villes plus fraîches… sont des sujets à réfléchir à une échelle globale et transversale. Ces compétences peuvent ainsi être transférées de façon logique à l’intercommunalité.
un atout pour les professionnels des espaces verts et plus largement du paysage car ils sont, de fait, par leurs formations et leur vision pluridisciplinaire, plus à même de traiter de façon collective la gestion des espaces verts, la prévention des inondations, la protection de la biodiversité… D’ailleurs, la mutualisation soulève également l’enjeu moins visible de la prise de compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) par les EPCI, qui s’est surajoutée aux réorganisations territoriales, s’inscrivant dans la même logique. En effet, c’est la première fois en France qu’une législation traite d’un sujet sous une approche territoriale aussi forte et reconnaît les particularités géographiques : le grand cycle de l’eau doit effectivement être géré à l’échelle globale des bassins versants, notamment pour prévenir les risques d’inondation, ce qui implique de travailler avec de très nombreux acteurs et collectivités, dans une connivence des compétences. Enfin, l’un des derniers défis est de réussir à conserver une proximité alors que l’on fait ‘remonter’ les compétences. Car qui mieux que les élus et techniciens communaux, mais surtout les habitants, connaît le territoire ?”.
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1/ Baignée par l’Indre, la Ville de Saint-Maur offre un cadre de vie entre ville et nature, mettant à profit les qualités de chacune des deux communes historiques, avec désormais des pratiques de gestion plus en accord avec la nature. 2/ Gymnase omnisports, terrains de jeux synthétiques, terrain naturel, aires de jeux, salles des fêtes, les deux communes historiques ont pu mettre en commun leurs équipements, renforçant ainsi l’attractivité de Saint-Maur.
Saint-Maur, histoire d’un “mariage communal” A proximité immédiate de Châteauroux, entre Champagne Berrichonne et Brenne, la commune nouvelle de Saint-Maur regroupe les communes historiques de Villers-les-Ormes (419 habitants) et de Saint-Maur (3 112 habitants). Un mariage communal qui ne doit pas être “forcé” mais naître d’une volonté partagée, pour rendre alors possibles des projets d’avenir communs pour un cadre de vie sans cesse amélioré.
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u 1er janvier 2016, date butoir à laquelle les communes qui fusionnaient pouvaient encore profiter de l’exonération de l’effort sur la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) pendant 3 ans, la commune nouvelle de SaintMaur naissait. Traversée par la rivière Indre, celle-ci propose un cadre de vie paisible et dynamique entre ville et campagne, dans un environnement de qualité, également accompagné de la plus grande zone d’activité de l’agglomération castelroussine à l’attractivité économique forte. Retour sur les origines, avantages, mais aussi difficultés d’une telle fusion avec Ludovic Réau, maire de la commune nouvelle de Saint-Maur, et Eric Bergougnan, maire délégué et historique de Villers-les-Ormes, en rappelant bien qu’il n’y a pas une fusion communale qui soit identique ! C’est avant tout “un projet de territoire et une histoire humaine”.
Une volonté partagée, des bénéfices des deux côtés Face aux réformes territoriales et aux coupes drastiques des budgets de fonctionnement aux petites communes, la fusion communale s’avérait être une “option avantageuse pour que le village historique de Villers-les-Ormes et ses 420 habitants puissent continuer à vivre sans souffrir financièrement” témoigne Eric Bergougnan, qui est à l’origine de ce regroupement avec l’ancien maire de Saint-Maur devenu député, François Jolivet. Il poursuit : “nous étions tous deux convaincus de la nécessité de la fusion face à un contexte financier devenant ultra-contraignant. En effet, pour un village comme Villers-les-Ormes, sans autres ressources que les trois taxes locales et les dotations d’état, dont la DGF re-
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présentant 30 % du budget total de fonctionnement de la commune, les baisses de participation de l’état laissaient entrevoir un avenir plutôt difficile…”. Pour Ludovic Réau, à l’époque adjoint aux finances de la commune historique de Saint-Maur, “la fusion était pour notre commune, qui comptait plus d’habitants et où la DGF ne représentait que 10 % du budget de fonctionnement, une opportunité d’offrir un cadre de vie encore plus qualitatif, entre énergie de la ville et calme de la campagne. Cela nous permettait également, bien sûr, de continuer de profiter d’une DGF stable nous offrant une belle capacité d’investissement, tout cela renforcé par bonne santé financière avec chaque année un excédent de budget de fonctionnement de 1 000 000 m, grâce à la zone d’activité”. Une capacité d’investissement qui a alors profité à Villers-les-Ormes qui a pu réaménager une rue pour un coût de 130 000 m HT, difficilement assurable par une commune de moins de 500 habitants sans recette.
Quelques réticences vite effacées Le processus de fusion ne suit aucun schéma préétabli : il peut être très long comme très rapide, à l’image de Saint-Maur, où les deux maires de l’époque évoquent le sujet de manière sérieuse en juin 2015, seulement 6 mois avant la fusion. “Après en avoir discuté, nous avons présenté cette intention à nos conseils municipaux respectifs. En septembre-octobre, nous avons donc soumis notre souhait aux habitants lors de réunions publiques d’informations : à notre grand étonnement, personne ne s’y est opposé… !” raconte Eric Bergougnan. Et Ludovic Réau d’ajouter : “une des craintes des habitants de Villers aurait pu être
© Ville de Saint-Maur
Expériences Une qualité renforcée du cadre de vie
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3/ L’objectif principal est de tendre vers une homogénéité des espaces publics de la commune nouvelle, avec une qualité du fleurissement cohérente et globale.
l’augmentation des impôts locaux, mais depuis la fusion, ils ont globalement baissé ! En amont de la fusion, nous avons d’ailleurs fait appel à un cabinet d’étude des finances, car il s’agit bien de mettre deux budgets en commun, en essayant de ne léser personne. Une autre des réticences était la perte d’identité pour la commune historique de Villers-les-Ormes, le nom de Saint-Maur ayant été choisi pour conserver l’attractivité et la ‘réputation’ de la plus grande zone d’activité de l’agglomération. Mais Villersles-Ormes a conservé sa mairie déléguée, ses monuments bien sûr, et ses espaces sont toujours aussi fleuris qu’auparavant. D’ailleurs, sa salle des fêtes est venue compléter l’offre globale d’équipements de la commune nouvelle, labellisée Ville Active & Sportive, avec , avec une grande capacité d’accueil diversifiée”.
Après la fusion, l’agent communal de l’époque de Villers-les-Ormes a donc logiquement rejoint l’équipe de Saint-Maur, ville labellisée 3 fleurs depuis 2016, un long travail ayant été engagé depuis des années sur la commune historique de Saint-Maur. Comme en témoigne Eric Jus, directeur des services techniques de la commune nouvelle, “l’objectif est bien de gérer les deux communes historiques avec une même qualité de traitement, de fleurissement et donc de service public, pour un aspect homogène à l’échelle de la commune nouvelle. Même si l’ancienne commune de Saint-Maur comptait plus d’habitants, l’identité et les paysages ne sont pas très urbains, en étant à l’interface entre une ville moyenne et un milieu résolument rural. Ainsi, chaque année, nous réaménageons entre 3 à 6 massifs de Villers, en y intégrant des arbustes et des vivaces et en paillant avec des copeaux, pour une esthétique et des pratiques davantage en accord avec les critères environnementaux du label des Villes et Villages Fleuris. Notre souhait est également de supprimer progressivement les jardinières pour des massifs en pleine terre”. Même philosophie dans les choix d’aménagement, comme le précise Ludovic Réau, “avec une qualité identique des revêtements, du mobilier, des végétaux choisis…”. A cet égard, les plantes proviennent du centre de production de l’agglomération de Châteauroux qui aiguille les communes bénéficiaires vers des choix plus diversifiés et innovants (voir notre rubrique ‘Techniques Horticoles’). Finalement, “le bilan est positif : la fusion nous a permis de réaliser des aménagements que l’on n’aurait sûrement pas pu assumer en restant de notre côté, comme la création d’aires de jeux pour les nouvelles familles qui s’installent. D’’ailleurs, un projet de requalification d’une autre rue est à l’étude, avec un chiffrage qui devrait s’élever à près de 350 000 m (enfouissement des réseaux, assainissement, revêtements de qualité, plantations). Même si, historiquement, notre village jouissait d’un cadre de vie agréable, il faut avouer que les choses vont en s’améliorant” confie Eric Bergougnan, auquel s’ajoute la voix de Ludovic Réau pour conclure de concert que “le projet de fusion doit avant tout être réfléchi et chacun doit s’y retrouver. Le mariage ne doit pas être forcé : il naît d’une volonté commune facilitant ainsi la démarche. Et encore une fois, aucune fusion ne se passera de la même façon, elle dépend des situations financières, de l’entente humaine entre les maires et de bien d’autres facteurs !”.
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Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019 14:24 29 29/04/2019
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© T.Gilson
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1/ En direction de l’église Saint-Martin, la pente enherbée existante est désormais ponctuée de bastaings en châtaignier, faisant office d’emmarchements, et longée de massifs pérennes à base de vivaces : Phlox paniculata ‘Blue Paradise’, Nepeta ‘Six Hills geant’, Achillea ‘Boule de Neige’, Rosa ‘White Fleurette’… 2/ Aperçu des jardins géométriques et des parterres engazonnés entre l’école et la mairie. Adulte, un frêne à fleurs fera de l’ombrage. Visible le long du mur existant, une sente pentée en gravillons permet d’accéder à des allées en stabilisé.
L’unité retrouvée à Trizay-Coutretot-Saint-Serge Pour valoriser le patrimoine et rassembler le territoire urbain fragmenté de ce petit village du Perche, le paysagiste-concepteur Thierry Gilson a connecté les différentes entités urbaines qui le caractérise en plaçant le végétal comme fil conducteur de l’aménagement. Exit les cloisons, les endroits inaccessibles et moroses, place notamment à des tapis fleuris, des essences locales et des surfaces minérales couleur orange ou ‘caramel’.
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mplanté sur les collines du paysage percheron, au cœur du département d’Eureet-Loir, le village de Trizay-Coutretot-SaintSerge se distingue par un territoire urbain en coteau, relativement pentu (parfois 10 m de déclivité sur 50 m !), où chaque niveau altimétrique est adossé à des repères patrimoniaux forts : l’église, dominant le village et la vallée de la Berthe, la mairie, jouxtant l’ancienne cour d’école située plus bas, la salle des fêtes, l’accueil périscolaire, la bien nommée rue de la mairie… Seulement voilà, toutes ces entités urbaines n’avaient aucune cohérence, aucun lien physique ni attrait visuel. Du moins jusqu’à l’arrivée du paysagiste-concepteur Thierry Gilson et son équipe en 2017, qui, après un appel d’offres, ont été mandatés par la municipalité dans l’intention de valoriser et relier les espaces publics de ce ‘coteau urbain’. “Les élus de cette petite commune étaient très engagés. Ils voulaient tout simplement mettre en valeur le village en
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apportant une cohérence d’ensemble et en s’engageant davantage dans une démarche de fleurissement pérenne appliquée à tout le village” indique Thierry Gilson. Consciente des enjeux du projet, l’agence de paysage a réalisé un aménagement sobre et global, plaçant le végétal, à travers des micro-jardins, comme fil conducteur de l’aménagement.
Depuis l’église… L’agence Gilson & Associés a travaillé à la réunification des différentes entités urbaines, situées en partie haute et basse du coteau, en réalisant une trame d’espaces verts bien organisée. Depuis le parvis en béton désactivé de l’église romane Saint-Martin, accessible désormais par une pente enherbée ponctuée de bastaings en châtaignier en guise d’emmarchements et d’arbustes en tout genre, les 450 âmes du village ont tout d’abord un peu de mal à reconnaître le parking en contre-bas qui jouxtait l’école. Autre-
fois couvert d’enrobé vétuste et entouré en partie d’un grillage simple torsion ainsi que d’un talus de millepertuis, cet espace plan est aujourd’hui revêtu d’un mélange terre-pierre et de gravillons en silex, couleur ‘caramel’, dans les aires de manœuvre. “Nous avons conservé le talus existant et la sente pentée qui bordaient l’ancien parking. Nous avons seulement confectionné une risberme à mi-hauteur du talus et planté des arbustes variés (Cornus alba ‘Kesselringii’, Deutzia scabra ‘Plena’, Ligustrum vulgare ‘Atrovirens’…)” précise le paysagiste-concepteur. Dans les
FICHE TECHNIQUE • Maître d’ouvrage : Commune de Trizay-Coutretot-Saint-Serge (28) • Maître d’œuvre : Agence Gilson & Associés Sas, urbanisme et paysage • Entreprises : Paysages Julien et Legault (espaces verts), • Coût : 185 000 m TTC
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AVANT APRÈS
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3-4/ Morose et sans identité, la rue de la mairie s’est radicalement transformée. La chaussée s’est réduite (5 m de large), les trottoirs se sont élargis et recouverts de béton désactivé. Des massifs de vivaces ont également été créés, y compris au pied du bâti.
‘vides’, à la base du talus, quelques couvre sols et vivaces ont également été plantés : Hedera helix ‘Shamrock’, Cotoneaster dammeri ‘Miranda’, iris…
Côté mairie En direction de la mairie, la cour de l’ancienne école offre aux habitants un tout nouveau paysage : celui de parterres engazonnés et de jardins géométriques plantés par groupes de 3 à 9 plantes, faisant la part belle aux arbustes et aux vivaces plantées densément (environ 6 u/m 2), issues d’une production régionale. A l’intérieur, en sillonnant les petites allées en stabilisé et en pavés béton, on y trouve : des Thymus citriodorus, des Verbena Bonariensis, des Ballota hirsuta…, ainsi que des rosiers (Rosa ‘Buff beauty’, Rosa ‘Gruss An Aachen’…) et des arbres à fleurs (frênes, néfliers…). “Comme dans tous nos projets, nous avons proposé une gamme de végétaux faciles à entretenir. Car nous avons toujours à l’esprit que 80 % des jardiniers des collectivités ne taillent pas alors qu’il le faudrait. Et inversement. D’où, par exemple, des arbustes simples à travailler : on taille quelques bois morts en sortie d’hiver et c’est tout ! Alors quand on est en présence d’élus et de jardiniers passionnés comme à Trizay-CoutretotSaint-Serge, l’entretien se fait parfaitement. Ils aiment les plantes alors ils les respectent” ajoute-t-il. Non loin des jardins, une table de pique-nique et trois banquettes ont été installées pour une halte bienfaitrice.
Rue de le mairie Dans cette rue, les paysagistes ont réduit le gabarit de la voirie à 5 m et bordé la chaussée de larges caniveaux de modules 14 x 20 x 8 cm en béton vieilli. A niveau de la rue, des massifs ont été créés de chaque côté des trottoirs en béton désactivé, dont la couleur reprend celle des gravillons en silex qui couvrent aujourd’hui l’ancienne cour d’école. Les végétaux sélectionnés se veulent simples, mais très décoratifs : Achillea ‘Boule de Neige’, Hemerocallis citrina, Lavandula angustifolia ‘Hidcote’, Rosa ‘Bonica’, Viburnum davidii… Tous les massifs sont recouverts d’un paillage à base de broyats, sur environ 10 cm d’épaisseur. Des places de stationne-
ment en enrobé sont matérialisées au niveau des trottoirs. Au final, d’un bout à l’autre du bourg, le végétal est présent partout, quasiment sans discontinuité. On le retrouve d’un massif à un autre, d’un jardin à un autre. On le contemple. On l’apprécie. En tout cas, les habitants sont ravis et les élus entièrement satisfaits.
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3 QUESTIONS À... Bertrand de Monicault, maire de Trizay-Coutretot-Saint-Serge • Le végétal, une nécessité pour retrouver une unité au cœur du village ?
Les plantes sont véritablement le lien, le fil conducteur de l’aménagement. Planté en continu et avec goût, le végétal relie les espaces publics et, indirectement, les habitants, satisfaits de cheminer d’un bout à l’autre du village. Un village ne peut se développer sans engager des travaux où le fleurissement est mis en avant.
• Est-ce beaucoup d’entretien ? C’est plutôt un budget à anticiper avant le début des travaux. En effet, l’aménagement réalisé par Thierry Gilson est aujourd’hui entretenu par un prestataire, auquel nous versons une somme annuelle de 3 600 m TTC. Notre unique agent n’aurait pas pu intégrer la gestion de ces nouveaux espaces plantés dans ses tâches quotidiennes.
• Quels ont été les changements majeurs depuis la fin des travaux ? Les habitants sont littéralement emballés ! Ils sont fiers de leur village qui, au fil du temps, a développé une image de marque grâce au végétal et au talent des paysagistes. Je crois que c’est essentiel pour un village comme le nôtre de trouver une identité et de prouver que la municipalité va de l’avant et sait s’engager sur de nouvelles voies de développement. Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019
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© CPIE de la Brenne
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Animations
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1/ A Preuilly-sur-Claise (37), la Commune prête un terrain inutilisé de 300 m2 à tous les habitants désireux de jardiner au naturel. Autant de mètres carrés que les agents n’ont plus à tondre et désherber. 2/ Le compostage ne s’improvise pas. Les collectivités doivent largement communiquer à ce sujet via des panneaux d’informations ou des flyers distribués dans les boîtes aux lettres d’un quartier (pas de déchets carnés, laitiers…). Il en va de la responsabilité de la Commune et de la santé publique.
Jardins partagés : au plus près des besoins A l’honneur notamment lors des 25e Assises Régionales du Fleurissement et de l’Embellissement des Communes, l’implication citoyenne au service d’une ville plus verte et responsable, contribue à l’émergence des jardins partagés, où l’entraide et la mobilisation collective sont de rigueur. Encore faut-il que les communes conçoivent des jardins en accord avec les besoins réels des habitants, au risque que ces derniers désertent définitivement ces espaces plantés ! Aujourd’hui, des communes ont recours à une expertise extérieure. Rencontre avec Quentin Revel, animateur au CPIE de la Brenne en charge de l’accompagnement de jardins partagés.
A
ne pas confondre avec les jardins familiaux, sec tor isés par des parcelles de culture louées à qui de droit par les collectivités ou des associations privées, les jardins partagés, plus libres dans leur conception, séduisent davantage les communes, souhaitant dynamiser un quartier, fédérer les habitants autour d’un projet et transformer des espaces délaissés, parfois difficiles d’entretien ou sans vie, en potagers ou jardins entretenus par les habitants (ou en collaboration avec les agents du service espaces verts ou les bailleurs sociaux). Sans compter qu’aujourd’hui, les habitants sont plus que jamais motivés à produire des légumes et des fruits ‘locaux’, ou à profiter d’un lopin de terre richement planté pour son seul intérêt esthétique.
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C’est pourquoi, il est nécessaire d’interroger les habitants sur le jardin partagé ‘idéal’ qu’ils souhaiteraient voir sortir de terre juste à côté de chez eux : objectifs du site (nourricier, esthétique, ludique…), types de végétaux, conditions d’accès… “Bien que les jardins partagés valorisent le cadre de vie et redonnent vie à des sites autrefois sans intérêt, il n’est pas rare qu’ils soient abandonnés au bout d’un an, faute d’entretien et, plus généralement, d’intérêt manifesté par les habitants” affirme Quentin Revel. “Pourquoi ? Car les jardins ne sont pas en accord avec leurs besoins. Il est inutile de leur proposer un potager s’ils veulent un jardin à contempler… Et viceversa”. D’où le recours d’un certain nombre de collectivités à des spécialistes des jardins partagés.
Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
Facteurs de réussite Un jardin partagé n’a d’intérêt que s’il est durable et promis à un bel avenir auprès des habitants. “En sollicitant le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) de la Brenne, les communes font le choix d’un projet bien pensé. En effet, après 2 à 3 réunions organisées avec les habitants (via les associations de quartier, les centres sociaux…), les élus et les différents partenaires financiers du projet, nous compilons et analysons les besoins collectifs, qui dictent ensuite le dessin du jardin. Souhaitent-ils un potager, un espace à fleurir, des arbres où pousseront des fruits à récolter, un jardin clôturé ou ouvert à tous ? Que peuvent fournir les habitants et les personnes impliquées dans le projet, y compris la Ville ? (boutures, semis, matériaux…)…”
indique Quentin Revel. Dans tous les cas, un jardin partagé, bien que libre dans sa création, doit être agréable. “Cela passe par l’implantation de mobiliers, propices aux rencontres. Ils indiquent sans panneaux la ‘bienvenue’” précise-t-il. Et d’ajouter : “le jardin se doit aussi d’être ‘zéro phyto’, en lien avec la Loi de Transition Energétique pour la croissance verte, et de favoriser, par tous les moyens, la biodiversité (plantes mellifères, hôtels à insectes, gîtes à abeilles…). Surtout, ne pas en faire trop ! Quelques bacs ou paloks en bois non traité valent parfois mieux qu’un grand espace planté. Cependant, tout n’est pas figé. Au fur et à mesure de l’implication des habitants et de leur nombre, le jardin pourra être agrémenté de nouvelles essences, de nouveaux mobiliers…”. Des Entreprises et Services d’Aide par le Travail (ESAT)
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© CPIE de la Brenne
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3/ Avant tout projet de création d’un jardin partagé, il est vivement conseillé d’analyser le sol (et les légumes !) afin de déterminer si un risque de contamination est avéré. Plusieurs référentiels existent pour comparer les valeurs obtenues (cf. Inra, BRGM, HCSP). 4/ Jardiner au milieu des résidences permet à tous de se rencontrer, de travailler ensemble et d’agir pour l’amélioration du cadre de vie, comme ici, dans les jardins partagés de La Comète, à Châteauroux.
peuvent également être mobilisées lors de l’aménagement. “J’ai le souvenir d’une entreprise d’insertion mandatée pour confectionner un banc autour d’un arbre. Ils ont su créer un mobilier parfaitement adapté au besoin du site” ajoute-t-il. Le jardin ‘partagé’ prend alors tous son sens. Enfin, pour cheminer d’un bout à l’autre du jardin, des allées (> 1,4 m de large) sont tondues à ras dans le cadre d’un plan de gestion différenciée. Pas d’imperméabilisation des sols ! Tout est simple mais réfléchi.
Sol, compostage et arrosage Quid de la qualité du sol avant tout projet de création d’un jardin partagé ? “Par expérience, les services techniques des communes se basent sur l’historique du terrain pour savoir si celui-ci est potentiellement contaminé (contamination industrielle ou chimique). Il en va de la responsabilité de la commune. Exemple, à Châteauroux, un terrain désherbé
chimiquement pendant plusieurs années, pourtant promis à accueillir un jardin partagé, à inciter les porteurs du projet à opter pour des bacs de plantation surélevés. C’est simple, mais nécessaire. J’invite donc toutes les collectivités à réaliser des analyses de sols”. Seul bémol, les sols ne disposent pas de valeurs chiffrées au-delà desquelles une contamination est avérée. Il est toutefois recommandé de comparer les valeurs obtenues, après une analyse de terre réalisée par un laboratoire compétent, avec des valeurs de référence, telles que les fonds pédo-géochimiques locaux (gamme de concentrations d’un élément ou d’un composé chimique dans des sols de même nature, résultant des évolutions naturelles, géologiques et anthropiques diffuses). D’autres références comparatives sont disponibles : • le guide intitulé ‘Qualité et usages des sols urbains : points de vigilance’, publié conjointement par des chercheurs français (Université de Nantes, Ce-
JARDINS PARTAGÉS, LES OBJECTIFS : • Répondre au besoin des habitants, désireux de cultiver et consommer à moindre coût des légumes et des fruits ‘locaux’ ; • Encourager la biodiversité, l'éducation à l'environnement et aux bonnes pratiques du jardinage ; • ransformer des espaces verts en désuétude en potagers ou en jardins entretenus par les habitants ; • Développer les relations sociales (entraide entre habitants, bienveillance…) et lutter contre le vandalisme, car un jardin répondant au besoin des habitants est un jardin peu enclin aux actes de détérioration.
rema, Inra Agro ParisTech…), qui estime d’ailleurs qu’un jardinier amateur ingère, en moyenne, 480 mg de terre/jour, donc potentiellement contaminée (sans compter l’ingestion des fruits et des légumes produits sur site) ; • les travaux du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), qui propose de son côté des valeurs seuils de vigilance. Par exemple, 100 mg/kg pour le plomb dans les terres végétales. Des concentrations en Éléments Traces Métalliques (ETM), mycotoxines, hydrocarbures… peuvent également être comparées aux valeurs réglementaires définies selon différents types de légumes (fruits, petits fruits, bulbes, feuilles, fruits, tiges, racines…) ; • les analyses du BRGM (Bureau de Recherche Géologiques et Minières)… Concernant le compostage, pour une gestion de santé publique, les règles à suivre doit être listées sur un panneau (pas de rejets de déchets inorganiques, de produits laitiers et carnés…) et transmises sous format papier dans les boîtes aux lettres des résidents. N’oublions pas également qu’un jardin partagé est susceptible d’être visités par des enfants dans le cadre d’ateliers pédagogiques montés par les animateurs de la commune. D’où l’importance de bien suivre les règles d’hygiène. Que serait également un jardin partagé sans une réserve d’eau ? “L’idéal est d’installer des cuves de récupération d’eau de pluie d’environ 100 L pour des
arrosages conséquents et ponctuels (favorisant la prospection des racines en profondeur), de pailler les plantations (avec, par exemple, les déchets de tonte ramassés par les habitants euxmêmes ou les agents des espaces verts), de privilégier des essences méditerranéennes, notamment les aromatiques (les plantes doivent tenir pendant les périodes de vacances !)… Elles sont aussi très odorantes !” indique l’animateur. Côté entretien, les règles sont définies au préalable : si la plupart des tâches sont confiées aux habitants, les opérations mécaniques d’importance (tonte, taille en hauteur…) sont à la charge du service espaces verts. “En règle générale, pour la commune, c’est un gain de temps. Exemple à Preuilly-sur-Claise (environ 1 000 habitants), en Indre-et-Loire, où la collectivité prête un terrain inutilisé de 300 m2 à tous les habitants désireux de jardiner au naturel. Autant de mètres carrés entretenus par les habitants et non par les agents. Deux jardinières situées en centre-ville sont également entretenues par les riverains” détaille-t-il. Le gain de temps (et d’argent) est indiscutable. Beaux, nécessaires, pédagogiques…, les jardins partagés se développent. Aux collectivités d’anticiper les besoins exprimés par les habitants. Ces espaces de culture ne seront que plus appréciés.
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Les cahiers du Fleurissement Août-Sept. 2019
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Gestes & pratiques
Nos experts répondent à vos questions Envoyez un fax au 04 37 55 08 11 ou un e-mail : redaction@cahiersdufleurissement.com
VEGETALISATION
BIODIVERSITE
Grimpantes : encouragez leur plantation !
Hérissons : les protéger, les accueillir
© Jean-Pierre Petit
Les intenses chaleurs de cet été nous le rappellent chaque jour : nos villes et nos villages, même si la tendance est à l’amélioration, manquent cruellement de végétation et, donc, de fraîcheur. Heureusement donc que de plus en plus de communes encouragent la plantation des pieds de façades sur l’espace public, initiative également engagée chez nos voisins belges, à l’instar de la ville de Bruxelles. Cette dernière encourage financièrement les habitants à végétaliser leur façade visible depuis la rue : elle octroie une “prime communale” fixée à 75 % du prix des travaux (avec un maximum de 100 m par bâtiment, renouvelable tous les 5 ans) pour planter des grimpantes mellifères et/ou indigènes. Parmi les avantages des grimpantes : • l a protection des façades contre l’humidité ; •u ne meilleure isolation thermique du bâtiment ; • le renforcement du “maillage vert” ; • l’amélioration du microclimat par le rafraîchissement et l’humidification de l’air autour du bâtiment ; • l’assainissement de l’air par la fixation des poussières et de certains polluants sur les feuilles ; • l’enrichissement de la biodiversité en fournissant nourriture et refuge aux insectes et aux oiseaux ; • l ’embellissement du quartier en rendant le cadre de vie plus agréable. VEGETAUX
Coup de cœur pour la Santolina virens Santolina virens ou Santolina rosmarinifolia est une plante qui combine de nombreux avantages : ce petit arbuste aromatique (H : 40 cm), au feuillage persistant dense, est particulièrement bien adapté aux expositions chaudes, aux sols maigres, secs et caillouteux. Il fleurit en de nombreuses boules jaunes en juillet août, apportant un bel aspect graphique pétillant. Il est parfois utilisé en bordures taillées. Il existe une jolie variante avec la variété ‘Lemon Fizz’ au feuillage vert acide, pour créer des jolis contrastes de vert.
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: Chantemerle-lès-Grignan un village (re)structuré
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Pleudihen-sur-Rance : ! tale séduithose ie végémétamorp Darois, l’harmon
Loïc Rozé, l’autodidacte aux 4 fleurs
CF 86- 08-09-2019
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Espèce emblématique, mascotte des jardins, le hérisson fait partie de notre patrimoine animal français. Plusieurs gestes et précautions permettent de l’accueillir et de le protéger : • offrir des lieux propices à sa présence : haies et buissons (cachette, nourriture), plantation d’espèces indigènes qui attirent ses proies (insectes notamment), pied de clôture physiquement “perméable” pour la libre circulation, limitation des surfaces bétonnées ou bitumées, prairies fleuries… ; • gérer durablement l’espace : limiter au maximum l’usage de produits phytosanitaires, utilisation d’engrais organiques, acception de la végétation spontanée, paillage des végétaux avec les résidus de tonte et broyats de taille ; • proposer une diversité de cachettes et abris : haies, cavités des troncs d’arbre, tas de pierres, tas de bois, buissons… • en période de sécheresse, offrir un point d’eau.
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Août-Sept. 2019 Les cahiers du Fleurissement
Axe 2
Axe 1
A L’UNITÉ, les premières règles disponibles
Axe 3
P.U. TTC à partir de 21 ex. commandés
P.C.1-R0 Travaux des sols, supports de paysage
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
P.C.2-R1 Travaux de plantation des arbres et des arbustes
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
P.C.3-R0 Travaux de plantation des massifs
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
P.C.4-R0 Travaux de mise en œuvre des gazons (hors sols sportifs)
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
P.C.5-R0 Travaux d’arboriculture fruitière
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
P.C.6-R0 Conception des systèmes d’arrosage
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
P.C.7-R0 Travaux de mise en œuvre des systèmes d’arrosage
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
P.E.1-R0 Travaux d’entretien des arbres
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
P.E.2-R0 Travaux d’entretien des arbustes
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
P.E.3-R0 Travaux d’entretien des plantes annuelles...
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
P.E.4-R0 Travaux de maintenance des systèmes d’arrosage
8,44 m
7,39 x ...... =
6,33 x ...... =
P.E.5-R0 : Travaux d’entretien des gazons (hors sols sportifs)
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
C.C.1-R0 Travaux de terrassements des aménagements paysagers
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
C.C.2-R0 Travaux de réalisation de réseaux dans le cadre...
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
C.C.3-R0 Travaux liés aux revêtements et à leurs fondations,
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
C.C.4-R0 Travaux de mise en place de murets paysagers, d’ouvrages de retenue de sols et d’escaliers
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
C.C.8-R0 Travaux de réalisation de bassins d’ornement
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
C.C.9-R0 Conception et réalisation de baignades artificielles
11,61 m
10,55 x ...... =
8,44 x ...... =
avec filtration biologique
C.C.10-R0 Conception et réalisation de baignades biologiques... 10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
C.E.1-R0 Travaux d’entretien des constructions paysagères
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
B.C.1-R0 Travaux de paysagisme d’intérieur : décors
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
permanents en plantes naturelles
B.C.3-R0 Conception, réalisation et entretien de solutions...
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
B.C.5-R0 Conception, réalisation et entretien de solutions
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
B.E.1-R0 Travaux d’entretien des aménagements de paysagisme d’intérieur
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
N.C.1-R0 : Travaux de génie végétal
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
de végétalisation de façades par plantes grimpantes
Axe 4
P.U. TTC entre 10 et 20 ex. commandés
aux bordures et aux caniveaux
N.C.2-R0
New
Axe 5
P.U. TTC à l’unité
: Travaux de plantation forestière
N.C.3-R0 : Travaux d’éco-pastoralisme
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
N.C.4-R0 : Travaux de génie écologique
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
S.E.1-R0 : Travaux d’entretien des sols sportifs
10,02 m
8,97 x ...... =
7,39 x ...... =
REMISE réservée uniquement aux étudiants (sur présentation de la copie de leur carte de scolarité) – 30 % et accordée uniquement sur les ventes à l’exemplaire (hors collection, hors frais de port) + Frais de port à rajouter pour 1 à 3 exemplaires commandés : + 6,33 m TTC
de 4 à 10 exemplaires commandés : pour plus de 10 exemplaires commandés :
+ 10,55 m TTC + 15,83 m TTC
TOTAL TTC à régler par chèque à la commande Raison sociale : Nom - Prénom : Adresse : Code postal : Fax :
Ville :
E-mail :
Tel :
A compléter et à retourner avec votre règlement à : Les Editions de Bionnay - 493 Route du Château de Bionnay - 69640 LACENAS - Tel : 04 74 02 25 25 - Fax : 04 37 55 08 11 20
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