Conclusion Les villes latino-américaines, au cours des décennies, ont laissé leur croissance et développement en charge de l'intérêt privé. L’État dans ses faibles actions devient complice de cette situation. Le résultat est la configuration d'une nouvelle forme urbaine dictée par le capitalisme : des villes dispersées, multicentriques et fragmentées. En effet à la fin du siècle dernier, les villes latino-américaines se caractérisent par la dégradation, non seulement de la ville, mais aussi de la citoyenneté. Les plus pauvres et les plus marginalisés, compte tenu du manque d'opportunités et d'alternatives, s'installent illégalement sur le territoire, donnant naissance aux véritables villes informelles. Cela signifie que depuis les deux dernières décennies, les politiques de décentralisation ont contribué à la plus grande autonomie de gestion des villes secondaires. Comme elles ne sont pas capitales et qu'elles ne sont pas directement associées aux politiques des gouvernements centraux, ces villes ont des scénarios plus favorables pour construire de nouvelles alternatives en matière socio-spatiale. Dans les villes latino-américaines, l'un des thèmes centraux est l'articulation de leurs domaines formels et informels. Une fois cette approche de l'articulation est établie, une nouvelle orientation urbaine est implantée en Amérique latine. Elle est caractérisée par une réflexion sociale indépendante des intérêts privés, qui concentre ses préoccupations sur la réalisation d'une véritable justice sociale. L'urbanisme social est alors créé. Ce type d'urbanisme trouve un environnement approprié pour son développement en Amérique Latin. Il instaure une nouvelle manière de penser et de produire la ville basée sur l'intégration sociospatiale, qui privilégie l'être humain et ses besoins par rapport des autres intérêts. Le modèle a pour objectif de promouvoir des programmes, des services, des activités et des emplois dans les communautés pour réduire les inégalités sociales et permettre l'intégration de la ville fragmentée. Il utilise l'intervention physique du territoire comme stratégie d'intégration, à partir des investissements dans les équipements et les espaces publics, accompagnée d'interventions sociales. Le modèle cherche à contribuer à l'amélioration de la qualité de vie des communautés. Dans cette vision intégrale se fonde l'urbanisme participatif, ce type d'idée d'urbanisme non seulement l'articulation des acteurs formels, mais aussi la création de la participation citoyenne dans les processus, pour être durable dans le temps. Le processus d'urbanisme participatif dépend de la situation préexistante et du soutien politique. L'intérêt de la municipalité et les mécanismes de mise en œuvre sont essentiels pour assurer la durabilité des projets, ainsi que la participation des citoyens. Lorsque la participation de la communauté est permise, un dialogue est créé. Il permet d'interpréter les demandes de la population et génère un sentiment d'appartenance des citoyens aux projets.
La dynamique socio-spatiale des villes latino-américaines a permis d'explorer de nouvelles alternatives urbaines, où l'architecture et l'urbanisme sont utilisés comme des outils de transformation de la ville permettant de rétablir des liens au sein de la communauté et entre 37