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b) L’agriculture et la biodiversité

L’agriculture est un acteur important de la biodiversité ordinaire sur le territoire du Grand Auxerrois. Elle intervient également, de façon spécifique, dans la gestion et la préservation de la biodiversité remarquable. La biodiversité ordinaire est très largement répandue dans les espaces ruraux, même si elle existe aussi dans les espaces urbains, les infrastructures de transport ou encore les espaces industriels. Contrairement à la biodiversité remarquable, clairement identifiée (espèces et écosystèmes, zonages, gestionnaire spécifique), la biodiversité ordinaire ne répond pas à des découpages spatiaux définis et n’est pas uniquement une diversité écologique. Elle doit être considérée de façon globale à travers la diversité des acteurs, des valeurs et des projets. Cette importance de la biodiversité ordinaire, aussi bien écologique qu’économique et sociale, explique les débats voire les conflits d’acteurs locaux. La valeur des services fournis par la biodiversité ordinaire est considérable mais son évaluation reste en revanche très relative, souvent en lien avec la complexité des processus écologiques et agronomiques. Le point crucial dans le débat sociétal correspond à la divergence de vues sur le parcellaire agricole : la propriété foncière privée d’une part, un espace naturel de jouissance collective d’autre part. La transition de l’agriculture vers l’agroécologie est largement amorcée. L’agroécologie est une approche globale des systèmes de culture et de production qui s’appuie sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes. L’agroécologie réintroduit de la diversité dans les systèmes de production agricole et restaure une mosaïque paysagère diversifiée (diversification des cultures et allongement des rotations, implantation d’infrastructures agroécologiques...). Elle vise un maintien des résultats économiques des exploitations tout en améliorant les performances environnementales. Toutes les exploitations agricoles sont incitées, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), à mettre en place ou à maintenir des infrastructures agroécologiques.

Certaines s’engagent davantage à travers : • Les réseaux d’innovation et de partage de connaissances dans des collectifs agroécologiques ayant une reconnaissance officielle par l’Etat.

Figure 77 : Représentation des collectifs agro-écologiques reconnus par l'Etat - source Chambre régionale d'agriculture BFC

• La certification environnementale des exploitations agricoles atteste d’un niveau d’engagement fort dans l’agroécologie. La mention Haute Valeur Environnementale (HVE) s'appuie sur des indicateurs mesurant la performance environnementale des exploitations, entre autres la préservation de la biodiversité (insectes, arbres, haies, bandes enherbées, fleurs ...). Le niveau 3 du cahier des charges permet à une exploitation d’être certifiée HVE (contrôle tous les 18 mois).

• 151 fermes certifiées HVE, soit 97% des fermes certifiées de l’Yonne ; • 99 fermes dans les réseaux DEPHY, GIEE et groupes 30000 ; • 11 groupes labellisés associant divers systèmes de culture, y compris l’agriculture biologique ; • 171 exploitations engagées dans l’agriculture biologique ; • 39 exploitations développant un projet d’agroforesterie : plantation d’arbres et productions diverses

(grandes cultures, petits fruits, maraîchage, élevage).

Biodiversité remarquable

Une ZNIEFF est un secteur où des éléments rares, remarquables, protégés ou menacés de notre patrimoine naturel ont été inventoriés.

Sur le territoire du Grand Auxerrois, les deux types de ZNIEFF sont présents :

• Les ZNIEFF de type I, qui comportent des espèces ou des habitats remarquables caractéristiques de la région.

Ce sont des secteurs de grande valeur écologique ; • Les ZNIEFF de type II, qui correspondent à de grands ensembles naturels, riches et peu modifiés ou offrant de fortes potentialités biologiques.

Les ZNIEFF se situent essentiellement sur des parcelles agricoles et forestières. Tout projet agricole (construction d’un bâtiment, aménagement de stockages, épandages de produits organiques, retournement de prairies, défrichement, forage ou création d’une réserve d’eau...) doit respecter les enjeux liés à ces ZNIEFF.

Il n’y a pas d’acteur spécifique, autre que les services de l’Etat, pour la gestion des ZNIEFF. Les exploitations certifiées HVE connaissent les ZNIEFF qui touchent leur parcellaire et prennent en compte les enjeux (intégrés au parcours de certification).

Figure 78 : carte des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique dans le Grand Auxerrois (données Scans25, INPN, réalisation Chambre d'agriculture de l'Yonne)

Le réseau Natura 2000 est un ensemble de sites naturels représentatifs de la biodiversité à l’échelle européenne. Son objectif est de maintenir sur le long terme le bon fonctionnement écologique des sites. Ces zonages sont beaucoup plus restreints que les ZNIEFF et font l’objet de documents d’objectifs (DOCOB) construits dans le cadre de l’animation d’une structure spécifique, avec les partenaires locaux du territoire. Sauf pour le cas des prairies sensibles, que nous abordons ci-dessous, la gestion de ces sites se fait par de l’information et des incitations de gestion pour les propriétaires fonciers ayant des parcelles dans ces zones. La gestion agricole des parcelles en site Natura 2000 doit respecter les enjeux liés au document d’objectif (DOCOB) spécifique.

Sur le territoire du PETR, 3 sites Natura 2000 sont présents :

Site

FR2600974 : Pelouses, forêts et habitats à chauve-souris du sud de la vallée de l'Yonne et de ses affluents. Communauté de communes Avallon-VézelayMorvan

FR2600975 : Cavités à chauves-souris en Bourgogne. Conservatoire d'espaces naturels de Bourgogne

Gestion

FR2600990 : Landes et tourbière du bois de la Biche. Communauté d’agglomération de l’Auxerrois

Les prairies sensibles des sites Natura 2000 sont indiquées sur le registre parcellaire PAC* de chaque exploitation agricole. A chaque déclaration annuelle, le contrôle du non retournement de ces prairies sensibles se fait automatiquement.

Figure 79 : Carte des zones Natura 2000 présentes sur le Grand Auxerrois (Données Scan25, INPN 2021, réalisation Chambre d'agriculture de l'Yonne)

Le territoire du Grand Auxerrois compte 4 arrêtés de biotope. Sur ces territoires, toutes les activités sont soumises à prescriptions. Les enjeux agricoles visés ci-après dépendent de l’impact de l’arrêté de protection de biotope (APB) sur l’agriculture (en fonction de la surface impactée, du type de production et des modalités de l’APB).

Situation (cartes sources INPN) Description

FR3800079 : Le Cul de la Nasse et Les Grands

Prés.

Communes de SAINT-FLORENTIN et VERGIGNY. Méandre de l’Armançon, 481 espèces végétales et animales à préserver sur ce milieu humide. Enjeu agricole modéré

FR3800080 : Vallée de la Biche Communes d’APPOIGNY et BRANCHES. Site inclus dans la zone Natura 2000 du bois de la Biche Vallée tourbeuses, protection de plantes et amphibiens Pas d’enjeu agricole

FR3800709 : Ruisseau de Fontenay Commune de FONTENAY-PRES-CHABLIS Ruisseau à écrevisse à pieds blancs Enjeu agricole important

FR3800715 : Ruisseau d'Ocre Communes de ST MAURICE-LE-VIEIL, VAL D’OCRE Ruisseau à écrevisse à pieds blancs, Chabot et Truite Fario Enjeu agricole important

Surface

52,59 ha

47,49 ha

313,35 ha

53,66 ha

12 nouveaux arrêtés de protection de biotopes sont en préparation. Ils concernent les cavités à chauvesouris et sont majoritairement situés sur le territoire du Grand Auxerrois.

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