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SMART BUILDINGS
3 questions à Frank Geets Administrateur général de l’agence Het Facilitair Bedrijf
Les grands employeurs poursuivent leurs efforts en matière de travail hybride.
L’éventail des tâches de chaque collaborateur déterminera le bon dosage entre télétravail et présence au bureau. Il est important que chacun trouve son équilibre.
1À quels aspects une entreprise qui
envisage de réaménager ses espaces de bureau disponibles doit-elle penser selon vous ?
“Nous nous sommes nous-mêmes récemment prêtés à l’exercice. Quelque 6 000 collaborateurs du Gouvernement flamand se verront attribuer un nouveau ‘poste de travail’ dans la tour WTC rénovée de la gare du Nord. Mais il n’y aura plus qu’un seul poste de travail pour deux collaborateurs. Le nombre de postes ‘fixes’ sera donc réduit, tandis que les postes partagés seront plus nombreux afin de faire face aux moments de grande affluence. L’occupation des postes de travail sera contrôlée via les badges des collaborateurs. Ils utilisent leur badge pour entrer dans le bâtiment, ce qui nous permet de connaître le nombre de personnes présentes. Nous réfléchissons encore à la nécessité de prévoir un système de réservation.”
L’agence du Gouvernement flamand, Het Facilitair Bedrijf, compte 833 collaborateurs et dispose d’un budget de fonctionnement de 227 millions d’euros. Son siège est situé dans le bâtiment Herman Teirlinck à Tour & Taxis. 2 Quel est l’impact de la réduction des
besoins des entreprises en espaces de bureau sur le marché immobilier ?
“L’impact est clair : les bâtiments de bureaux aménagés en fonction des besoins d’autrefois (je pense aux bureaux séparés avec des postes de travail distincts) ne trouveront plus preneur. La demande de bureaux baisse rapidement en ce moment. Il en résulte une crise sur le marché de la location. La question est évidemment de savoir comment la situation poursuivra sa stabilisation.”
6 000 collaborateurs du Gouvernement flamand se verront attribuer un nouveau ‘poste de travail’ dans la tour WTC rénovée de la gare du Nord. Mais il n’y aura plus qu’un seul poste de travail pour deux collaborateurs. 3 Cette évolution donnera-t-elle
également lieu à une nouvelle approche de l’aménagement des espaces urbains ?
“Nous l’observons déjà maintenant. Dans le Quartier Nord de Bruxelles, construit à l’époque pour accueillir uniquement des bureaux, le paysage est de plus en plus mixte. L’époque des quartiers d’affaires est révolue. Le projet WTC, par exemple, ne se compose pas uniquement de bureaux pour le Gouvernement flamand, mais aussi d’un hôtel et d’appartements. Le bâtiment sera utilisé en continu : en journée par les travailleurs, la nuit et le week-end par les habitants.”
Le travail hybride renforce la demande de smart buildings
La demande de bâtiments respectueux de l’environnement et moins énergivores augmente, partiellement en raison du travail hybride. Dans le même temps, leurs utilisateurs exigent toujours plus de confort et une meilleure expérience. Aug.e, nouvelle joint-venture de BESIX, i.Leco et Proximus, vise l’‘augmented energy’ par le biais d’une plateforme applicative pour bâtiments intelligents.
Grâce à Aug.e, les bâtiments peuvent anticiper de manière autonome les besoins des utilisateurs et leur consommation énergétique, mais aussi limiter leurs émissions de CO2 tout en offrant davantage de confort, des températures intérieures plus agréables et une meilleure ventilation. Les différents espaces de ces bâtiments peuvent également être utilisés plus efficacement grâce aux capteurs, qui suivent en temps réel l’utilisation des pièces et bureaux afin, par exemple, d’optimiser le déploiement des équipes d’entretien.
Un réseau de smart buildings
Cette approche est encore plus intéressante lorsqu’on l’applique non plus à un seul bâtiment, mais à toute une série de sites, qui forment alors un ensemble, une sorte de réseau. On obtient alors des ‘local energy communities’ : un groupe de bâtiments, petits ou grands, reliés entre eux et capables d’accorder parfaitement leur consommation et production d’énergie (par exemple par des panneaux solaires).
Aug.e se concentre sur la gestion de l’énergie, le workplace & community engagement et la maintenance prédictive. Le groupe cible de cette nouvelle alliance comprend trois différents acteurs : les propriétaires de bâtiments, les facility managers d’entreprises/organisations et les responsables des ressources humaines.
En 2020, Bruxelles a gagné 4 places dans le classement du Smart City Index alors que de nombreuses villes européennes ont chuté selon l’indice basé sur des données économiques et technologiques ainsi que sur la perception des résidents en termes de sécurité, de santé, de mobilité, de gouvernement et d’opportunités. Comment analysez-vous cela ?
Anne-Sophie Lotgering : “La volonté politique est très grande pour que la région de Bruxelles devienne encore plus smart. Il s’agit d’améliorer son fonctionnement dans chacun des domaines de préoccupation de ses citoyens, mais également de faire croître sa compétitivité pour en assurer la croissance. Il est aussi très important que les citoyens aient accès aux applications et solutions innovantes. L’inclusion numérique est capitale. On sait que le développement d’une région est aujourd’hui renforcé via son développement numérique et sa capacité d’embarquer ses citoyens à bord.”
Par ailleurs, dans une trajectoire de digitalisation, la sécurité est un facteur fondamental. La digitalisation nécessite des mesures de sécurité appropriées à tous les niveaux : sur les réseaux, sur les appareils connectés, sur les espaces de stockage de données...
Alex Lorette : “Proximus est implanté sur la région et est donc le partenaire local par excellence. Nous soutenons déjà Bruxelles-Capitale dans cette stratégie de devenir plus smart. Un exemple : nous aidons plusieurs communes bruxelloises à