Magazine Portrait vol.5 - no.2

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ÉDITO

Freinez, c’est l’été! Comme beaucoup de femmes, je passe mon temps à jongler entre la famille, le travail, la vie de couple, et le reste. Et si les fins de semaine me donnent un répit, elles sont souvent trop courtes pour briser le rythme de ce perpétuel marathon. Chaque année, j’attends donc avec impatience les vacances d’été qui, pour moi, sont synonymes de farniente, de plaisir au bord de la mer et de repos bien mérité. Or, il y a quelques semaines, des problèmes de santé sont venus me rappeler à l’ordre. Et je ne vous parle pas d’un simple petit rhume ou d’une grippe de fin d’hiver, mais d’un problème assez grave pour remettre en question mon mode de vie et ma gestion du quotidien. Moi qui me plais à jouer les superwoman, à répondre au téléphone tout en faisant la vaisselle et en aidant mon fils avec ses devoirs, à ne jamais dire non à un contrat, à travailler la fin de semaine s’il le faut et, surtout, à faire passer tout le monde avant moi, je me suis dit qu’il était temps que je pense à ma personne. Parce qu’on a beau avoir des rêves et voir loin, c’est au jour le jour qu’on doit s’organiser pour les concrétiser. Et pour ça, il faut être en bonne santé. J’ai donc décidé de freiner quand j’en sens le besoin, de m’accorder du temps, de sortir faire un tour entre deux dossiers. Et aussi, de mieux m’alimenter.

ÉDiteuR Stéphane Gadoury sgadoury@magazineportrait.com DiReCteuR DeS VeNteS Daniel Boudreau - 514 996-8718 promomag@videotron.ca RÉDACtRiCe eN CHeF Diane Stehlé dstehle@magazineportrait.com COLLABORAteuRS elisa Cloutier, Sylvie Lamothe, Joannie Langlois, Aline Noguès, Renée Senneville RÉViSiON et CORReCtiON Sylvie Lamothe, Joannie Langlois DiReCtRiCe De pRODuCtiON Aïcha Ricbourg aricbourg@magazineportrait.com GRApHiSme patrick Verret, Neweb.ca impReSSiON Solisco DiStRiButiON messageries Dynamiques DiStRiButiON COmmeRCiALe presse Commerce Site iNteRNet www.magazineportrait.com CONCeptiON et HÉBeRGemeNt WeB www.neweb.ca - info@neweb.ca pROCHAiNe pARutiON septembre 2016 magazine pORtRAit 815, boul. Lebourgneuf, bureau 301 Québec (Qc) G2J 0C1 téléphone : 1 877 677-7017 info@magazineportrait.com

Parlant d’alimentation, Portrait vous présente dans ce numéro cinq écoles culinaires à fréquenter pour devenir des hôtes hors pair. L’été, avec ses fruits et légumes frais, est idéal pour ajouter des légumes à son assiette. C’est aussi la saison parfaite pour sortir de chez soi, profiter du soleil, faire de belles découvertes et passer du temps avec ceux qui nous sont chers. Et même si vous ne partez pas en vacances, il y a tout de même moyen de se détendre sans aller loin. Savez-vous par exemple que Montréal est à quelques kilomètres de trois belles plages? Et puis, faites le plein de spectacles. Concerts, théâtre d’été, festivals : le Québec est en fête jusqu’en septembre. Sur ce, je vous souhaite de passer un magnifique été. Et n’oubliez pas de freiner! Après tout, nous sommes tous des funambules qui marchons sur un fil ténu et bien fragile : la vie.

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Diane Stehlé Rédactrice en chef dstehle@magazineportrait.com

PORTRAIT/3


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SOMMAIRE

28

14

en couVerture

Véronic Dicaire

acTUaliTés 5 lire 7 écouter 8 Voir 9 sortir 11 tout le MonDe à l’eau! specTacle 12 charlebois

THéÂTre 28 brigitte lafleur

la galère sur les Planches!

30

le nouVeau Visage De l’huMour au québec

20 siMon leblanc

laisser Parler la Musique

34

france D’aMour

36

ian Kelly

38

Portrait exPress

Télévision 22 la Multitalentueuse Marina bastarache

24 alexanDre DesPatie

bientôt aux Jo De rio… coMMe aniMateur!

cinéMa 26 MaDeleine Péloquin en 5 rôles

27 Paul Doucet

ou la Vie DeVant soi

sur les cheMins De france

créatif et serein, à Morin-heights

florence K

l’équilibre retrouVé

yann Perreau

42

safia nolin

D’aDo rebelle à artiste VeDette

livres 44 KiM thúy

l’enfant que J’étais

46 48 50

Janette bertranD

baby-booMers, réVeillez-Vous!

georges brossarD

libre Penseur et aMoureux Des insectes

clauDia larochelle

GoUrMand 53 Des écoles Pas

coMMe les autres

sporT 58 hélène DuMais

rePousser ses liMites

4/PORTRAIT

46

41 la Vie selon

Portrait chinois

21 Korine côté

annie VilleneuVe

et Joëlle lanctôt Portrait Miroir

MUsiqUe 32 KariM ouellet

coMPlèteMent cirque

HUMoUr 18 Phil roy

14 12

38 Héros de l’ordinaire 60 Docteur Pierre Marsolais soutenir les faMilles De Donneurs D’organes

escapade 62 caPe coD Mode 64 KiM rusK lance ses Maillots De bain : à l’aborDage!

66 VêteMents à louer


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ACTUALITÉS / LIRE ◄ UnE saga familialE UniqUE Avec sa chambre forte où gisent les restes momifiés d’une femme, l’auguste demeure de la famille Delorme a toujours tenu à l’abri des regards indiscrets son lot de biens mal acquis, de rites cruels et de substances illicites. Jusqu’au jour où la porte s’ouvre sur Penny Sterling... Un roman grinçant à souhait qui illustre avec humour la fatalité des fortunes bourgeoises : la première génération amasse le capital, la deuxième le fait fructifier, tandis que la troisième le dilapide jusqu’au dernier sou. La chambre verte de Martine Desjardins, Éd. Alto

◄ Un cadavrE tombé dU ciEl

▲ Un UnivErs singUliEr Une petite fille de huit ans atteinte d’une maladie qui la fait vieillir d’un mois chaque jour. Une veuve alcoolique qui parle aux cendres de son mari, dissimulées dans une pierre de curling… Naviguant entre rires et pleurs, les histoires imaginées par Neil Smith rendent compte de la condition humaine avec une finesse rare. Big Bang de Neil Smith. Traduction française de Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Éd. Alto

◄ Un voyagE initiatiqUE L’auteur de L’histoire de Pi nous plonge ici dans trois époques différentes (1904, 1939, années 80) et trois récits à la fois. Tomas, Eusebio et Peter vivent tous la perte d’un être cher et cherchent, chacun à leur façon, à apaiser leur souffrance. Un voyage initiatique qui explore les thèmes de l’amour, de la souffrance, de la perte et de la foi. Les Hautes Montagnes du Portugal de Yann Martel, Éd. XYZ

Après Les nuits de Reykjavík, Arnaldur Indridason, chef de file du polar scandinave, nous revient avec Le Lagon noir. Cette fois, on remonte le temps jusqu’en 1979. Le corps d’un homme est repêché dans le lagon bleu. La victime serait tombée d’un avion. En parallèle, le commissaire Erlendur travaille sur une vieille affaire non résolue : une jeune fille disparue sur le chemin de l’école. Les deux intrigues vont s’entrelacer habilement pour nous offrir un polar passionnant. Le lagon noir d’Arnaldur Indridason, Éd. Métailié

◄ EntrE passé Et présEnt À quinze ans, Jane Standen a vécu un cauchemar : lors d’une promenade en forêt dans une région rurale du nord de l’Angleterre, elle a perdu la fillette de cinq ans qu’elle gardait. L’enfant n’a jamais été retrouvée. Maintenant archiviste dans la trentaine, Jane s’intéresse à une autre disparition qui a eu lieu il y a plus d’un siècle, au même endroit. Un roman touchant et bien écrit. Nos deux mondes d’Aislinn Hunter, Éd. Marchand de feuilles

PORTRAIT/5


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ACTUALITÉS / LIRE

Le coin des jeunes

bEaUX livrEs ► avant marilyn, il y avait norma JEanE

► dEs EnqUêtEs dE shErlock holmEs

En 1945, le photographe de mode André de Dienes fait la connaissance d’une mannequin débutante du nom de Norma Jeane Dougherty. C’est une rencontre capitale pour le photographe, pour sa vie privée comme pour son portfolio. D’une visite à sa mère dans un hôpital psychiatrique à leur dernière rencontre, quelques jours avant sa mort, ce recueil de photos et de notes personnelles offre une image intime de Norma Jeane, la femme, avant qu’elle ne devienne Marilyn, l’icône.

Pour donner aux enfants le goût de la lecture, rien de tel qu’un classique spécialement adapté pour eux. L’illustre détective Sherlock Holmes et son ami le Dr Watson s’attaquent à six affaires des plus mystérieuses. Parviendront-ils à les résoudre et à faire arrêter les escrocs? Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle, Coll. Classiques, Éd. Hurtubise. À partir de 10 ans.

► Un factEUr pas commE lEs aUtrEs

Norma Jeane... avant Marilyn d’André de Dienes, Éd. Taschen

◄ Un hommagE à bowiE Adolescent, Bowie s’installe à Londres, obligé, souvent, de monnayer ses charmes pour vivre. Il y aura ensuite le Bowie junkie, le Bowie fasciné par l’occultisme et la magie noire, celui rongé par la coke. Et un Bowie secret, à l’image de celui de Lazarus, le dernier disque qui met en musique mort et résurrection. Anecdotes inédites, vérités qui dérangent ou évidences artistiques, ce livre vous en apprendra plus sur ce géant du rock. Bowie, l’autre histoire de Patrick Eudeline, Éd. de la Martinière

◄ à vos grilladEs! Explorateur culinaire sans cesse en quête de la meilleure grillade, Antoine Sicotte lance ici son deuxième livre sur le BBQ. Ce passionné du gril nous invite cette fois à le suivre sur la mythique Route 66, à la découverte de ce qui fait l’essence d’un bon BBQ : de bons ingrédients, des accords simples et savoureux et des idées géniales pour en mettre plein les yeux (et la bouche!). Le Cuisinier rebelle - Road trip BBQ d’Antoine Sicotte, Éd. Cardinal

6/PORTRAIT

Bob aime bien sa petite routine et adore son travail : pour lui, la poste, c’est très important! À bord de son vaisseau, il distribue des lettres et des colis, partout dans la galaxie. Mais ce matin, il y a un pépin au bureau de poste. Une BD savoureuse et joliment illustrée. Le facteur de l’espace de Guillaume Perreault. Éd. La Pastèque. Pour les jeunes de 8 à 10 ans.

► tyranoé Une petite voix prévient Tyranoé que la Terre sera bientôt inondée et le pousse à construire une arche. Pendant la tempête, l’héroïque Tyranoé sauve des familles entières. C’est le début d’un long voyage. Un magnifique texte sur l’environnement, le courage et la générosité, accompagné des inimitables illustrations de Rogé. À partir de 4 ans. Tyranoé de Gilles Chouinard et Rogé, Éd. de la Bagnole

► lEs contEs d’andErsEn rEvisités Contes est un recueil de trois des plus beaux contes d’Andersen : Poucette, La petite sirène, et Le rossignol et l’empereur. Grâce aux illustrations remplies de poésie de l’illustrateur belge Quentin Gréban, on redécouvre ces classiques avec ou sans nos enfants! Contes de Hans Christian Andersen, Éd. Mijade


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ActuAlités / écOutER

Red Hot Chili Peppers The Getaway

Paul McCartney Pure McCartney Sortie : 10 juin

Sortie : 17 juin Après cinq ans d’absence, le groupe californien Red Hot Chili Peppers remonte sur scène et prend d’assaut les festivals internationaux. Il risque ainsi de faire salle comble à Québec et à Montréal cet été, puisqu’il sera de passage le 16 juillet au Festival d’été de Québec, puis le 29 juillet au festival Osheaga. Leur 11 album, lancé au tout début de la période estivale, devrait séduire les amateurs du groupe, alors que The Getaway reprend les éléments qui ont fait son succès : des rythmes pop-rock accrocheurs et planants, en plus de quelques rythmes de basse percutants. e

Ce plus récent album de la légende vivante comprend 67 titres de ses meilleures chansons en solo. L’artiste de 73 ans est d’ailleurs en pleine tournée internationale cet été. Un seul arrêt est prévu en terre canadienne, le 21 juillet, en Ontario. Depuis la séparation des Beatles en 1970, Paul McCartney n’a jamais cessé de créer, enchaînant les albums et les tournées. La compilation de Sir Paul s’attarde donc sur toute sa carrière post-Beatles, de l’éponyme McCartney (1970) au tout dernier New (2013), en passant par les sept albums des Wings.

Pour célébrer ce retour en grande pompe, les membres de Red Hot Chili Peppers ont décidé de publier le clip de leur premier extrait sur les réseaux sociaux. Ainsi, Dark Necessities a été visionné plus de cinq millions de fois en moins d’une semaine!

Tegan and Sara Love You to Death Sortie : 3 juin Les sœurs jumelles reviennent en force cet été, avec leur indie pop sur fond de synthétiseurs. Un huitième album parsemé de rythmes dansants, aux sonorités encore plus pop que le précédent, et ce, à temps pour vous accompagner en voiture les fenêtres baissées! Sur Love You to Death, les chanteuses et musiciennes retrouvent le réalisateur Greg Kurstin, qui avait largement contribué à propulser leur dernier album, Heartthrob, au sommet. Le duo albertain annonce par le fait même une nouvelle tournée nord-américaine, alors que les jumelles seront à Québec et à Montréal à la fin du mois d’octobre prochain.

Mumford & Sons Johannesburg Sortie : 17 juin Le groupe folk britannique Mumford & Sons offre cet été à ses admirateurs un minialbum de cinq morceaux enregistré en deux jours, lors d’un arrêt en Afrique du Sud. Réalisé en collaboration avec des artistes africains, Johannesburg se veut le fruit d’une multitude d’influences et de rencontres faites lors de leur tournée sur le continent africain. Ce minialbum dessine ainsi une nouvelle courbe musicale pour le groupe, après le retentissant Wilder Mind paru l’an dernier, qui a trôné au top des palmarès. Mumford & Sons s’arrête à Québec, Ottawa et Toronto en juin, pour ensuite reprendre la route vers les États-Unis.

PORTRAIT/7


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ACTUALITÉS / VOIR

The Wall TheaTre experience au Capitole Adaptation pour la scène du célèbre album de Pink Floyd The Wall, ce spectacle s’inscrit dans la lignée des grands opéras rock. Conçu par le musicien et metteur en scène Richard Petit, il met en vedette plusieurs artistes de renom tels que Sébastien Lacombe, Sylvain Auclair (participant de l’émission La Voix en 2014), Eva Avila, Meggie Lagacé, Richard Petit et Michel Bruno. The Wall Theatre Experience sera en résidence au Capitole de Québec l’été prochain, pendant le Festival d’été.

VirTUOSe, le speCtaCle Après l’émission télé diffusée sur ICI Radio-Canada Télé, qui permettait aux téléspectateurs de découvrir 24 jeunes prodiges de la musique, voici Virtuose, le spectacle. Ces merveilleux musiciens, âgés de 9 à 17 ans, sillonneront cet été les routes du Québec accompagnés de leur mentor Gregory Charles afin de continuer d’éblouir et d’émouvoir les amoureux de la musique et du dépassement de soi!

montréal Complètement Cirque Dès le 7 juillet prochain et pendant onze jours, Montréal ouvrira grand les bras pour accueillir, dans ses salles, ses rues et ses quartiers, de nombreuses troupes circassiennes venues de partout dans le monde. De quoi éblouir petits et grands! Du 7 au 17 juillet 2016 www.montrealcompletementcirque.com

Pour toutes les dates de spectacle : www.ici.radio-canada.ca/tele/virtuose/2016

Du 6 au 9 juillet puis du 13 au 16 juillet 2016. www.thewalltheaterexperience.com

dVd - par iCi les sorties!

un été riChe au tnm Cet été, le Théâtre du Nouveau Monde présente deux pièces incontournables : Inconnu à cette adresse et Roméo et Juliette. La première réunit deux des plus grands acteurs français de l’heure, Thierry Lhermitte et Patrick Timsit, en leur offrant un texte bouleversant de l’auteure américaine Kressmann Taylor, qui explore les vanités et les lâchetés de l’âme humaine. Présentée à Paris, cette prestation magistrale a été acclamée par la critique et le public. Quant au classique de Shakespeare, Roméo et Juliette, il sera mis en scène par Serge Denoncourt. Entourés d’une vingtaine de comédiens, Philippe Thibault-Denis et Marianne Fortier interpréteront les célèbres amants de Vérone. Transposée dans l’Italie des années 30, cette sublime histoire d’amour se déploiera sur fond de haine et de violence, en pleine montée du fascisme. Inconnu à cette adresse du 14 au 26 juin 2016 et Roméo et Juliette du 21 juillet au 18 août 2016. www.tnm.qc.ca

des hommes et des CheVaux pOUr Sarah

là Où aTilla paSSe… Atilla, un jeune homme reclus d’origine turque adopté par Michel et Julie, un couple québécois, se réconcilie avec ses origines et son passé grâce à la rencontre avec Asya, une étudiante turque de passage au Québec. Un film d’Onur Karaman avec Émile Schneider, Roy Dupuis, Julie Deslauriers, Dilan Gwyn.

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Après un grave accident d’automobile, la vie de Sarah et de Cédric, ainsi que celle de leurs proches, bascule cette nuit-là. C’est le début d’une bataille médicale, juridique et émotive qui dressera les membres de deux familles amies les uns contre les autres. L’automne dernier, la série Pour Sarah a créé une vraie onde de choc et a rejoint en moyenne plus de 1,5 million de téléspectateurs chaque semaine. Une série d’Éric Tessier avec Marianne Fortier, Félix-Antoine Duval, Sylvain Marcel, Hélène Florent, Patrice Robitaille, Brigitte Lafleur, Guillaume Gauthier, Alyssa Labelle et Romane Denis.

Le cheval fascine. Depuis toujours. Le temps d’une exposition, Pointeà-Callière vous invite à admirer ce noble animal à travers le regard d’un homme passionné, le chef d’entreprise français, Émile Hermès. Pour la première fois de son histoire, la maison Hermès a accepté de faire voyager près de 250 objets issus de la prestigieuse maison parisienne, rue du Faubourg SaintHonoré. D’une richesse inouïe, tant historique que patrimoniale, la collection retrace l’histoire du cheval et de sa relation avec l’homme. Des chevaux et des hommes – La collection Émile Hermès, Paris. Du 20 mai au 16 octobre 2016. www.pacmusee.qc.ca

un été Chaud à la Cinémathèque québéCoise La Cinémathèque québécoise sera en mode séduction, coquine et même cochonne… L’érotisme y sera en effet à l’honneur tout l’été. Au programme, des œuvres du Japon, d’Italie, de Suède et de France, sans oublier les films québécois des années 1960 et 1970. Du 7 juillet au 31 août à la Cinémathèque québécoise - www.cinematheque.qc.ca


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P h oto g r a P h i e :   r e n au d   P h i l i P P e

ACTUALITÉS / SorTIr

la Musique envahit québec trois cents spectacles, 10 scènes, 11 jours de musique. cette année encore, la programmation du Festival d’été de Québec est riche et touche tous les styles musicaux : rock, pop, métal, country, indie, americana, folk, hip-hop et rap. des vedettes internationales sont attendues, telles que sting et Peter gabriel, red hot chili Peppers, rammstein, ice cube, selena gomez, sheryl crow, duran duran, rachid taha ou encore Jay-Jay Johanson. dans le volet québécois, on pourra notamment compter sur la présence de louisJean cormier, Éric lapointe, karim ouellet, champion et ses g-strings,  Philippe Brach ou encore Marie-Pierre arthur.

Deux festivals pour le prix D’un

www.zoofest.com – du 7 au 30 juillet 2016

www.infofestival.com – du 7 au 17 juillet 2016

le festival international de jeune cuisine omnivore a un but : trouver celles et ceux qui font évoluer la cuisine dans le monde entier. au programme : démonstrations  culinaires, soupers à quatre mains et party gourmand. Vous y rencontrerez une  vingtaine de chefs, pâtissiers, barmans et brasseurs de haut calibre, d’ici et d’ailleurs.

P h oto g r a P h i e :   M i c k a ë l   a .   B a n da ss a k

Zoofest et oFF-JFl, ce sont 12 spectacles francophones et 5 spectacles anglophones comprenant de l’humour, du théâtre, du chant et de la danse. au programme : gilbert rozon, Virginie Fortin, Jay du temple, Ben  lefebvre, Véronique Pascal, catherine Paquin-Béchard, guillaume Pineault, Pierre-Bruno rivard, andy kindler, et bien d’autres. l’occasion de découvrir les talents émergents d’ici et d’ailleurs.

du 16 au 19 septembre à la sat

pour les aMateurs De bonne bouffe

le 23 juin, c’est à nouveau louis-José houde qui animera la Fête nationale à Montréal. il accueillera entre autres Éric  lapointe, Yann Perreau, les sœurs Boulay, Brigitte Boisjoli, koriass, samian, Florent Vollant et natasha kanapé Fontaine. le  24 juin, à 13 h, les célébrations se poursuivront avec le défilé de chars, de gens et d’attractions sur un trajet de 2,4 km. sans compter les fêtes de quartier qui proposeront des activités de toutes sortes. www.fetenationale-montreal.qc.ca

la fête nationale à Montréal PORTRAIT/9


P h o t o g r a P h i e :   F r É d É r i Q u e   M É n a r d -a u B i n

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festival international De Jazz De Montréal le Festival international de Jazz est, depuis plus de  30 ans, synonyme de passion musicale. Montréal  devient ainsi chaque année, pendant une dizaine de jours, le lieu de rendez-vous des amateurs de toutes les musiques liées au jazz. le Festival rassemble 3 000 musiciens et amuseurs publics de 30 pays  et présente près de 1 000 concerts, activités et  animations – dont les deux tiers sont gratuits –, sur de multiples scènes intérieures et extérieures.  cette année, rendez-vous entre autres avec gregory Porter, susie arioli et son Big Band, chick corea  trio ou encore Florence k.  du 29 juin au 3 juillet 2016

une envolée De voix pour la fête Du travail! le Festival de montgolfières de gatineau accueillera une foule d’artistes sur la scène  casino lac-leamy. Véronic dicaire, Marc dupré et ses invités, renée Martel, luce dufault, laurence Jalbert, Brigitte Boisjoli et Valérie carpentier seront en effet de la partie. de plus, dix de nos meilleurs interprètes rendront hommage à david Bowie et à Prince. enfin,  l’humour sera au rendez-vous avec P-a Méthot. Festival de montgolfières de gatineau,  du 1er au 5 septembre 2016. www.montgolfieresgatineau.com

les arts s’invitent au JarDin tous les dimanches après-midi, du 12 juin au  28 août 2016, douze concerts intimes s’installeront au cœur même du Jardin botanique de Montréal.  un rendez-vous unique où le spectateur se délectera du magnifique spectacle des fleurs avant de s’installer devant une scène nichée sous les pommetiers.  la programmation 2016 fait la part belle aux auteurs, compositeurs et interprètes d’ici. invités à présenter un spectacle acoustique, les artistes – notamment daniel Boucher, Vincent Vallières, alexandre désilets, Patrick norman ou encore elisapie isaac et Mara tremblay – nous feront découvrir leur répertoire sous le signe de la simplicité.  les prestations sont gratuites à l’achat d’un billet d’entrée au Jardin botanique. Pour consulter la  programmation complète de l’événement :  www.calendrier.espacepourlavie.ca/les-arts-sinvitent-au-jardin

10/PORTRAIT

théâtres D’été Profitez de l’été pour assister à des pièces de théâtre remplies de bonne humeur, et  ce, un peu partout au Québec. Plusieurs théâtres offrent des forfaits souper spectacle, comme le théâtre des hirondelles à saint-Mathieu-de-Beloeil, le théâtre du Vieuxterrebonne, le théâtre Juste pour rire Bromont ou encore le théâtre des cascades.  soirée festive garantie! www.theatreduvieuxterrebonne.com   -   www.theatrebromont.com www.theatredescascades.com   -   www.theatredeshirondelles.com


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ACTUALITÉS / SorTIr

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TouT le monde à l’eau! Se prélasser sur une plage pas loin de Montréal? Oui, c’est possible. Voici trois destinations détente pour profiter des plaisirs de la baignade et du farniente sans faire des kilomètres.

1- ParC-naTure du CaP-SainT-JaCqueS Situé à l’extrémité ouest de l’île de Montréal, près du lac des Deux Montagnes, ce parc propose balades en canot ou en kayak, tir à l’arc ou pique-nique. Cette jolie plage de sable est accessible en voiture (compter environ 45 minutes du centre-ville de Montréal), mais aussi en transport en commun (du métro Côte-Vertu : autobus 64 jusqu’au terminus Cartierville, puis autobus 68 jusqu’à l’entrée du parc. Du métro Henri-Bourassa : autobus 69 jusqu’au terminus, puis autobus 68). Des aires de pique-nique et un casse-croûte sont offerts aux visiteurs. On aime : • Les nombreuses activités à proximité : marche en forêt, observation des oiseaux, balade en carriole, carrousel de poneys, visite d’une ferme, etc.

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3- Plage de PoinTe-CalumeT

Inévitable quand on habite Montréal : la plage du parc Jean-Drapeau. À cinq minutes du centre-ville, cette belle plage de sable doré est le lieu idéal pour flâner au soleil ou s’adonner à des activités nautiques (pédalo, kayak, canot), au volley-ball de plage ou à la natation. Sur place, des chaises longues sont offertes en location. Un parcours en eau libre d’une longueur de 300 mètres est également mis à la disposition de ceux qui souhaitent s’entraîner. On aime : • L’accessibilité par métro ou en vélo (une navette vous conduit du métro à la plage).

La plage de Pointe-Calumet vient tout juste de se refaire une beauté, et elle est absolument magnifique! De multiples activités de plage (volley-ball, kayak, soccer, jeux gonflables géants, trampoline aquatique…) sont offertes sur place. Et si la plage ne vous suffit pas, un petit plongeon dans la piscine saura vous rafraîchir! Des animateurs proposent aux enfants jeux de groupe et danse sur la plage. Les sportifs y pratiquent la planche nautique, le ski nautique et la planche à genoux en toute sécurité, grâce à un système exclusif sur pylône situé dans une zone écologique sans bateaux. Quant aux sportifs à la recherche d’émotions fortes, ils essaieront le Cable Park : unique au Canada, celui-ci offre un parcours d’un kilomètre parsemé d’obstacles, de rampes et de rails. On aime : • Le chic Beach Club où prendre un verre tout près de la plage. • Les cours de planche nautique offerts sur la plage.

Ouverte du 22 juin au 5 septembre. Pour les heures d’ouverture et les tarifs : www.parcjeandrapeau.com

701, 38e Rue Pointe-Calumet, Québec Du 4 mai au 14 septembre www.beachclub.com/plage

20099, boul. Gouin Ouest, Montréal Du 11 juin au 28 août, de 10 h à 19 h, 7 jours sur 7 www.ville.montreal.qc.ca/grandsparcs

2- Plage du ParC Jean-draPeau (Plage Jean doré)

PORTRAIT/11


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SPECTACLE

Charlebois complètement cirque

Comment se sent-on quand on apprend que le Cirque du Soleil va nous consacrer le prochain spectacle de sa série Hommage? Comme le plus grand clown au monde! C’est plus qu’un hommage, c’est une consécration! C’est comme chanter avec un orchestre symphonique; on ne peut pas aller beaucoup plus haut! J’ai toujours suivi le Cirque du Soleil, et je n’aurais jamais pensé que ça m’arriverait un jour.

12/PORTRAIT

P h o t o g r a P h i e :   S y lva i n   D u m a i S - l é g e r

Le Cirque du Soleil présentera cet été la deuxième mouture de sa série Hommage : Tout écartillé. Créé et produit par 45 Degrees, la compagnie des projets spéciaux du Cirque du Soleil, ce spectacle rendra hommage à l’auteur-compositeur-interprète et musicien Robert Charlebois, figure de proue de la chanson québécoise depuis plus de 50 ans. Le thème du voyage a servi de trame à cette nouvelle création. Réactions de l’hommagé lui-même, Robert Charlebois. Pa r S y lv i e l a m o t h e

Avez-vous participé à la conception du spectacle? Non, je me sentirais inutile d’aller mettre mon nez là-dedans. Je veux laisser les créateurs [qu’il appelle des « dresseurs de poils sur les bras »] libres de créer. J’avance en toute confiance, les yeux fermés et les oreilles ouvertes. Je sais qu’ils vont vouloir m’épater, m’émouvoir. D’ailleurs, je leur ai demandé de ne rien me raconter. Tout ce que je sais,

c’est que ça va s’articuler autour du voyage et qu’ils ont choisi une quinzaine de chansons dans mon répertoire. Pourquoi avez-vous dû réenregistrer les chansons du spectacle? Parce que les pistes originales de mes chansons avaient été retouchées et que ma voix avait été effacée sur plusieurs d’entre elles. Et c’est une bénédiction, parce qu’à mon humble avis, je les


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chante beaucoup mieux que quand je les ai créées, avec beaucoup plus d’émotion et d’énergie dans la voix. Je les ai refaites exactement comme si j’étais sur scène. D’ailleurs, les nouveaux arrangements respectent mieux la version originale tout en sonnant 2016. Ce que les concepteurs vont faire, c’est d’exacerber mes chansons. À propos de votre présence à la première, vous avez dit : « J’espère rire autant que je vais pleurer ». Vous vous attendez à vivre beaucoup d’émotions? Oui, parce que c’est ça le cirque, c’est passer du rire aux larmes. Je m’attends à vivre des émotions par l’ampleur des arrangements musicaux et par le délire visuel qu’ils auront imaginé. C’est un des plus beaux cadeaux que je pouvais recevoir, faudrait être un idiot complet pour ne pas être ému par ce genre d’hommage, d’autant que je suis un fan du Cirque du Soleil depuis toujours. À 72 ans, cette consécration bien spéciale vous incite-t-elle à continuer votre carrière ou, au contraire, à quitter la piste? Je suis tributaire de mon énergie, mais j’ai encore des rêves. J’ai fait des chansons qui ont traversé l’océan, mais aucune

qui a fait le tour du monde, comme La mer de Charles Trenet. Mon fantasme absolu, c’est de créer la petite chanson simple qui va faire le tour du monde. La chanson qui va faire danser, pleurer, réfléchir... Quand on est un artiste, si on ne crée rien de nouveau, on est mort, mais, en même temps, ce qu’on crée, est-ce que ça va être en phase avec ce que le public attend? On ne sait pas. Je dois écouter ma voix intérieure et choisir la beauté, en me foutant de tourner ou pas à la radio. Au moins j’aurai la satisfaction d’avoir apporté du beau, et si les gens répondent, tant mieux.

Tout écartillé, du 13 juillet au 13 août à l’Amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières. Billets en vente au www.amphitheatrecogeco.com. Synopsis : Sur les traces d’un aviateur rétrofuturiste aux allures de Lindberg en quête du voyage perpétuel, les spectateurs seront conviés à un plongeon vertigineux dans l’univers éclectique, ébouriffé, poétique et teinté d’audace de l’un des plus célèbres enfants terribles de la musique québécoise. Un spectacle porté par l’imaginaire débridé de Charlebois où le voyage sera toujours plus important que la destination.

Le 12 avril dernier, Robert Charlebois lançait une tournée européenne sur la scène du Bobino, à Paris, avec le spectacle conçu pour souligner ses 50 ans de carrière. Dithyrambiques, les critiques parues le lendemain soulignaient « sa forme […] olympique et sa voix tonique », ainsi que le fait qu’il « n’en finit pas de séduire » (Le Figaro), tout en le décrivant comme « bondissant, drôle, ivre d’une énergie qu’il dilapide à tout va, pitre et rocker tour à tour » (Le Monde). Devant une salle parsemée de vedettes françaises et québécoises, il a ouvert avec La complainte du phoque en Alaska de… Michel Rivard. « On me la demande constamment en me disant que c’est ce que j’ai écrit de mieux dans ma vie, alors… what the phoque? » Pour toutes les dates de spectacle de Robert Charlebois au Québec dans les mois qui viennent : www.robertcharlebois.com.

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EN COUVERTURE

14/PORTRAIT


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véronic dicaire

Celle qui nous laisse cent voix Cette chanteuse à la voix caméléon reproduit celles de plus d’une centaine d’interprètes féminines, à la perfection ou presque, en français comme en anglais. Elle fait plus que les imiter, elle les incarne. Littéralement. Elle a cartonné à Las Vegas, avec son spectacle Voices, et elle fait partie du paysage culturel des Français, qui l’ont adoptée. Véritable phénomène, Véronic DiCaire révolutionne les genres en livrant des prouesses vocales solides, à cheval entre le chant et l’humour. Incursion dans l’univers d’une artiste unique en son genre. Pa r S y lv i e l a m o t h e Legging deux tons, veston blanc, talons hauts et verres fumés, elle me tend la main, tout sourire. J’ai peine à croire que cette femme si menue est celle qui livre des performances à faire lever les foules, des deux côtés de l’océan. Et pourtant, les faits sont là. Entre 2010 et 2012, Véronic DiCaire a fait 12 fois l’Olympia de Paris et donné des représentations un peu partout en France, en Suisse et en Belgique. Entre juin 2013 et 2015, elle s’est installée à Las Vegas, pour présenter Voices, un spectacle conçu pour les États-Unis, dans lequel elle personnifie 50 des plus grandes chanteuses américaines et internationales. Et ce n’est pas tout, elle danse! L’hiver dernier, l’imitatrice s’est rendue en demi-finales de la compétition Danse avec les stars, diffusée sur les ondes de TF1, en France. En mars 2016, elle présentait son premier DiCaire Show sur France 2, une émission de divertissement où figuraient de grandes vedettes françaises. À croire qu’elle peut tout faire!

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EN COUVERTURE Celle qui se décrit candidement comme une « golfeuse sociale qui aime discuter dans le cart et être bien habillée » explique le concept: « Le 11 juillet sera une journée de golf pleine d’activités, où on donnera priorité aux groupes franco-ontariens. Le 12, 24 artistes se joindront aux joueurs pour un tournoi de célébrités. Les deux soirées se termineront par un souper-spectacle. » Le 13 juillet, le chapiteau sera encore ouvert au grand public, en formule spectacle ou souper-spectacle.

Peut-être, mais elle bosse! Si elle peut dégager autant d’énergie sur scène, c’est qu’elle a d’abord consacré beaucoup d’heures à observer et à écouter ses victimes pour parfaire ses imitations. Vaste et diversifié, son répertoire de 113 voix (aux dernières nouvelles) va aujourd’hui de Christina Aguilera à Ginette Reno en passant par Lady Gaga, Adele, Édith Piaf et bien d’autres. C’est vrai que la nature l’a gratifiée d’une anomalie – une corde vocale plus petite que l’autre – qui lui permet de déguiser sa voix. L’imitatrice doit néanmoins s’approprier chaque personnage, telle une actrice avant un tournage. « Ma perception d’une voix n’est pas toujours juste. Ma coach m’aide à décortiquer et à décliner le mécanisme des voix, pour que j’arrive à les comprendre et à les reproduire. » Entre elles, pas question de météo, mais de gorge, de langue, de nez et de palais. Au travail de voix s’ajoute la personnification des interprètes par la gestuelle,

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le phrasé, l’attitude. « La posture m’aide à finaliser l’imitation », dit-elle, avouant du même souffle que ça peut aller dans l’autre sens. Si bien qu’en prestation, elle arrive à nous émouvoir, tant elle touche à l’essence de ses chanteuses, et à nous faire rire, lorsqu’elle pousse un peu la caricature. D’ailleurs, rares sont les femmes qui occupent si brillamment ce créneau du showbiz.

L’Open Véronic DiCaire Si Véronic se donne beaucoup sur la scène et sur les plateaux de télé, c’est sur un terrain de golf qu’elle évoluera sous peu, avec des centaines d’autres joueurs. La chanteuse promet que l’Open Véronic DiCaire, qui se tiendra du 11 au 13 juillet au Club de Golf Le Mirage à Terrebonne, sera mémorable. Cette cinquième édition du tournoi permettra à près de 500 golfeurs de fouler les prestigieux verts du Mirage en deux jours, et à près de 3 500 personnes d’assister à un spectacle exclusif sous un grand chapiteau.

Tous les profits du tournoi iront à la Fondation Véronic DiCaire, qui encourage les activités artistiques des jeunes francophones canadiens, ainsi qu’à la fondation evenko, qui soutient les jeunes de la relève dans les arts de la scène. La Franco-Ontarienne se souvient de ses débuts difficiles. « Chez moi, dans mon Ontarie, on était comme des Gaulois. On devait se battre constamment pour se faire entendre. Ici, au Québec, il y a des subventions, des appuis, des concours comme La Voix, des écoles de musique... Mais il y a des communautés francophones où les jeunes artistes n’ont pas le soutien nécessaire pour démarrer leur carrière. Je veux aider les jeunes en leur fournissant ce qui leur manque, un piano, des souliers de danse, etc. Et je me rends compte qu’il y a beaucoup de besoins dans le milieu scolaire. On soutient beaucoup les sportifs, mais pourquoi pas les jeunes artistes? »

Et ça continue… Même si la formidable aventure de Las Vegas est terminée, Véronic croit qu’elle aura certainement une suite, mais pas prochainement. À venir plutôt cet été, plusieurs festivals, un peu partout au Québec. Puis, à l’automne, l’imitatrice se retirera quelque temps pour « écrire un nouveau show et travailler la mise en scène ». Son énergie sera ensuite concentrée sur l’Europe francophone


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et anglophone, comme le précise Rémon Boulerice, son agent, conjoint et complice : « Une première opération de séduction est prévue à Rotterdam, aux Pays-Bas, et à Anvers, en Belgique, à la fin d’octobre. » Véronic présentera pour la première fois son spectacle anglophone sur le territoire européen. La chanteuse voit loin: « On va commencer à tester le marché canadienanglais, que je n’ai jamais visité. Mon rêve serait de faire à la fois un show anglais et un show français dans une même ville canadienne. » Pour l’instant, une cinquantaine de spectacles sont prévus pour 2017, en Europe. Au-delà du défi artistique que pose cette tournée perpétuelle, Véronic relève le défi logistique des… valises. « Vivre dans ses valises, c’est un gros défi! Je suis une championne des valises, je pourrais écrire une chronique là-dessus! » Une chronique de Véronic? On aime! Pour toutes les infos sur l’Open Véronic DiCaire : www.fondationveronicdicaire.com Pour suivre ses tournées: www.veronicdicaire.com

L’imitation qui vous a donné le plus de fil à retordre? Il y en a deux. Tina Turner, d’abord, que je pensais ne jamais réussir. L’autre, c’est Barbra Streisand. Je pense que j’ai passé six mois à faire des essais ratés.

Celle qui vous demande la plus grande concentration? Adele. Cette chanteuse-là, c’est comme un bon vin, qui peut tourner ou se bonifier, qui doit respirer… Adele, c’est une chanteuse que je dois revisiter chaque fois.

Celle que vous rêvez d’ajouter à votre répertoire? P h oto g r a P h i e s :   J u l i e n   C au v i n

Je dirais… une voix lyrique. J’ai beaucoup d’admiration pour ce type de voix. C’est une technique complètement différente de la mienne, et ça pique ma curiosité.

Celle à laquelle vous avez dû renoncer? Nicki Minaj, une rappeuse américaine. Je l’ai testée quand j’ai commencé à travailler sur mon répertoire américain, mais son débit est beaucoup trop rapide, surtout en anglais.

PORTRAIT/ 17


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P h oto g r a P h i e :   a n d r é a n n e   g au t h i e r

HUMOUR

18/ PORTRAIT


LE NOUVEAU VISAGE DE L’HUMOUR AU QUÉBEC En cinq ans à peine, Phil Roy est devenu un humoriste respecté par ses pairs et aimé du public. On l’entend sur les ondes d’Énergie aux côtés d’Éric Salvail et on le voit à la télévision dans Le nouveau show et Les enfants Roy, entre autres. Il a même été couronné Découverte de l’année au dernier Gala Les Olivier. Le voici maintenant en rodage pour son premier spectacle solo, dont la première montréalaise est prévue le 25 janvier prochain. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

Après des études en guitare classique, Phil Roy rêve de s’inscrire dans une ligue d’improvisation, mais il est trop gêné pour le faire. Un de ses amis l’inscrit donc à un camp d’improvisation avec lui. « Finalement, j’ai fait l’équipe, mais pas lui! », lance Phil en riant. C’est là qu’il découvre sa passion : faire rire. Les parents de Phil le soutiennent dans son choix de carrière. « Ils étaient juste contents que je fasse quelque chose! » Très importants pour lui, ses parents occupent d’ailleurs une grande place dans son spectacle. Ce premier spectacle solo n’était pas une priorité dans la carrière de Phil. Ayant beaucoup de plaisir en groupe, à la télévision comme à la radio, il craignait la solitude des tournées. C’est finalement son mentor et bon ami François Bellefeuille qui l’a convaincu de foncer et d’apprivoiser la scène. Phil Roy a suivi ses conseils, pour se rendre compte que le métier d’humoriste n’a rien de solitaire : les techni-

ciens, l’humoriste de la première partie, mais surtout le public l’accompagnent tout au long de la tournée et lui donnent l’énergie de groupe dont il a besoin.

Des modèles de tous les milieux Phil Roy a pu compter sur l’appui de plusieurs humoristes dès le début de sa carrière. Jean-François Mercier lui a donné sa chance dans Un gars le soir, François Bellefeuille l’a aiguillé sur tous les aspects du métier et Louis-José Houde l’a invité à faire la première partie de ses spectacles. Louis Morissette, Véronique Cloutier et Éric Salvail lui ont également permis de se faire connaître d’un public de plus en plus grand. Mais Phil Roy s’inspire aussi d’artistes de la relève, notamment du groupe Dead Obies, et de jeunes sportifs comme ses amis Sébastien Toutant, planchiste, et Charles Hamelin, patineur de vitesse. « J’ai une admiration sans bornes pour les gens qui décident de foncer et de suivre leurs passions, parce qu’on est souvent les

premiers à se mettre des bâtons dans les roues. » Il est très fier de faire partie de la relève artistique québécoise, qui est, selon lui, plus forte que jamais dans tous les domaines.

Garder son cœur d’enfant À 28 ans, Phil Roy se décrit comme un éternel adolescent. Alors que la plupart de ses amis se marient et fondent une famille, lui conduit un scooter et n’arrive pas à gérer son recyclage! « Mais je n’ai pas l’impression qu’ils ont accompli plus de choses que moi. On a juste pris des avenues différentes. » D’ailleurs, dans son spectacle, il traite beaucoup de cette dualité entre les responsabilités de la vie d’adulte et son désir de rester adolescent. Reconnaissant de tout l’amour qu’il reçoit du public, Phil Roy aura l’occasion de lui rendre la pareille en montant sur scène un peu partout au Québec. Pour voir l’humoriste en spectacle, rendez-vous au philroy.ca.

PORTRAIT/ 19


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Portrait chinois

SIMON LEBLANC Sacré Découverte de l’année en 2014 au Gala Les Olivier, l’humoriste Simon Leblanc présente enfin son premier spectacle solo, Tout court. Totalement dépouillé (pas de décor, pas de musique, pas de mise en scène et pas d’entracte) –, mais, rassurez-vous, Simon est tout de même habillé! – ce spectacle sied parfaitement à la douce excentricité et à la simplicité de l’humoriste. Il s’est gentiment prêté à notre jeu-questionnaire.

► Quel est le principal trait de votre caractère?

► Quel est le geste le plus fou que vous ayez accompli?

J’aime apprendre.

J’ai fait le voyage Montréal-Québec avec ma femme en chaloupe. J’ai bâti un petit bateau à voile dans mon appartement à Montréal, pendant que ma femme était partie faire un stage dans le Nord, et ce, au grand déplaisir de mes voisins. On a décidé de partir sur le fleuve dans cette embarcation! On arrêtait dormir sur les berges dans une petite tente. Ça a été un voyage magnifique, et très périlleux!

► Celui dont vous êtes le moins fier?

Je suis parfois trop concentré sur une idée et je néglige la réalité. ► Et celui que vous détestez chez les autres?

Je n’aime pas les gens qui se prennent trop au sérieux. ► Quel est le son, le bruit que vous aimez?

Le son d’un frein moteur. Ça me rappelle toujours à quel point une van peut être lourde. ► Que changeriez-vous chez vous si vous le pouviez?

J’aimerais être capable de dormir normalement. Quand je me couche le soir, j’ai de la misère à arrêter de penser. C’est agréable, parce que ce sont de belles idées qui me trottent dans la tête, mais je suis pucké le lendemain matin. ► Quel est votre livre de chevet?

Je n’en ai pas. Mais mon ordinateur portable est toujours à côté de mon lit. Quand j’ai une minute, je lis divers documents sur Internet qui n’ont toutefois aucune valeur littéraire : des manuels d’utilisation, des publications scientifiques, des biographies d’artistes nébuleux sur Wikipédia...

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► Quel est le métier que vous auriez aimé faire en

dehors du vôtre? J’aurais aimé être ingénieur mécanique parce que les mécanismes me fascinent. Je n’ai pas étudié dans ce domaine, parce que j’avais peur de me retrouver à travailler dans un bureau et de finir par trouver ça vraiment plate.

► Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort,

l’entendre vous dire? « Pardon, j’ai pété... »

Pour toutes les dates de spectacle : www.simonleblanc.ca


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Portrait exPress

KORINE CÔTÉ

L’humoriste Korine Côté a vendu 20 000 billets pour son premier spectacle solo, Mon show, en un an à peine. Celle qui pensait ne donner qu’une cinquantaine de spectacles a déjà franchi le cap des 100 représentations, en mai dernier. Pour ceux qui n’auraient pas encore vu son spectacle, l’humoriste en pleine ascension poursuivra sa tournée durant l’été. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

Dans son spectacle, Korine parle autant des émissions de cuisine que des anecdotes interminables que lui raconte sa mère. Elle se plaît à faire ressortir des comportements humains plus ou moins banals et à les analyser avec son franc-parler unique.

Un moment fort de sa carrière Son numéro sur les Macs, qui lui a valu l’Olivier du numéro d’humour de l’année en 2013, a beaucoup contribué à la faire connaître.

Son inspiration François Pérusse : « J’ai toujours suivi sa carrière. Il me fait énormément rire. Je lance tout le temps des répliques de ses albums. Et maintenant que je le connais, je sais que c’est une personne simple et très sympathique. »

Son écriture Korine a l’habitude d’écrire chez elle, dans le silence, à l’abri des distractions. Son conjoint Simon Cohen, également auteur, travaille aussi à la maison. Pour Mon show, Korine a travaillé avec Gabrielle Caron et François Boulianne à l’écriture des textes.

Piment Fort Korine a non seulement figuré parmi les invités de Piment Fort, mais elle a également fait partie de l’équipe d’auteurs de l’émission. En effet, derrière la plupart des interventions des panélistes se cachent des auteurs qui restent dans l’ombre. « Les auteurs arrivent avec plusieurs suggestions et les panélistes choisissent leur ligne préférée. Mais s’ils ont une meilleure idée, ils peuvent l’utiliser. » Elle ajoute qu’il s’agit d’un beau défi pour les auteurs, car ils doivent s’adapter à la personnalité et au style d’humour de chacun.

PORTRAIT/21

P h oto g r a P h i e :   g i l b e rt   Fo rt i e r

Ses sujets de prédilection


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Télévision

La multitalentueuse

Elle danse, elle chante, elle anime et elle est la nouvelle coqueluche des jeunes filles du Québec. Grâce à l’émission Code F. à VRAK 2, elle s’est fait connaître d’un jeune public qui la suit religieusement sur les réseaux sociaux et sur sa chaîne YouTube. Pleine d’entrain, d’ambition et de talent, Marina Bastarache est un modèle pour la génération montante. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

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P h oto g r a P h i e :   St é P h a n i e   d e   l a   ro n d e

Marina Bastarache


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À 10 ans, la petite Marina dansait déjà à la télévision sur le plateau de La Fureur. C’est là qu’elle a eu la piqûre pour la scène. Depuis, on a pu la voir exécuter toutes sortes de chorégraphies à La Voix, Lip Sync Battle : face à face, En direct de l’univers et dans plusieurs autres émissions. Elle a également dansé pour des artistes aussi connues que Céline Dion, Kelly Clarkson, Marie-Mai et Véronic DiCaire. Les expériences qui ont le plus marqué la danseuse? « Mon premier Centre Bell avec Marie-Mai : 15 000 personnes qui hurlent devant toi, c’est vraiment impressionnant! Je dansais comme si ma vie en dépendait! Participer au film Step Up All In, tourné à Vancouver, a aussi été une très belle expérience. Je dansais à côté des chorégraphes de Justin Timberlake et de Madonna, je pensais rêver! » Marina préfère toutefois la scène aux plateaux de tournage cinématographiques. L’énergie du public et l’importance de tout donner dès la première minute l’emportent sur les innombrables prises et les longues journées de tournage.

Le chant Comme danser lui demande énormément d’énergie, Marina Bastarache se verrait mal exercer ce métier toute sa vie. Heureusement, elle a bien plus d’une corde à son arc. Sur leur chaîne YouTube P.O & Marina, elle et son ami Pierre-Olivier Beaudoin publient différentes vidéos destinées aux jeunes : des défis, des confidences, mais

aussi des reprises de succès qui nous font découvrir les magnifiques voix de la danseuse et du chroniqueur télé. Deux perfectionnistes dont la complicité se ressent dès la première écoute. Marina se dirige-t-elle vers une carrière de chanteuse? Pas pour l’instant, mais elle continue de perfectionner cet art en attendant de voir où il la mènera.

La télé Marina s’est découvert une passion pour la télévision en participant à Code F., une émission quotidienne qui s’adresse principalement aux adolescentes. Cinq personnalités féminines appréciées des jeunes y traitent, avec humour et sans retenue, de sujets aussi variés que le gardiennage, les ex, l’épilation, les meilleurs amis et les réseaux sociaux. Code F. connaît un vif succès. Marina Bastarache y endosse le rôle de la belle fille gentille et accessible, qui a fait d’elle l’idole des jeunes. « Je reçois tellement de beaux messages de jeunes sur les réseaux sociaux! Ça vient me chercher, et je me fais un devoir de leur répondre. C’est grâce à eux que je fais ce métier, alors je peux bien prendre une heure de ma journée pour leur écrire. » Si elle n’avait qu’une

Sur scène avec Marie-Mai

Marina Bastarache a souvent eu l’occasion de travailler avec Marie-Mai, que ce soit dans le cadre de sa tournée Miroir ou de ses résidences au Théâtre Saint-Denis et au Capitole de Québec. Elle aimerait beaucoup répéter l’expérience, entourée de l’équipe de musiciens et de danseuses, qui s’est soudée avec le temps. « Marie-Mai est très travaillante, je trouve ça admirable. Pour avoir travaillé avec beaucoup d’autres artistes, je sais qu’ils ne font pas tous preuve d’autant de rigueur. C’est motivant, ça nous force à toujours exceller. » Évidemment, la séparation de Marie-Mai et Fred St-Gelais a touché Marina et les autres danseuses, qui partageaient la scène avec les deux artistes. « Marie-Mai est venue nous voir et a rallié les troupes avant le premier spectacle sans Fred. Elle a été très forte de donner ce spectacle malgré les circonstances. » valeur à leur transmettre, ce serait de croire en eux et d’être fiers de ce qu’ils sont, sans aspirer à devenir quelqu’un d’autre. Pour Code F., Marina écrit ses propres textes, avec l’aide d’une script-éditrice. Elle a développé de belles amitiés avec Mariana Mazza et Catherine Éthier, avec qui elle partage l’écran. « On est super occupées, mais Mariana m’appelle souvent et on passe des soirées à jaser. Catherine est

un amour sur deux pattes! Maripier Morin est très prise, alors on se voit moins. Virginie Fortin, elle, est plutôt du type cocooning avec son chum! » Les cinq filles se complètent bien, chacune amenant une couleur différente à l’émission. Qu’elle soit sur scène, à la télé ou au cinéma, Marina Bastarache ne laisse pas sa place. Elle aime ce qu’elle fait, et ça paraît!

PORTRAIT/23


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Télévision

« J’ai besoin de défis et d’avoir des papillons dans le ventre. L’animation me procure ces sensations. »

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AlexAndre despAtie

Bientôt aux Jeux olympiques de Rio… comme animateur! On connaissait l’athlète exceptionnel, le triple champion du monde et médaillé olympique en plongeon. Ayant mis un terme à sa carrière sportive en 2013, Alexandre Despatie s’est depuis découvert une nouvelle passion : l’animation. Cet été, c’est donc en tant qu’analyste sportif aux Jeux olympiques de Rio au Brésil qu’on le retrouvera sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé. pA r d i A n e s t e h l é

Juin 2013. Après 22 ans consacrés au plongeon, Alexandre Despatie annonce sa retraite. Quelques jours plus tard, City TV, une chaîne anglophone détenue par Rogers Media, lui propose de coanimer la nouvelle émission quotidienne Breakfast Television Montreal avec Joanne Vrakas. En décembre dernier, après deux ans et demi d’émissions en direct, trois heures par jour, cinq jours par semaine, l’aventure se terminait. Mais pour Alexandre, l’expérience aura été incroyablement enrichissante. « Faire du direct quotidiennement est une école formidable. Si tu te trompes, tu dois improviser. Avec Joanne, on a partagé des fous rires, des moments de stress et des imprévus. Je me souviens d’un jour où il y a eu une panne de courant dans l’immeuble. Le studio était dans la quasi-obscurité, mais on a quand même continué d’animer grâce aux génératrices », se souvient-il.

Photographie : Sol photographe

Aujourd’hui, Alexandre se considère comme un animateur. Son métier le passionne et comble sa grande curiosité et son goût pour la communication. Et pourtant, quand il a pris sa retraite, le jeune homme pensait plutôt se diriger vers une carrière de comédien. Il était d’ailleurs de la distribution de À vos marques… party! du réalisateur québécois Frédéric D’Amours, en 2007. Mais rapidement, il a eu la piqûre de l’animation. « J’ai besoin de défis et d’avoir des papillons dans le ventre. L’animation me procure ces sensations. » Les JO vus de l’autre côté Des défis, il en aura bientôt. Du 5 au 21 août, Alexandre sera en effet à Rio en tant qu’analyste sportif. Avec Martin Labrosse, il animera le bloc du matin, de 7 h à 11 h. « Je vais pouvoir combiner ma passion pour le sport à celle de l’animation. Nous irons à la rencontre des athlètes et des entraîneurs de toutes les disciplines.

Et comme les jeux seront pratiquement diffusés en direct, avec une heure seulement de décalage, les téléspectateurs pourront vivre des émotions en temps réel, ou presque. Et puis, il y aura des imprévus. Il faudra être alerte et c’est ce que j’aime. » Pour la première fois, à trente ans, celui qui a vécu les quatre derniers Jeux olympiques comme tête d’affiche de l’équipe canadienne de plongeon sera de l’autre côté de la barrière pour recueillir les impressions à chaud des athlètes. « Grâce à mon expérience d’athlète, je vais pouvoir mieux comprendre ce que ressentent les participants, avant, pendant et après leurs épreuves. Tout cela va m’aider à poser les bonnes questions. Et je vais pouvoir vivre les JO de A à Z, ce qui ne m’est jamais arrivé avant, même en tant que téléspectateur, car j’étais trop occupé. J’ai bien hâte! » D’ici là, Alexandre ne chôme pas. Être analyste aux JO demande d’être bien préparé et documenté. Et, fidèle à lui-même, le jeune homme ne se repose pas sur ses lauriers. Il a beau connaître plusieurs athlètes, il tient à peaufiner ses recherches. À deux mois de l’événement, quand il se sent nerveux, il applique une méthode de relaxation infaillible : la respiration. « Quand je plongeais, je contrôlais mon stress par la respiration. Aujourd’hui, j’utilise cette technique quand je dois aller à un rendez-vous important ou bien avant d’animer un événement. » Quand on lui demande si sa carrière d’athlète est maintenant définitivement derrière lui, il répond affirmativement. « J’aime me réinventer. J’ai pris la bonne décision au bon moment. Cette étape de ma vie est terminée. Aux JO, le public francophone va me découvrir comme animateur. Mon prochain défi est là. » À voir la flamme dans ses yeux lorsqu’il nous en parle, nul doute qu’il passera le test haut la main. PORTRAIT/25


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MADELEINE PÉLOQUIN EN 5 RÔLES Cinéma, télévision, théâtre : Madeleine Péloquin multiplie les rôles depuis quelques années. Tantôt batailleuse, tantôt hypocrite, elle incarne des personnages aussi diversifiés que différents d’elle. En voici cinq qui ont particulièrement marqué sa carrière. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

« Daphnée est l’archétype de la James Bond girl. C’est une femme mystérieuse dont on sait peu de choses. Elle est très charismatique et sensuelle, tout en étant forte et indépendante. Elle est manipulatrice, mais elle a aussi une certaine humanité. C’est une fille capable du meilleur comme du pire. Daphnée est un personnage qui me propose beaucoup de défis, dont des cascades et des scènes de combat. Jouer dans un film d’action de ce genre faisait partie de mes rêves d’actrice. »

Audrey dans Ces gars-là « J’ai beaucoup aimé jouer la comédie, dans le rôle de la policière. J’avais déjà travaillé avec Simon-Olivier Fecteau il y a une dizaine d’années et j’ai eu beaucoup de plaisir à retravailler avec lui. C’est dommage que ça se termine là, mais on passe à autre chose et on garde un beau souvenir de cette expérience. »

Martine dans Trauma « C’est sans doute le rôle qui m’a fait connaître du grand public. C’était le fun de voir mon personnage évoluer au fil des cinq saisons, grâce au talent de Fabienne Larouche. » 26/ PORTRAIT

Angélique dans Les pays d’en haut « J’adore jouer ce personnage. C’est une chipie, mais j’essaie de comprendre ses enjeux, ses motivations. C’est une femme seule dans les Laurentides à la fin des années 1800; la vie est dure. Elle se débrouille du mieux qu’elle peut, mais ça fait ressortir son côté hypocrite et manipulateur. Et on va continuer d’aimer la détester dans la deuxième saison! »

Sophie dans Pour Sarah « Je n’étais plus la méchante, mais plutôt la pauvre fille enceinte et trompée. C’était le fun, parce que je jouais avec mon vrai conjoint, Jean-François Nadeau. J’ai adoré jouer avec lui. On se connaît tellement bien que c’était facile. »

On pourra voir Madeleine Péloquin dans le film Nitro Rush, à l’affiche le 31 août prochain.

P h o t o g r a P h i e :   Pat r i c e   L a m o u r e u x

Daphnée dans Nitro Rush


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CINÉMA

Certains acteurs se sont révélés sur le tard. Louis de Funès, par exemple, avait 50 ans quand on lui a confié le rôle de Cruchot dans Le Gendarme de Saint-Tropez. Morgan Freeman en avait 52 quand on l’a découvert dans Miss Daisy et son chauffeur. On dirait bien qu’il en est de même pour le comédien québécois Paul Doucet, qu’on a l’impression d’avoir découvert avec la série Unité 9 dans le rôle de Georges Sainte-Marie, « l’aumônier le plus connu du Québec » (comme on l’a souvent entendu dire). Et pourtant… Par renée Senneville Depuis l’obtention de son diplôme de théâtre de l’UQAM, Paul Doucet multiplie les présences sur nos scènes, autant au théâtre et à la télévision qu’au cinéma. La liste des séries auxquelles il a participé est longue. Outre Unité 9, il y a eu notamment Mensonges, Mauvais karma, Musée Eden, Le bleu du ciel et Jean Duceppe, où il tenait le rôle-titre, qui lui a d’ailleurs valu le prix Gémeaux de la meilleure interprétation en 2003.

Otto Frank, le rôle d’une vie Les adeptes de théâtre ont récemment eu le bonheur de le voir endosser avec grand talent le personnage d’Otto Frank dans la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, Le Journal d’Anne Frank. Lorraine Pintal assurait la mise en scène de la pièce, présentée au Théâtre du Nouveau Monde et en tournée à travers le Québec. Il s’agissait du récit de l’histoire de la famille Frank, du point de vue du père d’Anne Frank. Paul Doucet incarnait ce personnage relativement méconnu avec une intense profondeur. « Cette partie de l’histoire me fascine, raconte-t-il. J’avais déjà de bonnes références lorsque j’ai accepté le rôle, et j’ai poursuivi mes lectures pour tenter de saisir la véritable nature de cet homme au destin si tragique. » La pièce a été jouée à partir de janvier 2015, soit 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. « Tous les membres de la famille Frank et les gens qui se cachaient avec eux sont décédés entre janvier et mars 1945. Il nous arrivait souvent de jouer le jour de l’anniversaire de leur mort. Nous le soulignions alors, c’était important. »

Le milieu scolaire, un soutien salutaire Doucet porte bien son nom. Réservé, souriant, d’approche facile, bien dans sa peau, on le devine doux et très sensible. Comme les personnages qu’il incarne, sans doute. Mais s’il peut donner l’impression d’un homme sans histoires, sa vie n’a pourtant pas été un « long fleuve tranquille ». Au tout début de son secondaire 5, sa mère s’est suicidée. En plus de pouvoir compter sur le soutien indéfectible de son père, qui travaillait dans le milieu de l’éducation, il a pu, fort heureusement, trouver refuge auprès des membres du personnel de son école, le Collège Charles-Lemoyne. Plutôt réfractaire aux études, l’adolescent se démarquait toutefois par un certain talent musical. Et il aimait la scène et l’arrière-scène. L’orienteur du Collège « s’est mis sur son cas » et l’a enrôlé dans l’organisation du spectacle de fin d’année. Le cégep a suivi et, là aussi, il a grandement profité du soutien des responsables de la vie étudiante. En fait, c’est ce qu’il préférait, la vie étudiante! À l’UQAM, il a « bâti » son baccalauréat de manière à toucher à tout, ajoutant à sa participation comme étudiant-comédien aux trois représentations de base, une pléthore d’autres spectacles où il intervenait tantôt aux décors ou à l’éclairage, tantôt aux costumes. « On m’appelait le “king de la makita”! », raconte-t-il en riant. Paul Doucet, c’est ça. Un homme apparemment calme qui veut tout comprendre et se laisse guider par sa curiosité. À 50 ans, il se sent encore très jeune. « On m’a souvent dit

que c’est à 50 ans que “j’habiterais” mes rôles, car j’ai toujours eu l’air plus jeune que mon âge. » Aujourd’hui, il « fait » son âge, et on le découvre de plus en plus. Il partage sa vie depuis 18 ans avec la comédienne Marie-Claude Sabourin avec qui il a deux adolescents. On s’apprête à le retrouver dans le rôle de Rémy dans le film Les 3 p’tits cochons 2, qui sortira en juillet. Avec la même sensibilité, le même talent, le même humour… Il faut s’attendre à ce que Paul Doucet occupe nos écrans (petits et grands) encore longtemps.

Les 3 p’tits cochons 2 Les « trois p’tits cochons » se retrouvent cinq ans plus tard, juste avant la commémoration de l’anniversaire de la mort de leur mère. Ils sont toujours victimes de leur sexualité débordante. Réalisé par Jean-François Pouliot (La grande séduction, Guide de la petite vengeance) et scénarisé par Pierre Lamothe (Les 3 p’tits cochons) et Claude Lalonde (10 ½, Les 3 p'tits cochons), le film met en vedette Paul Doucet, Guillaume Lemay-Thivierge et Patrice Robitaille (qui remplace Claude Legault), Sophie Prégent, Isabel Richer et Maxime Lepage.

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THÉÂTRE

La Galère sur les planches! On l’a vue à la télé dans L’Auberge du chien noir, Mensonges, Pour Sarah, et au cinéma dans Paul à Québec, mais c’est surtout à travers son personnage de Mimi dans La Galère que Brigitte Lafleur a séduit le Québec. Les nostalgiques sont invités à la retrouver au théâtre avec ses trois complices survoltées, dès juillet. La comédienne nous parle du projet La Galère sur scène. Pa r S y lv i e l a m o t h e D’où est venue l’idée d’une pièce de théâtre inspirée de la télésérie? C’est mon chum, Mario Provencher, qui en a eu l’idée. Il en a parlé à André Robitaille [pour la mise en scène], qui tripait déjà sur l’émission, puis aux autres filles et enfin à Renée-Claude Brazeau. Il a obtenu un oui spontané de tout le monde! Notre deuil n’était pas encore fait et on se réjouissait de revivre ensemble un peu de l’aventure de La Galère. Renée-Claude n’a jamais écrit pour le théâtre, mais sa force est d’avoir une véritable signature, un côté irrévérencieux unique, et ça, on va le retrouver même sur scène.

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Où en êtes-vous dans les préparatifs? On en est encore à l’étape de la création, toutes les idées ne sont pas encore formulées. On sait ce qui s’en vient, en gros, mais Renée-Claude peut encore décider de changer des choses. Son processus de création est… continu, mais on y est habituées. On a fait quelques lectures avec différentes versions, et même quelques répétitions de danse, un genre de chorégraphie improvisée, parce qu’un des fantasmes d’André et de RenéeClaude, c’est de nous voir nous défouler sur la scène.


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des personnages attachants qu’ils connaissent déjà. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs d’entre eux vont peut-être vivre leur première expérience de théâtre, justement.

Quel genre de metteur en scène est André Robitaille? C’est un être exceptionnel, il est tellement fin! Je le connais vraiment bien, parce qu’il est l’associé de mon chum depuis plusieurs années. Le théâtre, c’est naturel pour lui. Je l’ai vu adapter et écrire des spectacles fantastiques. Il joue à la télé, au théâtre et produit aussi des spectacles. Il mène une vie de fou, mais ce qu’il entreprend, il le mène toujours à terme, parce que c’est un gars très rigoureux. Et ça tombe bien, parce que nous les filles, on est très rigoureuses aussi. On s’amuse énormément en travaillant, mais c’est justement parce qu’on est bien préparées.

À quoi peut-on s’attendre avec La Galère sur scène? À un genre de huis clos. Les quatre filles réunies vont partager leurs déceptions : leur vie est plate, routinière, trop rangée, malgré l’éparpillement des enfants. On devrait retrouver le même ton, la même palette d’émotions que dans la télésérie. On va tenter de préserver l’essence, le cœur de La Galère.

N’est-ce pas un pari risqué de recréer l’univers de La Galère au théâtre, où le public est si différent? Dans ce cas-ci, ce sont les téléspectateurs qui vont se déplacer au théâtre, les gens qui ont aimé La Galère. Ce qu’ils veulent voir, c’est une nouvelle aventure

La pièce La Galère sur scène sera présentée au Théâtre Hector-Charland de L’Assomption du début juillet à la mi-septembre et sera ensuite en tournée pour un an, partout au Québec. Pour toutes les infos : www.koscene.ca/spectacle/la-galere.

Toiles en cavale Artiste de talent, en plus de jouer au théâtre, à la télévision et au cinéma, Brigitte Lafleur peint de magnifiques toiles où figurent des chevaux à la mine mélancolique. Par une chance inouïe, ses tableaux font le tour du monde avec le spectacle équestre Odysséo produit par Cavalia, qui est à l’origine de cette initiative. Brigitte bénéficie ainsi d’une exposition itinérante qui va à la rencontre des milliers d’amateurs de chevaux qui convergent sous le chapiteau. « Dès que j’ai une journée de congé, je peins du matin jusqu’au soir. Si j’arrête, je vais perdre l’inspiration. » Aux commandes qu’elle reçoit par Internet s’ajoutent les peintures qu’elle place à la galerie d’art du Château Frontenac, à Québec. La peintre prépare également un vernissage important pour l’automne. « Depuis peu, je travaille à une nouvelle série de chevaux que je n’ai encore montrée à personne. J’ai vraiment du plaisir à faire ça. »

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PORTRAIT MIROIR

Annie Villeneuve et Joëlle Lanctôt Être la tête d’affiche d’une comédie musicale, voilà le rêve de bien des chanteuses. Ce rêve devient réalité cet été pour Annie Villeneuve, qui reprend le rôle de Sandy dans Grease à la Salle Albert-Rousseau de Québec, et pour Joëlle Lanctôt, qui se glisse dans la peau de Mary Poppins au Théâtre Saint-Denis de Montréal. Laissons place à la magie et replongeons plusieurs années en arrière, sur des airs bien connus. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

L’univers de Mary Poppins est-il encore d’actualité selon vous?

Étiez-vous une fan de Grease, plus jeune? Oui, comme toutes les filles de ma génération. Les robes, les années 50, le laisseraller, la musique : j’aimais tous les aspects du film. Je chantais les chansons, mais rarement avec les bonnes paroles!

L’univers de Grease est-il encore d’actualité selon vous? Une histoire d’amour, c’est toujours d’actualité. Ce sont des chansons qui vieillissent bien, on peut encore entendre Hopelessly Devoted to You à la radio, on chante les pièces de Grease dans les karaokés. Ça fait partie de notre culture.

ANNIE VILLENEUVE

JOËLLE LANCTÔT

Grease est votre première comédie musicale. Ça vous donne envie d’en faire d’autres?

Étiez-vous une fan de Mary Poppins, plus jeune?

Beaucoup! J’apprécie vraiment le travail d’équipe. Je trouve qu’au contact des autres, de

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Pas du tout, je n’avais même pas vu le film. C’est lors du processus d’audition que j’ai découvert le film et la comédie musicale.

C’est l’histoire d’une famille déconstruite, désunie, dont les enfants sont turbulents et réclament l’attention de leurs parents. Les nounous se suivent et démissionnent rapidement. Mary Poppins arrive et réunifie la cellule familiale. C’est d’actualité, car on manque toujours de temps pour nos enfants et on a de la difficulté à se concentrer sur ce qui compte vraiment. Le laisseraller, le plaisir, l’imaginaire, le jeu, le moment présent : c’est tout ça Mary Poppins. C’est magique et intemporel. Une histoire d’espoir qui va droit au cœur.


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leur talent et de leurs forces, on développe nos propres forces. Ça m’encourage à élargir mes horizons. Quand on chante sans micro à la main, l’interprétation prend plus de place. Et il n’y a pas deux spectacles pareils. Il peut arriver tellement de choses quand on est plusieurs sur scène. Cette semaine, quelqu’un est tombé dans les escaliers et il y avait de la salade de chou partout! Il a fallu nettoyer sans trop que ça paraisse. Une autre s’est mise à saigner du nez, alors on a chanté ses lignes pendant qu’elle s’absentait. C’est une expérience vraiment enrichissante.

Comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle? J’ai écouté le film, mais le metteur en scène voulait que l’incarnation du personnage vienne de nous, pas du film.

La pression estelle tombée maintenant que vous avez donné plusieurs

représentations à Montréal? C’est certain, mais je n’ai jamais vraiment ressenti de pression. Je fais ce projet par plaisir et avec passion. C’est rare que je travaille avec aussi peu d’angoisse.

Sentez-vous qu’il y a un nouvel engouement pour les comédies musicales au Québec? Oui, et c’est bien parce que ça crée une nouvelle sphère d’activité artistique.

Vous êtes maintenant maman d’une petite fille. Comment se passe la conciliation travailfamille? C’est dur, car les moments où je travaille sont ceux où elle n’est pas à la garderie. C’est tellement précieux pour moi de la coucher et de lui lire une histoire, mais je me reprends le matin. Et ça l’habitue à aller vers son papa. Cet été, on va s’installer à Québec en famille. J’ai bien hâte!

D’autres projets Un cinquième album solo devrait bientôt voir le jour. Annie propose le spectacle Annie Villeneuve sur demande, conçu spécialement pour les festivals et les événements corporatifs. La formule : elle interprète une série de chansons sélectionnées par l’organisateur de l’événement. De quoi mettre de l’ambiance dans plus d’une soirée!

Vous avez joué Rizzo dans Grease l’été dernier.  C’était une bonne préparation pour Mary Poppins? Oui, je suis contente d’avoir commencé par Grease. J’ai déjà vécu l’expérience du Saint-Denis, je suis en terrain connu, mais Mary Poppins est un beau défi. Grease était un party, Mary Poppins est un travail de précision, il ne faut pas briser la magie. Et comme je vole, il y a beaucoup de détails techniques.

Comment vous êtes-vous préparée pour ce rôle? J’ai écouté le film et regardé la comédie musicale. Je n’ai rien copié, mais je m’en suis inspirée pour m’approprier le personnage. Pour l’audition, j’ai mis le paquet : j’ai acheté un costume, je me suis coiffée et maquillée.

Je voulais mettre toutes les chances de mon côté.

Ce sont de grandes chaussures à porter. Ça vous met de la pression? Pour l’instant, je me concentre sur le plaisir que j’ai. Je pense que le stress va s’installer plus tard, mais j’essaie de le repousser autant que possible.

Sentez-vous qu’il  y a un nouvel  engouement pour les comédies musicales au Québec? Oui. Le spectacle musical Les belles-sœurs de René Richard Cyr a ouvert la voie à un théâtre musical d’envergure et de grande qualité. Je pense que les projets vont continuer de se multiplier. J’espère que Mary Poppins va contribuer à cet élan.

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MUSIQUE

Karim oueLLet

LAISSER PARLER LA MUSIQUE « Parler de moi n’est pas dans ma nature », entonne le chanteur dans son dernier succès, Karim et le loup. On ne peut qu’être d’accord avec cet énoncé quand on le rencontre en entrevue. Pourtant, quand vient le temps d’écrire ses chansons, Karim Ouellet est un livre ouvert. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s de dancehall – en est un bel exemple. Le jeune homme ne se contente pas non plus de jouer d’un seul instrument de musique. Sur l’album, il alterne la guitare, la flûte traversière, la batterie et le piano. « En studio, je peux jouer de n’importe quel instrument parce que si je me trompe, je recommence, mais sur scène, je joue seulement de la guitare, l’instrument que je maîtrise à 100 %. »

Vers l’âge de douze ans, Karim commence à gratter la guitare, à pousser la note et à écrire des chansons. Il sort son premier album, Plume, en 2011, mais c’est Fox, paru un an plus tard, qui le fait connaître. D’ailleurs, ses chansons L’amour, Marie-Jo et Fox jouent encore beaucoup à la radio. Même s’il avoue ne jamais écouter la radio, il sait tout de même que Karim et le loup, le premier extrait de son plus récent album, Trente, est un succès.

Karim est très exigeant envers lui-même quand vient le temps d’entrer en studio. « La moitié des chansons de mon dernier album étaient déjà écrites, mais je ne les aimais plus, alors je les ai toutes réécrites. » Karim aurait de la difficulté à travailler avec une grosse équipe. C’est pourquoi ils sont seulement deux à avoir travaillé sur l’album, lui et Claude Bégin, son complice de toujours.

Mélanger les genres Karim refuse de se limiter à un seul style de musique. Trente – un heureux mélange d’electro, de hip-hop, de folk, d’indie rock, de reggae et

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Retrouver le public français La musique de Karim Ouellet compte de nombreux adeptes de l’autre côté de l’océan. Le chanteur prévoit donc y lancer une version légèrement modifiée de l’album

Trente et y donner quelques spectacles d’ici la fin de l’année. Jouer en première partie de Stromae a sans aucun doute contribué à son succès en Europe. Après la prestation de Karim en première partie de son spectacle du festival Montréal en lumière, en 2012, Stromae l’a invité à partir en tournée avec lui. Une expérience que Karim n’est pas prêt d’oublier. Cet été, Karim prendra part à différents festivals. Pour connaître ses dates de spectacle, visitez le www.karimouellet.ca.

P h oto g r a P h i e :   M a rc   Mo n t P l a i s i r

Né à Dakar, au Sénégal, Karim Ouellet est adopté par un couple québécois alors qu’il est bébé. Le métier de son père, diplomate, l’amène à passer son enfance entre le Québec, l’Europe et l’Afrique. Cela explique peut-être pourquoi il ne voit aucun inconvénient à vivre dans ses valises entre Montréal et Québec, où il habite, depuis dix ans.


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Trois chansons que Karim écoute en boucle ces temps-ci : • Love Train de The O’Jays • Mine de Lil’ Kim

P h oto g r a P h i e :   M a rc   Mo n t P l a i s i r

• D.A.N.C.E. de Justice

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MUSIQUE

SUR LES CHEMINS DE FRANCE Pa r S y lv i e l a m o t h e

Avec ses allures d’adolescente, France D’Amour promène allègrement sa cinquantaine. Chaleureuse, tout sourire, elle se laisse aborder si naturellement que nous voilà à placoter comme deux copines. L’enthousiasme est palpable quand elle parle de son dernier opus. « J’ai coréalisé l’album et écrit les textes français. Mais les textes anglais, sauf pour The First Time, ont été rédigés par Corinne SimonDuneau, une amie à moi. Je voulais une qualité, une profondeur et une poésie qui s’apparentent au jazz. » Et pourquoi en anglais? « Le jazz vient de la culture américaine et on dirait que les mots d’anglais donnent un swing. Moi, avec le français, je compose une musique plus pop. »

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La chanteuse écrit et compose habituellement ses chansons d’un même geste : « J’ai une idée, quelques phrases, je commence la musique et ça devient un métissage. Les mots et la musique s’enchaînent. » Dans le cas de Bubble Bath & Champagne 2, par contre, Corinne Simon-Duneau lui a fourni les textes anglais, et France les a mis en musique. « On se ressemble, on a les mêmes idées, ça coule de source. » L’écoute aussi coule tout en douceur dans l’oreille. Le romantisme et la sensualité s’installent au fil des chansons.

L’heure des bilans En 2017, 25 ans se seront écoulés depuis la sortie d’Animal, son premier album. Même si elle n’est pas

portée sur les bilans, la chanteuse reconnaît avoir progressé durant ce parcours et avoue en être fière. « Quand je regarde en arrière, je réalise que je suis meilleure comme interprète, compositrice et musicienne. Maintenant, je coréalise mes albums. Le désir d’apprendre et de m’améliorer était sincère et j’ai beaucoup travaillé. Aujourd’hui, je suis plus solide en spectacle. » Toutefois, si le bilan de l’artiste est positif, celui de la femme d’affaires l’est moins. « Je me suis beaucoup entourée à mes débuts, pour laisser l’artiste évoluer. Mais, depuis, j’ai réalisé que l’artiste va être heureuse pourvu que la femme d’affaires s’en occupe. J’ai découvert que j’ai un bon sens des affaires et j’ai appris à négocier. Tout ça m’est venu sur le tard et je le regrette. » Alors que je la pousse à l’introspection, en lui demandant de me décrire la femme qu’elle est devenue à 51 ans bien sonnés[!], elle me répond de sa voix rauque aux accents graves : « Je me trouve plus lumineuse, plus positive et moins centrée sur moi-même. J’ai découvert que mon

P h oto g r a P h i e :   F r a n ç o i s   to u rv i l l e

On peut dire de France D’Amour qu’elle a des bulles au cerveau. Plusieurs, même. Des bulles de savon mousse et de champagne, qui lui montent à la tête sur des airs de jazz! Ivre du succès remporté par Bubble Bath & Champagne, la chanteuse a lancé, en avril dernier, une deuxième cuvée. Portrait a rencontré pour vous cette pétillante auteure-compositrice-interprète.


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bonheur vient aussi des gens heureux autour de moi et que je m’enrichis à voir les choses du point de vue des autres. Si on comprenait ça plus jeune, notre monde serait meilleur. Maintenant, ma vision s’étend aux autres et à mon environnement, et je suis plus sensible à ce qui se passe dans le monde. Ma conscience de citoyenne et de femme se développe. » Visiblement, la maturité a fait son nid dans ce petit bout de femme, et le qualificatif « lumineuse » m’a semblé particulièrement approprié… France D’Amour participera à plusieurs spectacles cet été. Elle sera aussi en tournée avec les chansons de Bubble Bath & Champagne 2 à compter d’octobre 2016, dans un show qu’elle décrit comme « subtil, tout en nuance et en dentelle ».

Pour la suivre : facebook.com/FranceDamourmusique.

Entrevue Bubble Bath & Champagne ■ Êtes-vous vraiment du genre bain moussant et champagne? Oui, avec des chandelles et un roman, ou de la musique. ■ Qu’écoutez-vous pour relaxer? Mes idoles de jazz, comme Jamie Cullum, Billie Holiday. J’achète beaucoup d’albums de jazz. ■ Que faites-vous pour vous ressourcer? De longues randonnées de vélo, ça me connecte avec la terre et l’environnement. Ça me sort de ma tête!

Un partenariat naturel En avril dernier, la chanteuse annonçait son partenariat avec Druide, une entreprise québécoise qui fabrique plus de 150 produits de soins corporels certifiés biologiques distribués au Canada, en Europe et en Asie. « J’ai découvert des gens qui ont à cœur la qualité avant la quantité des produits. Aujourd’hui, il faut faire attention à ce que l'on consomme. J’ai toujours pensé qu'il fallait être aussi vigilant avec ce qu’on met sur notre peau qu’avec ce qu’on mange. »

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MUSIQUE ian KellY

CRÉATIF ET SEREIN, À MORIN-HEIGHTS Sur la lancée de son 5e disque, SuperFolk, l’auteur-compositeur-interprète Ian Kelly a la trentaine occupée et sereine. Depuis son studio de Morin-Heights, il réalise ses albums et ceux d’autres artistes sous son étiquette Sunset Hill Music, compose de la musique pour le cinéma… et tente de rester présent pour sa famille, à la recherche de l’équilibre parfait. Pa r a l i n e n o g u è s

« J’ai réalisé SuperFolk avec une certaine facilité, sans viser l’esthétique, avec ce qui me venait naturellement. C’est peut-être ça qui est folk, la façon dont cet album a été fait, chez nous, dans mes affaires, nupieds, avec ma femme et mon bébé que j’entendais dans l’autre pièce. » Dans cet opus à la mélancolie réconfortante, Ian Kelly, qui joue du piano, de la guitare et de la batterie sur presque tous les morceaux, s’est éloigné de la critique sociale qu’il affectionne habituellement. Il s’est plutôt concentré sur ce qui va bien : « Je suis dans une relation stable, j’ai des enfants en santé, je fais ce que j’aime dans la vie; j’ai beaucoup de raisons d’être heureux. Il aurait été déprimant de faire deux heures de chansons qui ne parlent que de surconsommation et des drames de l’économie. » 36/ PORTRAIT

La sérénité comme choix de vie Dans les Laurentides, où il s’est installé avec sa femme et ses trois enfants de 10 ans, 8 ans et 9 mois, Ian Kelly a trouvé sa place : peu de distractions, pas de bruit, assez d’espace pour se construire un studio de 1 000 pieds carrés, une communauté bilingue de réalisateurs, et des studios mythiques (The Police, Cat Stevens, David Bowie, entre autres, ont enregistré à Morin-Heights). « Il y a quelque chose dans l’air ici, tout le monde vit en harmonie. Je suis peut-être né à Montréal, mais je n’ai plus besoin d’y vivre pour être un Montréalais. » Le musicien aime enregistrer les albums d’autres artistes chez lui et se concentrer sur ce qu’il aime faire, sans être obnubilé par des objectifs financiers. Voyager loin et développer de nouveaux marchés musicaux? Très peu pour lui désormais. « Quand on décide d’être un artisan et de consommer les légumes locaux, eh bien la musique, c’est pareil! Je n’aspire pas à être ultraconnu, je n’ai jamais recherché la célébrité. Pour l’instant, entre ma famille et la musique, j’aime ma vie et je suis content des choix que j’ai faits. » Des projets plein la tête Et ce ne sont pas les projets qui manquent ici. Le trentenaire à qui tout semble réussir compose actuellement la musique d’un futur long métrage. Il travaille aussi sur le prochain album de Gardy

Fury et enregistre avec Kite Trio et le fameux réalisateur jazz américain Dave King. Autant de collaborations enthousiasmantes, loin de la routine. Dans sa besace, un autre projet attend de prendre son envol : un festival de musique agrémenté de découvertes culinaires multiethniques. « J’ai envie de faire quelque chose à petit déploiement, mais riche selon mes standards à moi. » À Morin-Heights… évidemment! Toutefois, dans les semaines à venir, il devra sortir du cocon familial et créatif, car le chanteur met présentement la dernière touche à sa nouvelle tournée. Malgré son air décontracté, on sent une petite pointe de stress. Pour la première fois, il sera seul sur scène dans de petites villes et au Festival de jazz de Montréal, cet été. Comment rester simple et créer une belle ambiance, sans se perdre dans les arrangements? À l’image de sa philosophie de vie et de son album, dépouillé et naturel, sa tournée s’annonce intimiste : « Je veux des concerts sans prétention et à l’échelle humaine. » Rendez-vous pour les beaux jours! Pour connaître les dates de sa tournée : www.iankellysmusic.com

Simplicité et authenticité. C’est ce qui émane de l’artiste durant notre rencontre. Pourtant, sa réussite pourrait lui monter à la tête. Ses premiers albums ont été des succès : plus de 45 000 copies pour son disque Speak Your Mind, certifié or, et de longues tournées au Canada et à l’étranger. Sa griffe est suffisamment recherchée pour qu’on lui demande de collaborer à de nombreux projets. Il vient ainsi d’adapter en anglais la chanson L’hymne de Céline Dion, pour la bande sonore du film La Guerre des Tuques 3D. Quant à son nouveau titre Montréal, il occupe déjà la troisième place du palmarès radio BDS.


P h oto g r a P h i e :   M a rt i n _ g i r a r d

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Un album rescapé SuperFolk a failli ne pas voir le jour. Oubliés dans sa voiture aux fenêtres ouvertes, les deux disques durs contenant l’album ont été volés à Montréal au début de l’hiver. Cinq mois de travail envolés. En désespoir de cause, le compositeur a lancé un appel sur les médias sociaux, promettant même une récompense de 1 000 $. Quelques heures plus tard, le père du voleur a déposé les deux précieux disques durs dans un parc pour enfants où le musicien les a retrouvés intacts, à son grand soulagement. PORTRAIT/37


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MUSIQUE

Florence K

L’équiLibre retrouvé L’automne dernier, Florence K lançait Buena Vida, un récit autobiographique dans lequel elle révélait avoir vécu un épisode de dépression majeure. Aujourd’hui, plus en forme que jamais, la chanteuse nous revient avec un magnifique album de duos avec Matt Dusk, une participation au Festival international de jazz de Montréal et une tournée de spectacles inspirée de son livre. Pa r d i a n e s t e h l é Elle arrive bronzée et souriante d’un récent séjour en Floride. J’ai peine à croire qu’il y a quatre ans à peine, cette jeune femme à l’énergie contagieuse a été internée dans un hôpital psychiatrique pour dépression majeure. Heureusement, tout cela semble derrière elle aujourd’hui. Grâce à la médication, bien sûr, mais aussi au yoga, à une thérapie et à l’écriture d’un livre qui a agi comme un véritable exutoire. « J’avais besoin de recul pour parler de ce qui m’était arrivé. Mais quand j’ai pris la décision l’an dernier d’écrire Buena Vida [éd. Libre Expression], tout s’est passé très vite. » Les causes de cette maladie sont multiples et la chanteuse sait qu’il y a une tendance à la dépression dans sa famille, et même qu’il y a eu des suicides. Pour mettre un terme aux schémas de pensée qui provoquaient son anxiété et casser certains patterns, elle a entrepris des études en psychologie parallèlement à sa thérapie. Il faut dire que Florence est curieuse de tout ce qui touche de près ou de

loin à l’être humain, à ses comportements individuels et sociaux. « Mieux comprendre le cerveau humain m’aide dans tous les domaines de ma vie. » Cette boulimique de savoir a aussi obtenu un diplôme pour être professeure de yoga. Même si actuellement son emploi du temps ne lui permet pas de l’enseigner, elle continue de le pratiquer. Dès qu’elle a un peu de temps, Florence aime aussi se plonger dans un livre. « À 40 ans, j’aimerais bien retourner étudier en littérature! », lance-t-elle en riant. Musicienne et chanteuse Pour l’heure, la musique a repris

En duo avec le crooner canadien Matt Dusk, elle y montre son talent d’interprète, reprenant de grands classiques tels que Something Stupid (Sinatra), Your Kiss Is on My List (Hall & Oates) ou You Are the Sunshine of My Life (Stevie Wonder). « La première fois que j’ai rencontré Matt, c’était au Canadian Music Week, raconte-t-elle. J’avais fait sa première partie. Ça a tout de suite cliqué. Quelque temps plus tard, il m’a demandé de faire cet album avec lui. » Romantique à souhait, celui-ci parle d’amour sur des airs langoureux et jazzés. « On n’a pas voulu réinventer la roue, mais

« Mieux comprendre le cerveau humain m’aide dans tous les domaines de ma vie. » toute sa place dans la vie de la compositrice-interprète. Et désormais, celle qui ne se considérait pas comme une chanteuse, mais plutôt comme une musicienne, accepte ce statut avec bonheur. Sur son dernier album, Quiet Nights, Florence n’a d’ailleurs composé aucune chanson.

seulement faire du bien aux gens. » La chimie entre les deux amis est palpable et le tout fonctionne très bien, ce qui donne un magnifique album.

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Un roman en route… Si la musique a repris ses droits dans le cœur de Florence, elle doit toutefois céder une place à la nouvelle passion de la jeune femme : l’écriture. Car ce qui aurait pu n’être qu’une exploration passagère s’est vite transformé en un besoin quotidien. À preuve, l’auteure travaille déjà à l’écriture de son deuxième livre. « Un roman avec des personnages, cette fois, mais écrit au je. » Chaque semaine, la jeune femme signe également une chronique dans le blogue de l’animatrice Julie Bélanger. Une façon agréable de combiner son intérêt pour l’écriture et la recherche du bien-être. Florence nous confie d’ailleurs au passage que sa grandmère maternelle avait écrit plusieurs nouvelles qui n’ont jamais été publiées. Le frère de sa grand-mère écrivait également très bien, tandis que son père était journaliste à The Gazette. La chanteuse a donc de qui tenir! Et cet héritage-là, elle l’accueille avec bonheur.

Pour toutes les dates de spectacle, visitez le www.florencek.com. Pour lire les chroniques de Florence sur le blogue de Julie Bélanger, rendez-vous dans la section Être bien au www.juliebelanger.com.

La tournée Buena Vida Cet été, Florence donnera un spectacle le 9 juillet au TNM, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. Puis elle entamera sa tournée Buena Vida un peu partout au Québec. Dans un cadre intimiste, installée au piano et accompagnée du guitariste Yves Desrosiers, Florence transposera sur scène l’expérience humaine qu’elle a racontée dans son livre. On y retrouvera dix chansons, composées en duo avec sa complice Gaële Tavernier. « Mais elles ne seront pas toutes tristes, bien au contraire, précise-t-elle. Elles traduiront plutôt de façon imagée des sentiments ou sensations que tout le monde peut ressentir, telles que la solitude. » L’album de cette même tournée sortira à l’automne. Quiet Nights, de Matt Dusk et Florence K, Productions J

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LA VIE SELON...

Nouvellement papa pour la deuxième fois (sa femme MariePier Veilleux a accouché d’un petit garçon dans leur voiture le 22 mars dernier!), Yann Perreau nous revient en grande forme avec un cinquième album réussi. Après l’aventure de À genoux dans le désir, composé à partir de textes du poète Claude Péloquin, il était temps pour l’auteur de revenir à l’écriture. Tantôt festives et dansantes, tantôt sensibles et poétiques, les chansons de Le fantastique des astres célèbrent la vie d’un artiste qui ne cesse de gagner en maturité et en audace. Entre deux entrevues et deux couches, Yann a répondu à notre questionnaire. Quel est votre plus grand rêve? Chanter autour du monde avec mon band accompagné par ma famille.

À quoi avez-vous renoncé?  Jouer dans la NHL!

À qui parlez-vous quand vous êtes déprimé?  Ma blonde. Elle me connaît et sait me faire voir le bon côté de la force.

Quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier?

Être là où je suis, présentement. Dans ma vie personnelle et professionnelle.

Croyez-vous en l’amour? Oui. Quand on fait les efforts et les sacrifices. Sinon, j’y crois pas, c’est pas de l’amour.

Croyez-vous au destin? Bof... Ce que j’apprends avec l’âge, c’est que je ne sais pas grand-chose de cette vie. À chaque fois que j’ai eu l’impression de la maîtriser, je l’ai eue dans l’c**!! Je reste humble et je fais de mon mieux.

Destin ou pas, je sillonne mon chemin et je m’arrange pour aimer le paysage.

Si vous perdiez la mémoire, sauf pour deux choses, quelles seraient-elles? Ma famille et mes amis.

Quelle est votre devise? Y’a qu’une vie à vivre, y faut la rider.

Si vous pouviez changer une chose dans le monde, que feriez-vous? Musique obligatoire pour tout l’monde. On réglerait ben ben des problèmes!

avez-vous tendance à vivre comme si vous alliez mourir  demain ou comme si vous étiez immortel? Comme si j’allais mourir demain. Je ne vis pas dans une bulle. Autant j’peux être rêveur, autant j’aime voir la réalité en face. Cela dit, j’me vois bien vivre jusqu’à 100 ans en santé avec mon amoureuse et mes enfants et petits-enfants à mes côtés! www.yannperreau.com PORTRAIT/41

P h oto g r a P h i e :   J e r ry   P i g eo n

Yann Perreau


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DÉCOUVERTE

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SAFIA NOLIN

D’ADO REBELLE À ARTISTE VEDETTE Son album Limoilou est sorti en septembre 2015 et, depuis, elle enchaîne les premières parties d’artistes solidement ancrés dans le paysage musical : Karim Ouellet, les sœurs Boulay, Pierre Lapointe, Groenland, ou encore Lou Doillon. La révélation de l’année musicale 2015 s’appelle Safia Nolin, et vous n’avez pas fini d’entendre parler d’elle. PA r A L I N e N O g u è S Dans le café où nous nous rencontrons, une inconnue l’aborde. C’est l’effet Tout le monde en parle, et un début de célébrité pour la chanteuse de Québec dont les affiches tapissaient les couloirs du métro de Montréal ces derniers mois. Ce premier album est très sombre. Solitude, tristesse et incompréhension sont livrées à l’auditeur dans un style dépouillé qui laisse toute la place à une voix bien présente. Sur ses malheurs de jeune fille, Safia Nolin a crié un bon coup, comme un message pour tous ceux qui, eux aussi, sont passés par une mauvaise période. « Quand t’es dans la merde, t’as l’impression que ça va rester comme ça tout le temps, t’en vois plus le bout. Mais la vie bouge et tout peut devenir cool. » C’est qu’elle revient de loin, Safia : décrocheuse à 15 ans, elle passe ses journées chez elle devant une PlayStation, sans amis, à manger ce qui lui tombe sous la main. Du fond du trou où elle se trouve, elle décide d’écrire une chanson, « pour le fun ». C’était son rêve de petite fille, « être Céline »! Elle apprend en autodidacte, regarde des vidéos sur Internet, suit deux cours de chant pour placer sa respiration. En 2012, le Festival international de la chanson de Granby la révèle, elle qui s’y était inscrite sans trop y croire. Les choses s’enchaînent ensuite à toute vitesse.

Voir les choses en grand, tout simplement « Sur cette scène, j’ai réalisé que j’aimais vraiment ça faire de la musique!

C’est là que j’ai eu la piqûre. » Une démo plus tard, elle est choisie par la maison de disque Bonsound qui s’occupe maintenant de tous les aspects de sa carrière. Son premier opus sort en septembre 2015, puis se succèdent les spectacles et les entrevues. L’élève rebelle a fait du chemin : « Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir prouvé à tous mes profs que, oui, j’avais des problèmes de comportement, mais que ça pouvait donner quelque chose! » Avant de monter son propre spectacle, Safia pense à son prochain album, pour 2017. Mais n’attendez pas de musique joyeuse, maintenant que tout va bien pour elle : « Je garde les bonnes choses dans mon petit cœur et carbure dessus, c’est le reste qui a besoin de sortir! J’écrirai peut-être sur mon anxiété alors! », lance-t-elle en éclatant de rire. Son rêve ultime serait une tournée avec un anglophone, pourquoi pas aux États-Unis? Pas pour chanter en anglais, mais pour faire de la musique en français, ailleurs : « Björk l’a fait, pourquoi pas moi? J’ai envie d’aller défoncer des portes! » À 24 ans seulement, Safia veut voir les choses en grand : « T’as le choix de rêver plus ou moins gros. Moi je veux rêver énorme et il va arriver des affaires à la hauteur de mes attentes. Et en même temps je n’ai pas d’attentes : sortir un album, c’était déjà assez pour moi. Avoir le droit de faire de la musique, être payée pour aller chanter, c’est juste fou! »

Pour les curieux et pour les déjà conquis, Safia tournera au Québec tout l’été. Après les Francofolies, on pourra la voir sur scène au Festival d’été de Québec et à Osheaga. Pour connaître les dates de sa tournée : www.safianolin.com

Ils lui ont tendu la main (parmi bien d’autres) Sa mère : C’est elle qui lui a remis une petite annonce du Festival international de la chanson de Granby découpée dans le Journal de Québec. « Inscris-toi! », lui a-t-elle dit. Philippe Brault : C’est l’hommeorchestre. Il lui a trouvé sa maison de disque, l’a lancée et a réalisé son album, en trouvant le style et la couleur qu’elle cherchait à tâtons. Pierre Lapointe : Il l’encourageait, et répondait présent à toutes ses questions. C’est un des premiers à avoir reçu l’album, et lui qui en a trouvé le titre avec Claudine Prévost.

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L’ENFANT QUE J’ÉTAIS

Après Ru et Mãn, Kim Thúy nous revient avec un troisième roman, Vi. Elle y raconte le parcours d’une jeune femme, Vi, qui, après avoir fui le Vietnam avec sa mère et ses frères, s’installe dans le quartier Limoilou, à Québec. Au fil de son parcours et de ses nombreux voyages, celle dont le prénom vietnamien signifie « précieuse, minuscule, microscopique » fera des rencontres marquantes qui la transformeront. Encore une fois, l’auteure a beaucoup de points communs avec son héroïne. Comme elle, elle s’est toujours sentie invisible. Comme elle, elle a dû sortir du carcan de la tradition pour faire son chemin. Comme elle, elle a toujours été très proche de ses grands-parents et de ses frères. Kim Thúy raconte. Pa r D i a n e S t e h l é

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P h oto g r a P h i e :   J ea n - F r a n ç o i s   B r i è r e

Kim Thúy


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Quel genre d’enfant étiezvous? J’étais une enfant qui n’avait pas d’amis. Pas parce que je n’étais pas sociable ni parce qu’on me rejetait, mais j’étais invisible. … comme votre héroïne Vi? Oui. J’étais toujours en train d’observer les gens. Durant le cours d’éducation physique, notamment, car je n’avais aucun talent pour les sports et personne ne voulait faire équipe avec moi. Du coup, je restais sur le banc et j’avais le temps d’observer tout le monde! Parfois, lors de soirées dansantes, je regardais des couples s’embrasser follement et eux ne s’apercevaient pas que j’étais là! Encore aujourd’hui, je pense que je suis invisible. Vi a trois grands frères dans le roman. Vous, vous en avez deux, mais ils sont plus jeunes que vous… Je suis l’aînée, mais j’aurais aimé avoir un grand frère ou une grande sœur qui m’emmène à gauche et à droite. Dans la culture vietnamienne, les aînés doivent s’occuper des plus jeunes et je n’ai jamais aimé ce rôle. Mais mes frères, bien que plus jeunes, se sont vite comportés comme des grands frères avec moi. Avez-vous fait des mauvais coups ensemble? Non, car nous étions en mode survie. Pendant plusieurs années, mes parents ont dû

cumuler deux emplois pour nous faire vivre. Mon père travaillait à l’usine durant la journée et livrait des pizzas le soir. À la maison, nous partagions les tâches. À sept ans, l’un de mes frères avait pour responsabilité de faire la vaisselle et l’autre, le ménage. Quant à moi, je devais cuisiner pour eux et je faisais aussi des travaux de couture. À 16 ans, quand j’ai décroché mon premier emploi – réceptionniste dans une clinique dentaire – il fallait que je prenne l’autobus de Dorval où nous habitions pour me rendre dans une petite ville à une heure et demie de là. J’arrivais à 17 h 30 à la clinique, je travaillais jusqu’à 20 h, mais comme il n’y avait plus d’autobus pour rentrer à cette heure-là, j’allais rejoindre mon père au restaurant chinois où il travaillait. Nous partions ensemble pour la maison vers 22 h. Vous étiez une famille très soudée? Oui. Mes frères et moi, nous avons toujours été complices et nous le sommes encore aujourd’hui. Quand j’ai eu mon premier chèque et que j’ai ouvert un compte en banque, la carte de retrait était à leur disposition. On a aussi acheté notre première voiture ensemble et nous l’avons partagée sans nous disputer. Plus tard, quand j’ai eu mon restaurant, mes frères ont investi avec moi. Le restaurant était situé près de la clinique de mon frère qui entre-temps était

devenu dentiste. Le midi, il y venait pour manger, mais le plus souvent, il m’aidait à faire la vaisselle. Du coup, il passait acheter un hamburger au restaurant d’à côté avant de retourner travailler! Quel genre d’activité faisiezvous avec votre mère? Ma mère ne jouait jamais avec nous. Il fallait que chaque activité nous apprenne quelque chose. Par exemple, elle ne m’a pas appris à jouer à la corde à danser. Par contre, elle m’a appris à en fabriquer une avec des élastiques. Aujourd’hui, je suis comme elle avec mes enfants : je ne sais pas jouer. Quand vous étiez petite, aviez-vous une idée de ce que vous vouliez faire plus tard? Non, car j’étais trop limitée dans mes moyens. Mais adolescente, alors que j’étais en secondaire 5, j’ai participé à un concours d’écriture. J’ai gagné 75 $. Mes parents étaient vraiment très mécontents, car cela m’avait mis en tête que je pouvais écrire. Or, ils voulaient que je fasse des études en sciences. Puis, à l’université, j’ai obtenu le prix du jury à un autre concours. Monique Proulx était l’une des membres du jury. Elle est venue me voir pour me féliciter. Mais quelque temps après j’ai eu deux fois zéro en création littéraire, alors j’ai décidé d’arrêter d’écrire. Je me suis remise à écrire des années

plus tard grâce aux feux rouges : quand je tenais un restaurant, je m’endormais souvent aux feux rouges. J’avais alors trouvé un truc pour me tenir éveillée : faire des listes. Les listes ont fini par devenir des notes, celles qui ont été à la base de mon premier roman Ru. Dans la première partie de Vi, vous brossez le portrait des grands-parents de l’héroïne. Vous, étiez-vous proche de vos grandsparents? Oui, très proche. J’ai perdu ma grand-mère en janvier dernier. C’était l’élégance incarnée. Sa vie et celle de mon grand-père sont imbriquées dans ma vie. Mon grand-père était préfet au Vietnam. Mes grands-parents habitaient une grande maison dont ma grand-mère était la reine. Elle achetait des soutiensgorge qui venaient de France, des Lejaby notamment. Ce qui fait qu’à trois ans, j’avais déjà un beau soutiengorge rembourré!

Vi de Kim Thúy. Éd. Libre Expression, 144 pages. En librairie.

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LIVRES

Janette Bertrand

BaBy-Boomers, réveillez-vous! En mars dernier, Janette Bertrand publiait le livre La vieillesse par une vraie vieille, un véritable cri du cœur s’adressant aux baby-boomers qui, « gavés d’idéalisme et de liberté » et « en quête de perpétuelle jeunesse », semblent pourtant se préparer à aller jouer aux poches dans l’une des 900 résidences pour personnes âgées du Québec, plutôt que de se préparer à cette « seconde vie d’adulte » qui commence. Elle a accepté de répondre à nos questions. Sans filtre, bien sûr. Avec Janette, c’est comme ça. Pa r r e n é e S e n n e v i l l e

La vieillesse par une vraie vieille : pourquoi ce titre? Ceux qui écrivent sur la vieillesse, qu’ils soient médecins, psychologues, démographes, sociologues ou autres, sont des jeunes. Alors un jour, puisque personne ne me demandait comment on se sent quand on vieillit, j’ai décidé de l’écrire.

Pourquoi parler aux baby-boomers? Ils semblent croire qu’ils se la couleront douce pendant toutes ces années de liberté qui viennent. La réalité, c’est que ne rien faire n’a jamais valorisé personne. Si je n’avais qu’un message à passer, ce

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serait celui-là. Le Québec comptait 1 800 centenaires en 2014, et ce chiffre va en augmentant très rapidement. Pas seulement parce que les baby-boomers vieillissent, mais aussi en raison des progrès de la médecine. Vivre jusqu’à 90 ans, ce n’est plus rare. Alors, la retraite que beaucoup envisagent comme des « vacances » va durer 25 ou 30 ans. C’est long. Comme je le dis dans mon livre : « Trente ans à ne rien faire, moi, je capote. »

Comment faire changer les choses? En Chine, on dit qu’un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. Ici, on n’apprécie pas les vieux. On ne veut même pas les regarder. Tout ce qui ressemble à la

mort fait peur. On ne veut pas voir quelqu’un qui est diminué. Alors, si les baby-boomers n’ont pas envie de se retrouver ainsi ignorés, isolés ou… placés, il n’en tient qu’à eux. Le pouvoir, ils l’ont pris, tout au long de leur vie active. Pourquoi arrêteraient-ils maintenant? On dirait qu’ils « surfent » sur l’élan de la génération avant eux : ils parlent de se reposer et de jouer au golf. Comme si ça remplissait une vie! Il y a quelque chose qu’ils n’ont pas compris, eux qui ont pourtant été de grands revendicateurs. Il va falloir qu’ils continuent à « brasser la cage », s’ils ne veulent pas finir stationnés quelque part.


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Comment éviter la ghettoïsation des vieux? Si on attend que les jeunes le fassent pour nous, on va attendre longtemps. C’est à nous de faire quelque chose, de prendre notre place : enseigner, partager, ouvrir des écoles. Après avoir passé 40 ou 50 ans sur le marché du travail, on connaît notre métier. On ne va pas s’arrêter là! Il faut transmettre notre expertise, à tous les niveaux. Je veux que les vieux aient une alternative. Qu’ils puissent continuer à apprendre, changent de carrière, s’organisent! Il leur reste 30 ans à vivre, ils ne vont pas seulement passer ce temps avec d’autres vieux!

Vous venez d’avoir 91 ans. Avez-vous peur de la mort? J’ai passé l’année de mes vingt ans dans un sanatorium, atteinte de tuberculose, la maladie qui venait d’emporter ma mère. Quand j’ai été guérie, je me suis dit : « Amenez-en, de la vie! » C’est ce qui m’a inspirée. J’ai peur de l’Alzheimer, peur d’être un poids pour les autres, mais pas de la mort.

Janette, une douce révolutionnaire Elle ne s’est jamais laissé guider par l’ordre établi. Elle ose dire, ose faire, ose demander : elle a le tour de nous faire avancer. Son prochain roman, déjà en préparation, abordera la question de l’infidélité et de la bisexualité. « C’est le dernier des tabous », explique-t-elle. Dans la vie, Janette Bertrand y est toujours, et pas à moitié. Parfois avec une canne, ou même en chaise roulante, mais encore et toujours à 100 %.

Extrait de la lettre que Janette Bertrand adresse aux baby-boomers

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e que j’observe : ceux qui n’ont pas réfléchi à cette seconde vie d’adulte qui leur est offerte et n’ont pas fait de plans pour combler ces nombreuses années d’inactivité se retrouvent après un ou deux ans de liberté dans les bureaux de médecin pour anxiété, angoisse, dépression, troubles érectiles, etc. Ce n’est pas pour rien que les fabricants d’antidé-

presseurs et de Viagra font fortune. Appréhension, sentiment de flottement, les retraités qui se replient sur eux-mêmes se négligent. Ils voient de moins en moins de monde. Ils s’isolent. Trente ans d’isolement, alors que l’être humain est essentiellement social, il y a de quoi être malade.

C’est quand on est adulte pour la première fois qu’on doit penser à sa deuxième vie d’adulte, la préparer sérieusement. Merci aux Éditions Libre Expression de nous permettre de reproduire cet extrait.

— Que faire? PORTRAIT/47


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LIVREs

GeorGes Brossard

LIBRE PENSEUR ET AMOUREUX DES INSECTES Notaire, entomologiste, homme d’affaires, pilote d’avion, conférencier, scénariste, acteur : Georges Brossard semble avoir vécu mille vies en une. Et pour cause, selon ses propres dires, l’être humain ne devrait pas se limiter, mais plutôt poursuivre ses rêves coûte que coûte. Retour sur le parcours hors du commun du fondateur de l’Insectarium de Montréal à l’occasion de la sortie de son roman Maudite passion. Pa r d i a n e s t e h l é

Faire les choses différemment. Voilà qui résume bien la vie de celui qui a dépoussiéré le monde du notariat et qui a réussi à réconcilier les humains avec les insectes, ces mal-aimés. « Lorsque j’étais notaire, j’étais très proche de mes clients. Je développais chez eux l’intérêt pour l’immobilier. Je

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leur conseillais d’acheter des maisons à 30 ou 40 000 $, en persuadant la Caisse Desjardins de leur prêter des fonds. Aujourd’hui, leurs maisons valent plus d’un million. » Grâce à cette brillante carrière de notaire, Georges Brossard est devenu millionnaire en quelques années. À 38 ans, il a décidé de tout quitter pour voyager et chasser les insectes. « J’aime me réinventer, me mettre en danger et repartir à zéro. Je suis libre. »

satrice Léa Pool qui, dans Le papillon

La revanche d’un cancre

décroché son diplôme de fin d’études.

Au fil de ses voyages, il a bâti la collection privée d’insectes la plus importante au monde. Puis, en 1990, avec l’aide de Pierre Bourque, grand ami et ex-maire de Montréal, il a fondé l’Insectarium de Montréal. « À l’époque, bien des personnes me traitaient de fou », se rappelle-t-il. Et comme rien n’est assez grand pour lui, il a ensuite créé la série télévisuelle Insectia, qui s’est vendue dans 160 pays et a rejoint des millions de téléspectateurs. En 2004, sa vie a inspiré la réali-

bleu, a retracé son périple dans la jungle avec un enfant cancéreux en phase terminale qui rêvait d’attraper un morpho bleu. Dans le film comme dans la vie, le petit garçon a survécu. Et pourtant, rien ne prédestinait Georges Brossard à suivre ce parcours exceptionnel. À l’école, il était toujours le « 33e sur 33 ». Mais à force de persévérance et de travail, il a finalement Fils de cultivateur, Georges Brossard a été élevé sur une ferme à… Brossard. « Mon père a fondé la ville de Brossard. C’était un entrepreneur-né. Il m’a beaucoup inspiré. » Quant à sa mère, elle lui a légué sa grande générosité. « À Noël, sur les deux cadeaux que je recevais, ma mère m’obligeait à en donner un à un enfant défavorisé. » L’entomologiste est d’ailleurs impliqué depuis des années auprès d’associations qui s’occupent de personnes atteintes d’autisme, de schizophrénie et de déficience intellectuelle.

P h oto g r a P h i e :   J ea n - J acq u e s   B o u r dag e s

À 76 ans, Georges Brossard a un emploi du temps bien chargé. Et c’est tant mieux. Car l’entomologiste, aujourd’hui conférencier, a de l’énergie à revendre. Après avoir parcouru plus de 140 pays pendant plus de vingt ans à la recherche de centaines de milliers d’insectes et après leur avoir construit un grand temple à Montréal et dans plusieurs autres villes du monde, il va aujourd’hui à la rencontre des jeunes afin de les convaincre d’aller jusqu’au bout de leurs rêves. « L’être humain n’utilise que 20 % de ses capacités. Je vais dans les écoles, je rencontre des enfants et de jeunes professionnels, et je les motive à croire en leur passion, à créer et à faire les choses différemment. »


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« J’aime me réinventer, me mettre en danger et repartir à zéro. » Des projets plein la tête S’il rêve de faire un retour au petit écran avec une émission qui mettrait en vedette des Québécois avec des parcours hors du commun – « les jeunes ont besoin de modèles » –, Georges Brossard envisage également de mettre sur pied une entreprise spécialisée dans l’élevage massif d’insectes pour nourrir animaux et êtres humains. « Deux milliards de personnes dans le monde mangent déjà des insectes. Un insecte contient 85 % de protéines contre 15 % pour un steak. Mais, surtout, il coûte moins cher à produire et nuit beaucoup moins à l’environnement », dit-il. Au regard de ses multiples réalisations et de sa détermination à atteindre ses objectifs, nul doute que son projet prendra forme. D’ailleurs, lorsqu’il se rend dans les établissements scolaires, sa démarche, nous confie-t-il, « va bien au-delà de la découverte des insectes ». Lorsqu’il invite les enfants à tenir dans leurs mains une mygale ou un scorpion, il leur fait comprendre qu’il est possible de surmonter sa peur et que les obstacles auxquels ils feront face dans leur vie leur permettront de devenir plus forts.

En 1993, Georges Brossard boucle ses valises, avec l’espoir de faire la chasse de sa vie et de ramener une quantité phénoménale d’insectes et d’arachnides, qui viendront s’ajouter à sa collection déjà impressionnante. L’Afrique du Sud recèle de fabuleux paysages et d’une faune grandiose. Toutefois, l’époque est incertaine et, pour l’excentrique aventurier, les péripéties plus ou moins heureuses se succèdent. Mais au-delà des multiples contrariétés éprouvées et des dangers courus, ce récit est surtout une histoire de relations humaines : les personnes que l’on quitte, celles que l’on rencontre, les liens d’amitié qui se tissent et se défont, les ambitions qu’on partage et les opinions qu’on ne partage pas. Maudite passion de Georges Brossard et Barbara Kahle, Éd. Druide, Collection Reliefs.

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LIVRES

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RencontRe avec…

Claudia laroChelle

Figure bien connue du paysage médiatique et littéraire québécois, Claudia Larochelle a animé l’émission Lire sur les ondes d’ICI ARTV durant quatre saisons. Après avoir publié, il y a quelques mois, Je veux une maison faite de sorties de secours, un vibrant hommage à Nelly Arcan, elle se tourne pour la première fois vers la littérature jeunesse avec La doudou qui ne sentait pas bon. Enceinte et maman d’une petite fille de trois ans, la jeune femme s’est confiée sur ses préoccupations au sujet des femmes. Elle nous parle ici de maternité, d’image corporelle et de féminisme. Pa R D i a n e S t e h l é

Quelle est la raison qui vous a amenée à écrire un livre pour enfants? C’est la maternité. Depuis que ma fille est toute petite, je lui lis des histoires, ce qui m’a ouvert à la littérature jeunesse. J’ai vu qu’elle avait une obsession pour sa doudou et ça m’a donné l’idée du livre. J’ai lu plusieurs écrits sur ce phénomène de l’objet transitionnel et j’en ai compris l’importance. Mais je voulais inventer une histoire rigolote. À la même période, j’écrivais un livre sur Nelly Arcan [Je veux une maison faite de sorties de secours, Éd. VLB]. J’avais besoin de créer un espace de légèreté qui compenserait la lourdeur de l’écriture d’un tel ouvrage.

Photographie : Maude Chauvin

Justement, pourquoi avez-vous voulu rendre hommage à Nelly Arcan? C’était une amie. J’ai voulu rétablir les faits, rendre compte de sa trajectoire. Nelly, ce n’était pas qu’un corps ou une souffrance. C’était un discours, une intelligence et une voix unique dans le paysage littéraire. Récemment, vous vous êtes insurgée contre les commentaires que certains ont faits à propos du changement physique de Julie Snyder. Aujourd’hui encore, quand on est une femme, est-on jugé avant tout sur notre apparence? Oui, tout le temps. Et encore plus quand on est une personnalité publique. On devient une proie facile. Certaines se forgent une carapace, mais c’est difficile de ne pas céder à la pression. Je ne jugerai jamais les

gens qui ont recours à la chirurgie, car je sais combien c’est dur de vivre avec son enveloppe corporelle quand on est scrutée de toutes parts. J’ai écrit sur Julie, mais ç’aurait pu être à propos de n’importe quelle autre femme. Le phénomène de l’image des femmes est au cœur des livres de Nelly Arcan. En ce sens, son œuvre estelle plus que jamais d’actualité? Oui. C’était une avant-gardiste. Il y a eu certains progrès depuis sa disparition comme la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée, mais il reste beaucoup de travail à faire. Vous vous déclarez féministe. Selon vous, quels sont les combats qui restent à mener? Il y en a beaucoup, surtout d’un point de vue international. Au Québec, nous sommes privilégiées, même s’il reste des batailles à mener, notamment celle de l’égalité des salaires. Les femmes qui nous ont précédées ont fait un bon bout de chemin. C’est pour cela que je me proclame féministe, sinon ce serait comme ne pas être fière d’elles, ne pas poursuivre leur philosophie. Il ne faut pas s’asseoir sur nos lauriers. Mais je constate qu’ici, la plupart des hommes qui sont dans la trentaine et la quarantaine marchent à nos côtés. C’est très encourageant.

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Quand vous pensez à l’avenir, avez-vous peur pour votre fille? Naître femme est une malédiction, comme je l’ai dit dans mon premier roman [Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps, Éd. Leméac]. Mais elle n’a que trois ans. Et je peux vous dire qu’avec moi, elle va être très bien armée pour affronter cette problématique! Quels sont vos projets à court terme? Il y aura sûrement une suite à la Doudou. Je suis aussi en train d’écrire un récit intime. Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps était un recueil de nouvelles très sombre. Votre prochain récit sera-t-il dans la même veine? Non, cette période de ma vie est terminée. Je regarde ce premier roman avec beaucoup de tendresse, car il a été un véritable exutoire. Mais, aujourd’hui, je suis soulagée d’être passée à autre chose. ICI ARTV a annoncé que l’émission Lire ne reviendrait pas en ondes cet automne en raison d’un manque de fonds… C’est exact, malheureusement. Mais le Club de lecture restera tout de même à la disposition du public sur le site d’ICI ARTV. Vous pouvez retrouver Claudia Larochelle tous les vendredis au Téléjournal Grand Montréal 18 h de Patrice Roy pour ses conseils de lecture et sur www.avenues.ca où elle signe chaque semaine un billet culturel.

Entrevue Lire Quel est le livre qui vous a le plus marquée? Les mots pour le dire de Marie Cardinal. Quel est le livre que vous relisez régulièrement? Écrire la vie d’Annie Ernaux. Quel est l’écrivain décédé que vous auriez aimé rencontrer? Marguerite Duras et Virginia Woolf.

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Cette année, quel est le livre que vous recommanderiez à nos lecteurs? Il y en a plusieurs : Les maisons de Fanny Britt, Les sanguines d’Elsa Pépin, Les Murailles d’Érika Soucy et les deux romans de David Goudreault, La Bête à sa mère et La Bête et sa cage.

La doudou qui ne sentait pas bon de Claudia Larochelle, Éd. de la Bagnole. Illustrations de Maira Chiodi. Je veux une maison faite de sorties de secours : réflexions sur la vie et l’œuvre de Nelly Arcan, Collectif, Éd. VLB


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GOURMAND

des ÉcoLes Pas comme Les autres Et si vous profitiez de l’été pour apprendre à faire de délicieux cocktails, des sushis ou des plats santé à partir d’aliments crus? Ou encore, pour cuisiner en famille avec l’aide d’une chef dynamique? Suivre une formation, seul, entre amis ou avec ses enfants, c’est toujours l’occasion de passer de bons moments tout en apprenant une foule de choses. Voici trois académies culinaires à fréquenter pour devenir des hôtes hors pair! Pa r J o a n n i e L a n g L o i s e t D i a n e s t e h L é

L’ÉcoLe de mixoLogie Patrice PLante

Mixologue, chroniqueur, auteur et copropriétaire du bistro L’Atelier à Québec, Patrice Plante possède également trois écoles de mixologie situées à Montréal, à Québec et à Sherbrooke. Leur mission : enseigner les bases de la mixologie aux professionnels et aux amateurs. Pour cela, il a formé une équipe de six mixologues réputés.

Patrice Plante réalise ainsi un vieux rêve : enseigner. Autodidacte, il a acquis tout son savoir de mixologue en lisant et en voyageant. « J’ai sorti la liste des meilleurs barmans au monde et je suis allé les voir travailler. Je lis aussi tout ce qui s’écrit sur la mixologie. C’est, pour moi, la meilleure façon d’apprendre. »

« Les gens adorent les  cocktails, moi, je m’intéresse  au processus de création. »

Un cocktail indémodable : le margarita • 2 oz de tequila blanche 100 % agave • 1,5 oz de sirop de lime monsieur cocktail • 0,5 oz de jus d’orange fraîchement pressé • Fleur de sel

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Humecter le contour d’un verre avec du jus d’agrume et le tremper dans la fleur de sel. Verser la tequila, le jus et le sirop dans un shaker et bien mélanger avec de la glace. Filtrer à l’aide d’une passoire dans un verre. décorer d’une rondelle de lime.

La session comprend dix cours. Vous pouvez également assister à certains cours seulement. Parmi les sujets proposés : le whiskey, le scotch, le gin, la vodka, ou encore l’histoire de la mixologie. Bref, vous l’aurez compris, même si les cours comprennent des dégustations, le but n’est pas de boire de l’alcool! L’école est sérieuse et on vous remettra même des manuels théoriques et un diplôme au terme de la session de dix cours.

L’École de mixologie Patrice Plante a pignon sur rue au bar Palco à Montréal, à L’Atelier à Québec et au Cul de Poule à Sherbrooke. www.patriceplante.com Vous pouvez retrouver les cocktails exquis de Patrice Plante dans la série Punch animée par Benoît Gagnon sur les ondes de V télé les mercredis à 19 h 30.

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La BuLLe sushi à La maison de geneviève evereLL

Geneviève Everell n’a plus besoin de présentation. Femme d’affaires accomplie, elle parcourt le Québec depuis sept ans avec ses 27 miss Sushi. Ayant fait ses débuts télévisuels dans les cuisines de Ricardo, Geneviève a également été à la barre de sa propre émission diffusée sur le canal Zeste, Sushi à la folie. Passionnée et débordante de créativité, la jeune femme a succombé à un désir qu’elle chérissait depuis longtemps : partager sa passion et ses connaissances sur l’art des sushis avec le public. Désormais, les amateurs de sushis et de tartares créatifs peuvent apprendre à les confectionner grâce à La Bulle Sushi à la maison.

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Cet atelier propose des cours de groupes de 8 à 12 personnes au Château Saint-Ambroise dans le quartier Saint-Henri à Montréal. Le cours d’une durée de trois heures comporte un volet théorique et un volet pratique, puis se termine par une dégustation de sushis. Makis frits, tartares réinventés, makis californiens uniques et gourmands, makis desserts créatifs et plusieurs autres délices vous feront craquer. Il est possible de s’inscrire seul ou en groupe. Tarif : 75 $ plus taxes Cours de jour et de soir Inscription : Sushialamaison.com


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cuisiner en famiLLe avec mÉLissa cLÉment En 2012, alors qu’elle travaille comme chef formatrice au sein de la Fondation du Dr Julien, Mélissa Clément a l’idée de créer des ateliers culinaires pour les jeunes de milieu défavorisé qu’elle côtoie régulièrement : « Je voulais leur offrir des moments positifs, alors quoi de mieux que cuisiner? » Petit à petit, elle constate que ce ne sont pas seulement ces jeunes en difficulté qui ont besoin d’un moment de partage. « L’entraide qu’on favorise en cuisinant ensemble n’a pas de prix, c’est aussi enrichissant pour l’enfant que pour le parent. »

De plus, maman de deux filles âgées de 7 et 9 ans, elle souhaitait léguer un héritage culinaire à ses enfants. Elle songe alors à instaurer des ateliers culinaires parentsenfants. Sa rencontre avec l’illustratrice Laurence Deschamps-Léger, bien connue dans l’industrie culinaire sous le nom de Laucolo, est déterminante. Deux ans plus tard, les deux amies unissent leurs forces et le projet prend forme. Aujourd’hui, les ateliers ont lieu quatre fois par an dans la cuisine de la Tablée des

Chefs au Marché Jean-Talon. Si le cours se fait souvent en duo ou en trio entre parents et enfant, il n’est pas rare que la grand-mère ou même le parrain de l’enfant participe. « C’est vraiment un cours intergénérationnel. Tout le monde est le bienvenu. » Pendant trois heures, la chef vous aide à acquérir des techniques culinaires de base. Vous concoctez ensuite un délicieux repas avec des ingrédients de saison. Vous passez surtout un fabuleux moment en famille.

L’édition automnale aura lieu le dimanche 25 septembre prochain. Betteraves, courges et repas pour boîte à lunch seront quelques-uns des thèmes abordés. Pour participer, suivez la page Facebook d’Atelier Cuisiner en famille ou rendez-vous sur www.melissaclement.ca. Réservez tôt, les places sont limitées! Duo parent-enfant : 75 $ (enfant de 4 ans et plus) Enfant (de + avec le duo) : 30 $ Adulte (de + avec le duo) : 45 $ Billets 4 Saisons : 250 $

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Les ateLiers d’andrea Jourdan

Auteure de nombreux livres de recettes, la chef réputée Andrea Jourdan a ouvert en mars dernier une nouvelle boutique gourmande au marché Jean-Talon. Dans ce spacieux commerce bien aménagé (situé à l’ancien emplacement de la SAQ), chocolats fins, thés, confitures, huiles, vinaigres et pâtes alimentaires se côtoient sur les étalages. En tout, on y trouve plus de 1 000 produits, dont 100 créations originales signées Andrea Jourdan. Dès septembre, la chef souhaite offrir chaque semaine des ateliers culinaires à tous ceux qui ont envie de transformer des plats de tous les jours en plaisirs gourmands. « Nous avons la chance d’être installés en plein cœur du marché. Nos ateliers suivront les saisons et accueilleront de petits groupes de 12 personnes au maximum. Il sera ainsi facile d’interagir les uns avec les autres et de partager un bon moment », commente la chef. En plus de ces cours de base, Andrea Jourdan compte aussi organiser des cours thématiques – par exemple, cuisiner avec le thé, cuisiner avec le chocolat – en présence de chefs invités. Avis aussi à tous ceux qui veulent se préparer tranquillement à l’hiver prochain : elle proposera un atelier consacré aux conserves à la mi-septembre. Informations et dates des cours bientôt sur www.andreajourdan.com.

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Bien connus des Québécois, les restaurants Crudessence ont aussi leur académie à Montréal et, depuis peu, à Québec. Une vingtaine de cours sont donnés toute l’année par des personnes possédant une formation en naturopathie. Certains ateliers portent sur l’alimentation vivante, d’autres sur des thèmes plus spécifiques, tels que les smoothies, la déshydratation, le kombucha ou encore la fertilité et l’alimentation vivante. « La cuisine est un merveilleux outil pour développer son plein potentiel et atteindre de nouveaux sommets de vitalité », commente Laura Belfadla, directrice de l’Académie Crudessence. Et d’ajouter : « L’alimentation vivante invite les gens à se poser des questions sur leur alimentation. On dit souvent que nous sommes ce que nous

mangeons. Aujourd’hui, beaucoup d’aliments qui nous sont offerts sont dénaturés. A-t-on envie de leur ressembler? »

L’acadÉmie crudessence

Durant les cours, une alimentation végétalienne et crudivore est mise de l’avant, mais « sans dogmatisme », précise-t-elle. « Nous proposons avant tout aux participants d’ajouter de bonnes choses dans leur assiette pour manger mieux et retrouver de l’énergie. » L’hiver, d’ailleurs, des plats chauds et des soupes sont au menu des ateliers. « À la fin d’un cours, il arrive souvent que des personnes me disent, les larmes aux yeux : si j’avais su avant qu’on pouvait manger autrement… » Informations et calendrier des cours sur www.crudessence.com/fr/academie.

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SPORT

Hélène Dumais

P h oto g r a P h i e :   n i co l a s   M i t h i e u x

REPOUSSER SES LIMITES

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Courir, nager, grimper et escalader deux volcans sur une distance de 80 kilomètres, au Nicaragua. Deux jours plus tard, courir 25 heures sur un trajet sinueux de 100 kilomètres. Traverser la Floride d’est en ouest à la course, pendant quatre jours et 15 heures, presque sans dormir. Il ne s’agit pas là du scénario du prochain Mission : Impossible, mais plutôt d’une partie des exploits bien réels d’Hélène Dumais, une Un mode de vie Québécoise qui met son corps à Hélène suit un plan d’entraînement l’épreuve au quotidien. rigoureux, en plus d’intégrer l’activité Pa r J o a n n i e l a n g l o i s

Hélène Dumais n’était pourtant pas prédestinée à devenir une athlète. Adolescente, elle n’assistait même pas à ses cours d’éducation physique. À 23 ans, son copain l’invite à aller courir sur le mont Royal. Hésitante, elle finit par accepter, armée d’une paire d’espadrilles de mauvaise qualité. Elle y prend goût rapidement et s’inscrit à son premier 13 kilomètres en sentier en 2008. Contre toute attente, elle arrive première au fil d’arrivée. Suivent les 35 kilomètres, les 58 kilomètres, les 100 kilomètres et son plus long parcours à vie : 888 kilomètres de course au Vermont. Elle le répète souvent et en est la preuve vivante : relever de tels défis est à la portée de tous. Tout est une question de constance et de progression. Il faut s’entraîner sur une base régulière et augmenter ses objectifs de façon graduelle. La femme de 5 pieds 2 pouces et de 120 livres sait de quoi elle parle quand elle dit que l’humain est capable de tout. Il lui suffit de trouver la motivation qui lui permettra d’atteindre ses objectifs.

physique à son quotidien. Plutôt que d’utiliser la voiture, elle court pour effectuer ses déplacements. Elle transporte son épicerie sur son dos et multiplie les occasions de bouger. Le trajet jusqu’à l’épicerie ne fait que 10 kilomètres en ligne droite? Elle emprunte plutôt le sentier de 20 kilomètres parsemé de pentes et d’escaliers. C’est sa façon de garder la forme. Pour Hélène, la santé passe par l’alimentation, l’entraînement et le repos. « Les trois sont tout aussi importants. Si on s’entraîne en étant fatigués, notre corps n’assimilera rien. » Une difficulté s’ajoute donc aux épreuves d’endurance auxquelles elle participe : le sommeil et la nourriture y sont des denrées rares.

Un instinct de survie L’athlète est fascinée par les capacités du corps humain, tant physiques que mentales. C’est entre autres ce qui l’amène à tester ses propres limites et à mettre son corps et son esprit à l’épreuve. Elle croit même que son goût du risque remonte à sa naissance, prématurée de deux mois. « Je me suis battue pour survivre, et je continue à le faire aujourd’hui. » Elle prévoit maintenant prendre part au

Ramsay’s Round en Écosse, un défi de 100 kilomètres en montagne. Il est sans doute vrai que n’importe qui peut se surpasser ainsi, mais la réalité est que peu de gens ont le courage de le faire. D’où la fascination que suscite le parcours d’Hélène, pour qui chaque ligne d’arrivée n’est que le début d’une nouvelle aventure.

QUELQUES-UNS DES ACCOMPLISSEMENTS D’HÉLÈNE Première athlète féminine à compléter la Spartan Race Ultra Beast et le Beast World Championship en 48 heures. Première athlète à compléter une Trifecta Spartan Race en 48 heures et à monter sur les trois podiums. Première femme à compléter le Cross Florida Individual Time Trial. Première femme à compléter en duo la traversée de la chaîne de montagnes Ko’olau à Hawaï. Première femme à compléter la Survival Run et le défi Devil’s Double au Nicaragua.

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Héros de l'ordinaire

P h o t o g r a P h i e :   Y v e s   s a i n t- J e a n

Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

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SOUTENIR LES FAMILLES DE DONNEURS D’ORGANES Docteur Pierre MarsoLais

Plusieurs campagnes de sensibilisation nous incitent à signer notre carte de don d’organes et de tissus. Si le geste est essentiel et généreux, il ne se limite pas à une signature. Le don d’organes d’une personne décédée est une étape difficile pour sa famille, car le défunt doit être maintenu en vie artificiellement, ce qui retarde la période de deuil. Le docteur Pierre Marsolais, interniste intensiviste et coordonnateur médical du Centre de prélèvement d’organes de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, a souvent constaté des lacunes dans l’accompagnement des familles de donneurs. Il a donc mis sur pied la Mission du Dr Marsolais, afin d’aider les familles qui posent le geste le plus altruiste en période de deuil : sauver des vies. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s La Mission vise notamment à offrir une aide financière et psychologique aux familles des donneurs. Des histoires d’horreur, le docteur Marsolais en a vu plusieurs. Un homme de 32 ans meurt des suites d’un accident de voiture. Son père, atterré, accepte de procéder au don d’organes, mais il ne peut pas se rendre au chevet de son fils, car il est atteint de leucémie et n’a pas de transport adapté à ses besoins. Trois adultes perdent leur père. Ils consentent au don d’organes, mais ne peuvent être à ses côtés, car ils n’ont pas les moyens de payer quatre jours de stationnement. Une citoyenne d’origine ukrainienne de 32 ans meurt d’une réaction allergique aux arachides dans le métro. Sa mère réussit à récolter assez d’argent pour se payer un vol aller-retour entre Kiev et Montréal, afin de rapporter les cendres de sa fille. Durant ses trois jours à Montréal, la dame, qui a consenti au don d’organes, n’a pas mangé et n’a pratiquement pas dormi. Ces personnes ont sauvé une dizaine de vies à elles seules, mais aucun programme d’aide ne permettait de les soutenir et de reconnaître leur geste à sa juste valeur. Le dernier mot revient en effet aux familles, même si le défunt avait signé sa carte de don d’organes.

Devant cette injustice, le docteur Marsolais s’est empressé d’agir. Il a réuni différents partenaires, dont le Service de sécurité incendie de Montréal et le Service de police de la Ville de Montréal, pour fonder la Mission du Dr Marsolais et changer cet état de choses. Il a également contribué à l’implantation du Centre de prélèvement d’organes de l’Hôpital du Sacré-Cœur, qui permet entre autres d’effectuer plus de prélèvements, de réduire l’attente pour les familles endeuillées et de favoriser l’accessibilité aux lits des soins intensifs et au bloc opératoire pour le maintien des organes. Toutes ces mesures ont porté fruit, augmentant considérablement le nombre de prélèvements de l’hôpital.

urgentiste est de sauver son patient, et il n’est pas impliqué dans le processus de transplantation. »

Éduquer pour mieux aider

Un autre mythe, qui circule même parmi les médecins, est que la plupart des donneurs sont des accidentés de la route. « La très grande majorité des donneurs d’organes sont des gens qui meurent d’accidents vasculaires cérébraux ou d’arrêts cardiaques. Les accidentés de la route ne comptent que pour 19 % des donneurs d’organes. Plusieurs pensent que certains hôpitaux ne fournissent pas d’organes parce qu’ils ne sont pas des centres de traumatologie, mais c’est faux. » L’éducation passe également par l’explication de l’état de mort cérébrale, pour faire comprendre qu’il ne s’agit pas d’un coma duquel on peut se réveiller.

La Mission cherche également à casser les mythes entourant le don d’organes. Selon l’un d’eux, l’effort déployé pour ranimer une personne serait moins soutenu si sa carte de don d’organes est signée. « C’est bien mal connaître le système de santé, affirme Docteur Marsolais. Les médecins ne sont pas des conspirateurs à la recherche d’organes. Ce sont des gens empathiques et bienveillants. La priorité d’un médecin

Docteur Marsolais a reçu de nombreuses distinctions au cours de sa carrière, qui soulignent son implication exceptionnelle pour la cause du don d’organes depuis 25 ans. Même s’il est un homme extrêmement occupé, il multiplie les efforts pour faire reconnaître l’extrême générosité des familles de donneurs. Les médecins, des êtres empathiques et bienveillants? C’est le moins qu’on puisse dire!

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escapade

Cape Cod C’est le temps des vacances! À cette époque de l’année, on pense « soleil et plages ». La presqu’île de Cape Cod est un des lieux de villégiature les plus prisés de la côte Est américaine. Située à un peu plus de 90 km au sud de Boston, elle s’étend sur environ 100 km jusqu’à sa pointe, où se trouve Provincetown. Renée Senneville Rédactrice, chroniqueuse

Je ne prétends pas tout connaître, loin de là. Mais voici l’essentiel de ma science « capecodienne », acquise au fil des ans.

ce qu’iL faut savoir La presqu’île est divisée en plusieurs « Capes » : l’Upper Cape, le Mid-Cape, le Lower Cape et l’Outer Cape. Si vous planifiez ne passer qu’une semaine à Cape Cod, je vous recommande de concentrer vos activités vers le haut du Cape, au nord de Chatham, une petite ville vraiment charmante.

premier arrêt incontournabLe Prenez le temps de vous arrêter au Salt Pond Visitor Center, à Eastham, sur la route principale (la route 6). Vous recevrez de précieux conseils qui feront de votre séjour un moment inoubliable.

camping Le Nickerson State Park est situé à Brewster, en pleine forêt. On y trouve plusieurs ponds (petits lacs ou étangs), très prisés des enfants. Il est très agréable de s’y installer, et de rayonner partout sur le Cape, pendant la journée. Tél. : 1 508 896-3491 62/PORTRAIT

Le North of Highland Camping Area se trouve à North Truro, dans une superbe pinède, à distance de marche de la plage Head of the Meadow. Plus rustique que le Nickerson, il est tout de même très agréable. Tél. : 1 508 487-1191

Hébergement Le guide Ulysse suggère quelques agences de location, ainsi que quelques hôtels, gîtes touristiques et endroits intéressants. Internet fourmille également d’informations qui vous aideront à trouver ce qu’il faut. Commencez par choisir l’endroit où vous souhaitez aller. Personnellement, j’aime beaucoup Wellfleet et Truro, au centre de toutes les activités intéressantes de Cape Cod.

Les pLages : mes coups de cœur Il y a deux catégories de plages, à Cape Cod : celles qui font partie du Cape Cod National Seashore (mes préférées sont Marconi, Herring Cove et Head of the Meadow) et les plages municipales, dont le stationnement est réservé aux résidents ou touristes qui séjournent sur le territoire de la municipalité.


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magasinage : mes bonnes adresses Les friperies : il y en a partout sur le Cape. Il suffit de faire une recherche sur Internet avec les mots clés suivants : consignment shops et thrift shops. À Wellfleet : nombreuses petites boutiques sympathiques sur la rue principale. • Hannah (vêtements pour femmes) • Frances Francis (attention, on peut s’y ruiner!) À Provincetown : il faut explorer les petites boutiques qui jalonnent Commercial Street.

restaurants À Wellfleet : • Mac’s on the Pier (un comptoir de fruits de mer et de crème glacée)

• • • •

MAP (vêtements et trucs hyper stylés pour hipsters) Cameleon (vêtements funky, vintage, neufs et usagés) ITEM (vêtements et bijoux pour hommes) Yates & Kennedy (magnifiques objets, grands et petits) À Hyannis : il faut de la patience, mais on trouve des aubaines invraisemblables chez TJ Max, Marshalls ou Macy’s.

• Mac’s Shack (belle ambiance, goûtez-y les huîtres de Wellfleet, reconnues mondialement) • Sunbird Cape Cod (un food truck comme on les aime!) • la Boulangerie-bistro PB (il y a toujours une file d’attente, ça dit tout) À Truro : • Black Fish (fabuleux) À ProvinceToWn : • Provincetown Portuguese Bakery (les meilleurs beignes au monde, sans blague) • The Canteen (sandwichs incroyables) • The Lobster Pot (le classique) • Mac’s Seafood À cHaTHam : • Corner Store (excellents burritos, parfaits pour la plage) • VERS (couronné par le Boston Globe) • Squire Tavern • Del Mar Bar & Bistro À HarWicH : • Depot Dogs (les meilleurs hot dogs au monde, selon mon fils) PORTRAIT/63


P h o t o g r a P h i e :   K e l ly   J a c o b

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MODE

Kim Rusk lance ses maillots de bain : à l’abordage! L’animatrice Kim Rusk emboîte le pas à plusieurs autres artistes québécoises et lance sa propre gamme de vêtements, appelée Selfie. Colorés et tendance, les maillots de bain de style Mix & Match, épousant toutes les tailles, mèneront le bal à temps pour la saison estivale. Entrevue avec une jeune créatrice et entrepreneure qui carbure aux projets. Pa r e l i s a C l o u t i e r

Selfie « Faire un selfie peut être vu comme un geste égocentrique, mais quand on l’évalue au premier degré, ça veut aussi dire se prendre en photo parce qu’on se sent belle. Je trouvais que dans une société qui encourage les gens à s’aimer, ça convenait parfaitement », explique l’animatrice, qui a participé à toutes les étapes de création. Les tissus, les couleurs, les modèles, les styles, elle a tout choisi. Tout a été pensé pour satisfaire la femme d’aujourd’hui. « Il n’y a pas qu’un seul modèle de femme. Ma collection convient autant à des filles super en forme qu’à d’autres qui ont de bonnes hanches, une plus petite taille, des épaules larges ou étroites, une grosse ou une petite poitrine, etc. », explique-t-elle.

Des maillots pour toutes

Dans sa gamme de 21 bikinis, créée à partir de trois imprimés, les pièces sont totalement interchangeables. Ainsi, trois modèles de hauts et de culottes sont disponibles. « Il y a, par exemple, la culotte K, moins couvrante, puis la L, un peu plus bikini, et la M, plus prononcée, plus sexy », explique celle qui, au cours des prochaines saisons, compte lancer une gamme de vêtements de sport, de vêtements mode et de chaussures.

À la plage, toutes! Kim Rusk a vraiment su bien s’entourer pour la confection de sa gamme de maillots de bain, qui risque de prendre d’assaut les plages du Québec cet été.

« Mon père a été dans les affaires toute sa vie et j’ai grandi dans le domaine du textile. Je me suis associée avec des gens qui avaient le même parcours », mentionne la fille de Patrick Zabé, qui a longtemps été propriétaire de la bannière Zabé Jeans. Elle a ainsi créé la collection en collaboration avec le designer Tony Grégoire, de l’entreprise Frenchie’s, division québécoise de Jcorp, le manufacturier derrière les collections de Véronique Cloutier et de Bruny Surin. Difficile de demander mieux!

Animatrice et… chanteuse! En plus de son travail quotidien en tant qu’animatrice sur les ondes de la radio montréalaise CKOI 96,9, dans Les poids lourds du retour, Kim Rusk se prépare à monter sur scène et sur les plateaux de télé cet automne. « J’ai un projet de scène, c’est complètement nouveau pour moi, et un autre en télé », lance-t-elle,

sans pouvoir donner plus de détails pour le moment. Comme si son agenda n’était pas déjà bien rempli, Kim coproduit le nouvel album de reprises de son père, âgé de 74 ans, intitulé Pour toi, auquel ont collaboré notamment Fred Fortin, Antoine Gratton et Alex MacMahon. « Je chante aussi avec lui Derrière l’arc-en-ciel, la version française de Over The Rainbow », indique celle qui refuse toutefois de porter le titre de chanteuse. « J’ai déjà chanté avec lui, mais je m’étais trouvée mauvaise. Je me suis toujours dit que si je le refaisais, ce serait dans un contexte professionnel », ajoute-t-elle.

Quoi? La collection Selfie, de Kim Rusk

Où? Disponible partout dans les 45 boutiques Pentagone du Québec et en ligne, au www.kimrusk.com

Son papa atteint de Parkinson Par ailleurs, Patrick Zabé a annoncé publiquement qu’il était atteint de la maladie de Parkinson, depuis 10 ans. Près d’un dollar sera remis à Parkinson Québec pour chaque copie vendue de l’album Pour toi. « Depuis qu’il a ce projet, ça le guérit, ça le fait vivre, il est vraiment en feu! », a témoigné Kim Rusk en parlant de son papa.

Le projet d’une vie Après avoir expérimenté la téléréalité avec Loft Story et animé une émission quotidienne à la radio et à la télé, Kim Rusk a encore un grand projet sur sa liste : devenir maman. « Mon amoureux et moi, ça va faire trois ans cet automne qu’on est ensemble. Ça me stresse, mais c’est mon plus grand projet », conclut-elle.

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Tendances

Vêtements à louer Pa r E l i s a C l o u t i E r

Avec les budgets qui diminuent, il n’est pas rare que les tournées de magasinage subissent des restrictions. Malgré tout, tout le monde désire rester à l’affût des nouvelles tendances, que ce soit la nouvelle maman de retour de son congé de maternité, l’adolescente en préparation de son bal de finissants ou la jeune professionnelle qui entre sur le marché du travail. Toutefois, il faut respecter son portefeuille. Voici donc quelques moyens de rehausser votre garde-robe sans vous ruiner :

1 – La styliste à domicile Pour vous assurer un look tendance sans trop de tracas, pensez à une styliste à domicile. C’est l’un des services qu’offre Marie-Christine Sirois, également chroniqueuse mode sur différentes plateformes. Comme plusieurs autres stylistes, elle se déplace chez ses clientes et offre, pour un tarif variant de 50 $ à 80 $ l’heure, un service complet allant du ménage de la garde-robe à la séance de magasinage. « Je regarde tout ce qu’il y a dans la garde-robe pour la désencombrer, en misant sur les pièces maîtresses qui vont avec plusieurs morceaux, que ce soit pour un look décontracté ou plus habillé », explique-t-elle. Avant d’aller au centre d’achats, MarieChristine vous propose différents looks avec vos vêtements, question de rentabiliser vos coups de cœur. « Ensuite, on établit une liste de choses manquantes, comme un jean bleu, une ceinture noire, une blouse blanche, un veston, etc. », indique la styliste.

2– Le temps d’une soirée! Avec les Instagram et Facebook de ce monde, impossible de reporter la

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même robe de soirée sans qu’on le remarque. C’est justement pour remédier à cette situation (mais aussi pour nous aider à équilibrer notre budget) que des entreprises comme La petite robe noire et Loue1robe, la pionnière en matière de location de vêtements au Québec, ont vu le jour. Selon l’occasion, vous pouvez ainsi louer une robe de soirée, de bal ou de cocktail, ainsi que des accessoires et des chaussures pour agrémenter votre look d’un soir. Sur place, un service de coiffure et de maquillage est aussi offert. Un véritable service tout compris! La boutique de La petite robe noire dispose de plus de 300 tenues de soirée offertes en location pour un petit prix variant de 20 $ à 200 $, service de nettoyage inclus. Ouverte depuis janvier 2015, la boutique s’adresse aux femmes de tous âges et de tous styles. Loue1robe propose plus de 400 robes pour toutes les occasions, de la soirée de bal à la sortie toute simple, en passant par le rendez-vous galant. Sa propriétaire, Sarra Ghibri, qui achète elle-même ses vêtements aux quatre coins du globe, est aussi conseillère en image.

Petite Robe NoiRe

« Je suis toujours très discrète au sujet de mes clientes, mais je loue des robes autant à des politiciennes qu’à des actrices ou à madame Tout-le-monde », indique-t-elle, précisant qu’un service de location de smokings pour homme est maintenant offert. Une couturière est sur place pour vous assurer que votre tenue d’un soir vous ira comme un gant. Loue1robe dessert aussi les régions de Saguenay et de Québec. La petite robe noire : 4030, rue St-Ambroise, Montréal – lapetiterobenoire.ca Loue1robe : 3419, rue Sainte-Famille, Montréal – loue1robe.com

3– Rafraîchir sa garde-robe sans soucis Pour celles qui aimeraient rafraîchir leur garde-robe sans trop se casser la tête, Chic Marie offre un service de location de vêtements mensuel, selon deux forfaits : classique ou casual. Ainsi, les femmes peuvent recevoir jusqu’à neuf vêtements différents par mois. Si elles aiment, elles achètent. Simple comme bonjour! La totalité des échanges se fait par la poste et une couturière s’assure que chaque morceau revient et repart en parfait état. Pour plus d’informations : www.chicmarie.com


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