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ÉDITO
Préférer la médiation à l’affrontement Invitée à commenter, sur le plateau de Tout le monde en parle, le fait que le nouveau Code de procédure civile incite les couples à aller en médiation avant de faire appel aux tribunaux, en cas de litige, Anne-France Goldwater a évoqué des difficultés d’application « catastrophiques », avec le franc-parler qui la caractérise.
ÉDiteuR Stéphane Gadoury sgadoury@magazineportrait.com RÉDACtRiCe eN CHeF Diane Stehlé dstehle@magazineportrait.com COLLABORAteuRS elisa Cloutier, elyse-Andrée Héroux, Maxime Johnson, Sylvie Lamothe, Joannie Langlois, Renée Senneville pHOtOGRApHeS Marjorie Guindon, Jean Le Jacques et Stéphanie de la Ronde
Depuis plusieurs années, la célèbre avocate s’est imposée dans le paysage médiatique par les causes qu’elle a portées. Citons notamment ses plaidoiries en faveur de la reconnaissance du mariage des couples de même sexe ou des droits des conjoints de fait, notamment dans l’affaire Éric c. Lola, et son implication dans la défense des droits des animaux domestiques. À la barre de l’émission L’Arbitre sur V télé, elle juge et règle de véritables litiges, de manière rapide et gratuite pour les participants. Une façon de permettre aux gens ordinaires de s’offrir des services juridiques, souvent extrêmement coûteux.
RÉViSiON et CORReCtiON Sylvie Lamothe, Joannie Langlois DiReCtRiCe De pRODuCtiON Aïcha Ricbourg aricbourg@magazineportrait.com
Parallèlement, depuis le mois de janvier, Ruptures, une nouvelle série de Fabienne Larouche, met en vedette Mélissa Désormeaux-Poulin dans le rôle d’une jeune avocate qui tente de placer l’humain au-dessus des procédures, dans des conflits familiaux souvent acrimonieux. Cette série judiciaire, librement inspirée de la carrière de l’avocate Suzanne Pringle, confirme que la vie d’avocate en droit familial n’est pas de tout repos.
GRApHiSMe patrick Verret, Neweb.ca VeNteS Stéphane Gadoury - 418 877-9735 sgadoury@magazineportrait.com iMpReSSiON Solisco
À l’heure des séparations houleuses, des disputes de garde d’enfants, des familles éclatées ou recomposées, ne sommes-nous pas tenus d’apprendre à préférer la médiation et la discussion à l’affrontement? Ce qui est certain, c’est que ce type de téléséries nous sensibilise aux rouages et aux aléas des cours de justice et nous oblige à repenser la manière dont nous devons agir en cas de conflit, notamment quant à la nécessaire ouverture à l’autre pour trouver un terrain d’entente.
DiStRiButiON Messageries Dynamiques DiStRiButiON COMMeRCiALe presse Commerce Site iNteRNet www.magazineportrait.com CONCeptiON et HÉBeRGeMeNt WeB www.neweb.ca - info@neweb.ca pROCHAiNe pARutiON juin 2016 Magazine pORtRAit 815, boul. Lebourgneuf, bureau 301 Québec (Qc) G2J 0C1 téléphone : 1 877 677-7017 info@magazineportrait.com
Sur ce, je vous souhaite bonne lecture et vous invite à découvrir nos deux nouvelles rubriques : Dans la peau de, qui vous présente un métier lié au domaine du cinéma ou de la télévision, et Dans la tête d’Élyse, le billet d’humeur de notre nouvelle collaboratrice de talent, Élyse-Andrée Héroux.
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SOMMAIRE
14
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en couVerTure
anne-France goLDWaTer
ACTUALITÉS 5 LIre 7 ÉcouTer 8 VoIr 9 sorTIr SPECTACLE 11 MarTIn LarocQue un reTour au jeu surPrenanT!
12 FeMMes enseMbLe
Des FeMMes InsPIranTes
CINÉMA 31 aLexIs MarTIn
AFFAIRES 58 Le grouPe nassan
34
GOURMAND 60 Tous à Vos chauDrons!
hoMMe De PassIons eT De DÉFIs
anIk jean
rockeuse au cœur TenDre
36 jeux De rôLes aVec 38 Dans La Peau De… sharLène royer, cascaDeuse
MUSIQUE 40 Laurence jaLberT PoursuIT sa rouTe
42 44
gabrIeLLa
La QuÉbÉcoIse QuI rayonne à The VoIce
renee WILkIn
croIre en ses rêVes
HUMOUR 19 MarIo jean
46
20 aLexanDre barreTTe
48 PorTraIT MIroIr
L’enFanT Que j’ÉTaIs
Le nouVeau sÉraPhIn Des Pays D’en hauT
25 hugo DubÉ
Le PouVoIr InFInI Du jeu
26 ThoMas beauDoIn
Le bLues Du ManneQuIn
28 Zacharry-DaVID DuFour
naîTre Dans Le MauVaIs corPs
30 PorTraIT chInoIs sTeVe gagnon
4/PORTRAIT
PhILIPPe brach
enTre TenDresse eT ouTrance
Les resPecTabLes eT Les TroIs accorDs
Des aToMes crochus aVec son PubLIc
TÉLÉvISION 22 VIncenT LecLerc
Pour une MeILLeure QuaLITÉ De VIe
VIncenT-guILLauMe oTIs
18 La VIe seLon…
VIncenT c, MagIcIen Pour aDuLTes
42 22
50
saMIan
PorTÉ Par La FoI
64 MODE 64 Vanessa PILon
Les VêTeMenTs PassenT, Les bIjoux resTenT…
SANTÉ 70 Dr rIcharD bÉLIVeau sPÉcIaLIsTe Du cancer
SPORT 52 Lysanne rIcharD
CHRONIQUES 66 TenDances
HÉROS DE L’ORDINAIRE 54 une journÉe Dans La VIe De
67 TesTÉ Pour Vous
FAMILLE 56 FaMILLe syrIenne
72 Techno 74 3 QuesTIons à…
PLongeuse De hauT VoL
rIMa naIM
QuanD Le MoT « FaMILLe » PrenD TouT son sens…
Du MarchÉ MILITaIre à ceLuI De La MoDe saVourer Le TeMPs
69 Dans La TêTe D’ÉLyse
La TrenTe-sePTaIne
sTÉPhanIe bouLay, La sœur De L’auTre
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ACTUALITÉS / LIRE ◄ des tranches de vie qui nOus resseMBlent On dit souvent qu’il n’y a pas de mauvaises histoires, seulement de mauvais conteurs. Alors quand vingt-cinq bons conteurs (dont Caroline Allard, Patrick Sénécal et Claudia Larochelle) se réunissent pour communiquer leurs histoires d’amour, de violence, d’humiliation, de maladresses et de sexe, on sait qu’on va passer un bon moment. Comme la fois où, un collectif sous la direction de Geneviève Jannelle et Marie-Eve Leclerc-Dion. VLB Éditeur
◄ une Bd pOur adultes Publié en 1972, le roman autobiographique La Petite Patrie de Claude Jasmin a connu un vif succès. Chronique d’un quartier populaire de Montréal, il nous offre le regard d’un enfant de huit ans sur le monde à l’aube des années 40 : la guerre, la religion, les jeux de ruelles, l’amour et la mort… Julie Rocheleau et Normand Grégoire en ont fait une adaptation graphique époustouflante. Un livre qui a la saveur de l’enfance sur une toile de fond poignante.
▲ une histOire d’aMOur Dans ce roman écrit avec l’intimité du « je », Juliette, l’héroïne, dit tout : l’amour vrai, inattendu et inespéré avec Romeo, un jeune musicien d’une île des Caraïbes. C’est le récit d’une relation qui triomphe de l’état de manque, de la solitude, et de toutes les différences qui pourraient empêcher l’amour, mais qui finalement le nourrissent. Avec finesse et fougue, l’auteure mène une réflexion sur le sens de la vie, les contradictions du cœur et la capacité de la littérature à dire le corps. Le cœur bleu d’Aline Apostolska avec la collaboration de Roelquis Gamez Gamez, Recto-Verso éditeur
◄ une enquête pOlicière palpitante Le commissaire Brunetti est de retour! Alors qu’il pensait n’avoir rien d’autre à faire que de lire des rapports, il reçoit un appel de la directrice d’une bibliothèque vénitienne prestigieuse. Plusieurs livres anciens de grande valeur ont été endommagés, d’autres ont disparu. Bientôt, Brunetti se retrouve immergé dans le monde sombre et secret du marché noir de livres antiques. L’enquête le poussera jusqu’à remettre en question sa conception de l’innocence et de la culpabilité pour dévoiler la terrible vérité. Brunetti entre les lignes de Donna Leon, Éd. Calmann-Lévy. À compter du 25 mars.
La Petite Patrie de Julie Rocheleau et Normand Grégoire, Éd. de la Pastèque
◄ une histOire d’aMOur dans le MOntréal des années 1920 Claire danse dans les théâtres. Serafim est photographe. Autour d’eux, c’est la clameur des années folles et le bouillonnement de la métropole : des politiciens corrompus, l’essor du jazz, les troubles dans les quartiers chauds, le fascisme, la division entre francophones et anglophones... Alors que les existences de ces deux personnages commencent à s’entrecroiser, un dangereux complot prend forme. Un livre qui vous transportera par sa prose magnifique. Serafim et Claire de Mark Lavorato, Éd. Marchand de feuilles
◄ Mais qui a tué Michel O’tOOle? Côte-Nord, mai 2015. Michel O’Toole, un journaliste québécois d’origine irlandaise, disparaît sans laisser de trace alors qu’il roulait à moto sur la route 389, qui relie Fermont à Baie-Comeau. L’enquête policière n’ayant pas abouti, huit auteurs donnent leur version des faits dans ce collectif de nouvelles. L’occasion de se délecter des plumes savoureuses de Daniel Bélanger, Deni Béchard, Chrystine Brouillet, Mathieu Laliberté, Perrine Leblanc, Stéphanie Pelletier, Patrick Senécal et Tristan Malavoy. La disparition de Michel O’Toole, Éd. XYZ
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ACTUALITÉS / LIRE
BeauX livres
Le coin des jeunes
► de BOis et de Beauté
► décOuvrir des figures de l’histOire
Cet ouvrage en deux volumes se penche sur la créativité d’architectes du monde entier avec un matériau élémentaire : le bois. À travers des constructions extravagantes, il rend hommage à la diversité des usages qui en sont faits partout dans le monde. Un livre magnifique.
L’idée est ingénieuse : faire découvrir aux jeunes des personnalités qui ont marqué le monde contemporain de manière ludique. L’un porte sur la vie de celui qui a incarné la lutte contre la ségrégation raciale, Nelson Mandela, l’autre sur Marie Curie, prix Nobel en physique et chimie et chercheuse exceptionnelle. Deux documentaires passionnants, agrémentés d’encadrés et de lignes temporelles, pour une lecture interactive qui plaira aux jeunes curieux.
100 Contemporary wood buildings, Éd. Taschen
◄ dans les cOulisses de Star WarS Ce splendide livre-hommage raconte les coulisses du célèbre film de George Lucas. L’ouvrage fourmille de photos inédites, d’anecdotes et d’informations exclusives sur le très secret plateau d’un blockbuster en préparation. Les passionnés de la légendaire saga seront comblés! Le retour du Jedi de J. W. Rinzler, Éd. Akileos
◄ À la MOde La façon dont une personne s’habille révèle une des clés de sa personnalité et de son appartenance culturelle, sociale, et même religieuse. Fascinant voyage à travers les trois derniers siècles de mode, Fashion met en valeur la richesse du Kyoto Costume Institute (KCI) qui détient une des collections de costumes les plus complètes au monde. De superbes photos accompagnent des textes pertinents. Fashion. Une histoire de la mode du XVIIIe au XXe siècle, Éd. Taschen
6/PORTRAIT
Nelson Mandela, Le rebelle qui a mené sa nation à la liberté d’Ann Kramer et Marie Curie, La femme qui a changé le cours de la science de Philip Steele. Éditions Hurtubise – À partir de 10 ans
► pOétique et tOuchant Quand on est un petit garçon pas comme les autres et que cette différence ne nous embête pas, on peut très bien se lier d’amitié avec un arbre et l’appeler Bertolt. L’immense feuillage de ce vieux chêne est une cachette, une maison ou une forteresse. Un jour, Bertolt meurt. Quand un chat ou un oiseau décède, on sait quoi faire, mais pour un arbre, on fait quoi? Un livre rempli de tendresse qui a remporté le Prix des enseignants de français 2015. L’arbragan de Jacques Goldstyn, Éd. de la Pastèque – À partir de 6 ans
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ActuAlités / écOutER
Radio Radio Light the sky Le duo rap électro pop Radio Radio nous revient avec un cinquième album en carrière, cette fois-ci entièrement en anglais. Personne ne devrait être déboussolé, puisque le duo propose une fois de plus un album festif et dansant. Bref, la suite logique d’Ej feel zoo.
Rihanna Anti
La très populaire chanteuse barbadienne lançait son 8e album en carrière, Anti, au début de 2016. La tournée mondiale éponyme amorcée depuis s’arrêtera notamment à Québec le 5 avril et à Montréal le lendemain.
Karim Ouellet - Trente Désormais figure importante de la pop francophone, l’auteur-compositeurinterprète s’est exilé en forêt l'automne dernier afin de préparer ce nouvel opus, sorti le 11 mars 2016. Ce troisième album, réalisé avec son complice de toujours Claude Bégin, propose une fois de plus des chansons intelligentes et accrocheuses. Une tournée devrait être annoncée dans les semaines à venir.
Simple Plan Taking One For The Team Plus de cinq ans après Get Your Heart On, Simple Plan revient avec un cinquième album, Taking One For The Team, en vente depuis le 19 février. L’album a été enregistré au printemps à Los Angeles et réalisé par Howard Benson, producteur américain qui a aussi collaboré avec My Chemical Romance, Papa Roach, Bon Jovi et Adam Lambert, pour ne nommer que ceux-là.
Renaud Après avoir déclaré en début d’année sur sa page Facebook qu’il était sobre depuis 108 jours, le célèbre chanteur français annonçait du même coup qu’il lancerait un 17e album ce printemps.
Le groupe montréalais semble vouloir laisser tomber le rock alternatif et plonge dans la pop ado, comme en témoigne l’extrait I Don’t Wanna Go To Bed, réalisé en collaboration avec le rappeur Nelly, qui se retrouve ainsi dans un vidéoclip du style Alerte à Malibu, avec nuls autres que David Hasselhoff et l’animatrice Maripier Morin.
Ayant été très touché par l’assassinat de ses amis Charb, Cabu et Wolinski, lors de l’attentat terroriste perpétré contre Charlie Hebdo, le chanteur, qui a vendu quelque 20 millions d’albums en carrière, promet de leur dédier deux chansons.
Une tournée mondiale a débuté en Europe, plus précisément en Espagne, le 24 février dernier. Aucune date de spectacle n’est encore prévue de notre côté de l’Atlantique, mais ce n’est qu’une question de temps…
Absent de la scène musicale depuis une dizaine d’années, le chanteur de 63 ans a aussi promis qu’il remonterait sur scène cette année. PORTRAIT/7
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ACTUALITÉS / VOIR
à l’affiche
Des courts métrages et Des rencontres le cirque Du soleil se fait mexicain Petits et grands seront contents d’apprendre que le tout nouveau spectacle du Cirque du Soleil sera présenté à Montréal sur les quais du Vieux-Port du 21 avril au 12 juin. Inspiré de la riche culture mexicaine (le nom LUZIA correspond à la juxtaposition de syllabes des mots espagnols « luz » (lumière) et « iluvia » (pluie), cette nouvelle création promet une soirée haute en couleur.
Connaissez-vous Kino? Ce vaste réseau international de cinéastes indépendants regroupe de nombreuses cellules aux quatre coins de la planète, dont une à Montréal au cinéma L’Astral. Dans une chaleureuse ambiance, les réalisateurs y présentent leurs courts métrages. Le public est ensuite invité à les rencontrer durant l’entracte et à la fin de la soirée. Cerise sur le gâteau : la contribution est volontaire (suggestion de 10 $). Un concept intéressant qui vaut la peine d’être découvert!
là où atilla paSSe…
MeS enneMiS
Atilla, un jeune homme reclus d’origine turque adopté par Michel et Julie, un couple québécois, se réconcilie avec ses origines et son passé grâce à la rencontre avec Asya, une étudiante turque de passage au Québec.
Une nuit, la blonde de Cédric le plaque dans une station de métro. Démoli, et avec la rage de ses 23 ans, il quitte tout avec son roman inachevé dans un sac. Le destin le conduit jusqu’à la maison d’Isabelle. Autrefois pianiste adulée, la femme de 76 ans est aujourd’hui une alcoolique seule avec son piano. Dès le premier regard, Cédric et Isabelle tombent amoureux.
Un film d’Onur Karaman avec Émile Schneider, Roy Dupuis, Julie Deslauriers, Dilan Gwyn.
www.kino00.com
www.cirquedusoleil.com/LUZIA
Un film de Stéphane Géhami avec Louise Marleau et Fréderic Lemay.
DVD - Par ici les sorties!
BoriS SanS Béatrice anna
le cœur de MadaMe SaBali
Anna, photojournaliste réputée, est en Asie en reportage sur les jeunes femmes victimes du trafic humain perpétré par les Triades asiatiques. Elle sera kidnappée et subira les mêmes sévices que les jeunes femmes asiatiques. Une immersion dans un monde inédit et dangereux.
Jeannette souffre de problèmes cardiaques. Dans l’attente d’un nouveau cœur, elle mène une vie tranquille. Un jour, une femme se fait assassiner et Jeannette hérite de son cœur. Le fils de sa donatrice, un adolescent d’origine malienne, est convaincu qu’elle est la réincarnation de sa mère.
Un film de Charles-Olivier Michaud avec Anna Mouglalis, Pierre-Yves Cardinal, Pascale Bussières, Sean Lu, Nathalie Cavezzali, Sandrine Bisson.
Une tragicomédie de Ryan McKenna avec
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Marie Brassard, Francis La Haye, Hugo Giroux, Youssef Camara.
Boris Malinovsky a atteint tous ses buts. Il ne manque d’ailleurs pas d’arrogance par rapport à ses réussites. Depuis quelque temps, sa femme Béatrice, ministre du gouvernement fédéral, est clouée au lit, victime d’une mystérieuse dépression. Boris entretient alors une relation avec une collègue et se rapproche de la jeune domestique de la maison. Un film de Denis Côté avec James Hyndman, Simone Élise Girard et Denis Lavant. En salle.
Montréal la Blanche Montréal, un soir en plein mois de Ramadan, Amokrane, chauffeur de taxi, recueille Kahina, jeune professionnelle un peu perdue. Amokrane reconnaît en elle son idole, une ancienne vedette de la pop en Algérie, qu’il croyait morte. Un film de Bachir Bensaddek avec Karina Aktouf et Rabah Aït Ouyahia. En salle à compter du 18 mars.
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ACTUALITÉS / SorTIr
Profiter de la nature en plein cœur de Montréal Inutile de quitter la ville pour prendre une grande bouffée d’air! Les parcs-nature de Montréal sont accessibles via le réseau de transport en commun et permettent d’être dépaysé à quelques pas de chez soi. Des activités pour toute la famille
La saison froide présente les conditions idéales pour observer la faune. Les arbres dénudés amplifient les cris des animaux et le manteau de neige blanche révèle les empreintes des petits mammifères. Chaussez vos raquettes, vos skis de fond ou simplement une bonne paire de bottes et partez en famille sur des kilomètres de sentiers! Après une randonnée revigorante ou un cours de ski, un bon chocolat chaud vous attendra dans le chalet d’accueil. Une fois le jour tombé, l’activité Promenade sous les étoiles vous permettra de découvrir la vie de la faune nocturne. Dans certains parcs, Les après-midi colorés proposent une série d’activités divertissantes, dont la sculpture sur bloc de neige. pour les amateurs De sensations fortes
Certains parcs, comme celui du Cap-Saint-Jacques, offrent des cours de kite (cerf-volant de traction). Sur un plan d’eau
glacé ou enneigé, debout sur des skis ou une planche à neige, vous filerez le nez au vent, tiré par un cerf-volant. parc-nature De l’anse-à-l’orme
Paradis des véliplanchistes durant la saison chaude, le parcnature de l’Anse-à-l’Orme, situé à Pierrefonds, offre une vue imprenable sur le lac des Deux-Montagnes et devient le repère des pêcheurs sur glace et des amateurs de cerf-volant de traction durant l’hiver. Activités libres; pêche blanche; cerf-volant de traction.
PORTRAIT/9
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parc-nature De l’Île-De-la-visitation
Accessible à partir de la station de Métro Henri-Bourassa, ce parc regorge de vestiges historiques patrimoniaux. 8,6 km de pistes de ski de fond, de raquette et de randonnée pédestre, balade historique avec l’application mobile Destination Sault de Cité historia, Les dimanches après-midi autour du feu, observation des oiseaux, location de skis de fond, de luges et de tapis à glisser.
parc-nature Du cap-saint-Jacques
Situé à Pierrefonds, le plus grand parc de Montréal offre des points de vue magnifiques sur les plans d’eau glacés du lac des Deux-Montagnes et de la rivière des Prairies. 32 km de pistes de ski de fond; 5 km de pistes de raquette; 7 km de sentiers de randonnée; cours de ski de fond pour les 6 à 13 ans; ferme écologique; découverte du Château Gohier; cabane à sucre; Promenade sous les étoiles; cerf-volant de traction.
parc-nature Du Bois-De-l’Île-BizarD
Ce magnifique parc, chouchou des ornithologues, offre une longue passerelle d’un demi-kilomètre qui traverse un marais fréquenté par des castors, des tortues et une grande variété d’oiseaux. 10,7 km de pistes de ski de fond; 10,6 km de sentiers de randonnée; 7 km de sentiers de randonnée; Promenade sous les étoiles, Les après-midi colorés; location de skis de fond et de raquettes.
parc-nature De la pointe-aux-prairies
Avec son marais, sa forêt et ses clairières, ce parc situé sur le boulevard Gouin Est est reconnu pour la grande diversité de ses écosystèmes. 22,2 km de pistes de ski de fond; 7,2 km de pistes de raquette; 8,5 km de sentiers
parc-nature Du Bois-De-liesse
Situé au croisement de l’autoroute 13 et de l’autoroute 40, ce parc contient une forêt centenaire et une érablière composée d’arbres impressionnants et rares, comme l’érable noir. 11,5 km de pistes de ski de fond; 9,6 km de pistes de raquette; 4,4 km de sentiers de randonnée; cours de ski de fond pour enfants; Promenade sous les étoiles; Les après-midi colorés; location de skis de fond, de raquettes, de luges et de tapis à glisser.
10/PORTRAIT
de randonnée pédestre; cours de ski de fond pour les 6 à 13 ans; observation des animaux; Promenade sous les étoiles; location de skis de fond, de raquettes, de luges et de tapis à glisser.
Pour en savoir plus sur les parcs-nature de la Ville de Montréal, visitez www.ville.montreal.qc.ca/grandsparcs
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Spectacle
Martin Larocque
Un retoUr aU jeU sUrprenant! « Maintenant, dis-le sans rire! », me lance Martin Larocque après ma description du rôle qu’il tient dans le spectacle 50 Shades! – La parodie musicale. C’est qu’il interprète Christian Grey, ce richissime homme d’affaires sculpté au couteau qui fait mourir les femmes d’envie. Cet anticasting audacieux nous révèle un Martin Larocque épatant qui nous fait mourir… de rire! Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
p h oto g r a p h i e : b e n o i t V e r m et t e
Cinq ans après le téléroman Virginie et la comédie musicale Un violon sur le toit, Martin Larocque effectue un retour sur scène pour le moins étonnant, fouet et menottes à la main. « J’aime l’audace de la pièce. Une parodie musicale, c’est nouveau au Québec. J’ai refusé au début, je pensais que c’était une blague, mais j’ai visionné des extraits du spectacle monté aux États-Unis et j’ai ri aux éclats. » Il est donc de retour sous les projecteurs aux côtés notamment de Léane Labrèche-Dor et de Marina Bastarache, après une pause consacrée à ses conférences. Martin Larocque joue un dominateur séduisant, aussi sexy qu’intimidant. « Avant la conférence de presse annonçant la distribution, les rumeurs voulaient que Joey Scarpellino, Roch Voisine ou Olivier Dion joue Christian Grey. Au moment de l’annonce, la moitié des journalistes étaient déçus et l’autre moitié trouvait l’idée géniale! » Dans cette parodie du genre Le cœur a ses raisons, Martin Larocque est savoureux en Christian Grey. Garder son sérieux en interprétant des chansons grivoises n’est toutefois pas toujours facile. Les textes sont crus, mais jamais vulgaires. « Je dis des mots que je n’aurais jamais
cru dire sur scène. Je ne les dis même pas dans la vie de tous les jours! Mais ce n’est pas vulgaire, sinon je n’aurais pas accepté. » Le spectacle, qui allie chant, danse et jeu, se veut bien sûr une satire du livre et du film Cinquante nuances de Grey, mais aussi un clin d’œil humoristique à d’autres comédies musicales, comme Les Misérables, Le Fantôme de l’Opéra et Grease.
« Je dis des mots que je n’aurais jamais cru dire sur scène. Je ne les dis même pas dans la vie de tous les jours! » Conférencier depuis 20 ans Le comédien s’est découvert une véritable passion pour les conférences, il y a vingt ans. Il parle de sujets comme l’estime de soi, dans les écoles, et traite de la parentalité et de la réalisation de soi avec les moins jeunes. Enfant, Martin voulait devenir comme le curé qui lui enseignait, car il admirait sa façon de parler aux jeunes et de leur inspirer confiance. C’est un peu ce qu’il cherche à faire à travers ses conférences,
L a d i s t r i b u t i o n d e 5 0 s h a d e s ! – L a pa r o d i e m u s i c a L e
qui lui permettent d’avoir une belle complicité avec le public. Anecdotes, questionnements et échanges sont au menu de ses exposés, qui changent d’une fois à l’autre selon les réactions de l’auditoire et les bouleversements du quotidien de Martin. Le divorce a changé sa vision du couple? Il en parle. Ses garçons songent à quitter le nid familial? Il en parle aussi. Pas de cachotteries pour le public de ses conférences. Calme et posé, Martin Larocque n’est pas sans préoccupations pour autant. À 46 ans, il anticipe déjà la cinquantaine, qu’il voit comme un signal d’alarme le pressant de rayer le plus d’éléments possible de sa bucket list. Elle doit être longue cette liste, car des rêves et des projets, Martin en a plein la tête!
PORTRAIT/11
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SPECTACLE
Femmes ensemble, édition 2016
Des femmes inspirantes Pour une deuxième année, le spectacle Femmes ensemble a célébré la Journée internationale de la femme, le 8 mars, en mettant de l’avant des femmes qui en inspirent d’autres, pour toutes sortes de raisons. Humour, chansons, témoignages et surprises étaient au menu de la soirée, qui se tenait à l’Étoile du Quartier Dix30. Parmi les dizaines de femmes qui prenaient part au spectacle, nous en avons interviewé quatre, dont la conceptrice Marie-Lise Pilote et la productrice Janie Duquette, pour connaître les femmes qui les ont elles-mêmes inspirées.
12/PORTRAIT
Marie-Lise Pilote
et je la trouvais fascinante.
Ma meilleure amie
Peu de femmes animaient
À 56 ans, elle a décidé de
Lise Payette
à la télévision à l’époque.
retourner à l’université. Elle
J’ai toujours eu une grande
C’était vraiment mon idole.
a fini son cours dernièrement,
admiration pour Lise Payette.
Je l’ai rencontrée récemment,
je trouve ça extraordinaire.
Quand j’étais petite, elle
c’était un moment très
Elle me fascine, c’est un
animait Appelez-moi Lise,
émouvant pour moi.
modèle pour moi.
P h o t o g r a P h i e : L a u r e n c e L a b at
Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
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Brigitte Boisjoli
Janie Duquette
Julie du Page
Ma mère Ma mère est une femme forte, travaillante et persévérante, qui nous a transmis ses valeurs. J’ai toujours admiré ma mère, non seulement parce qu’elle nous a élevés seule, mais aussi parce qu’elle a travaillé très fort pour bâtir son entreprise.
Janette Bertrand Elle m’a beaucoup appris. Elle a contribué à l’éducation et à la mobilisation des femmes, et elle l’a toujours fait en nous divertissant. Je trouve ça extraordinaire!
Ma mère C’est une femme qui m’inspire chaque jour pour mille et une raisons. C’est beaucoup grâce à elle que je suis devenue la personne que je suis aujourd’hui. C’est une femme de tête qui a mené sa barque en travaillant fort et qui n’a pas les deux pieds dans la même bottine. Elle a toujours été un modèle pour moi, encore plus depuis que je suis maman. Un proverbe dit : Dieu ne pouvait pas être partout, alors il a créé la mère. Je trouve que c’est vraiment juste.
P h o t o g r a P h i e : L a u r e n c e L a b at
Renée Martel Je lui parle régulièrement parce qu’on travaille ensemble ces temps-ci, et c’est une femme qui a dû surmonter plusieurs épreuves. Elle a trouvé le réconfort dans le travail et dans l’amour de ses fans. Elle s’y réfugiait, et elle se nourrissait de l’amour du public pour guérir. Elle n’a jamais arrêté de travailler, elle fait encore des tournées aujourd’hui. Même quand elle recevait des traitements de chimiothérapie, elle donnait des spectacles. C’est très inspirant. Tina Turner C’est une autre femme qui a du cran, qui a réussi à se sortir des griffes de son mari violent. Je l’admire beaucoup. Elle aussi s’en est tirée grâce à la musique.
Ma grand-mère Je dis souvent que si ma grandmère était née en 1970 plutôt qu’en 1923, elle aurait été la première première ministre du Canada. C’était vraiment une femme extraordinaire, mais sa classe sociale l’a limitée. Elizabeth Gilbert Je pense qu’avec Eat, Pray, Love, elle est la première à avoir dit aux femmes qu’elles avaient le droit de prendre soin d’elles. La plupart des femmes qui ont lu son livre ont été transformées par cette proposition, celle d’une fille qui se choisit. Shonda Rhimes La réalisatrice de Grey’s Anatomy montre à l’écran des femmes qui connaissent une grande réussite professionnelle. Son personnage de Cristina Yang, par exemple, choisit de ne pas avoir d’enfants pour se consacrer à sa carrière. Shonda accorde aussi beaucoup d’importance à la diversité ethnique dans le choix des acteurs. On est marqués par ce que l’on consomme, alors elle donne de nouveaux modèles aux jeunes filles. Je trouve ça très inspirant.
Meryl Streep Je suis comédienne, et les différents rôles de Meryl Streep m’ont beaucoup inspirée. Elle arrive toujours à nous surprendre, à être méconnaissable, par un accent, une démarche ou un personnage éloigné d’elle. Ça m’a toujours fascinée. Elle vit avec le même homme depuis des années, le père de ses enfants. Elle semble être une femme équilibrée, c’est du moins l’image qu’elle projette. J’ai l’impression qu’elle a su garder les deux pieds sur terre, tout en nous faisant rêver à travers ses personnages, qui sont toujours très crédibles. C’est certainement l’une des plus grandes actrices américaines.
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anne-France Goldwater
Femme de contrastes Avec son franc-parler et sa spontanéité, Anne-France Goldwater soulève autant la controverse que le rire. Flamboyante et impétueuse, elle ne fait pas toujours l’unanimité, mais sous la carapace de cette justicière acharnée se révèle une âme fragile et sensible. Incursion dans l’univers d’une femme d’opinions, de contrastes et de cœur. Pa r S y lv i e l a m o t h e
La juriste et l’arbitre Réputée au Québec pour avoir défendu les droits des conjoints de fait, notamment dans la très médiatisée cause de Lola c. Éric, c’est néanmoins à la barre de l’émission L’Arbitre qu’Anne-France Goldwater s’est fait connaître du grand public. Depuis 2011, l’avocate fait la pluie et le beau temps sur le plateau de V Télé, tout en respectant scrupuleusement ses fonctions d’arbitre et son objectif : rapprocher les gens du droit. « Je sentais, dans ma pratique, que la justice était de plus en plus au service des personnes fortunées. Tout le monde n’a pas les ressources matérielles ou intellectuelles pour s’offrir des services juridiques, ni la capacité de faire la part des choses ou de comprendre la perspective de l’autre. » Ce qui motive la juriste, c’est de trouver la patience nécessaire pour « enseigner » la médiation, tout en précisant que même si elle a parfois envie de le faire, elle « ne critique jamais la personne, mais son comportement, parce qu’il faut que le message reste pédagogique ». Cette expérience lui permet de rejoindre des citoyens ordinaires dans leur vraie vie et leur fonctionnement au quotidien. « Ils n’auront jamais les moyens de consulter un avocat dans toute leur vie. L’Arbitre me donne l’occasion de saisir leurs problèmes et de me servir de mes connaissances en droit pour leur expliquer comment gérer certains aspects de leur vie. »
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La femme, dans la sphère privée et publique On devine bien qu’avec ses occupations professionnelles d’associée principale du cabinet juridique Goldwater, Dubé, ses nombreuses activités médiatiques et ses obligations familiales, Anne-France Goldwater gère un agenda de premier ministre. Comment arrive-t-elle à tenir le rythme dans cette vie trépidante où elle passe d’une cour de justice au plateau des Recettes pompettes? « Vous demandez ça à une femme qui est devenue avocate à 20 ans, avec un bébé au sein? », ditelle en guise de réponse. « J’ai appris très jeune à gérer un horaire chargé. Mais c’est vrai que je sens une très grande pression, une obligation de performance
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« Je veux être disponible pour tout le monde, mes employés, ma famille, etc. Ça laisse peu de temps pour me ressourcer, [...] » et de rendement. Je veux être disponible pour tout le monde, mes employés, ma famille, etc. Ça laisse peu de temps pour me ressourcer, mais j’y arrive, avec de la thérapie... J’aimerais comprendre pourquoi je sens que je dois plaire à tout le monde. C’est impossible, avec le caractère que j’ai! Mais, parfois, les réactions négatives dans les médias me blessent. On devrait épargner à une femme les commentaires sur son apparence », termine-t-elle songeuse. Il va sans dire qu’elle ne s’y exposerait pas, si elle était
une petite avocate discrète et anonyme. C’est là tout le dilemme : comment être populaire – et se sentir aimée – sans en payer le prix… Bien que, bizarrement, elle soit encore inconnue des anglophones, Anne-France Goldwater ne peut plus circuler incognito au Québec, et cette renommée accentue la pression. « Quand je suis dans l’espace public, je dois être courtoise avec tout le monde, même si je suis fatiguée et que j’ai envie d’être fatigante! Parfois,
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les gens m’arrêtent pour me parler, pas question de les ignorer. Je veux prendre le temps de les saluer et de dire merci. » Ce contact la nourrit et lui « donne de la maturité », estime-t-elle.
La chef de tribu rassembleuse Elle ne s’en cache pas, son enfance a été malheureuse. Orpheline de sa mère à trois ans (un suicide), elle a été élevée par une grand-mère autoritaire et un père « agressif, hostile et dénigrant ». Assise dans son bureau, où elle est encerclée d’une multitude d’objets – figurines, statuettes, photos, souvenirs, toutous (en peluche ou véritables), – la dame laisse à penser qu’elle a grand besoin d’être entourée. D’ailleurs, sa fille de 34 ans, son gendre et leurs deux enfants de quatre ans et six mois vivent présentement chez elle. « On est en train de leur bâtir un appartement distinct. J’en suis très heureuse. » La maisonnée compte aussi quatre chiens, rien de moins! Anne-France, la mère, aime bien rassembler sa tribu autour d’elle, y compris son fils qui travaille à Toronto, même si c’est moins facile. En revanche, pas de problème pour son mari, qui travaille avec elle (il gère le cabinet). Elle confie, d’ailleurs, que lorsqu’elle travaille tard le soir, elle plaide : « Chéri, reste là. » Il semble que sous l’épiderme de ce corps aux formes généreuses se cache toujours une enfant avide d’affection. Elle l’avoue d’emblée : ce n’est pas reposant pour son conjoint de vivre avec elle. « Il aimerait que je travaille beaucoup moins et qu’on vive moins de stress. Je cours tellement pour tout, avec la télé, le travail, le bénévolat, qu’il se fâche parfois contre moi. »
Assurer nos animaux de compagnie? Porte-parole de la Fondation MIRA, Anne-France Goldwater tente de faire évoluer la cause des animaux, qu’elle aime profondément. « On a déjà franchi une grande étape avec le projet de loi 54*, les animaux domestiques ne sont plus considérés comme des biens meubles. Le problème, c’est que les animaux exotiques sont toujours exclus de cette législation. Il faudra les inclure, de même que les animaux de ferme. » D’ailleurs, elle a récemment parrainé une réunion entre les PDG de grands hôpitaux vétérinaires, la SPCA et des représentants de compagnies d’assurance, afin qu’ils élaborent une politique
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unanime à l’égard d’une assurance pour Profondément humaine dans sa quête de justice et son désir d’équité, aussi forte et colorée en public que vulnérable et désarmée en privé, Anne-France Goldwater oscille entre l’ombre et la lumière et affronte ses contradictions. Pas reposante, certainement, mais attachante, et pas ennuyante pour un sou.
les animaux domestiques. Elle souhaite que ce type d’assurance s’impose soit par contrat social, soit par législation. « C’est inacceptable qu’autant d’animaux soient euthanasiés alors qu’ils pourraient être soignés », estime-t-elle.
L’Arbitre est diffusé les vendredis à 19 h sur V Télé. *
Loi visant l’amélioration de la situation juridique de l’animal, adoptée en décembre 2015.
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LA VIE SELON...
Vincent C MAGICIEN POUR ADULTES Pas de paillettes, pas de smoking ni de chapeau haut de forme pour Vincent C. Celui qui se définit comme « le plus honnête des arnaqueurs » a développé un style unique. Extraverti, déjanté, original et un peu tordu, il offre un spectacle de magie délirant et il est actuellement en tournée partout au Québec.
Quel est votre plus grand rêve?
Croyez-vous au destin?
Je n’ai pas de « plus grand rêve », mais plutôt plusieurs rêves qui mènent tous au même but : être heureux!
Je ne crois pas au destin, je crois qu’on est responsable de ce qui nous arrive. On ne part pas tous égaux, mais si on a un but, qu’on y croit et qu’on ne désespère jamais, on peut y arriver. Je sais qu’on entend ça souvent, mais je ne connais pas d’autres solutions que de foncer... ou d’être extrêmement chanceux.
À quoi avez-vous renoncé? Je ne renonce jamais. J’ai toujours foncé, j’ai toujours fait ce que je voulais, peu importe les conséquences, tant sur le plan professionnel que personnel. Je peux avoir des déceptions, mais ça ne m’empêche pas de trouver de nouvelles solutions au lieu de renoncer.
À qui parlez-vous quand vous êtes déprimé? Ha ha! À tout le monde! J’appelle tous mes amis, ma mère, mon père et je leur raconte la même histoire. Rendu au dernier appel, l’histoire est pas mal bonne! Et je ne suis plus obligé alors de la répéter à ma blonde, parce qu’elle vient d’en entendre toutes les versions.
Quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier? Je suis fier d’avoir travaillé fort durant 15 ans pour réussir à vivre de ma passion, d’avoir acheté une maison, d’avoir un one man show, une série télé, une carrière internationale, des amis extraordinaires, des parents super-méga-plus-que-merveilleux, et surtout la meilleure femme au monde.
Croyez-vous en l’amour? Bien sûr, la preuve, j’ai trouvé l’amour de ma vie. Et je le souhaite à tout le monde. Vous voulez savoir le secret du bonheur? C’est l’amour.... et un bon gin tonic!
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Si vous perdiez la mémoire, sauf pour deux choses, quelles seraient-elles? Hum, bonne question, mais je crois que j’ai une bonne réponse. Je dirais que j’aimerais ne pas perdre mes souvenirs et mes connaissances. Du coup, je n’aurais pas oublié grand-chose.
Si vous pouviez changer une chose dans le monde, que feriez-vous? J’aimerais, bien sûr, éliminer toute forme de souffrance dans le monde, mais pour ne pas dire comme tout le monde, je dirais que j’aimerais que les gens soient cultivés et éduqués pour pouvoir faire de meilleurs choix dans la vie.
Avez-vous tendance à vivre comme si vous alliez mourir demain ou comme si vous étiez immortel? Comme si j’étais immortel. Je suis quelqu’un d’assez excessif dans la vie et j’ai toujours l’impression d’avoir 20 ans et que rien ne peut m’arriver. Il va bien falloir que je redevienne réaliste pour ne pas que mes excès me fassent mourir demain… Vincent C est actuellement en tournée partout au Québec. Pour connaître toutes les dates de spectacle et acheter des billets, visitez le vincentc.ca.
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L’ENFANT QUE J’ÉTAIS
MARIO JEAN Depuis maintenant 25 ans, Mario Jean fait rire le Québec tant par ses personnages que par ses monologues. Celui qui s’est fait connaître avec son personnage de Ti-Guy Beaudoin, un camelot qui commente l’actualité, termine cette année la tournée de son cinquième spectacle solo, Moi Mario. Il prépare également un spectacle spécial, qui sera présenté à Québec et à Montréal, pour souligner ses 25 ans de carrière. L’humoriste s’est replongé dans son enfance à Chicoutimi, le temps de nous laisser entrevoir l’enfant qu’il était. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
J’étais un enfant… … heureux, même si mes parents n’avaient pas beaucoup d’argent. J’avais une très belle relation avec mes sœurs et mes parents.
Mon rêve J’ai longtemps voulu devenir débosseleur. J’aimais l’ambiance et l’odeur qui règnent dans un garage. Mais je voulais aussi devenir Yvon Deschamps. J’écoutais ses cassettes, je me laissais bercer par le rythme des blagues et des rires. Je m’imaginais raconter des blagues sur une scène, mais je pensais que c’était inaccessible. Je ne voyais pas comment je pouvais y arriver, mais mon rêve m’a rattrapé au cégep quand j’ai commencé à faire des personnages sur scène.
À l’école J’étais très turbulent, mais brillant. Je comprenais rapidement, alors le reste du temps, je m’amusais! Je faisais rire les autres, je faisais des mauvais coups. J’ai souvent eu des 95 %, mais des échecs pour l’effort!
Mes matières préférées La géographie et l’histoire.
Ma plus grosse bêtise Avec d’autres, j’ai déjà essayé de battre le record du plus grand nombre de personnes dans une cabine de toilette. On a réussi à en faire entrer vingt-cinq, mais la toilette s’est brisée et on a eu une facture assez salée! Je faisais beaucoup de mauvais coups, mais c’était pour m’amuser, jamais pour être méchant.
Ma plus grande peur J’ai toujours eu peur du feu, que ma maison passe au feu. Quand je quitte la maison avec ma famille, le système d’alarme est armé et mon cellulaire est toujours en fonction, au cas où il y aurait un feu. Ça ne m’est jamais arrivé, mais j’ai toujours eu cette phobie de tout perdre dans un incendie.
Mes idoles de jeunesse Yvon Deschamps et Claude Raymond, lanceur pour les Expos de Montréal. Il était le premier Québécois à lancer pour les Expos, et j’ai commencé à jouer au baseball durant la même période. Il a toujours été mon idole, et il
est devenu mon ami par la suite. C’est encore mon idole aujourd’hui, mais plus seulement une idole sportive, plutôt un modèle de bonté et de générosité.
Mon passe-temps favori Jouer dehors. Je jouais beaucoup au hockey, au baseball et à la guerre. Un vrai petit gars!
Mon plus beau souvenir d’enfance Mes parents ne voyageaient pas beaucoup, mais deux fois par été, on allait à Québec et à Sainte-Anne-de-Beaupré. On allait au marché, on mangeait chez Marie Antoinette et on avait beaucoup de plaisir en famille.
Mes enfants et moi Mes deux garçons me ressemblent, ils ont l’air de vouloir suivre mes traces. Les deux veulent étudier en cinéma. L’an dernier, mon plus vieux a écrit des blagues pour un de mes numéros au festival Juste pour rire, c’était super bon! Je ne sais pas où ça va le mener, mais il a du potentiel. PORTRAIT/19
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HUMOUR
aLexandre Barrette
Des atomes crochus avec son public En racontant les anecdotes qui parsèment son quotidien à 34 ans, Alexandre Barrette s’est naturellement taillé une place dans le cœur de la génération Y. Les jeunes adultes se reconnaissent dans ce personnage sympathique et attachant, qu’ils aimeraient bien côtoyer. Mais voilà que dans son nouveau spectacle Imparfait, l’humoriste dévoile sans filtre ses défauts et ses erreurs. Est-il imparfait pour autant? Peut-être encore plus humain, tout simplement.
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Offrir un deuxième spectacle meilleur que le premier. « Ça me hante. La pire chose qui pourrait m’arriver, c’est que le public préfère mon premier spectacle. » Il a donc mis les bouchées doubles pour préparer des textes
de belles choses : un match de tennis contre Eugenie Bouchard, la vente de 100 000 billets pour son premier spectacle solo et la récolte d’un prix Gémeaux pour l’animation de Taxi payant. Son prochain objectif?
P h oto g r a P h i e : a n o u k L e ss a r d
Même s’il vit à Montréal depuis treize ans, Alexandre Barrette aime toujours autant passer quelques jours à Québec chez ses parents. Son établissement dans la métropole lui a toutefois permis d’accomplir
é
Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
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mieux ficelés et plus personnels, dont il est encore une fois le seul auteur. Connecter avec les jeunes Alexandre ne cherche pas à toucher un public en particulier. Il raconte ce qu’il trouve drôle, et les jeunes adultes le suivent dans sa folie. « C’est normal qu’un humoriste séduise les gens de sa génération. Lise Dion, par exemple, je la trouve excellente, mais elle parle de sujets qui me rejoignent moins, comme la ménopause. Et c’est normal! Si tu veux plaire à tout le monde, ton produit va être mauvais. Vaut mieux plaire beaucoup à moins
de personnes que plaire un peu à beaucoup de monde. » Il a appris à ne pas essayer de faire l’unanimité, même s’il est suivi par un public de plus en plus diversifié, grâce notamment à ses émissions à V Télé. Comme son public est très actif sur les réseaux sociaux, Alexandre Barrette se doit de l’être également. Il a d’ailleurs commencé à diffuser des vidéos en direct sur sa page Facebook, une pratique utilisée par d’autres artistes dans le monde, mais qu’il est le premier à essayer au Québec. Il peut ainsi parler à ses abonnés en direct et leur proposer des concours originaux. Il s’en sert
également pour répondre à son public en économisant du temps, lui qui « tape à un doigt au clavier ». Alexandre espère revenir à l’antenne de V l’automne prochain pour une huitième saison de Taxi payant. D’ici là, il prend la route avec son spectacle Imparfait. Cette fois, pas de montage : l’humoriste se dévoile tel quel, sans artifice. Si je me fie à sa générosité en entrevue, nous ne serons pas déçus!
Entrevue Imparfait ■ Quel est votre pire défaut? J’en ai plein! Je suis distrait, j’ai souvent la tête dans les nuages. Je ne retourne jamais mes appels, on me le reproche souvent. Et c’est un peu cliché, mais je suis incapable de dire non, alors je me mets souvent dans l’embarras.
■ De quelle mauvaise habitude êtes-vous
P h oto g r a P h i e : C h r i st y n a M é r et t e
incapable de vous défaire? Je me ronge les ongles, ce n’est pas très chic!
■ Avez-vous une dépendance incontrôlable? Les boissons gazeuses. J’ai arrêté d’en boire le 22 novembre 2008. Je vivais avec Billy Tellier à l’époque, et on pouvait boire cent cannettes de liqueur en dix jours. Une folie! Nous avons arrêté en même temps, et c’est devenu une véritable compétition. Après un an, Billy m’a félicité de mon année de sobriété (je vivais seul alors) et, en mon absence, il a rempli mon réfrigérateur, mon garde-manger, mon tiroir de bas et mon armoire à pharmacie de cannettes de liqueur. Une semaine plus tard, je trouvais encore des cannettes de Pepsi un peu partout. Il voulait que je cède, mais je les
ai plutôt données à mon voisin. Aujourd’hui, j’ai remplacé la boisson gazeuse par le café et l’eau gazéifiée.
■ Qu’est-ce qui vous met en colère? Je suis assez impatient sur la route. Je déteste les gens qui ne pensent pas aux autres. Je me surprends à être irrité, même pour un clignotant oublié.
■ Êtes-vous difficile à vivre? Je pense que oui. Je suis un bon chum, mais je suis angoissé et distrait. Ces temps-ci, je dois être invivable, je pense toujours à mon show. ■ Quel est le pire coup que vous ayez fait? Dans le temps de Vidéoway, avant Illico, tout le monde avait le même terminal et la même télécommande, et je m’étais rendu compte que les télécommandes fonctionnaient sur tous les terminaux, même à travers les fenêtres. J’avais donc commencé, avec deux de mes amis, à baisser le volume, changer le canal et éteindre la télé chez des gens du voisinage. On les entendait sacrer! On a fait ça pendant tout un été, c’était très drôle.
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Vincent leclerc
Depuis près de vingt ans, ce grand rouquin mène une carrière en anglais et en français, au petit comme au grand écran. On l’a vu dans de nombreuses séries télévisées, dont Mirador, Mauvais karma et Les beaux malaises. C’est en incarnant le copilote du commandant Piché que Vincent Leclerc a croisé la route du réalisateur Sylvain Archambault. Celui-ci n’a pas hésité à lui donner le premier rôle dans la nouvelle mouture des Pays d’en haut : celui de Séraphin Poudrier. Portrait s’est entretenu avec l’acteur au sujet de ce personnage phare de l’œuvre de Claude-Henri Grignon. Pa r D i a n e S t e h l é
Comment s’est passée l’audition pour ce rôle? J’ai auditionné pour un autre rôle dans Les Pays d’en haut. Mon personnage avait une scène avec Séraphin et j’étais plus attiré par l’énergie de Séraphin que par celle de mon personnage. Ça a dû se voir : on m’a rappelé une semaine après pour auditionner pour le rôle de Séraphin! Vous êtes-vous inspiré du jeu de Jean-Pierre Masson dans le téléroman à succès Les belles histoires des pays d’en haut ou de celui de
Pierre Lebeau dans le film Un homme et son péché? J’ai regardé quelques épisodes des Belles histoires des pays d’en haut et j’ai revu quelques passages d’Un homme et son péché. Mais le contexte était très différent, car dans le premier cas, le personnage était le même mais la production, elle, d’une autre époque. Dans le deuxième cas, le film ne montrait qu’une tranche de la vie de Séraphin. Celui que m’offre le scénariste Gilles Desjardins me permet d’explorer une palette beaucoup plus large.
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Parlez-nous de votre personnage. C’est un homme qui a eu un parcours et une enfance difficiles. À douze ans, il était sur les chantiers. Il a appris la vie à la dure et il n’a pas eu beaucoup d’histoires d’amour. Il agit toujours de façon très droite et tient toujours parole. Que Donalda, dont il est éperdument amoureux, aime un homme qui boit et qui est volage lui échappe complètement.
On vous voit actuellement dans le film The Revenant du réalisateur Alejandro González Iñárritu qui a obtenu douze nominations dans la course aux oscars. Comment s’est passé le tournage? Le plateau était immense. Il y avait une frénésie incroyable autour du réalisateur. Celui-ci est d’ailleurs très sympathique, mais tous ses assistants étaient extrêmement stressés. Il faut dire que la plupart des scènes avaient lieu à l’extérieur. Tout le monde était donc tributaire de la météo, ce qui n’était pas facile. Quel rôle y tenez-vous? Je joue un trappeur. On me voit trois ou quatre minutes à l’écran, mais je suis très fier d’avoir participé à ce film. C’est une œuvre grandiose dont on ne sort pas indemne.
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1. Il a vécu à Ottawa, de l’âge de 13 ans à 23. C’est pourquoi il est parfaitement bilingue.
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Il a été moniteur de camp de jour durant six ans.
3. Avant de commencer une carrière au théâtre, il a travaillé deux ans comme comédien permanent pour le Musée canadien des civilisations (devenu le Musée canadien de l’histoire) à Gatineau. « J’incarnais des personnages en costume d’époque devant des groupes scolaires ou des visiteurs. »
4. Il a passé un an à Paris en 1997, où il a suivi des cours de théâtre. 5. C’est l’acteur québécois Yves Jacques qui l’a poussé à aller en Europe quand il était jeune, après avoir vu l’un de ses spectacles.
6. En 2013, il est parti en tournée en Asie et en Europe pour la pièce de théâtre La belle et la bête.
7. Il adore voyager. Récemment, il est allé au Vietnam. 8. Quand il est chez lui, il aime faire de la réno. 9. C’est un gars de plein air, passionné de canot-camping. 10. Actuellement, vous pouvez entendre sa voix dans la série documentaire Garde-manger, qui traite de l’alimentation biologique, sur les ondes d’Unis TV et de TV5.
DERRIÈRE SÉRAPHIN, UN HOMME AU GRAND CŒUR Si, au petit écran, Vincent incarne un personnage connu pour son avarice, dans la vie, l’acteur est un homme généreux qui n’hésite pas à soutenir des causes qui lui tiennent à cœur. C’est ainsi qu’il a tourné une vidéo pour l’organisme à but non lucratif Je veux jouer afin de sensibiliser le public à la cause des Syriens.
au Centre à droite, Chadi alhelou au CamP d’atmeh en 2013
Actuellement, Je veux jouer organise une campagne de financement afin d’installer des parcs de jeux et des cinémas en plein air pour les 20 000 enfants du camp de réfugiés syriens situé à Atmeh. www.jeveuxjouersyrie.org
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N’avez-vous pas peur que ce personnage vous colle à la peau comme ça a été le cas pour JeanPierre Masson? Il y a aujourd’hui beaucoup plus de films et de téléséries qu’à l’époque. Et j’ai la chance de pouvoir tourner dans les deux langues, donc je devrais obtenir d’autres rôles. Mais de toute façon, même si ça se produisait, ça ne me dérangerait pas! Je serais tout de même en belle compagnie, non?
10 CHOSES QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LUI
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TÉLÉVISION
Pour incarner ce personnage « à plusieurs couches », Hugo Dubé raconte avoir visionné des dizaines de films « étranges », en plus de s’être promené dans certains recoins de la rue Sainte-Catherine. « À certains moments de la journée, selon les endroits, tu peux croiser des regards étranges! », lance-t-il.
Acteur et conférencier Homme de théâtre, acteur au petit et au grand écran, amateur de musique, mais également conférencier : Hugo Dubé monte sur les planches, à l’occasion, pour parler de créativité.
Hugo Dubé
Le pouvoir infini du jeu Quand on lui a annoncé qu’il allait interpréter un caïd, chef d’un gang criminel d’homosexuels appelé le East Gay Gang, Hugo Dubé n’y croyait pas. « Mais comment peut-on, d’abord et avant tout, imaginer un tel personnage? », s’est-il demandé. C’est pourtant le fruit des histoires rocambolesques de Jean-François Rivard et François Létourneau, qui n’ont pas ménagé les rebondissements – aussi inattendus qu’hilarants – dans cette deuxième saison de Série noire, encore plus insolite que la première.
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Pa r E l i s a C l o u t i E r
Le désormais célèbre Clodio Brodeur est devenu l’un des piliers de l’histoire du Marc Arcand World… En prison depuis l’épisode de l’explosion de dildos perpétrée par le East Gay Gang, il fait un Pablo Escobar de luimême en continuant de contrôler son organisation, directement de sa cellule.
« Je ne raconte pas ma vie, je veux davantage amener les gens à comprendre, à douter, à poser des questions, à créer et à innover dans leur vie, explique-t-il. J’ai bien du fun, c’est comme du théâtre pour moi », mentionne celui qui donne des conférences depuis quelques années déjà.
Bientôt au cinéma Au printemps dernier, Hugo Dubé a prêté ses talents d’acteur au film français La nouvelle vie de Paul Sneijder, une adaptation cinématographique d’un roman de Jean-Paul Dubois, aux côtés de Thierry Lhermitte. « C’est un rôle assez capoté, celui d’un psychologue un peu bizarre », s’est-il contenté de dévoiler. Le film, qui met aussi en vedette Pierre Curzi, Guillaume Cyr et Alexa-Jeanne Dubé, devrait prendre l’affiche à l’automne 2016.
DANS LE IPOD D’HUGO DUBÉ
Un rôle complexe « Si j’avais eu à auditionner pour ce rôle, je ne l’aurais pas eu. C’est un personnage complexe, et souvent Jean-François [Rivard] me recentre en me disant que je suis trop gai, trop violent ou trop cliché », raconte le comédien, en admettant que l’offre de ce rôle a été surprenante, après ses apparitions dans Providence, Ruptures, 30 vies et Ramdam, entre autres. « On m’a dit dernièrement qu’après avoir joué ce genre de rôle, je pourrai tout jouer! »
Bob Mould – Circles Alain Bashung - La nuit je mens Rolling Stones – l’album Sympathy For The Devil. « Je l’écoute au moins une fois par semaine! »
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Thomas Beaudoin
LE BLUES DU MANNEQUIN Après avoir été mannequin pour Armani, Dolce & Gabbana, Gillette et plusieurs autres, Thomas Beaudoin est à la recherche de nouveaux défis. Le monde de la mode lui a certes offert des expériences inoubliables et de belles rencontres, mais il se voit difficilement exercer ce métier encore longtemps. Surtout depuis qu’il s’est découvert une nouvelle passion : le jeu. Entre Los Angeles, New York et Montréal, celui que l’on peut voir dans la nouvelle télésérie Blue Moon côtoie dorénavant les plateaux de tournage. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
C’est Karine Vanasse, une amie de longue date, qui lui a suggéré d’auditionner pour un rôle dans la série Blue Moon, disponible sur Club illico. Désireux de revenir travailler dans sa province natale, le Québec, Thomas a sauté sur l’occasion et a finalement hérité du rôle de Richard « Dick » Séguin, un motard qui veut rendre justice à son neveu assassiné. Fort de ses connaissances en psychologie, acquises à l’université Concordia, Thomas a analysé son personnage en profondeur avant le début du tournage. Un personnage qu’il a vite appris à aimer, car il n’est pas qu’un simple criminel. Il veut que justice soit rendue. Blue Moon a remporté un succès instantané, cumulant un million de visionnements en moins d’un mois. Selon Thomas Beaudoin, ce succès est attribuable à un ensemble de facteurs : la réalisation, les textes, le casting, l’originalité du sujet traité et l’exploitation d’un nouveau média. « J’ai vraiment aimé travailler à cette production, l’équipe est formidable! J’ai beaucoup appris sur ce plateau. C’était l’une des plus belles expériences de ma vie. » Thomas ne peut toutefois pas dévoiler s’il fera partie de la
deuxième saison de Blue Moon, dont la diffusion a déjà été confirmée.
La photographie Thomas Beaudoin est un homme de passions. Et il aime quand ça bouge! Tellement que, même s’il va régulièrement à Los Angeles pour différents contrats, il est très réticent à s’établir dans cette ville, qu’il trouve trop calme, trop smooth. Pour lui, se prélasser sur la plage n’a rien d’excitant. Il préfère de loin l’escalade, la boxe, le krav maga (art martial israélien) et la photographie. La photographie, il en mange depuis qu’il est tout petit. Fasciné par la caméra-film de son père, il l’a empruntée pour son bal de finissants et ne lui a toujours pas redonnée. En voyage, il traîne toujours cette caméra-film, ainsi qu’une caméra numérique, et immortalise de beaux moments, qu’il publie parfois sur son compte Instagram. Il le fait pour le plaisir, mais il en fait aussi une profession. En plus de réaliser différents contrats de photographie, il prépare une exposition pour les galeries d’art. Il a déjà exposé ses clichés à Berlin, où ils se sont très bien vendus. « Une photo peut raconter mille
histoires. C’est très subjectif. Son interprétation change d’une personne à l’autre. Dans les musées, la photographie n’est pas toujours considérée comme une forme d’art, mais je suis convaincu que c’en est une. » Visiblement, Thomas est tout aussi à l’aise derrière que devant l’objectif. Amoureux des chiens, le jeune homme est l’heureux propriétaire d’une belle femelle rottweiler nommée Billie. Il l’a recueillie à la SPCA, où elle s’est retrouvée, toute petite, après avoir été battue. Depuis, il n’hésite pas à prendre part à différents événements organisés par la SPCA à New York. De toute évidence, Thomas Beaudoin n’a rien du violent motard qu’il campe dans Blue Moon. À part peut-être le désir de justice.
QUESTIONS EN RAFALE Quel acteur admirez-vous le plus? J’aime beaucoup Daniel Day-Lewis. Il se transforme pour ses rôles et a une présence incroyable sur grand écran. Son travail a été félicité à maintes reprises. Je le trouve très inspirant. Quel est votre film fétiche? J’ai beaucoup aimé La Haine de Mathieu Kassovitz. C’est un des films qui m’a amené à m’intéresser à la photographie et au métier d’acteur. J’aimerais beaucoup faire partie d’un projet de ce genre. Préférez-vous jouer les héros ou les vilains? Ce qui importe, c’est l’intention du personnage, son histoire. Ce n’est pas une question d’être bon ou vilain. Quel est votre rêve d’acteur? Je rêve de jouer James Bond. Ou le vilain dans James Bond! Je pense qu’aucun acteur ne pourrait refuser l’un de ces deux rôles.
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PhotograPhie StéPhanie De la ronDe
RencontRe avec…
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ZaCharry-DaviD Dufour
NaÎtre daNs le mauvais corps
La fascinante téléréalité documentaire Je suis trans, présentée sur les ondes de Moi & cie, dresse le portrait inspirant de cinq transgenres qui ont tous dû affronter plusieurs obstacles avant de vivre une « fin heureuse ». Enfin, on laisse tomber les histoires catastrophiques et sensationnelles pour faire place à des parcours empreints d’humanité et d’ouverture d’esprit. Pa r E l i s a C l o u t i E r
On fait ainsi la connaissance de Zacharry, âgé de 27 ans, de Jesyka, 26 ans, d’Alexis, 31 ans, de Danielle, 38 ans et de Khloé, la plus jeune, âgée de 14 ans, dont la famille a commencé à se questionner sur son identité sexuelle alors qu’elle avait trois ans.
PhotograPhie : StéPhanie De la ronDe
Le « p’tit garçon manqué » Originaire de Lévis, Zacharry-David Dufour a commencé sa transformation à l’âge de 18 ans. Depuis, il doit s’injecter de la testostérone quotidiennement et devra le faire jusqu’à la fin de ses jours. D’aussi loin qu’il se souvienne, le jeune homme, né sous le nom d’Ariane, s’est toujours considéré comme étant différent des autres. « Quand j’avais quatre ou cinq ans, j’allais jouer chez les voisins et je me faisais passer pour un petit garçon », raconte celui qui, pour sa famille, était un « p’tit garçon manqué ». Ariane était sportive et refusait de porter des robes. « Je me disais qu’à la puberté j’aimerais les robes et tout ce qui est féminin. » Mais ce moment n'est jamais venu.
Son modus operandi s’est poursuivi jusqu’à ce qu’elle ait 15 ans, alors qu’elle se présentait comme un adolescent sur certains sites de rencontres. Elle a même vécu une relation amoureuse avec une jeune femme pendant quelques mois, sans que celle-ci connaisse son sexe biologique. « J’avais fait un coming out en tant que lesbienne, puisque j’étais attiré par les filles, expliquet-il, mais je n’étais pas à l’aise avec cette étiquette. Je n’ai d’ailleurs jamais eu de relation [sexuelle] homosexuelle. »
Période sombre Cette importante quête identitaire n’a toutefois pas été sans conséquence pour Zacharry, qui raconte avoir « vécu dans le mensonge » pendant un bon bout temps, en plus de s’automutiler. « C’était une façon pour moi d’attirer l’attention, jusqu’à ce que ma mère me demande si je me sentais davantage comme un “p’tit gars” », raconte-til avec résilience. « Heureusement pour moi, j’ai des parents ouverts,
ce qui m’a probablement permis de ne pas tomber dans la drogue et l’alcool. » C’est à l’âge de 18 ans, lorsqu’il a vu Alexis (également participant de l’émission) en entrevue à l’émission Tout le monde en parle, que tout s’est éclairci et a pris son sens. « Ça m’a enlevé un gros poids. À partir de ce moment, je me suis dit : “Je suis comme ça, c’est tout”. » Mais, puisque la puberté avait déjà fait son œuvre, il était trop tard pour prendre des bloqueurs d’hormones. « Mes seins avaient commencé à pousser, et j’avais déjà eu mes menstruations », raconte celui qui a aujourd’hui subi une double mastectomie (ablation des seins) et une hystérectomie (ablation de l’utérus). La prochaine étape, et non la moindre, sera la métoidioplastie, prévue en avril, qui mettra un terme à sa transformation. « C’est certain que je suis stressé. Ça fait peur, mais je suis prêt », mentionne Zacharry qui aura ainsi des organes génitaux masculins.
Vivre avec la différence Assumé et serein, le jeune homme mord aujourd’hui dans la vie à pleines dents. Il se sent même privilégié d’avoir « connu les deux mondes ». Est-ce que ça lui donne une longueur d’avance avec les filles? « Je ne sais pas si je pogne plus, mais je comprends comment ça marche! », lance-t-il en riant. Présentement étudiant à l’Université Laval en psychologie, il aimerait devenir psychologue clinicien et enseignant.
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Portrait chinois
Steve GaGnon
On le voit actuellement dans la nouvelle série de Fabienne Larouche, Ruptures, sous les traits de Michaël. Steve Gagnon a le vent en poupe. Acteur et dramaturge, le jeune homme originaire du Saguenay n’a pas fini de faire parler de lui. Pour nous, il a accepté de se prêter au jeu du portrait chinois.
Je crois que je suis très intense! Je suis plein de bonnes intentions, mais je dois apprendre à doser mes réactions. Je parle fort. Quand j’aime c’est trop, ce qui n’est pas grave, mais quand je déteste, je déteste complètement… J’apprends tranquillement à être moins radical. ► Celui dont vous êtes le moins fier?
Assurément mon impatience.
qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette et Eden motel de Philippe Ducros. En ce moment, je lis des œuvres de l’auteur américain F. Scott Fitzgerald, que je n’avais jamais lues. ► Quel est le geste le plus fou que vous ayez accompli?
Partir en Asie avec mes parents, l’hiver dernier. En tout cas, c’était inattendu et bouleversant. ► Quel est le métier que vous auriez aimé faire en
Les oiseaux. Je suis fou des oiseaux.
dehors du vôtre? Avant ma formation au Conservatoire, j’avais commencé des études en technique d’éducation spécialisée. J’aurais été très heureux aussi d’exercer dans ce domaine. Et l’envie me prend souvent de suivre un cours de pâtisserie! Je vais le faire un jour.
► Que changeriez-vous chez vous si vous le pouviez?
► Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort,
Je ne suis pas du genre à vouloir changer quelque chose. J’apprends de mieux en mieux à assumer qui je suis et je deviens de plus en plus l’homme que j’ai envie d’être. La maladresse, l’imperfection ne me dérangent pas. Au contraire.
l’entendre vous dire? Je ne t’en veux pas de ne pas avoir cru en moi.
► Et celui que vous détestez chez les autres?
L’hypocrisie! Et le désengagement. ► Quel est le son, le bruit que vous aimez?
► Quel est votre livre de chevet?
J’en ai toute une pile. Les deux du dessus sont La femme
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Vous pouvez retrouver Steve dans Ruptures, tous les mercredis à 21 h sur ICI Radio-Canada Télé. Sa pièce Fendre les lacs sera également présentée au théâtre Aux Écuries jusqu’au 26 mars.
P h oto g r a P h i e : L a et i t i a D eco n i n c k
► Quel est le principal trait de votre caractère?
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P h oto g r a P h i e : St é P h a n e M a rt i n
CINÉMA
alexiS Martin
Homme de passions et de défis Comédien, auteur, dramaturge, scénariste et metteur en scène : Alexis Martin fait partie depuis trente ans de notre paysage culturel. Si on a pu le voir dans des séries et des films très populaires, comme Un gars, une fille, Les Parent ou Les Boys 3, il a néanmoins poursuivi son chemin en parallèle sur des sentiers moins visités, mais combien intéressants. Actuellement, il est de la distribution du film Les mauvaises herbes de Louis Bélanger et sur les planches du TNM dans En attendant Godot. Pa r D i a n e S t e h l é
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Touchant, drôle, un brin déjanté : tel est le personnage qu’Alexis Martin incarne dans le nouveau film de Louis Bélanger, Les mauvaises herbes, qu’il a lui-même coscénarisé. L’histoire est surprenante. Jacques, un acteur de théâtre endetté (Alexis Martin) s’enfuit à la campagne pour échapper à un dangereux créancier (Luc Picard). Il se retrouve par hasard dans la ferme isolée de Simon (Gilles Renaud). Ce dernier cultive des plants de cannabis et force Jacques à l’aider à livrer sa récolte aux motards sous peine de le dénoncer. Malgré les circonstances, les deux hommes finissent par s’apprivoiser. Mais leur amitié est troublée par l’intrusion de Francesca (Emmanuelle Lussier-Martinez), une jeune femme au tempérament bien trempé qui finit par s’imposer dans « l’entreprise ». Dans cette histoire à huis clos, Louis Bélanger et Alexis Martin abordent des sujets qui leur sont chers – l’identité québécoise, la dichotomie entre la ville et la campagne – et qui étaient déjà présents dans Route 132, leur précédente collaboration. « Nous voulions écrire un film d’hiver qui explorerait la ruralité au Québec, explique Alexis Martin. Avec la dévitalisation des régions, bien des endroits ont développé une économie parallèle, dont celle de la culture du cannabis. Mais nous souhaitions aussi parler d’amitié et du fossé entre les générations. Francesca, qui est Chilienne, incarne la jeunesse, mais aussi le nouveau visage du Québec, plus métissé », poursuit-il. Tout comme dans Gaz Bar Blues, la parentalité est aussi un thème important du film, dont le personnage du père
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L e S M a u va i S e S h e r b e S : g i L L e S r e n a u d, e M M a n u e L L e L u S S i e r - M a r t i n e z e t a L e x i S M a r t i n
il a toujours eu un faible pour les personnages complexes, les incompris, ceux qui ont du mal à se faire aimer. C’est d’ailleurs pour son interprétation exceptionnelle du personnage de Gaétan Bérubé dans la série Apparences qu’il a reçu un Gémeaux en 2012. « J’aime jouer des personnages pleins de contradictions. Ce sont les plus intéressants et ceux qui posent le plus de défis. » Et les défis, Alexis Martin en a toujours eu besoin. Ils sont le moteur même de sa passion.
Un auteur prolifique
est interprété par le magistral Gilles Renaud. Par-dessus tout, on reconnaît dans Les mauvaises herbes l’attirance qu’éprouvent les deux amis pour les marginaux. Si Alexis Martin a interprété de multiples rôles au théâtre, à la télévision et au cinéma,
Voilà pourquoi, parallèlement à son travail de comédien, il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, dont L’Odyssée (coécrit avec Dominic Champagne) et Matroni et moi, adaptée au cinéma en 1998. Il a également mis en scène certains spectacles de Martin Matte, de Gary Kurtz et des Chick‘n Swell. Autant de défis intellectuels qu’il a toujours surmontés avec brio.
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Il faut dire qu’avec un père journaliste (Louis Martin) et une mère traductrice, l’homme a eu très tôt la piqûre des mots. « Mon père était un homme très occupé. Pour attirer son attention à table, il fallait
Alexis Martin est aussi codirecteur artistique du Nouveau Théâtre Expérimental depuis 1999. « Ce lieu nous permet d’expérimenter de nouvelles voies d’écriture, de jeu et de mise en scène. » La prochaine
« J’aime jouer des personnages pleins de contradictions. Ce sont les plus intéressants et ceux qui posent le plus de défis. » parler de politique ou d’actualité. Je lui ai donc emprunté ses journaux dès mon plus jeune âge », explique l’acteur. À 18 ans, il entre au Conservatoire d’art dramatique de Montréal, puis, parallèlement à ses débuts sur scène, il poursuit des études en philosophie. « J’ai toujours été passionné de philosophie, d’histoire et de littérature », dit-il. On ne s’étonnera donc pas que son œuvre soit souvent axée sur l’histoire. « Le Québec dispose d’un matériel historique formidable, mais très peu exploité par les artistes. C’est dommage, car l’histoire constitue un terreau fertile pour le drame, les conflits. »
pièce accueillera d’ailleurs sur scène des animaux de ferme qui interagiront avec les comédiens. « Il n’y aura pas de frontière entre les animaux et le public. Ce sera l’occasion de réfléchir à notre rapport aux animaux, qui a bien changé. » Le théâtre comme outil de réflexion sur notre société : chez Alexis Martin, le philosophe n’est jamais loin. Les mauvaises herbes, un film de Louis Bélanger avec Alexis Martin, Gilles Renaud, François Papineau, Emmanuelle Lussier-Martinez, Luc Picard. En salle dès maintenant.
Au TNM En mars, Alexis Martin incarnera Vladimir dans En attendant Godot, chef-d’œuvre du théâtre contemporain écrit par Samuel Beckett. À travers deux sans-abri, à la fois pathétiques et clownesques, cette tragi-comédie nous parle de l’humanité dans ce qu’elle a de résilient, de dérisoire et de tragique. En attendant Godot mis en scène par François Girard. Avec Benoît Brière, Mounia Zahzam, Alexis Martin, Pierre Lebeau et Emmanuel Schwartz. Jusqu’au 31 mars au TNM www.tnm.qc.ca
Pour en savoir plus sur les spectacles du Nouveau Théâtre Expérimental : www.nte.qc.ca. PORTRAIT/33
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Cinéma anik Jean
ROCKEUSE AU CŒUR TENDRE
Les médias l’ont souvent présentée comme une artiste marginale et excentrique, à l’image de son mentor des premières années, Jean Leloup. Pourtant, c’est à une femme charmante, ricaneuse et ultra sympathique que j’ai parlé en entrevue. Une amoureuse de la nature, une maman dévouée et une artiste aux mille et un projets. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
Née à Saint-Jean-sur-Richelieu, Anik se considère toutefois comme une Gaspésienne d’adoption, elle qui a passé une bonne partie de son enfance à Bonaventure. Elle affectionne particulièrement ce coin de pays, où elle s’est mariée, où elle pêche le saumon chaque été avec son conjoint Patrick Huard et leur fils Nathan, et où elle a tourné le film inspiré de son dernier album, Lost Soul.
Ce film, sorti le 24 février, raconte l’histoire d’une femme qui abandonne ses deux enfants et son mari pour aller vivre dans le bois, loin de toute civilisation. Anik Jean y tient le rôle principal, et son fils Nathan y joue l’un de ses enfants. C’est le désir de voir ses chansons prendre vie qui a poussé Anik à coréaliser et à scénariser un film ayant pour trame sonore Lost Soul.
Elle prévoit maintenant participer à différents festivals de films dans le monde, où elle interprétera les pièces de la trame sonore en personne, pendant la projection du film. Un album à son image Le cinquième album d’Anik Jean, Lost Soul, est son tout premier en anglais. Elle l’a vraiment conçu à son goût, en se faisant plaisir. « Je ne me suis pas dit qu’il fallait que je fasse des pièces de trois minutes et demie pour qu’elles passent à la radio. Je voulais faire cet album sans contraintes et je me rends compte que, finalement, il touche les gens plus que tous mes autres albums. » D’ailleurs, son plus récent vidéoclip, celui de la chanson Closer, a déjà été visionné plus de 30 000 fois. Alors que son troisième album était dédié à son mari et son quatrième, à son frère schizophrène décédé il y a quelques années, Anik Jean s’est fait un cadeau avec ce nouvel album. « Je ne l’ai fait pour personne d’autre que moi et je suis vraiment contente, c’est très satisfaisant. » Elle a choisi l’anglais, car c’est la langue qui lui vient le plus naturellement quand elle écrit et qui lui permet d’exporter l’album,
déjà présent dans 240 marchés à travers le monde. Il faut dire qu’Anik a commencé sa carrière en anglais, à Los Angeles, se produisant notamment au Viper Room de Sunset Boulevard, boîte de nuit qui appartenait à Johnny Depp à l’époque. Une nouvelle année occupée Après avoir consacré les trois dernières années à son fils, Anik Jean effectue un retour remarqué sur la scène artistique. En plus de son nouvel album et de son film, elle travaille sur un projet télé avec Marie-Claude Savard, compose la trame sonore du film Bon cop, bad cop 2 et joue le rôle d’une dominatrice dans la série Unité 9. L’artiste de 38 ans porte plusieurs chapeaux : chanteuse, compositrice, comédienne, scénariste, et même peintre. « C’est simple, je fais tout ce que j’aime faire! » Que demander de mieux?
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Jeux de rôles avec
On l’a surtout connu grâce au personnage de Babine, qui lui a d’ailleurs valu une nomination pour le Jutra du meilleur acteur, en 2009. Depuis, il enfile les rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision, dans un registre aussi large que varié. Une constante : l’efficacité et le talent. Discussion avec un homme polyvalent.
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VINCENT-GUILLAUME OTIS
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CINÉMA
Vous incarnez Étienne, dans la nouvelle télésérie Ruptures, le copain de l’héroïne Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin). Avez-vous réalisé que ce personnage d’avocat urbain change beaucoup votre casting habituel? C’est certain! J’essaie toujours d’obtenir des personnages aux couleurs différentes, mais ce n’est pas toujours possible. Quand j’ai eu ce rôle, j’ai sauté sur l’occasion à pieds joints. Je venais de terminer le tournage de Série noire et, pour pousser l’effet de contraste, je me suis fait faire une coupe de cheveux très différente, nouveau genre.
Avez-vous des points communs avec votre personnage de Patrick Bouchard dans Série noire? Comme lui, je suis quelqu’un d’assez passionné et intense dans la vie. Par contre, je suis plus réfléchi et j’ai beaucoup plus de jugement que lui. Je suis assez rangé, j’ai mon travail, ma blonde, mes enfants, et je n’ai pas besoin d’autant d’émotions fortes pour me sentir vivant. J’ai assez de défis comme ça dans ma vie! Parlez-nous du rôle que vous jouez dans le film Chasse-galerie : la légende, présentement en salle, et du tournage du film. Je joue Romain Boisjoli, le notaire d’un village reculé de Lanaudière. Ça se passe à la fin du 19e siècle. Un peu plus riche et éduqué que les autres villageois, il gère des concessions de coupe de bois. Il est amoureux de Liza Gilbert (Caroline Dhavernas), mais le diable (François Papineau) va se servir de lui pour se venger du père de Liza.
C’est un cadeau pour un acteur de se retrouver dans un film d’époque, avec les costumes et le décor magnifique de l’hiver. Mais ça a été un tournage assez exigeant, parce qu’on a beaucoup tourné en extérieur, de nuit et dans le bois. Il faisait très froid durant l’hiver 2015 et je venais de me taper le tournage de Série noire de nuit, dehors… Vous êtes le père de trois jeunes enfants de sept ans, cinq ans et neuf mois, et votre conjointe, Éveline Gélinas, est aussi comédienne. C’est un gros défi de concilier votre rôle de père de famille et la pratique de votre métier? Oui, mais il faut mettre les choses en perspective. Quand je pense aux infirmières, qui font de longs quarts de travail, et aux mères monoparentales, je ne peux pas me plaindre. Je peux être en tournage de janvier à mai, par exemple, puis être libre pour quatre mois. Les journées de tournage sont intenses, de 12 à 14 heures parfois, mais c’est quand même un métier qui me permet d’aller au Biodôme avec mes enfants un mardi matin. Il y a des avantages et des inconvénients. J’arrive quand même à être présent pour mon bébé, parce que mes horaires sont flexibles, mais arrimer nos agendas nous demande une communication constante.
avec une déficience intellectuelle et je me suis toujours promis que si j’avais l’occasion d’aider cette cause, grâce à mon métier, je le ferais. Je veux redonner un peu de ce qu’il m’a donné, parce que je considère que son handicap m’a inculqué des valeurs extraordinaires, inestimables. Je le fais aussi pour m’adresser aux frères et sœurs des déficients, afin de les aider à gérer cette situation et leur faire comprendre ce qu’ils peuvent en retirer d’un point de vue humain. Enfin, je veux soutenir les gens qui sont sur le terrain et qui travaillent d’arrache-pied pour rendre la société plus tolérante. Ils ne cherchent pas la gloire, ils le font pour les bonnes raisons. Ruptures et Série noire sont diffusées sur ICI Radio-Canada Télé, respectivement le mercredi et le vendredi à 21 h. Chasse-galerie : la légende, un film de JeanPhilippe Duval, avec Caroline Dhavernas, Francis Ducharme, François Papineau, Vincent-Guillaume Otis et Fabien Cloutier. En salle.
Pour la sixième année en 2016, vous avez tenu le rôle de porteparole de la Semaine de la déficience intellectuelle (du 8 au 14 mars). Qu’est-ce qui vous pousse à vous impliquer dans cette cause? Je le fais pour trois raisons. La première, c’est que j’ai un frère qui vit
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Dans la peau De... Sharlène royer,
cascadeuse
Née à Saint-Hyacinthe d’un père québécois et d’une mère haïtienne, Sharlène Royer partage aujourd’hui son temps entre Vancouver et Montréal… quand elle n’est pas en tournage aux États-Unis! La jeune femme s’est en effet taillé une place de choix comme cascadeuse et participe à de grosses productions hollywoodiennes. Rencontre avec une artiste qui n’a pas froid aux yeux. Pa r D i a n e S t e h l é
Film Killing Salazar
Mon métier Il consiste à prendre tous les risques que les acteurs ne peuvent pas prendre ! Je suis à la fois cascadeuse et comédienne. Il n’y a pas de formation officielle pour exercer ce métier. Il faut être en grande forme physique et, idéalement, avoir pratiqué des arts martiaux, de la gymnastique ou tout autre type de sport connexe. De mon côté, j’ai fait beaucoup de ballet classique et de jazz, ce qui m’aide énormément pour les scènes de combats. J’ai commencé à faire des
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cascades par hasard, alors que je travaillais sur un film américain. Le coordonnateur de cascades avait besoin d’une doublure pour l’actrice américaine Rosario Dawson. De plus en plus de cascadeuses Au Québec, il n’y a pas beaucoup de femmes qui pratiquent le métier. Mais dans le reste du Canada et aux États-Unis, il y a presque autant de femmes que d’hommes. Le plus gros défi de ce métier Rester en un seul morceau et ne pas se blesser! Il faut aussi avoir une
bonne hygiène de vie et s’entraîner. Je dois consulter régulièrement un ostéopathe pour qu’il me replace la colonne vertébrale. Les massages m’aident beaucoup aussi à maintenir un corps en santé. Ce que je préfère Ce métier est tout sauf monotone! On rencontre des gens, on change souvent de costume, d’environnement, et même de pays. Tourner un peu partout dans le monde me permet de découvrir de nombreux lieux intéressants.
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Des exemples de cascades Je fais beaucoup de scènes de combats et des chutes, de la rigue vol*, d’explosions, etc. Pour les femmes, c’est souvent plus dur que pour les hommes, car si nous doublons une actrice en jupe et talons hauts, nous ne pouvons pas porter de protection sous nos vêtements.
Un souvenir mémorable Pour le tournage de The World of Warcraft, qui sort cet été, j’ai dû apprendre à monter et à faire des cascades et des scènes de combats à cheval. Je me suis cassé le poignet trois semaines avant la fin du film, mais je ne l’ai dit à personne, car je ne voulais pas que cela nuise au tournage.
Une journée typique Une semaine avant le tournage, notamment pour les scènes de combat, on répète avec le chorégraphe et le coordonnateur de cascades. On donne ensuite un aperçu au réalisateur et aux comédiens afin d’obtenir leur approbation. Le jour du tournage, on arrive très tôt le matin, bien préparés. On se fait maquiller et coiffer. Ce qui fait une bonne doublure, c’est la perruque! Il faut que le spectateur croie qu’il a l’acteur ou l’actrice du film sous les yeux.
Les risques du métier Les risques de blessure grave sont très élevés. Plus une cascade est dangereuse, plus il y a de risques. Tout doit être bien coordonné, réglé et répété. C’est pour cela que tous les cascadeurs sont encadrés par un coordonnateur et une équipe qualifiée.
Et après? Certains cascadeurs exercent leur métier jusqu’à la cinquantaine. La suite logique est de devenir soit coordonnateur de cascades ou encore chorégraphe. Dans mon cas, je pourrai aussi poursuivre mon métier de comédienne. On verra!
Sharlène double l’actrice Halle Berry depuis plusieurs années. On la verra bientôt dans le thriller américain Kidnap. Récemment, elle a aussi doublé Zoe Saldana dans la mégaproduction Star Trek. En mai prochain, Sharlène sera la doublure de Paula Patton dans le très attendu The World of Warcraft. Enfin, dans la télésérie Legends of tomorrow, elle est la doublure de Ciarra Renée (HawkGirl).
*Le cascadeur est attaché à un câble par un harnais afin de pouvoir voler.
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MUSIQUE
LAURENCE JALBERT POURSUIT SA ROUTE Après avoir souligné ses 40 ans de carrière, l’an dernier, avec la publication de son essai biographique À la vie, à la mer, Laurence Jalbert vient de lancer un nouvel album intitulé Ma route. Ses fans, qui l’attendaient, sont ravis!
« Ça a pris du temps avant que j’aie un call pour cet album, avoue-t-elle. J’étais en tournée depuis cinq ans, donc sur la route et dans l’action. » C’est que Laurence cherchait le son, la couleur qui teinterait son univers musical, qui lui donnerait son élan créatif. « Je suis extrêmement exigeante sur l’enveloppe sonore d’un album », explique-t-elle. Ce dernier opus présente plusieurs pièces originales aux sonorités folk-pop et country, dont quatre écrites par Laurence. Elle y explore des thèmes qui lui sont chers, comme le temps, les coïncidences, l’amour. D’autres ont été composées par des collaborateurs : « Bourbon Gautier m’a offert quatre chansons, de purs délices. Dany Bédar m’a écrit une magnifique pièce sur l’amitié, très touchante, en hommage à Guy Rajotte, avec qui j’ai travaillé 35 ans et qui est décédé il y a deux ans. » Selon la chanteuse à la voix rauque, « tout l’enregistrement s’est déroulé dans le bonheur, le calme et le rire ». Et ça sonne comme elle voulait! « C’est ma plus belle histoire de production d’album. »
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Au fil des années, la lionne à la crinière rousse nous a donné quelques chansons marquantes considérées comme des classiques, telles que Tomber, Au nom de la raison, Encore et encore. Mais avec cet album, elle souhaite laisser de nouvelles chansons en héritage. « Malgré les bouleversements de l’industrie, les gens continuent d’avoir besoin d’entendre des chansons, des paroles et des musiques qui leur rappellent des moments précis de leur vie, qui leur font vivre des émotions. » Elle l’affirme en toute connaissance de cause, elle qui n’a jamais cessé de recevoir les témoignages et confidences de son public à propos du pouvoir de ses chansons sur leur vie. « Quand je vais faire mon épicerie, les gens me prennent dans leurs bras pour me dire que je les aide, que je les inspire. Chaque jour de ma vie, quelqu’un me dit à quel point il m’aime, imaginez-vous! Alors moi j’écris pour ces gens-là. » En dépit de cette grande popularité, la chanteuse garde les pieds sur terre. « Je n’ai jamais voulu être une vedette, j’ai voulu transmettre, communiquer avec la musique. » Ça semble réussi.
P h o t o g r a P h i e s : B é at r i c e F ly n n e t s é B a s t i e n i a n n u z z i
Pa r S y lv i e l a m o t h e
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Ses ancrages Si c’est en Gaspésie, son éternel port d’attache, que Laurence Jalbert trouve son équilibre, c’est dans un double ancrage qu’elle puise son énergie vitale : ce public qui la nourrit sans cesse, et sa famille, qui l’aide à se définir. « Je sais depuis longtemps que si je n’avais pas eu ma fille aussi jeune – elle qui a maintenant quatre enfants – et accouché de mon fils avec autant de difficultés, ça ferait longtemps que je ne ferais plus ce métier-là, déclare-t-elle. Ils m’ont aidée à être une femme intègre avec des valeurs profondes. Ils m’ont tellement bâtie dans chacune de mes croisées de chemin que je ne peux pas les dissocier de ce que je suis devenue. » Mère et grand-mère comblée, auteure-interprète inspirée, artiste appréciée et quinquagénaire équilibrée, voilà ce qu’elle est devenue. Pour préserver son équilibre et se recentrer, cette passionnée prend de longues marches et fait un peu de méditation tous les jours. « J’aime appartenir au moment présent. » Signe de la sagesse acquise, dans l’épilogue de son essai biographique, Laurence Jalbert a écrit : « Pour atteindre le bonheur […], il importe de mourir tous les soirs pour renaître tous les matins sans jamais oublier que rien ne cesse ni ne s’éteint. »
Dans À la vie, à la mer, publié en 2015 aux éditions Un monde différent, Laurence Jalbert nous raconte son univers créatif et artistique, dans un format particulier : chacun des douze chapitres porte le nom d’une des grandes chansons de son répertoire. Celui qui a recueilli ses propos, l’auteur Claude André, nous promet au début du livre que nous y apprendrons à mieux comprendre comment « cette rousse espiègle […] s’est construite sur un socle fait de rébellion et de discipline, d’hypersensibilité et de luttes, et pourquoi elle est devenue à la fois un modèle pour des milliers de personnes et l’une des colonnes du temple de la grande chanson francophone d’Amérique ». Promesse tenue!
Ma route, le nouvel album de Laurence Jalbert, réalisé par son précieux collaborateur, Rick Haworth
Pour suivre Laurence et connaître ses dates de spectacles, visitez sa page Facebook. PORTRAIT/41
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MusiQue
Gabriella
La Québécoise Qui rayonne à The Voice Les quatre juges de l’émission française, Garou, Mika, Zazie et Florent Pagny, la voulaient dans leur équipe. C’est en promenant son archet sur l’air de Happy Ending que Gabriella a indiqué aux 7,3 millions de téléspectateurs son désir de poursuivre l’aventure avec Mika. La jeune femme de 22 ans, originaire de Saint-Basile-le-Grand, vit présentement un rêve. Pa r J o a n n i e l a n G l o i s
Et dire que Gabriella est passée à un cheveu de ne pas s’inscrire à The Voice. Elle n’avait pas prévu le faire, mais un chercheur de talents pour l’émission l’a remarquée lors d’un concert en France et lui a suggéré de se présenter aux auditions. Celle qui avait déjà un album à son actif a longtemps hésité, car elle ne voulait pas perdre le public qu’elle avait mis tant d’efforts à séduire. « Si aucun juge 42/PORTRAIT
ne s’était retourné lors de mon audition à l’aveugle, j’aurais eu l’air d’une folle! Mais finalement, ç’a été la plus belle expérience de ma vie. Et l’audition a donné un regain de popularité à mon album. » Son passage à The Voice a non seulement eu un effet bénéfique sur ses ventes d’album et de billets de concerts, mais aussi sur les demandes d’entrevues et de prestations. Gabriella sera d’ailleurs en tournée un peu partout au Québec au cours des prochains mois. Pas compétitive du tout La jeune artiste ne tient pas à suivre l’émission lorsqu’elle est chez elle, au Québec. Elle ne veut pas se comparer aux autres candidats, car elle voit la musique comme une communion bien plus qu’une compétition. Elle redoute donc la prochaine étape, celle des duels, car elle est
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Son interprétation de la chanson The Scientist de Coldplay lors des auditions à l’aveugle a été visionnée 5 millions de fois sur YouTube. La chaîne de télévision TF1 a toutefois exigé que la vidéo soit retirée, pour une question de droits de diffusion. N’empêche, cette vidéo virale a fait connaître Gabriella au Brésil, au Mexique, en Malaisie et un peu partout en Europe. Les bons commentaires ont fusé de partout.
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convaincue qu’elle tissera des liens avec son adversaire et que, peu importe l’issue du duel, l’élimination sera difficile à vivre. Tous les candidats ont certainement beaucoup de talent, mais Gabriella peut compter sur un atout majeur : son violon. « Le violon est synonyme de discipline. C’est un instrument qui ressort du lot, alors c’est certain que j’aimerais l’exploiter dans l’émission. Si j’ai à interpréter une chanson rock, je pourrais utiliser une pédale de distorsion. On peut explorer plusieurs univers avec le violon. » Gabriella est également familière avec la guitare et le piano, mais elle compte mettre l’accent sur le violon dans le cadre de l’émission, pour en faire sa carte de visite.
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Une Française d’adoption Le public de The Voice identifie Gabriella comme la Québécoise de l’émission, et c’est tout à son avantage. « Les Français adorent les Québécois! Au début, je faisais attention à ma diction, mais ils me faisaient recommencer parce que je n’avais pas assez l’accent québécois! J’ai donc pu rester authentique, mais j’ai quand même dû apprendre le verlan, parce que guedin, relou et chelou, ça ne voulait rien dire pour moi! » Vivre dans ses valises, entre le Québec et la France, est le meilleur des mondes pour Gabriella. Elle souhaite vraiment s’imprégner de la culture française, et c’est une des raisons pour lesquelles elle a penché pour Mika plutôt que Garou, « quoique Mika est d’origine anglo-libanaise! ». Le fait que Mika soit auteur-compositeurinterprète, tout comme elle, a également pesé gros dans la balance. Gabriella a eu l’occasion de passer du temps avec son bon ami Olivier Dion en France. Celui avec qui elle a uni sa voix pour la chanson Sorrow, sur l’album The Story of Oak, connaît énormément de succès en Europe, lui qui s’est rendu en finale de l’émission Danse
avec les stars et qui prendra bientôt part à la comédie musicale Les 3 Mousquetaires. Après s’être connus au Québec par l’entremise du réalisateur de leur album respectif, les deux amis se sont retrouvés en France, le hasard faisant parfois bien les choses. Avec son timbre de voix à la Alanis Morissette, Gabriella a énormément de potentiel pour réussir dans ce métier qui la passionne depuis son plus jeune âge. The Voice est sans doute le meilleur tremplin pour la
faire connaître du grand public. Les 17 heures angoissantes qu’il lui aura fallu attendre dans les studios de TF1, avant de passer son audition à l’aveugle, en auront valu la peine!
Pour suivre Gabriella : gabriella.mu
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Musique
renee WiLkin
CROIRE EN SES RÊVES Elle voulait que la chaise de Marc Dupré se retourne; elle fait maintenant la première partie de ses spectacles. Elle voulait vivre de sa musique; on l’entend maintenant sur toutes les radios de la province. Qui sait ce qui attend encore Renee Wilkin, qui rêve maintenant d’une carrière internationale. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s Dès son plus jeune âge, Renee s’initie à la musique avec le violon. À neuf ans, le suicide de son père l’amène toutefois à délaisser cet instrument pour se tourner vers le chant, qui lui donne le courage d’affronter cette dure épreuve. Elle est en effet convaincue que d’où il est, son père l’entend chanter. Une fois l’école secondaire terminée, Renee hésite : musique ou mathématiques? La passion l’emporte finalement sur la raison, et elle décide de se lancer sur le marché artistique québécois.
Une occasion inespérée Quand l’aventure de La Voix se présente, Renee est enceinte de son deuxième enfant. Déjà maman du petit Eli, elle donne naissance à Marcus juste avant l’étape des émissions en direct. Malgré ses obligations familiales, elle ne veut surtout pas laisser passer cette chance de se faire connaître du grand public. « Je réussis bien à concilier les deux. Mon conjoint est très présent, il m’aide beaucoup. » C’est aussi sur le plateau de l’émission qu’elle fait connaissance avec
Marc Dupré, un homme de parole qui s’investit beaucoup dans la carrière de ses protégés, à l’image de son défunt beau-père René Angélil. Ce qu’elle retient le plus de sa rencontre avec Marc Dupré? « Il m’a donné plein de bons conseils, mais ce qui m’a le plus marquée, c’est de voir que Marc, encore aujourd’hui, est nerveux avant chaque spectacle et donne toujours le meilleur de luimême. Il ne prend jamais rien pour acquis, et c’est ce qui fait que le public est toujours surpris et le sent accessible. » Elle compte suivre son exemple, maintenant que sa carrière solo prend de l’ampleur.
Renee part en tournée un peu partout au Québec avec L’amour, la guerre. Elle promet un spectacle à la fois énergique et touchant. Adele n’a qu’à bien se tenir!
Un premier album surprenant Avec son album L’amour, la guerre, Renee Wilkin a conquis aussi bien le public que les stations de radio. Certains ont comparé sa voix à celle d’Adele, d’autres ont salué ses talents d’auteure-compositrice. La chanson Stronger, qu’elle a écrite pour son père, la rend particulièrement fière. « C’est un message de force et d’espoir. Oui, c’est dur de perdre un être cher, mais j’ai décidé de vivre pleinement pour moi et pour lui. »
la chanson qui vous fait pleurer : Vole de Céline Dion. J’ai découvert cette chanson alors qu’une de mes jeunes cousines venait de décéder. J’ai tout de suite associé la chanson à cet événement et j’ai beaucoup de difficulté à l’écouter depuis.
En rafalE Votre chanteur préféré : Stevie Wonder. Je l’ai vu trois fois en spectacle et j’aime beaucoup ce qu’il fait. Ç’a l’air tellement facile quand il chante. la chanson qui vous fait danser : Uptown Funk de Mark Ronson et Bruno Mars.
le meilleur spectacle que vous ayez vu : Sam Smith. J’ai été vraiment impressionnée par ce spectacle très épuré, simple et touchant. Et il chante tellement bien!
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DÉCOUVERTE
PhiliPPe Brach
entre tendresse et outrance
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Il a remporté les Francouvertes en 2014 pour son album La foire et l’ordre. Il a été sacré Révélation Radio-Canada en 2015 puis Révélation de l’année de l’ADISQ pour Portraits de famine, son second opus. Philippe Brach est l’un des plus talentueux auteurs-compositeursinterprètes de sa génération. Et c’est l’occasion de le découvrir, si ce n’est déjà fait, car il est actuellement en tournée aux quatre coins du Québec. Pa r D i a n e S t e h l é
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Dans Portraits de famine, réalisé par son ami Louis-Jean Cormier, le chanteur raconte des tranches de vie sombres avec son parler cru (comme l’histoire d’un homme qui dialogue avec sa femme, décédée d’un cancer, dans L’amour au temps du cancer, et celle d’une jeune fille qui subit un avortement, dans Alice), évoque ses dérapes de la veille, dessine le portrait de familles dysfonctionnelles. Avec des images de sexe et de sang et un scénario qui fait frémir, le vidéoclip de Crystel a d’ailleurs beaucoup fait parler de lui. « Crystel, c’est l’histoire d’un amour impossible, d’un homme en fauteuil roulant qui est témoin d’une prostitution meurtrière. Mais la violence qu’on y voit n’est pas gratuite, car il y a un propos, et l’esthétique y est très léchée. Chaque plan a été travaillé. »
Dos voûté, tête penchée, il me regarde d’un air amusé, joue avec mon enregistreur. Le jeune homme à la chevelure bouclée et aux yeux bleus enjôleurs ressemble à un grand adolescent. Et rapidement, je comprends que, pour lui, la provocation est une manière de communiquer. Cette insolence – qui s’accompagne de son pendant, la spontanéité – se retrouve sur ses albums. Car Philippe Brach désire faire ce qu’il veut, sans se soucier des conventions ou de ce que sa maison de disque va en penser. C’est la raison pour laquelle il les produit lui-même. « Lorsque je compose, je ne m’impose aucune barrière. J’aime aller dans plusieurs directions, passer du folk au gospel. Et si j’aborde souvent des sujets difficiles, j’ai aussi des chansons très légères. »
Depuis toujours, Philippe Brach est un passionné de cinéma. Les films de Lynch, de Cronenberg ou de
Cocteau, il les a tous vus. Et quand il compose, ce sont souvent des images qui lui viennent d’abord en tête. « J’ai un gros problème de concentration. J’ai lu très peu de livres dans ma vie, car je n’arrive pas à aller jusqu’au bout, tandis que le cinéma capte tous mes sens », explique-t-il. Parlant de lui, il emploie le terme « tête folle ». Pourtant, en l’écoutant parler avec fougue de ses mille et un projets, je me dis que malgré sa tête folle (ou grâce à elle), il a réussi le tour de force de transformer son hyperactivité en un formidable tremplin créateur.
attention, avec le wifi et, surtout, en train d’écrire. Des chansons (pour les autres, pourquoi pas?), un scénario de film, un roman ou… une comédie musicale! Le cerveau de Philippe Brach est comme un cheval au galop : rapide, mais surtout, libre comme l’air!
Bouger pour créer Sur scène, son énergie a vite conquis le public québécois. D’autant que le chanteur n’hésite pas à improviser au gré de ses humeurs. « Je fais de l’improvisation théâtrale depuis 14 ans. Ça m’aide beaucoup sur scène, mais aussi dans les autres sphères de ma vie. » Si le jeune homme est très coloré quand il parle et si on reconnaît en lui un goût certain pour l’irrévérence, on sent paradoxalement chez lui une grande pudeur, surtout lorsqu’il évoque à demi-mot la sclérose en plaques dont sa mère est atteinte. Le jeune homme, démonstratif sur scène, est aussi un solitaire qui adore voyager seul et passer du temps à la campagne. Il revient d’ailleurs tout juste d’un séjour au Japon où il est allé se ressourcer avant de partir en tournée partout au Québec. « Je n’écris pas du tout en tournée. J’aime partir en voyage avant ou après pour m’isoler et écrire. C’est un besoin pour moi. » Et s’il gagne bien sa vie aujourd’hui, c’est pour « s’acheter un terrain dans le bois un jour ». D’ailleurs, c’est là qu’il se voit dans dix ans. Tranquille au bord d’un lac. Mais
Portraits de famine, de Philippe Brach (Spectra musique) Pour toutes les dates de spectacles : www.philippebrach.com
5 CHOSES QU’IL M’A CONFIÉES • Au cégep, il a formé un groupe qui s’appelait Buffet froid. • Avant de se lancer à temps plein dans la musique, il a mixé le son d’émissions de télé, comme Les Francstireurs. • Brach vient de la contraction de Brahms et de Bach. • Il adore les documentaires animaliers. • L’Afrique du Sud est sa prochaine destination.
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PORTRAIT MIROIR
Les Respectables et Les Trois Accords Les deux groupes bien connus des Québécois ont lancé chacun un nouvel album en novembre dernier : Les Respectables pour le premier et Joie d’être gai pour le second. Deux styles musicaux aux antipodes, qui se rejoignent tout de même sur un point : ils divertissent le public et le font chanter. C’est du moins ce que réussissent les deux formations ces temps-ci en donnant des spectacles un peu partout au Québec, et même à New York pour Les Respectables. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
LES RESPECTABLES Comment décririez-vous votre nouvel album? C’est un album qui nous ressemble beaucoup. On parle de sujets qui nous tiennent à cœur et on ose plus que dans nos albums
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précédents. Nous sommes très fiers du résultat, c’est ce qu’on a fait de plus solide depuis 2002. Les gens vont reconnaître le son qui caractérise Les Respectables depuis 25 ans.
LES TROIS ACCORDS Comment décririez-vous votre nouvel album?
Le style qui caractérise Les Trois Accords est encore bien présent, mais on s’est tournés vers des sonorités des années 1990, avec de la
distorsion, par exemple. On avait envie de le faire depuis longtemps, mais nos chansons s’y prêtaient moins.
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Votre dernier album remontait à 2010. Pourquoi avoir attendu cinq ans avant d’en sortir un nouveau?
À cause d’anciens contrats d’enregistrement, on ne pouvait pas retourner en studio. Dès qu’on a été libérés de ce bourbier administratif, on a sorti l’extrait Cette fille. Les maisons de disque ont alors démontré beaucoup d’intérêt, et on a choisi le Groupe Entourage.
C’est votre onzième album en carrière. Pourquoi en avoir fait un album éponyme?
On n’avait plus d’idées! Non, sérieusement, après une pause de cinq ans et l’entente avec une nouvelle maison de disque, on effectuait une sorte de retour.
L’album reflète bien ce que sont devenus Les Respectables aujourd’hui, après 25 ans de carrière.
Est-ce que l’industrie de la musique a beaucoup changé en 25 ans?
Oui, le modèle se transforme. Les gens se déplacent moins pour acheter de la musique, et les artistes doivent faire beaucoup d’autopromotion sur le Web. On s’implique plus dans notre carrière, et c’est tant mieux. Mais une chose ne changera jamais : le plaisir de voir de bons artistes sur une scène. Et notre force, c’est la scène. On veut donner des spectacles toute notre vie, comme les Rolling Stones!
Trois ans se sont écoulés depuis J’aime ta grand-mère, et le chanteur Simon Proulx a sorti un album solo entre-temps. Avez-vous songé à séparer le groupe?
Non, pas du tout. Simon avait envie de faire un album solo, mais il ne voulait pas que les gens pensent qu’il quittait le groupe. Comme le groupe était en studio au moment de la sortie de l’album de Simon, les rumeurs de séparation ont vite cessé.
Vous êtes en tournée présentement avec ce que vous annoncez comme l’une des plus imposantes tournées de votre carrière. Que réservezvous à votre public?
25 ans de métier Les chansons qui les ont fait connaître : L’homme 7:00 up, Amalgame, L’argent fait le bonheur, On fait c’qu’on aime. L’événement le plus marquant de leur carrière : chanter en première partie des Rolling Stones au Centre Bell le 8 janvier 2003.
On visite plus de villes et on joue dans de plus grosses salles. Notre décor est assez inhabituel, c’est un show unique. On voulait que les gens qui nous suivent depuis longtemps assistent à un show différent.
Vous avez beaucoup de fans en France. Prévoyez-vous les visiter avec cette tournée?
Probablement, on est en train de regarder ça. C’est toujours cool d’aller donner des spectacles là-bas, les quatre gars ensemble. C’est une belle chance d’avoir un public français qui nous suit.
Vous avez joué avec l’Orchestre symphonique de Montréal à trois reprises. Comment c’était comme expérience?
C’était vraiment le fun. Le fait que l’Orchestre symphonique se penche sur nos chansons et les réarrange pour cent musiciens, c’était une sorte de reconnaissance envers notre démarche, notre univers musical. L’Orchestre a fait preuve d’une grande ouverture.
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MUSIQUE ses 30 ans. « Mon père est mort le dimanche d’après. Il a attendu cet événement pour partir. Ça a été un moment très fort. » Après s’être effondré physiquement et psychologiquement, le jeune rappeur a pris un nouveau départ. Mais plus que jamais, Samian nourrit sa spiritualité, thème qu’il abordait largement dans son dernier album. « La spiritualité a toujours fait partie de moi. Je crois à la vie après la mort. Le corps, l’âme et l’esprit forment un tout. On ne peut négliger l’un des aspects. »
PORTÉ PAR LA FOI Comptant bientôt dix ans de carrière, Samian est devenu une inspiration pour tous les jeunes Autochtones. Ses textes figurent aujourd’hui dans les manuels d’histoire des écoles secondaires et il vient d’être nommé « Artiste pour la paix » par la Ville de Montréal. Auteur-compositeur-interprète, mais aussi animateur, comédien et photographe, le jeune rappeur a plus d’une corde à son arc. Mais dans tout ce qu’il entreprend, il est animé de la même passion et d’une profonde spiritualité. Pa r D i a n e S t e h l é
Sa relation avec Dieu, Samian la vit au jour le jour, et c’est elle qui le pousse à avancer. Il aime d’ailleurs dire qu’il est béni par la vie, car depuis quelque temps, tout semble lui sourire. Outre sa rencontre avec la comédienne Karine Vanasse, avec qui il est en couple depuis un an, Samian s’est récemment vu offrir des rôles au cinéma (Scratch, Chasse-galerie : la légende) et à la télévision (Blue Moon, 30 vies). Mais, surtout, il réalisera bientôt un projet qui lui tient à cœur : sa première exposition photo. « C’est une véritable passion. Avec cette exposition, je réalise un rêve. »
Quand je le rejoins dans ce café de quartier, en une fraîche matinée d’hiver, Samian est attablé au comptoir, un cahier aux pages déjà bien remplies devant lui. Visiblement, l’écriture fait partie de sa vie quotidienne. D’abord, parce qu’il prépare un prochain album, mais plus encore, parce que le jeune homme a un besoin vital d’introspection et qu’il recherche l’équilibre.
Une enfance difficile Pourtant, tout n’a pas toujours été rose dans la vie du rappeur. Fils d’un père québécois et d’une mère algonquine, Samian a grandi entre Amos et la réserve de Pikogan, une communauté autochtone d’AbitibiTémiscamingue. « En tant que métis, on ne m’acceptait ni d’un côté ni de l’autre. »
Il faut dire que les trois dernières années n’ont pas été faciles. En 2013, le chanteur a renoué avec son père avec qui il avait perdu contact depuis plusieurs années. « Il était devenu itinérant. Ça a été une vraie tempête dans ma vie. J’ai dû apprendre à lui pardonner », dit-il. D’autant que quelques mois après l’avoir retrouvé, Samian a appris qu’il était atteint d’un cancer. Chrétien de confession, Samian s’est fait baptiser le jour de
Heureusement, alors qu’il a douze ans, sa mère décide de déménager à Sherbrooke avec ses trois enfants. Le jeune adolescent, très introverti, se découvre alors une passion pour l’écriture. « Ma mère a pris une très bonne décision en quittant la réserve, car cela
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Samian
« Ma mère a pris une très bonne décision en quittant la réserve, car cela nous a permis de sortir du carcan dans lequel nous étions. »
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nous a permis de sortir du carcan dans lequel nous étions. » D’année en année, la poésie prend une place de plus en plus importante dans sa vie. Jusqu’au jour où sa sœur aînée l’inscrit à un concours de poésie. « J’avais 16 ans. J’avais lâché l’école. J’ai remporté le premier prix, puis j’ai lu mon poème devant tout le monde. La réaction des gens m’a donné la confiance dont j’avais besoin pour continuer. » Puis, Samian se produit dans de petites salles en Abitibi. « Je rappais entre deux groupes de punks! Mes genoux tremblaient tellement j’avais peur », se rappelle-t-il. On connaît la suite : en 2004, le projet Wapikoni Mobile – studio ambulant de création audiovisuelle et musicale – passe à Pikogan et le révèle. Il réalise plusieurs vidéoclips et participe à des festivals au Québec et en France. Sa rencontre avec Loco Locass sera ensuite déterminante.
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Aujourd’hui, après trois albums et un livre, La plume d’aigle (paru aux éditions Mémoire d’encrier), dont les textes sont étudiés dans les écoles secondaires de la province, Samian peut être fier du chemin parcouru. Animateur de l’émission Le Rythme sur les ondes d’APTN, qui suit de jeunes chanteurs autochtones jusqu’à l’enregistrement de leur premier album, Samian déclare : « Lorsque je regarde ces jeunes participants, je me vois il y a dix ans. Animer cette émission me permet de redonner un peu de ce que j’ai reçu. »
Pour connaître toutes les dates de spectacles : www.samian.ca Samian est de la distribution du film Chassegalerie : la légende, présentement à l’affiche, et de la série Blue Moon, accessible sur Club illico.
UNE PREMIÈRE EXPOSITION PHOTO Après avoir été porte-parole du World Press Photo Montréal, l’année dernière, Samian présentera sa première exposition photo ce printemps. Reprenant le titre de son troisième album, Enfant de la terre, elle rassemblera des portraits photographiés au cours de ses récents voyages au Nicaragua, à Cuba, en Égypte, au Maroc, au Costa Rica et en Calédonie.
À partir du 22 avril au ARTV studio de la Place des arts
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SPORT
lySanne richarD
PLONGEUSE DE HAUT VOL Sauter d’un tremplin de 20 m de haut, une folie? Pas pour Lysanne Richard, la seule canadienne à pratiquer le plongeon de haut vol sur le circuit international. Championne du monde en titre de la Fédération internationale de natation (FINA) depuis février dernier, cette mère de trois jeunes enfants rêve du jour où ce sport extrême sera reconnu comme discipline olympique. Petite et menue, Lysanne parle vite, une flamme dans les yeux. Depuis un an, elle se consacre à sa passion : le plongeon de haut vol. Rapidement, la jeune femme de 34 ans a réussi à se hisser parmi les meilleures au monde, sautant de falaises ou encore d’immeubles de 20 m de haut dans des étendues d’eau naturelles. Comme pour 52/PORTRAIT
le plongeon régulier, le but est d’exécuter les plus belles figures possible. En tout cas, pour les dix premiers mètres. Car l’enjeu des dix autres est de se retourner au cours d’une chute vertigineuse qui peut atteindre 80 km/h, afin que les pieds touchent l’eau en premier. Pa r D i a n e S t e h l é
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« Une entrée ratée peut conduire à une retraite prématurée », commente l’athlète native du Saguenay. Ou pire, à un accident grave, voire mortel. Alors, qu’est-ce qui la pousse à pratiquer un sport extrême comme celui-ci? « J’aime l’adrénaline qu’il me procure. J’aime sentir le vent que je produis quand je fends l’air », dit-elle. Les risques sont d’ailleurs minimisés par un entraînement rigoureux à la piscine. Toutefois, aucune n’est pourvue d’un plongeoir de 20 m de haut. Lysanne doit donc travailler ses vrilles et ses saltos à partir d’un tremplin de dix mètres pour les reproduire ensuite en haut vol.
Du cirque au plongeon Comme la plupart des athlètes de sa discipline, Lysanne s’est tournée vers le plongeon après une carrière d’acrobate. « J’ai travaillé durant des années dans le milieu du cirque, notamment pour
AÇORES, juillEt 2015, REdBull cliff diving © R O m i n A A m At O R E d B u l l c l i f f d i v i n g
« Une entrée ratée peut conduire à une retraite prématurée. » le Cirque du Soleil et Les 7 doigts de la main. » C’est en France, il y a quinze ans, qu’elle a découvert le plongeon de haut vol. « J’ai immédiatement eu la piqûre. » Toutefois, ses trois grossesses et sa situation économique ne lui ont pas permis de s’y consacrer à temps plein. Ce n’est qu’en 2015 qu’elle a décidé de faire le saut. « Après des années à voyager à travers le monde avec le cirque, mon conjoint et moi souhaitions nous poser à Montréal avec notre famille. Et puis, j’avais envie de nouveaux défis », déclare-t-elle. Au départ, l’entraînement a été difficile. Même si la jeune femme avait pratiqué le plongeon régulier de l’âge de sept à quatorze ans – participant à des compétitions nationales tout en poursuivant une formation en sportsétudes – elle était ensuite entrée à l’École nationale de cirque. « Mon dernier cours de plongeon datait d’il
y a quinze ans. J’ai dû réapprendre à plonger, en plus d’améliorer l’exécution des figures! », lance-t-elle en riant. Depuis trois ans, le plongeon de haut vol est reconnu par la FINA comme une discipline à part entière. Chaque année, des compétitions spectaculaires sont organisées un peu partout dans le monde, notamment par Red Bull. Après s’être classée deuxième l’an dernier au Red Bull Cliff Diving, au Texas, Lysanne a remporté le titre de championne du monde, en février dernier, à la Coupe du monde de haut-vol de la FINA à Abu Dhabi. Une première pour le Canada. Son rêve est qu’un jour son sport fasse partie du programme des Jeux olympiques. « En 2020, j’aurai 38 ans. Ce sera parfait pour aller à Tokyo! », conclut-elle. Si l’on en croit la popularité grandissante de ce sport, son rêve est à portée de main.
CE QU’IL FAUT SAVOIR SUR CE SPORT En compétition, les plongeons s’effectuent d’une hauteur de 20 à 22 m pour les femmes, de 27 m pour les hommes. En entraînement, les athlètes doivent se contenter de travailler leurs figures à partir d’un tremplin de 10 m seulement. La vitesse de descente atteint environ 80 km/h. Le plongeon se fait généralement en milieu naturel. La plupart des athlètes féminines du circuit international sont dans la trentaine, sauf une, âgée de 41 ans. En compétition, quatre scaphandriers sont présents afin de vérifier si le plongeur se porte bien après avoir effectué son saut.
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Héros de l'ordinaire
Une journée dans la vie de Rima Naim Responsable de l’équipe d’intervention en sinistres individuels de la Croix-Rouge canadienne pour la région de Montréal et membre de l’équipe d’intervention d’urgence pour le Québec, Rima Naim ne s’arrête jamais, de jour comme de nuit…
Dix heures du matin, un jeudi gris du mois de janvier, à l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau, Rima Naim est en poste. À titre de bénévole de la Croix-Rouge, on lui a demandé d’accompagner deux réfugiés syriens parrainés par l’État qui, arrivés à Montréal 48 heures plus tôt, doivent s’envoler vers l’Alberta. Le jeune couple vient de parcourir des milliers de kilomètres à pied, en autobus et finalement en avion, avec leurs jumeaux de dix mois… sans poussette. Durant les cinq heures passées avec Rima, la jeune femme ne lui posera que 54/PORTRAIT
deux questions, en arabe : « Il y a des Syriens, en Alberta? » et « Où peut-on acheter des couches? ». Son mari, lui, serrera la main de Rima, à leur départ. Signe d’appréciation et de grande ouverture, puisque, de religion musulmane, il n’aurait pas dû toucher la main d’une femme autre que la sienne. Les vrais héros, ce sont les sinistrés et les réfugiés Rima sait par expérience qu’il n’est pas toujours nécessaire de parler, quand on accompagne des sinistrés ou, comme dans ce cas-ci, des réfugiés.
Souvent, il suffit simplement d’être là, juste là… À son avis, les véritables « héros de l’ordinaire », ce sont des gens comme ceux-là, qui ont eu le courage de se déraciner pour donner une vie meilleure à leurs enfants. Ce sont aussi les milliers de sinistrés du Québec dont l’histoire passe souvent inaperçue, qui, après un incendie, une inondation ou toute autre catastrophe, se retroussent les manches pour se bâtir une nouvelle vie.
P h o t o g r a P h i e : C r o i x- r o u g e C a n a d i e n n e
Pa r r e n é e S e n n e v i l l e
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Toucher à sa propre humanité Ça fait dix ans qu’elle fait ça. Chacune de ses interventions l’enrichit de souvenirs que ni elle ni ceux et celles qu’elle accompagne n’oublieront. Chaque fois, elle a le sentiment de se rapprocher de sa propre humanité. « À la fin de la nuit, après avoir terminé ma mission auprès de personnes qui sont dans le besoin, je rentre chez moi. Je sais que mes enfants dorment paisiblement et que mon mari s’est occupé de tout, pendant mon absence. Ceux que je viens de quitter, par contre, font sûrement de l’insomnie, car ils doivent reconstruire leur vie. » Quinze heures, ce même jeudi, Rima est à son bureau, dans la PetiteItalie. Elle travaille fort, comme elle a vu ses parents et ses grands-parents le faire. Spécialisée en finances et en gestion immobilière, elle est issue d’une famille d’immigrants libanais qui a dû quitter son pays en catastrophe pour le Canada, dans des conditions de crise. Les Naim ont su se refaire une vie nouvelle, à
Montréal, mais ils n’oublient jamais les autres. Le bénévolat, ça fait partie de leur ADN. Seize heures, elle arrive à la maison, après être passée à l’école puis à la garderie. Rima n’a ni l’allure ni l’attitude d’une Mère Teresa, qui a renoncé à tout pour se consacrer aux autres. Très heureuse en amour, maman de trois enfants dont l’aîné a six ans, elle profite au maximum de la vie. « L’une des premières choses qu’on nous enseigne, à la Croix-Rouge, c’est que pour pouvoir apporter son soutien aux autres, il faut d’abord s’occuper de soi. » Son dynamisme, son sang-froid, sa volonté de changer les choses et son empathie naturelle se sont vite manifestés, après avoir joint la Croix-Rouge. Ce sont des atouts précieux quand on se trouve en situation de crise. On l’a donc rapidement nommée chef d’équipe du groupe d’intervention d’urgence de Montréal. Elle fait également
partie de l’équipe d’intervention d’urgence pour tout le Québec. « Il faut aimer être dans le feu de l’action, c’est sûr », nous dit-elle en riant. Pour décrire Rima, on pourrait emprunter à d’autres la devise Toujours prête. Elle ne se déplace jamais sans son « nécessaire » de la Croix-Rouge pour pouvoir, à tout moment, se diriger vers ceux et celles qui ont grand besoin d’être accompagnés.
• LA CROIX-ROUGE AU QUÉBEC, C'EST 5 000 BÉNÉVOLES, DONT 610 À MONTRÉAL, ET TROIS INTERVENTIONS PAR JOUR. • DEPUIS LA MI-DÉCEMBRE 2015, 6 000 RÉfUGIÉS ONT ÉTÉ ACCUEILLIS À MONTRÉAL PAR LES BÉNÉVOLES DE LA CROIXROUGE, EN SOUTIEN AU GOUVERNEMENT DU CANADA. • POUR DEVENIR BÉNÉVOLE POUR LA CROIX-ROUGE : www.PARTENAIRESCROIX-ROUGE.CA
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Portrait de famille
Jalil Wakfie, sa femme Hadil et sa fille Selena font partie des 4 000 réfugiés syriens qui viennent d’arriver au Québec. Pour fuir la guerre, ils ont dû quitter leur famille, leur ville, leur monde… Fort heureusement pour eux, le 28 décembre dernier, quelqu’un les attendait impatiemment à l’aéroport de Montréal. Samir Wakfie, l’oncle de Jalil installé à Montréal depuis près de 50 ans, les a parrainés. Pa r r e n é e S e n n e v i l l e La jeune famille vivait à Alep, l’ancienne capitale économique et industrielle de la Syrie, assiégée par les rebelles et les islamistes depuis 2012. Au moment d’écrire ces lignes, la « bataille d’Alep », que l’on considère comme un tournant dans la guerre civile syrienne, fait rage. Une guerre que la famille Wakfie peut suivre, en temps réel, 56/ PORTRAIT
à la télévision. Pour nous, c’est presque du cinéma. Pour Jalil et Hadil, c’est la réalité quotidienne de ceux qu’ils ont laissés derrière eux. Dans le confort du salon montréalais de l’oncle Samir, arrivé durant l’année de l’Expo 67 et dont les enfants sont nés et ont grandi ici, il est difficile d’imaginer qu’il n’y a pas si longtemps,
C’est pourtant ce qu’ils ont fait. Ils n’en pouvaient plus des obus, des routes coupées, des pénuries d’électricité, d’eau courante, de mazout et de bonbonnes de gaz pour cuisiner, des flambées de prix… Étant jeunes, ils avaient la possibilité de le faire. « Le père de Hadil a rempli les papiers pour venir ici, mais il a ensuite changé d’idée », explique Samir. « On ne reconstruit pas sa vie à 70 ans. »
Alep ne meurt jamais Pour Samir, qui a vécu au Québec plus longtemps qu’en Syrie, c’est dans cette reconstruction « intérieure » des Syriens que se posera le véritable défi, et non dans la reconstruction de la ville d’Alep. « Alep ne meurt jamais. C’est l’un des berceaux de la civilisation, une des premières villes habitées au monde. Les tremblements de terre et les guerres n’ont pas eu raison d’Alep. Conquise tour à tour par
P h oto g r a P h i e : J ea n - J acq u e s B o u r dag e s
QUAND LE MOT « FAMILLE » PREND TOUT SON SENS…
Jalil, Hadil et Selena fuyaient les bombes et les jihadistes, pour se réfugier à Beyrouth.
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Hospitalité à la syrienne En fin d’entrevue, Jalil, Hadid et Samir ne nous laissent pas partir sans nous avoir offert de partager un repas avec eux. Au menu, houmous, baba ganoush, taboulé, baklavas – tout cela fait maison – avec du vin. Au fond de la cuisine, la télévision demeure allumée sur la guerre… La petite Selena écoute un épisode de Caillou pour la troisième fois sur un iPad, elle rit aux éclats. Ses parents voient à ce que les convives ne manquent de rien. Son grand-oncle, qui se remet d’une mauvaise grippe, explique les étapes à venir, notamment l’installation de la petite famille dans un appartement qu’il faudra entièrement meubler. Il se met ensuite à parler de Charlevoix, une région qu’il a adoptée, de ses baleines et du fleuve Saint-Laurent. La vie, la vie, quoi… Sur fond de résilience et de générosité.
l’Empire byzantin, l’Empire ottoman et d’autres envahisseurs qui suivaient la route de la soie, elle renaît toujours de ses cendres. C’est terrible, ce qui se passe là-bas. Je ne doute pas que le pays va se relever, mais ça va être très très long. » Jalil et Hadid sont extrêmement reconnaissants envers leur oncle, bien sûr, mais aussi envers le Québec, le Canada, la Croix-Rouge et l’ONU, qui leur ont permis de se retrouver ici en toute sécurité. Mais s’ils sont très soulagés, ils sont aussi profondément ébranlés. Ce départ ne faisait pas partie de leur « plan de match ». Interrogés à savoir s’ils
ont l’espoir de rentrer chez eux, un jour, ils répondent « qu’ils ne voient pas comment ils pourraient ne pas y retourner ». Tout ça est arrivé si vite, ils en ont encore le souffle coupé. Hier encore, Jalil travaillait pour l’entreprise familiale et Hadid créait des bijoux à l’ordinateur. Ils envisagent l’avenir ici avec beaucoup de courage et attendent avec impatience de commencer leurs cours de français pour ensuite pouvoir se trouver du travail. Leur petite Selena, six ans, fréquente l’école depuis janvier, et elle se débrouille déjà très bien en français.
QuelQues chiffres… 2 166 réfugiés syriens sont arrivés au Québec en 2015, dont 2 151 étaient parrainés. en 2016, ce nombre s’élève à 1 798 à ce jour, dont 1 304 sont parrainés. Plus de 4 millions de réfugiés ont fui la syrie depuis le début de la guerre civile, dont plus de la moitié étaient des enfants. Source : www.immigration-quebec.gouv.qc.ca
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P h oto g r a P h i e : St é P h a n i e d e l a ro n d e
AFFAIRES
Le grouPe nassan
POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE Le Groupe Nassan, spécialiste des services d’assainissement et de contrôle antibactérien, existait depuis à peine un an que son président, Simon Landry, pensait déjà à exporter son produit outre-mer. Il faut dire que l’entreprise a connu une croissance fulgurante au Québec depuis sa fondation en 2014. Six franchises ont déjà vu le jour et plusieurs autres sont présentement en développement. De toute évidence, le Groupe Nassan a su développer un produit qui répond à un besoin réel du marché. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s
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Simon Landry, alors qu’il n’avait que 23 ans, a fait l’acquisition d’une compagnie qui détenait les droits de propriété intellectuelle sur un produit qui redonne aux surfaces souillées par le temps, la pollution ou l’activité humaine leur apparence d’origine. Ce produit, sans danger pour la santé et l’environnement, ne nécessite ni frottage ni rinçage et donne des résultats instantanés. À cette spécialité se sont ensuite ajoutés le contrôle antibactérien et l’assainissement des conduits de ventilation. Afin de contrer la prolifération de virus comme ceux de la grippe, de la gastro-entérite, de l’Ebola, de la grippe H1N1 et de l’E. coli, le Groupe Nassan a développé en laboratoire une technologie qui empêche, durant
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120 jours, toute bactérie de survivre. Il s’agit donc d’un produit tout indiqué pour les garderies, les écoles, les foyers de personnes âgées, les hôtels et les salles d’attente. Et la prévention de la propagation des bactéries passe également par l’assainissement des conduits de ventilation, car des problèmes respiratoires et des maux de tête peuvent découler d’un mauvais entretien. Plus qu’un simple nettoyage, la technologie utilisée par le Groupe Nassan est une protection antimicrobienne qui brûle les bactéries déjà présentes et prévient la formation de nouvelles. Des franchisés bien encadrés Le modèle d’affaires du Groupe Nassan repose sur la vente de franchises. Mais le franchiseur, dont le siège social est établi à Québec, ne se contente pas d’assigner un secteur au franchisé. Il l’accompagne tout au long du processus, afin de rendre son travail simple, efficace et rentable. Pour ce faire, le Groupe Nassan a mis au point un logiciel de gestion qui permet aux franchisés de se consacrer à l’expansion de leur entreprise plutôt qu’aux tâches administratives. Les services de comptabilité et de télémarketing sont même fournis par le franchi-
seur. « Mon but est de permettre à mes franchisés de s’enrichir, souligne Simon Landry. Je leur vends une entreprise qui peut être très rentable. Je préfère avoir une dizaine de franchises rentables que d’avoir une centaine de franchises qui ne sont pas profitables pour les franchisés. » Avant sa conquête du Canada, des États-Unis et de l’Europe, Simon Landry veut donc concentrer ses efforts sur l’expansion de son entreprise au Québec, pour ensuite exporter son produit sur des bases solides. Entrepreneur dans l’âme Incapable de rester en place sur un banc d’école, Simon Landry a apprivoisé le monde des affaires sur le terrain, en travaillant d’abord pour une compagnie de construction. « La compagnie comptait plusieurs employés, mais n’était pas du tout structurée. J’ai eu l’occasion de restructurer complètement la compagnie, ce qui m’a permis d’acquérir de l’expérience avant de lancer ma propre entreprise. » Par la suite, Simon a su s’entourer de personnes qui ont cru en son projet et qui ont tout mis en œuvre pour en faire une réussite. Il en résulte une jeune entreprise dynamique qui se démarque et qui
est continuellement en expansion. Parlant d’expansion, un groupe d’investisseurs expérimentés vient tout juste de s’associer à Simon Landry, donnant un nouveau souffle au Groupe Nassan. Tout comme ces investisseurs, de plus en plus de personnes croient au potentiel de l’entreprise et de ses produits. Plusieurs clients satisfaits ont fait affaire avec le Groupe Nassan, dont McDonald’s, Ivanhoé Cambridge, CAPREIT, CAA-Québec et Dufour Cinq-Mars, en plus d’une importante clientèle résidentielle. Avec l’hiver qui s’achève, les services d’assainissement et de contrôle antibactérien du Groupe Nassan seront certainement sollicités par plusieurs. Aucun problème : l’entreprise est prête à répondre à la demande. Après tout, elle a dû s’habituer rapidement à mettre les bouchées doubles pour ne pas être victime de son succès.
Téléphone : 1 877 817-2222 Courriel : info@groupenassan.com Site Web : www.groupenassan.com PORTRAIT/59
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GOURMAND
Tous à vos chaudrons! Tous à vos chaudrons, c’est l’histoire de trois femmes passionnées de cuisine et de photographie, qui ont à cœur le bien-être de leur famille. C’est pour tous ceux qui lui glissaient un « tu me donneras ta recette » que Mélanie St-Cyr a créé un blogue, puis un groupe Facebook qu’elle administre avec ses complices Mélissa Viens et Stéphanie St-Germain. Depuis 2010, plusieurs dizaines de milliers d’internautes ont rejoint cette incroyable communauté de partage de recettes et d’astuces culinaires. Voici enfin le livre, tiré de la page Facebook! Vous y trouverez plus de 100 recettes testées et approuvées, idéales pour concocter un menu élaboré, garnir les boîtes à lunch ou servir un souper rapide. PORTRAIT a sélectionné trois recettes réconfortantes, histoire de vous mettre l’eau à la bouche! Pa r D i a n e S t e h l é
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Muffins à l’orange, au yogourT eT aux canneberges Préparation : 20 min. Cuisson : 20 min. Portions : 12 muffins
Ingrédients • • • •
1 tasse (100 g) de flocons d’avoine 1 tasse (250 ml) d’eau bouillante 1/4 de tasse (60 g) de yogourt nature 1/4 de tasse (60 ml) de beurre (ou de margarine) • 1/4 de tasse (60 ml) de sirop d’érable • 2 œufs
• • • • • • •
1/2 tasse (125 ml) de jus d’orange 1 c. à soupe de zeste d’orange 1 tasse (125 g) de farine tout usage 1 tasse (125 g) de farine de blé entier 1 c. à thé de poudre à pâte 1 c. à thé de bicarbonate de soude 1 tasse (100 g) de canneberges congelées
Méthode 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Préchauffer le four à 350 °F (180 °C). Dans un petit bol, mélanger les flocons d’avoine et l’eau bouillante. Réserver. Dans un grand bol, mélanger le yogourt, le beurre et le sirop d’érable. Ajouter les œufs, puis le jus d’orange et le zeste. Incorporer les farines, la poudre à pâte et le bicarbonate de soude. Ajouter les canneberges et mélanger. Répartir la pâte dans 12 moules à muffins garnis de caissettes ou beurrés. Cuire au four pendant 20 minutes. Laisser les muffins refroidir sur une grille avant de servir.
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lasagne aux léguMes grillés Préparation : 30 min. Cuisson : 1 h 15 Repos : 15 min. Portions : 8
Ingrédients • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •
12 lasagnes 1 poivron rouge ou jaune coupé en lanières 1/2 oignon jaune coupé en tranches 1 courgette coupée en lanières dans le sens de la longueur 3 1/2 tasses (250 g) de champignons de Paris coupés en tranches 20 à 25 petites asperges 2 c. à soupe (30 ml) d’huile d’olive Sel et poivre 1 1/2 tasse (370 g) de cottage 1 1/4 tasse (320 g) de ricotta 3/4 de tasse (200 g) de mascarpone 3 tasses (100 g) d’épinards hachés 2 gousses d’ail émincées 1 c. à thé d’herbes salées 2 œufs 1/2 c. à thé d’origan séché 1/2 c. à thé de basilic séché 1/8 de c. à thé de thym séché 3 1/2 tasses (875 ml) de sauce tomate maison ou du commerce 2 1/2 tasses (310 g) de mozzarella râpé
Méthode 1 Cuire les lasagnes selon les instructions données sur l’emballage, ou jusqu’à ce qu’elles soient al dente. Bien égoutter et rincer les pâtes au besoin pour éviter qu’elles collent ensemble. 2 Préchauffer le four à 400 °F (200 °C). 3 Sur 2 plaques de cuisson, déposer le poivron, l’oignon, la courgette, les champignons et les asperges. Arroser d’un filet d’huile d’olive. Saler et poivrer. 4 Cuire pendant 20 minutes en retournant à mi-cuisson. Une fois les légumes bien grillés, les sortir du four et réduire la température à 350 °F (180 °C). 5 Pendant ce temps, dans un grand bol, mélanger le cottage, la ricotta, le mascarpone, les épinards, l’ail, les herbes salées, les œufs, ainsi que l’origan, le basilic et le thym. Poivrer au goût.
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6 Étendre 1/2 tasse (125 ml) de sauce tomate au fond d’un plat de cuisson de 9 po x 13 po (23 cm x 33 cm). Ajouter une rangée de lasagnes. Disposer les poivrons et les oignons grillés. Verser 1 1/2 tasse (375 ml) de préparation aux fromages et étendre uniformément. Couvrir de 1 tasse (250 ml) de sauce tomate. Répéter 2 fois (lasagnes, légumes, préparation aux fromages et sauce) en changeant de légumes pour chaque étage (champignons et courgettes et finalement les asperges). Terminer avec une couche de lasagnes. 7 Couvrir de mozzarella. 8 Couvrir d’un papier aluminium et cuire pendant 30 minutes. Enlever le papier aluminium et poursuivre la cuisson 15 minutes. 9 Laisser reposer pendant 15 minutes avant de servir.
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fondue de belle-MaMan Préparation Bouillon : 10 min. Sauces : 15 min. Cuisson : 1 h
Ingrédients Bouillon • 1/4 de tasse (60 ml) de beurre • 6 gros oignons hachés • 2 boîtes de 284 ml de consommé de bœuf • 1 1/2 tasse (375 ml) d’eau • 1 1/2 tasse (375 ml) de vin rouge • 3 c. à soupe (45 ml) de jus de citron • 1 c. à soupe de bouillon de poulet en poudre • 1 c. à thé d’ail émincé • 1 c. à thé (5 ml) de sauce piquante • Poivre Sauce rouge • 1/4 de tasse (60 ml) de sauce chili • 1 c. à soupe de flocons d’oignon • 1/2 c. à thé de moutarde sèche • 1 gousse d’ail émincée Sauce mayo et cumin • 1/4 de tasse (60 ml) de mayonnaise • 1 c. à soupe (15 ml) de moutarde de Dijon • 1 c. à thé (5 ml) de miel • 1 c. à soupe (15 ml) de sauce sriracha • 1/2 c. à thé de cumin moulu • 1 c. à soupe (15 ml) de jus de citron Sauce à l’ail • 1/4 de tasse (60 g) de yogourt nature • 1 échalote française hachée très finement • 2 c. à thé (10 ml) de sauce Worcestershire • 2 gousses d’ail émincées
Méthode
Accord vin ♥ Nicolas Potel Pinot Noir Vieilles Vignes 2013, code SAQ : 00719104
L’accord changera selon les viandes et les accompagnements. On pense souvent au pinot noir pour accompagner la fondue chinoise. Surprenez les amateurs de vins corsés avec le vin issu de vieilles vignes de Nicolas Potel. D’un excellent rapport qualité-prix, il est aussi vendu en format magnum, de quoi impressionner dans vos soirées de fondue!
Bouillon 1 Dans une grande casserole, faire fondre le beurre à feu moyen et faire revenir les oignons jusqu’à ce qu’ils soient translucides. 2 Ajouter le reste des ingrédients. Poivrer. 3 Laisser mijoter à feu moyen pendant 1 heure. 4 Filtrer pour retirer les oignons avant de servir dans un plat à fondue. Sauces • Dans des petits bols, mélanger tous les ingrédients de chaque sauce et servir. Notes Vous pouvez conserver les oignons cuits pour faire une bonne soupe à l’oignon le lendemain en les ajoutant au bouillon allongé d’un peu d’eau. Mettez quelques croûtons et du fromage râpé, et gratinez au four. Les sauces seront encore meilleures si vous les préparez à l’avance.
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« J’aime les femmes qui n’ont pas peur de briller, de choquer, de rayonner. »
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MODE Vanessa Pilon
Les vêtements passent, les bijoux restent… La multitalentueuse et passionnée de mode Vanessa Pilon s’est récemment associée à Humanity Jewellery pour lancer sa propre gamme de bijoux « hippie-chic ». Le résultat? Des bijoux simples, uniques et entièrement fabriqués au Québec. Pa r e l i s a C l o u t i e r Les modes passent et se métamorphosent au gré des saisons. En effet, on rafraîchit plus souvent (quand on ne change pas radicalement) le contenu de son garde-robe que celui de son coffre à bijoux! C’est d’ailleurs en évoquant le lien intime qu’une femme peut avoir avec un bijou de qualité que Vanessa Pilon a décidé de se lancer en affaires. « Le porter devient une seconde nature, c’est rassurant de l’avoir sur soi », indique la jeune femme de 30 ans qui s’est fait connaître du grand public en tant que chroniqueuse à Salut, Bonjour!. Les plus jeunes la connaissent également en tant que tête d’affiche de Vrak attack, un magazine jeunesse diffusé sur les ondes de Vrak.tv, ou comme collaboratrice à l’émission Code F. de Vrak2.
ferait diminuer la consommation d’essence! Mais, c’est vrai que chaque pierre vibre différemment », indique-t-elle.
Du style et des minéraux En plus d’être discrets et féminins, la plupart des bijoux de Vanessa Pilon sont ornés de pierres précieuses, et de longues chaînes se mêlent aux pierres, aux pendentifs, aux bracelets de perles, et même aux colliers pour chiens!
Pour une bonne cause De plus, Vanessa remet 25 % de ses profits au Centre des femmes de Montréal. « J’avais envie de redonner au suivant. Nous avons tendance, aujourd’hui, à vouloir toujours plus d’argent, à désirer davantage. Personnellement, j’ai la chance d’avoir du travail dans un domaine que j’aime, de jouir d’une indépendance financière qui m’est vraiment précieuse. Je suis loin d’être riche, mais je suis à l’aise et je ne manque de rien », mentionne la designer.
« Je m’intéresse beaucoup aux propriétés des différents minéraux et des cristaux. On leur attribue parfois des vertus abracadabrantes. Par exemple, le quartz, sur un tuyau d’échappement de voiture,
La gamme Humanity est disponible sur : www.boutiquelafabrik.com ainsi que sur la page Facebook de Humanity : www.facebook.com/humanityjewelry
Les coups de cœur mode de Vanessa : 1 - Le rose quartz : « Je suis vraiment ravie que le rose quartz ait été décrété Couleur de l’année 2016 par Pantone. C’est une teinte rafraîchissante et apaisante à la fois. » 2 - Le col roulé : « Cet hiver, je me suis réconciliée avec le col roulé. C’est élégant et confortable! » 3 - Les lunettes : « J’aime jouer avec les montures de lunettes. Ça ajoute du style instantanément! »
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Tendances
PALLADIUM
Du marché militaire à celui de la mode Difficile de croire que, lors de sa fondation en 1920 à Lyon, en France, la société Palladium fabriquait des pneus pour l’aviation française. PA r E L I s A C L o U t I E r
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Aujourd’hui, reconnue mondialement pour ses bottes à la fois stylées et tendance, en plus d’être chaudes et robustes, Palladium chausse les plus grandes vedettes de ce monde, comme Brad Pitt, David Beckham, Pharrell Williams, Rihanna, Eminem, Ellen Degeneres et Elijah Wood, pour n’en nommer que quelques-unes. Fabriquées par le designer Hommy Diaz, de New York, les bottes Palladium ont su traverser brillamment les époques, passant des modèles militaires à des versions plus urbaines. La botte de travail initiale s’est ainsi métamorphosée avec style, tout en gardant sa coupe d’origine.
Un peu d’histoire… C’est en 1947, devant une importante baisse des commandes causée par la fin de la Deuxième Guerre mondiale, que la société s’est tournée vers le marché des bottes. À l’époque, l’entreprise était la seule à produire des bottes composées de caoutchouc et de canevas, ce qui les rendait indestructibles. C’est ainsi qu’a vu le jour la fameuse botte Pampa, créée pour la Légion étrangère française. « À l’époque, les premières bottes, très lourdes, servaient aux légionnaires français qui allaient dans le désert de l’Afrique du Nord », raconte Olivier Haggiag, porte-parole et représentant de la marque pour l’Est du Canada.
Emblèmes des années 90 3
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Avec le temps, après les modèles emblématiques des années 90, de nouveaux modèles ont fait leur apparition sur le marché, comme la populaire Baggy, à l’allure plus décontractée. Une botte plus féminine, à talons hauts et en cuir, a aussi été proposée et, plus récemment, les Pallabrouse et WPN, chaudes, imperméables et bien adaptées à nos hivers québécois. « En plus des nouveaux modèles, nous offrons toujours ceux des années 50, mais redéfinis. Les bottes Palladium sont des articles de mode reconnus, classiques, ajoute Olivier Haggiag. C’est la référence en matière de bottes de ville », conclut-il.
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Pampa Sport Cuff WPN David Beckham Brad Pitt Palladium BAGGY TWL F
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À porter, par les femmes comme par les hommes, avec un jean skinny et une fière allure! Qui a dit qu’on ne pouvait pas avoir de style en hiver?
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TesTé pour vous
Savourer le temps Faire le vide. N’est-ce pas le rêve de tous après une dure semaine de boulot? Bien sûr, l’idée de passer un week-end en forêt sans téléphone cellulaire, ni radio, ni télévision peut donner le vertige. Pa r E L I S a C L O U T I E r Pour être franche, les premières heures ont été quelque peu difficiles pour l’accro à la technologie que je suis. Aussi banal que ça puisse paraître, s’abandonner au calme et briser le réflexe de prendre son téléphone pour consulter les réseaux sociaux, envoyer un texto ou répondre à un courriel n’est pas une mince affaire. Évidemment, nos téléphones sont d’une grande utilité, mais avez-vous déjà calculé le nombre de fois où vous le saisissez en une journée, sans en avoir vraiment besoin? Dans une file d’attente, à un feu rouge, dans l’ascenseur, en marchant vers le café du coin, avant d’aller au lit, en ouvrant l’œil, etc. Bienvenue en 2016!
Mais après quelques heures loin de la rapidité faramineuse à laquelle filent nos vies, on prend une grande respiration et on ne peut faire autrement que de prendre goût au calme ambiant.
Ressourcement garanti Prendre le temps de prendre le temps devient une option réelle au centre de ressourcement et de créativité Kio-o, véritable camp de vacances pour adultes. Situé à Sainte-Lucie-des-Laurentides, à un peu moins de deux heures de route de Montréal, le centre offre calme et tranquillité, en grande quantité. Le terrain est occupé par six maisons, chacune pourvue de six chambres, en plus de salles de yoga et de détente. Des sentiers éclairés à la lanterne, des sapins immenses, des classes de yoga ou de méditation et des sentiers de raquettes dans la montagne, tout est pensé pour nous inciter à savourer le temps qui passe et à écouter le silence, des denrées rares de nos jours.
Méditation et yoga 101 Peu familière avec les séances de méditation et les cours de yoga, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre durant mon week-end. Heureusement, au centre Kio-o, les cours sont proposés (selon les semaines), mais non obligatoires. En néophyte curieuse, j’enfile un legging et un chandail confortable, puis je fonce.
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En arrivant, je participe à une séance de yoga nidra, couchée au sol, les paumes vers le ciel, position du « sommeil lucide ». Je procède à mon « scan corporel », suivant la voix de l’animatrice, afin de me recentrer sur moi. Une séance d’introspection et de relaxation grandement appréciée en ce vendredi soir. Le lendemain, après une expédition en raquettes de près de deux heures, qui m’aura permis de contempler la vue du haut de la falaise, on m’offre une séance de méditation Osho no Dimensions. On se lance ainsi dans un style de méditation qui peut s’apparenter à du tai-chi, pour rendre « nos énergies plus fluides ». On termine en faisant les « derviches tourneurs », tournant sur nous-mêmes comme des toupies : cœurs sensibles s’abstenir. Le but de l’exercice? Apprendre à « rester stable, malgré le chaos qui nous entoure ». Le soir, après (un autre) bon repas, on nous propose une méditation au son de bols tibétains. Une expérience unique et impressionnante.
Bien manger pour mieux relaxer Pour ajouter au plaisir, le centre Kio-o propose des plats végétariens concoctés par la (très talentueuse) chef Melissa Reid. Un menu copieux et santé, composé entre autres de salade d’edamame et maïs, de tacos de noix et lentilles, de ragoût marocain, de zucchinis au citron et parmesan et de tofu coréen, un véritable délice, sans culpabilité! La prochaine fois que vous voudrez vous faire un cadeau, troquez donc le centre d’achat pour une fin de semaine de retraite, vous verrez… Namasté! Une retraite de yoga et une retraite de méditation sont offertes chaque mois. Mais, attention, il faut s’y prendre d’avance pour réserver sa place.
Pour informations ou réservations : Kio-o, Centre de ressourcement et de créativité 1905, chemin du 6e Rang Sainte-Lucie-des-Laurentides, QC J0T 2J0 819 326-6121 info@kio-o.ca
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CHRONIQUE
La trente-septaine La crise est passée. Ç’a été dur. Le pire, c’est que je n’avais pas encore quarante ans; c’était un peu avant. Je me suis tapé une crise de la trente-septaine. Mon fils unique devenait adulte, déjà. C’était trop tôt pour me bercer sur le perron en jasant lumbago et en roulant des kleenex humides dans les manches de ma petite laine. Trop tôt pour me parquer sur l’accotement. Toujours vivants en moi, de vieux rêves usés et une envie certaine de les réaliser. Dans mes mains, plus d’excuse pour repousser le moment de m’y lancer, pas davantage de courage, et qu’est-ce qu’on fait maintenant. Voilà ce qui arrive au bout d’une monomaternité précoce. Doucement, rejeton s’apprête à quitter le nid pour de bon. Un moment donné on laisse aller, parce que même les plus mères des mères finissent par en avoir leur claque de s’agripper aux culottes de leurs enfants, de les surveiller sans cesse, de leur rappeler de se ramasser (« avoir un enfant pendu à ses jupes » est une expression très menteuse, bien souvent ce sont les mères qui lâchent pas prise). Et puisqu’elle était précoce, cette maternité, quand elle se boucle on a la peau qui tient pas pire la route, pas trop de cheveux blancs (ou beaucoup, mais on les teint coûte que coûte – mon cas) et devant soi DES ÉPOQUES qu’il faudra bien remplir de quelque chose. À trente-sept ans, j’étais devant tout et rien en même temps, c’était super épeurant. Le temps de me rapailler l’émotif, j’ai fini par décider d’écrire. Deux ans plus tard je publiais un premier roman, les critiques et les potes l’ont bien aimé, booyah, c’est là-dedans que je lancerai mon après-maternité et advienne que pourra. Entre-temps, ce sont les copines qui ont fait de la bedaine. Elles avaient vécu couple ou célibat, voyages, longues études et carrière tandis que je traversais le croquant de mes années de mère. Elles ont fait des bébés au moment où, chez nous, le lavabo se piquetait de poils de barbe. (Ceux de mon fils. Moi, j’en suis pas encore là.) Mon grand ado s’émancipait, ma tête commençait à s’affranchir de millions d’inquiétudes (pour en garder une petite vingtaine, j’ai quand même pas viré sans-cœur subitement), et il y avait de moins en moins d’amies disponibles pour aller prendre un verre sur le fly. Autour de moi les bedons s’enflaient, les vagissements retentissaient, on faisait du cerne
Élyse-Andrée Héroux
et on se couchait de bonne eaheroux@magazineportrait.com heure. Je me surprenais à Élyse-Andrée Héroux est l’auteure magasiner des micropyjadu roman Les bonheurs caducs, mas, à jaser coliques et régurgit, paru en 2015, qui a été très bien accueilli par la critique. sujets étrangers et familiers à Elle est aujourd’hui réviseure la fois. Des amies se sont dans le milieu de l’édition littéraire. Monoparentale, elle a éloignées, d’autres non, chez pagayé un brin. Depuis que celles-ci je berçais les nouveaux son fils est grand, les journées ont parfois vingt-quatre heures. venus, les gardais de temps en temps. M’essayais parfois à un conseil au passage. Mais qu’est-ce que j’en sais de comment on élève les enfants, avec mon eau sous les ponts et mes notions périmées? En moi, deux nouveautés : la nostalgie d’une époque où c’était pas si compliqué… et la fierté. Monoparentale, si jeune, pauvre comme la gale : selon les diktats d’aujourd’hui, j’étais à haut risque de faire de mon fils un désaxé souffreteux ou de le tuer par négligence avant même qu’il aille sur le pot… Il fait six pieds trois de corps et mille pieds mille de cerveau (mon opinion de mère – humble, mais abondamment documentée). Malgré tout, on dirait que j’ai bien fait ça. Cela dit. Ma crise de la trente-septaine s’est résolue aux mélodies d’enfants rieurs et dans l’arôme de poudre à fesses. J’ai quarante ans. Je suis marmite à mots. Près de mes pieds se chauffe une vieille chatte adoptée jadis pour inculquer à fiston le sens des responsabilités – backfire : en quinze ans il a pratiquement jamais ramassé ses crottes. (Pourtant, il arrive toujours à l’heure au travail… Hum.) Dans ma maison, le silence, sauf quand les amies se pointent avec la marmaille qui pousse si vite, ç’a pas de bon sens. Et pendant qu’on jase, la vie qui continue – on ne lui demande rien d’autre, au fond.
P.-S. : Même pas vrai, ça sentait pas la poudre à fesses. On poudre pas ça, un bébé, franchement. Tsé. Ça donne de l’asthme.
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RencontRe avec…
Dr richarD Béliveau
spécialiste du cancer
On dit que les humains seraient tous porteurs de tumeurs cancéreuses. Qu’en dites-vous? Un grand nombre de microtumeurs apparaissent dans le contexte du « ballet incroyable » de la division cellulaire associée au développement de l’enfant et de l’adolescent, alors que des milliards de cellules se divisent chaque heure. Même à l’âge adulte, le corps humain continue chaque seconde à diviser des millions de cellules, dont plusieurs sont anormales. Ce sont les mutations de ces microtumeurs qui peuvent provoquer un cancer, des dizaines d’années plus tard. C’est l’ennemi à abattre : il faut
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créer un environnement qui lui soit hostile.
Pouvons-nous nous défendre contre ces mutations? La majorité des mutations sont aléatoires, elles se forment par pur hasard lors de la division cellulaire. Nous pouvons agir contre leur développement en adoptant un mode de vie qui ne fournit pas à ces « inopportunes » ce dont elles ont besoin pour croître.
Quel est-il, ce mode de vie? Le Fonds mondial de recherche sur le cancer (le FMRC) a émis dix
recommandations, en se fondant sur la compilation de plus de 400 000 études. Parmi celles-ci : maintenir un poids santé (un IMC entre 21 et 23), bouger au moins 30 minutes par jour, éviter les aliments transformés industriellement, consommer cinq à dix portions de fruits et légumes par jour et, évidemment, ne pas fumer. C’est prouvé : en y adhérant, le risque de développer un diabète de type 2 est réduit de 90 % et une maladie cardiaque de 80 %; le risque de faire un AVC diminue de 70 % et celui d’avoir un cancer… de 75 %! Malheureusement, moins de 15 % des Canadiens suivent ces recommandations, aussi simples soient-elles.
P h oto g r a P h i e : J F au g e r e
Oui, on peut faire peur au cancer! Il y a dix ans, le chercheur Richard Béliveau, docteur en biochimie et directeur du Laboratoire de médecine moléculaire de l’UQÀM, publiait Les aliments contre le cancer, avec son collègue Denis Gingras. Cet ouvrage a connu un succès spectaculaire, devenant pratiquement la bible de ceux et celles qui choisissent de faire peur au cancer. Une seconde édition vient de paraître, qui inclut les conclusions de nouvelles études confirmant que, oui, nous avons le pouvoir de jouer sur notre santé. Pa r r e n é e S e n n e v i l l e
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favorables au développement d’un cancer. L’obésité est une situation de perturbation physiologique majeure qui augmente le risque de développer tant du diabète et des maladies cardiovasculaires qu’un cancer.
Quand est-il trop tard pour changer nos habitudes de vie? Il n’est jamais trop tard pour donner à votre corps la chance d’utiliser ses propres mécanismes de défense pour se protéger contre les maladies.
Et si on a un cancer? La 10e recommandation du FMRC énonce que si vous êtes aux prises avec un cancer, vous avez vraiment avantage à suivre les neuf autres recommandations. Des études récentes tendent à démontrer que les meilleures habitudes de vie agissent autant (sinon plus!) pour freiner le cancer qu’en matière de prévention.
Vous arrive-t-il de tricher, parfois?
Quelles sont les répercussions du stress, de la pollution et de l’hérédité sur le risque d’avoir un cancer? Contrairement à la croyance populaire, ces facteurs présentent un risque minime : le stress 0 %, la pollution 5 % et l’hérédité 15 %. La cigarette et l’alimentation sont les plus importants facteurs de risque, chacun responsable de 30 % des cas. L’alimentation agit de deux manières à l’égard du cancer. Premièrement, la surcharge calorique générée par l’alimentation industrielle conduit à l’obésité, génératrice de cancer. C’est pourquoi il faut être mince. Deuxièmement, certains végétaux contiennent des
composés phytochimiques qui sont des agents anticancéreux, comme le sont les composés des chimiothérapies administrées en oncologie.
Pourquoi l’obésité est-elle génératrice de cancer? Être obèse et en santé, c’est un mythe. Même avec une petite surcharge pondérale, vous êtes « en inflammation » chronique, et c’est ce qui met le feu aux poudres du cancer. Chaque livre de gras nécessite 400 km de vaisseaux sanguins. Quelques kilos de trop font en sorte que vos cellules baignent dans un milieu hautement vascularisé, un des environnements les plus
Souvent, bien sûr! J’ai beaucoup de mal à résister à une bonne tarte Tatin! Et, si je m’abstiens de manger les frites fabriquées en industrie qu’on nous sert habituellement au restaurant, les frites maison sont un autre de mes multiples péchés mignons. Ce n’est pas ce que l’on mange occasionnellement qui nous nuit, c’est ce que l’on mange tous les jours. Pour voir un film sur le cancer où apparaît David Servan-Schreiber : www.thecwordmovie.com
Pour suivre le Dr Richard Béliveau : www.richardbeliveau.org
Pour calculer votre poids santé : www.extenso.org/mythes-et-realite/ calculez-votre/etes-vous-a-votre-poids-sante/
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CHRONIQUE / TECHNO Maxime Johnson, journaliste spécialisé dans l’observation et l’analyse des nouvelles technologies, vous présente les dernières tendances et nouveautés dans l’univers de la technologie.
[Gadget] Électros pour petits espaces Ceux qui habitent un appartement ou une petite maison le savent : les électroménagers ne semblent jamais conçus pour leurs petits espaces. Heureusement, certains appareils conviennent aux endroits exigus, que ce soit à cause de leur petite taille ou parce qu’ils combinent plusieurs fonctions différentes.
ELECtRIC HIBaCHI DE DOwNtOwN GRILL
tHE LIttLE GUy
DysON smaLL BaLL
Prix : environ 700 $ Ceux qui raffolent d’un espresso matinal devraient considérer l’achat du Little Guy, une machine espresso faite à la main, qui s’installe directement sur la cuisinière. Elle prend ainsi moins d’espace sur le comptoir, tout en offrant un café digne des meilleures machines. L’appareil permet aussi de faire mousser son lait, pour ceux qui préfèrent les cafés lattés. Pour les amateurs sérieux seulement, car les frais de livraison depuis l’Australie s’élèvent à un peu plus de 200 $.
Prix : 549,99 $ Le nouvel aspirateur vertical de Dyson est conçu spécifiquement pour les petits appartements, puisque l’appareil utilise deux fois moins d’espace de rangement que l’aspirateur vertical régulier de ce fabricant. Le Dyson Small Ball est malgré tout puissant et utilise, comme toujours, une technologie sans sac. Détail à considérer, le câble et le manche permettent de s’éloigner jusqu’à 42 pieds d’une prise électrique.
Prix : 449 $ Un gril électrique pas comme les autres, qui permet d’atteindre une température de 700 degrés Fahrenheit, soit plus que la majorité des barbecues au gaz. Il peut servir à l’intérieur, pour ceux qui n’ont pas de cour arrière, mais aussi sur un petit balcon, même dans les copropriétés où les grils au gaz sont interdits. L’Electric Hibachi a été conçu au Québec, et il utilise un élément électrique ThermoCeramix, qui lui permet d’atteindre sa température maximale en 10 minutes seulement.
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LG LavEUsE-séCHEUsE tOUt-EN-UN Prix : 2 899,99 $ L’appareil tout-en-un WM3997HWA de LG permet de laver et de sécher ses vêtements en un seul cycle et d’économiser ainsi la moitié de l’espace nécessaire pour ces gros électroménagers. En plus de vous simplifier la vie, la technologie utilisée par LG dans cet appareil ne nécessite aucune conduite d’aération, mais il sèche un peu moins bien, par contre, que les sécheuses conventionnelles.
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[ App] INQUIRE Développeur : Tamper Plateforme : iOS Prix : 2,79 $
PHILIPs mULtICUIsEUR 10 EN 1 Prix : 249,99 $ Ceux qui doivent meubler un studio minuscule pourraient envisager de remplacer leur cuisinière par un multicuiseur, qui permet notamment de rôtir, de bouillir, de cuire à la vapeur, de faire sauter et bien plus. Cet appareil de Philips est suffisamment versatile pour préparer pratiquement n’importe quel plat, comme des gâteaux, des ragoûts, du riz, et même du yogourt maison.
Inquire est une nouvelle façon de consulter l’encyclopédie en ligne Wikipédia, en explorant ce qui nous entoure et ce que les gens recherchent autour de nous. Que ce soit en voyage ou à la maison, il est ainsi possible de se documenter sur les événements historiques qui ont eu lieu autour de nous, sur les films qui ont été tournés dans les environs, sur les personnes importantes qui ont vécu à un endroit précis, sur les œuvres d’art importantes auxquelles on peut avoir accès dans les musées environnants, et beaucoup plus encore. Une application hautement addictive pour les gens d’un naturel curieux.
Plus besoin de visiter un studio de yoga pour vivre sa passion et garder la forme. Le site québécois Mon Yoga Virtuel permet de consulter une centaine d’heures de contenu vidéo, qui indique aux adeptes de yoga les routines à suivre et les positions suggérées. Plus de 90 enseignants partagent leurs connaissances sur des pratiques variées, comme le yoga prénatal, le power yoga, le yoga thérapeutique, l’ashtanga, et bien d’autres.
[Site Web] mON yOGa vIRtUEL
L’inscription est gratuite pour sept jours, et il est ensuite possible de s’abonner pour 19 $ par mois ou 199 $ par année. Notons qu’un certain contenu est aussi offert gratuitement en tout temps, comme un index regroupant une trentaine de poses. Le site est accessible avec un ordinateur, mais aussi avec un appareil mobile comme un téléphone intelligent ou une tablette électronique, pour ceux qui souhaitent s’exercer à l’extérieur.
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3 questions à…
STÉPHANIE BOULAY,
LA SœUr DE L’AUTrE Trois ans après Le poids des confettis, les sœurs Boulay nous ont présenté un deuxième album, 4488 de l’Amour. Plus coloré et plus affirmé que le précédent, cet opus est aussi celui de la quête de la maison, de ceux qui y habitent, qui nous habitent ou qui nous manquent. Portrait a rencontré Stéphanie Boulay.
Avant de composer ce deuxième album, vous avez séjourné au Costa Rica, votre sœur Mélanie, en Inde. Ces voyages ont-ils eu une influence sur le nouvel album? Tout à fait. On aborde dans nos chansons les thèmes du voyage, de la route, des amours éphémères. Les sonorités sont aussi plus exotiques, plus ensoleillées. D’ailleurs, c’est drôle, car c’est Philippe B, notre réalisateur, qui a
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amené ces sons. Il a senti que nous voulions aller dans cette direction. Comment composez-vous vos chansons? Avant, c’était surtout moi qui composais les textes et ma sœur la musique, mais avec le temps, on s’est mises toutes les deux à toucher à tout. Souvent, l’une de nous deux commence un texte ou une musique et l’autre va compléter et construire autour. On travaille à quatre mains. C’est vraiment un travail d’équipe.
4488 de l’Amour, Les sœurs Boulay, Grosse boîte Les sœurs Boulay sont actuellement en tournée partout à travers le Québec. Pour connaître toutes les dates de spectacles et se procurer des billets : www.lessoeursboulay.com
Photo : Jeanne Joly_Eli Bissonnette
4488 de l’Amour, c’est votre nouvelle adresse? Oui! De l’Amour est évidemment fictif, mais le reste est vrai! On s’y est installées, ma sœur et moi, après la tournée qui a suivi le premier album. C’est un endroit clé dans notre vie. Après presque quatre ans de tournée, on se sentait déracinées. On avait besoin d’un lieu où se poser avec des gens qu’on aime bien. On partage l’appartement avec deux autres artistes. Ensemble, nous avons l’impression d’être une grande famille.
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* CONCE RNEL EJ E E PGRANDCHE ROKE EL ARE DO20164X4( WKJH74+23E ) ÀP ART I RDE41995+T AXE E NS US .OF F E RTE N F I NANCE ME NTÀ 502$ P AR MOI SS UR 96 MOI SÀ 3. 49%.L ET AUX DE F I NANCE ME NTE S TCONDI T I ONNE LÀL ’ ACCE PT A T I ONAUCRÉ DI T .L EPRI XI NCL USL ET RANS PORT ,L A PRÉ P ARA T I ON,L E SF RAI SDERDPRM,L AT AXEF É DÉ RAL ES URL ECL I MA T I S E URAI NS IQUEL E SDROI T S S URL E SPNE USNE UF S . T AXE SE NS US . L EPRI XPE UTCHANGE RS ANSPRÉ AVI SS E L ONL EPROGRAMME DU MANUF ACT URI E R.PUBL I CI T ÉPRODUI T EE TOU I MPRI MÉE NF É VRI E R 2016.AUCUNSF RAI S S UPPL É ME NT AI RE S .POURUNT E MPSL I MI T É .PHOT OSÀT I T REI NDI CA T I FS E UL E ME NT .CE RT AI NE S CONDI T I ONSS ’ APPL I QUE NT . DÉ T AI L SE NS AL L EDEMONT RE .