Magazine Portrait - Automne 2015

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ÉDITO

Partir à la découverte de l’autre Je me souviens encore de l’odeur des cahiers neufs, des trousses colorées et des crayons bien aiguisés. Éditeur Stéphane Gadoury sgadoury@magazineportrait.com

De l’excitation, mais aussi de la boule qui me nouait le ventre dès la sonnerie du réveil. Puis, je marchais

rÉdACtriCe eN CHeF diane Stehlé dstehle@magazineportrait.com

l’automne, je découvrais le nom de ma nouvelle enseignante et celui de mes camarades de classe. Une

jusqu’à l’école et, dans la cour peuplée de grands arbres dont les feuilles jaunissantes annonçaient déjà année ̶ je devais avoir huit ou neuf ans ̶ , aucune de mes amies n’était avec moi. Je me suis retrouvée seule, sans personne avec qui me « mettre dans le rang » le premier jour. Pour la fillette timide que j’étais,

COLLABOrAteurS elisa Cloutier, Marie eve Gosemick, Maxime Johnson, Sylvie Lamothe, Joannie Langlois, renée Senneville, Sandrine tordjman

c’était tout un défi d’engager la conversation la première pour tisser de nouvelles amitiés. Puis, je l’ai repérée. Toute petite, la voix aiguë, le visage malicieux, Sophie était une enfant très bavarde. Régulièrement, elle se faisait rabrouer par madame Marquez, l’enseignante. Mais elle avait aussi une répartie et un esprit si vifs pour son âge que tout le monde lui pardonnait son petit défaut. Très vite, nous sommes devenues

rÉViSiON et COrreCtiON Sylvie Lamothe, Joannie Langlois, Julie Marie dorval

les meilleures amies du monde. Et pendant plusieurs années, nous avons passé bien des fins de semaine ensemble à la campagne, à réinventer le monde.

direCtriCe de prOduCtiON Aïcha ricbourg aricbourg@magazineportrait.com

Chaque fois que septembre pointe le bout de son nez, je repense à Sophie et aux belles rencontres que nous apporte la rentrée si on choisit de s’ouvrir aux autres. Pour ce numéro, nous sommes donc allés à

GrApHiSMe patrick Verret, Neweb.ca

la découverte d’une foule d’artistes de la relève qui méritent votre attention (Beth Cossette, Dany Placard,

pHOtOGrApHieS Stéphanie de la ronde

Salomé Leclerc, Lili-Ann de Francesco), d’acteurs dont on ne parle pas assez (Maxim Gaudette, François

VeNteS Stéphane Gadoury - 418 877-9735 sgadoury@magazineportrait.com

choses (Tamey Lau, Glenn B. Miller, Joan Roch).

Létourneau) et de personnes dont le nom vous est peut-être inconnu et qui, pourtant, font de grandes

Nous nous sommes également entretenus avec un homme extraordinaire, Jean-François Archambault,

iMpreSSiON Solisco

président et fondateur de La Tablée des Chefs. Cet organisme a pour mission de récupérer les restants de table de traiteurs et d’hôtels, afin de les distribuer aux familles les plus démunies, et de sensibiliser

diStriButiON Messageries dynamiques

les jeunes à une alimentation saine au moyen d'ateliers culinaires dans les écoles. Parlons-en justement.

diStriButiON COMMerCiALe presse Commerce

Qu’en est-il de la qualité des aliments dans les cafétérias scolaires? Nous faisons le point dans une nouvelle rubrique qui abordera divers sujets de société et sera pilotée par notre chroniqueuse Sylvie Lamothe.

Site iNterNet www.magazineportrait.com

Enfin, qui d’autre que l’animatrice des émissions Virages et Deux filles le matin pouvait mieux inaugurer

CONCeptiON et HÉBerGeMeNt WeB www.neweb.ca - info@neweb.ca

la saison automnale? Dynamique et empathique, Marie-Claude Barrette a conquis le public québécois par sa personnalité hors du commun. Aujourd’hui, elle donne des conférences partout à travers le Québec

prOCHAiNe pArutiON Novembre 2015

pour nous inviter à « prendre les rênes de notre vie ». Un message idéal pour nous stimuler alors que

Magazine pOrtrAit 815, boul. Lebourgneuf, bureau 212 Québec (Qc) G2J 0C1 téléphone : 1 877 677-7017 info@magazineportrait.com

nous reprenons doucement le train-train quotidien. Bon début d’automne et bonne lecture!

tous droits réservés. toute reproduction partielle ou intégrale de cette publication, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans autorisation préalable. pOrtrAit

prend

toutes

les

précautions

pour

vérifier et corriger le contenu du magazine et se dégage

de

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responsabilités

liées

à

des

erreurs de typographie, d'impression ou autres qui pourraient s'y glisser.

diane Stehlé rédactrice en chef dstehle@magazineportrait.com

PORTRAIT/ 3


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SOMMAIRE

16

en couverture

marie-clauDe barrette

ACTUALITÉS 5 lire 7 écouter 8 voir 10 sortir 11 Découvrir

les cafés De la rentrée

SPECTACLE 12 laDies night

guillaume lemay-thivierge

CINÉMA 20 maxim gauDette bientôt 20 ans De métier

22 marie-thérèse fortin

44 45

portrait chinois

26

homme D’affaires et De passion

52 marc-antoine reiD à la tÊte D’une équipe gagnante

SPoRT 50 joan roch

30 françois létourneau 32 la vie selon… patrick langlois

34 lili-ann De francesco chanteuse et coméDienne à 15 ans

36 francisco ranDez libre et toujours en mouvement

MUSIqUE 38 renée martel

un succès qui ne veut pas mourir

41 brigitte boisjoli

un nouvel album

42 Dany placarD

un homme heureux

4/PORTRAIT

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courir pour apprenDre la vie

CoUP DE CœUR 54 chez tamey lau là où bat le cœur Du mile enD

GoURMAND 56 patrice pâtissier

une granDe aDresse Dans la petite bourgogne

HÉRoS DE L’oRDINAIRE 60 jean-françois archambault nourrir et propager le savoir culinaire

anne-marie withenshaw

bien manger, tout simplement

salomé leclerc

Douce, envoûtante et créative

AFFAIRES 46 glenn b. miller

interprète avant tout

TÉLÉvISIoN 25 alexanDra Diaz

beth cossette

née pour chanter

SANTÉ-BEAUTÉ 66 rencontre avec

41

virginie coossa

CHRoNIqUES 64 société

ces jeunes qui bouDent la cafétéria

69 71 74 76

santé et bien-Être

ayez les pieDs soliDes

escapaDe

pourquoi pas une fin De semaine à toronto?

tenDances

l’optométrie 2.0

techno

le Dji phantom 3 prenD les airs D’assaut

78 3 questions à…

DaviD bussières D’alfa rococo

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ACTUALITÉS / LIRE

Envoûtant Laure et Thomas, la trentaine, se sont retrouvés, reconnus. Ils décident de quitter la ville pour la campagne et achètent une grande maison dans le village qui les a vus grandir. Ce retour aux sources marque le début d’une vie nouvelle, faite de promesses. L’âge adulte n’est-il pas celui où les démons sont exorcisés? Ce premier roman de Tristan Malavoy mêle les voix du passé et du présent pour évoquer de façon magistrale tout ce qui se trame sous la surface. Roman d’une génération qui a souvent oublié le prix à payer pour le confort qui lui semble pourtant naturel,

Le Nid de pierres est également une poignante évocation des mystères de la vie. Le nid de pierres de Tristan Malavoy, Éd. Boréal. En librairie dès le 3 novembre.

Un hommagE aUx marchés ambUlants Un prEmiEr roman très réUssi Fred Proulx fait des études en génie informatique à Montréal. Même entouré de ses amis, il ne trouve pas le mot de passe pour entrer dans la vie adulte. Il décide alors de partir en Colombie, où il parcourt jungles et villes en plein carnaval pour affronter son insomnie chronique et son ressentiment précoce. Il se lance à la découverte du pays, se laissant porter par les rencontres, la belle Marij et l’intrigante Teresa. Entre chaleur intense, absinthe et autres étourdissements, il est de toutes les aventures… Road

movie aux voix métissées, ce roman bien rythmé à l’humour souvent caustique est le premier livre de notre chroniqueuse santé, Marie Eve Gosemick. À découvrir absolument (et non, ce n’est pas seulement parce qu’il s’agit de Marie Eve!) Poutine pour emporter de Marie Eve Gosemick, Éd. Stanké.

« Faire une saison », c’est l’idée que Jeanne et Bruno se sont mis en tête. Partir au milieu du printemps pour aller planter parasols et tréteaux au grand vent de l’Atlantique, sur la place d’un village balnéaire à la lisière des dunes. Marchands ambulants, ils forment une petite tribu avec Alexis, onze ans, et Virgile, soixante et un ans. Cette chronique délicate et amoureuse rend hommage à une société, à la fois marginale et populaire, dont la littérature parle rarement : celle des marchés ambulants. Un régal. La Saison des Bijoux d’Éric Holder, Éd. Seuil.

PORTRAIT/5


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ACTUALITÉS / LIRE

lE coin dEs jEUnEs

dEs élèvEs inUsités

UnE sériE sUr l’amitié

Saviez-vous que les goélands, les chats, les singes et plein

La Bande des Quatre, c’est la réunion de quatre auteurs qui sont

d’autres animaux vont à l’école? Je parie que vous ne devinerez

avant tout des amis. Le roman donne donc la parole à quatre

jamais ce qu’ils y apprennent. L’auteur masqué vous livre ses

adolescents, un personnage pour chaque auteur, qui commu-

recherches ultrasecrètes sur le milieu scolaire des animaux.

niquent entre eux par courriel après avoir passé l’été ensemble

Des révélations incroyables! Un livre à cacher. Un livre à mourir

dans un camp d’été. Il s’agit de Ringo (Alain M. Bergeron),

de rire... mais pas trop fort!

Spatule (François Gravel), Coccinelle (Martine Latulippe) et Pinotte

L’école, collection Le livre noir sur la vie secrète des animaux de François Gravel.

(Johanne Mercier). Le premier tome d’une série qui captivera les

Illustrateur : Philippe Germain. 80 pages, éd. FouLire. À partir de 9 ans. En librairie

10-12 ans.

dès le 23 septembre.

La Bande des Quatre – tome 1 d’Alain M. Bergeron, François Gravel, Martine Latulippe et Johanne Mercier, éd. FouLire.

6/PORTRAIT


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ActuAlités

ActuAlités / écOutER

Cœur de pirate Roses La charmante Cœur de pirate part à la conquête du marché anglophone avec son troisième album, Roses. La chanteuse de 25 ans offre son premier extrait dans les langues de Shakespeare et de Molière, Oublie-moi/Carry On. Celle qui est devenue mère d’une petite fille nous revient plus mature, mais avec cette même douceur dans la voix. Déjà amorcée, la tournée s’arrête un peu partout au Québec cet automne, pour se rendre de l’autre côté de l’Atlantique en novembre, où les Français ont littéralement adopté l’artiste.

Keith Richards

Lana Del Rey

Rémi Chassé - Debout dans l’ombre

Crosseyed Heart

Honeymoon

L’un des quatre finalistes de la seconde saison de La Voix en 2014 a déjà lancé un premier extrait radio prometteur : Sans adieux.

Le guitariste des Rolling Stones lance un premier album solo en plus de 20 ans, cet automne. Il s’agit du troisième album solo, cette fois appellé Crosseyed Heart, pour le chanteur de 71 ans, qui a fait vibrer les plaines d’Abraham cet été, lors du Festival d’été de Québec.

La chanteuse Lana Del Rey dévoilait à la miaoût un deuxième extrait de son très attendu quatrième album, Honeymoon, qui doit sortir cet automne. Après l’écoute des deux premiers extraits, Wait for Life et High by the Beach, aucun doute ne subsiste : la voix est toujours aussi envoûtante et ses mélodies aussi dramatiques que planantes vous emporteront une fois de plus dans son univers unique.

Certains auront découvert Rémi Chassé avec la pièce Une armée dans ma voix, offerte par son ancien coach Louis-Jean Cormier, une des chansons les plus diffusées sur les ondes radio du Québec en 2014. L’auteur-compositeur-interprète vole maintenant de ses propres ailes et propose un premier album aux sonorités pop-rock, entièrement en français. L’album est réalisé par Hubert Maheux, guitariste et collaborateur de longue date de Rémi, et Guillaume Beauregard, auteur-compositeur-interprète et fondateur du groupe Vulgaires Machins. Prochaine étape : la tournée, quelque part en 2016.

Cowboys Fringants Désirant rester très secrets en ce qui concerne la sortie d’un très attendu neuvième disque, Les Cowboys Fringants annonçaient cet été qu’ils étaient en studio d’enregistrement. « Si tout va bien, […] la nouvelle mouture de chansons sera disponible à l’automne 2015. La tournée en salle débutera partout au Québec et en Europe à la fin de 2015 », pouvait-on lire sur leur site Web. Si l’on se fie au premier extrait sorti à la mi-août, Bye Bye Lou, ce sera le retour de l’excellente formule gagnante des Cowboys!

Un premier extrait, Trouble, a déjà été lancé, offrant des sonorités évidemment rock-pop, non loin de celles des Stones. Sur l’album influencé par le blues, le country et le reggae, Keith Richards jouera de la guitare électrique et acoustique, de la guitare basse et du piano. La chanteuse Norah Jones l’accompagnera sur une pièce.

L’interprète de Video Games et Ultraviolence promet un album aux tendances un peu plus hip-hop. À suivre…

PORTRAIT/ 7


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ACTUALITÉS / VOIR

le cinéma francophone à son meilleUr Le rendez-vous annuel des cinéphiles est de retour! Devenu l’un des plus grands festivals de films francophones au monde, CINeMANIA présente uniquement des premières nord-américaines, canadiennes et québécoises. La programmation de P H OTO g r A P H I e : I C I r A D I O - C A N A DA

la 21e édition n’est pas encore connue à cette heure, mais, chaque année, on y retrouve de grands noms du cinéma francophone ainsi que de jeunes talents confirmés. CINeMANIA met à l'affiche des films francophones sous-titrés en anglais.

Du 5 au 15 novembre 2015 au Cinéma Impérial.

gala des prix gémeaUx 2015 C’est le 20 septembre que la 30e édition du gala

La tournée des idoLes ChartweLL La tournée des idoles Chartwell invite les nostalgiques à se replonger dans leurs souvenirs grâce à un spectacle musical à grand déploiement inspiré de la production à succès Le retour de nos idoles. Présentée partout en province dans les mois à venir, La tournée des idoles

Chartwell est l’occasion unique de voir sur scène six grands de la musique québécoise : Jean Nichol, l’ex-Classels gilles girard, Claude Valade, Michèle richard, Patsy gallant et Chatelaine.

des prix gémeaux récompensera les meilleures productions télévisuelles de langue française du Canada. Il sera animé cette année par Véronique Cloutier et Éric Salvail. L’émission Les beaux

malaises arrive en tête de liste avec 18 mises en nomination. elle est suivie de près par Nouvelle

adresse qui en obtient 17, puis d’Unité 9 finaliste dans 15 catégories. Pour voir la liste complète des nominations dans les 95 catégories des prix gémeaux 2015, rendezvous au www.acct.ca/prixgemeaux. Le gala des prix gémeaux, le 20 septembre à 20 h

Pour vous procurer des billets et pour toutes les dates de concert, visitez le www.amusic.mu.

sur ICI radio-Canada Télé.

Une grande fable épiqUe Dominic Champagne a révolutionné la mise en scène des grands récits mythiques avec L’Odyssée. Il nous revient avec l’œuvre qui a révélé à l’Amérique sa propre démesure : Moby Dick. Cette poursuite acharnée d’un terrifiant cachalot blanc, écrite par Herman Melville au milieu du 19e siècle, se joue l’affrontement fondateur du Nouveau Monde : le combat titanesque entre les forces de la nature et les obsessions humaines. Avec Normand D’Amour en capitaine Achab, à la tête d’une impressionnante troupe de comédiens, d’acrobates et de musiciens. Moby Dick, Théâtre du Nouveau Monde, du 22 septembre au 17 octobre 2015.

8/PORTRAIT


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cinéma bientôt à l’affiche

Guibord s’en Va-t-en Guerre de philippe falardeaU

ViLLe-Marie de gUy édoin en tournage à Montréal, une actrice européenne (Monica Bellucci)

Une comédie mordante où poli-

tente de se raccommoder avec

ticiens, citoyens et lobbys s’af-

son fils, étudiant dans la métropole

frontent sans retenue, faisant fi

québécoise. Mais un événement

de la démocratie.

troublant dont il est témoin déclenche à nouveau chez lui

Avec Patrick Huard, Suzanne Clément, Irdens exantus, Clémence Dufresne-Deslières, Sonia Cordeau, Paul Doucet, Jules Philip, robin Aubert et Micheline Lanctôt. Sortie le 2 octobre.

le désir de découvrir qui est son père. Avec Monica Bellucci, Pascale Bussières, Patrick Hivon, Louis Champagne. Sortie le 9 octobre.

siCario de denis VilleneUVe Dans une zone sans foi ni loi entre les États-Unis et le Mexique, les membres d’une escouade tactique gouvernementale enrôlent une jeune agente du FBI qu’ils envoient en plein cœur de l’univers sanglant du trafic international de stupéfiants, afin de neutraliser le chef du cartel mexicain. Avec emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Jon Bernthal, Victor garber. Sortie le 25 septembre.

dVd par ici les sorties! PORTRAIT/ 9


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ACTUALITÉS / SorTIr

adrénaline au vieux-Port de Montréal Les activités du Vieux-Port se poursuivent cet automne! La preuve : Peur Dépôt vous accueille jusqu’au 1er novembre. Si vous n’avez pas eu le temps d’y aller cet été, c’est le moment! Vous deviendrez le héros d’un jeu où vous devez combattre la propagation d’un virus qui sévit dans les conteneurs de la peur. En plongeant dans des situations extrêmes, vous devrez

culture et tecHno Sillonnez les rues du Vieux-Montréal et découvrez l’histoire de la métropole en suivant les parcours techno-historiques de l’application mobile gratuite Montréal en Histoires. Téléchargez l’application en avance et plongez dans le passé dès votre arrivée dans le Vieux-Montréal. À travers une cinquantaine de points d’intérêt et une douzaine de réalités augmentées, vous découvrirez les personnages et lieux marquants qui ont forgé Montréal au fil du temps. Une expérience ludique et éducative! www.montrealenhistoires.com

littéralement affronter le virus à travers des épreuves d’habileté et de rapidité intégrées au

Cet automne, les délicates lanternes racontent une histoire inédite. À peine le soleil couché, partez en famille sur les sentiers illuminés des jardins et découvrez les mythes entourant le Nouvel An chinois. En s’illuminant au crépuscule, la nature des jardins japonais et chinois révèlera les changements qui l’animent sous une nouvelle lumière.

parcours sensoriel. Sensations fortes garanties! www.peurdepot.com

Jardins de luMière

Jusqu’au 1er novembre 2015 au Jardin botanique de Montréal www.espacepourlavie.ca

Hi Ha! Le Festival Western de St-Tite est de retour! Amateurs de musique et de danse country, de rodéos ou d’ambiance festive, ne manquez pas cet événement reconnu internationalement! Au programme : dix rodéos à couper le souffle, des concours de chevaux attelés, une foule de concerts (David Thibault, Brigitte

À la découverte d’une civilisation fascinante

Boisjoli…), un hommage à Renée Martel, une

L’exposition Les Aztèques présente quelque 265 objets provenant de 16 musées mexicains. À la fois spectaculaires, émouvants et diversifiés, ces objets reflètent le mystère entourant ce peuple : ce sont des masques et des statues, des bijoux en or, des figurines de femmes, d’enfants et d’animaux, des sceaux, des sculptures et des objets témoignant des sacrifices nécessaires au maintien de la course du Soleil... Une expo pour toute la famille! Jusqu’au 25 octobre au Musée Pointe-à-Callière

soirée folk acadienne, et plus encore!

www.pacmusee.qc.ca

www.festivalwestern.com Du 11 au 20 septembre 2015 Erratum - Dans notre précédent numéro, il fallait lire p. 68 : Cynthia est l’une des rares personnes à gagner sa vie grâce à YouTube au Québec (et non au Canada) puis :

Cynthia a l’une des chaînes francophones les plus populaires au Canada (et non dans tous les pays francophones). Toutes nos excuses à Cynthia Dulude!

10/PORTRAIT


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Tour de quarTier

LES CAFÉS DE LA RENTRÉE Ce mois-ci, je vous fais découvrir quelques cafés agréables où il fait bon travailler. Le cadre, le lieu, les gens qui nous entourent, tout devient source d’inspiration. Pa r S a n d r i n e T o r d j m a n

Au fil de mes ballades, je note mes coups de cœur dans les quartiers animés de Montréal pour les partager avec vous.

Un peu plus loin, sur la rue Ontario, une nouvelle enseigne : Antidote. À la fois boutique, café et bar à jus, le commerce offre des produits biologiques et végans. On y déguste de savoureux muffins, des smoothies et du café équitable. L’endroit est accueillant et on l’apprécie pour la tranquillité des lieux et la qualité des produits. Pour les amateurs de thés et de tisanes, il y a la Tisanerie Mandala. La propriétaire prépare de savoureuses tisanes chaudes ou froides en été, que l’on déguste sur place ou dans l’un des nombreux restaurants du

L’autre Plateau Au fil de votre ballade dans HochelagaMaisonneuve, dirigez-vous vers la place Simon-Valois pour découvrir Arhoma, une

quartier. Pour profiter du moment présent, on se met à la tendance du jour : le coloriage de mandalas. Votre esprit sera vidé et vous vous concentrerez mieux sur votre travail.

boulangerie-boutique et aussi café. On y vend des produits faits au Québec et le pain y est délicieux.

Arhoma : 15, Place Simon-Valois Antidote : 3459, rue Ontario Est Tisanerie Mandala : 3555-A, rue Ontario Est

Chaleureux cafés dans Villeray Pour les habitués du secteur, il est impensable

Le wifi fonctionne à plein régime et beaucoup

de ne pas faire un tour au Beaufort Café sur

d’étudiants en ont fait leur port d’attache.

Saint-Zotique, un lieu chaleureux et vibrant.

Si vous êtes un accro du café, courez chez

Essayez les gourmandises à grignoter ou

Saint-Henri microtorréfacteur, un lieu simple,

encore les délicieux brunchs, d’inspiration

chic, sympa, où l’on déguste les derniers

norvégienne.

cafés torréfiés. Autour d’une grande table, un personnel avisé vous livrera tous les secrets

Véritable institution, le Café Larue & fils

du café et de sa torréfaction. D’anciens bancs

propose de savoureux cafés préparés par un

d’églises servent de bancs de dégustation.

barista soucieux du détail. Durant les fins de

Vous n’y viendrez pas seulement pour travailler,

semaine, l’ambiance est à la fois détendue et studieuse. Les propriétaires viennent d’acquérir une ancienne ambulance Citroën datant de 1975, qu’ils ont transformée en

Coffee truck. D’autres amateurs peuvent ainsi profiter de leur savoir-faire quand le véhicule fait sa tournée.

mais pour y suivre un cours Café 101! Il existe

Près de Notre-Dame Ouest

ses portes au Marché Jean Talon. Génial pour

Installez-vous chez Toi, moi & café et

faire ses courses puis aller savourer un bon

commencez la journée par un bon café

café.

deux cafés Saint-Henri. Le dernier né a ouvert

accompagné d’œufs bénédictine à tomber par terre. Si vous préférez y aller à l’heure du

Beaufort Café : 414, rue St-Zotique Est

goûter, les gâteaux et brownies sont aussi

Café Larue & fils : 244, rue de Castelnau Est

succulents. Et l’ambiance est bon enfant.

Saint-Henri microtorréfacteur : 3632, rue Notre-Dame Ouest et 260 Place Marché du Nord (coin sud-est) - Marché Jean-Talon Toi, moi & café : 2695, rue Notre-Dame Ouest

PORTRAIT/11


P h oto g r a P h i e :   St é P h a n i e   d e   l a   ro n d e

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12/PORTRAIT


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Spectacle

guiLLaume Lemay-Thivierge

Carburer aux projets Jouer Sylvain dans Ladies Night, Max dans Nitro Rush, Christian dans la suite des 3 p’tits cochons et réaliser des épisodes de 30 vies. Guillaume Lemay-Thivierge ne manque pas de projets ces temps-ci, partageant son temps entre la scène et les plateaux de tournage. Actif comme pas un, le comédien à l’aube de la quarantaine ne pourrait pas demander mieux. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s Guillaume Lemay-Thivierge ne fait jamais les choses à moitié. Il a l’habitude de prendre part à des projets ambitieux, mais il était loin de se douter, à ses débuts dans Ladies Night en 2011, que la pièce dépasserait les 600 représentations. « Très peu de pièces de théâtre ont été présentées autant de fois, souligne Guillaume. Les salles sont toujours combles. On est déjà en train de prévoir l’horaire de 2017, c’est formidable! » Après avoir donné la 600e représentation à Québec en mai dernier, la troupe de Ladies Night continue de parcourir la province et de faire rire les spectateurs, autant les hommes que les femmes. Même après un aussi grand nombre de représentations, le spectacle reste plutôt inchangé. « Il faut garder ce que les gens aiment. L’idée n’est pas de changer le show, mais de l’améliorer. On a changé des costumes et des éléments du décor et de l’éclairage pour que ça vieillisse bien, mais comme l’histoire est intemporelle, on essaie de la garder telle quelle. » L’histoire, c’est celle de cinq chômeurs qui décident de devenir strip-teaseurs pour impressionner les femmes, mais surtout pour se prouver qu’ils servent encore à quelque chose. Impossible de ne pas rire en voyant Michel Charette, Marcel Lebœuf, Frédéric Pierre et François Chénier se déhancher… du mieux qu’ils peuvent!

Au grand écran On pourra voir Guillaume l’été prochain dans Nitro Rush, la suite du film Nitro. Encore une fois, c’est lui qui exécute presque toutes les cascades, ce qui demande un entraînement quotidien rigoureux. Sur le plateau, il a retrouvé plusieurs comédiens avec qui il avait déjà eu la chance de travailler, notamment Jean-Nicolas Verreault, Antoine Olivier Pilon et Michel Charette. « Ce que j’aime du fait de travailler avec Michel Charette dans Nitro Rush, alors que là on fait Ladies Night ensemble, c’est qu’on va toucher à quelque chose de vraiment dramatique. » Dans Nitro Rush, le personnage joué par Guillaume, Max, se retrouve en prison pour l’homicide involontaire d’un policier, mais il veut en sortir pour aller porter secours à son fils. Il doit donc trouver un moyen de s’évader, après quoi il devra regagner la confiance de son fils. Guillaume participe également au tournage de la suite du film Les 3 p’tits cochons, aux côtés de Paul Doucet, Patrice Robitaille, Sophie Prégent et Isabel Richer. Il prépare par ailleurs une télésérie avec sa conjointe Mariloup Wolfe, qui devrait être diffusée à l’automne 2016. À cela s’ajoute la réalisation de quelques épisodes de la série 30 vies. De toute évidence, Guillaume Lemay-Thivierge est un homme occupé. Il prend d’assaut les salles de cinéma et de théâtre du Québec, pour notre plus grand bonheur.

PORTRAIT/ 13


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Spectacle

Entrevue Ladies Night

Avez-vous déjà eu peur de manquer de travail? Dans ce métier, on connaît tous une période où on a peur de manquer de travail, parce qu’on sait très bien que c’est éphémère. J’ai encore peur parfois, mais de moins en moins. Je n’ai jamais été aussi occupé, donc la peur s’est tassée un peu.

Quelle est la chose la plus folle que vous ayez faite pour impressionner une femme? J’en ai fait plusieurs, parce que je suis un amoureux passionné! À l’époque où Spiderman est sorti, je commençais ma relation avec Mariloup. Je me suis attaché à un arbre avec un câble, dans le parc La 14/PORTRAIT

Fontaine. Je l’ai appelée sur son cellulaire et je l’ai dirigée jusqu’à moi. Puis je suis descendu de l’arbre et je l’ai embrassée à l’envers, comme Spiderman. Après, c’était drôle parce qu’il a fallu que je me détache de là! Elle a vu le making of!

Pensez-vous que votre apparence a beaucoup contribué au succès de votre carrière? Je pense que ça a aidé pour certaines choses, mais ce qui a surtout aidé, c’est mon habileté en gymnastique. C’est ce qui m’a donné confiance, et la confiance, ça donne des jobs. J’ai eu quelques rôles qui exigeaient un physique particulier, mais ce n’était pas le cas de la majorité des rôles.

Pour connaître toutes les dates de la tournée

ladies night, visitez le www.ladies-night.ca.

P h oto g r a P h i e :   St é P h a n i e   d e   l a   ro n d e

Ladies Night, c’est l’histoire de cinq gars sans emploi qui se tournent vers le strip-tease pour gagner un peu d’argent de poche et pour attirer les femmes. Portrait a posé trois questions sur ce thème à Guillaume.



P h oto g r a P h i e :   h a n s   L au r e n d eau

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16/PORTRAIT


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EN COUVERTURE

mArie-ClAude BArrette

Authentique, empAthique et pAssionnée Marie-Claude Barrette n’a rien de la « femme de l’autre », même si elle est l’épouse du chroniqueur politique Mario Dumont, autrefois chef de l’opposition officielle à l'Assemblée nationale. On l’a vite compris lorsqu’elle a conquis l’auditoire de TVA, en coanimant l’émission Deux filles le matin. Aujourd’hui, les « deux filles du matin », c’est elle… toute seule! Pa r r e n é e S e n n e v i l l e

« L’équipe n’a pas voulu modifier le titre de l’émission, car c’est notre marque de commerce », raconte-t-elle en rigolant. Ça fait rire tout le monde, surtout quand la deuxième fille s’appelle Laurent Paquin ou Francis Reddy! Cette année, Marie-Claude propose une émission qui couvre l’actualité dans tous les domaines.

alitée pendant toute sa grossesse, pour ne pas perdre son bébé. Elle et son mari, Mario Dumont, avec qui elle forme un couple depuis 25 ans, ont décidé de tout faire pour que cet enfant voie le jour, même si on leur disait que ses chances de survie n’étaient que de 2 %. Charles, un solide gaillard, a fêté récemment ses 15 ans…

De la détermination (et beaucoup d’amour)

Dans La couveuse, on découvre une femme authentique qui se livre aussi simplement qu’elle l’a fait pour cet article, et avec autant d’humour. Au même rythme que se reforme le liquide amniotique autour de son bébé, au jour le jour, l’espoir et la détermination de la jeune maman se gonflent et se dégonflent, finissant par triompher.

Marie-Claude a tellement bougé dans sa vie qu’il est difficile de l’imaginer en couveuse (elle a publié La couveuse aux Éditions Libre Expression, en 2014). Pourtant, couver, c’est bien ce qu’elle a fait en 1999, pendant 133 jours. Elle n’a eu d’autre choix que de rester

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EN COUVERTURE

Être son propre leader Marie-Claude partage aujourd’hui son expérience et ses réflexions en donnant des conférences. « Il faut prendre les rênes de notre vie, et surtout ne pas se considérer comme une victime », souligne-t-elle. Diplômée en économie, elle a été directrice d’école, responsable du financement

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d’un musée, animatrice, auteure et conférencière. « Mario et moi avons toujours travaillé tous les deux, sans relâche, la broue dans le toupet! » Pourtant, l’image véhiculée par certains médias a parfois été celle d’une « brave femme de la campagne qui a suivi son mari ». Tellement, qu’elle a reçu, un jour, peu de temps après son arrivée à Montréal (elle venait de passer

plusieurs années à Cacouna), l’appel d’une recherchiste d’une émission à Télé-Québec qui cherchait « une mère de famille qui ne travaille pas ». « Ce n’est pas parce qu’on vit à l’est de la ville de Québec qu’on passe sa journée à faire de la confiture maison et à baratter le beurre! »


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D’autant que Marie-Claude se dit venir du « Québec tout entier ». De la Gaspésie natale de sa mère, surtout, mais aussi du Témiscamingue de son père. Et de partout ailleurs. Son père, monteur d’acier et soudeur, a trimballé sa petite famille de Val-d’Or à Saint-Félicien, en passant par Port-Cartier, Sherbrooke, Sept-Îles, La Tuque et Lavaltrie (dans le désordre), allant même jusqu’à Staten Island, à New York. C’est à Cacouna qu’elle a vécu le plus longtemps, pendant 13 ans. « Je vis une crise existentielle tous les deux ou trois ans, à force d’avoir déménagé toute ma vie! »

Pour elle, la question du poids est un « non-problème ». « Je n’ai jamais voulu donner ce pouvoir-là aux autres. C’est moi qui le porte, mon poids, après tout. Je ne refuse pas d’en parler, mais je n’aborde pas le sujet. Et quand mes amies se plaignent de leur poids, je leur dis : « Si c’est un problème pour toi, tente de le régler! »

Le poids, un « non-problème» La designer Marie Saint Pierre a un jour confié à Marie-Claude que, souvent, les mannequins n'aiment pas leur corps, malgré leurs mensurations « parfaites ». « Elle m’a dit que j’étais tellement bien dans ma peau que je n’avais vraiment rien à leur envier. J’étais estomaquée d’entendre ça, et je m’en suis souvenue toute ma vie. Ce sont ces valeurs que je veux transmettre à mes filles. »

D’ailleurs, rien ne l’énerve plus que la perfection. Avec elle, pas question d’arrondir les histoires à l’écran. « J’ai envie d’entendre des histoires teintées d’authenticité. C’est ce que j’essaie de faire dans mes émissions. Autrement, comment pourrait-on faire avancer les choses? »

Vous pouvez retrouver Marie-Claude Barrette du lundi au mercredi à 9 h 30, sur les ondes de TVA. En rediffusion sur la chaîne Moi & Cie, du lundi au mercredi à 23 h. Son livre est toujours en librairie : La couveuse, Éd. Libre Expression, 2014.

Et Mario Dumont dans tout ça? Quand son chum (comme elle l’appelle) était en politique, Marie-Claude Barrette ne voulait jamais apparaître à ses côtés, « comme une plante verte », dit-elle. « J’aime que les choses aient un sens. Je ne voyais pas ce que ça ajoutait, que je me tienne debout à ses côtés. » Si elle et son mari ont les mêmes convictions politiques, Marie-Claude a toutefois tenu à occuper des postes plutôt opérationnels, au sein de l’ADQ, et s’est éloignée de la gouvernance, même si elle fait partie des membres fondateurs. « Je voulais éviter que les gens se disent que j’étais la femme du boss et soient mal à l’aise. » On lui a confié des postes névralgiques, notamment celui de la responsabilité des comtés dits difficiles. « En campagne, je ne croisais pratiquement jamais mon mari! » Le couple Barrette-Dumont n’a rien de traditionnel, si ce n’est que Mario joue au golf et que Marie-Claude préfère « sa petite semaine dans le Sud avec ses copines »!

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Cinéma

maxim Gaudette

BIENTÔT 20 ANS DE MÉTIER! Une poignée de main, quelques phrases et j’étais sous le charme. Avec son regard doux et sa sensibilité à fleur de peau, Maxim Gaudette est à l’antipode du tueur misogyne qu’il incarnait dans Polytechnique. Rencontre avec un acteur au jeu intense et un homme tout en nuances. Pa r S y lv i e l a m o t h e

Maxim Gaudette est né et a grandi à Sherbrooke, dans un foyer où le hockey occupait une place importante, car son père, André Gaudette, est un ancien joueur des Nordiques. Maxim, lui, occupe d’autres patinoires depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, en 1997 : la scène et le plateau de tournage. On le voit surtout jouer des personnages plutôt intenses, parfois tourmentés et souvent complexes. « Les gens m’ont connu dans Virginie. Je jouais un bum violent qui menaçait Virginie. On m’en parle encore. Après ça, j’ai joué un tueur en série dans Fortier et on dirait que ça m’a campé dans ce type de personnage. » Et ce n’est pas avec le rôle de Marc Lépine dans Polytechnique, sorti en 2009, qu’il a pu rectifier le tir, sans mauvais jeu de mots… Néanmoins, cette interprétation lui a valu le Génie et le Jutra du Meilleur acteur dans un second rôle. L’année suivante, Incendies arrivait sur nos écrans et provoquait une onde de choc. Grâce au rôle de Simon Marwan (le jumeau) qu’il incarnait dans ce film devenu un succès international, le nom de Maxim Gaudette a fait le tour du monde.

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Aimerait-il pour autant changer son casting pour aller vers la comédie? « Oui, j’aimerais ça, la comédie. C’est un art complexe, un tout autre champ d’action. La marge de manœuvre est encore plus étroite que dans le drame. » À bon entendeur…

À venir cet automne On pourra le voir cet automne dans un film d’Anne Émond, Les êtres chers, un drame familial étalé sur quatre décennies. Le film suit les destins de David (joué par Maxim) et de sa fille Laurence (Karelle Tremblay). L’histoire débute en 1978 dans un petit village du BasSaint-Laurent, alors que la mort tragique du père de David ébranle la famille Leblanc. « Malgré le propos plutôt sombre [le suicide], c’est un film lumineux, témoigne Maxim. J’ai été ému à la lecture du scénario, et ça ne m’est pas arrivé souvent. Grâce à la finesse, à la sensibilité et à la direction d’acteurs d’Anne Émond, on en ressort avec le goût de vivre et de profiter de la vie, un véritable tour de force! » Nous le retrouverons aussi au petit écran, pour une septième saison, dans la peau d’Olivier Marcoux, le barman

de L’auberge du chien noir. « Je vais aussi jouer le rôle de Winston dans 1984 de George Orwell, au Théâtre du Trident en novembre. Il s’agit d’une adaptation qui a déjà été jouée à Londres. Un très beau projet. » Enfin, il a décroché un petit rôle dans une série produite par Fabienne Larouche, Blue moon, qui sera offerte sur le Web par Club illico. « C’est un drame d’espionnage avec une bonne intrigue. Je joue le personnage de Luc Picard, plus jeune. »

Son bilan Il y aura bientôt 20 ans que Maxim est dans le métier. Ce qui ressort de son bilan, c’est surtout l’aisance que lui apportent l’expérience et la maturité. « La caméra m’intimidait beaucoup au début. Maintenant, je suis plus détendu et je gagne en confiance. J’ai plus de plaisir », conclut-il. Néanmoins, il trouve important de « rester en mouvement, de continuer d’apprendre et d’avoir une vie intime riche ». Il tient à ne pas mettre tous ses œufs dans le panier de la carrière. « Le fait de vivre ma vie le plus pleinement possible va faire de moi un acteur plus intéressant et plus nuancé. »


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P h oto g r a P h i e :     M au d e   C h au v i n

3 questions à Maxim Gaudette Que lisez-vous en ce moment? À part 1984, je lis sur les musiciens de jazz, sur leur vie. J’ai découvert le jazz il y  a  quelques  années  et  je  trouve  ça passionnant. J’aime l’esprit et la complexité de cette musique-là.

Quel est votre film fétiche? un  film  français  que  je  considère comme un chef d’œuvre. J’ai dû le voir une dizaine de fois. Le goût des autres d’agnès Jaoui. C’est un grand film sur le plan de l’écriture, des dialogues et de l’interprétation.

Quel acteur de cinéma vous inspire particulièrement? robert de niro et al Pacino, deux vrais géants. ils ont fait des interprétations hallucinantes.

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P h o t o g r a P h i e :     J u l i e   P e r r e a u lt

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Cinéma

INTERPRÈTE AVANT TOUT On l’a vu incarner une brûlante cinquantenaire au cinéma (Les grandes chaleurs), une truculente Germaine Lauzon dans Les Belles-sœurs et une attachante mère et radio-oncologue (Claire Hamelin) dans Mémoires vives. Qu’elle joue au cinéma, à la télévision, au théâtre ou qu’elle chante, parce qu’elle chante aussi, Marie-Thérèse Fortin le fait avec brio! Rencontre avec une femme aux multiples talents. Pa r S y lv i e l a m o t h e

Le milieu artistique, pourtant, elle n’est pas tombée dedans quand elle était petite. MarieThérèse Fortin a été élevée sur une ferme laitière à Saint-Octave-de-Métis, dans le Basdu-Fleuve. Comme elle était la plus jeune d’une famille de 10 enfants, elle est en quelque sorte la Céline Dion de son patelin… En femme polyvalente, elle a relevé de nombreux défis depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec, en 1982. Elle a, entre autres, assuré la direction artistique du Théâtre du Trident à Québec, de 1997 à 2002, et repris ce rôle pour le Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal, de 2004 à 2012. Cela ne l’a pas empêchée de poursuivre sa carrière de comédienne en parallèle. À la télé, on l’a vue dans 4 et demi, puis dans Le monde de Charlotte et Un monde à part, où elle incarnait Françoise, un rôle qui lui a valu trois Gémeaux. Et qui ne se souvient pas de Barbara, indispensable secrétaire dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin? Ou de l’ardente cinquantenaire qu’elle campait dans Les Grandes Chaleurs de Sophie Lorain? Passant aisément de la comédie au drame, la comédienne incarne

chacun de ses personnages avec une justesse et une sensibilité impressionnantes. Est-ce l’authenticité de la femme qui transcende l’actrice? Le fait est que le résultat n’est jamais décevant.

Porter une parole Bien qu’elle interprète les chansons de Barbara depuis 15 ans et qu’elle ait chanté maintes fois les états d’âme de Germaine Lauzon dans Les Belles-sœurs, Marie-Thérèse Fortin se décrit comme « une comédienne qui chante ». Une comédienne qui chante et qui a aussi fait de la mise en scène… Alors entre la direction artistique et le jeu – au petit et au grand écran comme sur les planches –, en passant par le chant et la mise en scène, où est la vraie place de Marie-Thérèse Fortin? « Je suis avant tout une interprète, quelqu’un qui aime être sur scène et raconter une histoire. Ça se décline différemment selon que c’est au théâtre, à la télé, au cinéma ou sur scène avec un piano, mais le but reste le même : porter la parole de quelqu’un et faire en sorte que les gens y croient et y trouvent du plaisir. »

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Le journal d’un vieil homme Et du plaisir, nous en aurons cet automne à suivre Claire Hamelin et sa famille élargie dans Mémoires vives : « La série se poursuit avec plein d’intrigues. L’auteure, Chantal Cadieux, est pleine de ressources et nous réserve beaucoup de surprises. Les liens entre les histoires commencent à apparaître et un aspect judiciaire va ressortir. » Nous pourrons aussi voir la comédienne dans Boomerang, une nouvelle sitcom qui sera diffusée sur les ondes de TVA. « Je joue la mère de CatherineAnne Toupin, une trentenaire qui revient vivre à la maison avec son chum (Antoine Bertrand), parce qu’ils ont fait faillite. Une mère, disons, trop franche, sûre d’elle-même et qui a la mèche courte. C’est très drôle! CatherineAnne et Antoine sont extraordinaires. »

Elle sera également en tournée en novembre avec le spectacle Piaf a 100 ans. Vive la môme! conçu et mis en scène par Yann Perreau et initialement présenté en juin dernier, à l’occasion des Francofolies. Enfin, on peut aussi apprécier le talent de Marie-Thérèse au grand écran dans Le journal d’un vieil homme (voir encadré), le dernier film de Bernard Émond. « Ce réalisateur a une démarche tellement personnelle et sincère! Il dirige avec beaucoup de précision, rien ne lui échappe, ajoute-telle. J’ai adoré être dirigée par lui. » « J’ai toujours aimé toucher à tout, surprendre, aller vers de nouveaux horizons », confie-t-elle pour expliquer la diversité de ses choix artistiques. « J’aime provoquer les choses. » Tant mieux pour nous, car tout ce qu’elle provoque génère… du bonheur!

L’histoire est celle de Nicolas (Paul Savoie), médecin et homme de science célèbre, qui se sait mourant. Mal marié à une femme plus jeune que lui (Marie-Thérèse Fortin), père d’une adolescente qu’il ne comprend pas, la seule chose qui le rattache à la vie est l’affection de sa fille adoptive, Katia (Marie Eve Pelletier). Toutefois, la jeune femme se débat dans une profonde mélancolie et Nicolas est impuissant devant son désarroi. Confronté aux grandes questions de l’existence à travers l’angoisse de Katia, il se rend compte qu’il est aussi démuni qu’elle devant le vide de sa propre vie et l’imminence de sa mort. Écrit et réalisé par Bernard Émond, d’après un récit d’Anton Tchekhov. En salle depuis le 21 août.

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P h oto g r a P h i e :     F i l m s   s é v i l l e

Cinéma


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Portrait chinois

ALEXANDRA DIAZ Animatrice de l’émission Cuisine futée, parents pressés (à Télé-Québec) et coauteure des livres de recettes Familles futées, avec son amie la réputée nutritionniste Geneviève O’Gleman, Alexandra Diaz a bien voulu se prêter au jeu de notre questionnaire. Quel est le principal trait de votre caractère? Énergique! Tous ceux qui me connaissent vous le diront, je suis infatigable. Quel est votre mot préféré? Rire

P h oto g r a P h i e :   N aom i e   g ag N o N

Quel est le mot que vous détestez? Guédille

Quel homme ou femme verriez-vous pour illustrer un nouveau billet de banque? Un artiste, un créateur. Un peintre serait chouette. Jean-Paul Riopelle? Quel est le métier que vous auriez aimé faire en dehors du vôtre? Journaliste, et je le suis devenue. Je rêvais aussi d’être animatrice et entrepreneure. Je suis devenue les deux! Quel est l’animal dans lequel vous aimeriez vous réincarner? N’importe lequel, à vous de choisir! Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire? Viens t’assoir, on va prendre un verre de vin ensemble!

Quel est le son, le bruit que vous aimez? Mes enfants, quand ils sont crampés. Quel est le son, le bruit que vous détestez? Le son des travaux tôt le matin. Quel est votre juron, gros mot ou blasphème favori? Je trouve que sacrer est laid et vulgaire. Je me suis fait la promesse d’essayer de ne plus le faire. Mais il m’arrive encore d’échapper un f*ck. Des fois, ça fait du bien!

Famille futée 2, de Geneviève O’Gleman et Alexandra Diaz, Éd. La Semaine Pour en savoir plus : www.facebook.com/CuisineFutee www.cuisinefuteeparentspresses.telequebec.tv

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Télévision

annE-MariE WithEnshaW

Bien manger, tout simplement Elle est reconnue pour sa fine connaissance de la gastronomie, mais rien ne lui fait plus plaisir qu’une simple pizza margherita. Mélomane, elle prend plaisir à écouter, maternité oblige, des comptines pour enfants dans sa voiture. « C’est comme le Jack Johnson des années 70 pour enfants », lance-t-elle en riant à propos du Belge Raphy Rafaël, que sa petite écoute attentivement dans la voiture. Entrevue avec Anne-Marie Withenshaw qui reprend la barre de l’émission À couteaux tirés cet automne, sur les ondes de la chaîne CASA. Pa r E l i s a C l o u t i E r

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« Je suis plus du type comfort food et recette simple. Mais, je suis très impressionnée par la gastronomie et la cuisine complexe. » « On a un gros jardin derrière la maison. Hier, ma fille mangeait des tomates et du basilic à même le plant! Pourtant, elle n’aime pas la salade! », dit-elle amusée. Qui sait, peut-être qu’elle a un faible pour la pizza margherita!

La musique dans le sang Le concept de l’émission est fort simple. Deux chefs invités s’affrontent pour tenter de séduire un artiste invité. Ils n’ont qu’une heure pour créer au moins deux plats avec des ingrédients imposés. Animée par Anne-Marie Withenshaw et le chef de renommée internationale Chuck Hughes, À couteaux tirés donne une chance à de « nouveaux arrivés » dans le domaine de la haute cuisine. « On veut faire découvrir de nouveaux chefs, des gens qui n’ont jamais fait de compétition », précise l’animatrice, ajoutant toutefois que de grosses pointures seront aussi invitées, comme Martin Juneau, Danny St-Pierre, pour ne nommer que ceux-là. Parmi les juges recrutés, on retrouvera entre autres Cœur de pirate, Pierre-Yves Lord, Maripier Morin, Élizabeth Bossé et Joey Scarpellino. « On sait que ce sont des gens qui tripent sur la bouffe », indique Anne-Marie. Ainsi, chaque semaine, le restaurant de Chuck Hughes, le Garde Manger, se change en plateau de tournage pour accueillir cette compétition sans merci, où l’honneur doit être sauvé. 28/PORTRAIT

La simplicité a bien meilleur goût Même si elle goûte souvent à la fine cuisine, Anne-Marie Withenshaw admet que la simplicité a toujours meilleur goût. « T’as jamais faim pour quelque chose qui fait de la fumée ou qui est servi sous forme de gelée, ça se peut pas! T’as faim pour un spaghetti », lance-t-elle, ajoutant qu’elle voue quand même un certain respect aux grands chefs. « C’est une forme d’art, estime-t-elle. Je suis plus du type comfort food et recette simple. Mais, je suis très impressionnée par la gastronomie et la cuisine complexe », ajoute-t-elle. Maman d’une petite fille de deux ans, Anne-Marie admet que son arrivée a amené une certaine stabilité et simplicité dans l’élaboration du menu familial. « Je mange vraiment mieux, plus santé et plus simple. L’heure du souper arrive tellement vite que je fais des trucs qui sont bons, mais hyper simples », explique celle qui aime faire découvrir les petits plaisirs de la vie à sa fille.

La musique fait partie intégrante de la vie d’Anne-Marie Withenshaw, qui en consomme énormément. « J’ai toujours écouté beaucoup de hip-hop, mais finalement j’écoute de tout, commente-t-elle. Le contenu de mon iPod est assez éclectique, c’est un peu comme pour la bouffe. J’ai aussi beaucoup de pop féminine. J’adore Taylor Swift, je l’ai vue à Montréal et j’ai pleuré à la fin de son show. Je la trouve talentueuse et intelligente et je pense qu’elle est un bon modèle pour les jeunes », déclare-t-elle, précisant que sa vie est composée de musiques. Si elle était envoyée sur une île déserte et ne pouvait apporter qu’un ou deux albums, elle choisirait un disque de 1959, Kind of Blue de Miles Davis, et Led Zeppelin III, paru en 1970. Mais, les albums qu’elle écoute en boucle ces jours-ci sont ceux de Kendrick Lamar, To Pimp a Butterfly, et Florence and the Machine, How Big, How Blue, How Beautiful. Une femme éclectique, autant dans son assiette que dans son iPod! Enregistrée devant un public déchaîné, À couteaux tirés est diffusée les jeudis soir, à 21 h 30, sur la chaîne CASA.


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RencontRe avec

François Létourneau On le connaît grâce à ses rôles dans Les Invincibles et dans Série noire, dont il est également le coscénariste. Il incarne aujourd’hui Paul dans Paul à Québec, l’adaptation au grand écran de la savoureuse bande dessinée de Michel Rabagliati. Pa R D i a n e S t e h l é 30/PORTRAIT

Votre mère était professeure de littérature. Est-ce elle qui vous a donné le goût d’écrire? Oui, sans doute. Chez nous, il y avait des livres partout. Ils m’ont toujours fasciné.

Vous avez un baccalauréat en sciences politiques et en philosophie politique. Comment avez-vous finalement bifurqué vers le théâtre? Je pensais devenir journaliste et la philosophie politique m’intéressait beaucoup. Mais en parallèle, je faisais de l’improvisation et du théâtre depuis de nombreuses années. Puis, mon ami


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REnContRE aVEC Patrice Robitaille est entré au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Je l’ai rejoint l’année suivante et je n’ai jamais regretté ma décision.

Jusqu’à présent, les personnages que vous avez interprétés, notamment dans Les Invincibles et Série noire, étaient très différents de vous. avec Paul, vous rapprochez-vous de ce que vous êtes dans la vie? Les personnages que j’ai créés pour Les Invincibles et Série noire sont pleins de défauts, très centrés sur euxmêmes. Mais ils incarnent des versions amplifiées de moi, de mes mauvais côtés. Avec Paul, il y a quelque chose qui est très proche de moi. Comme lui, je suis quelqu’un de simple, de sensible et à l’écoute des autres. Aussi, je suis avec la même femme depuis longtemps et j’ai un enfant. Dans le fond, les deux me ressemblent, mais pas de la même façon!

avant le tournage, connaissiezvous la bande dessinée de Michel Rabagliati?

P h o t o g r a P h i e :   r e m s ta r   F i l m s

Oui, on m’a déjà offert Paul à Québec. J’ai adoré cette bande dessinée. Au moment des auditions, plusieurs personnes de mon entourage m’ont dit qu’elles me verraient bien dans le rôle de Paul, car, au-delà de la ressemblance physique, je lui ressemble dans la vie. J’ai eu le rôle, et j’ai lu ensuite tous les albums avant de rencontrer Michel Rabagliati.

Le sujet de l’histoire tourne autour d’un vieil homme qui va mourir du cancer. Pourtant, le film est une ode à la vie. Comment expliquez-vous ce paradoxe? Dans le film comme dans la BD, ce qui est beau, c’est que la vie continue, même si un homme va mourir. Le beaupère décline, mais sa mort va avoir un impact énorme sur mon personnage. À travers cette épreuve, toute la famille

élargie va se souder. Et Paul va se rendre compte de l’importance que celle-ci a pour lui, de l’importance de ses ambitions artistiques et de sa relation avec sa blonde et avec sa fille. Le film est aussi léger et drôle à bien des moments. Et la tendresse contrebalance le drame. Il y a une grande humanité qui se dégage, et de la BD, et du longmétrage.

Dans le film, c’est Julie Le Breton qui incarne votre blonde. Comment s’est passé le tournage entre vous? Je connaissais Julie avant le tournage. Mais nous n’avions pas encore joué ensemble. On a développé une belle complicité, de même qu’avec Shanti Corbeil-Gauvreau, qui joue la petite Rose. Il y avait entre nous trois un vrai lien et je crois que ça se voit dans le film.

le maquillage aidant, j’avais parfois l’impression qu’il allait mourir pour vrai! C’était vraiment touchant!

Vous portez deux chapeaux : celui de comédien et celui d’auteur. Si vous aviez à choisir entre jouer et écrire, que feriez-vous? J’aimerais ne pas avoir à choisir. Mais si je le devais, je choisirais l’écriture. Car pour jouer, il faut être choisi! Alors que je peux écrire quand je veux, n’importe où. L’écriture me permet d’avoir plus de contrôle sur les choses et de ne dépendre de personne. Mais j’aime vraiment cet équilibre. Quand je joue, l’écriture me manque et viceversa. Et puis, dans le fond, les deux activités ont le même objectif : raconter une histoire et toucher les gens. Paul à Québec de François Bouvier avec François Létourneau,

Gilbert Sicotte a été votre professeur au Conservatoire. avez-vous aimé le retrouver comme partenaire?

Julie Le Breton, Louise Portal et Gilbert Sicotte. En salle le 18 septembre.

Oui, c’était extraordinaire de jouer avec lui. Soudain, nous étions dans un rapport d’acteur à acteur. Nous avons eu un bel échange. Il jouait un homme qui allait mourir et il était tellement dans son personnage que, PORTRAIT/ 31


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LA VIE SELON...

Patrick Langlois Après avoir animé l’émission matinale Ça commence bien durant tout l’été, Patrick Langlois est de retour à l’antenne de V à la barre de l’émission Ménage à trois, cette fois en compagnie de l’animatrice Annie-Soleil Proteau. Celui qui a lancé sa carrière en accompagnant le groupe Simple Plan en tournée se consacre désormais à l’animation. Il a accepté de se soumettre à notre questionnaire.

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1. Pour vous la vie, c’est : • Un long fleuve tranquille. • La fête tous les jours. • Une croix qu’on porte comme on peut. La fête tous les jours. La vie peut nous glisser entre les doigts à tout moment, alors je crois qu’il est important d’en profiter tous les jours. Je suis quelqu’un de positif et je pense qu’on peut voir le bon côté de toute situation.

2. Quel est votre plus grand rêve? Je rêve de me rendre au travail tous les jours en ayant l’impression d’aller m’amuser avec mes amis. Je suis chanceux, j’ai déjà un job de rêve.

3. À quoi avez-vous renoncé? À 34 ans, je pense que je dois me rendre à l’évidence : je ne serai jamais repêché par les Canadiens de Montréal et je ne jouerai jamais dans la LNH!

4. À qui parlez-vous quand vous êtes déprimé? Comme les hommes ne sont pas doués pour écouter, je parle aux femmes qui m’entourent : ma femme et ma mère.

5. Quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier? Professionnellement, je suis plutôt fier du chemin parcouru avec Simple Plan, de leur succès et de ce que j’ai accompli avec eux. Je suis pas mal fier aussi d’être en train de me bâtir une nouvelle carrière. Sur le plan personnel, je suis fier du petit homme que devient mon fils Benjamin, quatre ans.

Photographie : Chady Awad

6. Croyez-vous en l’amour? J’ai marié, en juin 2013, l’amour de ma vie, la mère de mon fils et la femme à qui je me confie. Difficile de ne pas croire en l’amour, on vit de si beaux moments ensemble.

7. Laquelle de ces citations vous paraît la plus proche de votre façon de penser? • C’est toujours par hasard qu’on accomplit son destin. (Marcel Achard) • Nous aurons le destin que nous aurons mérité. (Einstein) • On ne lutte pas contre la force du destin. (Eschyle) Celle d’Einstein. Je crois réellement qu’on crée notre propre chance. Il faut bûcher, travailler et se relever quand on tombe, et de bonnes choses viendront ensuite.

8. Quelle est votre devise? C’est mon oncle Jean-Pierre qui me l’a léguée. En anglais, il me disait toujours : « Your vocation needs to be your vacation. » Confucius, lui, l’a dit en français : « Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »

9. Si vous perdiez la mémoire, sauf pour deux choses, quelles seraient-elles? La naissance de mon fils et la journée de mon mariage, des moments intenses que je pourrais constamment revivre. En plus, en me rappelant le jour de mon mariage, j’aurais un souvenir de toute ma famille et de tous mes amis!

10. Si vous aviez une baguette magique qui vous permettait de changer une chose dans le monde, que feriez-vous? Je changerais notre système immunitaire afin de nous rendre insensibles aux virus et aux maladies. Et avec mon deuxième coup de baguette, je demanderais l’été éternel au Québec!

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Télévision

LiLi-ann de Francesco

Chanteuse et Comédienne à 15 ans

Plus jeune candidate de l’histoire de La Voix, la pétillante Lili-Ann de Francesco fait ses débuts comme comédienne à VRAK, dans la série jeunesse Têtes d’affiche. Pour l’instant, seul un épisode pilote peut être visionné sur le site vrak.tv, mais les commentaires positifs du jeune public laissent croire qu’il y aura éventuellement une saison complète. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

P h oto g r a P h i e :   P ro d u c t i o n s   c a s a b l a n c a

Aux côtés de Debbie Lynch-White et de Jean-Carl Boucher, Lili-Ann incarne une admiratrice de Laeticia, la chanteuse la plus populaire de l’heure, qui gagne un concours pour rencontrer celle-ci. Mais quand l’entourage de Laeticia découvre les talents d’interprète de la jeune fille, elle devient en quelque sorte la rivale de son idole. La série permet donc à Lili-Ann de faire ce qu’elle aime par-dessus tout : chanter. Dans l’émission, le personnage joué par Lili-Ann se nomme Renée Martel. Mais ne vous y méprenez pas, son personnage n’est pas du tout inspiré de la chanteuse country. C’est seulement que, dans l’émission, la mère de Renée est une admiratrice inconditionnelle de la chanteuse. Elle a donc nommé sa fille en son honneur. « C’est un personnage qui me ressemble plus ou moins, nous dit Lili-Ann.

Elle est gênée, alors que moi je suis très extravertie dans la vie de tous les jours. Mais on se ressemble aussi, parce que c’est une personne très naturelle, qui dit ce qu’elle pense. » Lili-Ann a adoré sa première expérience de tournage, même si ça n'a pas été facile. « Ça a pris trois jours, de 5 h à 19 h, pour tourner une émission. C’était intense, mais ça s’est plutôt bien passé. L’équipe était super cool! C’est sûr que je peux encore m'améliorer, mais je suis très contente. » Elle dit avoir eu un plaisir fou à travailler avec chacun des comédiens qui lui donnaient la réplique.

De retour en classe comme tout le monde

donc sa quatrième secondaire, en espérant que les tournages ne lui feront pas manquer les cours trop souvent. Plutôt studieuse, elle est enthousiaste à l’idée de retrouver ses amis et de reprendre la routine scolaire, après une troisième secondaire plutôt chambardée par l’aventure de La Voix. La jeune chanteuse de 15 ans a déjà de belles réalisations à son actif. Elle a chanté au Grand Prix du Canada, au Téléthon Opération Enfant Soleil et au Club Soda, en plus d’avoir été entendue par près de trois millions de téléspectateurs. Lili-Ann a tout le potentiel pour réaliser son plus grand rêve : devenir une chanteuse populaire.

Ce n’est pas parce qu’elle joue maintenant la comédie que Lili-Ann de Francesco ne doit pas retourner sur les bancs d’école, comme tous les jeunes de son âge. Elle commence

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Télévision - RADio

FranciSco ranDez

Libre et toujours en mouvement Animateur à la radio (Rythme FM) et à la télévision (Évasion, TVA), propriétaire du resto Hà à Montréal, ambassadeur de la marque de vêtements Sartorialto : Francisco Randez a toujours mille et un projets en cours et en tête. Pourtant, on en sait peu sur celui qui a incarné durant plusieurs années le parfum Le Mâle de Jean Paul Gaultier. Portrait a voulu en savoir plus. Pa r D i a n e S t e h l é

Grand, bien bâti, cheveux noirs, tatouages sur les deux bras : oui, Francisco est beau. Magnifique même. Mais, alors qu’il me rejoint à la terrasse de ce restaurant d’un quartier populaire, c’est son immense sourire et sa simplicité qui me frappent : celui qui a foulé les passerelles durant plus de dix ans n’est pas de ceux qui roulent des épaules et brassent du vent. Au contraire, volubile et curieux de tout, Francisco vous met tout de suite à l’aise. Une déformation professionnelle sans doute pour cet habitué des entrevues en tous genres, mais aussi une preuve d’ouverture d’esprit de la part d’un homme qui a bourlingué aux quatre coins du monde, pour son travail en tant que mannequin pour Jean Paul Gaultier puis comme animateur pour Évasion -, mais aussi pour le plaisir. L’un de ses voyages lui a d’ailleurs valu de vivre l’une des expériences les plus marquantes de sa vie : la rencontre de sa famille paternelle au Pays basque, en Espagne. « Ça reste un souvenir très émouvant. C’est un pan de mon histoire qui m’était inconnu. En discutant avec des tantes de mon père, j’ai obtenu des réponses que je n’avais pas. »

Une enfance sans père Né à Montréal d’un père espagnol et d’une mère québécoise (« mes parents se sont rencontrés à l’Exposition universelle de 1967! »), Francisco a été élevé par sa mère. « Ils se sont séparés quand j’étais très jeune et je n’ai eu ensuite aucun contact avec mon père. » Seule avec trois enfants et peu de moyens financiers, sa mère a décidé de reprendre les études sur le tard. Rebelle dans l’âme et déjà allergique aux moules de toutes sortes, le petit Francisco détestait l’école. Seule discipline trouvant grâce à ses yeux : le sport. À sept ans, il en pratique déjà plusieurs, dont le judo et l’escrime japonaise. Un exutoire qui, encore aujourd’hui, lui est vital pour canaliser son énergie.

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« Je me suis inscrit au cégep en arts plastiques, mais je ne savais pas vers quoi me diriger vraiment », confie-t-il. Heureusement, sa tante Rose-Marie le prend sous son aile. Propriétaire d’une boutique de vêtements, elle lui fait découvrir l’univers de la mode. De fil en aiguille, Francisco décroche, en 1999, son premier défilé de mode dans le cadre de l’émission La Griffe d’Or sur TVA. Peu de temps après, il devient mannequin pour le designer Philippe Dubuc. Vient ensuite une riche collaboration avec Jean Paul Gaultier. « Un homme extraordinaire, sensible dont l'univers est unique. J’avais toujours rêvé de travailler avec lui. » Au point que, l’objectif étant atteint, Francisco met un terme à sa carrière après dix ans de mannequinat. Se remémorant cette période dont il dit garder de très bons souvenirs, il égratigne au passage ceux qui imposent leurs diktats dans le monde de la mode, avec un franc-parler désarçonnant. « En Espagne, les gens sont fiers et directs. Je suis comme ça, moi aussi, très conciliant, mais il ne faut pas me piler sur les pieds! » Voilà, qui est dit. Francisco, c’est un cœur de velours et un tempérament bouillonnant.

Un électron libre et passionné Trois heures par jour : c’est le temps minimum qu’il consacre au sport pour « rester zen ». « J’aime faire la fête. Pendant plusieurs années, je vivais le jour et la nuit. Mais j’ai réalisé que mes objectifs ne seraient pas servis par ce mode de vie là. Il faut se lever tôt pour réaliser ses rêves! » Et des rêves, l’animateur en a plein, à commencer par celui de poursuivre la vie de passions et de défis qu’il s’est bâtie à force de travail et de persévérance. Mais, attention, toujours dans le plaisir. Car ce qu’il déteste au plus haut point, c’est quand travail rime avec routine. Les projets, il les entreprend toujours avec des êtres qui l’inspirent. Comme M. Hà, récemment décédé, dont il a repris le restaurant vietnamien (Souvenirs d’Indochine devenu Hà) avec des amis. Ou comme son instructeur de jujitsu, Koji Murukami, avec qui il songe à s’associer pour agrandir le dojo dans lequel il s’entraîne. Et peut-on s’attendre à une autre série de À deux, c’est mieux? « Non, travailler avec sa blonde [Évelyne Audet] est très difficile. On ne renouvellera pas l’expérience. » Par contre, il évoque à demi-mot le projet d’une émission qu’il coanimera bientôt avec un chef « qui est aussi un ami ». Et de conclure : « La vie, c’est être libre de ses mouvements. Comme au jujitsu. » Le restaurant Hà se situe au 243, avenue Mont-Royal Ouest, à Montréal. Vous pouvez retrouver Francisco tous les dimanches de 9 h à 11 h, sur Rythme FM dans l’émission Le dimanche, c’est le bonheur!


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P h o t o g r a P h i e :   M a x i M e   g i r a r d   t r e M b l ay

Son premier rôle Cet automne, Francisco incarnera le personnage de David Wilson dans la série Les jeunes loups sur TVA, aux côtés de France Castel et de Julie Perreault : « Je joue un homme d’affaires et, pour le rôle, je porte mes propres costumes Sartorialto! J’ai adoré l’expérience et j’aimerais la renouveler. »

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P h o t o g r a P h i e :   L a u r e n c e   L a b at

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Musique

Un succès qui ne veut pas mourir Depuis son retour sur la scène, en 2007, la grande dame du country vit une véritable renaissance. Tournées, spectacles ou disques, les succès s’enchaînent et le public est toujours là, fidèle. Malgré plusieurs revers, cette battante n’a jamais baissé les bras; elle les a plutôt ouverts tout grands. Bienvenue dans l’univers de Renée Martel. Pa r S y lv i e l a m o t h e

Après plus de 50 ans de carrière, des centaines de spectacles, des dizaines d’albums et des contrats de télévision, Renée Martel méritait de se reposer, à sa sortie de la vie artistique en 1999. Et du repos, elle en a eu, car l’ablation d’un demi-poumon l’a soumise à une longue convalescence. Lourde perte pour une chanteuse... Mais celle-ci n’avait pas interprété sa dernière chanson. « Après ma guérison, en 2007, j’ai décidé de faire un essai. Je ne savais même pas si j’étais capable de faire un spectacle de deux heures. J’ai suivi les conseils d’un inhalothérapeute pour ma respiration… et ça a fonctionné. C’est parti en flèche et ça ne s’est jamais arrêté! » En dépit d’une absence de neuf ans, la chanteuse a vite renoué avec la scène et son public.

Renaître de ses cendres Stimulée par ce départ canon, Renée lance alors un album de chansons originales écrites pour elle, une première dans sa carrière. L’Héritage la mène en tournée pour plus de deux ans et lui vaut deux Félix en 2009, l’un pour Album country de l’année et l’autre pour Spectacle de l’année, interprète. En janvier 2012, Renée enregistre Une femme libre, qui se vend à des milliers d’exemplaires

et est déclaré Meilleur disque country au Gala de l’ADISQ. Durant ce gala, la colonie artistique lui rend un vibrant hommage pour ses 60 ans de carrière. Profondément émue, Renée reçoit les témoignages de ses pairs comme un cadeau. Fière de ses origines, elle lance, en février 2014, La fille de son père, un album à la mémoire de Marcel Martel. Depuis, la resplendissante chanteuse country amène son père partout en tournée, devant un public conquis. Comment surfer sur une vague de popularité durant 60 ans sans tomber dans le bassin des has been? « Toute ma vie, j’ai voulu aller plus loin que ma dernière chanson. J’aurais pu m’asseoir sur le succès de J’ai un amour qui ne veut pas mourir mais, moi, il faut que j’évolue, que je crée des choses, que j’avance et que je fonce. » Pourtant, elle aurait pu se laisser distancer à quelques reprises : problèmes d’alcool, maladie pulmonaire, deuils, accident de ski, suicide de son conjoint en 2009, cancer du foie (dont elle est en rémission depuis un an et demi)... Non, elle s’est relevée et a poursuivi sa route, mille après mille.

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« Toute ma vie, j’ai voulu aller plus loin que ma dernière chanson. »

Hommage au féminin

Et ce n’est pas fini

Au printemps dernier, la grande dame a reçu un cadeau tout spécial, un disque hommage intitulé C’est mon histoire, titre d’une chanson qui lui a valu son premier Félix en 1985. L’album revisite ses plus grands succès : « J’ai choisi 16 chanteuses, des voix et des filles que j’aime, des femmes de cœur, des amies, et elles ont toutes accepté! J’étais super contente. Ensuite, comme c’était une surprise, j’ai dû attendre que ce soit terminé. Ça a été difficile! » Parmi les interprètes, des choix étonnants comme Stéphanie Lapointe, Susie Arioli, Valérie Carpentier et Andrea Lindsay dont l’interprétation de Je vais à Londres fait un joli clin d’œil à Petula Clark. « Ce que j’ai surtout aimé, c’est que chacune a apporté son style et sa couleur sans chercher à s’adapter à mon style. » Résultat, un survol intéressant de sa carrière, dans un habillage moderne et contrasté. Un disque qui nous met Martel en tête…

En ce moment, la chanteuse concocte son prochain disque. « Je ne sais pas si je vais écrire (Renée Martel est l’auteure de plusieurs de ses chansons). Je reçois des chansons tellement bonnes que… » De fait, plusieurs auteurs-compositeurs de talent lui proposent des chansons, comme Michel Rivard, Vincent Vallières, David Portelance, Richard Desjardins, et d’autres de la relève, tel Patrice Michaud. « Ce que je trouve vraiment extraordinaire, c’est que des jeunes souhaitent écrire pour moi, et qu’ils n’essaient pas de me faire adopter leur style. C’est gratifiant et ça me stimule. » Bref, sa « vraie » retraite n’est pas au programme. Du reste, son agenda est rempli jusqu’en 2017, année de ses… 70 ans!

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Votre passe-temps favori? M’occuper de ma maison. Je suis passionnée par la décoration et l’aménagement intérieur.

Votre mets préféré? Le couscous marocain, avec de l’agneau.

Votre destination vacances? Le Mexique. J’y vais chaque hiver, de la fin décembre au début mars.

P h o t o g r a P h i e :   L a u r e n c e _ L a b at

Cet opus a même inspiré à Renée Martel la mise en scène d’un spectacle pour le Festival Western de St-Tite, qui rassemble 13 des interprètes du disque. C’est que la sexagénaire se lance de nouveaux défis : « J’ai commencé à faire de la mise en scène, pour moi et un peu pour les autres. J’adore ça. Ça me permet de transmettre ce que je connais, ce que je sais faire. Les jeunes qui commencent ont besoin d’être guidés. » D’ailleurs, une version écourtée de ce spectacle fera la tournée des gros festivals l’été prochain.

Questions éclair


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Musique

UN NOUVEL ALBUM POUR BRIGITTE BOISJOLI C’est dans la peau de Patsy Cline que Brigitte Boisjoli nous propose un troisième album en carrière. Heureux mélange de country et de soul, l’album se veut un hommage fidèle à l’œuvre de la grande chanteuse américaine. Pour Brigitte, qui s’était pourtant juré de ne jamais faire de disque hommage, Patsy Cline a été en quelque sorte une révélation. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

Décédée à l’âge de 30 ans dans un accident d’avion, Patsy Cline a connu une brève mais brillante carrière. Brigitte Boisjoli a donc cherché, à travers les douze chansons qu’elle nous propose, à retracer l’ensemble de son parcours, tant sa période country que sa période plus soul. Deux pièces de l’album rendent Brigitte particulièrement fière : Crazy, le plus grand succès de Patsy Cline, et Leaving on Your Mind, une ballade qui fait référence à l’une des nombreuses peines d’amour de la chanteuse. L’enregistrement de l’album s’est fait à Nashville, ville de la musique country par excellence, en huit jours seulement. Brigitte s’est retrouvée à Nashville dans un nouveau studio, avec de nouveaux musiciens, sans trop savoir s’ils allaient faire bon ménage. « J’ai parlé au téléphone avec le réalisateur seulement deux fois avant d’y aller. Je comprenais à peine ce qu’il disait parce qu’il a un accent du Texas gigantesque! En fin de compte, on s’est vus, on s’est plu et ça a marché. » Deux musiciens qui ont travaillé avec Patsy Cline ont même accepté de collaborer à l’album. Un séjour mère-fille Brigitte est allée à Nashville en compagnie de sa mère, pour lui faire vivre l’enregistrement d’un disque. « On peut penser que c’est super glamour, mais c’est tout le contraire! Je suis dans une cabine fermée, habillée en mou, et quand je sors, on dirait que j’ai passé quatre jours dans un bar! Je voulais quand même faire vivre ça à ma mère. Le soir, on sortait dans les bars, on écoutait de la musique. C’était super le fun! » Brigitte a profité de chacune des journées passées à Nashville, consciente que « c’est le rêve de tout musicien country ».

Photo : Crila Photo

La chanteuse n’a pas vu son été passer. Entre l’enregistrement de son disque et une tournée acoustique, elle a répété pour le spectacle Plamondon, présenté au théâtre Qube jusqu’en octobre. Après avoir énuméré tous ses projets, Brigitte s’exclame : « J’ai beaucoup de plaisir dans ce métier que j’aime tant! » À la voir aller, on n’en doute pas une seconde et on lui souhaite que ça continue.

L’album Patsy Cline de Brigitte Boisjoli, en magasin le 18 septembre.

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Dany Placard

un homme heureux C’est fini, le temps où Dany Placard avait la mine renfrognée, où on le comparaît à Tom Waits. Il le dit lui-même : « Je veux toucher les gens avec des mots simples et de la musique accessible. J’ai le goût de les voir rire ou pleurer, de parler de ce que j’ai sur le cœur. » Pa r r e n é e S e n n e v i l l e

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Découverte Non, « Placard » n’est pas son vrai nom. L’histoire remonte à une nuit d’été, à Montréal. Pour échapper au tapage nocturne de ses colocataires, Dany Gauthier avait déménagé son lit dans un placard. Ses chums l’ont aussitôt rebaptisé. C’est avec un beau sourire, sa tuque et ses verres fumés qu’il m’accueille, à la terrasse d’un café de son quartier d’adoption à Montréal. Et avec son charmant accent du Saguenay, évidemment, celui qu’il a dans ses chansons. Originaire de Laterrière, près de Chicoutimi, le chanteurrocker folk s’explique : « Je ne suis plus le gars sauvage d’avant, mais ça ne m’empêche pas de dire ce que je pense. Disons qu’il y a une manière de dire les choses sans blesser. C’est ça que je cultive, maintenant. »

P h oto g r a P h i e : S a r a h M a rcot t e

De Tom Waits à Neil Young

Bleu Tonnerre, du Saguenay à Cannes Les cinéastes Jean-Marc E. Roy et Philippe David Gagné voulaient faire un film qui respirait le Saguenay. Avec leur ami Dany Placard, personnage principal et auteur de la musique, ils ont mis toutes les chances de leur côté. Le court-métrage a été sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs, un festival parallèle au Festival de Cannes.

tionne bien. » Sa blonde semble y être pour beaucoup. « Elle voit toujours le côté positif des choses, jamais les problèmes. Je suis un homme comblé, vraiment chanceux. »

« C’est vrai que Tom Waits a été, un temps, une inspiration pour moi. Mais après ça, Neil Young et Bob Dylan l’ont remplacé. C’est là que j’ai commencé à parler de moi, dans mes chansons, et que le vent a tourné. » D’abord, avec son album Démon vert et, plus récemment, avec Santa Maria. « Écoute, me dit-il avec passion [en enlevant ses verres fumés, enfin!], ça faisait plus de dix albums que je sortais, et ça ne marchait pas. Je pouvais ben être aigri! » Les astres se sont enfin alignés, et il a envie de le chanter.

Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est « faire du studio », avec sa gang. Son studio, il l’a construit lui-même, dans sa maison. En 1997, alors qu’il tournait des œufs dans un restaurant pour gagner sa vie, sa mère lui avait suggéré d’aller se chercher un métier « d’un coup que la musique, ça ne marcherait pas… » « J’étais furieux contre elle, mais elle avait raison. J’ai un diplôme en ébénisterie, ça me donne une certaine sécurité. » Finalement, sa mère a été très importante pour lui. L’a-t-il remerciée? « Oui. Peut-être pas assez », ajoute-t-il.

Du chant classique au rock folk

Réalisateur et comédien

Le petit Dany a commencé à s’intéresser à la musique à l’église. Il allait s’asseoir à côté d’un de ses cousins qui jouait de l’orgue, dans le jubé. Voyant son intérêt, sa mère lui a acheté une guitare et l’a inscrit à des cours. « Un bon plan », dit-il. Ado, il joue dans des bands, puis il décide de s’inscrire en chant classique, au cégep d’Alma. Il poursuit dans la même discipline à l’université, mais ça ne dure pas. « J’étais tanné de chanter six heures par jour dans un petit local avec un pianiste. J’avais le goût de composer mes chansons, j’étais rendu là. »

Dany réalise aussi les albums d’autres artistes. Il l’a fait pour Chantal Archambault, par exemple. Il est aussi, depuis peu, comédien. Des amis du Saguenay ont eu l’idée de filmer une comédie musicale (voir encadré) sur un gars qui fait de la lutte amateur, en pensant à lui pour ce rôle. « J’ai adoré ça! », s’exclame-t-il. Ses fils ont dû trouver drôle de voir leur père transformé en lutteur. Disons au premier abord, il n’a pas tellement le look... Il n’y a peut-être pas de lien, mais depuis, Dany a arrêté de fumer et il a commencé à jogger. Je ne crois pas qu’il envisage de faire de la lutte… mais ça lui servira sûrement dans ses tournées!

« Trois ans de chant classique, ça m’a permis de connaître mon instrument [sa voix] comme faut. Je connais la technique pour ne pas perdre ma voix. » Mais c’est justement ça qu’il n’aimait pas du chant classique : toujours devoir « penser à ce qu’il faut faire » sans pouvoir se laisser aller. Et puis le milieu ne l’attirait pas.

Pour les spectacles à venir, visitez le www.danyplacard.com

Sa blonde, sa mère et son studio Des shows, il en donne beaucoup. Entre 60 et 80 par année. « Trois fins de semaine par mois », précise-t-il. En couple avec sa Sarah depuis 15 ans – il l’a épousée récemment –, ils ont deux garçons. « On a développé une routine qui fonc-

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Découverte

Beth est consciente de la chance qu’elle a de pouvoir compter sur Sylvain Cossette et Andrée Watters, deux chanteurs d’expérience. « Ils m’aident beaucoup. Mon père me prépare aux obstacles que je vais rencontrer dans ce milieu. Il m’a toujours dit qu’il fallait que je sois celle qui travaille le plus fort, que je devais être bien dans ma peau et heureuse dans ce que je fais. » La jeune femme prend soin de suivre ces conseils, mais elle apprivoise aussi le métier à sa façon, désireuse de ne pas être reconnue uniquement comme « la fille de ».

Un départ prometteur

Beth Cossette

Née pour chanter Toute petite, elle poussait la note devant le miroir, avec une brosse à cheveux en guise de micro. Très vite, elle a voulu suivre son père Sylvain en tournée, ce qui lui a donné la piqûre de la musique. Aujourd’hui, elle prépare un premier album et goûte au succès avec sa chanson Prismacolore. Rencontre avec la rafraîchissante Beth Cossette. Pa r J o a n n i e L a n g L o i s

De toute évidence, la musique est une affaire de famille pour la jeune chanteuse de 24 ans. Elle travaille présentement à la préparation de son premier album, entourée de son père Sylvain Cossette, de sa belle-mère Andrée Watters et de 44/PORTRAIT

son copain Félix-Antoine Couturier, ex-candidat à La Voix. Même sa sœur Judith met la main à la pâte en agissant en tant que photographe, graphiste et directrice de tournée.

La musique de Beth, avec ses accents pop, s’adresse principalement aux jeunes filles. Sa première chanson originale, Prismacolore, représente bien son style et a donné lieu à un vidéoclip qui a nécessité pas moins de 20 heures de tournage consécutives. « C’était tellement trippant, c’était comme un rêve. J’attendais ce moment-là depuis si longtemps! Je ne sentais même pas la fatigue ni la douleur causée par mes talons hauts! » Le vidéoclip a été visionné plus de 40 000 fois sur YouTube, un succès totalement inattendu pour la chanteuse. Beth prend en quelque sorte la relève musicale de la famille Cossette, son père ayant mis sa carrière de chanteur en veilleuse pour se reposer et se consacrer au métier de producteur. « Mon père n’arrête pas depuis 15 ans. Il sort album après album et une tournée n’attend pas l’autre. Il a besoin d’une pause, d’autant plus qu’il a eu des problèmes cardiaques au cours des dernières années. Ça va lui faire du bien de penser à lui. » Gageons toutefois qu’il n’hésitera pas à ressortir sa guitare pour interpréter un ou deux duos sur l’album de sa fille…


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Musique SaLOmé LECLErC

DOUCE, ENVOÛTANTE ET CRÉATIVE Salomé Leclerc admet que l’été 2015 a été son plus chargé depuis qu’elle a commencé sa carrière de musicienne, il y a quelques années à peine. Pas surprenant, lorsqu’on porte attention un instant à cette jeune femme de 29 ans bourrée de talent, à la voix douce et envoûtante et qui joue de la guitare… et de la batterie. Pa r E L I S a   C L O U T I E r

D’ailleurs, c’est à la batterie qu’elle accompagnait Vincent Vallières en tournée pour une dizaine de spectacles, cet été. Elle est aussi montée sur scène avec Alexandre Belliard, dans le cadre du spectacle collectif Légendes d’un peuple, en plus de faire sa propre tournée. Il n’y a pas à dire, Salomé Leclerc séduit son public partout où elle passe. « Ça n’arrête pas! », lance la chanteuse au bout du fil, alors qu’elle profite d’une rare journée de congé.

Femme à tout faire C’est d’abord à la batterie que la jeune chanteuse a fait ses premiers pas en musique, à l’âge de 10 ans. « Mes deux frères jouaient déjà de la musique, mais mes parents ont quand même eu le courage de m’acheter une batterie! », lance l’artiste originaire de Sainte-Françoise-de-Lotbinière, dans le Centre-du-Québec. Puis, quelques années plus tard, elle a suivi des cours de guitare, pour s’accompagner, ce qui l’a menée à l’École nationale de la chanson de Granby, où elle a appris les rudiments du métier. « C’est une année très intensive, qui ouvre la porte autant à la portion musicale et créative de ma carrière, qu’à la portion business », explique la chanteuse. Salomé a même fait un détour par le Cégep de Jonquière pour suivre le cours de caméraman du programme Arts et technologies des médias. « Avant j’avais peur d’être devant la caméra; c’est pourquoi j’ai étudié pour être derrière. J’ai pas mal raté mon coup! », lance-t-elle en riant. « J’ai eu quelques contrats, ici et là, comme caméraman… Techniquement, si demain je ne faisais plus de musique, je pourrais être caméraman », raconte la

chanteuse, qui ne risque toutefois pas de changer de voie de sitôt, si l’on se fie à son agenda bien rempli. Après avoir été encensée par la critique lors de la sortie de son deuxième album 27 fois l’aurore, l’an dernier, Salomé Leclerc a remporté le prix Félix-Leclerc de la chanson et le prix Rapsat-Lelièvre, en plus d’avoir été finaliste aux Prix de la chanson SOCAN. Cet automne, elle mettra le cap sur l’Europe, afin d’aller y présenter son spectacle dans une deuxième tournée outre-Atlantique. D’ici là, elle profitera de ses quelques jours de repos pour se concentrer sur l’écriture de son troisième opus. « Je veux recommencer à écrire bientôt pour profiter de cet élan », mentionne-t-elle.

De la musique et du vin Jeune femme aux multiples talents, Salomé a plusieurs projets en tête. Elle admet avoir développé dernièrement une passion pour le vin. « J’ai de plus en plus cet appel de travailler la terre. Le vin est devenu une grande passion pour moi, mais pas seulement le produit fini, tout le processus. Si j’en avais les moyens, je pense que j’irais travailler quelque temps dans un vignoble pour produire de nouveaux vins », indique celle qui accorde de plus en plus d’importance au monde de la sommellerie. Vous voulez découvrir Salomé Leclerc? Elle sera en tournée un peu partout au Québec cet automne. Pour toutes les dates, salomeleclerc.com.

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AffAires

Glenn B. Miller

Homme d’affaires et de passion Président et fondateur de MBG Finance, Glenn B. Miller a une carrière d’entrepreneur impressionnante. Il est aujourd’hui également mentor et conférencier au programme de MBA de l’Université McGill afin de transmettre son expertise en redressement d’entreprises aux futurs entrepreneurs. Amoureux de l’art, il est aussi mécène et possède sa propre galerie à Montréal. Rencontre avec un homme d’affaires inclassable. Pa r D i a n e S t e h l é

Homme d’affaires réputé, Glenn B. Miller se destinait pourtant à une tout autre carrière : celle de footballeur. Quitter le sport a été une décision difficile à prendre, mais Glenn trouve sa voie en travaillant pendant huit ans au sein de deux importantes compagnies spécialisées dans les avantages sociaux. Grâce à l’expertise acquise, il est ensuite repéré par une firme américaine qui lui confie un mandat bien particulier : redresser la situation de l’Hôpital américain de Moscou. Glenn devient ainsi l’un des premiers Canadiens à travailler en Russie après la chute du communisme. Ayant eu vent de son talent, le Mouvement Desjardins lui propose peu de temps après le poste de vice-président au développement des affaires. Il a alors 31 ans. Il y restera huit ans. « Ce travail m’a beaucoup apporté et m’a bien préparé à ma carrière d’entrepreneur », commente celui dont le regard franc, le sourire charmeur et l’évident charisme évoquent plutôt l’acteur hollywoodien que le chef d’entreprise. N’ayant en poche qu’un baccalauréat en éducation, Glenn finit toutefois par se heurter à un mur : « Sans MBA, il est très difficile d’évoluer dans ce milieu corporatif. »

Or, l’homme a besoin de nouveaux défis. En 2002, on lui propose la présidence des Alouettes de Montréal. L’affaire est très médiatisée et son nom est désormais connu de tous les gens d’affaires. Mais Glenn a alors un autre projet en tête : fonder sa propre entreprise. Il crée Emergia Capital, une firme spécialisée dans le financement de compagnies en réorganisation. Son entreprise va bon train et fait même plusieurs acquisitions, jusqu'à ce que, en 2008, la crise financière américaine le frappe de plein fouet. « Ma banque de Chicago a fait faillite et j’ai perdu mon financement. Ça a été l’une des plus grandes leçons de ma vie. J’ai compris qu’une entreprise n’est jamais à l’abri d’une crise financière et qu’elle est étroitement liée à l’économie mondiale. » Il en ressort avec une nouvelle philosophie : « J’ai décidé de ne plus faire affaire avec une banque. » MBG Finance, qu’il fonde en 2009 et dont la mission est d’aider les entreprises en très forte croissance ou, à l’opposé, en restructuration, se base sur un fonds privé et un financement alternatif.

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AffAires

La galerie-atelier

Lisabel

« Je n’aime pas le monopole que les galeries d’art ont sur les artistes. Certaines prennent 80 % du revenu de vente des œuvres, et très peu d’artistes peuvent vivre de leur art. » Voilà pourquoi Glenn a décidé de fonder sa propre galerie il y a huit ans et de miser sur le Web pour faire connaître sa conjointe, la peintre Lisabel. Ensemble, ils ont aménagé, au cœur de Griffintown, Ironie du sort, Glenn Miller a été choisi il y a cinq ans pour être mentor et conférencier auprès des élèves du programme de MBA de l’Université McGill, alors que lui-même ne possède pas cette formation. « C’est ma façon de retourner à l’école », dit-il à la blague, en ajoutant « qu’on n’apprend pas à redresser une entreprise à l’université ». Or, il en sait long sur le sujet. L’homme d’affaires est aussi très demandé par les dirigeants d’entreprise à qui il fournit des services de coaching : « Souvent, ce sont les mauvaises décisions qui entraînent les situations financières fâcheuses. J’aide les entrepreneurs à les éviter. » Au-delà de l’expertise et des connaissances, celui qui pourrait compter parmi les dragons de l’émission Dans l'oeil du dragon (ce qui ne lui déplairait pas, dit-il un sourire en coin) pense que les premières qualités pour être entrepreneur sont la passion et la détermination. « Je connais de nombreux cadres qui n’ont pas le courage de faire le saut parce qu’ils veulent un

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salaire fixe et des avantages sociaux. Pour devenir entrepreneur, il faut avoir confiance en ses capacités et ne pas se laisser envahir par l’insécurité. Qu’on soit propriétaire d’un petit restaurant ou d’une firme d’informatique, la réalité d’un entrepreneur est la même : tout est à recommencer chaque jour. »

une galerie de 4 000 pieds carrés qui offre une expérience sensorielle unique. Grâce à son talent et sa vision, Glenn a réussi à introduire au sein de cette industrie traditionnelle un nouveau modèle d’affaires fondé, non plus sur l’art, mais sur une

Du courage, Glenn n’en a jamais manqué. Lorsqu’il a quitté la situation confortable qu’il occupait au Mouvement Desjardins, même s’il était déjà consultant, son père lui a demandé inquiet : « Pourquoi fais-tu ça? » Ce à quoi Glenn a répondu : « Je veux être libre et ne pas dépendre de l’argent. » Libre de gérer ses journées comme il l’entend. « Parce que le vrai luxe, s’empresse-t-il d’ajouter, c’est d’être maître de son temps. » Pour plus d’informations : glenn B. miller tél. : 514 699-7108 glenn@mbgfinance.com www.mbgfinance.com

marque, un concept, qui attire les acheteurs des quatre coins du monde et démocratise l’art afin qu’il soit accessible à tous. www.lisabel.ca

P h oto g r a P h i e :   B a ss a m   s a B B ag h

Former la relève


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SPORTIF

Joan Roch

Courir pour apprendre la vie

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porté un short, j’aurais pu croire qu’il venait tout juste de courir, car ce Longueuillois court 20 kilomètres par jour entre la maison et le travail. « C’est la seule solution que j’ai trouvée pour que ma passion ne nuise pas à ma vie personnelle », explique-t-il. Les fins de semaine, Joan range ses chaussures de sport et passe du temps avec sa femme et ses trois enfants. Au début,

Joan Roch me donne rendez-vous dans les bureaux d’ACCEO Solutions à Montréal, où il travaille comme informaticien. C’est un homme souriant aux longs cheveux bouclés, arborant un chandail rouge aux couleurs de la TransMartinique, une épreuve pour ultramarathoniens, qui se présente devant moi. Très loin du geek que je m’attendais à rencontrer. S’il avait

Ce natif de Poitiers, installé au Québec depuis quinze ans, a un impressionnant palmarès à son actif. Il a entre autres remporté le Bromont Ultra, la première course officielle de 165 kilomètres de la province, et s’est classé troisième en Virginie. En juillet dernier, il a terminé onzième au 161 kilomètres solo du Vermont 100.

Discipline, persévérance et motivation

Pa R D i a n e S t e h l é

ça a été difficile, mais progressivement l’activité est devenue une routine, et même un excellent entraînement pour cet habitué des courses sur sentier de 160 kilomètres.

Joan Roch se rend tous les jours au bureau en courant et ses allers-retours totalisent 120 km par semaine. Quand il ne travaille pas, il participe à des courses sur sentier de 160 km, donne des conférences sur le sujet et rédige un blogue suivi par des milliers de lecteurs. Il mène aussi une vie familiale bien remplie avec trois enfants de sept, cinq et trois ans. Cet ultramarathonien est-il tombé sur la tête?

Tout a commencé il y a dix ans. Joan se met à courir, un peu comme tout le monde, pour faire du sport et se changer les idées. De l’appartement qu’il habite


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démarre le matin pour se terminer le lendemain. Ce qui veut dire que, la majorité du temps, la course s’effectue la nuit, lampe au front. « Dans certaines compétitions comme celle du mont Blanc, on court même deux nuits d’affilée. » Quand il n’en peut plus, il fait une sieste éclair, directement sur une roche. « J’ai déjà souffert d’hypothermie et d’hyperthermie, mais, avec l’expérience, on sait que ces malaises passeront. »

Les projets de Joan Une course en solo de Québec à Montréal (250 km) au profit de la Fondation du Dr Julien, organisée par son employeur ACCEO Solutions. Un livre en 2016 : « Avec beaucoup de photos en couleurs et des récits de mes aventures. »

P h o t o g r a P h i e S :   a l e x i S   B e r g   &   Fa B r i c e   g a ê ta n

Un changement de carrière : « J’espère pouvoir vivre de mes courses, de mes conférences et de mon blogue à temps plein! » jusqu’au mont Royal, il court deux ou trois kilomètres, au début. Bien souvent, la montagne a raison de lui, mais, petit à petit, les distances s’allongent. Au point qu’en 2005, il s’inscrit à son premier semi-marathon… sans s’y présenter. L’année suivante, il va jusqu’au bout. De quoi lui donner la piqûre. En 2007, au marathon d’Ottawa, il termine en 3 h 14. « Je me suis alors mis en tête d’y arriver en moins de trois heures… Ça m’a pris quatre ans pour réduire mon temps de quinze minutes! » Une belle leçon d’humilité. De marathon en marathon, Joan s’aperçoit qu’il n’aime pas courir parmi d’autres personnes. Il décide alors d’essayer la course sur sentier avec un ultramarathon de 58 km au mont Tremblant. « Je pensais que ce

serait comme un 42 km, mais je ne m’étais pas rendu compte que courir en montagne, ce n’est pas du tout la même chose que courir sur route! Tu dois composer avec les cailloux, les racines, la boue, les montées et les descentes. » Il abandonne bien avant la fin. Mais, persévérant, il se remet à l’entraînement et termine avec un bon score, dès l’année suivante. « Je n’ai jamais refait de course sur route. » Bien que plus longue, la course sur sentier offre toujours un paysage différent. Et plutôt que la performance, elle met en avant le défi personnel. Des valeurs qui correspondent mieux à la personnalité de Joan.

Apprivoiser l’imprévu Depuis deux ans, Joan participe à des ultramarathons de 160 km. La compétition

Avoir mal physiquement fait donc partie du jeu. Mais qu’apprend-on sur soi lorsqu’on court 160 km au milieu de nulle part? « On se rend compte qu’on est capable de faire face à de nombreux imprévus et de se réorienter. » Cette vision de la vie, Joan l’applique au quotidien et tente de l’enseigner à ses enfants. Avant de partir, il me confie d’ailleurs que son état d’esprit a changé en dix ans grâce à la course. « On a toujours le choix d’abandonner ou de continuer. Aujourd’hui, je sais que, quoi qu’il arrive, je n’abandonnerai plus aucune course. » Continuer ou abandonner : et si courir était une formidable métaphore de la vie? retrouvez Joan sur son blogue : www.joanroch.com

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affaires

À LA TÊTE D’UNE

ÉQUIPE GAGNANTE Ambitieux et persévérant, Marc-Antoine Reid s’est taillé une place enviable dans le monde de la finance. Il a su conjuguer travail, études et détermination pour faire son chemin jusqu’à la direction du bureau régional de Québec Lebourgneuf du Groupe Investors. Et c’est sous son leadership que l’équipe a remporté la Coupe du président 2014 d’Investors, ce qui la classe première au Canada sur 110! Pa r S y lv i e l a m o t h e

Marc-Antoine Reid est arrivé sur le marché du travail en 2001. Il y a fait ses armes tout en poursuivant ses études en parallèle. En 2005, fort de l’expérience qu’il avait acquise dans une grande banque canadienne et dans une firme de courtage à escompte, il entre au Groupe Investors. Embauché à titre de spécialiste en valeurs mobilières, il devient la ressource interne en cette matière pour les 200 conseillers des bureaux régionaux de Sillery, Chicoutimi, Sherbrooke et Sainte-Foy. « J’ai beaucoup appris durant les années où j’ai joué ce rôle. Ça m’a permis de constater que les conseillers avaient le pouvoir de s’impliquer dans une relation fructueuse avec leurs clients et qu’ils bénéficiaient d’avantages intéressants. Alors, en 2011, j’ai décidé de faire le saut pour devenir conseiller. » C’est une décision qu’il n’a pas regrettée, car la même année il est nommé directeur de division et, quelques mois plus tard, directeur régional du bureau de Québec Lebourgneuf. « Je suis très heureux dans mon rôle de directeur régional, car je peux faire une réelle différence

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dans la vie des gens. D’abord, dans celle des conseillers de mon équipe, car je les aide à s’épanouir dans leur carrière. Ensuite, dans celle de nos clients, car nous les aidons à améliorer leur situation financière. » Mais qu’est-ce que la Coupe du président? « C’est un peu l’équivalent de notre Coupe Stanley », explique MarcAntoine Reid. « C’est un symbole de réussite qui est remis au bureau régional canadien qui a affiché la meilleure performance selon 21 critères d’évaluation, dont le taux de croissance, le taux de recrutement net, etc. » Pour lui, ce prix vient confirmer l’excellence du travail accompli tout en augmentant la motivation des troupes, la confiance des clients et l’intérêt des nouvelles recrues. « Cela renforce les valeurs positives que nous mettons de l’avant », souligne-t-il.

Un plan financier global En tête de peloton parmi les fournisseurs de services financiers aux particuliers au Canada, le Groupe Investors innove en basant son offre de service sur la planification financière globale.

« Notre approche vise les sept volets d’une planification complète : succession, fiscalité, études, assurances, gestion de liquidités, retraite et portefeuille. Notre démarche d’affaires, c’est d’offrir à chaque client un plan financier qui couvre tous ces volets et de l’accompagner au fur et à mesure de l’évolution de sa situation personnelle. » En fait, ces aspects de nos finances personnelles peuvent se comparer à des vases communicants, de sorte qu’il est parfois difficile d’évaluer les répercussions d’une décision prise par rapport à un volet, par exemple la gestion de notre prêt hypothécaire, sur le rendement d’un autre volet, comme le montant d’épargne disponible à notre retraite. Nous avons donc tout avantage à établir un plan global de notre situation financière et de nos objectifs personnels – les priorités diffèrent d’un individu à l’autre – pour maximiser le rendement de nos avoirs à long terme, et encore plus à être conseillés par des personnes compétentes. Marc-Antoine Reid compare ses conseillers à des médecins généralistes : ils ont une bonne vue d’ensemble de la santé


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affaires

financière de leurs clients. Toutefois, si une question plus complexe se pose ou si la situation requiert l’avis d’un expert, ils peuvent consulter un spécialiste à l’interne. Ainsi, les solutions proposées sont optimales, car elles tiennent compte du portrait d’ensemble de la situation du client et combinent le savoir du conseiller et l’expertise du spécialiste. « Notre stratégie, c’est de créer de la valeur pour nos clients », déclare le directeur général.

Titres et diplômes Né à Québec, en 1977, Marc-Antoine Reid est titulaire d’un diplôme en administration des affaires de l’Université Laval et d’un certificat en planification financière personnelle. Il est analyste financier agréé (CFA) de même que planificateur financier (Pl. fin.). De plus,

Le recrutement : moteur de croissance Dans cette optique d’encadrement du client, le recrutement et la formation des conseillers, ainsi que le mentorat, sont des priorités pour Marc-Antoine Reid. « Le principal moteur de notre croissance, c’est d’embaucher des gens et de bien les former pour les aider à réussir, déclare-t-il. On a une recette éprouvée qui maximise leurs chances de succès. Et ils ont la chance de travailler dans un milieu professionnel stimulant. » 66/PORTRAIT

il détient les titres de Fellow de l’Institut canadien des valeurs mobilières (FICVM), de gestionnaire spécialisé en produits dérivés (GSPD) et de professionnel

Enfin, nul doute que, pour remporter leur Coupe du président, les conseillers dirigés par Marc-Antoine étaient bien outillés. Établir une bonne stratégie de jeu, « travailler dans les coins » et compter un but… c’est la base du travail d’équipe!

agréé en gestion stratégique de patrimoine (CSWP).

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Coup de Cœur Chez Tamey lau

LÀ OÙ BAT LE CŒUR DU MILE END On a beaucoup entendu parler d’elle, quand sa boutique de fleurs de la rue Bernard a pris feu en 2013. En quelques heures, voisins, enfants, commerçants — francophones et anglophones — se sont mobilisés pour l’aider, si bien qu’elle a pu rouvrir ses portes en 2014. Il était impossible d’imaginer le quartier sans elle. Pa r r e n é e S e n n e v i l l e

« Un coin de poésie sur l’asphalte » C’est en ces mots que la journaliste Rima Elkouri décrit Dragon Flowers, sa boutique de fleurs. Bien au-delà de la légende qui l’entoure, Tamey est une femme merveilleuse. D’une rare beauté, elle ne manque jamais d’adresser un petit sourire à tous ceux qui mettent le pied dans son oasis, qui commence au fond de son arrière-boutique et s’étend jusqu’à la rue, devant son magasin (ce qui lui a valu d’ailleurs un grand nombre de contraventions de la Ville de Montréal).

Un petit moment de bonheur « Come at 7 o’clock Monday morning*», m’avait-elle presque ordonné, quand je lui avais fait part de mon projet d’écriture. Sept heures du matin, c’est l’heure des petits pots de crème Shiseido pour Tamey. Au grand soleil, tout en se massant le visage, les mains et les pieds, elle me parle de sa vie, de sa jeunesse, de l’amour qu’elle voue au quartier : « I don’t need to travel, the Mile End is my country! » Elle me parle aussi de son parfum préféré (Dior), du fait qu’elle préfère magasiner avec ses garçons qu’avec ses filles (« girls are so picky, they drive me nuts »). Au fil de notre conversation, qui ressemble plus à du papotage qu’à une entrevue, elle se lève pour aider le chauffeur du camion de collecte du recyclage à ramasser ses cartons, elle salue tous les enfants qui se rendent à l’école, et leurs parents.

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Si belle… Elle me parle également de son mariage arrangé avec un homme fortuné, à Hong Kong, où elle est née. Elle s’en est séparée quelques années plus tard, au grand dam de sa mère. Elle évoque ses années de mannequinat et sa rencontre avec un homme d’affaires canadien d’origine chinoise qui l’avait remarquée, tant elle était belle. Elle l’a épousé, suivi à Montréal et, comme dans les contes, ils eurent beaucoup d’enfants. Mais quand la plus petite a eu près de deux ans, il est parti, pour cause d’incompatibilité : Tamey cultivait « la bonne énergie », et son mari ne cherchait qu’à gagner encore et encore plus d’argent. Elle a donc continué à exploiter ses commerces pour nourrir sa nombreuse marmaille, jusqu’à ce qu’elle décide de se concentrer sur la vente de fleurs (et de quelques objets hétéroclites importés de Chine). Pourquoi les fleurs?

« It's for good energy** » Impossible de ne pas remarquer sa boutique, en passant sur la rue Bernard, dans le Mile End. Ses cages à oiseaux toutes blanches surplombent son îlot de fleurs et de plantes. En s’approchant, on l’aperçoit qui disparaît et apparaît à nouveau, munie d’un magnifique bouquet auquel elle apporte toute sa bienveillance, en y ajoutant souvent une ou deux fleurs qu’elle offre à ses clients. « It’s for good energy », répond-elle, invariablement. La bonne énergie, on en découvre les bienfaits quand on a la chance de croiser Tamey, une femme merveilleuse qui n’a d’autre bonheur que de faire le nôtre et celui de ses enfants. * « Viens à sept heures, lundi matin. » ** « C'est de la bonne énergie. »

P h oto g r a P h i e :   P i e r r e   M a n n i n g

Tamey Lau fait partie du paysage depuis plus de vingt ans. Il fut un temps où elle possédait quatre commerces. J’ai lu quelque part que quelques-uns de ses enfants y dormaient. C’est qu’ils sont nombreux. Tamey a en effet réussi son pari d’élever, seule, plus de dix enfants. Ils sont en bonne santé, bien élevés, magnifiques, souriants et visiblement heureux. Ils parlent tous quatre langues (dont le français, l’anglais et le mandarin), sont excellents sur le plan scolaire et exercent déjà, pour la plupart, un métier. « Ils sont ma vie, mon bonheur, ma fierté », me dit-elle.


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Le blogue Les Urbanités (www.lesurbanites.com), dans un billet publié le 24 mai 2015, place la fleuriste parmi les 21 icônes du Mile End. Il en va de même du magazine berlinois Flaneur (www.flaneur-magazine.com), qui a consacré en juillet 2014 un numéro à la rue Bernard de Montréal, y dressant le portrait « d’une célèbre fleuriste ».

On parle d’elle, ici et ailleurs!

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Patrice Pâtissier

UNE GRANDE ADRESSE DANS LA PETITE BOURGOGNE On dit de Patrice Demers qu’il est l’un des plus grands chefs pâtissiers du Québec. Depuis un an et demi, l’ouverture de sa boutique-pâtisserie sur la rue Notre-Dame Ouest, pas loin du restaurant Joe Beef, nous fait profiter de son talent. D’autant que Patrice Pâtissier n’est pas qu’une simple pâtisserie où prendre un café et déguster un chou à la crème ou un gâteau. C’est aussi un petit restaurant où l’on peut dîner en semaine et suivre des cours de pâtisserie et de sommellerie certains soirs. Pa r D i a n e s t e h l é

Cuisine vitrée, décor épuré, lieu chaleureux et contemporain. La boutique-pâtisserie, autrefois occupée par un club vidéo, est à l’image de l’animateur de l’émission Les desserts de Patrice à Canal Vie. Le midi, la salle se remplit rapidement. Travailleurs et résidents du quartier se retrouvent dans une ambiance conviviale pour déguster une soupe, un tartare de bœuf, une salade ou un sandwich. Un menu simple, mais toujours soigné, où la fraîcheur des ingrédients et la qualité des

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produits sont primordiales. Mais, surtout, tous viennent pour goûter sur place ou emporter les desserts de Patrice : kouignamann, financier, cake praliné, tarte à la rhubarbe, éclair aux saveurs de saison, sablé aux pacanes… Et, bien sûr, le fameux pot de crème au chocolat et au caramel et sel de Maldon. Des pâtisseries dont les combinaisons créatives de saveurs et la technique de préparation, toujours irréprochable, portent la signature singulière de Patrice.


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P h oto g r a P h i e :   F r a i o l i   P h oto g r a P h y

GOURMAND

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De grandes tables, trois livres et une émission de télé Et dire que Patrice s’était inscrit en psychologie à l’université! Heureusement, 24 heures après la rentrée, ce mordu de cuisine a réalisé « que [sa] passion pourrait devenir un métier ». Parallèlement à sa formation en pâtisserie et en cuisine à l’école hôtelière de Laval, il travaille dans quelques-uns des meilleurs restaurants de Montréal. En 2003, il ouvre le restaurant Les Chèvres avec trois associés. Il n’a que 23 ans, mais possède déjà un style bien à lui : des desserts savoureux, où les fruits et l’acidité occupent une place importante et où le sucre ne domine jamais. Josée di Stasio le repère et l’invite à son émission pour une Spéciale Saint-Valentin. L’engouement du public pour ce jeune pâtissier plein de talent est immédiat. Quelques années plus tard, on le retrouve au Laloux où il rencontre Marc-André Jetté et la sommelière Marie-Josée Beaudoin, qui deviendra sa femme. « Nous avons rapidement découvert que nous nous complétions à merveille », confie-t-il. Le trio ouvre alors, en 2010, son propre restaurant, Les 400 Coups. Le succès ne tarde pas et l’endroit est vite classé comme l’une des bonnes tables de Montréal. Mais Patrice a un rêve : ouvrir une pâtisserie et exercer son métier dans un cadre distinct d’un restaurant. Accompagné de sa conjointe, Marie-Josée Beaudoin, et de Jean-François Archambault, son agent et le fondateur de la Tablée des chefs, il ouvre, en 2014, Patrice Pâtissier, un lieu unique, où il peut présenter ses nouvelles créations, mais aussi transmettre son savoir. « Je donne des cours de pâtisserie deux fois par semaine. Ma conjointe offre quant à elle des dégustations de vin. » Timide et humble (« je ne sais pas me vendre », nous dit-il), Patrice peut compter sur l’aide de son ami et agent pour l’aider à se faire connaître. Aujourd’hui, il a trois publications à son actif. Il a aussi animé pendant cinq ans l’émission de télé Les desserts de Patrice, à Canal Vie. « Il n’y aura pas d’autre saison à l’automne, car je suis trop occupé à la boutique », commente-t-il. Son temps, Patrice ne le compte pas et, depuis plusieurs années, il travaille six jours par semaine. Mais, dès qu’il le peut, il s’adonne à son autre passion : les voyages. Ainsi, cet été, il est parti quelques jours à New York avec sa conjointe. « Nous avons visité la ville et j’ai aussi suivi une formation sur le chocolat Valrhona avec un chef pâtissier de renom ». Passionné vous dites?

Patrice Pâtissier 2360, rue Notre-Dame O, Montréal 514 439-5434 Pour connaître les dates de cours de pâtisserie et de sommellerie, consultez : www.patricepatissier.ca

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FINANCIER CHOCO-BANANES, SAUCE CARAMEL AU BEURRE SALÉ Portions 12 PréParation 25 minutes Cuisson 35 minutes réfrigération 3 heures il est difficile de se tromper lorsqu’on réunit dans la même recette du chocolat, des bananes et du caramel. Cette recette ne fait pas exception!

ingrédients 285 g (1 ¼ tasse) de beurre non salé 200 g (1 tasse) de sucre 100 g (1 tasse) de poudre d’amandes 110 g (¾ tasse) de farine tout usage + 1 c. à soupe (pour le moule) 28 g (¼ tasse) de poudre de cacao + 1 c. à soupe (pour le moule) 8 g (1 c. à soupe) de fécule de maïs une pincée de sel 8 blancs d’œufs Beurre (pour badigeonner le moule) 2 bananes, coupées en tranches de 2 cm (¾ po)

méthode Dans une casserole à parois élevées, cuire le beurre à feu moyen jusqu’à ce qu’il se colore légèrement. retirer la casserole du feu et laisser tempérer de 2 à 3 minutes. Dans un grand bol, fouetter tous les ingrédients secs. Verser les blancs d’œufs sur les ingrédients secs et, à l’aide d’un fouet, bien mélanger. Ajouter le beurre noisette, en prenant soin de ne pas verser le dépôt de solides. À l’aide d’un fouet, mélanger jusqu’à ce que le beurre soit parfaitement incorporé. Verser la pâte dans un bol, couvrir de pellicule plastique et mettre au réfrigérateur pendant au moins 3 heures. Préchauffer le four à 180 °C (350 °f). Beurrer un moule à tarte rond à fond amovible de 9 po (23 cm) et le saupoudrer d’un mélange à parts égales de farine et de poudre de cacao. À l’aide d’une spatule, étendre la pâte dans le moule. Disposer les tranches de bananes sur la pâte, en les enfonçant un peu. Cuire au four pendant 25 à 30 minutes ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre du gâteau en ressorte propre. Laisser le financier tempérer avant de le démouler.


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GÂTEAU CHIFFON AU THÉ MATCHA, CHANTILLY AU CHOCOLAT BLANC, SALADE DE PAMPLEMOUSSE Portions 8 PréParation 30 minutes Cuisson 60 minutes réfrigération 4 heures

Presque aussi léger que le gâteau des anges, le gâteau chiffon est plus facile à réussir. Dans cette version, le thé matcha lui donne une couleur surprenante et une saveur incomparable. En saison, on peut remplacer les pamplemousses par des fraises : c’est un délice !

ingrédients Gâteau chiffon au thé matcha 150 g (¾ tasse) de sucre 30 g (2 c. à soupe de thé) matcha (en poudre) 5 œufs, blancs et jaunes séparés 60 ml (¼ tasse) d’huile de canola 60 g (¼ tasse) d’eau 145 g (1 tasse) de farine 1 c. à café de levure chimique (poudre à pâte) une pincée de sel 100 g (½ tasse) de sucre

méthode Préchauffer le four à 160 °C (325 °f). Dans un petit bol, mélanger 150 g (¾ tasse) de sucre et le thé matcha. Dans un cul-de-poule, fouetter les jaunes d’œufs avec le mélange de sucre et de thé. Verser l’huile et l’eau, puis bien mélanger. Dans un petit bol, tamiser la farine, la levure chimique et le sel. À l’aide d’un fouet, incorporer les ingrédients secs aux ingrédients liquides, en prenant soin de ne pas trop mélanger. À l’aide d’un batteur électrique, fouetter les blancs d’œufs jusqu’à la formation de pics mous. ajouter 100 g (½ tasse) de sucre et fouetter jusqu’à l’obtention d’une meringue lisse et brillante. L’incorporer au mélange, en deux fois. Verser la préparation dans un moule à cheminée (non antiadhésif ) non graissé de 25 cm (10 po) de diamètre. Cuire au four pendant 60 minutes environ, ou jusqu’à ce qu’un cure-dent inséré au centre du gâteau en ressorte propre. Laisser tempérer le gâteau à l’envers pendant 2 heures. Passer une petite spatule ou la lame d’un couteau entre le gâteau et le moule, puis renverser le gâteau sur une assiette. Une fois démoulé, le gâteau se conserve 2 jours à température ambiante, enveloppé d’une pellicule plastique.

Chantilly au chocolat blanc 125 g (4 ½ oz) de chocolat blanc, en pastilles 240 g (1 tasse) de crème 35 %

méthode Déposer les pastilles de chocolat blanc dans un bol. Dans une casserole, amener la crème à ébullition. Verser la crème bouillante sur les pastilles de chocolat blanc et laisser reposer 1 minute. À l’aide d’un fouet, mélanger jusqu’à l’obtention d’une texture parfaitement lisse. Couvrir d’une pellicule plastique directement en contact avec la crème et mettre au réfrigérateur pendant au moins 4 heures.

salade de pamplemousse 2 pamplemousses 100 g (½ tasse) de sucre 190 g (¾ tasse) d’eau 1 gousse de vanille, fendue et grattée

méthode À l’aide d’un couteau, peler les pamplemousses à vif et retirer tous les suprêmes. réserver dans un bol. Dans une petite casserole, amener le sucre, l’eau et la vanille à ébullition. retirer la casserole du feu et verser sur les suprêmes. réfrigérer pendant 1 heure. La salade de pamplemousse se conserve 5 jours au réfrigérateur, dans un contenant thermétique.

Au moment de servir À l’aide d’un fouet, monter la chantilly jusqu’à la formation de pics mous. important : ne pas trop la fouetter, car elle pourrait devenir granuleuse.

La chantilly se conserve 1 semaine au réfrigérateur.

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P h oto g r a P h i e :   e m i l i e   P e l l et i e r

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Héros de l’ordinaire

Jean-FrançoiS archambault, FonDateur De la tablée DeS cheFS

Nourrir et propager le savoir culiNaire Chaque année, La Tablée des Chefs nourrit 450 000 personnes dans le besoin en récupérant les surplus de nourriture des hôtels et des traiteurs. L’organisme permet aussi aux élèves des écoles secondaires des milieux défavorisés d'apprendre à cuisiner. L’idée est de Jean-François Archambault, entrepreneur visionnaire, passionné de bonne bouffe et soucieux d’améliorer la société d’aujourd’hui. Pa r D i a n e S t e h l é

sempiternelle réponse : « Impossible. On ne peut casser la chaîne du froid. » En mai 2000, un événement majeur vient bouleverser la vie de Jean-François. Sa mère, après avoir lutté pendant dix ans contre le cancer, y succombe. Elle a 49 ans. Ce drame lui donne un véritable coup de fouet, alors qu’il vient de décrocher un poste de vendeur au chic hôtel Fairmont Tremblant. « Ma mère a été toute sa vie très impliquée socialement, notamment auprès des personnes âgées. Désormais, elle n’était plus là pour s’en occuper. De mon côté, j’avais un projet porteur, mais je n’avais encore rien fait. Je me suis senti coupable. Il fallait que je bouge. »

Lorsqu’il étudiait en gestion hôtelière à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), Jean-François Archambault suivait un cours de cuisine. « Pour s’entraîner, on préparait de la nourriture pour 80 personnes. À la fin, il fallait tout mettre à la poubelle », se souvient-il. Choqué, le jeune apprenti était allé voir son enseignant. La nourriture ne devraitelle pas être donnée plutôt que jetée? La réponse avait été sans appel : non, car les risques d’intoxication sont trop importants. Quelques années plus tard, alors qu’il travaillait pour le service des ventes du prestigieux hôtel Château Vaudreuil et organisait les banquets, la même situation s’était présentée. Et encore une fois, JeanFrançois avait réagi. Pour obtenir la même

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Héros de l’ordinaire

Naissance de La Tablée des Chefs Quelques mois plus tard, grâce à ses relations et à l’aide de son père, avocat pour la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec, il réunit des personnalités influentes du milieu de l’hôtellerie et de la restauration et invite le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) à participer à la rencontre. « Dès le départ, j’ai compris que mon projet n’aboutirait jamais sans l’appui du ministère. » En 2002, La Tablée des Chefs naît officiellement comme organisme à but non lucratif. Sa mission : nourrir les familles dans le besoin. « J’avais toujours en tête de réduire le gaspillage, mais ce volet était plus compliqué à mettre en place. » Avec le soutien des écoles hôtelières, La Tablée des Chefs réussit, dès la

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première année, à préparer 25 000 repas pour les banques alimentaires. Malgré toute la bonne volonté de Jean-François et de son équipe, ces bénévoles se heurtent toutefois à la dure réalité : leur emploi du temps ne leur permet pas de consacrer les heures requises pour que l’organisme prenne son envol. « Je dirigeais l’ouverture de deux hôtels Marriott à Montréal à titre de directeur des ventes et du marketing. J’avais des semaines de 80 heures, c’était la folie. » Or, Pierre Boivin, président et directeur général des Canadiens de Montréal, déjà impliqué dans le projet, fait à Jean-François une proposition inespérée : implanter le projet de récupération de nourriture dans les loges du Centre Bell. « Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais. » Fin 2005, avec l’appui du MAPAQ, l’organisme récupère neuf tonnes de nourriture au Centre Bell, soit 60 000 repas. Un an après, Jean-François quitte son travail pour se consacrer entièrement à son projet social. « Je gagnais très bien ma vie. J’ai accepté de réduire mon salaire de plus de la moitié, j’ai vendu ma maison et je suis allé m’installer chez ma blonde. »

Transmettre le savoir culinaire La Tablée des Chefs remplit donc sa vocation, donnant à manger aux plus démunis en récupérant les surplus. Mais Jean-François veut plus. « Il fallait ajouter un volet éducation, car les compétences alimentaires se perdent, surtout dans les milieux défavorisés. Or, transmettre le savoir culinaire contribue à sortir du cercle de l’aide alimentaire. » La Tablée élargit alors ses activités et instaure un camp d’été ainsi que des ateliers dans les Centres jeunesse. S’y ajoutent un peu plus tard des ateliers culinaires, implantés dans les écoles. Le but : apprendre

aux adolescents les rudiments de la cuisine et d’une saine alimentation. « Aujourd’hui, ces Brigades culinaires sont offertes dans 60 écoles secondaires et, d’ici trois ans, on veut doubler ce chiffre », conclut fièrement l’entrepreneur. Pour celui qui, très jeune, avait appris de ses parents qu’il faut redonner à la société quand on est favorisé, c’est mission accomplie. Pour en savoir plus : www.tableedeschefs.org tél. : 450 748-1638

La Tablée des Chefs, c’est : • 450 000 personnes nourries grâce à 125 tonnes de nourriture récupérée • 60 établissements et entreprises donatrices qui soutiennent le programme de récupération • Plus de 100 chefs impliqués • 60 écoles secondaires qui participent aux Brigades culinaires • 500 jeunes qui profitent des camps culinaires à la Base de plein air Bon départ • 2 écoles de cuisine (à Longueuil et à Montréal, au marché JeanTalon)


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orGanisMe

la tablée DeS cheFS

uNe eNtreprise sociale doNt la missioN est de Nourrir et d’éduquer les Brigades culinaires Grâce à 24 ateliers culinaires théoriques et pratiques offerts dans les écoles secondaires, des adolescents de 12 à 17 ans développent leurs compétences culinaires et apprennent les principes d’une saine alimentation pour gagner leur autonomie alimentaire. En septembre 2015, les Brigades culinaires seront implantées dans 60 écoles secondaires. Ainsi, des jeunes, au nombre de 1 200, en profiteront partout au Québec. www.brigadesculinaires.com

Grande finale provinciale des Brigades culinaires Le 30 mai dernier, les quatre brigades finalistes du Québec se sont affrontées lors d’une compétition culinaire animée par nul autre que Ricardo Larrivée, porteparole de La Tablée des Chefs. Toutes les équipes, formées de jeunes adolescents provenant des écoles secondaires inscrites au programme, ont relevé quatre défis culinaires durant la dernière année, leur permettant d’accumuler des points. Cette année, c’est l’École secondaire Jacques-Rousseau (Longueuil) qui a remporté le concours.

ricardo larrivée, porte-parole de la Tablée des Chefs « L’une des façons d’améliorer notre société est de manger en famille et de transmettre nos connaissances culinaires à nos enfants. Ils apprennent ainsi à bien manger et à acquérir peu à peu une autonomie alimentaire. Et puis, autour d’une table, on apprend bien des choses. Notamment la démocratie et le respect des autres. Il faut attendre son tour pour être servi, pour parler, etc. Pour moi, la cuisine est une ouverture sur le monde. Autour de la table ou lors des cours de cuisine, on réalise que tout le monde a les mêmes aspirations : le partage, le bonheur, le désir de s’épanouir. J’ai trois enfants de 12, 15 et 17 ans. Ils manifestent le même bonheur de se dépasser, d’être fiers d’eux-mêmes quand ils cuisinent. Et ça, ça peut les mener très loin dans la vie. Les enfants, et tout particulièrement les garçons, ont besoin d’actions concrètes. La cuisine est parfaite pour ça. »

Courtage en alimentation durable Le service de courtage en alimentation durable de La Tablée des Chefs sert d’agent de liaison entre les producteurs de surplus alimentaires, plus particulièrement les donateurs du milieu des HRI (hôtels, restaurants et institutions), et les organismes qui les redistribuent aux personnes dans le besoin. Ce service est offert dans plusieurs régions du Québec, en plus d’être fourni à Calgary, à Ottawa et à Toronto. Son développement ne cesse de croître et se il sera éventuellement offert à l’international. www.recuperationalimentaire.org

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Société

CES JEUNES QUI BOUDENT LA CAFÉTÉRIA Pa r S y lv i e l a m o t h e

Vendredi, 12 h 15, des jeunes envahissent le Valentine en petits groupes et s’alignent bruyamment derrière les caisses. Ils arrivent de l’école secondaire du quartier, située à moins de 10 minutes de marche. Une telle procession se déploie au même moment dans la plupart des quartiers urbains du Québec. C’est que près du tiers des jeunes du secondaire mangent de la malbouffe au restaurant jusqu’à trois fois par semaine, selon un rapport de l’Institut de la statistique du Québec publié en 2012. Simple question de goût alimentaire? Pas seulement, semble-t-il. « Les repas à la cafétéria, c’est bon, commente Charles Fournier Charest, élève d’une école secondaire de Lévis, mais on n’en a pas assez. Et après avoir mangé, y’a rien d’autre à faire à l’école. Au restaurant, on peut manger ce qu’on veut. En plus, on est ensemble, entre amis. » Bref, choix, quantité, amitié et liberté, voilà qui fait le tour.

Bilan du virage santé Depuis la mise en œuvre du programme gouvernemental Pour un virage santé à l’école, lancé en 2007, le menu du jour a bien changé dans les cafétérias scolaires. Exit les frites et les boissons gazeuses. Une enquête dirigée par la chercheuse Pascale Morin, de l’Université de Sherbrooke, il y a six ans, a révélé que l’offre alimentaire était généralement variée et de bonne valeur nutritive dans les écoles du Québec et que la plupart avaient éliminé les produits préemballés dont la liste d’ingrédients commence par « sucre » ou un équivalent. Cette amélioration, toutefois, semble avoir eu un effet pervers : en mal de malbouffe, les jeunes se dirigent maintenant vers les McDo, Valentine et autres pourvoyeurs de fast food à proximité de l’école, quand ce n’est pas vers le dépanneur pour un petit gueuleton d’appoint. Cet exode a même été constaté par les gestionnaires de services alimentaires, qui

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signalent une baisse importante de fréquentation des cafétérias depuis l’amorce du virage santé. De fait, près de 60 % des écoles publiques du Québec sont situées à moins de 750 mètres d’un restaurant-minute. L’Institut national de santé publique du Québec s’est d’ailleurs penché sur la question de la haute densité des dépanneurs et des restaurants-minute dans le voisinage des écoles. Dans son rapport, émis en 2014, il signalait qu’on a constaté, un peu partout dans les grandes villes, un lien direct entre une alimentation à faible valeur nutritive chez les jeunes et la haute densité des dépanneurs et des restaurants-minute près des écoles. « Cette proximité est le principal défi auquel sont confrontées les municipalités qui veulent participer à l’effort de concertation qui vise à améliorer les habitudes alimentaires de nos jeunes », croit la chercheuse Pascale Morin. Le champ de bataille s’étend donc maintenant aux territoires des municipalités qui sont invitées à intervenir pour limiter l’implantation des restaurants-minute près des écoles. « La Commission scolaire de Montréal est consciente du Pourcentage d’écoles publiques problème, et des situées à moins de 500 mètres discussions ont d’un restaurant-minute : 40 %. déjà eu lieu avec En milieu défavorisé : 52 %. la Ville de Montréal et ses arrondissePourcentage d’écoles publiques ments », signale situées à moins de 500 mètres Alain Perron de d’un dépanneur : 47 %. la CSDM.

La malbouffe n’est jamais loin

En milieu défavorisé : 68 %.


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Société

« …en mal de malbouffe, les jeunes se dirigent maintenant vers les McDo, Valentine et autres pourvoyeurs de fast food à proximité de l’école… »

Des pistes de solution D’ailleurs, dès septembre prochain, la CSDM tentera de contrer le problème avec un système de paiement préautorisé, comme l’explique Alain Perron : « Les parents des élèves du secondaire pourront déposer de l’argent directement sur le Web, grâce au portail de la CSDM, pour défrayer le coût des repas à la cafétéria. Ainsi, l’élève n’aura qu’à présenter sa carte d’identité à la caisse de la cafétéria et le montant sera débité du compte de son parent. Les élèves n’auront plus besoin d’argent de poche et, donc, aucune possibilité d’acheter ailleurs qu’à la cafétéria. Il s’agit d’un projet pilote qui commencera avec deux cafétérias en septembre et qui se déploiera dans toutes les cafétérias d’ici la fin de l’année scolaire. » D’autres solutions sont explorées pour ramener les jeunes à la cafétéria. Le service alimentaire Aramark, qui dessert une centaine d’établissements scolaires, prévoit offrir aux jeunes de 11 à 16 ans « un espace de restauration dynamique et convivial », appelé NRJZone. Sur le site internet de l’entreprise, on peut lire : « Sur l’heure du midi, le resto NRJ-Zone est le meilleur endroit pour relaxer, rencontrer ses amis et refaire le plein d’énergie. » En plus d’une atmosphère chaleureuse et branchée, les élèves se verront offrir « un éventail de mets populaires qui viendront s’ajouter aux menus plus traditionnels », notamment des mets ethniques. Les avantages d’une sortie au McDo, sans la malbouffe? L’avenir nous dira si cette « petite séduction » réussira.

Marketing santé Selon des chercheurs américains, de petits changements permettraient d’augmenter les ventes de produits santé dans les cafétérias scolaires : • Présenter les fruits dans un bol coloré. • Placer le comptoir de salades devant la caisse. • Demander à chaque enfant s’il veut une salade. • Placer le lait ordinaire devant le lait au chocolat dans le frigo. • Donner le choix entre deux légumes plutôt que d’en imposer un. • Concentrer les bons aliments au début et à la fin de la file. • Donner accès à une caisse rapide pour les repas de bonne valeur nutritive.

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BEAUTÉ RencontRe avec

Virginie Coossa Animatrice à la télévision pendant de nombreuses années et aujourd’hui collaboratrice au magazine Clin d’œil et au cahier Pause de La Presse plus, Virginie Coossa est aussi connue pour son élégance et sa beauté naturelles. L’animatrice nous a révélé quelques-uns de ses secrets de beauté. Pa R D i a n e S t e h l é

Quelle est ta routine beauté? J’ai la même depuis 20 ans! Nettoyage, sérum et crème de jour comprenant une protection solaire. J’applique la même chose le soir, mais une crème de nuit remplace la crème de jour. J’ajoute parfois un tonique à cette formule.

Que fais-tu pour entretenir ton corps? Je joue beaucoup au tennis, depuis l’âge de huit ans. J’ai arrêté à l’adolescence puis j’ai repris à 20 ans. Je suis dans une ligue de tennis avec mon conjoint, on joue trois à quatre fois par semaine. Ce n’est même plus un exercice, c’est un mode de vie. Enceinte, j’ai joué jusqu’à six mois de grossesse! Je fais aussi du yoga depuis trois ans. J’ai d’ailleurs animé un événement de yoga au Centropolis en juin. J’aime le fait

qu’il n’y ait pas de performance par rapport aux autres dans cette activité, mais que tout soit centré sur sa propre évolution.

Suis-tu un régime alimentaire particulier? Non, mais quand je fais des écarts, après je fais attention durant deux ou trois jours. Ce que je trouve le plus difficile, c’est de ne pas prendre de vin pour accompagner un bon souper. J’aime tellement prendre l’apéro, mais je me limite à trois soirs par semaine, même si c’est difficile!

Quelle est ton astuce capillaire favorite? J’ai un petit luxe dans la vie : aller voir ma coiffeuse, Sophie Tessier, à son salon La Rousse, sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. C’est mon

moment de relaxation. Je me lave rarement les cheveux à la maison, car je le fais au gym ou à son salon. J’utilise aussi un vaporisateur de Revlon pour rendre mes cheveux brillants.

Quel est le meilleur truc beauté que tu aies appris d’un professionnel? L’importance des sourcils et du regard. La ligne de sourcil définit le regard et un beau mascara ouvre l’œil. Quand on travaille dans le domaine des communications, c’est important de miser sur le regard.

Quelle est ta pire gaffe beauté? J’ai eu une phase où je portais des rouges à lèvres d’un rouge très foncé, presque noir. J’aimais ça, mais quand je regarde des photos aujourd’hui, je trouve que ça ne m’allait pas du tout! Les couleurs plus claires me vont mieux, mais je crois qu’on a tous besoin de passer par ces phases-là pour savoir ce qui nous va.

Quelles sont tes adresses beauté? Pour les soins du visage, je vais chez la merveilleuse Nicole Boyer chez Dermalounge, au 368, rue Laurier Ouest. C’est une magicienne de la peau. Juste en te regardant, elle peut analyser tes différentes habitudes de vie, bonnes ou mauvaises. Elle a déjà traité Nicole Kidman pour une allergie de peau. Elle s’occupe de nombreuses personnalités québécoises comme Karine Vanasse ou Isabelle Boulay. Je lui envoie même mon chum! J’ai eu des allergies de peau en 2007, sans doute à cause de produits qui ne me convenaient pas. Elle m’a donné de bons conseils et tout a disparu. PORTRAIT/ 67


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Que trouve-t-on dans ton sac à main? Des dizaines de gloss! J’ai toujours peur d’en manquer! Aussi, des feuilles matifiantes de Lise Watier, pour les temps chauds. Et j’ai un vaporisateur d’Eau thermale d’Uriage qui peut à la fois fixer le maquillage et me rafraîchir.

Portes-tu un parfum? Oui, L’eau d’Issey d’Issey Miyake, depuis longtemps. J’en ai essayé beaucoup d’autres, mais je reviens toujours à ce parfum-là. Tous mes proches y sont habitués et quand ils ne sentent pas cette odeur familière sur moi, ils viennent me le dire!

Y a-t-il une femme dont tu admires la beauté? Oui plein, mais je dirai Blake Lively. J’aime son site Web preserve.us sur l’art de vivre, la mode et la beauté. C’est une fille qui a toujours le look parfait, qui n’est jamais dans la vulgarité. Elle a eu un bébé et elle vieillit bien. Je la trouve magnifique et évidemment, étant brune, j’ai une grande admiration pour sa chevelure blonde!

Les essentiels de Virginie les plus naturels possible pour mon visage. Avène offre toute une gamme de produits hypoallergéniques pour peau sensible et j’affectionne particulièrement la crème Hydrance qui contient aussi une protection solaire avec FPS 15. Un deux dans un.

1. Crème hydratante d’Avène Ligne Hydrance Comme j’ai une peau qui a tendance à faire de l’eczéma, j’utilise les produits

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2. Baume protecteur lissant Smooth Iron Guard de Revlon Un baume que l’on trouve uniquement en salon, que j’applique sur mes cheveux humides avant de les sécher et d’y passer le fer plat. En plus de les

protéger de la chaleur, ce produit rend mes cheveux doux et d’une brillance maximale. 3. Miracle Cushion de Lancôme Ma découverte de l’année! Déjà populaire dans les pays asiatiques, où l’on est constamment à la recherche du teint parfait, ce fond de teint translucide encapsulé dans une éponge uniformise instantanément le teint, tout en laissant une sensation de fraîcheur très agréable. Je ne peux plus m’en passer. Ma teinte : 03 beige pêche.


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CHRONIQUE / Santé Et bIEn-êtRE Marie eve GoseMick

Ingrats, les pieds? Grands oubliés des programmes d’entraînement, ils sont généralement confinés dans des souliers fermés. Pourtant, leur bonne condition physique contribue grandement à votre santé. auteure et instructrice essentrics, Marie eve Gosemick offre des séances d’entraînement physique en studio et en entreprise. megosemick.com

éLéVatIOn DES taLOnS (DEbOut) ▪ Une main appuyée sur une chaise et l’autre à la taille, placez vos pieds parallèlement, alignés sous vos hanches. Assurez-vous de garder le dos droit tout au long de l’exercice.

AYEZ LES PIEDS SOLIDES ▪ Renforcer les muscles de vos pieds stimule la circulation sanguine et facilite le retour veineux. Des pieds forts donnent plus d’énergie. ▪ Vos pieds sont responsables de votre alignement et de votre équilibre. Ils permettent d’engager les muscles souhaités lors d’une séance d’entraînement et d’adopter une bonne posture. ▪ Si vos pieds sont blessés ou mal appuyés sur le sol, un message erroné est envoyé au cerveau, ce qui entraîne des problèmes de synchronisation des mouvements. ▪ Un muscle affaibli raccourcit, ce qui cause un stress supplémentaire sur les tendons (qui rattachent les muscles aux os). Vos muscles fonctionnent en chaîne : imaginez si vous vous tenez sur un maillon faible...

▪ Levez les talons au maximum sans plier les genoux. Déposez-les en contrôlant la descente. Répétez 4 fois.

3 EXERCICES POUR MUSCLER VOS PIEDS SANS SOULIERS tRaCé DE L’aLPhabEt (DEbOut) ▪ En équilibre debout sur une jambe, les mains à la taille ou une main appuyée sur une chaise, allongez l’autre jambe devant vous en l’élevant du sol. Assurezvous de plier légèrement le genou de la jambe de support tout au long de l’exercice. ▪ D’abord en pointant le pied, tentez de dessiner l’alphabet de A à Z. Reprenez la séquence avec la même jambe, mais en fléchissant le pied cette fois. ▪ Changez de jambe (et de côté si vous êtes appuyé) et recommencez.

▪ Levez à nouveau les talons au maximum. Pliez ensuite les genoux sans descendre les talons. Redescendez les talons et dépliez les genoux. Répétez 4 fois. Reprenez la séquence en sens inverse (d’abord en pliant les genoux, puis en levant les talons, puis en dépliant les genoux et finalement en déposant les talons).

RéSIStanCE DES PIEDS Et DES ORtEILS (aSSIS) ▪ Placez une bande élastique plate assez large sous la plante d’un pied. ▪ Allongez la jambe devant vous et pointez le pied au maximum en tirant l’élastique vers vous pour créer une résistance. Reprenez en fléchissant le pied. Répétez la série 4 fois. ▪ Placez maintenant la bande élastique sous les orteils. Refaites la même série (pied pointé, puis fléchi) 4 fois. ▪ Reprenez le tout avec l’autre pied.

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certes, à condition de vous accorder une période de transition en marche rapide. Le yoga et le pilates sont tout désignés, et recherchez des sports complets comme les arts martiaux et la boxe pour plus d’intensité.

3 FaÇOnS DE S’ENTRAÎNER À LA RENTRÉE

Entraînement avec accessoires à la maison Pourquoi? S’entraîner à la maison facilite la motivation. Vous évitez ainsi les intempéries, le trafic et les complications d’horaire.

Entraînement à la barre Pourquoi? S’entraîner en équilibre engage l’ensemble des muscles de votre corps, particulièrement les muscles stabilisateurs souvent peu sollicités. La barre vous fait travailler debout tout en assurant stabilité et sécurité. Le niveau d’intensité peut ainsi être augmenté sans danger. Comment? Utilisez la barre dans les exercices du tracé de l’alphabet et de l’élévation des talons décrits dans cette chronique, et comme levier pour gagner à la fois en force et en flexibilité.

Entraînement nu-pieds Pourquoi? Chaque pied repose sur trois points d’appui : à la base du gros orteil et du petit, ainsi que sous le talon. En voulant imiter les facultés d’amortissement et de propulsion, les souliers rendent les pieds paresseux, ce qui affaiblit leurs muscles et leur mobilité. Comment? On a beaucoup entendu parler de la course pieds nus – intéressante,

Comment? Plusieurs accessoires sont à votre disposition à peu de frais : une chaise stable pouvant servir de barre de ballet, des billes à ramasser avec vos orteils, une balle de tennis à rouler sous la plante de vos pieds, un tapis de yoga pour plus de confort et une bande élastique pour travailler en profondeur. sources : research in sports Medicine Journal www.ordredespodiatres.qc.ca www.protegez-vous.ca

QUELQUES DONNÉES – Les os de vos pieds représentent le quart de votre squelette. – Vos pieds auront parcouru en moyenne 184 000 kilomètres au cours de votre vie. – Vos pieds comprennent 32 articulations, 40 muscles intrinsèques, 52 os, 214 ligaments et plus de 14 000 terminaisons nerveuses (appelées « propriocepteurs »).

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CHRONIQUE / EscapadE

Pourquoi Pas une fin de semaine à ToronTo?

P h oto g r a P h i e :   to u r i s m   to ro n to

Oubliez vos préjugés. Toronto n’est pas (plus?) la ville où on « roule les trottoirs de bonne heure ». Oubliez aussi les anciennes rivalités. Il y a maintenant plus de cinquante ans que Toronto a ravi à Montréal son titre de « centre de l’activité économique du Canada ». Et puis… les Maple Leafs représentent-ils une réelle menace pour les Canadiens? Pa r r e n é e S e n n e v i l l e

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CHRONIQUE / EscapadE théâtrE, bLuEs Et jazz On compare souvent Toronto à New York en raison de son intense activité théâtrale (on parle de « la Broadway du Nord »). Il s’agirait de « la troisième plus importante scène théâtrale anglophone du monde, derrière Londres et New York », selon le guide Ulysse Escale à Toronto. La plupart des grandes comédies musicales y sont présentées. Les bars de jazz et de blues y sont nombreux. Pour planifier vos soirées, procurez-vous le journal Now, un hebdomadaire gratuit voué aux arts et spectacles (www.nowtoronto.com).

indispEnsabLE : un bon guidE Escale à Toronto (publié chez Ulysse) est un excellent guide. Je recommande également le livre Carnet d’une urbaine à Toronto de Marie-Claude Lortie. En plus, avec elle, vous serez servis quant au choix des bons bars et restaurants.

coMMEnt s’y rEndrE? En train (ça prend entre quatre et cinq heures), en voiture par la 401 (environ six heures) ou encore en avion (si vous choisissez Porter Airlines, vous atterrirez à l’aéroport Billy-Bishop de Toronto, sur les îles de Toronto!).

coMMEnt vous dépLacEr? Le TTC (le système de transport en commun de Toronto) fonctionne à merveille, autant le métro, les autobus que les tramways (que j’affectionne particulièrement : ils me donnent l’impression de voyager dans le temps). Le vélo aussi est aussi une bonne option.

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Le tramway sur Queen West Crédit photo : tourism toronto

MEs incontournabLEs Magasinage : Bloor Street, Yorkville Avenue, Eaton Centre, Queen Street West (ma rue préférée). Par ailleurs, Toronto a acquis, ces dernières années, la réputation d’être « la Mecque du vintage de seconde main ». Les rues Queen West, Dundas West et Ossington regorgent de boutiques où on peut trouver des trésors. Honest Ed’s, le plus ancien commerce de vente à rabais au Canada, vaut le déplacement.

ses expositions impressionnantes et son restaurant Frank, nommé en l’honneur de l'architecte Frank Gehry. Mais n’oubliez surtout pas de prévoir une petite demi-heure pour vous installer dans la Galleria Italia et déguster un café à l’Espresso Bar. Vous ne le regretterez pas! Les Beaches : On ne peut pas s’y baigner, mais on peut certainement se faire croire qu’on est à la mer… Le quartier est de plus hyper-sympathique.

L’AGO (le Musée des beaux-arts de l’Ontario) : Pour sa collection permanente,

LE saviEz-vous? La moitié des Torontois ne sont pas nés au Canada. On trouve à Toronto la plus importante communauté italienne et la deuxième plus importante communauté chinoise au Canada (après Vancouver). Plus de 70 nationalités y vivent, et on y parle plus de 100 langues. On dit d’ailleurs de Toronto que c’est l’une des villes qui ont le mieux réussi l’intégration des immigrants venus de partout sur la planète, tout en respectant leurs particularités!


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CHRONIQUE / EscapadE Les îles de Toronto : Un must! Autant pour la traversée en bateau que pour la promenade géniale qu’on peut y faire, ou encore pour leur plage. On y trouve même une petite communauté de gens qui vivent, dans des maisonnettes très originalement rénovées. www.toronto.ca/ferry La Tour du CN : Il faut y aller. EdgeWalk (l'Haut-Da Cieux) est l’attraction la plus palpitante et la première de son genre en Amérique du Nord. La plus haute promenade à mains libres au monde sur une corniche de 1,5 m de largeur qui encercle l’observatoire de la Tour, à 356 m dans les airs (116 étages). Pour les plus courageux. www.cntower.ca Le Distillery District : Pour découvrir tout un pan de l’histoire de Toronto, de 1832 à aujourd’hui.

hébErgEMEnt Je suis une adepte d’Airbnb. Toronto regorge de bonnes adresses sur ce site (www.airbnb.com). Mais on peut aussi vivre une expérience inoubliable en optant pour les hôtels-boutiques de Toronto. Mes préférés : The Drake Hotel et Gladstone Hotel, deux hôtels anciens récemment rénovés, qui en plus sont des endroits qui vibrent en soirée!

MEs rEstos préférés Le petit-déjeuner (www.petitdejeuner.ca), sur King, crée rapidement une dépendance, attention! Tabülè (www.tabule.ca), sur Queen East, est un restaurant d’inspiration maghrébine qui offre une ambiance imbattable. Il y a même des spectacles de baladi, certains soirs.

harbourfront Crédit photo : Jeffrey Carlson

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Tendances

L’optométrie 2.0 L’optométrie prend un virage techno, alors que de plus en plus de fabricants optent pour la vente de lunettes en ligne. Ainsi, il est maintenant possible d’essayer et d’acheter une monture en ligne, dans le confort de son salon. Une jeune entreprise de Montréal, BonLook, ainsi que les lunetteries La Vue, font partie de ceux qui prennent ce virage, ouvrant ainsi ce commerce à de nouveaux horizons. Bienvenue dans l’optométrie 2.0! Pa r E l i s a C l o u t i E r

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La Vue : la qualité avant tout Les lunetteries La Vue lanceront leur nouvelle plateforme au début de 2016. « Nous ferons en sorte que le produit livré soit conforme aux normes ISO en vigueur au Québec », mentionne Véronique Michaud, directrice des opérations pour La Vue. Même si tout n’est pas encore fignolé, le système, à la fine pointe de la technologie, permettra notamment aux utilisateurs d’essayer des lunettes en ligne. « Nous envisageons d’avoir une section “salle d’essayage” et nous prévoyons interagir avec le client », précise Véronique Michaud. Après la livraison, La Vue s’occupera, avec l'acheteur, des ajustements nécessaires. « Après avoir vérifié la conformité de l’orthèse visuelle selon les normes, le professionnel doit s’assurer de la satisfaction de son client après la livraison », ajoute la directrice.

BonLook : rapide, efficace et actuel De son côté, l’entreprise montréalaise BonLook assure la livraison par la poste, selon un prix fixe. À moins de profiter d’un rabais occasionnel, une monture ajustée à votre vision est livrée chez vous pour 129 $. Une vraie révolution! Mais comment peuvent-ils offrir un tel service, à un aussi petit prix? « Notre marge de profit est considérablement 66/PORTRAIT

moins élevée. Il faut savoir qu’avant qu’une lunette soit remise au consommateur dans les lunetteries traditionnelles, il y a eu beaucoup d’intermédiaires. Nous avons un modèle d’affaires plus simple », mentionne l’instigatrice de BonLook, Sophie Boulanger. Les frais sont effectivement réduits de moitié, puisque BonLook ne loue pas de locaux, à part un premier kiosque aux Promenades Cathédrale à Montréal, n’embauche qu’un petit nombre d’employés, conçoit et fabrique elle-même ses propres montures, et fait vérifier toutes les prescriptions par un seul optométriste. Devant le vif succès du premier kiosque, Sophie Boulanger affirme qu’il pourrait y en avoir d’autres au cours de la prochaine année. « On voudrait ouvrir deux autres points de vente d’ici la fin de 2015. On privilégie les grands centres urbains », a-t-elle laissé savoir.

Caméra d’essayage Question de trouver la bonne monture en magasinant sur son site, BonLook a mis au point un miroir virtuel permettant d’essayer plusieurs types de lunettes, en temps réel. Vous serez également conseillés, selon la forme de votre visage. « On a récemment recodé tout le système du miroir virtuel et on a maintenant un détecteur automatique de la pupille, qui dispose la lunette à la bonne place sur votre visage », précise Sophie Boulanger. Besoin d’ajustements lors de la réception? Pas de problème. BonLook s’engage à rembourser, jusqu’à concurrence de 20 $, les frais d’ajustements de n’importe quel opticien, s’il y a lieu. Décidément, à ces conditions, pourquoi se contenter d’une seule paire? Vous voulez l’essayer? Visitez www.bonlook.com ou, très bientôt, www.lavue.ca.

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ChronIQue / TECHNO

Dans chaque numéro, Maxime Johnson, journaliste spécialisé dans l’observation et l’analyse des nouvelles technologies, vous présente les dernières tendances et nouveautés dans l’univers de la technologie. Pa r M a x i M e J o h n s o n

[Gadget]

Le DJI Phantom 3 PrenD Les aIrs D’assaut

Les drones personnels ont de plus en plus la cote auprès des amateurs de gadgets électroniques. Le nouveau Phantom 3 de la jeune compagnie techno DJI pourrait bien être le modèle de l’année, tant pour les débutants que pour les utilisateurs avancés.

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Objet volant bien identifié Le drone DJI Phantom 3 est un hélicoptère miniature à quatre hélices conçu pour être piloté grâce à une télécommande sur laquelle on peut placer un téléphone intelligent reproduisant en direct la vision de la caméra de l’appareil.

Même si le drone peut sembler assez petit, il est tout de même puissant, avec, notamment, une vitesse maximale de 16 mètres à la seconde (57,6 km/h) et un rayon maximal allant jusqu’à deux kilomètres, selon le modèle choisi et les conditions extérieures.


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Détail intéressant, la version professionnelle du drone est dotée d’un mécanisme lui permettant de retourner automatiquement à son point de départ grâce à un GPS intégré, soit lorsque l’utilisateur le rappelle, soit lorsque sa pile s’affaiblit ou qu’il perd sa connexion avec la télécommande.

Caméra vidéo ultrahaute définition Le DJI Phantom 3 est amusant à piloter, mais il est surtout utilisé pour filmer des vidéos et prendre des photos, grâce à la caméra de 12 mégapixels posée sous l’appareil. Celle-ci est dotée d’un système de stabilisation qui assure une image fluide lorsque le drone est en mouvement et permet de filmer avec une résolution ultrahaute définition, compatible avec les téléviseurs les plus modernes. Voilà qui est intéressant pour avoir une vue originale de sa demeure, observer un parc du haut des airs ou filmer ses cascades d’une façon particulièrement impressionnante. Attention toutefois à ne pas utiliser le drone au-dessus de personnes ou de véhicules. Notons que les plus technophiles pourront même diffuser ce qu’ils filment en direct sur YouTube, tout en commentant leurs images avec le microphone de leur téléphone intelligent.

[Jeux vidéo] suPer marIo maker Développeur : Nintendo Plateforme : Wii U Prix : 69,99 $ Mario Bros célèbre ses 30 ans cette année, et Nintendo lance pour l’occasion Super Mario Maker, qui permet de créer ses propres niveaux de jeu, exactement comme dans les véritables aventures du célèbre plombier. Visuellement, vos créations seront identiques à celles de certains des Mario les plus populaires, soit Super Mario Bros (NES), Super Mario Bros 3 (NES), Super Mario World (Super Nintendo) ou New Super Mario Bros U (Wii U). En plus de créer ses niveaux, avec autant de tuyaux, de champignons magiques et de tortues qu’on le désire, Super Mario Maker permet de télécharger ceux des autres, ce qui lui confère une jouabilité pratiquement infinie. Un achat essentiel pour tous les propriétaires d’une console Wii U.

Bientôt des fonctions intelligentes Même si elles ne sont pas encore prêtes, des fonctions intelligentes devraient être ajoutées bientôt au DJI Phantom 3, grâce à une mise à jour logicielle. L’appareil pourra ainsi garder sa caméra cadrée sur un individu ou un objet choisi, suivre une personne automatiquement dans ses déplacements et suivre un itinéraire préenregistré, afin que l’utilisateur puisse se concentrer sur la caméra. Voilà qui devrait être suffisant pour produire des images dignes d’un film hollywoodien.

Trois modèles le dJi Phantom 3 est offert en trois modèles différents : le Phantom 3 standard, à 1 000 $ environ, le Phantom 3 Avancé, à 1 300 $ environ et le Phantom 3 Professionnel, à 1 600 $ environ.

[App] VIVIno Développeur : Vivino Plateforme : Android, iOS, Windows Phone. Prix : Gratuit Vivino est un réseau social pour les amateurs de vin, qui permet de trouver une bouteille sur le Web simplement en prenant sa photo et de consulter les commentaires des autres utilisateurs ou encore de noter ses impressions. L’application permet aussi de consulter des listes (les meilleurs vins à moins de 20 $, 10 vins pour célébrer l’automne, etc.) et de gérer sa propre cave à vin, à condition de s’abonner à la version payante de l’application moyennant 5,79 $ par mois.

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3 questions à…

DAVID BUSSIÈRES D’ALFA ROCOCO À la suite de la sortie l’automne dernier de son troisième album, Nos cœurs ensemble, le groupe Alfa Rococo, composé de Justine Laberge et de David Bussières, est en tournée dans toute la province. Portrait a rencontré David.

Comment se passe la tournée? Super bien. On présente les chansons du nouvel album, mais aussi les succès des albums précédents, que nous avons remis au goût du jour. On a fait beaucoup de festivals et de concerts cet été et l’ouverture des Francos avec Radio Radio. C’était génial, le public était au rendez-vous, il faisait beau. Et on continue tout l’automne. Qu’est-ce qui caractérise ce troisième opus? Il est très positif. Nos textes du deuxième album, Chasser le malheur, étaient plus sombres. Avec celui-ci, on célèbre l’union, la collectivité. On avait envie de dire qu’on est plus forts tous ensemble. La musique reste très pop et présente des mélodies très accrocheuses. On aime ce côté festif, surtout en spectacle, car tout le monde peut chanter et danser avec nous. On a beaucoup de plaisir. Vous avez eu un bébé en janvier dernier. Cet événement change-t-il le rythme de votre tournée? Marine est un bébé très relax. On l’emmène partout avec nous! Elle tolère très bien la route puisque la tournée a commencé quand elle avait deux mois. On a une nounou avec nous, à qui on la confie durant les spectacles. C’est sûr que cela nous demande un peu plus d’organisation. On ne partage pas le camion avec le reste des musiciens et on ne sort plus après la fin du spectacle comme on le faisait avant. Mais en même temps, on a décidé, Justine et moi, qu’on n’allait pas s’enfermer parce qu’on avait un bébé. On habitue Marine à être entourée de monde et de bruit! Et à la maison, on répète devant elle et on écoute beaucoup de musique!

Photo : John Londono

Pour toutes les dates de spectacles et pour se procurer des billets : www.alfarococo.com

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Nos cœurs ensemble d’Alfa Rococo, Coyote Records


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