![](https://assets.isu.pub/document-structure/210213124549-40c77134524918cfcdad1f1111b4bd45/v1/ed8b9c315958662367c955ced2311a9a.jpg?width=720&quality=85%2C50)
3 minute read
L’appel de la métapolitique
Un être messianique
Pour autant cette richesse démesurée – incommensurable pour le commun des mortels – ne suffira jamais à combler cette sorte de vide intérieur qui habite George Soros depuis toujours. Être un prédateur financier ne le contente pas. Ce qu’il désire par-dessus tout, c’est être un acteur métapolitique et historique majeur de notre temps. Les incroyables gains ou les réussites réalisés dans le monde de la bourse et de la piraterie financière ne suffiront jamais à rassasier le démon intérieur qui taraude George Soros depuis peut-être sa prime enfance : le démon de l’Histoire. Comme d’autres avant lui, il semble dévoré par un feu brulant qui ne cesse pas et qui le pousse à agir sans cesse : « À dire vrai, je porte en moi depuis l’enfance certaines puissantes fantaisies messianiques. Fantaisies que j’ai toujours senti devoir contrôler sans quoi je risquais de finir dans un asile de fous. Mais après m’être fait une place dans le monde, j’ai voulu leur laisser libre cours dans la mesure où je pouvais me le permettre. »
Advertisement
Il lui est arrivé d’exprimer publiquement la vision grandiose et quasi maladive du rôle et de la mission qu’il s’est autoassigné : « J’admets que j’ai toujours nourri une vision exagérée de ma propre importance. Pour le dire sans détour, je me suis imaginé comme une sorte de dieu ou en tant que réformateur économique comme Keynes, ou encore mieux, comme un scientifique à la manière d’Einstein. » (1) Un scientifique qui aurait le corps social comme objet de ses expériences et les humains comme cobayes.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210213124549-40c77134524918cfcdad1f1111b4bd45/v1/bb318de98dbe35111764c5c12d43617b.jpg?width=720&quality=85%2C50)
L’argent comme moyen
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210213124549-40c77134524918cfcdad1f1111b4bd45/v1/ed8b9c315958662367c955ced2311a9a.jpg?width=720&quality=85%2C50)
George Soros se présente lui-même comme un milliardaire philanthrope agissant partout dans le monde par l’entremise de sa fondation et de ses réseaux d’influence. Il ne s’est jamais caché de vouloir promouvoir ses conceptions philosophiques et théoriques dans le champ politique et social partout dans le monde. La spéculation financière n’étant finalement pour George Soros qu’un moyen de promotion de son idéal politique : la construction d’une société ouverte planétaire.
C’est réellement à partir de la fin des années 1970 que George Soros commencera à utiliser ses puissantes ressources financières pour la promotion de cet idéal qui l’anime intérieurement depuis si longtemps. À partir des années 2000, il y investira l’essentiel de son temps.
Voici comment il décrit la genèse de son action :
« Alors que je cherchais autour de moi une noble cause, je me trouvais face à des difficultés. Je n’appartenais à aucune communauté. En tant que juif hongrois, je n’étais jamais devenu complètement américain. J’avais dû laisser derrière moi la Hongrie et ma judéité ne s’exprimait pas sous la forme d’une loyauté tribale qui m’aurait conduit à soutenir Israël. À l’inverse, je me sentais fier d’appartenir à la minorité, d’être un outsider capable d’adopter un autre point de vue. Ce fut seulement la capacité à penser de manière critique et à s’élever au-dessus des points de vue particuliers qui m’avait permis d’échapper aux dangers et aux indignités d’être un juif hongrois durant la Seconde Guerre mondiale (…) je réalisais que je tenais passionnément au concept d’une société ouverte dans laquelle les gens comme moi peuvent vivre en liberté sans être traqué à mort. (…) Je décidais alors d’appeler ma fondation le fond Open Society, dont le but serait de rendre les sociétés ouvertes viables et d’aider à l’ouverture des sociétés fermées. » (2)
On retrouve à nouveau l’attitude ambivalente de George Soros envers sa judaïté.
Elle semble être pour lui à la fois une source de rejet et à la fois la matrice de son identification aux groupes minoritaires. Incapable finalement de s’identifier pleinement à sa communauté juive d’origine, il semble condamné à promouvoir cet idéal de société ouverte qui correspond si bien à un individu qui ne se sent appartenir à rien. Logiquement, issu d’une famille ayant eu à subir les affres communisme et du national-socialisme, il s’identifiera de manière quasi fusionnelle à cet idéal de société ouverte transnationale. Logiquement il allait donc donner le nom d’Open Society à la fondation mère de l’ensemble de ses réseaux. Fondation qui allait devenir au fil des années, l’outil d’influence et d’ingérence internationale le plus puissant au monde.
Sources :
• Opening The Soviet System, ibid.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/210213124549-40c77134524918cfcdad1f1111b4bd45/v1/0698771fc420ed2bc1ebe4013b68f6a5.jpg?width=720&quality=85%2C50)