The Red Bulletin Janvier 2016 - CHfr

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SUISSE

HORS DU COMMUN

AGENTS DU

CHANGEMENT 16 profils et concepts inspirants pour repenser nos vies

« LE TERRAIN ME DONNERA RAISON » Comment les haters feront de Rudy Gobert un patron de la NBA

Le secret de Sébastien Loeb  : sa vision unique de la course

DANS LES YEUX DE LOEB L’ultime défi sur le Dakar 2016 pour celui qui a tout gagné

CHF 3,80 JANVIER 2016




LE MONDE DE RED BULL

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ILS PÈTENT LE FEU

Au Mexique, une ville a fait de la pyrotechnie un culte. Sa célébration a lieu tous les ans. On y était.

Se challenger dans une nouvelle discipline, le rallye-raid, et s’attaquer au plus exigeant d’entre eux, le Dakar : Loeb s’en charge. Tout lâcher pour faire de la course à pied et du fitness une vie inspirante : Robin l’a fait. Mériter sa place sur les parquets de la NBA en se motivant aux critiques : jouable. ­Rouler à plus de 1 600 km/h, aux commandes d’une voiture-fusée : Andy Green s’y colle. Une fête non stop de 10 jours dans des spots paradisiaques du Mexique ? Ça se passe ce mois-ci. Pour les héros de The Red Bulletin, la question de la faisabilité se pose rarement, tant ils sont déterminés à concrétiser leurs projets, aussi fous soientils. Et pour vous, qu’est-ce qui est du ­domaine du « faisable » ? Votre Rédaction 4

FLAVIEN DUHAMEL (COVER), FLORIAN RAINER, PICTUREDESK.COM

FAISABLE !

Cette jeune femme a mis Apple à genoux  TAYLOR SWIFT, PAGE 30

THE RED BULLETIN


JANVIER 2016

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D’UN COUP D’AILES GALERIE 12 PLEIN LES YEUX Terre, air, eau. Tout ­terrain, nos photographes assurent.

LOEB DE VÉRITÉ

Il a tout gagné au volant et s’attaque au Dakar, avec une nouvelle vision. Le maître s’appelle Sébastien Loeb.

REPORTAGES 19 Ils changent la donne

Des hommes, des femmes, des idées et des inventions : le monde évolue.

38 Chauds d’artifice

Tultepec, Mexique. Neuf jours durant, l’art pyrotechnique y règne, intense.

FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL, JA TESCON, TERO REPO, IAN WITLEN, SHAMIL TANNA

48 Un film en souvenir

58

48

LA COURSE DE SA VIE

Victime d’une prise d’otages, l’ancienne juriste Robin Arzón a tout remis en question pour le running. Et a eu raison.

L’INCONNU À RIDER

Des lignes vierges en Alaska, à aborder en paramoteur. De quoi motiver les héros du film de ski freeride Degrees North.

72

Deux riders d’exception s’offrent un Alaska inexploré pour un trip pur.

54 Nos héros du mois

Au casting d’un Tarantino ou dans la fièvre de la NBA, ils nous motivent.

60 Dans les yeux de Loeb

Pour survivre au Dakar, Sébastien Loeb devra solliciter tous ses sens.

66 BPM Festival

Plage, fête et farniente pendant 10 jours... ce genre de paradis.

72 Rapide, pas furieux

Erreur interdite pour qui veut être l’homme le plus rapide du monde.

ACTION !

66 FIESTA NON STOP

Le secret du festival mexicain BPM : une foule en bikini offerte aux meilleurs des DJs, pendant plus d’une semaine. Rare. THE RED BULLETIN

79 À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Des murs de glace aux heures connectées.

IL AFFOLE LES COMPTEURS

Andy Green est un militaire anglais bâti aux missions délicates. Next ? Dépasser les 1 600 km/h dans sa voiture-fusée.

92 SHOPPING D’HIVER Le top du matos. 98 MAKES YOU FLY Là-haut, à vélo.

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THE RED BULLETIN BACKSTAGE JANVIER 2016

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

TERO REPO

Le BPM, la destination électro la plus hot en janvier.

Ici, le jour de l’an dure une semaine Pour ce numéro, plongez dans l’un des plus jouissifs festivals de musique électronique : le BPM. Tous les mois de janvier, au Mexique, à Playa del Carmen, il se tient sur des spots paradisiaques et vient lancer l’année. Du 8 au 16 janvier 2016, 357 artistes vont y jouer jusqu’au bout de toutes les nuits, entre bars branchés, piscines et plages. Notre éditeur local Marco Payán a côtoyé les patrons du BPM pour apprécier sa différence : bronzage et fiesta non-stop en bord de mer, entre autres. Guest-list en page 66.

MAKING OF LE SHOOTING DU MOIS

Le photographe finlandais shoote sur les pentes les plus verticales. Lors du film/projet photo Degrees North (p. 48), Sam Anthamatten (ski) et Xavier de Le Rue (snowboard) ont ridé l’Alaska devant son objectif.

AUTOUR DU MONDE FLORIAN RAINER

Le photographe viennois s’est rendu au Mexique pour un reportage sur la Fête nationale de la pyrotechnie. Rainer s’est tellement investi qu’il en est revenu avec des brûlures, et des vêtements troués. En p. 38.

The Red Bulletin est publié s­ imultanément dans onze pays. Vous voyez ici la couverture de l’édition allemande, avec deux géants du rap. Nos éditions internationales : redbulletin.com

Maroc, automne 2015. Face à Flavien Duhamel, monsieur Sébastien Loeb.

« Avec Loeb, vous devez agir trois fois plus vite que d’habitude. » FLAVIEN DUHAMEL, PHOTOGRAPHE Autodidacte, le Français est un talent de stature internationale avec un intérêt pour les voitures rapides. Pour nous, il a suivi le neuf fois champion du monde de rallye, Sébastien Loeb, lors d’entraînements pour le Dakar, menés au Maroc. Foncez p. 60.

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THE RED BULLETIN


LY N S E Y D Y E R

PLUS DE

Photo prise par : Lynsey Dyer

FIXATIONS

ACCESSOIRES

GÉRER + PARTAGER

GOPRO APP + GOPRO STUDIO

#BEAHERO


Communiqué

“ En parapente, tu décides comment et quand voler, tu es connecté à la nature.”

AARON S’ENVOLE Icône du parapente mondial, Aaron Durogati s’est illustré lors du Red Bull Éléments. avec la team Photo. Alex Buisse/Red Bull Content Pool


“En passant autant de temps dans les airs, je me sens libre,

“Le Red Bull Éléments

en accord total avec moi-même.” 400 heures de vol par an,

est unique, car c’est une

3 fois par jour dès qu’il le peut, l’Italien Aaron Durogati est, à

course de relais. Afin de

29 ans, l’incarnation du parapente moderne. Champion du

contribuer à l’exploit,

Monde en 2012, c’est avec son père, enfant, qu’il fait

chaque athlète de l’équipe doit se donner au max.”

son premier vol en tandem. De son premier en solo,

Pour ce rendez-vous, Aaron contribue à un effort col-

il retient “cette sensation d’être le roi du monde”, qui

lectif, celui de la team Mennen, également composée

reste chez lui un souvenir intense. “Le parapente est

d’un VTTiste, d’un trailer et d’un rameur. Une dream

un sport particulier, car tu décides comment et quand

team qui s’offre la deuxième place de l’édition 2015,

voler, et tu es connecté à la nature”, dit Aaron. Dans sa

grâce à l’engagement de cet athlète polyvalent et de

spécialité intense, le speed-riding (un mix de freeski,

ses coéquipiers. “La qualité d’un parapentiste est son

parapente et parachute), l’athlète évolue en montagne,

habileté à interpréter la météo et l’environnement pour faire

sur des zones d’altitude propices à des envolées associant

un vol longue distance en cross-country ou à jouer avec les

technique et engagement. En cross-country, son autre

montagnes et l’air pour dessiner de belles lignes, dans le

domaine, parapente et course à pied sont réunis, comme

speed-riding.” Survolant le globe avec sa voile, Aaron est

au Red Bull Éléments, tenu à Annecy en septembre dernier.

un ambassadeur de la performance outdoor.•

Revivez l’aventure complète sur youtube/mennen France


Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann

THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Traductions et relecture Étienne Bonamy, Susanne & Frédéric Fortas, Suzanne Kríženecký, Frédéric Pelatan, Ioris Queyroi, Gwendolyn de Vries Country Product Manager Leila Domas Responsable de la publicité Cathy Martin, +33 (0)7 61 87 31 15 cathy.martin@fr.redbulletin.com Abonnements Prix : 12 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com Siège de la rédaction 12 rue du Mail, 75002 Paris, +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Les journalistes de la SAS L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SAS L’Équipe n’est pas ­responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.

Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs indépendants : Muhamed Beganovic, Georg Eckelsberger, Raffael Fritz, Sophie Haslinger, Werner Jessner, Holger Potye, Martina Powell, Mara Simperler, Clemens ­Stachel, Manon Steiner, Lukas Wagner, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), David Bae, Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sanchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll Booking photos Susie Forman (Directrice création photos), Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, ­­Ellen Haas, Eva Kerschbaum

Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Emplacements publicitaires Sabrina Schneider

Marketing & management par pays Stefan Ebner (Directeur), Manuel Otto, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Karoline Anna Eisl, Simone Fischer, Julia Schweikhardt

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THE RED BULLETIN Autriche, ISSN 1995-8838 Country Editor Ulrich Corazza Relecture Hans Fleißner Country Channel Management Lukas Scharmbacher Responsables de la publicité Alfred Vrej Minassian (Directeur), Thomas Hutterer, Corinna Laure anzeigen@at.redbulletin.com Abonnements Prix : 25,90 €, 12 numéros/an, getredbulletin.com, abo@redbulletin.at Contact redaktion@at.redbulletin.com

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GALERIE

SUIVEZ CET AVION! UTAH, USA PHOTO : ARMIN WALCHER

À vrai dire, Kirby Chambliss (à l’avant), Nicolas Ivanoff (au centre) et Matthias Dolderer souhaitaient simplement transférer leurs avions à Las ­Vegas pour le Red Bull Air Race. Mais en ­traversant le désert de l’Utah, ces pilotes de ­voltige aérienne ont été pris par une fièvre acrobatique. Résultat : un vol en formation à travers Monument Valley. Simplement. Le best of de la saison : redbullairrace.com

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ARMIN WALCHER/RED BULL CONTENT POOL


VALLÉE DE LA FOSSÁ, ISLANDE PHOTO : ERIC PARKER

C’est en descendant les Keyhole Falls, chute d’eau haute de 35 m en Colombie Britannique, qu’Aniol Serrasolses a réalisé une première mondiale et est devenu une légende du kayak en octobre 2014. En Islande, l’Espagnol a ­désormais surmonté les dix chutes consécutives de la vallée de la Fossá. Ici, il s’attaque au jump numéro un, ce mur de 15 mètres. Tweets torrentiels : twitter.com/aniol10

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ERIC PARKER/RED BULL CONTENT POOL

SANG FROID




LUKASZ NAZDRACZEW/RED BULL CONTENT POOL

3 JOURS EN ENFER

KEMER, TURQUIE PHOTO : LUKASZ NAZDRACZEW Chaque automne, le slogan « Hard Enduro en milieu stimulant » du Red Bull Sea to Sky ­appelle l’élite de la moto tout-terrain à se rassembler sur la Riviera turque. « Stimulant » signifie 3 jours à surmonter des plages de galets (photo), des pistes de descente extrêmes et le Mont Olympos, volcan de 2 365 m. G ­ raham ­Jarvis (GB) a mis fin au supplice le premier. Moments forts en vidéo : redbullseatosky.com

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The Red Bulletin a sélectionné pour vous les

PERSONNES, OBJETS ET CONCEPTS QUI VONT CHANGER LA DONNE EN 2016 .

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1. Elon Musk 2. The Void 3. Dave Asprey 4. Les déchets nucléaires 5. Cara Delevingne 6. Raúl de Anda & José Medina 7. Angry Birds 8. Les bactéries 9. Taylor Swift 10. Loretta Lynch 11. Les insectes 12. Le suivi en temps réel 13. Le graphène 14. Megan Ellison 15. Les emojis 16. L’Internet des objets

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ELON MUSK veut nous faire ­m archer sur Mars.

« Ce serait cool de pouvoir mourir sur Mars un jour. Pas juste en se crashant dessus à l’atterrissage. » Quand Elon Musk dit une telle chose, c’est qu’il la pense vraiment. Cet homme d’affaires né en Afrique du Sud en 1971 a fait fortune aux ÉtatsUnis dans les DotCom, en créant notamment une société du nom de PayPal. Après tout, il s’agit de sauver le monde, et ce, en faisant ce qu’il sait faire de mieux : créer une entreprise à succès après l’autre, en collectionnant les milliards. L’American Dream dans toute sa splendeur. En 2003, il entre dans le capital de Tesla Motors, constructeur de voitures électriques haut de gamme, une entreprise dont il est aujourd’hui à la fois le PDG et 20

ART STREIBER/AUGUST

1

l’Architecte produit. Une autre de ses boîtes, SolarCity, conçoit et installe des panneaux solaires. Avec Hyperloop, il a imaginé un système de transport écologique à ultra-grande vitesse reposant sur un coussin d’air, système qui pourrait bien reléguer les avions au rang de vieillerie antique. Et avec SpaceX, son dernier bébé, il ambitionne de réaliser le rêve de toute une vie : inaugurer l’ère des colonies martiennes. Selon lui, le concept qu’il a mis au point permettrait de réduire les coûts des voyages dans l’espace de 90 %. SpaceX et ses fusées sont d’ores et déjà à l’œuvre, prenant notamment en charge le ravitaillement de la station spatiale internationale ISS. Elon Musk se donne vingt ans pour envoyer les premiers hommes sur Mars. « Nous entrons tout juste dans une nouvelle ère [de l’exploration spatiale] », affirme celui qui aurait inspiré la version ciné du milliardaire Tony Stark, alias Iron Man. Il en est persuadé : l’avenir de l’humanité est dans l’espace. La prochaine étape de son long périple vers la planète rouge est prévue pour le printemps prochain, quand la nouvelle fusée SpaceX baptisée Falcon Heavy – la plus puissante de notre époque – aura démontré sa fiabilité.

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Le nouveau Steve Jobs ? Elon Musk : l’idole de toute une génération de geeks et de créateurs de start-up.

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THE VOID fait de la réalité virtuelle une réalité quotidienne.

Tout astronaute amené à effectuer des opérations de maintenance à l’extérieur de la station spatiale ­internationale ISS a déjà répété chaque manipulation des milliers de fois dans le laboratoire de réalité virtuelle de la NASA. Une technologie qui a fait ses preuves. Et qui s’améliore à grands pas. Voilà de quoi nourrir l’impatience des gamers de tous les pays qui désespèrent de voir advenir un jour LE jeu de réalité virtuelle qui viendra bouleverser la donne. Il se pourrait bien que leur vœu soit enfin exaucé en 2016. Merci à Ken Bretschneider, Curtis Hickman et James Jensen ! Les trois entrepreneurs américains inaugureront The Void l’été prochain – un parc ­d’attraction indoor aux dimensions gigantesques. Tous les gamers invétérés qui, comme vous et moi, ont raté leur carrière d’astronaute, pourront y explorer des paysages à couper le souffle, des maisons hantées ou des vaisseaux spatiaux extraterrestres. Au moyen d’une paire de lunettes de réalité virtuelle couvrant 180 degrés du champ de vision, et d’une combinaison spéciale qui donne la sensation de traverser la brousse, de marcher sous la pluie, ou d’avoir vingt tarentules sur le dos. En réalité, les joueurs se faufilent à travers un 22

labyrinthe constitué de murs gris coulissants. Vous pourrez certes les toucher, mais les images que vous verrez seront générées par ordinateur. The Void est en cours de construction à ­Pleasant Grove, dans l’Utah. Une session de jeu durera une demi-heure et coûtera à partir de 30 dollars. Est-ce là le Saint Graal tant espéré ? La réalité virtuelle a-t-elle enfin réalisé la percée attendue depuis les années 1990 ? Depuis la création du... gant virtuel ? Toujours est-il que, parallèlement, Facebook et les geeks d’Oculus travaillent d’arrache-pied à la création d’un véritable univers de jeu virtuel. Et bientôt la réalité virtuelle quittera la sphère du simple divertissement pour s’emparer de notre vie quotidienne. Microsoft a quant à lui déjà dévoilé ses HoloLens – des lunettes à réalité augmentée, qui à l’avenir pourront filer un coup de main au bricoleur du dimanche en affichant directement dans son champ de vision les instructions nécessaires au remplacement d’un tuyau par exemple. Prochaine avancée technologique attendue : l’affichage de la réalité virtuelle sur des lentilles de contact. En attendant, il faudra se contenter de traverser les méandres du Void en arborant cette paire de lunettes aussi discrète qu’un casque de moto.

CORBIS

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Des lunettes qui en imposent : la ­commercialisation si attendue de l’Oculus Rift est prévue pour cette année.

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DES DÉCHETS nucléaires enfin recyclés.

Une chose est sûre : « Doc » ­ mmett Brown avait tort. Le plutoE nium radioactif ne permet pas de voyager dans le temps. La bonne nouvelle, c’est que ces substances mortifères pourront contribuer à sauver le monde. C’est ce qu’ont démontré trois génies : Taylor Wilson, aujourd’hui âgé de 21 ans, a construit un mini-réacteur à fusion nucléaire dans son garage, alors qu’il n’avait que 14 ans. Il planche aujourd’hui sur un projet de centrale à fission nucléaire censé résoudre – et non aggraver – le problème des déchets nucléaires. Âgés de 31 et 29 ans et diplômés du MIT, Leslie Dewan et Mark Massie travaillent sur des projets du même type. Tous trois ont pour ambition de résoudre l’un des plus grands problèmes de l’humanité : que faire des déchets hautement radioactifs ? Les réacteurs à sels fondus qu’ils sont en train de mettre au point ont vocation à recycler les déchets issus des centrales nucléaires conventionnelles afin d’en faire une source d’énergie capable de produire de l’électricité. Et 98 % d’efficacité.

Enterrer ce bidon pour les 100 000 ans à venir ? Sérieusement ? Pourquoi ne pas plutôt le transformer en électricité ?

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DAVE ASPREY bidouille sa biologie et la votre aussi.

L’Américain de 43 ans fait figure de pop star parmi les 100 000 biohackers qui peuplent la planète – ces expérimentateurs de l’extrême qui modifient leur corps afin d’en optimiser les fonctions. Ou pour lui conférer des capacités surhumaines. Ils s’administrent par exemple un collyre dans les yeux pour voir dans l’obscurité totale. Asprey a découvert une manip un peu plus soft mais ô combien efficace pour optimiser son quotidien. Elle consiste à boire tous les matins un café spécialement conçu par ses soins, en le mélangeant avec un morceau de beurre et un extrait d’huile de coco. Un cocktail censé augmenter les performances intellectuelles.

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Trait de génie ? ­Gadget ? Ou gadget génial ? Il ne reste qu’à ajouter une noix de beurre dans le café du matin pour en ­juger par soi-même.

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LE POLYAMOUR va pimenter notre vie amoureuse.

NIK HARTLEY/CORBIS OUTLINE

LUI : Chérie, Franck m’a raconté qu’avec Anna, ils ont rencontré une femme à la fac. Ils passent beaucoup de temps ensemble tous les trois, et... ELLE : ... et ? LUI : Ils sont tombés polyamoureux. ELLE : Ce qui signifie ? LUI : Franck couche aussi avec cette femme, sans que ça pose le moindre problème à Anna. ELLE : Mais elle n’est pas au courant ? LUI : Mais si ! Et ça l’excite grave. Ils se sont même déjà fait un plan à trois ! Franck raconte que c’est comme s’ils étaient tous fous d’amour. ELLE : Ah ? Et tu trouves ça bien ? LUI : Disons que je suis ouvert aux nouvelles expériences. Enfin, théoriquement, dans l’absolu... Pas toi ? ELLE : Dis-moi, tu cachais bien ton jeu de hippie déluré jusque-là. Et, théoriquement, dans l’absolu, comment fait-on pour rencontrer quelqu’un de suffisamment « open » pour ça ? LUI : On trouve pas mal de sites de polyrencontre sur Internet tu sais... ELLE : Tu es bien informé à ce que je vois. Et si on demandait à Franck ? J’ai toujours eu un faible pour... LUI : … Franck ?! Non, plutôt quelqu’un qu’on connaît pas. ELLE : Alors on n’a qu’à télécharger Tinder ! Ça doit pouvoir se trouver avec cette appli, non ? LUI : Tu connais Tinder ? Difficile de deviner ce que Cara D ­ elevingne pense du ­polyamour. Quant à nous, lorsqu’on pense à Cara Delevingne, aucun doute­ possible : c’est le polyamour fou. THE RED BULLETIN

5 ELLE : Bien sûr, c’est comme draguer sans se parler. LUI : Bon, okay, je te suis. Mais vas-y mollo, rien ne presse. ELLE : Oui… bon, on fonce ­Alphonse ? LUI : ... tu veux dire là tout de suite ? ELLE : Depuis le temps que j’avais ­envie d’un peu de renfort... LUI : Du renfort ?!? Je crois que tu m’as mal compris. Le polyamour, ce n’est pas juste une question de sexe. Il s’agit de vraies relations. C’est la preuve qu’on peut aimer deux partenaires – ou même plus – sans blesser aucun d’entre eux. Je veux dire, théoriquement, dans l’absolu... ELLE : Ouais, tu parles Charles. Moi, pendant ce temps-là, j’attends toujours l’orgasme à nouveau. LUI : Quoi ?!? Mais la dernière fois tu... ELLE : C’est-à-dire, oui... enfin, théoriquement, dans l’absolu. LUI : Je ne te suffis plus ? ELLE : Mais non, ce n’est pas ce que je voulais dire. Disons que, quatre-zyeux valent mieux que deux... LUI : Mais chérie... Tu m’aimes encore ? ELLE : Bien sûr que oui, mon choupinou d’amour ! Mais tu sais bien, on peut aimer deux hommes sans en blesser aucun. N’est-ce pas mon chéri ?

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6 Raúl de Anda (à gauche) et José ­Medina aident les bonnes volontés à sauver le monde.

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THE RED BULLETIN


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RAÚL DE ANDA ET JOSÉ MEDINA tendent la main aux doux-

AGUSTÍN DE JESÚS ROMO RODRÍGUEZ

dingues en soutenant leurs projets irréalistes et en nous libérant des dogmes établis. Pendant des décennies, nous avons été raisonnables. Prenons l’aide au développement : des millions de gens donnent des milliards aux pays pauvres du monde entier, mais bien souvent l’argent s’évapore dans la nature, sans qu’on puisse constater le moindre changement sur place. Raúl de Anda et José Medina ont décidé d’essayer autre chose. Les deux fondateurs de l’organisation Unreasonable Mexico sélectionnent les porteurs d’idées les plus improbables et mettent à leur disposition des mentors rompus au monde des affaires. Ceux-ci sont alors en mesure de convaincre les investisseurs de financer leurs audacieux projets. Résultat : à visée sociale, ils se révèlent utiles et efficaces, comme Eneza Education (offre aux régions reculées de l’Afrique un accès à l’éducation par smartphone), Solidarium (permet à des artisans brésiliens de vendre leurs créations en ligne) ou Girl Effect Accelerator (dispense à des jeunes femmes issues de milieux défavorisés une formation à l’autonomie). « On se doit de devenir des superhéros, car le monde a besoin de nous ! », assure Raúl de Anda. La pépinière d’entreprise qu’il dirige est en fait une filiale du Unreasonable Institute, une institution internationale active au niveau mondial. Son credo : ce sont toujours les empêcheurs de tourner en rond, les marginaux ou les scientifiques « fous » qui ont changé le monde pour le meilleur. Et pas les bien-pensants, les comptables, les bureaucrates. L’institut tire son nom d’une pensée de l’écrivain irlandais George Bernard Shaw : « Tout progrès dépend de l’homme déraisonnable ». Ou, pour le dire avec les mots de Steve Jobs et sa légendaire campagne Apple Think different : « Vive les fous ! » THE RED BULLETIN

ANGRY BIRDS est le film qui fera entrer

le cinéma violent dans une nouvelle ère. Tenez-vous prêts  ! Il sera donc formellement interdit de sortir son smartphone pour jouer à Angry Birds pendant la projection du film Angry Birds. Forcément.

Le 20 mai 2016 pourrait changer Hollywood. Ce jour marque la sortie dans les salles du film Angry Birds. C’est le premier blockbuster tiré d’un jeu vidéo pour téléphone mobile. Car il ne fait pas de doute que ce film deviendra un blockbuster : il suffira pour cela qu’une infime fraction des adeptes du jeu éponyme se déplace dans les salles obscures. En effet, le nombre de téléchargements enregistré à ce jour pour ce jeu est tout bonnement faramineux : deux milliards ! Si cette bande de piafs enragés atteint bel et bien les sommets espérés à l’occasion du weekend réputé être le plus bankable de l’année, on peut s’attendre à d’autres sorties du même genre. Les scénarios de Fruit Ninja, Doodle Jump et Candy Crush reposent sans doute déjà bien au chaud dans les tiroirs d’Hollywood.

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DES SPRAYS À BACTÉRIES vont remplacer nos douches.

David Whitlock en est persuadé. La dernière fois qu’il s’est lavé, c’était à la fin des années 1990. Il préfère laisser ce sale boulot à d’autres.

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CORBIS

Quelle gabegie : 16 000 litres d’eau pour la douche et les bains moussants, plusieurs kilos de savon, entre trois et six flacons de shampoing et de gel douche. Voilà ce que consomme annuellement un adulte européen moyen pour entretenir son hygiène. Alors qu’on pourrait tout à fait s’en passer. En tout cas, c’est ce qu’affirme David Whitlock, chimiste tout droit ­sorti de l’institut de recherche MIT, relativement peu connu pour sans manque de sérieux. Whitlock nous confie sans la moindre gêne que la dernière douche qu’il a prise remonte à la fin des années 1990. THE RED BULLETIN


­ epuis, il laisse à d’autres le soin de le nettoyer : à D des légions entières de bactéries qui se sentent comme chez elles sur son épiderme. Whitlock et sa start-up AOBiome ont mis au point un spray censé rendre la douche superflue. La star qui peuple cette bombonne est connue sous le doux nom de Nitrosomonas eutropha. Elle peut prendre la forme d’un bâtonnet ou d’une poire et est naturellement présente sur le sol. C’est une bactérie longue de deux micromètres qui se nourrit d’ammoniaque. (En aligner 500 pour obtenir une colonne d’un millimètre.) Il faut compter deux applications de ce nuage bactérien par jour, explique Whitlock. Des milliards de petits « Nitros » élisent alors domicile sur votre peau et entament leur œuvre miraculeuse. Avant que les hommes commencent à se doucher tous les jours et à se laver les mains à la moindre occasion, ces bactéries nettoyantes faisaient partis des meubles, avance Whitlock, et permettaient d’entretenir la propreté naturelle de notre épiderme en se nourrissant de notre sueur. Ce que nous considérons aujourd’hui comme de l’hygiène ou de la propreté a sans aucun doute permis d’endiguer de nombreuses maladies graves et contagieuses au cours des deux derniers siècles. ­Selon Whitlock, l’excès d’hygiène provoque également des allergies et laisse la voie libre à d’autres agents pathogènes qui auraient jadis été neutralisées par les « bonnes » bactéries comme « Nitro ». Whitlock a prouvé que la présence sur la peau de bactéries ­oxydant l’ammoniaque permet d’endiguer les inflammations et les irritations de la peau. Et de renforcer le système immunitaire. Au total, un adulte héberge environ cent billions de micro-organismes, ce qui ­représente deux bons kilos. La plupart d’entre eux sont localisés dans nos intestins, où ils nous rendent des services indispensables à notre bonne digestion. On sait depuis quelques temps déjà que les yaourts aux probiotiques ou d’autres aliments permettent de ­renforcer la flore intestinale. Dave Whitlock est convaincu que les bactéries cutanées connaîtront bientôt une courbe de popularité comparable à celle de leurs cousins intestinaux. Son spray vendu sous la marque ­Mother Dirt est censé recréer la saine flore cutanée de nos ancêtres soi-disant cradingues. Le crade est le nouveau clean, en somme.

Après la nourriture bio, 2016 marquera sans nul doute l’avènement de l’épiderme bio. Et gare aux crasses malodorantes qu’engloutiront sans vergogne ces ­cohortes de micro-organismes assoiffés de sueur ! motherdirt.com

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TAYLOR SWIFT convertit les sexistes au féminisme.

Elle a l’air sympa et i­noffensive au premier abord. Mais en réalité, elle a le monde à ses pieds. Au cours des cinq dernières années, la petite starlette US de la country s’est muée en reine mondiale de la pop. Pour éviter de subir ses foudres, Apple a même plié devant la toute puissante Taylor en ­changeant au dernier moment le mode de rémunération des ­artistes sur sa plate-forme de streaming. Parallèlement, elle faisait la une des titres de presse, de ­Vanity Fair à Time Magazine. Et bientôt : Playboy. La féministe n’a évidemment aucune envie de se dandiner devant l’objectif, lascivement allongée sur des draps de soie dans le plus simple appareil. Le magazine masculin tiendrait néanmoins à l’avoir en couverture. Il lui aurait donc fait une offre rompant avec une tradition que l’hebdomadaire entretenait religieusement depuis 62 ans : elle deviendrait la première femme habillée à faire la une, et plus précisément celle de l’édition de mars, qui, même sans Taylor, sera assurément un numéro historique. Car on ne pourra plus voir aucune femme ­(intégralement nue) en couverture de Playboy à partir de la dite édition. ­Pinçons-nous pour le croire, et reformulons : oui, pour plaire à Taylor Swift, ­Playboy va abandonner les photos nues. Cette femme a le monde à ses pieds !

SARAH BARLOW

Si un jour vous faites fortune avec votre musique, ayez une pensée pour Taylor Swift : sans elle, tout serait tombé dans la poche d’Apple. Ou de Google. Ou de la Mafia.

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LE SUIVI EN TEMPS réel devient plus précis, plus petit, plus normal. Bref, il s’améliore.

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fait voler en éclats la FIFA (et la sauve).

Et si c’était elle, la personne idéale à la présidence de la FIFA ? Quelqu’un le lui a déjà demandé ? Et si on la nommait à la dernière minute ?

L’an dernier, la ministre de la justice américaine est partie à l’assaut de la FIFA, la plus grande et la plus puissante fédération sportive du monde. Pour lever le voile sur les activités douteuses de quelques-uns de ses fonctionnaires et les révéler au grand public, il fallait qu’une femme impartiale entre en jeu. En mai dernier, Loretta Lynch a fait arrêter plusieurs hauts responsables de la FIFA, contraignant au passage le président Sepp Blatter – autour duquel flottait déjà un parfum de scandale – à la démission. Les grandes forces de la ministre : sa distance avec le monde du ballon rond et sa détermination infaillible à s’attaquer aux puissants de ce monde. Déjà en tant que procureure, elle avait démantelé plusieurs réseaux de trafic d’êtres humains, s’en était pris à des banquiers c ­ orrompus de Wall Street et à la ­Police. Sa devise : « Aucune personne ni aucune organisation n’est au-dessus des lois. » Loretta Lynch et son équipe n’en sont qu’au début de leur e ­ nquête. Entre-temps, Sepp Blatter et ­Michel Platini – son collègue de l’UEFA – ont même été suspendus de leurs fonctions. En ­revanche, le processus de réforme de la FIFA ne semble pas définitivement acté. Les tenants du pouvoir ne s’en séparent pas aussi facilement. Avant que la FIFA ne retrouve la confiance des fans de football, Loretta Lynch devra sortir encore quelques cartons rouges.

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Pour exploiter pleinement son potentiel, l’être humain a toujours misé sur la technologie. Et il n’a pas attendu l’invention du concept d’« auto-optimisation » pour le faire. Souvenons-nous d’inventions délicieusement désuètes, comme le tapis roulant. Le monde ­devient inexorablement plus mobile. Les nouveaux appareils se doivent ainsi d’être légers, petits et multifonctionnels. Exactement comme les écouteurs The Dash de Bragi : ce casque sans fil intelligent permet d’écouter de la musique en joggant, en faisant du vélo ou en nageant (!), tout en enregistrant vos paramètres biologiques. Un capteur de mouvement, un thermomètre et un capteur optique équipent le dispositif de suivi miniature. Ces oreillettes au profil très stylé laissent présager ce que nous réserve cette nouvelle année dans le domaine du suivi en temps réel : la fin prématurée des bracelets connectés. Et l’apparition progressive d’objets du quotidien truffés de capteurs.

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Une vie, ça ne prend pas beaucoup de place tout compte fait. Elle tient presque entièrement dans ce minuscule écouteur conçu par Bragi. Mieux vaut donc ne pas égarer ses oreillettes. bragi.com

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11 DDP IMAGES, DREAMSTIME, CORBIS

On ferme les yeux et on se lance ! Voilà de quoi élargir considérablement votre ­palette de saveurs : on dénombre 26  000 ­espèces de sauterelles de par le monde.

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LES INSECTES  : le steak du futur

(pas de photos macros sur les menus, s’il vous plaît, merci). Summum du dégoût pour les uns. Source de protéines de l’avenir pour les autres. Les insectes viennent ­défier volailles, moutons et bœufs sur leur propre t­ errain : la transformation des nutriments d’origine ­végétale en protéines à haute valeur biologique. Les insectes l’emportent haut la main. Pour produire un kilo de viande, il faut 13 kilos de nourriture. Les insectes n’ont eux besoin que de 1,5 kilo. Ces denrées rampantes peuvent sembler peu ragoûtantes aux papilles occidentales. Mais tout est question d’habitude : les romains se délectaient bien de larves d’abeilles. Dans de nombreuses régions du monde, les ­sauterelles et autres vers de farine constituent déjà des mets très ­nourrissants. Dans 20 ans, selon les estimations de l’ONU, les insectes représenteront un dixième des apports en protéines. Sous forme desséchée : la farine de vers de farine est en effet très polyvalente. La start-up new-yorkaise Exo produit déjà des snacks de protéines à base de grillons grillées, des tacos mexicains aux sauterelles, des ­coléoptères à la thaï. Pourquoi pas ? Des grands chefs comme René ­Redzepi ou David Faure ont déjà ­intégré les insectes à leurs menus. Quant à l’artiste biotech Katharina Unger, elle a conçu une ferme ­d’insectes grâce à laquelle on pourra élever soi-même son propre cheptel de larves de mouches. Et on ne vous parle même pas des beignets de fourmis au miel ! Un régal !

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LE GRAPHÈNE, matériau du futur. Mais

quand est-ce qu’il vient, ce foutu futur  ?

Pas plus épais qu’une couche d’atomes : voilà comment les chercheurs en ­nouvelles technos conçoivent ­l’avenir. Et les abeilles, le paradis.

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MEGAN ELLISON montre comment

cartonner en produisant de vrais films audacieux.

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Il y a 2 ans, les mauvaises langues traitaient encore Megan Ellison de vulgaire « fille de ». Si son père ne s’était pas appelé Larry Ellison, magnat du logiciel et 3e fortune des USA, que serait-elle devenue ? Une rêveuse de plus qui aurait abandonné ses études pour se lancer dans le cinéma. Son argent de poche, elle l’utilise pour produire des films. Et des bons. À tel point qu’elle passe aujourd’hui pour une figure de proue de la révolution culturelle qui semble s’amorcer à Hollywood. Pendant que les majors continuent à nous inonder de remakes, prequels ou sequels, la jeune héritière finance un cinéma audacieux et insolite. Ses films sont loin de crever le plafond sur le plan budgétaire, mais attirent les stars : Zero Dark Thirty (l’immense succès de Kathryn Bigelow), The Master (l’épopée crypto-scientologique de Paul Thomas) et Spring Breakers (Disney club version punk). Pas d’interview. Son plan com se limite à la publication de lol-cats et de tweets au vitriol. Cette femme a décidément tout compris à l’avenir. Et pour les cinéphiles qui n’auraient pas été convaincus par un film comme Her, Megan ­Ellison prépare deux sequels de Terminator ­attendus pour 2018. Ce n’est pas une blague.

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GETTY IMAGES(2)

Les scientifiques considèrent le graphène comme le matériau qui va révolutionner l’industrie des nouvelles technologies. Pourquoi ? Parce que ce composé carboné est constitué d’une seule et unique couche d’atomes, ce qui le rend incroyablement plus léger et plus fin que n’importe quel autre matériau. Ainsi, grâce au graphène, les écrans du futur, tactiles ou pas, pourront être pliés ou enroulés. Les micro-puces informatiques seront encore plus minuscules et 10 000 fois plus rapides que les puces en silicium actuelles. Le graphène appartient à l’avenir, ça ne fait aucun doute. Mais la science cherche encore des méthodes permettant sa production de masse. Sachant que les travaux de recherche préalables à la mise sur le marché d’un nouveau matériau durent en moyenne quarante ans, il faudra sans doute investir encore un peu de temps et d’argent dans l’affaire. Après tout, les propriétés miraculeuses du graphène ont été découvertes il y a 10 ans à peine.


15 Pour ceux d’entre nous qui sont nés avant 1990 : l’emoji qui vous tire la langue tout en clignant de l’œil cherche à vous transmettre le ­message suivant  : « ­Bienvenue dans le monde infernal de la génération Y ! »

LES EMOJIS mettent de la couleur dans

notre manière de communiquer. À condition d’en connaître les codes.

APPLE INC.

TEXTE ORIGINAL :

THE RED BULLETIN

TRADUCTION : Tout être humain communique ­aujourd’hui en employant des emojis. Quelle que soit son humeur du moment : enjouée, triste, p ­ réoccupée. Mais il est parfois assez casse-noisettes pour les étoiles que nous ne sommes pas de saisir le véritable sens qui se cache derrière. Un petit dictionnaire ne ferait pas de mal. Ne réfléchissons pas trop, ne laissons pas le doute en nous s’immiscer, et surtout n’oublions pas cette règle essentielle : de l’emoji « gros tas de merde », un usage immodéré nous ferons. Oui. On trouve ça drôle. Une flopée d’emojis flambant neufs feront leur apparition en 2016 : comme cette main. Elle signifie : appelle-moi ! La question qui nous taraude : pourquoi cet emoji n’a-t-il pas été le premier ? 35


L’INTERNET des objets estompe la frontière entre l’analogique et le numérique.

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« If this then that » : si ceci se passe, alors faites cela. C’est avec cette phrase toute simple que ­Linden Tibbets compte révolutionner l’« Internet des objets ». Le monde qui nous entoure aujourd’hui est constitué d’une myriade d’objets équipés de capteurs intelligents et connectés : les drones, les lumières de l’aquarium, sans parler des applis de nos smartphones. La plateforme IFTTT mise au point par Linden ­Tibbet a pour ambition de rendre ce flux incessant de données exploitable par chaque utilisateur. Et de se faciliter la vie numérique, en permettant d’interconnecter 2 applis et

En ce moment, votre frigo communique avec votre portable, tandis que depuis votre voiture, vous allumez les lumières de la maison.

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MASHA TACE/DEPOSITPHOTOS

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d’automatiser leurs actions. L’IFTTT de Linden ­Tibbets parvient ainsi à modérer quelque peu notre angoisse de l’« infosphère », cette ère imminente de l’humanité théorisée par le philosophe italien Luciano Floridi, qui verra notre quotidien vampirisé par la tyrannie de l’info numérique, et où nos faits et gestes généreront des données immédiatement mises en réseau. Une manière pour Linden Tibbets et sa géniale invention de nous rappeler que nous devons ­veiller à rester des acteurs pleinement impliqués dans l’infosphère.


Le temps de résister

Résistance aux chocs - Énergie Solaire - Radio pilotée - Étanche 200 mètres

BOUTIQUE G-SHOCK 5, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie - 75004 Paris Revendeurs sur g-shock.fr


D U A H C MEXIQUE, TULTEPEC, CAPITALE DU FEU D’ARTIFICE. TEXTE : ANDREAS ROTTENSCHLAGER


Tultepec, le soir venu : un char en forme de taureau est en route pour une parade en centre ville.

DEVANT PENDANT 9 JOURS, ON Y FÊTE LA PYROTECHNIE. PHOTOS  : FLORIAN RAINER

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TULTEPEC EST UN PARADIS PYROTECHNIQUE POUR LES MEXICAINS. CHAQUE ANNÉE, LES OUVRIERS LOCAUX MONTENT UN CONCOURS DU PLUS BEAU FEU D’ARTIFICE.

Du travail de pro : une parade de répétition en préparation de la fête du lendemain.


Des semaines durant, à Tultepec, les locaux confectionnent d’énormes taureaux en papier mâché, qu’ils habillent ­d’artifices. Au plus fort de la féria, plus de 300 de ces toritos défilent sur la place principale où ils sont mis à feu. S’ensuit une hystérie générale.

orsque j’ai découvert le National Pyrotechnic Festival de Tultepec sur le Net, j’ai été aussitôt fasciné, raconte le photographe autrichien Florian Rainer. Cette petite ville est la capitale du Mexique du feu d’artifice. Des usines locales fabriquent des fusées, des pétards, elles concentrent plus de la moitié de la production nationale. Chaque année, début mars, pendant 9 jours, leurs employés organisent un gigantesque rassemblement et des parades dans les rues de la ville. Une énorme fête populaire. Je n’ai pas résisté à la tentation d’y aller. J’ai pris un avion pour Mexico puis sauté dans un bus pour rallier Tultepec, à 35 km au nord de la capitale. Tout au long du trajet, des hommes portant des marques de brûlures remplissaient le bus. Aucun doute possible, je me dirigeais au bon endroit. À Tultepec, j’ai débarqué dans une ville en fête. Les femmes faisaient griller du poulet sur des caddies, les hommes buvaient de la tequila. La féria a débuté avec les plus grands feux d’artifice. Le soir, je me suis retrouvé au milieu d’une foule de 5 000 personnes qui marchait droit vers un grand terrain pour assister au concours de castillos, des tours de bois équipées d’artifices rotatifs et de lanceurs de fusées. Un pyrotechnicien contrôle chaque tour, l’allumage se fait à distance. Si une roue se bloque, des hommes grimpent sur la tour embrasée et la relancent à mains nues. C’était surréaliste ! Le deuxième jour a eu lieu la parade des toritos, pour moi le moment le plus fort du ­festival. Les habitants avaient fabriqué plus de 300 taureaux en papier mâché. Chaque taureau embarquait jusqu’à 4 000 capsules d’artifice. À la tombée de la nuit, les taureaux sont regroupés sur la place principale où ils ont été mis à feu. C’était l’hystérie générale ! Des étincelles brillantes pleuvaient, les capsules de magnésium explosaient et les gens étaient en transe autour des taureaux incandescents. J’ai continué à shooter jusqu’à 4 heures du matin. À l’aube, j’ai compté les trous sur mon pull. Mon pantalon était en pièces, et mes mains étaient couvertes de brûlures. » florianrainer.com

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La parade des toritos et leurs fontaines d’étincelles (ci-dessus). Pour le concours des castillos (ci-dessous), les pyrotechniciens pilotent à ­distance les feux d’artifice, façonnés sur des tours de bois de 30 mètres de haut.


CES TOURS ONT LA TAILLE DES PYLÔNES ­É LECTRIQUES. LEUR MISE À FEU EST COMMANDÉE À DISTANCE PAR LES PYROTECHNICIENS.

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La brigade mobile des grimpeurs : quatre hommes se hissent à 20 mètres de haut pour relancer les roues bloquées des castillos.


ILS DÉFIENT LES RÈGLES DE SÉCURITÉ POUR ACCÉDER À CES TOURS EN FEU.

Les taureaux de la ­ arade embarquent p jusqu’à 4 000 pièces d’artifice. Aux pieds des tours, les fusées complètent le spectacle nocturne des maîtres artificiers (ci-contre).

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Chaque équipe de ­torito est « chauffée » par un meneur.

»

Les festivaliers ne portent aucun vêtement de protection. La plupart se contente d’un sweat à capuche, les puristes y vont torse nu.

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LES HABITANTS DE TUTELPEC EXHIBENT LEURS BRÛLURES TELLES DES TROPHÉES.

Il est 4 heures du matin quand cesse la pluie d’étincelles. Le lendemain, les hommes affichent leurs brûlures avec fierté.


L’APPEL DE L’INCONNU LE FILM DEGREES NORTH RELATE LES AVENTURES FREERIDE DU TANDEM XAVIER DE LE RUE/SAMUEL ANTHAMATTEN. AIDÉS D’UN PARAMOTEUR, ILS ONT DÉFRICHÉ DES PISTES INEXPLORÉES EN ALASKA. TEXTE : AREK PIATEK PHOTOS : TERO REPO


MOTEUR !

Comment se rendre sur un spot de glisse, inaccessible à pied et en hélico ? Avec un paramoteur, bien sûr ! C’est ce que raconte le film Degrees ­North, réalisé par le snow­ boardeur français Xavier de Le Rue et Samuel Anthamatten, un freeskieur suisse. Le photographe Tero Repo a suivi leurs aven­ tures et en a rapporté des images à couper le souffle. « Le tournage en Alaska a duré ­plusieurs mois. Sur cette photo, Sam et le ­pilote sont sur un glacier, inabordable même en hélico. Le tandem ­décolle d’un plateau ­périlleux pour une descente. »

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LE VENT DU ­CHANGEMENT « Le parapente à moteur est un engin extraordinaire. Avec des skis, le décollage est possible même sur la neige. Quelques mètres suffisent, et on part pour trois heures de vol avec un plein de carburant. Mais il devient vite incontrôlable en cas de rafales de vent. Sur la photo de droite, Christophe, notre pilote expérimenté, dépose tour à tour Sam et Xavier sur les versants ­immaculés de l’Alaska. Ce modèle de paramoteur atteint 70 km/h, mais par – 30 °C, il est recommandé de voler à une vitesse réduite si on veut éviter les engelures au visage. »

« L E PARAMOTEUR EST À MÊME DE DÉCOLLER ­PARTOUT. SON INCONVÉNIENT ? ON EN PERD VITE LE CONTRÔLE QUAND LE VENT SOUFFLE FORT. »

À UN SAUT DU BONHEUR

« J’ai fait cette prise de vue aérienne en fixant l’appareil à l’extrémité du parapente. Après s’être détaché, Xavier de Le Rue a sauté en plein vol avant de dévaler la pente. Ce spot ? Un à-pic perdu sur le glacier dit ­Rainbow, dont l’inclinaison est de 50 degrés. »

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SÉCURISER

« Un parapente ne peut pas faire du ­surplace, ce qui complique l’envol des freeriders qui doivent se détacher à une hauteur élevée et courent le risque de faire des tonneaux à la réception, même si la neige est épaisse et molle. Cette neige de qualité en Alaska n’a pas que des avantages : le “sluff” y est ­risqué, ces avalanches de poudreuse ­menacent à tout moment. On voit ici Xavier de Le Rue les éviter habilement. »


À LA PELLE

« On dit que la nécessité est mère de l’invention. Je confirme. La nuit, les sifflements du vent ­mettaient nos nerfs à rude épreuve. Impossible de fermer l’œil sous la tente, jusqu’à ce que ­Samuel ait cette idée géniale : creuser une cavité dans la neige où chacun a pu créer sa couchette, à la pelle. Fini le bruit ! Dès la première nuit, le sommeil est devenu enfin réparateur, ça a décuplé notre motivation pour les virées à suivre. » Retrouvez Degrees North sur Red Bull TV

ENVOLÉES ALÉATOIRES

« Explorer l’Alaska par les airs exige de la patience. Car les conditions de vol optimales – vent calme, soleil, bonne visibilité – sont rares. Nous avons passé une grande partie de nos journées sous la tente, à monter les images filmées par les GoPro fixées au parapente et à nos casques, et celles prises par les drones. Ici, on voit Christophe, et devant lui, Sam tout excité et impatient de décoller en cette belle journée. »

«  DÉCOUVRIR, POUR UN FREERIDER, C’EST DÉGOTER DES LIEUX VIERGES. POUR LES ATTEINDRE, CELA DEMANDE PARFOIS D’AVOIR RECOURS À DES MOYENS INÉDITS. » 53


HÉROS

« LES RÔLES DE SALAUDS ONT PLUS D’IMPACT » TIM ROTH Pour l’acteur des Huit salopards,

c­ élèbre pour ses rôles marquants, il n’y a pas à avoir peur de passer pour un sale type.

the red bulletin : En se replongeant votre carrière, on constate que dans la majorité de vos films, vous avez un flingue ou une épée en main. Pourquoi tant de plaisir à jouer les méchants ? tim roth : Mon premier rôle a été celui d’un skinhead nazi. J’ai été le souffre-douleur à l’école, toujours sous pression. J’ai donc appris à jouer les gros durs en les observant. Ces personnages sortent du lot. Ils tranchent par rapport aux gens sans histoires. Qu’est-ce que cela dit sur nous, dans cette société, de porter plus d’intérêt aux ­méchants qu’aux types calmes et sympathiques ? 54

Ça dépend ce que vous allez chercher au cinéma. Il s’agit de fiction et, si elle est bien faite, c’est tellement fun pour le public de la regarder sur grand écran. Comme Quentin dit, tu vas découvrir des films, ce ne sont pas les actus de la télévision. J’adore l’humour noir dans le travail de Tarantino. On frissonne et on rit tour à tour. Ça enlève de la pression sur le plateau ? Ce n’est pas flippant sur le plateau. En fait, la plupart du temps, tu te marres comme un con. Les huit salopards,

« ­décrocher» une fois rentré à la maison ? Ma femme dit parfois : « Mon Dieu, t’es effrayant ce soir. » C’est arrivé quelquefois. ­Notamment une fois, quand je travaillais avec le réalisateur Michael Haneke sur le remake anglais de Funny Games. Le tournage s’est effectué dans la continuité. Tu démarres le matin et tu plonges dans cette ambiance sombre. Tu remets ça le lendemain et c’est encore plus stressant. C’est comme ça pendant 5 à 6 semaines. Ça nous a bien pris la tête. C’était lourd. Très démoralisant. Quand j’ai lu le scénario, je ne voulais pas le faire. J’ai regardé le texte de la première version en allemand et je me

« AU MOMENT OÙ LA CAMPAGNE DES PRIMAIRES POUR L’ÉLECTION AMÉRICAINE BAT SON PLEIN, LE RACISME EST AFFOLANT. » où l’action se situe quelques années après la guerre de Sécession, est un film marrant et qui tombe à pic. On terminait le tournage quand les émeutes contre les discriminations raciales de Baltimore touchaient à leur fin. Il résonne complètement avec l’actualité. Franchement, c’est assez choquant. Au moment où la campagne des primaires pour l’élection américaine bat son plein, le racisme est affolant. Les personnages ne se cachent pas,

dans le conflit en Irak, ndlr). En récupérant le cercueil de son fils, il comprend les circonstances de sa mort. Il veut des explications de Tony Blair, le Premier Ministre anglais. Sans réponses de sa part, il se lance en politique contre lui et va même l’affronter sur un plateau devant les caméras de télévision. C’est sa façon de demander des comptes au gouvernement. C’est une histoire déchirante. Arrivez-vous à

suis dit : « Oh merde ! » Comment êtes-vous passé à autre chose ? J’ai pris l’avion et je me suis tiré. Au suivant ! Quel personnage, que vous n’avez pas encore joué, ­aimeriez-vous interpréter  ? J’ai toujours aimé Iago (un personnage d’Othello, ndlr). Encore un sale type… C’est un mec génial ! Et un bon soldat (rires) ! Ann Donahue thehatefuleight.com THE RED BULLETIN

JOHN RUSSO/CORBIS OUTLINE

T

im Roth, 54 ans, ­acteur tout en nuance et force qui fascine les cinéphiles même s’il collectionne les rôles d’assassin ou de méchant. Dans Les huit salopards, le prochain opus de Quentin Tarantino, il interprète un bourreau qui, à l’occasion, se sert aussi très bien de son arme. Il explique pourquoi il faut explorer les zones les plus noires de l’âme humaine.

ils sont dans la surenchère. Ça rend le film plus poignant. Jouer un vrai salaud dans un film à messages, c’est encore plus marquant. Estce important pour vous de chercher ces rôles qui ont un écho beaucoup plus large dans la société ? C’est mieux s’ils offrent ça. Mais parfois vous faites juste de la merde (rires). Mon prochain film, pour la BBC, est dans cet esprit. Il raconte l’histoire de Reg Keys, dont le fils militaire est mort en Irak quelques jours avant son retour en Angleterre. Ce père veut savoir ce qui s’est passé et s’intéresse au travail de l’enquête Chilcot (ouverte en 2009 sur l’engagement britannique


Malgré ses rôles, Roth n’est pas obnu­ bilé par la face noire de l’âme. Et il est drôle dans la vie. « Sur un ­Tarantino, la plupart du temps, tu te marres comme un con. »


« Pas besoin d’être vulgaire pour donner un avis contraire. » Star de la NBA, Gobert a appris à « gérer les réseaux sociaux ».


« C’EST LE TERRAIN QUI DOIT PARLER » RUDY GOBERT vous remercie pour vos critiques !

Elles sont le carburant qui a fait de lui l’un des meilleurs joueurs de basket de sa génération.

U KEVIN COULIAU

n pivot auquel on prédit une place parmi les kings de la NBA au sein des Utah Jazz. Un joueur essentiel à l’équipe de France de basket-ball. 2 m 15, et 2,36 m d’envergure, les bras en croix. Rudy Gobert, 23 ans, s’est vu refusé l’entrée de certains centres de formation à ses débuts, et a du redoubler de motivation pour accéder aux hautes sphères du basket mondial. À l’affût de ce qui se dit et s’écrit sur lui sur les réseaux sociaux ou dans la presse, « Gobzilla » se motive aux critiques. Détestez-le, vous le rendrez meilleur. the red bulletin : Depuis quand les critiques vous servent-elles à progresser ? rudy gobert : Depuis que je suis très jeune, à une époque où personne ne pensait que j’allais devenir un joueur pro, encore moins en NBA. Mais moi, j’en étais persuadé. Qui ne croyait pas en vous ? Beaucoup de centres de formation ne m’ont pas pris à l’époque, ils m’ont recalé, comme l’INSEP (où a été formé Tony Parker avant de devenir pro, ndlr). Les gens de Cholet THE RED BULLETIN

ont cru en moi et m’ont donné une chance. Ça a été le début, ce qui m’a permis d’atteindre mes objectifs. Vous souvenez-vous d’une parole ou d’un écrit qui vous a particulièrement marqué ? Il y en a eu tellement… (rires) Il y a eu pas mal d’articles dans lesquels j’ai été provoqué. En retour, je me disais : « Tu vas voir, je vais te prouver que tu t’es trompé. » Mes débuts en NBA n’ont pas été faciles, je n’étais pas au niveau que j’ai atteint. Je lisais ce qui s’écrivait sur moi et je bouillais : j’avais hâte de montrer ce que

C’est sur le terrain que je vais te montrer que tu as tort... Tu peux être sûr que bientôt, c’est à moi qu’il donnera raison. Finalement, les reproches sont-ils plus formateurs que les compliments ? Si tu regardes le chemin que j’ai parcouru, je te dirais que oui. Ça dépend des gens, certains se sentent plus en confiance quand on les complimente, ils se disent : « Je suis bon, je peux y arriver. » J’ai aussi eu droit à des compliments, mais je marche plus aux critiques. Les haters les plus durs sontils américains ou français ? Je dirais français... quoique... des deux côtés, ils ne se privent pas de balancer.

ton jeu ! » Je lui ai répondu : « Bien sûr que ça va impacter mon jeu, mais du bon côté ! » Sur votre compte Instagram, on trouve ceci : « Réussir, c’est faire un costume d’une serpillière. » Que doit-on lire entre les lignes ? Ça vient d’une chanson du rappeur Booba, Soldats. J’ai trouvé que ça me définissait. Tu n’es pas supposé réussir, mais tu peux y arriver. J’étais le petit gars qui a grandi à Saint-Quentin, parti de rien. Okay, je fais 2 m 15, mais je n’ai pas toujours été aussi grand, et ça ne veut pas dire que ça t’évitera tous les sacrifices. Tous les jours, et dans la vie, quand tu fais 2 m 15, il y a un tas de choses qui sont

« BORIS DIAW M’A DIT “POURQUOI TU LIS CES CONNERIES ? ELLES VONT IMPACTER TON JEU !” BIEN SÛR QUE OUI, DU BON CÔTÉ ! » je pouvais réellement donner. C’est marrant, les types qui vantent mes « mérites » aujourd’hui sont ceux qui me critiquaient il y a un an. Si l’on écrit un papier négatif à votre propos, et que l’on vous croise, il vaut mieux se planquer ? Vous restez zen ? C’est le terrain qui doit parler, c’est un principe. Inutile d’argumenter avec des mots, les mots ne veulent pas dire grand-chose. Avec des mots, ce serait rentrer dans leur jeu.

Qu’avez-vous appris des anciens des Utah Jazz et de l’équipe de France, dans votre rapport à la critique ? Quand tu arrives à un niveau international, tu es supposé pouvoir bien gérer ton rapport aux médias... C’est drôle, un jour je discutais avec Boris Diaw (actuel capitaine de la France, lui aussi NBA, ndlr), qui joue sans se soucier de l’avis des gens, il m’a dit : « Pourquoi tu lis toutes ces conneries ? Elles vont impacter

beaucoup plus dures à faire. Crois-moi. La critique ne va pas que dans un sens... de votre côté, vous autorisez-vous des commentaires négatifs sur d’autres joueurs ? S’ils sont comme moi, pas la peine de leur donner une motivation supplémentaire (rires). J’évite, on est là pour faire avancer le même sport. PH Camy @rudygobert27

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Pour Robin Arzón, 33 ans, « faire des choses dingues », et courir la planète est un quotidien.


« IL N’Y A PAS DE LIMITE » ROBIN ARZÓN L’icône en ligne du running a

c­ hangé de vie en adoptant le fitness. Elle incite désormais le monde à suivre son exemple.

A

MARTIN HARTLEY, JA TECSON

mbassadrice de la sueur, l’Américaine Robin Arzón abandonne une carrière juridique prometteuse pour vivre sa passion, le fitness. Étudiante, elle ­découvre les bienfaits de la course à pied suite à une ­expérience de prise d’otages traumatisante. Arzón est ­aujourd’hui l’un des coaches et adeptes de l’ultra marathon parmi les plus respectés au monde. Elle confie à The Red Bulletin comment une paire de baskets a ­changé sa vie. the red bulletin : Vous avez vécu une expérience difficile alors que vous étiez étudiante. Le running a été une thérapie ? robin arzón : J’ai commencé à courir à la fac, entre deux cours, par besoin physique et sans la moindre notion de distance. C’est dur au début, mais j’ai vite réalisé que courir est un moyen efficace pour faire le vide. C’est un sas de décompression, une expérience cathartique physique et mentale. Je pouvais extérioriser mes émotions et en vivre d’autres dont je ne soupçonnais même pas l’existence. C’est devenu pour moi une sorte de thérapie en mouvement, oui. En quoi le fitness et le ­running vous ont séduit ? La plus importante de nos aptitudes est notre capacité à déplacer et soulever notre corps pour trouver notre place sur terre. Le fitness est le meilleur moyen pour cela. THE RED BULLETIN

Quelle est votre plus grande réalisation depuis votre reconversion ? Je n’ai jamais eu autant de succès que depuis que j’ai ­arrêté le droit. Je viens de signer un contrat pour un livre et une émission télé est en préparation. Ma plus grande réalisation est d’avoir créer cette vie que je mène à présent. Je n’étais pas épanouie. Je suis passée à autre chose. Je ne savais pas ce que cela serait. Il fallait la déterminer. J’invite chacun à ne pas laisser les autres d ­ éfinir qui ils doivent être mais à découvrir eux-mêmes qui ils sont. Pour cela vous êtes très ­active sur les réseaux ­sociaux… L’idée que l’on soit une ­communauté mondiale de sportifs s’entraînant virtuellement ensemble est très forte. Les réseaux sociaux, c’est ­génial pour motiver les gens mais leur utilisation n’a de sens que si les actes concrets suivent. C’est facile de regarder Instagram et d’être inspiré, mais après, que faites vous de cette inspiration ? Quel est selon vous le plus grand frein à l’adoption d’un mode de vie plus sain ? Je pense que les gens vivent plus en fonction de leurs ­limites que de leur potentiel. J’ai vu des personnes avec toutes sortes de handicaps accomplir d’incroyables choses. J’incite tout un ­chacun à ne pas se trouver ­d’excuses. Pour moi, il n’y a pas de limite. Richard Jordan robinarzon.com

Kenton Cool, 42 ans, amoureux d’une montagne nommée Everest.

« LE BUT PROCURE LA MOTIVATION » KENTON COOL Malgré des blessures chroniques,

l’alpiniste anglais gravit 11 fois l’Everest dont une fois comme guide de Sir Ranulph Fiennes.

the red bulletin : À 22 ans, vous vous brisez les talons en escalade. Vous êtes-vous dit « l’escalade c’est fini » ? kenton cool : Non. On m’a dit que je ne pourrai plus ­marcher sans une canne ni escalader mais je n’ai pas lâché. Je suis retourné au mur d’escalade en fauteuil roulant et me suis hissé lentement jusqu’au sommet. La douleur est constante et chronique. Mais comme dit mon épouse, j’ai maintenant une maîtresse que je retrouve une fois par an, l’Everest. Comment transcendez-vous la douleur ? Quand on a une passion, on fait tout pour la vivre. Dépasser la douleur n’est pas une faculté physique. On y parvient en trouvant un but qui procure la motivation nécessaire. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Toujours. Se tenir au sommet de l’Everest, c’est être sur le toit du monde. On se sent tout petit et grand à la fois. C’est incroyable. Florian Obkircher kentoncool.com

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« J ’AI DÉJÀ

CONDUIT EN

AVEUGLE »


Cet homme sait tout faire : après le rallye, le WTCC et la course de côte, Sébastien Loeb fera ses débuts sur le Dakar en 2016.

VOYONS-NOUS SEULEMENT AVEC LES YEUX  ? PEUT-ON ENTRAÎNER SES SENS POUR QUE L’IMAGE PROJETÉE PAR LE MENTAL DEVIENNE PLUS FIABLE ET PRÉCISE QUE CELLE CRÉÉE PAR LA RÉTINE  ? POSSIBLE POUR SÉBASTIEN LOEB, AUTORITÉ DU SPORT AUTOMOBILE. TEXTE : WERNER JESSNER  PHOTOS : FLAVIEN DUHAMEL

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P

as besoin d’être fan de sport auto pour s’en convaincre : ­Sébastien Loeb est un athlète d’exception. Observer le Français de 41 ans à la manœuvre suffit. Son expérience force l’admiration. Il sait créer ces moments à part où tout se déroule avec une extraordinaire précision. Quant à son palmarès : neuf titres de champion du monde des rallyes, des ­podiums aux 24 Heures du Mans, des victoires au championnat du monde des voitures de tourisme, des temps incroyables en séances de test de F1, ou son chrono record sur la course de côte de Pikes Peak, au cours de laquelle il a même battu le meilleur temps théorique calculé par ordinateur. Plus le défi est de taille, plus Loeb sait se montrer ­précis. L’avant-dernier virage négocié lors de sa montée ­record à Pikes Peak, aux USA, en 2013 était un de ce moments à part : après avoir parcouru 19,5 km sur les 20 que compte la course, il aborde l’avant-dernier des 156 virages, un triple-droite... « ... à 150 km/h, sans rails de sécurité. Un endroit où il vaut mieux ne pas se louper. » Aucun autre pilote n’a su trouver le point de corde en aveugle qui culmine à 4 300 m au-dessus du niveau de la mer. La plupart ont franchi le triple obstacle comme ils ont pu, en s’estimant déjà heureux d’en être sortis vivants. Tous ont

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cherché la trajectoire idéale. En vain. Seb, lui, a effleuré la ligne blanche du tracé avec sa roue avant droite. La perfection absolue. Que vois-tu lorsque tu penses à ce virage ? « Deux dos d’âne qui corsent encore plus l’affaire. » Tu veux dire que tu vois les ­virages en trois dimensions ? « Je ne sais pas si je les vois vraiment. Quand je suis au ­volant, je mobilise des informations que j’ai enregistrées lors des essais. » Tu connais tous les tracés par cœur ? « Pour ce qui est des courses sur circuit, oui, évidemment. J’ai aussi appris le Pikes Peak par cœur. Et j’ai


Apprendre, toujours. En octobre, au Maroc, Sébastien Loeb fait ses débuts en rallye-raid, et découvre la rudesse des courses au long cours : après s’être ­perdu, et des soucis techniques, il termine dans le décor dans un double tonneau. Il finit à la 44e place. Mais ­repart riche de nombreux enseignements.

«  I L PLEUVAIT ET IL Y AVAIT DU BROUILLARD, C’ÉTAIT HORRIBLE. C’EST POURQUOI J’AI ÉTEINT LES PHARES... ET J’AI TERMINÉ CETTE SPÉCIALE DANS LE NOIR.  »

i­ ntégré le parcours de certains rallyes, surtout ceux qui ont un paysage varié. Je m’oriente en utilisant les dos d’âne, les arbres, les fleuves comme points de repère. J’ai toujours eu des facilités pour ça. » Tu pourrais aussi conduire en aveugle ? « Je l’ai déjà fait. » Pardon ? « C’était à l’occasion d’une étape en nocturne du rallye du Pays de Galles. J’avais rencontré de gros problèmes avec mes phares. L’un louchait vers le ciel, l’autre vers le côté. Il pleuvait et il y avait du brouillard. C’était horrible. C’est pourquoi j’ai éteint les phares... et j’ai terminé cette spéciale dans le noir. » Sans aucune visibilité ? « Mieux vaut pas de ­lumière du tout qu’une mauvaise lumière. La lueur de la lune était suffisante pour me permettre de distinguer le bord de la route, vaguement, et j’ai complété le reste du ­parcours dans ma tête. Les instructions de mon copilote me permettaient de vérifier l’exactitude des images ­projetées dans ma tête. » Est-ce que ça signifie que tu peux voir avec tes oreilles ? « Ce que tu entends te permet d’affiner ce que tu vois, ou plutôt ce que tu crois voir. L’image gagne en profondeur. Les skieurs ne se contentent pas de voir une plaque de glace, ils l’entendent aussi. Le son de la glace est différent de celui produit par la neige. Ça fonctionne de la même 63


­ anière chez moi : quand ce m que j’entends ne correspond pas à ce que je vois ou à ce que j’avais prévu, je passe en mode alarme. Sauf que dans mon cas, les instructions de mon copilote remplacent le bruit des skis sur la glace. » Tu es seul au volant. Quelle voix écoutes-tu ? « Pas forcément celle de mon copilote. Plutôt la mienne, je pense. » Sébastien Loeb a été gymnaste dans sa jeunesse, la meilleure école selon lui pour apprendre à connaître son corps. Il se sert du sien comme d’un troisième œil qui le renseigne à chaque instant sur la position qu’il occupe dans l’espace, et ce, avec une extrême précision. Il s’inspire de son expérience de gymnaste pour décrire cette sensation. La plupart des ­athlètes qui réalisent un salto arrière ont tendance à fermer les yeux une fois qu’ils sont propulsés dans les airs, et misent tout sur leur prise d’appel. Loeb garde, lui, les yeux ouverts, ce qui lui permet

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d’opérer des micro-ajustements. Dans les cas très rares où il rate sa prise d’appel, il est ainsi capable de réagir au cours de la phase a ­ érienne du saut. Son cerveau sait à chaque instant dans quelle position se trouve son corps et est en ­mesure de tirer avantage de ces informations visuelles ­supplémentaires. Une aptitude qui lui est i­ nfiniment utile lorsqu’il se trouve confronté à des situations inédites. C’était le cas, par exemple, lors de ces ­fameuses sessions de test en Formule 1, qu’il avait abordées sans aucune préparation – ou presque – et qu’il a terminées à seulement 1,8 seconde du meilleur temps. « En F1, tout va beaucoup plus vite que dans n’importe quelle autre discipline. Là où d’habitude tu freines 110 mètres avant le virage, en F1 le point de freinage est à 70 mètres, alors même que tu ­arrives à plus grande v­ itesse. Les sensations corporelles que tu r­ essens à ce moment-là ­permettent d’étayer les informations visuelles. » Alors que le commun des mortels doit bien souvent se

résigner à porter des lunettes passée la quarantaine, lui n’a rien perdu de son exceptionnelle acuité visuelle. La photo d’une Citroën Xsara prise au rallye de Suède orne le mur ­situé à l’autre bout de la pièce où nous rencontrons ­Sébastien. Il est capable de distinguer son numéro de plaque sans le moindre problème. Se peut-il qu’il se soit simplement souvenu du numéro de son ancien bolide ? « Ce n’est pas moi sur la photo, c’est Carlos Sainz, mon coéquipier. » Sa vue a fini par subir une déformation professionnelle au fil des ans, nous confie-t-il. Son champ visuel central est particulièrement développé, au détriment de sa vision périphérique. « J’ai passé des tests où je me trouvais devant un mur avec des voyants qui ­s’allumaient brièvement, en haut, en bas, à gauche, à droite, et je devais les toucher le plus ­rapidement possible. J’ai vraiment été très mauvais à ce jeu-là. » Où il faut préciser que « très mauvais » doit être ­réévalué à l’aune de son ­extrême niveau d’exigence.


Or, c’est précisément sur sa ­capacité à avoir une vision globale de l’espace qu’il va devoir compter lors du nouveau défi qu’il s’apprête à affronter. En effet, pour courir le ­prochain Dakar en janvier 2016, il s’agira d’avoir un ­regard qui porte loin tout en ne perdant jamais de vue son environnement immédiat. Un œil cherche le chemin tandis que le copilote en énonce

v­ aguement les contours, mais sans pouvoir le décrire en ­détails, virage après virage, pierre après pierre. Cette voix qui résonne comme un ­lointain murmure dans la tête du pilote lui sert tout au plus à confirmer ses impressions ­visuelles. Pendant qu’un œil s’efforce donc de trouver son chemin à travers les dunes, les arbres et les rivières, le deuxième œil scrute la surface

«  S I CE QUE J’ENTENDS NE CORRESPOND PAS À CE QUE JE VOIS, JE PASSE EN MODE ALARME.  »

à la recherche de pierres ou tout autre obstacle susceptible de mettre fin à l’aventure en un éclair, ou, dans le meilleur des cas, de crever un pneu, le tout lancé à 160 km/h ou plus. « C’est vraiment très éprouvant. Tu dois gérer trop d’informations en même temps. La température ­extérieure est de 40 degrés, et dans la v­ oiture, elle atteint 60 degrés, le cerveau fonctionne en p ­ ermanence sur deux pistes parallèles. Et il suffit d’une ­erreur pour que tout s’arrête. C’est impossible de tout voir aussi vite. » dakar.com

Stéphane Peterhansel, le ­recordman des victoires, Cyril ­Despres et « El ­Matador » ­Carlos Sainz. Une dream team q ­ ui va se ­lancer sur le Dakar 2016 avec sa nouvelle Peugeot 2008 DKR16.


Pendant 10 jours, la crème des DJs élit ­d omicile à Playa del Carmen sur la côte ­c aribéenne du Mexique. La ville devient alors la capitale de la techno. Bienvenue au BPM.

JEFF CORRIGAN

Texte : Marco Payán

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Pèlerinage en terre techno

Lors du showcase BPitch, le niveau élevé du son pousse certains à demander de l’indulgence à leurs égards.


Aucun autre festival ne conjugue 10 jours durant soleil, plage, jolies filles et techno.

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Les nuits au Blue Perrot ont pour mot d’ordre : la teuf sans modération.

DOUG VAN SANT (2), DANILO LEWIS, PEARCEY PROPER

La musique est toujours là, elle est l’attraction principale toute l’année, pas que durant le festival.


Frank & Tony sélectionnent leurs meilleurs rythmes au Canibal Royal.

Le showcase Rumors au Canibal Royal : la musique jusqu’au bout de la nuit.


anvier. À cette époque de l’année, l’industrie du divertissement fait grise mine. Après les ­excès de décembre, l’heure est à la ­parcimonie. Mais pas pour tout le monde. « C’est un festival pour jet-setters, des jeunes qui travaillent dur toute l’année pour s’offrir ces dix jours en début d’année. » Au Mexique, le BPM n’est pas tout public. La musique ­sélectionnée par Phillip Pulitano, cofondateur et directeur du festival, n’est pas forcément celle des ondes radio. Ce ­festival peu ordinaire, diffuse le meilleur de l’électro pour un public mélomane. « Ici, pas de vaste espace parsemé de scènes, le festival se déroule à travers toute la ville de Playa del Carmen où les clubs, plages et dancefloors font office de scènes. Ça change tout. »

Une expérience « Je n’ai jamais la sensation de travailler car j’adore ce que je fais. » Pendant la phase d’organisation, Phillip et les autres cofondateurs prévoient tous les aspects du festival qui, avec une affluence plus importante que lors du jour de l’an, ­transforme toute la Riviera Maya. Au départ, le BPM était censé être une rencontre autour de la musique électro. Au bout de quelques jours et une multitude de soirées, Phillip réalise que le ­projet est amené à devenir bien plus important. Dorénavant, la priorité n’est plus la musique imposée par les labels mais ­l’expérience offerte aux festivaliers, et si les labels veulent y contribuer c’est encore mieux. Tout repose sur l’expérience musicale. Et quand ça marche, les gens en parlent. On est passé grâce au bouche à oreille seulement, d’un festival de sept jours en 2007, avec 21 manifestations ­organisées pour 5 000 tickets vendus, à 15 000 places l’année suivante. Généralement, les clubs sur la plage sont conçus en fonction du type de sable, de l’espace et des sports d’eau disponibles. La musique est rarement considérée comme un élément central de l’expérience. Bien sûr, elle est toujours présente mais elle est l’attraction principale tout au long de l’année et pas seulement durant le BPM. Cet exemple illustre bien 70

La générosité du public mexicain procure au BPM une atmosphère unique.


l’influence du festival sur l’activité économique de Playa del Carmen. En 2015, le festival accueillait 63 000 visiteurs, 70 000 sont attendus pour l’édition 2016. « Ce n’est pas dû à une volonté de grandir mais à l’engouement que le festival suscite d’année en ­année », dit Phillip avec un air désignant un fait inéluctable mais qu’il assume entièrement. Le festival dispose à présent d’un site dans la jungle avec expos d’art et restauration.

Les flics sur le dancefloor

Uner et Technasia font honneur à la foule durant un set back-to-back au Blue Parrot.

« Si tu me prends en photo avec le DJ, je vous laisse prolonger la soirée. » Ce sont les mots d’un policier venu nous demander de conclure la soirée. Il finit la nuit en buvant de la tequila avec le DJ et en prenant la pose à ses côtés. La soirée s’est éternisée. Ce n’est pas la seule fois où la police se mêle à la fête. Un jour, Phillip déjeune avec le DJ et producteur canadien d’origine anglaise Richie Hawtin dans le restaurant de tacos favori des organisateurs. Le lieu donne sur l’une des principales ­artères de la ville. L’endroit parfait pour improviser un set selon Phillip. L’année suivante, des milliers de personnes envahissent le restaurant. Plus pour écouter Richie Hawtin et Dubfire que pour déjeuner. Le propriétaire danse et sert des tacos dans une joyeuse confusion, les tables sont poussées et un dancefloor de fortune improvisé. Dehors, la foule encombre la voie de circulation. « C’est l’une des voies principales de circulation, la police ne tarde donc pas à arriver. Un instant plus tard les agents se mêlent à la foule en liesse. » L’expérience est reconduite en 2016. Le jour et l’heure ne sont bien sûr pas communiqués. Comment faire pour aller au bout de ce marathon musical ? « Je fais la fête un peu en journée et un peu en soirée. Vers 18 heures je vais à la plage écouter 2 ou 3 artistes, j’y prends mon dîner et pique un somme jusqu’à deux heures du matin et repars pour la nuit. Conseil de pro. »

DANILO LEWIS, DOUG VAN SANT

L’imprévu L’idée du festival est de permettre aux gens d’aller de club en club écouter leurs DJs préférés tout en flânant dans les rues de Playa del Carmen. « Les DJs ne viennent pas juste pour assurer une prestation et repartir. Ils retardent sans cesse leur départ. Vous n’avez pas idée du nombre de fois où ils nous ont demandé de changer leur vol retour. »

Pendant ces dix jours, le BPM est chez lui à Playa del Carmen. Le festival et la ville forment alors une seule et même ­entité, le fruit d’une année d’organisation minutieuse. Pourtant, ce que Phillip apprécie peut-être le plus, c’est l’imprévu. Comme lors d’une soirée dans son ­propre immeuble, où l’Italien Marco ­Corola prend spontanément les manettes. L’endroit se situe dans une zone résidentielle, la soirée doit donc prendre fin à 22 heures. « Il mixe dix heures d’affilées sans montrer le moindre signe de fatigue ! » Ce jour-là, ils décident de préparer le dîner en famille. Marco et Alessandra (autre cofondatrice du festival) s’y collent en cuisine, « c’est le seul moment où j’ai vu Marco en nage, bien plus que devant la table de mixage ». Phillip raffole de ces anecdotes. « J’en ai un nombre ­incalculable. » Autre moment inattendu : l’Américain Seth Troxler vient toujours se produire au festival accompagné de sa mère. « Un jour, je le vois acheter des chapeaux dans une boutique. » Le soir même au Mamitas beach club, lorsque Seth met l’un de ses chapeaux, le public, essentiellement mexicain, exulte. Il est cependant une chose que Phillip aimerait prévoir, c’est la météo, ennemie juré de la billetterie. Le vent et la pluie ­ont un jour ravagé la tente et la sono haut de gamme du Mamitas beach club. En moins de deux heures, la tente est remise sur pied, la sono réparée et la fête relancée. « La pluie et les tracas ne découragent jamais les gens de venir s’amuser. » Cette année, le record de pluviosité a été battu.

Une popularité croissante Le festival continue de grandir. Il s’est doté d’un site dans la jungle près de Playa del Carmen et a dans ses tuyaux un ­événement de lancement dans un pays sud-américain, une soirée club en Europe et des dates de tournée au Mexique et ­ailleurs. « Mais les dix jours de Playa del Carmen restent incomparables. » Si l’événement attire un grand nombre de techno addicts du monde entier, la ­majorité des festivaliers vient du Mexique. « De fins connaisseurs de musique underground. » Toutefois, la capacité d’accueil de Playa del Carmen atteint aujourd’hui ses limites. Se loger durant le BPM est plus difficile que pour le nouvel an. Et les bars vendent plus de vodka et de bière pendant le festival qu’à n’importe quelle autre période de l’année. Cela donne une idée de sa popularité. thebpmfestival.com

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L’ H O M M E LE PLUS RAPIDE AU MONDE Andy Green est pilote de voitures-fusées. Avec son équipe, il met au point un engin pour dépasser la vitesse de 1 600 km/h. Texte  : Anth o ny Rowl i n so n

Ph otos  : S h a m i l Ta n n a

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ans sa combi bleue et orange, il ne passe pas inaperçu. Torse droit, cheveux ras, regard bleu acier, Andy Green, lieutenant-colonel de l’armée de l’air britannique, est l’homme le plus rapide sur terre, et ça se voit. Depuis 1997, il détient le record du monde de vitesse au sol. Sur la piste ­tracée au cœur du désert de Black Rock, dans le Nevada, au volant de sa Thrust SSC, propulsée par deux turboréacteurs, il a déjà franchi le mur du son, atteignant sur 1 mile les 1 228km/h. Aujourd’hui,

il veut dépasser les 1 000 miles à l’heure (1 609km/h) à bord de la Bloodhound SSC, une v­ oiture-fusée préparée minutieusement pour un défi lancé fin 2008. Les essais de vitesse doivent débuter au printemps sur la piste de l’aéroport de Torquay, au sud-ouest de l’Angleterre, ont annoncé les concepteurs du projet en o ­ ctobre dernier. Puis le véhicule sera acheminé vers le nord de l’Afrique du sud, l’été prochain, et le site de Hakskeenpan, dans le désert du Kalahari. C’est là qu’une armée de volontaires va préparer au mieux une piste de 19 km de long sur 500 m de large, enlevant le plus petit ­caillou pour rendre la surface la plus lisse possible. Après une montée progressive en puissance lors d’essais, Green


« Ap rès toute cette p répa ration, i l y a en core d es petits tru cs à rég ler et tester. »

STEFAN MARJORAM

Pour s’attaquer au ­record, Bloodhound va quitter son QG de Bristol, en Angleterre, au cours de l’été 2016 pour le désert sud-africain.

s­ ’attaquera d’abord à son record mondial actuel. Ce sera le 15 octobre 2016, 19 ans jours pour jour après son exploit à bord de Thrust SSC. L’assaut final vers les 1 000 miles à l’heure viendra ensuite. Avec une pointe prévue à 1 050 miles, Bloodhound filera plus vite qu’une balle de fusil. Il devrait parcourir le mile – ­mesure officielle où il doit maintenir sa ­vitesse de pointe – en trois secondes et six dixièmes ! Quid du pilote à bord ? A priori, avec un bon pilotage et, bien sûr, suffisamment de sang-froid, Green contrôlera tout. Mentalement il sera au top même si cet ingénieur surdoué et ancien pilote de chasse confirmé de la RAF n’a jamais ­encore connu une telle expérience.

G

reen explique : « C’est un job très pointu et très exigeant. Aucun ­bolide n’a été conçu pour aller aussi vite, et on va pousser la technologie à un ­niveau insoupçonné. Après une grosse préparation, il reste encore quelques petits trucs à régler et à tester, mais j’ai une idée très précise de ce que je devrais faire et comment je vais y arriver. » À 52 ans, en militaire d’expérience rompu aux missions de pilote de chasse, Green n’est là que pour un objectif.« On est dans le protocole technique, pas dans l’émotion, dit-il. Je fais partie d’une équipe qui développe l’ingénierie et les ­essais du projet. C’est-à-dire que je ne suis pas un pilote de course mais d’essais. J’ai les caractéristiques d’un pilote d’essais 75


« Je con na is cha q ue d éta i l d e la con ception d e Blood hou n d . Pou rq uoi d evra is- je m’i n q u iéter d e le p i loter ? »


Fin 2014, l’équipe ­d’ingénieurs avait déjà passé plus de 10 000 heures sur le projet Bloodhound, pour un coût dépassant 10M de livres.

mais dans une voiture. » Il a développé ce self-control tout au long de sa carrière de pilote de chasse. On le devine quand il raconte ses sorties sous la menace des missiles ennemis en Irak, il y a 20 ans avec la RAF. « J’ai été pris pour cible par beaucoup de gens équipés des meilleurs armes. Franchement, vous n’avez pas le temps d’hésiter. »

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ne bonne dose de sang-froid lui sera nécessaire quand il va rejoindre Hakskeen, pour y retrouver ­Bloodhound, un bolide survitaminé de 7,8 tonnes, 13,40 m de long et 130 000 chevaux de puissance. Ainsi qu’à son team. Ça tombe bien, la plupart des membres de l’équipe sont issus de l’armée britannique où ils ont connu les points chauds comme en Afghanistan. « Leur expérience va s’avérer très précieuse, reconnaît Green. Dans l’armée, on a pour habitude d’emmener les ­personnels dans des zones difficiles et

STEFAN MARJORAM (2)

Dans le cockpit high-tech de son Bloodhound SSC, le lieutenant-colonel Green est protégé par un blindage en matériau composite à l’épreuve des chocs avec les pierres ou les oiseaux. Sans lui, il serait en danger de mort.

leur demander d’y effectuer des missions difficiles. À tout moment, ils peuvent quitter la famille pour une très longue période. C’est très exigeant physiquement, mentalement et émotionnellement, alors on doit veiller à être sûr qu’ils prennent eux-mêmes soin d’eux. Là, c’est la même chose. On connaîtra ce genre de situation l’an prochain quand on va s’envoler pour l’Afrique du Sud. La plupart n’a jamais connu un séjour dans le désert. Ca va être un bon apprentissage pour eux. » La posture de Green, son franc-parler militaire pourraient, à la rigueur, donner de lui l’image d’un type froid. Il est tout le contraire de cela. Loin d’être arrogant. Doté d’un mental en acier et animé par la confiance en soi qui habite ceux qui ont roulé leur bosse dans l’armée, on se demande pourquoi cet homme apparemment très rationnel se lance dans un défi aussi insensé ? Pour Green la réponse est dans la quête de science et son envie d’inspirer une génération de jeunes chercheurs. Il énumère le contenu de cette mission Bloodhound pour définir sa propre motivation. « Créer un projet unique, très pointu technologiquement, avec la

volonté d’atteindre cette barre record de 1 000 miles. Partager l’ingénierie de cette aventure avec le plus grand nombre et inspirer la génération future en apportant de la science, de la technologie et des maths dans la vie de la façon la plus excitante possible. »

L

a modélisation informatique peut projeter comment se comportera Bloodhound à 900 miles/h et au-­ delà. Sur le schéma, tout est nickel, bien sûr. Pourtant, seul Green pourra ­juger des sensations de l’engin poussé dans ses plus extrêmes limites. Et lui seul sera en mesure de réagir si ça tourne mal. « Je n’ai jamais été nerveux en pilotant un jet supersonique, jure Green. C’est pareil avec Bloodhound. Je connais chaque détail de sa conception et comment tout a été fabriqué. Pourquoi ­devrais-je m’inquiéter ? » Ceux qui s’attaquent à ce record ne sont pas comme vous et moi. Par exemple, quand il a du temps de libre, Green part faire de l’acrobatie aérienne avec ses ingénieurs pour renforcer ­l’esprit d’équipe. Ceux qui l’approchent vantent volontiers ses qualités de leader, son autorité naturelle et son côté attentionné. Comme quand il interrompt le directeur communication du projet Bloodhound, Richard Knight, en pleine discussion avec quelqu’un, pour lui remettre un ­cadeau accompagné d’une carte. « Juste un petit quelque chose pour toi et Lizzie », chuchote-t-il. Il n’a pas oublié que la veille, la femme de Knight a accouché d’une fille. Cette touche d’humanité rappelle qu’au cœur du grand défi scientifique et technologique le plus avancé, il y a surtout un homme au volant pour pousser Bloodhound mile après mile vers cette barrière mythique des 1 000 miles à l’heure. Un personnage tout ce qu’il y a de plus normal, avec une vie privée à l’opposé de l’univers bruyant, confiné et périlleux où le plonge cette mission à bord de sa voiture fusée. « Est-ce qu’on va s’offrir un bon break après tout ça ? Oui, Bon Dieu !, promet-il. J’ai la grande chance d’avoir une femme fantastique qui adore la voile presque autant que moi. Rien ne vaut une croisière à cinq nœuds d’allure pour décompresser, croyez moi. Il y a toujours un petit port pour aller dîner le soir en amarrant le bateau juste en face du pub. C’est ­exactement là où je me vois dans quelque temps. » bloodhoundssc.com

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À voir. À vivre. À faire.

AC T I O N   !

VOYAGES

L’ÂGE DE GLACE

À l’assaut des parois givrées les plus spectaculaires du monde.

KEITH LADZINSKI

Si l’escalade d’une face rocheuse vous semble facile, venez tester les verticales glacées du village d’IIulissat (Groenland) où vous vous défoulerez dans les chutes d’eau transformées en murs de glace, sous l’effet de la température ­permanente de – 20 °C.

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VOYAGES

MATOS

MOTEURS

CULTURE

AGENDA 79


ACTION

VOYAGES DANS LES ENVIRONS voir/faire Aurores Suivez le guide qui vous ouvrira la voie dans le froid d’une nuit de la périphérie d’Ilulissat, en direction du plus fascinant des spectacles qu’offre la nature : les aurores boréales. pgigreenland.com

CONSEIL D’EXPERT « COGNEZ DANS LA GLACE COMME DANS UN BALLON. DES COUPS SECS. G ­ ARDEZ TOUJOURS VOS ­TALONS LE PLUS BAS POSSIBLE, AU PIRE À 90 ° DE LA PAROI. ET TOUT IRA BIEN. »

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Le matos est fourni, mais pas des nerfs d’acier.

Kayak Glissez le long des ­icebergs et explorez l’étonnante côte polaire à bord d’un kayak groenlandais traditionnel. C’est le même bateau qui a servi, il y a quelque 4 000 ans, aux premières vagues d’immigrants. greenland.com

Il est difficile de s’habituer à ces conditions, surtout quand le vent se lève, renforçant la sensation de froid. » L’escalade sur glace a aussi des côtés bien plus avenants. Les paysages du Groenland sont magnifiques, et au sommet de chaque ascension, un panorama hors du commun sur le Cercle arctique vous attend. « C’est une activité extrême dans des territoires inhabituels, poursuit Carreras. Le Canada ou la Norvège sont des sites d’escalade mieux connus que le Groenland, mais ici, vous escaladez dans la calotte glaciaire. C’est épique ! » Avancer sur la glace avec seulement quatre petits points d’ancrage, c’est une expérience que peu de fans d’escalade ont ­l’occasion de vivre. « La sensation d’être suspendu dans les airs vous donne une perspective unique sur le reste du monde. »

Rencontres Partagez des ­ oments avec les m Inuits à la découverte de leurs rites ancestraux. Vous assisterez au kaffemik : les familles groenlandaises vous invitent chez elles à manger, boire et à goûter à la bonne humeur locale. touristnature.com

MADS PIHL (5)

Même pour les alpinistes plus expérimentés, l’escalade d’une coulée de glace reste un challenge coriace. Ce que vous pouvez imaginer sans mal si vous vous êtes retrouvés face à une cascade gelée, et même à une plaque de verglas. Ô débutants, sachez qu’il n’y a pas grand-chose à quoi s’agripper et que chaque contact est l’occasion d’une glissade périlleuse. « L’escalade sur glace n’est pas aussi intuitive que sur la roche, raconte Marc Carreras, directeur général de PGI Greenland. La montagne est un défi tout à fois technique, physique et mental. Sur la glace, le cerveau joue un rôle bien plus important. La glace n’est pas très stable et vous contraint à être patient. Elle vous oblige à maîtriser une technique spécifique. Vous allez devoir sortir de votre zone de confort ! » Heureusement, des outils sont là pour vous aider : un piolet dans chaque main, et aux pieds, des crampons dotés de pointes énormes Ilulissat, pour mordre dans une matière pareille à Groenland du verre. Les grimpeurs sont encordés Ilulissat et assurés à des points d’accroche dans Grimper sur la la roche, sous l’assurance d’un guide de glace, ça vous dit ? haute montagne. Dès lors, les chances de pgigreenland.com glisser s’amincissent. « Une règle unit les pratiquants : ne pas tomber », rigole Carreras. Le vrai test sera de maintenir votre concentration malgré le froid terrible. « La température peut tomber très bas, commente Carreras. L’an dernier à IIulissat, nous avons battu des records avec des températures régulières sous les – 20 °C.

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ACTION

MATOS

À DISTANCE

Synchronisez votre vie et vos loisirs sans fil avec le plus frais de la smart technologie. Anki Overdrive

Sengled Pulse

Thermostat Nest

L’intelligence artificielle est au cœur de ­l’Overdrive : tandis que vous pilotez certains ­bolides grâce à votre smartphone, les autres sont menées par ordinateur. Plaisir pur ! anki.com

Elle combine éclairage LED et 2 haut-parleurs stéréo 3 W. Vous commandez cette ampoule musicale bluetooth et reliée à une appli depuis un smartphone.  shop.sengled.com

À placer dans la pièce où vous évoluez le plus et à raccorder à votre système de chauffage, ce thermostat règle le chauffage à distance, grâce à son appli.  nest.com

Balance connectée Mauvais cuistot ? Connectée à votre smartphone, cette balance de cuisine s’assure que vous suivez les recettes à la lettre. Oui, ça ressemble à votre dernière chance….  getdrop.com

Les voitures rechargent leurs batteries lorsqu’elles sont placées sur leur base. Il faut moins de 10 minutes pour faire le plein.

Razer Nabu

Smarter Coffee

Ce bracelet combine les meilleurs aspects d’une montre connectée et d’un tracker d’activité. Vous pourrez même échanger sur les médias sociaux à chaque poignée de main. razerzone.com

Le rêve de tout caféinomane. Depuis votre lit, vous pouvez lancer cette cafetière connectée en wifi. Et ne quitter la couette que lorsque le café aura embaumé la maison.  firebox.com

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Fugoo Style

La marque américaine sort une enceinte chic : vous pouvez l’habiller au choix avec 3 coques interchangeables. Sinon, elle offre 40 heures d’écoute et diffuse le son à 360 °.  fugoo.com

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ACTION

MONTRES

par Gisbert L. Brunner

LA NOUVELLE GÉNÉRATION

La première version digitale reprend les classiques de la marque helvétique : design de chronographe et mécanisme à trois aiguilles. Trois couleurs (bleu, noir, blanc) accompagnent le lancement, mais de nouvelles déclinaisons à venir permettront une ­personnalisation infinie.

TAG Heuer dévoile une montre connectée pour s’imposer dans la course vers demain. Depuis que l’Apple Watch est sortie en avril, les maisons historiques sont confrontées à un dilemme : doivent-elles se positionner face au géant de l’e-technologie ou insister sur leur cœur de métier, la pièce d’horlogerie dans toute sa splendeur ? Chez TAG Heuer, la réponse est simple : faire les deux. Dans la foulée de l’annonce du lancement au salon de Bâle, la marque a révélé sa TAG Heuer Connected. L’horloger suisse a uni ses forces à celles d’Intel et de Google, pour créer une ­alternative crédible et luxueuse à la marque à la pomme. Malgré l’attrait de la technologie connectée, il ne renie rien de ce qui constitue sa signature séculaire, assure Jean-Claude Biver, son PDG. « C’est avant tout une montre. » Le boîtier est un 46 mm titane d’après les codes traditionnels du manufacturier de la Carrera. La nouveauté est dans l’écran anti-rayures et tactile en ­cristal de saphir, qui enferme un système sophistiqué de micro-ordinateur. tagheuerconnected.com

Une gamme d’applis dédiées à la TAG Heuer Connected sera disponible en téléchargement à partir de Google Play Store. La montre dispose de capteurs externes connectés aux applications dédiées à la santé et au sommeil, et peut enregistrer des messages vocaux.

La TAG Heuer Connected utilise un système de chargement sans fil à i­ nduction. Son autonomie est ­annoncée à 30 heures, après charge.

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La TAG Heuer Connected ­permettra aussi de sauvegarder ou télécharger des données depuis le Cloud via une connexion Wifi ou depuis votre Smartphone par Bluetooth. Le bijou de TAG Heuer est bilingue Android /IOS, mais certaines fonctionnalités du système d’exploitation Apple lui seront interdites.

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MATOS

Jean-Claude Biver, patron de TAG.

L’ESPRIT DU FUTUR

GETTY IMAGES

Jean-Claude Biver présente la 1re montre connectée de TAG Heuer. The Red Bulletin : Quelle est l’idée derrière la création de TAG Heuer Connected ? Jean-Claude Biver : L’idée est dans notre slogan : « l’avantgarde depuis 1860 ». On a donc le devoir de rester en 2015 à l’avant-garde. C’est un processus permanent. TAG Heuer parle à la fois de tradition et d’innovation, et en ce sens, notre montre connectée ­répond parfaitement à cette ­logique. Comment est-elle née ? On est venu à TAG Heuer Connected grâce à Apple. ­L’industrie horlogère suisse n’a jamais été très investie dans le concept de la technologie connectée. Nous avons toujours pensé qu’il s’agissait d’un mar-

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ché périphérique, pour le sport et les activités outdoor. Mais l’Apple Watch nous a secoués, elle nous a même fait une petite frayeur. Quand elle a débarqué sur le marché, on s’est rendu compte qu’on allait devoir vite se bouger pour rattraper notre retard. Vous êtes associés à deux géants, Intel et Google… La seule façon de gommer notre retard technologique était de collaborer avec des partenaires au même niveau d’expertise que Apple. Pour le software, Google et son système Android était notre unique option : il tient 70 % du marché mondial. Pour le hardware, Intel est l’un des leaders mondiaux. Tous deux sont nos partenaires stra-

tégiques : Google nous donne le châssis et Intel le moteur. Se connecter aux leaders signifie que nous serons toujours à la pointe car nous suivrons leurs développements technologiques. Acheter une technologie simple, c’est l’assurance d’être rapidement dépassé. TAG Heuer a développé le hardware aux côtés d’Intel, ou les idées sont-elles toutes venues du géant américain ? Intel nous a fait de multiples suggestions. La dernière

« TAG Heuer, c’est la tradition et l’innovation. Cette montre répond à nos ­fondements.  »

consistait à utiliser un véritable ordinateur. Durant l’été 2014, il était encore question d’utiliser un microprocesseur, comme le font Apple et d’autres fabricants. Mais, après réflexion, les ingénieurs sont venus nous voir avec quelque chose de la taille d’une pièce de monnaie, mais remplie de composants électroniques. Et quand on leur a demandé ce que c’était, ils nous ont répondu : « un ordinateur ». Incroyable ! Ils nous ont expliqué que cet élément était facile à manipuler avec un écran et un clavier. J’ai r­ épondu que nous pourrions utiliser cette technologie aussi longtemps qu’elle serait à la page. Un ordinateur, cela signifie une bonne autonomie… Et c’est le cas, tant que vous utilisez les fonctionnalités autonomes. Vous pouvez écouter de la musique ou consulter la météo. Mais pour accéder à toutes les fonctionnalités, vous devrez vous connecter au wifi ou au bluetooth via votre smartphone. La Connected reste avant tout une montre, même si elle contient un ­micro-ordinateur. L’ennui avec les montres connectées, comme avec les smartphones, c’est qu’elles sont vite obsolètes. ­Devrons-nous acheter un nouveau modèle tous les deux ans ? Absolument pas ! Vous aurez la possibilité d’installer de nouveaux softwares, comme c’est le cas avec votre smartphone. Bien sûr, celui qui voudra avoir les outils dernier cri, comme la montre avec une caméra intégrée, ne pourra faire autrement qu’en acheter une neuve. Je crois que ceux qui investissent dans ces achats savent que la technologie progresse en permanence, et ils acceptent l’idée de devoir se mettre à jour. J’avoue que nous manquons d’expérience dans ce domaine, c’est un ­terrain vierge pour nous. Nous allons apprendre son fonctionnement au fur et à mesure.

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ACTION

MOTEURS TOTAL LOOK Déclinaisons de passions luxueuses.

Bentley ­Collection Plus attendue encore que la Bentayga, la nouvelle ligne d’accessoires Bentley va faire rêver. On y trouve de tout, du sac en cuir aux couvertures pour ­chevaux en cachemire. ­bentleycollection.com

Retour fracassant

Alfa Romeo revient avec une berline qui décoiffe ! Le prix et les performances de la dernière version de l’Alfa Roméo Giulia rivalisent avec les meilleures berlines compactes. Avec son moteur de 510 chevaux et le 0 à 100 km/h dompté en 3,9 secondes, elle concurrence la BMW M3 Berline, l’Audi RS4 et l’AMG C63 de Mercedes. Mais là où les autres font naître de l’admiration, Alfa Romeo crée de l’amour. Si, si ! Après une longue absence des podiums des grands salons internationaux, la marque italienne frappe un grand coup qui fera claquer fort

LE LUXE ET LA ­BEAUTÉ

Bentley fait s’évader la tendance SUV. Les ventes conséquentes de SUV ont éveillé ­l’appétit des carrossiers du luxe. Pour ceux qui ne trouvent pas assez cossu le dernier-né de Range Rover, jetez un œil sur le Bentayga, le SUV de Bentley. Son moteur, un 6 litres W12 bi-turbo, développe 600 chevaux. L’habillage intérieur a été dessiné par une équipe maison et il offre un très haut degré de luxe et de détail qui ne peut être que le fruit de l’expérience. Et, comme toujours, le client a le choix entre une gamme infinie de couleurs, de nature de cuirs et d’essences de bois. On aurait les poches aussi bien remplies que celles de Crésus, on n’hésiterait pas. La ­Bentayga est tout simplement irrésistible ! bentleymotors.com

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les mains des passionnés de mécanique. Si la firme milanaise prévoit d’autres versions de la Giulia, elle a lancé son fleuron en tête de gondole. La machine à fantasmes est dotée d’un moteur en aluminium 2,9 l V6 bi-turbo à essence, conçu avec l’expertise de Ferrari. Les designers maison n’ont pas oublié les muscles, lovés sous la légendaire élégance de cette Italienne. La Giulia se ­dégage des canons de la concurrence ­allemande et renoue avec ses plus fervents admirateurs. alfaromeo.com

L’Alfa Romeo atteint 307 km/h grâce au système Active Torque Vectoring, qui garantit excellente traction et maîtrise parfaite.

Land Rover à ­pédales Land Rover est connue pour son savoir-faire dans l’embrigadement des jeunes pousses. Voici une version mini du baroudeur Defender. Pour la moitié du prix du joujou pour adultes. l­androver.com

Jaguar par Oliver Sweeney La marque anglaise lance la Weslake et la Sayer, deux modèles de chaussures en cuir. Elles portent le nom de l’ingénieur moteur Harry Weslake, et du designer Malcolm Sayer. oliversweeney.com

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ACTION

CULTURE

LA PLAYLIST MATT BERNINGER

LES VOIES DU TALENT Trois femmes, autant de parcours qui devraient prendre de la valeur en 2016 ! Laissez-vous porter par leurs voix.

Après la sortie de leur sixième album Trouble Will Find Me en 2013, les Américains de The ­National se sont lancés dans une tournée mondiale de 18 mois. Le chanteur Matt Berninger a dit non à du repos, préférant retourner en s­ tudio avec son pote Brent Knopf (Menomena, Ramona Falls) pour travailler un projet parallèle, El Vy. À l’inverse de la signature légère et mélancolique de The National, Return To The Moon, premier effort studio du tandem, se nourrit de riffs newwave et de rythmes disco optimistes. Matt ­Berninger dévoile les chansons et artistes qui ont inspiré ce nouveau disque. elvy.co

Minutemen

Olivia Newton-John

This Ain’t No Picnic [de Double Nickels On The Dime]

Hopelessly Devoted To You

« Quand j’ai commencé à écrire Return To The Moon, je regardais We Jam Econo, un documentaire sur le groupe punk US Minutemen, et l’amitié entre deux des membres, D. Boon et Mike Watt. Ça parle d’amour, de douleurs, et des claques qu’on prend à l’adolescence. Le film m’a remué et a inspiré les personnages de mes chansons. This Ain’t No Picnic est une des plus belles réussites de Minutemen. »

« Gamin, j’étais très raide dingue d’Olivia Newton-John. La première fois que je suis tombé amoureux, c’était soit d’elle, soit d’Annette Funicello qui présentait le Mickey Mouse Club. La musique d’Olivia Newton-John était charmante et pleine de ­romance, comme dans la chanson Hopelessly Devoted To You. Pour un môme de 12 ans, c’était hyper puissant, impossible de lui résister. »

The Smiths

Leonard Cohen

Bigmouth Strikes Again

Famous Blue Raincoat [de Songs Of Love And Hate]

« Comme mes potes de lycée, j’écoutais Van Halen, Rush et AC/ DC. Tout a changé quand ma sœur a rapporté Bigmouth Strikes Again des Smiths. C’est en le découvrant que j’ai commencé à me construire, c’était aussi la première fois que je comprenais que la musique était autre chose que du plaisir. Les Smiths plongent dans les ténèbres et transforment leurs pensées en de grandes chansons pop. »

« J’ai passé des années à tenter d’écrire des mélodies susceptibles de concurrencer celles de Leonard Cohen. C’est juste impossible. Ma part de Cohen, dans l’album qu’on est en train d’écrire avec El Vy (projet en duo avec Brent Knopf de Menomena, ndlr), est dans le titre Sleeping Light. J’essaie d’y convoquer l’homme à femmes que je suis, mais je dois bien reconnaître que je ne suis pas très sexy. »

Duran Duran Rio

DEIRDRE O’CALLAGHAN, KIRSTIN SINCLAIR

Dua Lipa La Londonienne de 20 ans a le même manager que Lana del Rey et son premier album, New Love, a été coproduit par Emile Haynie, de FKA Twigs. Dans le même esprit : Sia, Adele Coup de cœur : New Love

« J’adore cette chanson. J’adore aussi le clip, Simon Le Bon et son groupe font les malins sur un gros yacht en compagnie de top models. C’est ma vision de la belle vie, j’ai toujours rêvé de ça. Mais regardez ce que j’ai fait de mes privilèges de rock star : je suis marié, j’ai des enfants et je suis le leader de The National, un groupe qui ne posera ­jamais un orteil sur un yacht. Serais-je un loser ?… »

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LE GADGET Batband

Au lieu d’être placés sur ou dans les oreilles, ces écouteurs se portent sur la tête. La musique est lue grâce à la conduction ­osseuse : les os crâniens transmettent les vibrations et les ondes à l’oreille ­interne. Les oreilles sont à l’air libre, et l’utilisateur reste attentif à ce qui se passe autour de lui. studiobananathings.com

Miya Folick Cette Californienne, talentueuse compositrice, s’inspire des chants bouddhistes, pour des chansons ­épurées et mélancoliques. Dans le même esprit : Feist, Cat Power Coup de cœur : I Got Drunk

Alessia Cara La Canadienne de 18 ans au timbre ensorcelant a cartonné sur YouTube puis signé chez le géant Def Jam. Dans le même esprit : Lorde, The Weeknd Coup de cœur : Here

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ACTION

CULTURE Ramirez a dû ­apprendre le surf pour Point Break.

PROCHAINES SORTIES Le meilleur est ­toujours à venir.

CINÉ The Revenant Le nouvel ambitieux projet de ­Alejandro Iñárritu, réalisateur de ­Birdman, est un thriller épique. ­Leonardo DiCaprio incarne un trappeur lancé dans une folle vengeance contre des hommes qui l’ont laissé pour mort. En salle le 26 février. foxmovies.com

NO LIMITS

À l’occasion de la sortie du remake de ­l’excellent thriller Point Break, nous avons rencontré Édgar ­Ramirez, le nouveau Bodhi. The Red Bulletin : Quelle a été votre réaction quand on vous a proposé le rôle de Bodhi, ce dingue de sports extrêmes qui devient braqueur de banques ? Édgar Ramirez : J’avais 13 ans quand la version originale de Kathryn Bigelow est ­sortie (en 1991, ndlr). Ce film m’a beaucoup inspiré. Mais de là à imaginer qu’un jour j’aurais à tenir le rôle phare ! C’est le personnage qui m’impressionnait le plus, pour sa liberté et son combat spirituel. À l’époque, la société n’était tournée que vers l’argent et le profit, et le héros se battait contre ça. Aujourd’hui, nous payons le prix de tous ces excès et les gars, dans ce remake, se mettent à l’action. Leur objectif n’est pas seulement de se rebeller contre le système, mais de le faire tomber. Combien de cascades avez-vous réalisées ? Autant que possible, du moment que ma sécurité était assurée. Parfois, nous sommes allés un peu plus loin que ce principe. Quand on a tourné les scènes d’escalade aux chutes Angel, au ­Venezuela, j’étais à 900 mètres au-dessus de la plus haute ­cascade du monde. J’ai aussi appris à surfer à Tahiti une des plus grosses vagues du siècle. On a vraiment tourné tout ça. C’était plus qu’une production, c’était une expédition. Quels spécialistes des action sports vous ont épaulé ? C’était un immense privilège que d’avoir Laird Hamilton comme prof de surf, Xavier de Le Rue pour apprendre le snowboard, et Chris Sharma pour maîtriser l’escalade. Ils étaient là pour nous enseigner les techniques de leur sport, mais aussi pour nous soutenir émotionnellement. C’est grâce à leur mental qu’ils réalisent des trucs impossibles. Point Break en salles le 3 février.

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ADRÉNALINE Quand les sports d’action s’affichent sur grand écran. Point Break (1991) Le guerrier spirituel Bodhi (­Patrick Swayze) et son gang de surfeurs braqueurs face à l’ancien footballeur américain, devenu un agent du FBI en ­infiltration (Keanu Reeves). Cliffhanger (1993) Sylvester Stallone est dans la peau de Gabe Walker, un guide de montagne poursuivi dans les Rocheuses par une bande de mercenaires menée par John Lithgow. Terminal Velocity (1994) Charlie Sheen est un instructeur de parachutisme qui ­rencontre Nastassja Kinski, ­ ex agent du KGB. Ils décident de contrecarrer les plans dorés de la mafia russe.

GAMING Lego Marvel’s Avengers Captain America, Hulk et Iron Man ont sont aussi des figurines Lego, dans un jeu vidéo. Il suit les aventures cinématographiques des héros de Marvel, de leur unification à L’Ère d’Ultron, sorti l’an dernier. Disponible sur toutes les plateformes le 26 janvier. lego.com

SÉRIE Vinyl La toute dernière série de HBO est ­ roduite par Martin Scorsese et Mick p Jagger. Elle raconte l’histoire d’un label new-yorkais des années 70, et promet des quantités de sexe, drogues et rock’n’roll. James Jagger, fils de, joue le leader d’un groupe punk.  hbo.com

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INTERPOL PICTURES, TWENTIETH CENTURY FOX FILM CORPORATION, NIKO TAVERNISE/HBO

FILM


ACTION

CULTURE

KAINRATH

L’horoscope de 2016. Conseils à suivre ? Capricorne

Verseau

Poisson

Gravir une montagne, et après ? En gravir une autre, ainsi vous ferez du chemin.

Ne fuyez pas la solitude. Elle vous mènera au fond des mers ou de votre âme.

Cessez de cogiter, surtout en amour, et laissez-vous aller.

Bélier

Taureau

Gémeaux

Exercez-vous à l’art du combat et embrassez votre adversaire.

Le nombre de vos victoires importe moins que celui de vos amis. Chérissez-les !

Parlez à vous-même. L’essentiel est en vous. Vous ne monologuerez jamais plus.

22. 12.–20. 1.

21. 3.–20. 4.

Cancer

21.4.–20. 5.

Lion

21. 2.–20. 3.

21. 5.–21. 6.

Vierge

22. 6.–22. 7.

23. 7.–23. 8.

24. 8.–23. 9.

On ne fait jamais qu’avancer, alors au diable le doute et en avant toute !

Votre malheur est d’être roi en démocratie. Patience ! Votre heure viendra.

Sachez que les choses ont un nom et que les noms sont imparfaits. Et alors ?

Balance

Scorpion

Sagittaire

Ne vous appesantissez pas sur vos erreurs ! Vous vous sentirez ainsi bien plus léger.

Méfiez-vous de vous-même sinon votre bienveillance excessive vous perdra.

L’amour peut être mortel. Offrez votre cœur uniquement si quelqu’un vous donne le sien.

24. 9.–23. 10.

DIETMAR KAINRATH

21. 1.–20. 2.

THE RED BULLETIN

24.10.–22. 11.

23. 11.–21. 12.

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ACTION

AGENDA AUSSI AU MENU Moto, basket, chiens de traîneau... 2015 s’achève en variété.

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décembre Des moteurs La Park&Suites Arena fait le plein ce week-end pour la finale du championnat de France du SX Tour. Une première à Montpellier. ps-arena.com

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Le Dakar n’épargne personne. Loeb en est conscient.

décembre Des étoiles

Pour sa première participation au rallye-raid, Sébastien Loeb crée l’événement du Dakar 2016 en prenant le volant d’une 2008 DKR16, l’un des 4 buggies Peugeot en course. Accompagné de son fidèle copilote Daniel Elena, le nonuple champion du monde des rallyes a deux semaines pour apprivoiser les pistes qui traversent l’Argentine et la Bolivie. Et nous faire rêver. dakar.com

8-9 janvier Neige et son

16 décembre Star Wars

Les Angles

Dans toutes les galaxies

« Music, Ride et Cool Attitude », telle est la promesse faite par le festival pyrénéen Garosnow aux fans de musique électronique. Après une ouverture aux Angles, l’événement se baladera les week-ends suivants dans les stations de Cauterets et Gourette. garosnow.com

Le réveil de la Force, l’opus n°7 de la célébrissime saga intergalactique, débarque en sortie nationale. Le premier volet de la nouvelle trilogie, désormais propriété de Walt Disney Company, ne démode pas R2-D2, Han Solo, Luke Skywalker et les autres. Ils sont immortels. starwars.com

16-22 janvier Red Bull Linecatcher Tignes 18 stars du ski freestyle backcountry réunies pour un nouveau Red bull Linecatcher qui leur permettra, cette fois, d’exploiter les pentes de Tignes. Ses couloirs, barres rocheuses et obstacles naturels (ou faits main) réserveront des surprises, que l’on soit engagé ou au spectacle, en direct sur redbull.com/linecatcher

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Pour un soir, toutes les étoiles du basket-ball de la Pro A française font le show du All Star Game dans le tout frais AccorHotels Arena. lnb.fr

09 janvier Du chien

La Grande Odyssée est le must des courses de chiens de traîneau en Europe : 1 000 km en onze jours en Savoie et Haute-Savoie. grandeodyssee.com

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janvier Du Kilian Les 2 courses de la Font Blanca ouvrent la Coupe du monde de ski de montagne 2016 à Vallnord, en Andorre, avec Kilian Jornet. fontblanca.ad/fr

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FLAVIEN DUHAMEL/RED BULL CONTENT POOL, TEDDY MORELLEC, JEREMY BERNARD/RED BULL CONTENT POOL, DAVID JAMES/LUCASFILM

3 janvier Loeb face au Dakar Buenos Aires


* Vis en bonnet. De la montagne Ă la ville.


ACTION

AGENDA À VOTRE PORTÉE Comment se lancer et ne plus ­s’arrêter.

Démarrage À partir de maintenant, fini les excuses : on s’y met et on ne lâche plus. La procrastination est à bannir, n’attendez plus pour mener une vie saine et active. (Oui, vous pouvez finir de lire cette page.)

Le Wings for Life World Run est proche. Alors, ­lancez-vous  !

Surpoids, cigarette, alcool… Christian Schiester ne ­tenait pas la forme. Il se met à la course à pied et devient un coureur de l’extrême. Ses 3 astuces pour se relancer. La première astuce met un terme à votre vie ­sédentaire : « Il s’agit simplement de s’y ­résoudre et le faire sans plus attendre ! » Procrastiner trahit un manque de courage. Christian Schiester, « La morphologie de Autrichien à suivre. l’homme a toujours été taillée pour la course, il n’y a donc aucune raison de ne pas vous y mettre. » Ensuite il faut une feuille de papier vierge : « Notez chaque jour le nombre de km courus. » La distance et la vitesse importent peu. « Courir est toujours mieux que rester sur votre canapé. » Placée bien en évidence, la pile de feuilles de Schiester consigne toutes ses séances, aussi bien celles à travers les déserts et la neige éternelle que ses tous premiers mètres dont il se souvient le plus. « Je pesais 100 kg et voulais parcourir d’une traite les trois km séparant mon domi-

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cile du château local. » Sa première tentative s’arrête à la boîte aux lettres au bout de sa rue. « Mais je ne me suis plus arrêté depuis, chaque jour la feuille de papier est là pour me le rappeler. » La récompense constitue la troisième astuce de l’ex gourmet. « Après l’effort, le réconfort. Une douche, des vêtements propres et on se sent revivre. On peut alors apprécier une bonne bière en admirant le coucher du soleil. Mais pour ça, il faut d’abord se bouger le popotin. » C’est comme faire tourner une grande roue. « La mettre en mouvement demande un effort important, puis une fois lancée, l’effort à fournir diminue, jusqu’à donner l’impression qu’elle tourne d’elle-même. » Le 8 mai 2016, le top départ du Wings for Life World Run 2016 sera donné en simultané dans 34 sites à travers le monde. Serez-vous celui ou celle qui échappera le plus longtemps aux voitures balais ? Infos, conseils et inscription sur : wingsforlifeworldrun.com

Notes Vous y inscrivez vos séances quotidiennes. Important : notez uniquement la distance courue réelle, évitez les objectifs et autre programme ­d’entraînement. Gardez la feuille bien en ­évidence chez vous.

Récompense On a tous nos petits ­plaisirs. Une pâtisserie, un verre de vin, de la musique ou encore un bon livre sur le canapé. Mais n’oubliez pas : une r­ écompense implique l’accomplissement d’un effort. À bon entendeur…

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PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL, MIRJA GEH/RED BULL CONTENT POOL

« UNE FEUILLE VIERGE »


MATTHIEU GIUSTINI GUEST WINNER

SAM FAVRET PRORIDER

SAM’S Garden

WELCOME TO

- Photos : Jeremy Bernard - *Le monde a besoin de votre regard.

UN FILM ENTRE SHOOTING NOCTURNE, FREESKI AU MILIEU DES VAROSSES ET FONDUE SAVOYARDE, BREF, DU PUR SAM !

IL N’ÉTAIT JAMAIS VENU À CHAMONIX. IL A EU DE LA CHANCE DE VENIR Y RIDER AVEC SAM FAVRET, L’ENFANT DU PAYS ET PRODIGE DU SKI BACKCOUNTRY. DÉCOUVREZ LA SEMAINE FOLLE DE MATTHIEU GIUSTINI, VAINQUEUR DE LA WHITE SESSION 2015.

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Les températures chutent, mais aucun souci si vous êtes bien équipés : avec notre guide des meilleurs pièces et accessoires pour vous protéger du froid, vous serez parés à toutes les éventualités hivernales.

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GANTS SNOWLIFE HEATED LION GORE-TEX Avec cet essentiel des sports d’hiver, vous pouvez réchauffer vos mains glacées à l’aide d’un simple bouton. Et il n’y a pas qu’une seule ­température : chaque doigt peut être réchauffé individuellement, avec trois niveaux de chaleur au choix. snowlife.ch

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Ski

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Sportif

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SPLITBOARD 4 PARTIES ­SALOMON PREMIERE Les snowboardeurs adeptes du hors-piste peuvent chausser des skis de largeur réduite et gravir des pentes hivernales, avec le premier splitboard en 4 parties : deux skis étroits et deux pièces au centre de la planche qui rentrent dans un sac à dos. Résultat : des skis « tout-terrain » plus légers et maniables. salomon.com

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FRANCE

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HORS DU COMMUN

INDIANA JEANS

KILIAN JORNET

Les aventuriers du denim perdu

L’homme qui domine les montagnes

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SNOW À HAUT RISQUE

HEURES DE FÊTE

Défi relevé en Antarctique

DANS UN CLUB LONDONIEN

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Kilomètres avec des chiens de traîneau en Alaska

FRANCE

HORS DU COMMUN

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De Rome à Kingston son tour du monde de la fête

TOUT À FOND bûcherons pros ça va débiter ! montagnes russes jouable en moto ? son, sport, science par la voie rapide...

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OUTILS POUR UN OUTDOOR TRÈS COOL

MERCEDES AMG GT

L’essai VIP sur circuit de David Coulthard

MADS MIKKELSEN

HANNIBAL L’acteur danois régale les fans du psychopathe extraordinaire dans une série saignante

BRODINSKI

FRANCE

HORS DU COMMUN

DOSSIER AUTO Elles ont fait sensation au salon de Genève

californien nous reçoit en mode club affaires

PHOTOGRAPHIÉ PAR JIM KRANTZ

HORS DU COMMUN

LE CLUB DES HÉROS

« Pour devenir meilleur, il faut d’abord devenir moins bon »

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IBIZA Nuit sans fin sur l’île de la fête

Un pilote de 17 ans attaque la saison

Le patron français de Call of Duty mène le jeu

ROLAND SANDS Qui est le

préparateur moto qu‘on s’arrache à Hollywood ?

AWOLNATION Après le hit Sail, le défi du nouvel Album

Survivront-ils à la Volvo Ocean Race ?

FINANCES, HARD ROCK, CUISINE, SPORT

«  J ’ai écumé tous les castings, et on ne me confiait aucun rôle  »

DES OCÉANS

Michel Bourez surfe la vague de l’excellence

ANGUS YOUNG

APPREND UN ENTRAÎNEUR UNIQUE

Le guitariste fou d’AC/DC nous reçoit en enfer

FRANCE

ESCALADE ET MENTAL

ÉVASION AU PARADIS DES SURFEURS

Qu’est-ce qui fait grimper Chris Sharma  ?

TROIS PROS SUR LES SPOTS VIERGES DE MADAGASCAR

PLUS VITE QUE

Ils sont partout, suivez l’exemple !

FRANCE

HORS DU COMMUN

LÀ-HAUT

SPÉCIAL REBELLES

8 MOIS DANS L’ENFER DES MERS

Hors-la-loi sur les toits du monde

Coaché par Amélie Mauresmo, il explique son choix critiqué

«  L e seul adversaire que je dois battre, c’est moi-même  »

HORS DU COMMUN

TOUS À BORD

MUSTANG WANTED

ANDY MURRAY

LE GUERRIER PEP GUARDIOLA CE QUE VOUS

FRANCE

HORS DU COMMUN

FRANCE

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DU JAMAIS VU EN F1

DANS LA PEAU DE GOTAGA

À l’assaut des pires ennemis de la nature

L a s t a r de la F 1 Da n iel R iccia r do r oule à l ‘a ncien ne en Sicile

HORS DU COMMUN

STEVE AOKI Le DJ star

CASQUE VERT EN MISSION AVEC LE COMMANDO DE PETE BETHUNE

LE TRIP ITALIEN

Le DJ et producteur qui transporte électro et hip-hop dans le futur

CES CLOWNS QUI RISQUENT LEUR VIE Coup de chaud sur les rodéos

SEUL CONTRE

U S AIN BOLT

TOUS

AUX LIMITES DU CORPS HUMAIN

Norman Reedus

CHRIS PRATT LA PORSCHE 911 GT3 RS À L’ESSAI Mark Webber se met bien au Nürburgring

Un essai rock’n’roll

L’ex-zonard devenu acteur sauve le monde dans Jurassic World

N.W.A AU CINÉMA, RACISME, SUCCÈS… Ice Cube fait sa mise au point Photo de couverture par Michael Muller

HORS DU COMMUN

ÉQUIPÉE NOCTURNE

Joseph Gordon-Levitt revit l’impensable

TWERK ET POGO AU GRAND PALAIS Dans la démesure de la Yard Party

RED BULL MUSIC ACADEMY

Elle débarque à Paris ! Notre agenda officiel

SAUVÉS PAR LES AIRS

En mission avec des secouristes volants

TROIS FOIS PLUS DOULOUREUX Une star du triathlon se met (presque) à nu

PIED AU PLANCHER L’acteur JASON CLARKE libère son instinct de vitesse

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FRANCE

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HORS DU COMMUN

AU-DESSUS DE NEW YORK SUR UN FIL

survivra-t-il aux zombies dans la nouvelle saison de The Walking Dead  ?

FORD MUSTANG VS. BOSSHOSS

Craig, Seydoux, Batista… les héros de SPECTRE se livrent en exclusivité

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007 EST DE RETOUR

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MAKES YOU FLY

Un rider en action sur des modules évolutifs, un full pipe de la taille d’un c­ amion, des lignes « surprises » : pour sa vidéo Kaleidoscope, le pro écossais Kriss Kyle a pensé le BMX-park du f­ utur, et nous offre une expérience optique sans précédent. redbulletin.com/kaleidoscope

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GLASGOW, ÉCOSSE, 3 octobre 2015

« Le tournage fut un régal. Mais j’ai eu des ­vertiges pendant un long moment. » Kriss Kyle sait apprécier les bonnes journées de taf.

THE RED BULLETIN NUMÉRO 50 PARAÎTRA LE 13 JANVIER 2016 98

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– Photo credit: DPPI

L’énergie est notre avenir, économisons-la !

PARTENAIRE DE LA PERFORMANCE En 2015, Peugeot a fait son retour en Rallye Raid, l’une des disciplines les plus exigeantes au monde. Vitesse, terrains exigeants et températures extrêmes exigent performance autant que protection. C’est pourquoi l’équipe PEUGEOT TOTAL a choisi Total Quartz, l’huile moteur qui protége le moteur de la Peugeot 2008 DKR contre le vieillissement prématuré, challenge après challenge. Elle a été testée sur la piste et est maintenant disponible pour tous. www.lubrifiants.total.fr

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