SUISSE
HORS DU COMMUN
METALLICA A ENCORE LA RAGE !
EXPLORERS GRAND SLAM Un ingénieur à l’assaut des sommets
GHETTO RODÉO
Furie moteur en Afrique du Sud
54
millions d’albums vendus : l’anti-carrière de Rihanna
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Masterpiece of Intelligence. La nouvelle Classe E CoupĂŠ. www.mercedes-benz.ch
JE S P E R TJÄ DE R
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*Capturer Différemment
STABILISATION VIDÉO
ÉTANCHE
CONTRÔLE VOCAL
LE MONDE DE RED BULL
30 DOUBLE VIE
Newall Hunter, pro des IT est aussi explorateur. Jusqu’où va le mener son gros appétit d’aventure ?
MONDIALE Metallica ou Rihanna ? The Red Bulletin confirme son éclectisme, curieux des genres, curieux des gens, qu’ils soient des artistes, explorateurs, innovateurs, ou bien des athlètes. Leurs savoir-faire sont variés, mais pour chacun – les dieux du metal, la boss du R&B US, l’informaticien vainqueur des plus hauts sommets et qui a rejoint les deux pôles, le vététiste le plus rapide au monde – un point commun : leur classe mondiale. Que vos activités et passions vous installent dans l’élite nana tionale, régionale, locale, que vous soyez le champion de votre bureau ou le type le plus créatif de votre rue, ces 100 pages d’inspiration sont à vous. Sans exception. Bonne lecture ! Votre Rédaction. 6
« Taylor Swift est un modèle. Ça n’est pas mon cas. » RIHANNA, PAGE 42
MARS 2017
68 SPACE JAM
Les soirées Elrow ont fait la gloire du Space, fameux spot d’Ibiza. Et l’on se jette dans ce bonheur orgiaque.
D’UN COUP D’AILES GALERIE 10
PLEIN LES YEUX ! Photos du mois.
BULLEVARD 17
INSPIRATION Des talents motivants.
REPORTAGES 22 Masters of metal
On a serré Metallica à Londres pour booster notre longévité. Exclusif !
30 Une vie moins... SHAMIL TANNA (COVER), HENRY HUNT/NEWALL HUNTER, ZOE MCCONNELL/CHILLI MEDIA, FARIS VILLENA, MARCELO MARAGNI/RED BULL CONTENT POOL, SAROYAN HUMPHREY, TYRONE BRADLEY
... ordinaire. Un type devenu un héros.
42 Rihanna
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AU MAX
TRAVAILLER MOINS...
L’homme le plus rapide sur un VTT, Max Stöckl dédie sa vie (sportive) à ce vélo et emmène qui le veut bien, très très loin.
Son plan de carrière ? Aucun plan !
48 Partir en vrille
Un samedi soir à Johannesburg sur fond de rodéos auto sensationnels.
Pour Alex Soojung-Kim Pang, prendre le temps de ne rien faire pourrait bien nous aider à mieux faire. Drôle d’affaire.
60 Héros du mois
De la production de B.O. aux secrets de la productivité, place aux experts.
64 Le fou roulant
Le secret de Max Stöckl, aka Hercule ? Donner tout pour obtenir encore plus.
68 Dernière nuit au Space
Place forte des fêtes d’Ibiza, le Space a fermé. On s’y est glissé à temps…
48 FONCE OU CRÈVE
Ou comment la bagnole des fripouilles sud-africaines du ghetto de Soweto est devenue la star d’une arène en fusion. THE RED BULLETIN
22 METAL LOURD
Après 35 ans de carrière et de musique à fond la caisse, les membres de Metallica se posent (enfin) avec The Red Bulletin.
ACTION ! 75
À VOIR. À VIVRE. À FAIRE. Voyages,
gadgets, montres, zik et moteurs. 91 SPÉCIAL Demain, dès aujourd’hui. 98 MAKES YOU FLY Partants de sable.
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THE RED BULLETIN BACKSTAGE MARS 2017
CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS
KHRIS COWLEY
Newall Hunter, dans les Highlands, à domicile.
Un aventurier (pas si) ordinaire Réaliser le Grand Chelem des Aventuriers, l’ascension des plus hauts sommets sur sept continents et se rendre sur les deux pôles, est en théorie un exploit réservé à une caste d’explorateurs pros et aguerris. Ce 15e prétendant au défi bouscule cet a priori. À 53 ans, l’Écossais Newall Hunter, ingénieur informatique de son état, a investi toutes ses économies et les 13 der dernières années de sa vie dans cette quête épique. Sa motivation ? « Par amour du défi, lance l’Écossais en souriant. » Les temps forts de Newall en page 30.
Lorsqu’il se rend à Ibiza, le photographe londonien affectionne les soirées folles Elrow au (désormais fermé) Space Club où l’on peut, entre autres, voir un drakkar viking traverser le dancefloor. Page 68.
AUTOUR DU MONDE The Red Bulletin est publié simultanément dans huit pays. Ci-dessus, l’ouverture d’un reportage dans l’édition sud-africaine.
TYRONE BRADLEY
Le photographe sud-africain, ancien rider BMX street, adore les reportages chargés d’adrénaline. Pour The Red Bulletin, il immortalise les rassemblements fous de spinning dans les townships de Johannesburg. Page 48.
Toutes les éditions : redbulletin.com
MAKING OF SHOOTING DU MOIS
« Là où ils débarquent, leur énergie envahit l’espace en un instant. » SHAMIL TANNA Le Londonien est un habitué des icônes du rock tels que Iggy Pop, Muse ou encore Robert Plant, leader de Led Zeppelin. Et pourtant, le groupe Metallica bluffe le photographe lors de la séance pour la une du Red Bulletin. Metal précieux, en page 22.
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« Tu fais pas partie du groupe, gars ! » Tanna et Metallica.
THE RED BULLETIN
Nouveau
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GALERIE
CRÈME DE MARRON
WENATCHEE, WASHINGTON, USA PHOTO : STEVEN GNAM « La saison de la boue », c’est ainsi que les habitants de l’État de Washington désignent la fonte des neiges, une période où les routes deviennent des pistes boueuses. Une « saison » détestée par les automobilistes mais qui fait la joie des bikers comme Caleb Ambrose que l’on voit ici labourer une boue toute fraîche au pied de la chaîne des Cascades. gnam.photo
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ALUNISSAGE VEGARD AASEN/RED BULL ILLUME
HAKUBA, JAPON PHOTO : VEGARD AASEN
« Ce jour-là, je n’avais qu’une envie, skier tranquillement. J’ai donc laissé mon appareil à mon hôtel, raconte le photographe Vegard Aasen (Norvège). Mais en apercevant ces randonneurs, je regrette de l’avoir laissé. Je m’en remets alors à mon Huawei P8 pour immortaliser ce cadre sublime. » Résultat : une photo belle comme un tableau et une victoire en catégorie Mobile au Red Bull Illume, le plus grand concours de photos d’aventure au monde. Tous les lauréats : redbullillume.com
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FAIRE BLOC SQUAMISH, CANADA PHOTO : DAN KRAUSS
Depuis les années soixante-dix, le bloc Cacodemon-Boulder dans le massif du Stawamus Chief au Canada est la destination des meilleurs grimpeurs mondiaux. En 2005, l’Américain Chris Sharma est le premier à gravir ce bloc de granit de la taille d’un immeuble par la route accidentée Dreamcatcher. Son compatriote Keenan Waeschle évolue ici sur la Permanent Waves, qui sollicite visiblement beaucoup les muscles dorsaux. instagram.com/dankrauss
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POUR GARDER LE CAP PENDANT LE CARNAVAL.
BULLEVARD INSPIRANTS, DIVERTISSANTS, INNOVANTS : DES PROFILS À PART
DES TABLOÏDS AUX STEROÏDES
RAMONA ROSALES/AUGUST
TOM HIDDLESTON A ÉTÉ TRÈS SUIVI HORS DES ÉCRANS EN 2016. SON JEU REVIENT AU CENTRE DE L’ATTENTION. À part un excellent rôle dans la série The Night Manager, son année 2016 a surtout été mémorable pour deux films qui n’ont pas touché un grand public (I Saw The Light et High-Rise), et lorsqu’il a fait la une des tabloïds en tant que copain de Taylor Swift. En quelques semaines, l’acteur dont le rôle de Loki, le meilleur méchant de l’univers Marvel, lui a valu de nombreux éloges, est désigné comme grand favori pour incarner 007 et fait un carton sur Instagram alors qu’il surfait avec Miss Swift – certains criant au coup de pub. « Les personnes qui haïssent ne gagnent jamais, a-t-il dit à propos de Loki. [Et] je pense que c’est vrai dans la vie, car l’énergie négative finit toujours par coûter cher. » Guettez son retour musclé dans Kong: Skull Island ce moisci et Thor: Ragnarok à l’automne.
THE RED BULLETIN
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BULLEVARD
PENSEZ RÉSEAUX
LEURS VÉRITÉS
SUIVEZ, AIMEZ ET RETWEETEZ POUR UN MOIS BIEN REMPLI.
«Survivre Survivre peut se résumer en 3 mots: mots ne jamais abandonner. C’est le cœur du problème. Persévérez!» Persévérez BEAR GRYLLS, AVENTURIER
« J’ai arrêté de vouloir tout gérer et me suis simplement occupé de ce qui se trouvait en face de moi. Saisir la balle au bond au bon moment. »
« J’ai appris que la route qui mène au succès n’est pas droite et qu’il y aura des retours en arrière sur le chemin. Il faut être patient et continuer à croire en ce que l’on fait. Et croire en soi, quoiqu’il arrive. Et finalement, vous toucherez au but. » EUGENIE BOUCHARD, FINALISTE À WIMBLEDON EN 2014 ; CLASSEMENT MONDIAL ACTUEL : 46
ROBERT DOWNEY JR., ABONNÉ AUX REVIREMENTS DE LA NOTORIÉTÉ
« Le fait de toucher le fond a constitué les fondations sur lesquelles j’ai rebâti ma vie... Vous ne connaîtrez jamais ni vous-même, ni la solidité de vos relations, tant que les deux ne se seront pas frottées à l’adversité. »
« Il n’y a pas de désastres, seulement des opportunités. Et, bien sûr, de nouvelles opportunités pour de nouveaux désastres. » BORIS JOHNSON, MINISTRE BRITANNIQUE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
J.K. ROWLING, ANCIENNE ALLOCATAIRE SOCIALE ET MÈRE CÉLIBATAIRE
« On construit sa vie sur des échecs. On s’en sert comme tremplin. On ferme la porte sur le passé. On n’essaye pas d’oublier les erreurs, mais on ne s’y attarde pas. On ne les laisse pas prendre toute notre énergie, ou tout notre temps, ou une part de notre espace. » JOHNNY CASH, MAN IN BLACK
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« Je prends du recul parce que je ressens tout très fort... Ce n’est pas parce qu’il y a une tortor nade qui passe près de chez vous qu’il faut se planplan ter devant une fenêtre ouverte et la regarder. » TAYLOR SWIFT, REINE DE LA POP
WORLD PRESS PHOTO twitter.com/ worldpressphoto La fondation internationale soutenait le «journalisme visuel» – des images importantes et stupéfiantes capturées de par le monde par des photographes intrépides – avant même que ce terme existe. Ce fil d’actualité présente un choix de photos et des liens vers des propos approfondis.
HODINKEE instagram.com/ hodinkee Si vous êtes à la recherche d’une montre pour frimer et qui vous restera pour le reste de votre vie (ou que vous voulez claquer votre prime), voici LE site à suivre. Il offre un aperçu des nouveaux modèles des grands horlogers de la planète. Cliquez pour lire des analyses qui font autorité.
DEN OF GEEK facebook.com/ denofgeek Il y a de nombreux sites, comptes twitter et pages Facebook où figurent teasers, infos, critiques et analyses sur les séries télé et films pour les nerds, mais il n’y a que Den of Geek pour arriver à le faire d’une manière aussi actuelle, intelligente et perspicace. THE RED BULLETIN
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PEU IMPORTE À QUEL POINT VOTRE VIE EST BELLE, IL Y AURA FORCÉMENT DES MOMENTS OÙ VOUS RENCONTREREZ DES DIFFICULTÉS. LEURS CONSEILS POUR REMONTER LA PENTE.
BULLEVARD
TOUT, TOUT DE SUITE !
« J ’ESSAYE DE VIVRE L’INSTANT PRÉSENT. JE DÉTESTE L’IDÉE DE VIVRE DANS LE FUTUR. »
AMANDA SEYFRIED L’ANCIENNE MEAN GIRL EST RÉSOLUE À BANNIR LA PEUR ET SAISIR L’INSTANT. 2017 SERA-T-ELLE SON ANNÉE ?
ART PARTNER/BLAUBLUT-EDITION.COM
D’ici fin 2017, Amanda Seyfried aura un nouveau paquet de références sur son CV. Elle figure dans le remake de Twin Peaks (côtoyant la moitié d’Hollywood), une comédie (The Clapper), un thriller de science-fiction (Anon), une comédie dramatique de kidnapping encore sans nom et, en mars, The Last Word, dans lequel elle joue une journaliste découvrant les secrets d’une femme qui veut écrire son propre avis de décès. Une telle brochette n’a rien de surprenant : la trentenaire n’a jamais été figée dans un rôle depuis ses débuts aux côtés de Lindsay Lohan et Rachel McAdams dans la comédie Lolita malgré moi. Elle est également atypique en ce qui concerne son honnêteté lors de ses interviews, parlant de vidéo-conférences avec ses animaux domestiques ou de sa dépression. « Vous pouvez projeter vos peurs dans un fantasme qui n’arrivera jamais. Ce n’est pas une manière positive de penser. C’est important de saisir l’instant parce que nous ne savons pas ce qu’il arrivera dans 10 minutes. J’essaye de vivre l’instant présent. Je déteste l’idée de vivre dans le futur. » Modeste, car avec ses projets à venir, nous anticipons au moins une année de succès.
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BULLEVARD 2016 Inauguration d’un segment de la Gigafactory de Tesla au Nevada. Le bâtiment le plus grand au monde, qui sera entièrement actif en 2020, produit des batteries et des appareils de stockage pour ses voitures, la maison et l’industrie. La Tesla Model X SUV est lancée et SpaceX annonce un voyage sur mars pour 2022. Forbes estime la fortune d’Elon Musk à 10,7 milliards de dollars.
1971 Elon Reeve Musk est né le 28 juin à Pretoria, en Afrique du Sud. Lorsqu’il a huit ans, ses parents divorcent et il va vivre avec sa mère, son frère et sa sœur. Mais à 11 ans, il préfère aller vivre avec son père, expliquant à sa mère : « Tu as trois en enfants et papa n’en a aucun. » Elon passe son temps libre à programmer son ordinateur, un Commodore VIC-20.
2015 Musk est élu coprésident d’OpenAI. Il s’agit d’un centre auto-proclamé à but non lucratif de recherche sur l’intelligence artificielle, qui espère promouvoir l’AI au profit de l’humanité sans lui nuire ni l’exterminer. « Il faut essayer d’augmenter la probabilité d’un bel avenir », explique Musk.
LA VOIE DU SUCCÈS DE PRETORIA AUX PLANÈTES : ELON MUSK, HOMME D’AFFAIRES MILLIARDAIRE ET PRÊCHEUR ÉCOLO, TENTE DE DÉCROCHER LES ÉTOILES.
2004
1995 Après avoir fait des études de sciences physiques et d’économie aux universités d’Ontario et de Pennsylva Pennsylvanie, Musk entame une thèse à l’université de Stanford – mais abandonne au bout de deux jours. « Je ne suis même pas allé en cours, racontera Musk plus tard. J’ai été obligé de faire un choix. C’était soit ma thèse, soit mon entreprise internet. » Il crée Zip2, une société de logiciels web.
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2002 Trois ans après avoir vendu Zip2 pour 22 millions de dollars, Musk gagne 165 milmil lions lorsque eBay achète PayPal, compagnie née de la fusion de son entreprise de services financiers X.com avec Confinity. La suite : l’innovation interplanétaire avec SpaceX. Une vision de la vie au-delà de la Terre mal perçue : lors d’une visite pour acheter des fusées, un concepteur en chef russe, pensant qu’il est « plein de merde », lui crache dessus.
Musk devient le président de Tesla, un constructeur de voitures électriques dans lequel il a beaucoup investi. Quatre ans après, il devient PDG et l’entreprise lance son roadster, première voiture produite en série à fonctionner avec des batteries au lithium-ion, pas très différentes de celles des laptops et mobiles. Environ 2 500 roadsters sont vendus.
2013 Hyperloop – probablement l’idée de transport du futur la plus audacieuse de Musk – propose un voyage de 35 miinutes à 1000 km/h entre L.A. et San Francisco à l’inté l’intérieur de capsules propulsées dans des tubes. Ce projet étant jugé coûteux et impro improbable, Musk partage les in infos en open-source afin que chacun ayant les moyens puisse profiter du voyage.
2008 Tesla annonce la cinq portes Model S (lancée en 2012) tandis que le lance lancement d’une fusée Falcon 9 de SpaceX contenant des cendres de James Doohan, Scotty dans Star Trek, échoue deux minutes après le décollage. « Techniquement parpar lant, les cendres de Scotty sont allées dans l’espace, notera Musk mais elles n’y sont pas restées. »
TIM MÖLLER-KAYA
Nerd avant l’heure, l’ado intello est surnommé « Muskrat » (rat musqué). Ses compétences informa informatiques sont telles qu’à 12 ans, il crée Blastar, clone de Space Invador, et le vend à PC magazine pour la mo modique somme de 500 $. Des années plus tard, une bio de Musk inclut la page du mag avec le code du jeu, repro reprogrammé par un anonyme pour être joué en ligne.
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1984
BULLEVARD
FORT EN NOMBRES
ALEX GREGORY L’ANGLAIS, DOUBLE MÉDAILLE D’OR OLYMPIQUE D’AVIRON, NOUS RÉVÈLE LES HEURES D’EFFORT NÉCESSAIRES AU HAUT NIVEAU.
25 0
KM D’AVIRON PAR SEMAINE EN HIVER « Un mélange d’aviron sur l’eau et sur le rameur. Quel que soit le temps – la seule raison de ne pas sortir sur la rivière est lorsque la glace est trop épaisse pour que les bateaux puissent la défoncer ! »
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CHAMPIONNATS DU MONDE OU OLYMPIQUES GAGNÉS D’AFFILÉE « Je suis l’une des trois personnes au monde à avoir réussi à remporter six titres de championnats du monde ou olympiques consécutifs. Les JO de Londres ont été un tel soulagement que ça en valait toutes les peines du monde. En 2016, le challenge a été de prouver que ça n’avait pas été un coup de bol. Jürgen Gröbler, mon coach, m’a dit après Londres : “C’est facile d’y arriver une fois. C’est dur d’y arriver une deuxième fois.” »
384 000
KILOS SOULEVÉS EN SALLE DE SPORT CHAQUE ANNÉE « Il y a quatre entraînements en levée de poids par semaine en plus de l’entraînement du cycle olympique. Et beaucoup de power clean de 115 kg, qui ressemblent aux mouvements de l’aviron. Aussi des bench press de 120 kg et des squats de 150 kg. »
HENRY HUNT
6 0 00
CALORIES PAR JOUR EN PHASE D’ENTRAÎNEMENT NORMAL « Il faut manger autant que possible ! J’ai du mal à y arriver, je dois me battre pour garder mon poids – des trucs sains et un MacDo ou une boisson protéinée par-dessus. On mange environ 25 % de protéines et 75 % d’hydrocarbures – c’est énorme. En fin de journée, une boisson protéinée de 500 calories aide à affronter l’effort du lendemain. »
THE RED BULLETIN
5:52
MIN POUR RAMER 2 000 M SUR L’ERGOMÈTRE « L’aviron est un sport d’endurance. Nous ne sommes pas si costauds, mais nous devons générer de l’énerl’éner gie pour une course de six minutes, pour chaque passage, et constamment. Je tiens ma force de ma technique et de ma capacité aérobique. Pas très fort naturellement, j’ai dû adapter mon entraînement. »
100
KG DE MUSCLES EN PLUS POUR LA MÉDAILLE D’OR « Lors des JO de Pékin en 2008, j’observais tranquiltranquil lement les choses de loin et j’ai réalisé que je n’étais pas assez fort, qu’il me faudrait trois mois en salle de condicondi tionnement physique, ne faire aucun entraînement aérobie, prendre quelques kilos et devenir plus fort. Je faisais cinq séances de musculation avec haltères par semaine et il a fallu que je double mon apport calorique : quatre boissons protéinées par jour ! »
3500
JOURS D’ENTRAÎNEMENT PAR AN PENDANT UN CYCLE OLYMPIQUE « On s’entraîne trois fois par jour, sept jours par semaine – c’est ce que nous avons fait ces seize dernières années. Quelques heures sur l’eau, une de rameur et des haltères. Vacances ? Après les championchampion nats du monde, pas plus. Et flexibilité zéro : tu n’as pas le rythme, tu n’es pas dans l’équipe. »
PARAMÈTRES VITAUX
Discipline Quatre sans barreur et aviron à huit Âge : 32 ans Taille 1,98 m Poids 98 kg Palmarès Or aux championnats du monde en 2009 (Pologne), 2011 (Slovénie), 2013 (Corée du Sud), 2014 (PaysBas), 2015 (France), Médailles d’or olympiques en quatre sans barreur – Londres 2012, Rio 2016
OBJECTIF FORME CÔTÉ SANTÉ, ELLES SONT AU SOMMET.
L’APPLI FITMO
Cette appli de coaching contient un ingrédient du réel : via messages et appels vidéo, un entraîneur en chair et en os choisi en fonction de vos besoins vous encouencou rage, informe et guide pour atteindre vos objectifs. fitmo.com
HIGH-TECH PATH FAT BAND
Un tracker d’activité avec un ruban et un dispositif d’analyse des exhalations qui, pendant l’entraînel’entraîne ment, mesure le métaméta bolisme et la capacité de l’organisme à brûler de la graisse. En pré-commande. thefatband.com
LE FUEL LE YAOURT
En fin de soirée : 250 g de yaourt entier nature contiennent de la propro téine qui sera consomconsom mée pendant la nuit, aidant les muscles à se développer, pendant que les bactéries aident à l’absorption par l’intestin des nutrinutri ments nécessaires à l’exercice. acsm.org
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MASTERS OF METAL Quatre décennies de headbanging dans les cervicales et pas une trace de rouille. METALLICA est de cette matière intemporelle et rageuse qui résiste aux modes et au destin. Et l’auto-destruction annoncée par leur dernier album ? Pas pour cette année. TEXTE Nick Amies 22
PHOTOS Shamil Tanna THE RED BULLETIN
Metallica, Londres, novembre 2016.
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écès, drogues, procès et autres vicissitudes... Le destin n’a pas toujours été clément pour le groupeétendard du trash metal, et l’on aurait pu croire Metallica définitivement enterré, consumé, rincé, car qui ne serait pas tenté de raccrocher après tant d’années passées à cracher sa colère dans des riffs interminables ? Trente cinq années ont passé et la rage, intacte, hante toujours nos quatre cavaliers. Retour sur les métamorphoses du groupe le plus important de la scène metal avec ses deux membres fondateurs rencontrés à Londres, le chanteur-guitariste James Hetfield et le batteur Lars Ulrich. the red bulletin : Hardwired… to SelfDestruct, dernier album du groupe, est aussi le 6e album de Metallica à terminer numéro 1 des ventes. Après tous vos succès passés, ça vous fait toujours quelque chose ? james : Évidemment ! Mais c’est en même temps une surprise pour nous. Plus on vieillit, moins on s’attend à de tels succès. Alors forcément, quand ils arrivent, c’est un sentiment extraordinaire. lars : C’est incroyable de voir qu’il existe un vrai public pour Metallica et pour la scène metal en général. J’ai parfois l’impression que les groupes de rock sont une espèce en voie d’extinction, surtout ceux qui sont mondialement reconnus. Être l’un de ces groupes est donc un sacré privilège. Ça me rend fier de faire partie de Metallica. Hardwired… est le premier album enregistré par votre propre label, Blackened Recordings. Une expérience radicalement différente ? james : Pas tant que ça, d’autant plus que nous sommes sous Blackened Recordings uniquement aux États-Unis, alors qu’Universal reste notre label à l’international. En fait, la principale nouveauté, c’était que nous pouvions enfin prendre notre temps et fixer nos délais nousmêmes. lars : Ce que nous voulions, c’était nous réapproprier tout notre catalogue musical. Enfin libérés de tout lien contractuel, nous pouvions faire ce dont nous avions envie. Mais la grande différence, quand on a son propre label, c’est surtout le fait que maintenant, nous devons faire nousmêmes 90 pour cent du boulot, alors qu’il y a dix ou vingt ans, c’était le travail des autres. On est donc beaucoup mieux équipés qu’avant. 24
« Apprendre des autres est une bonne chose, mais au fond de nous, on déteste les normes et la monotonie. La prise de risques, les défis, les nouveaux projets... voilà ce qui nous fait vivre. Bien sûr, tout ça demande un minimum de préparation et d’organisation, mais l’ingrédient essentiel, on l’a tous dans le ventre. » James Hetfield
Metallica est aussi connu pour son impulsivité et ses lubies créatrices. Est-ce qu’il n’y a pas, dans toute votre œuvre musicale, quelques écarts ou expérimentations dont vous vous seriez bien passés ? james : Il y a bien quelques petits changements que j’aurais aimé apporter sur cer certains albums, mais en même temps, c’est ce qui fait leur authenticité, leur caractère. Je trouve un peu frustrant de voir des groupes ré-enregistrer certains de leurs morceaux sans rien apporter vraiment de nouveau. C’est comme si l’on effaçait un pan de notre histoire. Tous nos albums sont les reflets des différentes phases de nos vies. Certes, j’aurais aimé un peu plus de basses sur … And Justice for All (1988), ou un peu moins de caisse claire sur St. Anger (2003), mais ces petits défauts font aussi partie de l’histoire de Metallica. Le groupe a démarré sa carrière à l’ère du vinyle. Aujourd’hui, vous êtes propriétaire d’une usine de gravure en Allemagne. Pour quelle raison ? james : Parce que le vinyle, c’est toute notre vie. C’est une expérience incomparable qui comble les cinq sens. Il y a quelques mois, par exemple, je me suis retrouvé chez des amis d’enfance à Los Angeles, à écouter des vieux vinyles de groupes comme Kansas. Sortir le disque de sa pochette, le toucher, le renifler, placer soigneusement l’aiguille sur le premier sillon, savourer le son crépitant qui s’en échappe... Le vinyle a vraiment quelque chose de fascinant. Vous dirigez vous-mêmes vos affaires, vous avez passé la cinquantaine... le glas de la maturité aurait-il sonné pour Metallica ? lars : Avoir autant de gens qui travaillent pour et avec nous, c’est une grosse respon-
sabilité, et cela demande forcément une petite part de maturité. Mais quand je me regarde dans la glace, je ne vois pas un businessman. Même à 53 ans, j’ai l’impression d’être encore ce gamin en colère que j’étais quand le groupe a débuté. À la différence que maintenant, nous sommes plus indépendants que jamais. Et c’est une chose dont nous sommes très fiers. Vous ne ressemblez pas à un homme d’affaires, certes, mais vous semblez vous y connaître plutôt bien dans ce domaine ! james : C’est vrai que Lars a un bon sens des affaires. Il a suivi des groupes comme Motörhead ou Diamond Head, et a beaucoup appris grâce à eux. Comment prendre les bonnes décisions, comment repérer les bons managers... Disons que l’aspect business l’intéresse. Quant à moi ? Tout ce que je voulais, c’était ne pas bosser ! Je voulais faire de la musique, créer et faire de ma carrière musicale ma propre thérapie ! C’est une bonne chose de pouvoir apprendre des autres, mais au fond de nous, on déteste toujours autant les normes et la monotonie. La prise de risques, les défis, les nouveaux projets... voilà ce qui nous fait vivre. Évidemment, tout ça demande un minimum de préparation et d’organisation, mais l’ingrédient essentiel, c’est ce qu’on a dans le ventre. C’est vrai qu’on a du mal à imaginer un jour Metallica en costard-cravate confortablement assis dans un bureau, à hurler des ordres au téléphone... james : On n’aime pas trop les bureaux, et THE RED BULLETIN
James Hetfield, chant/guitare.
Rob Trujillo, basse.
« Quand je me regarde dans la glace, je ne vois pas un businessman. Même à 53 ans, j’ai l’impression d’être encore un gamin en colère. » Lars Ulrich
Lars Ulrich, batterie.
« Kirk et Rob sont toujours prêts à nous suivre là où nous les emmenons. » James Hetfield
Kirk Hammett, guitare solo.
encore moins les cravates. Et pour ce qui est de crier dans un téléphone, on préfère payer des gens pour le faire ! Cela peut sembler évident, mais il faut rappeler que les deux gars qui ont fait naître Metallica et lui ont donné son âme, c’est Lars et moimême. C’est nous qui menons la barque, avec à nos côtés Kirk (Hammett, guitariste solo) et Rob (Trujillo, bassiste), toujours prêts à nous suivre là où nous les emmenons. Vous parlez de l’importance d’être enfin un groupe indépendant. En quoi cela aide-t-il à mener une longue carrière ? james : Je ne sais pas en quoi c’est impor important pour les autres, mais pour nous, c’est un point essentiel. À l’époque, quand nous avons commencé, signer avec une maison de disques était le rêve de tout musicien. Mais aujourd’hui ? Tout le monde est capable de transformer sa cave en studio d’enregistrement et de produire sa propre musique, alors finalement, la seule question qui compte, c’est : qu’est-ce que je veux, moi ? Qu’est-ce qui me rend heureux ? Signer avec une major et enchaîner les tournées mondiales, ou faire des petits concerts intimistes pour un public local ? Chacun doit faire ce qui lui plaît. lars : Nous n’avons jamais eu le besoin de faire comme les autres, de jouer selon les règles. C’est cette liberté de création et de décision que nous recherchions et qui nous a été offerte grâce au succès. Aujourd’hui, nous sommes libres, donc indépendants : cela veut aussi dire que Metallica ne doit rien à personne. james : Cette indépendance nous permet de contrôler chaque étape du processus créatif, y compris la façon dont notre art est présenté. Tout comme un peintre ou un sculpteur qui voudra décider de l’emplacement de chaque œuvre lorsqu’il prépare une expo. Ne faut-il pas plutôt savoir s’adapter et se montrer flexible pour réussir une carrière ? james : Il est vrai que nous avons été complètement déroutés par l’arrivée d’Internet et du téléchargement gratuit. Aujourd’hui, c’est un outil incontournable pour se procurer de la musique, et pour survivre, il fallait s’y adapter. Cela vaut d’ailleurs pour tous les aspects de la vie en général. À propos de téléchargements gratuits, regrettez-vous les critiques que vous avez essuyées lorsque vous avez pour poursuivi le site de partage Napster ? james : Je me fiche de ce que les gens pensent de moi ou du groupe, et je ne regrette pas notre décision. Et puis c’était facile de nous tirer dessus, on était trop connus pour ne pas servir de cible. THE RED BULLETIN
lars : Il s’agissait juste d’une querelle judiciaire entre deux parties, mais on a voulu présenter cela comme une guerre : Metallica contre ses fans, Metallica contre le téléchargement. Alors que c’était complètement différent : on s’est battus pour garder notre liberté de choix. Le choix de mettre notre musique à disposition gratuitement, ou pas. Ce fut un été vraiment bizarre... … au cours duquel on a pu voir un épisode de South Park vous montrant, vous, Lars, en milliardaire déçu de ne pouvoir se faire construire un bassin doré à requins à cause des téléchargements gratuits. lars : Cet épisode fait partie des quelques coups que nous nous sommes pris ce
COMMENT DEVENIR UNE ROCK STAR EN 2017 : TROIS CONSEILS DE LARS ULRICH
1 S’entourer de gens aussi passionnés que soi-même Nous avons tous des caractères très différents, mais c’est la même passion qui nous unit : celle de faire partie du même voyage. Si nous sommes aux commandes, James et moi, il est évident que Kirk et Rob ont aussi leur mot à dire quant à la route que nous choisissons de prendre. Tous les musiciens qui ont fait partie du voyage à un moment donné ont tous éprouvé cette passion pour Metallica. Quand on est passionné, on s’implique à fond, alors forcément il y a parfois des disputes, mais on le fait parce qu’on tient à la survie du groupe. Trouver des gens capables de se donner à cent pour cent, tout en visant le long terme, c’est la première des conditions.
2 Rester fidèle à son rêve et à ses principes
Les choix que nous avons faits, les projets que nous avons menés, n’ont pas toujours été du goût de tout le monde. Ce n’est pas pour plaire que nous les avons faits, mais parce que nous y croyions. Nous aurions pu choisir la voie de la facilité, réutiliser les mêmes recettes et balancer à chaque fois un album qui ressemblait aux précédents, mais cela aurait signé notre mort en tant qu’artistes. Il nous faut des nouveaux défis pour entretenir la flamme du groupe. Il y aura toujours des gens pour vous bombarder de conseils sur la carrière de votre groupe, et vous pouvez les écouter. Mais en fin de compte, c’est au groupe de décider des chemins à prendre. Cela suppose de rester soudé, évidemment.
3 S’accrocher Ne jamais baisser les bras : si vous avez du talent, on finira par savoir que vous existez.
fameux été. Mais j’encaisse bien les coups. Ça ne vous brancherait pas, un bassin à requins à côté de votre piscine ? james : On est trop pragmatiques pour ce genre de délires. Notre argent, on préfère l’investir dans du bon matos, une production de film ou de reportage, une scène. La décadence, ce n’est pas notre truc. Ça ne ressemble pas à Metallica. L’année suivant le scandale Napster, un film-documentaire intimiste sur Metallica sort en salles : Some Kind of Monster montre le groupe en proie aux querelles internes et à la rivalité de pouvoir entre vous deux. lars : James était parti pendant presque un an. À son retour, il a voulu mettre en place une stratégie pour améliorer la communication au sein du groupe. J’étais franchement sceptique. C’est vrai qu’à l’époque du tournage, il y avait beaucoup de tensions au sein du groupe, mais finalement, tout s’est arrangé vers 2005-2006. Vous savez, je n’aime pas m’attarder sur des éventualités : aujourd’hui, nous sommes là, devant vous, et tout va bien, alors à quoi bon gaspiller son temps et son énergie à essayer d’imaginer ce qui serait arrivé si le groupe s’était séparé ? Justement, laissez-moi gaspiller une question : si vous vous étiez séparés, auriez-vous été un de ces groupes qui se reforment 10 ans plus tard, le temps d’une tournée ? lars : Des groupes se séparent et se refor reforment pour tout un tas de raisons. Ça peut être une tournée avec un gros cachet de 20 millions de dollars à la clé. Et je serais qui pour les juger, moi ? Chacun se débrouille comme il peut, moi y compris ! À propos de tournées, votre nouvel emploi du temps est très clair : après deux semaines de concerts, deux semaines de repos, et vous n’y dérogez pas. Est-ce plus facile de concilier carrière et famille, avec l’âge ? james : Nous avons la chance d’être encore là, et de pouvoir alterner deux semaines sur la route et deux semaines de repos : une aubaine pour nos familles, et pour notre santé mentale, physique et spirituelle. On ne peut plus suivre le rythme qu’on avait à vingt ans, il faut se calmer un peu à notre âge ! Ce qui vous laisse plus de temps libre... pour faire un peu de skate, James ? james : Ça fait un bail que je n’en ai pas fait ! Mais j’ai toujours ce besoin de me réserver du temps pour faire des trucs en solitaire : que ce soit partir à la chasse, ou en trek pour plusieurs jours, ou bricoler peinard dans mon garage... C’est mon côté loup solitaire. metallica.com
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UNE VIE
MO ROD I IN ANI R ES L’Explorers Grand Slam, soit gravir sept des plus hauts sommets du monde et atteindre les deux pôles, est un exploit peu commun, réalisé par une quinzaine de personnes. Le dernier à rejoindre ce club très fermé n’est pas un athlète ou un explorateur pro, mais un ingénieur informatique écossais de 53 ans en mal d’aventures. Texte : Justin Hynes
HENRY HUNT
Du PC aux sommets : Newall Hunter est la 14e personne à réussir l’Explorers Grand Slam.
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P 1 ANTARCTIQUE PÔLE SUD (2014/15) BUDGET : 75 000 CHF
etit retour sur image sur les exploits exceptionnels d’aventuriers non moins exceptionnels dans les couloirs de la Société géographique royale d’Angleterre à Londres. Sur les murs, des photos d’archives d’expéditions historiques menées par des explorateurs de légende – le destin funeste de Robert Falcon Scott dans sa quête du pôle Sud, le retour héroïque d’Ernest Shackleton après sa traversée ratée de l’Antarctique, l’ascension historique de l’Everest par Edmund Hillary et Tensing Norgay. Des prouesses toutes incroyables, entreprises pour la plupart par des hommes que l’on pourrait presque qualifier d’aventuriers « professionnels », des hommes pour qui le cheminement vers les points les plus hauts, les plus sauvages et les plus reculés du monde ont été l’œuvre d’une vie. Aujourd’hui, c’est un aventurier d’un autre genre qui ouvre la marche. Écossais de 53 ans à la voix douce, Newall Hunter est un « monsieur Tout-leMonde ». Vêtu d’une polaire légère, d’un pantalon de randonnée et de grosses bottes, c’est le genre de type qu’on pourrait croiser dans une auberge d’étape pendant une randonnée. L’an dernier, cet entrepreneur en communication et ingénieur informatique devient la quinzième personne à boucler l’Explorers Grand Slam, une expédition qui consiste à gravir sept des sommets les plus hauts et les plus ardus au monde et atteindre le pôle Nord et le pôle Sud. « Je n’avais pas d’objectif à la base, je ne suis pas un explorateur professionnel, précise-t-il en souriant. Je n’ai pas cédé aux sirènes des chaînes de télévision qui proposaient de me suivre à la trace. Personne ne me paie pour ça. Je suis un gars ordinaire qui aime ce qu’il entreprend. »
«J’ai décidé de faire le pôle Sud en solo. Je me suis dit que j’allais marcher de la mer jusqu’au pôle. J’ai choisi un itinéraire emprunté par seulement 2 personnes jusque-là: la route Messner. Le poids, c’est la base. Il faut le réduire au maximum. Je skiais et traînais mon paquetage 12 heures par jour. Ça pouvait aller de 18 à 28 kilomètres, selon le terrain et les conditions. Je dépensais 10000 calories par jour, et n’en consommais que 6500. J’ai perdu 18,5 kilos en 41 jours.»
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DANI CASTILLO LOFTHOUSE
« U ne expédition en solo, c’est une préparation de folie. »
2 « Depuis le sommet de l’Elbrouz, on a la Géorgie au sud, l’Ukraine à l’ouest et la Tchétchénie à l’est. Tout le monde passe par le sud. De ce côté, l’ascension est très facile. Mais j’ai décidé de passer par le nord. Nous sommes partis de la ville la plus proche et nous avons parcouru 90 km de chemins toutterrain dans un gros 4×4. En hiver, pour les 20 derniers kilomètres, il faut sortir de la voiture et continuer à ski pour atteindre le pied de la montagne. Nous avons skié tout du long jusqu’au sommet. Personne ne l’avait jamais fait auparavant. »
EUROPE
ELBROUZ (2016) BUDGET : 6 200 CHF
« Nous avons été les premiers à skier du pied de la montagne jusqu’au sommet, avant de redescendre. Je ne l’aurais jamais fait à pied. À ski, c’était idéal. »
NEWALL HUNTER
« J’ai conçu toute ma vie autour de ce projet. C’està-dire que j’ai renoncé à acheter une belle maison ou à fonder une famille… Je crois que je n’en ai jamais vraiment eu envie de toute façon. » Hunter à vaincu l’Everest en 2011.
3 AMÉRIQUE DU NORD DENALI, ALASKA, USA (2010/16) BUDGET : 11 800 CHF
« Si vous ne savez pas ce que vous faites, la gelure vous guette. »
4 OCÉANIE
PUNCAK JAYA, INDONÉSIE (2015) BUDGET : 24 500 CHF
« Dur à gravir et difficile d’accès en raison de la situation politique, et c’est un budget fou. » « Certains se rabattent sur une montagne en Australie à la place, qui ne fait que 2 228 mètres de haut – celle-là fait 4 884 mètres, c’est une vraie montagne. La plus grande mine d’or et la troisième plus grande mine de cuivre du monde sont là-bas. Le gouvernement indonésien ne laisse personne approcher de la mine, il faut la survoler en hélico, atterrir sur les contreforts et grimper à partir de là. »
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C’est dans son Écosse natale que Hunter entame un chemin ordinaire qui le mènera vers des exploits extraordinaires. Né dans le tout petit village de Leadhills, le deuxième plus haut village d’Écosse, Hunter passe sa jeunesse à escalader les collines environnantes. À l’adolescence, passionné d’alpinisme, il va jusqu’à gravir tous les Munros d’Écosse (des sommets de plus de 3 000 pieds, ou 914 mètres d’altitude). Les deux décennies suivantes, il se tourne vers les Alpes – « le mont Blanc, le mont Rose, le Cervin » – mais la vie prend le pas sur sa passion. « À 18 ans, je suivais une formation dans les systèmes de communication aérospatiale. J’ai travaillé dans l’ingénierie du contrôle aérien pendant près de vingt ans. »
« Quand j’ai commencé à penser sérieusement à faire les sept sommets, je me suis dit que j’allais tester mes capacités en attaquant la phase suivante avec du lourd : le Denali, la montagne la plus froide du monde, à ce qu’on dit. Un froid absolument terrible. Pour faire des choses à – 36 ˚C, monter les tentes, les démonter, s’habiller, mettre et enlever ses skis… Il faut avoir une stratégie et une méthode, ne pas gaspiller son énergie. On est à la merci des éléments, mais avec une stratégie, on s’en sort. »
Puis, en 2003, à l’âge de 40 ans, Hunter se lance un défi. « Je voulais gravir l’un des plus hauts sommets du monde. Mais avant d’aller tenter le coup dans l’Himalaya, je me suis dit que je devais trouver autre chose pour m’exercer, plus pour savoir comment je m’en tirerais à haute altitude que pour le côté technique de la chose. Le plus haut sommet en dehors de l’Himalaya, c’est l’Aconcagua en Amérique du Sud qui culmine à 6 961 mètres. Pour l’ascension, on était trois ou quatre, avec un guide. Ils n’ont pas fait le sommet, donc j’ai continué sans eux. Ils avaient le mal des montagnes, mais moi, ça allait. Je suis arrivé au sommet, j’ai fait une photo, je me suis assis, j’ai cassé la croûte et je suis redescendu au pas de course jusqu’au camp d’altitude. » « Pour moi, le meilleur aspect, c’était sur le plan mental, je me suis rendu compte que j’étais bon et que je pouvais le faire. C’était une première étape et ça m’a donné confiance pour aller encore plus loin. » C’est le début d’une quête épique de treize ans dans la vie de Hunter, même si, à cette époque, il n’ambitionne rien de tel. « Je voulais savoir si je serais capable de gravir une haute montagne et ensuite, peut-être aller dans l’Himalaya. L’Aconcagua a dû me coûter 7 500 CHF, sans compter les congés pris au boulot – à peu près un mois pour l’ascension – rien de ridicule, quoi. J’avais un guide et des gens qui me fournissaient à manger, histoire de tout avoir sous la main en arrivant. Je n’ai pas fait de planning pour celui-là. C’est faisable pour n’importe qui. » Mais un an plus tard, Hunter peut déjà barrer un deuxième sommet dans la liste des sept, le Kilimandjaro. Un succès qui ne s’est toutefois pas vraiment fait dans l’allégresse. « Le problème avec le Kilimandjaro, c’est qu’on ne peut pas le faire sans guide. Il faut en prendre un du coin et on monte bien trop THE RED BULLETIN
Pôle Nord
Denali
Elbrouz Everest
Puncak Jaya
L’Explorers Grand Slam Pour relever ce défi, les explorateurs doivent atteindre le pôle Nord et le pôle Sud, et gravir les sept sommets – les sept plus hautes montagnes sur les continents.
Kilimandjaro
Aconcagua
Mont Vinson
SCOTT GILMOUR
Pôle Sud
vite. L’ascension et la descente se font en six jours. Les clients défilent. Et au final, ce sont des maux de tête, le mal de montagne et tout le tintouin. L’horreur. C’est le périple que j’ai le moins apprécié. » Et puis, pendant six ans, Hunter met sa quête entre parenthèses. Pas à cause de sa déception africaine. Tout simplement parce que, une fois de plus, la vie en a décidé autrement. « Il se passait des tas d’autres choses dans ma vie à ce moment-là. J’avais démissionné et je partais à la pêche aux contrats pour essayer de me faire un peu d’argent. J’avais un plan. Je ne sais pas si ce plan était réfléchi ou si c’est juste qu’il me semblait plus simple, mais j’en étais arrivé au point de me dire que ma carrière m’était égale. Je préférais avoir une plus grande marge de manœuvre pour me consacrer à ma passion. » En 2010, ce qui n’était qu’une vague idée commence à prendre forme avec le Denali (6 194 mètres) en Alaska et une expédition qui aurait bien pu être sa dernière. Hunter avait décidé de se lancer dans une ascension pré-saisonnière en avril, quand la montagne est encore plongée de longues heures dans l’obscurité et que les conditions sont les plus imprévisibles. « Sans parler du froid, de l’isolement… Dans le Denali, à cette époque de l’année, vous pouvez toujours compter dessus. Ne vous attendez pas à ce qu’on vienne vous récupérer. » Après avoir bien failli s’écraser avec leur avion à skis sur THE RED BULLETIN
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ARCTIQUE
PÔLE NORD (2013) BUDGET : 37 500 CHF
« I l fait froid et humide. C’est horrible. On le sent jusqu’aux os. Pas moyen de faire sécher quoi que ce soit. »
« Après avoir fait le plus dur, je voulais boucler les sept sommets, et puis, j’ai réalisé qu’en fait, le Pôle Nord, ça me dirait bien car c’est un autre genre de défi. Pas besoin de savoir skier, il faut juste marcher. On a une pulka, un traîneau qu’on tire derrière soi avec la tente, la nourriture et le ravitaillement. On avance sur des skis en traînant sa pulka. Et on s’arrête à la fin de la journée, on monte la tente. J’appelle ça du camping extrême très bien organisé ! »
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6 ASIE
EVEREST, NÉPAL (2011) BUDGET : 75 000 CHF
NEWALL HUNTER
« J’ai éprouvé un sentiment de sérénité au sommet, et j’ai réalisé que l’on était seulement à mi-chemin. »
« La seule façon dont je pourrais décrire mon arrivée au sommet c’est avec le monologue de Rutger Hauer à la fin de Blade Runner. “J’ai vu tant de choses que vous humains ne pourriez pas croire”, surtout l’émotion avec laquelle il le dit. J’ai ressenti un sentiment de paix, dans le sens où je ne m’étais pas autorisé à croire que j’y arriverais avant d’atteindre le sommet. Il y a une vidéo de moi là-haut. L’équipe est là : “Félicitations ! Alors, tes impressions ?” et je réponds sobrement : “… on va surtout essayer de redescendre sains et saufs.” Les morts sont plus nombreux à la descente qu’à la montée car ils font moins attention. »
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7 ANTARCTIQUE MONT VINSON, ANTARCTIQUE (2015) BUDGET : 18 000 CHF
« Normalement, le mont Vinson, c’est 54 000 CHF, mais ça ne m’a coûté que 18 000 parce que j’étais sur place et que j’avais bouclé un bon job. Le mont Vinson, c’est une escalade de cinq ou six heures sur la glace. Ça monte, ça redescend et le camp à l’arrivée. Et enfin, un jour pour faire le sommet. C’est très similaire au Denali. »
8 AFRIQUE
KILIMANDJARO, TANZANIE (2004) BUDGET : 5 400 CHF
« À part pour le sommet, on n’a jamais l’impression de grimper. » « Le Kilimandjaro, c’est une longue ascension en pente douce. Mais c’est surtout une montagne de 6 000 mètres de haut, pas une balade de santé. Certains ont des malaises – maux de tête, perte d’appétit, mal des montagnes – car ils vont trop vite. »
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« Atteindre le pôle Sud et le mont Vinson sont deux expéditions qui ont vraiment mis à mal ma vie professionnelle. J’ai englouti pas mal d’économies pour y parvenir, mais cet argent était dédié à ça ! » un glacier à 3 350 mètres d’altitude, Hunter et ses coéquipiers s’attaquent à une ascension éreintante qui les porte à 5 180 mètres d’altitude. Pendant dix jours harassants, ils grimpent à allure d’escargot et font enfin une pause d’une journée avant de s’attaquer au sommet. « Une véritable tempête a éclaté : on était allongés sous la tente, et le vent l’aplatissait tant il soufflait fort. On a mesuré la température à l’intérieur : – 47 °C ! On est restés accrochés là six jours et six nuits. » Le calme revenu, l’équipe fait une tentative pour atteindre le sommet, mais les grimpeurs, à bout de force physique et mentale, finissent par rebrousser chemin. « J’en ai appris beaucoup sur moi-même ce jour-là,
concède Hunter. Notamment que j’étais capable de changer d’avis et que c’était parfois la meilleure chose à faire. Les gens évoquent ce moment où l’envie d’y arriver est telle qu’ils perdent tout sens commun. Si tu ne le sens pas, ne le fais pas. Tu pourras toujours revenir pour retenter le coup. Alors que si on se plante, on risque de ne jamais revenir. » Six ans plus tard, Hunter retournera au Denali pour terminer son Grand Slam, cette fois-ci en la jouant « aussi facile que possible » avec une ascension pendant l’été, même si le Denali reste le plus redoutable des neuf défis. Entre ses deux ascensions dans l’Alaska, le rythme de Hunter s’accélère, porté par un désir croissant d’aventure, toujours plus loin, toujours plus vite. « En redescendant du Denali, je me disais qu’on s’en était bien tirés sur ce coup, mais au bout de quelques semaines, j’ai ressenti un vide profond, un manque. » Il met la main au portefeuille et investit plus de 75 000 CHF d’économies dans sa conquête de l’Everest. Puis chemine 450 km à travers l’Arctique en partant du côté canadien pour atteindre le pôle Nord. Il poursuit avec une marche marathon en solo de 911 km de la barrière de Filchner-Ronne, à la bordure de l’Antarctique, jusqu’au pôle Sud géographique. Là encore, il échappe de justesse THE RED BULLETIN
NEWALL HUNTER, HENRY HUNT
à la catastrophe quand il manque de peu de tomber dans une crevasse. « J’étais dessus avant même de le savoir. En regardant au sol, je vois un trou noir en dessous de moi. Le bout de mes skis était sur la neige du côté le plus éloigné, et l’arrière était de l’autre côté, au-dessus du néant. Si j’étais tombé, je n’en serais jamais ressorti. Je n’ai jamais frôlé la catastrophe d’aussi près. » Hunter plante ses bâtons du côté le plus éloigné et se tracte pour se mettre en sécurité. « C’était pas de bol. Je n’aurais rien pu y faire. Pour m’en sortir, j’ai enjambé. » Voilà le calme pragmatique dont fait preuve Hunter lorsqu’il raconte en détails les tentatives qui ont constitué sa quête de 13 ans. Blizzards d’une semaine sur le Denali, étendues de l’océan Arctique à parcourir en glissant sur une fine couche opaque de glace tout neuve pour atteindre le pôle Nord, ou ascension de 13 heures du Puncak Jaya (4 884 mètres) en Indonésie avec pour seul ravitaillement « un litre d’eau et un sachet de cacahuètes ». Selon Hunter, tout est question de méthode et de préparation. « Il faut 40 jours pour faire l’Everest. Mais on s’en fiche. Ce qui compte c’est aujourd’hui, demain et le jour d’après. Pour moi, grimper, c’est de la méthode, c’est tout. Je divise le tout en petites portions gérables. THE RED BULLETIN
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AMÉRIQUE DU SUD
ACONCAGUA, ARGENTINE (2003) BUDGET : 7 500 CHF
« Les derniers 300 mètres ? Des éboulis, un cauchemar. » « Pas si difficile, mais c’est raide, trois ou quatre jours jusqu’au pied de la montagne, sous une chaleur folle. Dès qu’on part du camp de base, il fait un froid glacial. Sur les 300 derniers mètres, c’est deux pas en avant, un en arrière, 3 heures durant. »
« Ma copine trouve que je n’ai pas l’air de m’en faire. Ce n’est pas vrai. Avant de partir en expédition, je vérifie tout. Je réduis les risques au minimum, j’identifie tout ce qui serait susceptible d’aller de travers, et j’anticipe la gestion de ces problèmes éventuels. Ceux que l’on ne peut pas gérer, ceux pour lesquels il n’y a rien à faire ? On les accepte, ou on laisse tomber. » À chacune de ses expéditions, Hunter gagne en rapidité. Il engloutit le pôle Sud et le mont Vinson en Antarctique en seulement 52 jours. Il enchaîne avec le Puncak Jaya en Indonésie, l’Elbrouz en Russie et le Denali, le tout en à peine neuf mois. La planification et la préparation minutieuses de ces périples lui procurent une satisfaction à long terme et la fierté de savoir que tout cela a été fait par lui, un « gars normal ». Et sans sponsor. « Je ne voulais rien leur devoir. Je voulais réaliser ces aventures par et pour moi-même. Un plaisir entièrement égoïste. » À raison. En juin 2016, c’est la consécration. Hunter se tient au sommet du Denali, accomplissant une prouesse que seuls 13 autres hommes et femmes ont réussie jusque-là. La fin de treize ans d’efforts, d’investissement, d’obsession et de sacrifices. Il a atteint ses buts, touché au bout du chemin. « Tout va de travers en ce moment. Il faudrait que je trouve du travail pour gagner de l’argent mais je ne m’en suis pas occupé. Rien ne semble en valoir la peine. Il faut que je trouve quelque chose qui me motive à nouveau. Dès que je l’aurai trouvée, je me remettrai sur les rails. » Le vide laissé par la mission accomplie soulève inexorablement la même question : les sacrifices en valaient-ils vraiment la peine – carrière, famille, confort matériel ? Cette quête n’a-t-elle pas pris le contrôle sur sa vie ? « Mes proches diraient que oui, mais c’est ma vie, insiste-t-il. On finit tous par sacrifier quelque chose. J’ai travaillé pour me financer, je me suis entraîné durement. Comme pour les JO, tous les médaillés vous le diront : la victoire est synonyme de dévouement, de sacrifice, de travail acharné. Rien d’autre. Il n’y a aucun truc, aucune ruse. » Depuis la réalisation de son exploit, Newall Hunter s’évertue laborieusement à définir la suite du programme. Son évocation le déride dans l’instant. « Si je continue avec la montagne, la suite logique serait le K2, le grand méchant parmi les sommets, mais je ne suis pas sûr. J’aimerais faire quelque chose de complètement différent. Tenter la traver traversée du désert de Gobi en hiver ? C’est plus long que la traversée de l’Antarctique et à peu près aussi froid. 2 400 km en 55 jours environ, par – 45 °C. Personne ne l’a jamais fait. « Je ne vais pas m’arrêter là. Je répondrai à l’appel du défi. J’adore les défis ! » newallhunter.com
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De nombreux artistes empruntent les mêmes routes que d’autres avant eux. Les plus audacieux tournent à gauche ou à droite. Mais aucune de ces options ne tente Rihanna : elle préfère sortir des sentiers battus et se jeter dans l’inconnu. Texte : Peter Robinson Photos : Zoe McConnell
LA BOSS C’EST ELLE 42
Provocatrice, Rihanna aime l’objectif autant que l’objectif l’aime, comme on peut le voir sur ses nombreux photoshoots et posts Instagram osés.
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Jay Z a vu le potentiel de Rihanna dès leur première rencontre : « Je lui ai fait signer un contrat dans la journée. J’ai vu en deux minutes qu’elle était une star. »
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ix ans plus tôt, Rihanna déclarait dans une interview pour un magazine : « Je veux être la Madonna noire. » Nous voici en 2017 et elle peut se réjouir d’avoir vendu plus de 54 millions d’albums et 210 millions de singles : elle est l’artiste qui a cumulé le plus de certifications d’or et de platine. Rihanna a sorti pas moins de sept albums durant les huit premières années de sa carrière, devenant la plus jeune artiste solo à comptabiliser 14 hits en tête des charts américains. Elle a bien sûr également récolté de nombreux trophées, dont huit Grammys et plusieurs Brits. De quoi susciter l’admiration de ses fans, des critiques, et même de ses pairs. « Elle a été une inspiration pour moi, même si elle est plus jeune que moi, affirme Drake en 2016. C’est une légende vivante dans notre industrie. » Ce qu’aurait accompli Rihanna si elle avait suivi les règles imposées aux pop stars – notamment aux femmes – en respectant ce qu’elles devraient dire, faire ou ne pas penser serait déjà largement impressionnant. Mais en entravant ces principes et en enfreignant ces règles jusqu’à les ignorer, Rihanna est devenue la star suprême et l’une des artistes du millénaire ayant le plus de succès. Son parcours est une leçon pour qui souhaite suivre son instinct. En 2016, elle opère un changement avec son album le plus audacieux, Anti, brut et sombre. Pas l’album heureux et inspirant que la plupart attendaient. Mais les fans de Rihanna se sont, largement semble-t-il, réjouis de cette toute nouvelle direction car elle leur a toujours parlé d’égal à égal, nourrissant un respect mutuel. « Je veux rester proche de mes fans, dit-elle à Oprah en 2012. Qu’ils soient rassurés en sachant que j’ai moi aussi des défauts. » Rihanna est arrivée sur la scène artistique en même temps que Katy Perry, Taylor Swift et Lady Gaga, au milieu des années 2000, moment où les médias traditionnels faisaient place aux réseaux sociaux. Chacun de ces artistes les a utilisés à sa manière, mais il semble que Rihanna, plus que ses collègues, s’est toujours montrée à ses fans telle qu’elle est véritablement. Parfois au-delà de la bienséance selon certains. En 2013, dans un article, l’éditorialiste anglaise Liz Jones l’a taxée de « modèle toxique » dans le journal ultraconservateur Daily Mail. Ce à quoi Rihanna a répondu en disant que Jones était une « pauvre folle ratée et ménopausée ». La chanteuse a expliqué ne jamais avoir prétendu vouloir être un exemple à suivre. Et quand le New Musical Express lui a demandé si elle accepterait de travailler avec Taylor Swift, elle a répondu : « Nous n’incarnons pas la même étiquette, elle est un modèle, ce n’est pas mon cas. » Peu importe, Rihanna excite fans et marques : elle a signé avec toutes, de MAC à Dior, de Puma à Samsung. « Personne d’autre ne m’enthousiasme plus qu’elle », note le designer Alexander Wang dans le profil accompagnant la troisième couverture de Rihanna pour Vogue.
À 15 ans, Rihanna n’aurait jamais osé rêver à tout cela lorsqu’elle approcha le compositeur et producteur Evan Rogers de New York en vacances à la Barbade, où elle résidait alors. Elle avait formé un groupe avec deux amies mais son charisme éclipsait les deux autres. Ayant un véritable coup de cœur pour cette fille, il la rappelle plus tard. « Elle avait une telle présence. Elle était parfaitement maquillée et elle portait un pantalon capri avec des sneakers, avec ses yeux verts et son long cou de super modèle. » Sentiment partagé quelques mois plus tard lors de son premier meeting avec Jay Z. À cette époque-là, elle enregistre plusieurs démos, dont Pon De Replay qui sera son premier single, et cherche à signer un contrat. « J’ai signé avec elle en une journée, racontera Jay Z à Rolling Stone. J’ai su en deux minutes que c’était une star. » Rihanna a rencontré Jay Z avant de voir d’autres labels et il a insisté pour qu’elle reste dans son bureau jusqu’à ce que les papiers soient en règle. L’histoire raconte que Rihanna a finalement quitté le bureau à 4 heures du matin. Même un puissant allié comme Jay Z a appris à la laisser libre de ses actes. « Je ne peux pas contrôler sa vie, disait-il récemment. Je ne peux pas intervenir. Je peux la conseiller si elle me le demande et c’est tout. » Âgée de 16 ans lorsqu’il l’a rencontrée, la jeune femme a atteint un succès mondial avec son premier album. Le deuxième est devenu disque de platine, et c’est avec le troisième qu’elle est devenue une star. Mais c’est son quatrième album qui l’a hissée au rang de superstar, l’incisif Rated R qui relate sa relation sulfureuse avec Chris Brown. « Il fallait que je me rebelle et que je fasse les choses à ma manière, dit Rihanna en expliquant comment elle a tracé son propre chemin quand d’autres – y compris son label – auraient souhaité quelque chose de plus commercial. Il fallait que je quitte le navire pour y parvenir. Sans permission. » En 2015, Rihanna refuse d’enregistrer Lean On de Major Lazer, devenu le titre le plus diffusé de tous les temps. Elle a même rejeté des chansons de grands noms comme Calvin Harris. Pas de pression pour Rihanna, forte d’une solide estime de soi. « C’est important pour moi de savoir qui je suis et de travailler avec cela, explique-t-elle en 2013. Les critiques continueront à frapper jusqu’à ce que tout cela finisse par s’effondrer. Mais moi, je ne m’écroulerai pas. Je contrôle. » Quand on lui demande où elle se voit à 80 ans, Rihanna répond avec la sincérité qui la caractérise : couverte de tatouages, heureuse, sur la plage. Pas sûr qu’elle s’en tienne à ce plan-là. Avec sa franchise, l’icône pop insiste : « C’est dans ma façon d’être d’enfreindre les règles, même si je n’en ai pas l’intention. » rihannanow.com
« Les critiques continueront à frapper jusqu’à ce que tout cela finisse par s’effondrer. Mais moi, je ne m’écroulerai pas. Je contrôle. » THE RED BULLETIN
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Le WestSide Crew fait chauffer la gomme et ses fans au Wheelz N Smoke.
PARTIR EN
VRILLE Sport de casse-cou s’il en est, le spinning trouve son origine dans la culture des gangs issus des townships d’Afrique du Sud. Un passé dont il a fait émerger un véritable et louable mode d’expression.
Texte : Louis Raubenheimer Photos : Tyrone Bradley 48
Les pneus de cette BMW série 3 sont mis à très rude épreuve, jusqu’à l’éclatement.
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Dans une lutte acharnée avec le bitume, les pneus crissent et emplissent l’air frais du Highveld d’un épais panache de fumée qui brûle la gorge. Au départ, il est presque impossible de savoir d’où provient ce bruit monstrueux. Le grondement du V8 – un moteur amélioré – sous le capot est couvert par les sifflets et les acclamations du public, attisant l’énergie sauvage du moment. C’est une explosion viscérale, âcre et étourdissante de son et de vitesse. Bienvenue dans le monde du spinning de l’Afrique du Sud. La fumée se dissipe et laisse réapparaître la BMW série 3 en plein dérapage – la fameuse version cubique des
nnées 80 et du début des années 90. a Il y a quatre passagers à l’intérieur et à l’extérieur de la voiture : Bradleigh « Skopas » McGregor est au volant, Mckeenan « Troubles » du Plessis sort de la vitre passager, tandis que Riaaz « Rizzo » Davies sort de la lunette arrière, poing serré levé dans les airs pour chauffer le public. Quant au quatrième membre de cette fine équipe, Anele « Muzi » Mbuqe, il est assis sur le toit de la voiture, ses longues dreads se balançant au rythme des mouvements de la voiture. Tout à coup, trois d’entre eux, dont Skopas, se laissent pendre des vitres côté conducteur par les jambes, leurs têtes à quelques centimètres à peine du sol. Tellement près qu’il se forme de vives étincelles jaunes quand la grosse chaîne en or au cou de Skopas vient râper le bitume. Cette figure, c’est un « suicide slide ».
« Les gens ne savent pas ce qui les attend : c’est génial. »
S’éclater, tout risquer, s’exprimer et innover : c’est ça qui compte pour ces adeptes du spinning.
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Le crew de spinning Bad Company traîne avec Mad Mike Whiddett, star du drift néo-zélandaise.
« Le spinning, ce ne sont pas les gangs. C’est du sport. »
La Bad Company en plein vol : sur le toit de la caisse, les dreads d’Anele « Muzi » Mbuqe dansent dans la chaleur de la nuit de Jozi.
« J’ai appris à déraper aux coins des rues quand j’avais les flics au cul. »
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Stacey-Lee May tient bon : elle explique que ce sport l’a aidée à s’affirmer et à se défendre.
« C’est une montée d’adrénaline. Un truc vraiment différent. » 56
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kopas, Troubles, Rizzo et Muzi, du crew de spinning « Bad Company », font étalage de leurs talents lors d’événements à travers tout le pays. Ce soir, c’est au Wheelz N Smoke, une arène spécialement dédiée au spinning au sud de Johannesburg, qu’ils vont faire chauffer les pneus. Ils se considèrent – à juste titre – comme des sportifs, et luttent contre l’image qui colle à la peau de leur discipline depuis plus de trente ans. « Dans les années 80 et 90, les caïds volaient ces voitures et les ramenaient dans les townships, explique Skopas. Ça a commencé en 1983, à la sortie de la BMW de forme cubique. Ils passaient leur temps à les faire tour tournoyer. Et si quelqu’un y passait, ils alignaient toutes les voitures et les faisaient cramer. Avec le temps, les gens ont commencé à dire : “Eh, ça nous plaît bien ce truc, là, le spinning.” C’était un truc de Soweto à la base. C’était une mode. » Dans les townships d’Afrique du Sud, les BMW série 3 pré-1993 – les « gusheshes », comme on les appelle – et ceux qui les conduisaient et les faisaient tournoyer étaient de véritables héros. Au fil des décennies, les gusheshes ont commencé à traîner une mauvaise réputation car les gangsters s’en servaient régulièrement pour s’enfuir après un casse ou un cambriolage. Avant de détruire ces preuves compromettantes, ils les faisaient souvent tournoyer dans les rues poussiéreuses jusqu’à ce qu’il n’en reste presque rien, et les gens se ruaient dehors pour applaudir ce vacarme. « Même aujourd’hui, si vous allez dans un township et que vous commencez à faire du spinning, en quelques minutes, il y aura des centaines voire des milliers de gens qui sortiront de chez eux pour voir ce qui se passe », dit Skopas. Le culte de la gusheshe a infiltré tous les aspects de la culture populaire sud-africaine, elle apparaît dans les films, les émissions de télévision et les clips. Les rappeurs AKA, Cassper Nyovest et Sheen Skaiz ont tous sorti des tubes faisant référence au spinning. Aujourd’hui, ce phénomène culturel est bien plus qu’un passetemps de gangster et des lieux comme le Wheelz N Smoke se battent pour qu’il soit reconnu, sponsorisé et régulé. Son propriétaire, Monde Hashe, géomètre-expert de profession, est un adepte du spinning lui aussi. Il n’est pas au Wheelz N Smoke ce soir. À sa place, c’est Nduzo Ngwenya, plutôt calé en marketing, qui garde un œil sur ce qui se passe. « Ce n’est que le début, expliquet-il. Nous voulons développer ce sport, faire venir des sponsors, organiser de
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grands événements. Nous n’avons pas toujours l’exposition médiatique que nous méritons, surtout ici. Les étrangers qui viennent chez nous n’en croient pas leurs yeux – ils rentrent chez eux et ils parlent de nous. » Wheelz N Smoke fait partie de la douzaine d’arènes de spinning de Gauteng, la province la plus densément peuplée d’Afrique du Sud. Quand on discute avec les adeptes de ce sport, on a l’impression qu’en ce moment, il y a plus une lutte de pouvoir qu’une réelle volonté de coopération. « Ce n’est pas faux, dit Ngwenya. Mais ce sport est encore confidentiel et marginal. C’est souvent comme ça que ça se passe au début avec ce genre de choses. » Désormais reconnu par Motorsport South Africa, le spinning se bat pour se forger sa propre identité, une identité unifiée. « Je ne nous vois pas tous nous rassembler avec une instance au-dessus de nos têtes », déclare Skopas, songeur. « Il y a trop de politique là-dedans », ajoute Rizzo. Le soleil se couche sur l’Highveld, les badauds se sont massés par milliers. Certains sont arrivés il y a déjà plusieurs heures pour être sûrs d’avoir un bon emplacement. La tension est palpable : avec les crues soudaines de ces derniers temps, cela fait déjà plusieurs semaines qu’il n’y a pas eu de spinning. Une odeur de shit commence à planer dans l’air. Un gamin d’à peu près trois ans joue avec sa draadkar (une voiture en fil de fer) sur le bitume de l’arène, sous les encouragements de son père. Un type danse au rythme de la musique sous les applaudissements enthousiastes de la foule. Le DJ lâche une grosse ligne de basse quand une BMW du nom de « Sparky » débarque avec sa bande de lascars et commence à tout déchirer – c’est le cas de le dire – sur le bitume. Le tas de pneus complètement déchiquetés ne cesse de croître – il y en a plus de cent, facile. Wheelz N Smoke fournit aux spinners du carburant gratuit et des pneus de seconde main qu’ils peuvent user jusqu’à la moelle – et ils ne s’en privent pas. Les pneus sont complètement détruits et aucune voiture ne quitte le bitume sans que ses roues arrière ne tournent sur les jantes. Et le public, composé d’un large échantillon représentatif de la société sud-africaine, en redemande. Noirs, blancs et indiens, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes : tous sont déchaînés ; indéniablement accros à ce spectacle. Environ 15 voitures sont en représentation. Certaines se contentent d’une apparition, d’autres feront plusieurs passages. 57
Envoyer les figures les plus dingues à une vitesse folle.
Le « suicide slide » : pendus aux portières de la voiture qui tourne sur elle-même, la tête à quelques centimètres du sol.
Plus tôt dans la journée, dans la résidence de banlieue d’Edenvale, à l’est de Johannesburg, Skopas change de chemise, laissant apparaître une vilaine cicatrice dans son dos. « C’est ça aussi, le spinning. Il y a cinq ans, j’ai atterri sous la voiture. » C’est en 2007 qu’il commence le spinning avec une Golf, mais il ne s’y met « sérieusement », comme il dit, qu’en 2010, avec des BMW. C’est l’histoire d’un mec qui a découvert qui il était grâce à un sport de dingues. « J’ai appris à déraper aux coins des rues quand j’avais les flics au cul. C’est à Vosloorus (un grand township au sud-est de Johannesburg, ndlr) que j’ai appris à déraper », explique-t-il. Il quitte la petite ville côtière d’East London au Cap oriental pour déménager à Johannesburg et vivre avec son père. Il ne connaît per personne dans cette grande ville, n’a pas de copains. Chose peu courante pour un petit blanc, il commence à traîner aux stations de minibus et s’y fait des amis. « Et c’est comme ça que j’ai grandi à Soweto. Je conduisais des taxis quand j’étais ado. Je parle zoulou, je parle sotho, je parle toutes les langues. J’ai grandi dans les townships et j’ai pris la décision d’apprendre la langue. » Plus de vingt ans après la fin de l’apartheid et le passage de l’Afrique du Sud à une démocratie multiraciale, c’est encore assez inhabituel pour un blanc de parler une langue vernaculaire africaine. Les héros de Skopas étaient des gens comme le regretté Sibusiso « Terminator » Mthimunye – surnommé le « King of Spin » – qu’il considère d’ailleurs comme son mentor, et Eric Maswaya, un autre pionnier du spinning comme lui. Terminator est décédé en 2012. « Il m’a appris tout ce que je sais ; c’est grâce à lui que j’ai réussi à maîtriser le spinning. Il est mort dans un accident en rentrant d’une soirée de spinning à Nelspruit. Une crevaison. La voiture a fini dans les champs et il a été éjecté à 100 m. C’est une légende, le plus grand spinner de tous les temps, poursuit Skopas en pointant du doigt le poster de son ami disparu accroché au mur. À ce jour, son enterrement est le plus énorme auquel j’aie jamais assisté. Les townships étaient fermés et il y avait quinze kilomètres de bouchon jusqu’à KwaThema, celui d’où il venait. » Plus tard, je repère au Wheelz N Smoke un mec qui porte un t-shirt en hommage à un autre spinner décédé. Ce sport semble avoir eu son compte de héros disparus. « J’ai déjà dû faire cent shows au Swaziland, révèle Skopas. Je suis allé au Botswana, en Namibie, à Durban… » THE RED BULLETIN
Hardcore : à la fin d’une de ces soirées spinning endiablées au Wheelz N Smoke, c’est plus d’une centaine de pneus qui auront été déchiquetés.
L’objectif ultime de Skopas et des autres spinners, c’est le monde entier. Mais il va d’abord falloir définir précisément ce qu’est ce sport. Pas de points ni aucune course contre la montre : ce n’est que du drift freestyle, pur et simple, bien que sa pratique soit plus ancienne que celle du drift. Le truc, c’est de faire les figures les plus dingues à une vitesse folle. Et il y a aussi différents types de pilotes. D’un côté, ceux qui sont dans le spinning et le drift purs et durs, ceux qui essaient de se rapprocher le plus près possible des barrières de sécurité avec l’arrière de la voiture qui dérape. De l’autre côté, ceux qui sont plus du genre à faire des figures à l’extérieur de la voiture. Ce sont ces pilotes, copilotes et farceurs qui, comme ceux de Bad Company, sautent de la voiture et sur la voiture alors qu’elle est en train de tournoyer. Pour Skopas, ce sont eux qui mettent l’ambiance. « Ce qu’on fait ici, ça existe sous d’autres formes dans le monde entier – il y a le burn aux USA et plein d’autres formes de drifts – mais rien de vraiment comparable. Quelle personne saine d’esprit pourrait avoir l’idée de sauter par la vitre d’une voiture et de faire des
« Ce sport a eu son compte de héros disparus. »
figures pendant qu’elle tournoie ? » Il y en a une autre qui met l’ambiance, c’est Stacey-Lee May, 20 ans. Cette étudiante en droit des affaires et en finance d’apparence timide est originaire d’Eldorado Park, près de Soweto. C’est l’une des très rares femmes à faire du spinning – la seule ce soir au Wheelz N Smoke – et sa BM rose fait un peu tache au milieu des autres voitures. Son équipe d’assistants, c’est sa famille : sa mère, son père, son frère, un ami de son frère, sa sœur, le petit ami de sa sœur et son petit ami à elle – ils sont tous là. Ils courent dans tous les sens pour attraper des pneus, les changer, ils font monter et descendre la voiture de la remorque. « Ca jure beaucoup ici, s’amuse Stacey-Lee sur un ton innocent. C’est mon hobby et mon sport, et les femmes y sont rares. Je veux faire quelque chose d’unique et le spinning, c’est unique. Il y a à peu près deux ans, un ami de mon père lui a demandé s’il pouvait m’emmener faire du dérapage », se souvient Stacey-Lee. Par chance pour la jeune fille, son père a dit oui. « J’ai tout de suite accroché et je n’ai pas cessé de faire du spinning depuis, ajoute-t-elle. J’adore ça – c’est tellement particulier, ça me donne une sensation différente, c’est une vraie montée d’adrénaline. » Comme Skopas, Stacey-Lee considère que les cascades représentent un aspect important du sport et que ça aide à maintenir l’attention du public. « Ça tient les gens en haleine. Ils ne savent pas ce qui les attend – c’est génial. Et aussi, j’adore interagir avec le public, même si je suis très timide. Je ne vois pas vraiment les gens quand je fais mon show, je suis juste moi-même. Mais quand je sors de la voiture et que les gens viennent me parler ou prendre des photos, j’adore ça. Je deviens de plus en plus ouverte. » Et le sport a aussi boosté sa confiance en elle. « Quand j’étais au lycée, j’étais un peu la geek de service, je me laissais souvent marcher sur les pieds et on m’embêtait pas mal. Maintenant, je ne leur en laisse même pas l’occasion. » Le point commun entre tous ces jeunes casse-cou ? Le besoin de reconnaissance. Le spinning est devenu un exutoire pour ces jeunes – des gamins à la vie difficile, qui n’arrivaient pas à se faire des amis ou étaient trop effacés pour se défendre. « Avant, pour les gens, ce sport était un truc de gangs, dit Stacey-Lee. Voler des voitures ? Vous m’en croyez vraiment capable ? Je suis là pour que les gens comprennent que le spinning n’a rien à voir avec les gangs, c’est du sport. On essaie de se faire connaître, c’est tout. » 59
Alex Soojung-Kim Pang, défenseur de la pause au travail : « Nous sommes fiers d’être stressés, c’est fou ! »
HÉROS
« HALTE AU ZÈLE... UNE PAUSE, ÇA A DU BON ! » ALEX SOOJUNG-KIM PANG est futurologue et spécia-
liste des nouvelles technologies. Il nous explique comment travailler mieux, en travaillant moins.
D SAROYAN HUMPHREY
ans le monde hyper stressé et ultra-connecté de la Silicon Valley, il est considéré par ses pairs comme un allumé anticonformiste. Pourtant, le message d’Alex Soojung-Kim Pang, auteur américain du best-seller The Distraction Addiction est aussi simple qu’efficace : pour en faire plus, fais-en moins.
the red bulletin : Monsieur Pang, vous venez de sortir un nouveau livre faisant l’apologie de la pause au travail (Rest: why you get more done when you work less, comprendre : le repos : comment en faire plus en travaillant moins, ndlr), dans lequel vous expliquez comment le fait de lever le pied nous aide à être plus efficace au travail. alex soojung-kim pang : Il faut redonner toute sa place à la récréation. Prenez l’exemple de Charles Darwin, qui a écrit plus de vingt livres durant sa vie. Alors qu’il ne travaillait que 4 heures par jour maximum. À notre époque, aucune entreprise THE RED BULLETIN
ne voudrait de lui. Car nous croyons dur comme fer que la productivité est directement liée au temps de travail. Et ce n’est pas le cas ? Je tiens des conférences dans le monde entier. Et quand je demande aux gens qui viennent m’écouter comment ils se sentent, la réponse est toujours la même : « Je suis stressé(e). » Aujourd’hui, le surmenage au travail est même considéré comme nor normal, c’est fou ! Et ça ne l’était pas, à l’époque de Darwin ? Lorsqu’il n’était pas assis à son
actif lorsqu’on ne fait (apparemment) rien, mais aussi que notre subconscient est bien plus efficace que notre conscient pour résoudre des problèmes ! Ce qui explique pourquoi les meilleures idées n’arrivent jamais lorsqu’on est assis à son bureau. Ça marche pour les génies ou les intellectuels, mais pour les gens normaux comme moi ? Le repos ne remplace pas le travail acharné : votre subconscient a besoin des deux pour pouvoir être stimulé, quel que soit votre domaine de compétence. Mais attention : se reposer efficacement, c’est comme le sport, ça s’apprend.
Comment devenir plus productif dans son travail ? Fixez-vous une tâche ou un objectif précis et restez concentré sur sa réalisation. Pas facile à faire en bureau ouvert, type open space, avec les collègues autour. C’est vrai que ça ne favorise guère la concentration : restent les casques audio réducteurs de bruit, les salles de réunion inoccupées, les journées de travail à domicile… Très bien, mais pour la plupart des solutions que vous proposez là, il faut d’abord convaincre son patron… Mais les mentalités changent, même dans la Silicon Valley, et c’est un peu grâce au
« DARWIN NE TRAVAILLAIT QUE QUATRE HEURES PAR JOUR. À NOTRE ÉPOQUE, AUCUNE ENTREPRISE NE VOUDRAIT DE LUI. » bureau, Darwin consacrait de longues heures à ses promenades quotidiennes. Tout comme le grand philosophe Friedrich Nietzsche, qui disait que « seules les pensées qu’on a en marchant valent quelque chose ». Tous les deux savaient que la récréation favorise la création. Et cela est confirmé par les dernières découvertes en neurosciences : il est aujourd’hui non seulement prouvé que notre cerveau reste
Comment ? Commencez par une dizaine de minutes par jour, pendant lesquelles vous vous obligez à ne penser et à ne toucher à rien. Laissez vos pensées vagabonder, mais faites-le à l’air libre. Petit à petit, prenez le temps de vous promener, chaque jour, en emmenant un petit carnet : vous en aurez bientôt besoin pour noter toutes vos nouvelles idées. Vous verrez.
scandale du Galaxy S7 de Samsung. La direction avait, semble-t-il, mis une telle pression sur les employés de la boîte qu’au final, il en est sorti… un produit qui explose en se rechargeant. La morale de l’histoire ? Trop de zèle ne mène à rien. Mieux vaut s’imposer des pauses. Florian Obkircher Distrayez-vous avec M. Soojung-Kim Pang: contemplativecomputing.org
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Junkie XL a 3 films à son compteur en 2017 : Spectral, The Dark Tower et Justice League.
« PRENEZ DE LA DISTANCE » JUNKIE XL alias Tom Holkenborg, a produit un
tube pop mondial puis changé de cap pour repartir à zéro et démarrer une nouvelle carrière.
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DIRK KIKSTRA, CAMERON BAIRD/RED BULL CONTENT POOL
es chances sont grandes que vous ayez, à un moment donné, dansé sur son remix d’Elvis Presley A Little Less Conversation, ou vu sa vidéo. Ce grand tube du Hollandais est le dernier morceau de dance qu’Holkenbord, alias Junkie XL, a produit (ça remonte à 2002) avant de réussir à faire son chemin comme compositeur de musique de films. Guidé par son penchant autodestructeur et par son besoin insatiable de toujours se remettre en question, Holkenborg s’est hissé au sommet. On compte parmi ses compositions pour le ciné Mad Max: Fury Road, Deadpool et Black Mass.
the red bulletin : Votre tube en 2002 a couronné une carrière de production musicale riche en succès, puis vous avez décidé de partir à Los Angeles en 2003. Recommencer à zéro a-t-il été difficile ? junkie xl : Non. J’ai une tendance autodestructrice, mais en général c’est plutôt bénéfique. Même dans mes phases de création artistique, je peux faire dix chansons et les gens me disent : « Tu y es presque ! », mais moi je ne suis pas satisfait donc je jette tout pour tout recommencer. C’est une bonne sensation. Ça ne peut qu’être mieux. Beaucoup vivent dans la crainte de tomber plus bas. Ce n’est pourtant pas grave ! On n’en meurt pas. J’ai ce désir de toujours rechercher ce qui est nouveau. Non pas THE RED BULLETIN
parce que je ne suis pas satisfait de ce que j’ai, mais parce que je commence à ne plus trouver l’inspiration de l’extérieur pour continuer à être créatif. D’où le changement radical de passer d’artiste à compositeur de musique de films : je ne peux pas dire combien ces deux choses sont différentes. Avez-vous pu vous fier à vos intuitions dans cette nouvelle étape ? Était-ce différent ? Eh bien, je n’en ai pas eu. Je veux dire, oui, je pouvais faire de la musique, et j’avais une identité et je savais qui j’étais en tant qu’artiste, mais je devais m’accomplir avec un tout autre support, une culture différente. Puis en 2008, j’ai de nouveau touché le fond. J’ai dû céder à un fiduciaire la maison que j’avais achetée et on m’a confisqué mon studio. Je suis rentré en Hollande. Je voulais y rester et abandonner tout ça. Finalement, je suis revenu à Los Angeles et c’est là que tout a enfin commencé à rentrer dans l’ordre. À quoi devez-vous ce revirement de situation ? Je pense que c’est un peu lié à la personne que je suis. Si je persévère dans une voie pour atteindre ce que je souhaite le plus ardemment, les choses ne se réalisent tout simplement pas. Alors que si je prends de la distance par rapport à mes envies, elles se réalisent d’elles-mêmes… Andreas Tzortzis Pour lire l’interview complète de Junkie XL, inscrivez-vous au podcast The Red Bulletin sur iTunes.
En 2016, Dylan Bowman a gagné un ultra-trail en courant 50 km autour du mont Fuji au Japon.
SILENCE, ON COURT ! DYLAN BOWMAN Le champion d’ultra-trail ne court pas après le chrono. Quand il avale 160 km, c’est à la poursuite du silence et du calme.
the red bulletin : À quoi pensez-vous lors de ces longues heures sur les trails ? dylan bowman : La plupart du temps, on ne pense à rien. Ce sont ces moments que l’on aime. Le reste du temps, on peut être perdu dans ses pensées, à réfléchir à ce qui nous stresse. Mais il y a vraiment des moments où l’on parvient au silence. Comment ces moments aident-ils dans la vie ? Cela donne l’impression que tout est moins difficile, moins important, vous aide à ne pas stresser pour des choses sans importance. Et évidemment, il est largement plus facile de croire en soi-même et en sa capacité à surmonter les choses lorsqu’on s’est déjà prouvé qu’on en est capable. Comment arrivez-vous à boucler des courses de 160 km ? Une poignée de courses par an sont magiques pour moi. Quand elles ont lieu au bon moment, c’est une expérience exceptionnelle, on devient presque accroc. Andreas Tzortzis Restez connecté avec @dylanbo sur Twitter.
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167,6 km/h en VTT, un record mondial et une renommée internationale
« Un kif de tête de mule »
Qui est cet homme sous le casque aérodynamique ? Portrait de l’Autrichien Max Stöckl, un homme qui donne tout pour en avoir encore plus. Texte : Werner Jessner Photos : Marcelo Maragni, Philip Platzer
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ne véritable vague de félicitations vient submerger Danny Hart, tout juste auréolé du titre de champion du monde de downhill (DH) 2016, à Val di Sole, dans la région du Trentin-Haut-Adige, en Italie. Et il y a ce grand type à la barbe hirsute, que l’on pourrait prendre pour un roadie, ou un mécano. Des mains immenses, manifestement rompues au travail manuel, un ongle bleu et un tee-shirt arborant les logos de MS Mondraker, cette même équipe qui a remporté le prestigieux classement par équipe lors de la dernière Coupe du monde : une chose est claire, ce gros nounours, avec sa petite larme au coin de l’œil, doit avoir quelque chose à voir avec le triomphe de Danny Hart et la deuxième place de Laurie Greenland, son acolyte de seulement 19 ans… oui, mais quoi ? Qui pourrait soupçonner que derrière cet homme de 42 ans se cache la tête pensante du MS Racing : Max Stöckl, dont les initiales évoquent l’équipe qui tient le haut du tableau dans la Coupe du monde de VTT de l’UCI. Un homme qui, pendant une décennie, a mis toute son énergie et tout son argent – gagné au prix d’un travail physique acharné – dans sa passion afin de pouvoir vivre ce moment. Max Stöckl, c’est une vie dédiée au VTT. Le croirez-vous, Max – Markus de son vrai nom, Mäx pour les intimes, voire Hercule pour Ses admirateurs – est un cuisinier de formation. Difficile d’imaginer cette force de la nature – 1,90 mètre pour 102 kilos – derrière les fourneaux. Et pourtant, il le dit lui-même : « La cuisine, c’est une vraie passion pour moi, mais je n’ai jamais voulu en faire mon métier. » C’est à l’adolescence que le jeune Tyrolien, qui a toujours aimé passer du temps dans la nature, découvre le VTT. Et comme c’est déjà le cas avec le ski, son kif, c’est de dévaler la montagne le plus vite possible. Le reste – pédaler – n’est pas une fin en soi, juste un mal nécessaire.
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Tyrol, début des années 90. Le Red Bull Speed Weekend à Hintertux : une montagne enneigée à dévaler le plus vite possible en VTT – une espèce de tentative de record pour cette discipline qui n’en est alors encore qu’à ses débuts. Max est le premier sur place, le site n’est pas encore prêt. « Regarder les autres bosser, ce n’est pas mon truc. » Le Tyrolien, qui n’a appris à faire du vélo qu’à sept ans, participe donc spontanément à la mise en place de la course sans qu’on ne lui ait rien demandé, il porte, il creuse, il manie la pelle, ce qui ne l’empêche pas de finir deuxième derrière le spécialiste français Éric Barone. Les victoires de Mäx en DH classique ne vont pas au-delà des grandes compétitions nationales. Sa célébrité, il la doit à ses records du monde de vitesse, toujours établis sur des VTT de série, juste au cas où il viendrait à quelqu’un l’idée de faire pareil : 187 km/h sur neige en 1999, 210 km/h en 2007, également sur la neige, puis 164 km/h sur terre en 2011, un autre record du monde. Et enfin en 2016, à 42 ans, notre père de famille et entrepreneur atteint les 167,6 km/h dans le désert d’Atacama, près de la ville de Copiapó dans le nord du Chili, lors de sa neuvième tentative, sur un terrain trop meuble car sablonneux. « La vitesse, je ne m’en lasse pas. Et je n’ai pas forcément besoin de beaucoup me préparer. Je n’ai encore jamais eu peur de la vitesse. C’est ce qui me différencie des pros de DH pour qui le risque serait trop grand », nous expliquait Mäx deux mois plus tôt dans le jardin de sa maison de Kirchberg au Tyrol. Greta, sa petite fille de 4 ans, court partout, « elle est aussi remuante et intrépide que moi », et il est plus qu’évident qu’elle et sa compagne Julia passent en premier dans sa vie. Et qu’est-ce qui vient ensuite ? « Rien pendant un moment. Puis, l’équipe, MS Racing. Ensuite, le boulot. Et enfin, mes records du monde, parce qu’au fond, c’est un kif de tête de mule. » C’est dans son équipe qu’il a investi la majeure partie de son temps, de son énergie et de ses économies. Depuis qu’il a une vingtaine
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« Ces treize dernières années, j’ai investi énormément d’argent et de temps dans ce sport. Mais me poser à ne rien faire, ce n’est pas une vie. »
Record du monde à suivre : Max a effectué le repérage des lieux dans le désert d’Atacama au Chili quand il bossait pour les Jeux olympiques au Brésil. En série : les freins. Pièce unique : la combinaison à ailerons, fabriquée à partir d’un moulage de ses cuisses.
d’années, Mäx construit des sites événementiels – et de ses propres mains, s’il vous plaît ! « Je préfère avoir un marteau plutôt qu’un portable entre les mains. » Du Red Bull Air Race aux Jeux olympiques de Rio : s’il y a quelqu’un en hauteur en train de manier une massette de 5 kg à une seule main, c’est le chef en personne (ce qui explique pourquoi il a toujours des bleus sur les ongles).
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argent que ça lui permet de gagner, il l’injecte dans son équipe depuis 2003 : « Tout ça, ça a commencé parce que je voulais aider les vététistes autrichiens à accéder au niveau international. Je n’étais pas le plus rapide, mais j’avais le meilleur réseau. » MS Racing devient alors le point de rattachement entre les riders du coin et les événements internationaux. Un cadre professionnel où ils peuvent retrouver la chaleur du foyer, un dialecte cher à leur cœur, des stars mondiales à prendre en exemple au sein de l’équipe, et la garantie que « Big Daddy Mäx » viendra à bout de toutes les difficultés, même si lui-même ne sait souvent pas comment faire marcher tout ça ni où trouver les fonds. D’une façon ou d’une autre, ça a toujours suffi pour réaliser des performances, se démarquer et décrocher
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des victoires à la tyrolienne. Avec le pécule que lui rapporte son entreprise, il s’offre un bus à impériale d’occasion, le repeint en noir et le transforme en un bus d’équipe qui en jette. Il n’a alors de cesse de demander à des entreprises de travailler avec lui, mais il lui arrive aussi de décliner des offres juteuses quand la qualité du matos laisse à désirer. « Chez nous, les VTT sont équipés exclusivement de pièces en lesquelles j’ai une entière confiance, même à 200 km/h. » Cette absence de compromis, alliée à la passion et à la rigueur de Max Stöckl, permet au MS Racing de passer de la petite équipe avec combi VW et remorque, à l’un des plus grands noms de la Coupe du monde de VTT de l’UCI. « Chaque année, je me demande comment je vais financer tout ça et si je vais encore m’infliger ça une der dernière fois. Mais la passion du downhill, ce sentiment de pouvoir faire mieux et, par là même, de professionnaliser encore un peu plus notre sport, ça a pris le pas sur l’aspect financier. J’ai toujours eu des idées, c’est ça qui me fait avancer. » Des grands noms ont roulé pour le MS Racing : Brook Macdonald, Matti Lehikoinen, le regretté
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« La vitesse, je ne m’en lasse pas. Je n’ai encore jamais eu peur d’elle. C’est ce qui me différencie des pros de downhill pour qui le risque serait trop grand. »
Pour Stöckl, 167,6 km/h, c’est un « petit » record du monde. Il aurait pu aller encore plus vite si le terrain avait été moins meuble. Est-ce que c’était son dernier record ? Sûrement pas à entendre Mäx, qui va d’abord devoir passer sur le billard pour son épaule droite.
Stevie Smith, Claudio Caluori, devenu depuis commentateur sur Red Bull TV, le rebelle australien Chris Kovarik, le double champion du monde Danny Hart, mais aussi des femmes comme Emmeline Ragot ou Sabrina Jonnier. Et comment choisit-il ses pilotes, au juste ? « Déjà, ils doivent avoir l’envie de rouler pour nous, parce qu’ils savent qu’on leur donnera la chance de gagner. L’argent n’est pas la priorité numéro un. »
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töckl s’installe au volant du bus – un vélo dans la soute, un mécano et un spécialiste VTT sur le siège passager – pour aller rendre visite à une recrue potentielle qu’il souhaite convaincre de rejoindre l’équipe. C’est comme ça que ça s’est passé avec Danny Hart, qui a remporté le titre de champion du monde deux ans plus tard avec un matos du tonnerre. « C’est la base de tout : est-ce que je peux tout donner à mes riders pour leur permettre d’aller vite ? Et c’est un truc qui doit coller des deux côtés. Pour l’aspect financier, on se met d’accord – ou pas. C’est ça l’esprit. » Ce qui ne veut pas non plus dire que Stöckl n’a pas l’autorité d’un chef. S’il détecte un manque de professionnalisme, le pilote concerné risque de perdre son
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statut dans l’équipe en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Mäx ». « Mes pilotes sont des pros. C’est à eux de me dire ce dont ils ont besoin pour être plus rapides. Ils doivent prendre des initiatives. Je travaille dur, j’en attends autant de mes pilotes. » La franche domination de la saison dernière, sa propre success story avec le record du monde, sa petite famille dans son petit coin de paradis au Tyrol : ça ne lui donne pas envie d’arrêter ? Stöckl secoue la tête en se grattant doucement la barbe, comme il le fait tout le temps. Arrêter ? Une question qu’il n’a déjà que trop entendue. Comment pourrait-il arrêter quelque chose qui a déjà tellement embelli sa vie, l’a fait sortir de sa cuisine et découvrir le monde, qui lui a permis de se faire tant d’amis et de ressentir tant d’émotions, qui lui a rendu la vie si précieuse ? « Ces treize dernières années, j’ai investi énormément en temps et en argent dans ce sport. Me poser à ne rien faire, c’est pas une vie. Quand on aime vraiment quelque chose, on oublie qu’on a déjà frôlé la limite et pris plus de risques qu’on ne le voulait au départ. » new.ms-racing.at
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DERNIÈRE NUIT AU SPACE Jules César et Gengis Khan se déhanchent à côté d’un dragon chinois, un drakkar viking glisse sur une foule pailletée ivre de décibels, et des sourires orgastiques émergent derrière les pluies de confettis… Bienvenue à E l r o w, l a s o i r é e d ’ I b i z a l a p l u s e x t r a v a g a n t e d e l ’a n n é e . T h e R e d B u l l e t i n a rejoint quelques 8 000 fêtards au Space, le temps d’une nuit mémorable. Tex t e : F l o r i a n O b k i r c h e r Photos : Khris Cowley
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Le concept des soirées Elrow ? Confettis et bonne humeur pour des marathoniens de la nuit en quête du bonheur absolu.
23H30
Des rues bondées encombrées par les badauds et les taxis, des rabatteurs criards, des relents de viande grillée, un océan d’enseignes lumineuses crachant leurs néons au-dessus d’une foule jeune et débridée, bien décidée à profiter de cette nouvelle nuit qui commence… Nul doute : vous êtes à Playa d’en Bossa. En journée, cette paisible artère de deux kilomètres aux abords d’Ibiza rappelle au visiteur que la ville est (aussi) un lieu de villégiature pour retraités allemands. Mais quand la nuit tombe, le décor, le public et l’ambiance changent radicalement, et vous vous retrouvez plongé dans ce qui est, sans conteste, l’une des rues les plus animées d’Europe, avec en moyenne 40 000 fêtards qui se pressent chaque week-end dans les clubs les plus renommés de la capitale. L’épicentre de ce haut lieu de la musique électro était, jusqu’à sa fermeture récente et définitive, le Space, un club de 2 300 m² ouvert en 1989, élu quatre fois meilleur club du monde par les International Dance Music Awards.
00H10
Un taxi s’arrête devant l’entrée du Space : les deux gaillards qui en sortent sont bien évidemment déguisés pour l’occasion. Costume de pharaon avec belle barbe longue et torse dénudé pour l’un, tunique pourpre de viking avec casque à cornes et glaive en plastique pour l’autre. Mais Javier, 24 ans et son pote Mario, 27 ans, savent qu’ils ne seront pas les plus originaux de la soirée : « On va passer presque inaperçus ! » Les deux Madrilènes travaillent tout l’été comme serveurs sur l’île, et comptent bien profiter, ce soir, de la fête la plus attendue de l’année : Elrow. Elrow, avant d’être le grand rendez-vous du samedi soir à Ibiza, est un concept né il y a six ans d’une lubie d’un natif de l’île : Juan Arnau Junior, qui voulait recréer l’ambiance épicurienne des premières années de la movida locale, avec au programme : des paillettes, du show, de l’extravagance. La première Elrow se tient à Barcelone, mais l’idée plaît tellement qu’elle s’exporte partout : aujourd’hui, la Elrow Family est invitée à organiser ses fiestas hors du commun dans les meilleurs clubs d’Europe (à Paris et Marseille dernièrement), des États-Unis et d’Amérique du Sud. L’été, la troupe pose ses valises dans l’île natale de Juan Arnau. À savoir : tous les samedis, au Space. « Elrow, c’est un peu le Studio 54 de notre génération », s’enthousiasme Mario. « Un lieu hors du temps où l’on oublie le quotidien. » 70
À regarder la file d’attente qui s’étire, interminable, devant le club, on se dit qu’il a raison. Sur plus de cinquante mètres, des chevaliers, des ninjas, des martiens… Le thème de la soirée : les grandes migrations. Devant la porte, plus de 8 000 nomades trépignent d’impatience.
00H50
À l’entrée, Andres salue les clubbeurs avec la même verve extatique que le chapelier fou d’ d’Alice au Pays des Merveilles. Comédien de métier, il joue du Shakespeare en semaine, mais le samedi soir, il chausse ses grosses lunettes seventies et son haut-de-forme XXL pour accueillir, dans son beau costume en latex orange, les visiteurs qui entrent. Et livre ses tuyaux : « Soyez à deux heures pile au milieu de la piste, si possible sans verre dans la main. »
01H20
La piste principale et le cœur de l’organisme Space, c’est la Discoteca. Capacité : 2 000 personnes, et autant de paires d’yeux qu’il va falloir régaler. Une tâche dont la famille Elrow semble plus que ravie de s’acquitter. En douze heures chrono, l’endroit est métamorphosé. Comme si des décorateurs sous acide avaient redesigné Disneyland. Au milieu de la piste, un baobab géant éclairé de lumière noire, une tête de dragon chinois de plus de deux mètres, une immense pyramide aztèque en guise de DJ-booth. Pas besoin de prendre un trip ce soir pour décoller.
01H40
Du côté de la scène, accoudé au bar VIP, se tient un homme d’une trentaine d’années, cheveux courts et tout de noir vêtu : il s’agit de Juan Arnau Junior, l’organisateur des soirées Elrow et le plus jeune membre d’une des familles les plus célèbres de la nuit d’Ibiza. Les Arnau ont acheté leur premier bar en 1870 et règnent sur le monde de la nuit depuis six générations. Lorsque Juan a eu l’idée d’une party « bon enfant » avec confettis, animaux gonflables et pistolets à eau, la mode était aux soirées minimalistes à la berlinoise, sans décor ni fioritures musicales, trop sérieuses et trop éloignées du concept de fêtes telles qu’on les aime en Espagne. L’idée était trop simple pour ne pas fonctionner. « Lors des premières Elrow, les visiteurs emmenaient avec eux des artistes de rue qui improvisaient des spectacles. » Le concept était né. Alors que dans les autres capitales de la musique électro, à Londres et à Berlin, on se dandinait dans des hangars sinistres sur des beats monotones, les Espagnols THE RED BULLETIN
Une explosion de confettis, et les danseurs d échaînés disparaissent dans un tourbillon de couleurs.
Décadence romaine ou invasions barbares ? Sur la piste, les époques se fondent au milieu des acrobates. Décollage. Voici, Jonny White, aka Art Department (Canada), lui et sa deep house sont guests d’honneur.
Chaque samedi, le thème et les décors de la soirée changent : il faut douze heures à l’équipe d’Elrow pour transformer le Space en Pays des Merveilles. Provisions indispensables pour tenir tout l’été : quatre tonnes de confettis géants.
« Quand on mixe lors d’une Elrow, on oublie son ego : on fait partie de ce spectacle de tarés au même titre que tout le monde. » Andrea Oliva, DJ
venaient leur rappeler leur conception de la fiesta : du spectacle, de la joie, et de l’extravagance. Et ça plaît : Juan et ses amis organisent en moyenne cinquante événements par an, sur trois continents. Mais leur QG reste à Ibiza : c’est là que leurs équipes de 60 designers travaillent sur les décors et les costumes des 120 acrobates qui viendront animer chacun des spectacles. « Nous faisons fabriquer nos confettis en Chine , explique-t-il. Impossible d’en trouver de cette taille en Europe, et rien que cet été, nous en avons utilisé pas moins de quatre tonnes. » Fait rare à Ibiza, compte tenu de l’offre : les soirées de Juan affichent très souvent complet. Un succès qu’il explique sobrement : « Les gens viennent parce qu’aucune des soirées Elrow ne ressemble à la précédente. La seule chose qui ne change pas, c’est l’effet de surprise. »
01H58
Pas un centimètre carré de libre sur le dancefloor de la Discoteca, les gens se pressent de plus en plus au centre de la piste pour admirer le clou du spectacle. Les beats ralentissent, la lumière s’éteint… À deux heures pile, c’est l’apothéose : au milieu des fumigènes et des stroboscopes, la foule ravie assiste à un étrange défilé : déambulant sur leurs échasses, Gengis Khan, Jules César et un Avatar tout bleu, suivis d’un drakkar affublé d’une poupée SM en guise de figure de proue. Puis arrive Alexandre le Grand, perché sur les épaules d’un Moïse dévorant les Tables des Dix Commandements. C’est à ce moment qu’on fait la différence entre les habitués des soirées Elrow et les néophytes : tandis que les uns dansent, impertur imperturbables, au milieu des échasses, les autres fixent les acrobates, ahuris : « C’est mieux qu’un trip de LSD ! », lance l’un d’eux.
02H20
Il y a maintenant trente paires d’échasses sur la piste et l’ambiance est déchaînée. Tout à coup, le DJ coupe les basses... Explosion de confettis. Les visages béats des danseurs disparaissent dans un tourbillon de couleurs, c’est le bouquet final du premier des quatre shows programmés ce soir.
03H30
Le doyen des danseurs se tient, tout sourire, sur la piste : à 60 ans, Juan Arnau Senior est un peu le parrain du monde de la nuit en Espagne, une légende vivante qui possède le Florida 135, un des clubs les plus célèbres du pays, ouvert par son père en 1942. Juan Senior soutient son fiston, Juan Jr., depuis les débuts de l’aventure Elrow : « Mon père m’a appris une chose : tu ne peux avoir de succès que si tu fais toi-même partie de la fête. » Et le senior, ça fait 60 ans qu’il en fait partie : « Je suis né dans le casino de mon grand-père. » Alors que trop de patrons de club préfèrent se retirer dans leurs bureaux pour gérer leur business de loin, lui sait qu’un bon gérant se tient toute la nuit devant l’entrée pour accueillir les gens et tâter l’ambiance. « Il faut parler aux gens, s’assurer qu’ils s’amusent et qu’ils profitent de chaque seconde de la soirée. Ce n’est que comme ça que tu les fais revenir. » Quand on lui demande s’il n’est pas THE RED BULLETIN
fatigué de le faire après toutes ces années : « Hahaha, en fait, vous voulez savoir si je vais rester jusqu’au bout de la nuit ? Bien évidemment ! »
03H45
Un mouvement de foule se crée autour de la scène centrale : trois jolies clownettes court-vêtues viennent d’amener de grosses boîtes blanches pour un rituel très attendu : la distribution des déguisements, également appelé avec un peu d’ironie par les habitués « le repas des fauves ». Les mains se tendent, les objets volent : sombreros et autres chapeaux, biberons, nez de clown, perruques de toutes les couleurs, masques d’animaux, lunettes seventies... Il y en aura pour tout le monde.
05H10
Rendez-vous sur la terrasse du club, pour aller profiter d’un des DJ’s qui officient ce soir : le DJ Andrea Oliva. Le Suisse, adepte de la house, en est à sa quatrième nuit blanche, et mixe depuis plus de cinq heures : pourtant, il n’échangerait sa place pour rien au monde. Visiblement crevé mais heureux, il explique : « Dans les grands clubs d’Ibiza, les DJ’s stars ne peuvent en général mixer que deux heures maxi. Ici, c’est dif différent : tu as le temps d’emmener les gens très loin dans ton délire ». Contrairement à la tendance actuelle à Ibiza, où les clubs rivalisent pour mettre dans leurs programmes le plus de « grands noms » possible, les soirées Elrow ne misent pas tout sur le DJ : « Il faut oublier son ego : on fait partie de ce spectacle de tarés au même titre que tout le monde ».
06H15
Oliva fait monter la sauce pour un final grandiose : au moment où Dem A Pree de Patrick Topping, sur un remix de Raumakustik, retentit dans la salle, les mains se lèvent d’un coup. On reconnaît alors Mario et Javier : Mario a perdu sa tunique (il ne sait plus où ni quand) et danse en slip. Quand on leur demande ce qu’ils pensent de la soirée : « La meilleure Elrow de la saison ! Quoique... ». Pas facile de choisir : ils gardent aussi un souvenir mémorable de la Psychedelic Trip et de la Rowlympic Games.
07H10
Dernier morceau avant la fin de partie pour le DJ-maison De La Swing : debout sur le bar, des bonnes sœurs invitent des chevaliers à danser au son de Running Nowhere de Theo Kottis. Puis c’est le dur rappel à la réalité : le DJ baisse le son, les lumières se rallument, et les vigiles invitent gentiment les fêtards à aller poursuivre leur nuit ailleurs. L’un d’eux ne semble d’ailleurs pas prêt de rentrer se coucher : « Fiston ! crie Juan Arnau Senior à son rejeton, c’est par où, l’after ? » elrowfamily.com
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À voir. À vivre. À faire.
AC T I O N ! VOYAGES
VOTRE PORTE VERS L’ENFER Attention : lave en fusion
MARTIN RIETZE/BARCROFT MEDIA
MCKENZIE DALE
« À moins d’avoir été soi-même dans un volcan, l’expérience est indescriptible. L’ébullition, les explosions de roches de la taille d’un immeuble rendent l’expérience brutale. » Casey Dale sait de quoi il parle. À Pucón au Chili, il est le seul au monde à proposer un saut à l’élastique au cœur d’un volcan. « Une erreur et vous finissez en pop-corn. De plus, le lancement ne s’effectue pas d’une confortable plateforme mais d’un hélico. Au moins l’épitaphe promet d’être originale. » Partants ?
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VOYAGES
MATOS
MOTEURS
CULTURE
AGENDA
ET SI... 75
ACTION
VOYAGES TIRER SUR LA CORDE
Les musts du saut à l’élastique.
Le plus haut
Casey Dale est l’un des pionniers frappé par le changement spectaculaire Villarrica, du saut à l’élastique aux États-Unis du paysage et la chute brutale du thermoCHILI et l’auteur du premier manuel de mètre. Heureusement, la température Aéroport de sécurité paru lorsque cette activité y devint remonte peu après avec le lac de lave du Pucón populaire au début des années quatreVillarrica, l’un des rares au monde. Dépêchez-vous, bienvingt-dix. Son saut ultime, il le réalise en « Eduardo Boisset, notre pilote, dirige tôt ce ne sera plus 1999 à Las Vegas, en filmant pour MTV le possible: bungee.com l’hélico dans la caldera et le positionne à saut le plus élevé depuis une tour. « Sauter 350 mètres au-dessus du bassin de lave, au-dessus de Vegas, c’est bien mais sauter explique Dale. En évitant soigneusement depuis un hélico au-dessus d’un volcan en les gaz volcaniques qui pourraient s’infiltrer activité, c’est mieux », me suis-je dit. Le dans la cabine via l’aspiration des moteurs. 13 février 2013, il est le premier homme à Il y a mieux à respirer que de l’air au goût réaliser un tel saut, mais pas le dernier. de soufre. Mais nous n’y restons que Pour 15 000 euros, il vous fera vivre l’ex60 secondes, et le saut n’a lieu que si périence dans le Villarrica, le plus grand volcan chilien toutes les conditions sont réunies. La chute s’arrête en activité, situé à une trentaine de kilomètres de à 200 mètres au-dessus de la lave. À peine ressenl’aéroport de Pucón. Une distance que les prétentez-vous la fournaise que l’hélico entame déjà sa dants au saut doivent parcourir à 130 km/h arrimés remontée à l’air frais. Et le cou de l’expérience à l’extérieur de l’hélico. Le sommet culmine à commence après le saut, lorsqu’on se balance sous 2 860 mètres, recouvert en grande partie par de la l’hélico à 120 nœuds tête en bas et face au glacier, glace. En approchant du site, on ne manque pas d’être puis au-dessus des crêtes montagneuses jusqu’à l’aéroport. » Tutoyer les volcans actifs n’est pas sans risque, mais ce n’est finalement pas la lave qui menace le plus Casey Dale et ses équipes, mais la bureaucratie. « Les autorités ont notre activité dans le collimateur, s’inquiète-t-il. Notre notoriété sur le web a attiré l’attention du gouverneur de la province. Bien qu’il ait reconnu notre régularité administrative, notre activité devra bientôt s’arrêter. Le dernier saut est prévu en mars 2018. » Dale espère trouver un autre volcan. Après tout, il est arrivé ici grâce à son goût pour l’exploration. « L’an dernier lors de notre dernière sortie, nous avons CONSEIL DE PRO découvert un tunnel de lave de 100 mètres de long « Pas besoin d’être un athlète pour pratiquer le envahi par la végétation avec une chute d’eau à l’intébungee jumping, explique Dale. Évitez de vous rerieur, révèle-t-il. Eduardo y a glissé l’hélico et on a saudresser, vous rateriez le magnifique spectacle té le long de la cascade. Un moment de pure magie. » qu’offre la lave. Soyez courageux et lancez-vous. »
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Le premier Le Néo-Zélandais AJ Hackett est connu pour avoir créé le premier saut grand public. Découvrez le saut originel, une chute de 43 m depuis le Queenstown’s Kawarau Bridge. bungy.co.nz
Le mystique La grotte de Prohodna (Bulgarie), est célèbre pour son plafond aux deux ouvertures de taille égale surnommées les yeux de Dieu. Un saut de 45 m face au créateur. bulgariatravel.org
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BUNGEE.COM, KATE MARCHIO PHOTOGRAPHY
Selfie gagnant : le saut dans le volcan Villarrica est inégalable.
Le saut le plus élevé d’Amérique du Nord fait 76 mètres. Le point de départ est sur le bien nommé pont de High Bridge au-dessus de la Crooked River dans l’Oregon. oregonbungee.com
ACTION
MATOS
L’INVASION DES ROBOTS Les créatures mécaniques domineront le monde, mais pour l’heure elles doivent encore nous servir.
Pepper communique via la parole et les gestes. La tablette sur sa poitrine affiche des infos utiles, des applis et des pages internet.
Kits Kano Entre monde digital et physique, les kits Caméra (notre photo), Pixel ou Haut-Parleur interagissent avec vos applis : prendre une photo, diffuser des images ou des sons. kano.me
Dyson 360 Eye
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Pepper
Le majordome du futur. Cet aspirateur délaisse le guidage laser moins efficace et adopte la vision à 360 ° avec la capacité de cartographier son environnement direct. dyson.fr
Conçu par des experts en robotique, ce jouet de poche reconnaît les visages, exprime des émotions et est capable d’apprendre. L’ère de la robotique grand public est en marche. anki.com
Créé pour accueillir les clients en magasin, cet androïde de la taille d’un enfant capable de ressentir des émotions est désormais disponible à l’adoption par les familles. ald.softbankrobotics.com
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Parrot Disco FPV
Sphero SPRK+
FPV fait référence à la vue subjective de cette aile qui vole jusqu’à 80 km/h. Sa caméra full HD 1080 px associée à des lunettes de vol en immersion offre une expérience unique. parrot.com
Si le BB-8 de Sphero est un gadget, celui-ci est en revanche de la science. Il enseigne à la future génération de scientifiques (à partir de 4 ans) toutes les subtilités de la robotique. sphero.com
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ACTION
MATOS
MONTRES
Par Gisbert L. Brunner
JEU DE VIRTUOSES Classic Fusion Tourbillon Cathedral Minute Repeater Carbon Lang Lang
Le tourbillon est l’autre complication contribuant à la précision d’une montre. Ce mécanisme rotatif sert à éliminer les perturbations liées à la force de gravitation.
La précision, c’est le cœur d’une montre. Qualité que la répétition minutes incarne mieux que toute autre complication. Une pression sur le poussoir laisse retentir la mesure du temps à la minute près. Des marteaux s’abattent sur une délicate corde tendue au milieu du mouvement et provoquent la série de notes. Créée à la fin du XVIIe siècle, avant la généralisation de l’électricité, la répétition minutes permet alors de lire l’heure sans avoir à allumer de bougie. Aujourd’hui, ce mécanisme symbolise la maestria et la performance. On comprend alors pourquoi l’horloger suisse Hublot a choisi de s’associer au concertiste chinois Lang Lang, 34 ans, prodige de la musique classique et une star mondiale du piano, pour concevoir ce bijou. Les index du cadran à 3, 9 et 12 heures sont respectivement remplacés par une clef de fa, une clef de sol, et une double-croche pour les initiales de Lang Lang. La faible densité du carbone assure au boîtier une caisse de résonance optimale et une légèreté qui a séduit le virtuose. « Sur mon Steinway, je peux jouer le concerto N ° 3 de Rachmaninov en l’ayant au poignet. » Voilà qui est précis. hublot.com
LA SYMPHONIE DU TEMPS Un trio de métronomes au poignet. Bulgari Octo Finissimo Répétition Minutes La plus fine (6,85 mm) des répétitions minutes est en titane, dont les qualités acoustiques sont supérieures à celles des métaux précieux. L’incision des index amplifie la résonance du boîtier. bulgari.com
Audemars Piguet Royal Oak Concept Supersonnerie Une répétition minutes qui émet un son unique à la Stradivarius. Les gongs en acier réglés à la main sont fixés à une membrane en cuivre et les notes sortent par l’ouver l’ouverture du boîtier. audemarspiguet.com
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Chopard LUC Full Strike La première montre à sonnerie de Chopard est une merveille de 533 pièces. La mélodie émise est d’une rare clarté grâce à des timbres en saphir. Une rareté qui s’exprime aussi à travers une production limitée à 20 unités. chopard.com
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ACTION
MATOS
INNOV NOVA NOV VAT ATION L’AMBITION SUPERSONIQUE L’avion supersonique à usage civil opère un retour fulgurant grâce à la vision d’un homme.
« Le Concorde a été conçu dans une soufflerie, chaque évolution exigeait six mois de tests. Aujourd’hui, un logiciel peut simuler la soufflerie en 30 minutes. On peut ainsi tester toutes les options pour trouver la forme la plus aérodynamique. »
« Le Concorde était le seul aéronef civil à postcombustion. Les pilotes adorent mais les compagnies aériennes détestent : trop bruyant et énergivore, il fait peur aux passagers. Nous utilisons un turboréacteur double flux silencieux et plus économe. »
Blake Scholl, 36 ans « La vitesse des avions stagne depuis 50 ans. Un New York-Londres met autant de temps qu’il y a un demi-siècle, c’est inadmissible », s’insurge Scholl, aviateur et entrepreneur basé à Denver. Pour résoudre cette anomalie, il fonde la société aérospatiale Boom Technology. « Le vol supersonique abordable est désormais possible grâce aux progrès des matériaux et de l’aérodynamique. » Son proto, le XB-1 Supersonic Demonstrator décollera cette année sous l’œil de Richard Branson qui a posé une option sur dix appareils et contribué au développement via sa compagnie Virgin Galactic.
« La fibre de carbone est une matière de choix pour le supersonique. Sa grande malléabilité est clé pour l’aérodynamique. De plus, le carbone a la propriété de résister à des températures élevées. »
Est-ce le retour du Concorde ?
Le Concorde était tout sauf rentable. Un allerretour New York-Londres coûterait aujourd’hui environ 20 000 euros. Un moyen de transport que certains utiliseraient éventuellement une fois dans leur vie. Mais avec un aller-retour à 5 000 euros en classe affaires, la nouvelle génération de supersoniques concerne un public plus large. Les premiers jets comporteront 45 places puis 60, 80, 100 places. Plus la capacité d’accueil augmentera, plus le prix baissera. L’objectif est que l’avion le plus rapide soit aussi le moins cher.
HERI IRAWAN
Quelle sera sa vitesse ?
Elle sera dix pour cent plus élevée que celle du Concorde soit 2,6 fois plus rapide qu’un Boeing ou un Airbus. Sur un tour du monde, cela représente un gain d’un jour. Un vol New York-Londres durera trois heures et quinze minutes au lieu des sept heures actuelles. Je peux ainsi aller dîner à Londres et être de retour à New York pour souhaiter bonne nuit à mes enfants.
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Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle ère du vol supersonique ?
Je le pense. C’est une promesse non tenue depuis des décennies. La technologie pour y parvenir est déjà disponible et utilisée dans certains avions. Notre vision va au-delà des possibilités techniques actuelles mais ce que nous proposons ici c’est dans un premier temps d’atteindre ces objectifs en recourant uniquement à la technologie existante. Cela permettra de réduire le délai de commercialisation et de constituer une compagnie pour financer la suite.
Qu’en est-il des géants de l’aéronautique ?
On ne peut pas dire qu’ils sont très actifs en la matière. Boeing n’a rien entrepris dans ce sens depuis soixante ans et je ne vois aucun signe de changement d’attitude. Très souvent, le statu quo est rompu par l’esprit d’entreprise d’un outsider. Prenez la nouvelle génération de fusées, leur réalisation est financée par les géants d’Internet.
Quelles sont les perspectives futures ? Avant l’avion à réaction, il fallait 18 heures et une bonne raison pour traverser l’Atlantique. L’avion à réaction a permis de réduire ce temps à 7 heures, multipliant au passage le trafic transatlantique par six en une décennie. Si la Nouvelle-Zélande devient aussi accessible que New York, l’horizon de vos vacances ou de vos activités professionnelles s’élargira forcément, la navette entre les deux côtes atlantiques deviendra possible. Quel impact cela aura-t-il ? Difficile à prédire, mais il sera à n’en pas douter important.
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MOTEURS PRODUITS DÉRIVÉS
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Mercedes-AMG E63 S, la voiture qui séduira les plus exigeants. Tour du proprio avec Shmee.
Boostez vos accessoires. L’élégance du coup long Bentley et le golf ont en commun la quête du raffinement. Cette affinité a trouvé son expression dans la création de clubs de golf Bentley, de bagages et d’accessoires qui trouveront leur place dans le coffre de votre continental. bentleygolf.com
TIM BURTON, ALIAS SHMEE150, est expert en supercars. Très suivi sur les réseaux sociaux, il partage sa passion avec The Red Bulletin. Le focus vidéo de la voiture du mois est à voir sur redbulletin.com
Bolide ou berline de luxe ? Telle est la question. Mais pourquoi choisir quand on peut avoir les deux. Bienvenue dans le monde de la super berline, une limousine version sportive alliant luxe et vitesse, dynamisme et confort. Une prouesse qui ne s’est pas limitée aux simples ajouts d’un moteur plus puissant, de suspensions plus fermes et d’une silhouette affûtée. Mercedes signe ici la voiture quasi parfaite. La 600hp E63 S est une leçon de style. Ses formes agressives sont à la hauteur de ses performances. Le moteur V8 biturbo 4 litres passe de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes – effarant pour une voiture avoisinant les deux tonnes – et à l’intérieur les options pour canaliser et contrôler sa
fougue ne manquent pas. La nouveauté réside plus dans les petits extras de la E63 S qui sonnent comme autant de transgressions chez une marque connue pour sa sobriété. Le système d’échappement modulable est bluffant. Discret en mode Confort, il s’enflamme en mode Sport, Sport + et Race. Toutefois le facteur décisif reste le système de transmission intégrale 4matic + de Mercedes. Normalement, elle se répartit à 50/50 entre les essieux avant et arrière, ici elle est variable. Ainsi, en mode Race la voiture peut drifter à l’envi. Vous vouliez la vitesse, le luxe, le confort et le fun réunis, c’est désormais chose faite avec la E63 S. mercedes-amg.com
La nouvelle Alfa illustre parfaitement cet adage
Giulia Quadrifoglio : avantage Alfa.
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La reconnaissance ultime, c’est quand Lego vous immortalise. La Ford GT40, la GT 1966 et 2016 vainqueur du Mans, ont ainsi rejoint la légende. Idéal pour décorer le bureau. shop.lego.com
La vitesse supérieure
LA CHANCE SOURIT AUX AUDACIEUX
En italien, quadrifoglio signifie « trèfle à quatre feuilles ». Un symbole évoquant la chance sur lequel Alpha Romeo a pu compter une fois de plus, avec un coup de pouce de Ferrari, pour prendre part à la bataille à laquelle se livrent la BMW M3, la Mercedes AMG C63 et l’Audi RS4 sur le segment de la limousine sportive. Les lignes de la Giulia Quadrifoglio sont
Blocs moteurs
parfaites. Normal, c’est une Alfa diront certains sauf que ça suit sous le capot. Et Ferrari ne s’est pas limité à un exercice de co-branding, il assure le plaisir en cabrant quelques chevaux. La sportive est dotée de la direction la plus directe de sa catégorie, conduite pointue, incisive et engagée garantie. La Quadrifoglio ose le courage et la chance lui sourit. alfaromeo.com
Ce sont les bottes moto que Terminator choisirait s’il revenait du futur. Les TCX Drifter possèdent une tige en cuir brun, une protection passage de vitesse, une doublure étanche et une protection thermique en daim. tcxboots.com
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ACTION
CULTURE Un truc à cacher ? Ces lascars peuvent vous y aider...
WOLVERINE CONTRE…
Les meilleurs clashs du X-Man en hommage au hurlement final de Hugh Jackman alias
Hulk (L’incroyable Hulk #340, 1988)
FILM
TEL EST PRIS...
REX FEATURES, COLUMBIA PICTURES
Après Babysitting 1 et 2, Philippe Lacheau balance Alibi.com : comment la vie d’un pro du mensonge pour particuliers part en vrille. The Red Bulletin : Dans Alibi.com, que vous réalisez aussi, vous jouez le rôle du boss d’une agence spécialisée dans le mensonge, l’alibi parfait. Cette histoire-là, ça sent le vécu... Philippe Lacheau : En fait, c’est venu d’un reportage TV sur une société américaine spécialisée dans les alibis. On a trouvé ça fou, et on s’est dit que ça ferait un super film. Mais il fallait trouver un twist pour que l’histoire s’emballe. Dans le film, la société fournit des alibis en béton, ça cartonne, jusqu’à ce que le concept se morde la queue, quand son boss découvre que l’un de ses clients est son beau-père. Le roi du mensonge est pris à son propre jeu. Un bon alibi doit être gros, abusé pour mieux fonctionner ? En lisant une interview du patron de cette agence qui nous a inspirés, on a découvert qu’ils avaient sorti un alibi « prison ». Ils avaient aidé un type à faire croire à sa nana qu’il était en prison ! Vous avez menti pour convaincre les producteurs du film ? Oui, j’ai dû dire que Julien Arruti et Tarek Boudali (partenaires historiques de Philippe, ndlr) seraient très bons dans le film, en sachant pertinemment que c’était un mensonge (rires) ! Après le sexe de Vincent Desagnat dans Babysitting 2, on a droit à des testicules dans Alibi.com... c’est une manie ?! (Rires.) On écrit ce qui nous fait rire, on ne calcule rien, et visiblement ça vaut le coup, car on a fait quelques avantpremières et c’est l’un des gags où les gens se sont le plus marré. Tout comme pour Babysitting 2 où Vincent fait du parachute nu. Ces moments ne font pas rire que nous on dirait. Le Jean-Claude Van Damme de Bloodsport est très présent dans votre film, pourquoi ? Comme mon personnage, j’étais fan de lui, de Stallone, et de Schwarzi aussi. On a acheté des droits pour l’intégrer dans le film, ça a marché. C’est un peu comme si JCVD était parmi nous ! Alibi.com, de et avec Philippe Lacheau, au cinéma le 15 février.
THE RED BULLETIN
L’affrontement entre ces intraitables colosses Marvel compte parmi leurs hauts faits d’armes. Échanges d’injures, effusion de sang, un combat titanesque où les deux superhéros se rendent coup pour coup.
SAUCE FARRELLY
Ces ingrédients que Lacheau a tirés des comédies des Frères Farrelly (Dumb & Dumber, Mary à tout prix). Des animaux « Ils sont un vecteur de comédie fort. Il n’y a qu’à voir le succès des vidéos d’animaux, comme les chats, sur Internet, ou d’animaux qui se plantent. Heureusement, ils s’en sortent toujours à la fin ! » Du no limit « Là où d’autres s’arrêteraient, les Farrelly vont encore plus loin. La scène de Mary à tout prix où elle se retrouve avec du gel dans les cheveux parce que le type s’est masturbé, je ne vois pas une comédie française qui aurait osé faire ça. Et c’est devenu culte. » Du visuel « Ces deux réalisateurs américains sont dans les gags visuels, comme dans Fous d’Irène. Dans Alibi.com, l’un des gags que je préfère, c’est quand j’essaie désespérément de refaire le coup de pied retourné de Van Damme... »
Monsieur Spock (Star Trek/X-Men, 1996) Oui, vous avez bien lu, l’univers de X-Men a bien croisé celui de Star Trek lors d’un épisode BD dans lequel Wolverine s’attaque à notre Vulcain favori. Le combat est loin d’être épique et Spock immobilise le premier avec le pincement au cou dont il a le secret.
Tante May (The Amazing Spider-Man #520, 2005) Une confrontation non physique mais surprenante de par son issue. Le glouton canadien se fait réprimander par la tante de Spiderman pour avoir fumé dans la cuisine de la tour Avengers. Elle lui retire son cigare fétiche de la bouche et le plonge dans le verre de ce dernier. Moqué par Luke Cage, il quitte la pièce torse nu en quête de donuts.
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THE RED BULLETIN PROMOTION
LA VIE HORS DES CIRCUITS CARMEN JORDÁ, un nom qui monte dans le sport automobile, est désormais le nouveau visage d’adidas by Stella McCartney. L’Espagnole de 28 ans, l’une des quelques femmes pilotes de course en Formule 1, défie et redéfinit en permanence les attentes de son industrie. Son mode de vie dynamique et la discipline de son entraînement la préparent certes à une carrière de pilote de course féminine de renommée mondiale, mais inspirent également
À quoi ressemblent vos entraînements? Je m’entraîne deux fois par jour. Le matin, je fais du yoga ou du Pilates puis l’après-midi, je me focalise sur des exercices de musculation et de conditionnement physique. Cela m’aide particulièrement dans le sport automobile. La conduite nécessite un travail très spécifique sur les muscles, donc il est important que je sois forte et que j’aie une solide flexibilité et mobilité. Je conduis aussi souvent que possible des karts et les simulateurs pour améliorer mes réflexes et mon style. Des exercices particuliers? J’ai de nombreux exercices conçus pour préparer mon corps aux challenges spécifiques du sport automobile. Par exemple, je fais beaucoup d’exercices pour renforcer le cou. Le niveau de force g qu’il faut supporter combiné au poids de nos casques peut soumettre le cou à d’énormes pressions. Donc j’essaie de faire un mix de différents exercices de stretching pour y remédier. Dans votre job, vous êtes souvent dans des vitesses extrêmes. En dehors des courses, vous continuez à vivre à cent à l’heure? Dans le sport automobile, vous n’avez pas vraiment le choix! En F1, on bouge toujours d’un pays à l’autre, donc évidemment, le rythme est effréné. Mais j’y suis habituée
maintenant: je pilote depuis que je suis très jeune, j’ai commencé le karting à 11 ans, donc j’ai appris à aimer cette vie rapide. À quel point est-ce important pour vous de prendre du temps pour vous-même? C’est vraiment important, notamment dans une carrière où vous évoluez sous le regard du public. Les voyages et les entraînements me donnent du temps pour moi-même. Le yoga et le Pilates, qui permettent tous les deux de se recentrer sur un état de pleine conscience, m’ont énormément aidée à me détendre. En dehors de cela, lorsque je ne suis pas sur les routes, j’essaie de voir mes amis et ma famille autant que possible. Avec mes entraînements, je peux être des semaines voire des mois sans les voir. Donc j’apprécie les moments où je suis juste Carmen, pas Carmen-la-pilote. Vous venez d’intégrer l’équipe adidas by Stella McCartney. Que représente cette collaboration pour vous? C’est énorme. Avoir l’appui d’une marque aussi incroyable et de personnes aussi talentueuses signifie beaucoup pour moi en tant qu’athlète. Je travaillerai avec eux pour soutenir des opérations marketing et contribuer au design des produits qui seront au cœur de mon entraînement et de ma vie. Et bien sûr, il y a mon rôle d’ambassadrice adidas, tout ce travail au contact du public de cette marque que j’ai toujours trouvée très inspirante. Comment décririez-vous votre style? J’adore combiner sport et chic dans toutes les tenues que je porte, étant donné que je travaille dans la F1 et que cela correspond tout à fait à ce sport. Et compte tenu de tous les voyages que je dois faire, j’aime enfiler
quelque chose de confortable dans lequel je peux me détendre. Mais je n’ai pas l’impression d’avoir un style bien défini, je porte ce que j’aime, des vêtements dans lesquels je me sens bien. Si d’autres personnes aiment également, c’est encore mieux. Quelle est votre expérience de femme dans un milieu sportif dominé par les hommes? Globalement positive. Je suis bien soutenue et il y a beaucoup de personnes fantastiques dans la Formule 1. Il y a bien sûr aussi des gens qui vous critiquent et vous remettent en cause, mais cela fait partie du job. Je suis sûre qu’il en est de même pour les pilotes masculins. Je prends les critiques comme une motivation pour prouver aux gens qu’ils ont tort et rester concentrée sur les objectifs. Vous faites partie des quelques femmes renommées dans votre sport. Y a-t-il des femmes que vous prenez en exemple? J’ai toujours admiré Danica Patrick et Serena Williams. Plus récemment, quand je regar regardais les Jeux Olympiques l’an dernier, Nicola Adams m’a beaucoup inspirée, cette boxeuse anglaise qui a gagné deux médailles d’or aux deux JO consécutifs. J’ai beaucoup de respect pour l’empreinte qu’elle a laissée dans la boxe, considérée comme un sport traditionnellement macho, grâce à un travail acharné et une attitude positive. Vous semblez très occupée en ce moment: qu’est-ce qui attend encore Carmen Jordá? Cette année devrait être vraiment excitante, avec beaucoup de projets. Donc surveillez
ADIDAS.COM/STELLA
ADIDAS BY STELLA MCCARTNEY PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
Carmen, vous êtes en ce moment pilote de développement. Lorsque vous ne pilotez pas, à quoi ressemble une journée typique dans la vie de Carmen Jordá? Je suis accroc aux entraînements! Dès que je le peux, je suis à la gym, je cours ou je fais du vélo. Cela m’aide au travail, mais j’adore la sensation de l’entraînement avant tout.
« J’AI APPRIS À AIMER CETTE VIE RAPIDE. »
CARMEN JORDÁ, 28 ans, doit constamment faire ses preuves dans l’industrie du sport automobile, dominée par les hommes : « J’adore les challenges car quand je réussis, c’est tellement plus valorisant. »
ACTION
CULTURE
PRIS AU JEU D’ESPRIT Escape Room niveau intermédiaire : Red Bull Mind Gamers cherche ses cracks.
JEU MINIMAL, ADDICTION MAXIMALE L’intelligence au bout du doigt. Nos 3 jeux de réflexion favoris.
Initial Conditions
Quels que soient nos jeux de prédifinalistes s’affrontent dans un esSCOTT NICHOLSON lection, certains font l’unanimité. cape game créé pour l’occasion. Les jeux de réflexion en font partie. Enoch, c’est son nom, est l’œuvre L’expert du jeu enseigne à la Wilfrid Laurier University, en Ils sont pour notre esprit l’occad’un spécialiste canadien, le Ontario. Il a conçu l’ultime sion de briller. Avec Red Bull Mind professeur Scott Nicholson. niveau du Red Bull Mind Gamers, une équipe d’experts Le principe des escape games Gamers : « Enoch est un jeu réunie autour de l’Autrichien est de résoudre des énigmes pour dérivé d’un ordinateur quantique. Pour gagner, il faut Konstantin Mitgutsch, concepteur sortir d’une pièce où l’on est primettre en pratique ce que le de jeu, a mis en ligne une platesonnier. L’environnement, en partie jeu vous apprend. » forme dédiée aux jeux d’esprit et analogue et en partie digital, ne se de logique. contente pas de stimuler les mé méLa plupart sont minimalistes, ninges des finalistes. Ces derniers d’autres défient la raison mais tous seront également manipulés pour sont captivants et potentiellement adad les pousser à l’erreur. « Nicholson est dictifs. L’originalité de la communauté du adulé par les aficionados de l’escape room, redbullmindgamers.com comparée aux explique Konstantin Mitgutsch. Il a déve déveautres plateformes ? Elle se distingue car loppé le concept Red Bull Mind Gamers ses membres se mesurent les uns aux dans le célèbre Institut de techno technoautres depuis l’automne dans le logie du Massachusetts assisté cadre d’un tournoi mondial qui d’une centaine d’étudiants. Rés’est déjà arrêté dans 70 villes. soudre l’énigme d’Enoch, si Sur des écrans séparés, des tant est que cela soit poséquipes de quatre doivent sible, ne sera pas une mince résoudre des énigmes de jeux affaire. Le défi est lancé. » de cube en un minimum de FINALES DU RED BULL temps. L’équipe la plus rapide MIND GAMERS ESCAPE de chaque pays se qualifie pour ROOM WORLD Budapest du 23 au 25 mars 2017 la finale prévue le 25 mars à redbullmindgamers.com Budapest. Les 24 équipes
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Tiny Monsters Un jeu classique revu et corrigé : le but est de subdiviser le plus vite possible des parcelles à un cinquième, pour y maintenir des monstres en captivité.
Quantumlights Un mélange entre le Rubik’s Cube et le jeu Reversi : il faut éteindre la lumière de tous les pions, sachant que chaque click modifie l’état des pions environnants.
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LEO FRANCIS/RED BULL CONTENT POOL, NICK WONG
Libérer Enoch : une énigme à résoudre en équipe.
Il s’agit de placer des villes autour d’une rivière en respectant certaines conditions telles que la taille des blocs ou les limites de la ville. Attention à ne pas se faire duper.
CULTURE
PLAYLIST JOHN LEGEND
ACTION
POCHETTE SURPRISE Un an après la sortie de Blackstar, ultime opus de David Bowie, les fans découvrent encore des messages dissimulés dans la pochette du disque. Un procédé que d’autres avant Bowie ont utilisé. Florilège…
Dix Grammys, un Academy Award, un Golden Globe et plus de sept millions d’albums vendus, le tout en une décennie, John Legend a vu son statut passer de chanteur soul prometteur à l’un des acteurs majeurs du showbiz. L’an dernier, le magazine Fortune l’a classé sixième personne la plus influente, juste derrière le pape François et Tim Cook, le patron d’Apple, pour son soutien aux programmes en faveur de l’éducation et des droits de l’homme. Le cinquième opus de Legend, Darkness and Light, sorti en décembre, est un clin d’œil teinté de pop à ses idoles, dont Marvin Gaye. L’artiste de 38 ans nous dévoile son panthéon. johnlegend.com
THE ROLLING STONES THEIR SATANIC MAJESTIES REQUEST
Marvin Gaye
Aretha Franklin
Got To Give It Up
Day Dreaming
« C’est l’un de mes morceaux préférés. L’écouter me met de bonne humeur. C’est aussi le secret d’une soirée réussie, si quelqu’un le passe, tu vas passer un bon moment, pour sûr. Mon épouse et moi sommes des oiseaux de nuit, nous fréquentons beaucoup les clubs et les cinémas. Une manière à nous d’équilibrer avec nos vies professionnelles très prenantes et la bonne musique tient un rôle primordial dans cet équilibre. »
« Aretha c’est la reine. Si vous avez envie de vraie soul, inutile d’aller plus loin. Ce titre est idéal pour commencer la journée. Les paroles “daydreaming and I’m thinking of you” qui tombent sur l’intro musicale sont un pur régal. Et c’est aussi un titre cool pour cuisiner ! Mon épouse (le mannequin Chrissy Teigen, ndlr) écrit des livres de cuisine, je suis son commis et cobaye... et sous peu un mari en surpoids. »
Stevie Wonder
Al Green
Visions
Let’s Stay Together
« J’aime tellement cette chanson de Stevie Wonder que j’en ai fait une reprise. Elle est étrange, sombre, presque triste mais elle projette une vision positive du monde, plutôt bienvenue par les temps qui courent où la politique dans mon pays s’annonce décevante et inquiétante. Je continue à penser qu’Hillary (Clinton, ndlr) aurait été, étant données les circonstances, un bien meilleur choix. »
« Ce titre a été joué à notre mariage. Il dégage un sentiment de bien être idéalement adapté à ce genre d’occasion. J’aurais tellement aimé en être l’auteur. Si vous écrivez une chanson validée pour les mariages ou les clubs de strip-tease, ça vous garantit des droits à vie. Malheureusement, je ne crois pas en être capable, je suis déjà au sommet de ma carrière et la phase descendante semble avoir déjà débuté (rires). »
En réponse aux Beatles dont la pochette de Sgt. Pepper’s inclut une poupée vêtue d’un pull avec l’inscription Welcome The Rolling Stones, les Stones ont ajouté le visage des quatre fantastiques sur leur pochette.
SANTANA SANTANA L’illustration à l’encre noire de Lee Conklin était au départ destinée à l’affiche d’un concert de Santana. Impressionné, ce dernier l’utilise pour son premier album en 1969. En y regardant de plus près, on découvre que la tête du lion se compose de visages et de parties de corps humains.
Nina Simone Sinnerman
SONY
« L’enregistrement est épique et la manière de jouer au piano de Nina Simone incroyable. J’adore son énergie brute. Notre fille est née au printemps et nous avons choisi plusieurs prénoms, dont Simone comme second prénom, en hommage à la grande Nina Simone. On a finalement choisi Luna comme premier prénom. Nous aimons l’effet sonore que produit à l’oreille son association avec Simone. »
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LE GADGET MAG-LEV Audio Après l’enceinte en lévitation (lancée par OM/ONE l’an dernier), voici à présent la platine qui met les disques en lévitation. En plus de l’effet visuel, ses créateurs slovènes revendiquent un système de rotation innovant qui améliore l’écoute grâce à une réduction maximum des frottements et une rotation toute en douceur. La platine est disponible à la commande pour une livraison prévue en septembre. maglevaudio.com
KATE BUSH AERIAL Au premier coup d’œil, la pochette de l’album sorti en 2005 semble montrer un paysage et son reflet sur l’eau. C’est en fait une onde de sifflements d’un merle, en référence au dernier titre de l’album comprenant le chant de l’oiseau.
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ACTION Le secret de François D’Haene pour boucler le GR 20 en moins de 32 h ? Se faire plaisir !
« Faire le GR 20 d’une traite, ça n’est pas une promenade de santé. Mais je l’ai cherché ! » François D’Haene, ultra-trailer extraordinaire
AU PROGRAMME EN MARS
QUESTION DE TEMPO
D’un record sur les sentiers corses à une immersion chez les rois du headbanging, ce mois-ci sur Red Bull TV, on garde le rythme !
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CULTURE LES TEMPS (TRÈS) FORTS
RED BULL MIND GAMERS EN DIRECT LE 25 MARS
Après des épreuves de qualification dans 20 pays, les meilleures équipes s’affrontent lors de la finale mondiale dans Mission: Unlock Enoch, un escape game inédit, basé sur la logique quantique.
MOUNT ST ELIAS DOCUMENTAIRE AVANT-PREMIÈRE LE 26 MARS
CROSSING CORSICA DOC 23 FÉVRIER Enchaîner 180 km de sentiers corses en 31 heures et 6 minutes, en courant et marchant... Le 4 juin 2016, l’ultra-trailer François D’Haene installe un nouveau record de la traversée du GR 20. Une épreuve ? Du plaisir, surtout. Le documentaire Crossing Corsica – The GR20 Trail Quest vous entraîne dans la foulée du Français au rythme d’une escapade folle. Première mondiale le 23 fév. à 21 h.
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REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT Red Bull est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en direct ou en différé. Le plein de programmes originaux, forts et créatifs.
Vivez l’expérience ici: redbull.tv
DROZ0PHOTO, DAMIEN ROSSO/RED BULL CONTENT POOL (2), ÁDÁM BERTALAN/RED BULL CONTENT POOL, VITEK LUDVIK/RED BULL CONTENT POOL, ERIC BAGNARO OZIRITH, LINCOLN ELSE/RED BULL CONTENT POOL
Un documentaire palpitant et époustouflant qui nous emmène sur le Mont Saint-Élie sur les traces de trois skieurs de haute montagne, dont le défi est de réaliser la plus longue descente du monde.
OPEN THE DOORS : HELLFEST DOCUMENTAIRE AVANT-PREMIÈRE LE 18 FÉVRIER
Trois jours de paix, d’amour et de metal ! Le festival Hellfest côté backstage, avec ceux qui créent l’événement chaque année. Pour le bonheur de fondus de musiques extrêmes venues du monde entier.
CERRO TORRE FILM AVANT-PREMIÈRE LE 19 MARS
Enfant prodige de l’escalade, David Lama se rend en Patagonie pour défier la face sud-est du Cerro Torre, une montagne réputée pour être l’une des plus difficiles à escalader. Accrochez-vous !
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ACTION
AGENDA AUSSI AU MENU Des dates à ne pas manquer : freeski, freeride et musique.
26
février The Weeknd Roi du R&B langoureux et double vainqueur aux Grammy Awards, le Canadien Abel Makkonen Tesfaye alias The Weeknd est en concert à Zurich avec son nouvel opus Starboy plébiscité par les fans. Hallenstadion, Zurich
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9 jours dans le plus grand parc d’attractions naturelles en Suisse.
mars Nendaz Freeride
Durant neuf jours, la piste noire de Warmtobel devient le plus grand parc de glisse helvétique. Environ 3 000 riders, débutants et pros, profitent d’un parcours en pleine nature incluant une trentaine d’obstacles. La devise du Warmtobel Jam est simple : pas d’inscription, ni de compétition, ni de pression, que du plaisir. L’entrée est libre et après la glisse on fait la fête. snowland.ch
15 mars Anthrax
9 – 19 mars 87 e Salon de l’Auto
Komplex 457, Zurich En tournée mondiale, les célèbres New York thrashers (de gauche à droite: Benante, Belladonna, Ian, Bello, Donais) font halte en Suisse pour un concert unique. Leur tour de chant inclut entre autres tous les titres de l’album Among the Living qui fête ses 30 ans. anthrax.com
Genève
25 mars Vertical Up Tour Descente du Lauberhorn, Wengen Des règles simples pour une course brutale consistant à remonter la piste de Lauberhorn (4,480 m de distance et 1 028 m de dénivelé). Les 300 participants avancent par n’importe quels moyens tant qu’ils ne sont pas motorisés et sous les encouragements des spectateurs le long du parcours. Un animateur assure l’ambiance et la remise des prix a lieu le soir à la fête du village. vertical-up.com
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Avec plus de 600 000 visiteurs, plus de 100 marques et de nombreuses nouveautés, le Salon international de l’Auto et accessoires de Genève compte parmi les plus importants. Le supercar Pagani Huayra Roadster fait main est l’une des attractions de l’édition 2017 ainsi que la Techrules GT96, un modèle hybride de 1 000 chevaux. En outre, les visiteurs pourront essayer les modèles électriques et à hydrogène exposés dans le Pavillon Vert. gims.swiss Lamborghini Centenario.
Les top riders mondiaux s’affrontent dans le Bas-Valais pour des points les qualifiant au Freeride World Tour. La playlist est entre autres signée par DJ Greem. 10 – 12.3, Nendaz ; nendazfreeride.ch
17
mars Hill Jam Les riders du Swiss Freeski Tour investissent l’aérodrome de Buochs (canton de Nidwald) pour un battle aérien. Côté musique et soirée after, le duo hiphop M.O.B est à l’honneur de cette édition. 17 – 18.3 ; hilljam.ch
JIMMY HUBBARD, PHOTOPRO.EVENT/D.KELLER
11 – 19 mars Warmtobel Jam Piste de Warmtobel, Wildhaus
ACTION
ET SI…
… ON RAMAIT EN ATLANTIQUE ? Coincé sur un canot au milieu de l’Atlantique ? Pas de panique, vous êtes à mi-chemin du but…
Il est des expériences que peu vivent. Comme traverser le plus grand océan à la rame, sauf si, comme Gavan Hennigan, vous êtes sportif de l’extrême. Le Talisker Whiskey Atlantic Challenge lui permet de s’attaquer au record mondial de la traver traversée en solo. Le 15 décembre 2016, il quitte l’île La Gomera aux Canaries pour l’île d’Antigua dans les Caraïbes, soit 5000 km où menacent cyclones et vagues géantes. « Je suis prêt à souffrir », dit-il à une semaine du départ, et la souffrance il connaît. À 21 ans, il voulait se suicider tant sa cure de désintox fut rude. «Après avoir connu l’enfer, je n’ai eu qu’une envie: vivre l’instant présent et devenir l’Irlandais à réaliser la traversée la plus rapide.» taliskerwhiskyatlanticchallenge.com
son rythme 1 Trouver
comme un ver 4 Nu
des graisses 3 Stocker
les fesses 5 Serrer
« Ayez des points de repère. Je me fixe des objectifs de 250 ou 500 miles que je pointe au passage. Les vents peuvent vous pousser dans toutes les directions. Parfois, les suivre dans la mauvaise direction peu s’avérer judicieux s’ils vous mettent sur le bon cap quelques jours plus tard. On parle dans ce cas de rapport cap/vitesse. »
« J’ai pris 10 kg les six derniers mois, et je prévois de prendre 5 000 calories par jour, c’est le minimum recommandé. J’ai des plats lyophilisés et de l’huile TCM similaire à de l’huile de coco mais bien plus riche. Elle n’a ni saveur ni odeur mais est très calorique. Une cuillère à café après chaque repas procure une dose supplémentaire entre 300 à 400 calories. »
« Le port d’un short favorise les irritations cutanées dues au sel et à l’humidité. Les callosités aux fessiers et aux mains constituent une plaie permanente, la nudité est encore ce qu’il y a de moins inconfortable. Je m’assieds sur une peau de mouton, la présence d’huile y est bénéfique pour votre peau. »
« J’emporte plusieurs seaux et un siège de toilettes que je pose au-dessus lorsqu’il le faut. Tout doit être attaché dans le canot y compris vous-même. Emportez beaucoup d’amarres. Un bateau ça peut vite vous échapper. Si vous êtes pris dans des vagues vous chavirerez, mieux vaut être dans les vents ou sous les vents mais éviter l’entre-deux. Mon canot est conçu de mama nière à se redresser automatiquement. La cabine fait office de poche d’air, je prends donc soin de maintenir les écoutilles fermées. »
MARK THOMAS
« J’ai calculé que la traversée me demanderait 1,5 million de coups de rame. Les compter sur l’océan aurait été épuisant. La solution est d’organiser la journée en séances de rame de deux heures entrecoupées d’activités de navigation, de communication ou de vérification des panneaux solaires. Ma préparation physique était centrée sur le maintien d’une basse fréquence cardiaque. Pour limiter la fatigue, je ramais en veillant à ne pas dépasser 125 pulsations minute. »
chemin parfois le bon 2 Leestmauvais
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MEDIA WORLD PLONGE-TOI DANS L’UNIVERS DES NOUVEAUX MEDIAS
MEDIAWORLD.REDBULL.COM
UN P D’A TE OU VA MP R NC S E
T EC I N HN NO OL VA LES OG TIO IQU NS ES
DEVENEZ INARRÊTABLE VÉLO ÉLECTRIQUE RUNGU JUGGERNAUT
Un tricycle Hummer à pédales ? Assemblées sur une monture en acier fin au carbone, les roues avant de 66 cm de diamètre sont encerclées de pneus de 10 cm d’épaisseur pour empêcher le vélo de tomber à l’arrêt, cela devient même compliqué de se pencher dans les virages en terrain difficile. Les freins à disque sur les trois roues ont assez de puissance pour stopper le monstre dans sa course, même lancé en descente. Une bonne chose, puisque son moteur à 2 000 watts peut le pousser à 32 km/h, voire plus vite avec une pédale supplémentaire. Conçu pour le tout-terrain, des virées sur le sable aux stations de ski, frime incluse. riderungu.com THE RED BULLETIN
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UN SON COLOSSAL PHILIPS NTX400 Mieux qu’un haut-parleur bluetooth, un totem de son sans fil. Haute de 82 cm et pesant 13 kg, cette tour peut être traînée sur la plage, mais vous pourriez avoir besoin d’un coup de main. Pas le genre de sono pour des écoutes en streaming en solo depuis son smartphone. Avec une puissance de 1 000 watts, deux baffles et un amplificateur de basse puissant, le NTX400 est une véritable boombox de soirée. En plus d’être transportables, les baffles sont entourées d’un impressionnant système d’éclairage LED qui offre des effets visuels au rythme des morceaux et qui s’amplifie quand on marque les basses. philips.com
TRÈS SMART GEAR S3 FRONTIER Robuste et agile, la montre intelligente Samsung permet d’interagir avec les applis grâce à une lunette rotative. Le GPS intégré, la batterie (quatre jours d’autonomie) et la résistance à l’eau et la poussière intégrés dans un format de montre classique honorent la performance
PRENEZ LE CONTRÔLE GOOGLE HOME Un système de haut-parleur intelligent à la Tony Stark, et pas besoin d’être un play-boy milliardaire pour vous le procurer. Utilisez votre voix pour lancer la musique, faire des notes perso, une recherche météo ou trafic sur Google, ou commander tous vos appareils connectés. Utilisant le traitement de langage naturel de Google, il vous comprend sans souci. madeby.google.com
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EN MODE PLEIN ÉCRAN XIAOMI MI MIX La lunette, le cadran autour de l’écran de votre smartphone, c’est over ! Pensée par Philippe Starck, la bête de 16 cm dévoile un écran sur 91,3 % de sa surface. Le corps est en céramique, matériau lisse. mi.com
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LES JOIES DE L’HYBRIDE NINTENDO SWITCH Saviez-vous que Nintendo a inventé la fameuse croix directionnelle sur les manettes de jeux ? Qu’importe, ils ont abandonné le concept pour leur derder nière console, et tout ce qui vous était familier. Switch est une console de jeux pour la maison, mais vous pouvez l’enl’en lever de son socle et la transformer en une tablette de jeux portative. DétaDéta chez les deux côtés et vous obtenez des manettes miniatures pour deux joueurs. Ce qui ne change pas ? Les jeux : Zelda et Mario Kart, entre autres. Et la console utilise des cartouches. On reste rétro. nintendo.com
CHIC ET CYBER TAG HEUER CONNECTED S’inspirant de la gamme Carrera des montres TAG, voici une collab intelligente entre l’horloger suisse, Google et Intel. TAG Heuer assume le fait que ses entrailles numériques ne peuvent durer aussi longtemps que les mécanismes classiques et offre à ses clients la chance de passer à un modèle Carrera après les deux ans
L’AVENIR SE DESSINE... MICROSOFT SURFACE STUDIO L’ordinateur de bureau a été réinventé et il ressemble beaucoup à… une ancienne table à dessin. Inclinable et positionnable à plat presque à même le bureau, ce stustu dio vous permet de dessiner à un niveau de pixel précis avec un stylo à la pointe sensible. La véritable révolution vient de la surface de l’écran tactile de 71 cm, un palet posé dessus révèle le menu de tout ce dont vous pouvez avoir besoin. Déroulez-le en travaillant pour changer les couleurs, la taille de la plume, etc. microsoft.com THE RED BULLETIN
SUIVEZ LE MOUVEMENT BOOSTED BOARD 2.0 Le bimoteur du skate Boosted lui permet d’atteindre les 35 km/h, de vous emmener sur des pentes inclinées à 25 %, et de vous donner une rapide et douce pause lorsque la batterie se recharge. Prenez celles aux durées de vie prolongées, chacune d’entre elles peut tenir 22 km. Elles sont waterproof, donc pas de risque de griller le plateau en bambou Loaded Vanguard si vous plongez les 80 mm des roues Orangatang Kegel dans une flaque. boostedboards.com
RETOUR AUX SOURCES KODAK EKTRA Kodak, un synonyme de photographie. Puis on est passé au numérique, l’iPhone est arrivé... Après avoir vendu son porteporte feuille de brevets en 2012 (525 millions de dollars estimés, soit un cinquième de sa valeur), Kodak aussi va faire partie du passé. Mais la compagnie remonte sur le ring avec ce premier téléphone intelliintelli gent et appareil photo arborant un capteur de 21 MégaPixels, un objectif ouvrant à f/2.0 et capable d’enregistrer des vidéos d’une résolution 4K. Conçu d’après les viseurs vintage du même nom, son étui en cuir lui donne l’aspect d’un boîtier classique. kodakphones.com
CHEVALIER DU CIEL DJI INSPIRE 2 Si le DJI Phantom 4 est l’iPhone des drones, un mini hélico de loisir radiocommandé, celui-là est l’appareil photo numérique réflex de la flotte. Il a deux caméras : l’une montre où l’appareil se dirige, l’autre capture les images jusqu’à une résolution de 5,2K. Ses bras se lèvent au décollage pour être hors de portée et éviter les accrochages puisqu’il peut foncer à 94 km/h durant 30 minutes. Le système intégré « sense-and-avoid » détecte les obstacles dans une portée de 30 m. dji.com
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SOYONS PRÉCIS HUAWEI FIT Les traqueurs fitness peuvent être étonnamment imprécis lorsqu’il s’agit de relever les pulsations cardiaques. Cette montre intelligente mesure votre rythme cardiaque avec un puispuis sant signal, des moniteurs fonctionfonction nant 24 H sur 24, faisant alors un profil détaillé et précis de votre santé, ce dont la compagnie aime se vanter, que vous soyez au repos ou en plein exerexer cice. Elle est aussi résistante à l’eau,
HALTE AUX FILS APPLE AIRPODS Quand Apple a supprimé la prise casque sur l’iPhone 7s, on a su que cela devenait sérieux pour les écouteurs sans fil. Les Airpods se connectent à votre système iCloud : passez de votre iPhone à votre Mac et ils font pareil. Ils détectent même tout seuls quand ils sont dans vos oreilles. Ôtez-en un et il s’éteint direct. apple.com
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LE SELFIE PREND SON ENVOL AIR SELFIE Dur d’assumer que l’une des inventions récentes les plus appréciées sur la planète est le selfie stick. Que dire du selfie drone ? Fonctionnant avec quatre hélices, il peut léviter dans les airs jusqu’à 20 mètres et capturer des images et des vidéos de 5 MégaMéga Pixels avant d’atterrir doucement dans la paume de votre main. Après cela, on le glisse dans son étui, sauf si votre téléphone s’y trouve déjà. airselfiecamera.com
JOUEZ-LA PERSO SONY MDR-1000X Pour certains grincheux, porter un casque sur vos oreilles en public est loin d’être cool. Vous le portez parce qu’il vous procure une meilleure écoute à l’extérieur de chez vous, mais aussi parce qu’il vous isole de ces mêmes grincheux. Ces écouteurs sans fil vont encore plus loin, ils offrent la suppression de bruit active et rendent l’expérience semblable à une bulle ou un isolement dans un tank. Pour ne pas crier autour de vous, mettez un côté sur le mode ambiant, un microphone externe laissera passer les voix jusqu’à vos oreilles. sony.com
LES STANDARDS DE DEMAIN APPLE MACBOOK PRO C’est grâce au Model M d’IBM lancé en 1984 que les claviers d’ordi non standardisés à l’époque devinrent familiers. Trente deux ans plus tard, Apple lance une Touch Bar, une bande sur l’écran tactile qui ouvre n’importe quelle fonction dont vous avez besoin : la barre de recherche, la retouche de vidéos, des emojis, vous pouvez même mettre des racrac courcis sur la page d’accueil. Et il y a un scanner d’empreinte pour les achats impulsifs. apple.com THE RED BULLETIN
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THE RED BULLETIN Suisse, ISSN 2308-5886
THE RED BULLETIN Mexique, ISSN 2308-5924
Directeur d’édition Robert Sperl
Country Editor Pierre-Henri Camy, Arek Piatek
Country Editor Luis Alejandro Serrano
Rédacteur en chef Alexander Macheck
Country Coordinator Christine Vitel
Équipe éditoriale Inmaculada Sánchez Trejo (Rédactrice adjointe), Marco Payán
Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sánchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel
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Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg
Production Wolfgang Stecher (Dir.), Walter O. Sádaba, Friedrich Indich, Michael Menitz (Digital) Lithographie Clemens Ragotzky (Dir.), Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann Office Management Kristina Krizmanic, Petra Kupec Informatique Michael Thaler Abonnements et distribution Peter Schiffer (Dir.), Klaus Pleninger (Distribution), Nicole Glaser (Distribution), Yoldas Yarar (Abonnements)
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THE RED BULLETIN Allemagne, ISSN 2079-4258
Country Channel Management Thomas Dorer
Country Editor Arek Piatek
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Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Simone Fischer, Alexandra Hundsdorfer, Mathias Schwarz Fabrication Michael Bergmeister
Country Project & Ventes Helena Campos, Giovana Mollona
Abonnements Service des lecteurs, Lucerne ; Hotline : +41 (041) 329 22 00 Prix : 19 CHF, 12 numéros/an, getredbulletin.com, abo@ch.redbulletin.com
Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Susie Forman, Ellen Haas, Eva Kerschbaum, Tahira Mirza
Relecture Alma Rosa Guerrero
THE RED BULLETIN Afrique du Sud, ISSN 2079-4282 THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Country Manager Leila Domas, leila.domas@fr.redbull.com Partnership Manager Yoann Aubry, yoann.aubry@fr.redbull.com Relecture Audrey Plaza
Country Editor Louis Raubenheimer Secrétariat de rédaction Nancy James (Chef de service), Davydd Chong (Chef de service adjoint) Country Project & Ventes Andrew Gillett Responsables de la publicité Andrew Gillett, andrew.gillett@za.redbull.com Dustin Martin, dustin.martin@za.redbull.com
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THE RED BULLETIN USA, ISSN 2308-586X Country Editor Andreas Tzortzis Relecture David Caplan Country Project Management Melissa Thompson Responsables de la publicité Dave Szych, dave.szych@us.redbull.com (Los Angeles) Regina Dvorin, reggie.dvorin@us.redbullmediahouse.com (New York)
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Lors de la course Red Bull Knockout, les mille pilotes enduro font de la plage de La Haye leur circuit de motocross. Les meilleurs 750 s’affrontent en finale pendant une heure et 45 minutes de course d’endurance incluant 80 obstacles. Vainqueur, le Hollandais Jeffrey Herlings déclare remettre la fête à plus tard : « Après une course pareille, vous n’avez qu’une envie : dormir. » redbull.com/motorsport
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« Plus il y a de concurrents au départ, plus il faudra en doubler. » Le vainqueur du Red Bull Knockout, Jeffrey Herlings (22 ans), en a laissé 999 derrière lui.
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