FRANCE MAI 2019
HORS DU COMMUN
« Gamine, je ne savais pas qu’une équipe de France de foot féminine existait ! »
Griedge Mbock La passionnée devenue Bleue
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FRANCE MAI 2019
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Zarco JOHANN
renverse les clichĂŠs sur les pilotes moto
ÉDITORIAL
LA COUPE À LA MAISON
FELIPE BARBOSA (COUVERTURE GRIEDGE MBOCK), RUUD BAAN (COUVERTURE JOHANN ZARCO)
Un an sépare la finale de la coupe du monde masculine de celle, féminine, qui se déroulera au Groupama S tadium de Lyon le 7 juillet. La compétition majeure o rganisée sur nos terres (de Champions) révélera du très bon football, et des joueuses d’un excellent niveau dont la plupart ne bénéficient encore que d’une notoriété relative. Si tout se passe bien, la solide Griedge Mbock, joueuse de Lyon vêtue de bleu en une de ce numéro, sortira de l’anonymat pour avoir ramené la coupe à la maison.
Deux talents français du sport. Griedge Mbock, 24 ans, et Johann Zarco, 28 ans. La joueuse s’est imposée dans l’élite mondiale du football et le pilote roule cette saison en MotoGP sous les couleurs de KTM/Red Bull.
Notez que ce mois-ci, The Red Bulletin est décliné en mode collector, avec une seconde couverture dédiée à l’étonnant pilote français de MotoGP, Johann Zarco. Tirage spécial de près de 10 000 exemplaires, notamment distribués sur le Grand Prix moto du Mans et dans le réseau des partenaires de Johann, l’athlète à l’envers.
CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS
TOM WARD
Pour cet article sur la terrifiante course des marathons de Barkley, le journaliste anglais est allé se perdre dans les forêts du Tennesse (USA) pour y rencontrer son non moins fameux créateur : une personnalité complexe, comme les chemins qui ont fait la réputation de cet ultra-marathon tortueux. « J’avais entendu pas mal de choses à son sujet, et il ne m’a pas déçu !, dit Ward. C’est un type chelou et coloré. » Page 62
RUUD BAAN
Le photographe et vidéaste hollandais a rejoint Paris en voiture pour shooter le pilote bondissant Johann Zarco page 38. « Bosser avec Zarco fut très cool, se souvient Ruud. Il était r elax et avait plein d’idées pour rendre cette séance photo encore plus forte. » Au moment de reprendre sa b agnole pour repartir en Hollande, Baan doit revoir ses plans : le quartier est envahi par les gilets jaunes…
Lisez plus ! Votre Rédaction
THE RED BULLETIN
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SOMMAIRE mai
REPORTAGES
2 4 Au cœur du chaos
5 6 Permis de droner
3 4 Science du rythme
58 Boule de neige
3 8 Johann Zarco
6 2 Lazarus Lake
4 6 Le monde est à elle
7 2 L’expérience GP
S’en rapprocher alors qu’il faudrait fuir : les tornades et ceux qui les traquent ont inspiré à Krystle Wright ce reportage aux États-Unis. Entre ses études environnementales et ses activités de DJ et productrice, l’Anglaise Jayda G n’a jamais su choisir. Et vibre très fort. Il roule à plus de 300 et peut faire des saltos à la demande. À part ça, Johann Zarco est un type posé, proche des siens et de son piano. Durant la coupe du monde féminine, la France n’aura d’yeux que pour elle et les Bleues. On vous présente Griedge Mbock.
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Chez les gars de Droneez, à Malakoff, vous pourrez suivre toutes les étapes qui feront de vous un pilote de drone aguerri. Ex-championne de snowboard, Anne-Flore Marxer est revenue du royaume de l’égalité des sexes – l’Islande – avec un documentaire. « Bonne chance les nazes ! » C’est ainsi que Lazarus Lake encourage les candidats à sa course folle : les marathons de Barkley. Apprendre les basiques de la moto de compétition avec M. Dani Pedrosa, c’est faisable : du 14 au 16 juin, avec Destination Red Bull. THE RED BULLETIN
FELIPE BARBOSA, KRYSTLE WRIGHT, GOLD & GOOSE/RED BULL CONTENT POOL
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« Soudain, des nuages lourds comme des enclumes se mettent à déchirer le ciel. » KRYSTLE WRIGHT Photographe dans la tourmente Page 24
BULLEVARD Un mode de vie hors du commun
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7 Avec son contrôleur sur
mesure, le gamer Snake Eyez monte en puissance 10 Spot secret : le bowl était chez les nudistes, en fait... 12 Avec Alma, la pop finlandaise ne se la pète jamais 14 La conquête spatiale passera-t-elle par la vapeur ? 16 L’instagrameuse virtuelle Lil Miquela, on like ou pas? 18 Le snowboardeur Pierre Vaultier sur sa ligne rêvée 20 Et si, sur un trip surf, l’hôtel se déplaçait avec vous ? 2 2 DJ et producteur, Swindle orchestre son mélange
GUIDE
Voir. Avoir. Faire. 78 Voyage : alerte tectonique ! 82 Agenda : restez branché 84 Neymar’s Jr Five : un tour-
noi de foot à cinq qui peut conduire au Brésil... 86 Red Bull TV : écran total 88 Fast Packing : sortez léger 96 Ours : ils et elles font The Red Bulletin. 98 Makes you fly : c’est la tuktuk mania au Sri Lanka THE RED BULLETIN
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BULLEVARD U N
ST Y L E
D E
V I E
H O R S
D U
C O M M U N
RICK RODNEY
CONTRÔLER SON FUTUR Lewis, 30 ans, et son prototype de manette personnalisée. THE RED BULLETIN
Darryl « Snake Eyez » Lewis veut améliorer sa performance en esport avec une nouvelle manette révolutionnaire.
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Asymétrique, la manette se laisse plus naturellement prendre en main.
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erdu au bout d’une route industrielle de Los Angeles, le campus IDEAS de UCLA Architecture and Urban Design ne paye pas de mine, vu de l’extérieur. À l’intérieur, c’est un paradis pour cerveaux inventifs. Une demi-douzaine d’imprimantes 3D vrombissent en produisant des modèles en plastique aux formes inhabituelles : bâtiments difformes, chaînes à double hélice, motifs complexes en forme de flocons de neige. Dans l’immense espace, un groupe d’étudiants et de professeurs est réuni autour d’une immense table de conférence pour débattre d’une conception CAO projetée sur un écran géant. De l’autre côté du hangar, un bras robotique géant tient un projecteur qui affiche la scène d’un jeu vidéo sur un grand écran. Debout devant l’écran, un homme en sweat à capuche et pantalon de survêtement joue à Street Fighter V en utilisant une manette qui
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ne lui est pas familière. Ce joueur est Darryl « Snake Eyez » Lewis, l’un des meilleurs gamers au monde. Et cette drôle de manette qu’il tient ? Le résultat de plus d’un an de collaboration avec une équipe d’IDEAS afin d’améliorer son prototype. Lewis, 30 ans, a été révélé au grand public avec une première place au Super Street Fighter II à l’EVO 2010. Il est maintenant considéré comme l’un des meilleurs joueurs de Street Fighter V. Pourtant, jusque-là, la manette qu’il utilisait – celle d’une manette XBOX 360 modifiée pour fonctionner sur une PS4 – l’empêchait de progresser. Elle se cassait trop souvent (à 200 $ pièce, ça fait réfléchir) et les boutons étaient mal placés. Les joueurs perspicaces pouvaient lire ses mouvements en observant ses mains. C’est là que le programme IDEAS est intervenu. À l’automne 2017, Lewis s’est joint à la professeure Marta Nowak et à un groupe d’étudiants
dans le cadre de leur séminaire d’études supérieures en technologie afin d’essayer de concevoir une meilleure manette. La modification des circuits internes, hautement réglementés afin de s’assurer qu’aucun joueur ne soit avantagé, est interdite. Mais il est possible de travailler sur le design extérieur et d’aller au-delà d’une manette
Sur le campus IDEAS de UCLA Architecture and Urban Desig, un bras robotique tient un projecteur qui affiche des jeux vidéo pour Lewis. THE RED BULLETIN
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LA MANETTE LUI OFFRE DÉJÀ UNE AMÉLIORATION DANS SA PERFORMANCE. niverselle afin de créer u quelque chose spécialement conçu pour Lewis et le jeu de combat dans lequel il excelle. « Je comparerais cela à des chaussures de sport, dit Nowak. Vous allez au magasin de baskets et il y a des centaines de modèles pour des usages différents. » Les chercheurs ont assisté à des tournois et observé les joueurs d’élite. Ils ont capté les mouvements de Lewis
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ADREW LEWIS
Lewis, alias Snake Eyez, veut tester sa nouvelle manette dans des tournois de combat d’élite.
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endant qu’il jouait, ont fixé p des capteurs à sa manette afin de cartographier ses points de contact et de pression, et l’ont interrogé sur sa façon de jouer. Leur premier constat fut que la manette de Lewis était beaucoup trop petite pour ses mains et qu’elle faisait transpirer. Ils ont également constaté qu’il la tenait avec sa main gauche et qu’il s’ajustait avec sa main droite. Surpris, Lewis pensait l’inverse. Le résultat est une manette asymétrique avec une poignée gauche allongée pour la prise en main et une partie plus étroite à droite, pour les boutons. Les crêtes inclinées le long du côté gauche et au- dessus des boutons aident Lewis à placer ses mains sans regarder et à dissimuler ses
doigts du regard de ses adversaires. Les boutons sont décentrés (et non perpendiculaires comme sur les manettes actuelles) pour correspondre davantage à l’angle naturel de la main. Les textures différentes sur le contrôleur facilitent le repositionnement des mains et réduisent la transpiration en permettant la circulation de l’air. Lewis, qui teste la manette depuis quelques semaines déjà, suggère que l’on apporte des ajustements mineurs, comme raboter quelques millimètres de la manette pour la rendre plus confortable. Mais il voit déjà une amélioration dans sa performance. La réduction de transpiration combinée au confort de la nouvelle manette a augmenté son endurance. Et l’ergonomie améliorée réduit la pression sur les boutons, ce qui devrait se traduire par une plus grande durabilité. Snake Eyez pense qu’il sera capable de jouer à un haut niveau avec plus de consistance et pour des périodes de temps prolongées. « La confiance y est pour beaucoup, dit-il. Sans ces problèmes, je vais avoir davantage confiance en moi. » Il considère les perspectives commerciales pour le contrôleur comme une « question très intéressante ». L’équipe envisage d’autres options – tant Lewis que UCLA partageraient les bénéfices financiers. Ils sont à la recherche de versions de tailles différentes afin que tout le monde ait accès à l’ajustement idéal. Mais Lewis a hâte de s’engager dans des tests « de haute intensité » en réel. Il va d’abord utiliser la manette lors de tournois locaux et ne devrait pas tarder à en faire de même dans des tournois d’élite. « Cette manette ne semble pas très différente », dit Lewis pendant que Nowak rayonne de fierté et poursuit : « À l’intérieur, c’est vrai. Mais l’extérieur est complètement différent. On a alors fait ce qu’il aimait, mais en mieux. » 9
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Session
LE SKATE MIS À NU
DAN KRAUSS
Vestige d'une ancienne colonie de nudistes des environs de Palm Springs en Californie, le Nude Bowl, autrefois une piscine, est aujourd’hui un spot de légende pour les skateurs, qui ne se livre pas facilement. Le photographe Dan Krauss a dû faire des recherches approfondies pour le localiser : « J’ai ratissé Google Earth afin de le trouver en me basant sur de vagues descriptions trouvées en ligne. » Puis il a convaincu un s kateur pro de l’accompagner. Le photographe a alors passé une journée à shooter Ryan Decenzo s’offrant le bowl. Instagram : @dankrauss
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ALMA
« EN FINLANDE, NOUS SOMMES NORMAUX »
et des pressions de la vie de tous les jours. Sont-elles autobiographiques ? Complètement. Pour moi, écrire des chansons est une forme de thérapie ; une manière de transformer les mauvaises expériences en moments glorieux où tu envoies tout balader. J’ai aussi envie que mes fans se sentent libérés en écoutant mes chansons. Enfant, j’écoutais de la musique qui me faisait me sentir puissante.
La queen pop britannique Charli XCX adore cette artiste finlandaise très sincère. À votre tour ?
Laquelle par exemple ? Amy Winehouse. Elle était honnête dans chacune de ses chansons. Même si je n’avais pas les mêmes problèmes qu’elle, je ressentais sa douleur et du coup, je me sentais mieux, plus sûre de moi. Avez-vous un conseil pour se débarrasser des problèmes qui nous pèsent ? Noter ses pensées, ses idées noires. Le fait de tenir un journal, de parler à un ami, ça permet de se rendre compte de ce qui ne va pas. Moi, ça m’a beaucoup aidée
lma semblait surgir de nulle part. En 2017, cette auteure-compositrice-interprète aux cheveux fluo, née Alma-Sofia Miettinen et venue de la petite ville finlandaise de Kuppio, sortait Chasing Highs, un joyau de dance époustouflant qui la catapulte parmi les Top 20 en Allemagne et au Royaume-Uni. La chanson a été visionnée plus de quarante millions de fois sur YouTube et a valu à Alma d’être nommée pour le Sound of 2018 de la BBC. Son premier album Have You Seen Her? vient de sortir, et l’artiste de 23 ans nous révèle comment elle transforme les mauvais souvenirs en « rien à foutre ».
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Les problèmes rendent-ils créatif ? J’écris aussi sur des sujets drôles, mais les difficultés et les mauvais souvenirs, les trucs de la vraie vie, sont ce que je trouve de plus inspirant. Ce sont des choses que je retrouve uniquement chez moi. Une grande partie des chansons de Have You Seen Her? traite de l’acceptation de soi
« NOTER MES PENSÉES, MES IDÉES NOIRES, M’A BEAUCOUP AIDÉE. » Alma a dédié le titre Karma à tous ceux qui la persécutaient et essayaient de la rabaisser dans son enfance.
En quoi ? Ils n’essaient pas de faire paraître leur vie plus palpitante qu’elle ne l’est. Nous sommes juste très normaux et simples. C’est très utile pour écrire des chansons convaincantes.
Le premier album d’Alma, Have You Seen Her?, vient de sortir ; cyberalma.com
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FLORIAN OBKIRCHER
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the red bulletin : Après le succès de Chasing Highs, vous être rentrée en F inlande pour enregistrer votre premier album. Pourquoi là-bas plutôt qu’à Los Angeles ? alma : Lorsque je suis à Los Angeles, je n’ai aucun souci, il fait beau, je suis heureuse, et les fêtes sont super, mais je ne me sens pas inspirée.
En ce moment, beaucoup de jeunes musiciennes scandinaves rencontrent un succès international. Pourquoi ? Parfois j’écoute de la musique pop américaine qui me donne envie de danser, mais elle ne me touche pas à un niveau plus profond ni émotionnel. Beaucoup de gens ont envie d’authenticité en musique ; le public veut des histoires qui paraissent vraies. À cet égard, je pense que les artistes scandinaves sont un atout en ce moment.
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WINE REND LA CONQUÊTE SPATIALE MOINS CHRONOPHAGE.
À l’ancienne
2019, L’ODYSSÉE DE LA VAPEUR... La navigation spatiale se tourne vers les machines à vapeur avec un engin jamais à court de carburant. Véridique.
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L
a vapeur. Si c’est elle qui nous a propulsés dans l’ère industrielle, les machines à vapeur font aujourd’hui office de pièces de musée depuis l’apparition de l’électricité et de carburants plus efficaces comme le gaz naturel ou le pétrole. Les machines à vapeur modernes pourraient pourtant bientôt faire sensation dans un domaine de pointe : la navigation interstellaire. En coopération avec la
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s tartup californienne Honeybee Robotics, des chercheurs de l’université de Floride (États-Unis) ont conçu un astronef à vapeur capable d’extraire de l’eau de la surface d’un astéroïde afin de disposer d’une source inépuisable de carburant pour explorer l’espace. Portant le nom de WINE, pour The World Is Not Enough, l’engin de la taille d’un four à micro-ondes a déjà fait ses preuves sur un astéroïde simulé et sous vide. « WINE est parvenu à extraire de l’eau du sol, à fabriquer de quoi propulser la fusée et à décoller grâce à un jet de vapeur produit à partir de la
1. Le vaisseau atterrit sur un astéroïde ou tout autre corps du système solaire. 2. Des appareils de c arottage percent des minéraux hydratés ou du régolithe glacé. 3. Des radiateurs à l’intérieur de la perceuse extraient l’eau du régolithe. 4. La vapeur d’eau remonte depuis la perceuse et gèle dans un piège à froid. 5. L’eau est chauffée afin de créer de la vapeur à haute pression qui servira de carburant.
THE RED BULLETIN
LOU BOYD
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HONEYBEE ROBOTICS
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simulation, explique Phil Metzger, planétologue à l’UCF. C’est fantastique. » La navigation spatiale à l’aide de la vapeur d’eau est une option tout à fait sérieuse, comme le prouvent les dernières missions spatiales, avortées en cours de route par manque de carburant : la sonde Cassini, alimentée au plutonium pour rejoindre Saturne, et Dawn, propulsée aux ions pour explorer les ceintures d’astéroïdes. « Nous avons perdu des investissement énormes après avoir construit ces sondes et les avoir envoyées vers leur cible », regrette Metzger. Comme l’eau existe en abondance dans l’univers et que « WINE est conçu pour ne jamais manquer de carburant », l’exploration sera moins coûteuse. « Nous pourrions utiliser cette technologie pour aller explorer la Lune, Cérès, Europe, Titan, Pluton… partout où il y a de l’eau et où la gravité est faible. Et comme on n’aura plus besoin d’attendre des années pour qu’une nouvelle sonde fasse le chemin depuis la Terre, cela nous fera économiser beaucoup de temps. » Partiellement financé par la NASA, WINE nécessite encore des partenaires pour poursuivre sa conquête spatiale à la vapeur. honeybeerobotics.com
CHRISTINA LOCK
L’astronef prototype WINE n’est pas plus gros qu’un four à micro-ondes.
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PLUS FAUSSE QU'UNE AUTRE ? Les androïdes prennent la relève sur Instagram. Rencontre avec une « fake » vedette des réseaux sociaux.
M
iquela Sousa est l’une des influenceuses les plus sexy d’Instagram. Le million et demi d’abonnés de « Lil Miquela » parcourt ses posts afin de découvrir ses tenues et apprendre à quelles fêtes exclusives elle a participé. Mais ce qui différencie cette superstar des réseaux de ses collègues, c’est qu’elle n’existe pas en dehors de ses publications. « Je suis musicienne, j’ai 19 ans, et je suis un robot », écrit-elle sur son blog pour le
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label streetwear haut de gamme Opening Ceremony. « J’ai été construite par Cain Intelligence, une entreprise de la Silicon Valley. » Miquela est un avatar né de l’infographie et de la retouche d’image. Brud, la start-up américaine à son origine, travaille à « un monde plus tolérant envers la robotique, l’intelligence artificielle et la culture ». Derrière le visage souriant de Miquela se cachent des businessmen a visés : Brud aurait reçu 18 millions d’euros par des investisseurs pour soutenir leurs projets d’influenceurs virtuels. Contrairement aux influenceurs humains, qui disposent d’un réel libre a rbitre, les avatars sont entièrement contrôlés et contrôlables, pour s’adapter aux besoins commerciaux. « Brud se sert de Miquela pour vendre ses idées, explique Christophe Brumby , spécialiste des stratégies créatives. Elle s’adresse à un réseau de personnes très influentes à l’échelle mondiale et hautement connectées. Elle synthétise ce qui est dans l’air du temps comme
ersonne. » L’existence fabrip quée de toutes pièces de Miquela a trouvé sa place au milieu du flux des images filtrées et photoshopées d’Instagram. « Qu’elle soit réelle ou non, cela ne change rien. Tout le monde l’a acceptée. » Miquela pourrait bien donner son propre avis d’ici peu. « La technologie permettra bientôt aux influenceurs virtuels d’utiliser des données pour produire leur propre fil d’actualité, dit Brumbly. Ils repousseront bientôt les limites de ce qui les inhibe actuellement, en utilisant des manipulations vidéo qui les rendront plus vivants. » Miquela a choisi de ne pas prendre part à la discussion. « Ce sont sûrement des histoires étranges de science- fiction, je préfère ne pas y penser. » Finalement, est-elle plus « fake » que certaines « vraies » influenceuses ? Instagram : @lilmiquela
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Lil Miquela
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Pierre Vaultier
PAS L’OMBRE D’UN DOUTE
TRISTAN SHU
Trois mètres de large, plus de 250 de long. Une ligne et des modules sur mesure pour Pierre Vaultier. « Je voulais du jamais vu, dit le champion olympique de snowboard-cross. Du flow, du fun, pour m’exprimer techniquement. » Une équipe de shapers menée par Xavier Marcou a trimé deux semaines à Serre Chevalier, chez Pierre, pour cette ligne. « Au moment de me lancer, j’avais plus de pression qu’aux JO », avouera-t-il. L’incroyable histoire du projet Shapes sur win.gs/Shapes
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Trouver le meilleur spot pour surfer et dormir… Un mode de vie pour certains. Ce c amion convertible de luxe se gare devant les vagues. Lorsqu’il est immobile, le Truck Surf utilise un système hydraulique pour s’agrandir.
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Pièces communes tout équipé, cinq chambres doubles. La vue imprenable sur la mer est dans l’offre de base. Djembé non inclus.
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uel surfeur n’a jamais rêvé de tout plaquer pour vivre au gré des vagues, avec son camion et sa planche de surf pour tous compagnons ? Sauf que, dans la réalité, vivre dans un camion toute l’année n’a rien de romantique. Forts de leur longue expérience de «globe-surfeurs», les Portugais Daniela Carneiro et Eduardo Ribeiro ont un jour l’idée de créer leur camping-car de luxe. En coopération avec une entreprise spécialisée dans la construction
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L’HÔTEL DE LA PLAGE
de mobile homes, ils transforment un puissant camion Mercedes A ctros en hôtel mobile pour dix personnes. Le Truck Surf Hotel ressemble à un véhicule quelconque lorsqu’il est sur la route, mais une fois garé, son système hydraulique secret permet au toit du camion de s’élargir et de faire place à cinq chambres doubles, un salon, une cuisine, une salle de bain et une douche, plus une sélection de vingt-cinq planches et combinaisons pour les séances de surf spontanées. « C’est Eduardo qui a eu l’idée, dit Carneiro. En travaillant dans le monde du surf, il a vite compris le besoin qu’ont les surfeurs de varier les lineups et cette envie de découvrir des plages et des cultures nouvelles. » En parcourant les côtes du Portugal et du Maroc, Carneiro et Ribeiro usent de leur e xpertise pour dénicher les meilleures vagues de la région pendant que leurs hôtes dorment. Chaque matin, les hôtes trouvent un petit-déjeuner prêt à leur réveil et, au-delà de la terrasse du salon, une nouvelle plage qui leur promet une délicieuse session de surf. Si la météo change, le camion démarre. Selon l’endroit et la saison, les prix pour une semaine à bord du camion démarrent à 600 € par personne. « Nous sommes des moniteurs de surf : un voyage en camion est donc l’occasion idéale pour perfectionner sa technique et vivre au plus près la vraie mentalité du surf : une vie dans la nature, entouré de ses potes, au gré des vagues, sans savoir où demain nous mène… » trucksurfhotel.com
DANIELA CARNEIRO
Trip surf
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© Photo : Climbing Technology
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Swindle
« LE SON DU 2001 DE DR. DRE EST PUR »
ED RUSH & OPTICAL THE CREEPS (2000)
Sa musique éclectique a été influencée par cinq albums de référence qu’il dévoile ici.
« Cet album génial me fait danser, et il va aussi vous faire danser ! Avec The Creeps, la barre a été placée très haut : c’est une référence de qualité en matière de drum and bass. »
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HERBIE HANCOCK MR HANDS (1980)
DR. DRE 2001 (1999)
RONI SIZE PRESENTS THROUGH THE EYES (2000)
QUINCY JONES Q’S JOOK JOINT (1995)
« Cet album a eu une influence majeure sur mes derniers opus. Je repense à ce que 2001 m’a fait ressentir à sa sortie. En termes de son, il est pur. J’adore aussi son approche collaborative. Le travail de Dre a généré un nouveau standard de qualité dans le rap. »
« J’ai été accro à cela (une compilation drum and bass, présentée par Roni Size, ndlr) pendant longtemps. Ado, j’étais à fond sur la drum’n’bass et les radios libres. Dans mon quartier de Londres, nos vies se résumaient à la musique, au skate et aux graffitis. »
« La liste des musiciens sur cet album est incroyable. J’ai grandi au son de Marcus Miller et de George Benson. J’ai très envie de reprendre ce concept et de produire des albums qui célèbrent les musiciens, à l’image de c elui-ci. » THE RED BULLETIN
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« Les goûts de mon père ont eu une grande influence sur moi. Il a joué de la guitare pendant cinquante ans. Il écoutait tous les génies du jazz, du R&B et du funk. J’ai hérité de sa collection de disques. Lorsqu’on grandit en b aignant dans le bon son, on reconnaît la qualité d’un album à l’écoute – comme ici. Certains de mes premiers samples proviennent d’enregistrements de la collection de mon père. »
ADAMA JALLOH
ameron Palmer, aka Swindle, est l’un des producteurs les plus passionnants et versatiles du moment au Royaume-Uni. Il grandit dans une famille de mélomanes au son du jazz, du funk et du R&B, débute le piano à huit ans et enregistre déjà sa musique à quatorze ans. En janvier, l’artiste du sud de Londres sortait son troisième album, No More Normal, une collaboration d’artistes issus d’horizons très variés – du génial saxophoniste de jazz Nubya Garcia aux voix soul vintage d’Andrew Ashong, en passant par les punch lines du rappeur Kojey Radical et les rythmes grime de Ghetts. « La musique est devenue très accessible. Chaque été, à Londres, nous mélangeons les genres et en créons de nouveaux, raconte Swindle, 31 ans. Mon rêve est de réunir ce qu’il se fait de mieux en jazz en ce moment, couplé avec les meilleurs rappeurs, poètes ou MC’s, bref, tous ceux qui poursuivent un but artistique. » Swindle a rassemblé pour vous cinq souvenirs clé de sa formation musicale... No More Normal, un docu à voir sur redbull.com
Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
BATTLE D’IMPRO 12/04 - NANTES - LE FERRAILLEUR 19/04 - MARSEILLE - L’AFFRANCHI 26/04 - PARIS - LE TRABENDO INFOS ET BILLETTERIE SUR REDBULL.COM/DERNIERMOT
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AU CŒUR DU
Du répit face au monstre Après avoir suivi un orage supercellulaire à travers le Wyoming, l’équipe de cinq personnes profite d’une accalmie avant de se diriger vers le sud pour poursuivre leur traque. « Un ciel de ce genre signifie que vous êtes sur le flanc sudest de la tempête, celui où l’on peut reconnaître des animaux dans les nuages », raconte la photographe Krystle Wright.
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L’été dernier, l’aventurière et photographe Krystle Wright a suivi le chasseur de tempêtes Nick Moir et son équipe dans la Tornado Alley des Grandes Plaines (USA), à la poursuite des éléments en f urie… Texte NORA O’DONNELL Photos KRYSTLE WRIGHT
Tenir bon ! Nick Moir (à droite) et Keith Ladzinski font face à des vents de 110 km/h pendant une tempête de sable dans le nord du Texas. « Difficile de garder les yeux ouverts, j’avais l’impression qu’on allait être emportés », se s ouvient Wright.
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« Ce bordel peut vite mal tourner. » Voilà ce que Krystle Wright dit à ceux qui se lancent dans la chasse aux tempêtes. « C’est génial, mais il faut y aller avec quelqu’un qui a de l’expérience », poursuit la photographe australienne. Pour elle, le prof fut Nick Moir, photographe en chef du Sydney Morning Herald, qui a passé sa carrière à chasser les tempêtes et les feux de brousse partout dans le monde. L’été dernier, avec une petite équipe, Wright a suivi Moir dans le Midwest américain pour tourner un court métrage sur les conditions météorologiques violentes tristement célèbres de Tornado Alley. Douze jours durant, ils ont parcouru près de 13 000 km, à enchaîner les allers-retours entre Texas, Nouveau-Mexique, Oklahoma, Kansas, Colorado et Wyoming. Les matins commençaient par un ciel d’un bleu parfait mais au fur et à mesure que la journée avançait, l’air se remplissait de nuages style pop-corn. En quelques heures, les petits nuages blancs se transformaient en orage supercellulaire monstrueux avec un fort courant
tourbillonnant ascendant qui peut produire des grêlons de la taille d’une balle de golf, des vents atteignant 100 km/h, des éclairs intenses et des tornades d'une effrayante intensité qui détruisent tout sur leur passage. Un jour, dans l’est du Colorado, l’équipe assiste à un spectacle rare : une double tornade. « Le ciel a littéralement pris vie alors que des nuages noirs tourbillonnaient dans des vortex tout autour de nous, dit Wright. Nous faisions des allers- retours sur de longues routes de terre rectilignes jusqu’à ce que Nick crie : “Et merde ! Fonce, Krystle !” Mes doigts se sont agrippés au volant pendant que nous filions vers le sud. Deux ou trois kilomètres devant nous, la première tornade mésocyclonique a commencé à se former et, à notre grande surprise, en quelques secondes, une trombe terrestre secondaire s’est formée juste à côté de celle-ci. J’ai pensé que la raison l’emporterait, mais voilà que je me dirigeais vers elles, pour m’en rapprocher. » Voici les photos de leur odyssée vers les « Monstres des Grandes Plaines ».
KEITH LADZINSKI
« Nous acceptons tous le risque que les choses puissent mal tourner. Mère Nature règne en maîtresse. »
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Une autre tempête de sable au Texas, au sud d’Amarillo. « J’avais l’impression d’être au beau milieu de l’apocalypse en voiture, dit Wright. On pouvait à peine voir 15 mètres devant soi. »
« Je me suis arrêtée parce que je me sentais mal. “I came to a stop because I didn’t feel good. A tornado was
Tout au long de leur périple, les membres de l’équipe ont traversé de nombreuses villes peu peuplées. Ici, à Texola (Oklahoma), Ralph et son chien vaquent à leurs occupations tandis qu’un orage supercellulaire se forme derrière eux.
L’orage p asse au-dessus d’un quartier désaffecté de Texola (Oklahoma), confèrant à l’endroit un air de profonde désolation.
forming right in front of us, but we could barely see it.” Une tornade se formait, qu’on devinait à peine. »
À Panhandle, Texas, Moir sort du véhicule et part en reconnaissance. « Les choses sont devenues vraiment étranges cet après-midi-là, se souvient Wright. Nous n’avions pas de belles images. »
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« Soudain, des nuages lourds comme des enclumes se mettent à déchirer le ciel. D’où sortent-ils ? »
Et le ciel se transforme « Le matin, l’horizon est bleu. On se demande vraiment ce qu’il se passe làhaut pour que le ciel se transforme en un tel monstre à la fin de la journée », s’exclame Wright. Au Texas, cette formation météorologique charrie du sable avec elle, puis prend la forme d’une véritable tempête de sable.
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« Nick Moir est animé par un sentiment très fort pour la nature. Il la documente sous toutes ses formes. Dans la beauté ou la dévastation. »
Ligne de front Nick Moir fait front à une tempête de sable au Texas. « Nick a vingt ans d’expérience dans la traque des tempêtes alors que le reste d’entre nous était inexpérimenté, explique Wright. Et il est tellement enthousiaste qu’il est capable de transmettre son intérêt pour les nuages à n’importe qui. »
À vous rendre fou Voici l’illustration parfaite d’un orage supercellulaire (photographié ici dans le nord du Texas). Au bas de l’image, on distingue un mur de nuages. « Je suis presque déçue qu’une tornade ne se soit pas formée », ironise Wright.
La photographe se faufile sur une propriété privée en Oklahoma pour saisir ces chevaux devant une grosse tempête, au coucher du soleil.
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JAYDA G La science du rythme Texte FLORIAN OBKIRCHER et LOU BOYD
Née dans les montagnes canadiennes, près de Vancouver, Jayda Guy était loin d’être la candidate attendue pour une carrière de DJ international. Sa première passion était la biologie marine, un choix qui l’a menée très loin des points musicaux les plus chauds de la planète. « Je voulais faire plein de choses sur le terrain, explique Jayda, titulaire d’un Master en gestion des ressources et de l’environnement avec une spécialisation en toxicologie environnementale. J’ai donc fini dans beaucoup d’endroits isolés où les arts et la culture ne comptent pas v raiment. Mais Dieu merci, il y avait internet. » Son autre vie a commencé quand elle s’est mise à mixer pour le plaisir 34
THE RED BULLETIN
FARAH NOSH
Jayda G enflamme les clubs autant grâce à ses fameux sets funky que par son enthousiasme très contagieux aux platines. Il suffit de la regarder bouger lorsqu’elle mixe pour avoir envie de danser. Mais Jayda n’a pas qu’une carrière de DJ international en tête : elle souhaite utiliser sa notoriété croissante pour promouvoir le bien commun.
« Quand vous faites participer les gens dans un contexte positif, ils deviennent réceptifs. »
durant ses études et elle n’a pas cessé depuis. Après avoir sorti son premier titre sous le nom de Jayda G en 2015, elle a conjointement créé le label Freakout Cult, lancé le sien (JMG Recordings) et est désormais sur le point de sortir son premier album. Mais l’exubérante Jayda G n’a pas renié ses préoccupations environnementales. La DJ nous raconte comment sa musique est liée à son travail scientifique et comment elle réunit ces deux mondes pour créer quelque chose de nouveau. the red bulletin : L’un de vos sets les plus vus commence avec le son des orques. D’où est venue cette idée ? jayda g : Ce sont des enregistrements venus d’une station en Alaska. Je les ai découverts sur un site web qui contenait différents sons d’orques : des clics, des sifflements, et des trucs de ce genre. 36
Comment avez-vous réuni les mondes de la musique et de la science sur votre premier album Significant Changes, tout juste paru ? Cet album n’est en fait qu’un long commentaire sur mes expériences. Il y a deux titres, Orca’s Reprise et Missy Knows What’s Up, qui sont consacrés à ma thèse universitaire. Comme je suis dans le domaine des sciences et que je me consacre à l’environnement et aux impacts qu’il subit, il s’agit de promouvoir des interprétations dans un contexte social plus large. Prenez le titre Missy Knows What’s Up, par exemple. Il contient le sample d’une femme qui évoque une affaire judiciaire dans laquelle des groupes environnementaux ont poursuivi le gouvernement canadien pour ses responsabilités en matière de protection des espèces en péril, y compris les orques. THE RED BULLETIN
RAFE SCOBEY-THAL
« Les DJ’s qui ne bougent pas... je ne comprends pas ! »
La créativité et la pensée scientifique sont communément perçues comme opposées, associées à différents hémisphères du cerveau, mais vous semblez avoir forgé un lien symbiotique… Dans mon mode de vie, elles se sont complétées l’une l’autre. Je travaillais sur mon mémoire et j’ai fini par procrastiner. Mais je l’ai fait en faisant de la musique, ce qui me procurait l’espace cérébral nécessaire pour retourner vers la science. C’était un répit mental qui allait continuer à me nourrir et à me donner de l’énergie. Un club est un lieu d’évasion : peut-on y faire de l’activisme écolo ? C’est probablement l’endroit idéal car dans un club, les gens sont censés être les plus ouverts, plus libres et plus aptes à lâcher prise. Quand vous êtes en mesure de faire participer les gens dans un contexte positif, ils deviennent plus réceptifs. Vous dites que vous ne préparez jamais vos sets, vous vous fiez à votre intuition. Est-ce que c’est pour vous remettre en question ? Un peu, mais c’est aussi parce que vous devez lire votre public – c’est votre boulot de DJ – et voir quel genre d’ambiance vous pouvez ainsi créer. Quand on arrive à faire éclore une même énergie, un même espace collectif, c’est à ce moment-là que les choses surviennent.
Vous êtes plutôt labo ou dancefloor ? Pour ce qui est du travail sur le terrain, il faut être attentif. C’est la première chose qu’on vous enseigne en tant que biologiste : vous devez être attentive et chercher les choses. En tant que DJ, vous êtes aussi attentif à votre environnement. Il y a donc clairement un point commun. Il se trouve que l’un s’attache aux animaux et l’autre aux gens.
Est-il vrai que votre intérêt pour la biologie marine vient du film Sauvez Willy (sorti en 1993, ndlr) que vous avez vu petite ? Et comment que j’ai regardé Sauvez Willy ! Ce film a casté une faune charismatique (l’orque Keiko, ndlr) et Michael Jackson pour la BO. Que demander de plus ? J’ai toujours été intéressée par la biologie, la nature, mon environnement et mon entourage, et ça m’est resté. THE RED BULLETIN
Il y a une vidéo YouTube d’une Boiler Room (plateforme de « clubbing » en ligne) au F estival Dekmantel 2017, où vous dansez comme une folle aux platines. C’est une habitude ? Dans une Boiler Room, vous êtes entourée par des gens, à 360°, ils vous fournissent de l’énergie, et c’est un endroit incroyable où il fait bon être. Je ne peux pas faire un DJ set sans bouger. Je ne comprends pas comment les gens peuvent faire autrement – c’est une anomalie pour moi. C’est donc un autre type de symbiose : vous avez besoin du public autant qu’il a besoin de vous ? Oui, absolument. Ainsi, nous sommes revenus à la science… J’adore !
Le premier album de Jayda G, Significant Changes, sort le 22 mars ; Instagram : @jaydagmusic 37
« On n’est pas des têtes brûlées » Vitesse, mécanique et exubérance. Un pilote de MotoGP comme Johann Zarco doit être dans ce délire-là, assurément ! En fait, avec ce type simple et réfléchi, on s’est retrouvé dans un mode Beatles, sensibilité et Tupperware. À propos de moto, les clichés vont vite, et Zarco les renverse au naturel.
Texte PIERRE-HENRI CAMY Photos RUUD BAAN 38
Rapide, mais posé : deux titres mondiaux en Moto2 et classé 6e en MotoGP en 2018. À 28 ans, Johann Zarco est un as français de la moto de vitesse.
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the red bulletin : Johann, posés sur un banc, au soleil, sur votre terrasse, on en oublierait presque que l’on s’adresse à un champion de moto de vitesse… Vous roulez à combien, au fait, sur votre moto ? johann zarco : Mon record personnel est de 346 km/h... Très rares sont les hommes qui atteignent ces vitesses sur une moto ! On s’y habitue… (rires) Quand on s’apprête à rencontrer un pilote pro, on s’attend à tomber sur un mec en train de bricoler dans un garage rempli de bécanes et de trophées, un gars au taquet, à fond de performance, hyper exubérant… À votre contact, en découvrant votre environnement, on se dit que c’est le contraire. Ce n’est pas mon cas, il y en a certains oui, mais pas moi... Quand on vous a proposé de faire des saltos arrière pour les photos, on pensait que vous refuseriez, que vous n’alliez pas risquer de vous blesser à l’approche d’une saison sous vos nouvelles couleurs de KTM/Red Bull… Premièrement, le salto, c’est quelque chose que j’aime faire, et que je sens que je gère, à plusieurs hauteurs différentes, donc j’ai vraiment plaisir à le faire. Ça garde un côté show. On m’a souvent d emandé si je n’avais pas peur de me faire mal quand je le fais à la fin des courses, sur le bord du circuit. Quand je gagne une course et que je peux réaliser ce salto, je viens de courir à plus de 300 km/h, alors ce n’est pas le salto qui est dangereux. Ce qui est dangereux, c’est de courir à plus de 300 sur un circuit ! Je n’aime pas être dans une mentalité où il faut se bloquer pour tout, parce que, du coup, on n’ose plus rien faire. Vous pensez à votre sport ? Non, je ne pense pas qu’au sport…
« Un salto n’est pas dangereux. Ce qui est dangereux, c’est de courir à plus de 300 sur un circuit ! »
GOLD & GOOSE/RED BULL CONTENT POOL
B
eaucoup de bruit, beaucoup d’agitation. Une tension palpable. Des photographes à droite et à gauche. Un pilote moto, la tête dans un casque. Une ambiance digne d’un Grand Prix… Sauf que nous ne sommes pas sur le circuit du Mans, mais dans le cossu VIIe arrondissement, à deux pas des Invalides. Le quartier vient d’être envahi par les gilets jaunes. B ienvenue à Paris un samedi ! Le pilote moto est bien un pro, l’un des meilleurs au monde, le Français Johann Zarco, mais l’engin qu’il enfourche aujourd’hui n’est pas sa KTM-RC 16 capable d’aller à plus de 300 km/h. Aujourd’hui, Zarco se fait transporter en moto-taxi. Le casque, par contre, c’est le sien : un Shark flanqué de sa déco soleil levant, du blason KTM et du taureau rouge. Un gilet jaune, interloqué, se retourne. Que fait ici ce type avec son casque de compétition ? Ce jour, comme en course, Johann est pressé. Il doit filer. Et pas question d’être bloqué par des manifestants ou des déploiements policiers. Entre un rendez- vous à l’Agence France Presse dans le secteur de la Bourse et une interview chez Canal+ à Boulogne, il a tout juste deux heures à nous consacrer pour une séance photo. Sur une idée un peu folle, on lui avait proposé de nous rejoindre en studio « entre les deux » pour reproduire son « signature move », le fameux salto arrière qu’il se plaît à balancer quand il remporte un Grand Prix. L’idée folle, Zarco l’avait adorée, et c’est une dizaine de saltos qu’il exécutera soigneusement pour nous, avec une aisance bluffante, totalement emballé par le concept – et pas du tout soucieux de se blesser. Zarco, sixième pilote mondial en MotoGP l’an dernier, n’est pas un type conventionnel. Pas vraiment le cliché du motard pro auquel on pourrait s’attendre : un mec bargeot, surexcité, qui n’a que le deux roues à la bouche, et la perf’ la perf’ la perf’ ! Rien de tout cela. En le rejoignant chez lui en Avignon quelques jours après le shooting, dans une demeure au bel environnement, mais très simple en décoration, pas du tout bling-bling, on en est convaincu : Zarco est un champion accessible qui s’épanouit au-delà du guidon. Un type unique, surtout.
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Le feu de l’action : Zarco en tests d’avant-saison à Doha, au Qatar. Des heures de préparation et d’ajustements pour rendre la moto « facile ».
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(Il réflechit un instant.) Si tu veux grandir dans la vie il faut assumer plus de responsabilités, mais il faudrait le faire en s’assurant de tout. Alors on n’ose plus rien faire, parce que ça coûte cher, ou par peur de tout perdre. Et si ceci ou cela arrivait !?… Il y a une pub, où ils disent : «Je te donne mon cheesecake, mais à condition de… » Aujourd’hui, tu ne fais plus rien sans « conditions », ça bloque beaucoup le naturel de l’humain, je trouve. Vous êtes un homme d’instinct ? Quand tu penses « à faire », c’est déjà trop tard. Ça, je l’ai bien appris dans mon métier. Il faut être dans l’action, agir… Au moment où je roule, si je veux dépasser quelqu’un, il ne faut pas que je pense à le dépasser, il faut que je le dépasse. Si je pense à dépasser un pilote, il y a une fraction de seconde que je vais rater, où je peux tomber, ou bien le percuter. Il vaut mieux agir, quitte à mal agir, mais alors on assume, et on apprend. Il faut être dans le vécu, après toute une analyse, une anticipation en amont, bien sûr. Mais une fois dans l’action, il n’y a plus le temps pour penser. Vous êtes dans la même dynamique en dehors des circuits ? Quand j’essaie d’appliquer cette philosophie de course, de compétition moto à ma vie de tous les jours, c’est là que l’expression « vivre l’instant présent » ressort. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais quand on arrive à se l’appliquer, c’est
franchement appréciable. Et il faut avoir confiance en son corps. Le corps est une machine incroyable, le cerveau est une machine incroyable, et si on les laisse faire à l’énergie primaire, eh bien… (Il marque une pause.) Pourquoi un enfant apprend si vite de zéro à douze ans ? Parce qu’il n’est pas encore trop contraint de penser. Quand il devient ado, il commence à réfléchir à tout. Finalement je trouve que l’on grandit beaucoup plus de zéro à quinze ans que de quinze à trente. À 28 ans, pour être encore meilleur, vous devez réfléchir et anticiper lors de vos préparations et réglages d’avant-saison. Quelle place ce processus prend-il par rapport à l’instant plaisir et instinctif de la course que vous appréciez tant ?
« Si je veux dépasser quelqu’un, il ne faut pas que je pense à le d épasser, il faut que je le dépasse. »
Tout ce moment de développement que je traverse actuellement doit mener à quelque chose, à un idéal : une moto performante, une moto qui peut gagner. Et un pilote qui doit tout faire pour gagner. Alors, on pourra profiter d’un bon résultat. Ce n’est pas que le résultat ou la performance qui sont beaux, c’est aussi le chemin qui amène à ce résultat. Je me suis bien mis ça en tête pour développer la moto. Oui, trop réfléchir à tout peut bloquer, comme je le disais précédemment, mais ce travail, je suis obligé d’y passer pour mener la moto à ce niveau-là. Maintenant, est-ce qu’il faut le prendre comme un poids ? 80 % de poids pour 20 % de bonheur ? Non. Cela fait partie du bonheur associable au bon résultat. Quand nous sommes arrivés chez vous, vous parliez de « rendre la moto f acile ». Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est pouvoir, par toute l’anticipation, le travail en amont et l’expérience de pilotage faire le bon geste au bon moment. La moto fera alors tout ce que tu veux. Ce n’est pas encore le cas actuellement, et c’est pour cela que l’on travaille avec l’équipe KTM pour que ça le devienne. Il y a aussi un aspect où l’on doit éduquer le pilote pour qu’il fasse les bons gestes. Je suis actuellement obligé de faire un gros travail technique qui m’empêche de retourner dans ma zone primaire et de laisser mon cerveau agir naturellement. Mais c’est conscient, c’est voulu, pour produire un travail très carré justement. Quand pourrez-vous repasser en mode primaire, plus instinctif ? Au moment où je saurai me rendre compte que nous sommes suffisamment bons pour « oublier » tout ce qui a été dit et mis en place auparavant. Là, on pourra passer dans la voie primaire. Que de l’instinct.
Le meilleur moto-taxi de Paris, Jean-Luc, et un boss du MotoGP.
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Travailler avec une nouvelle équipe vous oblige-t-il à fournir certains efforts ? Faut-il se remettre en question ? Avec cette équipe, je me rends compte de quelque chose : je suis quelqu’un de très sensible. Être sensible, ça a des avantages et des désavantages dans un travail en équipe. Quand il s’agit de dégrossir beaucoup de choses avec l’équipe, de donner beaucoup de feedback, cela peut me bloquer. Mais une fois qu’on sera dans la bonne zone de performance, ma s ensibilité THE RED BULLETIN
« En musique comme en moto, il faut être capable de changer son naturel. » va me permettre d’aller chercher des détails. Il faut que mes équipiers sachent bien l’interpréter pour ne pas que l’on se retrouve coincés dans une certaine zone, une zone de « trop » pour ma sensibilité. Il faudra alors réussir à trouver une autre zone, pour exploiter le potentiel Zarco.
Le salto, une signature pour Zarco : il le réserve à ses victoires, mais ce jour-là, en studio, pour The Red Bulletin, le pilote en réalisera une dizaine.
Un pilote de MotoGP qui nous parle de sa sensibilité, c’est surprenant... On est à plus de 300 mais on n’est pas des têtes brûlées. Les têtes brûlées ne durent pas longtemps... En existe-t-il encore dans le MotoGP ? Ils n’atteignent pas ce niveau-là. Ils se sont fait sortir avant, ou ils n’ont pas été champions. Tu peux encore en trouver en Moto2, mais il y a une limite à ça parce que la grande vitesse, c’est du grand contrôle. Si tu vas à plus de 300 et que tu freines à 150 mètres, si tu ne sais pas faire, tu ne le feras qu’une fois... Lors d’une interview où vous étiez questionné sur vos idoles, vous avez cité Valentino Rossi, et vous avez immédiatement embrayé sur Paul McCartney, des Beatles. Cet artiste vous inspire-t-il au point de le citer au même niveau que Rossi ? Tu sens qu’il est vraiment connecté à l’état primaire, au ressenti. C’est quelqu’un de posé, de réfléchi. On parle d’un grand musicien et la musique, c’est aussi des mathématiques, de la réflexion, apprendre des choses, mais en plus de l’apprentissage, laisser faire ses sensations, son instinct. Il a vécu une époque de folie avec les Beatles, cet état d’instinct, peace and love, ce mode : « On aura peut-être une nouvelle guerre dans cinq ans alors prenons ce qui est à prendre maintenant. » Il garde encore cet état d’esprit maintenant, sans faire n’importe quoi. Il n’a j amais eu une image de mec qui est
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« Faire du c opier- coller de ce que je sais déjà faire ne m’amènera pas à la victoire. » parti en live. Ça veut dire qu’il était conscient de tout ce qu’il vivait, et il a fait en sorte que cela dure. Y a-t-il des chanteurs plus actuels que vous suivez ? L’artiste que j’aime écouter en ce moment, c’est Orelsan. J’aime bien ses p aroles et les relations homme-femme qu’il décrit. J’ai parfois l’impression qu’on a vécu les mêmes choses lui et moi. J’aimerais le rencontrer un jour pour lui demander : « Tu l’as juste sorti parce que c’est une analyse, ou tu l’as vraiment vécu ? » La musique était-elle présente au quotidien dans votre famille ? Mon frère est fan de musique, c’est un musicien, même s’il n’en a jamais fait son métier. Mon père adorait la musique, il faisait de la guitare, et quand mon frère a grandi et s’est mis lui aussi à la guitare, ça a agacé mon père qui a mis son instrument de côté. Maintenant il a atteint la sagesse donc il a repris sa guitare, même si son fils l’a nettement dépassé (rires). De mon côté j’ai pas mal baigné dans la musique, mais ce n’était pas cela que je voulais faire. J’ai pu me mettre sérieusement dans la moto, mais apprendre sérieusement la musique ou le solfège avant de toucher un piano, ça ressemblait trop à l’école, et je ne voulais pas de ça. Il fallait que « ça joue » rapidement. Existe-t-il un lien entre votre intérêt pour la musique et votre pilotage ? Sur le piano, et peut-être aussi en guitare, comme je ne sais pas lire les notes, je dois retenir un exercice de mémoire, retenir la position des doigts par cœur. Une fois que c’est retenu par cœur, ce n’est même plus le cerveau qui fonctionne, c’est le corps qui a mémorisé, mais je dois anticiper le fait que je suis sur tel accord et que l’autre 44
va passer. Il y a toujours une petite anticipation de moins d’une seconde je pense, pour passer sur l’accord suivant. En moto on est aussi dans l’anticipation, la préparation du virage, des gestes, du freinage au bon moment… Alors oui, ça ressemble à la musique. En faisant un peu de guitare, il y a des positions de doigts que je n’arrive vraiment pas à appliquer, mes doigts ne veulent pas. Ça, ça se bosse. Il faut être capable de changer son naturel. Ce genre d’exercice, en guitare, me permet de rester connecté, de préserver mon sens de l’apprentissage. Cette capacité à forcer les choses pour maîtriser un accord de guitare, devez- vous aussi l’avoir en course ? Forcer votre naturel pour optimiser votre pilotage, vous améliorer ? Exactement. Il faut pouvoir rester ouvert à cela. Faire du copier-coller de ce que je sais déjà faire ne m’amènera pas à la victoire dans le moment présent. Tu es dans ton confort, mais il faut en sortir. Je dois apprendre de nouvelles choses. En tant que sportif et pilote, j’en aurai besoin. Si tu restes dans ce que tu sais faire, tu auras peut-être le niveau pour atteindre un top 10, mais tu te plaindras toujours de quelque chose pour arriver dans le top 3. Est-ce ainsi que l’on s’affranchit de cette fameuse seconde qui différencie les leaders du reste sur un GP ? Une seconde, ce n’est rien, mais c’est souvent le plus dur. Alors il faut arriver à prendre du recul pour moins se mettre de pression, aborder le travail que cette seconde nécessite avec une pression plus positive. Ça permettra d’apprécier le travail à faire pour gagner cette seconde, sinon ça deviendra un enfer. Qu’est-ce que c’est une seconde dans une vie ? Quand êtes-vous monté pour la première fois sur une moto ? Je devais avoir neuf ans, j’habitais à Antibes. Pas loin de chez moi, il y avait une piste de karting où j’ai pu faire un petit tour de moto, en PW, sur un bout de terre. J’ai demandé à mon père de revenir, et j’en ai refait. Le type qui tenait la piste et la pizzeria dit à mon père : « On voit qu’il en a fait votre fils ! » Mon père lui répond que ça ne fait que trois fois qu’on vient, en voisins, parce que ça me plaît. Le type nous a alors conseillé d’aller voir le moto club de Cagnes-sur-Mer où ils THE RED BULLETIN
faisaient rouler des gamins. Là, ce n’était pas du cross, mais de la piste. On m’a inscrit dans le club, j’ai bien mordu, j’ai travaillé dessus. Et ça a grandi comme ça. Votre père s’y connaissait-il en moto ? Absolument pas ! Il était chiropracteur. La mécanique, ce n’était pas son truc. Personne dans la famille n’était dans la mécanique. Il a découvert ce monde un peu… obscur… (rires) Pourquoi « obscur » ? C’était dur de trouver des personnes honnêtes dans ce monde-là. Il s’est souvent demandé ce qu’on faisait là, mais il a persévéré parce je voulais le faire. Puis on a rencontré Laurent Fellon, la personne qui m’a accompagné jusqu’à l’an dernier. En Laurent, mon père a trouvé quelqu’un de compétent et honnête. Ça a détendu mon père, qui a pu se reposer sur lui, et Laurent a su me faire évoluer. Jusque-là, ça n’avait été qu’une compétition de parents, avec les gamins… Quand tu leur demandais s’il fallait mettre une couronne de 44 ou 45 sur tel ou tel circuit, ils ne répondaient pas… « Ton fils va aller plus vite que mon fils », ils te sortaient des choses comme ça. Même à ce petit niveau, ils se tiraient dans les pattes. Vous avez toujours pu trouver du soutien dans votre famille cependant. Avec votre père d’abord, mais aussi avec votre frère, qui vous accompagne désormais sur les circuits, exact ? Oui, il est chiropracteur lui aussi et il va m’accompagner sur les deux prochaines années, en parallèle de son activité. C’est génial. À la base, il vient en tant que chiropracteur, pour me suivre au niveau du corps. C’est une vraie aventure, il a quatorze ans de plus que moi, donc finalement on n’a jamais vraiment vécu ensemble. C’est votre frère guitariste ? Oui. Sur les courses en Europe, il apportera sûrement la guitare. Si je ne deviens pas meilleur pilote, au pire je serai meilleur guitariste ! (rires)
« La grande vitesse, c’est du grand contrôle. »
Ou les deux ! Au-delà de la blague, apprendre de nouveaux accords avec lui le soir permettra à mon cerveau de se relâcher, de ne plus penser moto. À l’inverse, il pourra aussi m’aider sur d’autres choses quand j’aurai besoin d’être focus uniquement sur la moto. Ce n’est pas un fan de MotoGP, mais c’est super pour lui de pouvoir accompagner son petit frère dans cet univers. Il paraît que votre tante s’occupe de votre nutrition ? Oui. En fait, j’ai envie de passer un cap au niveau diététique, et c’est vrai que, livré à moi-même, je n’ai pas le temps de cuisiner, de me préparer de bons menus équilibrés comme un diététicien pourrait en recommander. Ma tante et mon oncle habitent dans la maison juste derrière la mienne à présent, et ma tante a toujours cuisiné, alors je me suis dit que ce serait bien de l’embaucher pour ça. Elle me prépare des Tupperware, comme ça quand j’arrive de l’entraînement ou autre, tout est prêt, je réchauffe, je mange, je sais que c’est équilibré. D’ailleurs, je dois aller chercher mes Tupperware. Tu m’accompagnes ?
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ous voilà donc dans le salon de sa tante, hyper accueillante, qui délivre en effet à Johann son déjeuner du jour. Complété de clémentines. Et juste avant qu’on ne le quitte, Johann nous convie autour de son piano. « Une super occasion, viens voir », nous dit Johann. Il s’installe au clavier de son piano à queue marron, tourne les pages de son cahier de chansons, et entame le Ob-la-di Ob-la-da des Beatles. Avant de nous en interpréter sa version totalement exclusive, une adaptation spécialement dédiée au pilote Brad Binder, dont il partageait l’écurie en 2016. « En fait, le jour où Brad est devenu champion du monde en Moto3 à Aragon en E spagne, je n’étais pas bien dans mon propre championnat en Moto2, explique Johann. On devait tous se retrouver au r estaurant pour célébrer la victoire de Brad, mais j’étais préoccupé par mon c lassement. Finalement, j’ai eu l’idée d’adapter ce titre pour Brad. Et on l’a chanté tous ensemble le soir même. » Quand on verra Zarco mettre les gaz cette saison sur les GP, cette musique nous reviendra f orcément en tête. Et on espère bien le voir balancer son fameux salto. On saura alors qu’il roule au naturel.
Instagram : @johannzarco 45
Les yeux dans une Bleue : Griedge Mbock, trois fois championne d’Europe avec Lyon, sera l’un des atouts de la France lors de la coupe du monde.
Le monde est à elle Texte PIERRE-HENRI CAMY Photos FELIPE BARBOSA
GETTY IMAGES
La France au plus haut niveau du football, c’est aussi une affaire de femmes : leur jeu est de plus en plus spectaculaire et technique, mais ça, vous ne le saviez probablement pas. Voici Griedge Mbock, l’une des meilleures défenseures de la planète, à suivre de près lors du mondial féminin dès le 7 juin. 47
« Cette passion du football, je voulais en faire mon métier, tout simplement. »
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n ce matin de février alors que notre équipe photo a débarqué à Lyon rien que pour elle, bad news : Griedge Mbock doit passer une IRM dans les deux heures. Elle est embarrassée, presque gênée. La veille, elle a contraint une joueuse adverse du Paris FC à marquer contre son camp, mais en fin de match (4-1 pour Lyon), Griedge doit quitter le terrain, blessée. À quatre mois de la Coupe du monde de football féminin en France, la situation pourrait être délicate. Le management lyonnais de Griedge, ou celui de l’équipe de France féminine, auraient pu simplement et légitimement nous téléphoner « sur la route » pour nous annoncer que photos et interviews étaient à oublier pour aujourd’hui. Mais ce n’est pas arrivé. Griedge elle-même aurait pu s’excuser : pas possible/ urgence médicale oblige/délicat de poser pour des photos aujourd’hui/besoin de repos… Mais ça n’est pas arrivé. Mieux, la joueuse se montre finalement super dispo, souriante et motivée. Et dès qu’elle revêt sa tenue de l’équipe de France pour quelques portraits, Griedge Mbock affiche une sérénité ultime. Comme si son maillot (pour l’instant sans étoile) effaçait en elle le moindre doute sur son avenir en bleu. Effet revigorant instantané.
#FastForward
Quelques photos et Griedge file à l’hôpital, pour le fameux IRM qui décidera de la suite. Et nous rejoint, sans stress apparent, même si la déconvenue doit être dure à encaisser : le samedi à venir, elle ne pourra pas rejoindre l’équipe de France en vue d’un match à jouer contre l’Allemagne. Les Bleues feront sans elle sur ce coup (et perdront 0-1). Mais la suite de son planning, chargé côté championnat et matches internationaux, ne devrait pas être affecté. Alors, on continue ? « Pas de souci », répond volontiers Griedge. Sur le Net, la joueuse née à Brest nous semblait plus jeune, moins athlétique. En vrai, sa prestance nous bluffe. Griedge Mbock a commencé le football en club avec son grand frère il y a une vingtaine d’années, d’abord en mode mixte (filles et gars, dont le frangin, dans la même équipe), puis au centre de formation de Guingamp, club qu’elle intègre dans une équipe 100 % féminine. Vient ensuite l’opportunité lyonnaise, et le plus gros transfert de l’histoire 48
du foot féminin français : 100 000 euros. Pour rappel, Neymar signant au PSG, c’est 222 millions d’euros. Soit plus de 2 000 fois ce montant. Voilà la seule comparaison avec un joueur homme que nous nous autoriserons. Depuis, Griedge a atteint les sommets avec Lyon. Forte dans le maillot de l’OL, elle l’est aussi dans celui de la France, où elle s’est construite comme l’une des meilleures défenseures au monde. Elle porte également dans son cœur le pays de ses parents, le Cameroun, et n’hésite d’ailleurs pas à se présenter comme une « lionne indomptable », sans aucun souci de trouble d’identité. #FastForward, toujours de l’avant, c’est le mot dièse de Griedge sur ses réseaux sociaux, et sur le terrain : si elle ne laisse personne passer, elle n’hésite pas non plus à coller des buts. Griedge est une joueuse en ascension, le top niveau planétaire du football féminin, dont on saura se régaler au mois de juin. Parce que désormais, on le sait, le foot féminin, avec ses Griedge Mbock et Ada Hegerberg (ballon d’or 2018) est un rendez-vous sportif majeur. Notre journée se termine d’ailleurs au Groupama Stadium de Lyon, l’un des neuf sites où se déroulera le mondial, et qui accueillera en particulier les demi- finales et la finale de l’événement. En ce jour particulier d’IRM, le stade est vide, aussi solide que la joueuse que nous suivons sur sa pelouse. Dans quelques mois, le même spot sera plein à craquer, en fusion, acclamant ses Bleues (« la coupe à la maison » : c’est ce qu’on souhaite à Griedge et ses coéquipières). Une chance pour vous, désormais quand on vous questionnera sur le foot féminin, vous pourrez répondre : « Bien sûr ! Tu ne connais pas Griedge Mbock ?! » THE RED BULLETIN
Un projet en tête : très jeune, la native de Brest est déterminée à devenir une footballeuse. À force d'acharnement, Griedge deviendra l’une des plus performantes joueuses internationales.
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Un lendemain de match à Lyon, club qu’elle a intégré en 2015 suite au plus gros transfert du football féminin français.
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the red bulletin : Par le passé, vous avez fait croire à nos collègues de Ouest France que vous intégriez une émission de télé réalité genre Pop Star, et ils ont plongé tête en avant, comme certains joueurs qui simulent… C’est vrai ? griedge mbock : (Rires) Ils ont enquêté pour en savoir plus, oui… Poisson d’avril ! Au-delà de cette bonne blague, comme disait le chanteur Claude Dubois dans Starmania, vous auriez « voulu être une artiste » ? Je ne sais pas si j’aurais pu en être capable, mais les artistes et les footballeuses ont des points communs. On vit tous de notre passion, c’est une chance.
j’ai intégré l’AS Brestoise, pour quatre ans, toujours avec des garçons. On s’est qualifié pour la DH Elite, un bon niveau, et à partir de quinze ans j’ai dû basculer avec les filles, dans le pôle espoir de Rennes. En parallèle, je jouais à St Brieuc/Guingamp. Enfin, en 2015, j’ai signé à l’OL.
Quand les artistes sont bons, innovants, créatifs, souvent ils deviennent connus, voire très connus. Vous avez tous ces atouts, mais les médias, nous inclus, s’intéressent à vous à un stade où vous avez déjà construit énormément de choses : alors, pourquoi on ne se parle qu’aujourd’hui ? L’intérêt pour le football féminin est assez récent. Il est beaucoup plus attractif, les chaînes essayent de plus en plus d’être présentes sur cette discipline. Le championnat de France a pris une place importante au niveau européen, et mon équipe, l’Olympique lyonnais, a beaucoup aidé en remportant de nombreux titres comme la Ligue des champions. Ce championnat est relevé, il y a de grosses équipes, en Allemagne, en Angleterre, ou en Espagne.
Aujourd’hui, une fille âgée de cinq ou six ans va de suite jouer avec des équipes uniquement constituées de filles ? Ça a changé, oui, les filles peuvent jouer entre elles, et ne pas subir les moqueries potentielles des garçons. C’est une bonne chose, ça aide à développer le foot féminin, plus de petites filles passent le pas.
L’équipe de France a-t-elle aussi des atouts ? Elle bénéficie d’un mix des « générations » très intéressant, avec des joueuses plus expérimentées qui ont déjà quelques compétitions à leur actif, et de jeunes joueuses qui viennent se greffer au collectif avec déjà une expérience du haut niveau. C’est le cas des joueuses du PSG ou de Lyon. Il y a une très bonne dynamique.
Palmarès Ballon d’or U-17 2012 Ballon d’argent U-20 2014
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Vainqueur de la Ligue des champions avec Lyon 2016, 2017 et 2018 Actuelle championne de France avec Lyon 46 sélections en équipe de France THE RED BULLETIN
« En foot féminin, il y a beaucoup d’engagement, de duels, de la qualité technique. »
Qu’est-ce qui fait la saveur du football féminin en 2019, selon vous ? Il y a beaucoup d’engagement, beaucoup de duels, de la qualité technique. Le football féminin a beaucoup progressé techniquement. Les gens qui recherchent du spectacle ne sont pas déçus, il y a beaucoup de buts, de dribbles et d’actions. Quand avez-vous eu l’envie de devenir joueuse ? J’ai commencé très jeune, petite déjà je jouais dans le quartier avec mon grand frère qui m’a transmis sa passion, et m’a toujours intégrée partout, dans le quartier, à l’école, en club. J’ai donc eu plus de facilités à trouver ma place. Je me suis tout de suite bien sentie avec les garçons. Quand avez-vous commencé à jouer en club ? À six ans, avec le FC Pontanézen, à Brest, avec des garçons, dont mon frère. J’y ai joué trois ans, puis
Votre frère a été un moteur, mais est-ce que, à l’inverse, des gens ont tenté de vous freiner, vous dissuader, ou se sont moqués de vous, justement ? Je n’ai pas trop vécu ce genre de situation. Mais je me souviens d’une prof de maths en 4e, en section sportétudes, qui m’avait dit ainsi qu’à mes amies : « Si vous aviez déjà dû signer dans un centre de formation, vous ne seriez plus là. » Elle voulait que l’on travaille plus en classe, ce qui est normal, mais elle ne comprenait pas que l’on pouvait aussi s’épanouir dans notre passion. Mais moi, je savais où je voulais aller. Elle trouvait incongru que des filles veulent devenir des joueuses de football professionnelles ? C’est vrai qu’à l’époque, ce n’était pas encore rentré dans les mœurs, et on n’était pas sûr que les filles deviennent professionnelles, c’était donc plutôt risqué. Mais ça ne m’a pas fait peur, cette passion du football, je voulais en faire mon métier, tout simplement. Aujourd’hui, une gamine à laquelle elle tiendrait les mêmes propos pourrait lui répondre : « Si Madame, regardez, il y a Griedge et les autres, c’est une réalité ! » Avez-vous le sentiment d’être une preuve « vivante » que le football féminin professionnel de haut niveau existe ? Ça aide, bien sûr. Quand on était jeunes on n’avait pas forcément de références féminines auxquelles s’identifier, je ne savais même pas que l’équipe de France féminine existait ! Êtes-vous au contact des ces nouvelles générations de jeunes footballeurs, ou de futurs footballeurs et footballeuses chez qui la passion du ballon commence à se manifester ? 51
Les autres joueuses à suivre, selon Griedge Mbock C’est drôle, mais maintenant, des enseignants me sollicitent pour venir rencontrer leurs élèves...
Lucy Bronze (Angleterre) Une joueuse de l’OL également : elle, c’est un monstre. Physiquement, elle est capable de répéter les efforts, elle peut transpercer une équipe entière.
Alex Morgan (USA) Athlétiquement, cette joueuse américaine est très rapide, avec une bonne finition. Elle sera à surveiller de près durant cette compétition !
Marta Vieira da Silva (Brésil) Marta est une icône du football, elle a été plusieurs fois Ballon d’or, elle est capable d’éliminer son adversaire en un dribble.
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Des enseignants dont vous suiviez les cours ? Oui, des enseignants que j’ai eus et qui ont changé de vision des choses. Ils ont vu mon évolution, ils sont contents pour moi et me citent en exemple. Je suis intervenue dans leurs classes à Brest, ça s’est super bien passé, mon message a été très bien transmis. Sachant que vous avez poussé loin vos études, cela leur permet aussi de promotionner un parcours scolaire ? Oui, ils expliquent à leurs élèves que l’on peut allier le football aux études, ce qui a été mon cas, en effet. Je réponds présente à ce genre de sollicitations dès que je le peux. Pourtant, avec une carrière à Lyon et en équipe de France à mener, vous pourriez estimer devoir vous concentrer avant tout sur le football avant de venir partager votre expérience avec des élèves. Ce serait tout à fait légitime et compréhensible : « Ma carrière, l’entraînement, le jeu, la Coupe du monde d’abord, ensuite, plus tard, j’aurais du temps pour partager et transmettre. » C’est important pour moi, parce que j’aurais aimé pouvoir participer à ce genre d’échange avec une joueuse professionnelle. Quand je suis arrivé à l’OL et en équipe de France, j’ai eu la chance que des joueuses expérimentées me prennent sous leurs ailes, alors je trouve ça normal de transmettre à mon tour. J’aime bien partager, ça fait partie de moi. Ça vient peut-être de mon éducation. C’est important… À partir du moment où un jeune ou une jeune se sent bien, est intégré(e), il ou elle peut exploiter son potentiel encore mieux sur le terrain. Vous évoquiez votre éducation, vous êtes née de parents camerounais, à Brest, vous revendiquez fièrement cette double « origine », et Lyon, Brest, le Cameroun sont des références que vous dédicacez volontiers sur vos réseaux sociaux… Si jamais un match de coupe du monde arrivait contre le Cameroun, pays qualifié, comment allez-vous l’appréhender ? Comment honorer cette équipe adverse qui vous est chère ? Il faut savoir qu’il n’y a pas très longtemps on a joué contre le Cameroun, et j’avais mis un doublé, donc… (rires) Il y aurait forcément une marque de respect car c’est une équipe que j’ai dans le cœur, mais pour montrer du respect, il faut jouer à fond, donner son maximum. C’est comme cela que je les honorerais. Si vous remportez le titre mondial, à 24 ans, qu’est-ce qui continuera à vous motiver pour la suite ? Comment rester d’attaque après trois titres européens et une coupe du monde ? THE RED BULLETIN
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Dzsenifer Marozsán (Allemagne) Je la connais bien car elle joue à Lyon avec nous. Techniquement, Dzsenifer est à l’aise, et elle transforme les ballons en caviar.
« Si on gagne une coupe du monde, pourquoi se contenter d’une seule ? » Sur la pelouse du Groupama Stadium de Lyon. Le stade qui accueillera les demi-finales et la finale du mondial féminin début juillet.
« La carrière d’une footballeuse est courte, il faut déjà penser à l’après. »
dire, parce que ça veut tout dire et rien dire à la fois… (Rires) Je l’ai compris dans le sens : « Ne te pose pas de question. » Est-ce que cela signifie que le questionnement n’a pas de place dans un match de football ? Que c’est toujours l’instinct pur qui doit prendre le dessus ? Oui, il faut jouer à l’instinct, et même si on loupe une action, ça ne sert à rien de gamberger, il faut aller de l’avant, tout simplement. Et hors le stade, est-ce que vous avez retenu un enseignement particulier ? Je me suis surtout inspirée de ma mère qui est une personne très humble, généreuse, forte et indépendante. Elle nous a toujours poussés, mes deux frères et moi, à faire ce qu’on voulait, sans négliger le reste, les études ou autre. Elle a toujours soutenu notre passion, elle est toujours venue nous voir en match, en tournoi, etc. Si nous sommes arrivés à ce niveau- là, c’est en partie grâce à elle. Son exemple, son comportement, m’ont inspirée, et je la remercie pour tout cela.
C’est ma quatrième année à l’Olympique lyonnais et j’ai déjà trois ligues des champions, pourtant, j’ai toujours faim de titres, de gagner ! Se lever, travailler, suer, pour atteindre nos objectifs, c’est l’essence du compétiteur. Plus on gagne, plus on a envie de gagner. Si on gagne une coupe du monde, pourquoi se contenter d’une seule ? Dans une interview à The Red Bulletin, Djibril Cissé évoquait le meilleur conseil que lui a donné Guy Roux : « Ne te concentre que sur le jeu, ne regarde même pas dans les tribunes, peu importe que ta famille ou tes potes soient là ou pas, rien d’autre n’existe que le jeu. » Est-ce que cela vous parle, et quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné côté football ? C’est très pertinent, ça me parle, d’autant qu’à mon poste de défenseure centrale, la moindre erreur de concentration se paie cash, surtout au haut niveau. De mon côté, je retiens une phrase de Gérard Prêcheur, notre ancien coach à l’OL, qui disait : « Quand y’a doute, y’a pas de doute »... Euh… c’est-à-dire ? (Rires) On essayait de comprendre ce que ça voulait 54
Pouvez-vous nous parler du diplôme que vous avez récemment obtenu, Manager de proximité en entreprise ? C’est une formation que l’OL a mise en place, pour sept d’entre nous. Ça s’est passé sur un an et demi à peu près, avec un mémoire à soutenir à la fin. Ça nous offre des outils pour la suite, pour l’après football, même si on ne veut pas forcément s’orienter dans cette branche de management pur. Vous avez déjà cet après football en tête, vraiment ? Oui, c’est important, c’est même primordial. La carrière d’une footballeuse est courte, et il faut déjà penser à l’après. On ne gagne pas autant que les garçons, il faut donc forcément s’y préparer. Même si je suis jeune, je sais que les blessures peuvent mettre fin à une carrière prématurément, j’essaie de réfléchir petit à petit à tout ça. Sur vos réseaux sociaux, notamment Instagram, comme sur le terrain, vous la jouez collectif, avec beaucoup de photos de vos coéquipières et copines. C’est important de travailler avec d’autres gens, la performance d’équipe ? Partager des moments, des émotions, quand on gagne un titre, c’est juste magnifique. On le voit dans le regard de nos partenaires, il se passe quelque chose. C’est incroyable, c’est enrichissant. Ça va nous aider en collectivité, pour après, quand on va rentrer dans la « vraie vie ».
Instagram : @griedgeouu Twitter: @MGriedge
Le grand moment du foot féminin Ces neuf villes accueilleront la coupe du monde 2019 Valenciennes Stade du Hainaut (capacité : 25 172) Le Havre Stade Océane (capacité : 25 278) Reims Stade Auguste-Delaune (capacité : 21 608) Paris Parc des Princes (capacité : 48 583) match d’ouverture le 7 juin Rennes Roazhon Park (capacité : 29 820) Lyon Groupama Stadium (capacité : 58 215) finale le 7 juillet Grenoble Stade des Alpes (capacité : 20 068) Nice Allianz Riviera (capacité : 36 178) Montpellier Stade de la Mosson (capacité : 27 310) THE RED BULLETIN
Alpiniste
Lorenz Frutiger
Matière Dyneema® 630 g
TRILOGY 30
THE RIGHT STUFF TO RISE UP Millet© M. Dumas
TAK E F I V E
Envie de piloter un drone ?
PASSE TON PERMIS D’ABORD ! Offrez-vous une expérience immersive dans le monde des objets volants. Voici comment devenir compétitif en cinq actes. « Apprendre à piloter un drone ? Pour quoi faire ? » C’est la question qu’on a posée à Droneez. « Pour faire face à la demande croissante », répondent les Parisiens à l’origine du concept. Les drones ayant pris une place non négligeable dans nos vies et s’apprêtant à en prendre une encore plus grande dans un futur proche, il devient essentiel de proposer des formations pour apprendre à contrôler son aéronef, éventuellement passer d’un mode autodidacte à un niveau avancé, et éviter ainsi d’être un danger public. L’engouement pour les drones de loisir a même incité les plus fervents à organiser des compétitions. C’est là que Droneez intervient ! L’équipe vous accompagne dans un espace fermé de 1 800m² (ancienne friche industrielle rénovée en loft) pour passer d’un drone de prise en main (comme le Phantom 4 Pro de DJI, ci-contre) à un drone de course d’intérieur. Les encadrants Droneez proposent de vous guider pour acquérir, en quelques heures, les bases du pilotage de drones de course (découverte et immersion).
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heure : maîtrise & coordination
Le premier objectif, c’est la maîtrise du vol à vue et de la vitesse des hélices. En effet, les drones de course ne maintenant pas l’altitude, il faut la gérer à chaque instant. Commencez en mode « stabilisé », le plus simple. Il rectifie la direction du drone quand
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celui-ci part en yoyo sur le plan horizontal. Les deux joysticks ayant une sensibilité différente, il faut apprendre à dissocier les mains, en restant le plus calme possible.
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heure : vol en avant avec figures imposées
Votre cerveau a bien assimilé la coordination. Vous allez pouvoir commencer à vous amuser : exercez-vous à voler en prenant un virage, en passant à travers des cerceaux lumineux, à faire des donuts (un tour sur soi-même en tournant autour d’une cible tout en la gardant en ligne de mire), puis des 8 en traversant des obstacles. Important : en prenant un autre virage, efforcez-vous de ne pas perdre l’orientation 3D du drone.
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heure : renforcement des acquis
Il est temps de passer à des aéronefs plus rapides, aux réactions plus agressives, et soumis à l’inertie… En effet, un drone lancé à fond doit anticiper un virage pour éviter de taper de plein fouet contre un mur. Vous risquez d’essuyer quelques échecs au début, mais très vite, vous retrouverez l’aisance des premières heures et enchaînerez les figures imposées, jusqu’à voler dans un tunnel étroit…
immersion en 4 heure : « immersion stabilisée » e
Une fois validé le vol à vue, on passe au vol en FPV (First Person View).
Une caméra placée à l’avant du drone assure le retour vidéo dans les lunettes de retransmission en direct. Cette expérience impressionnante vous immerge entre virtuel et réalité, sur différents parcours aux difficultés croissantes et aux obstacles de plus en plus petits pour aiguiser vitesse et précision.
Venez apprendre à contrôler votre aéronef : vous éviterez ainsi de devenir un danger public ! » LA TEAM DRONEEZ
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heure et plus : le mode « acro »
Le Graal ! En mode acrobatique, le drone est entièrement livré à la dextérité du pilote. Ce mode est d’autant plus difficile à maîtriser qu’on a passé du temps en mode « stabilisé » et commencé à acquérir certains réflexes. Pourquoi se frotter à un pilotage si complexe ? Pour la liberté des mouvements en vol (qui rend accro) permettant de réaliser des flips, des saltos… en utilisant la combinaison des deux joysticks. Avec l’immersion en mode acrobatique, le plaisir est décuplé.
17 Rue Hoche, Malakoff ; droneez.com Texte CHRISTINE VITEL THE RED BULLETIN
Bon à savoir
FULGURA FILMS
Un usage récréatif ne dispense pas de respecter la vie privée et les règles de sécurité. Il est interdit de faire voler un drone en zone urbaine, au-dessus de personnes, à plus de 150 m d ’altitude, de filmer et de revendre des prises de vues. Les propriétaires de drones de plus de 800 g doivent être formés et doivent enregistrer leur appareil sur le site AlphaTango.
De 7 à 77 ans, Droneez accueille tous les amateurs de pilotage.
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L’effet boule de neige Texte CHRISTINE VITEL
Le documentaire A Land Shaped by Women déroule un narratif atypique pour un film d'outdoor, ce qui tenait à cœur à sa réalisatrice, Anne-Flore Marxer (ici à droite).
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NICK PUMPHREY
Sur son dossard, un drapeau français et un drapeau suisse. Côté pile, la snowboardeuse est championne du monde FWT 2011, et cheffe de file de l’ouverture des compétitions aux femmes (quand elle démarre à 18 ans, le slopestyle est réservé aux hommes). Côté face, Anne- Flore Marxer, 35 ans, est journaliste sportive. Son dernier challenge : un film dans lequel elle explique que faire bouger les choses, c’est stimulant et gratifiant.
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À l’issue de la toute première projection au festival du film de montagne de St. Anton (Tyrol) qui se déroulait l’été dernier, AnneFlore Marxer se défend : elle n’est pas réalisatrice de formation, ne faisait pas de vidéos jusqu’ici ; du moins pas de celles auxquelles le milieu du snowboard nous a habitués. Pourtant, c’est bien A Land Shaped by Women, son film à elle, celui qu’elle a réalisé et écrit, qui rafle les récompenses et les prix d’une dizaine de festivals en l’espace de quelques mois, avec une belle conclusion fin janvier, au Grand Rex, devant 500 spectateurs (avant la distribution en VOD). Quelles que soient les conditions météo, les rideuses à l’écran ont l’air heureuses… Au sommet d’une montagne, piste vierge et mer en arrière-plan, ou sur une planche de surf dans une eau glacée, en pleine tempête de neige. « Franchement, c’était un truc de warrior. C’est un souvenir magique. » On est alors loin d’imaginer que cette aventure commence par un ras-le-bol. Anne-Flore Marxer en a assez de l’omniprésence des hommes dans les vidéos de snow, et donc de suivre un narratif masculin « héroïque » très égocentré, où, « à force de ne représenter le sport qu’en termes de danger et d’extrême, on écarte la gent féminine ». Elle exprime également sa déception quant aux compétitions de snowboard, selon elle « plus représentatives de l’investissement financier que du niveau sportif » sans distinction de genres. C’est lors de sa dernière victoire à Verbier en 2017, « un run juste pour le plaisir, dans une neige géniale […] sur la même pente que les hommes », qui lui 59
De gauche à droite : Aline Bock, Katrín Oddsdóttir (avocate des droits humains) et Anne-Flore Marxer.
laisse pourtant un goût d’amertume, qu’elle décide de laisser tout ça derrière elle : les années à batailler, à se justifier, à investir une énergie volontaire pour offrir de meilleures conditions et opportunités aux femmes dans son sport. Elle décide de s’offrir un break de fin de saison, et se tourne vers l’Islande, pays réputé pour faire le bonheur des riders de tout poil. Elle part pour une semaine avec son amie Aline Bock, elle aussi snowboardeuse et championne du monde 2010, pour s’y ressourcer. Physiquement, et p sychiquement. « Le snowboard, c’est ma façon de découvrir le monde. Dans un voyage, ce qui m’intéresse, c’est donc l ’aspect sportif, mais aussi tout ce que l’on va découvrir en lien avec cela… » L’île s’avère un fantastique terrain de jeu (pour le snow, le surf, le stand-up paddle, la randonnée…) et une source intarissable d’inspiration : en tête du classement des Nations Unies de l’égalité des sexes pendant neuf années consécutives, la population de 350 000 âmes s’engage à construire une société durable et équitable (tant pour l’environnement que pour ses habitants). Ce qu’Anne-Flore découvre en Islande reflète les idées qui l’animent : « Ces changements de société, c’est à nous de les proposer et de les mettre en place. On ne peut pas juste dire que cela va s’améliorer avec le temps. » 60
De retour chez elle, dans les Alpes, elle s’attelle à la préparation d’un deuxième séjour en Islande, caméra à l’épaule, pour témoigner d’une réalité exemplaire mais trop peu connue. Car sa force motrice consiste en cela : multiplier les opportunités pour apprendre, s’entraîner, contrer l’ennui, et ainsi ne jamais perdre la motivation. Anne-Flore passe
A Land Shaped by Women illustre un empowerment féminin positif. THE RED BULLETIN
ELEONORA RAGGI
L’Islande est à la fois un paradis pour les amateurs de glisse, et une source d'inspiration bienfaitrice pour le développement de l'égalité des genres.
« Les changements, c’est à nous de les proposer et de les mettre en place. » Anne-Flore Marxer THE RED BULLETIN
donc l’été à se passionner pour l’histoire politique du pays, avant de reprendre la route en van l’hiver suivant, toujours avec Aline. Cette fois, en terrain moins inconnu, elle filme une terre, des paysages, des séances de glisse sans prétention de performance, et vient saisir en plans larges et mouvements fluides l’amplitude d’une nouvelle liberté d’action. Mais qu’allait-elle chercher d’autre sur cette île volcanique à l’image si injustement austère ? Avec son optimisme et sa verve sans détour, Anne-Flore a la ferme intention de dresser les portraits des actrices de la société islandaise actuelle, soucieuses de préserver et faire perdurer l’héritage légué par leurs aînées. Aline et elle n’imaginent pas jusqu’où cette
détermination les poussera. Elles sillonnent l’île à la fois pour leur propre plaisir, celui de la glisse, et pour fertiliser le champ des possibles. Des amis communs les ont connectées avec une première femme, Heida Birgisdottir, fondatrice du label de mode Nikita, auxquelles d’autres viendront faire écho. Le film déroule ces liens tissés au hasard des rencontres. « Ce que j’ai trouvé fascinant, c’est que chacune des personnes rencontrées en Islande était très impliquée dans la réforme du système qui les concerne. Et cela est vu et perçu de manière très positive là-bas. » Le contraste est saisissant avec les propositions d’Anne- Flore, depuis 2002, pour faire évoluer le sport du côté des femmes… « Cela a été très difficile à mettre en place et mal reçu par les organisateurs et les acteurs du milieu sportif. Alors que je ne voulais qu’amener des idées positives pour améliorer les choses. » En montant son projet de film, en réunissant des sponsors, en apprenant à faire le montage, Anne-Flore développe de nouvelles compétences pour explorer le monde sous un autre angle. Et inciter ses homologues à faire de même ! « Plus on investira dans des projets menés par des femmes, plus on répartira la diversité des gens qu’on verra à l’écran et des gens qui travailleront autour du projet. Ce qui se répercutera sur la diversité du public que l’on touchera. » Depuis qu’elle a compris qu’en accédant à certaines positions (sur le podium), elle pouvait asseoir sa légitimité pour revendiquer les mêmes conditions et bénéfices accordés aux hommes (au hasard : les prize money, dont le montant différait d’un genre à l’autre), les obstacles ne lui font plus peur ; elle s’en sert de levier. Comme le déclare Katrín O ddsdóttir, avocate des droits humains, à la caméra : « Le plaisir de changer le monde, vous ne le faites pas par obligation, mais parce que c’est valorisant ! » L’enthousiasme communicatif d’Anne- Flore a pour seul but « d’améliorer les conditions du côté des femmes dans son sport et au-delà, ce qui finalement bénéficiera à tout le monde », assure-t-elle. Anne-Flore Marxer surfe sur la vague de la détermination. On la voit glisser, à l’écran et dans la vie, avec un sourire franc et désarmant, preuve flagrante qu’avancer, c’est engendrer du positif : « et c’est aussi pouvoir se dire, à la fin de la journée, que ça en valait vraiment la peine ». alandshapedbywomen.com Instagram et Twitter : @annefloremarxer 61
LAZARUS LAKE a une réputation de sadique, de péquenaud et d’extraterrestre du trail… Texte TOM WARD Photos JEREMY LIEBMAN
Il a créé les MARATHONS DE BARKLEY, l’ultramarathon le plus retors jamais imaginé 62
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’une beauté brute, Frozen Head State Park dans le Tennessee (USA) couvre plus de 97 km², se situe à un peu plus de deux heures et demie à l’est de Nashville, la capitale de l’État, et dans un autre fuseau horaire. Ce que Lazarus Lake omettra de préciser. Mais se fera un malin plaisir à nous faire remarquer en s’enquérant de la raison de notre retard (alors que nous pensions être en avance). Lake est connu pour son côté bourru. Aurions-nous tout gâché avant même d’avoir commencé ? En réalité, pas de quoi s’inquiéter. Nous retrouvons Lazarus Lake sur le parking du centre d’accueil des visiteurs de Frozen Head, détendu et ravi de nous rencontrer. Vêtu d’un jean, d’une chemise à carreaux et d’un bonnet en laine rouge marqué du mot geezer (en français, « vieux schnock »), peu pressé de décoller, il
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nous fixe d’un air malicieux derrière ses lunettes cerclées de métal, une cigarette au bout des lèvres, cachée dans sa barbe jaunie par le tabac. Il se déplace lentement, avec la nonchalance d’un homme qui a tout son temps, et parle d’une voix traînante typique du sud des États-Unis. En cette saison, le Frozen Head State Park regorge d’arbres nus qui oscillent sur les versants des montagnes alentour. Nous avons convenu de nous retrouver là où sont nés les marathons de Barkley, redoutés pour leur incroyable brutalité (et portant bizarrement la marque du pluriel), également connus comme la course qui met à bout de souffle, The Race That Eats Its Young, du nom du documentaire Netflix de 2014. Lazarus Lake est d’humeur bavarde. Il palabre sur le football américain universitaire, les origines de l’oranger des Osages, l’histoire de la géographie américaine, les pics de décès causés par les ours sauvages, la population locale des cigales, la diminuTHE RED BULLETIN
ALEXIS BERG (2), SANDRA CANTRELL
Lazarus Lake, alors qu’il s’appelait encore Gary Cantrell, sillonnant les routes du Tennessee aux premiers jours de sa longue carrière de coureur d’endurance.
Les coureurs doivent affronter la neige, le grésil, la pluie et le brouillard. Il est souvent difficile de voir à plus de 10 mètres devant soi.
Très rudes, les marathons de Barkley attirent des coureurs du monde entier : Inde, Nouvelle-Zélande, Lituanie, Russie, Japon ou Tadjikistan.
Lazarus Lake et son déjeuner healthy... En face : un gâteau orné de la devise que Lazarus Lake prononce le jour de la course : « Bonne chance les nazes ».
« Vous vous demandez peut-être pourquoi on s’inflige ça… Et pourquoi pas ? » tion du nombre d’aires de repos sur les routes américaines, et les imitations de sa boisson favorite, Dr Pepper. Et bien qu’il ait compté parmi les plus grands ultramarathoniens dans ses jeunes années, créé six courses uniques et soit revenu d’un trek de 5 100 km sur 126 jours d’un bout à l’autre des États-Unis, Lazarus Lake tient à souligner qu’il n’aime pas spécialement faire de l’exercice. « Ça me gonfle !, se marre-t-il. C’est inutile et on n’a rien à montrer à la fin. Alors au lieu de soulever des poids, je construisais des murs en pierre. Ça revenait au même, et j’avais un résultat concret au final. »
ALEXIS BERG
L
azarus Lake est une contradiction ambulante. L’homme qui a imaginé l’ultramarathon le plus redouté au monde est indolent et préfère la rando à la course. Il fume comme un pompier, ne conçoit pas un repas sans un bon steak et ne se sépare jamais de sa bouteille de Dr Pepper. Et ne lésine pas sur le beurre. Il est bien loin des débats actuels sur la nutrition… C’est certainement son humour peu conventionnel qui l’a amené à inventer les marathons de Barkley. Pour être autorisé à y participer, il faut une bonne condition physique et mentale, et un sacré sens de l’humour. Créés en 1986, ces marathons consistent en une boucle qui commence et se termine au niveau de la barrière jaune, point de départ du chemin de randonnée de Frozen Head. Officiellement, ils comptent cinq tours de 32 km environ (les coureurs, eux, affirment qu’une boucle représente en réalité un marathon complet soit 42,2 km). Les deux premiers tours se courent dans le sens des aiguilles d’une montre, les deux suivants dans le sens inverse et – si vous arrivez jusque-là – le cinquième et dernier tour se court dans le sens de votre choix. Chaque boucle compte près de 3 700 m en montée et autant en descente, pour un total de 37 000 m de dénivelé, ce qui revient à gravir et descendre l’Everest deux fois. La course a généralement lieu le samedi précédent le 1er avril et débute entre minuit et THE RED BULLETIN
midi. Une conque retentit pour indiquer aux participants que la course commencera 60 minutes plus tard. Puis Lazarus Lake allume sa cigarette pour marquer le début des hostilités. L’itinéraire chaque année renouvelé inclut toujours des obstacles iconiques, comme la colline surnommée Testicle Spectacle, le mur d’escalade de Danger Dave (avec ses chemins exposés et ses berges sableuses) et la Rat Jaw (une pente émaillée de souches d’arbres et de bruyères coupantes comme des lames de rasoir). Les coureurs disposent d’une boussole et d’une carte pour s’orienter. L’utilisation du GPS est interdite. À chaque tour, les concurrents doivent retrouver un livre placé à certains endroits le long du tracé de la course et arracher la page qui correspond à leur numéro de dossard. Cela prouve qu’ils ont suivi le bon tracé, et le décompte des pages après coup est un moyen infaillible pour Lazarus Lake de vérifier que les participants ont bien passé chaque point de contrôle. Étant donné que la course est organisée en mars, les concurrents doivent affronter la neige, le grésil, la pluie et le brouillard. Les marathons de Barkley doivent être effectués en moins de 60 heures, ce qui contraint les coureurs à de courtes pauses entre les tours, pendant lesquelles leurs proches leur font enfourner de la nourriture, soignent leurs écorchures, etc. Puis retour à la course. Le record est détenu par un Américain, Brett Maune, qui a terminé en 52 heures 3 minutes et 8 secondes en 2012. À ce jour, seuls quinze personnes ont réussi à terminer les cinq tours. « Ceux et celles qui se soumettent à cette épreuve en ressortent grandis, explique Lake. Car ils se sont dépassés. » Selon lui, l’objectif n’a jamais été de créer la course la plus difficile au monde, mais simplement de tester les limites des participants. L’idée lui est venue lorsqu’en 1977, James Earl Ray, le meurtrier du défenseur des droits civiques Martin Luther King Jr., vient de s’échapper du pénitencier de Brushy Mountain, déclenchant ainsi la plus grande chasse à l’homme du Tennessee. James Earl Ray est capturé dans les bois 54 heures plus tard, 67
après avoir parcouru moins de 13 km. Convaincu qu’il aurait pu parcourir une distance de 160 km dans le même laps de temps, c’est là que Lazarus Lake imagine ses marathons. La sélection des participants est draconienne. Chaque année, des coureurs du monde entier posent leur candidature, mais seuls quarante se retrouvent sur la ligne de départ, après avoir réalisé un « sacrifice humain » qui, selon Lazarus Lake, n’a pas d’égal. Pour gagner leur dossard, les concurrents doivent rédiger une lettre de motivation expliquant les raisons pour lesquelles ils méritent leur place et s’acquitter de frais de dossier (non remboursables) de 1,60 $. Les candidats retenus reçoivent une lettre de condoléances. Le jour de la course, les nouveaux concurrents doivent apporter une plaque d’immatriculation de leur État, tandis que les rares ayant déjà terminé une précédente édition doivent fournir un paquet de cigarettes Camel. Et les concurrents qui ont déjà participé mais n’ont pas réussi à terminer la course doivent venir avec un objet choisi (chemise à carreaux, chemise blanche, chaussettes…) par lui. Cette année, il pense demander une imitation de Dr Pepper, dont il est accro. Lazarus Lake pourrait demander plus, mais ces frais peu élevés permettent d’accueillir 68
un ensemble éclectique de participants, dont John Kelly, originaire de Washington DC et vainqueur de l’édition 2017. Silhouette élancée et air sérieux, John Kelly considère les marathons de Barkley comme un événement incontournable du trail. « Ils permettent de mieux connaître ses limites. La résilience mentale seule ne suffit pas pour terminer une course. Ce n’est pas non plus une question de forme. Quelle que soit votre condition physique, vous allez être tenté d’abandonner à un moment ou à un autre. » Ce n’est qu’à son troisième essai que John Kelly réussit à terminer les marathons de Barkley. « J’étais en plein délire. Il m’a fallu un moment pour réaliser que je l’avais fait ! » Lazarus Lake adhère. Il n’a d’ailleurs pas toujours été aussi sadique. « Je mérite une sorte de compensation, commence-t-il alors qu’on lui demande de raconter sa jeunesse. Une compensation de ses parents originaires de l’Oklahoma et dont l’enfant – qui n’a jamais rien fait de mal – est né et a grandi au Texas. Cet enfant, qu’ils le veuillent ou non, sera à jamais marqué par cette réalité. C’est une réalité qui… Bref, c’est arrivé. Que peut-on y faire ? », soupire-t-il, impassible. Idem quand on le questionne sur son âge : « En quelle année je suis né ? Je ne me souviens pas. J’étais vraiment très jeune à l’époque. » (Nos recherches montrent qu’il a THE RED BULLETIN
ALEXIS BERG
Cinq tours de 32 km chacun environ. Chaque boucle compte près de 3 700 m en montée et autant en descente, pour un total de 37 000 m de dénivelé, ce qui revient à gravir et descendre l’Everest deux fois.
Chaque semaine, Lake fait une boucle de 32 km à pied pour déjeuner ici. À gauche : un coureur exhibe ses blessures post-marathon.
L’Américain John Kelly descend la Rat Jaw lors de son cinquième et dernier tour. Quelques heures plus tard, il sera la quinzième personne à terminer les marathons de Barkley. 70
THE RED BULLETIN
64 ans.) Tout ce que Lake dira, c’est qu’il est né Gary Cantrell à San Marcos, Texas, car son père avait été nommé sur la base militaire aérienne Edward Gary. (Par la suite, il se choisit le nom de Lazarus Lake pour sécuriser son premier compte e-mail. « Comme si j’avais des secrets d’État à protéger », plaisante-t-il.) Les Cantrell vivent à proximité d’une résidence étudiante. Le jeune Lake y côtoie des joueurs de football américain, ce qui confirme sa passion pour le sport. En 1966, la mode du jogging est mise à l’honneur dans le journal du soir. Son père et ses amis mettent alors le cap vers la piste du coin pour courir un mile (environ 1 600 mètres) en moins de huit minutes. La première fois que Lazarus Lake les accompagne, il surpasse son père. « Je ne l’avais jamais battu dans aucun domaine, rit-il. Notre famille adore la compétition et le sport, et les enfants n’étaient pas autorisés à gagner. » Pensant qu’il devait être un bon coureur, Lazarus Lake commence la piste et le cross-country, ce qui l’amène aux courses sur route, puis aux marathons. Puis il s’inscrit partout où il le peut, jusqu’aux compétitions internationales. Et décide finalement que l’ultramarathon sera sa discipline reine. Or, les ultramarathons les plus proches du Tennessee se déroulent à Miami et à Philadelphie. Lazarus Lake crée donc son propre ultramarathon, le Strolling Jim 40, en 1979. Entre-temps, les blessures et les ravages d’une vie passée à marteler le sol l’ont mis hors course. Lazarus Lake sait que son talent est ailleurs. « Je voulais être un bon coureur, mais j’ai toujours été moyen. En fait, je suis bien meilleur pour coordonner les courses. » À présent retraité de son poste de comptable, il organise cinq courses annuelles en plus des marathons de Barkley, y compris le Barkley Fall Classic (une sorte de marathons de Barkley pour débutants) et le Big’s Backyard Ultra, une course d’endurance pendant laquelle les concurrents doivent réaliser autant de boucles de 6,7 km que possible, avec des départs à chaque heure pile. Départ manqué ? Compétition terminée ! En 2017, le vainqueur a parcouru 456 km.
ALEXIS BERG (2)
S
i sa vie de coureur est derrière lui, Lazarus Lake n’en reste pas moins actif. Le lendemain de notre rencontre à Frozen Head, nous nous retrouvons pour le déjeuner à Pétaouchnok, sur une aire de repos qui fait aussi office de bazar et de boutique d’antiquités, et sert le meilleur poulet frit de la région. Au moins une fois par semaine, Lazarus Lake marche 16 km pour venir casser la croûte ici, puis il retourne chez lui, toujours à pied. Une broutille comparé à son épique randonnée de septembre 2018. Après dix mois de convalescence dus à une blessure à la cheville, Lake décide de marcher dans douze États, malgré les mises en garde de son médecin quant à un dysfonctionnement de son artère fémorale gauche. Sauf que Lazarus Lake est déterminé à atteindre son but. « Vous vous demandez peut-être pourquoi on s’inflige ça ? Et pourquoi pas ? J’ai toujours voulu le faire mais je n’ai jamais eu le temps, avec la famille, le boulot… Je me suis rendu compte que si je ne me décidais pas maintenant, je n’en serais bientôt plus capable physiquement. » Suivant la route 20 de Newport, Rhode Island, jusqu’à Newport, Oregon, Lazarus Lake met une semaine de plus que les 120 jours prévus pour terminer ce trek. Il marche 12 à 14 heures par jour et perd 18 kg. Des inconnus lui proposent souvent de l’accompagner sur une partie de l’itinéraire. Dans les régions désertiques de l’est, on s’arrête et on lui donne de l’eau. Il s’émerveille devant la voûte étoilée visible depuis les plaines du Nebraska. THE RED BULLETIN
« Quelle que soit votre condition physique, vous serez tenté d’abandonner à un moment ou à un autre. »
John Kelly reprend son souffle après la ligne d’arrivée en 2017. Jusqu’en 2013, il n’avait jamais couru plus de 10 kilomètres...
Il fait un détour par le Wisconsin quand les sentiers rocailleux de l’Illinois se révèlent trop coriaces pour la randonnée, et se heurte à un dernier obstacle lorsqu’il découvre que l’Oregon est une zone durement aride, et non la riche région boisée qu’il imaginait. Il gravit toutes les montagnes qu’il trouve sur son chemin. Et à près de 700 km de l’arrivée, il se fracture la hanche. Il aura suffi d’une contorsion inhabituelle. Considérant qu’il est trop proche de la fin pour faire marche arrière, il poursuit sa route. « Les deux premières semaines qui ont suivi mon retour sont très floues. Je suis resté assis sur ma chaise. Toute ma vie, à l’école et au travail, j’ai voulu être en extérieur. Et maintenant, c’est l’inverse ! » Nous réglons et prenons congé sur l’aire de repos. Lazarus Lake doit rentrer chez lui étudier la pile de candidatures qui s’accumulent pour les prochains marathons de Barkley. Il ne court plus, mais ses journées sont toujours aussi remplies, entre la logistique de tels événements et ses propres pérégrinations. Il ne ralentira sans doute jamais. « Trop de gens vivent leur vie comme s’ils voulaient rendre leur équipement en parfait état, s’étonnet-il en tirant sur une énième cigarette. À ma mort, je veux qu’on s’exclame : “Mon Dieu, tout est usé jusqu’à la corde” Nous avons une seule vie. Ce sont toutes les expériences que nous pouvons y intégrer qui comptent. » Il esquisse un sourire avant de s’engouffrer brusquement dans sa voiture et disparaître dans les forêts du Tennessee. Retour à la légende. barkleymarathons.com 71
Impressionnant : Dani Pedrosa en 2018 sur le circuit d’Assen (PaysBas). Avec Destination Red Bull, l’Espagnol sera l’un de vos coachs.
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COMMENT FONT-ILS ?
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WERNER JESSNER
Pour les motards, les sliders usés sont la marque du guerrier. Initiez-vous au virage parfait sous l’œil avisé des légendes du MotoGP. Bienvenue à Destination Red Bull.
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Les avantpieds calés sur les repose-pieds.
Le genou doit toucher le sol et imprimer aux sliders l’usure qui les caractérise. Dix clés pour un virage parfait.
Adoptez et maintenez une conduite sereine. Tenez le guidon sans vous raidir et pilotez avec souplesse en pensant à bien respirer.
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Sete Gibernau, 46 ans, coach Destination Red Bull (cf. encadré), 179 courses de CM à son actif.
Maintenez la tête droite même dans un virage serré. La seule façon d’évaluer le virage avec justesse est de garder les yeux parallèles au sol.
La jambe intérieure repliée et écartée vers l’extérieur.
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Après la phase de freinage, utilisez le poids du corps pour déplacer le centre de gravité vers l’intérieur et serrez les genoux sur le réservoir, le tout dans un mouvement fluide et sans à-coup.
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Cas d’un virage à gauche, jugé plus facile par la majorité des pilotes : avec l’accélérateur à l’extérieur, la marge pour équilibrer avec le coude est plus grande.
Pliez la jambe intérieure et ouvrez-la vers l’extérieur. Ne pas hésiter au début à exagérer le geste.
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Creuser légèrement le dos. Cela permet d’adopter automatiquement une position basse sur la moto facilitant le rapprochement du genou vers le sol.
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À partir de ce point, il ne faut plus toucher aux freins. Prendre le virage en ayant la sortie en ligne de mire – plus ou moins vers l’avant selon l’instinct.
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En phase de freinage à l’entrée du virage, seuls les avant-pieds sont sur les repose-pieds afin d’éviter tout risque de contact avec le sol et de rabotage des orteils.
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À force de frotter, le pantalon aussi y est passé.
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Réglez l’inclinaison à l’aide de l’accélérateur : en réduisant les gaz, la moto penche vers l’intérieur. En les ouvrant, elle se redresse. La pratique permet à la longue de maîtriser le bon dosage.
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Puis arrive le moment où le genou touche terre. Félicitations, mission accomplie ! Mais restez calme (cf. étape 1). Il faut encore sortir du virage. Ouvrez les gaz et laissez la force centrifuge redresser la bécane. Préparez-vous à le refaire toute une journée.
Amateur ou pro (comme ici en MotoGP), la technique de base reste la même.
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TOM MACKINGER
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Le genou extérieur bien cramponné au réservoir.
Maintenir la tête droite.
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DANI PEDROSA n’a plus besoin d’être présenté aux fans de MotoGP : le triple champion du monde (en 125 et 250 m³) a illuminé le Championnat du monde de moto pendant dix-huit ans. Outre son style de pilotage, l’Espagnol a aussi conquis les cœurs des spectateurs par sa ténacité face aux revers subis. Après 295 courses, l’éternel pilote de l’écurie Honda a mis fin à sa carrière à l’automne dernier et rejoint l’équipe développement de KTM. SETE GIBERNAU a grandi entouré
de motos. Son grand-père Don Paco Bultó a fondé la légendaire marque de moto Bultaco. L’Espagnol participe aux championnats du monde de 1992 à 2006, et en 2009. Faits d’arme : vice-champion du monde en 2003 et 2004 derrière Valentino Rossi. Après sa retraite, il intègre le staff de Dani Pedrosa jusqu’à ce qu’il reprenne du service en 2018 – en MotoE, championnat du monde de motos électriques.
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Comment n’emporter que le strict minimum, qu’importe le terrain. PAGE 88
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LE GRAND RETOUR DE LA TECTONIQUE
DIVE.IS
Pour plonger entre deux plaques, la nord- américaine et l’eurasienne, c’est uniquement en Islande que ça se passe. PAGE 78
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Cooper nage entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne dans la faille de Silfra (Islande).
FAILLE DE SILFRA
DES PLONGEURS À CÔTÉ DE LA PLAQUE L’Islande est le seul endroit au monde où l’on puisse plonger entre des plaques tectoniques. Tarquin Cooper a enfilé une combinaison étanche et s’est aventuré dans l’abîme.
J
e suis à dix mètres de profondeur. En suspension entre deux parois escarpées de roche volcanique dans un canyon sous-marin, le long de la ligne de faille de la dorsale médio- atlantique. Je n’entends que ma respiration. Dans ma tenue
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étanche et pressurisée, je me sens plus astronaute que plongeur. Un sentiment renforcé par le bleu profond de l’eau. Je pourrais être en train de flotter dans l’espace… Devant moi, le gouffre se rétrécit pour faire environ deux mètres. C’est l’endroit de la plongée où les
Cooper (à droite) et le guide de plongée Enno Ackermann.
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voyage
CONSEILS PRATIQUES
EN TERRE DE FEU ET DE GLACE
Mangez de la tête de mouton, explorez l’endroit où Brienne a tué Le Limier, et visitez le musée des pénis. Et quoi que vous fassiez, ne traitez jamais un cheval islandais de poney.
Islande La faille se situe sous le parc de Thingvellir, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Thingvellir Reykjavík
En été, les algues qui poussent dans la faille de Silfra donnent à l’eau une couleur encore plus vive.
À FAIRE MANGER DE LA TÊTE DE MOUTON Goûtez au kjammi og kók, de la tête de mouton, à la gare routière de Reykjavík’s BSÍ. À moins que vous ne préfériez un petit bout de hákarl, ce requin fermenté qui sent bon l’ammoniac Choisissez de préférence des food halls, deux fois moins cher qu’au restaurant et terminez votre repas avec une glace à la réglisse.
TARQUIN COOPER
Dernières vérifications : les plongeurs se préparent pour l’immersion intercontinentale.
deux plaques continentales sont les plus rapprochées. Tandis que je me faufile, je m’arrête pour faire le pont entre la plaque nord-américaine d’un côté et la plaque eurasienne de l’autre, et savoure l’une des vues les plus époustouflantes que l’on puisse avoir sous l’eau : la faille de Silfra. L’Islande n’est pas la première destination qui vient à l’esprit pour la plongée. Elle est célèbre pour ses sources thermales, sa population très impliquée dans l’égalité des droits hommes-femmes et ses volcans aux noms imprononçables comme Eyjafjallajökull (dont l’éruption a semé le chaos dans le trafic aérien en 2010). Colonisé par les vikings et dominé par les
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« L’eau est si claire que je vois le bout du couloir. C’est magnifique. » dieux nordiques, le paysage est sauvage, montagneux et rude. Et sous l’eau ? À 50 km à l’est de Reykjavík, dans le parc national de Thingvellir classé au patrimoine mondial de l’Unesco, se trouve un petit chenal de fonte de glaciers qui débouche sur la faille de Silfra, une fissure entre les plaques tectoniques résultant d’une série de tremblements de terre en 1789.
DÉCOUVRIR DES LIEUX DE TOURNAGE Allez voir le site où Le Limier a rencontré son ennemie jurée, Brienne de Torth. De nombreuses autres scènes de Game of Thrones ont également été tournées sur l’île. BLOQUER SUR UN PHALLUS Le seul musée au monde dédié aux pénis est à Reykjavík ! Jouer au golf sous le soleil de minuit, sur l’un des 65 terrains sur champ de lave, pourrait être plus séduisant.
À ÉVITER ACHETER DE L’EAU MINÉRALE EN BOUTEILLE L’eau du robinet est de l’eau minérale volcanique pure. TRAITER LES PETITS CHEVAUX DE PONEYS Vous risquez de vexer vos hôtes islandais. Leurs chevaux sont célèbres pour leur caractère trempé et leur allure unique appelé tölt. ACHETER DES BIÈRES AU SUPERMARCHÉ Elle sera sans alcool. La bière n’a été légalisée qu’en 1989 – le 1er mars, jour où l’on fête le Bjordagur (Jour de la Bière) – et vous n’en trouverez que dans des magasins gérés par l’état ou des boutiques hors-taxes.
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Faire.
voyage
LANCEZ-VOUS
EN EAUX G LACIALES
Pratiquer la plongée dans l’eau froide r equiert d’autres aptitudes que dans l’eau tiède. Pour les débutants, il est important de savoir se servir d’une combinaison étanche. LA COMBI ÉTANCHE
Bien plus qu’une couche imperméable, la combinaison étanche a plus de similarités avec une tenue d’astronaute qu’avec une combinaison de plongée. De nombreuses fonctions sont dérivées d’innovations de la NASA.
FERMETURE ÉCLAIR ÉTANCHE Développée par la NASA pour retenir l’air, elle a des joints imperméables des deux côtés des dents.
SOUPAPE D’INFLATEUR Comme les tenues spatiales, les combis étanches sont pressurisées pour parer l’effet « sous vide » qui s’accentue au cours de la descente. De l’air est ajouté grâce à l’inflateur afin de résoudre le problème.
CALME SOUS LA PRESSION COMMENT S’ATTAQUER À UNE PLONGÉE TECTONIQUE 1. Faites le stage PADI Dry Suit Diver au préalable. Il dure deux jours.
sec, donc faire pipi sous l’eau n’est pas une bonne idée.
2. Évitez les poches d’air dans les bottes en ramenant les genoux vers le torse, car cela peut vous renverser et vous faire flotter à la surface.
4. Préparez-vous au choc provoqué par l’eau froide sur votre visage. Respirez, ne paniquez pas. Ça va passer.
3. Comme le suggère son nom, la combinaison étanche vous garde au
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5. Gardez vos mains aussi immobiles que possible. Chaque mouvement accélère la perte de chaleur.
C’est un miracle géologique et le seul endroit au monde où l’on peut plonger entre deux plaques tectoniques. « C’est l’eau la plus claire que tu verras de toute ta vie », me dit Enno Ackermann, le moniteur de plongée. Elle est aussi sacrément froide, pas plus de quelques degrés au dessus de zéro. Quiconque veut plonger à Silfra doit donc porter une combinaison étanche et être détenteur d’un certificat (que l’on peut acquérir en un week-end). Sous ma combi, j’enfile des sous-vêtements thermiques, des leggins thermiques et une combinaison en laine polaire. L’équipe de plongée m’aide à enfiler la combinaison étanche, vérifie les joints et ajuste la bouteille d’air. Avec mes poches pleines de poids, je porte environ 25 kilos sur moi. Les 200 mètres qu’il faut marcher entre le parking et le point d’entrée me paraissent interminables. Au bord de l’eau, je mets mes palmes par-dessus les bottes de ma combi et crache dans mon masque pour éviter que de la buée ne se forme. Puis je mets mon détendeur dans la bouche, fais les dernières vérifications et plonge dans le vide. Ou plutôt coule. Les premières minutes, j’essaie de trouver une flottabilité neutre par des exercices
de ventilation – en vain. Lorsque j’arrive à me détendre et à ouvrir les yeux, la récompense est immédiate. L’eau est claire comme de l’eau minérale – ce qu’elle est effectivement, filtrée depuis des décennies par la roche volcanique. Je m’élance derrière Enno vers les profondeurs. La faille s’ouvre sur la « cathédrale », un couloir étroit, de 100 m de long aux parois escarpées. La clarté de l’eau me permet de voir jusqu’à l’autre bout. Une pure merveille. Des rochers éparpillés au fond rappellent d’anciennes ruines. Un éclat de lumière fait scintiller une truite arc-en-ciel. Dans mon excitation, j’ai complètement occulté la minuscule fuite dans la bande de caoutchouc de mon col et par laquelle l’eau commence à rentrer. C’est désagréable mais je me dis que je me réchaufferai plus tard. En sortant de l’eau, je réalise à quel point j’ai froid. Enno me demande si je suis sûr de vouloir retourner encore une fois dans l’endroit « le plus génial où j’aie jamais plongé ». Je réponds par l’affirmative – en claquant des dents. « Super, lance-t-il, je vais te chercher une autre combinaison. » originaldiving.com
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SYSTÈME DE GANTS AVEC BAGUES Vous avez sûrement vu Neil Armstrong (ou Matt Damon dans Seul sur Mars) attacher ses gants à l’aide d’un système de bagues autour des poignets. Les combinaisons étanches présentent aussi cet élément, utilisé surtout par les plongeurs spéléo.
« Comme flotter dans l’espace. » Cooper est fasciné par les eaux cristallines de Silfra.
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avril Weather again En sommeil depuis trois ans, le Weather Festival se réveille au printemps. Avec le même ADN. Les organisateurs l’ont promis, toujours soucieux d’explorer la scène française à la recherche de talents. De 20 heures à 10 heures du matin, la Seine devient festive avec Oko Dj, Alva Noto UNIEQAV et Anetha. Boulogne-Billancourt, La Seine musicale ; weatherfestival.fr/2019
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et 28 avril Salon Moto de Pecquencourt Le plus grand salon de la moto en France célèbre sa 40e édition avec des animations inédites. Les Nordistes vous préparent une exposition exceptionnelle de 40 motos GP en présence de Giacomo Agostini, légende italienne des circuits. Côté FMX, vous pourrez compter sur Tom Pagès. Pecquencourt ; mc-pecquencourt.mobi
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et 5 mai Passez à Brest Red Bull Music consolide sa collaboration avec Astropolis et se pose trois jours à Brest où le fameux festival est né il y a 25 ans. Deux temps forts sont promis au public breton : le vendredi 3, en mode clubbing-techno, dans les murs de la mythique salle Vauban et le dimanche 5, version disco house, en journée, au grand centre d’art contemporain brestois, Passerelle. Une première dans cet espace. Brest, salle Vauban et Passerelle ; redbull.com
avril À fond de rap En vue de la réouverture du Red Bull Music Studios Paris installé au sein de la Gaîté Lyrique, le lieu culturel parisien y accueille une grosse soirée hip-hop. Sont attendus AZF (mix 100 % rap français), le collectif de DJ’s Good Dirty Sound, Simo Cell en b2b avec Low Jack, Youv Dee, Ateyaba et Kekra (photo) en live. L’occasion, aussi, de fêter l’arrivée d’une nouvelle chaîne YouTube dédiée au hip-hop.
FIFOU, GUILLAUME PELLION/RED BULL CONTENT POOL, ARMAND LENOIR/THE AGENCY, RICHARD BORD
Paris, Gaîté Lyrique ; redbull.com
28 mars au 29 mai Red Bull Font&Bleau
Depuis le 28 mars à Evry, et jusqu’au 29 mai à Nantes, l’édition 2019 propose à tous les candidats grimpeurs 9 étapes de qualification dans les centres Block’Out en France. En jeu, les places pour participer à la finale nationale le 15 juin à Fontainebleau. Ce jour-là, 39 équipes s’affronteront sur les rochers du spot bellifontain, l’un des plus difficiles au monde. Il s’agira d’être le plus rapide sur les blocs. Le sprint est lancé. France ; redbull.com
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avril - juin
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mai au 2 juin
Devant des centaines de milliers de spectateurs, le festival montpelliérain est l’étape centrale des FISE World Series, la tournée mondiale des Action Sports. L’événement est devenu en vingt ans la plus grande compétition en la matière en Europe. BMX, roller, trottinette, skateboard, mountain bike, wakeboard ou VTT slopestyle, le programme promet du spectacle pendant cinq jours. Les 1 900 riders pros et amateurs s’affronteront sur les rives du Lez, territoire de jeu du festival. Montpellier, Rives du Lez ; fise.fr
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avril Red Bull Paper Wings Une feuille A4, dix doigts, vous êtes prêts pour le concours d’avions en papier qui traverse trente campus ce printemps. Trois catégories pour briller : durée du vol, distance de vol et voltiges aériennes. Les soixante qualifiés à la finale nationale à Paris viseront les trois places pour la finale mondiale à Salzbourg en mai. paperwings.redbull.com
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au 26 mai Made Festival Un marathon de musique électronique s’annonce dans les quartiers de Rennes : bars, parcs, salles de concerts, le son sera partout ! Au programme des quatre jours, artistes locaux et mastodontes house et techno sont attendus. On y trouvera également le Red Bull Music Boom Bus installé au cœur du grand parc rennais des Gayeulles pendant les concerts de jour. Rennes ; made-festival.fr
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au 26 mai NL Contest Cultures et sports de glisse urbains sont mis en avant dans cette 14e édition du festival international du Grand Est au skatepark de la Rotonde de Strasbourg. Skate, roller, BMX, escalade mais aussi battles de break, concerts ou graffiti composent la programmation et les compétitions sous toutes leurs formes. Une série d’expos photos fera la nouveauté d’un rendez-vous très populaire. Strasbourg ; nlcontest.com
au 10 juin Outdoor Mix Le lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) sert de cadre à la scène outdoor européenne. Mêlant sports extrêmes et culture musicale, le festival version printemps veut attirer le grand public. Plus de seize disciplines sportives et mille sportifs sont annoncés (Kayak Freestyle, Longboard Downhill, BMX Spine et Dirt, MTB, Kitesurf, SUP, Jumpline, etc). Côté concerts, douze artistes (électro, reggae, dub, etc) feront vibrer les soirées. Embrun, Lac de Serre-Ponçon ; outdoormixfestival.com
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Faire.
9 mars au 22 juin
RED BULL NEYMAR JR’S FIVE
Viser haut ! Finale du Red Bull Neymar Jr’s Five à Paris en 2018.
EN ROUTE POUR LE BRÉSIL
Le concept du Red Bull Neymar Jr’s Five ? Un tournoi à cinq, sans gardien, où le but (sic) est d’en marquer le plus possible en dix minutes. À chaque but marqué, un joueur de l’équipe adverse est exclu. Du 9 mars au 25 mai, les équipes inscrites pourront parti-
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ciper aux qualifications nationales un peu partout en France. Les joueurs doivent être âgés de 16 à 25 ans et chaque équipe peut choisir deux vétérans de plus de 25 ans.
Au royaume du Ney
La finale française aura lieu le 22 juin à Paris. Les deux équipes locales (homme et femme) qui iront au bout du tournoi gagneront leur place pour affronter Neymar Jr au Brésil, lors de la grande finale internationale à l’Instituto Projeto Neymar Jr à Praia Grande.
Un tournoi mondial
En 2018, plus de 125 000 joueurs de 62 pays ont participé au tournoi sur les six continents. C’est la team Caméléons qui est sortie des qualifications et a représenté la France. Cette année, plus de 4 000 participants sont attendus dans l’hexagone. Les « champions du monde » en titre sont les Mexicains chez les hommes et les Brésiliennes chez les femmes. Et si cette année la France ramenait la coupe à la maison ?
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SARAH BASTIN/RED BULL CONTENT POOL, FABIO PIVA/RED BULL CONTENT POOL
Le tournoi de foot à 5 de Neymar Jr est de retour ! Les qualifications ont lieu dans seize villes françaises. Les gagnants iront au Brésil pour la finale internationale et affronteront peut-être la star du PSG et ses potes. N’attendez plus, montez votre équipe !
mai-juin
Le 5 féminin en force
Les footballeuses aussi peuvent s’inscrire au tournoi. Même terrain et même règles que pour leurs homologues masculins, et à en juger du bord du terrain, elles mettent souvent autant d’intensité dans les matches que les hommes. Si le football féminin est déjà très populaire au Brésil, la France n’est pas en reste. Preuve de l’engouement en plein essor pour le jeu, 32 équipes féminines soit 224 joueuses étaient inscrites l’an dernier et la participation à l’édition 2019 s’annonce déjà en hausse. Notez que deux qualifications 100 % féminines auront lieu à Lyon le 19 avril et à Paris le 3 mai. Infos sur redbullneymarjrsfive.com
Pression sur Neymar Jr chez lui au Brésil lors de la finale mondiale.
Petit terrain pour grand tournoi
125 000 Vedat Under, team Caméléons
« MIEUX VAUT MARQUER LE PREMIER BUT ! »
joueurs se sont inscrits au tournoi en 2018 soit environ 18 000 équipes ! Elles étaient 62 à s’affronter lors de la finale internationale au Brésil sous les yeux de NeymarJr, ce dernier jouant avec sa team contre les vainqueurs.
Pour la finale au Brésil l’an dernier, une équipe a défendu le drapeau tricolore chez les filles et les garçons : la team Caméléons. Vainqueurs des qualifications françaises, cette bande de potes brille sur les terrains de street foot. Son représentant, Vedat Under, vous prodigue quelques conseils.
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t errain est plus petit, il y a plus de duels donc il faut être présent et dur sur l’homme. Il y a beaucoup de contacts.
éfendre votre titre au Red d Bull Neymar’s JR Five 2019 ? VEDAT UNDER : On va essayer. Masculin et féminin, on a fait fort avec le doublé l’an dernier donc on va essayer de réitérer ça pour cette nouvelle édition.
Quelles sont les clés pour gagner ce genre de tournoi ? Il faut être unis et solidaires sur le terrain. Et tout donner bien sûr. Il faut des joueurs techniques mais aussi des joueurs qui soient là pour « tenir la baraque », pour défendre. Si l’on se prend un but, un joueur est exclu, donc après ça devient difficile de gagner. Il vaut donc mieux marquer le premier but. Les cages sont petites, il faut être précis, avoir du sang froid.
Quelles sont les qualités d’un bon joueur de Five ? Il faut être technique. Il faut avoir la dalle, la grinta, ne jamais rien lâcher. Il faut toujours vouloir gagner. Comme le
Le Brésil l’an dernier, en présence de Neymar Jr, ça devait être complètement dingue ? C’était magique. On sait tous que c’est le pays du foot, mais c’est encore plus le pays du
THE RED BULLETIN : Prêts à
Avec sa team Caméléons, Vedat a gagné le tournoi français en 2018.
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mètres : c’est le diamètre de la zone de but. Ce demi-cercle devant les cages est une zone spéciale dans laquelle aucun joueur ne peut pénétrer, sous peine de se faire sanctionner. On joue au Five sans gardien de but.
street foot. Même ici en France on a grandi avec le « joga bonito », Ronaldinho… c’était un rêve d’aller là-bas. On a été super bien accueilli, tout était très bien organisé. Le niveau du tournoi était très élevé avec des équipes du monde entier. On a réussi à sortir des poules mais on a eu la malchance de tomber sur les Brésiliens et eux, ils ne rigolent vraiment pas. On n’a pas réussi à les battre mais malgré la défaite, on n’en garde que du positif. Est-ce que Neymar Jr a joué ? Oui, contre les vainqueurs ! Quand il est arrivé c’était de la folie, il a montré tout son talent.
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Voir.
Le sport mécanique donnera de la force à votre écran ce mois-ci, avec le meilleur des épreuves de dirt bike, du rallye et du MotoGP. Accrochez-vous !
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Le pilote anglais Sam Winterburn attaque la côte du Red Bull Hare Scramble de 2017.
juin DIRECT
ERZBERG RODÉO : RED BULL HARE SCRAMBLE
Une montagne, 15 points de contrôle, 4 heures, 500 concurrents pour seulement une poignée à l’arrivée. Bienvenue à la 25e édition du Red Bull Hare Scramble, la course de Hard Enduro la plus relevée au monde. Les pilotes enchaînent montées sans fin, descentes redoutables et des passages rocheux infernaux dans la carrière d’Erzberg (Autriche). L’Anglais Graham Jarvis parviendra-t-il à s’imposer à nouveau et à conserver l’unique trophée de la compétition, taillé dans la roche de l’Erzberg ? Réponse en direct du 30 mai au 2 juin.
REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT
Red Bull TV est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en d irect ou en différé. Le plein de contenus originaux, forts et c réatifs. Vivez l’expérience sur redbull.tv
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mai au 2 juin
DIRECT
WRC PORTUGAL
Le Rallye du Portugal est l’une des étapes historiques à la création du Championnat du Monde WRC en 1973. 2019 marque son retour dans le circuit. Sébastien Loeb, Ott T änak et Sébastien Ogier, tenant du titre depuis six ans, seront à l’œuvre lors de cette étape élue à cinq reprises meilleur rallye au monde.
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SEBASTIAN MARKO/RED BULL CONTENT POOL, @WORLD/RED BULL CONTENT POOL, GEPA PICTURES/RED BULL CONTENT POOL, FUTURE7MEDIA/RED BULL CONTENT POOL
POUR LES FOUS DE MOTEURS
avril - juin
UNE COURSE SANS FIN
Les autres points forts à suivre de près en mai… MOTOGPTM, ROOKIES CUP, JEREZ
Musique de très haute qualité et interviews d’artistes influents. Restez à l’écoute…
Une fois de plus, sur le même week-end que le MotoGP, Jerez (Espagne) ouvre la saison de la Red Bull MotoGP Rookies Cup. Depuis son premier GP en 1987, le circuit n’a cessé d’être le théâtre de batailles inoubliables.
10 et 12 mai DIRECT
RALLYE DU CHILI
Le WRC au Chili pour la première fois : l’ajout de cette étape à Concepción fait de l’édition 2019 la plus longue depuis 2008.
14 mai NOUVEAUTÉ
ÉPISODE FINAL DE RED BULL MOTO SPY, SAISON 3
Une incursion dans les coulisses de l’AMA Supercross 2019, pour découvrir la vie des concurrents entre deux courses.
18 mai RECAP
DÉBUT DESAISON WESS E XTREME XL À LAGARES
Rendez-vous à Lagares, au Portugal, pour le coup d’envoi de la World Enduro Super Series 2019, une étape très exigeante.
18 et 19 mai DIRECT
COUP D’ENVOI DES DRIFT MASTERS
Les fans l’attendent depuis longtemps : l’Europe Drift Pro Series démarre à fond.
25 mai RECAP
WESS TRÈFLE LOZÉRIEN AMV
Une épreuve moto d’enduro de vitesse et d’adresse devenue un grand classique.
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EN DIRECT DE DETROIT
20 mai
À L’ANTENNE
Chaque année, Detroit, berceau de la techno, accueille le festival Movement (25 au 27 mai), la plus grande manifestation de musique électro en Amérique du Nord. Red Bull Radio prend l’antenne le 20 mai, et propose notamment une émission en direct de la scène Red Bull avec des sets de Gucci Mane, Danny Brown, Disclosure, Madlib ou Marie Davidson. Le programme alternera house, techno, hiphop, drum and bass, ghettotech, etc.
À ÉCOUTER SUR REDBULLRADIO.COM
TREVOR DERNAI/RED BULL CONTENT POOL, BLAKE JORGENSON/RED BULL CONTENT POOL, LITTLE SHAO/RED BULL CONTENT POOL, MATTHIAS HESCHL FOR WINGS FOR LIFE WORLD RUN
4 et 5 mai DIRECT
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avril AVANT-PREMIÈRE
NORTH OF NIGHTFALL
Suivez les vététistes Darren Berrecloth, Carson Storch, Cam Zink et Tom van Steenbergen en Arctique, dans un environnement chargé d’histoire, d’une extrême variété et doté de spots comme jamais ils n’en ont ridés.
avril AVANT-PREMIÈRE
STEP OUT
L’étonnante danseuse hip-hop Kyoka – une B-Girl native d’Osaka (Japon) soutenue par Red Bull – explore les origines diverses des danses de rue, et s’inspire de chacune pour créer une performance unique en exclusivité.
mai DIRECT
WINGS FOR LIFE WORLD RUN
Rejoignez les 100 000 coureurs et athlètes en f auteuil roulant du monde entier. Les fonds collectés sont reversés à la recherche sur les lésions de la moelle épinière.
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BOUGEZ
Photos LUKE KIRWAN
LÉGER
Le FASTPACKING associe ultra-trail et sac à dos ultraléger. Si autrefois les espaces sauvages étaient craints et évités ‒ ou conquis seulement par les plus téméraires ‒ ils sont aujourd'hui très prisés par les amateurs de rando et de course à pied. Et d'autant plus accessibles grâce aux dernières avancées technologiques. Notre sélection de matos vous aidera à braver les éléments... en toute légèreté.
De haut en bas : NEW BALANCE Summit KOM, newbalance.fr ; ON Cloudventure trail-running, on-running.com
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fastpacking / désert
En 1984, le Français Patrick Bauer affronte seul et à pied le désert du Sahara. Douze jours et 350 km plus tard, il en ressort enthousiasmé, au point de fonder l’année suivante, le Marathon des Sables, l’une des courses à pied les plus difficiles au monde. « Les meilleurs marathoniens emportent des vivres et un équipement qu'ils ont maintes fois testés avant la course », explique l'Américaine Meghan Hicks, victorieuse de l'édition 2013. De gauche à droite à partir du haut : veste PEAK PERFORMANCE Raywind J, peakperformance.com ; panneau solaire BIOLITE SolarPanel 5+, eu.bioliteenergy.com ; visière NEW BALANCE Performance, newbalance.fr ; haut HELLY HANSEN Lifa Active Crew, hellyhansen.com ; lampe torche rechargeable GOAL ZERO Lighthouse micro USB, goalzero.com ; lunettes de soleil ADIDAS Zonyk Aero Midcut PR, adidassporteyewear.com ; collant de running PATAGONIA Peak Mission, patagonia.com ; couverture de poche 2.0 MATADOR, matadorup.com ; chaussettes de rando STANCE Thunder Valley, fr.stance.eu.com ; gourde HYDROFLASK 32oz, h ydroflaskfrance.fr ; veste hybride ARC’TERYX Beta SL, arcteryx.com ; short PEAK PERFORMANCE Max, peakperformance.com ; sac à dos THE NORTH FACE Shadow 30+10, thenorthface.fr THE RED BULLETIN
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fastpacking / montagne
En course de montagne, le poids est déterminant. « Il s’agit de limiter le poids tout en ayant suffisamment à boire », a déclaré l’Espagnol Kílian Jornet, sextuple champion des Skyrunner World Series (et vainqueur du dernier Glen Coe Skyline) après avoir gravi l’Everest en 26 heures sans oxygène, en 2017. « J’ai pris deux litres d’eau dont un a gelé. » Le paquetage de Jornet ne dépasse pas 23 kg.
En haut à gauche dans le sens des aiguilles d’une montre : chaussures imperméables KEEN Targhee Lacet, keenfootwear.com ; chaussures MERRELL MQM Flex Mid Gore-Tex, merrell.com ; chaussures SALOMON X Ultra 3 Mid GTX, salomon.com
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De gauche à droite à partir du haut : sac OSPREY Exos 48, ospreyeurope.com ; bonnet G MAMMUT Tweak, mammut.com ; tente HEIMPLANET Fistral, heimplanet.com ; navigateur GPS ARMIN eTrex Touch 25, garmin.com ; haut MONTANE Dart, montane.eu ; gants MAMMUT Astro, mammut.com ; gilet ICEBREAKER MerinoLOFT Hyperia Lite, eu.icebreaker.com ; bâtons BLACK DIAMOND Distance Carbon FLZ, blackdiamondequipment.com ; lunettes de soleil CÉBÉ Summit, cebe.com ; gourde HYDROFLASK 21oz, h ydroflaskfrance.fr ; trousse de premiers soins LIFESYSTEMS Light and Dry Nano, lifesystemsoutdoor.com ; chaussettes STANCE Wind Range, fr.stance.eu.com ; réchaud PRIMUS OmniLite Ti, primus.eu ; tasse LIFEVENTURE Titanium, lifeventure.com ; outil polyvalent FULL WINDSOR The Muncher, full-windsor.com ; pantalon THE NORTH FACE Speedlight, thenorthface.fr ; boxer HELLY HANSEN Lifa Merino, hellyhansen.com ; lampe frontale BLACK DIAMOND Storm, blackdiamondequipment.com ; sac de couchage MARMOT Hydrogen, marmot.com ; veste à capuche SALOMON Drifter Mid, salomon.com
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fastpacking / neige
De gauche à droite à partir du haut : sous-vêtements thermiques ML ras de cou et caleçon ODLO Futureskin, odlo.com ; bâtons de rando LEKI Micro Vario Carbon, leki.com ; sac OSPREY Levity 60, ospreyeurope.com ; boxer HELLY HANSEN Lifa Merino Windblock et bonnet Mountain, hellyhansen.com ; balise GPS SPOT X, findmespot.eu ; piolet BLACK DIAMOND Fuel, eu.blackdiamondequipment.com ; chaussettes de snowboard STANCE Calamajue All-mountain, stance.eu.com ; lampe frontale rechargeable BIOLITE 330 lumen LED, eu.bioliteenergy.com ; lunettes de soleil ADIDAS Tycane Pro Outdoor, adidassporteyewear.com ; crème solaire LIFESYSTEMS Mountain Sun Protection SPF50+, lifesystemsoutdoor.com ; caméra INSTA360 One X, insta360.com ; gilet RAB Microlight, rab.equipment/eu ; veste à capuche ARC’TERYX Thorium AR, arcteryx.com ; gants BLACK DIAMOND Spark, eu.blackdiamondequipment.com ; pantalon THE NORTH FACE Summit L5 GTX Pro, thenorthface.fr ; trousse de premiers soins MAMMUT, mammut.com
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À la neige, le fastpacking comporte des avantages mais aussi des inconvénients : si la neige fondue fournit les besoins en eau, le choix des couches vestimentaires s’avère déterminant. Les organisateurs du Marathon du Pôle Nord (la température moyenne oscille entre − 25 et − 30 °C) préconisent deux couches pour les jambes, sans quoi on risque la surchauffe. « La transpiration refroidit le corps et gèle avec le froid, avec à la clé une possible hypothermie », prévient l’Américain Michael Wardian, vainqueur de l’épreuve en 2014.
En haut à gauche dans le sens des aiguilles d’un montre : COLUMBIA Canuk Titanium Omni-Heat 3D Outdry, columbia.com ; THE N ORTH FACE Verto S3K II GTX, thenorthface.fr ; MERRELL Thermos Rogue Mid GTX, merrell.com THE RED BULLETIN
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fastpacking / forêt
De gauche à droite à partir du haut : veste MONTANE Fleet, montane.co.uk ; short PEAK PERFORMANCE Light Softshell Carbon, p eakperformance.com ; veste MARMOT Bantamweight, marmot.com ; chaussettes STANCE Thunder Valley, stance.eu.com ; lunettes de soleil SMITH OPTICS Tempo Max, smithoptics.com ; serviette de bain de poche MATADOR NanoDry, matadorup.com ; caleçon ICEBREAKER Bodyfitzone 150 Zone, eu.icebreaker.com ; pantalon cargo PEAK PERFORMANCE Iconic, peakperformance.com ; lampe frontale LIFESYSTEMS Intensity 230 LED, lifesystemsoutdoor.com ; sac MARMOT Kompressor Meteor 16, marmot.com ; bonnet HELLY HANSEN Winter Lifa, hellyhansen.com ; haut à capuche et zip ICEBREAKER Bodyfitzone 260 Zone, icebreaker.com
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« La course Jungle Ultra en Amazonie est plus difficile qu’au Sahara », c’est en tout cas ce qu’affirmait en 2017 l’ultrarunner malaisien Jeff Lau au sujet de la terrible course péruvienne de 230 km. Dans la jungle, c’est la totale : sentiers escarpés, terrain lourd ou rocailleux, racines d’arbres, rivières profondes, et insectes à profusion. Et quand il pleut, c’est la boue partout. Imperméabiliser votre équipement est donc essentiel, sans quoi l’humidité augmentera votre poids.
Du haut à gauche dans le sens des aiguilles d’une montre : COLUMBIA Caldorado III, columbia.com ; SALOMON Outpath GTX, salomon.com ; KEEN Venture Low WP, keenfootwear.com THE RED BULLETIN
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MENTIONS LÉGALES
THE RED BULLETIN WORLDWIDE
The Red Bulletin est actuellement distribué dans sept pays. L’édition anglaise met science et ballet à l’honneur, une constellation plutôt rare… Le plein d’histoires hors du commun sur redbulletin.com
Les journalistes de SO PRESS n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. SO PRESS n’est pas r esponsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs.
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Un plan à trois De la boue jusqu’aux genoux, des ruelles sinueuses, des cols brumeux… Red Bull Tuk, c’est le défi ultime des conducteurs de tuk-tuk du Sri Lanka qui rallie les villes de Kaluaggala et de Galle sur la côte, en passant par les montagnes. Pendant 36 heures non stop, les équipes de trois hommes s’affrontent sur trois roues lors de la troisième édition de cette course folle.
Le prochain THE RED BULLETIN n° 88 disponible dès le 29 mai 2019 98
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