Un magazine hors du commun
juin 2013
Victoria Azarenka
retour aux sources à Minsk Peugeot 208 T16 Pikes Peak
Dans les e ntrailles de la bête
Exclusif Valery rozov
Mon saut de l’Everest magazine sponsorisÉ
BE SPECTACULAR
INFORMATIONS AU 01.39.50.30.20.
SEBASTIAN VETTEL, TRIPLE CHAMPION DU MONDE DE FORMULE 1
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le monde de Red Bull
Juin 30
I believe i can fly
Valery Rozov fait partie de ces héros des temps modernes. Le Russe a décollé de l’Everest. Histoire à couper le souffle. Le vôtre pas le sien.
photo de une : Thomas Senf. Photos : thomas senf
20 d’honneur
Voilà, c’est fini. Après une première livrée de 19 mensuels, vous tenez entre les mains le 20e numéro de la version française de The Red Bulletin. Un numéro collector puisqu’il marque le début d’une nouvelle ère, celle d’une maquette rafraîchie, en fin de magazine pour la partie + de corps et d’esprit. Un numéro collector aussi car il est question de sommet, sous toutes ses formes. à tout seigneur tout honneur, Rozov mate l’Everest, Azarenka lorgne la place de numéro un mondiale et le duo inédit Loeb-Peugeot regarde vers Pikes Peak avec envie. Sommet aussi pour Neymar Jr. qui vise un premier grand titre sous le maillot de la Seleçao avec la Coupe des Confédérations. Le prodige de 21 ans se livre. Numéro collector, on vous dit... Bonne lecture ! Votre Rédaction the red bulletin
« Je me demande si c’est vraiment moi qui l’ai fait » Valery Rozov 3
le monde de Red Bull
Juin d’un coup d’Ailes Bullevard 16 énergisant monde L’art en folie 18 énergisant France Fête du mois 20 Hier et Aujourd’hui Petit écran 22 dans la tête de... Brad Pitt 24 Mon corps et moi Josef Ajram 26 formule magique En danseuse 28 le bon numéro Superman
50
peugeot, retour vers le futur
Armé d’une 208 T16 dopée, Sébastien Loeb s’attaque à Pikes Peak. Retour sur la conception d’une bête sauvage.
action 30 V alery Rozov Victoire au sommet
42 Neymar Jr.
Match au sommet
48 Nightwave
DJette au sommet
50 Peugeot 208 T16 Cap au sommet !
58 Battle B-Boy-Derviche
24
80
Mon corps & moi
red bull x-alps 2013
Josef Ajram a les deux. Un corps quasi parfait et une tête très bien faite. Le Catalan est un vrai Ironman.
Début juillet, ils seront une trentaine à s’élancer à l’assaut des Alpes. Décryptage d’une épreuve dantesque.
64 Francesco Tristano Artiste au sommet
66 Le Mans…
… est de retour sur les circuits
70 Victoria Azarenka Fille au sommet
78 Nick Ryan
Peur au sommet
80 Red Bull X-Alps 2013 Décollage au sommet
+ de corps et d’esprit
70 Azarenka intime
The Red Bulletin s’est rendu à Minsk, chez Victoria Azarenka. Reportage exceptionnel chez une des stars du tennis. 4
93 Conseils de pro
L’Australien James Spithill, vainqueur de la Coupe de l’America, fait de la boxe et la F1 avant de mettre les voiles.
90 voyages Vol à bord d’un MiG-29 91 m atos Paré pour Red Bull X-Alps 92 CLU bbing Pag, Croatie 93 Conseils de pro James Spithill 94 m a ville Haezer présente Le Cap 95 m usique La playlist de Branko 96 focus Gros plan sur l’actu française 98 dans le rétro Avoir un fil à la patte the red bulletin
photos : duhamel flavien/red Bull content pool, sebas romero/red bull content pool, felix woelk/red bull content pool, olaf pignataro/red bull content pool, greg funnell
Lutte au sommet
Vos artistes préférés partagent leurs coups de cœur musicaux : Headphone Highlights sur rbmaradio.com *Morceaux sélectionnés avec soin.
La sélection musicale la plus excitante du web.
Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
contribution quatuor du mois THE RED BULLETIN France Publication & édition Red Bull Media House GmbH Directeur de la publication Wolfgang Winter Directeur d’édition Franz Renkin
martin apolin
THomas SENF Le photographe allemand a réalisé les clichés de l’incroyable exploit de Valery Rozov au sommet de l’Everest. Senf parle technique : « Durée d’exposition 1/2 500 s, réglage manuel, je contrôle mes deux appareils. Mais on est à plus de 7 000 mètres d’altitude ! Je suis suspendu à une corde, Valery se tient à côté de moi en Wingsuit, prêt à sauter. Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus nerveux. Nous avons la même marge d’erreur, c’est-à-dire nulle. Une deuxième chance est exclue. »
Benjamin Back Cet homme cumule les casquettes : animateur radio connu et reconnu au Brésil, éditorialiste et blogueur pour Lance!, magazine sportif du pays. C’est un gars très drôle qui aime le rock’n’roll et qui parle du foot sans détours, ce qui a tout de suite plu a Neymar Jr. qui « nous a chaleureusement reçus pendant quarante minutes dans le vestiaire du Santos FC, son club, avant de faire preuve d’une grande disponibilité pour la séance photos et l’entretien ».
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Professeur de physique et de sciences du sport, Martin Apolin est bien placé pour observer au quotidien l’effet des formules complexes sur ses élèves. Bâillements, ennui, incompréhension, parfois la coupe est pleine. « Mais la physique peut être très ludique, souffle Apolin. Il suffit de la replacer dans la vie de tous les jours et elle suscitera un intérêt. »
Directeur de la rédaction Robert Sperl Directeurs artistiques Erik Turek & Kasimir Reimann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Rédaction Alexander Macheck (Directeur adjoint de la rédaction), Christophe Couvrat (Rédacteur en chef France), Ulrich Corazza, Werner Jessner, Florian Obkircher, Arek Piatek, Ioris Queyroi, A ndreas Rottenschlager, Stefan Wagner, Daniel Kudernatsch (Tablette), Christoph Rietner (Tablette) Traductions & relecture Étienne Bonamy, Susanne Fortas, Frédéric P elatan, Christine Vitel Maquette Miles English (Directeur), Martina de Carvalho-Hutter, Silvia Druml, Kevin Goll, Carita Najewitz, Esther Straganz Booking photos Susie Forman (Directrice création photos) Ellen Haas, Catherine Shaw, Rudi Übelhör Reprographie Clemens Ragotzky (Directeur), Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Directeur), Walter O. Sádaba, Christian Graf-Simpson (Tablette) Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits
christophe couvrat « Nourri aux joutes du Dakar, j’ai cru revoir un instant Ari Vatanen, ce dingue de la pédale, ou Timo Salonen au volant d’une T16, 205 ou 405 bien sûr. Mais non, ce n’est pas possible... Je rêve. Sauf pour Peugeot ! La marque au Lion s’attaque donc à Pikes Peak avec une T16, une 208 T16. Avec Ari au volant ? ç’aurait eu de la gueule. Ce sera Sébastien Loeb et ce n’est pas mal non plus. On a hâte d’y être. Parce que les souvenirs d’ado sont éternels. »
Marketing & management international Barbara Kaiser (Directrice), Stefan Ebner, Stefan Hötschl, Elisabeth Salcher, Lukas Scharmbacher, Sara Varming Marketing & concept graphique Julia Schweikhardt, Peter Knethl Ventes & abonnements Klaus Pleninger, Peter Schiffer Publicité Cathy Martin, 07 61 87 31 15 ou cathy.martin@fr.redbulletin.com Emplacements publicitaires Sabrina Schneider Assistantes de la rédaction Manuela Gesslbauer, Anna Jankovic, Anna Schober IT Michael Thaler Siège social Red Bull Media House GmbH, Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, 5071 Wals près Salzbourg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 Siège de la rédaction France 12 rue du Mail, 75002 Paris, Téléphone 01 40 13 57 00 Contact redaktion@at.redbulletin.com Web www.redbulletin.com
« Avec Valery [Rozov], notre marge d’erreur était nulle. Une deuxième chance était exclue » Thomas Senf
Parution The Red Bulletin est publié simultanément dans les pays suivants : Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Brésil, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Irlande, Koweit, Mexique, Nouvelle-Zélande, Suisse. Les journalistes de la SNC L’Équipe n’ont pas pris part à la réalisation de The Red Bulletin. La SNC L’Équipe n’est pas responsable des textes, photos, illustrations et dessins qui engagent la seule responsabilité des auteurs. Dépôt légal/ISSN 2225-4722
the red bulletin
Vi e n n e , autr i c h e
Night Drive 150 mètres de câbles composés de LED, savamment a gencés sur un canot. L’installation est signée Christoph Meissner. L’espace de quelques heures, il a transformé les romantiques berges du Danube en un monde merveilleux pour shooter des images oniriques. Ses modèles sont des habituées du lieu. Car c’est là qu’aura lieu le 29 juin prochain la troisième édition du Vienna Night Row, une régate de nuit à laquelle ces jeunes athlètes ne manqueront pas de participer. Plus sur www.vienna-nightrow.com Photo : Christoph Meissner
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B u r mantovo, Ru s s i e
drive-in
Sur le bien nommé plateau de Man-Poupou-Nior en Sibérie orientale, sept piliers de pierre se dressent fièrement. Ces colonnes culminent à 42 mètres. L’objectif de l’expédition menée par l’Allemand Stefan Glowacz est d’en réaliser l’ascension. C’est une p remière. Il s’agit d’un véritable tour de force dans cette région au climat hostile. Une semaine de voyage pour « seulement » 48 heures d’escalade a été nécessaire. Ici, Glowacz pose au sommet du « grand frère », le plus élevé de ces géants de pierre. Plus sur www.glowacz.de Photo : Klaus Fengler/Red Bull Content Pool
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Queenstown, Nouvelle-zÉlande
drive
Mike Whiddett, spécialiste du drift, est capable d’atteindre 234 km/h sur le bitume de la Crown Range Road à Queenstown. Cette voie rapide est la plus élevée du pays. 1 080 mètres de dénivelé, 47 virages pour un total de 10,47 km. Whiddett dit « Mad Mike » est un vrai speedhunter. À 32 ans, le Néo-Zélandais apprivoise la route qui a bercé son enfance. Elle devient son lieu de travail. Plus sur www.madmike.co.nz Photo : Graeme Murray/Red Bull Content Pool
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Bullevard Énergisant… à petites doses !
Hardball Si la finale de la Coupe des confédérations, répétition générale de la CM 2014, sera très disputée à Rio le 30 juin, que dire des rencontres suivantes ?
Royal Shrovetide État d’urgence à Ashbourne, deux quartiers s’affrontent, avec pour terrain de jeu la ville et des règles vieilles du XVIe siècle.
Calcio Storico La 3e semaine de juin, le centre historique de Florence se transforme en champ de bataille.
à LIVRe ouvert L’artiste américain Brian Dettmer transforme de vieux bouquins en sculptures. Le scalpel et la pincette sont ses outils principaux. Les atlas, les encyclopédies et les dictionnaires, sa matière première : « La révolution numérique a fait perdre au livre son monopole de source du savoir, explique Brian Dettmer. D’où la question suivante : que vont devenir tous ces livres ? » L’artiste de 38 ans, né à Chicago, apporte une solution créative : il transforme de vieux livres usés et abandonnés en joyaux de papier, il leur offre une seconde vie. Muni de son scalpel, il les sculpte avec minutie, en profondeur, page après page. Pour créer un nouveau contexte aux images et aux mots. Il bannit le recours à la colle ou à tout autre matériau. Un livre moyen demande cinq jours de travail et une série jusqu’à cinq mois. A-t-il mauvaise conscience de mettre des livres en pièces ? « C’était le cas au début. Mais a ujourd’hui, je sais que grâce à moi, les livres commencent une nouvelle vie dans mon atelier. » Toutes les dates d’exposition et de plus amples informations sur www.briandettmer.com
Swamp Soccer Worldcup Lors de la CM à Blairmore, des équipes à six joueurs s’affrontaient dans la boue.
Complete Guide, créé en 2011
Instantané
Arrêt sur images
Faites-nous partager votre univers trépidant en envoyant vos clichés à : phototicker@redbulletin.com RoboCup Le 26 juin à Eindhoven, des robots se disputent le titre mondial dans cinq catégories.
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Les meilleures photos seront tirées au sort. Le ou la gagnant(e) repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.
Dubaï Lors de la deuxième étape de Red Bull XFighters, l’Espagnol Maikel Melero s’envole dans le ciel noir du désert. Daniel Grund the red bulletin
Pas donné
Raquettes, fraises et millions sont, entre autres, au menu de Wimbledon.
Le Français YZ est un des artistes conviés à cette résidence artistique éphémère, au cœur de Paris.
photos : Getty images (2), picturedesk.com (2), archie fergusson, brian dettmer & packer schopf Gallery, Jerome Coton, reuters, bulls, rex Features
Des Bains qui font mouche En 130 ans, les Bains Douches ont connu quelques bouleversements. À l’origine, ce mythe déchu est fréquenté par la haute bourgeoisie, puis devient en 1978 l’une des boîtes les plus branchées de la capitale. Mick Jagger, Kate Moss ou Johnny Depp s’y pressent. Il y a trois ans, des travaux de rénovation sont entrepris mais un arrêté cause une fermeture administrative. Les travaux vont bientôt reprendre. L’endroit deviendra l’an prochain un hôtel. Entretemps, Jean-Pierre Marois, le propriétaire, a invité cinquante artistes et leur a donné carte blanche pour investir les 3 000 m2 du bâtiment. De décembre à avril dernier, Vhils, Sten Lex ou encore Space ont fait du lieu le musée de street art le plus passionnant du moment mais fermé au public pour raisons de sécurité. Qu’à cela ne tienne, les artistes ont créé un blog qui permet d’y admirer leur art urbain. Retrouvez les œuvres de cette belle brochette d’artistes sur lesbains-paris.com
ASSISTER À LA FINALE Les places au tirage au sort coûtent 78 €. Sur eBay, elles ont atteint 30 000 € l’an passé.
Les FRAISEs 30 tonnes de fraises sont englouties. À 3 € les 10, ramener sa fraise n’est pas donné !
la prime Crise ? Shocking ! Le gagnant repartira avec 1,87 million d’euros, soit 40 % de plus qu’en 2012.
électro-Blues James Blake est un enfant prodige de l’électro. L’Anglais nous parle de son mentor Brian Eno et de son dernier album. Sorti en 2011, son premier opus est la sensation pop de l’année. Ses mélodies délicates, ses grésillements électroniques et ses grondements de basses font mouche. Bref, du blues pour le XXIe siècle. L’album se vend à un demimillion d’exemplaires et lui vaut l’estime de Brian Eno et de Stevie Wonder. Aujourd’hui, il a 24 ans et sort Overgrown, son 2e album. the red bulletin : On dit souvent que le 2e disque est le plus difficile. Vous confirmez ? James Blake : J’aurais pu lever le pied après le premier, mais j’ai beaucoup voyagé et fait des rencontres inoubliables. Comme Joni Mitchell, l’une de mes idoles. L’album est
le reflet de ce que j’ai vécu ces dernières années. Où travaillez-vous le mieux ? Dans un avion. C’est l’endroit le plus bruyant qui soit mais pour écrire mes textes, être audessus des nuages m’inspire. Même coincé parmi tous ces gens, j’arrive à me sentir seul au monde. Comment est née cette collaboration avec Brian Eno ? Pendant l’enregistrement, j’étais dans une impasse à un moment. J’appelle Brian pour lui demander conseil et il m’invite à lui rendre visite. C’était comme aller voir un oncle. Il m’a servi thé sur thé, tout en me confortant dans mes idées. Overgrown est déjà dans les bacs. Cet été, Blake sera en tournée.
James Blake, crooner fragile
PHOTO GAGNANTE
Santos L’attaquant brésilien Neymar Jr. f élicite Kelvin Santos Silva, le vainqueur du Red Bull Príncipe da Vila. Fabio Piva the red bulletin
Doha
Le parcours de Red Bull Fortress Challenge est difficile pour les 150 vététistes, écrasés par la chaleur du Qatar. Sharbel Najem
Bangkok
Dans la capitale thaïlandaise, le monde est renversant pour la formation de hiphop Flying Steps. Dean Treml
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Bullevard
La dune du Pyla, site unique en Europe
La 7e édition du Wagas Festival a eu lieu du 29 mai au 2 juin dernier sur le site de la dune du Pyla (Gironde). Après trois ans d’arrêt, l’unique compétition internationale de parapente freestyle au ras du sable a réuni 32 pilotes de 5 nationalités différentes. Les légendes du parapente acrobatique et du Wagas (les frères Rodriguez, Richard Gallon et Antoine Boisselier) se sont battus pour conserver leur statut de n° 1 face aux valeurs montantes Tim Alongi et autres Rafael Goberna. L’ambiance qui a fait la légende du festival s’est à nouveau fait ressentir sur cette mémorable édition 2013. Plus sur www.wagas-festival.com
Scènes très hard Fort d’un record d’affluence porté à 115 000 personnes en 2012, le Hellfest franchi un nouveau palier en se positionnement à la 3e place des festivals français. 160 groupes répartis sur six scènes sont au programme les 21, 22 et 23 juin prochains à Clisson. Après 17 ans d’absence en France, Def Leppard se produira avec un show spécial : Hysteria. KISS et ZZ TOP seront aussi de la partie. Enfin, le Metal Corner offrira soirées et concerts non-stop, et l’Extreme Market tatoueurs, décorateurs, expositions et scénographes. Plus sur www.hellfest.fr Gene Simmons, star de Kiss
Djedda Concentration maximum pour les participants de Red Bull BC One C ypher en Arabie Saoudite. Stefan Voitl
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Red Bull Beat It est l’événement majeur dans l’univers des danses urbaines.
Battle fête !
Après une première édition 2013 à Nantes, Red Bull Beat It revient à Paris le 21 juin prochain. Un street show gratuit à (re)découvrir ! Red Bull Beat It n’est pas un battle classique. Ici, il n’y a aucune catégorie d’âge ou de sexe mais une bande-son originale. Le public est seul juge. Ce battle est unique ! D’abord parce que les huit concurrents sont issus de toutes les disciplines de la danse urbaine (locking, popping, breakdance, etc). Ensuite parce qu’ils s’affrontent sur une playlist allant d’Abba à Boney M en passant par Michael Jackson ou Claude François. C’est le public qui choisit son vainqueur. Replaçant les notions de défi et de fête au cœur de la rue, ce concours de dancefloor « à l’ancienne » est un authentique retour aux sources d’une époque bénie où il était nécessaire d’inventer son style sur les hits du moment. Pour le public, c’est aussi l’occasion de pénétrer dans l’univers souvent méconnu de la danse urbaine à travers un événement festif. Au terme de l’après-midi, quatre danseurs seront sélectionnés pour la finale nationale. Ils rejoindront les quatre vainqueurs de l’édition nantaise disputée en février dernier. Plus sur www.redbull.fr
San Francisco Les acrobates de Red Bull Ride + Style ont présenté leur plus belles figures devant un public ébahi. Garth Milan
Córdoba Sébastien Loeb décolle pendant quelques secondes lors du Rallye d’Argentine et s’adjuge son 78e titre. Marcelo Maragni the red bulletin
Texte : Christophe Couvrat. Photos : getty images, rex features, little Shao/red bull content pool
Le Wagas a du gaz
illustration: dietmar kainrath
Bullevard
the red bulletin
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hier et aujourd’hui
télés visions
Il y a 50 ans, un monde en noir et blanc s’invitait dans nos foyers à travers une petite lucarne. Aujourd’hui, il nous rend visite en couleurs et en numérique.
technologie
La vie derrière le tube cathodique de 59 cm, avec ses bobines, ses électrodes et ses filaments reste un mystère pour le profane. Chaque pièce est source de chaleur et de bourdonnement. Et un réceptacle pour la poussière.
esthétisme utilisation
Pas compliquée : cinq boutons, dont un latéral, et six touches de réglage. La télécommande fonctionne grâce à l’interface bipède...
À cette époque, les téléviseurs sont aussi des meubles. Le boîtier en bois doit être assorti au mobilier. Le dessus du poste offre un espace pour objets, comme une lampe de télé censée limiter le rayonnement du tube cathodique.
1960 Philips Regent Automatic Console Au début des années 1960, la télévision diffuse en noir et blanc, hormis aux états-Unis et au Japon. Sa mise en marche nécessite de la patience. L’image n’apparaît qu’au bout d’un long temps de chauffe et le réglage de l’antenne sur le toit s’assimile à un numéro d’équilibriste. Dans la majorité des pays, les programmes s’interrompent à partir d’une certaine heure avec l’apparition de la mire à l’écran. La télévision est aussi un meuble, un aspect que la taille des nouveaux appareils a remis au goût du jour.
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On compte environ 200 millions de téléviseurs au début des années 1960.
the red bulletin
texte : robert sperl & ulrich corazza
23"
Bullevard Technologie
Avec une résolution de 3 840 × 2 160 pixels, soit quatre fois la résolution HD, le format Full HD est mis au rebut. L’image 3D en qualité HD ne scintille pas.
esthétisme
Avec un écran de 213 cm (84 pouces), la taille du salon est à prendre en considération. L’appareil pèse 80 kg pour un boîtier de 4 cm d’épaisseur seulement. Son cadre fin évoque la toile d’un écran de cinéma.
utilisation
photos : kurt keinrath, getty images (2)
84"
Finie la zappette introuvable. Avec la fonction Magic Remote Voice, l’appareil se pilote avec un pointeur, la voix ou des mouvements de bras.
2013 LG 84LM960V Au même prix que le dernier-né de LG, vous pouvez acheter une voiture moyenne. Pas sûr que ce soit aussi excitant, car on parle là d’un téléviseur LED dernier cri qui fait office de centrale multimédia. Grâce au réseau sans fil WLAN, cette télévision connectée (« Smart TV ») se transforme en un infocentre en ligne qui inclut applications de qualité, vidéoconférence, VOD et accès aux radios sur Internet. Et pour les accros aux réseaux sociaux, pas de panique : les applications sont pré-installées. Plus sur www.lg.com
the red bulletin
Aujourd’hui, 1,5 milliard de téléviseurs sont utilisés dans le monde.
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Bullevard
exploration
pitt stop
Il aura 50 ans en décembre. Depuis longtemps, Brad Pitt empile brillamment les premiers rôles dans les superproductions et films à succès. Il a aussi une femme, très belle, et plein d’enfants. Et ce n’est pas tout.
Petit chef
Débrouillard
« Chaque voyage s’achève un jour mais, nous, nous continuons notre route. [...] Où que j’aille, tu es là. Chanel n°5. Inévitable. » Un message qui lui a rapporté 170 000 dollars par mot… et beaucoup de moqueries. Inévitable.
William Bradley Pitt naît à Springfield, dans le Missouri, le 18 décembre 1963. Deux semaines avant d’être diplômé d’une école de journalisme, il prend la route pour Los Angeles au volant de sa vieille Datsun. Pendant une semaine, il fait des extras et joue au DJ en soirée.
Décollage
Sa carrière débute en 1987 par des apparitions dans des longs-métrages anonymes et dans un épisode de Dallas. Puis arrive Thelma et Louise, son premier film en 1991. Quatre ans plus tard, Seven et L’Armée des douze singes le consacrent définitivement.
Top chef
Que peut bien s’offrir comme cadeau un couple qui a cumulé environ 300 millions de dollars ? Des plats surgelés. Résidant au Royaume-Uni l’an dernier, Jolie avait commandé plein de plats au curry pour son époux resté à L.A. pour le travail.
Sous chef
Petits papiers
L’incarnation dans Fight Club (1999) du maniaque Tyler Durden lui a demandé pas mal de découpage. « J’ai couvert ma caravane d’images pornographiques et d’une photo de Bruce Lee », a-t-il précisé à des étudiants venus lui demander conseil.
Grand chef
Million $$$ Baby
En 2008, le couple Pitt-Jolie récolte 14 millions de dollars en vendant les photos de naissance de leurs jumeaux, Knox et Vivienne. Jolie : « On a expliqué à nos enfants que les gens aiment prendre en photos ceux qui font des films. » Bel esprit.
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À l’affiche le mois prochain, World War Z est son prochain film. C’est Pitt contre les zombies, mais pour des histoires de cœur. « Je voulais faire un film que mes enfants puissent voir. » Il ne peut pas les asseoir devant Rencontre avec Joe Black...
Dans les salles le 3 juillet. Plus sur www.worldwarzmovie.com the red bulletin
texte : paul wilson. illustration : lie-ins and tigers
Il y a neuf ans, Pitt signe un hat-trick qui illumine le box-office : Troie, Mr. & Mrs. Smith et Ocean’s Twelve. Depuis, il donne la priorité au cinéma d’auteur avec The Tree of Life entre autres. « J’ai envie de peser autant que les acteurs que j’aime. »
Prescription. Connaissez-vous un bon dentiste ?
à fond la caisse !
Texte : Christophe Couvrat. Photo : Alfredo Escobar/Red Bull Content Pool
Red Bull Caisses à Savon a lieu le 7 juillet prochain dans le Domaine National de Saint-Cloud. Sur les chapeaux de roues ! Une bonne dose d’imagination est de mise. Faire rouler une moule géante ou une espadrille de la taille d’une voiturette n’est pas donné à tout le monde. C’est ce que proposent les soixante équipes de Red Bull Caisses à Savon. Les membres de l’équipage (trois pousseurs et un pilote) aiment se perdre dans leurs pensées, joyeux délire des neurones, tels des inventeurs en herbe, génies de la mécanique et de la tôle ondulée. Si la sélection s’effectue en fonction de la créativité et de la propension à rouler, le produit fini doit respecter certaines contraintes techniques. Pas plus de 2 mètres de large ni 5 mètres de long et un poids inférieur à 80 kg (sans le pilote). Le système de freinage et la direction doivent aussi être en parfait état de fonctionnement. Oui, il doit y avoir des freins. Les engins ont plutôt intérêt à rouler vite. Ils dévalent sans moteur les 500 mètres du circuit, dont la largeur varie entre 5 et 8 mètres. Des virages en épingles, des lignes droites inclinées et un dénivelé pouvant atteindre 12 % sont au programme de ce tracé unique. Composé de sportifs et de célébrités, le jury notera aussi l’originalité des bolides. Flash-back. Un homme d’affaires originaire de Dayton, dans l’Ohio, a l’idée de bâtir un engin à partir de robustes conteneurs dans lesquels il transporte... du savon. C’était au début du XXe siècle. Ce businessman visionnaire décide de placer une roue de chaque côté de son véhicule en bois et d’y joindre un simple mécanisme de direction à essieu pivotant. Depuis dix ans, Red Bull Caisses à Savon parcourt le monde. Plus de 25 pays et des dizaines de villes (Los Angeles, Monterrey, Vancouver, Jérusalem, etc.) ont déjà accueilli l’épreuve. Plus sur www.redbullcaissesasavon.fr the red bulletin
Bullevard
Mon corps et moi
josef ajram
À 35 ans, le triathlète catalan adore les tatouages, ignore le repos mais connaît ses limites. Quoique.
scarifications
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J’adore les tatouages. À ce jour, j’en suis à 24, ça va des logos de compétitions disputées au prénom de ma fille. Peut-être que je m’en ferai un 25e après Red Bull 7 Islands. (Ajram tentera sept Ironman en sept jours dans les îles Canaries à la fin de l’été, ndlr.)
Plus sur www.josefajram.es
LE MUSCLE LÉGER
Les milliers de kilomètres parcourus à pied ou sur un vélo ont fait de mes cuisses le groupe musculaire le plus puissant de mon corps. Je m’entraîne deux fois par jour, dimanche et Noël inclus. Une séance hebdomadaire de physiothérapie est un passage obligé.
En triathlon, une masse musculaire importante est contre-indiquée. Mieux vaut allier finesse et puissance, surtout au niveau des jambes. Je pèse 81 kg pour 1,90 m. À chaque Ironman (3,86 km de natation, 180 km de vélo et 42,195 m de course à pied), je perds plus de 3 kg.
2 ONGLEs noirS
Le positionnement sur le vélo sollicite les muscles de la nuque et la colonne vertébrale alors que la course à pied insiste sur les genoux et les chevilles. Sur des distances très longues, les ongles des orteils noircissent malgré l’utilisation de bonnes chaussures.
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eau les mains
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Les crampes sont l’ennemi juré du sportif d’endurance. S’hydrater en course régulièrement mais sans excès est capital. Je bois quelques gorgées d’eau toutes les 7 minutes, soit 14 litres d’eau lors d’un Ironman de 8 heures. Je sais, ça peut faire peur.
the red bulletin
texte : ulrich corazza. photo : philipp forstner
1 les bonnes cuisses
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vite fait, bien fait
Sportifs vainqueurs et parcours victorieux aux quatre coins de la planète.
Sa 2e place lors de la dernière course de la saison à Vegas permet à l’Allemand Ken Roczen de se hisser en tête du classement AMA Supercross, catégorie 250.
photo : cudby s./Ktm Images, craig kolesky/red bull content Pool, bruno terena/red bull content pool, getty images. Illustration : Dietmar Kainrath
Sa vidéo spectaculaire réalisée pendant les Real Surf X-Games vaut au sud-africain Jordy Smith de remporter une médaille d’or et un chèque de 50 000 $.
Daniel Serra au top. Le pilote brésilien de stock-car, membre de l’écurie Red Bull Racing Pilot, aligne la pole, le meilleur temps au tour et la victoire.
L’Anglaise de 24 ans Shanaze Reade (au centre) est championne du monde de BMX Supercross après la course de Manchester et la compétition de Santiago del Estero (ARG).
Bullevard
Formule magique
l’enfer des côtes
la théorie Grimper une côte à vélo se fait la plupart du temps en danseuse, c’est-à-dire debout sur les pédales, le corps et le vélo oscillant de droite à gauche sous l’effet du pédalage (figure 1). À chaque coup de pédale, le centre de gravité du cycliste se déplace vers le haut, sollicitant une capacité de levage PL = (m ∙ g ∙ l)/t, ne pouvant cependant pas être utilisée directement dans la poussée. Monter en danseuse a donc un impact négatif sur la performance. Dès lors, où est l’intérêt ? Considérons dans un premier temps le pédalage classique en position assise. En théorie, la force tangentielle qui agit sur la pédale est censée être constante durant toute la rotation. Il ne s’agit donc pas seulement de presser la pédale mais aussi de la pousser en arrière et de la ramener vers le haut, avec tout autant de force. Pourtant, des études prouvent que même le coup de pédale des meilleurs cyclistes « ne tourne pas rond ». L’essentiel de l’effort se concentre au moment de la pression (figure 2). Pédaler rond résulte donc plus d’un pédalage sans àcoups que d’une force tangentielle constante. Le travail d’une force est la force exercée sur une distance donnée, soit W = F ∙ s. Dans notre cas, la circonférence de la rotation 2rπ représente la distance et la force tangentielle moyenne FT lors d’une rotation complète, la force exercée : W = FT ∙ 2rπ. En revanche, la performance résulte du travail d’une force sur un temps donné : P = W/t. De ce fait, la performance du cycliste est P = FT ∙ (2rπ)/t, où t est le temps mis pour une rotation complète de la pédale. Ainsi, pour un rythme de pédalage constant, la performance sera proportionnelle à la force tangentielle moyenne : P ~ FT . C’est là qu’est le hic du pédalage rond. La force tangentielle maximale est atteinte en phase de pression, et, dans le meilleur des cas, est égale à la force de pesanteur du cycliste, G = m ∙ g. Sans quoi il devra quitter sa selle. Ceci implique aussi que la force tangentielle moyenne ne peut être supérieure à la force de pesanteur. La performance réalisée pour une transmission et une cadence données se trouve de ce fait indirectement limitée par le poids du cycliste : P ~ FT < G. C’est là où la montée en danseuse présente à nouveau un intérêt. Dans cette position, les bras tirent sur le guidon, exerçant ainsi une traction du corps vers le bas, ce qui crée une force supplémentaire sur la pédale. La position de danseuse facilite alors le sprint ou la montée d’une côte. la pratique « Pour l’entraînement, je recommande le sprint sur des côtes de colline », dit Tim Johnson, trois fois champion des États-Unis de cyclo-cross. Il conseille d’imaginer « un chien méchant à vos trousses ». Plus sur twitter.com/timjohnsoncx * Le professeur Martin Apolin a 48 ans. Il est physicien, spécialiste en sciences du sport et enseigne à la faculté de Vienne (Autriche). Apolin est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages de référence.
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illustration : Mandy fischer. photo : chris milliman/red bull content pool
Pour grimper une côte à vélo, mieux vaut décoller de sa selle. Notre spécialiste* explique pourquoi.
Explicite. Tim Johnson, triple champion US : « Pour ne jamais flancher, imaginez qu’un chien méchant est à vos trousses. »
Bullevard
Chiffres du mois
superman
Le sauveur de la planète fait son retour sur grand écran. Il a 75 ans. The Red Bulletin se penche, non sans une certaine affection, sur le plus grand super-héros de tous les temps.
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1940 Christopher Reeve
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La mort de Superman
2 160 000 En avril 1938, Superman s’offre sa première couverture à l’occasion du lancement de la revue Action Comics. Elle coûte 10 cents. En 2011, cette première édition dont il ne subsiste qu’une cinquantaine d’exemplaires, se vend pour la somme record de 2,16 millions de dollars. Le vendeur serait l’acteur Nicolas Cage, un grand fan.
1,9
Le plus grand héros de bande dessinée mesure 1,90 m pour 102 kilos. D’une seule main, Superman soulève 200 trillions de tonnes mais il reste vulnérable. Il meurt en 1992 face à son ennemi Doomsday. Une belle opération pour l’éditeur. Rapidement, La mort de Superman devient un best-seller. Et, peu après, S uperman fait son retour, plus fort que jamais.
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Henry Cavill
Une BD collector
George Reeves
En novembre dernier, Neil deGrasse Tyson, un astrophysicien américain, s’est lancé à la recherche de la planète Krypton. Il découvre un corps céleste qui correspond. En se basant sur l’âge de Superman et le soleil rouge de Krypton, il localise la « naine rouge » LHS 2520 dans la constellation Corbeau, à 27 années-lumière de la Terre.
Nicolas Cage
Le soleil de la planète Krypton ? LHS 2520
Les créateurs de Superman, Jerry Siegel & Joe Shuster
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L’Anglais Henry Cavill, dans L’Homme d’Acier, est le 5e acteur à incarner Superman au cinéma. Ce rôle semble empreint de malédiction. Le premier Superman, George Reeves, se suicide en 1959 et son emblématique successeur Christopher Reeve devient tétraplégique après un accident de cheval.
L’Homme d’Acier à l’affiche le 20 juin. Plus sur www.superman.com the red bulletin
texte : florian obkircher. photos : picturedesk.com, warner bros., mptv/kobal collection, getty images (2), shutterstock, corbis
En 1932, deux adolescents américains, Jerry Siegel et Joe Shuster, créent un personnage de BD : un Superman chauve et malfaisant. Les éditeurs rejettent cette première version, ils veulent un gentil héros. En 1938, en échange de 130 dollars, le duo créateur cède ses droits à DC Comics. Par la suite lors de plusieurs procès, ils obtiendront des compensations.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les états-Unis ont utilisé Superman pour leur propagande. Dans un numéro sorti en 1940, il traîne Hitler et Staline devant le tribunal de la Société des Nations. Un numéro peu apprécié par les autorités nazies. Joseph Goebbels, ministre de la propagande du IIIe Reich, fait interdire la BD.
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L e R u s s e Va l e r y R o z o v a r é u s s i l e mois dernier le plus haut saut en base jump jamais tenté. Il avait pour tremplin et menace la face nord de l’Everest, à 7 217 m d’altitude. The Red Bulletin a accompagné ce nouvel e x p l o i t d e l’Homme.
High f ly e r Texte : werner jessner
photos : Thomas Senf & Denis Klero
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« L’ E v e r e s t m e fa s c i n e d e p u i s l’ e n fa n c e . J e c o n n a i s t o u t e s le s h i s t o i r e s d e s h é r o s d e c e t t e m o n t a g n e , le u r s t r i o m p h e s , le u r s t r a g é d i e s . Alors, me réveiller au camp de base, avec l ’ E v e r e s t d r e s s é d e v a n t m o i a r e m u é é n o r m é m e n t d e c h o s e s . J ’é t a i s é m u . C e t t e m o n t a g n e est tout simplement incomparable »
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A près un mois passé dans l’Himalaya, le Russe Valery Rozov, 48 ans, sportif de l’extrême né à Nijni Novgorod, retrouve les bienfaits de la civilisation. Une douche chaude, un lit douillet, une connexion Internet sont là, juste à portée de main dans sa chambre d’hôtel, le Yak & Yeti niché à Katmandou, la capitale n épalaise. Il y a trente jours précisément, il quittait ce même hôtel pour réaliser un rêve : être le premier homme à sauter de la face nord de l’Everest. Ce père de trois enfants avait des arguments. Vrai cumulard avec plus de 9 000 sauts en base jump, il sait repousser sans cesse les limites du possible. Mais l’Everest reste un endroit spécial. « Pas tant à cause du record du saut en wingsuit, mais parce que cette montagne est avant tout chargée d’histoire. » Pour y parvenir, pas moins de quatre années ont été nécessaires : « Mon ami Alex Abramov, le président du 7 Summits Club (montagnes les plus élevées de chacun des sept continents, ndlr), organise depuis douze ans des expéditions dans l’Himalaya. Je l’avais rencontré pour la première fois en 2009, et il m’avait montré des photos de ce mur en me disant : Que dirais-tu de sauter de là ? » Depuis, l’idée n’a cessé d’obséder Rozov. Il détaille : « Au printemps 2011, je suis parti en reconnaissance. En l’occurrence, il s’agissait de répondre à trois questions : la première, le point de départ du saut, autrement dit, trouver un mur suffisamment raide. La deuxième était de savoir si j’aurais assez 34
Le voyage en bus de K a t m a n d o u à l a f r o n t i è r e chinoise dure quatre jours. A t t e i n d r e l e c a m p d e b a s e n é cessite cinq jours de marche de temps pour la chute au vol plané dans un environnement faible en oxygène. La troisième enfin, était liée à l’atterrissage. Il fallait trouver un endroit idéal pour se poser, sans risque, sur le glacier du R ongbuk, au pied de la face nord, lequel est tristement célèbre pour ses crevasses, comme beaucoup de glaciers de l’Himalaya. »
L’a s c e n s i o n s’ é ta l e s u r q uat r e j o u r s. A r r i v é e a u c o l N o r d , l’ e x p é d i t i o n prend la direction opposée de c e ll e q u i m è n e a u s o m m e t. L e p o i n t de départ du saut est à 7 217 mètres d ’a lt i t u d e
Grandiose. Aucun être humain n’avait r é a l i s é u n saut en base jump ou en wingsuit d e p u i s u n e telle hauteur
« La fenêtre météo est de trois jours. Il f a u t f a i r e confiance à la chance » Rozov met sur pied une expédition et passe en revue les points de décollage et d’atterrissage possibles. Le projet commence à prendre forme, et bientôt un itinéraire clair se dessine. L’ascension se fera par la route classique (au nord) jusqu’au col Nord, qu’il faudra emprunter dans la direction nord à droite. Soit à l’opposé de celle qui mène au sommet de l’Everest. Il faudra poursuivre jusqu’au point le plus élevé, à 7 217 mètres. Sur la base de toute l’expérience et l’expertise acquises, l’équipe conclut que le saut bien que techniquement difficile – le premier mur n’étant pas très élevé – est faisable. Mais il reste deux inconnues. Dans quel
état physique sera Rozov après l’éprouvante ascension durant laquelle l’oxygène se raréfie ? Dans ces conditions, ses réflexes en vol ne vont-ils pas être diminués ? Et comment optimiser le wingsuit pour s’écarter le plus rapidement possible du mur ? Valery Rozov n’est pas seulement un base jumper d’exception, il est aussi un alpiniste averti et a conscience de « l’aide précieuse » que cela lui apporte. Mais le succès de ce projet dépend aussi de son enveloppe corporelle. Elle doit avoir les qualités techniques nécessaires à un décollage à l’horizontal. Pour répondre à ce défi technique, Rozov s’associe à l’entreprise floridienne Tony Suits qui a développé un modèle en ce sens. En juin 2012, il saute du Shivling, un sommet de 6 543 mètres situé dans la partie nordindienne de l’Himalaya ; il se caractérise par un mur de départ court. À l’instar de la face nord du Cervin, d’où Rozov s’élance en octobre dernier. La science est aussi mise à contribution. Dans le tunnel aérodynamique de l’université de Stuttgart, on s’efforce de récolter le
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U n pas, cinq secondes dâ&#x20AC;&#x2122;incertitude, puis la chute se transforme en un mouvement naturel vers lâ&#x20AC;&#x2122;avant
« À l’at t e r r i s s a g e , m o n é tat d e fat i g u e é ta i t t e l q u e j e n ’a i presque rien ressenti. Les é m o t i o n s n ’ a r r i v e n t q u ’ a p r è s » 40
plus de données possible, même si la simulation du vol en wingsuit ne reproduit pas les conditions réelles de manière exhaustive. En novembre dernier, Valery, le Russe, rencontre une dernière fois Tony, l’Américain, concepteur du wingsuit, afin de mettre au point la combinaison finale. Il y a deux mois, le 10 avril, l’expédition décolle enfin pour Katmandou. Un saut est programmé pour la première semaine de mai, si la météo est clémente. Mais avant d’atteindre sa destination finale, l’expédition doit, comme toute autre pour l’Everest, transiter par plusieurs étapes. Trois jours sont dédiés à la seule vérification du matériel, quatre pour le trajet en bus jusqu’à la frontière chinoise, cinq pour rejoindre le camp de base et plusieurs jours d’acclimatation. Puis, une ascension à 6 000 mètres – the red bulletin
e ssentielle pour s’habituer à la fatigue en altitude – avec retour au camp de base. Et pour finir, une inspection de la zone d’atterrissage. Le 1er mai, l’expédition prend enfin le départ pour le col Nord. Au contraire de toutes les autres équipes présentes au camp de base, celle de Rozov ne vise pas le sommet de l’Everest : « Cela a peu d’intérêt pour moi. Avec de l’oxygène et suffisamment de sherpas, ce n’est, somme toute, pas si difficile. En alpinisme, seuls importent l’art et la manière. Et de ce point de vue, je suis du côté des puristes. » Au printemps, la circulation sur l’Everest devient dense. Certains adoptent un comportement peu digne d’un alpiniste. En avril dernier, une bagarre éclate au beau milieu d’une ascension et fait la une des journaux télévisés occidentaux. Rozov avance une explication : « 200 à 250 alpinistes attendaient
comme nous. Leur niveau diffère de manière dramatique. » Le wingsuit et le parachute pèsent huit kilos. Rozov met un point d’honneur à les transporter lui-même, pas après pas, cordée après cordée jusqu’au point de départ du saut à 7 217 mètres. L’ascension entre le camp de base et le lieu du saut dure quatre jours et s’avère terriblement éprouvante, malgré le soutien d’une bouteille d’oxygène. Ça file à toute allure. « Nous devons nous dépêcher car la fenêtre météo pour le saut est de trois jours. Pas un de plus. Et un autre facteur vient nous compliquer la tâche : un vent en rafales d’environ 30 km/h. » Avec quatre guides de montagne dans l’expédition, rien n’a été laissé au hasard.
Le Mont everest
Photo: Corbis
Deux routes mènent au Chomolungma, le nom t i b ét a i n du To it du monde. Il y a soixante ans, le 29 mai 1953, Sir E d m u n d H i l l a r y e t s o n s h e r p a Te n s i n g No rg ay ré a l i s e nt l a p re m i è re a s ce n s i o n du « troisième pôle ». Ils atteignent le sommet par la route sud. Sept ans plus tard, une expédition chinoise réussit la première ascension par la route nord, celle empruntée par Rozov et son équipe.
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nfin, c’est l’arrivée. Il reste à accomplir les derniers gestes. Enfiler le wingsuit, contrôler les points de sécurité, la direction du vent, prendre les dernières inspirations d’oxygène à la bouteille, histoire d’avoir les idées claires. Puis, à 14 h 30, heure locale, c’est le saut. Valery Rozov rembobine : « Les quatre ou cinq premières secondes passées, j’ai vu que je m’éloignais du mur et que tout fonctionnait comme prévu. Le reste du vol, qui durait au total un peu moins d’une minute, n’a rien eu de très spectaculaire. J’ai contrôlé la position de mon corps et la trajectoire de vol, tout en restant attentif aux instructions de l’équipe. Il m’était malheureusement impossible de profiter de la vue. J’ai ouvert le parachute relativement tôt, à environ vingt secondes de l’atterrissage. Au pied de la face nord, l’équipe avait parfaitement balisé le point d’atterrissage, manche à air inclus. » Sur le visage de Valery Rozov, pas une once d’émotion et son rythme cardiaque est régulier ! « Quand vous passez deux ans à vous préparer durement pour un unique objectif, sa réalisation finit par vous sembler normale. Bien sûr, je suis fier et heureux mais le vol en lui-même n’a constitué que la dernière étape d’une longue chaîne d’événements. Que l’on saute de 7 000 ou de 2 000 mètres d’altitude, la différence en vol n’est pas frappante. Les sensations de vitesse et d’altitude sont faibles. Ce n’est qu’en visionnant les images vidéo que l’on mesure le temps qui s’écoule, entre la chute et le vol plané. Cette différence est cependant moins grande que l’on pense, 25 % tout au plus. » Et l’atterrissage ? « Mon état de fatigue était tel que je n’ai presque rien ressenti. Évidemment, je suis content de retrouver la terre ferme et de réaliser que les choses se sont bien déroulées mais la véritable joie et la satisfaction d’avoir accompli quelque chose d’unique n’arrivent que deux jours plus tard, au camp de base. » Cinq jours se sont écoulés. Dans sa chambre, à l’hôtel Yak & Yeti de Katmandou, Rozov regarde son saut en vidéo. Tout semble réel. Le vent, l’air, le bruit, le mur, l’Everest, le ciel sombre, le glacier, les éléments d’un acte fondateur. Image après image, il revit le vol avec intensité, satisfait de la tâche accomplie. Mais déjà, le guette un étrange phénomène : « Plus le temps passe, plus je me demande si cela a vraiment eu lieu, si c’est vraiment moi qui l’ai fait. » Il arrive parfois que certains événements de la vie échappent à la raison. Plus de frissons sur ww.redbull.fr
the red bulletin
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JR.
neymar l’idole des Jaunes À 21 ans, Neymar Jr. est un titulaire indiscutable de la Seleçao. Ce mois-ci se joue au Brésil la Coupe des Confédérations, ultime revue d’effectif avant la XXe Coupe du monde. Rencontre.
Credit:
Texte : Benjamin Back PHotos : Marcelo Maragni
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if comme l’éclair, à l’instar de l’agilité dont il fait preuve balle au pied, sur le flanc gauche d’un terrain de football, Neymar Jr. pénètre dans le vestiaire de son club de toujours, le Santos FC, par la porte du fond. C’est pourtant un jour de repos pour l’international auriverde. Mais c’est ici, au stade Urbano-Caldeira aussi appelé Vila Belmiro, que se déroule Red Bull Príncipe da Vila, événement qui marque la fin du centenaire du Santos FC et ouvre la 101e année de l’histoire du club au maillot rayé noir et blanc. Avant de s’installer sur un trône royal dressé sur le terrain, Neymar Jr. se prête à quelques photos. A ffûté et décontracté, tee-shirt et jean à la mode, le sportif le plus célèbre du Brésil ne se départit jamais de son sourire et plaisante avec quelques connaissances locales. Une fois la séance terminée, il se dirige vers le tunnel qui débouche sur le terrain. Tout est prêt pour la fête. Sélectionnés pour l’occasion, des dizaines de gamins tirent sur des cibles situées sur le terrain. En cinq tirs, les enfants doivent obtenir le plus de points possible, le vainqueur décroche une paire de crampons, les mêmes portés par le minot à la crête. Neymar Jr. entretient une relation très forte avec son club et ses fans. Partout où il passe, notamment aux abords du stade, la foule se presse. Les jeunes filles crient, des flopées d’adolescents, stylo en main, tentent d’obtenir un autographe, des journalistes le suivent, des photographes le traquent. Jusqu’à présent, l’idole locale est restée fidèle au Santos FC, malgré les offres répétées des meilleurs clubs d’Europe. Capable d’accélérations foudroyantes, d’enchaîner des dribbles sur une rondelle de citron, le n° 11 a l’habitude d’être au centre de l’attention. Où qu’il soit dans le monde, comme s’il était le détenteur d’un talent mystérieux. Après avoir aidé les enfants à atteindre quelques-unes de ces cibles, lors des demi-finales de l’épreuve et offert au vainqueur sa récompense, Neymar Jr. revient au vestiaire. Il enlève ses chaussures, et s’amuse avec un ballon. Son pied est encore douloureux du dernier match du Championnat régional de São Paulo, joué la veille face à l’Uniao Barbarense. Une partie qu’il a illuminée d’un quadruplé (4-0). Après quelques jongles, Neymar Jr. s’assoit. Magnéto. 44
the red bulletin : Hier, vous avez marqué quatre buts. Que ressentezvous ? Et comment le vit le reste de l’équipe ? Neymar jr. Santos : Je suis très heureux d’avoir marqué autant de buts. Mes coéquipiers aussi, d’ailleurs ils en ont plaisanté. À la fin du match, nous avons même pris une photo tous ensemble. L’ambiance ici, au Santos, est exceptionnelle. Il n’y a pas de clans, ni de tensions. Personne n’a été jaloux de votre succès ? Je crois que ces histoires de jalousie n’ont plus tellement lieu. En tout cas, nous n’avons jamais connu ça au Santos. Il faut en finir avec ce genre de comportements inutiles, nous n’en avons pas besoin. Chaque joueur a son histoire, indépendamment de ce qu’il gagne. Si un joueur gagne bien sa vie, c’est qu’il le mérite. Aujourd’hui, certains trouvent que le dribble est une plaisanterie arrogante. Vous ne croyez pas que ces mots-là doivent aussi disparaître du foot ? Avec le foot, parfois on s’amuse bien, parfois moins. Par exemple, il y a des choses que faisaient Viola (ancien attaquant international brésilien, Champion du monde en 1994, ndlr) qui étaient drôles : sa façon de fêter un but, d’imiter des animaux, de monter dans les gradins... On peut blaguer entre amis, c’est ce qui est bien dans le foot. Tu peux avoir un copain qui soutient une autre équipe et on se chambre mutuellement. C’est pour rire, mais il y a beaucoup de gens qui prennent ça personnellement et disent être blessés. Comment vous sentez-vous à l’approche de la Coupe des Confédéra-
tions, ultime répétition avant la Coupe du monde 2014 ? Nous sommes dans un groupe difficile (voir encadré page suivante). Mais je ne peux pas dire que je me prépare psychologiquement pour l’occasion. Je me prépare physiquement, ça oui. J’ai un bon mental, de ce côté-là, je suis tranquille. Les défis font partie du jeu, c’est normal dans le foot, tant en club qu’en équipe nationale. Encore plus en équipe nationale, car elle a une histoire incroyable. Quelle que soit la compétition à laquelle il participe, le Brésil est favori. On doit faire honneur à ce maillot et pas simplement avec de belles paroles. Vous vous êtes imaginé en finale de la Coupe des Confédérations, dans un Maracanã en folie ? Bien sûr que je m’y suis vu ! À chaque match, je rêve de victoire, de tout faire pour l’équipe nationale et pour le Santos. Pendant la mise au vert, je prends le temps d’imaginer mes frappes. Je fais ça pour chaque match. Je me dis : « Si je prends le ballon de cette façon, je ferai ceci et cela. » Contre l’Italie, votre dernier adversaire de la phase de poules, vous imaginez quoi ? Qu’on va mettre de l’ambiance dans leur surface de réparation (rires) ! Le Brésil aura aussi à affronter le Mexique. Pas facile... Ça va vraiment être difficile. La sélection mexicaine est bourrée de talent. Elle s’appuie sur des joueurs de grande qualité, mais nous ferons tout pour que les choses tournent à notre avantage. Quel est votre pronostic pour la finale ? Je mise sur le Brésil et... (longue pause)
“ Les défis font partie
du jeu. Encore plus en équipe nationale, car elle a une histoire incroyable. On doit faire honneur à ce maillot ”
« Pendant les mises au vert, je prends le temps d’imaginer mes frappes. Je fais ça avant chaque match. »
Allez, je pense que ce sera une finale entre le Brésil et l’Espagne. Et que le Brésil sortira vainqueur. Un à zéro ? Mais non, mieux que ça ! Xavi, Iniesta et consorts ne sont pas des adversaires faciles... Je sais, mais il faut voir les choses en grand. Rêver en grand. Deux à zéro. Vous inscrivez les deux buts ? Une passe décisive, ce serait déjà fantastique ! Ça vous contrarie quand on dit que vous êtes moins performant en équipe nationale qu’avec votre club ? Non, ça ne me gêne pas. Je pense que ce sont deux situations différentes. Le style de jeu n’est pas le même, les joueurs n’ont pas grand chose à voir... En équipe nationale, nous ne sommes pas liés les uns aux autres. Dans mon club, il y a une vraie cohésion. Mes coéquipiers du Santos savent exactement où je suis positionné sur le terrain, ce que je vais faire, et ils se placent en fonction. Mais notre équipe nationale va avoir le temps de travailler et de s’améliorer dans ce domaine. L’un des plus grands joueurs du football allemand, Paul Breitner, aujourd’hui consultant télé, a déclaré qu’un joueur brésilien vivait beaucoup sur sa réputation... Je ne sais pas si nous vivons sur notre réputation. Ce que je sais, c’est qu’en Europe, la tactique occupe une place très importante. Les joueurs tiennent tous très bien leur poste, alors qu’ici, c’est différent. Il n’y a pas autant de discipline. En Europe, tous les joueurs sont bien placés, les uns derrière les autres, et l’accent est mis sur la force physique. Tout ça fait qu’il
Coupe décalée La Coupe des Confédérations réunit les champions continentaux, ainsi que le champion du monde et le pays hôte. Pour la première fois, le B résil organise cette compétition placée sous l’égide de la FIFA. Dernière grande étape avant la Coupe du monde 2014 aussi jouée au B résil, elle se tiendra à Brasília, Belo Horizonte, Recife, Fortaleza, Salvador et Rio de Janeiro. Les deux premiers de chaque poule seront qualifiés au terme de la première phase. Dans le groupe A, le Brésil sera opposé au Mexique, au Japon et à l’Italie. L’Espagne, l’Uruguay, Tahiti et le Nigeria s’affronteront au sein du groupe B. La phase de poules aura lieu du 15 au 23 juin. Les demi-finales se dérouleront les 26 et 27 juin. La finale sera jouée le 30, au Maracanã, à Rio de Janeiro.
est difficile de passer. Mais ce n’est pas qu’une question de force. Ils forment également une ligne de quatre joueurs et ferment le jeu, ce qui rend les choses très difficiles pour l’équipe adverse. Mais peu à peu, nous trouverons une façon de nous adapter et nous saurons faire parler de nous. Dans le foot comme dans la vie, un jour on gagne, un jour on perd. Bien sûr, nous autres joueurs, nous n’aimons pas perdre. Nous voulons toujours donner le meilleur et gagner. C’est notre travail. Pelé a récemment déclaré que la Seleçao devrait s’appuyer sur l’ossature du club des Corinthians, en vous y intégrant. Vous êtes d’accord ? Pour ce qui est de la cohésion, je suis d’accord, c’est vraiment important. En plus, le Brésil possède quelque chose d’unique :
“ Je suis moi-même et je reste moi-même devant vous, à la m aison, avec mes amis. Je plaisante avec tout le monde ”
des joueurs d’un excellent niveau. C’est l’un de nos très grands atouts. Sur ce plan, le Brésil est le pays le plus riche au monde. Il suffit simplement de tirer parti de cette richesse. C’est ce que nous voulons faire dès que possible. Vous n’avez que 21 ans mais y a-t-il des choses que vous regrettez déjà ? Ce qui s’est passé avec Dorival (l’ancien entraîneur de Santos en 2010, Dorival Junior, avait exigé en plein match qu’un autre joueur que Neymar Jr. tire le penalty ; ce dernier l’insulta et tira le penalty, ndlr) était une erreur. Cette histoire m’a aidé à mûrir. La semaine qui a suivi était la pire de ma vie. Je ne ferai plus ce genre de choses. Quand je suis rentré à la maison, ma mère pleurait et mon père s’était déjà couché. Ma mère avait vu la scène au stade et elle m’a dit : « Celui que j’ai vu agir comme ça, ce n’était pas mon fils ! » C’est à ce moment-là que je me suis rendu compte de ce que j’avais fait. À la télévision, on me traitait de monstre et d’un tas d’autres choses... Ça a été difficile. Aujourd’hui, de nombreux enfants voulaient une photo avec vous, certains en tremblaient. Est-ce que vous vous dites parfois : « Je dois faire attention à ce que je fais, des millions d’enfants s’identifient à moi » ? Oui, mais, en même temps, je suis moimême, et je reste moi-même, devant vous, à la maison, avec mes amis. Je plaisante avec tout le monde et, en fait, je ne pense pas vraiment à tout ça. Si je veux faire quelque chose, je le fais. Quant aux enfants qui m’aiment tant, j’en suis très fier. Moi aussi, je suis un fan. Mon idole, c’est Robinho. C’est toujours un bonheur de lui parler. J’ai entendu dire que vous êtes nul au foot dans les jeux vidéo… Oui, c’est vrai, je suis mauvais... (rires). Mais je bats quand même tous mes amis ! Quelle est votre équipe préférée ? Le Bayern Munich. Et votre joueur préféré ? Messi ! Qui d’autre ? Ce type est incroyable. Vous sortez peu de chez vous pour éviter les sollicitations. Ce n’est pas gênant, à 21 ans, de ne pas être plus libre… Je vais au cinéma et je fais du shopping. Mais certaines choses me manquent, comme aller à la plage. Je faisais ça très souvent avant. Aller me baigner et jouer au foot-volley aujourd’hui ? Impossible. Rester assis à prendre le s oleil ? Impossible aussi. J’aimais beaucoup faire tout ça mais, aujourd’hui, je ne peux plus. Plus sur www.fifa.com/confederationscup et www.neymaroficial.com
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rencontre
Maya la belle Si vous n’avez pas vu et entendu Nightwave, alias Maya Medvesek, vous n’avez rien vu. La reine slovéno-écossaise des platines regorge de talents multiples et le fait savoir. Cette DJette et productrice slovène donne le jour à un son inspiré de la Chicago house des années 80, aux accents hiphop. à 29 ans, Nightwave affiche des remix et créations proches des œuvres du DJ écossais Hudson Mohawke et de son petit ami, Rustie, autre musicien from Scotland. Normal, elle réside à Glasgow. Peu de lauréats de la Red Bull Music Academy peuvent se targuer d’être des touche-à-tout aussi talentueux que Maya Medvesek. Elle a été championne de Slovénie de judo, la doublure de Penélope Cruz au ciné et le personnage d’un jeu vidéo. Son avenir est un océan de possibilités. L’an prochain, on pourrait bien la retrouver en Égypte, sur un chantier de fouilles archéologiques. Interview.
Photo : Alex de Mora
sique pour devenir chanteuse de jazz. Puis j’ai découvert les boîtes de nuit et j’ai trouvé ça beaucoup plus intéressant que d’apprendre la flûte. Mon père n’était pas content quand je me suis lancée dans la techno mais aujourd’hui il est fier de moi. Il m’a même demandé récemment de remixer l’un de ses morceaux. Le monde des DJ’s est-il machiste ? Je suis une fille, évidemment, mais je ne
the red bulletin : Comment décririez-vous votre son ? nightwave : Je joue de la musique électronique. Je fais toutes sortes de choses, mais ma passion c’est la dance-music car je peux moi aussi participer à la fête. Comme DJ, je me Maya Medvesek n’est pas une « blonde-platines ». nourris de toutes les influences : suis pas une « femme DJ ». Je suis DJ. ça va du R’n’B sirupeux aux sons Point final. Je déteste ces étiquettes d’aujourd’hui. Par exemple, j’aime mixer qu’on vous colle. La discrimination est du hip-hop avec de la vieille techno. toujours présente mais elle se réduit de J’adore ces mélanges. Quand je suis plus en plus. On apprend à ne plus consivenue pour la première fois à Londres, je dérer les DJ’s féminins comme des bêtes n’avais jamais entendu ce son bien lourd, curieuses ou une anomalie. Ce que je déune vraie révélation. J’aime n’importe teste vraiment, ce sont les gens qui quelle dance-music. montent des programmations entièreQuand vous étiez ado, vous imaginiezment féminines, ça n’a pas de sens. On vous faire carrière dans la musique ? est d’abord DJ. J’évite ça. Dans notre Quand j’étais gamine, je faisais plein de monde, quand tu vois toutes ces filles qui choses. J’adorais le judo, j’ai même gagné posent en bikinis dans les journaux… Si un titre national. Mon père est un musielles veulent se prêter à ce petit jeu, tant cien extraordinaire, c’est ce qui m’a mis mieux pour elles, mais c’est une caricasur la voie. Je suis allée à l’école de mu48
ture. Derrière, elles ne nous facilitent pas le boulot. Cette différence ne devrait pas exister et j’espère qu’elle aura complètement disparu dans quelques années. C’est difficile de faire son trou quand on débarque à Londres à 18 ans ? Un vrai bouleversement. J’ai accepté toutes sortes de petits boulots pour m’en sortir, comme tout le monde le fait pour payer son loyer. Mais j’ai eu la chance d’obtenir des jobs intéressants. Bizarrement, je suis devenue la doublure de Penélope Cruz dans trois films, Sahara, Chromophobia et The Good Night. Je devais embrasser Martin Freeman, le héros de Hobbit, et j’ai rencontré Danny De Vito. Puis j’ai interprété un personnage dans le jeu vidéo DJ Hero. Ils cherchaient une fille DJ sachant faire du roller. Je portais une tenue spéciale en lycra, recouverte de capteurs pour réaliser les images et je devais effectuer chaque mouvement prévu dans le jeu. Puis ils ont superposé le personnage sur mes mouvements. Surréaliste. Je suis dans le jeu ! Si un jour j’ai des enfants, je leur expliquerai tout ça. Ça fait partie des histoires marrantes à raconter. Si votre carrière s’arrêtait demain, ce qu’on ne vous souhaite pas, dans quel domaine pensez-vous rebondir ? Elle peut se terminer d’un coup, je resterai quand même heureuse. J’aimerais la poursuivre comme un passe-temps et faire quelque chose d’autre à côté. Je suis diplômée en thérapie alternative, je pourrais me lancer là-dedans. Et puis, j’ai toujours été passionnée par l’égyptologie. C’est un monde incroyable. Nightwave sort un nouvel EP sur le label français Marble. Plus sur www.nightwave808.com
the red bulletin
photo additionnelle : George thatcher
Texte : Ruth Morgan
Révélation. Avec son charmant petit minois, Maya Medvesek fait fureur dans les dancehall.
Date et lieu de naissance 12 juillet 1983 à Ljubljana (Slovénie) Talents Elle connaît le succès en tant que DJ et productrice, judoka ou doublure de Penélope Cruz au cinéma. Tenue de soirée Quand elle crée, Nightwave est à son aise « en pyjama ou en peignoir de bain, assise dans [s]on salon ». Avenir Medvesek espère enregistrer un jour un album jazz et le défendre sur scène.
b ê te d e scène TEXTe : Christophe couvrat
Colorado. Le volant d’une 208 30 juin, 156 viT16 de 875 cherages, 19,9 kilovaux dé v eloppée m è t r e s e t 1 5 0 0 m p o u r l’ o c c a s i o n . T h e R e d B u ll e t i n de dénivelé vont s ’ e s t i m m i s c é a u s e d r e ss e r f a c e au nonuple cham- cœur de la genèse de ce projet pion du monde d ’ e n v e r g u r e . d e s r a ll y e s , a u
photo : Flavien Duhamel
Sébastien Loeb va tenter de perpétrer la légende Peugeot en battant le record du tracé de Pikes Peak, la fameuse course de côte perchée dans le
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Peugeot Sport abat, ici, une carte de choix. La marque au lion et Pikes Peak, relation fusionnelle faite d’adrénaline à fleur de peau. La mémoire collective du sport automobile se souvient des 205 T16 et 405 T16 qui enchaînent les succès au Dakar et en Championnat du monde des rallyes avec, au volant, Ari Vatanen, Timo Salonen et Juha Kankkunen, des noms qui fleurent bon la légende. (Entre 1985 et 1990, Peugeot est double champion du monde des rallyes pilotes-constructeurs et s’adjuge quatre Dakar d’affilée.) Un jour, Pikes Peak sonne doux aux oreilles des dirigeants. Peugeot y engage une 405 T16 de 700 chevaux et repart du Colorado avec deux victoires signées de l’insatiable Ari Vatanen en 1988 et de l’Américain Robby Unser l’année suivante. L’impact est énorme, les retombées inespé-
« pikes peak fait partie de notre vécu. La 405 T16 a fait rêver tout le monde » the red bulletin
photos : Flavien Duhamel (2), thomas butler
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u loin, dans la forêt, monte un rugissement, sorte de cri rauque de bête sauvage. Cet animal semble s’émouvoir dans les graves. Soudain, il apparaît, sur quatre roues, à quelques encablures de la mairie de la Ferté-Vidame. Cette paisible bourgade nichée aux portes du Parc naturel régional du Perche à près de 150 kilomètres de Paris sort tout juste de sa torpeur matinale en ce jeudi d’avril. Bienvenue sur l’immense site ultra-protégé de PSA où sont testés les prochains modèles de la marque. Cette « machine-animale » n’est autre que la 208 T16 spécialement développée et mise au point par Peugeot Sport en vue de Pikes Peak. Ce jour-là, elle s’adonne au traditionnel déverminage, véritable dépucelage mécanique. La tension est palpable autour de cette Batmobile.
Instinctive. C’est dans les ateliers de Peugeot Sport, à Vélizy, en région parisienne, que la 208 T16 Pikes Peak a vu le jour (à gauche). La position centrale de Sébastien Loeb permet une meilleure répartition poids-puissance (ci-contre). De face, la 208 T16 Pikes Peak impressionne par son diffuseur et un splitter de choix (ci-dessous).
rées, aux confins du subconscient. L’an passé, après l’arrêt du programme d’endurance de la 908, l’urgence est de remobiliser des troupes abattues. Le choix se porte sur un one-shot, facile à monter et dont l’impact se ressent à l’international. Pikes Peak revival ? Patron de Peugeot Sport, Bruno Famin, 51 ans, se défend : « Pikes Peak fait partie de notre vécu. Dans nos ateliers, il y avait les 205 T16 évolution 1 et 2 et les 405 T16 de Pikes Peak. Elles ont fait rêver pendant des années. » Arrivé chez Peugeot fin 89, quelques semaines avant l’ultime sacre au Dakar, Famin est bel et bien le cerveau de ce retour inattendu sur les routes de la plus haute course de côte au monde : « à la fin du programme d’endurance, il y avait pas mal de monde sur le carreau, reconnaît-il. On s’est dit : “Quel coup peut-on réalithe red bulletin
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« Un beau défi ! »
S’il ne dispute que quelques épreuves du Championnat du monde WRC en 2013, Sébastien Loeb n’en garde pas moins un emploi du temps chargé. Le Français s’est engagé en endurance avec son écurie Sébastien Loeb Racing dont l’objectif est de disputer les 24 Heures du Mans en 2014. Cette année, la case du 30 juin était libre. Alors Red Bull et PSA ont tout fait pour que Loeb soit au volant de la 208 T16 Pikes Peak. The Red Bulletin : Pour quelles raisons avez-vous choisi de relever ce challenge ? Sébastien Loeb : Pikes Peak est avant tout un mythe. C’est un beau défi ! Certains points sont proches du rallye, d’autres du circuit. Comment avez-vous trouvé la 208 T16 Pikes Peak ? Incisive et brutale. Je m’assommais au passage de chaque rapport dans mon premier run mais après, on s’y habitue. L’appui aéro et le freinage sont impressionnants. C’est une fusée ! Les sensations sont différentes de ce que j’ai connu jusquelà. C’est plus une F1 qu’une voiture de rallye. Comment allez-vous gérer votre emploi du temps ? J’ai un calendrier chargé, mais le mois de juin était plutôt tranquille. Ça tombe au bon moment. Je vais me concentrer sur chacun de mes objectifs.
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Rarissime. La catégorie Unlimited permet aux ingénieurs de s’en donner à cœur joie.
ser ?” Il fallait montrer que Peugeot était toujours impliqué en compétition. Un débat sur la silhouette s’est rapidement profilé. Je voulais une peau de voiture qui ressemble à une voiture de série. J’ai posé la question aux spécialistes produits et marketing. Le temps filait et je n’avais pas de réponse. J’ai donc opté pour la 208. »
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n septembre dernier, Maxime Picat est nommé Directeur Général de la marque. Englué dans un conflit économique et social aux retombées glaciales, le nouveau boss est immédiatement séduit par l’idée de redonner ses lettres de noblesse à Peugeot Sport à travers Pikes Peak : « C’est une course mythique qui fédère l’ensemble des équipes, justifie-t-il. C’est aussi un défi qui ne laisse aucun droit à l’erreur, le type de challenge que Peugeot aime relever. Nous n’avons qu’un seul objectif : la victoire ! » Famin, toujours très persuasif, enchaîne : « J’ai soumis l’idée à Maxime Picat lors de notre première rencontre. Il a adhéré au projet sur le
champ, et, début novembre, a donné son feu vert. » Le compte à rebours débute. Pikes Peak a lieu sept mois plus tard, le 30 juin. Un laps de temps ridicule dans le monde des sports mécaniques lorsqu’il s’agit de développer une auto de A à Z. Il faut faire vite, très vite, trouver le moteur, la voiture, le pilote, remobiliser les troupes. Bref, c’est reparti pour un tour. « Sans Pikes Peak, certains seraient partis », souffle Famin. Le moteur est un V6 des 24 Heures du Mans. S’il peut tenir 24 heures, les dix minutes d’ascension ne devraient pas poser de problème : « On avait pensé au V8 HDI mais pour le faire rentrer dans les dimensions d’une 208, c’est compliqué, souffle Jean-Christophe Pallier, 54 ans, chef de projet et bras droit de Famin. Un moteur plus ancien offrait plus de latitude en termes de puissance. Et il était plus compact. » Depuis l’an dernier, Pikes Peak s’est entièrement recouvert d’asphalte. Exit la terre ocre. Place aujourd’hui à une réelle course de vitesse. Le coup de force de Romain Dumas l’an dernier sur Porsche atmosphérique n’en est que plus retentissant : « Romain Dumas était une cible potentielle. Nous l’aurions pris si Pikes Peak se disputait toujours sur terre », confesse Pallier. Dès l’automne, dans les ateliers de Peugeot Sport, à Vélizy, la 208 est dans toutes les têtes et notamment celle the red bulletin
photos : Flavien Duhamel (3), getty images
Loeb :
« Tout j u st e vomirat-il à l ’ a r r i v é e »
Avion furtif. V6 bi turbo, 4 roues motrices, la 208 T16 Pikes Peak passe de 0 à 100 km/h en 1"8.
’Attila Bocsi. Cet ancien pilote de rallyes d est propulsé designer en chef de la 208 T16 destinée à pulvériser le meilleur chrono de Pikes Peak catégorie Unlimited (9'46"164). À 45 ans, Bocsi avoue une certaine fierté dans la mission qui lui a été confiée : « Tout le monde connaît ma passion pour le design, concède-t-il. Je suis chez Peugeot depuis 2001, j’ai dessiné pas mal de modèles. J’étais plutôt f latté qu’ils fassent appel à moi. Pour les ailes, j’ai fait un peu de style (rires). »
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ous le coup de crayon de Bocsi, la 208 prend forme. Elle sera brutale, saignante, bestiale à souhait, avec de faux airs d’avion furtif. Un maximum d’éléments de la 908 sont récupérés. D’un poids de 875 kg, elle annonce 875 chevaux après avoir débridé le « vieux » V6 de 600 chevaux : « C’est l’idée, un cheval par kilo », reconnaît Famin. Quatre roues motrices, boîte 6 vitesses mécanique pilotée et 3,2 litres de cylindrée. Voilà pour les principales données techniques de cet ovni de l’asphalte doté d’un gros diffuseur et d’un splitter de choix à l’avant. 56
Cette année célèbre les cent ans du premier des trois succès Peugeot aux 500 miles d’Indianapolis (1913, 1916 et 1919). Une curiosité rangée aux oubliettes : « Il n’y a pas grand monde qui sait que Peugeot a gagné trois fois les 500 miles d’Indianapolis. Même une fois d’ailleurs, s’exclame Famin. Mais on ne prépare pas non plus un débarquement aux États-Unis. Pikes Peak motive toutes
nos filiales. » Une épreuve qui motive aussi Sébastien Loeb (cf. son interview page précédente). Bruno Famin a d’ailleurs pensé à tout pour le meilleur pilote de rallye de tous les temps : « On va sûrement prévoir de l’oxygène. Et puis, il peut partir en tonneaux pendant trois minutes, il ne se fera pas mal. Tout juste vomira-t-il à l’arrivée. » Sacré programme. Plus sur www.redbull.fr the red bulletin
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SPI N Derviche tourneur O r i g i n e : K o n y a , T u r q u i e , X III e s i è c l e
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L e d e r v i c h e t o u r n e u r e t l e B - B o y, bien que séparés par 700 ans de tradition, sont liés par le même plaisir du beau geste et par la quête de la perfection. La preuve par l’image ave c M o u n i r, e n g u est-st a r. TEXTE : Barlas Hunalp & Paul Wilson PHOTOS : Jork Weismann
B -B OY O R I G I N E : N E W Y O R K , é t a t s - u ni s , X X e s i è c l e
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maginez une fête sur un trottoir du Bronx au milieu des années 70 ou l’animation bruyante d’un marché turc à la fin du XIIIe siècle. Il s’y passe la même chose. Les décibels d’un ghetto-blaster ou le bruit du marteau des orfèvres dans leurs échoppes donnent le tempo d’une nouvelle façon de bouger. Les gamins du hip-hop et leurs pirouettes créent le breakdance. Sept cents ans avant eux, Djalâl al-Dîn Rûmî, qui enseigne le soufisme, un courant ascétique et mystique de l’islam, écoute le martèlement régulier des outils des joailliers, tout en entonnant des chants religieux. Soudain au milieu de la place, il se met à tourner sur lui-même en écartant les bras. Sa démarche est religieuse. Dans ces moments où tout bascule, cette danse, rendue célèbre depuis par les derviches tourneurs, est habitée par une forme de spiritualité. En l’honneur de Rûmî, ses disciples créent l’ordre Mevlevi, un ordre musulman soufi. Leur pratique de cette danse rituelle leur vaut aussitôt le nom de « derviches tourneurs ». En 1925, l’ordre est interdit par le gouvernement laïc d’Atatürk. Aujourd’hui encore, il survit et l’ordre Mevlevi préserve cette danse sur toutes les scènes du monde, comme un témoignage culturel majeur. Qu’ils se produisent dans la rue, dans une troupe ou seuls sur scène, nombreux sont les danseurs qui intègrent les mouvements d’un B-Boy dans leur répertoire. the red bulletin
« Quand je parviens à faire le vide dans ma tête, à ce moment-là seulement, je suis prêt à me découvrir vraiment. Je me laisse envahir par le rythme. C ’e st l u i q u i e n t r e a u p l u s p r ofo n d de moi. Il guide mes mouvements comme un être vivant » Mounir 61
« C ’ét a i t impossible de ne pas être gagné p a r l ’é n e r g i e présente dans cet endroit. Après être monté sur scène, au moment de commencer m a d a n s e , j ’a i ressenti quelque chose comme la fusion de deux âmes. Le rythme a provoqué un équilibre qui nous a liés pour ne faire plus qu’un » Ceyhun Varisli
« C’est important de constater les points communs entre ces deux cultures, note Murat Demirhan, alias Joker, B-Boy turc. Les breakdancers ont un système où novices et confirmés se côtoient. Comme chez les Mevlevis. Dans nos deux communautés, les nouveaux venus respectent l’expérience et le groupe lui-même. Dans mon équipe, c’est exactement ça. » Joker était invité aux qualifications régionales de Red Bull BC One tenues dans le hall de Sirkeci, la gare historique d’Istanbul. Lors de la 10e bougie de Red Bull BC One, Mounir Biba, sacré champion du monde en décembre dernier à Rio, et Ceyhun Varisli, un membre de l’ordre Mevlevi, se sont produits ensemble sur scène. Après plusieurs centaines d’années de trajectoires parallèles, un derviche tourneur et un breakdancer ont tourbillonné côte à côte pour la première fois. à suivre... Plus sur redbullbcone.com
Voyez Mounir en pleine action face à un derviche tourneur sur votre appli gratuite pour tablettes siglée The Red Bulletin
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Bach à sable Francesco Tristano fait résonner le beat dans les salles de concerts symphoniques et les sons baroques dans les clubs. Le jeune pianistecompositeur luxembourgeois est un prodige. Entretien en sol majeur. Texte : Florian Obkircher
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Tout à fait. La distinction entre la musique dite « sérieuse » et la variété date seulement du siècle dernier. La musique classique était en son temps ce que le rock ou la techno sont au leur. Pour nous, cette différence n’a aucun sens. Tout est lié de manière organique. En quoi la techno attire-t-elle le musicien classique ? Son rythme. Elle a quelque chose d’originel, de l’ordre du rituel. Le corps se met à bouger machinalement. J’y vois là une
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photos : Fabien Breuil, corbis
Le piano exige des années d’apprentissage. En comparaison, accorder les rythmes de deux disques est techniquement très facile. Mais là n’est pas la question. Lors d’un concert classique, le pianiste interprète une musique du passé. Un DJ ne fait pas autre chose au fond, il passe des morceaux d’autres artistes en les mixant pour créer un tout. Dans votre premier album solo Not For Piano, vous interprétez au piano The Bells, un classique de Jeff Mills. Comment l’idée vous est-elle venue ? Je voulais juste essayer. L’important était de reproduire au piano l’énergie du rythme. Et ça marche ! Après tout, le piano est l’ancêtre du synthé. Sa large gamme de sons dynamiques, du plus léger au plus sonore, permet d’obtenir beaucoup d’effets synthé de manière naturelle. Le temps est-il venu d’ouvrir à la techno les portes des salles symthe red bulletin : Aimez-vous phoniques ? cette vie entre deux chaises ? Dans les années 30 (en janvier 1938, francesco tristano : Je suis un candlr), Benny Goodman a donné le méléon (il rit). Même si d’après moi, premier concert de jazz au Carnegie un auditorium et un club ne sont pas Hall, ouvrant ainsi le genre musical deux mondes opposés. Sur scène, il Aufgang : Francesco Tristano, Rami Khalifé et Aymeric Westrich. à un plus large public. À ce titre, la est question de rythme, de mélodie, forte similitude avec l’époque baroque et diffusion aujourd’hui de la techno à la d’harmonie et de couleurs sonores. Que sa culture de la danse. Philharmonie de Berlin est une excellente ce soit au piano ou au synthé, c’est finaleLa musique baroque et la techno ontchose. ment secondaire. elles des ressemblances structurelles ? Avez-vous ressenti cette curiosité lors Comment parvenez-vous à associer le Oui. La grosse caisse constitue la base de de vos concerts ? classique et la musique techno ? la plupart des morceaux de techno. La Absolument. L’an dernier, j’ai joué les Mes deux acolytes de Aufgang (Rami musique de J.S. Bach comporte ce même compositions de Dietrich Buxtehude dont Khalifé et Aymeric Westrich, ndlr) et moi élément. Il a notamment composé de Bach était l’élève. En fin de concert, j’y avons fait le conservatoire. Cette formanombreuses mélodies qui comportent introduisais souvent des rythmes techno. tion classique fait depuis partie de notre cette modulation constante. Tout est lié. Le public du classique a adoré. Beaucoup ADN. Nous ne nous sommes pas dit un Sans Bach, la techno n’existerait pas et parmi les plus âgés ont même déclaré jour, “tiens, on va fusionner le baroque à inversement ! On comprend beaucoup que la fin du concert avait été leur partie la techno”. Mais avec deux pianistes dans mieux la musique du passé sous le prisme préférée. Tout public apprécie le changele groupe, les éléments d’harmonie et de de celle du présent. ment et la nouveauté. contrepoint s’épanouissent naturellement. L’album de Aufgang Istiklaliya est dans les Y a-t-il des points communs entre un Peut-on dire que Aufgang est un projet bacs. Plus sur www.francescotristano.com concert de piano et un set de DJ ? basé sur la spontanéité ? Il parle sept langues. À l’âge de 13 ans, Francesco Tristano joue ses propres compositions en public. Le monde de la musique voit en lui un enfant prodige, un terme qu’il réfute toujours aujourd’hui. Ce Luxembourgeois de 31 ans se considère plus modestement comme un « faiseur de ponts ». C’est que deux cœurs battent dans la poitrine du jeune homme aux cheveux bouclés : l’un pour la musique classique, l’autre pour la techno. Formé à la célèbre Juilliard School de New York, le conservatoire le plus réputé au monde, c’est là qu’il découvre, séduit, le rythme entraînant de l’électro. Entre sa carrière solo et son groupe Aufgang, il passe d’un récital de Bach à un concert techno baroque en club. Avec une agilité et une désinvolture déconcertantes. Voilà pour les présentations. Place aux paroles.
« Sans Bach, la techno n’existerait pas » Date et lieu de naissance 16 septembre 1981 à Luxembourg Profession Compositeur, pianiste, musicien électro, DJ Groupies Des légendes de la techno comme Carl Craig et Moritz von Oswald avec lesquels il collabore régulièrement. Objectif Interpréter toute l’œuvre de Bach en techno. Maxime « Un bon récital de piano équivaut à un set de DJ. »
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Trois hommes pour un coup fin ?
à quelques jours de la 90e édition des 24 Heures du Mans, bas les masques sur les tenants du titre. André Lotterer, Marcel Fässler et Benoît Tréluyer ont fait le tour de la question.
TEXTE : Werner Jessner PHOTOS : Agnieszka Doroszewicz
epuis deux ans, le trio André LottererMarcel Fässler-Benoît Tréluyer est imbattable aux 24 Heures du Mans. Leur caractère diverge mais l’Allemand, le Suisse et le Français forment une équipe, en parfaite osmose. The Red Bulletin les a retrouvés sur la ligne de départ de la 90e édition de la mythique course d’endurance. Au volant de leur Audi R18, reconnaissable à ses rétroviseurs rouges, le tiercé jusque-là gagnant est prêt pour la passe de trois.
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Décrivez Le Mans en un maximum de 24 mots... lotterer : Une virée non-stop mythique, à la vitesse de l’éclair, sur un parcours d’endurance de 13 km, où le droit à l’erreur est banni. tréluyer : Une année de dur labeur avec une équipe de passionnés, débouchant sur une semaine intense, avec, au bout, de grosses émotions. fässler : L’une des épreuves les plus éprouvantes qui soient, pour l’homme et la machine. Un mythe. Lequel des trois est le plus cool ? lotterer : Marcel est toujours détendu et ouvert. Benoît a beaucoup de répartie et il s’est remis au BMX. Franchement à son âge ! Quant à moi, j’ai le meilleur style de vie : sans famille, sans contrainte et Tokyo pour résidence principale. De plus, je collectionne les voitures anciennes et arpente les rues de Tokyo en fixie (vélo léger à pignon fixe, ndlr). Nous sommes cools tous les trois, aucun doute là-dessus. tréluyer : Nous sommes très cools tous les trois! fässler : Le style de vie d’André fait de lui un mec vraiment cool.
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Brelan d’as. André Lotterer, Benoît Tréluyer et Marcel Fässler (de g. à dr.) sont au sommet.
« On le joue à trois ! André pour son physique, Marcel pour ses muscles et moi pour le pilotage » Benoît Tréluyer au sujet du rôle de Steve McQueen dans le film Le Mans, sorti en 1971.
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Lequel reprendrait le rôle de Steve McQueen pour un remake du film Le Mans, sorti en 1971 ? lotterer : On pourrait le faire tous les trois, du moins pour les scènes en voiture. Toutefois, je suis un peu jeune pour le rôle et pas vraiment bon acteur. Marcel aurait pu le faire mais son accent suisse… C’est Ben qui doit s’y coller. tréluyer : On le joue à trois ! André pour son physique, Marcel pour ses muscles et moi pour le pilotage. fässler : Aucun de nous trois. Le rôle reviendrait à Tom Kristensen, « Mister Le Mans » en personne (vainqueur à huit reprises, le pilote danois est le recordman the red bulletin
« J’ai le meilleur style de vie : sans famille, sans contrainte et Tokyo pour résidence principale. Je collectionne les voitures anciennes et arpente les rues en fixie » André Lotterer
des victoires aux 24 Heures du Mans, ndlr). Il a même des faux airs de Steve McQueen jeune ! Combien d’enfants ont vos coéquipiers ? lotterer : Marcel est père de quatre fillettes et Ben d’un garçon. Tréluyer : André ne s’est pas encore posé, mais Marcel a quatre filles adorables. Fässler : Ben a un garçon et André est toujours à la recherche de l’âme sœur. Vous voyez-vous souvent en dehors des courses ? lotterer : Deux à trois fois par an, en dehors de nos obligations d’ambassadeurs de la marque et des réunions chez Audi. Des retrouvailles que j’apprécie beaucoup. tréluyer : Aussi souvent que nous le pouvons. fässler : Presque plus souvent que nos familles respectives. La voiture de vos rêves ? Lotterer : Une AC Cobra 427. tréluyer : L’Audi RS6. fässler : La Porsche 356 Speedster. Votre première voiture ? lotterer : Une Ford Focus. tréluyer Une Renault Clio Diesel. fässler : Une Renault Mégane. L’idole de votre enfance ? lotterer : Ayrton Senna. tréluyer : Senna, comme pour beaucoup de ma génération. fässler : Alain Prost. Votre circuit préféré ? lotterer : Suzuka, Spa et Le Mans. Dans cet ordre. tréluyer : Le Mans à 100 %. fässler : La Nordschleife (l’ancien tracé du circuit allemand de Nürburgring, ndlr) et Spa. La course que vous aimeriez disputer ?
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lotterer : Le rallye-raid Baja 500. tréluyer : Le Dakar. fässler : La descente de Kitzbühel. Réussissez-vous à trouver le sommeil lors des 24 Heures du Mans ? lotterer : Pas le choix, il le faut bien. tréluyer : Oui, car je peux compter sur mes partenaires. fässler :Oui. Après mon quart, je pose la tête sur l’oreiller et je dors. Qui vient vous réveiller ? lotterer :Sigrun, l’épouse de Ralf Jüttner, notre team-manager. tréluyer : En temps normal, Sigrun. Et Ralf quand on est à la bourre. fässler : Sigrun habituellement. Êtes-vous grincheux au réveil ? lotterer : Tout dépend de celui ou de celle qui me réveille et pour quelle raison. tréluyer : La plupart du temps, oui. fässler : Tout va bien, une fois le café pris. Après la course, quelle partie de votre corps vous fait-elle souffrir le plus ? Lotterer : La nuque et les épaules. Et le cœur quand on ne gagne pas. Tréluyer : Les muscles fessiers de droite. fässler : La nuque et les lombaires. Combien de temps êtes-vous resté encore éveillé, après votre dernière victoire au Mans ? lotterer : Humm… On a dû faire la fête jusqu’à 3 ou 4 heures du mat’. tréluyer : Jusqu’à 1 heure du matin. fässler : J’ai participé à la fête jusqu’à 4 heures du mat’, puis j’ai piqué un petit somme avant de rentrer à la maison avec le train du matin. Votre moment préféré pendant Le Mans ? lotterer : Pendant les happy hours (« les heures heureuses » quand il y a moins de voitures en piste, ndlr) juste après le lever du soleil. Avec des conditions optimales, tu peux peaufiner ton record au tour. Et, c’est bon de savoir qu’on a survécu à la nuit. tréluyer : Tôt le matin. Les conditions sont alors optimales. fässler : Au lever du soleil. C’est le moment où on est le plus rapide. Comment la voiture doit-elle être réglée pour vous ? lotterer : Je ne supporte pas quand la voiture est en sous-virage. tréluyer : Avec une bonne suspension et une voiture qui se laisse bien conduire. fässler : Légèrement en survirage si possible ! Lequel de vos deux partenaires laisseriez-vous vous conduire au travail ?
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lotterer : L’un ou l’autre ferait l’affaire. tréluyer : André si je suis pressé et Marcel si j’opte pour la sécurité et que je ne veux pas être retardé par la police. fässler : Aucun des deux n’a un style de conduite compatible avec la Suisse. Team-manager, mécanicien ou cuisinier : lequel des trois boulots choisiriez-vous ? lotterer : Team-manager, même si je sais que ça finirait dans un chaos total. tréluyer : Team-manager. Être mécanicien représente trop de responsabilités et je suis trop mauvais en cuisine. fässler : Pilote est le métier de mes rêves. Mais si je devais choisir, ce serait team-manager? Courir Le Mans a-t-il fait de vous un conducteur plus tranquille dans la vie de tous les jours ? lotterer : Même si c’était le cas, je conduirais certainement encore trop vite. Tréluyer : Bien sûr ! Cela permet aussi de respecter plus facilement les limitations de vitesse. Fässler : Pas vraiment. La conduite sur circuit et celle de la vie de tous les jours sont bien trop différentes pour être comparées. Au quotidien, je conduis toujours de manière tranquille. L’endroit que vous aimeriez faire découvrir à vos coéquipiers ? Lotterer : Tokyo c’est déjà fait, alors Montréal. Tréluyer : Ma maison. Un endroit super pour s’entraîner et se détendre. Fässler : Mon chez-moi. Avez-vous un porte-bonheur ? Lotterer : L’attaque à outrance est mon porte-bonheur en course. Tréluyer : Un lucky-bag japonais (pochette surprise, ndlr) dans mon sac de voyage. Fässler : Non. Pouvez-vous nous confier une chose personnelle que vos partenaires ignorent ? lotterer : Je fais mes smoothies moi-même. tréluyer : Ils savent tout de moi. fässler : S’ils ne l’ont pas encore découvert , ce n’est pas aujourd’hui qu’ils le feront. Cette année, nous gagnerons les 24 Heures du Mans, parce que… lotterer : … nous avons une femme, Leena Gade, comme ingénieur-chef. tréluyer : … j’ai confiance en mon équipe. fässler : … nous l’avons décidé.
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Plus sur www.24h-lemans.com
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Robot. Dès l’âge de 7 ans, Azarenka tapait ses premières balles contre ce mur du Centre national de tennis de Minsk, en Biélorussie.
Adulée, détestée ou redoutée, ViCtoria Azarenka est la joueuse de tennis la plus controversée du circuit féminin. Enquête en Biélorussie, sur les terres natales de la star. Photos : Greg Funnell
Précoces. Azarenka soutient les jeunes espoirs biélorusses, Ekaterina et Ulyana Grib (ci-dessus). La famille Azarenka habitait cet immeuble (à droite). Un court du club de Minsk (à droite et en bas).
près deux heures de route cahoteuses depuis Minsk, un centre de villégiature se dresse au beau milieu de la forêt biélorusse. Dans le hall de cet immeuble, Victoria Azarenka avance à petits pas en cette fin de matinée dominicale. La double tenante du titre de l’Open d’Australie tient par la main une dame âgée. C’est sa grand-mère, qui vient se reposer ici pendant trois semaines, deux fois par an. Entre les deux, se lit une admiration réciproque. Lorsque la vieille dame apprend la visite de sa championne de petite-fille, elle file acheter du raisin et du chocolat blanc, prisés par la n°3 mondiale. Elle avance d’un pas lent. Azarenka tempère l’élan de la petite retraitée au dos courbé : « Doucement babouchka ! Doucement ! Rien ne presse. » Depuis janvier, deux nouveaux titres étoffent le palmarès déjà dodu de la Biélorusse de 23 ans (chiffres et statistiques arrêtés au 2 mai, ndlr). Dont l’Open d’Australie qui permet à la jolie blonde de reprendre la tête du classement WTA, aujourd’hui occupée par Serena Williams. Au sommet du tennis féminin, les rôles sont bien identifiés dans la lutte que se 72
livre le trio Williams-Sharapova-Azarenka. L’Américaine aux quinze sacres du Grand Chelem fait parler la puissance sur le circuit WTA. Sportive la mieux payée au monde depuis huit ans, la Russe Maria Sharapova s ymbolise le glamour. La Biélorusse, elle, se dévoile peu et suscite logiquement le mystère. On sait tout juste qu’elle préfère se concentrer sur ses objectifs sportifs, plutôt que sur la couleur de sa tenue sur le court. En 2013, Azarenka reste une m achine à gagner : 19 victoires en 21 matches, dont deux forfaits, à Brisbane et à Indian Wells, pour cause de blessure. Flash-back. Le phénomène voit le jour le 31 juillet 1989. Ses parents ne se trompent pas en prénommant leur fille Victoria. La Biélorussie fait encore partie de l’Union soviétique. Azarenka rembobine : « Mes parents, mes grands-parents, mon frère et moi vivions à six dans un petit appartement. Mon père avait deux boulots, ma grand-mère commençait son travail à cinq heures du matin et ma mère finissait tard le soir, soupire-t-elle. Tout ça pour que je puisse jouer au tennis. » Elle a 9 ans quand son premier coach, une femme, Valentina Rzhanih, lui de-
« Mes parents, mes grands-parents, mon frère et moi vivions à six dans un petit appartement. Mon père avait deux boulots, ma grand-mère commençait son travail à cinq heures du matin et ma mère finissait tard. Tout ça pour que je puisse jouer au tennis »
mande de taper 1 000 fois la balle contre le mur, sans commettre aucune faute. Une mission impossible, censée révéler à l’entraîneur l’attitude de l’enfant face à un obstacle insurmontable. La petite blondinette parvient au chiffre ahurissant pour cette tranche d’âge de 1 460 coups sans la moindre faute. Après avoir épuisé toutes ses rivales de Biélorussie, elle file en Ouzbékistan remporter son premier tournoi du circuit international junior, réservé aux moins de 18 ans. Elle n’en a que 13. Un an plus tard, elle intègre le circuit pro, après plusieurs séjours en Espagne, dans un camp d’entraînement de Marbella. Kristin Haider-Maurer croise la route de l’adolescente Azarenka lorsqu’elle a 14 ans, pendant un tournoi en Croatie. L’ex-joueuse professionnelle se souvient 73
encore de ce match : « C’était une bête de court féroce qui se battait sur chaque balle avec une détermination et un acharnement extrêmes. » Plus expérimentée, Haider-Maurer, 18 ans, se détache d’entrée (3-0). Au changement de côté, Azarenka, en larmes, lance un cri de colère. Elle ne lui cède plus qu’un seul jeu pour conclure sèchement (6-4, 6-0). Sam Sumyk, son entraîneur depuis trois ans, est un homme placide. Lorsqu’on lui demande si Azarenka doit ses bons résultats actuels à son revers exceptionnel, le Français secoue la tête de gauche à droite avant d’ajouter : « C’est son professionnalisme qui fait la différence. Elle est prête à tout sacrifier pour atteindre le but qu’elle s’est fixé. » Lors du dernier Open d’Australie, le niveau sonore du cri d’Azarenka a été mesuré à plus de 100 décibels à chaque frappe de balle. Le seuil de la douleur auditive se situe à 120 décibels. Certains réclament donc que ses cris soient bannis du tennis féminin. Une requête qui cible principalement le tandem Azarenka- Sharapova. « Ce n’est pas fair-play, glisse la Polonaise Agnieszka Radwańska, n°4 mondiale. Cela gâche notre sport. » Azarenka s’en défend. Sans crier : « Cela fait partie de mon jeu. » En ce début d’avril, la jeune Biélorusse n’est pas censée se trouver à Minsk où l’hiver n’a toujours pas relâché son étreinte. Mais plutôt à Miami, où se joue l’officieux 5e tournoi du Grand Chelem, voire dans l’Arizona. Depuis ses 15 ans, elle vit chez la famille de Nikolai Khabibouline, le gardien de but russe de la franchise NHL – Ligue nationale de hockey nord-américaine – des Oilers
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Clan. Sasha Skrypko, un ami d’enfance : « Devenir la n°1 mondiale est inscrit dans les gènes de Vika. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui désirait une chose avec autant de force » (ci-dessus). Sam Sumyk, mentor d’Azarenka (en bas).
« U ne lionne qui chasse tue par nécessité. Mais lorsqu’elle retrouve ses lionceaux, elle redevient une mère tendre. Il en va de même dans la vie »
d’Edmonton qui finance son entraînement aux États-Unis. Ou encore à MonteCarlo où elle loue un appartement. Mais Azarenka préfère rentrer chez elle, à Minsk, pour soigner sa cheville droite, douloureuse depuis le tournoi d’Indian Wells, en mars dernier. Pour elle, convalescence rime avec famille mais aussi avec camp d’entraînement. Certes, sa cheville doit être épargnée, mais il reste des parties valides de son corps à faire souffrir. Autant s’en occuper malgré cette satanée douleur au pied... Pendant qu’Azarenka s’adonne à une séance de yoga dans une salle de gym du Centre national de tennis biélorusse, le coach Sam Sumyk, l’agent Meilen Tu, le physiothérapeute Per Bastholt et le préparateur physique Mike Guevara sirotent tranquillement un café et quelques jus de fruits frais. Le contraste est saisissant entre ce staff international de haut niveau au service de la star multimillionnaire – deux Américains, un Danois, un Français – et l’atmosphère du lieu. S’y mélangent tout un fatras hétéroclite : des néons verts, des sols usés, un plafond à caissons miteux, ou encore des photos en noir et blanc des pionniers du tennis soviétique, jaunies par le temps. Malgré tout, le Centre national de tennis de Minsk goûte à quelques retouches. Les courts sont refaits et les fenêtres gagnent en isolation pour décourager le rude givre d’hiver. En revanche, les vestiaires, les couloirs et les salles de gym restent identiques, tels que Victoria Azarenka les a découverts à l’âge de 7 ans, en y pénétrant pour la première fois, à l’occasion du premier jour de travail de sa mère. Il s’agit d’un emploi de réceptionniste de 8 heures à 22 heures dans une loge de verre. Ce jour-là, Alla met une raquette dans les mains de sa fille. L’a-t-elle gardée ? « Non, quand the red bulletin
Vide. Une séance de yoga plutôt réparatrice (ci-dessus). Victoria Azarenka est une héroïne nationale en Biélorussie. Son portrait s’affiche partout (à gauche).
Terre méconnue La Biélorussie peine à révéler ses charmes au visiteur étranger. Coincée entre la Pologne, la R ussie, l’Ukraine et les pays baltes, le pays natal d’Azarenka compte près de 10 millions d’habitants. Le gouvernement s’apparente à une dictature. Alexandre Loukachenko, le président de cette petite république, va fêter ses vingt ans au pouvoir. Les casquettes surdimensionnées que portent les militaires de Minsk peuvent prêter à rire. À croire que le seul but de leur démarche solennelle est d’éviter que cet encombrant couvre-chef ne s’échappe de leur tête. à différents carrefours de la capitale, des affiches barrées d’un gros trait rouge montrent un homme au lit en train de fumer une cigarette. Elles rappellent que s’endormir clope au bec en état d’ébriété, sport national en Biélorussie, est la cause de nombreux décès. Ici, on croit à un fatalisme post-soviétique. Et on parle avec ardeur du peuple, de ses traditions et de sa culture. the red bulletin
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j’étais enfant, j’étais un peu nerveuse, se souvient-elle. Je suis persuadée de l’avoir mise un jour en mille morceaux. » Au sous-sol, dans un gymnase, la fillette tape la balle contre un mur, marqué d’un trait horizontal et de lignes de couleur au sol. Deux années durant, elle s’explique avec ce mur, jour après jour. Sa mère ne la récupère qu’après son travail, soit au-delà de 22 heures... Le cours de yoga se termine. Mike Guevara attend sa protégée pour une séance d’endurance sur un ergomètre délocalisé dans une salle défraîchie au bout d’un couloir sombre. Au moins, il ne sont pas dérangés. En pénétrant dans la salle, elle s’esclaffe en pointant le mur du doigt : « C’est mon filet. » Puis, elle indique les lignes colorées au sol et ajoute : « Et là, mon court central. » Victoria Azarenka aime parler des sportifs biélorusses, comme Natalia Zvereva, finaliste sous la bannière de l’URSS à Roland-Garros en 1988, ou de Max Mirnyi, bon joueur de double ou encore de la biathlète Darya Domracheva, championne du monde de mass-start en février dernier. La n°3 mondiale n’élude pas les questions sur son statut d’héroïne nationale auquel elle se prête avec simplicité. Elle ne voit aucune arrogance à arpenter les rues de Minsk au volant de son rutilant Porsche Cayenne : « Je montre à mes compatriotes qu’ils peuvent réussir tout autant que moi. Je souhaite seulement qu’ils prennent confiance en eux. » D’ailleurs, elle soutient deux jeunes joueuses : Ekaterina et Ulyana Grib, âgées respectivement de 12 et 13 ans. Comme Victoria Azarenka, cette paire d’espoirs biélorusses s’entraîne au Centre national de tennis de la ville de Minsk. « Elles ont un gros potentiel », atteste leur coach providentiel. Azarenka leur a même offert ses primes olympiques des JO de Londres 76
« Pour gagner,
il faut se battre,
ne m ontrer aucune faiblesse. Pendant un match, je suis une guerrière » Vocalises. Au karaoké comme au tennis, Victoria Azarenka donne de la voix (en haut). Valentina Rzhanih, le premier entraîneur d’Azarenka entre ses 7 et 11 ans témoigne : « Comme je n’avais plus rien à lui apprendre, je lui ai dit de trouver un autre coach. Elle a fondu en larmes. » Azarenka est restée en contact avec Rzhanih (ci-dessous).
lanées à l’issue du simple (médaille g de bronze) et du double mixte (médaille d’or) avec Max Mirnyi. Cette manne inespérée permet au duo de fillettes de payer les frais de déplacement sur divers tournois internationaux. Azarenka s’entraîne avec elles, demande de leurs nouvelles par SMS, les encourage, les rappelle à l’ordre ou les conseille. « Elles ont quelque chose de rare. Quand je leur demande ce dont elles rêvent, elles me répondent timidement après avoir longtemps tourné autour du pot : “S’il te plaît, ne te fâche pas, mais nous voulons devenir meilleures que toi.” Là, je me suis dit qu’il fallait absolument que je les soutienne. » Au printemps 2011, bien campée sur le devant de la scène mondiale, Victoria Azarenka fait face à une crise de motivation. « Je n’avais plus envie de m’entraîner, de me torturer, de me battre sur chaque balle comme si ma vie en dépendait. Je voulais du changement. J’ai demandé conseil à ma grand-mère. Elle a écouté puis acquiescé avant de me dire : “Tu dois découvrir ce qui te rend heureuse et le faire indépendamment de l’envie.” Elle n’a rien ajouté. Je suis rentrée chez moi et j’ai repris l’entraînement dès le lendemain. » Neuf mois plus tard, Azarenka remporte l’Open d’Australie et devient n°1 mondiale. Lovée dans le sofa d’un des salons, Victoria Azarenka cajole sa grand-mère Nina. Sur la table : du raisin, du chocolat blanc et le roman de Tolstoï, Guerre et Paix, la lecture de vacances de sa babouchka. La guerre ou la paix, lequel de ces deux termes caractériserait au mieux la n°3 mondiale ? « Pour gagner, il faut se battre, ne montrer aucune faiblesse, ne
the red bulletin
Rebond. En 2011, Azarenka veut mettre un terme à sa carrière. Après les quelques conseils de sa grand-mère Nina (ci-dessus, à gauche), elle retrouve la motivation avant d’atteindre un an plus tard la place de n° 1 mondiale.
pas se laisser attendrir et s’interdire tout relâchement au risque de voir l’adversaire en profiter. Pendant un match, je suis une guerrière. » Comment retrouve-t-elle la paix ? « Cela se fait naturellement. Une lionne qui chasse tue par nécessité. Mais lorsqu’elle retrouve ses lionceaux, elle redevient une mère tendre. Il en va de même dans la vie. » Bientôt sa cheville sera remise et Victoria Azarenka repartira au combat. Son cri à la limite du supportable rugira de nouveau sur les courts du monde où elle se battra sur chaque balle. Une question de vie et de mort. Suivez Victoria Azarenka dans les rues de Minsk, sa ville natale, sur l’appli gratuite pour tablettes siglée The Red Bulletin. the red bulletin
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Récit
La mort en embuscade Le réalisateur Nick Ryan raconte une expédition d’alpinistes sur les pentes du K2, le deuxième plus haut sommet au monde, qui a tourné au drame. The Red Bulletin revient sur un tournage tout aussi chaotique.
Avant de s’envoler pour le Pakistan et le tournage de The Summit, Nick Ryan prend soin de rédiger son testament. Prémonitoire... Le réalisateur irlandais frôle la mort. Ce gaillard de 43 ans en a réchappé afin de mettre en images deux histoires : son record d’altitude pour filmer en hélicoptère, au plus près, la « montagne tueuse », le surnom du K2, et le récit bouleversant de la disparition de onze alpinistes, dont le Lyonnais de 61 ans Hugues d’Aubarède le 1er août 2008 sur ces mêmes pentes. Le Français laisse derrière lui deux enfants et deux petits enfants... Le succès du film en janvier dernier au très respectable festival de Sundance (Prix du meilleur montage, ndlr) est une consécration pour une œuvre de ce genre. Nick Ryan s’est attaché à reconstituer fidèlement l’aventure de ces cordées internationales, lancées vers le sommet. Il raconte l’expédition de ces onze alpinistes qui ont péri le même jour sur le versant du deuxième plus haut sommet au monde, victimes de la chute de blocs de glace, alors qu’ils entamaient la redescente. « Pour beaucoup, ça ne concerne qu’une petite élite, raconte Ryan. C’est un libre choix de se lancer à l’assaut d’une montagne et ça peut laisser le grand public indifférent. J’espère qu’après avoir vu le film, ils ressentiront les choses autrement. » Dans The Summit, les alpinistes parlent de « fièvre du sommet », cette force intérieure qui pousse à grimper toujours plus haut, même lorsque les conditions sont difficiles. Elle explique aussi l’impatience de l’équipe de tournage, bloquée pendant une semaine sur une base militaire à 100 kilomètres du K2, dans l’attente des indispensables laissez-passer des autorités pakistanaises. C’est à l’aube du dernier jour que Ryan, le caméraman Stephen O’Reilly, le technicien Mike Whright, et un groupe de pilotes militaires s’envolent vers le glacier situé sous le K2. 78
En pariant qu’une fois sur place personne ne voudra faire demi-tour, Ryan se focalise sur le contrôle de sa caméra Cineflex pendant que les pilotes s’élèvent vers le légendaire Bottleneck, un terrifiant goulot glacé positionné sous le sommet et qui vous tend les bras. C’est le lieu de la tragédie d’août 2008, là où se sont élancés une quarantaine d’alpinistes, à plus de
« C’est comme observer un monstre qui vous hante depuis des années » 8 000 mètres. « Quand le K2 se dresse face à vous, la peur vous prend aux tripes, assure Ryan en fronçant les sourcils. C’est comme observer un monstre qui vous hante depuis des années. » À bord de l’hélicoptère, il se croit en sécurité. « Il y a de l’oxygène mais pas assez pour la totalité du vol. Du coup, on est censés mettre le masque sur le visage toutes les cinq mi-
nutes pour respirer. Mais je suis tellement occupé avec la caméra que je l’oublie. Je suis en train de regarder ce goulet glacé quand j’entends : M. Ryan, on ne peut pas voler plus haut ! » Il poursuit : « Je demande à quelle altitude on se trouve. Le pilote me répond : 23 500 pieds. » C’est-àdire 7 162 mètres, environ 1 200 mètres au-dessus du plafond maximal de sécurité pour un appareil comme cet écureuil. Incroyable. Dans le second hélicoptère, Stephen O’Reilly filme encore jusqu’à 7 620 mètres. L’euphorie ne va pas durer longtemps. Le vol suivant, à plus basse altitude, et dans lequel Mike Whright a pris la place de O’Reilly, manque de finir en tragédie. L’appareil, victime d’une avarie moteur, pique vers le sol. Le pilote réussit un atterrissage d’urgence sur une minuscule plateforme. Sans dégât. Parti à leur recherche avec l’autre hélicoptère, Ryan n’en revient pas de trouver l’équipage sain et sauf. Une fois posé près de l’appareil en panne, il faut réparer la durite qui a occasionné la fuite de gasoil. C’est alors que Ryan est victime d’hypoxie causée par un manque d’oxygène dans le sang. Elle peut lui être fatale. Il faut désormais redescendre Ryan d’urgence à faible altitude. Le pilote plonge son engin entre les pans du glacier. Il était temps. Le réalisateur récupère peu à peu. L’alerte est passée. Il mesure l’angoisse que son compatriote Gerard McDonnell a vécue ici même quelques années plus tôt. L’Irlandais vient d’accomplir le rêve de sa vie en atteignant le sommet du K2. McDonnell est logiquement tout à sa joie. Mais plutôt que de se mettre à l’abri, il décède en tentant d’aider ses compagnons. McDonnell enfreint cette règle d’or de la montagne qui est de protéger d’abord sa propre vie. Cette décision irrévocable est la trame du courageux documentaire de Nick Ryan. Plus sur www.thesummitfilm.com
the red bulletin
images tireÉs du film de Nick Ryan
Texte : Declan Quigley Photo : Clíona O’Flaherty
Performance au sommet. The Summit bientôt dans les salles.
Date et lieu de naissance 21 avril 1969 à Dublin Aérien Ryan a aussi réalisé deux courts-métrages sur des pilotes : A Lonely Sky (2006) et The German (2008). Chercheur Il a été invité par James Irwin, un ancien astronaute américain des missions Apollo, à participer à des fouilles sur le mont Ararat, à l’est de la Turquie, pour retrouver l’Arche de Noé.
Grandiose. Dans les Dolomites orientales, les Trois Cimes de Lavaredo, un des points de passage de l'ĂŠdition 2011.
Par m o nts et
photo : felix woelk/red bull content Pool
merveilles Pour une course folle à pied et en parapente, 32 athlètes représentant 21 nationalités seront au départ de Salzbourg le 7 juillet. Présentation de Red Bull X-Alps, aventure titanesque longue de 1 031 kilomètres à travers les Alpes. TEXTE : Arek Piatek
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« MA STRATÉGIE ? VOLER AU MAXIMUM, MARCHER JUSQU’À L’ÉPUISEMENT ET SAVOURER LA TORTURE » L’Allemand MAx mittmann
photos : oliver laugero/red bull content pool, chris hoerner/red bull content pool, vitek ludvik/red bull content pool
Tactique. Les participants essaient de s’épargner les efforts au sol en se maintenant le plus longtemps possible dans les airs. Le Belge Thomas de Dorlodot décolle des Trois Cimes (en haut à gauche). Le Portugais Nuno Virgilio sur le massif du Dachstein (en bas à gauche). Le Suisse Christian Maurer avant un prochain décollage. Le parcours repassera par Chamonix, au pied du massif du Mont-Blanc (à droite).
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à l’épreuve des alpes DES KILOMÈTRES À GOGO, DES PARAPENTES EN VRAC, UNE MÉTÉO capricieuse… CETTE COURSE Effrénée est incontestablement lA PLUS DIFFICILE AU MONDE. Il y a plusieurs façons d’authentifier la difficulté extrême du Red Bull X-Alps. Déjà en atteste le niveau des 32 participants triés sur le volet de cette 6e édition programmée le 7 juillet. Le Français Antoine Girard est l’un d’eux. Il fait partie des meilleurs parapentistes du pays, est un excellent coureur de cross et a gravi l’Himalaya à plusieurs reprises.
all
Départ
Salzbourg Gaisberg Zugspitze 424 m
Fra
1 287 m
2 962 m
Aut
Dachstein Interlaken 568 m
Mont Blanc 4 810 m
sui
Cervin 4 478 m
Wildkogel
2 995 m
2 224 m
Ortles 1 906 m
St-Hilaire 995 m
Arrivée Monaco
Peille 600 m
I ta
0 m
Enfer. Le 7 juillet, 32 athlètes originaires de 21 pays s’élanceront de Salzbourg pour rallier Monaco, au bout de 1 031 km et 10 points de passage. Ceux qui passent la ligne d’arrivée auront parcouru, en moyenne, le double de cette distance. Christian Maurer, double vainqueur en titre : « Le tracé ne suit pas le long des vallées mais les traverse par-dessus. On n’aurait pas pu imaginer un itinéraire plus difficile dans les Alpes. »
Par son déroulement, aussi simple que brutal, cette course insensée est intraitable. Ces athlètes hors pair surentraînés ont à parcourir à travers les Alpes 1 031 kilomètres, entre Salzbourg et Monaco (voir carte ci-contre), en marche à pied et en parapente. La stratégie de chacun est déterminée par une utilisation particulière des deux procédés. La course s’étale sur une quinzaine de jours d’affilée, sans journée de repos, ni de recours à une aide extérieure, hormis celle d’un assistant pour le ravitaillement et l’installation du bivouac. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Cette compétition internationale exige 18 mois de préparation en moyenne. Red Bull X-Alps est une expédition aux limites du corps humain. Au menu, marches de 100 km, traversées de glaciers, vols en parapente jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. Le tout, englué au milieu d’incessantes variations de pression, de températures et autres caprices de la météo. La douleur flirte alors avec l’épuisement et le risque d’accident est bien réel. À l’instar de Mike Küng, à bout de force, qui abandonne en 2011, frappé d’une pneumonie. Ou le Français Vincent Sprüngli, épuisé, qui accroche en parapente le câble d’une télécabine et se voit forcer d’abandonner, son matériel ayant été endommagé. Toujours en cette même année 2011, la course s’arrête prématurément pour cinq autres athlètes. La faute au règlement de Red Bull X-Alps. Toutes les 48 heures, le dernier au classement est automatiquement éliminé. Dur et impitoyable. Red Bull X-Alps est à suivre en ligne et en temps réel sur www.redbullxalps.com
photos : oliver hoerner/red bull content pool, vitek ludvik/red bull content pool, felix woelk/red bull content pool
1 0 31 kilomètres au-dessus de cinq pays
L’Autrichien Mike Küng, pilote d’essai de parapente et premier homme à 10 000 mètres d’altitude avec sa voile, marque un record toujours à battre et fait ainsi partie des cadors de cette épreuve. Quand il n’est pas dans les airs, il pratique la course de montagne et grimpe 6 000 mètres par semaine... Le Suisse Christian « Chrigel » Maurer, vainqueur des deux dernières éditions de Red Bull X-Alps en 2009 et 2011, est un parapentiste d’exception, détenteur de deux records du monde (dont celui de la plus grande distance parcourue avec 323 km).
« L a pratique du parapente est toujours risquée. En cas de pépin, on ne peut pas en descendre comme d’une voiture » Le suisse Christian Maurer
Rocher. La vue sur Monaco représente le Saint Graal. 48 heures après l’arrivée du premier, l’épreuve prend fin.
Au tour de Latour ? Clément Latour a terminé premier f rançais (8 e ) de la dernière édition de Red Bull X-Alps, disputée en 2011. Décryptage d'une tête bien faite.
Né à Carpentras mais résidant à Annecy, Clément Latour (30 ans) est un des candidats logiques à la victoire finale dans cette édition 2013.
× taillé sur mesure
Latour a l’expérience d’un vieux briscard. Ce gabarit de sauteur en hauteur (1,92 m pour 77 kg) est rarement rassasié. L’hiver, le ski de fond et de randonnée remplacent le vélo et la course à pied qui sont au programme le reste de l’année. Là, c’est bientôt l’été et il a envie de prendre son envol.
× La mésaventure de 2011
« J’ai violé de cinq mètres l’espace aérien de Salzbourg ! Les ascendances étaient fortes et je me suis fait surprendre à monter trop haut, peste Latour deux ans après. Vingt-quatre heures de repos imposées dès le 4e jour de course. Tu arrêtes en étant 5e et repars 23e ! »
Plongée. La station suisse de Zermatt vue des athlètes. En bas : Christian Maurer conserve son titre en 2011 en 11 jours, 4 heures et 52 minutes.
photos : felix woelk/red bull content pool (2), oliver hoerner/red bull content pool (2)
× juste équilibre
« Il ne faut pas faire le mauvais choix ! On peut facilement perdre une demi-journée en essayant de grimper sur un déco si les conditions de vol se détériorent. Il faut alors redescendre à pied, c’est très dur pour le moral. Il y a clairement plus de plaisir à survoler les Alpes qu’à courir avec 10 kg sur le dos en fond de vallée ! »
× un tour du monde en 2005
« C’était l’aventure avec un grand A ! Au menu, l’ascension du plus haut sommet de chaque pays ou continent traversé. Je n’avais aucune expérience en alpinisme. Au Soudan, nous avons dormi à la belle étoile sur les trottoirs de Port-Soudan avant de fuir la guerre civile. Puis on a terminé notre périple par une tentative de décollage en biplace à 8 600 mètres, à quelques mètres du Toit du Monde. Mais il n’y avait pas assez de vent pour prendre notre envol… »
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Le vainqueur de la Coupe de l’America James Spithill explique pourquoi il met un « poing » d’honneur à faire de la boxe à l’entraînement. Ses CONSEILS, page 93
Sensations fortes en juin
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En plein dans le MiG
En Russie, découvrez un inoubliable circuit touristique à bord d’un MiG-29. Votre billet vous permettra aussi de faire connaissance avec l’espace.
photos : Incredible Adventures, shutterstock
voyages, page 90
Décoller d’une base russe à bord d’un MiG-29 et survoler Moscou. Si vous ne savez pas quoi faire cet été, voici une idée originale.
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Action !
Voyages
à ne pas louper ! Antaspeliae molorib eaquias reped que vita dolo volum et facitatiis mo intiiss imendi occusaesti cum Avant ou après ipicidi tiumquiat Sokol,
En service depuis 1983, le MiG-29 est le chasseur attitré de 26 armées à travers le monde.
il y a Moscou.
Dans tous les sens des thermes Pour effacer les douleurs nées de ce vol, les thermes Sandunovsky Banya vous accueillent à bras ouverts. www.sanduny.ru
Mach in the USSR à bord d’un MIG-29 un vol dans ce jet est inoubliable. Ce voyage vous mènera aux frontières de l’espace et au bord de la ruine.
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Ici, les plats servis feront naître dans votre palais la nostalgie de l’URSS. Foncez goûter le goulasch des goulags ! www.club-petrovich.ru
na zdarovié !
Les bons tuyaux d’Oncle Cusma
L’Américain Paul Cusma, qui a volé à bord du MiG, tient à préciser : « En raison de la force centrifuge, vos abdominaux vont être mis à l’épreuve. Entraînez votre diaphragme au préalable ou suivez des cours de yoga. »
Les pièges à déjouer
Vous pensiez quitter Moscou sans essayer la vodka locale ? Une adresse, cachée dans un ancien observatoire : le Stariki Bar. À consommer avec modération. www.starikibar.ru
Beaucoup de prestataires de service proposent des packages à prix excessif sur internet. Difficile d’éviter les pièges à touristes dans cette jungle. Préférez les Américains d’Incredible Adventure ou les Suisses de MiGFlug, qui traitent directement avec la base de Sokol d’où décollent les avions de chasse. Plus sur www.incredible-adventures.com et www.migflug.com
the red bulletin
texte : ruth morgan. photos : Giel Sweertvaegher, Incredible Adventures, shutterstock (2)
On va continuer à chercher, mais on doute qu’il y ait beaucoup de balades plus intenses que ce vol à bord d’un MiG-29. Ce beau et brutal avion de chasse monte à 20 000 mètres par minute et passe en souplesse le mur du son. Durant les voltiges, ce sont 9 G qui vous collent au siège. Le MiG vous emmènera audelà de l’atmosphère et vous révélera les courbes aguicheuses de la planète. Les civils peuvent embarquer dans une version non armée et dotée de doubles commandes, que vous partagerez durant une heure avec les meilleurs pilotes d’essai de Russie. En 1993, une société américoût caine a conclu un accord avec Environ 16 000 € une base russe pour vendre ces pour un vol subsonique, vols découverte. voltiges comprises. Paul Cusma travaille à Wall Environ 20 000 € Street. Visiblement, il a pris son pour un vol pied : « Il n’y a rien de comparable. supersonique, Je me sentais comme dans un avec balade film. C’est une sensation de chute dans l’espace, et les acrobaties libre qui dure une heure. J’ai pasqui vont avec. sé le mur du son, mais je n’ai pas entendu le bang caractéristique, DISPONIBILITÉ qui s’est produit derrière nous Réserver six mois à l’avance ! parce que le jet était déjà loin. Quand on a atterri, j’étais trempé lieu de sueur mais j’ai eu envie de Sokol, au centreouest de la Russie. recommencer. »
Marre du caviar ?
Action !
Matos
Robuste & Léger le top de Maurer
Christian Maurer, double vainqueur de Red Bull X-Alps, va défendre son titre lors de la prochaine édition.
Le marteau Très efficace pour enfoncer les pitons.
Mordant Les passages raides des glaciers ne lui résistent pas. Le tranchant de la tête en dents de scie assure la prise.
Effet de levier Le manche galbé en aluminium facilite la progression sur terrain abrupt.
Matériel de haute volée
photos : Hugo Silva/Red Bull Content Pool, kurt keinrath (2), GLOBALFINDER, GLORYFY, X-BIONIC ENERGY
red bull x-alps Christian Maurer A CHOISI SON équipement pour sa t raversée des Alpes. PRÉSENTATION. Red Bull X-Alps est une compétition impitoyable qui éprouve autant les hommes que le matériel. Chaque jour à travers les Alpes, les trente-deux athlètes engagés avalent une centaine de kilomètres, entre course à pied, escalade de glaciers et vol en parapente à 4 000 mètres d’altitude (cf. reportage complet, page 80). « Pendant la course, je porte près de dix kilos de matériel, précise le Suisse Christian Maurer. Il doit être robuste, très fiable et avant tout léger. » Pour The Red Bulletin, il détaille quatre de ses outils indispensables.
Bâton Sur des pentes peu escarpées, le piolet sert de bâton. Sa pointe en acier fournit un bon appui sur la neige dure.
Sous- vêtements x-bionic Ce matériau respirant et intelligent maintient la température à la surface du corps. Je l’utilise en permanence, par tous les temps, en vol ou sur terre. www.x-bionic.com
piolet VENOM BLACK DIAMOND
Un poids total de 500 grammes, lame (remplaçable) incluse. Ce modèle moins denté se prête bien aux passages peu escarpés.
Globalfinder Pieps Cet appareil en i ridium permet de communiquer ma position et gère l’envoi et la réception de SMS ou de données météo. Un objet minuscule qui peut sauver une vie. www.pieps.com
Côté confort Grip en caoutchouc et technologie bi-densité : deux matériaux qui absorbent chocs et coups. Un confort pour le bras.
lunettes de soleil Gloryfy Elles sont incassables et protègent du soleil tout en améliorant la vue par temps de brouillard. J’en ai 3 paires. www.gloryfy.com
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Action !
clubbing
L’effet du tube Let The Sunshine In ? En tout cas, à l’Aquarius, la fête a lieu sous le soleil.
santé ! En croate, rakia signifie « eau de vie ». En voici deux, réputées pour leur efficacité.
la libératrice travarica À base de plantes, cette eau de vie porte bien son nom : « Le Docteur » est censée avoir des vertus médicinales. Un de ses ingrédients, le romarin, stimule les reins et le foie. Ce breuvage b oosterait aussi la libido. Tentant.
Au Pag de charge pag, croatie DE LA MER AU DANCEFLOOR, IL N’Y A QU’UN PAS. BIENVENUE SUR LA PLAGE LA PLUS hot D’EUROPE.
fi esta sur mer clubs
Papaya Ouvert en 2002, le Papaya est le plus grand et le plus ancien des clubs de la plage. www.papaya.com.hr
Aquarius Le trois en un : un restaurant, deux piscines et deux pistes de danse. www.aquarius.hr
Noa Le plus fou : construit sur p ilotis, avec dancefloor et piscine.
terminator medica Au goût léger et sucré, c’est une eau de vie très alcoolisée à base de miel. Très appréciée, on la qualifie de « loup déguisé en agneau ». D’ailleurs, les Croates préviennent : quand l’ivresse se fait sentir, il est déjà trop tard.
www.noa-beach.com
festival
Alerte à Bor a ! En face de Pag, ces nuages au-dessus des montagnes annoncent l’imminence de la tempête, la fameuse Bora.
Hideout 3-5 Juillet Entre house et techno avec plus de cent DJ’s en trois jours. Le bon plan : réserver des places pour les soirées sur bateaux, très prisées, et teufer avec la crème mondiale des DJ’s. www.hideoutfestival.com
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texte : Florian obkircher. photos : Goran Telak, goran persin (2), mario pavlovic
24 heures de folie sur l’île de Pag. Située à seulement cinq minutes de la ville de Novalja, la plage de Zrče consacre à la fête 32 000 m2 de son sable. Toute la nuit, les plus grands DJ’s de la planète défilent aux platines des quatre clubs à ciel ouvert. Le lendemain, on peut siroter un cocktail dans le jacuzzi, ou sauter dans une eau de mer à 26 °C, cristalline comme nulle part ailleurs. Vous savez ce qu’il vous reste à faire...
Action !
Conseils de pro
Plan A. James Spithill est un génie que l’endurance n’effraie pas.
Texte : Ruth Morgan. photos : Olaf Pignataro/Red Bull Content Pool, cameron Baird/red Bull Content Pool, shutterstock. illustration: heri irawan
« C’est comme une F1 » Voile À 33 ans, le skipper a ustralien JAmes Spithill connaît le prix de la souffrance à l’entraînement pour gagner. Démonstration. La Coupe de l’America exige vitesse, tactique et endurance physique. Le barreur australien James Spithill, plus jeune vainqueur de l’épreuve en 2010 avec l’équipage américain d’Oracle, s’entraîne pour rester au top. En permanence. « La façon dont on pousse ces bateaux s’apparente à piloter une F1, assure-t-il. Ce sport a beaucoup évolué. L’aspect physique est devenu primordial. On s’entraîne sur l’eau pendant plusieurs heures, au moins quatre jours par semaine, en s’hydratant beaucoup. On va aussi souvent au gymnase, pour soulever des haltères, enchaîner des exercices cardios et suivre ceux de la méthode CrossFit – un circuit d’entraînement quotidien à haute intensité – avec un coach. Il appelle ça “l’exécuteur” et il ne plaisante pas. »
Poing Fermé
Plan d’eau. Sur les AC72, le travail d’équipe est primordial.
coach perso « En voile, la rapidité des mouvements de mains, la coordination et la poigne sont essentielles. Du coup, on fait ces tractions tous les jours. C’est notre routine. Elles permettent de rester en grande forme. »
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Débutez par quelques pompes ou petits squats.
Utilisez une barre de traction fixée en hauteur. Inspirez, expirez plusieurs fois avant de démarrer.
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Vos pulsations cardiaques doivent s’élever peu à peu pour avoir un maximum de résistance.
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Exercice plein de punch
Spithill se prépare sur le ring « Je fais de la boxe depuis que je suis gamin, j’aime son côté compétitif. C’est la meilleure préparation physique possible. Elle offre un entraînement cardio complet et permet de développer la coordination des gestes. La boxe améliore aussi les réflexes, une qualité essentielle quand on navigue sur des bateaux comme les nôtres. »
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Fléchissez avec souplesse sur vos chevilles pour aller chercher la détente nécessaire.
Saisissez doucement la barre avec vos deux mains, posées dans l’axe des épaules.
À la force des bras, élevez votre menton au-dessus de la barre. Répétez le mouvement.
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Action !
ma ville
Testez
Helen Suzman Blvd
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bons moyens d’user vos semelles
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Capetown, South Africa
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balades Citadin. Régional de l’étape, Haezer est votre guide.
Garder Le Cap le cap Heazer est en pleine tournée entre l’Australie et l’Europe. Le DJ électro et producteur sud-africain prend quand même le temps de vous faire découvrir sa ville. Du balcon de son appartement situé au 9e étage, Heazer surplombe le centre-ville de cette métropole côtière et portuaire. Le jeune DJ est encore secoué par la trentaine d’heures de vol qui l’ont ramené au pays, depuis l’Australie. D’autant plus qu’il a voyagé dans le siège du milieu, coincé entre deux messieurs bien portants. Eben Haezer, avant de s’envoler à nouveau vers l’Europe pour une tournée de deux mois, vous décrit ses endroits favoris du Cap. « J’aime vraiment revenir ici. Je m’y sens comme chez moi. C’est une ville africaine, relaxe, qu’il faut absolument visiter. Si vous venez y faire un tour, foncez découvrir mes spots préférés ! » 94
mes lieux favoris
jusqu’au pic rocheux du Lion’s Head. Ce n’est pas éprouvant et vous vous y baladerez en toute sécurité. L’ambiance et la vue sont incroyables. »
la montagne en vélo
1 Aces & Spades
62 Hout Street « C’est un bar qui se trouve dans ma rue. J’aime y redécouvrir la musique de Nick Cave et Tom Waits. Le propriétaire est un grand fan de Waits. D’ailleurs, il lui ressemble. »
4 Fiction 227 Long Street « Pour découvrir les clubs, la meilleure idée est de suivre les recommandations des blogueurs locaux. Mais c’est toujours la fête au Fiction (cidessous). C’est un lieu incontournable. L’ambiance est intimiste et le balcon est génial. »
2 Bombay Bicycle Club
156 Kloof Street « L’atmosphère dans ce petit mais superbe restaurant de Kloof Street (ci-dessus) est théâtrale. Les plats proposés sont délicieux et l’addition n’est pas salée. »
3 Lion’s Head
Près de Table Mountain « Si vous êtes au Cap lors d’une nuit de pleine lune, marchez
Haezer est un dingue de skate. Mais en l’absence de skatepark au Cap, il n’y a pas le choix : adoptez le street style ! Cependant, un grand parc de stationnement a été aménagé à l’Institut Salesian, sur Somerset Road dans le quartier de Green Point. Vous y trouverez quelques rampes, des transitions et des plateformes pour enchaîner kick-flips et ollies.
5 The Roundhouse
Roundhouse Road, The Glen, Camps Bay « Le restaurant idéal si vous cherchez un menu à cinq plats, accompagné des meilleurs vins sud-africains. Et la vue sur Camps Bay y est magnifique. »
C’est une route utilisée à l’occasion de l’annuel Urban Assault Downhill, mais si vous n’êtes pas au Cap au moment de cette compétition de VTT, vous pouvez l’arpenter n’importe quel autre jour. La descente part du tronçon goudronné sur Signal Hill, emprunte une piste, quelques chemins et des routes secondaires, avant de débouler sur Buitengracht Road.
La descente du Downhill se termine en plein centreville.
the red bulletin
texte : Steve smith. photos : haezer
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Le Cap, afrique du sud
Action !
musique
pas d e billet ?
1 Branko est DJ et Mastermind de Buraka Som Sistema.
Le tour du monde en 80 mesures playlist Le flair de Branko est aiguisé. Il révèle les beats, de la techno vénézuélienne à la house angolaise, qui font bouger les clubs. João Barbosa, alias Branko, est l’Alexander von Humboldt des DJ’s. À l’instar du naturaliste allemand du XIXe siècle, il parcourt le monde. Mais lui est muni d’un capteur de sons, à l’affût de subcultures musicales encore inconnues des clubs occidentaux. Avec son groupe électro Buraka Som Sistema, ce Portugais de 31 ans a renouvelé le kuduro, la house africaine. Le lauréat du MTV-Award européen de 2008 nous livre ses ultimes trouvailles. Attention, il y a quelques perles.
m as sag e s o ft gadget du mois
photo : Nian Canard
technologie à bon escient
Ce dossier ergonomique Subpac transforme les fréquences basses en pressions tactiles. Parfait pour le bureau et le salon : cet « ampli » est un as de la discrétion. Prix indicatif : 270 euros www.thesubpac.com
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Tuki Love
Pocz & Pacheco
Je suis allé au Venezuela, il y a peu, pour découvrir un nouveau genre musical qui fait le bonheur de la jeunesse locale. Son nom : le tuki. Un son proche de la techno hardcore avec une touche tropicale. Un genre créé par deux DJ’s locaux, alors qu’ils tentaient il y a quelques années, d’imiter le tube de Technotronic Pump Up The Jam.
2 Afro House DJ Havaiana
En Afrique du Sud, la deep house, façon Blackcoffee, est très in en ce moment. Mais la nouveauté nous vient d’Angola. Depuis leur salon, de jeunes producteurs se sont emparés du deep house pour le restituer dans une version moins épurée, plus riche et bien plus intéressante. Le meilleur morceau a pour titre le nom du genre : Afro House.
3 Waves
Branko feat. Roses Gabor
Ce titre fait partie de ma nouvelle compilation Drums Slums and Hums, téléchargeable sur mon site web. La plupart du temps, ma musique résonne dans les clubs, mais avec Waves, j’ai voulu créer un morceau pour baladeur et mettre en avant l’une des chanteuses les plus talentueuses de Londres : Roses Gabor.
4 Zouk Flute
votre festival fétiche affiche complet ? Voici trois moyens de régler ce problème.
la voie classique
La clôture autour du site n’est jamais infranchissable. Procurez-vous une échelle ou une pelle, et introduisezvous discrètement, la nuit. la voie créative
Rejoignez le camping des festivaliers et demandez des bouts de leur bracelet. Confectionnez le votre en cousant tous les morceaux.
Buraka Som Sistema
Après avoir conquis l’Europe dans les années 80, le zouk est aujourd’hui passé de mode. Du moins dans les clubs. Pourtant, la rythmique très élaborée et son tempo moins rapide le rendent hypnotique. Avec Buraka Som Sistema, nous l’avons dépoussiéré en y introduisant de nouveaux sons électro.
5 The Blow Yadi
Yadi est une chanteuse qui monte. Une future star. La musique de la jeune Anglaise est très accessible, malgré l’utilisation d’instruments rares d’influence nord-africaine dans ses morceaux pop. D’ailleurs, ses parents sont originaires du Maghreb. Si vous aimez Buraka Som Sistema, vous adorerez Yadi.
la voie salutaire
Si vous voulez éviter les bleus et les agents de sécurité, postulez pour être l’un des bénévoles du festival. Quand votre groupe préféré passe sur scène, faites une longue pause pipi.
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Action !
focus
en bref
Théâtral. La faune et la flore du Festival d’Avignon.
La sélection, en bonne compagnie
29 vendredi
Un siècle de Tour À événement exceptionnel, départ exceptionnel. Après trois jours passés en Corse, le Tour va zigzaguer en France pour ramener un vainqueur sur les Champs dans une ultime étape nocturne le 21 juillet. 29.06 - 21.07, www.letour.fr
16 dimanche
Le triathlon dans la métropole, ce sont des distances réduites de moitié : 1,9 km à la nage dans la Spree, 90 km à vélo jusqu’à l’aéroport de Tempelhof puis 21,1 km en course à pied. 16.06, Berlin
2-05.07, Avignon
Tous en scène
La 67e édition du Festival d’Avignon est un rendez-vous incontournable de l’été culturel avec ses dizaines de spectacles. Elle s’enrichit cette année avec l’inauguration de la FabricA, un lieu de répétition et de résidence ouvert à l’année dans la cité des Papes toujours aussi novatrice pour accueillir toutes les formes de création. Le festival off se tient du 8 au 31 juillet. www.festival-avignon.com 22-23.06, Le Mans 14-7.07, Guyancourt
Jacquelin sur orbite ? Jusqu’au 22.07, Paris
Et la lumière fut ! Un siècle de lumière et de mouvement. Dynamo permet de découvrir Calder et Duchamp. www.grandpalais.fr
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L’Allemand Marcel Siem crée la surprise l’an dernier en s’imposant sur les greens de l’Albatros, au Golf National. Troisième à deux coups, Raphaël Jacquelin, récent vainqueur de l’Open d’Espagne, affiche cette année une belle ambition. Au point d’inscrire son nom au palmarès ? www.opendefrance.fr
L’endurance d’Audi La plus grande course d’endurance au monde fête son 90e anniversaire et passionne toujours constructeurs et public. Vous l’avez deviné, il s’agit des 24h du Mans. Sur le circuit sarthois, Audi, l’ogre allemand, s’y est récemment taillé une place de choix avec 11 succès lors des 13 dernières éditions. Seul Porsche a fait mieux avec 13 titres, comme écurie officielle. Avant d’être bientôt dépassé par Audi ? www.24h-lemans.com
18 Mardi
On en r’demande François Berléand remet ça. Avant 12 ans d’âge qui sortira fin juin sur les écrans, le comédien revient sur les planches du Théâtre édouard VII pour Quadrille. Jusqu’au 18.06
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Texte : Christophe Couvrat. Photos : AFP/getty images (2), dppI, Carlos Cruz-Diez/Adagp Paris 2013
Ironman à Berlin
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© Jörg Mitter
Li k e What you Li k e
TON bOl d’air.
Hors du commun
Avoir un fil à la patte
L’état civil dit que Samuel J. Dixon était un photographe établit à Toronto. Pendant son temps libre, il aimait passer devant la caméra sous les traits de « Daring Dixon ». On le voit ici au-dessus des chutes du Niagara. Alors âgé de 38 ans, Dixon franchit les 281 mètres qui le séparent de l’autre rive sur un câble de deux centimètres de large en douze minutes. En ce 6 septembre 1890, 5 000 personnes étaient là pour l’applaudir.
The Red Bulletin numéro 21 sera disponible le 10 juillet 98
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photo : Time & life pictures/Getty Images
dans le rétro
COURSE RED BULL CAISSES À SAVON 2013.
07 JUILLET, DOMAINE NATIONAL DE SAINT-CLOUD, ÎLE-DE-FRANCE. À partir de 14h00. Entrée gratuite. Plus dʻinformations sur www.redbullcaissesasavon.fr
Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. www.mangerbouger.fr
créa : www.mathieudelestre.com + www.mentysdesign.com / © Getty Images / maquettes : adgraph.fr / Espace offert par : The Red Bulletin
80 concerts contre le sida ASAF AVIDAN f C2C THE HIVES f -M- Mojo Party BEADY EYE f KERY JAMES BLOC PARTY f DAVID GUETTA SAEZ f TRYO f ALBOROSIE 2MANYDJS DJ SETf WAX TAILOR PAROV STELAR f BREAKBOT LIVE DUB INC. f LILLY WOOD & THE PRICK DELUXE f GOGOL BORDELLO ORELSAN f MACEO PARKER DJANGO DJANGO f SEXY SUSHI MAX ROMEO f NAIVE NEW BEATERS BIGA*RANX f FIDLAR f RAGGASONIC GOOSE f TéTé f BOMBINO f PONI HOAX BRNS f THE COUP f SKIP&DIE f SOMA
MAI LAN f ASIAN DUB FOUNDATION ALICE RUSSELL f AGORIA PRESENTS FORMS ZOUFRIS MARACAS f BALTHAZAR…
ET BEAUCOUP D’AUTRES > SOLIDAYS.COM
Location : Fnac, Carrefour, Géant, Fnac.com et sur votre mobile. Auchan, ticketnet.fr, zepass.com, digitick.com
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, du Ministère en charge de la Jeunesse, du Ministère des Affaires étrangères et européennes, de l'INPES, de la SACEM, de l’ADAMI et de France Galop.