SUISSE
HORS DU COMMUN
«ON NE M’A JAMAIS DÉTRUIT!»
Ryan Gosling plus fort que tout dans Blade Runner 2049
15 MINUTES DANS LA STRATOSPHÈRE À la frontière de l’espace avec un avion solaire
AU DIABLE LES
STRATÉGIES LA RECETTE IMPARABLE DU DUO POP MYTHIQUE
YELLO
OCTOBRE 2017 CHF 3,80
ÉQUIPIERS
BIENVENUE
Will Cockrell
Le journaliste basé à L.A. a découvert à quel point l’analyse des datas peut influencer la préparation d’un Ironman. « J’ai été bluffé de constater qu’en me focalisant à fond sur les données pendant des mois (distance, fréquence cardiaque, calories…), je suis passé de sportif novice à triathlète honorable, capable d’achever une course au même titre qu’un concurrent moyen. » PAGE 62
Chris Saunders
Photographe basé à Paris, Chris Saunders a écourté une mission dans son Johannesburg natal pour être sûr de shooter le boxeur Tony Yoka et les rappeurs Bigflo & Oli. « À la fin de la session, les fans nous ont assaillis. Mais on a géré ! » Sur la dalle des Olympiades, Paris XIIIe, de nombreux jeunes avaient en effet reconnu l’athlète et les artistes. PAGE 34
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Champion olympique des super-lourds, Tony Yoka est le boxeur français le plus populaire du moment. Pourtant, il repart de zéro. C’est en effet en bon dernier du classement mondial qu’il a disputé son premier combat professionnel en juin dernier. Et la route pour le titre sera longue : quatre ans pour – on lui souhaite – devenir le premier champion du monde tricolore des poids lourds. Âgé de 25 ans, il s’engage dans ce nouveau défi avec une fraîcheur adolescente. Ses potes rappeurs Bigflo & Oli sont dans la même dynamique. À 24 et 21 ans, des centaines de concerts et de freestyles au compteur, honorés d’un disque de platine pour leur premier album (La Cour des grands), d’or pour leur second ((La La Vraie Vie Vie)) et d’une fanbase copieuse, ils n’ont rien à prouver. Mais les Toulousains veulent séduire encore plus d’oreilles, convaincre un public plus étendu. Nous avons réuni les garçons pour une interview entre sport et musique – avec la détermination et l’encore pour fil rouge. De quoi vous motiver pour une « seconde carrière » vers de nouveaux sommets ? Bonne lecture ! Votre Rédaction
THE RED BULLETIN
MICHAEL WILFLING (COVER)
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BULLEVARD Un mode de vie hors du commun
10 Laird Hamilton – en entier 12 Un jeu vidéo de la taille d’une
table, ou plutôt l’inverse
13 Une expérience branchée et 14 16 18 20 22 24
proto-culinaire du côté de L.A. Le Red Bull Hardline est une compète de VTT qui fait mal Elizabeth Olsen était en retard, mais elle sait manier une arme Des meubles rétro-futuristes qui se matent et s’écoutent La Nuit de la Glisse plein écran Benjamin Clementine a failli commettre l’irréparable... Un œuf solaire qui fait sauna
GUIDE
Voir. Avoir. Faire. 82 Red Bull TV : plongeon,
tchatche et pilotage au menu !
84 Une course vraiment déjantée
au Red Bull Caisses à Savon
86 Cette montre, c’est le patron 88 90 96 98
de Zenith qui vous la remet... Tout le cool dans un agenda Matos : courses pour la course Ours : ils et elles font le TRB Makes You Fly
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DATA MAN
Timothy O’Donnell, ou comment se la donnée en triathlon. Car être au top ne suffit plus pour exceller dans le cadre de l’Ironman.
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THE RED BULLETIN
PATRIK GIARDINO, ZEPPELIN, CHRIS SAUNDERS
DE HAUT VOL
Un éco aventurier suisse est bien décidé à rejoindre les portes de l’espace à bord d’un avion solaire. Enquête au cœur du projet.
SOMMAIRE octobre
REPORTAGES 26
Coup de solaire
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Punch et punchlines
15 min à la frontière de l’espace. Des années de préparation. Du ring à la rime, Tony Yoka et Bigflo & Oli partagent une détermination et une fougue à toute épreuve. Next step ?
42 Le bike-trotter
De professionel à VTT à aventurier à VTT : vas-y René !
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Indestructible
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Cinq femmes uniques
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Au rythme de l’algorithme
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Jaune électrique
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L’ennemi des cartels
Ryan Gosling dans Blade Runner, parce qu’il n’a rien lâché. Elles seront les reines du RBMA Festival Paris 2017. Triathlon : en quoi les datas aident, et comment s’améliorer. Les critiques invoquent l’avant-garde, eux parlent de débrouille… Déjà 40 ans que Yello électrise la scène musicale. Pedro Pascal rempile pour Narcos, une série historique.
34 PAS RASSASIÉS
Le disque ou la médaille d’or, pourquoi s’en contenter ? Le boxeur Tony Yoka et les rappeurs Bigflo & Oli veulent plus.
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Challenge the weather.
Retrouvez vos prévisions météo de haute précision, la météo de vos trajets et un radar météo en ligne et sur l’appli.
morecast.com
BULLEVARD
JENNIFER CAWLEY
U N
ST Y L E
Le surfeur et gourou du fitness prend des bains d’eau glacée (en dessous de zéro) pour récupérer de ses entraînements intensifs. THE RED BULLETIN
D E
V I E
H O R S
D U
C O M M U N
LAIRD HAMILTON « LE TRIBUT DE LA PEINE ENDURÉE EST LOURD » PAGE 10
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L
aird Hamilton est bien plus qu’un surfeur de grosses vagues légendaire. À 53 ans, ce pionnier qui a notamment popularisé le surf tracté (tow-in en anglais) et l’hydrofoil, est toujours aussi clivant. Son ambition, son ego et ses opinions très tranchées déchaînent les passions. Mais contrairement à beaucoup de champions, Hamilton le sait et l’assume ouvertement dans le nouveau film documentaire que lui consacre Rory Kennedy. Take Every Wave, une introspection sans complaisance, s’appuie sur des images d’archives rares et des interviews mordantes. C’est un bel hommage à l’intégrité d’Hamilton, cautionné par ce dernier, un regard parfois peu flatteur sur sa vie mais indéniablement passionnant. the red bulletin : Que vous inspire ce récit sans fard de votre vie ? laird hamilton : Faire l’objet d’un documentaire sans transparence totale n’a aucun intérêt pour moi. Le potentiel du film en aurait pâti. Je voulais qu’il ait le maximum d’impact et pour cela, il fallait bannir toute censure. Ce n’est pas un film sur le surf mais sur l’humain. Je voulais raconter une histoire qui touche un public large et à laquelle chacun peut s’identifier. Votre propre femme voit en vous un homme à failles. Certaines sont gênantes et déconcertantes. Mais je ne changerais rien de mon passé si cela devait altérer ma vie actuelle, ce que je suis, où j’en suis. Les regrets ? Très peu pour moi. Certaines choses ont été mal gérées, mais c’est mieux que d’avoir à se lamenter d’une occasion ratée ou non exploitée. D’où le titre Take Every Wave, autrement dit, saisir toutes les chances. Vos travers ont-ils fait votre réussite ? Le tout est d’apprendre à vivre avec, de faire en sorte qu’ils ne
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Laird Hamilton Icône et surfeur hors-norme, il révèle ses failles dans un nouveau docu sur sa vie.
« LES REGRETS ? TRÈS PEU POUR MOI » nuisent à personne, et enfin de trouver un moyen de les exploiter. Conquérir l’inconnu est votre moteur, affirmez-vous. Il y a un dicton qui dit : « Ne laissez jamais vos souvenirs dépasser vos rêves. » J’ai la chance de toujours avoir des rêves plus grands que mes souvenirs. Seul l’avenir m’intéresse et ce qui reste à y accomplir. J’accepte de ne pas réitérer les exploits du passé, bien que mon ego m’y pousse afin de prouver au monde de quoi je suis encore capable. Mais je sais ce qu’a été mon chemin. Me diriger vers la prochaine étape est une perspective bien plus excitante. Plus c’est difficile, plus vous en demandez ? Je valorise la souffrance issue de l’endurance. Lorsque vous parvenez à endurer un certain niveau de souffrance, de grandes choses peuvent advenir. Dans mon cas, dépasser la douleur que je m’inflige se traduit par une récompense physique et émotionnelle. Ce n’est qu’en la pratiquant soi-même que les effets bénéfiques de la persévérance se font sentir. takeeverywave.com
Surfer la vague infinie : Hamilton en figure de proue de l’hydrofoil. THE RED BULLETIN
JENNIFER CAWLEY
JOSH RAKIC
BULLEVARD
THE RED BULLETIN
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BULLEVARD
Table Pong
En 1972, un simple jeu de tennis ouvre l’aire du divertissement numérique pour tous. Un demi-siècle plus tard, le jeu renaît en version mécanique. Et plus imposante.
LE JEU VIDÉO OLD SCHOOL SE MET À TABLE
A
près avoir créé le jeu vidéo le plus vendu en 1979 et frôlé la faillite en 1984, Atari entame son come-back avec l’annonce, en début d’année, d’une nouvelle console et la présence de son logo dans le film Blade Runner 2049, contre-utopie du futur sur grand écran. Pourtant, cet hommage inédit au premier jeu d’Atari éclipse les deux événements. « La logique du jeu est digitale, mais le fonctionnement est mécanique : rails, moteurs et aimants remplacent l’écran », explique son cocréateur Daniel Perdomo. Simple hobby au départ, le Table Pong Project contraint le concepteur à quitter son job lorsque le financement atteint plus de 280 000 € sur Kickstar Kickstarter, avec en prime les éloges de Nolan Bushnell, cofondateur d’Atari, et d’Allan Alcorn,
Table Pong utilise les mêmes contrôleurs que la borne arcade et la version salon originale.
concepteur du jeu original. « Remarquable initiative et hommage astucieux, écrivait ce dernier sur Facebook. Cette version exige bien plus de travail que Pong. » Les premiers exemplaires sont attendus en décembre, pour 1 100 € pièce. tablepongproject.com
ATARI
TOM GUISE
Même Atari soutient le projet : un modèle de la table comportant la signature du cofondateur de la compagnie est disponible à 4 300 €.
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THE RED BULLETIN
Oui, ce plat à base d’asperges ciselées aux extrémités caramélisées est bien comestible.
Vespertine
COURTESY OF VESPERTINE
GILLIAN FERGUSON
À Los Angeles, ce restaurant inclassable propose des plats uniques au monde. Les gourmets prêts à lâcher 250 dollars sont assurés de vivre une expérience culinaire d’une autre dimension.
L’ŒUVRE EST DANS L’ASSIETTE THE RED BULLETIN
L
e Vespertine de Jordan Khan, 33 ans, trône au cœur de Los Angeles, dans un quartier quasi industriel aux rues sombres. Bâtiment à l’imposante façade de verre et d’acier, rien ici n’évoque la cité des anges et sa brise éternelle. Pour cause, l’inédit est la marque de fabrique du Vespertine. Entre restaurant et espace de performance, il concentre tous les attributs de la production hollywoodienne : une bande originale signée This Will Destroy You, un groupe originaire d’Austin, assure l’ambiance sonore ; l’uniforme noir du personnel rappelant celui d’un Jedi est une création du couturier Jona Sees ; le bâtiment et la quasi-totalité du mobilier sont l’œuvre de l’architecte Eric Owen Moss dont les constructions
avant-gardistes se dressent telles des Transformers prêts à s’animer à tout instant. Et puis il y a Jordan Khan. Ce prodige de la cuisine est passé par de grands restaurants – The French Laundry (Californie), Per Se (New York), Alinea (Chicago) – avant d’atterrir à Los Angeles. Avec son menu dégustation proposant plus de vingt plats, le Vespertine marque l’apogée de son existence, le fruit de quatre ans de travail acharné et de planification secrète. Résultat : une aventure excitante de trois heures, rythmée par des plats en forme de sculptures. Ici, point de menu imprimé mais des serveurs qui vous susurrent à l’oreille la composition des plats avant de disparaître et vous laisser déguster un amuse-bouche aux allures d’une installation de Richard Serra. Un voyage multisensoriel original, étonnant et convaincant. vespertine.la
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JUSTIN HYNES
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BORIS BEYER/OLAF PIGNATARO/RED BULL CONTENT POOL
Déterminé, Kerr s’envole vers la victoire lors de l’édition 2016 du Red Bull Hardline.
BULLEVARD
Red Bull Hardline
Vainqueur l’an dernier, Bernard Kerr entend conserver son titre.
NE PAS PENSER À LA CHUTE D
ébut juin, le vététiste pro de DH Bernard Kerr connaît une dynamique ascendante. Aux Gets, lors de l’étape du Crankworx World Tour mi-juin, son épopée s’ar s’arrête brutalement après une chute qui lui vaut des côtes cassées, les ligaments de l’épaule abîmés et un espoir très mince de revenir avant la fin de la saison. Mais Kerr n’a qu’une seule chose en tête : conserver son titre au Red Bull Hardline… the red bulletin : Le Red Bull Hardline est considéré comme la plus dure et la plus risquée des courses DH. Pourquoi tant d’attrait ? bernard kerr : Pour ces mêmes raisons. La difficulté incroyable de cette compétition reste inégalée. La perspective de la gagner constitue un attrait irrésistible. Tous les riders de Coupe du monde
THE RED BULLETIN
veulent y participer. Quoi de plus génial que de gagner contre les meilleurs sur le plus exigeant des tracés ? Quel est le plus grand défi du parcours ? Pour moi, c’est la rampe Renegade Step-Up (un saut de 12 m, ndlr). L’an passé, j’y ai fait une grosse chute. Je l’ai descendue deux fois à l’entraînement. La troisième, un vent de face m’a freiné et j’ai loupé la rampe d’atterrissage de deux mètres. Je m’en suis tiré néanmoins à bon compte. Avec la victoire au bout. Votre blessure en France fragilise pourtant la défense de votre titre. N’est-il pas prématuré de revenir au Red Bull Hardline en septembre ? Honnêtement, je ne pense jamais aux chutes, même lors du Hardline. Autrement je ne ferais plus rien. Le but est de les minimiser en prenant des risques calculés. Est-ce vraiment possible sur un tel parcours avec des sauts allant jusqu’à 12 mètres de haut ? C’est moins difficile qu’on croit. La vitesse n’est pas la priorité au Hardline. En Coupe du monde, certains parcours sont plus aisés mais il faut prendre des risques fous pour les descendre le plus vite possible. Le Hardline est si exigeant que le défi est déjà d’arriver au bout. Si vous y parvenez, vous pouvez penser au temps. Cette course ne tolère aucune précipitation. Le Red Bull Hardline aura lieu à Dyfi Valley au Pays de Galles le 24 septembre prochain. À suivre sur Red Bull TV.
L’Anglais de 26 ans Bernard Kerr vit en Nouvelle-Zélande.
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Elizabeth Olsen
Elle évoque les lunettes de soleil, les gilets de sauvetage et la peur que lui inspirent les porteurs d’armes à feu.
«LE TRAVAIL SE RESPECTE» 16
he red bulletin : Vous êtes en retard… elizabeth olsen : Je sais. J’ai honte. Désolée. On nous a dit que vous étiez en virée sur un yacht. Dorénavant, j’emporterai toujours un gilet de sauvetage. Pour revenir à la nage. Vous êtes visiblement à l’aise avec les éléments. Votre dernier film Wind River a été tourné sur les sommets enneigés de l’Utah avec des températures en dessous de zéro. Sympa ! Pas vraiment, mais mes partenaires, dont Jeremy Renner, sont des durs à cuire, je ne voulais pas être la chochotte de service. Lorsqu’il y avait
THE RED BULLETIN
CONTOUR BY GETTY IMAGES
T
des tempêtes de neige, on attendait tranquillement dans la caravane que ça passe. Un conseil pour ceux qui veulent s’y rendre ? Porter des lunettes de soleil ! Pour se protéger du froid ? Non, mais de l’ophtalmie des neiges. Je l’ai appris à mes dépens. J’ai souffert des yeux pendant cinq jours. Votre personnage s’affirme dans un monde d’hommes, comme vous sur le tour tournage. Comment fait-on ? Elle ne se dit pas : « Je suis une femme dans un monde d’hommes. » Elle s’estime leur égale et tout aussi capable, de fait elle excelle dans son travail. Chez moi, la confiance vient de l’entraînement. L’entraînement à quoi ? Je voulais donner la sensation que les armes à feu n’ont pas de secret pour moi. Je me suis donc beaucoup exercée jusqu’à réaliser les gestes sans avoir à y penser. Qu’avez-vous ressenti ? On finit par atteindre un état méditatif avec une seule question en tête : comment garder la maîtrise de ce redoutable instrument ? Je sais comment à présent, mais l’idée que beaucoup de détenteurs d’armes n’éprouvent pas ce respect m’angoisse. Que respectez-vous au quotidien ? Le travail. Quand les premiers succès arrivent après des ef efforts de longue haleine, on a tendance à se relâcher. Et ça tourne vite à la frustration. Vient alors le moment où l’on réalise qu’il faut se ressaisir.
RÜDIGER STURM
Elizabeth Olsen, 28 ans, est très convaincante en agente du FBI dans Wind River, son nouveau film.
WINTER HAS ITS CHAMPIONS
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PIRELLI EST SPONSOR OFFICIEL DES CHAMPIONNATS DU MONDE DE SKI ALPIN FIS ET DES CHAMPIONNATS DU MONDE DE HOCKEY SUR GLACE IIHF 2017-2021.
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d.g.à.d: Lara Gut, Luca Aerni, Michelle Gisin
Hervet Manufacturier
Vers un sommet de création rétro-futuriste. Pour le plaisir des yeux, et aussi des sens.
POUR UNE CROISIÈRE DU GENRE SONIQUE
LE PASSAGER Produit à seulement 12 pièces, il vous faudra dédier 7 900 euros à cet ensemble assise et ottoman, rendu magique par une « technique invisible ».
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ne proposition rare. Au cœur du mer merchandising des Daft Punk – vendues en séries très très limitées et pour une durée très très courte, en février, dans un pop-up store califor californien – leurs créations tout en noblesse (incluant un skateboard) avaient fait sensation. Nicolas, ébéniste, et Cédric Hervet, directeur artistique du duo masqué, sont des cousins créatifs amoureux du beau et du son. La paire a fondé Hervet Manufacturier en 2013 à Paris (Nicolas) et Los Angeles (Cédric). Une « manufacture française d’artisanat d’art, comme présentée par ses créateurs. Nous fabriquons des objets que nous commençons toujours par désirer nous-mêmes », expliquent les Hervet. Leurs objets de désir sont des meubles, incluant assises, bureaux et formidables écrins de systèmes audio haute-fidélité.
Parmi leurs réalisations références, toutes conçues en « quantités raisonnées, et produites exclusivement en France » sur la base de « matériaux nobles » (bois, métaux, verre et cuir), se trouvent le fauteuil Passager et le meuble audio Audiosatt, produits à 12 exemplaires chacun. Assise d’apparence minimaliste, le Passager (en acier inoxydable et cuir pleine fleur) est pour pourtant, comme l’expliquent les manufacturiers, « le fruit de savants calculs sur les propriétés mécaniques de l’acier et du cuir ». Une proposition de « quasi-apesanteur » et une expérience corporelle prolongées par l’élément ottoman dédié aux pieds de son fin propriétaire. Et que faire de mieux, sur une telle merveille, que de se laisser aller aux plaisirs d’un voyage sonique ? C’est là que pourra intervenir l’ l’Audiosatt , solide sur son piètement en inox massif. Un « vaisseau admirable pour croisière supersonique », en plaqué palissandre de Santos, qui, sous son capot de plexiglas noir protège un système Bose SoundTouch. À chacune de ses extrémités se trouve une enceinte, également de la maison Bose. On ne demande qu’à l’adopter. Toutes fabriquées dans le Perche, les créations d’Hervet Manufacturier sont à retrouver dans le showroom parisien, endroit hors du temps, situé à quelques pas de la place Vendôme. Le visiteur s’y laisse séduire par la sobriété sublime d’un mobilier qui se vit comme il s’écoute. Et par la bonhomie des propriétaires. hervet-manufacturier.fr
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BULLEVARD
HERVET MANUFACTURIER
PH CAMY
«NOUS FABRIQUONS DES OBJETS QUE NOUS-MÊMES DÉSIRONS.» L’AUDIOSATT Son prix de 17 800 euros inclut le système Bose SoundTouch intégré. Il a été conçu artisanalement, en France, pour « sublimer votre musique ».
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Nuit de la Glisse
Depuis quarante ans, cette série de films français est la référence en matière de sport extrême.
LA GLISSE EN PLEIN ÉCRAN !
HAVAD MYKLEBUST
DANIEL KUDERNATSCH
orsque le Français Thierry Donard croise la route de l’Américain Dick Barrymore dans les années 70, les films sur les sports extrêmes n’existent pas. Mais Thierry sait déjà que là est sa voie. Il entend utiliser une caméra pour immortaliser des exploits sportifs réalisés dans des décors d’exception. Ski, surf, saut en parachute, escalade, skateboard, tous les sports à haut risque aimantent l’objectif afin d’enthousiasmer les spectateurs du grand comme du petit écran. Barrymore, pionnier de la scène, lui donne sa chance. Thierry la saisit et devient la référence du genre en mettant en avant la personnalité des athlètes à travers un scénario construit autour de leurs prouesses. La série de film Nuit de la Glisse voit ainsi le jour et quarante ans après, elle fascine toujours autant. À l’occasion de la sortie du troisième opus de Don’t Crack under Pressure, Red Bull TV programme les films suivants en VOD : Pushing the Limits (2012), Imagine, Life Spent on the Edge (2013), et Don’t Crack under Pressure (2015). Don’t Crack under Pressure Saison Three, en salles du 23 au 26 novembre. nuitdelaglisse.com
L’équipe du film et les athlètes lors du tournage en Norvège du dernier Don’t Crack under Pressure.
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BULLEVARD Poudreuse vierge et soleil éclatant : après trois jours de mauvais temps, Matt Annetts réalise le rêve de tout snowboardeur à Sunnmøsalpan (Norvège).
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CONTOUR BY GETTY IMAGES
ANDREW SWANN
En 2015, Clementine remportait le Mercury Prize pour son premier album. D’autres suivront à n’en pas douter.
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THE RED BULLETIN
BULLEVARD
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é à Londres, Benjamin Clementine s’exile en France pour fuir une adolescence faite de tourments et de brimades. Suivront des années de galère à jouer dans la rue, dormir dans des cuisines, des foyers ou tout autre endroit où l’on veut bien de lui. À 28 ans, le chanteur poète est aujourd’hui l’un des plus grands espoirs de l’industrie musicale et un artiste avec un message clé à faire passer. the red bulletin : Tout ce qui se dit sur votre passé est-il vrai ? benjamin clementine : Oui, tout, même si parfois certains médias forcent un peu le trait.
Benjamin Clementine
Le chanteur poète a souffert pour son art. Aujourd’hui, il le partage avec un monde auquel il avait presque renoncé.
«J’EXISTE POUR UNE RAISON» THE RED BULLETIN
Les gens préfèrent souvent le fantasme à la réalité. Mais il y a un sens à ce que j’ai vécu, sans ça, je ne serais pas là aujourd’hui. Cela dit, je ne souhaite à personne de le vivre. À quel point alliez-vous mal ? Très mal. J’ai fait trois tentatives de suicide. À l’époque, je me disais que si je disparaissais, nul ne s’en inquiéterait ni ne demanderait après moi. Une sombre vision de votre place sur cette terre… Avec le recul, elle fut salutaire. Cette expérience m’a ouvert les yeux, je mesure aujourd’hui la chance que j’ai d’être encore là. D’autres n’en reviennent pas. Et j’ai acquis la sensation d’exister pour une raison. Si j’ai survécu à tout ce que j’ai enduré, il doit bien y avoir une raison, non ? Quelle est-elle selon vous ? Partager mon vécu et servir d’exemple pour d’autres. Donner envie d’aimer la beauté du monde où nous vivons et sa fragilité. Mon nouvel album ( Tell a Fly (I Fly, son second, ndlr) parle de ce monde d’une façon simple pour qu’il soit accessible à tous. Vous semblez prêt à tout endurer pour votre art… Je n’irais pas jusqu’à m’arracher la tête pour la musique (rires), même si les épreuves traversées et la souffrance vécue furent les vecteurs de mon accomplissement et de mon art… En fin de compte, je dois tout à l’art. L’artiste doit-il souffrir pour apprécier ce qu’il possède ? Si vous cherchez à convaincre en ayant recours au mensonge, vous serez vite démasqué. En revanche, si vous êtes passé par des épreuves, il devient difficile de mentir, car l’expérience est réelle. Vous êtes plus enclin à la partager, et plus vous le faites, plus les gens s’ouvrent à vous. Vous comprenez alors que la différence n’empêche pas d’avoir avec l’autre des expériences en commun. Vous avez connu les brimades à l’école. Cela a-t-il influencé votre carrière ?
J’ai commencé à y réfléchir seulement à l’âge adulte. Un enfant ne comprend pas ce qui lui arrive. Ça a été le point de départ de mon exil France. Je me sentais délaissé par mes parents, je voulais fuir tout cela. Cette phase fut difficile, mais c’est ce qui m’a rendu plus fort et profondément bienveillant. Agiriez-vous différemment aujourd’hui ? J’adopterais le comportement inverse de celui que j’ai eu, qui était de garder le silence sans me confier. Le New York Times vous cite dans sa liste des 28 artistes de génie qui ont fait la culture en 2016. Définir la culture est-elle l’une des motivations de votre musique ? Ma raison d’être est d’inspirer les autres. Dire que je suis un génie n’a pas de sens. On adule les gens qu’on aime et on attend des autres qu’ils les apprécient tout autant. Si demain je décrète que vous êtes Dieu, vous ne le serez pas pour autant.
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BULLEVARD
Ça fait suer
En Laponie, un œuf solaire a fait son nid. Cet intérieur chaud et protecteur est propice à la réflexion.
LE SAUNA PACIFICATEUR
Kiruna, la ville la plus au nord de la Suède, couve deux trésors : un sol riche en minerais de fer et un œuf en or. Bon pour la négo.
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e sol riche en minerais a fait la prospérité de Kiruna. Seulement, la poursuite de son extraction ne cesse de défigurer la ville qui planifie son réaménagement. Les négociations s’annoncent délicates. Mais en Suède, il n’est rien qui ne résiste à une visite au sauna. C’est ainsi que
le duo d’artistes Bigert & Bergström a conçu le Solar Egg,, une chambre sculpturale Egg transportable en forme d’œuf. La « coquille » du sauna, 69 miroirs en acier inoxydable recouverts d’un alliage en titane doré, reflète la complexité de l’environnement et des problèmes qui y sont liés. Les esprits querelleurs sauront faire suer leurs interlocuteurs pour trouver un consensus. ripan.se THE RED BULLETIN
RIKSBYGGEN
L
DANIEL KUDERNATSCH
À l’intérieur : le sol est en pin, les bancs en peuplier, le poêle en fer et en pierre.
EN FORME POUR HAWAII?
À GAGNER UN VOYAGE A HAWAII. Marche à suivre: assure-toi un 6 pack de Red Bull 250ml en exclusivité chez Coop* et poste une photo d’entraînement personnel avec ce writstband sur Instagram, #wingsforhawaii. Toutes les informations sous redbull.com/wingsforhawaii *Disponible dans les plus grands supermarché Coop.
COUP DE SOLAIRE DANS UNE PETITE BASE AÉRIENNE SUISSE, U N É C O AV E N T U R I E R S ’ E M B A R Q U E P O U R U N E MISSION QUI POURRAIT CHANGER À JAMAIS NOTRE CONCEPTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE.
ZEPPELIN
T E X T E : N I N A V E T T E R L I -T R E M L
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R
aphaël Domjan a l’habitude que l’on s’interroge sur sa santé mentale. En septembre 2010, il a quitté Monaco sur un bateau solaire avec l’objectif d’effectuer le tour du monde en un an et demi. Constructeurs et skippers ont pourtant tout fait pour le décourager. Selon eux, c’était un but inatteignable, et le frêle trimaran avec ses 530 m² de panneaux solaires ne résisterait pas plus de deux jours en haute mer. « Leurs doutes n’ont fait que décupler mon énergie, révèle Raphaël Domjan. Si tout le monde est convaincu qu’un projet réussira d’une façon ou d’une autre, ce n’est plus vraiment un challenge. » En effet, l’aventure maritime, baptisée PlanetSolar, s’est avérée bien plus difficile que prévu pour Raphaël Domjan. Des vents de soixante nœuds ont contraint l’homme et son bateau à repousser leurs limites. La maladie et les avaries techniques ont durement touché les quatre membres de l’équipage. Et dans le golfe d’Aden, il leur a même fallu naviguer sous protection militaire pour échapper aux pirates. Pourtant, tous ces obstacles n’ont fait que motiver Domjan davantage. « Une nuit, alors que nous naviguions sur l’océan Pacifique, j’ai regar regardé les étoiles et décidé que, si je réussissais cette mission, je tenterais de réaliser un vol dans la stratosphère à bord d’un avion solaire. Je rêvais de pouvoir observer les étoiles pendant la jour journée. » En mai 2012, alors que l’équipage de PlanetSolar accoste à Monaco, où l’attend une
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LE DÉFI : VOLER À LA FRONTIÈRE DE L ’ E S PA C E AV E C N U L L E AUTRE ÉNERGIE QUE CELLE DU SOLEIL. D A N S L E C O C K P I T, RAPHAËL DOMJAN, AV E N T U R I E R E T F E R VENT DÉFENSEUR DE L ’ E N V I R O N N E M E N T. IL SOUHAITE AT T E I N D R E U N E A LT I T U D E D E 82 000 PIEDS.
THE RED BULLETIN
ZEPPELIN
Raphaël Domjan a élaboré son plan de voyage vers l’espace alors qu’il effectuait un tour du monde en bateau solaire.
THE RED BULLETIN
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Raphaël Domjan a réuni une équipe d’experts en aérospatiale. Dans le sens horaire, depuis le haut à gauche : inspection de la dérive ; Domjan en simulation ; test des systèmes électroniques.
« PILOTES, MÉDECINS, MÉTÉOROLOGUES, TECHNICIENS ET ASTRONAUTES : J’AI BESOIN DE TOUT LEUR S AV O I R - FA I R E P O U R LIMITER LES RISQUES AU MAXIMUM. » RAPHAËL DOMJAN À PROPOS D E L ’ É Q U I P E I N T E R N AT I O N A L E 30
Chaque gramme représente trois pieds (presque un mètre, ndlr) d’altitude. » Cette année, outre les vérifications approfondies des équipements, les tests en caisson pneumatique et l’entraînement en simulateur, plusieurs vols tests de courte durée sont prévus dans l’optique de collecter des données vitales, et de battre quelques records par la même occasion. Raphaël Domjan veut tout d’abord battre le record d’altitude d’un avion solaire, établi à 29 682 pieds par son copilote, l’aventurier suisse Bertrand Piccard, en juillet 2016 lors d’un tour du monde à bord de son propre avion Solar Impulse. Autre record en prévision : il souhaite effectuer un saut en parachute, le premier saut solaire, pour ainsi dire. L’objectif final est d’entrer dans la stratosphère pas plus tard qu’en 2019. À cette date, Raphaël Domjan devrait être en mesure de monter à une altitude d’environ 82 000 pieds. Le vol durera approximativement cinq heures et demie : deux heures et demie pour la montée, quinze minutes dans la stratosphère et trois heures pour revenir sur Terre.
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ien que Raphaël Domjan ait commencé à réfléchir à son voyage vers l’espace lors de cette longue et périlleuse expédition en bateau, l’idée elle-même remonte à 2004, quand l’aventurier, aujourd’hui âgé de 45 ans, s’est rendu en Islande. Là-bas, il a observé un lac qui était encore un solide glacier à peine 11 ans plus tôt. « J’ai réalisé à quel point les conséquences du changement climatique étaient dramatiques. Ce ne sont pas simplement quelques lignes dans le journal, déplore-t-il. Et j’ai compris qu’il ne suffisait pas de porter l’attention des gens sur le problème ou de les alerter. Notre message n’est pas : Hey, nous avons un problème et nous devons arrêter d’utiliser les énergies fossiles. Nous préférons clamer : Nous avons un rêve et nous disposons de toute la technologie nécessaire pour le réaliser. Faisons preuve d’optimisme ! » Passionné des romans de Jules Verne quand il était enfant, Raphaël Domjan a commencé sa carrière dans les opérations de recherche et de sauvetage avant de devenir explorateur. Après son tour du monde en 2012, il a fait route vers le nord en 2015 pour réaliser la traversée du passage du Nord-Ouest en kayak solaire, afin de tester la technologie solaire dans des conditions extrêmes. Pourtant, il se refuse à utiliser le terme d’aventurier pour décrire son métier. Il se voit plutôt comme un militant
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réception exceptionnelle, Raphaël Domjan se concentre déjà sur son prochain projet : la transformation du chantier naval en hangar, et celle de PlanetSolar en SolarStratos. Domjan venait de faire le tour du monde sans autre moyen que l’énergie solaire. À présent, il voulait utiliser cette même énergie pour voler à la frontière de l’espace. La base aérienne de Payerne se trouve sur une plaine fertile au milieu de la campagne et de petits villages près du lac de Neuchâtel, en Suisse. Son hangar accueille environ 20 membres d’équipe SolarStratos, 30 partenaires internationaux, ainsi que l’avion solaire qui constitue la clé de voûte de la mission. De prime abord, ce biplace de 8,5 m, dévoilé en décembre 2016, ressemble à un planeur traditionnel, à l’exception de son imposante envergure de 24,8 m recouverte de 22 m² de cellules solaires. Ces dernières permettront de charger des batteries au lithiumion de 20 kWh, qui feront tourner l’hélice par le biais d’un moteur électrique d’une puissance de 32 kW. Le succès du projet repose sur l’efficacité de la propulsion générée par ce moteur et sa fiabilité à des températures pouvant atteindre − 70 °C. Autre facteur tout aussi important : le poids, qui doit être maintenu au plus bas afin que Raphaël Domjan et son équipe aient une chance de réussir. Pour ce faire, tous les composants doivent être aussi légers que possible. Le fuselage lui-même est fabriqué en plastique renforcé de fibre de carbone. La cabine ne sera même pas pressurisée, ce qui permettra de maintenir un poids global de 450 kilos. Par conséquent, Domjan devra porter une combinaison spatiale, la première combinaison spatiale solaire au monde, mais aussi perdre 10 kilos. « Au moins !, ajoute-t-il, même s’il ne semble pas bien lourd.
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LA RÉUSSITE DE CET AV I O N S E R A U N E QUESTION DE POIDS. CELA SIGNIFIE SE PA S S E R D E C A B I N E PRESSURISÉE ET S’ASSURER QUE LE PILOTE PERDE ENCORE 10 KILOS.
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qui tire parti de ses aventures pour toucher un plus large public. « Faire ce que personne d’autre n’a jamais fait envoie un vrai signal, dit-il. Être le premier à entreprendre quelque chose représente un message fort qui touche tout le monde : politiciens, entrepreneurs et grand public. » Alors que des milliers de voitures électriques parcourent aujourd’hui les routes du monde, il n’y a aucun avion électrique dans les airs, et encore moins d’avion solaire, ce qui donne une idée du peu d’expériences sur lesquelles les concepteurs de SolarStratos ont pu s’appuyer. Et personne ne peut dire ce que cela fait de voler à 82 000 pieds, au-delà des nuages et hors de portée de toute tur turbulence, et à seulement 5 % de pression atmosphérique normale. Raphaël n’est nullement impressionné. Il a passé bien trop de temps dans le ciel pour cela. Il pilote des planeurs depuis l’âge de 15 ans, a décroché sa licence de pilotage à 17 ans et a piloté de nombreux avions et hélicoptères, même électriques. « Le silence de ces appareils au décollage est inhabituel, car les avions traditionnels vibrent et font beaucoup de bruit, explique-t-il. Dès que vous êtes dans les airs, un avion électrique ressemble à tous les autres. »
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Les débuts de l’avion SolarStratos en décembre 2016. Pour Raphaël Domjan, l’objectif est clair : « Mes aventures ne servent pas à explorer l’inconnu. Elles concernent la protection de l’environnement. »
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eule légère appréhension : la combinaison spatiale d’environ 30 kilos qui limitera ses mouvements dans le cockpit et fera toute la différence entre la vie et la mort à 82 000 pieds d’altitude. « Si les systèmes de la combinaison spatiale présentent des défaillances dans la stratosphère, des bulles dans le sang vont se former dans mon organisme et je mourrai en quelques secondes. » Heureusement, il a peu de risques de rencontrer ce type de situation en vol. En effet, sa combinaison est fabriquée par la société qui a conçu celle du cosmonaute Youri Gagarine, le premier homme à avoir voyagé dans l’espace. « Les personnes impliquées dans le projet font tout leur possible pour garantir une sécurité maximale, ajoute-t-il. Et s’il n’y avait vraiment aucun risque, serait-ce une aventure ? » Si tout se passe comme prévu et si la mission est une réussite, il souhaite commercialiser le projet, engager du personnel et « agir à la fois pour l’industrie solaire et pour l’environnement ». Il pense aussi aux vols commerciaux et aux drones solaires, actuellement conçus par de grandes sociétés informatiques dans l’optique de remplacer les satellites. Il faudra encore plusieurs années, et un pas de géant, pour y parvenir. Avant tout, il faut passer du temps dans le simulateur, et encore plus à rassembler des fonds (il a déjà obtenu 5 millions de dollars, mais il a besoin de 5 millions supplémentaires pour assurer le succès de la mission). Quand Domjan verra les étoiles scintiller dans la lumière froide du jour 25 km au-dessus de nos têtes, qui peut dire ce qui lui viendra à l’esprit ? solarstratos.com 33
DU PUNCH ET DES LUI BOXE AVEC SES POINGS, ET EUX AVEC LES MOTS. TONY YOKA ET BIGFLO & OLI REPRÉSENTENT UNE GÉNÉRATION D’ATHLÈTES ET D’ARTISTES TALENTUEUX, HYPER DÉTERMINÉS ET INSPIRANTS. THE RED BULLETIN A RÉUNI LES TROIS AMIS. TEXTE : PH CAMY PHOTOS : CHRIS SAUNDERS
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À 15 HEURES
ce 27 juillet, rassembler Tony Yoka et Bigflo & Oli à Paris tient de l’exploit. Papa sous peu, le boxeur pourrait filer à la maternité à tout moment (son fils, Ali, naîtra le 2 août). Et les frères rappeurs n’ont pas pu monter dans leur avion à Toulouse ‒ où ils ont grandi et résident toujours. Ils prendront le prochain. Tout va bien. À 25 ans, malgré un titre olympique en super-lourds, Tony entame une carrière pro qui s’annonce copieuse en challenges. Bigflo & Oli viennent de publier leur second album, et sont, à 24 et 21 ans, parmi les artistes les plus populaires de France. Mais ils veulent conquérir un public encore plus large. Tous trois sont amis et partagent une énergie folle. 15 h 30, ils sont finalement réunis, prêts pour une séance p(h)otos et échanger à propos de leurs réalités d’athlète et d’artistes. En quoi convergent-elles ou se différencient-elles ?
the red bulletin : Tony, qu’est-ce qui vous a séduit chez ces frères artistes ? tony yoka : Ils sont jeunes, ils sont ambitieux, ils sont simples. bigflo : C’est beau ce que tu dis... Est-ce que, à l’inverse, on peut en dire de même de Tony ? oli : Ambitieux surtout, beaucoup. Tony a une grosse ambition qui nous a bien choqués. Ça me motive des gens comme ça. Vous n’êtes pas un peu ironique là ? o : Non, non. Sans rigoler, j’ai eu des discussions avec lui à New York, j’en suis ressorti et j’avais envie de tout niquer. On parle d’ambition positive bien sûr ? b : Oui, c’est un motivateur, Yoka ! Vous avez donc trouvé chez lui un niveau d’ambition supérieur au vôtre ? o : Au-dessus... b : (Il coupe son frère.) Non, non ! L’ambition, on a la même je pense. Le but à atteindre est haut, comme pour lui. Par contre, la motivation et la détermination ne sont pas les mêmes. Lui, c’est un monstre de mental. C’est propre aux sportifs, selon vous ? o : Quand je lui ai parlé de son futur premier combat en pro, il me disait : « Je vais le démonter ! » 36
b : Pour lui, ce n’était pas possible autrement. Tony, vous n’avez pas le droit au doute ? ty : Non. Le public ne pardonne pas. Il y a des similitudes entre une carrière sportive et artistique en fait. On en connaît plein des chanteurs, des rappeurs, qui ont fait album sur album, au top, et puis ils ont fait un flop, et c’était fini. Ils ne s’en sont jamais remis. Le public ne leur a jamais par pardonné. En boxe, c’est pareil. Si tu as un moment d’hésitation dans le combat, tu prends un coup, tu tombes par terre, et c’est fini. Là, tout peut se briser. Le public te monte très vite, et te descend très vite aussi, si ce n’est pas plus vite. Alors il faut être déterminé ? ty : Le jour J, il n’y a pas de place pour le doute. Mes frères sont aussi boxeurs, et je le leur rappelle toujours. Dix, quinze minutes avant le combat, je leur rappelle que c’est maintenant. Pas dans deux heures, pas demain... S’il faut que tu sortes tes couilles, c’est maintenant ! b : Tu vois, là, déjà, j’ai envie de sortir et niquer un mec. (rire général) Bigflo, votre ring à vous, c’est la scène. Lors de votre récent concert privé à Pluduno, en Bretagne, on pouvait voir que le public n’était pas super chaud au début, puis il s’est embrasé. Comment gagner un combat sur la foule ?
TONY YOKA
Issu de Chantelouples-Vignes, Tony Yoka a été champion de France, du monde et olympique (superlourds) en boxe amateur. Il a disputé son premier combat en pro face à Travis Clark (USA, battu par K.O.). Proche du rappeur Booba et ambassadeur de sa marque Unküt, Tony compte parmi ses artistes favoris, et amis, le duo Bigflo & Oli.
BIGFLO & OLI
b : Il y a en effet une forme de combat qui s’installe sur scène, même si notre public est souvent acquis. À Pluduno, c’était le gagnant d’un concours qui avait invité ses potes et ses proches pour ce concert privé, donc ils ne nous connaissaient pas tous. Du coup, au début, ils étaient un peu mous. Quand le public est comme ça, avec Oli, on se dit qu’il va falloir aller le chercher. o : Il faut les tailler, les vanner, il faut être à la fois piquant, mais aussi positif. b : Si tu commences à douter sur scène, c’est là que tu te fais avaler. Le public ressent ça. Tout le monde est mal à l’aise, et tout le show sera de la merde. Ça nous est déjà arrivé. C’est comme un K.O. artistique, finalement. Comment s’en relève-t-on ? b : La différence, c’est que c’est moins violent. Et puis, la musique, c’est subjectif. Certains vont dire que c’est génial, d’autres ne vont pas aimer. Si Tony perd un combat, il perd un combat. Point. o : Nous, on a le concert du lendemain pour s’en remettre. Tony, mis à part la possibilité qu’ils ont de se rattraper dès le concert du lendemain, qu’est-ce que vous pourriez envier à Bigflo & Oli ? ty : Leur envier à eux ? Franchement ? (rire général) Le contact du public permanent. Le contact avec le public, je l’ai dans la rue, mais en tant que boxeur, quand je monte sur le ring, je ne regarde pas le public, je ne vois personne. Pour moi, il n’y a personne dans la salle. Il y a moi et il y a lui, l’adversaire.
«L’AMBITION EST LA MÊME, MAIS TONY YOKA EST UN MONSTRE DE MENTAL.» BIGFLO 38
o : Carrément ? C’est dur ça. b : Nous, c’est l’inverse, sur scène, on est obligés de regarder le moindre gars. Si on voit un gars qui se fait chier, on est obligés d’aller le chercher. o : Même le retour du public sur un album, on ne peut pas s’en passer. Les gens qui viennent nous dire qu’un morceau les a touchés, que ça leur a rappelé leur histoire... Sans ce retour du public, je n’aurais pas la force mentale pour travailler. Tony, contrairement à Bigflo & Oli qui donnent des centaines de concerts par an, vous ne combattez pas très souvent ? ty : C’est frustrant, car tu te prépares au combat pendant trois mois... Toi Oli, si tu te loupes, tu fais une autre scène le lendemain. Si je me loupe, il y a tout l’entre-deux, les critiques, etc. Il ne faut pas que les gens t’oublient. C’est compliqué. Pour mon premier combat chez les pros, en juin dernier, je savais que j’étais très attendu, mais je ne savais pas pour autant si la salle allait être pleine. En tant que champion olympique et l’un des sportifs favoris des Français, comment pouviez-vous en douter ? ty : J’ai été le top d’audience pendant les JO, avec sept millions de téléspectateurs, j’ai fait plus que Teddy Riner, plus que les handballeurs, plus que le 100 mètres, mais la télé n’oblige pas les gens à se déplacer. En boxe, tu as des gens qui sont champions du monde, mais tu ne les connais pas, ils ne touchent pas d’argent, parce qu’ils ne plaisent pas, parce que la télé ne met pas d’argent sur eux. Aujourd’hui, il n’y a pas que le talent qui compte, il faut que tu aies une bonne image, que les gens se reconnaissent en toi, que tu les touches. Il y a toutes les choses autour, il faut être fort en management, en marketing, savoir te vendre. Arriver à faire déplacer les gens, motiver les chaînes de télé, c’est un pari. b : Pour nous c’est pareil, on fait des millions de vues sur YouTube, donc logiquement on devrait remplir des stades, sauf que sur certaines dates, on n’est pas sûrs de remplir la salle. Les gens sont chez eux devant leur ordi, mais pour les faire venir, les motiver à payer une place, c’est autre chose. Pour vous, Bigflo & Oli, ce second album pourrait-il s’apparenter à un passage chez les pros ? o : L’objectif est de faire découvrir ce disque à des gens qui ne nous connaissent pas, qui n’écoutent pas forcément de rap. Comment comptez-vous approcher une nouvelle audience, peut-être plus âgée que la moyenne de vos fans, qui écoute peut-être du rap plus « à l’ancienne », ou autre chose ? b : Ce qu’il nous manque, c’est ce hit que tout le monde va fredonner, que tout le monde aura en tête quand on leur parlera de Bigflo & Oli.
Bigflo (Florian, cicontre à gauche), 24 ans, et Oli (Olivio), 21 ans, sont des frères rappeurs passés par le conservatoire (trompette pour Oli, batterie pour Bigflo) et auteurs de 2 albums. Sorti en juin, La Vraie Vie accueille les légendes Busta Rhymes et Joey Starr. Le duo a aussi collaboré avec Stromae et Jean Dujardin (BO de Brice 3).
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«EN FRANCE, ON AIME LES BEAUX PERDANTS, PAS LES MECS QUI GAGNENT.» TONY SUR LE RING… ET EN SCÈNE Le second combat en professionnel de Tony Yoka aura lieu en octobre à Paris. La tournée de Bigflo & Oli se tiendra du 29.09 au 19.11, partout en France. Ils seront au Zénith de Paris le 9 mars 2018.
L’équivalent d’un gros K.O. en boxe, ou d’un magnifique but au foot. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de recette. Quand on parle avec d’autres artistes à propos de leurs hits, ils nous disent les avoir faits à la dernière minute en enregistrant leur album, ou que c’est le titre qu’ils voulaient enlever mais qu’ils ont finalement laissé... C’est toujours des histoires comme ça ! ty : En sport, c’est pareil. Tu te dis : « Je vais bosser, donc je vais gagner », mais il y a toujours un facteur extérieur qui intervient. En 2013, aux championnats du monde amateurs, je me suis dit : « C’est mon année. » Premier tour, je me fais sortir. En 2015, pour me qualifier aux Jeux Olympiques, il fallait que je sois champion du monde. J’ai passé une année galère, j’étais le dix-huitième mondial, j’étais blessé toute la saison. Mais je me suis entraîné, je suis allé aux championnats du monde. Et je suis devenu champion du monde. En tant qu’artistes, pour y parvenir, est-ce que le mieux n’est pas de ne pas y penser, à votre titre de champion, qui aura la forme d’un hit ? o : On y pense en se disant ça, donc déjà... b : Le rap est une musique aussi détestée qu’appréciée. Quand je dis que je fais du rap à des gens qui n’aiment pas cette musique, ils ne veulent rien savoir. Je le répète tout le temps : je suis surpris et étonné que Bigflo & Oli, ça marche autant. Comment cela ?
b : Parce que nous sommes à contre-courant de notre genre musical, et on fait du rap, un truc qui n’est pas assez ouvert pour le grand public, pour pourtant on fait de gros scores. Être à contre-courant, c’était voulu à la base ? o : Non, c’est venu naturellement. C’est notre vie qui est à contre-courant. b : On est sincères depuis le début. Notre par parcours est atypique pour des rappeurs. On a grandi dans une petite maison à Toulouse. Notre père est Argentin, notre mère Algérienne. On a été au conservatoire. On est arrivés avec ce truc à contre-courant, décalé, avec de l’humour. Ça m’a surpris que ça ait marché. À seulement 21, 24 et 25 ans, vous avez tous accomplis de grandes choses. Beaucoup à votre âge sont désabusés, défaitistes, blasés, pensent que ça ne sert à rien de se bouger, de tenter des expériences, de se lancer dans un projet... o : Ça m’a toujours motivé d’entendre ça, même quand on s’adressait à moi en mode : « Arrête, tu ne feras rien. » Ça m’a donné de la force. Quand on me dit non, j’entends oui. Après, bien sûr, on peut comprendre la réalité des gens. b : On a eu la chance d’avoir une passion. C’est ça qui nous a sauvés. o : On a des potes qui ne font rien, qui restent chez eux toute la journée à fumer. Quand tu n’as rien qui te fait vibrer le matin au réveil, c’est vraiment dur. Qu’en pensez-vous Tony ? ty : Certains ont plus d’aptitudes que d’autres c’est évident, mais, mentalement parlant, je déteste les faibles. S’apitoyer sur son sort, ça me rend fou. Il y a des gens qui galèrent vraiment, donc... « Ta gueule ! » Je viens d’un milieu populaire, d’un quar quartier compliqué, d’une famille nombreuse, issue de l’immigration. On n’a pas eu une enfance forcément facile, mais je relativise à chaque fois. On a beau se plaindre, être une génération complexe, on vit mieux qu’avant. Comme l’a dit Maître Gims : « Génération dans la merde avec des pompes à 130 €. » C’est une question de choix ? ty : De choix, et de mentalité. En France, on aime bien les quatrièmes places, les beaux perdants. On n’aime pas vraiment les mecs qui gagnent. Tu as des pays où une médaille ne vaut rien si elle n’est pas en or. Et ça, tu n’as pas le droit de le dire. Quand je suis arrivé aux JO en disant que je venais pour gagner l’or, les journalistes m’ont demandé si je n’avais pas peur que les gens le prennent mal. J’arrive aux JO, je suis champion du monde en titre, tu veux que je vienne et que je te dise quoi ?! b : Quand on était tout petits, Oli disait aux gens qu’on allait atteindre des disques de platine et jouer dans des Zénith. Tout le monde lui disait que ce serait déjà bien si on arrivait à en vivre. bigfloetoli.com ; instagram.com/tonyyoka 41
LE BIKEAtteindre un nouvel accomplissement personnel après une période de vie révolue : le cœur de l'ex-vététiste de classe mondiale René Wildhaber s’est enflammé à la découverte de cultures, personnes et paysages nouveaux. Il a entamé une seconde carrière en tant qu’aventurier à vélo. Texte : Werner Jessner Photos : Dan Milner (Chili), Antonin Pergod (Cameroun)
TROTTER 42
VILLARRICA, CHILI
Ce volcan actif des Andes n’était jusque-là accessible qu’aux randonneurs. René Wildhaber et son partenaire canadien Matt Hunter ont découvert l'endroit sur leur VTT.
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MONT CAMEROUN
Une première mondiale : Wildhaber et son pote Alban Aubert ont gravi la montagne en deux jours avec leur VTT sur le dos et sont les premiers vététistes à avoir effectué une descente ici, sur des trails vierges jusqu’à la mer.
RENÉ WILDHABER
L’ex-downhiller de 40 ans, originaire du Flumserberg, ne participe plus que rarement aux courses d’aventure. Il s’épanouit grâce à son parc VTT, en donnant des conférences, et surtout en voyageant.
MONT CAMEROUN CAMEROUN
Avec ses 4 095 m, ce volcan actif d’Afrique de l’Ouest fait partie des points forts spectaculaires du pays. Il est même évoqué dans l’hymne national. Ses sols fertiles réjouissent les autochtones et assurent une adhérence parfaite aux vététistes.
VOUS AVEZ DU FEU ?
ARRIVER
Avec Air France à Douala, la plus grande ville du Cameroun. Puis environ cinq heures de voiture vers le nord.
SE LANCER
Il y a des guides de treks locaux, aux connaissances indispensables. René Wildhaber conseille les gars et les filles de Mount Cameroon Trekking.
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Au refuge à 3 700 m d’altitude, il a fallu 6 heures pour que le bois mouillé brûle enfin. René bricole une cheminée avec des bouteilles en plastique pour évacuer la fumée.
LA MER !
Deux jours et 4 400 m de dénivelé plus tard, le parcours se termine. « Ces souvenirs sont la raison pour laquelle les voyages t’enrichissent », dixit René.
THE RED BULLETIN
« MONTAGNE, SAVANE, MER : LE SÉJOUR AU CAMEROUN M’A OFFERT UNE NOURRITURE SPIRITUELLE GRANDIOSE. »
TERRA INCOGNITA
Praticable le parcours ? Qui vivra verra. Une chose est sûre : il n’y a pas d’eau potable sur la route. Wildhaber et Aubert ont eu recours à une agence spécialisée dans le trek pour organiser des porteurs d’eau. Ce n’est que grâce à ces stocks que les 4 jours en montagne furent possibles.
« AU CHILI, LA PERFECTION DE NOTRE PLANÈTE EST PALPABLE. JE ME SUIS SPONTANÉMENT MIS À PRIER. »
SPLENDEUR
Un sol riche sans traces, des conditions idéales, une végétation abondante : le grand arbre porte d’ailleurs le beau nom de Monkey Puzzle Tree, car soi-disant même les singes ne sont pas capables de grimper dessus. Cela dit, il n’y a pas de singes dans la région.
FEU ET GLACE
La montagne a été saupoudrée de neige dans la nuit. Le sommet n’était pas au programme, mais un col à 2 500 m au-dessus du niveau de la mer. Et le plaisir d’une descente infinie.
VILLARRICA CHILI
2 840 m d’altitude et actif : ce volcan est l’un des points d’orgue du Chili, uniquement pour les randonneurs. L’expédition de Wildhaber a failli être compromise par des feux de brousse dans la région. La pluie est arrivée à temps.
PARCOURIR LE MONDE À VÉLO…
ARRIVER
Vol pour Santiago, puis 800 km vers le sud.
SE LANCER
Impossible de se déplacer sans les autochtones. Les propriétaires des terres autorisent peu à peu l’accès aux vététistes. Les agences HI Adventure, Amity et Patagonia MTB Trails apportent une aide ciblée. THE RED BULLETIN
Le but de René a toujours été de découvrir l’inconnu avec son moyen de locomotion de prédilection, le vélo. Pas la moindre trace d’un désir de retraite !
…ET LE PORTER
Tout le monde peut se déplacer le long des sentiers battus. Les territoires inexplorés doivent être conquis, au besoin avec un vélo sur le dos pendant deux jours.
renewildhaber.ch
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« On ne m’a pas détruit » Ryan Gosling a tracé sa route vers Hollywood et la célébrité en opérant des choix audacieux. Embarqué dans la suite de Blade Runner, film iconique des années 80, l’acteur de 36 ans révèle en quoi la prise de risque est déjà une récompense en soi. Texte : Rüdiger Sturm Photos : Michael Muller/Sony Pictures 50
THE RED BULLETIN
Le Canadien Ryan Gosling, 36 ans, est acteur, rĂŠalisateur et musicien.
Rien ne peut arrêter Ryan Gosling : après le succès stupéfiant de La La Land, la star hollywoodienne présente son prochain projet de film en marge du quotidien, la suite de Blade Runner. Le moment est donc idéal pour le questionner sur ses secrets et ses recettes dans sa quête de l’excellence. the red bulletin : Blade Runner 2049 est la suite d’un film culte, qui exige un dévouement absolu et n’autorise aucun compromis. Comment avezvous eu la niaque nécessaire ? ryan gosling : Toutes les personnes impliquées, moi y compris, savaient que ce film serait exposé aux feux de la critique. Qui plus est, Blade Runner a marqué mon amour pour le cinéma de manière décisive. Et quand vous plongez dans un univers que vous connaissez depuis votre enfance, vous savez que c’est quelque chose de très particulier. Vous pouvez vous estimer heureux de vivre une telle expérience. Il est donc évident que ce film mérite tout votre engagement et tout votre amour. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’équipe a fourni un travail de haute qualité. Vous avez bien dû avoir des coups de mou. Comment les avez-vous gérés ? Certes, les conditions de travail étaient très éprouvantes. Mais nous nous sommes mutuellement rappelé qu’elles n’étaient rien comparé à l’univers que nous voulions créer. À vrai dire, toutes les difficultés rencontrées n’ont fait que renforcer l’authenticité du projet. C’était précisément l’objectif. Vous n’aviez pas le dernier mot pourtant... Non, car le cinéma est le domaine du réalisateur. Si vous ne l’admirez pas et ne l’aidez pas à atteindre son 52
but, vous ne ferez jamais un excellent film. Qu’attendez-vous d’un boss qui a de hautes exigences envers vous ? Qu’il ait une vision claire. Pour le réalisateur Denis Villeneuve, il aurait été plus simple de laisser tomber ce film et de ne pas se confronter à toutes ces comparaisons. Mais il a eu le courage nécessaire, car il avait une vision et l’a suivie. C’était sa responsabilité, il était fermement convaincu de pouvoir réaliser ces plans. Nous lui avons fait entièrement confiance. Que faites-vous lorsque vous trouvez une vision bonne, mais pas son créateur ? Cette éventualité serait problématique. Pour moi, le réalisateur occupe une place centrale : dans certains projets auxquels j’ai participé, le rôle me plaisait mais j’avais une opinion différente de celle du réalisateur. La plupart de ces projets foirent. De quoi un réalisateur a-t-il encore besoin ? Laissez-moi vous donner un exemple : Damien Chazelle, qui a réalisé La La Land avec moi, est un vrai rêveur, il a tout risqué pour sa vision. Il était conscient du fait que les critiques pourraient lui tomber dessus. Il a fait preuve de beaucoup de courage. J’ai adoré apporter mon soutien à une personne telle que lui. Quel genre de boss ne reçoit pas de soutien ? Celui qui ne se fie pas à son instinct et fait ses choix
« Un projet de film est comme un combat de lutte, sans pause. »
« Harrison Ford a bouleversé l’image du héros. »
uniquement en fonction de ce que disent les autres : vous ne savez jamais qui gouverne le navire. Ainsi, vous aimez les dictateurs ? Non. Ces personnes doivent être ouvertes à de nouvelles idées et accepter les conseils. Mais, au final, elles doivent écouter leur propre instinct. Comment jugez-vous vos compétences de boss ? J’ai déjà réalisé un film et l’expérience était similaire : j’avais ma vision et je me suis senti responsable vis-àvis d’elle. Vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour la mettre en œuvre. Avec un tel projet de film, vous créez une véritable relation. Lorsque vous rencontrez des problèmes, vous ne pouvez pas vous défiler, vous devez les affronter. C’est comme un combat de lutte, sans pause. Vous ressemblez à un combattant solitaire… Vous ne pouvez pas y arriver seul. Il est important de travailler avec des gens qui nourrissent la même passion pour vos idées que vous-même. C’est encourageant d’être entouré de camarades qui ont décidé de s’impliquer dans votre projet alors qu’ils pourraient faire autre chose (et potentiellement avec une meilleure garantie de réussite). Le monteur de mon film, par exemple, préparait depuis cinq ans un voyage à moto à travers toute l’Amérique lorsque je lui ai demandé de jeter un coup d’œil sur le matériel tourné et de me soumettre ses idées. Dès qu’il a vu le film, il a annulé son voyage et a passé 96 jours à travailler avec moi dans mon sous-sol. Lorsque vous rencontrez des gens aussi impliqués, vous éprouvez une certaine obligation envers eux. Qu’entendez-vous par « obligation » ? Que je me préoccupe du bien-être de ces personnes. Je les aime. Je veux montrer les compétences exceptionnelles qu’elles possèdent. De cette manière, les projets acquièrent une existence propre, une dynamique, ils bougent et il n’y a plus qu’à essayer de suivre leur rythme. Une vision, les bonnes personnes, de la motivation… Que faut-il d’autre pour obtenir le meilleur résultat possible ? Laissez-moi vous donner un exemple avec Blade Runner 2049. Pour Roger Deakins, le directeur de la photographie (lequel collabore régulièrement avec les frères Coen et Sam Mendes, ndlr), chaque image, chaque moment a une fonction. La seule et unique question qu’il se pose, c’est sur la façon de transmettre l’histoire. Il n’a jamais fait ses choix en se disant : « Ce serait cool, non ? » Chaque décision sert donc l’objectif global, rien
« Le cinéma, c’est le domaine du réalisateur. » THE RED BULLETIN
n’est une fin en soi. D’où vous viennent vos idées ? En étant confronté à une situation ou une image qui offre des possibilités infinies. Une fois, sur un site en démolition, j’ai vu un escalier qui n’aboutissait à rien, le reste de l’immeuble était déjà détruit. Face à un tel spectacle, votre imagination se met machinalement en route, vous essayez de vous représenter l’immeuble qui se tenait là avant ou qui pourrait être construit à cet endroit dans le futur. Ces idées peuvent sembler banales... Pour éviter les clichés, il faut prendre des risques. Harrison Ford a joué des types de héros classiques dans Star Wars et Indiana Jones, puis il a accepté le rôle principal dans le premier Blade Runner, où il tire dans le dos d’une femme dans une scène. Il a ainsi bouleversé la représentation, l’image de ce que doit être un héros, et c’est la raison pour laquelle ce film n’a rien perdu de son effet jusqu’à aujourd’hui. Une vision sombre et farfelue se trouve donc à la base du processus créatif ? Pas nécessairement. Les films ont cela d’exceptionnel qu’ils créent de l’empathie et peuvent nous aider à comprendre la vie. C’est palpitant de prendre la mesure de sentiments sincères sans tomber dans le cynisme. Ce que beaucoup de films font aujourd’hui. Comment évitez-vous d’être sarcastique ? Tout d’abord, je suis père. Cela change un homme à tout point de vue, en mieux. C’est la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. De plus, j’ai un chien depuis mes 18 ans, qui m’a accompagné sur chacun de mes plateaux de tournage. Lui aussi a donc vu ma vie se métamorphoser. Je ne peux pas m’imaginer vivre sans lui. Pour être honnête, je me demande parfois si c’est vraiment un chien. Lorsque je l’ai récupéré au refuge, on m’a dit qu’il ne pèserait pas plus de dix kilos. Aujourd’hui, il en a 43. Il me fait plutôt penser au dragon porte-bonheur dans L’Histoire sans fin. Au milieu de toutes vos ambitions, vous avez également connu des échecs, comme lorsqu’une par partie des critiques s’en est prise à vos débuts en tant que réalisateur. Comment y faites-vous face ? Ces réactions ont été suscitées parce que c’est moi qui ai fait ce film, pas à cause du projet en soi. Comme je l’ai déjà dit : il est de votre devoir de prendre des risques. C’est la raison pour laquelle je ne me laisse pas démoraliser par ce genre de contrariétés. Au contraire, je trouve cela plutôt encourageant, car j’ai déjà fait face au pire. Comme dit Robert De Niro dans Raging Bull : “You never got me down” (trad. « Tu ne m’as jamais mis au tapis »). Dès que vous comprenez que vous pouvez faire face au pire, votre détermination n’en est que plus forte. Et, justement, on ne m’a jamais mis au tapis, on ne m’a jamais détruit. C’est pourquoi je réaliserai d’autres films. J’ai déjà deux projets. Y a-t-il quelque chose que vous ne maîtrisez pas ? La danse classique. Dans mon enfance, j’ai eu la possibilité de prendre des cours. Mais à l’époque, je trouvais que c’était un sport de fille. Bien plus tard, j’ai repris, mais je ne me sentais pas à l’aise en dansant. Ce fut un véritable combat. Je me suis dégonflé au moment où j’aurais pu apprendre le plus. Je le regrette, car la danse m’aurait beaucoup apporté dans la vie. Blade Runner 2049 sort le 4 octobre ; bladerunnermovie.com 55
Archétype de l’artiste engagée, Lætitia Sadier, ex-voix du groupe Stereolab, est du genre cash. 56
SARAH BASTIN/SEBAS ROMERO/RED BULL CONTENT POOL
RED BULL MUSIC ACADEMY F E S T I VA L PA R I S
Marie Davidson et ses machines, lors d’un live envoûtant en février 2017 pour le festival Sónar Reykjavik.
CINQ
FEM M E S UNIQUES Du 25 au 30 septembre, le Red Bull Music Academy Festival ravira Paris et sa banlieue d’une semaine de concerts, DJ sets, expos et créations inédites avec entre autres : The Alchemist, le légendaire DJ d’Eminem ; Tim Hecker, le prodige canadien de la musique ambient ; et une programmation féminine rare. Texte : Smael Bouaici
E X P L O R A T R I C E , iconoclaste, anticonformiste, muse ou inspiratrice, parfois tout à la fois, ces cinq femmes sont toutes profondément artistes. Midori Takada et ses expérimentations en studio, Michèle Lamy et son aura créative, Marie Davidson dans sa relation aux machines, Lætitia Sadier et ses textes anticapitalistes, Charlotte Gainsbourg par sa démarche et son héritage… Elles ont toutes, à leur manière, repoussé les limites de la création et par la même occasion fait avancer l’émancipation féminine. Plus qu’un casting de luxe, c’est une vraie profession de foi qu’offre le plateau du Red Bull Music Academy Festival Paris 2017.
MICHÈLE LAMY Sa « belle sorcière personnelle ». C’est ainsi que le fameux designer Rick Owens surnomme sa femme et collaboratrice, Michèle Lamy.
DANIELLE LEVITT, COLLIER SCHORR
Mais n’allez surtout pas lui dire qu’elle est sa muse : c’est elle qui l’a découvert, embauché dans sa société de vêtements, avant d’épouser cet homme de 17 ans son cadet. Depuis sa jeunesse, Michèle Lamy a veillé à rester inspirée : après une nuit mystique qui lui a enlevé toutes ses inhibitions, la Française, toujours bardée de bracelets d’or et de tatouages sombres, a passé sa vie entourée d’esprits créatifs, comme aimantés par son aura. Étudiante du philosophe Gilles Deleuze, voisine de l’écrivain William S. Burroughs au Chelsea Hotel à New York, habituée de la Factory d’Andy Warhol ou du Studio 54, fondatrice du fameux salon de nuit Les Deux Cafés à Los Angeles où elle faisait performer les stars hollywoodiennes de passage, la vie de Michèle Lamy ressemble bien plus à celle d’un pygmalion.
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ICÔNE
CHARLOTTE GAINSBOURG « Je ne pense pas que je suis une artiste », avouaitelle dans la presse britannique lors de la sortie de son album IRM, en 2010. Est-ce parce que de son point de vue, l’art et la vie s’entremêlent sans cesse ? La fille de Serge n’a rien fait comme les autres, exposée au grand public dès l’âge de 13 ans, dans le clip de Lemon Incest, provoc ultime de son père. « C’est même difficile pour moi d’admettre que je suis actrice. » C’est pourtant devant les caméras qu’elle s’est réfugiée après son album Charlotte Forever, produit par son père en 1986, cinq ans avant sa mort. Elle ne reviendra à la chanson que vingt ans plus tard, avec l’inattendu 5:55, en anglais, comme pour se délier de son héritage. Fille de devenue femme, elle a toujours su s’entourer d’hommes (Air, Nigel Godrich, Tony Allen, Étienne Daho, Beck) mais sans jamais se laisser embar embarquer, guidée en permanence par son idée du plaisir. Une démarche artistique incontestable…
MARIE D AV I D S O N Véritable exploratrice électronique, la Canadienne a passé un cap de notoriété avec son album Adieux aux dancefloors. Remarquée à la RBMA de Montréal en 2016, Marie Davidson en a marre des soirées. Elle qui vit à mi-temps à Berlin – où les clubs confondent nuit et jour – a fait ses « adieux aux dancefloors » l’an passé, avec un de ses disques les plus dansants… Normal : elle a fait ses armes dans les afters de Montréal, se prenant de passion pour les synthétiseurs analogiques et leurs mélopées robotiques, avant d’être repérée par le label de LCD Soundsystem, DFA. Délaissant l’ordinateur, c’est sur ces vieilles machines qu’elle compose, dans un maelström rétrofuturiste de disco, techno ou musiques de film, explorant et triturant sans cesse les sons dans une relation symbiotique femme-machine. D’une beauté sauvage, son LP lui vaut d’être réclamée dans les grands festivals européens. Et par ces clubs qu’elle voulait quitter…
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LÆTITIA SADIER Presque trente ans après les débuts du groupe culte Stereolab, Lætitia Sadier continue de composer des protest-songs.
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MARIA JOSE GOVEA/PHILIPPE LEVY/RED BULL CONTENT POOL, ERI HARADA
Elle était le visage d’un groupe novateur, Stereolab, inventeur d’une pop rétrofuturiste qui samplait Kraftwerk avant de se faire sampler par les légendes du hiphop J Dilla et Madlib. Elle est désormais une figure de la chanson engagée. « L’art est un véritable outil politique, pour moi, ça ne fait aucun doute », affirmait, lors d’une lecture RBMA, celle qui a découvert les Daft Punk (avec leur premier groupe Darling). Sur son dernier album solo, Find Me Finding You, Lætitia Sadier continue de mettre en musique ses paroles sous influence marxiste, dénonçant la société du spectacle et son « individualisme nauséabond ». Une posture qui, à une époque où tant de créateurs ont opté pour la musique fonctionnelle, sans jamais déborder du divertissement, rappelle que Lætitia Sadier est une artiste essentielle.
POUR LES RENCONTRER 25.09 Exposition Michèle Lamy : Montage of a Dream Deferred, au Red Bull Space Paris. 26.09 Lecture Une conversation avec Charlotte Gainsbourg, à l’Éléphant Paname. 29.09 Soirée ambient Midori Takada : Pleine conscience, au Palais de Tokyo. 30.09 Performance Lætitia Sadier et Nova Materia : Du point de vue des pierres, au Nouveau Théâtre de Montreuil. 30.09 Clubbing Marie Davidson : Club musiques, à la Marbrerie (Montreuil).
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LÉGENDE MIDORI TA K A D A Pionnière de la musique ambient, la Japonaise a bousculé son destin pour enregistrer un chef-d’œuvre. Midori Takada : l’histoire d’une femme qui ne se trouvait pas à sa place. En 1978, après son premier concert, la percussionniste quitte l’orchestre philharmonique de Berlin, pour « satisfaire le besoin de créer sa propre musique ». Après la découverte des musiques africaines et coréennes, elle se paye un studio pour enregistrer une vision sonore, disposant des micros un peu partout pour créer de la musique « tridimensionnelle ». Le résultat, Through the Looking Glass, est hypnotique, quatre longues plages minimalistes de rêve éveillé. Redécouvert sur le tard, ce disque unique a été réédité cette année, offrant au génie de sa créatrice une reconnaissance méritée. paris.redbullmusicacademy.com 61
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RYTHME DE L’A L G O R Il y a près de 40 ans naissaient les premiers CHAMPIONNATS DU MONDE IRONMAN. À l’époque, les triathlètes gagnaient grâce à des outils simples, comme le cran et la détermination. De nos jours, il y a du nouveau. Alors que la popularité de la course d’endurance ne cesse de croître, pros et amateurs engloutissent les données et se testent au moyen des toutes dernières technologies disponibles sur le marché afin d’optimiser leur potentiel. Voici leurs méthodes.
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I T H M E
Texte :
WILL COCKRELL Photos:
PATRIK GIARDINO
E N
1982,
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que la légende du triathlon Mark Allen participait à son tout premier Ironman, IBM créait le premier ordinateur personnel. Timex n’avait pas encore sorti sa célèbre montre Ironman. Mark s’estimait heureux s’il pouvait trouver une montrebracelet capable de lui donner quelques temps intermédiaires de base. Le GPS n’était pas connu du grand public et Mark Allen se servait de cartes en papier dépliables et d’un chronomètre pour calculer son rythme de course. Il y avait si peu de données à checker qu’il ne prenait même pas la peine de tenir un journal. « J’avais une idée globale de ce que je faisais, explique-t-il dans un sourire. Mais je n’avais pas de carnet d’entraînement : je gardais tout en tête. » Notre Américain a participé à une douzaine de Championnats Ironman depuis. Il est monté sur le podium pour neuf d’entre eux et en a remporté six, le plus récent en 1995, à l’âge de 37 ans. Beaucoup le considèrent comme le parrain du triathlon longue distance. Malgré son approche analogique de l’entraînement, Mark Allen fut l’un des premiers triathlètes à s’équiper d’un cardiofréquencemètre au milieu des années 1980. Depuis ce jour, il comprend mieux que personne l’importance des sciences et des technologies pour le triathlète moderne. À tel point qu’il en a fait son métier. En effet, à 59 ans, Mark passe la plupart de son temps à coacher d’autres sportifs. De personnes lambda déterminées aux meilleurs pros, tous ses clients ont en commun leur soif inextinguible de données. Le 14 octobre auront lieu les 41e Championnats du monde Ironman à Kona (Hawaï). À cette occasion, les concurrents
ayant obtenu suffisamment de points lors des événements Ironman qualificatifs organisés tout au long de l’année s’affronteront pour le titre ultime. Si le format de la course en lui-même a peu évolué (226 km harassants, dont environ 3,8 km de natation, 180 km de vélo et 42,2 km de course à pied), les sciences et les technologies dédiées aux sports d’endurance ont révolutionné l’entraînement au triathlon. Nul doute que tous les athlètes présents sur la grande île de Hawaï porteront une montre-bracelet dotée des fonctionnalités au top de la per performance. Et ils seront collés à leur ordinateur portable afin d’analyser ce qui s’est bien ou mal passé durant leurs séances d’entraînement. En vérité, le triathlon est devenu tout autant un problème mathématique qu’un challenge physique et mental. « Suivi GPS, données de récupération, informations sur le sommeil… Les sportifs tiennent de plus en plus compte de ces chiffres, indique Mark Allen. Et cela peut clairement les aider à perfectionner leur entraînement. »
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ous sommes à l’âge d’or de la capture de datas liées à la forme physique. Analyses sanguines, satellites et capteurs sont aujourd’hui si précis et faciles à utiliser qu’ils permettent de dresser un profil d’athlète unique, qu’aucun entraîneur ni médecin ne serait en mesure de fournir. Si le suivi de la fréquence cardiaque est la nouvelle référence absolue à ce jour, de nombreux athlètes cherchent encore à affiner les données, en enregistrant par exemple la variation de leur rythme cardiaque (inter (intervalle entre les battement du cœur) afin de connaître leur capacité d’entraînement. La puissance de pédalage constitue une autre norme répandue et les techniciens spécialisés commencent à comprendre comment adapter cette mesure à la foulée des coureurs (grâce à un capteur glissé dans la poche). De plus, les analyses sanguines réservées aux athlètes dévoilent maintenant les moindres déficiences en micronutriments (vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels, etc.) et, une fois le problème réglé, peuvent faire gagner plusieurs minutes sur un temps de course. Rien d’étonnant
C’EST L’ÂGE D’OR DES DATAS SUR LA FORME PHYSIQUE. ON PEUT DRESSER UN PROFIL D’ATHLÈTE UNIQUE QU’AUCUN MÉDECIN NI ENTRAÎNEUR NE POURRAIT FOURNIR. 64
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à ce qu’une bonne poignée des clients de Mark Allen participent à la compétition de Kona cet automne. L’un d’entre eux est même considéré comme un grand favori, toutes disciplines confondues. L’Américain Timothy O’Donnell est le tenant du titre des Championnats du Monde de triathlon longue distance de la Fédération internationale de triathlon, et Kona 2017 marque sa sixième participation aux Championnats Ironman (il était arrivé troisième en 2015). À 36 ans, Timothy O’Donnell représente la nouvelle génération de triathlètes, et il dispose de bien plus de données que Mark Allen n’en a jamais eues. « Tout se fait automatiquement par connexion Bluetooth, explique Timothy à propos des données collectées pendant ses séances d’entraînement. Je termine ma séance, j’appuie sur Stop et paf !, je récupère toutes les données sur mon téléphone pendant que j’attends mon tour chez le kinésithérapeute ou à un autre moment. Je peux ainsi commencer à les assimiler et à établir des connexions. Les triathlètes sont fans d’analyses. Je veux traiter autant d’informations que possible. » Pour les pros comme Timothy O’Donnell, l’efficacité est un facteur de différenciation crucial, celui qui permettra de grappiller quelques précieuses secondes. Dans un triathlon, les ajustements les plus infimes peuvent avoir d’immenses répercussions sur les résultats. O’Donnell le confirme : « Ce n’est pas forcément l’athlète le plus en forme qui remporte Kona. C’est celui qui court à 100 % de ses capacités. »
L Timothy O’Donnell, 36 ans et spécialiste de l’Ironman, est accro aux données d’entraînement. « Les triathlètes sont fans d’analyses, explique-til. Je veux traiter autant d’informations que possible. »
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es triathlons Ironman sont presque aussi anciens que la discipline ellemême. La première compétition s’est déroulée à Oahu en 1978, quelques années après le premier triathlon, recensé à San Diego (Californie). Comme pour la plupart des grands défis, l’Ironman était initialement destiné à mettre tout le monde d’accord sur un point : quel type d’athlète d’endurance était le plus performant ? Quinze hommes se sont levés très tôt un matin de février pour le prouver : le vainqueur a terminé en un peu moins de 12 heures. À l’heure actuelle, des dizaines d’événements qualificatifs Ironman ont lieu tout au long de l’année. Les Championnats du monde de Kona accueillent 2 000 hommes et femmes chaque année, et l’événement est retransmis sur la chaîne américaine NBC. En raison de son format multisport, le triathlon a toujours été à la pointe de l’innovation dans les sciences des sports d’endurance, depuis la capture de données jusqu’à la nutrition. Au début des 65
« CE N’EST PAS FORCÉMENT L’ATHLÈTE LE PLUS EN FORME QUI REMPORTE KONA. C’EST CELUI QUI COURT À 100 % DES SES CAPACITÉS. » TIMOTHY O’DONNELL
censé stimuler le cerveau et favoriser la connexion entre son esprit et son corps. Une séance de 20 minutes avant son entraînement place ses muscles en état d’« hyperapprentissage » selon ses dires. O’Donnell commence aussi à mesurer sa puissance de course et attend avec impatience le jour où des capteurs pourront évaluer la dynamique des fluides sur le vélo, chose qui, pour l’heure, n’est réalisable qu’en soufflerie. « Je suis convaincu que la prochaine innovation nous offrira des capteurs capables de calculer le coefficient de résistance. »
S Bien qu’il ait achevé des triathlons partout dans le monde, O’Donnell dit que l’Ironman World Championship est l’une des épreuves les plus difficiles, où les enjeux sont élevés et les conditions hostiles.
années 1980, les triathlètes ont commencé à utiliser des cardiofréquencemètres et ont compris tout l’intérêt des zones de fréquence cardiaque. Jusqu’alors, les triathlètes comme Mark Allen se reposaient sur ce que l’on appelle le plus souvent l’« effort perçu ». En d’autres termes, sur ce qu’ils ressentaient. L’utilisation du cardiofréquencemètre à l’entraînement est aujourd’hui, et restera sans doute, leur principale source de données scientifiques.
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ependant, une dizaine d’années plus tard, une nouvelle innovation capitale a fait son apparition. En effet, au début des années 1990, la société Garmin s’est intéressée aux GPS. À l’époque, le GPS était principalement utilisé dans des secteurs très pointus (militaire, maritime, etc.) et la technologie n’en était qu’à ses balbutiements. Mais vers la fin des années 1990, son utilité pour le consommateur est devenue une évidence. Les équipements GPS ont commencé à fleurir dans les voitures, et en 2003, Garmin a présenté sa toute première montre dédiée au sport. En résumé, 66
c’était un GPS de la taille d’une boîte d’allumettes, à porter au poignet. L’importance du GPS n’est pas exagérée dans le monde du sport. La plupart des gens voient le GPS comme un simple traqueur de nos déplacements d’un point A vers un point B, qui tient compte de plusieurs éléments comme la vitesse et la distance. Les dernières avancées technologiques GPS permettent de suivre les mouvements dans toutes les directions, jusqu’à votre taux d’accélération. Autrement dit, un GPS saura si vos hanches sont trop mobiles lorsque vous courez, si votre technique de nage convient, ou encore si votre foulée est assez puissante et assez haute. Avec la montre Forerunner 935, produit star de Garmin pour le triathlon, vous n’avez même plus à changer manuellement de mode lorsque sortez de l’eau et enfourchez votre vélo. Les techniciens des sociétés d’équipements sportifs portables sont à présent engagés dans une course virtuelle pour proposer des appareils toujours plus petits, précis et faciles d’utilisation. O’Donnell est enclin à tester les technologies expérimentales. Il dispose d’un casque
’il y a un participant Ironman que Timothy O’Donnell redoute cette année, c’est Jesse Thomas, ancienne star universitaire d’athlétisme aux États-Unis, aujourd’hui âgé de 37 ans et réalisant déjà des finish impressionnants lors de triathlons au format plus court. Bien qu’il soit relativement nouveau dans la discipline, c’est une étoile montante. Jesse Thomas se considère « moins obsédé par les chiffres » que beaucoup de ses pairs, même s’il s’intéresse aux avancées scientifiques et technologiques liées à l’entraînement. Dans sa ville natale de Bend (Oregon), il est difficile de sortir le vélo en plein hiver, surtout lorsque les routes sont fortement enneigées. Mais cela n’a pas empêché Jesse Thomas d’avaler plus de 160 km sur sa selle, et ce sans quitter la maison. « Il me suffit de me connecter à mon programme d’entraînement en salle sur la plateforme de cyclisme virtuelle appelée Zwift, explique-t-il. Vous pouvez participer aux mêmes courses que d’autres vrais cyclistes. Vous entrez votre poids, et votre capteur de puissance vous permet d’accéder à une simulation de course. Cela m’a vraiment aidé à rester motivé. » Pas accro aux chiffres, Jesse Thomas est passionné par la nutrition. Il a développé sa propre gamme de barres énergétiques et a récemment demandé au Dr Garret Rock, spécialiste du sport, d’analyser son profil micronutritionnel par le biais de tests sanguins. Dresser un tel bilan permet d’adapter son régime alimentaire pour favoriser l’assimilation des macronutriments (lipides, glucides et protéines) et ainsi améliorer les performances sportives. Depuis de nombreuses années, les athlètes peuvent mesurer des données telles que le taux d’acide lactique ou les déficiences en macronutriments. Mais il a fallu attendre 2017 pour disposer d’une base de référence de profils sanguins d’athlètes afin de définir les niveaux optimaux de chaque micronutriment en fonction du type d’athlète. Le Dr Rock et THE RED BULLETIN
O’Donnell, un ancien officier de la marine américaine, vit et s’entraîne à Boulder, Colorado, avec sa femme et triathlète acharnée, Mirinda Carfrae. En juin cette année, il a remporté l’Ironman de Boulder à la maison, ce qui lui a permis de se qualifier pour Kona.
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Z É R O
À
HÉROS
Écoutez bien MARK ALLEN, la légende d’Ironman : douze mois, c’est tout ce dont vous avez besoin pour préparer cet événement incontournable du triathlon. « Du moment que vous êtes un peu sportif, une année suffit largement », affirme-t-il. Mais ce ne sera pas facile. Allen nous explique comment apprendre à nager, rouler et courir pendant 226 kilomètres. Vous aurez ensuite toute votre vie pour le raconter !
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CHOISIR UNE COURSE S’inscrire à un véritable Ironman rend
le challenge concret. « L’esprit et le corps sont liés. Vous engager dans une course aide votre corps à se préparer. » Allen suggère de choisir une compétition Ironman vers la fin de l’automne. La part la plus ardue de l’entraînement se déroulera aux mois les plus doux.
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DEVENIR ACCRO AUX DONNÉES Une bonne montre de triathlon peut
tout mesurer, de la qualité du sommeil à l’efficacité de la technique de nage. Mais la mesure la plus importante, c’est le rythme cardiaque. Les ceintures pectorales sont plus précises que les capteurs au poignet : optez donc pour une montre compatible avec les ceintures. Plus tard, une fonction GPS permet de suivre les distances parcourues à l’entraînement. Et un capteur de puissance sur votre vélo mesure les efforts réalisés.
tout-en-un. Les sites de coaches, comme celui de Mark (markallencoaching.com), sont plus personnalisés.
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ACHETER UN VÉLO DE TRIATHLON Conçu pour être enfourché de manière aérodynamique, vous devez vous habituer dès le premier jour. Mark souligne l’importance de choisir une forme adaptée, « car votre corps développe peu à peu des connexions neurologiques entre
votre cerveau et vos muscles ». Il préconise aussi de choisir un vélo d’intérieur compatible avec votre nouvelle façon de pédaler, car, en hiver, vous allez enchaîner les bornes par centaines.
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FAIRE UN TRIATHLON ! Il n’est jamais trop tôt pour
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ENGAGER UN COACH Sans être indispensables, les
s’inscrire à une petite course locale. Un format de compétition court associant 800 m à la nage, 19,3 km à vélo et 4,8 km à pied est optimal pour apprendre à combiner les sports sous pression et faire la transition entre chaque épreuve.
services comme ceux de Mark sont étonnamment abordables. Pour 20 € par semaine, vous êtes soutenu dans la conception d’un programme d’entraînement, vous bénéficiez d’une assistance téléphone et e-mail, et recevez des conseils personnalisés sur vos techniques de nage, vélo et course à pied.
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REJOINDRE UN CERCLE DE NAGEURS En natation, il est très bénéfique
d’avoir recours à un tiers qui observe votre technique de manière objective. Les cercles des nageurs s’apparentent à des entraînements de groupe pendant
Le Speed Concept de Trek, pour le triathlon, dès 4 500 €. On se connecte et c’est parti avec l’appli gratos Training Peaks.
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RICH CRUSE, TREK BIKE
SUIVRE VOTRE TRAINING EN LIGNE Disposer en un seul endroit des don-
nées de vos séances passées permet d’étudier les schémas de réussite et d’échec, et de procéder aux ajustements nécessaires. Training Peaks (trainingpeaks.com) est une solution 68
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lesquels des professionnels chevronnés vous prodiguent leurs conseils. Mark Allen suggère de travailler sur la technique aussitôt que possible.
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FAIRE PLUS DE TRIATHLONS Des courses plus longues sont des
jalons de progression essentiels. Il est judicieux de faire un triathlon sur distance olympique dès que l’entraînement s’intensifie, d’enchaîner avec un half-Ironman six mois après le début de l’entraînement, et de réitérer avec un nouveau triathlon sur distance olympique deux ou trois mois plus tard. « À la reprise de l’entraînement, la vitesse en Ironman semblera moins soutenue. »
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SURVEILLER SON ALIMENTATION « Il suffit de savoir quoi manger
pendant et entre les entraînements. » Pendant les séances, il suggère des barres et gels énergétiques à hauteur de 300 calories environ (vous connaîtrez vos besoins caloriques après quelques tâtonnements) et 0,8 à 1,2 litre de liquide par heure. Avant et après les séances, chaque repas inclura des glucides non raffinés : des flocons d’avoine ou du riz complet, des protéines maigres (poulet) pour la récupération musculaire, et de bonnes graisses (comme dans les noix ou l’avocat).
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APPRENDRE À JONGLER Pendant le second semestre, vous
effectuerez des parcours de 5 heures à vélo et de 2 à 3 heures à pied : vous devrez donc négocier vos horaires avec votre employeur. « Optimisez vos week-ends, propose Mark Allen. Planifiez les longs entraînements pendant vos jours de repos : vous aurez plus de chances de les mener à bien. » Enfin, Mark Allen tient à transmettre des paroles encourageantes à tous ceux qui ne peuvent simplement pas concevoir de telles distances. « Courage ! Lorsque vous arriverez finalement à votre Ironman, vous verrez que cela ne ressemble en rien à deux half-Ironman successifs. C’est une toute autre expérience. Vous en êtes parfaitement capable ! »
THE RED BULLETIN
son équipe savent exactement à quoi vos résultats doivent ressembler sur une bonne vingtaine de marqueurs sanguins et génétiques. Car « les besoins d’un athlète d’élite diffèrent totalement de ceux du reste d'entre nous », explique Dr Rock, cofondateur du site athletebloodtest.com et lui-même un ancien triathlète Ironman. « Une semaine avant Wildflower, un half-Ironman qui combine chaleur et dénivelés, on m’a fait un test sanguin, se souvient Jesse Thomas. Le Dr Rock m’a annoncé que mon taux de magnésium semblait un peu bas. C’était si léger que, selon lui, je ne l’aurais peut-être pas remarqué à l’entraînement, mais je l’aurais ressenti pendant la course. Et j’ai finalement gagné la course… » Autre élément intéressant que le médecin a découvert au sujet de Jesse Thomas lors d’analyses sanguines : sa capacité de récupération hors du commun. Tandis que la plupart des athlètes d’endurance sont à la limite du surentraînement, Thomas peut garder l’esprit tranquille. « Il a la faculté de se surpasser, révèle le Dr Rock. Nous avons fait des tests avant et après un stage de préparation, et nous nous sommes rendu compte que ses données de référence avaient très peu changé. » Pour Jesse, il est normal que les triathlètes soient les premiers cobayes et montrent la voie aux autres sports d’endurance. « Le triathlon est depuis longtemps le précurseur de technologies qui sont maintenant couramment utilisées dans des sports tels que le cyclisme et la course à pied, précise-t-il. Il est moins réglementé que les disciplines individuelles, ce qui permet de repousser encore davantage les limites de la technologie. »
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our la plupart d’entre nous, terminer un Ironman, c’est comme faire l’ascension de l’Everest ou dunker sur un panier de basket-ball à hauteur réglementaire : cela semble presque impossible, à moins d’être un surhomme. En réalité, grâce à la technologie, les triathlons Ironman sont plus accessibles que jamais. Le triathlon est devenu en quelque sorte un immense problème mathématique : si vous faites ce que les données vous indiquent, vous serez un jour capable de terminer un Ironman.
« Ce sont les amateurs qui profitent le plus de toutes ces avancées, remarque Mark Allen. En fait, plus vous avez conscience de votre corps, comme les pros, moins les données importent. Tous ces outils hightech influent énormément sur la courbe d’apprentissage. » Les analyses sanguines effectuées par le Dr Rock sur les athlètes de haut niveau sont désormais proposées au public. Voilà encore un moyen extraor extraordinaire pour les amateurs de réparer toutes les erreurs nutritionnelles qui ont pu les empêcher de progresser jusqu’à présent. Bénéficier d’un bon équipement de suivi et demander une analyse sanguine par retour de courrier, c’est un peu comme avoir une équipe d’entraîneurs, de nutritionnistes et de coaches de motivation à disposition 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « Une étude a montré qu’environ 50 % des athlètes d’endurance présentent un déficit en fer, souligne le Dr Rock. Les athlètes amateurs sont bien plus susceptibles de souffrir de ce type de troubles induits par leur activité sportive. En effet, ils casent souvent leurs séances après des journées de travail stressantes, et ils manquent à la fois de sommeil et d’entraînement. Prendre connaissance de ce type d’informations est essentiel, non seulement pour améliorer les performances, mais aussi pour prendre plus de plaisir dans l’effort, car il n’y a rien de bien folichon à ne pas se sentir bien. » Toutefois, si terminer un Ironman est une chose, accéder au podium en est une autre. La majorité des pros s’accordent à dire que, pour remporter une médaille, on ne peut pas se contenter de jongler avec les chiffres. Timothy O’Donnell tient certes compte de ces données jusqu’aux derniers kilomètres, mais toute son attention s’évanouit lorsqu’il sent approcher la ligne d’ar d’arrivée. « Je dis toujours que le triathlon est un sport professionnel qui requiert moins de talent que de travail, conclut-il. Cela dit, pendant les dix derniers kilomètres de course à pied d’un Ironman, tout le monde est logé à la même enseigne. Personne ne se sent au mieux de sa forme et la victoire revient à celui qui fait le plus preuve de volonté et de persévérance. Vous ne pensez pas à votre fréquence cardiaque ou à ce type de choses… Vous voulez seulement mettre un pied devant l’autre. »
EN RÉALITÉ, GRÂCE À LA TECHNOLOGIE, L’IRONMAN EST PLUS ACCESSIBLE QUE JAMAIS AU PUBLIC. IL EST DEVENU UN IMMENSE PROBLÈME MATHÉMATIQUE. 69
HELEN SOBIRALSKI UNIVERSAL MUSIC
Y E
LL O Pionniers, inventeurs, avant-gardistes : aucun autre groupe n’a autant marqué la musique électronique que Yello. Rien de prémédité là-dedans, juste un savant mélange de curiosité, de créativité et de confiance en soi. Voici la plus grande success-story de l’industrie musicale suisse. Texte : Björn Springorum
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gir. Se contenter d’agir, tout simplement. Ne pas trop réfléchir, suivre son intuition. Son instinct. Voilà à peu de choses près le processus qui a été à l’origine de chaque innovation, invention, prouesse technologique, sportive ou culturelle majeure. Sans ces hommes et ces femmes pleins de courage, on continuerait de croire que la Terre est plate. On n’aurait pas découvert les autres continents, on ne serait jamais allé sur la Lune et on en serait encore à l’écriture cunéiforme. On doit donc tout aux personnalités curieuses. À celles et ceux qui veulent savoir ce qui se cache par-delà l’horizon. Et en musique, c’est la même chose. Retour en arrière dans le Zurich de la fin des années 70. Boney M., Smokie, Chicago et ABBA sont en tête des charts quand Boris Blank et Carlos Perón se rencontrent. Ils sont unis par leur amour des sons et leur goût pour les expérimentations. Ensemble, ils font de la musique à partir d’enregistrements de bruits de moteur et de nombreuses autres sources. Aujourd’hui, on dirait que c’est du post-industriel, à l’époque, il n’y avait pas encore de nom pour ça.
«DE VRAIS O N MUSICIENS, N ’ É T A ONI TN’AVAIT PAS AUCUNE FORMATION. DONC ON A DÛ EXPÉRIMENTER. » DIETER MEIER 72
Avec Dieter Meier, les deux compères trouvent leur interprète. Ce dernier s’étant notamment illustré au préalable avec son groupe, The Assholes, pour ses performances artistiques insolites ou en tant que joueur de poker professionnel. Et il apposera désormais sa voix sur ces constructions sonores brutes de décoffrage. Un peu une bande de fous, en somme. Pas exactement le genre de trio dont on s’attendrait à ce qu’ils réécrivent l’histoire de la musique et à ce qu’ils la révolutionnent avec un son complètement nouveau. Et pourtant, c’est exactement ce que feront les membres de Yello. À une époque où le rock, la pop et la disco sont en vogue et où le synthétiseur est tout juste toléré en tant qu’instrument secondaire pour accompagner une guitare, Yello sort littéralement des sentiers battus. C’est avec de l’électronique pure et dure et les sons les plus divers qu’ils font de la musique. Blank, le bricoleur du son, a notamment enregistré le bruit d’un journal que l’on fait claquer sur une table en lieu et place d’une caisse claire. Aujourd’hui, on considérerait cela comme de l’avant-gardisme, mais pour Blank, c’était de la débrouille. « On ne pouvait rien faire d’autre, de toute façon, explique Dieter Meier. Si on a dû se rabattre sur ce genre d’expérimentations, c’est parce qu’au fond, on n’était pas de vrais musiciens, on n’avait aucune formation en ce sens. Blank, dit-il les yeux brillants, a toujours été un bricoleur, un peintre qui vous plonge dans un univers sonore qui lui est propre. Il a été l’un des THE RED BULLETIN
HELEN SOBIRALSKI UNIVERSAL MUSIC
A
Boris Blank, avant-gardiste par pure nĂŠcessitĂŠ.
40 ANS D’ÉLECTRO
Les membres de Yello bricolent leur son électronique emblématique depuis la fin des années 70. Quelques dates clés dans l’histoire du groupe suisse devenu culte.
1 9 9 7 Cinq albums en
dix ans, couronnés par le prix artistique de la ville de Zurich. En parallèle, Meier crée des foulards en soie et recycle des canettes vides pour en faire des montres.
1 9 8 3 Sortie de You Gotta Say Yes to Another e
Excess. C’est le 3 album de Yello, celui qui percera dans l’industrie musicale. Le disque est même présent dans les charts américains et le single I love You devient un tube (ci-dessus : Dieter Meier pendant le tournage du clip).
1 9 8 8 Sortie
électro reçoit le prix du meilleur disque pop pour Touch Yello, leur 12e album studio, aux Swiss Music Awards.
2017
En 2016, quatre concerts de Yello ont lieu à Berlin. Il s’agit de leurs premières représentations en live depuis 38 ans ! Un an plus tard, ils enflamment les fans et les critiques au Montreux Jazz Festival. D’autres représentations auront lieu en fin d'année en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Dates : eventim.de/yello
de The Race (sur l’album Flag), un titre qui deviendra culte. Il sera notamment l’intro de l’émission musicale allemande Formel Eins pendant plusieurs années.
UNIVERSAL MUSIC , PICTUREDESK.COM, GETTY IMAGES
2 0 1 0 Le duo
premiers à utiliser les samples en musique. Mais pour lui, l’avant-gardisme n’a jamais été une fin en soi. Il faisait ce qu’il pouvait, c’est tout. » Quand on rencontre Blank et Meier, on ne réalise pas forcément que l’on est en présence de deux précurseurs de la musique électro. Polis, avenants, bien habillés et très éloquents… On les prendrait presque pour des acteurs de la belle époque, de véritables gentlemen avec la pochette et tout le tintouin.
P
assés de trio à duo en 1983, nos gentlemen ont quand même engendré une véritable révolution musicale. Purs pionniers du genre avec le groupe allemand Kraftwerk, ils ont rendu possible l’émergence de la musique électronique. Quiconque a déjà tenté de mettre en œuvre quelque chose de nouveau n’entrant pas dans la norme vous dira que cela ne va pas sans prévisions alarmistes, moqueries et autres rires sous cape. « Au début, tout le monde nous disait que la musique électro tomberait vite aux oubliettes, qu’il ne fallait pas s’engager là-dedans, que c’était une voie de garage, se remémore Blank. Mais vous savez, Bob Dylan s’est pris des tomates la première fois qu’il s’est présenté avec une guitare électrique sur scène. » Galilée aussi a connu cela en son temps, tout comme Rudolf Diesel avec son moteur. Si ces hommes s’étaient laissés décourager, le monde ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Et ce n’est pas forcément un talent particulier dans un domaine qui donne les meilleurs résultats. Parfois, c’est même l’absence de talent, justement. Car il ne faut pas sousestimer l’improvisation et la créativité. Les membres de Yello, aussi, ont persévéré. Non pas parce qu’ils étaient avides de succès ou qu’ils voulaient à tout prix innover. Mais parce qu’ils n’ont jamais rien voulu faire d’autre. « Blank en studio, c’est un peu comme s’il faisait un séjour en tente à oxygène. C’est sa raison de vivre, sa cure de jouvence », explique Meier en évoquant le travail de son compère de longue date. La musique de Yello, c’est donc, d’une part, Blank, le peintre sonore, et de l’autre, Meier, la voix. L’un de leurs premiers titres, Oh Yeah, reste un incontournable de la musique électronique jusqu’à ce jour. On peut l’entendre lors de rencontres sportives aux États-Unis ainsi que dans le dessin animé Les Simpson, à chaque apparition de Duffman. La chanson The Race a servi de thème d’intro à l’émission musicale Formel Eins et plusieurs titres THE RED BULLETIN
de Yello ont été utilisés dans la série Deux flics à Miami. Mais pour ceux qui se risquent à sortir des sentiers battus, c’est toujours la même histoire. Au départ, on ne les prend pas au sérieux, et dès qu’ils ont du succès, on les acclame comme si de rien n’était. Blank en sait quelque chose. « Avant l’époque de Yello, j’allais souvent dans un certain magasin d’instruments de musique à Zurich. À l’époque, il n’y avait presque que des guitares, des basses, des batteries et des micros, le matos classique. Mais dans une pièce, raconte l’artiste sonore, ils avaient aussi installé deux synthés et je me rappelle encore la tête des employés quand je me suis pointé pour leur dire que je voulais les essayer. Ils m’ont tous évité et ont vite refermé la porte derrière moi après que je les ai testés. Bien sûr, dès qu’on a commencé à se faire un nom avec Yello, ils ont été les premiers à clamer haut et fort que j’étais passé chez eux. » Aujourd’hui, la musique électronique ne ressemble plus à ça. Elle est plus moderne, plus élégante et, par là même, plus sophistiquée. Mais elle n’aura jamais plus ce côté merveilleusement improvisé, cet esprit libre et cette originalité si caractéristiques des années Yello. L’événement, c’est qu’ils seront en live au Hallenstadion de Zurich en novembre. Ce projet n’a jamais été conçu pour la scène. Jusqu’à l’année dernière, les rares tentatives de concerts des tout débuts faisaient figure d’exception. « On est des musiciens de studio, des bricoleurs, on aime bien se terrer et tester tout un tas de trucs, avoue Meier. Sur ce plan, on est un peu idiots. Mais idiots du grec idiotos qui signifie être ouvert à la nouveauté, rester curieux. En studio, on produit, tandis que sur scène, on se contente de reproduire. Et puis, qui a envie d’entendre le
DEUX IDIOTS.
« ON EST MAIS IDIOTS DU GREC IDIOTOS QUI SIGNIFIE ÊTRE OUVERT À LA NOUVEAUTÉ, RESTER CURIEUX. » BORIS BLANK résultat de nos éternelles idioties et de nous écouter tourner sans arrêt autour de la même ligne de basse ? Nous, on est plus dans le style labo d’expérimentation. » Mais alors, pourquoi cette tournée avec une production gigantesque, des installations vidéo et un grand groupe en live ? La raison est toute simple : « C’est Blank. Il a toujours dit qu’il fallait en profiter tant qu’on était encore jeunes… » yello.com
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L’ENNEMI
DES
CARTELS
Agent de la DEA en lutte contre le trafiquant roi Pablo Escobar dans la série Narcos, l’acteur Pedro Pascal a dû se glisser dans la peau d’un héros historique dont la tête a été mise à prix. Il se livre sur ce défi unique et l’ironie que représente un succès tardif. Texte : Holger Potye Photos : Dani Brubaker
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he red bulletin : Dans Narcos, vous incarnez l’agent Javier Peña de la DEA (Drug Enforcement Administration, ndlr), lequel a bel et bien existé dans la vie réelle. Cela vous a-t-il intimidé de jouer un personnage encore en vie ? pedro pascal : Oui ! Je me suis soudainement vu demander d’incarner un homme qui, en plus d’avoir existé, était toujours en vie et souhaitait me rencon rencontrer. Il a travaillé pour la DEA et a vécu en Colombie. Il a fait tomber Pablo Escobar. Il l’a fait pour de vrai. Et j’essaye de me la jouer à la Shakespeare en plein New York. Alors je me suis senti plutôt idiot à l’idée d’essayer d’avoir une conversation avec le véritable personnage. Je pensais qu’il verrait clair dans mon jeu et dirait : « Tu n’as pas les épaules. » Alors, comment est Javier ? C’est un type vraiment sympa, facile, qui voulait se poser, boire quelques bières et discuter. Il m’avait
apporté une collection de photos qu’il avait conser conservées de l’époque où il vivait en Colombie. Par exemple, des photos d’enquête de Pablo Escobar en prison, et de lui avec son collègue Steve Murphy en Colombie. Il a également eu la politesse de ne vouloir m’imposer aucun point de vue. Nous avions un respect et une admiration réciproques l’un pour l’autre. Je crois qu’il a aimé que Javier Peña soit un homme à femmes dans la saison 1. Selon Steve Murphy et son épouse Connie, c’était le genre de mec qu’était Javier. Avez-vous un point commun avec lui ? Eh bien, il vit à San Antonio, au Texas. J’y ai également vécu dans mon enfance. Nous aimons tous les deux la bière et aucun de nous n’est marié. La tête de Javier Peña était mise à prix. Pour environ 255 000 euros. Les agents de la DEA avaient tous leur tête mise à prix. Mais celle de Javier valait certainement le plus
« NARCOS,
, VIOLENCE C’EST UNE LEÇON CE N’EST PAS QUE
FRIC ET DROGUE…
D’HISTOIRE ! »
cher. Il était l’agent le plus ancien de l’équipe. Les deux premières saisons de Narcos étaient axées sur Pablo Escobar. La saison 3 se focalise-t-elle sur votre personnage maintenant ? La saison 3 tourne surtout autour des parrains de Cali, ce que je trouve passionnant. Nous sommes tous nerveux, car Escobar était un sujet très captivant. Puis nous avons découvert que ces mecs étaient plus riches que Pablo Escobar ! Ils étaient les trafiquants de drogue les plus fortunés du monde. Les rois de la cocaïne. Et ce que cela signifiait en termes de contrôle sur leur domaine est fascinant. C’est une autre sorte d’empire, plus grand et maintenant beaucoup plus calme. Il est donc beaucoup plus insidieux et difficile à faire tomber. Et j’ai été captivé de voir à quel point ils étaient en avance sur leur temps en matière de surveillance. L’armée a énormément appris de ces gars. Vous verrez. Verrons-nous d’autres cartels ou l’accent est-il mis uniquement sur le cartel de Cali ? Le cartel de Cali est le maître de l’expansion et du contrôle. Autrement dit, du serrage de mains avec d’autres territoires. Il y a Medellín, Cali et puis la vallée du nord – El Viejo Norte. Et puis, nous allons aussi, … mince, j’espère que ce n’est pas… ah, tant pis. Nous pénétrons également à l’intérieur du cartel de Mexico à cette époque, et celui de Juárez. C’est
Du mordant, il n’en manque pas ! Mais son dos commence à accuser le coup.
tout ce que je peux dire. Vous pouvez chercher sur Google. Mais ce ne sera pas de ma faute. (rires) Vous jouez un nombre incalculable de scènes d’action. Réalisez-vous vos cascades vous-même ? Oui, malheureusement. Mais plus pour longtemps, car j’ai mal au dos. Il y a beaucoup de poursuites et Bogota se trouve à près de 2 700 m d’altitude. C’est très haut, l’oxygène s’y fait rare. C’était donc vraiment dur. Dans cette saison, il y a plus de poursuites. Comment pensez-vous que la Colombie accueillera une série comme Narcos ? La question divise. Ce pays ne mérite pas d’être associé aux seuls trafiquants de drogue. Il y a tellement plus à dire à propos de l’histoire colombienne. Pour y avoir vécu et être également latino, je comprends le désir d’être libéré de ce genre de préjugés. Mais la série présente également le paysage physique de l’endroit où l’action se passe, de manière très authentique. Et nous faisons connaître de brillants talents latino-américains, des acteurs colombiens, mexicains et argentins incroyables au monde entier, bien audelà des frontières de l’Amérique latine. Nous parvenons à dévoiler l’héroïsme de l’expérience civile de ce type d’histoire, car il ne s'agit pas que d’une question de fric, de flingues et de drogue. Ce point est impor important. Le public est attiré et fasciné par la violence, la drogue, l’argent, le pouvoir. Alors que ce n’est pas l’histoire que nous souhaitons raconter. Narcos est une leçon d’histoire, et c’est l’expérience humaine de ce morceau d’histoire particulier qui reflète les rouages du pouvoir à travers le monde. Vous avez connu le succès assez tardivement. L’appréciez-vous davantage pour cette raison ? Je pense que oui. C’est étrange, car j’ai toujours voulu être acteur. Tout a commencé par un rêve d’enfant. Puis, c’est devenu un passe-temps que mes parents ont toléré, puis un effort très sérieux pour payer les factures et trouver des boulots pour survivre. J’ai finalement atteint la limite : je m’estimais déjà heureux de pouvoir payer mes factures. Connaître une médiatisation des années plus tard est une chance énorme, et un peu ironique aussi. Parce que, lorsque vous me demandez si je réalise mes cascades moi-même, je me dis : « Mon Dieu, j’aurais été tellement bon il y a dix ans. J’aurais été capable de le faire sans me faire honte. » Le succès, quand on n’est plus jeune, c’est drôle et triste à la fois. Il y a des rumeurs de spin-off de Game of Thrones. Il s’agira de prologues. L’occasion de faire revenir votre personnage, Oberyn Martell ? J’ai entendu la même chose et j’ai aussitôt écrit aux créateurs David (Benioff, ndlr) et Dan (Weiss, ndlr). « Les gars, qu’en est-il du spin-off d’Oberyn ? Qu’en est-il du prologue ? Allez ! » Ils ne m’ont pas répondu tout de suite, alors j’ai embrayé : « D’accord, pas de problème. Mon dos ne tiendrait pas le coup de toute façon. » Et puis ils ont fini par répondre : « Nous ne savons rien. Nous ne sommes pas impliqués. » Ils ne font pas partie du développement de ces films. Ils n’ont donc aucune influence. Mais je ferais n’importe quoi pour être à nouveau Oberyn ! Narcos saison 3, depuis le 1er septembre ; netflix.com 79
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septembre
PLONGEZ DANS L’EXTRÊME
DEAN TREML/RED BULL CONTENT POOL
L’emblématique pont Stari Most de Mostar (BosnieHerzégovine) datant du XVIe siècle servira de toile de fond aux Red Bull Cliff Diving World Series. Tous les plongeons de cette 5e et avant-dernière étape à suivre sur Red Bull TV.
THE RED BULLETIN
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GUIDE
Voir. L’édition précédente à Mostar avait attiré 20 000 spectateurs.
PLONGEZ AU CŒUR DE L’ACTION
Plongeurs insensibles au vertige, textes corrosifs et tracés de course hasardeux constituent les temps forts sur Red Bull TV ce mois-ci.
REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT Red Bull TV est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en direct ou en différé. Le plein de contenus originaux, forts et créatifs. Vivez l’expérience sur redbull.tv
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Le pont Stari Most a été construit au XVIe siècle.
THE RED BULLETIN
16 THE RED BULLETIN
septembre
LIVE
RED BULL CLIFF DIVING ROUND 5 À MOSTAR La cinquième et avant-dernière étape des Cliff Diving World Series s’arrête en BosnieHerzégovine. Le célèbre pont Stari Most au-dessus du fleuve Neretva, où les plongeons sont une tradition depuis plus de 400 ans, sert de toile de fond aux prouesses des athlètes devant un public de passionnés.
ROMINA AMATO/RED BULL CONTENT POOL (2), ALFRED JÜRGEN WESTERMEYER/RED BULL CONTENT POOL, BORIS BEYER/RED BULL CONTENT POOL, JAANUS REE/RED BULL CONTENT POOL
septembre / octobre
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septembre
LIVE
FINALE DU RED BULL BATALLA DE LOS GALLOS EN ESPAGNE
Le centre WiZink de Madrid accueille la finale espagnole du tournoi de rap freestyle cette année. Seize aspirants MC s’affrontent avec une verve acérée pour une place en finale mondiale au Mexique.
septembre
LIVE
RED BULL HARDLINE
Retour à Dyfi Valley pour du VTT époustouflant sur les collines galloises une quatrième fois. Vingt riders, les plus talentueux et courageux au monde, sont mis à rude épreuve lors de cette compétition unique avec un tracé savamment concocté par Dan Atherton.
au 8 octobre
LIVE
RALLYE D’ESPAGNE
Le rallye au parcours mixte revient à Barcelone avec une spéciale sur la fameuse colline Montjuïc. À suivre, le héros local Dani Sordo, ex-coéquipier du recordman légendaire Sébastien Loeb, tentera de remporter ici son premier titre en WRC.
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GUIDE
1 Voir.
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octobre, Paris
RED BULL CAISSES À SAVON
Au Red Bull Caisses à Savon, qu’importe la religion... le bolide doit être fait maison.
Une course déjantée, pour toute la famille Équipes engagées, composées de 4 personnes : 1 pilote, 1 copilote, 2 pousseurs. Leur but : atteindre, au plus vite, et passer la ligne d’arrivée d’un parcours de 450 m à virages en épingle, lignes droites inclinées et dénivelé pouvant atteindre 20 %... La caisse à savon doit être d’une largeur inférieure à 2 m, d’une longueur inférieure à 5 m, et peser moins de 80 kg (sans pilote).
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35000
spectateurs sont attendus pour plus de quatre heures d’un show dément, où les véhicules les plus loufoques se lanceront. En 2014, lors de la dernière édition en France, ils ont pu acclamer les performances dingues d’une Game Boy XXL, du Hot Rod de ZZ Top ou encore d’un Rubik’s Cube... piloté à reculons ! Un plus cette année, des animations gratuites augmenteront la dose de fun.
THE RED BULLETIN
octobre Virage mal négocié, chute du jardinier : ils perdent les pétales !
Le 1er octobre, c’est jour sans voiture à Paris, mais pas au Domaine National de Saint-Cloud ! Y sera réunie la cinquantaine de véhicules « pimpés » du Red Bull Caisses à Savon. Mission de ces bolides du fun : dévaler le plus vite possible, et dans la bonne humeur, cette colline de l’Ouest parisien. Devant près de 35 000 spectateurs, venus gratuitement, et un jury constitué d’athlètes et de célébrités. redbullcaissesasavon.fr, #redbullcaissesasavon
ALEX LAUREL/RED BULL CONTENT POOL, PHILIPPE MONTIGNY/RED BULL CONTENT POOL, HADRIEN PICARD/RED BULL CONTENT POOL (2)
En route pour le podium : comment s’y prendre ? Soyez créatif
Soyez rapide
Soyez à la pointe
Toute caisse à savon engagée devra rouler, quelques dizaines de mètres au moins, mais surtout être unique de par son design, son look, sa carrosserie, sa loufoquerie... La créativité est l’un des critères qui permettra aux juges de désigner l’équipe gagnante, et aucune limite n’est autorisée ! Au-delà d’une course, l’événement tient du défilé auto déjanté.
Autre ingrédient essentiel à la victoire: le temps de parcours. Il y a trois ans, sur ce même Red Bull Caisses à Savon (un incontournable qui se tient dans le monde depuis 17 ans), l’équipe gagnante – celle des Rugbymen en Folie – a bouclé le plus rapidement les 500 m de piste. Les évolutions récentes en termes d’aérodynamisme laissent présager un record.
Cette compétition n’est pas qu’un bon délire, car l’essentiel des équipes sélectionnées (parmi plus de 300 candidats cette année) apportent un soin particulier à la performance pure de leur véhicule, et de véritables ingénieurs automobiles sont parfois impliqués. Surprenant, mais important : ces bolides du fun doivent pouvoir freiner pour se lancer.
Émilie / Team Ladies Marmelade
« C’EST FOU, MAIS ON EN REDEMANDE ! » THE RED BULLETIN : Du Red Bull
Émilie Delarue et son team Ladies Marmelade étaient la seule équipe féminine en course lors de la dernière édi-
THE RED BULLETIN
Caisses à Savon 2014 à St-Cloud, on se souvient notamment des Ladies Marmelade et leur Moulin Rouge. Émilie, Églantine, Nathalie et Aude (nouvelle venue) sont de retour. Que font-elles dans la vie ? ÉMILIE DELARUE : Nous avons dans l’équipe une assistante administration des ventes, une diététicienne, une animatrice en crèche et une responsable d’équipe. Dans votre dossier de candidature, on pouvait lire « casse-cou et bricoleuses ». À quel point ? On a précisé «bricoleuses» car nous ne faisons pas que de la déco, on sait s’y retrouver dans un magasin de bricolage. (rires) Et pour créer notre bolide, nous avons appris à faire de la soudure et de la disqueuse…. Combien d’heures passées sur votre Moulin Rouge en 2014 ?
Le Moulin roulant qui a fait sensation trois ans plus tôt. Ce 1er octobre, c’est un Hot Rod construit de A à Z qu’elles engageront .
Difficile à dire, mais un max de week-ends à partir du moment où nous avons été sélectionnées. Avec l’aide de nos hommes, pour garder les enfants (rires) et pour nous montrer comment faire. Et cette année, tout le monde remet la main à la pâte : mécanique, déco, demande de sponsoring, gestion des dépenses et organisation... Pas le temps de s’ennuyer ! Une fois en course, quel est votre secret pour arriver au bout ? Avoir toutes une touche de folie, que les pousseuses aient fait un peu d’haltérophilie, que la pilote ait oublié qu’il y avait un frein et que la copilote ait bu du Red Bull. (rires) En quoi cette course est-elle folle? Peu de voitures arrivent en un seul morceau mais tout le monde en redemande, nous les premières ! Tout ça dans la bonne humeur !
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GUIDE par Gisbert L. Brunner
Avoir.
ULYSSE NARDIN INNOVISION 2
Tour de force
Une montre révolutionnaire dont l’échappement annule la perte d’élasticité du spiral, et un balancier avec des éléments de masse en or permettant un moment d’inertie très élevé. Bref, de la haute précision. ulysse-nardin.com
La nouvelle Zenith vous tente ? Alors faites vos bagages.
LE PROGRÈS... MONTRE EN MAIN Si le temps altère toute chose, il en est une qui n’évolue plus depuis 350 ans. Et ironiquement, c’est la façon dont on mesure le temps. En 1656, le savant hollandais Christian Huygens invente l’horloge à pendule et permet, grâce à un simple oscillateur harmonique, d’améliorer la précision de l’affichage de l’heure de 15 minutes à 15 secondes! Toutes les montres-bracelets modernes utilisent un balancier et un ressort spiral à la place du pendule, comme les montres Zenith (cf. ci-contre), mais le principe à l’œuvre reste le même. Du moins jusqu’à aujourd’hui.
ZENITH DEFY LABORATORY
L’autre notion du temps Le fabricant Zenith, qui s’enorgueillit de produire ses propres mouvements, sort ce mois-ci un modèle qui fera date. Le balancier et le ressort spiral de la montre disparaissent au profit d’un composant en silicium. Celui-ci est insensible aux variations de température et ne nécessite aucune lubrification. Sa réserve de marche va jusqu’à 110 heures avec un écart de temps de l’ordre d’une seconde par jour, ce qui en fait la montre mécanique la plus précise au monde. Son prix, 24 000 €, comprend un ticket d’avion en première classe pour la Suisse où le président de Zenith remet lui-même chaque exemplaire de cette série expérimentale (limitée à dix) à son heureux acquéreur, tel un passage de relais symbolique de l’histoire du chronographe. zenith-watches.com
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PATEK PHILIPPE AQUANAUT TRAVEL TIME REF. 5650G
Matériaux nobles
Produit de la cellule Advanced Research de la marque, cette Patek embarque un spiral sans frottement en Silinvar, un dioxyde de silicium insensible aux températures, avec une précision de − 1 à + 2 s/jour. patek.com
PANERAI LAB-ID LUMINOR 1950 CARBOTECH 3 DAYS
Montre d’avenir
Panerai mise sur cette nouvelle montre aux rouages quasi sans frottement avec des composants en silicium et céramique et une lubrification à sec. Le mouvement est garanti un demi-siècle. panerai.com
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GUIDE
Faire.
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octobre-janvier
oct. au 16 déc.
EUROPEAN OUTDOOR FILM TOUR
“No script. No actors. No special effects.” Depuis 2001, l’European Outdoor Film Tour propose une expérience unique. Et le concept marche, à en juger par la fascination que suscitent les histoires et personnalités authentiques du plus impor important festival de films de sport outdoor d’Europe. L’édition 2017 affiche 20 séances de 120 minutes à travers la Suisse, de Genève à Coire, avec comme point d’orgue Choices, film où la grimpeuse de l’extrême Steph Davis (photo) va au bout de son rêve. Dans toute la Suisse ; eoft.eu
15
octobre 84e Course Morat-Fribourg
Comme son aîné le marathon, le parcours Morat-Fribourg est légendaire. En 1476, un messager aurait parcouru ce trajet pour annoncer la victoire des Helvètes sur Charles le Téméraire lors de la bataille de Morat. Aujourd’hui, 10 000 participants partent à l’assaut des 17,17 km séparant Morat de Fribourg. Sans velléités guerrières aucune, l’événement est toujours riche en témoignages à l’arrivée. Morat ; morat-fribourg.ch
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novembre Lausanne Lumières Vous avez toujours rêvé de voir Lausanne briller de tous ses feux ? Alors à vos agendas pour noter la date du festival Lausanne Lumières. Jusqu’au 31 décembre, installations LED, projections et jeux de lumières, œuvres d’artistes de toute l’Europe éclairent le centreville. La visite guidée est un must. Réservation conseillée. Lausanne ; festivallausannelumieres.ch
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et 19 janvier World Web Forum La grand-messe 2018 de la transformation numérique accueille parmi ses speakers Bruce Dickson (Iron Maiden) et Wilhelm Oehl (créateur du concept Apple Store). Si vous avez une idée susceptible de faire sensation, prévoyez une tenue correcte et réservez dès à présent votre place pour 1 380 CHF. Vous pouvez aussi suivre les débats en ligne. Zurich ; worldwebforum.com
octobre Swiss Drift Masters L’ABS, l’ESP et l’ASR seront sollicités plus que jamais ici lors de l’épilogue des Swiss Drift Masters 2017 à Seelisberg. Trente pilotes au volant de leurs puissants bolides (jusqu’à 800 chevaux) se disputeront le championnat suisse de Drift en catégorie pro et semi-pro. L’occasion aussi d’admirer parmi les voitures des classiques telles que la BMW E36 ou une Toyota LS GT86 (ci-contre) entièrement relookée.
SCOTT ROGERS, PHILIPP LEIMGRUBER
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Seelisberg ; drivingevent.ch
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Style, design et innovation technologique pour les esprits créatifs et les amoureux de la photographie : voici le Honor 9 ! Il est doté d’un processeur octa-core, d’un double objectif, d’un capteur de lumière plus performant. Le son et le design sont parfaitement équilibrés. Le tout étant combiné avec une batterie de 3 200 mAh, l’appareil peut fonctionner jusqu’à 2 jours et demi. hihonor.com brack.ch
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3 LE NOUVEL ALBUM DE SKOR : GANG
Le rappeur zurichois Skor aura mis quatre ans pour concevoir son dernier album. Produit avec Marton di Katz et Domi Chansorn, ses compagnons musicos de longue date, Gang est un ouvrage plein de maturité, pétillant d’idées musicales et de textes forts. Les chansons vont du sphérique Igang, au classique du genre comme Lug er ou Top 10, en passant par le numéro DFQ qui appelle à se trémousser sans hésiter. skor.ch
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BONHEUR DU RUNNER Trail, route, écouteurs audio, à chausser, à porter… faites vos courses avant la course.
Texte : Peter Vigneron Photos : Dimitri Newman
C’est le coureur d’ultratrail Karl Meltzer qui a inspiré les chaussures HOKA’S SPEEDGOAT 2 , lesquelles sont larges, stables et agiles sur les chemins les plus techniques, avec mention spéciale pour leur poids : les plus légères du test tout en offrant le meilleur amorti. hokaoneone.eu
COSTAUD ET DISPONIBLE Un équipement trail robuste et léger comme jamais.
L’inconvénient avec les nouvelles SNOWCROSS CSWP de SALOMON, c’est que vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas courir par mauvais temps. Car les pointes espacées assurent un bon grip sur la neige et la boue tandis que les guêtres protectrices gardent les pieds au sec et au chaud. salomon.com L’AGILITY PEAK FLEX de MERRELL est composée d’une semelle extérieure à crampons offrant une excellente accroche sur terrain sec, humide, boueux ou rocailleux. La semelle intermédiaire EVA la rend efficace sur les surfaces accidentées et les pierres pointues. merrell.com
TRAIL Les lunettes ADIDAS JAYSOR sont dotées d’une monture ultralégère et d’un pont nasal ajustable. Résultat : votre vue n’est plus gâchée par des lunettes qui glissent sur le nez ou des lentilles surdimensionnées. adidas.ch GARMIN FORERUNNER 935 est le compagnon idéal du coureur de montagne. Son capteur de fréquence cardiaque optique surveille l’intensité de l’effort, le GPS et l’altimètre barométrique indiquent position et altitude. Et last but not least, le 935 télécharge automatiquement vos données de course via le wifi après chaque entraînement. garmin.com
Le hoodie shiftup de OUTDOOR RESEARCH est aussi confortable que votre sweater préféré. Doux et ample, sa capuche est ajustable, son tissu polyester respirant bénéficie d’un traitement Polygiene antiodeur ainsi qu’une fermeture centrale sur toute la hauteur. Idéal pour les séances d’intervalles. o utdoorresearch.com Qui aurait pu prédire que le bandeau deviendrait tendance ? Une chose est sûre, BUFF propose le plus large choix de cet accessoire indispensable avec son tissu mèche pour protéger la tête et la peau des UV. buff.eu Les chaussettes CIELE ATHLETIQUE de STANCE gardent vos pieds frais et secs. Renforcées au niveau des talons et des orteils, elles se troueront bien après vos chaussures. stance.com
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TRAIL
Le pull MAMMUT RUNBOLD HALF ZIP en fibres synthétiques et laine mérinos constitue une couche intermédiaire. Son traitement antimicrobien évite la formation d’odeurs déplaisantes. De quoi en faire un vêtement à usage multiple. mammut.com Ajustée sans être serrée, la coupe du pantalon NORTH FACE TOUJI est pensée pour le running. Son tissu FlashDry ultra-light, respirant et extensible convient à toutes les météos. Sa poche zippée pratique accueillera clé et carte de crédit. thenorthface.ch Le boxer SAXX KINETIC LONG LEG présente des panneaux maillés aérés avec un excellent support sans trop compresser. Une sous-couche adaptée aux courses longues. Son tissu en nylon et spandex traité anti-odeur reste frais même après une longue course. saxxunderwear.com
GUIDE
AUDIO
LE CASQUE PERD LE FIL
Grâce à Tim Cook, le casque emmêlé sera bientôt du passé. En supprimant la prise jack, Apple a donné des ailes aux fabricants de casque Bluetooth. Une bonne nouvelle pour les runners gênés par les fils entortillés. De nombreux modèles arrivent sur le marché et ils sont à la hauteur des attentes.
L’application gratuite (iOS et Androïd) permet de personnaliser le son et les embouts à mémoire de forme assurent un maintien optimal. L’autonomie de 4 heures est inférieure aux autres casques testés, mais suffisante. jaybirdsport.com
JAYBIRD FREEDOM : une qualité de son impressionnante, des graves profonds pour une taille compacte.
Tout comme les écouteurs Jbird et Jlab, les XTFREE de SKULLCANDY sont résistants à la sueur et à l’eau.
Leurs six heures d’autonomie et leurs graves riches accompagneront vos séances les plus poussées. Légers, 141 grammes seulement, on finirait presque par les oublier. Ce casque offre le meilleur rapport qualité prix parmi les modèles testés. skullcandy.de Le JLAB AUDIO d’EPIC AIR est 100 % sans fil, sans aucune liaison filaire
entre les deux embouts, contrairement au Freedom et au Skullcandy. Sa surface tactile permet de mettre en pause ou de changer de piste musicale à volonté. Le son n’est pas pur comme celui d’autres modèles Jlab du panel de test, mais la différence reste imperceptible pendant la course. Son autonomie atteint 30 heures avec le boîtier chargeur. jlabaudio.com
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URBAIN BATTRE LE PAVÉ
Réfléchissant et réactif, ce matos de running vous tiendra au chaud cet hiver.
Outre les zones de frottement renforcées, notre détail favori sur ces chaussettes SHRAPNEL CREW STANCE est le logo réfléchissant habilement placé à mi-cheville pour rendre le coureur visible de derrière. stance.com Le SAXX QUEST 2.0 est un sous- vêtement haute performance près du corps avec traitement antimicro-
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bien et antiodeur. Son design ergonomique procure un maintien optimal. Le tissu sèche rapidement et ne roule pas sous le pantalon ou le short. saxxunderwear.com Les manchettes amovibles BUFF anti UV sont idéales pour affronter la fraîcheur matinale. Leurs réflecteurs discrets sont un atout sécurité pour le coureur encore plus matinal.
Et elles sont très faciles à retirer lorsque, après le lever du s oleil, la température grimpe. buff.eu L’ASICS DYNAFLYTE 2 possède une semelle intermédiaire réactive intégrale en FlyteFoam pour un amorti qui résiste au temps. Sur les longues distances, la tige quasi sans couture préserve des frottements. asics.com
GU I D E
La veste CALDERADO COLUMBIA est idéale pour courir en hiver. Son isolation Polartec Alpha était, à l’origine, utilisée par les forces spéciales américaines. Le blouson Calderado préserve du froid tout en évacuant la transpiration, un gage de confort même lorsque la température est négative. Les r éflecteurs, quant à eux,
arantissent une bonne v isibilité g au coureur. columbiasportswear.ch La POLAR M430 possède toutes les fonctions dignes d’une montre running : étanchéité, suivi d’activité, GPS, écran couleur HD. Son capteur de fréquence cardiaque optique rendra votre ceinture thoracique obsolète. polar.com
Un pantalon stretch, ni trop serré ni trop ample, avec des poches zippées, dont une à l’arrière, et des réflecteurs discrets, soit le bas idéal pour une sortie après le boulot avec le jogging ÉLAN de LULULEMON. lululemon.com La semelle creuse en mousse EVA fait de la CLOWDFLOW ON
UNNING l’une des baskets les R plus légères du marché. Sa tige basse aux mailles aérées plaira aux coureurs rapides. on-running.com Bonne gestion de la sueur grâce à sa bande absorbante, et protection UPF 50 optimale, la casquette BUFF PACK RUN se plie et se range facilement. buff.eu
AUTOUR DU MONDE
OURS Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager
The Red Bulletin est actuellement distribué dans sept pays. L’édition française consacre sa couver couverture au duo de rappeurs Bigflo & Oli et à leur poto boxeur Tony Yoka. Le plein d’histoires hors du commun sur redbulletin.com
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Ce numéro est dédié à Nancy James, membre de notre rédaction britannique, tristement décédée le 22 juillet 2017. Nancy était une collègue et amie dévouée, chaleureuse et très appréciée. Elle laissera un grand vide parmi nous. 96
Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien Téléphone +43 (0)1 90221-28800 Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com Direction générale Red Bull Media House GmbH Oberst-Lepperdinger-Straße 11–15, A-5071 Wals bei Salzburg, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700 Directeurs généraux Christopher Reindl, Andreas Gall
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Le plein d'action.
Chaque automne, l’archipel grec devient le terrain de jeu des meilleurs freerunners de la planète. La Red Bull Art of Motion déclenche une explosion de tricks ahurissants. Ça tombe bien, Santorin est d’origine volcanique. Finale le 7 octobre 2017, redbullartofmotion.com
« En l’air, je n’ai qu’une idée en tête : être le plus rapide possible. » PREDRAG VUCKOVIC/RED BULL CONTENT POOL
Île de Santorin, Grèce
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Sur les falaises de Santorin, l’as du freerunning, le Portugais Pedro Salgado, fait un saut chez le voisin.
Le prochain numéro de The Red Bulletin sortira le 8 octobre 2017. 98
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