The Red Bulletin Novembre 2016 - CHFR

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SUISSE

HORS DU COMMUN

VENDÉE GLOBE

Ce qu’il en coûte de se confronter à l’Everest des mers

DÉBAUCHE DE MOTOS À STURGIS Mission : survivre à une teuf avec 500 000 bikers

JEAN DUJARDIN Des vannes au succès, les convictions exclusives d’un comédien déterminé

L’EFFET BRICE 3

NOVEMBRE 2016 CHF 3,80


LE NOUVEL EDGE. ESSAYEZ-LE.

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LE MONDE DE RED BULL

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PUTAIN DE GLOBE

En solitaire, sans escale, sans assistance... Tant qu’à faire le tour du monde, autant bien galérer.

AMÉLIORÉ Le kitesurfeur le plus rapide au monde (mais qui ne confond pas vitesse et précipitation), six skippers d’élite prêts à défier le Vendée Globe (et sauver leurs concurrents, si besoin), un Brice de Nice, un OSS et le seul acteur français jamais oscarisé (soit l’équivalent d’un Jean Dujardin) : la liste des guests à interviewer pour ce Red Bulletin était du genre solide. Une fois le magnéto stoppé, après près d’une heure d’entretien avec chacun d’eux, comme la sensation d’être « amélioré », habité par l’expérience de ceux qui ne lâchent rien. Et l’envie de transformer ces instants privilégiés en motivation. Pour concevoir avec application ce lien hors du commun entre eux et vous. Bonne lecture ! Votre Rédaction. 6

« Pour aller très vite, j’ai pris mon temps... » ALEX CAIZERGUES, PAGE 62

THE RED BULLETIN


NOVEMBRE 2016

66 FAIT FUMER !

D’UN COUP D’AILES

Des bikers par milliers, et autant de litres de bière. Plus une orgie de décibels. Sturgis, en roue libre.

GALERIE 12 PLEIN LES YEUX !  Les photos du mois.

,

MARCEL HARTMANN (COVER), VINCENT CURUTCHET/DPPI, THIERRY SERAY RICK RODNEY, SVEN MARTIN, EMILIANO GRANADO

BULLEVARD 21 INSPIRATION  Des talents motivants.

FEATURES 26 Le tour du monde...

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52 À LA PROVENÇALE

L’alliance de la performance et des bons moments est une célébration, tous les ans, avec la course VTT Trans-Provence.

BRICE 2 ? NON, 3 !

Comment Jean Dujardin s’est relancé grâce au personnage de Brice de Nice. Ses mots exclusifs pour The Red Bulletin.

... en 78 jours. Qui fera mieux sur le Vendée Globe ? Un costaud, pour sûr.

44 50 min avec Jean

De l’armée aux Oscars, Jean Dujardin et les vertus de l’humour altruiste.

52 On se voit à la plage ?

Une course de VTT qui débute dans la neige pour s’achever à la plage. Rare.

58 Nos héros du mois

Parce qu’ils explosent les vitesses sur mer, ou considèrent l’environnement.

66 Motos raides

Célébration de l’indépendance et de la liberté, on a roulé au Buffalo Chip.

82 25 GARAGE DE RÊVE

Vous l’attendez chaque mois, notre pro des autos qui bourrent, Shmee150, a testé la Ferrari FXX K. Ça valait le coup. THE RED BULLETIN

PAS DU CINÉMA

Quand le comédien anglais Tom Payne (Jesus dans The Walking Dead) passe à l’entraînement, ça vous réveille un mort.

ACTION ! 77 À VOIR. À VIVRE. À FAIRE.  Voyages, gadgets, montres, zik et moteurs. 93 SPÉCIAL  L’heure en pôle position. 98 MAKES YOU FLY  Sauf qui peuf !

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THE RED BULLETIN BACKSTAGE NOVEMBRE 2016

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

GISBERT BRUNNER

La compétition, OK, mais le bon temps, surtout !

Performances et réjouissances De la neige à la mer, voici une épreuve d’enduro VTT en 6 étapes qui fait référence, et qui porte le nom de Trans-Provence. Des riders pros (le Français Nicolas Lau, qui l’emporte cette année) aux amateurs ­passionnés de tous pays, tous doivent assumer les 271 bornes, et 24 spéciales, qu’englobe cette course ­désormais classique. Ça vaut bien une petite pause et apprécier les facéties d’un rider en mode Indiana Jones sur un pont suspendu. Rejoignez la virée en page 52.

MAKING OF LE SHOOTING DU MOIS

L’un des spécialistes européens des montres, Brunner a écrit plus de dix livres à ce sujet et multiplie les prises de parole lors des grands messes de cette industrie. Il signe le dossier montre et F1, en page 93.

RÜDIGER STURM

Le journaliste allemand a rencontré la plupart des plus grands acteurs et actrices d’Hollywood. Pour ce numéro, il a interrogé l’Anglaise Felicity Jones sur les secrets de son succès. Et le skate. Page 60.

AUTOUR DU MONDE The Red Bulletin est publié s­ imultanément dans dix pays. Ici, la couverture du magazine allemand avec le rappeur Cro. Nos éditions internationales : redbulletin.com

Photographe, Rick est aussi le chanteur du groupe hardcore Strife.

« J’ai été bluffé par les histoires que ces gens ont racontées. » RICK RODNEY, PHOTOGRAPHE Courant le monde avec son appareil, Rodney avoue ne pas avoir la chance de photographier des sujets qui lui tiennent à cœur tous les jours. En s’immergeant dans la scène moto de Sturgis, Dakota du Sud, il a pu apprécier les expériences de Dave Zien, un ancien politicien du Wisconsin qui a avalé plus de deux millions de bornes sur sa Harley. Vos roues prennent feu en p. 66.

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THE RED BULLETIN


JOIN THE MECHANICAL REVOLUTION


Directeur d’édition Robert Sperl Rédacteur en chef Alexander Macheck Contributeur indépendant Boro Petric Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Responsable de la production Marion Wildmann Managing Editor Daniel Kudernatsch Rédaction Stefan Wagner (Chef de service), Ulrich Corazza, Arek Piatek, Andreas Rottenschlager Contributeurs : Muhamed Beganovic, Werner Jessner, ­Martina Powell, Clemens Stachel, Florian Wörgötter

Édition web Kurt Vierthaler (Senior Web Editor), SchinSu Bae, Christian Eberle, Vanda Gyuris, Inmaculada Sánchez Trejo, Andrew Swann, Christine Vitel Maquette Marco Arcangeli, Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Rudi Übelhör (Directeur adjoint), Marion Batty, Ellen Haas, Eva Kerschbaum, Tahira Mirza

THE RED BULLETIN Suisse, ISSN 2308-5886 Country Editor Pierre-Henri Camy, Arek Piatek Secrétariat de rédaction Christine Vitel Country Channel Management Antonio Gasser Product Management Melissa Stutz Responsable de la publicité Marcel Bannwart, +41 (0)41 7663616 oder +41 (0)78 6611727, marcel.bannwart@ch.redbull.com Abonnements Service des lecteurs, Lucerne ; Hotline : +41 (041) 329 22 00 Prix : 19 CHF, 12 numéros/an, getredbulletin.com, abo@ch.redbulletin.com Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg

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Illustrateur Dietmar Kainrath Directeur d’édition Franz Renkin Emplacements publicitaires Andrea Loprais Solutions créatives Eva Locker (Dir.), Verena Schörkhuber Management par pays & Marketing   Stefan Ebner (Dir.), Thomas Dorer, Manuel Otto, Kristina Trefil, Sara Varming

Maquette marketing Peter Knehtl (Dir.), Simone Fischer, Alexandra Hundsdorfer, Mathias Schwarz

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Fabrication Michael Bergmeister Production Wolfgang Stecher (Dir.), Walter O. Sádaba, Friedrich Indich, Michael Menitz (Digital) Lithographie Clemens Ragotzky (Dir.), Claudia Heis, Maximilian Kment, Karsten Lehmann Office Management Kristina Krizmanic, Petra Kupec Informatique Michael Thaler Abonnements et distribution Peter Schiffer (Dir.), Klaus Pleninger (Distribution), Nicole Glaser (Distribution), Yoldas Yarar (Abonnements) Directeur de la publication Wolfgang Winter Siège de la rédaction Heinrich-Collin-Straße 1, A-1140 Wien Téléphone +43 (0)1 90221-28800 Fax +43 (0)1 90221-28809 Web www.redbulletin.com

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THE RED BULLETIN


LE CONCEPT «QUATRE YEUX». SUR LA NOUVELLE LEVORG 4x4.

La nouvelle Levorg 4x4, désormais avec EyeSight. Dès Fr. 29’150.–. Le break sport 170 ch avec boˆıte automatique Lineartronic, palettes au volant et mode manuel, moteur Boxer turbo 1,6 litre à injection directe et traction 4x4 symétrique, sièges grand confort, climatisation automatique et système d’Infotainment haut de gamme (avec DAB+). La nouvelle Levorg est désormais encore plus sûre grâce au système EyeSight et à l’Advanced Safety Package*.

Système d’assistance à la conduite EyeSight.

– Le seul avec caméra stéréo pour la collecte des données du milieu environnant. – Régulateur de vitesse adaptatif. – Alerte de dérive avec correction automatique de la trajectoire. – Assistant de maintien de la trajectoire. – Assistant freinage d’urgence. – Assistants protection anticollision et au démarrage.

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– Considéré par l’IIHS comme le plus sûr des systèmes de prévention des collisions.

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– Avertisseur d’angle mort. – Avertisseur de trafic transversal en marche arrière. – Assistant de feux de route. – Rétroviseur intérieur anti-éblouissement automatique.

Meilleure note récompensant la protection lors d’un impact, la technologie d’évitement des accidents et l’équipement de sécurité.

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GALERIE

L’ACHARNÉ VIRGIN, UTAH, USA PHOTO : BARTEK WOLINSKI

Un an après s’être écrasé au Canyon Gap, Nick Pescetto s’est présenté aux qualifs du Red Bull Rampage 2015 en espérant avoir plus de chance. Cette fois-là, le freerider italien a réussi son saut, mais la finale lui a échappé. Le 14 octobre, 21 des meilleurs bikers de la planète se retrouveront pour la compétition de 2016. Attendez-vous à un nouveau terrain, plus naturel, et à de gros frissons comme à l’accoutumée. À voir en direct sur Red Bull TV le 14 octobre.

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L’IMPRÉVU BUDAPEST, HONGRIE PHOTO : BALAZS GARDI

Alors que Nicolas Ivanoff, de l’équipe Hamilton, vole en formation avec Martin Šonka lors de ­ l’escale du Red Bull Air Race World Championship à Budapest en juillet dernier, le ciel bleu et les eaux scintillantes du Danube cachent bien les turbulences présentes ce jour-là. La météo est devenue si violente que le Carré final n’a même pas pu d ­ écoller – cependant, Šonka comme I­ vanoff n’en faisaient plus partie. « C’est un grand pas en a­ rrière, explique Šonka, qui s’est retrouvé 13e. Dans ces conditions cahoteuses, les secousses peuvent te propulser au-delà de la force g. » redbullairrace.com

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BALAZS GARDI/RED BULL CONTENT POOL


LE DIVIN

ROUTE DE BAGAN, BIRMANIE PHOTO : KÉVIN MÉTALLIER « Une destination fascinante, parfois troublante », dit le photographe français Kévin ­Métallier à propos de son trip au Myanmar (ou Birmanie) avec des skateurs de renommée ­internationale, dont Matt Débauché (FR). « Nous étions en route vers le Mont Popa (temple bouddhiste en arrière-plan, à gauche, ndlr), rembobine Kévin, quand nous sommes tombés sur une ­fabrique artisanale de statues destinées aux temples locaux. » L’Anglais Korhan Gayle s’y ­arrête pour un transfert de folie. kevinmetallier.com

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L’INCASSABLE

ST PÖLTEN, AUTRICHE PHOTO : YDWER VAN DER HEIDE

YDWER VAN DER HEIDE/RED BULL CONTENT POOL

Deux jours avant son apparition surprise au Frequency Festival près de Vienne, le rappeur américain Machine Gun Kelly a été victime d’un malheureux accident : une chute face contre terre en courant sur les toits de voitures après un concert en Allemagne. Résultat : des dents fissurées, un coude fracturé et des points de suture au front. Plus d’un musicien aurait stoppé là sa tournée, mais MGK a vite rassuré ses fans Instagram : « Désolé pour mon corps, mais je finis cette tournée. » Lorsque ses fans autrichiens se sont mis à pogoter lors de son tube Wild Boy, rien n’a pu empêcher le rappeur de 26 ans de faire du stage diving, malgré son plâtre et son écharpe. Plus rock’n’roll, tu meurs... Plus de festivals et d’action sur redbull.com/music

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ANGE GARDIEN (à partir de CHF 35 par an)

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BULLEVARD INSPIRANTS, DIVERTISSANTS, INNOVANTS : DES PROFILS À PART

CELUI QUI RESTA LUI

JEFF VESPA/CONTOUR BY GETTY IMAGES

JAKE GYLLENHAAL ÊTRE HONNÊTE AVEC SOI-MÊME : VOILÀ LE PLUS ­IMPORTANT DANS LA VIE. Il y a six ans, les rares cinéphiles qui ne connaissaient pas encore Jake Gyllenhaal ont pu découvrir le petit chouchou des critiques dans son premier blockbuster : Prince of Persia : les Sables du temps. L’acteur, jusque là habitué aux films d’art et d’essai, savoura son premier vrai rôle de gaillard bodybuildé, avant de revenir à des productions plus modestes, mais qui ont fait sa renommée : Source Code, End of Watch, Prisoners, Enemy, Night Call et Everest. Son dernier film, le thriller Noctural ­Animals, sortira le 4 janvier 2017. À l’aise dans tous les genres, l’acteur semble survoler avec délectation sa carrière cinématographique, s’essayant à diverses expériences. Son secret ? S’assumer. C’est le divorce de ses parents, en 2010, qui lui en a fait prendre conscience : « Cet épisode m’a beaucoup remis en question, je me suis demandé comment rester honnête avec moi-même ». Une question que l’on devrait tous se poser.

THE RED BULLETIN

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BULLEVARD 1980

2016

Son parrain conte le jour de la naissance de Kim, le 21 octobre 1980 : « J’étais à l’hôpital quand elle est née. » Mignon, non ? Sauf qu’il s’agit du très controversé O.J. Simpson, ce sportif-acteur accusé de double-meurtre et finalement acquitté de justesse. Robert, le père de Kim, était son ami intime et fut son avocat lors du procès qui restera l’un des plus médiatisés des années 90.

Pour les 10 ans de son reality-show, le magazine Forbes classe KKW à la 42e place dans sa liste des stars les mieux payées du monde, avec 51 millions de dollars par an (son mari n’est pas dans le top 100). Non contente d’avoir déjà 150 millions de fans sur Facebook, Twitter et Instagram, elle rejoint Snapchat cette année, après l’avoir jugé « envahissant ». Nul doute que Kim Kardashian saura tirer profit de cette intrusion...

1996

2015

Chez les Kardashian, un sou est un sou et : très tôt, son père inculque donc à Kim les joies du travail. Il lui offre une voiture, certes, mais lui fait signer un contrat stipulant toutes les obligations que Kim doit respecter. « C’était à moi de payer les frais d’accident », racontet-elle. Du coup, après avoir été vendeuse pour payer des réparations, elle prolonge le job, par pur plaisir.

2007

Kim devient la célébrité dont le nom est le plus recherché sur Google, et savoure son succès de femme d’affaires accomplie : elle vient d’ouvrir à Los Angeles, deux ans plus tôt, la ­première boutique DASH avec ses sœurs Khloe et Kourntey. Miami et NYC ­suivront.

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LE PLUS CÉLÈBRE REJETON DU CLAN K DISPOSE D’UN VRAI GRAND TALENT : CELUI DE SAVOIR FAIRE PARLER D’ELLE. KIMBERLY KARDASHIAN ET SA MINI-BIO MÉGALO.

2011

2013

Avec des fiançailles (avec la star du basket Kris Humphries), un mariage somptueux (retransmis dans deux épisodes de son reality-show) et un ­procès en divorce (trois ­semaines après que la vidéo du mariage a battu des records d’audience), on pourrait se dire que Kim a le sens de la mise en scène à sensations. Un scénar’ orchestré ? Non, répète-t-elle, « je ne suis pas stupide, ça n’est pas bon pour les affaires ».

Changement de cap après la naissance de son premier enfant, North West, qu’elle a eu avec le rappeur Kayne West (épousé un an plus tard). Alors que la maternité est perçue par beaucoup de femmes célèbres comme un frein à leur carrière, Kim met en avant son rôle de mère, qui, ­selon le magazine GQ, « sans nuire à son sex-appeal, lui confère un côté sage et respectable lui seyant à ­merveille  ».

2014 En novembre, KKW pose en couverture de Paper, reprenant à son compte une photo célèbre de Jean-Paul Goude et mettant en scène une partie de son anatomie dont elle a compris qu’elle faisait vendre... Kim sertelle ou dessert-elle la cause des femmes ? Sa réponse : « C’est un talent que de savoir se faire aimer du public pour la personne qu’on est réellement, et pas pour un rôle inventé par d’autres. »

THE RED BULLETIN

TIM MÖLLER-KAYA

2008

LA VOIE DU SUCCÈS

GETTY IMAGES (4), ACTION PRESS

Sortie de l’ombre grâce à Paris Hilton dont elle est l’amie et la styliste, elle finit par connaître la gloire en tant que présentatrice de l’émission de télé-réalité L’incroyable famille ­Kardarshian, et, quoique malgré elle (!) pour sa célèbre sex-tape qui circule encore sur le net.

Kim s’est lancée dans le domaine de l’appli mobile et (mais faut-il s’en étonner ?) fait un carton : après le ­succès du jeu Kim ­Kardashian: Hollywood (qui lui rapporte 20 millions de dollars en 2015), la ­demoiselle sort deux autres applis qui viennent consolider son empire financier : Kimoji (pour les émoticons) et Kim Kardashian West, une appli entièrement ­dédiée à la starlette, qui se dit « fascinée par le monde de la technologie ».


BULLEVARD

NOUVELLE RECRUE ?

AUSTIN HARGRAVE/AUGUST

COBIE SMULDERS L’AGENT DU SHIELD AU DÉBUT D’UNE LONGUE ET ­PROMETTEUSE ­ASCENSION.

À la sortie du prochain film de Tom Cruise Jack Reacher: ­Never Go Back, les spectateurs pourront : 1) admirer les exploits ­physiques d’un acteur affichant tout de même 54 piges au compteur et 2) reconnaître avec plaisir un visage déjà bien connu mais que l’on ne voit pas (encore) assez souvent au cinéma : celui de Cobie Smulders. L’agent Maria Hill dans les deux ­Avengers, et dans Captain ­America: The ­Winter Soldier, c’est elle. Et la Robin névrosée de la série culte How I Met Your Mother, c’est ­encore elle. Cette année, la belle Canadienne ­donnera donc la réplique à Tom Cruise dans Jack Reacher (­sortie le 19 octobre), un rôlephare qui va la consacrer auprès du grand public. La fabrique à rêves d’Hollywood est s­ ouvent accusée de manquer d’audace et d’originalité, mais là, on ne peut qu’applaudir ce choix et ­attendre cet automne pour ­saluer la nouvelle recrue...

THE RED BULLETIN

«  FAIRE DE SON MIEUX SANS SE COMPARER AUX AUTRES… QUAND J’Y ARRIVE, JE ME SENS BIEN.  » 23


BULLEVARD

LEURS VÉRITÉS LE LABEUR QUOTIDIEN ? UNE NÉCESSITÉ INSURMONTABLE. ICI LES PHRASES-CLÉS DES PROS DE L’ACHARNEMENT.

« Je dors de 23 heures à 5 heures du mat’, ma journée commence par 30 minutes de ­méditation, trois fois sept minutes de fitness, et un café. J’essaie de garder cette routine, ça m’aide à rester e­ fficace lorsque je dois faire face à des imprévus de taille dans mon travail. » JACK DORSEY, CO-FOUNDER ET PDG DE TWITTER

« Lorsque l’on s’observe un instant, on remarque à quel point il est difficile de freiner l’activité du cerveau. Plus on essaie, plus il s’agite. Mais il y a un moment où il finit par se calmer, et on peut alors l’écouter. C’est à cet instant que l’intuition se fait entendre, et que l’on commence à tout voir plus clairement, à être plus conscient... C’est une discipline qui s’acquiert avec la pratique. » STEVE JOBS, APPLE MAN

« N’oublie pas de t’éclater. »

PENSEZ RÉSEAUX SUIVEZ, LIKEZ ET RETWEETEZ POUR UN MOIS BIEN REMPLI.

ROAD TO VR twitter.com/ RtoVR Avec trois casques de Réalité Virtuelle déjà sur le marché (Play­ Station VR, HTC Vive et Occulus Rift), en plus du S ­ amsung Gear pour les smartphones, on va e­ nfin pouvoir ­rester ­informés des ­dernières nouveautés de la RV grâce à cette « route vers la r­ éalité ­virtuelle  ».

SIMONE BILES, ­CHAMPIONNE OLYMPIQUE DE GYM

NOVAK DJOKOVIC, AS DU TENNIS

« J’essaie de vivre selon ce principe : done is better than perfect, c’est-à-dire fait est mieux que parfait. Courir après la perfection peut être très frustrant, quand ce n’est pas ­carrément paralysant. » SHERYL SANDBERG, DIRECTRICE DES OPÉRATIONS CHEZ FACEBOOK

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« Je ne connais ni la peur, ni l’auto-apitoiement. Quand j’en bave, je me r­ elève ­toujours.  » SOFIA VERGARA, ACTRICE

« Le succès, c’est le ­résultat de tes e ­ fforts et de ta ­volonté. Et les deux ­dépendent de toi. » DWAYNE ­JOHNSON, ACTEUR LE MIEUX PAYÉ AU MONDE

« Ma femme déteste me voir consacrer plus de 3 heures par jour à la l­ecture, mais ça me donne tant de ­sérénité et de confiance dans mon travail… » MARK CUBAN, HOMME D’AFFAIRES ET MILLIARDAIRE

NASA JPL instagram.com/­ nasajpl La NASA est très active sur les réseaux sociaux. Ce compte Instagram, en plus de publier des photos extraordinaires des ­trésors de l’univers, vous présente le Jet ­Propulsion ­Laboratory (chargé de la construc­ tion et de la supervision des vols non habités de la NASA) et tous les ­artistes et visionnaires qui y t­ ravaillent.

THE RUSSO BROTHERS facebook.com/the russobrothersofficial Les frangins Anthony et Joe Russo, à l’origine des deux films Captain America, vont bientôt réaliser les deux ­prochains films A ­ vengers . Leur page Facebook regorge ­d’infos et de détails sur ces p ­ rojets fort ­attendus. THE RED BULLETIN

GETTY IMAGES (8)

« Celui qui gagne, c’est celui qui croit le plus en la ­victoire. »


7 ZÉRO BULLEVARD

LA FORCE EN CHIFFRES

TOM PAYNE

L’ACTEUR BRITANNIQUE EST PASSÉ MAÎTRE EN COMBAT RAPPROCHÉ DANS LA SÉRIE THE WALKING DEAD (TWD). VOICI COMMENT.

JOURS POUR MAÎTRISER UN SAUT SIDEKICK Scott Gimple, auteur-producteur voulait intégrer un sidekick au jeu de Payne. « Ce fut assez facile pour un type agile et fuselé comme Tom, dit Stephen Ho. Dans la série, c’est un poids-plume qui cogne sur des mastodontes, il doit être plus rapide qu’eux. » Une faculté développée grâce à des exercices de mouvements saccadés et d’autodéfense.

EMILIANO GRANADO, GROOMING: RHEANNE WHITE, STYLING: JENNIFER AKERMAN

LITRES D’EAU PAR JOUR DE TOURNAGE La série a été tournée à Atlanta entre mai et novembre, et « il faisait une c­ haleur à crever. Je devais porter un g­ ilet de ­sécurité, un long manteau en cuir, un bonnet en laine et des gants : bref, j’étais un vrai sauna portatif ». Lorsqu’on fait du sport dans des températures extrêmes, il est important de s’hydrater en permanence afin de r­ éguler la température du corps et de lubrifier ses ­articulations.

THE RED BULLETIN

FAITES DE LA SANTÉ VOTRE AXE MAJEUR.

L’APPLI 21 DAY SHRED

Encore une application conçue pour décourager le commun des ­mortels ? Eh non, cette version 2016 se veut ­réaliste et inclut même les jours de repos. Avec en prime des ­menus diététiques ­faciles à réaliser. mensfitness.com

EXPÉRIENCE EN COMBAT AVANT DE ­DÉBUTER LA SÉRIE TWD « J’ai fait de la gymnastique au lycée mais c’était surtout pour impressionner les filles avec mes saltos arrière, avoue-t-il. C’est à peu près ma seule expérience. » Pour le rôle de Jesus, un personnage connu pour ses aptitudes au combat, Payne a fait appel à Stephen Ho, expert en arts martiaux, et Milan Costich, propriétaire d’un club de boxe à Los Angeles. Payne a autant travaillé sur la force que sur l’endurance. « Nous avons alterné rounds de boxe et entraînement pliométrique à base de squat jumps, de fentes, de squat thursts et de pompes ­sautées.  »

3,5

TOUT EN FITNESS

LE FUEL MATCHA

PARAMÈTRES VITAUX

3

Âge: 33 ans Taille : 1,70 m Poids : 66 kg Palmarès : son p ­ ersonnage Paul « ­Jesus » ­Rovia joue les combattants dans The Walking Dead. MINUTES PAR ROUND DE BOXE « Trois minutes, c’est ce qu’il faut tenir sur le ring pour sortir de sa zone de confort », explique Milan Costich, fondateur et propriétaire du studio de boxe Prevail à Beverly Hills. Avec en alternance des exercices en mitaines, pour perfectionner la réactivité, et toutes les heures, un petit cocktail intensif de 12 minutes à base d’abdos latéraux, croisés et inversés.

Remplacer son café du matin par un thé vert ? C’est bien. Commencer sa journée par une ­ration de Matcha ? C’est mieux. Contenant 130 fois plus d’antioxydants que le thé vert, il est reconnu par la ­Société Américaine de Nutrition comme un brûle-graisse idéal. ajcn.nutrition.org

LA TECH CHAUSSETTES SMART SENSORIA Cette chaussette ­intelligente fournit une analyse de votre dernière course grâce à des mini-capteurs ­reliés par bluetooth à votre portable. Seule difficulté : ne pas se tromper de pied en les enfilant… sensoriafitness.com

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Le quotidien d’un skipper du Vendée Globe ? Ça peut ressembler à cela. 24 h/24. Ici, Vincent Riou, du moins son bateau, en 2012.


LE TOUR DU MONDE EN 78 JOURS TEXTE : ALEXANDER MACHECK, AREK PIATEK, PH CAMY

BENOÎT STICHELBAUT

L’EVEREST DES MERS, LE VENDÉE GLOBE EST LA SEULE COURSE À LA VOILE AUTOUR DU MONDE, EN SOLITAIRE, SANS ESCALE ET SANS ASSISTANCE. AVEC POUR SEUL ARBITRE IMPITOYABLE : LA MER.

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La course Les skippers au départ du Vendée Globe 2016 devront non seulement affronter les passages maritimes les plus dangereux au monde, mais aussi le manque de sommeil et l’extrême solitude. Sur les 138 marins au long cours qui se sont lancés dans l’aventure depuis 1989, seuls 71 ont pu couper la ligne d’arrivée. Le 6 novembre prochain, 30 marins ­provenant de 10 pays différents seront au départ de la huitième édition de cette course unique au monde. Rencontre avec ces loups de mer pour qui la grande bleue reste leur plus belle ­histoire d’amour.


VINCENT CURUTCHET/DARK FRAME/DPPI

Les règles de la course sont simples et brutales. Le Vendée Globe se fait « sans escale » : il est strictement interdit de mettre pied à terre.

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CHRISTOPHE LAUNAY, VINCENT CURUTCHET/DARK FRAME/DPPI (3)

Entraînement avant le jour J : le skipper britannique Alex Thomson (ci-contre et ci-dessous) en proie aux courants de la Manche.


« Sans assistance », ni médicale ni technique. Seules sont autorisées les consultations téléphoniques avec son médecin ou son équipe, si souci. Ici, Mike Golding (GB), Vendée Globe 2012.

« PASSER DE COMPÉTITEUR À SAUVETEUR, C’EST AUSSI ÇA LE VENDÉE GLOBE. » YANN ELIÈS (FRA)

Vendée Globe 2012 : l’Espagnol Javier Sansó chavire à l’ouest de Madère, en raison d’une rupture de quille. Il réussit à gagner son canot de sauvetage et s’en sort sain et sauf.

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VENDÉE Les Sables d’Olonne 6

AMÉRIQUE DU NORD

EUROPE

1

ANTICYCLONE DES AÇORES OCÉAN ATLANTIQUE

AFRIQUE

ALIZÉ ZCIT

2

AMÉRIQUE DU SUD

ALIZÉ ANTICYCLONE DE SAINTE-HÉLÈNE OCÉAN I Cap de Bonne-Espérance

Zone de glace

3

5 Zone de glace

OCÉAN PACIFIQUE

ÎLES KERGUELE

4 Cap Horn

160° 150° 140° 130° 120° 110°

100° 90°

80°

70°

60°

50°

40°

30°

20°

10°

10°

20°

30°

40°

50°

60°


La route

C’est aux Sables d’Olonne que cette course de 44  000 kilomètres, commence et se termine. Avec un concept simple : réaliser un tour du monde d’ouest en est, en passant près des trois grands caps (Bonne-­ Espérance, Leeuwin et Horn) et de l’A ntarctique. Voici quelques-uns des passages les plus redoutés. 1

Le Golfe de Gascogne

3

L’Océan Indien

5

L’Atlantique Sud

LE CIMETIÈRE MARIN LE PAYS DE L’OMBRE LES PAMPEROS DE Surnommée ainsi par Ça commence fort ! La PLEIN FOUET ­Titouan Lamazou, houle et les vents nord-

ASIE

2

Le Pot au Noir

LE CAUCHEMAR DES SKIPPERS

AUSTRALIE

NDIEN

Cap Leeuwin

OLIVIER BLANCHET/DPPI SAEM VENDÉE

EN

70°

Une zone de calme plat... extrêmement instable et souvent balayée par des vents violents soufflant dans toutes les directions. Un côté « pochette surprise » où les marins n’osent s’aventurer qu’après avoir analysé scrupuleusement leurs fichiers météo, histoire de ne pas se retrouver coincé sur une mer d’huile...

ANTARCTIQUE 80°

90°

100° 110°

120° 130° 140° 150° 160° 170° 180°

E

v­ ainqueur du premier Vendée Globe, la zone qui s’étend entre le Cap de Bonne-Espérance et la Tasmanie met le moral des navigateurs à rude épreuve. Sur la route la plus courte longeant la zone de glace, il faudra affronter une mer cassante et anarchique, des vents violents, une atmosphère froide et ­humide, et la crainte de percuter un iceberg ou un growler. 4

Le Pacifique

UN JEU DE SLALOM La route qui mène au Cap Horn sera l’ultime test de vigilance pour les marins qui devront frôler la mer de glace, sous la menace omniprésente de percuter un growler. Si petits soient-ils, percuter un de ces blocs de glace à la dérive peut signer l’arrêt de la course : un mètre au-dessus de la surface, c’est 40 tonnes sous l’eau.

À peine le Cap Horn franchi, le marin non ­expérimenté se croit tiré d’affaire : c’est sans compter les surprises que réserve la côte argentine et ses célèbres « pamperos », des vents nord-est d’une extrême violence qui peuvent faire coucher les embarcations déjà fortement éprouvées. 6

L’Atlantique Nord

LA VOIE EXPRESS Après le deuxième ­passage du redouté Pot au Noir, c’est la dernière ligne droite : les marins ressortent les polaires et guettent le bon vent qui va les ramener tout droit dans leurs pénates. Mais il faudra accrocher un de ces vents d’ouest qui soufflent au large des Açores pour s’assurer un retour tranquille au port.

Création : designe.fr / © Photos : DPPI/Vendée Globe

ouest qui sévissent au large de la côte basque comptent parmi les plus violents du monde, et le brouillard persistant n’arrange pas les manœuvres des navigateurs. Mais si par chance, l’on réussit à accrocher un vent porteur, c’est l’autoroute assurée vers le sud, tout droit jusqu’au Cap-Vert.

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Talon d’Achille Merveilles de technologie, les monocoques du Vendée Globe restent faillibles. Parmi les accidents les plus fréquents : démâtage, avaries de matériel et ­collision avec des « Objets Flottants Non Identifiés ».

Record à battre

Pas de tricherie Les bateaux sont certes équipés de moteur, mais pas question de l’actionner : les arbres d’hélices sont plombés et vérifiés à l’arrivée !

Les bateaux dernière génération seront équipés de foils, afin de limiter les frottements d’eau et d’augmenter la vitesse. Le record du Vendée Globe qui est de 78 jours est donc menacé.

« TU TE DONNES DES ORDRES ET TU Y OBÉIS. MAINTENANT, DORS ! » ANDREAS HANAKAMP (AUT)


Le bateau

Conçu pour une vitesse maximale et adapté à la survie en haute mer. Les voiliers en course dans le Vendée Globe sont des monocoques Open 60 : 60 pieds de longueur (c’està-dire 18,28 mètres) pour 5 à 6 mètres de largeur. S’ils doivent obéir à des standards de mât et de quille, ils restent cependant open parce qu’une certaine latitude est laissée quant au choix des voiles et du gréement.

Les cordages sont stockés à l’arrière de la cabine, permettant au marin de ne pas avoir à quitter son poste de commande pour les manœuvres courantes. Pour atteindre les voiles qui sont entreposées à l’avant, d’un bord à l’autre du bateau, on doit quitter le cockpit et mettre en marche le pilote automatique. L’espace de vie est réduit au strict minimum : deux mètres de longueur, un siège inclinable pour faire ses micro-siestes (quatre à cinq heures par jour maximum, en fractionné), un ­petit réchaud pour faire ­réchauffer des plats lyophilisés, le reste étant réservé à la partie technique.

Cet espace est, avec le ­moteur, le seul endroit ­directement accessible par le skipper. Le reste du bateau est divisé en compartiments étanches, pour empêcher au bateau de couler en cas de chavirage ou de voie d’eau.

Vendée Globe 2012 : Alessandro Di Benedetto (ITA) s’allonge pour une micro-sieste de 10 à 30 minutes.

« En solitaire » : le skipper est l’unique personne autorisée à bord. Seule exception, le sauvetage par un autre concurrent, en attendant l’arrivée des secours. Interminable.

OLIVIER BLANCHET/DPPI (2), B. CARLIN/SMA

OLIVER MICHON/GITANA SA

Affichant un tirant d’eau de 4,5 mètres et une vitesse pouvant atteindre les 30 nœuds au portant (soit 55 km/h), ces Formule 1 des mers sont reconnues pour être les monocoques les plus puissants de la planète. Nouveauté de cette édition : certains voiliers seront équipés de foils, des appendices porteurs qui font décoller la coque à vive allure et limitent les frottements d’eau. Pour encore plus de vitesse.

SON ADN : ÊTRE MANŒUVRÉ EN SOLITAIRE

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« Je suis passé par-dessus bord et je me suis fracturé le fémur sur le coup »

« Une fois la ligne d’arrivée franchie, tes épaules sont un peu plus larges »

Yann Eliès n’est pas arrivé au bout de son précédent Vendée Globe. Il aurait pu y perdre la vie. Déterminé, il revient pour le boucler.

Pour sa quatrième édition, Jean-Pierre Dick s’engage en pilier de l’Everest des mers. Comme tous, il devra exceller en équilibriste. JEAN-PIERRE

YANN ELIÈS

queguiner-voiles-ocean.fr

DICK

the red bulletin : Un Vendée Globe, ça représente quoi ? ÂGE 50 ans j-p dick : C’est un tout, une course LE TENACE exceptionnelle de par ses caractéQuatrième de l’édition ristiques : en solitaire, sans escale et 2012 du Vendée Globe, sans assistance. Et ce qui y mène est il y parvient après avoir terminé sa course sans un chemin tout aussi difficile. quille, soit 5 000 km de Le secret pour y arriver ? navigation privé d’un Si tout est bien préparé, si on ne appendice essentiel au casse pas grand-chose, on y est du bon équilibre d’une début à la fin. On ne se met pas dans embarcation. Sur son St-Michel Virbac, Dick le rouge, dans le danger extrême. tente l’aventure du foil. Extrême à quel point ? Si on passe de l’autre côté du ring, de cette barrière qui fait le tour du bateau, c’est la mort. Mais on vit bien avec, à quelques centimètres du danger. Comme un alpiniste passe à côté de fossés vertigineux. L’eau, c’est notre univers à nous, comme la montagne pour les alpinistes. S’engager sur une solitaire, c’est s’engager à tout gérer seul, mais cela implique quoi ? Je nous compare un peu au gars dans un cirque qui met ses assiettes sur des baguettes. J’essaie d’en avoir le maximum en l’air. Il faut être bon dans énormément de domaines : monter dans son mât, réparer son moteur, gérer l’électronique à bord, être un excellent régleur en voiles, maîtriser la navigation au large, réparer une coque, se gérer soi-même, dormir en sommeil fractionné... Vous en voulez encore (rires) ? Respect ! Mais le challenge est costaud ! Vous devez tout maîtriser. Personne d’autre ne va gérer. Si vous ne connaissez pas parfaitement quelque chose, vous devez au moins l’appréhender. Prouver que j’étais capable d’être un homme complet et le démontrer par le travailsur un Vendée Globe était quelque chose d’important pour moi. Avec de l’abnégation et de la ténacité, on peut régler des problèmes. Après l’épreuve, sans fin, que ressent-on en arrivant, enfin, à boucler le Vendée Globe ? Quand on a remonté ce chenal des Sables d’Olonne, une fois la ligne d’arrivée franchie, les épaules sont un peu plus larges, on a réalisé quelque chose de beau, on s’est défoncé. C’est ce qui me fait vibrer dans cette course. jpdick.com

VINCENT CURUTCHET/DARK FRAME/DPPI , ALEXIS COURCOUX, PILPRE ARNAUD/ST MICHEL VIRBAC

the red bulletin : Se lancer sur un Vendée Globe, et s’y tenir, ça implique quoi ? yann eliès : Ça veut dire qu’il ne faut pas tricher avec soi-même, avoir vraiment envie de le faire. Bien se préparer dans tous les choix techniques. On est là pour gagner une course et la terminer. Il n’y aura pas de pit-stop possible. Et il faut se dire qu’on y va aussi pour ÂGE 42 ans prendre du plaisir. LE RESCAPÉ Et, comme vous avez pu le vivre, En 2008, le Français est victime d’un terrible assumer tous les risques... accident sur le Vendée C’est sûr que sur ma précédente Globe. Aidé dans la édition, en 2008, j’ai failli y passer tourmente par le skip- (son bateau, en survitesse, s’est per Marc Guillemot, planté dans une vague, ndlr). Je il revient sur le VG avec suis passé par-dessus bord et me le Quéguiner-Leucémie suis fracturé le fémur sur le coup. Espoir, bateau sur J’étais heureusement attaché au lequel Guillemot était venu à son secours. ­bateau, et j’ai réussi à me hisser à bord... Avec une fracture, dans la tempête ? Dans un moment pareil, l’instinct animal prend le dessus. Une décharge d’adrénaline. La peur. Tu t’extraies de la situation avec une force que tu ne te connaissais pas. Et là, il y a une douleur atroce qu’il faut essayer d’endiguer. Et l’objectif, tout de suite : appeler les secours. J’étais tout à l’avant du bateau et j’ai rampé un long moment pour atteindre le téléphone satellite, avec cette jambe qui me faisait atrocement souffrir. Qu’est-ce qui a suivi ? J’ai attendu 40 heures sur mon bateau avant qu’un navire de la marine australienne vienne me sortir de là. Heureusement, le navigateur Marc Guillemot, lui aussi engagé, a fait demitour et a su retrouver mon bateau pour venir s’en approcher et me soutenir par radio. Si un marin est dans la mouise, le concurrent le plus proche vient l’aider, c’est bien ça ? Il y a des moments, comme quand on entre dans l’Océan Indien, où l’on est loin de tout, il n’y a personne. En cas de souci, dans ce no man’s land, l’homme qui peut venir te sauver, l’espoir le plus proche, c’est celui contre lequel tu te bats au quotidien. Sur le Vendée Globe, tu passes de compétiteur à sauveteur en une seconde.


Depuis ses débuts en 1989, la course a été le théâtre de drames : en 1992, le Britannique Nigel Burgess est retrouvé noyé. Quatre ans plus tard, le Canadien Gerry Rouf disparaît.

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« L’INSTINCT ANIMAL PREND LE DESSUS. UNE DÉCHARGE D’ADRÉNALINE. LA PEUR. »

Vendée Globe 2012 : Vincent Riou dans son art. Il s’y attaquera cette année pour la quatrième fois.

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BENOÎT STICHELBAUT, PILPRE ARNAUD

YANN ELIÈS (FRA)


« Mon bateau a été écrasé... tel une boîte » Sur son Edmond de Rothschild, il associe aux contraintes de la course une quête de l’innovation. Un défi humain et technologique. the red bulletin : Sébastien, vous serez engagé sur un bateau à foil, quelles sont ses contraintes ? sébastien josse : Ce n’est plus un bateau qui navigue, mais qui ricoche sur l’eau. Plus on va vite sur l’eau, plus elle devient dure. Elle ne nous fait plus flotter, elle devient un élément solide sur lequel le bateau rebondit. Les bateaux sont de plus ÂGE 41 ans en plus physiques, inconfortables. L’INNOVATEUR Naviguer sur un bateau à foil sur Troisième Vendée une aussi longue période, c’est Globe pour Josse, qui sera l’un des skippers une grande première ! qui se lanceront sur un On a pu naviguer avec foil une bateau à foil. Jamais ce douzaine de jours sur une Transattype de bateau n’aura lantique, mais 3 mois, on ne l’a pas été confronté à une encore fait. Les avancées technoloépreuve d’une telle giques font en quelque sorte partie durée, dans de telles conditions. Sébastien des règles de cette course. À chaque s’engage en pionnier. édition ses nouveautés, cette année ce sera notamment le foil. Une révolution, car à certaines allures, il permet de gagner plus de 10 % de vitesse. Avec lui, on devrait gagner quatre à cinq jours. Si on va au bout. Le matos évolue, et le skipper avec lui ? Oui, comme un pilote automobile qui avançait à 100 à l’heure et qui est passé à 200. Il a affiné ses trajectoires, son analyse, sa stratégie. Quand on a le potentiel d’aller plus vite, on a toujours envie d’être à sa limite, on s’adapte très vite. Votre pire souvenir du Vendée Globe ? Un jour où j’ai rencontré une grosse dépression au large de la Nouvelle-Zélande. Il y a eu une vague... disons plutôt une déferlante, 8 à 10 mètres de houle, avec 100 km/h de vent, qui a pourchassé mon bateau. Comme je n’avançais pas assez vite, elle l’a écrasé, tel une boîte, sur l’arrière. Je me souviens de ce bruit sec, sourd. Là, tu sais que la structure en carbone de ton bateau est cassée. Et c’est réglé, ton bateau peut se casser en deux, la course est terminée. La casse est votre crainte absolue ? On s’y prépare avec son équipe avant la course, comme si on montait un château de cartes tous ensemble. Et c’est au skipper de poser la toute dernière carte, sans faire s’écrouler l’ensemble. Sauf que l’instant dure trois mois, 7 j/7, 24 h/24.

SÉBASTIEN JOSSE

gitana-team.com


« Tu peux être perdant si tu vas plus vite ! »

« Un Guns’N’Roses dans la tourmente, quand ça envoie du lourd, c’est du bon ! »

Pour Jérémie Beyou, le Vendée Globe est un sport extrême, mais la victoire peut aussi passer par votre capacité à moins foncer. the red bulletin : Quelle est votre motivation au quotidien pour ne rien lâcher sur un Vendée Globe ? jérémie beyou : Ta motivation, c’est d’être devant les autres. Pour cela, il faut prendre sur soi, se dépasser soi-même. En voile, ça n’est jamais fini tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Si tu es derrière, tu te raccroches aux soucis potentiels de ceux qui sont devant. Et à l’inverse, si tu es devant, tu es dans la bonne spirale, et tu ne veux surtout pas la lâcher, ça motive. Mais un coup de mou, un moment de moins bien peut tout faire vriller dans la seconde. Tu dois être capable de sentir que physiquement tu es moins bien, et donc attaquer un peu moins. Le fait de décider que ton bateau est à 80 % est aussi une option de compétition. Tu as des mecs qui vont continuer à attaquer comme des porcs et aller se coucher ensuite. Ce n’est pas un raisonnement de compétiteur, mais de brise-fer. Tu peux être perdant si tu vas plus vite. Mais réduire, ça veut dire faire une manœuvre en plus, des efforts en plus, ça n’est pas lever le pied de la pédale d’accélérateur. Les hallucinations, en mer, c’est une légende ou une réalité ? Cela m’est arrivé une fois, sur ma première Solitaire du Figaro. J’étais convaincu que j’étais dans mon jardin et que le téléphone sonnait... j’allais me diriger vers la maison ÂGE 40 ans LE LUCIDE pour aller répondre. Cela voulait Les Objets Flottants dire enjamber la filière, marcher Non Identifiés, ou sur l’eau... Quand tu t’en rends OFNI, sont un danger compte, ça fait bien flipper. permanent pour les La gestion du sommeil peut se skippers du VG. Sur préparer à terre ? l’édition 2012, Jérémie Beyou (sur Maître Coq Penser que l’on fractionne notre cette année) abansommeil à terre avant une course, donne suite à une c’est une bêtise. Tu partirais en casse causée par un dette de sommeil. Ton réservoir de choc avec l’un deux. sommeil doit être à 100 % plein. Les premiers jours de course, tu vas taper dedans. S’amuser à fractionner son sommeil dans son canapé, devant sa télé, c’est facile. En mer, avec le bruit, le stress, quand tu as froid, c’est plus la même chose. Tu dors par tranches de 10 à 12 minutes, 30 éventuellement.

JÉRÉMIE BEYOU

jeremie-beyou.org

FABRICE AMEDEO

Journaliste et skipper, Fabrice racontera son premier Vendée Globe sous la voilure du projet Reporters du Large.

the red bulletin : Quelles sont les raisons du succès du Vendée ÂGE 38 ans Globe auprès d’un public non LE RACONTEUR spécialiste du monde de la voile ? Journaliste au Figaro depuis 12 ans, Fabrice fabrice amedeo : Ces bateaux, s’est mis en congé sans sur 2,5 millions de personnes solde pour deux ans qui viennent les voir aux Sables et monter son projet. d’Olonne avant le départ, combien À bord, il embarquera savent comment ils fonctionnent ? quelques ouvrages. « Du Nietzsche, pour la S’il y en a 5 000, c’est le bout du logique du surhomme, monde. Les autres, qu’est-ce qui les du dépassement de fait tripper ? C’est cette dimension soi », nous explique-t-il aventure : le marin seul, qui part au en riant. large, et qui va vivre des choses hallucinantes dans des contrées lointaines. C’est le journaliste qui parle ou le marin ? Je pense qu’il y a un vrai potentiel éditorial autour de ce sport, pour raconter la course, partager les angoisses et les émotions du marin, ce quotidien : avancer, avancer toujours. Ce quotidien autorise-t-il des loisirs ? Oui, comme regarder des séries... On a le temps pour des séries sur une course en solitaire autour du monde !? Oui, sur un bateau exigeant, qui fait beaucoup de bruit, on a tendance à être toujours les sens en éveil, écouter les bruits du bateau, ses craquements, ses réactions. Même quand on dort, on a tendance à être toujours les sens en éveil, c’est épuisant. Regarder une série, c’est un ­moment de déconnexion, un repos pour l’esprit. Je pense partir avec des House of Cards. Et côté musique, des préférences ? Quand il fait beau et chaud, dans les alizées, j’aime bien me mettre du reggae, du Alpha Blondy. Et quand ça envoie du très lourd, soit j’ai besoin de me calmer, de m’apaiser, et alors j’écoute du Tracy Chapman, soit j’ai envie d’être en mode euphorique, du coup, un bon Guns’N’Roses c’est sympa. Sweet Child O’Mine, dans la tourmente, c’est du bon (rires) ! Aussi longtemps seul sur son bateau, est-ce qu’il arrive qu’on lui parle, comme à un ami ? Tout bateau, en fonction de son concept architectural a son langage : ses bruits, ses craquements. Mon Newrest Matmut a le sien, et j’ai appris à le connaître. On ne fait qu’un. reportersdularge.com


« Mes followers veulent être à bord avec moi » Pour son premier Vendée Globe en 2012, De Lamotte s’est engagé en skipper de cœur. Vous embarquer dans le défi est aussi son objectif.

VINCENT CURUTCHET/DARK FRAME/DPPI, JEAN-MARIE LIOT, OLIVIER BLANCHET/DPPI, INITIATIVES COEUR

the red bulletin : Cette année comme en 2012, vous prenez la mer aussi pour aider à sauver des enfants malades, mais comment ? tanguy de lamotte : En 2012, pour chaque personne qui likait ma page Facebook pendant la course, mon sponsor, Initiatives, s’était engagé à reverser 1 euro à l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque. À la fin de la course, nous avions réuni 240 000 followers, mon sponsor a donc versé 240 000 euros à l’association, et vingt enfants ont pu être opérés. Cette année, chaque nouveau follower, mais aussi chaque partage de mes posts rapportera un euro. Quel type de contenu aviez-vous proposé ? J’ai fait des vidéos pour montrer la course comme je l’ai vécue. Bons moments comme mauvais. Cette année encore, il ne faut pas que je déçoive la communauté qui nous suit. Ils veulent être à bord avec moi ! Côté matos, ça implique quoi ? Pour ce nouveau Vendée Globe, on a essayé d’installer un système ­vidéo qui soit plus efficace pour moi, qui permette de faire autant de vidéos, voire plus, en y passant moins de temps. J’ai cinq caméras fixes, et une amovible, sur lesquelles je me suis auto-formé. Quel est votre objectif sportif ? Il est de 80 jours, deux de plus que le record de François Gabart vainÂGE 38 ans queur de l’édition 2012. Avec un LE COMMUNICANT bateau qui date de 2008, approcher Sur l’édition 2012, le skipper a permis à autant le record serait pas mal. 20 enfants d’être opéQuel est votre pire souvenir du rés du cœur grâce aux Vendée Globe ? likes de ses followers Quand ma dérive a heurté un Objet Facebook. Soutenir Flottant Non Identifié, un OFNI. Tanguy et Initiatives Cœur sur les réseaux Ça a fait un trou dans le fond de mon bateau et j’ai dû me mettre en sociaux cette année marche arrière pour éviter que l’eau pourrait aider à en sauver une trentaine. rentre. J’ai mis deux jours à débloquer la dérive, la remettre dans une position qui permette de naviguer. Puis 16 heures à réparer le trou avec de la résine et du carbone, avec le bateau penché à 45 degrés. Tout en m’éloignant de la ligne d’arrivée à chaque minute. Le moment où j’ai repris la route après avoir réparé fut, par contre, mon meilleur souvenir. Plus rien ne pouvait m’arriver. initiatives-coeur.fr

TANGUY DE LAMOTTE

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OLIVIER BLANCHET/DPPI, RICK TOMLINSON/VOLVO OCEAN RACE

Mission accomplie. Armel Le Cléac’h (FRA) a conclu le Vendée Globe 2012 en 78 jours, en naviguant autour du monde.


« Chaque geste ou manœuvre à bord doit être économisé » Andreas Hanakamp, Autrichien passionné de voile, est un habitué des régates en haute mer. Il nous raconte comment un marin peut tenir trois mois sur quelques mètres carrés, en ne dormant que trois heures par jour. the red bulletin : Comment se gagne un Vendée Globe ? andreas hanakamp : En faisant toujours ce qu’il faut au bon moment et en évitant les erreurs. Pas très surprenant comme ­réponse  ! Sérieusement : lorsqu’on fait le tour du monde, seul sur un voilier de course, à dormir trois heures par jour en moyenne, cinq heures ÂGE 50 ans maxi, en micro-siestes de 10 à LE DÉCISIONNAIRE 30 minutes, et ce pendant trois Andreas Hanakamp mois, il faut savoir tout économiser est un skipper de pour tenir. ­compétition, et a ­participé à plusieurs Économiser quoi ? JO. En 2008/2009, Chaque geste, chaque manœuvre il participe, au sein à bord. Une mauvaise décision de la Team Russia peut te coûter beaucoup de temps à la prestigieuse et d’énergie. Volvo Ocean Race. Sans compter le manque de sommeil, qui rend la prise de décision encore plus difficile… C’est juste. Cela peut devenir un cercle vicieux : des mauvaises décisions qui te font perdre du temps et grignoter sur ton sommeil et tes réserves d’énergie. La fatigue entraîne d’autres mauvaises décisions, et ainsi de suite. C’est à ce moment-là que tu fonces directement dans la pétole (calme plat, sans vent, ndlr) ou dans la tempête de tes pires c­ auchemars. Comment sort-on de ce cercle vicieux ? C’est difficile, mais on peut éviter de rentrer dans cette spirale infernale, en sachant anticiper tous les scénarios possibles : on reçoit à bord, toutes les six heures, les fichiers météo ainsi que le positionnement des concurrents, et un programme de simulation nous permet de calculer pas mal d’éventualités. Sur cette base, à nous de développer une stratégie. C’est là qu’il faut avoir les idées claires et savoir ­parfaitement ce qu’il y a à faire,

ANDREAS HANAKAMP

et à quel moment. Ensuite, il s’agit de bien ­gérer son temps de travail et de repos. Cela paraît un peu trop simple. Disons que ça l’est si tu as pris la bonne ­décision. Mais pour arriver à ça, rien ne ­remplace l’expérience. D’ailleurs, ce sont presque toujours des vieux loups de mer ­expérimentés qui remportent ce genre de courses. Autre condition très importante : tu te fixes un plan, et tu t’y tiens. Cela demande beaucoup de discipline, de ­concentration et une grande maîtrise de soi. Peut-on s’envoyer au repos forcé ? Évidemment : on passe d’ailleurs son temps à se donner des ordres, à bord. Mais ce sont des consignes que tu connais par cœur, à force d’avoir été répétées. C’est ce qu’on appelle, dans le sport de haut niveau, Procedures and Drill : les athlètes répètent les mêmes gestes, les mêmes enchaînements (Procedures) à ­l’infini (Drill), jusqu’à ce qu’ils aient parfaitement confiance dans leurs performances face aux autres concurrents. Et l’intuition, dans tout ça ? L’intuition du marin se fond souvent avec son expérience : la bonne décision se prend sur la base de ce que l’on sait, certes, mais surtout sur la base de ce que l’on a déjà vécu. L’expérience accumulée peut vous faire prendre des décisions qui peuvent sembler complètement incompréhensibles à première vue : je pense notamment aux incroyables ­performances de Roman Hagara et Hans Peter Steinacher lors des JO d’Athènes en 2004. Ils savaient si bien anticiper qu’ils donnaient l’impression de commander aux vents. On retrouve un tel niveau d’intuition et de conscience dans le bouddhisme zen. Je ­recommande d’ailleurs la lecture du livre d’Eugen Herrigel, Pratique du Zen dans le tir à l’arc. Quel rôle joue la prise de risques dans le Vendée Globe ? Dans le meilleur des cas : aucun. Ce qui vaut pour toutes les courses, pas simplement pour le Vendée Globe. Il faut toujours se demander quel est son objectif, et comment faire pour ­l’atteindre. Dans la voile de compétition, le classement final se fait à l’issue d’un certain nombre de courses. La règle ? Ne pas faire le fou, et ménager sa monture, en essayant de toujours terminer dans les dix premiers. C’est comme ça qu’on a les meilleures chances de remporter un titre de champion du monde.


« LE

SUCCÈS

EST

ABSURDE »


MARCEL HARTMANN @CONTOUR BY GETTY IMAGES

Onze ans après avoir « cassé » les écrans, Brice de Nice is back, et Jean Dujardin a ressorti son surf. Malgré le succès – Oscar inclus – le comédien est resté fidèle à luimême, et à ses principes. Le point sur ses convictions pour aborder la vie comme un tube positif. TEXTE  : PH CAMY PHOTOS  : MARCEL HARTMANN

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o

n a connu des artistes tellement moins exposés, tellement moins occupés, mais tellement « pas dispos » et plus durs à rencontrer. Jean Dujardin est l’un des comédiens français les plus populaires de tous les temps, son nom fait ­apparaître dans vos esprits des Brice de Nice, OSS, ou Loulou dans Un gars, une fille (plus de 5 millions de spectateurs quotidiens au début des années 2000) et il a pu se saisir de l’Oscar du meilleur acteur le 26 février 2012 à Los Angeles pour le film (français) The Artist... Pourtant, à l’approche de son nouveau film, Brice 3 (car Brice a cassé le 2), le temps pour une interview, la dispo, Jean Dujardin les a. Et le spot aussi. Un resto de SaintCloud (Hauts-de-Seine) où il termine tout juste son ­déjeuner en terrasse. Après un salut, enjoué, il propose de le suivre à l’intérieur. Pas que pour profiter de la déco – plutôt cool, façon garage US. Et pas pour fuir la foule. Pour parler au calme, avec entrain. Et sourire, beaucoup. Réfléchir en souriant, aussi. On est venu le voir pour ­savoir. Comment, malgré le succès, l’exposition, celui né le 19 juin 1972 à Rueil-Malmaison est resté fidèle à luimême. On en ressortira 50 minutes plus tard, rechargés en positivité, bon sens et bon esprit. Rester vrai au sommet. On venait connaître la formule. On en retiendra l’importance d’être honnête. Et celle de répondre à l’enfant, au fond de nous, qui appelle. Tel un Brice. 46

« Les choses doivent se passer, ce n’est pas toi qui décides de tout. »


De l’armée à l­’Oscar, le parcours de Jean Dujardin doit à sa persévérance.


the red bulletin : Jean Dujardin, ­acteur populaire, et fier de l’être, ­comment êtes-vous resté fidèle à vousmême, les pieds sur terre ? jean dujardin : Votre magazine met souvent en avant des sportifs, eh bien on peut trouver des correspondances avec eux dans tout cela. Oui ?! Lesquelles ? Le moteur. Le désir. Qu’est-ce qui te pousse, dans l’effort, à te surpasser, à ­aller plus loin ? Si on s’arrête à l’apparence, un sportif, comme un artiste, peut se perdre. Il ne serait là que pour les mauvaises raisons. Les jolies conséquences et les avantages de la notoriété. Ils viennent vite vous séduire ? Surtout de nos jours, où on est encore plus favorisés, où on vous donne encore plus. On parle à votre place, aussi. Les gens peuvent se perdre dans votre image. Votre nom peut devenir une espèce de caricature. Avec la notoriété, il faut accepter de le perdre, un peu. Dujardin, il l’a un peu paumé ce truc-là. Mais il reste Jean. Laissez-moi au moins ça, mon prénom. Si les autres se sont approprié ­Dujardin, comment êtes-vous resté Jean ? Je ne me suis jamais forcé à le faire, c’est dans mon ADN. C’est tout ce qui te construit. L’éducation, ça c’est fort ! Elle est ancrée, très présente. Les parents, les frangins, la famille. Une certaine i­ ronie et une certaine fatalité aussi. Je suis assez fataliste, et j’aime bien ça. Comment ça se manifeste ? Les choses doivent se passer, ce n’est pas toi qui décides de tout. Ce n’est pas possible. Une sortie de film, c’est une fatalité. Tu as fait tout ce qu’il fallait, tu as bien transpiré, tu as été au bout du bout... Si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, tant pis, tu as été honnête. J’ai besoin de transpirer, ça dirige mes « oui », et mes « non ». Un truc comme Brice te demande énormément d’énergie, surtout avec un mec comme James Huth, son réalisateur, très dur avec lui-même, qui impose un rythme à tout le monde. C’est sportif ! Brice de Nice n’est pas un film sur un surfeur qui surfe, finalement. Le surf n’a jamais été le moteur sur Brice. Ce qui m’a toujours intéressé, ce sont les mecs qui parlent sur la plage, qui plantent

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«  J ’ai une espèce de petite GoPro qui me regarde. Quand je suis en colère, elle me dit : “T’as l’a ir con.”  » le surf et qui ont un discours, le feu sacré. Mais jamais sur la planche. En théorie, seulement (sourire). On apprend quoi d’un surfeur qui ne surfe pas ? Brice, c’est clairement tout ce que je ne voulais pas être, mais en même temps c’est lui qui me permet d’avoir la bonne réplique au bon moment, la bonne « casse », d’être un personnage totalement improbable, avec une dent de requin autour du cou, qui n’est autre qu’une petite corne de chèvre (sourire amusé). C’est juste pour qu’on me voie, en fait. Tout le monde devrait pouvoir incarner un Brice, un jour ? Juste pour te faire du bien, pour pouvoir balancer la réplique que tu n’as pas pu ­balancer quand tu avais onze ans. Avoir la répartie que tu n’avais pas gamin. Brice m’a offert cette chance. C’est pour cela qu’il m’a fait autant de bien. Ce qui me plaît, c’est son côté con, très heureux, sans aucun recul. Brice essaie juste de casser les autres. Ça vous a manqué, plus jeune, de « ­casser » les autres ? Bien sûr. Brice c’est un truc d’enfant, et Brice 3 me reconvoque en enfance. Je ne pensais jamais le ressortir, et puis on a eu envie de remettre les doigts dans la prise. Même si ça ne voulait rien dire, onze ans

après le 1, après être passé par l’Oscar. Les gens théorisent, fantasment énormément sur toi. « Qu’est-ce qu’il faut faire, ne pas faire ? » Je n’en sais rien, alors pourquoi eux le sauraient-ils à ma place ? Pourquoi eux diraient : « Il faut que tu sois gentil, le gendre idéal, que tu ne fasses que des films de tronches... » … ou que des films américains ? Je ne suis pas américain ! Qui a dit qu’il fallait que je fasse des films américains parce que j’ai eu un Oscar ? Je ne parle pas américain, ça ne m’intéresse pas. Ça m’amuse si c’est une incursion dans un projet, pour me marrer. Si George Clooney me demande de faire un truc, j’y vais, mais je ne suis pas américain ! Quel est votre « melonmètre », la chose ou la personne qui vous donne le signal que l’ego devient trop imposant ? Je m’en rends compte assez facilement... Il est intégré ? Oui. J’ai une espèce de petite GoPro à ­l’extérieur qui me regarde et me dit : « Là, t’as l’air con. » Tu l’as toujours dans des ­colères. Mes colères sont ridicules. Je parle de colères excessives, beaucoup plus importantes que leur sujet. Notamment sur un tournage. T’es plein de théories, tu penses que t’as raison, mais en fait, tu travailles plus en équipe là, t’es en train de dire à tout le monde : « Faites ce que je dis ! » Au final, t’as accouché d’un insecte, mon pote (sourire). Là, c’est important de travailler avec des mecs qui te connaissent, qui savent que ces colères sont bourrées de mauvaise foi. Comme en amitié. On peut accepter la mauvaise foi d’un pote. En parlant de potes, hier soir, vous ­assistiez à la finale de l’Euro. Comment avez-vous vécu ces instants de camaraderie extrêmement difficiles ? J’ai vu une tragédie. Des humains. Pas une équipe qui devait gagner, mais des gamins. Ils sont vachement jeunes, je trouve, ces gars-là. Griezmann,

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Hauteur et recul : les nécessaires de Dujardin pour une carrière réussie.


«  L a compétition, je la comprends dans le sport. Mais dans mon métier, ça ne veut rien dire.  »

PRODUCTION : CLOTILDE LECUILLIER @CONTOUR BY GETTY IMAGES

Matuidi qui pleure... Mais qui est préparé à un truc comme ça ? Leur promesse, elle est folle, il faut la tenir. Avec votre notoriété, vous avez aussi des promesses à tenir, et ce retour de Brice de Nice a dû être mûrement ­réfléchi. Qu’est-ce qui l’a motivé ? James Huth, qui est un ami, m’a dit : « Viens, on redémarre, on refait Brice. On fait n’importe quoi, mais viens ». Je lui ai répondu : « T’as raison, il faut que je ­déconne, que je sois plus léger, je ne me ressemble pas. » Dans le miroir, je ne ­retrouvais pas mon regard, plus rien de pétillant. C’était comme un masque. Je ne souriais plus des yeux. Être Brice à nouveau vous a relancé ? En repartant sur la réécriture de Brice, il y avait ce clown qui me convoquait encore. Mon pote Christophe Duthuron (­auteur et comédien français, ndlr) est arrivé dans le jeu, on a commencé à faire un trois bandes avec lui et James, à se marrer, se marrer ! Brice me filait des trucs. Quand avez-vous ressenti les bienfaits de cette collaboration ? Au moment où tu ne te regardes plus, où tu vis, où tu commences à te lever dans ton salon : « OK, je vous la fais la scène ! » Les mecs se marrent, et tu te marres. Qu’est-ce que c’est joyeux. Quel plaisir ! Dans l’humour, est-ce que l’autre compte ? L’humour est forcément dédié à un autre. Il n’y a rien de pire qu’un humoriste qui veut se faire rire tout seul. En fait, voilà : quand tu n’es pas heureux, c’est que tu n’es pas généreux. Ça se décide et il faut le faire. Aie du courage et tu seras fort. C’est à l’armée que vous avez commencé à « le faire », faire marrer les autres. Que vous a apporté le Service ? L’armée, c’est le seul moment où tu es au contact de toute la société. J’ai eu cette chance-là, je dis bien cette chance. Le ­premier mois, c’est horrible, tu pleures... du sang (rires). Et puis tu te dis : « Il faut que je fasse avec. » Et tu te mets à gratter un peu, et tu vois des gueules, et tu te dis « mais ouiiii ! »... J’écrivais déjà des sketches avant, mais c’est à l’armée que

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j’ai décidé de faire ça. Je ne me suis jamais dit que je devais faire une école pour devenir acteur. « Je vais écrire, si je sens que ça m’amuse et que je vais peut-être amuser 5 ou 10 personnes, je vais essayer dans les bars, les cabarets, à la télé... » C’est venu comme ça, avec beaucoup de réserve, ça n’a jamais été une grosse décision. Du genre : « Attention, je ne dis pas que je suis acteur, je suis amuseur. » De branleur en classe, je suis devenu amuseur, et peut-être, maintenant, acteur. « Peut-être »... certains ont décidé que vous valiez bien un Oscar, récompense que vous trouvez « absurde ». La compétition, je la comprends dans le sport. Dans mon métier, elle est absurde. Dans le sport, je comprends la notion de meilleur, il y a le chrono, le score, des trucs pour le dire, c’est établi. Dans un film, ça ne veut rien dire. Il n’y a pas de meilleur film. Tu es dans un film qui suscite plus d’engouement que les autres. C’est toi, t’es là. Ça a été mon cas, alors je l’ai pris. Je ne suis pas naïf pour autant, mais ce n’est pas une posture. Les Oscars, on peut en revenir vivant. Les mecs se ­disaient : « Il va péter un boulard, il va ­devenir fou ! » Non, parce que j’ai cette putain d’éducation. Quelles sont ses fondations ? Travailler, être honnête... des valeurs saines. Je parle d’une honnêteté drôle, car il y a beaucoup de second degré dans notre famille, il y a beaucoup de « n’y crois pas trop, t’envoles pas... si tu t’envoles, on te dégonfle ». On se vanne beaucoup. Brice vient de là aussi. Parce qu’il y a une façon de se dire : « Ton métier n’est pas très sérieux. » Je l’ai toujours pensé. Pour bien le vivre, le succès serait aussi à prendre avec un recul énorme ? Oui, je pense que le succès est un truc ­absurde. Ça ne veut plus rien dire, « star », on fout ça sur tout le monde. « Héros », aussi, mais après on va te « tuer ». C’est ­assez français d’ailleurs, on te monte, on te tue, on te monte, on te tue... c’est pour cela qu’il ne faut jamais vraiment y croire. Si nous parvenons à rencontrer le succès ou la notoriété, comment l’utiliser ? Ce que je trouve super dans la notoriété, c’est la possibilité. C’est ça le grand luxe. La possibilité d’avoir des projets et de monter des trucs. Si le succès doit servir à quelque chose, c’est ça. Pas pour du pouvoir ou des avantages dérisoires, puérils. Ça sert à essayer de bien faire les choses. Brice 3, au cinéma le 19 octobre

Production : Clotilde Lecuillier Stylisme : Charlotte Renard

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ON SE REVOIT À LA PLAGE !

Une course ? Une aventure ! La Trans-Provence, ce sont 6 étapes en 6 jours, des Alpes à la ­M é d i t e r r a n é e . Les jumelles Caro et Anita Gehrig nous ­e m b a r q u e n t d a n s cette folle ­é q u i p é e e n V T T . Texte : Werner Jessner


Souffrir

DUNCAN PHILPOTT

Ça commence fort : ­porter son vélo de temps à autre, OK, mais de la neige en juin ?

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orsque les 81 vététistes sortent la tête de leur tente au matin du ­premier jour, il pleut des cordes et on aperçoit… de la neige à l’horizon, en plein mois de juin ! Et une évidence : il va falloir s’y frotter très bientôt, la première étape grimpant tout de même à 2 500 m d’altitude. Les jumelles Anita et Caro Gehrig se demandent tout à coup si c’était une si bonne idée que ça de retenter l’aventure de la Trans-Provence. Il y a deux ans, nos vététistes suisses avaient déjà participé – avec succès – à cette course à étapes à travers le sud de la France. Une course oui, mais surtout « une semaine de VTT entre potes à travers des paysages

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incroyables et sur des pistes dont on rêve toute l’année ». Et maintenant… la neige. Des passages où il faut porter son vélo et qui rongent les forces autant que la motivation. La fourche suspendue du vélo d’Anita présente un défaut, mais cela ne pèse pas lourd dans la balance : dans ces conditions dantesques, personne ne va bien vite, de toute façon. Bon matos, mauvais matos : quand on galère à avancer, seul le pilote compte. Lorsque les 81 vététistes sortent la tête de leur tente le ­matin suivant, l’histoire ne se ­répète pas. Le soleil brille et la Trans-Provence affiche son véritable visage. Celui qui fait de cette course si difficile, si exigeante et à la fois si enrichissante, mais réservée à quelques initiés au début, un événement incontournable de la saison internationale d’enduro VTT. Parmi 500 candidatures chaque année, uniquement les meilleures (plus quelques amis triés sur le volet) sont admises.

« Des paysages incroyables, des pistes dont on rêve toute l’année, le flow parfait pour une journée ­p a r f a i t e .   » CARO GEHRIG

SVEN MARTIN

L

Profiter Ces moments où l’on oublie la course et que l’on se plonge corps et âme dans la montagne reviennent plusieurs fois par jour.


TRANSPROVENCE ROUTE 2016 Départ : Embrun Arrivée : Menton Distance : 271 km

EMBRUN

1 BARCELONNETTE

2 VILLARSCOLMARS

3 VALBERG

4

VALDEBLORE

5 SOSPEL

6

MENTON

1

ÉTAPE : 38 km

EMBRUN – BARCELONNETTE Dénivelé 1 739 m  2 502 m

2

ÉTAPE : 44,34 km

BARCELONNETTE – VILLARS-COLMARS Dénivelé 1 586 m  2 646 m

3

ÉTAPE : 47,78 km

VILLARS-COLMARS – VALBERG Dénivelé 1 733 m  3 025 m

4

ÉTAPE : 33,10 km VALBERG – VALDEBLORE Dénivelé 736 m  2 775 m

5

ÉTAPE : 65,28 km VALDEBLORE – SOSPEL Dénivelé 1 623 m  4 288 m

6

ÉTAPE : 42,76 km SOSPEL – MENTON Dénivelé 1 760 m  2 767 m

Tout donner Avec 24 spéciales en tout, c’est une question de ­secondes. Ici, le Français Yoann Barelli, en route pour la 4e place.


« Le troisième jou r, j’a i ­v r a i m e n t k i f f é   : c’était génial, su per d u r, i l faisait chaud, le single track en montée me semblait interminable, j’étais vraiment impatiente d’arriver au sommet. » CARO GEHRIG


Pause touristique : entre paysages idylliques, ­villages pittoresques et cités historiques. Pause relâche : ancien vainqueur de la coupe du monde de descente, le Finlandais Matti ­Lehikoinen s’est mis à l’enduro. Pause couture : le ­médecin de la course fait quelques points au C ­ anadien Spencer Wright après une chute. Pause papotage : Ines Thoma, Anita Gehrig, ­Katrina Strand et Caro Gehrig (de gauche à droite), ces flèches ­parmi les concurrentes féminines débriefent leur journée.

SVEN MARTIN

S’éclater Le Néo-Zélandais Jamie ­Nicoll sait-il ce qu’il fait ? Apparemment pas, vu que sa main droite n’est déjà plus sur le cintre.

Si la victoire est importante, ­l’esprit de la course l’est tout ­autant, si ce n’est plus. Caro Gehrig : « C’est comme une bande de potes : rouler pendant une semaine au milieu de nulle part, ce n’est pas un truc que tu as envie de faire tout seul. La plupart du temps, on était par petits groupes de cinq ou six. Pendant la semaine, tout le monde discute un peu avec tout le monde. Les journées sont longues : six heures ­minimum, et même souvent huit. Quand tu as un petit coup de mou, tu es contente d’avoir de la compagnie. » À vivre ensemble cette expérience intense en pleine nature, les concurrents deviennent inévitablement amis. Caro : « Le troisième jour, j’ai vraiment kiffé : c’était génial, super dur, il faisait chaud, le single track en montée me semblait interminable, j’étais vraiment impatiente d’arriver au sommet. Et ça valait le coup : à la descente, tout le monde avait le smile. Le flow ­parfait pour une journée ­parfaite. » Bien sûr, il y a des incidents, des pannes, des chutes, tout ce qui fait partie d’une journée de VTT réussie. Avec l’envie de compétition en

plus. Caro Gehrig, dont la jumelle Anita finira première féminine de cette Trans-Provence, le dit bien : « Sur les passages chronométrés, on a envie de se donner à fond, mais quand on ne connaît pas bien la piste, on commet forcément des erreurs. Mais les autres aussi en font, et c’est l’un des charmes de la course. Il faut lire la piste, savoir l’interpréter et décider à chaque fois quels risques on va prendre. Au bout de quatre étapes, il ne restait plus que 14 secondes entre la première et la troisième place chez les filles ! » Après six jours de course, le Français Nicolas Lau s’impose, et l’arrivée à la mer est célébrée comme il se doit. Une libération ! Pour la dernière descente, les filles sont en mode « bikini ride » : fini, les fringues de cyclisme ! En maillot deux pièces, elles dévalent la pente jusqu’à la plage sur leur VTT en piteux état, et plongent ­directement dans l’eau. Quand elles en ressortent, des boissons fraîches les attendent sur la plage et, plus tard, une after-ride-party. Partante pour l’année prochaine, Caro ? « Absolument ! Même s’il y a encore de la neige au départ. » trans-provence.com

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HÉROS

LE ROI DES HYDROPTÈRES JIMMY SPITHILL Le skipper vainqueur de la Coupe

de l’America se démène pour rendre son sport plus mainstream, n’en déplaise aux tradis.

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the red bulletin : Qu’estce que vous aimez lorsque vous foilez ? jimmy spithill : La performance ! Avec les monocoques, on parlait de gain de l’ordre d’une longueur de bateau. Avec le foiling, le gain de poussée est tellement important qu’une course entre un bateau qui foile et un bateau qui ne foile pas n’est même pas une course, c’est un bain de sang. Comme si une F1 faisait la course avec une berline. Comment cela se fait-il ? Avec les foils, les bateaux deviennent très efficaces. Il y

que ce n’est pas de la voile. Les gens ne sont pas ouverts au changement, ils restent sur leur terrain connu et ont peur des conséquences de cette évolution. Est-ce qu’il va falloir acquérir de nouvelles compétences ? Personnellement, je ne m’en préoccupe pas. Je m’intéresse plutôt à ce que pensent les kids. S’ils trouvent cela cool, alors d’après moi, tu es certainement sur le bon chemin. Pourquoi est-il important de rendre ce sport plus grand ? J’ai vu comme il m’a affecté. J’aurais pu mal tourner si je n’avais pas suivi un ­programme similaire. C’est clairement la voile et la boxe qui m’ont sauvé. Ce que j’ai

« JE ME PRÉOCCUPE PLUTÔT DE CE QUE PENSENT LES KIDS. S’ILS TROUVENT ÇA COOL, TU ES CERTAINEMENT SUR LE BON CHEMIN. » a de nombreuses brises dans lesquelles nous pouvons aller deux à trois fois plus vite que le vent. Avec n’importe quel bateau, tu donnes 110 %, et tu veux être récompensé, et maintenant nous en sommes là avec les performances de ces bateaux. Plutôt cool. Contrôler le bateau lorsqu’il foile est-il difficile ? Lors de la dernière campagne, malheureusement un gars est mort. Il a été coincé en dessous. Tu te trouves sur le

L’âge moyen a baissé à cause des exigences physiques. Mais je pense que tout cela a mené à un jeu bien plus p ­ assionnant – pour tous ceux impliqués. Les marins de la vieille école ont grommelé concernant les foils et les ailes en fibre de carbone qui ont remplacé les voiles. Est-ce que cela vous touche ? Il y a probablement un grand nombre de traditionalistes qui secouent la tête. Nombre d’entre eux persistent à dire

appris grâce à la voile est tellement précieux et m’a aidé plus tard dans la vie. Tu sors le bateau par tes propres moyens, tu n’as personne pour te remplacer et il faut travailler avec les équipes, le matos, la préparation, la stratégie, les tactiques, il y a le côté ­physique – un tas de choses que tu peux appliquer à d’autres domaines de ta vie. Andreas Tzortzis twitter.com/jspithill THE RED BULLETIN

STYLE MAGAZINE RCS/PH.ANDREA PUGIOTTO

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e jeune skipper australien a effectué l’un des comeback les plus remarqués de sa discipline en pilotant le yacht de course Oracle – à deux doigts de l’élimination – vers sept victoires consécutives, remportant la sacro-sainte Coupe de ­l’America en 2013. Mais pour Spithill, ce résultat fantastique – et la merveille technologique qu’est l’hydroptère à voiles qui lui a permis d’accomplir cet exploit – n’était que le début. Il veut une révolution du sport qu’est la voile, et de la manière dont ce ­dernier est perçu. Ce mois-ci, le skipper mènera une équipe de six pour une t­ raversée de 36 heures depuis New York vers les Bermudes, où la Coupe de l’America aura lieu l’an prochain. Son bateau ? Un modèle unique qui ressemble à une version plus ­petite des catamarans massifs de 72 pieds de la Coupe de ­l’America de 2013 (avec les foils) dessiné pour évoluer dans des conditions imprévisibles au large. En bref, Jimmy Spithill navigue dans un futur qui n’a jamais eu l’air aussi rapide.

foil en train de faire quelques manœuvres d’abattées ou certaines manœuvres pour lesquelles il n’y a pas de mode de croisière, il y a juste l’accélération maximale et tu y vas à fond. Mais si tu t’y prends mal, le bateau peut tomber des foils et il peut sancir, et alors il pique du nez. Dans ce cas, le bateau avait fait volte-face, l’aile (la voile, ndlr) s’est cassée et est tombée sur l’équipage. Quelle forme physique les marins doivent-ils avoir de nos jours ? Les gars brûlent 6 à 8 000 calories par jour quand ils s’entraînent et testent. Il est possible que les gars tombent malades ; et il y a beaucoup plus de blessés maintenant.


Le paddle est aussi une spécialité de Jimmy Spithill, 37 ans, vainqueur de l’America’s Cup, pour qui la navigation ne se conjugue qu’au futur.


Depuis sa nomination aux Oscars en 2015, la carrière de Felicity Jones monte en flèche.


« CREUSEZ-VOUS LES MÉNINGES ! »

Jojo, 26 ans, star à temps partiel « pour se donner encore mieux à fond ».

FELICITY JONES sauve son patient Tom Hanks

dans le film Inferno. Comment l’actrice de 32 ans s’impose-t-elle dans la vraie vie ?

YU TSAI/CONTOUR BY GETTY IMAGES, WARNERMUSIC

T

he red bulletin : Vous avez appris des choses difficiles pour vos films, comme le skate ou le snow. Y a-t-il une recette ? felicity jones : Il faut investir du temps et des efforts. Beaucoup. Rien de spectaculaire. Que voulez-vous que je vous dise ? C’est une activité fastidieuse. Quand je me lance dans quelque chose de nouveau, il faut que je le fasse et refasse pour assimiler. Les grands golfeurs disent : « Il faut de l’entraînement pour parvenir à ce moment de légèreté et de spontanéité. » Ce qui signifie qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Cela fait déjà six ans que je n’ai plus fait de snow, il est grand temps de remonter sur les pistes pour voir ce dont je suis encore capable. Il s’agit aussi de surmonter pas mal d’angoisses… Je ne crains pas les défis. Je profite de chaque opportunité pour expérimenter et essayer ce que je n’ai encore jamais fait. J’ai grandi dans une famille qui aimait l’aventure : on était au grand air, on faisait de l’équitation, du vélo, du surf et du ski. Normalement, les enfants se rebellent contre le mode de vie de leurs parents. Pas dans notre cas. Mon frère et moi incitions nos parents à aller toujours plus vite et plus loin. Lorsque mon frère est devenu bon en rollerblade, je lui ai emboîté le pas. Nous cherchions constamment à tester nos limites. THE RED BULLETIN

Soutiendrez-vous vos ­enfants de la sorte ? Les enfants ont besoin de ­limites. Naturellement, c’est horrible d’avoir à jouer le rôle de parents ennuyeux. Mais mon instinct me dit que c’est pour le bien des enfants. Sinon, ils n’apprendront ­jamais la discipline. Continuez-vous à tester vos limites maintenant que vous êtes adulte ? Dans mon travail oui. Je n’arrive pas à dormir parce que je me creuse les méninges : « Estil possible de faire mieux ? » En tant que personne créative, tu n’as pas d’autre choix que de penser ainsi. Avez-vous appris quelque chose d’utile lors du tournage de l’adaptation de Dan Brown Inferno ? Comment manœuvrer à ­travers des masses de touristes sur la place San Marco. Et quelques mots d’italien. Vous recommandez ce cours d’italien ? Honnêtement, je ne sais dire correctement qu’une seule phrase, et elle ne fonctionne que dans le contexte du film. Comment c’était lors du tournage du préquel de Star Wars: Rogue One ? Que vous en est-il resté ? Les techniques de combat rapproché que les cascadeurs m’ont apprises. J’ai adoré. Pourriez-vous nous faire une prise ? Vous n’avez pas la bonne taille. Je ne peux me mesurer qu’à une personne de petite taille pour l’instant. Comme je le disais, j’ai besoin d’entraînement. Rüdiger Sturm infernothemovie.com

« RALENTIR POUR TOUT DONNER » JOJO était une star. Puis pendant dix ans, sa voix ne lui a plus appartenu. Elle est de retour. the red bulletin : En 2004, vous étiez la plus jeune interprète de l’histoire, n° 1 aux USA. Que s’est-il passé en 2006 ? jojo : J’étais liée à un label qui ne distribuait plus de disques. Et qui m’a interdit de publier ma musique ailleurs. Pendant dix ans, ma voix ne m’a plus appartenu. Une période épouvantable qui est heureusement révolue. On vous a volé le contrôle de votre propre vie ? Totalement. J’étais désemparée et en colère. Jusqu’à ce que je commence à lire des interviews de sportifs de haut niveau. J’ai appris, grâce à eux, à maîtriser mes émotions, et me focaliser sur les choses sur lesquelles j’ai une influence. Si cela ne fait pas partie du présent, ce sera le futur. Et comment fait-on concrètement ? Divisez votre vie en parties distinctes. Fixez-vous des objectifs ­limités. Comme lors d’un entraînement en centre de fitness : pendant 3 min vous donnez tout ce que vous pouvez, puis les 2 min suivantes vous ralentissez et faites le plein d’énergie. Pour encore mieux vous donner à fond ensuite. Flo Obkircher Mad Love, le nouvel album de Jojo (Warner) ; iamjojoofficial.com

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« ÇA VALAIT LE COUP DE SE POSER, D’ÉCOUTER » ALEX CAIZERGUES est, sur l’eau et avec une voile,

l’homme le plus rapide au monde. Le kitesurfeur a appris à prendre son temps, pour aller vite.

the red bulletin : Alex, quand êtes-vous devenu un « chasseur de vitesse » ? alex caizergues : Dès mes débuts dans le kite, en 2002, chez moi, à l’embouchure du Grand-Rhône. Avec le Mistral qui souffle fréquemment chez nous, et des plans d’eau assez plats, tout était propice à la vitesse. Ma première sensation de vitesse sur un kite m’a immédiatement donné envie de me frotter au chrono, et aux autres. J’ai fait ma première compétition de vitesse, au Mondial du Vent, à Leucate dans l’Aude, en avril 2005. Vous êtes vite devenu accro ? C’était ma première expérience en compétition. J’ai toujours fait beaucoup de 62

sports différents – judo, aikido, wakeboard, plongée – mais jamais dans un esprit de compétition. Le kite m’a tout de suite donné envie d’être le plus rapide, de travailler pour y parvenir. Enchaîner les compétitions. Ce que j’ai fait. Ça m’a plu au point de saisir l’opportunité d’arrêter mon job et me dédier au kite à 100 %. Deux ans plus tard, je montais ma boîte, je devenais sportif pro et chef d’entreprise. L’un des hommes les plus rapides sur l’eau et patron... Cela implique de se réunir

Si, mon père (rires) ! Quand je suis revenu en France, il est venu me parler, et m’a dit : « Mon gars, tu as sûrement été trop loin. Il faut que l’on arrive à monter la même tentative de record chez nous, en France. Dans de bonnes conditions de sécurité, et tu verras, tu iras plus vite. » Et... êtes-vous allé plus vite ? Oui ! Le 11 novembre 2013, à côté de chez moi, dans mon canal, j’ai pété le record en ­atteignant les 104,8 km/h. C’est toujours le record actuel, le deuxième chrono absolu propulsé par le vent sur l’eau. Quelles furent les leçons de cette expérience ? Que ça valait le coup de se

« S’ENTOURER, PRENDRE LE TEMPS DE RÉFLÉCHIR, S’ENGAGER DANS UNE DÉMARCHE PRO... CELA A UNE VALEUR INESTIMABLE. » avec des partenaires, des conseillers, réfléchir à des projets de vitesse, de compétition… Pour aller vite, on doit aussi aller lentement ? Notre milieu n’est pas le surf ou le rugby, les montants de sponsoring ne sont pas énormes. Pour devenir un pro et faire de ma passion quelque chose de rémunérateur aussi, je me suis posé, j’ai réfléchi, avec Bruno, mon conseiller, un avocat parisien que je

sur l’eau, grâce au vent. Deux autres gars ont battu mon record, 15 jours après, dans des conditions hardcore. J’ai voulu me jeter immédiatement après eux, pour leur reprendre le record. J’ai hésité. Et finalement, je me suis lancé, dans un canal de trois mètres de large, dans de mauvaises conditions. J’ai outrepassé mes limites, j’ai r­ isqué ma vie. Personne n’a tenté de vous freiner après ça ?

poser, et qu’il était essentiel d’écouter son entourage. Mais il faut être conscient que cela prend du temps : la préparation, pour monter la « base de vitesse » idéale à la tentative, trouver les partenaires pour le faire... et enfin battre le record dans les meilleures conditions. Tout ça pour seulement 17 secondes de performance… de jouissance extrême (rires) ! PH Camy alexcaizergues.com THE RED BULLETIN

THIERRY SERAY

E

n 2010, en Namibie, Alex Caizergues (37 ans) devient le premier homme ­propulsé par le vent àd ­ épasser les 100 km/h sur l’eau. Devenu le kitesurfeur le plus r­ apide au monde, l’athlète français a su s’entourer, écouter, et prendre le temps de la réflexion pour assouvir son envie insatiable de vitesse.

connaissais de longue date, grâce à notre passion commune du kitesurf. On s’est dit qu’il fallait aller voir des gens hors du milieu, qui sauraient voir dans ce sport un vecteur de communication. Être accompagné par Bruno m’a différencié de 99 % des autres kitesurfeurs pros. S’entourer, prendre le temps de réfléchir, s’engager dans une démarche pro... tout cela a une valeur inestimable. Votre quête de vitesse peutelle aller trop loin ?Avez-vous déjà pris de gros risques ? Oui, ça a déjà été le cas... En Namibie, quand j’ai dépassé les 100 km/h, devenant le premier homme à y parvenir,


Le kitesurfeur Alex Caizergues, 37Â ans, ne confond pas vitesse et prĂŠcipitation.


« CESSONS DE VIVRE POUR NOUS-MÊMES » THATO KGATLHANYE À la tête d’une entreprise éco-in-

dustrielle, elle a un point de vue révolutionnaire (déchet = ressource), et impressionne Bill Gates.

the red bulletin : Quand et comment avez-vous pris conscience de la nécessité d’un changement social ? thato kgatlhanye : Lors­ que j’avais 20 ans, j’ai assisté à une conférence à Dublin. Ils parlaient d’« économie circu­ laire » et du fait qu’avec la baisse de nos ressources, nous 64

devrions penser nos déchets différemment. Ca a été une ­véritable prise de conscience. Cela m’a appris qu’on ne de­ vrait pas regarder les choses telles qu’elles sont mais comme elles pourraient être. À propos des déchets, pensez-vous que nous ­allons bientôt exploiter les ­décharges et dépôts où ils sont balancés ? Nous exploitons déjà les décharges. De nombreuses entreprises affirment qu’elles recyclent mais elles ne le font pas vraiment. En fait, elles revendent simplement les

Vous considérez-vous comme une environnementaliste ? Je dirais que je suis un indus­ triel avec un regard tourné vers les failles que l’humanité se doit de combler. Je suis un industriel de l’économie ­circulaire  ! Votre concept et son développement ont été largement loués. Et désormais, vous passez même du temps avec Bill Gates qui vous félicite. Que ressentez-vous ? Ce travail dont nous parlons, nous y œuvrons depuis trois ans. Mais maintenant, les gens commencent à comprendre ce qui est possible. Le but de notre travail est d’encourager à penser différemment. C’est

« PENSONS À L’IMPACT DE CE QUE NOUS LAISSONS DERRIÈRE NOUS. LES GENS NE DOIVENT PAS HÉRITER D’UN MONDE DE DOULEUR. » ­ échets au type suivant. d Les décharges et dépôts ontils un vrai potentiel ? Oui. Il ne s’agit pas d’exploiter à tout prix puis de liquider comme nous le faisons avec nos ressources naturelles en Afrique. Je parle là de la manière dont nous exploi­ tons les mines de platine à Rustenburg, pour l’envoyer vers l’Europe pour le traiter, puis quand il revient, nous ne sommes même pas en mesure de l’acheter. Il s’agit d’utiliser

Nous devons arrêter de vivre pour nous-mêmes et devrions commencer à nous confronter à ce que nous imposons aux futures générations. Nous devons penser à l’impact de ce que nous laissons derrière nous afin que dans le futur, les gens s’en sortent mieux que nous et n’héritent pas d’un monde de douleur et de conflits. Les gens ne devraient pas avoir à lutter, que ce soit pour l’environnement, la ­société ou l’économie.

la chose qui me rend heu­ reuse : laisser un héritage qui ­permettra aux dirigeants d’en­ treprise de mieux gérer leurs organisations. J’espère que cela profitera non seulement à l’Afrique du Sud, mais aussi à tout le continent africain. Avez-vous une devise ? Penser en années, planifier sur des mois et travailler au jour le jour. Louis Raubenheimer repurposeschoolbags.com THE RED BULLETIN

SYDELLE WILLOW SMITH

T

hato Kgatlhanye est la PDG de Rethaka, une entreprise d’Afrique du Sud dont le produit phare est un sac d’école fait à partir de déchets en plas­ tique recyclés. Chaque sac est équipé d’un panneau solaire qui se recharge pendant la journée et permet aux enfants issus des régions rurales pauvres qui n’ont souvent pas accès à l’électricité, de conti­ nuer à étudier le soir. ­Kgatlhanye, diplômée de la Red Bull Amaphiko Academy, une initiative qui encourage les personnes qui cherchent des solutions aux problèmes sociaux affectant leurs com­ munautés, pense que ce n’est qu’un début. Elle voit des op­ portunités tout autour d’elle, même là où les autres ne voient que des déchets…

les ressources que nous ex­ ploitons. J’essaie de remettre en question la manière tradi­ tionnelle de penser. De poser la question de savoir com­ ment, en tant qu’entreprise, nous pouvons non seulement faire des bénéfices mais aussi créer des produits qui actuel­ lement n’existent pas. Ce qui est une manière de penser totalement différente. Qu’est-ce qui vous motive ? Être capable de créer quelque chose à partir de rien. Je suis reconnaissante d’avoir trouvé mon but aussi tôt dans la vie et de l’avoir atteint. Et si nous pouvions changer une chose pour rendre le monde de demain meilleur, quelle serait-elle ?


Thato Kgatlhanye, 23 ans, croit dur comme fer au potentiel de l’économie circulaire.


Les Cossacks de Seattle et leurs Harleys vintage. Ces types sont équilibristes à moto depuis... 1938.

CH AQ UE AN N É E DA N S L E DA KOTA D U S U D, PRÈS D’ UN DE MI- MIL L ION DE BI K E RS E N VA H I SS E N T L A V IL L E D E ST URGIS PO UR L E P LU S G R O S R ASS E M BL EM EN T D E MOTARDS AU M O N DE . C O STAU D S E T AC C OM PAG N ÉS DE FE MMES PILOTES Q U I «   E N O N T  » , L ES RID ERS N ’ Y LOUPE N T JAMAI S U N E TE U F D’ E N F E R   : L E FEST IVA L B UFFALO C H IP. DE VI S E   ? O N N E V I T Q U ’ U N E FO IS  ! T E XT E   : N ORA O’DO N N E L L 66

PHOTOS : RIC K ROD NE Y


EN ROUE


D

ans les grandes étendues des collines Black Hills du Dakota du Sud, des ­panaches de poussière blanche tourbillonnent le long de la course, obligeant le spectateur à reculer d’un pas et à se protéger le nez de son avant-bras souvent crade. Une journée lourde de début du mois d’août. Les résidus de terre collent à la sueur. Mais l’humeur du public est aussi fervente que les deux motos des différents clans, Honda et Harley, qui font vrombir leur moteur avec férocité. « Ils sont prêts à tout !, hurle le présentateur dans les haut-parleurs. Ces mecs sont fous ! » « Cette putain de Honda ne peut pas gagner », murmure un barbu grisonnant quand le drapeau s’élève dans les airs et retombe. La Honda et la Harley se jettent vers la ligne d’arrivée, leurs pneus crissent en chœur comme des créatures

de mauvais augure. Elles accélèrent à 190 km/h et parcourent 50 mètres en une fraction de seconde. Et la Honda gagne. Pour superviser le circuit de la course, on retrouve Rod « Woody » Woodruff, un avocat de 70 ans à la retraite affublé de lunettes sans monture, d’un chapeau de cowboy et d’un sourire aussi large que les vallées alentour. Woodruff est le fondateur du Buffalo Chip, un site de camping de 2,5 kilomètres carrés situé à environ 6 kilomètres de la petite ville de Sturgis, et berceau de l’un des plus grands rassemblements moto depuis 1938. On dit que les plus bagarreurs des motards américains ont trouvé en ce lieu ces 35 dernières années un refuge. Comme eux, les participants du Chip vivent pour leur devise : rouler vite, vivre dangereusement. Une idéologie qui célèbre la liberté et l’indépendance, au risque de trouver la mort. Pour les petits nouveaux du rallye, le conseil des anciens peut sembler alarmant : armez-vous et quoi qu’il arrive, ne touchez pas aux affaires des autres. Contrairement aux festivals de musique qui accueillent des milliers de fans, il n’y a ni portiques, ni contrôle de sacs, ni armée de vigiles pour patrouiller sur le camp du Buffalo Chip. Si vous voulez fumer une cigarette à côté de bidons d’essence, personne ne sourcillera. « Il s’agit de liberté et de deux roues », dit Rod, songeur, profitant du confort de l’unique bureau climatisé du campement. C’est ce qui unit les motards qui viennent dans le Dakota du

Sud au mois d’août. Et d’ajouter : « Deux roues, voilà la clé. Quand on monte sur une moto, on oublie tous les petits tracas. On ressent les choses différemment. On sent l’air. On se rend compte des variations de température, toutes ces petites choses environnantes. En ville ou dans des bureaux climatisés, tout est sous contrôle. Mais sur la route, on est là pour apprivoiser le monde extérieur. »

EN 1 981 ,

environ 20 000 personnes viennent à Sturgis pour l’événement, multipliant par trois la population de la ville. De nombreux bikers faisaient la fête et campaient à City Park. Woodruff l’admet, ils « étaient quelque peu turbulents ». En insistant pour qu’il livre plus de précisions, il ajoute : « Bon, ils avaient un petit rituel annuel consistant à brûler des toilettes extérieures et ont eu quelques attitudes à caractère sexuel qui ont dérangé une femme les observant du haut de la colline avec ses jumelles. Elle et ses amis se sont plaints, et cela n’a pas aidé les politiciens locaux dans leur soutien du rassemblement. Jusqu’au point où la police a estimé que chaque motard était potentiellement un criminel, et qu’il convenait de le traiter de la sorte. » La ville a alors voté : les motards pouvaient rester à Sturgis, mais seraient bannis du parc. Y voyant une opportunité, Woodruff et des locaux ont commencé à discuter pour trouver un emplacement dans la nature à l’extérieur de la ville où tous seraient les bienvenus. Woodruff trouva un ranch qui appartenait à un couple de personnes âgées. Après l’avoir louée, Woodruff racheta la propriété et se mit

Après l’événement de l’année 1981, les politiciens ont banni les bikers d’un parc local pour des comportements « turbulents ». Aujourd’hui, le maire de la ville organise une soirée d’accueil pour eux.

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THE RED BULLETIN


Poigne et charme. Leticia Cline est l’un des membres des Iron Lilies, un groupe de motardes en Harley-Davidson.


ROULER VITE, VIVRE À FOND. TELLE EST LA DEVISE DES BIKERS, ET ILS PRENNENT LEUR PASSION TRÈS AU SÉRIEUX. ROULER ET FAIRE LA FÊTE, UNE CÉLÉBRATION DE LA LIBERTÉ ET DE L’INDÉPENDANCE.


La vitesse érigée en défi. Qu’importe le vainqueur, ici tout se termine bien souvent autour d’une tisane de houblon.

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C’EST LA FÊTE. GARDER CELA EN TÊTE, C’ÉTAIT, POUR LES ORGANISATEURS, L’ASSURANCE DE GARDER L’ESPRIT D’ORIGINE DU CHIP, TOUT EN ATTIRANT DIX MILLE FOIS PLUS DE PERSONNES.

à faire quelques aménagements. Les premières années, quelques centaines de personnes seulement venaient au ranch pour camper et écouter de la musique. Parmi les têtes d’affiche de l’époque, des membres du show radio et TV de Nashville, Grand Ole Opry, il y avait Johnny Paycheck, connu pour avoir popularisé la chanson de country illégale Take This Job and Shove It. Peu après, Woodruff a bâti une scène de fortune, allumé un feu de camp et réuni une foule loyale venue passer du bon temps. L’un des visiteurs, reporter au Rapid City Journal, rédigea un article, comparant cet événement à un « old mountain man rendez-vous », une rencontre entre trappeurs des Rocheuses. Le lendemain, la foule affluait de Rapid City. Et elle continue d’affluer.

BUF FA LO CHIP est aujourd’hui

un parc à thèmes pour adultes manipulant l’art de la gâchette. Il regroupe des motards vêtus de cuir et des femmes peignant leur poitrine d’étoiles et de rayures. Certains marquent leur venue de manière indélébile avec un tatouage. Les têtes d’affiche ne sont plus Johnny Paycheck, mais Kid Rock, Willie Nelson et la star de country Miranda Lambert. Au-delà des 72

Votre milieu, âge ou éducation ne compte pas au Chip : il s’agit d’être une fois par an réunis pour une compète de folie, du son, des verres, des ­tattoos, du sexe, et des ­mariages aussi. Le tout à outrance.

sessions feux de camp bon enfant, il y a des shows de cascades, des courses sur plaine et tout ce que la conjugaison alcool et poussière peut inspirer. Prenez la course Super Hooligan. Le concept voulait que les motards trafiquent leurs machines pour les courses sur piste en mode « course sans règlement ». R ­ oland Sands, ancien champion moto et designer, le modernise en lui apportant sa griffe. Les organisateurs du Buffalo Chip ont sauté sur l’opportunité pour la promotion de l’événement. Daymon Woodruff en tête, le fils de Rod. Comme son père, Daymon s’exprime sur un ton tranquille, et paradoxalement son attitude de cowboy est agrémentée d’une touche citadine. Il parle de Buffalo Chip comme s’il s’agissait de l’un des plus

importants festivals en plein air sur l’ensemble du territoire nord-américain. Le matin de la course sur piste, les bulldozers exhument les détritus en face de la scène principale, là où les festivaliers se tenaient la veille et où ils se posteront à nouveau quelques heures après la course. Mettre une bande de motards à grande vitesse sur une piste fraîchement tracée peut faire un malheur, ou pas. Au Buffalo Chip, les organisateurs tentent coûte que coûte. « Une fois, un gars a sauté à travers des toilettes en feu », rembobine Daymon. Des toilettes en feu ? « Oui, vous avez juste à enflammer un cabanon, à trouver un rider pour sauter à travers, et atterrir. Ce fut un succès ! » Il y eut des échecs aussi. En 2013, Clint Ewing a tenté de décrocher un record THE RED BULLETIN


Les Cossacks de Seattle dans ce qu’ils adorent faire : mettre le feu à des rassemblements de motards .


Ancien pilote pro et prĂŠparateur star, Roland Sands a lancĂŠ les courses de pistes en plaine. De quoi pimenter le jeu.


mondial en roulant dans un tunnel en feu de 90 mètres de long. Aux deux-tiers de la piste, Ewing ne voyait plus rien et ses gants commençaient à fondre. Il a survécu. Mais on a dû lui faire des greffes de peau. Daymon raconte dans un rire : « Moi, mec, je n’aurais jamais fait ça ». C’est bien là la raison d'être de Buffalo Chip : donner à tout gars un peu barge la liberté de poursuivre et de concrétiser son idée (aussi folle et dangereuse qu’elle puisse être) de A à Z.

DE UX HEURES AVANT

le début de la course, la pluie commence à tomber. Les vents du Dakota du Sud sont sans merci et peuvent balayer les orages à l’intérieur comme à l’extérieur du site en quelques minutes. Trouvant refuge sous les toiles de tente, les compétiteurs regardent la piste s’effacer. « Ça va être un vrai massacre ici !, crie l’animatrice. Ces motards sont là pour se battre pour votre plaisir ! » Lors d’une course, l’un des participants qui roulait sur l’intérieur de la piste percute le conducteur devant lui, perd le contrôle et s’étale dans la boue. Les coureurs le dépassent. Un instant, la panique s'installe car les chances de se faire écraser sont décuplées. « Le SAMU sur le circuit ! », hurle le commentateur. Mais le motard les éloigne d’un geste de la main, se secoue et enfourche sa bécane. Bien que le premier tour soit tendu, il ne faut pas plus de temps pour que les riders se sentent dans leur élément. Quant à la pluie, elle améliore finalement les conditions de la course en rendant la piste plus adhérente. Lors d’une autre course, Leticia Cline, l’une des deux pilotes féminines en compétition ce jour-là, se retrouve face à Jason Paul Michaels, son mari. Aucune retenue. Cline prend une avance au départ, mais Michaels comble l’écart et arrive premier au classement. Sur le podium, elle s’amuse à lui faire un doigt. Cline est ici avec trois autres membres des Iron Lilies, un groupe de bikeuses Harley d’Orlando, Floride. Cline, une journaliste spécialisée moto habituée aux deux roues depuis l’enfance, a enquillé plus de 12 000 km sur sa Harley 883 Sportster ces deux derniers mois. « Les gens viennent ici pour deux choses, détaille-t-elle. Faire la fête et rouler dans l’une des plus belles régions du pays. » La fête. Cline, comme tout le monde ici, sait y faire. Dans une soirée pour ­pilotes et adeptes, elle s’amuse à écumer les tabourets de bar, et descendre les bières pendant que Roland Sands fait tourner sa chaise aussi vite que possible. THE RED BULLETIN

Le site du Buffalo Chip couvre 2,5 kilomètres carrés et ­possède son propre code postal, et malgré sa taille il conserve son charme unique. « On est une ­famille », nous dit l’organisateur Rod Woodruff.

« Il y a deux ans, je me suis fait virer du Chip ! » raconte-t-elle dans un sourire qui lui fend le visage. En se battant avec un pote, explique-t-elle, elle a réussi à faire disjoncter le courant. « Bien qu’ici tout soit permis, les ébats sexuels en public, comme les incendies de cabanon, s’amuser à couper le courant, c'est franchir une limite de trop. » Ceci dit, elle était la ­bienvenue l’année suivante. Buffalo Chip est un endroit où les gens de toutes les classes sociales, des ingénieurs aux chauffeurs routiers en passant par les assistants de magasins et dentistes, se rassemblent pour partager un verre et parler mécanique. C’est un lieu où, si vous le souhaitez, vous pouvez épouser votre moto dans une chapelle i­ nstallée à cet effet. Ou épouser votre partenaire. Ou faire disperser vos cendres une fois que vous n’êtes plus de ce monde. « Les bikers ont pris un mauvais coup ces dernières années à cause de quelques brebis galeuses, raconte Daymon. Mais ce sont les p ­ ersonnes les plus gentilles au monde que vous puissiez rencontrer. Ils prennent soin les uns des autres. » D’ailleurs, concernant les performances de cascades effectuées par les Cossacks de Seattle, leur dépendance mutuelle est bien plus qu’une simple ligne de conduite ; ils se reposent les uns sur les autres pour éviter les blessures. De géné-

ration en génération depuis 1938, les C ­ ossacks, âgés de 12 à 58 ans, forment des pyramides humaines, font des sauts en arrière et volent à travers des murs en feu sur leurs Harleys vintage des années 1930 et 1940, tout ça pour quelques ­applaudissements et de grandes tapes amicales dans le dos. « C’est beaucoup de pratique et de confiance », reconnaît l’un de ses plus ­anciens membres Andrew Nicholson, moustache en guidon et œil pétillant, qui vient ici depuis 1990. Nicholson s’émerveille face à l’héritage qui a été construit. « Vous savez, on pensait que ça allait devenir plus commercial, explique-t-il à propos du Buffalo Chip, mais non. C’est vraiment cool de voir venir des gens de partout chaque année. C’est une vraie communauté ! Ce n’est pas un pique-nique que l’on organise, ajoute-t-il, on a des orages toutes les nuits et on dort sous des tentes. Mais vous savez quoi ? On ne changerait pas une seule chose. » Woodruff non plus. « C’est bien plus qu’un business, plus qu’un emplacement de camping. Il y a quelque chose ­d’indicible dans cet état d’esprit. C’est un peu magique… » Pour en savoir plus sur la culture moto, calez-vous sur The Greasy Hands Preachers sur Red Bull TV le 23 octobre.

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LES DONNEURS D’AILES.


À voir. À vivre. À faire.

AC T I O N ! VOYAGES

EAUX AGITÉES

Se faire secouer par des chutes d’eau d’une rare puissance ? Le bonheur ! Vous voulez vivre une ­aventure dont nul ne s’est ­encore targué sur Instagram ? ­Essayez donc la descente en rappel des chutes de Kaieteur dans la jungle amazonienne du Guyana. Peu s’y sont ­frottés et aucun n’est allé au bout. Vous pourriez devenir cette personne, à condition toutefois d’en avoir les moyens, et les contacts…

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VOYAGES

MATOS

MOTEURS

CULTURE

AGENDA

ET SI… 77


VOYAGES

Au bord du précipice, le pas en avant ­devient l’unique issue.

Situé sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud, le Guyana est l’un des pays le moins densément peuplés au monde. Sa superficie est à 80 pour cent constituée de forêt tropicale. La faune et la flore sont riches et restent en partie encore inconnues, et l’intérieur du territoire est quasi vierge. « Cette terre a connu peu d’activité ­humaine », explique Ian Craddock. Ce ­dernier sait de quoi il parle, sa compagnie Bushmasters propose des aventures ­inédites en terre sauvage. « La plupart de nos clients ignorent ce qu’ils cherchent. Ils disposent généralement de deux semaines et d’un certain budget et nous demandent de les surprendre, continue l’ex-officier de l’armée britannique. Je leur réponds qu’il nous faut des hélicos d’où nous devrons sauter pour descendre en rappel les plus grandes chutes d’eau au monde. » Celles de Kaieteur sur le fleuve Potaro : 251 m de haut, 152 de large et un débit d’eau de

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Georgetown GUYANA Cheddi Jagan Une descente en rappel ? Lancez-vous bushmasters.co.uk

660 m/s. C’est la plus large chute d’eau au monde et l’une des plus puissantes. « Frissons garantis, renchérit Craddock. Dès que l’on quitte le bord de la falaise, on se sent tout petit. Vous tourbillonnez dans un énorme brouillard d’eau équipé d’une oreillette qui finit souvent par tomber. Vous devez en plus contrôler votre ­descente. » Celle-ci se termine par un plongeon dans une piscine naturelle. L’opération exige une préparation ­minutieuse. « La vitesse terminale de l’eau engendre des flux d’air qui vous entraînent sous les chutes – un équipement adapté est nécessaire – sur une telle distance, seules des pièces métalliques spécifiques résistent aux frottements générés. Un harnais classique fondrait littéralement. » Cette excursion unique s’adresse à une clientèle privilégiée. LA PAROLE « Nous avons même DU PRO des stars de cinéma « C’est une comme Channing ­descente en rappel ­Tatum. J’ignorais qui de 250 mètres de il était. Je n’ai pas la long sans appui télé ici. Mais ce sont pour les pieds, des gens simples, ­explique poursuit Craddock. Craddock. Restez L’activité n’exige pas calme et allez-y d’aptitude spécifique, mollo. Si vous y des enfants de douze ­allez trop vite ,ans l’ont pratiquée. vous provoquez la s­ urchauffe du Il suffit d’un peu de ­matériel et risquez courage pour se lancer de la falaise. » Et d’endommager avoir les moyens ausla corde ou si. « Le coût de l’hélico ­l’équipement.  » est le plus élevé. De plus, l’utilisation que nous en faisons ­requiert des pilotes spécialisés », explique Craddock en prenant en exemple sa prochaine expédition dans laquelle il est prévu de sauter dans la rivière depuis l’hélico, avec une récupération via un crochet de charge juste avant les rapides. Ce sera la première descente de bout en bout. « Cette expédition de deux semaines coûtera près de 88 000 euros, la moitié rien que pour l’hélico. » Et si vous gagnez au loto, vous pourrez vous offrir l’aventure qu’il concocte pour 2018. « Vous avez sûrement entendu parler des tepuys, les montagnes tabulaires près du Venezuela. La Roraima, la plus grande, s’élève à 2 800 m d’altitude. Elle est si vaste qu’elle possède un microclimat. Sa descente en rappel prendra trois jours, voire plus. Nous camperons sur la face du tepuy, entre ciel et terre. Elle a été escaladée mais jamais descendue. Ce sera une grande première. Une très grande première. »

EN MODE SURVIE Dans toutes les situations.

Un désert ?

L’humidité vous ­incommode  ? Essayez la région sèche du Wadi Rum en ­Jordanie. Vous monterez des pur-sang arabes et dompterez les dunes en 4 × 4. Bien moins pénible qu’une rando dans le sable. ­ bushmasters.co.uk

Lonely planet

Combien de temps tiendriez-vous sur une île déserte ? Longtemps si vous suivez le training de survie de Bushmasters. Vous apprendrez à chasser, pêcher, trouver de l’eau douce et récupérer une épave d’avion. bushmasters.co.uk

Bien givré

Ice Trek propose des expéditions au pôle Nord et une formation de survie en milieu sauvage à Svalbard, en Norvège. Vous apprendrez à éviter les gelures, les ours polaires et les chutes à travers la glace. ­icetrek.com

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TomTom Adventurer Conçue pour suivre vos activités sportives avec précision, la montre Adventurer intègre baromètre, boussole, GPS, vitesse de foulée, altimètre et bien d’autres données en temps réel. tomtom.com

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ACTION

MATOS

INNOVATION VOLER SANS CARBURANT

« L’avion est conçu pour être peu énergivore. L’envergure de l’aile est supérieure à celle d’un 747 et il est très léger – le poids d’une voiture. »

Solar Impulse 2 72 mètres

Boeing 747-8I 68,5 mètres

Un cockpit ­monoplace. «  Les toilettes sont sous le siège inclinable. Le ­pilote mange et se change sans jamais le quitter. »

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2 HOMMES, 1 IDÉE André Borschberg, 63 ans, et Bertrand ­Piccard, 58 ans En 1999, Bertrand ­Piccard réalise le premier tour du monde non-stop en montgolfière. « L’angoisse de la panne de gaz était omniprésente. Nous terminions à sec. À présent, je dois réitérer l’exploit mais sans fuel. » Avec l’ingénieur Borschberg, il conçoit Solar Impulse 2, un avion solaire qui, en juillet dernier, réussit un tour du monde de 40 000 km avec le soleil pour seule énergie. solarimpulse.com

Un vol sans escale autour du globe est-il envisageable ?

André Borschberg : Nous avons d’abord sollicité l’industrie aéronautique mais personne n’y croyait. Bertrand Piccard : Aucun ne s’estimait en mesure de concevoir des éléments en carbone aussi grands et légers que ceux du Solar Impulse. Nous avons alors contacté Alinghi, les concepteurs du catamaran de la Coupe de l’America. Ils n’avaient ­jamais construit d’avion mais le ­carbone n’a pas de secret pour eux. Cette collaboration nous a amené à développer de nouveaux matériaux et méthodes de construction.

AB : En théorie, mais la technologie actuelle rend sa mise en œuvre difficile, à commencer par la viabilité du pilote. J’ai tenu 5 jours en vol, je pourrais aller jusqu’à 7 mais pour 20 jours, il faudrait repenser tout le cockpit. De plus, voler à 9 000 m d’altitude le jour pour recharger les batteries et redescendre la nuit dépend d’une météo favorable. En l’état actuel des choses, l’avion peut couvrir un quart du globe, au-delà ça devient difficile.

Avez-vous connu des ­matins avec un niveau de batterie critique ? AB : Par beau temps, l’air est moins dense, on perd facilement 2 à 3 centimètres d’altitude par seconde, soit 10 % de performance et au petit jour, la charge restante avoisine les 10 %, très peu donc. Arrivé sur le Pacifique, la route reste encore longue et je m’apprête à passer 5 jours et nuits dans le cockpit. Après 2 mois au Japon, la météo s’améliore enfin et je décide de décoller, mais durant mon sommeil les instruments de veille tombent en panne. Les ingénieurs me demandent de faire demi-tour, je refuse considérant que la météo est un facteur plus critique. L’équipe menace alors de démissionner créant une petite zone de ­turbulences dans la mission.

Cela reste-t-il un objectif ? AB : Je souhaite d’abord réaliser une version sans pilote capable de voler au-dessus du mauvais temps pendant 6 mois et offrir une alternative durable aux satellites. Nous serions en mesure de récupérer l’appareil, modifier l’équipement et le replacer sur orbite. C’est notre préoccupation actuelle. BP : Effectuer un troisième vol autour du monde n’est pas la priorité. Le succès de Solar Impulse doit ­servir à promouvoir les énergies propres. En tant qu’ambassadeur des Nations Unies, je contribue à formuler une politique énergétique mondiale. La technologie n’est pas un obstacle, ­libérer les gens des croyances passées l’est beaucoup plus. Le monde a besoin de solutions concrètes.

HERI IRAWAN

Un tour du monde en avion sans une goutte de kérosène. C’est fait.

Est-ce complexe à réaliser, un avion solaire ?

Le jour, l’avion vole à 9 000 mètres d’altitude pour recharger les ­batteries qui servent au vol de nuit.

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Destinées aux sportifs, ces Zonyk panoramiques offrent un champ de ­vision optimal. Elles peuvent être ajustées et sont équipées d’une mousse détachable absorbant la sueur pour un confort maximum. Le système Quick-Change Lens System™ vous permet de changer de verres en toute simplicité.

Prix : à partir de CHF 255,– adidas.com/eyewear 5

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THE SOULS

The Souls, le groupe alternatif basé à Thoune (Suisse), présente son effort studio Eyes Closed (deepdive records). L’album a été enregistré à Los Angeles par Greg ­Collins (U2, No Doubt, Eels, etc). À ­découvrir en ligne dès aujourd’hui.

Prix : CHF 14.– thesouls.ch 6

FREE TO RUN - DVD

En ce début d’année, plus de 14 000 spectateurs ont découvert cet émouvant ­documentaire au ciné. Ce film retrace avec brio l’épopée d’un sport solitaire devenu une passion universelle. Il y a 50 ans, la course à pied était encore considérée comme un acte marginal, une pratique ­quasi déviante, réservée aux athlètes ­masculins et dans l­’enceinte des stades.

Prix : CHF 19.– freetorun.ch


ACTION

MOTEURS Ford Focus RS : féroce, puissante et source de plaisir intense.

PRODUITS ­DÉRIVÉS Boostez vos accessoires.

Chaussures de pilotage Piloti Des chaussures hightech à porter assis. ­Talon sphérique Roll Control avec ­maintien latéral pour éviter ­d’éventuelles blessures avec les pédales du plancher. piloti.uk.com

FOCUS SUPRÊME

Boutique ­Bugatti

Un amateur de supercars qui craque pour un ­bolide ? Shmee n’en revient toujours pas… « Je possède une McLaren 675 LT Spider, une Ferrari FF et une Porsche Cayman GT4, a priori je n’ai pas le profil pour conduire une Ford Focus RS avec de vrais sièges, 5 portes et un habitacle spacieux. Bien trop sage à mon goût. Pourtant, je ne boude pas mon plaisir lorsque cet été, je mets le cap sur les 24 Heures du Mans à bord de ce bolide de 345 chevaux. Lignes agressives, double échappement, calandre profilée, moteur quatre cylindres 2,3 1 EcoBoost Turbo Twin-scroll. On passe de 0 à 100 km/h en 4,7 s. La Focus délivre des performances de haut niveau. Le système de traction intelligent AWD répartit la puissance sur les quatre roues motrices pour une tenue de route optimale en toutes circonstances. Un système qui, en Drift Mode, contrôle le survirage de façon incroyable. Le mode Normal en conduite sur route est confortable et silencieux, le Sport prend le relais avec la sonorité moteur adaptée, tandis que l’usage du mode Piste très pointu a peu d’intérêt hors circuit. La bête est conçue pour le plaisir. Telles sont mes premières impressions sur la Focus : la puissance au service du plaisir, au quotidien. Je disais que je n’avais pas le profil du conducteur de la Focus… mais depuis j’en ai acheté une. » ford.co.uk

ATTENTION : GROSSE CYLINDRÉE EN VUE

L’Anglais spécialisé dans les supercars, Tim Burton, alias Shmee150, est très suivi sur le web. Il ­partage désormais son expertise avec The Red Bulletin. Retrouvez les voitures du mois en vidéo sur redbulletin.com

Une Ferrari de course qui ne connaîtra jamais la compétition. La FXX K, dernier ­rejeton du programme de recherche Ferrari, est issue de la Ferrari LaFerrari mais reste un OVNI en soi. Quatre petites lettres qui vous donnent le tournis, si comme moi vous avez la chance de l’essayer sur le circuit de Goodwood. La lettre K fait référence au KERS, système de récupération d’énergie cinétique, qui couplé au moteur V12 de 6,3 l développe 1 036 ch. Ho-

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mologuée ni pour la route ni pour la compétition, la FXX K arbore un aérodynamisme ­dément avec ailettes et spoilers actifs dopant la portance d’une demitonne à une vitesse de 200 km/h. Son prix, 2,5 millions d’euros, vous permet de la conduire pendant deux ans à l’occasion d’événements Ferrari. Pas de doute, v­ oici une ­voiture d’élite. ferrari.com

Inutile de vous déplacer au magasin avec votre Veyron. Les collections Bugatti EB Ettore, ­Performance, Chiron et Vison GT sont toutes disponibles sur la b ­ outique en ligne. lifestyle-bugatti.com

Gants ­ utlierman O ­Authentic Race Restez maître du volant avec ces gants en cuir d’agneau faits main en Italie. Le souci du détail va jusqu’à les livrer dans une boîte ellemême en cuir. theoutlierman.com

THE RED BULLETIN


ACTION

CULTURE

UNIVERS P ­ ARALLÈLES

Oubliez les films 3D et passez aux séries de la 5e dimension.

Au-delà du réel La saison 2 de The Man In The High Castle est sur Amazon. Cette fois, ­l’Allemagne nazie et le Japon victorieux de la Seconde Guerre mondiale envahissent l’Amérique. L’uchronie d ­ evient tendance, d’autres projets ont opté pour ce genre de fiction où l­’Histoire se réécrit (attention spoilers).

Miles Teller en élève zélé de Darrel Foster pour Bleed For This.

CINÉ

LES KINGS DU RING

JAMES LUXFORD

OPEN ROAD FILMS, AMAZON PRIME VIDEO, GETTY IMAGES, WARNER BROS.

Miles Teller incarne le boxeur Vinny Paz dans le biopic Bleed For This. Son coach Darrel ­Foster nous raconte sa transformation. Quelle est la clé pour créer une scène de boxe crédible ? Je prépare les acteurs comme des boxeurs pros. Quand arrive le tournage, ils sont fin prêts et confiants. Si le réalisateur altère la chorégraphie des combats au moment de la tourner, les acteurs peuvent s’adapter et réaliser des scènes crédibles même au pied levé, grâce à leur parfaite maîtrise des enchaînements. D’habitude, Teller incarne des rôles d’intellos. Comment en avez-vous fait un boxeur pro ? Je l’ai d’abord fait monter sur un ring pour qu’il s’y frotte et en prenne possession. La première chose que je lui ai dite c’est : « Tu vas devenir Vinny Pazienza. Ton attitude doit être celle d’un gars qui règne sans partage sur un ring. » Sa transformation entre le premier jour d’entraînement et le premier jour de tournage est stupéfiante. Vous avez également coaché Will Smith pour le film Ali. Will pèse 87 kg, et pour en faire un poids lourd, sa transformation physique devait être totale. Il a suivi l’hygiène de vie d’un boxeur pro : footing de 8 km tous les jours à 6 heures du matin suivi d’une séance intense en salle de boxe où il s’entraîne avec de vrais poids lourds. Lorsqu’est arrivé le tournage, il était capable de se mesurer à chacun d’eux. Il a intégré toutes les subtilités d’Ali et s’est mué en véritable boxeur. Il y a aussi l’aspect psychologique du boxeur, sa manière de marcher, d’utiliser ses mains, d’être en public, tout cela relève de la composition du personnage. Pour beaucoup, Rocky est LE film de boxe par excellence. Qu’en pensez-vous ? L’intérêt des Rocky réside dans l’histoire elle-même, l’opprimé qui surmonte toutes les adversités. Les scènes de combats sont de purs fantasmes. Elles sont tellement peu crédibles que nul n’oserait les prendre au sérieux. Bleed For This, un film réalisé par Ben Younger.

THE RED BULLETIN

VRAIS FAUX BOXEURS Ces trois incarnations de boxeurs ont marqué ­l’histoire du cinéma.

Robert De Niro, Raging Bull (1980) Nombreuses sont les anecdotes sur la préparation de De Niro pour le rôle de Jake ­LaMotta (photo). La plus surprenante concerne sa participation à 3 vrais combats à Brooklyn remportant 2 d’entre eux avec LaMotta pour coach. Daniel Day Lewis, The Boxer (1997) « C’est la meilleure interprétation de boxeur qu’il m’ait été donné de voir », assure Bob Foster. Un compliment de taille pour celui qui passe 18 mois à se préparer avec l’ex-champion poids plume Barry McGuigan. Jake Gyllenhaal, La rage au ventre (2015) Gyllenhaal avait déjà perdu du poids pour Nightcrawler, son rôle précédent. Il suit un régime drastique et s’entraîne avec de vrais boxeurs au gymnase de Floyd Mayweather. Résultat : une des plus impressionnantes transformations à l’écran.

La guerre finit bien Deux célèbres scénaristes changent l’issue des guerres passées. Watchmen de Alan Moore permet à Nixon de remporter la guerre du ­Vietnam grâce à l’aide de superhéros tandis que dans Inglourious Basterds, Tarantino abrège la Seconde Guerre mondiale en faisant tuer Hitler quatre ans plus tôt par Brad Pitt and Co.

Périodes troubles Des uchronies moins réussies : le ­roman de Kim Stanley Robinson, Chroniques des Années Noires, relate 600 ans d’histoire après que la peste noire a décimé 99 % de l’humanité (un tiers en réalité). Tout aussi gai est le jeu vidéo Command & Conquer: Alerte rouge. Les Nazis n’accèdent pas au pouvoir, laissant le champ libre à une domination soviétique de l’Europe.

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ACTION

CULTURE

LA PLAYLIST TWO DOOR CINEMA CLUB

POP PIXEL Quel est le point commun entre Nicki Minaj, Taylor Swift et Britney Spears ? Elles ont toutes lancé leur propre jeu vidéo cette année. Pour autant, elles ne sont pas pionnières en la matière, d’autres avant elles l’ont déjà fait…

Le groupe indie rock nord-irlandais a le vent en poupe, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Le trio qui s’est d’abord appelé Life ­Without Rory ­finit bon dernier à un concours local. Ils changent alors de nom et enregistrent Tourist History. Ce premier album est un succès et vaut même à son chanteur une prestation solo lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres. À l’occasion de leur troisième opus Gameshow, le bassiste ­Kevin Baird présente les 5 morceaux qui ont ­marqué sa vie. twodoorcinemaclub.com

JOURNEY ESCAPE (1982)

The Specials

At The Drive-In

A Message To You Rudy

Rolodex Propaganda

« Môme, je l’écoutais assis à l’arrière de la voiture de mon père dont le choix musical se résumait à trois cassettes : October de U2, un ­album de Van Morrison et le ­premier album de The Specials. Je lui disais toujours : “Allez papa, mets les Specials !” J’adore leur ­façon de chanter, leur accent. C’était nouveau et frais. Je me suis même mis au trombone en écoutant le solo sur ce morceau de ska. »

« C’est la bande-son de mon ­adolescence. Mes potes et moi ­venons d’une petite ville d’Irlande où les tournées des groupes ne s’arrêtent jamais. On se contentait des vidéos de groupes de rock comme At the Drive-In pour les ­imiter dans des concerts qu’on donnait. Ce titre est très singulier, j’adore l’énergie et la folie qu’il dégage. Il m’a beaucoup ­influencé dans ma f­ açon de c­ omposer. »

Tom Petty

Todd Terje

I Won’t Back Down

Ragysh

« Tom Petty est l’un des meilleurs compositeurs de tous les temps. Ce morceau par exemple est si exaltant et inspirant qu’il peut ­servir de remède à notre époque. Beaucoup de musiciens surfent sur leurs succès passés, mais Petty a su rester un formidable conteur, variant les thèmes, cherchant sans cesse à se renouveler. Son envie est restée intacte. En ce sens, il est pour moi une source d’inspiration. »

« Il y a quelques années, nous jouions dans un festival aux ÉtatsUnis et le DJ James Murphy (LCD Soundsystem) qui passait juste après nous met ce morceau pendant son set. J’ai kiffé et depuis je suis fan de l’artiste norvégien Todd ­Terje. Un pur morceau de dance de neuf minutes où en apparence, la mélodie varie peu, mais écoutez-le en club et ses subtiles ­variations vous rendront fou. »

4 Degrees « Il y a tant de nouveautés en musique qu’il est impossible d’écouter tout ce qui se fait. Pourtant, la première fois que je l’ai entendue, cette chanson est très vite sortie du lot. J’adore la texture électro, la façon dont Anohni évoque le réchauffement climatique sans être donneur de l­eçon. Une chanson engagée et s­ timulante, comme j’en ai peu e­ ntendu. Dans notre nouvel album, les textes adoptent une ­approche similaire. »

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MICHAEL JACKSON’S MOONWALKER (1989) Pour promouvoir le film é­ ponyme, MJ lance ce jeu ­sophistiqué agrémenté de versions courtes de ses hits tels que Beat It. Il s’agit de passer différents niveaux pour venir au secours d’enfants menacés par l’homme de main de Joe Pesci.

LE GADGET BeatBringer

Le ghetto-blaster du XXIe siècle. Combiné à un sac à dos à coque résistante, cela donne une enceinte nomade haut de gamme produisant jusqu’à 110 décibels, le niveau sonore d’un concert de rock. Connectez votre smartphone à cette boîte de 5,8 kg et profitez d’une autonomie de 15 h de zik. Suffisant pour une rave mobile. beatbringer.com

WU TANG: TASTE THE PAIN (1999) Neuf rappeurs fans de films de kung-fu s’emparent du mythe Wu. Le jeu mettant aux prises des clans dans la veine de Mortal Kombat ne fait pas long feu. La manette en forme de W (symbole du groupe), elle, est restée culte.

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WARNER MUSIC, BEATBRINGER.COM

ANOHNI

En ouvrant ce jeu Atari 2600 avec une version 8 bits de leur hit Don’t Stop Believin’, ­Journey devient le premier groupe à apparaître dans un jeu vidéo. But du jeu : rejoindre le vaisseau du groupe en évitant paparazzi, groupies et promoteurs indésirables.


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ACTION

CULTURE

MA VIE EN JEUX BILL HARMS

TRAINING CÉRÉBRAL Remuez vos méninges grâce au site Red Bull Mind Gamers.

Mafia III mixe histoire, loyauté et ­vengeance. Bill Harms, scénariste en chef, nous présente les jeux qui ont façonné sa propre histoire. MON TOUT PREMIER JEU PITFALL 2

Jeu de plateforme, 1984, ­Atari 2600 « J’y jouais à 14 ans avec mon voisin Mike Linderman. On adorait ce jeu. Je n’oublierai jamais cette impression que donnait le jeu de faire partie de l’aventure. À un moment, on dévale une chute d’eau pour finir dans une grotte, l’immersion est alors ­totale. J’avais la sensation d’être à l’intérieur du jeu. »

Action-adventure, 2016, PS4, Xbox One, PC, Mac « Mafia III est l’histoire de Lincoln Clay, un orphelin et vétéran du Nam, décidé à venger son clan et unique famille qu’il ait eu, black mob, liquidé par la mafia italienne. L’action se situe en 1968 à New Bordeaux, une ville fictive inspirée de La Nouvelle-Orléans. Créer un scénario se déroulant à cette période de l’histoire des USA, pour des millions de fans, a été très stimulant, un honneur. » Le 7 octobre.

MON JEU FAVORI DU MOMENT THE LONG DARK

L’ASTUCE DE BILL « Dans Mafia III, votre partenaire est ­capable de ­couper les lignes ­téléphoniques. ­Servez-vous-en, puis donnez-lui le feu vert. Vous ­empêchez ainsi vos ­adversaires d’appeler des renforts ou les ­passants de prévenir la police. »

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Survie à la première ­personne, 2014, Steam, Xbox One « Le principe de ce jeu de ­simulation de survie en monde ouvert est incroyable. Mais surtout, la suppression des sauvegardes ajoute du piment à toute l’expérience, incarnant l’idée même de mort dans le jeu. Une évolution osée qui modifie considérablement l’approche du jeu. »

LE JEU À EMPORTER SUR UNE ÎLE DÉSERTE LEFT 4 DEAD 2

Survival horror, 2009, Xbox 360 « Le système permet de passer les obstacles sans limite de tentatives et avec différents modes. La présence de dialogues permet de rompre la solitude, mais surtout, j’adore tuer les zombies. »

LE JEU QUI M’A LE PLUS INSPIRÉ ­SYSTEM SHOCK 2

Action jeu de rôle, 1999, PC « La scène du début où l’on croise un cadavre suspendu ­annonce d’emblée la couleur : votre ­situation à bord du Von Braun (le vaisseau amiral dans lequel vous embarquez) est mal engagée. La puissance du ­narrateur se déploie ici avec force. Et le jeu est mortellement effrayant. »

The Last ­Ritual Certains jeux du type Secret of Monkey Island où il faut pointer et cliquer, tendent vers les jeux Escape Rooms dont le principe est d’échapper à une séquestration.

Mission ­Unlock Enoch Le test ultime du site Mind Gamers. Ce jeu vous permet de vous qualifier à un tournoi où vous affronterez les meilleurs ­mondiaux. Infos : redbull mindgamers.com

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AMAZON PRIME

MON DERNIER JEU MAFIA III

Streamline Les studios et les experts du MIT ont inventé les minijeux à labyrinthe comme celui-ci pour tester l’agilité mentale. Accumulez des points et dressez la carte de votre cerveau.


CULTURE

ACTION

CAN ART

DIETMAR KAINRATH

Le crayon aiguisé de Dietmar Kainrath.

LE MARATHON DE NEW YORK, 6 NOVEMBRE 2016.

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ACTION

« Ça fait mal ! Le terrain est coriace, et ça ­représente un gros effort physique. » Jeffrey Herlings, double champion du monde de MX2.

Red Bull Knock Out est la plus grande course de motocross sur sable... et la plus difficile.

EN NOVEMBRE SUR RED BULL TV

PRENEZ DE LA VITESSE

Coureurs automobiles, cyclistes, skieurs ou passionnés de sports électroniques : les fans de vitesse et challenges intenses se retrouvent ce mois-ci sur Red Bull TV.

RED BULL KNOCK OUT  EN DIRECT  LE 19 NOVEMBRE Mille cinq cent pilotes motocross se rassembleront sur la plage de la Scheveningen (proche de La Haye, Pays-Bas) pour la course sur sable la plus difficile au monde. Avec des pointes à 200 km/h, cette épreuve sera suivie sur place par des milliers de fans venus acclamer pros et amateurs.

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CULTURE À NE PAS MANQUER

RED BULL BATTLE GROUNDS: STREET FIGHTER V  EN DIRECT  LE 6 NOVEMBRE

Faisant suite à la finale de Street Fighter V, cet aftershow de deux heures présente les plus célèbres joueurs de la Fighting Game Community avec les battles finales commentées et des interviews.

SHADES OF WINTER: BETWEEN  AVANT-PREMIÈRE  LE 14 NOVEMBRE

REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT Red Bull TV est une télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en direct ou en différé. Pour une télévision originale, libre, et créative. Pour plus d’infos : redbull.tv

THE RED BULLETIN

RUTGER PAUW/RED BULL CONTENT POOL (2), JARNO SCHURGERS/RED BULL CONTENT POOL, GARTH MILAN/ RED BULL CONTENT POOL, MATTIAS HARGIN, DAVID CLANCY, ULRICH GRILL/RED BULL CONTENT POOL

La skieuse et réalisatrice Sandra Lahnsteiner présente Between, le troisième volet de sa série de documentaires Shades of Winter sur les meilleures freeskieuses du monde, avec Julia Mancuso.

DRIVING DIRTY: BAJA 1000  DOCUMENTAIRE  LE 11 NOVEMBRE

Pour disputer la course auto hors-piste la plus difficile outre-­ Atlantique, cinq équipes complètement hétéroclites sont prêtes à tout risquer : leur oseille, leurs engins et leur intégrité physique.

McCONKEY  FILM  LE 20 NOVEMBRE

Le Canadien Shane McConkey est un pionnier regretté du freeski et du ski-BASE. Ce film portant son nom est un hommage sincère à l’un des grands innovateurs du ski et revient sur son héritage.

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ACTION

AGENDA SAVE THE DATE Les ­rendez-vous phares à venir.

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octobre Coupe de Monde CO Aarau accueille la finale de la coupe du monde de course d’orientation. Judith Wyder, triple championne du monde 2014 sera au départ. Et pour ne pas désorienter le public, la course est diffusée et commentée sur grand écran. swiss-orienteering.ch À Sölden, Lara Gut ­défendra son titre de championne du monde.

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21-23 oct. Ouverture de la Coupe du monde de ski 2016 Sölden, Autriche

octobre Tournois de tennis

1er-5 novembre Jazznojazz Zurich

20-22 octobre Rallye International du Valais Sion, Martigny La 57 e édition du rallye comporte quatorze épreuves spéciales et 193,44 km entre Sion et Martigny. Au menu : des points pour le FIA ­European R ­ ally Trophy, dérapages monstres sur d’étroites routes de col et sauts de bolides comme ici avec Craig Been au volant de la ­Peugeot 208 T16. riv.ch

Les puristes font la moue lorsqu’on leur dit que le Jazznozjazz n’est pas si restrictif qu’on le croit. Quoi qu’il en soit, le festival zurichois attire des artistes jazz électro parmi les plus talentueux comme Cinematic Orchestra ou GoGo Penguin. Et avec sa tournée Red & Black Light, Ibrahim Maalouf révèle une f­ acette électro à ne rater sous aucun ­prétexte ! jazznojazz.ch

10-13 novembre Auto Zurich Show Zurich Pour sa 30e édition, le salon de Zurich zoome sur l’interconnexion grandissante entre l’électronique grand public et la ­voiture. Mais pas d’inquiétude, les formes séduisantes des beautés d’acier comme cette Caterham ne sont pas en reste. ­Présentation des tendances virtuelles et réelles vues au Consumer Electronics Show de Las Vegas. Il paraît que nous ­n’aurons bientôt plus à nous demander comment sortir d’un embouteillage ou trouver un bon burger… auto-zuerich.ch

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Ibrahim Maalouf à Zurich en mode électro.

Septuple vainqueur de l’édition, Roger Federer déclare forfait cette ­année. En cause, son opération du genou. Mais le show est assuré grâce à la présence de Rafael Nadal, Milos Raonic, Kei Nishikori et Stan Wawrinka. swissindoorsbasel.ch

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novembre Groove Session À Neuchâtel, la crème mondiale du breakdance dont ­l’Anglaise Terra, star sur YouTube, s’affronte lors de Battle opposant des duos. La star américaine DJ Lean Rock et son acolyte local DJ OB seront aux platines. groovesession.ch

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GETTY IMAGES, ALEXANDRE GUILLAUMOT/DPPI

La Coupe du monde de ski alpin est de retour. Le Géant Dames ouvre le bal sur le glacier de Rettenbach à Sölden. La tenante du titre Lara Gut part favorite après avoir manqué le podium de peu en 2015. Le Géant Hommes suivra le lendemain, le dimanche. Mais Sölden c’est aussi la fête et les soirées avec en guise de sono un dameur de piste tuné pour l’occasion. skiweltcup.soelden.com


ACTION

ET SI…

ON DEVENAIT INVISIBLE

Un spécialiste de la traque nous explique comment faire pour disparaître. Les compétences de Frank M. Ahearn sont peu ordinaires. Il traque les fugitifs grâce aux indices laissés par ces derniers. Un talent qu’il sait aussi utiliser à rebours pour aider des clients fortunés à devenir ­invisibles. Pas question ici de déguisement ou de piratage, mais d’astuces et d’une ­capacité à tirer un trait sur son passé, amis, famille et collègues compris. « Dites-vous que votre ennemi n’est jamais loin, prévient l’auteur de How to Disappear. J’apprends à mes clients à vivre sans créer de liens. » ­Explication.

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Disparaître c’est d’abord se connaître

Vous devez devenir stratège, porter un regard sur votre mode de vie et identifier tout ce qui peut conduire l’en-­ nemi à vous : vos recherches sur le net des six derniers mois, vos habitudes, vos ­manies et modifier tous les comportements qui peuvent éveiller la curiosité. Évitez par exemple de vous balader en Irlande attifé comme un gars de Miami. Si vous êtes dans un bar tapageur, ne soyez pas coincé. Foutez le bordel, comme tout le monde.

EDDIE LAWRENCE

MARK THOMAS

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Optimisez vos effets

Voyagez léger, vous limiterez les dégâts en cas de pertes. Un téléphone prépayé, une carte de paiement prépayée, et une pièce d’identité suffisent. Le reste s’achète partout. Si vous disposez d’un passeport et d’un permis de conduire, mettez l’un des deux à l’abri. Il est inutile de changer d’identité si vous n’êtes pas recherché. Si on vous arrête avec une fausse identité, beaucoup de cash et un paquet de cartes de paiement, vous serez suspect.

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Laissez des traces de navigation

L’art de disparaître repose aussi sur la désinformation, même exagérée, à condition d’être visible. J’ai eu un cas où l’ennemi était le mari d’une cliente. J’ai rempli le portemonnaie de celle-ci de billets de banque et l’ai égaré dans un hôtel parisien en sachant qu’on le rapporterait. Ça n’a pas raté. Le mari cherchait sa femme à Paris alors qu’elle ­vivait à Lisbonne. Donnez-leur de fausses informations pour les détourner des vraies.

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Soyez peu visible

Quoi que vous f­ assiez, il en restera toujours une trace, le tout est d’en ­laisser le moins possible et d’éviter les liens entre vos faits et gestes. Préférez le taxi aux transports en ­commun, vous croiserez ainsi moins de gens. Si vous tombez sur une connaissance, dites-lui que vous ­partez en Belgique dans deux jours. Si elle poste ­l’intox sur Facebook, elle contribuera à la diffuser.

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Utilisez les rapports sociaux

On ne peut éviter le monde entier. L’important est de faire en sorte que chaque rapport contribue à votre ­objectif. Beaucoup pensent à tort qu’un téléphone prépayé est anonyme. En vérité, l’achat a de fortes chances d’être filmé par la caméra de la boutique. Demandez plutôt à un inconnu de le faire à votre place moyennant une rémunération, ainsi vous n’apparaîtrez sur aucune vidéo et é­ viterez le lien entre vous et le téléphone.

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MORECAST Pluie, orage ou neige. Le capteur d’orages MORECAST vous avertit avec précision jusqu’à 60 minutes avant qu’il commence à pleuvoir ou à neiger. www.morecast.com


MEILLEUR TEMPS LA FORMULE 1, CATÉGORIE REINE DU SPORT AUTO. HIGHTECH, VITESSE, MOTEURS SURPUISSANTS, LUTTE SANS MERCI POUR UN CENTIÈME DE SECONDE. DANS CET UNIVERS TRÈS COMPÉTITIF, IL EST UN OBJET QUI TIENT UNE PLACE À PART : LE CHRONOGRAPHE.

CHARLES COATES/GETTY IMAGES/RED BULL CONTENT POOL

DANIEL RICCIARDO RED BULL RB 12 GP D’AUTRICHE 2016

TAG HEUER

Formula 1 Red Bull Edition Chronométreur de la F1 entre 1992 et 2002 et partenaire de Red Bull Racing, TAG Heuer crée la Formula 1 Red Bull Edition. Mouvement à quartz précis au dixième de ­seconde, boîtier et bracelet en acier. tagheuer.com THE RED BULLETIN

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MEILLEUR TEMPS

PORSCHE

1919 Chronotimer Légendes du sport auto sans même figurer en F1, les créations Porsche Design se reconnaissent entre mille, et la 1919 Chronotimer l’illustre. Mouvement automatique et boîtier en titane. porsche-design.com

FITBIT

Blaze Les courses de F1 sont propices aux poussées d’adrénaline. Fitbit Blaze devient l’allié idéal en vous livrant entre autres, votre fréquence ­cardiaque et les notifications de votre smartphone. fitbit.com

ORIS

Williams Chronograph Carbon Fibre Extreme Oris célèbre son engagement en F1 avec l’écurie Williams. Le boîtier de 44 mm en fibre de carbone léger, hautement résistant embarque un mouvement automatique. oris.ch

BREMONT

ALT1-C/PB La précision de la F1 est au cœur de cette montre. Chaque mouvement automatique abrité par le boîtier en acier de 43 mm est testé et certifié par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres. bremont.com

VALTTERI BOTTAS WILLIAMS FW38 GP D’AUTRICHE 2016

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RED BULL CONTENT POOL, FERRARI MEDIA

SAMSUNG

Gear S2 x Atelier Mendini Cette montre conçue par Samsung permet de garder une info d’avance. Associée à un smartphone, les ­notifs des applis comme Formule 1 s’affichent sur son cadran ­multicolore. samsung.com


MEILLEUR TEMPS

JOLYON PALMER RENAULT R.S.16 GP D’ALLEMAGNE 2016

BELL & ROSS

BR-X1 RS16 Elle scelle la coopération entre Bell & Ross et Renault Sport F1. Automatique, boîtier en fibre de carbone, titane, céramique… En édition limitée à 250 exemplaires. bellross.com

NIXON

51-30 Chrono Elle donne durant une course F1 la possibilité de chronométrer le temps au tour. Boîtier de 51 mm et étanche jusqu’à 300 m, elle est adaptée à un port au poignet gauche. nixon.com

THE RED BULLETIN

RICHARD MILLE

RM 011-02 Flyback Chronograph Dual Time Richard Mille et McLaren-Honda s’associent pour 10 ans et inaugurent cette union avec cette montre à fonction chrono et date grande taille. richardmille.com

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MEILLEUR TEMPS

LEWIS HAMILTON MERCEDES F1 W07 HYBRID GP D’AUTRICHE 2016

TISSOT

T-Race Tour de France 2016 Special Edition Tissot est le chronométreur officiel du Tour de France, la Formule 1 du vélo. Cette édition spéciale vous ­donnera fière allure quand passera la caravane. tissotwatches.com

LUMINOX

IWC

Ingenieur Chronograph Edition W125 Ses 750 unités rendent hommage à la Mercedes Benz Flèche d’argent des années trente. Le cœur du ­nouveau calibre de manufacture 69370 avec remontage automatique à cliquet bat dans un boîtier en ­titane de 42 mm. iwc.com

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CHOPARD

Mille Miglia GTS Automatic Speed Black Éditée à 1 000 exemplaires, la Mille Miglia GTS Automatic Speed Black commémore la célèbre course italienne. Son boîtier est en acier DLC hautement résistant. chopard.com THE RED BULLETIN

MARK THOMPSON/GETTY IMAGES, GEPA PICTURES/RED BULL CONTENT POOL

F-22 Raptor 9249 Elle est née sous le signe de la vélocité. Son tachymètre finement gradué calcule la vitesse moyenne. Elle propose en outre un mouvement quartz et un boîtier en titane 44 mm étanche jusqu’à 200 m. luminox.com


MEILLEUR TEMPS

TUDOR

Heritage Chrono Blue Elle met le vintage à l’honneur en reprenant la forme et les proportions originales de la Monte Carlo des ­années 1972-1973. La fascination pour le Grand Prix de la principauté est inépuisable. tudorwatch.com

HUBLOT

Big Bang Ferrari Speciale Ceramic Fruit de l’alliance entre Hublot et le plus connu des bolides italiens, elle arbore fièrement les couleurs rouge et jaune et un discret cheval cabré. Chronographe automatique avec boîtier en céramique. hublot.com

ROLEX

Oyster Perpetual Cosmograph Daytona Rolex est l’actuel chronométreur officiel de la F1. Ce modèle à mouvement automatique avec lunette en saphir anti-rayures doit son nom au célèbre circuit US. rolex.com

SWATCH

Sistem51 Irony Arrow Un seul écrou fixe la roue d’une F1 à son essieu. L’idée a peut-être inspiré la nouvelle Swatch Sistem51 Irony, où une seule et unique vis scelle ­l’ensemble des composants. swatch.com THE RED BULLETIN

SEBASTIAN VETTEL FERRARI SF16-H ESSAIS À BARCELONE 2016 97


MAKES YOU FLY

Quinze sommets de 4 000 mètres d’altitude ­parmi les plus pentus des Alpes : dans son film La Liste, le Suisse Jérémie Heitz (le petit point qu’on distingue sur la photo) présente une ­sélection personnelle des pistes les plus raides et les descend une à une. Le résultat est une ode au ski de l’extrême avec des pistes atteignant jusqu’à 55 ° d’inclinaison et la vitesse 120 km/h. La Liste sur Red Bull TV le 5 novembre.

Le freerider Jérémie Heitz, 26 ans, glisse à 120 km/h sur des pistes quasi verticales.

TERO REP/LA LISTE

BRUNEGGHORN, SUISSE, 6 JUIN 2016

« Je suis en quête de ­bonheur, pas de risque. »

THE RED BULLETIN NUMÉRO 60 DISPONIBLE LE 15 NOVEMBRE 2016. 98

THE RED BULLETIN


9 – 11 DÉCEMBRE 2016, ARENA DE GENÈVE TICKETS DISPONIBLES SOUS WWW.REDBULLFLYINGILLUSION.CH


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