FRANCE NOVEMBRE 2019
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L’AUTRE MONDE
Voyage en apnée sous un fjord glacé du Groenland
TYR EUROPE @TYR_EUROPE @TYRSPORTEUROPE
-S H O P. C O M
ÉDITORIAL
AILLEURS, ÇA COMMENCE ICI
Chaque mois, The Red Bulletin est un tour du monde. En une ce mois-ci, l’apnéiste allemande Anna von Boetticher s’est offert une virée très spéciale sous la glace, au Groenland ; et sur l’île « perdue » de Makatea, en Polynésie, une bande de grimpeurs de haut vol est venue ressusciter les lieux grâce à l’escalade – pour les y rejoindre, notre équipe a mis 40 heures depuis Paris… Montpellier, c’est moins loin, et c’est là que le B-Boy Khalil s’est jeté dans la danse. Pour lui, le voyage reste à venir, vers LE challenge de sa carrière : la finale mondiale du Red Bull BC One le 9 novembre, en Inde. Enfin avec la star mondiale du vélo trial, Danny MacAskill, on se penche sur une décennie de riding innovant, qui l’aura trimballé sur pas mal de spots inspirants. Avec cet Écossais, on partage une envie permanente : vous emmener ailleurs.
STUART KENNY
Journaliste d’Édimbourg, Stuart rêvait d’interviewer le magicien sur deux pneus qu’est Danny MacAskill. « Je suis un adepte depuis 2009 et sa performance le long des balustrades de The Meadows. Dix ans plus tard, c’est à quelques centaines de mètres de là que nous avons discuté. On dit qu’on ne doit pas rencontrer ses héros, mais si ce héros est Danny, ça le fait. » Page 66
EVA MARTINELLO
Lisez plus ! Votre Rédaction
TOBIAS FRIEDRICH (COUVERTURE)
CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS
Journaliste indépendante, experte en gaming et plus particulièrement en esport, Eva couvre les jeux de tir, de stratégie et du genre battle royale. Elle écrit notamment pour Gameblog, Esports Insider et redbull.com. Suivant le jeu League of Legends et son actualité depuis 2012, elle était une intervenante de choix pour vous familiariser avec le show mondial p. 76 qui déterminera l’équipe la plus performante sur ce classique de l’esport.
Pour Tobias Friedrich, photographier dans les fjords glacés fut particulier. « Il faisait - 2 °C, et Anna n’avait qu’une vingtaine de minutes pour évoluer sous l’eau. » THE RED BULLETIN
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CONTENUS novembre 2019
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Pour devenir le boss, Khalil devra batailler en Inde.
82 Au-dessus du toit du monde, la
chute libre passe dans une autre dimension. Comment s’y rendre et vivre le grand saut 86 Une star du gaming en tournée, une épreuve sportive digne d’Aquaman, des afters électro d’exception… Ne ratez rien ! 87 Le Red Bull Rampage et la World Final du Red Bull BC One sont les événements les plus attendus des scènes VTT et breakdance, et c’est à vivre sur Red Bull TV 88 Près de 30 montres, connectées ou non, pour le sport ou pas, ont été sélectionnées par nos soins 96 Ils et elles font The Red Bulletin 98 Pour finir en beauté : des tricks en hélico au-dessus de New York
éléments, c’est saisissant ! 12 Plutôt que de pratiquer le surf sur des déchets, surfons avec ! 14 Grâce à ce musée digital, les sons du passé vivront éternellement 16 Pour s’éclater sur une slackline, voici les tuyaux de Lukas Irmler 18 Pousse le son : la playlist green de Joseph Mount, de Metronomy 20 Livrer des pâtisseries en courant, c’est encore plus savoureux, et c’est le concept de Baba au Run 22 Dans la chambre-cockpit de cet hôtel de Tokyo, vous volerez de nuit… sans bouger d’un mètre
24 E n zone de paix
Anna von Boetticher s’offre une fabuleuse virée en apnée sous les glaces du Groenland
38 G et up, stand up
Pour le groupe japonais DGYL, c’est au-delà d’un délire britpop
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Finale des Worlds de LoL : l’esport au sommet.
4 6 L’instant Khalil
Jusqu’où le breakdance mènera ce Français en ascension ?
LITTLE SHAO, RIOT GAMES,INC, JEREMY BERNARD
6 Quand les athlètes se jouent des
52 S ur la bonne voie
Au bout du monde, une île peut renaître grâce à l’escalade
66 D anny le brillant
MacAskill revient sur dix ans d’exploits insensés à vélo
7 6 League of Legends
Le sport électronique bourre Bercy, et ce n’est pas un sketch
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THE RED BULLETIN
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Makatea : un spot de folie pour les fous de grimpe. Mais ils ne le savent pas encore.
THE RED BULLETIN
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MONT AGUNG, BALI
Du genre planant
SERGE SHAKUTO / RED BULL ILLUME
« Une pleine lune hallucinante à Bali », c’est ainsi qu’Ivan Fominykh, coach de surf, décrit cet incroyable cliché de lui en parapente près du mont Agung, le volcan actif de l’île. Un spectacle psychédélique de lumière nocturne qui est le résultat d’une astuce technique combinée à un équipement spécial. « J’ai pris cette photo à l’aide d’un ruban lumineux LED, explique le photographe Serge Shakuto, avec une exposition de vingt secondes et une lumière stroboscopique déclenchée à distance. » Instagram : @shakuto
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SINGAPOUR
Un Insta en béton Cette photo prise depuis un drone immortalise une session de skate de quelques membres de la petite scène locale de Singapour. L’image, qui joue avec les ombres et les lignes naturelles du park, fait partie d’une série de photos réalisée par le photographe amateur Ebrahim Adam et sélectionnée pour le concours Instagram Red Bull Illume en juin dernier. « Une hallu : trois de mes photos sont sélectionnées », écrivait alors le jeune Singapourien dans son post. Instagram : @ebra_cadabra
YUCATÁN, MEXIQUE
Beauté abyssale
EBRAHIM ADAM/RED BULL ILLUME, ALEX VOYER/RED BULL ILLUME
La beauté de l’apnée se manifeste souvent sous la forme d’animaux incroyables et de paysages spectaculaires ; bancs de baleines ou corail rougeoyant, les profondeurs de l’océan abritent d’innombrables perles à découvrir. La beauté de ce cliché réside pourtant dans l’absence totale de vie marine. Le photographe sous-marin et français Alex Voyer s aisit sa compatriote apnéiste Marianne Aventurier dans l’obscurité d’un cénote du Yucatán, en position fœtale, éclairée par la lumière de la surface. Instagram : @alexvoyer_fisheye
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RYAN CRAIG/RED BULL ILLUME
PE’AHI, HAWAÏ
Son côté sombre Pour la plupart d’entre nous, le surf à Hawaï évoque un ciel bleu, une eau cristalline et des gars échangeant le signe du shaka. La photo ci-contre nous rappelle que tel n’est pas toujours le cas. Ce cliché angoissant qui a pour légende : « Histoire d’une lutte contre une vague monstrueuse » a été saisi par Ryan « Chachi » Craig un jour de vent record à Pe’ahi, spot réputé imprévisible et dangereux. Le surfeur hawaïen Nathan Florence tente ici de décrypter l’océan déchaîné tout en évitant d’être emporté par le vent. Une journée qu’il n’est pas prêt d’oublier. Instagram : @chachfiles
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Surfer sur des déchets Korey Nolan, surfeur natif du New Hampshire, expose la culture du jetable en fabriquant des planches à base de gobelets recyclés.
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Amoureux de l’océan, les surfeurs sont pour la plupart de grands écolos dans l’âme. Pourtant, les planches et les équipements qu’ils utilisent sont souvent issus de matériaux non recyclables avec une empreinte carbone élevée. Korey Nolan, 32 ans, shapeur sur la côte est des États-Unis, a conçu une planche à partir de 700 gobelets Dunkin’ Donuts (une chaîne de restau de donuts et de café) recyclés. Un projet inspiré par les gobelets qui jonchent les rues de son quartier. « Je voulais montrer aux gens la pollution qu’ils génèrent au quotidien pour les inciter à y réfléchir. En moins de dix mois, j’ai accumulé un millier de tasses en polystyrène provenant uniquement de personnes de mon entourage. Cela a déclenché une prise de conscience de leur consommation excessive de café à emporter. » Pour réaliser la planche, les gobelets sont compressés dans un moule, puis recouverts de bambous et de
résine époxy bio. En 2018, cette innovation obtient le deuxième prix d’un concours organisé par la marque Vissla, qui récompense les produits de surf à base de matériaux recyclés. Mais pour Nolan, ce succès ne doit pas encourager l’utilisation de polystyrène. « Produire des planches avec ces gobelets ne règle rien, cela ne fait que déplacer la demande de polystyrène, un matériau utilisé depuis plus de 80 ans, et dont tous les objets sont toujours là, parce que non biodégradables. C’est aussi cela le message de ma planche. » Instagram : @koreytnolan THE RED BULLETIN
KOREY NOLAN, AARON MCNULTY
GLISSE RECYCLÉE
LOU BOYD
Dans le sens des aiguilles d’une montre : Nolan et sa planche dans le café où tout a commencé ; la planche avant d’être f açonnée ; le détail des ailerons ; logo du concours Vissla.
Sauveurs de sons en péril Leurs bruits rythmaient notre quotidien. Quasi absents de nos oreilles à présent, ils rejoignent l’éternité grâce à un site-musée.
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Un téléphone filaire, un clavier d’Apple iBook clamshell, la poignée d’une fenêtre de voiture, la première console Nintendo, une carte routière… Les bruits qu’ils faisaient vous étaient familiers, mais sont probablement inconnus de vos enfants ou de vos plus jeunes collègues. Comme tombés dans l’oubli. Une hécatombe à laquelle les Allemands Daniel Chun et Jan Derksen, fondateurs de l’agence de communication audiovisuelle Chunderksen, ont voulu remédié en créant le premier « musée des sons en voie d’extinction » : Conserve The Sound. Un musée numérique pour l’oreille, lié à des objets d’un passé proche ou sur le point d’en faire partie. « En temps normal, on collectionne les peintures, les illustrations, des classiques du design ou des sculptures, et on les installe dans une expo ou un musée, explique Jan. Mais rares
sont ceux qui collectionnent les sons. Créer un lieu multimédia, ou un musée pour les sons en voie d’extinction, nous fascinait. » Cette collection de souvenirs, proposée gratuitement à tous, est le fruit d’une quête d’objets dont les deux associés recueillent les sons en conditions réelles. Soit 99 % des sources audio proposées sur le site conservethesound.de, qui se veut aussi participatif. « Il est possible de contribuer en nous envoyant des sons que vous aurez enregistrés vous-même, dit Derksen. Par un simple e-mail ou en vous rendant dans la rubrique upload du site. » Il ne vous reste donc plus qu’à vous transformer en conservateur des sons qui vous sont chers, et de les confier à la disponibilité de notre mémoire collective pour l’éternité. Tant que le site marche... conservethesound.de THE RED BULLETIN
CHUNDERKSEN/CONSERVETHESOUND.DE
CONSERVE THE SOUND
HANS HAMMER
Du projo 8 mm à la machine à écrire, connaissez-vous leur son ? Chun (en bas à g.) et Derksen les ont sauvegardés.
LG XBOOM, vivez l’intensité du son Des enceintes fun, festives et puissantes pour offrir une expérience sonore unique. Découvrez le son exceptionnel de la gamme XBOOM qui accompagnera tous vos moments de fête ! En tant que partenaire de l’événement, LG accompagnera toutes les étapes du Red Bull Dance Your Style 2019.
Go
« Dans n’importe quel sport, le succès dépend avant tout de sa capacité à endurer la frustration. »
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THE RED BULLETIN
LUKAS IRMLER
Trouver son équilibre
Lukas Irmler, qui a franchi sa p remière slackline en 2006, détient deux r ecords du monde dans le Guinness et a défini diverses normes en highline.
THE RED BULLETIN
VALENTIN RAPP
LOU BOYD
Détenteur d’un record mondial, l’Allemand vous prodigue ses conseils avant de vous lancer sur une slackline. Facile ?
La pratique de la slackline est simple et en même temps, d’une difficulté extrême. Cela se résume à marcher d’un bout à l’autre d’une longue sangle ; pourtant, rares sont ceux qui maîtrisent l’exercice. Lukas Irmler en fait partie. « Au début, je me sentais incapable d’aborder une slackline, explique l’Allemand de 31 ans. Mais j’ai insisté et les premiers progrès sont apparus. Lorsque j’ai franchi ma première petite slack, je me suis retourné, tout étonné d’avoir réussi une chose que je tenais pour impossible. » Depuis, Lukas Irmler a marché sur bien des slacklines et des highlines (pratique en haute montagne) parmi les plus impressionnantes et les plus difficiles au monde. Notamment en août dernier lorsqu’il établit le record de la plus longue traversée : une highline longue de 2 000 m à Asbestos, au Québec. « Avec ce record, je réalisais l’un de mes plus vieux rêves, confie Irmler. Si vous repoussez sans cesse vos limites, vous
finissez par repousser celles du sport même. C’était un moment très spécial pour moi. » Irmler révèle ici ses cinq meilleurs conseils en matière de slackline. « Dans n’importe quel sport, le succès dépend avant tout de sa capacité à endurer la frustration, précise-t-il. On échoue beaucoup avant de réussir. Le tout est d’être suffisamment passionné et tenace pour persévérer et continuer à y croire. »
1. Allez-y mollo « Commencez sur une slack courte et basse. Exercez-vous jusqu’à une maîtrise totale. »
2. Pieds nus « Cela permet de mieux sentir la slack. »
3. Droit devant « Vos pieds doivent être parallèles à la slack, et non dirigés vers l’extérieur. Ainsi le point d’ancrage sera dans votre ligne de mire. »
4. La posture est primordiale « Les genoux doivent être légèrement fléchis et les bras constamment relevés. On a souvent tendance à oublier leur rôle dans l’équilibre. »
5. Concentration maximale
« Restez focalisé sur le même point au bout de la slack. Beaucoup font l’erreur de regarder leurs pieds. » 17
METRONOMY
Jardin secret Quand il ne compose pas d’hymnes indie-pop, Joseph Mount, du groupe Metronomy, jardine. Il présente ici quatre m orceaux liés à sa passion.
The Kinks
Stevie Wonder
Miles Davis
« C’est un calembour, évidemment, un clin d’œil au jardinage. Comme arracher les pommes de terre par exemple. Dans le jardin, je suis responsable des tâches ardues, et Mariam, ma petite amie, de la partie créative. Je laboure, j’arrache les mauvaises herbes, bref, je fais le gros œuvre. C’est mon rôle. »
« Jardiner, c’est se confronter à soimême, au cycle de la vie humaine, aux saisons, au temps qui passe. Écouter ce morceau en se préparant à jardiner est une belle entrée en matière, cela donne envie de saisir une binette et d’enfiler des gants, et vous rappelle qu’il est vain de s’opposer à la nature ou de la contrarier. »
« Ce morceau évoque le désir de renaître sous la forme d’une fleur. L’idée est belle, mais je sais d’expérience que la culture de fleurs est peu gratifiante. Cela exige un travail fou où l’on doit sans cesse créer des boutures et repiquer. Ce type de jardinage est exigeant, donc pas vraiment mon rayon. Je ne fais pas dans la dentelle. »
« Ado, je prenais mon petit-déjeuner à 11 heures le week-end. J’écoutais Miles en regardant mes parents jardiner. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’ils faisaient. Ce titre de seize minutes est une préparation mentale idéale avant une longue séance de désherbage par exemple. Très sympa. Je vous invite à tenter l’expérience. »
Pull Up the Roots (1983)
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The Village Green Preservation Society (1968)
Come Back as A Flower (1979)
Concierto De Aranjuez (Adagio) (1960)
THE RED BULLETIN
GREGOIRE ALEXANDRE
Talking Heads
MARCEL ANDERS
Formé en 1999, Metronomy a imposé au fil des ans un style synthpop aux multiples influences, du rock psychédélique des années 60 à l’electronica, en passant par Prince et N.E.R.D. Le groupe anglais intègre régulièrement les best of annuels des magazines de musique, et leurs albums figurent dans les top 10 anglais et français. L’inspiration pour Metronomy Forever, leur sixième album, le fondateur Joseph Mount (en violet sur la photo) l’a puisée dans son jardin. « J’ai beaucoup jardiné », confie l’auteur-compositeur de 37 ans. Cette passion influence aussi sa playlist personnelle. Démonstration avec la fleur des titres qu’il affectionne… metronomy.co.uk
ALPHATAURI.COM
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THE RED BULLETIN
CHARLES MARTINON
CHRISTINE VITEL
BABA AU RUN
Candy rush « Ne soyez pas timides et faites-vous plaisir, les babas viennent à vous en courant. » C’est la promesse de Jean-Baptiste Martinon, Parisien de 24 ans, qui a lancé un concept décalé : livrer vos pâtisseries préférées… au pas de course !
the red bulletin : Pourquoi le baba au rhum, cette pâtisserie un peu désuète ? jb martinon : À l’origine, tout part vraiment du jeu de mot Baba au Run, parce que j’aime courir. C’est un peu un ex-voto : j’ai toujours apprécié la gastronomie, la course à pied et bosser dans la livraison. Il y a assez peu d’adeptes de babas, et ça m’arrangeait bien que ce ne soit pas la pâtisserie préférée des Français, ainsi j’ai pu démarrer tranquillement sans être submergé par la demande. Le jour où j’ai décidé de me lancer, j’ai choisi les meilleurs babas au rhum de Paris, chez Sébastien Gaudard. Combien de kilomètres courez-vous par jour ? Chaque tournée fait entre 15 et 27 bornes, dans tout Paris. L’objectif de mon service de livraison, c’est qu’il soit extraordinaire et donc que les gens se disent : « C’est improbable, ça n’a pas de sens logistiquement parlant. » Êtes-vous en concurrence avec les livraisons à vélo ? Avec moi en l’occurrence, c’est moins rapide qu’à vélo, mais
« C’est improbable, ça n’a pas de sens logistiquement parlant. »
THE RED BULLETIN
c’est un vrai service. Et je me rends compte avec ce que je récolte que les gens sont prêts à le valoriser, car ce sont eux qui choisissent ce qu’ils donnent, et ils choisissent de payer l’expérience. Alors que la livraison de repas, c’est un service d’exception dévalorisé par son prix : 3 €, ce n’est pas le vrai prix d’une livraison. Quelqu’un qui va dans le restau de ton choix, et t'apporte un plat chaud directement chez toi en vingt minutes. Pourquoi ça marche alors ? La pâtisserie, c’est sympa, ça fait un petit cadeau que les gens aiment bien pour un goûter ou un anniversaire. Et puis les pâtisseries ne souffrent pas, car le bras est un excellent stabilisateur naturel : spontanément, il va aller à l’inverse des mouvements du corps et donc amortir les à-coups qu’il pourrait y avoir en courant. Les desserts sont bercés au fil de la course et ça leur fait un beau petit voyage. Et si on n’aime pas les babas ? En marge du service de livraison de pâtisseries à Paris, il y a les aventures en vidéo de Baba au Run, que j’ai créées au début de l’été. Ce sont des livraisons loufoques et ponctuelles, vouées à n’être faites qu’une seule fois. Sur le même principe : un jeu de mots, un sport, une pâtisserie. J’ai commencé avec le Paris-Brest : je suis parti à vélo pour relier Brest depuis Paris, ça m’a pris quatre jours (vidéo sur YouTube, ndlr) !
Sauf que le gâteau a dû arriver dans un drôle d’état… Il n’était plus comestible, c’est sûr, mais la mairie à qui je l’ai offert l’a mis sous cloche, en souvenir. (rires) L’intérêt des aventures Baba au Run, c’est que j’agrémente ainsi mon catalogue de pâtisseries livrées en courant. Donc maintenant que j’ai officiellement livré un Paris-Brest à Brest, je le propose à la livraison à Paris ! Je débloque des articles sur mon catalogue, un peu sur le principe d’un jeu vidéo. Et comme pour un jeu vidéo, il existe une communauté Baba au Run ! Absolument, j’apprends beaucoup de ceux qui me suivent. Ils me donnent des idées. Sur Instagram, on vous voit proche des clients. La pâtisserie resserre-t-elle les liens ? J’adore l’inconnu, les histoires à raconter, les anecdotes ; c’est le même esprit qu’Antoine de Maximy dans J’irai dormir chez vous. Depuis que je suis tout petit, je pars en vélo, à pied, je toque chez les gens et découvre des univers complètement différents de ceux dans lesquels j’évolue. Mais Baba au Run, c’est plus qu’un défi un peu barré ? C’est un mix de tout ce qui me motive. Quand je fais du sport, je le fais à fond. Donc si je fais de la course à pied, je vais faire un marathon. J’aime le côté sportif, pour la performance, mais surtout pour l’expérience à raconter qui montre qu’avec un peu de volonté et de temps, c’est réalisable. Quelles aventures à venir ? Mon but pour septembre, c’est de livrer un mont-blanc au sommet du Mont-Blanc. Et en février 2020, porter une rose des sables au Marathon des sables. C’est mon rêve !
Instagram : @baba_au_run 21
La chambre Superior Cockpit Room du Haneda Excel : s’endormir à Tokyo pour se réveiller… toujours à Tokyo.
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HANEDA EXCEL HOTEL TOKYU
Vol de nuit Cet hôtel nippon propose une chambre é quipée d’un simulateur de vol Boeing grandeur nature.
LOU BOYD
La présence d’un ex-commandant de bord expérimenté permet une vraie expérience de pilotage. » L’aventure, comme l’on peut s’en douter, a un prix. La nuit en chambre double coûte 25 300 yens (220 €) auxquels il faut ajouter 30 000 yens (250 €) pour la séance de simulation qui dure 90 minutes et qui ne peut avoir lieu que sous le contrôle de l’instructeur. En l’absence de ce dernier, les occupants de la chambre n’ont pas le droit de toucher ni au simulateur ni aux manettes durant leur séjour. Alors si l’expérience de la chambre au simulateur du Haneda Excel vous tente, mieux vaut vous dépêcher pour réserver. La chambre est déjà louée pour les deux premiers mois de sa mise en service. Des créneaux sont encore disponibles… mais ils ne le resteront pas longtemps. tokyuhotels.co.jp
TOKYUHOTELSJAPAN.COM/HANEDA EXCEL HOTEL
L’idée de se retrouver dans un avion après un vol long courrier rebuterait la plupart d’entre nous. Mais visiblement, ce n’est pas le cas de tous les voyageurs. Le Haneda Excel Hotel Tokyu a eu l’idée de créer une chambre permettant aux visiteurs de prolonger leur vol. Le simulateur de la chambre baptisée Superior Cockpit Room, reproduit la cabine de pilotage d’un Boeing 737-800 reliant la capitale de Tokyo à l’aéroport Itami d’Osaka. Un instructeur confirmé assure la formation des clients avant de leur céder les commandes. L’idée peut sembler farfelue, sauf que l’hôtel est situé près de l’aéroport international Haneda de Tokyo avec une vue directe sur deux des pistes principales, pour le plus grand plaisir des passionnés d’aéronautique. « Le concept “hôtel d’aéroport” était au cœur du projet, explique un représentant du Haneda Excel.
THE RED BULLETIN
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DE DÉLICIEUX FILETS DE POULET PANÉS ET FRIT-MAISON AVEC AMOUR
EN ZONE DE PAIX L’apnéiste allemande ANNA VON BOETTICHER a exploré les dessous d’un fjord gelé dans l’est du Groenland. Autant de descentes spectaculaires qui lui ont permis de retrouver la paix intérieure. Texte SABRINA LUTTENBERGER Photos TOBIAS FRIEDRICH 24
Anna von Boetticher face à un iceberg : c’est comme si l’on touchait une balle de golf géante.
LE MONDE DU DESSOUS Anna von Boetticher explorant un iceberg par douze mètres de fond. Elle se souvient que sa surface était lisse et transparente, et qu’un peu partout se trouvaient des passages pour plonger, à condition d’y aller sans bouteille sur le dos et de prendre son courage à deux mains. 27
GLACE… ET ANGOISSE Lors d’une plongée en profondeur, les icebergs et la banquise bouchent la vue à la surface de l’eau. Ce phénomène, hautement oppressant et anxiogène, rend impossible la possibilité d’utiliser une corde de sécurité. 28
GETTY IMAGES
Groenland
Nuuk
Tasiilaq
DES PORTES SUR L’AILLEURS Au large de Tasiilaq, dans l’est du Groenland : le trou principal est de forme triangulaire et les trois autres trous ronds servent de sortie de secours aux plongeurs. Lorsque von Boetticher s’est perdue, ce sont eux qui lui ont sauvé la mise (ci-contre).
Au Groenland, ne vous découvrez pas d’un fil… ou seulement au tout dernier moment.
Se réchauffer les pieds avec de l’eau chaude, c’est la « méthode Thermos ».
Faire vite, trèèès vite : par – 27 °C, la glace se referme rapidement.
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LES NERFS À RUDE ÉPREUVE Von Boetticher éclaire le passage dans un canyon sous-marin. La gorge, qui transperce le fjord face à la ville de Tasiilaq sur une vingtaine de mètres, se situe loin du trou percé dans la glace. Quand elle prend ce genre de risque, la plongeuse se fie entièrement à son expérience et à son mental. 33
E
lle peut retenir sa respiration pendant six minutes et 12 secondes. Soit plus longtemps que n’importe qui en Allemagne, son pays d’origine. Et quand Anna von Boetticher ne se trouve pas sous l’eau, c’est avec un enthousiasme contagieux et sans prendre une seule respiration qu’elle se met à parler de la fascination pour la plongée qu’elle ressentait déjà dans la piscine de ses parents. Elle raconte aussi comment elle s’est mise à plonger en apnée, c’est-à-dire sans bouteille d’air comprimé, il y a douze ans. Depuis, cette apnéiste hors pair de 49 ans a établi 33 records d’Allemagne, un record du monde, et a remporté trois médailles de bronze aux championnats du monde. Mais plutôt que de s’entraîner pour la compétition, Anna von Boetticher préfère plonger dans des endroits inhabituels. Comme cette année au Groenland, où elle s’est aventurée loin de la surface dans un fjord gelé avec son partenaire de plongée et photographe, Tobias Friedrich. the red bulletin : Vous pouvez plonger n’importe où dans le monde et vous choisissez une étendue de glace. Pourquoi ? anna von boetticher : Déjà enfant, j’avais une attirance profonde pour les régions sauvages de la planète. Et j’étais toujours heureuse quand il neigeait. J’adore la
neige ! Le moment de se rendre au Groenland était également tout indiqué. J’ai traversé une période difficile, j’avais besoin de paix intérieure. C’est quand la nature montre ses extrêmes que je la trouve la plus réconfortante. Au Groenland, face à cet univers monochrome auquel je devais m’exposer physiquement et mentalement, tout le reste s’est arrêté. Votre camp de base était à Tasiilaq, un endroit entouré de glace six mois par an. Il est inimaginable d’aller plonger là-bas. Quel a été le plus grand défi de votre expédition ? Pour moi, il s’agissait avant tout de savoir comment rester au chaud par – 27 °C à l’extérieur. Je m’y suis préparée méticuleusement. Un exemple : avant de plonger en apnée, il est préférable de ne rien avoir dans l’estomac. Mais je savais que cela ne fonctionnerait pas si je restais dans le froid pendant sept heures et que je ne voulais pas geler. J’ai donc dû manger une quantité incroyable d’aliments riches en nutriments énergétiques : beurre d’arachide, flocons d’avoine, sucre. Et je portais des couches de vêtements les unes sur les autres. Il s’agissait aussi de déterminer avec précision combien de temps je pouvais rester dans l’eau. C’était déjà très extrême et à la limite de ce qu’on peut s’imposer.
L’eau sur les lunettes et la combinaison d’Anna se transforme en glace dès qu’elle en sort.
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THE RED BULLETIN
« C’était à la limite de ce qu’on peut s’imposer. »
Von Boetticher s’est donné des repères sous l’eau pour retrouver facilement son chemin vers la sortie.
« Il faut se remettre en question. C’est comme cela qu’on apprend à rester calme. » Mais n’est-ce pas justement la raison d’être de l’apnée : repousser ses limites ? Bien sûr, je veux toujours aller un mètre plus bas et évidemment, cela m’ennuie de ne pas avoir mieux plongé et plus profondément que les fois précédentes. Mais il faut être honnête avec soi-même : quelle est ma condition physique, quelle est la situation extérieure et comment dois-je m’ajuster ? Ce n’est qu’alors que je peux prendre une décision objective qui n’est pas motivée par mes émotions ou mon ego. Avoir ce contrôle est l’un des secrets d’une plongée en apnée sûre et réussie. Supposons que je sois prête à aller au-delà de mes limites. Comment franchir l’étape finale et décisive ? Cela tient en grande partie à l’expérience personnelle et la compréhension de ce qui se passe dans son corps. Avec la plongée en apnée, vous parvenez à chaque fois à vaincre l’instinct primaire qu’est la respiration : dois-je vraiment respirer ou s’agit-il d’une fausse alerte ? C’est comme lorsque vous avez mal aux jambes après deux étages mais que vous allez quand même monter jusqu’au quatrième. D’accord, mais il est plus facile de me dépasser en montant les escaliers. Après tout, qu’est-ce qui peut bien arriver de grave ? En gros, c’est comme retenir son souffle. On peut vaincre un instinct, aussi bien physiquement que mentalement, beaucoup plus facilement qu’on ne le croit. La fois suivante, j’affronte une nouvelle situation avec davantage de confiance en moi. Que faire si la peur ou la nervosité me gagnent quand même ? Comment rester calme au moment décisif ? Dans une certaine mesure, vous apportez la paix avec vous. Tout le monde peut en faire l’expérience. Pour cela, il faut de temps en temps se mettre au défi et s’exposer à de nouvelles choses. C’est ainsi que l’on apprend à se familiariser avec le sentiment d’inconfort. Ceux qui s’exposent consciemment à des situations plus stressantes que la normale parviendront donc à un moment donné à rester calme. Alors vous êtes toujours détendue ? Je n’ai encore jamais ressenti de panique lors d’une plongée en apnée. Je réagis toujours avec beaucoup de calme aux problèmes que je rencontre sous l’eau ; je suis très forte mentalement en plongée. Ce qui est intéressant, c’est que cela a déteint sur les autres aspects de ma vie. J’ai peur, mais je garde cette émotion pour plus tard. Cela dit, j’ai déjà passé un test psychologique et je suis tout à fait dans la moyenne. Je ressens de la peur comme tout le monde. THE RED BULLETIN
Une fois et plus jamais ! Se changer sur la banquise est un supplice.
Vous vous confrontez souvent à de nouveaux défis. En tant que formatrice pour l’armée allemande notamment. C’est vrai. Entre autres choses, je travaille avec les nageurs de combat et les plongeurs démineurs. Un défi de taille et une coopération de très haut niveau. Il s’agit aussi de cela : comment apprendre à contrôler l’instinct de panique qui veut vous dicter une façon de réagir. Et vous, qu’apprenez-vous ? Je suis impressionnée par le flegme avec lequel les instructeurs et les soldats procèdent. Il ont une manière bien particulière de poser leurs exigences et d’apporter leur soutien. Que la manœuvre se déroule correctement ou pas, l’entraîneur se tient debout au bord de la piscine, imperturbable. C’est ce que j’ai appris : la façon dont je me comporte a une influence directe sur la pression que je mets. Sans p rononcer un seul mot. Malgré toutes vos années de plongée, qu’est-ce qui continue de vous surprendre ? L’expérience du monde sous-marin est toujours intense, extraordinairement belle et différente. C’est difficile de la comparer à quoi que ce soit d’autre. Vous n’y a ppartenez pas en tant qu’être humain, mais vous pouvez quand même vous adapter jusqu’à un certain point pour y passer un peu de temps. annavonboetticher.com
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Get up,
Stand up Un groupe français de rock ou pop qui chante en anglais, c’est devenu banal, voire la norme. Pour les Japonais, c’est un acte de revendication. Le groupe DYGL se fait le porte-parole de la nouvelle génération nippone, exaspérée par la mainmise des m agnats corrompus sur l’entertainment et par la culture d’obéissance de son pays. Rencontre. Texte FLORIAN OBKIRCHER Photos ERIN UEMURA 38
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« Laissez-vous aller ! » Le guitariste de DYGL Yosuke Shimonaka donne l’exemple lors d’un concert à Yonago.
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Les fans de DYGL patientent pour faire signer leur CD après un concert à Okayama.
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n quoi le public du Japon estil différent ?, interroge-t-on. Nobuki Akiyama réfléchit un instant. Le musicien est accroupi, coincé entre les hautparleurs et les flight cases des instruments. « Dans des villes comme Londres, nos fans dansent et chantent en même temps ; les gens à Tokyo sont timides et polis, ils ne veulent déranger personne. À nos concerts, ils sont si silencieux que je suis incapable de dire s’ils ont aimé notre performance. Je vérifie les réactions sur Twitter après coup pour m’assurer qu’ils ont apprécié et passé un bon moment, dit-il dans un sourire. Vous allez le constater par vousmême. » Il désigne le mur. L’espace du fond est rempli de fans qui attendent qu’Akiyama et ses acolytes montent sur scène. Âgé de 27 ans, Akiyama est le leader de DYGL (prononcez day-glo), considéré comme l’un des meilleurs
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jeunes groupes du Japon. Paru en 2017, leur premier album, Say G oodbye to Memory Den, a été produit par Albert Hammond Jr, guitariste des Strokes et fan de la première heure. L’album est qualifié par le magazine musical NME de « turbulent voyage à travers l’indie, le rock’n’roll et le punk ». En juillet, DYGL sortait la suite, Songs of Innocence & Experience, enregistré à Londres, la ville d’adoption du groupe, et masterisé dans les studios d’Abbey Road, un haut lieu de pèlerinage des mélomanes. De retour à Tokyo cet été, le quatuor a effectué une tournée de salles de 300 personnes afin de peaufiner de nouvelles chansons devant un public restreint avant de monter sur l’une des scènes principales du Fuji Rock Festival. Nous les rejoignons à Okayama, au Pepper Land qui a ouvert ses portes en 1974 et programmé le who’s who de la musique underground au fil des ans. Pour ce concert, les places se sont vendues en un éclair et les fans s'y pressent comme des sardines. Défiant les prédictions d’Akiyama, le public commence à s’agiter rapidement. Pendant la quatrième chanson du set (qui est aussi le premier single du nouvel album), Spit it Out, les poings se mettent à pomper et les fans dansent et pogotent avec enthousiasme. Akiyama est visiblement ravi. Les chansons de son groupe, chargées de riffs de guitare et de refrains accrocheurs, font qu’il est difficile pour le public de rester immobile. Pour DYGL, e ncourager les fans à surmonter leurs inhibitions fait partie d’un programme plus vaste initié il y a presque dix ans. À l’époque, Akiyama était obsédé par les groupes britanniques, des Beatles à leurs débuts jusqu’à des formations comme The Libertines, en passant par l’indie rock, genre dans lequel il était difficile de trouver des modèles locaux pour cet adolescent de Tokyo brûlant d’intégrer un groupe. C’est le succès des Français de Phoenix qui l’a finalement encouragé en 2012 à créer DYGL avec ses amis de fac, Kohei Kamoto (batterie), Yotaro Kachi (basse) et Yosuke Shimonaka (guitare). « Phoenix est devenu très populaire aux États-Unis ; les gens ne semblaient pas THE RED BULLETIN
Nobuki Akiyama, Yosuke Shimonaka, Yotaro Kachi et Kohei Kamoto se sont rencontrés à la fac en 2011.
« Au Japon, on nous appelle ”le groupe qui chante en anglais“. »
En live au Pepper Land, à Okayama. DYGL a sorti un second album en juillet qui connaît un franc succès.
Iseo Nose, 72 ans, boss du Pepper Land, aux DYGL : « Restez fidèles à vous-mêmes, vous êtes lancés. »
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sont à la recherche d’artistes qui apportent quelque chose de nouveau et de différent. Retenir l’attention et se démarquer sont les plus grands atouts de tout musicien du XXIe siècle ; le moment semble donc venu pour un groupe japonais de jouer une britpop qui surpasse la meilleure britpop de n’importe quel groupe anglo-saxon. Ou presque. Akiyama s’empresse de corriger que l’orientation musicale de DYGL n’est pas une stratégie marketing calculée. « Tokyo est loin des épicentres traditionnels de la culture pop comme Londres et New York, il est donc naturel pour nous d’accueillir la musique étrangère sans parti pris et de choisir librement des éléments de tous genres et tous pays confondus. » Interrogé sur les aspects japonais de la musique de DYGL, il répond sans hésiter : les mélodies. « La musique des groupes étrangers qui percent au Japon est très mélodique. Les Japonais parlent très peu l’anglais alors ils se concentrent plus sur les mélodies que sur les paroles. Je pense que c’est aussi pour cela que nos fans adoptent si facilement nos chansons. »
D « Ceux qui sont au pouvoir ne se soucient pas de l’impact culturel de la musique. »
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se soucier de leur accent », souligne Akiyama. Comme Phoenix, DYGL a décidé de chanter en anglais, ce qui fait d’eux des outsiders tant dans leur propre pays – « On nous a étiquetés comme “le groupe qui chante en anglais” » – qu’à l’étranger. Pourtant, cette décision s’est avérée la bonne. « Un changement de paradigme culturel s’est produit à cette époque : les Japonais ont commencé à regarder un peu plus loin que le bout de leur nez et à s’ouvrir davantage. » Le triomphe actuel de la musique pop latine ou coréenne dans les charts américains, un phénomène qui aurait été difficile à imaginer il y a quinze ans, est la preuve que les auditeurs, où qu’ils soient,
YGL n’est pas un groupe explicitement politique, tient à préciser Akiyama. Nombre de leurs chansons parlent d’amour et d’amitié. Pourtant, ce sont grâce à leurs textes politiques qu’ils attirent l’attention sur eux ; tout particulièrement à l’étranger, car les groupes japonais qui caracolent dans les hit-parades internationaux se comptent sur les doigts de la main. Prenez la chanson Don’t You Wanna Dance in This Heaven, qui traite de l’histoire répressive du Japon et plus particulièrement de l ’archaïque loi fueihō. Introduite en 1948 pour réglementer l’industrie du sexe, elle interdisait à la population de danser après minuit dans de nombreux endroits. Jusqu’en 2010, les autorités ne l’ont guère appliquée mais y avaient recours à chaque fois qu’elles avaient besoin d’un prétexte pour sévir contre la vie nocturne. Bien que la loi ait été révisée en 2016, elle est devenue un exemple marquant de la politique au Japon, explique Akiyama. « Les gens au pouvoir ne se s oucient pas de l’impact 43
Le groupe se distrait dans un magasin de jouets avant le show de Yonago où sa loge (ci-dessous) l’attend.
culturel de la m usique moderne ; ils veulent contrôler leurs sujets. Il semble que cela soit un problème lié au système du pays. » Récemment, un scandale a éclaté, impliquant plusieurs comédiens de renom de la télévision qui se seraient produits lors de soirées mises en place par un syndicat du crime organisé, ce qui aurait poussé l’agence les représentant (Yoshimoto Kogyo, le plus grand groupe de divertissement du pays) à les licencier. Ce à quoi les comédiens ont réagi en dénonçant les conditions de travail de l’agence qui sous-payerait et exploiterait ses artistes, et qui les aurait incités à ne pas parler aux médias des liens présumés de la dite agence avec le crime organisé. Une autre agence a été accusée d’avoir conspiré pour empêcher trois anciens membres 44
« Il ne s’agit pas du pays, il s’agit d’individus, il s’agit de vous ! » du boys band SMAP de passer à l’antenne parce qu’ils avaient quitté l’agence. « Ces agences contrôlent l’industrie du divertissement nippone. Les artistes sont à leur merci, déplore Akiyama. Personne ne les défie. Les Japonais sont trop polis pour dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas, car cela peut être très risqué. » Connaissant un succès international en dehors
de ce système d’agences, DYGL s’estime bien placé pour aborder le sujet. Au lendemain de la c atastrophe nucléaire de Fukushima, de grandes manifestations au Japon ont semblé marquer le réveil d’une population politiquement apathique. Mais huit ans plus tard, cet élan de protestation et de changement s'est essoufflé. Quelques jours avant notre entretien, le taux de participation aux élections à la Chambre haute du Japon était inférieur à 50 %, le deuxième taux le plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela, Akiyama a hâte de l’évoquer lors de son concert le soir-même. « Maintenant que nous avons vécu dans des villes comme Londres et New York, nous voyons la politique japonaise sous un jour nouveau. À l’étranger, il est normal de discuter de politique et d’exprimer ses opinions. Ici, cela arrive trop rarement. » Avant de jouer Don’t You Wannna Dance in This Heaven, Akiyama lance une injonction sincère à ses fans. « Il ne s’agit pas du pays, il s’agit d’individus, il s’agit de vous. Alors si vous avez quelque chose à dire, dites-le. Laissez-vous aller ! » Trois minutes plus tard, le guitariste Shimonaka retire son T-shirt et plonge dans la foule pendant qu’Akiyama hurle et s’excite sur sa guitare comme un fou. De l’importance de donner l’exemple. dayglotheband.com THE RED BULLETIN
Texte PH CAMY Photos LITTLE SHAO Stylisme SOLEILA CHAOU
L’INSTANT KHALIL
Khalil, 27 ans, est l’un des danseurs français les plus appréciés et reconnus dans sa discipline : le breakdance. Le 9 novembre, à Mumbai, en Inde, lors du Red Bull BC One, il affrontera l’élite mondiale des B-Boys, et espère beaucoup des JO de 2024 qui s’ouvriront peut-être aux danseurs de break. En attendant, pour lui dans le battle, c’est l’instant qui détermine l’avenir.
Ceci n’est pas juste une pause : le danseur Khalil développe son art athlétique, le breakdance, depuis plus de quinze ans.
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the red bulletin : C’est votre première participation à la finale mondiale du Red Bull BC One, que l’on pourrait qualifier de Coupe du monde de breakdance. Un BC One, cela représente quoi pour un B-Boy ? khalil : Tout le monde veut ce titre, tout le monde veut participer au moins une fois dans sa vie au Red Bull BC One. Ça fait seize ans que je danse, et j’ai déjà disputé une finale européenne contre un autre Français, Mounir, en 2012. Participer à la finale mondiale du BC One, j ’attends ça depuis un moment. (rires) Je suis impatient d’y être. Quand bien même on atteint une telle échéance, à son meilleur niveau, il est très difficile de se projeter sur une victoire qui reste toujours aléatoire dans l’univers du breakdance. Je pense notamment au fait que le jury du Red Bull BC One est composé de cinq personnes.... Le breakdance est complètement subjectif, entre art et sport… C’est une forme d’art, ça c’est sûr, car c’est de la danse, mais il a aussi cette dimension athlétique. Et en effet, nos battles sont jugés par d’autres danseurs qui décident qui remportera chaque battle. Tout est subjectif dans cette danse.
Une chose est sûre, le 9 novembre, en Inde, vous affronterez la crème des danseurs mondiaux... Comment vous y préparez-vous ? Je ressens beaucoup d’impatience, mais je ne veux pas me mettre trop de pression. Avant un tel rendez-vous, il faut trouver le juste milieu entre une bonne préparation, sans trop de pression, et une approche détendue. Et le jour J, ton résultat dépend de beaucoup de choses : de ta forme du moment, du tirage, du jury. En battle, tout se joue sur le moment. Si tu refais le même battle le lendemain, on pourra déclarer un autre vainqueur. C’est donc l’instant présent qui compte, et c’est justement ça qui est beau. Est-ce que le fait que la compétition se passe en Inde amène davantage de pression sur les danseurs ? J’ai déjà été à Mumbai, pour être juge d’un événement de danse et c’est une expérience dont je me souviendrai. Tu vois des choses difficiles là-bas. Émotionnellement parlant, ce n’est pas toujours simple. C’est un autre monde. Est-ce que cet environnement particulier, la pauvreté, la pollution, la chaleur, perturbera les danseurs ? Je ne peux pas te le dire, mais de mon côté, je suis préparé à cela, je sais à quoi m’attendre. Au-delà de ces aspects, quand je m’y suis rendu par le passé, j’ai trouvé les danseurs hyper accueillants. Ils réagissent au moindre move, ça va être intense ! Au-delà de ces événements, majeurs, votre réalité de danseur, c’est quoi ? Plein de choses en même temps. C’est la réalité d’un artiste, d’un pédagogue, d’un athlète... Je suis à la fois un compétiteur, un artiste sur scène, un intermittent du spectacle qui se produit avec plusieurs compagnies. Dans ce cadre, je suis un artiste danseur qui monte sur scène, et qui a ses tableaux et ses rôles à tenir ; il y a aussi la compétition, par laquelle j’ai commencé et pour laquelle j’éprouve véritablement de l’amour, car elle me procure une adrénaline que je ne trouve pas ailleurs. Quand je fais de la compétition, bien que je sois un danseur, je me sens plus athlète, voire « combattant ». Comment décrire ce monde du breakdance compétitif, le battle ? C’est un monde cruel. Ce sera soit lui, soit
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« Le battle est un monde cruel. Ce sera soit lui, soit moi. » moi. On ne sera pas deux à passer à l’étape suivante du battle. Il n’y a pas de peut-être… Non, non ! C’est toi ou moi, point ! Cela crée une tension et une décharge d’adrénaline que je ne retrouve pas sur une scène. Mais dans une compagnie de danse, on va chercher à dire et revendiquer autre chose. Et le corps peut s’exprimer d’une manière différente. Je m’épanouis autrement et je me nourris de ce que je fais dans la compagnie pour l’adapter à la compétition. Quand avez-vous commencé le break ? Aux alentours de 2003, puis j’ai intégré les Legiteam Obstruxion, un crew de danseurs du Mans et de Paris. Et j’ai connecté avec le monde de la scène avec la compagnie Accrorap, qui existe depuis 1989 grâce au chorégraphe Kader Attou, qui tient aussi le Centre chorégraphique national de La Rochelle. J’avais rencontré son chorégraphe adjoint à Montpellier, et comme ils cherchaient du sang frais, j’ai commencé à collaborer avec eux. Au sein de cette compagnie, qui est une compagnie hip-hop, et d’autres avec lesquelles je danse, j’interviens principalement avec le break. Il peut y avoir un peu de mime ou de contemporain, de manière très légère, mais généralement, on me prend pour ce que je sais faire : le break. Ce break qui semble intéresser de plus en plus le Comité olympique, qui l’a installé sur sa liste des sports additionnels pour les JO de 2024 à Paris… à confirmer en décembre 2020. Cette perspective vous intéresse-t-elle ? Si on vous proposait d’intégrer une potentielle équipe de France de breakdance pour les JO, seriez-vous partant ? Si je suis un candidat potentiel, j’y vais ! J’ai commencé dans le dur, dans les blocs de mon quartier, en bas de chez moi à La Paillade (à Montpellier, ndlr), dans la THE RED BULLETIN
« C’est l’instant présent qui compte, et c’est ça qui est beau. »
Un homme serein. Lors d’un battle de break, Khalil est dans un autre mode : combattant.
« Le breakdance est une discipline reconnue, mais sa dimension sportive mérite d’être encore plus appréciée. »
oussière, alors, partir de là pour arriver p aux JO, juste pour ça, je ne me pose même pas la question, j’y vais, je le tente. Comment se sont passés vos débuts à La Paillade, dans le Sud ? Mon cousin breakait un petit peu, et j’étais dans les arts martiaux, je faisais du taekwondo. Mes parents ont divorcé, et puis j’ai dansé, pour tuer le temps. Ça m’a apporté beaucoup de choses. Lesquelles ? Honnêtement, je pense que cela m’a évité de devenir un voyou. Les perspectives potentiellement offertes par les JO sont d’autant plus tentantes pour quelqu’un qui a choisi de suivre la voie de la danse plutôt que celle de la délinquance ? Exactement. Qu’importe le résultat, ce serait très intéressant de participer à d’éventuels JO quoi qu’il en soit. Ce serait une continuité pour moi, même si je n’ai pas grandi avec la perspective de l’olympisme en tête, mais avec celle du Red Bull BC One, qui a toujours été mon objectif principal. Le breakdance sera abordé sous un autre angle, ce serait une nouvelle expérience, avec une approche plus sportive de la danse. Il est reconnu aujourd’hui, mais tout le monde ne reconnaît pas sa dimension athlétique. Ce serait aussi l’opportunité de représenter tout un pays. Cette perspective des JO, vous ne l’avez pas attendue pour vous bouger et vous construire dans la danse. Quelle a été votre dynamique tout au long de ces seize années écoulées? Il y en a eu plusieurs. Premièrement, prendre du plaisir en dansant. Puis quand j’ai commencé à avoir un petit niveau et à débloquer des moves, c’est devenu une drogue. Il fallait que je danse, que je m’entraîne. Après, au lycée, j’avoue avoir moins dansé, c’était moins dans ma tête. Après le lycée, en débloquant des moves à nouveau, en partant plus loin dans ma danse, c’est revenu : je ne voulais que m’entraîner, et gagner toutes les plus grandes compétitions. Cela fait sept ans que je vis du breakdance, et ça a impliqué beaucoup de sacrifices : comme d’autres sportifs de haut niveau, j’ai dû dédier beaucoup de temps à l’entraînement et à l’effort plutôt qu’à d’autres choses. THE RED BULLETIN
Membre du crew Legiteam Obstruxion, Khalil se produit avec la compagnie Accrorap.
« Ce sont beaucoup d’heures à se casser les coudes, à se brûler le dos, et à se briser la nuque. » Les blessures existent-elles dans le breakdance ? Le break est assez rude. C’est beaucoup d’heures passées à se casser les coudes, à se brûler le dos, et à se briser la nuque. (rires) Du coup, pour en revenir aux Jeux olympiques, ce serait peut-être l’opportunité que les danseurs bénéficient du même soutien médical que d’autres athlètes. Qu’ils puissent être suivis par des kinés et des médecins du sport. C’est ce que je souhaite à toute la communauté. Car en danse, on abîme son corps et on se blesse autant qu’un footballeur, voire plus.
Un suivi médical adapté à votre pratique n’est-il pas déjà une réalité ? Non. Il serait légitime d’avoir des accès facilités et plus rapides à un corps médical spécialisé, ou à des examens, comme une simple IRM. Si le breakdance est intégré aux JO, espérons que ces portes-là s’ouvrent aux danseurs. De mon côté, je n’ai pas attendu que cela arrive, et je travaille avec un kiné du sport, trois fois par semaine, deux heures et demie à chaque séance, pour être au meilleur de ma forme pour mes échéances, comme celle en Inde le 9 novembre prochain. Qu’est-ce que le public local pourra apprécier chez vous ce jour-là ? Qu’est-ce qui caractérise votre danse ? Mon côté technique. Et avec moi, il faut savoir qu’absolument tout peut arriver... le meilleur comme le pire ! (rires) C’est le fameux instant dont nous parlions, le côté subjectif de la chose. Mais c’est surtout mon côté technique qui compte, la petite subtilité que j’essaie d’apporter à mes mouvements. Je pense que c’est pour ça que je suis apprécié en tant que danseur.
Red Bull BC One World Final 2019 à Mumbai, le 9 novembre, à suivre en direct sur Red Bull TV. 51
Sur le blanc des murs vierges, grimper. Puis descendre par le vert pour plonger dans le bleu. Makatea, après tout ce temps, reprend des couleurs.
SUR LA BONNE VOIE Minée par le phosphate, sauvée par l’escalade. Voici l’incroyable histoire de MAKATEA, île-falaise et l’un des seuls atolls surélevés au monde. Ce trésor géologique situé au cœur des Tuamotu (Polynésie Française), jadis promis à l’abandon, renaît aujourd’hui de ses cendres grâce aux grimpeurs. Texte PATRICIA OUDIT Photo JÉRÉMY BERNARD
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Quai de Temao, côte ouest. Les rares cargos qui accostent restent à distance des installations rouillées qui servaient jadis à embarquer le phosphate. Ci-dessous : une locomotive rouillée, vestige de l’ère phosphatée.
Makatea ressemble parfois à un décor de film postapocalyptique.
Campement, côte est. Les grimpeurs se répartissent les tâches et le matériel pour équiper les voies d’escalade.
Un
matin de juin, dans la lumière marbrée de l’aube, ils ont débarqué par centaines. Le cargo en provenance de Papeete (Tahiti) les a déchargés par barges entières, après huit heures de mer agitée, port de Temao, gilets de sauvetage sur le dos. Erwan Le Lann, bras croisés, torsenu, un peu ému, se tient en retrait du comité d’accueil, qui sous le regard du maire, distribue aux nouveaux venus des colliers de fleurs fraîches. Maintenant qu’ils sont à quai, avec en fond ces triangles de béton rouillés qui accueillaient jadis les infrastructures d’acheminement du phosphate, le fameux crocodile de fer, quelques cordes acidulées dépassant des sacs à dos s’entrevoient. Ils sont tous là, prêts à être les premiers à déflorer les falaises et à fêter dignement l’événement Makatea Aventure Verticale. En quelques minutes, l’île, cent cinq habitants (dont douze enfants), vient de tripler sa population. Sous nos yeux, Makatea est en train de renaître de ses cendres. Ou plutôt de ses poussières de phosphate.
Iconoclaste haricot
Huit mois plus tôt, Erwan Le Lann, capitaine de Maewan, un camp de base flottant pour aventuriers THE RED BULLETIN
autour du globe, était passé par cette île au passé hanté. Il se rendait aux Marquises en compagnie de deux highliners, Nathan Paulin et Antony Newton, qui n’avaient rien trouvé de mieux que d’installer leurs lignes entre ces cicatrices de béton plantées dans le Pacifique. La photo prise au soleil couchant, remarquable, avait intrigué. Logique. Tout l’endroit est intrigant. Makatea, étrangeté géologique et l’un des seuls atolls surélevés au monde, a émergé il y a plusieurs millions d’années au milieu de l’archipel des Tuamotu, à 220 km au nord-est de Tahiti. Et lorsqu’on y arrive par bateau (obligatoirement, car il n’y a pas d’aéroport), sa singularité écarquille les yeux, hypnotisés par cette falaise de 16 km de long et de 60 m de haut qui ceint l’île de calcaire comme une forteresse imprenable. L’ocre beige de la roche se dégradant en douceur vers le jaune du sable, tranchant à son tour sur le bleu cobalt des tombants : voilà hissées les couleurs de Makatea, splendeur de la nature, 24 km² en forme d’iconoclaste haricot. En voyant ce curieux spectacle du pont de son petit voilier d’expédition de onze mètres, Erwan, guide de haute montagne et grimpeur, n’a pu que céder à sa 55
Début juin 2019, un campement est monté entre les cocotiers à Moumu, à l’est de l’île, autour de la maison prêtée par un local, Francky Vairaaroa, dont le patio et la cuisine extérieure se muent bien vite en lieu de vie convivial à souhait. Les premiers jours sont difficiles : une pluie de mousson s’abat sans discontinuer sur le camp. Des norias de moustiques-tigres et de nonos se repaissent de sang neuf, s’ensuivent des sessions grattage dignes du loto national. La nuit, les kaveus, ces crabes de cocotiers bleus, parfois gros comme le bras, sont chassés et fournissent ce que les locaux ont baptisé le foie gras polynésien. Jour après jour, l’équipement des voies se fait sur quatre sites répartis à l’est et à l’ouest de l’île, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, alors que de son côté, le team d’Acropol peaufine une via ferrata et une impressionnante tyrolienne qui file, très verticale, jusqu’à la plage. Et tandis qu’une autre heure de gloire, verte et propre – car il s’agit d’inaugurer là le premier site d’escalade naturel de Polynésie française – se profile à Makatea, le passé, béni par certains et maudit par d’autres, resurgit.
Une autre ère de désolation
Sylvanna Nordman : dans son jardin où tout pousse à profusion, elle fait de la permaculture grâce au phosphate, formidable engrais. Pour elle, c’est l’une des voies de développement durable à privilégier, avec l’escalade.
curiosité. Lui aussi a débarqué. Sur place, il croise Maciek Buraczynski et son équipe d’Acropol, spécialisée dans les travaux acrobatiques, en train d’équiper des voies. Au même moment, il fait la connaissance d’Heitapu Mai, le fils du maire et président de l’association Makatea Escalade. « La dynamique autour de la grimpe était enclenchée, explique-t-il. Et il y avait déjà ce projet de reprise d’extraction minière par une société australienne, alors on s’est dit que l’on pouvait peut-être détourner l’attention sur une autre activité plus douce, cette île ayant déjà bien souffert… » En quelques mois, l’idée fait son chemin dans les esprits de chacun. Erwan connaît du monde, des grimpeurs d’élite, du temps pas si ancien où il organisait ses Roc Trip regroupant les meilleurs d’entre eux pour développer des spots à haut potentiel pour le compte de la marque Petzl. Déjà bien pris par d’autres projets avec Maewan, il fait appel à Nina Caprez, grimpeuse suisse de haut niveau qui ne sait pas encore que la mission Makatea va lui prendre six mois pour rassembler sponsors, grimpeurs et matériel. Des ouvreurs sont appelés de toute l’Europe, d’autres grimpeurs de haut niveau sont dépêchés sur zone, parmi lesquels Jonathan Siegrist, mutant de la discipline qui tape du 9b, mais aussi le photopographe (pour photographe et topographe), Guillaume Vallot, dans la place pour rédiger le guide d’escalade. Partout, à distance, les solidarités s’organisent, le matériel est réuni : casques, chaussons, baudriers par dizaines (qui resteront sur place), et bien sûr, relais et spits pour équiper les voies… 56
Tous ici ont fait la visite des vestiges de l’île, ces locomotives rouillées façon western, forge et meuleuse dévorées à petit feu par la végétation, les rails en passe d’être avalés par les chemins qui font ici office de routes. Tous ont visionné les films à la gloire de la compagnie française des phosphates de l’Océanie, qui a apporté le confort moderne : restaurants, hôpital, cinéma, toutes sortes de commerces et même un terrain de tennis. Mais Julien Mai, le maire de Makatea depuis 1995, n’a pas digéré la fin du film. « En quinze jours, on a demandé à tous ces gens de bien vouloir partir. Ils étaient 3 600 habitants au plus fort de l’extraction. On leur a dit : “Fini le phosphate, place aux essais nucléaires.” Tout a été laissé en plan, abandonné aux pilleurs. N’est restée qu’une poignée d’irréductibles, trente personnes en mode survie, revenues à leurs activités ancestrales, pêche, chasse, coprah… Aujourd’hui ne restent que dix emplois administratifs et une épicerie. Makatea est une histoire inachevée. » En soixante ans, entre 1906 et 1966, la CFPO a extrait onze millions de tonnes de phosphate. Une extraction carnivore présentée comme la mère nourricière d’une partie de la Polynésie pendant un demisiècle, mais qui explique les résistances locales, comme en témoignent les panneaux « Non à l’extraction du phosphate », exposés devant les maisons des opposants. Eux ne veulent pas entendre parler d’un projet de reprise par l’industriel australien Colin Randall. Car il reste du phosphate à Makatea, six millions de tonnes à prendre à même la roche, rare et pur. Rien de mieux, ou de pire pour attiser les convoitises et faire rejaillir les blessures. Lors d’une réunion à la mairie, au centre de l’île, pour organiser l’événement, les langues s’étaient déliées, de ceux qui ne veulent plus qu’on touche à leur île, qui rejettent en bloc cette idée de nouveau poumon minier, porté par le maire, qui, pensant emploi, ne voit que de la complémentarité entre activités industrielles et pratiques vertes. Sylvanna Nordman Haoa, la présidente de Fatu Fenua No, association de préservation et de
Récemment nommée présidente de l’association Maewan, Marion Courtois assure depuis plusieurs années les actions sociales et environnementales menées par le voilier camp de base Maewan autour du globe.
« Je n’ai jamais vu ça, la falaise est tout autour, juste au-dessus de la plage, c’est pur… » Charlotte Durif, ex-championne du monde d’escalade, a vécu un rêve éveillé à Makatea. THE RED BULLETIN
Un joyau vient d’être découvert dans le monde de l’escalade.
Marcos Costa, grimpeur brésilien en action au coucher du soleil dans une des voies du secteur de Temao, côté Ouest. Colonnettes et gros bacs dans un léger dévers au-dessus de la mer. Le paradis.
L’avenir de Makatea : un gisement outdoor plutôt qu’une extraction minière ? Charlotte Durif s’éclate sur le lisse du blanc de la falaise, dans le secteur de Moumu Nord, « pas aussi dangereusement abrasif que les zones noires » comme le note le photopographe et grimpeur Guillaume Vallot.
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Dans la zone sinistrée, le vert reprend peu à peu racine sur le gris des puits… Solenne Piret, double championne du monde d'escalade handisport, s’est prêtée au jeu. À l’horizontale, survolée par un drone, elle feint de grimper entre les trous du pothole, cicatrices de l’extraction minière. Entre passé et futur, une belle transition…
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Maciek Buraczynski, l’artisan des premières voies historiques de Makatea en 2018. Venu pour une formation aux travaux en hauteur sur l’île avec sa société Acropol, il n’a pas résisté à son calcaire royal.
Julien Mai, maire de Makatea depuis 24 ans, devant les vestiges des installations minières ensevelies par la végétation. Pour lui, l’histoire du phosphate à Makatea n’est pas terminée. Et la reprise de l’extraction serait complémentaire des activités vertes.
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rotection de la tortue marine à Makatea, Elie Poroi et la p militante écologiste Dany Pittman estiment avoir payé le prix fort dans leur chair et celle de leurs aînés. Sylvanna : « On sait par expérience qu’un projet minier n’apporte à terme que de la destruction. Or, il y a des alternatives à l’extraction : Makatea peut devenir le grenier maraîcher des atolls voisins, Rangiroa, Tikehau et Tiputa ! Nous avons tout ce qu’il faut ici pour faire de Makatea un vrai lieu de développement durable, un c ircuit court qui nourrirait sainement 3 000 personnes. Ici, la moyenne d’âge est d’une trentaine d’années, ce sont des jeunes sans emploi, que l’on pourrait former, ils veulent juste un travail. Dans nos jardins, tout pousse à profusion grâce au phosphate, formidable engrais : tubercules, fruits, légumes, nous avons aussi l’arbre à pain, le coprah, le crabe, le poisson, le gibier… On pourrait imaginer créer un arboretum, une pépinière pour faire renaître une flore qui n’existe plus, planter des bambous dans la zone trouée pour produire des matériaux de construction. Dans les puits moins profonds, on peut apporter d’autres espèces ou les multiplier, comme le kava. Il y a tant de possibilités… Cela peut aller très vite, en un an, si l’on met en place un transfert des marchandises par bateau. Il faut stopper une autre ère de désolation qui a apporté du bonheur à une élite et de la souffrance à tous les autres… »
Nina Caprez, grimpeuse suisse et star internationale de la grimpe, a dédié 6 mois de sa vie au projet Makatea. Bilan : une vingtaine de grimpeurs du monde entier et l’équipement d’une centaine de voies.
Chaos lunaire
Pour témoigner de l’ère phosphate, qui a boosté l’économie mais abîmé les hommes, Sylvanna nous emmène au cimetière communal, mangé lui aussi, comme un autre vestige, par la végétation. Il parle d’une autre histoire, devenue taboue au fil des ans. Régulièrement, la militante se rend sur la tombe de sa petite sœur, décédée à six mois en 1965. « Cette annéelà, un enfant par jour mourait. Déjà, en 1960, sur 130 bébés, 30 étaient décédés ! À l’époque, les autorités ont mis ça sur le compte d’une épidémie de diarrhée… » De cette série de décès suspects, jamais élucidés, d’autant que les archives de la CFPO ont été brûlées par les militaires, les soupçons se portent sur la poussière, si volatile, du phosphate charrié dans des wagonnets à ciel ouvert. « Certains jours, se souvient Sylvanna, il y avait tellement de poussière qu’on devinait à peine le village… » Elie Poroi, qui a aussi failli en mourir enfant, évoque la tuberculose récurrente et ces cancers tuant des jeunes gens en pleine forme. Et montre ces statistiques consignées dans un ouvrage médical, qui dénombrent des centaines de traumatismes crâniens, de bras et de jambes cassés dont ont été victimes les ouvriers lors de l’extraction. Pour se rendre compte par soi-même du relief accidenté du lieu, il faut aller au pot hole, le tiers de l’île poinçonné en son sein. C’est là que les puits naturels jadis gorgés de phosphate ont été intégralement vidés. Le plus profond fait quarante mètres. Les images d’époque visionnées chez le maire reviennent alors en mémoire : celles d’hommes-termites allant et venant sans cesse dans une sorte de fourmilière coloniale, sur des passerelles branlantes. « C’était du travail de bagnard : plus on transportait de brouettes, plus on
Heitapu Mai, président de Makatea Escalade, déroule le potentiel outdoor de l’île : « Randonnées à pied et à vélo, spéléologie dans nos grottes d’eau douce, via ferrata, parcours de vire au-dessus des vagues, plongée sous-marine et snorkeling… »
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La forteresse de calcaire sera le premier site d’escalade naturelle en Polynésie. Nina Caprez et son perforateur. Les trous qu’elle perce dans la falaise pour y fixer des spits ne laisseront que peu de cicatrices… et feront grimper des générations de Polynésiens, et autres passionnés de rocher.
Erwan Le Lann, guide de haute montagne, skipper du voilier d’expédition Maewan et co- organisateur de l’événement, en compagnie de la moitié des enfants scolarisés à Makatea.
L’événement Makatea Aventure Verticale a duré trois jours, du 26 au 29 juin 2019, et permis aux petits comme aux grands de s’initier à l’escalade. Au menu des festivités : tyrolienne, via ferrata, randonnée…
À 21 ans, Joseph Grierson a tout quitté pour ralier l’aventure Maewan en Tasmanie. Un an plus tard, l’Australien, véritable couteau suisse, est de toutes les expéditions.
L’Américain Jonathan Siegrist est l’un des meilleurs grimpeurs actuels avec plusieurs 9b à son actif. Surmotivé, il a rejoint Makatea pour les trois jours de l’événement. THE RED BULLETIN
avait d’argent, il fallait être fort ! », se souvient Francky Vairaaroa, notre hôte, né en 1948, qui a creusé trois ans, dès sa quinzième année. Le record de la compagnie était de sept tonnes en une seule journée… Aujourd’hui, ce désert de trous enchevêtrés et reliés entre eux par de minces passerelles de roche abrasive, accrocheuse, donne toujours le vertige. Vu de haut, cela donne un chaos lunaire, des sortes de cratères : on redoute d’y tomber, dans ces herus (trous en polynésien), ce mot tabou qui ici continue de fâcher les gens. « On y faisait du vélo avant, sans ces trous qui compliquent tout et qui nous ont coupé l’accès à la forêt primaire ! », maugréent les anciens. Désormais, il faut parfois prendre son élan pour sauter d’un heru à l’autre. Avec ou sans phosphate, le pot hole n’est pas sans risque…
Ouvrir les esprits par l’action
Cordes, poignées Jumar (autobloquantes) et autres perforateurs : chargés comme au temps de l’extraction, Nina Caprez et Aymeric Clouet, guide et alpiniste de Chamonix, sont sur le chemin qui mène au secteur A reva. Ici aussi, il va s’agir de faire des trous, mais cette fois, ce sera pour y mettre des spits, poser des relais, de la manière la plus éthique qui soit. « Il faut préserver cette pépite… Au niveau escalade, le potentiel est infini, c’est du délire, là on a équipé un pourcent !, détaille Aymeric. Les murs sont purs, même trop, il y a des endroits où ça ne passe pas tellement c’est lisse ! » Nina évoque la diversité du profil du rocher : « Il y a de tout : dalles, verticales, dévers, sans compter une énorme variété de prises : colonnettes, trous, fissures, bacs… On a équipé pour que tout le monde, quel que soit son niveau, se fasse plaisir : du 4 sup accessible à tous au 8b+, réservé aux experts. Pour moi, cette expérience va au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. D’autant que la rencontre avec les habitants est très forte. On se sentait attendus, on n’a pas le sentiment d’arriver comme des intrus… » D’après Aymeric, les falaises de Makatea ne seraient peut-être pas si vierges qu’il y paraît : « Il y avait des sangles vieilles
de dix ans dans des gros dévers, mais personne n’a jamais aperçu de grimpeurs… » L’événement Makatea Aventure Verticale entend bien remédier à cela. Ouvrir les esprits par l’action. En cette fin juin, des ateliers d’escalade encadrés sont organisés sur tous les secteurs qui offrent au total une centaine de voies, une tyrolienne géante de 200 mètres dévale à la verticale sur le site Moumu Nord où la cérémonie d’ouverture a lieu, avec démonstrations de grimpeurs. La fameuse via f errata du Canyon avec ses dizaines de voies d’initiation est prise d’assaut, avec priorité aux enfants : s’ils accrochent, ils seront la première génération spontanée de grimpeurs polynésiens. Olivier Testa, plongeur spéléo qui a mené de folles explorations à travers le monde, venu pour topographier les grottes de l’île, emmène les volontaires découvrir la grotte d’eau douce de Hina, et son ludique parcours circulaire dans une eau translucide. Au campement, qui s’est notoirement étendu et bénéficie désormais de véritables cuisiniers, Joseph Grierson, couteau suisse du lieu, monte au cocotier pour y installer une moulinette afin que les enfants puissent s’amuser avant d’interpréter la pièce de théâtre qu’ils ont répétée avec Marion Courtois, présidente de Maewan, et Gorka Oyarzun, de l’association Waterfamily. L’histoire d’une goutte d’eau, Flaggy, devenue la mascotte de bambins qui penseront désormais, plus que jamais, à préserver leur île. Tout un symbole dans cet endroit en pleine résilience.
L’isolement, un extraordinaire atout
Sylvanna, de passage sur l’événement, rayonne : « C’est vrai, nous étions sceptiques au départ. Mais quand je vois tout ce qui a été accompli, je pense que l’escalade, liée à d’autres activités, peut donner un nouvel élan à Makatea, sans la dénaturer ». Pour Erwan, l’isolement de Makatea est un extraordinaire atout : « C’est comme ça que l’île a été et sera préservée. Ça va permettre aux habitants de s’adapter en fonction du nombre de personnes qu’ils peuvent accueillir ». L’escalade donc, comme un accélérateur d’une nouvelle ère. En association avec les autres trésors de l’île, comme ces fonds coralliens exceptionnels, qui après le récif précipitent le plongeur dans des tombants de 40 mètres, aquarium étourdissant, où se frôlent requins, tortues, thons, d auphins… Ses bernard-l’hermite tous les deux mètres sur des plages infinies, et tous ces coquillages sublimes qu’on aurait envie de ramasser. Mais à ne pas faire ! On lui a assez pris comme ça, à Makatea. Si elle devient le garde-manger des atolls environnants, elle donnera volontiers, généreuse par nature. Sylvanna rêve encore un peu : « Quand je vois tout ce public sportif, je me dis que nous pourrions organiser des randonnées un peu engagées jusqu’à la forêt primaire totalement préservée, et son palmier endémique, le tavevo ! » Maciek, Heitapu et Erwan ont ouvert une nouvelle voie. Où il s’agira de traiter comme il se doit ce corail lumineux, celui que l’on voit luire du bateau, se coller à lui, grimper sur ces milliers d’années de pureté retrouvée. Makatea veut dire rocher blanc, après tout. Et ici, chacun, à sa façon, un demi-siècle plus tard, entend le faire resplendir à nouveau. fanatic-climbing.com 65
En 2009, l’Écossais DANNY MACASKILL, alors âgé de 23 ans, sortait Inspired Bicycles. Cette vidéo de cinq minutes contient « probablement la meilleure compilation de rides de street trial (une discipline du VTT consistant à manœuvrer son vélo à travers des obstacles sans que les pieds du rider ne touchent terre, ndlr) qu’on ait jamais vue ». Ce clip aux 39 millions de vues a fait de MacAskill une superstar mondiale. Il revient ici sur les moments les plus marquants des dix années qui ont suivi sa sortie… Entretien STU KENNY 66
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DAVE SOWERBY, PA, FRED MURRAY/RED BULL CONTENT POOL
Danny le brillant
Imaginate (2013) Pour cette vidéo, je voulais recréer l’univers de ma chambre d’enfant et rider sur des jouets géants. On avait dégoté une F1 à 4,5 millions d’euros, et un véritable char d’assaut. Le looping était digne de Hot Wheels ! Je n’en avais jamais tenté jusque-là car ils font perdre le sens de l’orientation ; à chaque fois que quelqu’un en essaie un, ça finit mal. Et comme j’avais été opéré du dos un an plus tôt, je n’étais plus au niveau. Tous les matins, j’allais à l’entrepôt pour faire huit flip step downs sur un numéro de la BD The Dandy version géante et me préparer à affronter le looping. Et j’ai fini par gagner mon pari.
« Réussir ce saut entre deux toits fut tellement gratifiant. »
Inspired Bicycles (2009) On me voit (page de gauche) me lancer depuis le toit de Macdonald Cycles à Édimbourg, où j’ai travaillé de 2006 à 2009. Chaque jour, c’est là que je cassais la croûte, et je jaugeais le gap séparant le magasin de vélos et le copy shop. Quand on a commencé à tourner Inspired Bicycles avec Dave Sowerby (le réalisateur, ndlr), je me suis mis à la recherche de défis toujours plus ambitieux, comme celui-ci. Avant de le tenter, j’ai sauté la distance équivalente sur le trottoir d’en bas. Lors de ma première tentative, je suis parti trop vite et suis tombé sur le dos en atterrissant sur le toit. C’était tellement gratifiant quand j’ai réussi ; c’est l’un des temps forts du film. Dave est un mec bourré de talent, je sentais donc que ce film allait m’offrir une belle opportunité. On a tout donné : mes rides étaient inédits et la manière dont il les a filmés et montés sur la musique de Band of Horses, The Funeral, est sublime… Et puis cet arbre dans le parc du Meadows à Édimbourg est très réputé chez les BMXers ; je rêvais de m’en servir pour plaquer un flair dans une vidéo. Sur cette photo, je fais un tap, un trick assez facile. J’avais l’habitude de le faire en rentrant chez moi, dans l’obscurité.
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J’ai signé avec Red Bull fin 2009. L’idée de ce film m’est venue dès nos premières réunions. Je suis originaire de l’île de Skye, en Écosse. J’adore explorer ma région natale pour dénicher des sites bétonnés. Dans cette prise de vue (ci-dessus), je manœuvre sur les fondations d’une voie ferrée sur l’île de Raasay. Je me souviens avoir été un peu déçu par Way Back Home au final car j’avais des ambitions ridiculement élevées après mes exploits dans Inspired Bicycles ; j’envisageais même de faire un saut de 43 m dans la mer depuis le pont de Skye. Avec Dave, on a travaillé très dur pour filmer nos idées les plus folles, on a parcouru 29 000 km en six mois pour se rendre sur les spots au moment où le soleil avait la bonne luminosité. Avec le recul, je me sens très satisfait du résultat. Cette photo (ci-dessous) résume parfaitement cette époque, avec notre brouette et nos dîners au micro-ondes.
La flamme olympique (2012) Ce fut une année difficile. On m’a opéré du dos au niveau d’un disque que je m’étais déchiré en 2009. C’est pourtant ce pépin physique m’a permis de participer au relais de la flamme olympique. J’avais l’intention de préparer un grand show à vélo avec Danny Boyle lors de la cérémonie d’ouverture, mais le projet est tombé à l’eau à cause de mes problèmes de santé. Cela dit, c’était cool de pouvoir sortir du Kelvingrove Art Gallery & Museum en brandissant cette flamme. On était trois à se relayer, avec l’acteur James McAvoy et la championne de curling Rhona Martin. Avant le grand jour, je m’étais entraîné avec une pompe à vélo en guise de torche pour essayer de placer des tricks. Finalement, je me suis contenté de quelques manuals. 70
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STU THOMSON & CHRIS PRESCOTT/CUT MEDIA, DAVE MACKISON/GOPRO
Way Back Home (2010)
Epecuén (2014) Ce film s’inspire d’une histoire triste. La ville d’Epecuén, en Argentine, située au bord d’un lac, a traversé une longue période de sécheresse au cours des années 70. Comme l’économie de la ville dépendait du tourisme autour du lac, un canal fut construit pour le relier à d’autres lacs plus en altitude. Des années plus tard, quand la pluie est revenue, la ville fut inondée. Je voulais raconter l’histoire de ce lieu et de ses habitants. Les murs des bâtiments, tous recouverts d’une couche de sel, rendaient le paysage uniforme. On ignorait si les structures allaient tenir ou pas, et il arrivait que des blocs de béton se scindent en deux. C’est l’un des films les plus risqués que j’ai faits.
« Epecuén est l’un des films les plus risqués que j’ai faits. »
The Ridge (2014) Mon pote Stu Thomson et moi-même avons décidé de réaliser un petit film de VTT dans les montagnes Cuillin, sur l’île de Skye. Je ne connaissais pas bien l’endroit, si difficile d’accès qu’il faut y aller avec un guide. Le premier jour, on a enchaîné 23 heures de tournage. Mises à part les millions de calories brûlées, ce film fut l’un des plus faciles à tourner de ma vie. Pour les rides de trial technique, j’étais largement dans ma zone de confort. Ce projet se résume à un gros kiff : j’ai fait de la rame, j’ai côtoyé des phoques, et j’ai placé quelques tricks techniques comme le front flip au- dessus d’un grillage. Le succès rencontré par The Ridge m’a aussi surpris que celui d’Inspired Bicycles ; il a récolté 20 millions de vues en un mois, alors que je passe la moitié du film à me taper une traversée à la rame !
ADIDAS OUTDOOR/DAVE MACKISON ADIDAS,FRED MURRAY/RED BULL CONTENT POOL
« Je sentais que j’allais vraiment frôler les rochers d’un cheveu. »
Cascadia (2015) Je plaque ici un front flip depuis un échafaudage qu’on a construit à El Roque, sur l’île de Grande Canarie. Ça faisait longtemps que je voulais faire une vidéo sur des rooftops. On a frappé à toutes les portes de Las Palmas et d’El Roque pour demander aux gens si on pouvait jeter un œil à leur toit. Ils étaient tous partants. Pour cette scène finale, j’étais excessivement confiant. Comparée aux risques que je prends sur le béton, l’eau ne me fait pas peur. Et il ne s’agissait que d’un saut de 18 m, même si ça finissait en plat, ça n’allait pas me tuer. Ce n’est qu’au moment de me lancer que j’ai réalisé que la prise d’élan n’était pas longue et que sous l’eau, les rochers avançaient dans la mer. Je sentais que j’allais les frôler d’un cheveu. C’était un coup de flip monstrueux, mais j’ai envoyé du lourd, et c’était sans doute l’un de mes moments de gloire les plus kiffants que j’aie jamais vécus. Au moment de décoller de la plateforme, j’ai ressenti un profond soulagement. 72
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Wee Day Out (2016)
FRED MURRAY/RED BULL CONTENT POOL
Le film The Ridge m’a ouvert de nouveaux horizons en matière de VTT, mais cette fois, plutôt que de me concentrer sur le décor, mon ambition était d’élever la difficulté technique. L’avantage avec un VTT, c’est que les gens s’imaginent qu’on peut faire nettement moins de choses qu’avec un vélo de trial. Mon intention était de me servir de mes skills de trial pour les transposer au VTT, comme l’avait déjà fait l’un de mes modèles, Chris Akrigg. Quand je travaillais chez Bothy Bikes, il y avait un train à vapeur qui passait tous les jours à côté de chez moi. J’ai mis au point un trick (ci-dessous) qui consistait à me lancer du quai de la gare pour atterrir sur les rails. Les chances que cela fonctionne étaient très minces, mais après une heure et demie et environ cent tentatives, j’ai réussi à le poser. Le premier jour, j’ai aussi tenté plus de 150 fois de poser un grind sur un tronc (photo de droite), sans jamais réussir à m’en approcher. Il a fallu continuer trois jours.
Mon pote a fini par avoir l’idée d’enduire le tronc de Vaseline, parce qu’il commençait à devenir trop adhérant. Et puis mes pédales, mes chaussures, mes grips, mes gants… tout y est passé. On y est retourné le quatrième jour et au dernier rayon de soleil du dernier jour de tournage, j’ai réussi à poser le trick… quatre fois d’affilée ! Sauter sur une botte de foin en train de dévaler un champ est une autre chouette idée que j’ai eue – mais encore une qui a mis quatre jours à se concrétiser. L’idée était que la botte soit suffisamment lourde pour qu’elle continue à rouler pendant que je ridais dessus. J’ai eu besoin de 400 tentatives sur ce couplà avant de réussir. Deux de mes amis devaient pousser la botte de foin de 450 kg de manière à la faire rouler avant que je saute dessus, puis trois autres potes – à qui je dois beaucoup – étaient chargés de l’intercepter à mi-chemin alors que je dévalais la colline. C’était de la folie pure.
« Le premier jour, j’ai tenté plus de 150 fois de poser un grind sur un tronc, sans y parvenir. »
Kilimanjaro: Mountain of Greatness (2018) Hans Rey est presque un mentor pour moi, il est allé partout et a tout fait en VTT. Alors quand il m’a invité à l’accompagner gravir le Kilimandjaro et le mont Kenya, je n’ai pas hésité. J’avais fait beaucoup de vélo cet été-là, je n’étais pas vraiment en forme. Mais je m’apprêtais à gravir le Kilimandjaro avec un gars de 51 ans qui entretenait une passion pour le whisky et la bière. Physiquement, je pensais que ça le ferait. En réalité, ce voyage fut un enfer. On a bouclé l’ascension du mont Kenya très vite. Je venais du niveau de la mer et il s’agissait de ma toute première
expérience en altitude. Résultat : j’ai eu le mal des montagnes et ai dû être héliporté. Le lendemain, on a traversé la Tanzanie jusqu’au pied du Kilimandjaro, et le jour suivant, on entamait l’ascension. Mon corps s’est beaucoup mieux porté sur ce sommet-là. L’ascension finale avec le vélo sur le dos est l’une des pires choses que j’aie jamais faites. Personne ne trimballe un tel poids à cette altitude. Mais il y a une certaine beauté à hisser son vélo tout en haut des cimes, pour dévaler les 5 000 m de la montagne jusqu’au camp de base. C’est un autre type de fun.
« Je réalise ici un 180° entre les rambardes du Pont vers nulle part. »
Seaside Trials (2019)
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MARTIN BISSIG, ADIDAS OUTDOOR, DAVE MACKISON
J’ai réalisé ce film pour adidas. Les délais de tournage étant très serrés, je me suis rendu au Pont vers nulle part que j’avais repéré lors du tournage de Way Back Home, près de Dunbar, en Écosse. Il enjambe une rivière et mène vers une plage (à marée haute, l’accès au pont est coupé des deux côtés, ndlr). J’ai rejoint le pont pieds nus dans l’eau, vélo sur le dos, dans le but de shooter quelques prises de vue sympa. On a filmé entre le port de Dunbar et Glencoe afin d’insister sur le contraste entre les scènes de VTT et de trial. Il s’agissait de rides très faciles, malgré les vents forts, mais ça nous a permis de réaliser une vidéo à la fois cool et originale. Ma manière de procéder n’a pas beaucoup changé ces dix dernières années. Le repérage représente une partie essentielle sur un tournage, il s’agit de ne pas perdre de temps avec des spots qui n’en valent pas la peine. Je persévère et je poursuis toujours la même ambition : inventer sans cesse des tricks que personne n’a encore jamais réalisés. On prend vraiment beaucoup de plaisir à les réaliser comme on se l’imagine. Les dix dernières années ont été extra, et j’ai noté suffisamment d’idées dans mes carnets pour tenir encore un demi-siècle. THE RED BULLETIN
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LEAGUE OF LEGENDS :
5 raisons de vivre les Mondiaux à Paris Le Championnat du monde de League of Legends est le tournoi esportif le plus suivi dans le monde chaque année. En 2019, le jeu qui a révolutionné le sport électronique fête ses dix ans et pour la première fois, la finale se déroulera à Paris. Avec une audience aussi forte que celle du Super Bowl, voici pourquoi elle est l’événement gaming à ne pas manquer. Texte EVA MARTINELLO Photos RIOT GAMES 76
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Des fans du joueur Uzi, au Mid-season Invitational à Paris (ci-contre). Les Coréens d’Invictus Gaming, actuels patrons mondiaux (ci-dessous). Romain Bigeard, « figure » de la foule française sur LoL (en bas).
Un sommet d’esport
League of Legends, ou LoL, est un jeu en arène gratuit (un MOBA) qui se joue en équipes de cinq. Le but est de détruire la base adverse, le Nexus, à l’aide de plus d’une centaine de personnages au choix, parmi lesquels des mages, des tanks ou des assassins, que le joueur peut optimiser en achetant des items qui renforceront ses caractéristiques. Pour acheter des items, il faut éliminer des sbires tout au long de la partie, et des monstres dans une jungle. Dans ce classique de l’esport, chaque joueur a un rôle précis et il faut faire preuve d’esprit d’équipe, de stratégie et de bons réflexes pour surpasser l’équipe ennemie. En dix ans, ce jeu a beaucoup évolué ; pionnier de l’esport sur LoL, le Français Fabien « Chips » Culié en sait quelque chose. Commentateur esportif sur le jeu depuis 2011, il a vu la communauté se développer. « Par le biais de l’esport, je dirais que c’est en 2013 que le jeu a vraiment explosé. J’ai eu l’impression que les vues avaient beaucoup augmenté, que le jeu avait pris une ampleur énorme. » THE RED BULLETIN
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À sa sortie en 2009, League of Legends passe pourtant inaperçu : le MOBA n’est pas encore à la mode, les critiques émettent des réserves. Mais il finit par trouver son public. Le bouche à oreilles fait son effet et, en 2011, le géant chinois du jeu vidéo Tencent rachète l’éditeur du jeu, Riot Games, pour 400 millions de dollars. En 2016, il devient le jeu le plus actif au monde en rassemblant 100 millions de joueurs. Le club du PSG s’y intéresse et monte une équipe le temps d’une saison. Il s’impose aussi comme l’esport le plus regardé au monde, alors que le domaine est en pleine explosion. Aujourd’hui, League of Legends est encore le jeu esport numéro 1, et son plus grand tournoi de l’année (notamment sponsorisé par Mastercard) sera le Championnat du monde, du 2 octobre au 10 novembre. Il sera organisé en trois phases : le Play-In (du 2 au 8 octobre, à Berlin), la phase de groupes (du 12 au 20 octobre, à Berlin) et les playoffs, dont les quarts et demies se tiendront à Madrid, et la finale à l’AccorHotels Arena de Paris.
Le match le plus attendu
Le Mondial de League of Legends, le World Championship ou Worlds, est le tournoi de l’excellence. Pour un joueur professionnel, y participer est une consécration, et le remporter signifie entrer dans l’histoire de League of Legends. « C’est l’achèvement de neuf mois de compétition pour treize régions dans le monde, par un mois complet de phases finales », explique Romain Bigeard, Business Development Manager chez Riot Games. LoL est le circuit esportif le plus structuré au monde, ce qui fait que chaque région a droit à des événements physiques. Les matches de ligue se jouent, pour les régions les plus
importantes, en physique et non pas en ligne. Mais il n’y a pas toujours un public. Une saison compétitive est un marathon pour les joueurs professionnels, et les mondiaux en sont le sprint final. Souvent accompagnés d’un nutritionniste, leur alimentation et leur hygiène de vie doivent être irréprochables pour maximiser leurs performances : au plus haut niveau, les détails peuvent faire la différence. Avant d’atteindre ce plus haut
Une finale mondiale de League of Legends, c’est aussi du spectacle, du genre pop (ci-contre). Le site de la finale 2018 à Incheon, en Corée du Sud (ci-dessus). Les Invictus Gaming (à droite) y furent sacrés champion du monde – La larme à l’œil…
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niveau, un joueur lambda doit monter les rangs internes du jeu : intégrer une équipe, participer à des tournois locaux, entrer dans une ligue locale ou directement dans une ligue régionale, atteindre le haut du classement, participer aux playoffs en fin de saison, participer aux Worlds… et qui sait, peut-être, atteindre la grande finale. Ce jour-là, tout sera possible, il est difficile d’anticiper l’intensité de l’affrontement. « Il y a un revers de la médaille à commenter une finale mondiale sur place, nous dit Chips, qui commentera en direct de l’AccorHotels Arena. Les quarts et demi-finales sont des matches très disputés, mais ce n’est pas toujours le cas en grande finale. J’aimerais que la finale de cette année soit comparable à celle de 2016 entre les équipes coréennes Samsung Galaxy et SK Telecom 1 au Staples Center de Los Angeles (la maison des Lakers, ndlr) : le niveau de jeu était incroyable, mais surtout, jusqu’à la fin, on ne savait pas qui allait gagner. La finale mondiale est censée être le match le plus attendu de l’année, donc si en plus du symbole, on peut avoir du spectacle et du suspense… ça fera la différence ! » THE RED BULLETIN
100 millions de personnes ont suivi la finale en 2018. ont été surpassées, explique Chips. Fnatic a fait un beau mondial, aussi grâce à son tirage, mais on n’attendait pas non plus G2 Esports à ce niveau. » L’autre équipe européenne a sorti les favoris du mondial, l’équipe chinoise RNG (Royal Never Give Up), mais s’est arrêtée en demi-finale. Cette année aux Mondiaux, les espoirs de l’Europe seront portés par cette équipe, G2 Esports. Avec ses nouveaux joueurs, elle a remporté le tournoi international du Mid-Season Invitational en mai dernier et possède le titre de double championne d’Europe. Avec une victoire en avril et une seconde plus récente, début septembre, la domination est totale. « Les commentateurs anglais disent des G2 que ce sont des “artistes”. Moi, je les appelle des magiciens. Tu as l’impression que rien ne leur fait peur. G2, ce sont cinq individualités excellentissimes qui forment une équipe avec une bonne entente. Ils sont exceptionnels. » Mais la concurrence sera rude : les champions du monde en titre, Invictus Gaming, seront de retour pour défendre leur titre. Une autre équipe favorite se nomme SK Telecom T1, des Sud-Coréens au palmarès inégalé de trois titres mondiaux et quatre participations au total. Après une absence remarquée en 2018, ils reviennent plus forts que jamais cette saison. SKT T1 contre G2 serait une affiche de finale historique.
La production sera grandiose
Un premier titre mondial pour l’Europe depuis 2011 ?
L’année dernière, l’une des trois équipes européennes, Fnatic, est arrivée jusqu’en grande finale des mondiaux. L’Europe n’avait pas été représentée à ce niveau depuis 2011. Fnatic a perdu le match 0-3 contre l’équipe chinoise Invictus Gaming, mais cette deuxième place a ravivé les espoirs d’une Europe victorieuse. « L’année dernière, les attentes pour l’Europe THE RED BULLETIN
La qualité de production de la finale mondiale de League of Legends est reconnue dans le monde entier. Chaque année, Riot Games met tout en œuvre pour que la cérémonie d’ouverture soit époustouflante. Pour la finale mondiale de 2017 à Pékin, un dragon issu du jeu est apparu dans le stade en réalité augmentée et s’est envolé au-dessus de la foule. Riot Games a reçu un Sports Emmy Award pour cette performance. En 2018 en Corée du Sud, le clip Pop/Stars de style K-Pop mettant en scène les personnages du jeu a été créé spécialement pour la finale mondiale. Il est devenu un hit national et la vidéo
comptabilise plus de 250 millions de vues sur YouTube. Pour la finale mondiale de 2019 qui se déroulera à Paris, les possibilités sont infinies. Une chanson sera créée spécialement pour le tournoi, que les artistes chanteront en live sur la scène de l’AccorHotels Arena. Elle aura pour thème : l ’Europe. Riot Games travaille aussi de concert avec la web TV O’Gaming qui commentera le match en français. En 2018, le tournoi a été retransmis dans 17 langues différentes, principalement sur Twitch, mais aussi d’autres plateformes de diffusion en ligne comme YouTube, Douyu et Huya en Chine. Les mondiaux sont aussi passés à la télévison aux USA, via ESPN+ (en mode payant). La finale a été suivie à distance par 100 millions de spectateurs uniques (principalement connectés en Chine). La même année, le fameux Super Bowl de football américain comptabilisait 103 millions de spectateurs...
Une grande finale parisienne
C’est la première fois dans l’histoire de League of Legends que la finale du World Championship se déroule à Paris. Le temps d’une journée, le 10 novembre prochain, l’AccorHotels Arena, salle mythique de plus de 20 000 places, deviendra capitale de l’esport pour un affrontement pouvant durer entre une heure et demie et trois heures. En 2017, la finale de la ligue européenne de League of Legends s’y est déroulée, mais jamais elle n’avait accueilli d’événement esport de cette ampleur. Roch François, délégué général de l’association France Esports, nous parle de la portée de l’événement pour la France : « Ce sera une opportunité magnifique de montrer le savoir-faire français et notre capacité d’accueil, l’engouement inégalable du public français et la qualité de l’une de nos plus belles infrastructures. » Ce dernier a joué les intermédiaires entre Riot Games, la Ville de Paris et l’Accor Hotels Arena pour que la finale s’y déroule. Romain Bigeard, qui a chauffé la foule dans la dernière compétition de LoL à l’AccorHotels Arena, en attend aussi beaucoup : « Pour la finale, on va mettre les petits plats dans les grands, et je serai sur scène pour chauffer la foule avant le show ! » Sur place ou connecté, ne loupez pas la cérémonie d’ouverture de la finale, elle dure un quart d’heure environ et lance le match : il s’agit là du plus grand moment de l’année sur la planète esport. À ne pas rater ! 79
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guide au programme
ÉCRAN LARGE
POIGNET D’AMOUR
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Pour s’envoyer le Red Bull Rampage ou suivre une bataille mondiale de break, c’est par ici.
Dans l’eau, sur terre ou dans le futur, on peut vous aider à trouver la montre qu’il vous faut.
Sur cette photo, vous verrez un hélicoptère à la verticale au-dessus de Manhattan. Oui, oui.
CHUTE RARE
La chute libre n’est plus réservée qu’aux fondus de l’extrême en mode Johnny Utah. La chute libre au-dessus de l’Everest, c’est autre chose. PAGE 82
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Hop ! Le saut de l’hélico marque le point culminant de l’aventure Everest Skydive.
PARACHUTISME SUR L’EVEREST
VOL AU-DESSUS DU TOIT DU MONDE Pour le parachutiste et recordman Tom Noonan, sauter au-dessus de la plus haute montagne au monde constitue une tout autre expérience de la chute libre. Il raconte.
À
peine sorti de l’hélicoptère à 7 000 m d’altitude, je me précipite vers le sol à la vitesse de 210 km/h. La chute libre produit une fréquence similaire au souffle d’un sèche-cheveux. Le casque en atténue le niveau sonore et protège des risques phy-
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siques potentiels. La chute ne dure que 45 secondes, mais être entouré des plus hauts sommets de la planète rend ce saut unique. Ce point de référence n’a pas son pareil dans le monde ; pendant la chute libre, je me sentais aspiré par le relief himalayen.
Pro : l’instructeur Tom Noonan a pratiqué dans plus de 40 pays.
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voyage
CONSEILS DE VOYAGE
LE NÉPAL AU NATUREL Le Népal est le paradis du trekking et de la randonnée, mais le toit du monde a bien plus à offrir, comme son miel hallucinogène ou le dieu des dents.
Népal Everest
L’hélicoptère achemine les parachutistes à 7000 m d’altitude.
Katmandou Lukla
La température moyenne de jour pendant l’Everest Skydive en novembre avoisine les 15 °C. Les précipitations sont faibles, le meilleur mois pour s’y rendre.
OBSERVER L’Himalaya abrite plusieurs espèces d’animaux, nous dit Tom Noonan, certaines plus discrètes que d’autres… LE YÉTI « Certains croient toujours à la présence du yéti, mais nul ne l’a vu récemment. L’un des temples possède des os de yéti. »
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Niché à 3 440 m d’altitude, le village de Namche Bazaar est le paradis du randonneur.
Puis j’ouvre le parachute et la vitesse retombe à environ 25 km/h. Pendant les six minutes qui suivent, la descente se poursuit à hauteur du mont Everest distant de quelques petits kilomètres. Cette descente calme face à l’une des plus impressionnantes manifestations de la force de la nature inspire humilité et marque à vie. Vivre cette expérience que peu d’humains ont vécue procure une sensation indescriptible. Ce qui n’empêche pas d’être heureux d’atterrir sain et sauf sur la piste de Syangboche à 3 780 m d’altitude et de retrouver une température plus clémente. En tant qu’instructeur de saut en tandem, j’ai effectué près de 8 000 sauts dans
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« Pendant la chute libre, je me sentais aspiré par le relief himalayen. »
LE LÉOPARD DES NEIGES « Les léopards des neiges sont difficiles à observer. Mais j’espère ne jamais en croiser un la nuit. » LE YAK « Massifs, beaux et dociles, les yaks transportent tout ce que l’homme ne peut porter. »
S’IMPRÉGNER L’embarras du choix à Katmandou
une quarantaine de pays sur sept continents. J’ai sauté au-dessus d’un gouffre à Belize, sur la calotte glaciaire des deux pôles et sur les pyramides de Gizeh. Les spots reculés ça me connaît. Mais quand il s’agit de préparer l’expédition annuelle sur l’Everest, je me laisse tout simplement guider par ma passion. Depuis le début de l’aventure en 2008, je
LA DIVINITÉ DU MAL DE DENTS Dans le quartier des dentistes se trouve un bout de Bangemudha, un arbre-divinité couvert de pièces de monnaie, offrandes pour Vaishya Dev, protectrice des rages de dent. DU MIEL HALLUCINOGÈNE Provenant de la vallée de Katmandou, cet or liquide enrichi au rhododendron est appelé ici le « miel fou » en raison de ses propriétés hallucinogènes. Utilisé aussi contre le stress, on lui prête des vertus semblables à celles du Viagra. FROMAGE AU LAIT DE YAK Ce fromage dispo sur les marchés fermiers est très raffiné, doux et crémeux avec de riches notes d’herbes.
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LE SAUT
LIBRE COMME UNE CHUTE
La bande sonore du saut en parachute et les consignes que chacun doit assimiler pour une chute en toute sécurité.
SIGNAUX Se parler est impossible pendant la chute libre, aussi votre instructeur communiquera à l’aide de signaux manuels. Le premier est le plus important.
CHECK ARMS Resserrer les épaules en forme de W.
ARCH Cambrer davantage le bassin.
CIRCLE OF AWARENESS Observer votre direction : lire l’altimètre.
ÉCOUTER La musique que Tom Noonan et ses coéquipiers écoutent avant de sauter de l’hélico à 7 000 m d’altitude. 1. JAMIROQUAI « Une fois, nous écoutions Jamiroquai et la moitié du groupe s’est mise à danser en ligne. Tout morceau qui i ncite les gens à bouger apporte un plus. » 2. LES CHANTS TRADITIONNELS « Les montagnes sont un lieu spirituel, plein d’énergie, un bon cadre pour la musique népalaise locale et les mantras bouddhistes. » 3. LE SILENCE « Le monde occidental ne connaît jamais le silence contrairement à l’Himalaya. La tranquillité et le calme qui prévalent là-haut n’ont pour moi pas leur pareil. Seul le vent reste audible. Magique. »
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travaille d’arrache-pied pendant 11 mois de l’année sur la logistique depuis mon bureau en Floride. Ma récompense est de me retrouver chaque année avec mes amis au Népal et vivre un temps dans l’Himalaya. En mai ou en novembre, selon la météo, mon équipe et moi emmenons entre cinq et dix personnes pour une aventure unique de Katmandou à l’Himalaya. Nous rejoignons Katmandou par avion, visitons la ville quelques jours, avant qu’un petit avion nous dépose à Lukla, aux portes de l’Everest. S’ensuivent trois jours de marche à travers vallées et montagnes, afin de nous acclimater à l’altitude. Un saut sans acclimatation augmenterait le risque d’hypoxie, un genre d’état d’ébriété dû au manque d’oxygène. Les débutants consentent à une dure semaine de préparation au sol, après quoi les sauts sont comme la cerise sur le gâteau. J’ai réalisé plus de sauts que je n’aurais pu imaginer. En 2009, j’ai établi avec deux collègues le record du monde de l’atterrissage en parachute le plus élevé, à 5 240 m. La première rencontre avec l’Everest vous marque à jamais. Dans mon cas, cela est
arrivé au détour d’un salon de thé au-dessus du Namche Bazaar. Une vallée dégagée de dix kilomètres s’étirait sous mes yeux avec au fond l’Everest qui semblait me toiser à son tour. Au Népal, autochtones, fermiers et sherpas tiennent les montagnes pour des déesses protectrices. La région baigne dans la spiritualité. J’appelle l’énergie ambiante la Force à l’instar de La Guerre des Étoiles, car en elle résonne quelque chose ayant une fréquence lointaine. Avant chaque sortie, nous faisons bénir tout notre matériel par un prêtre-lama lors d’une cérémonie appelée puja. Je suis devenu parachutiste à plein temps en 2006, à l’âge de 32 ans. Auparavant, je travaillais dans une banque de placements à Boston. Mais mon héros a toujours été Indiana Jones avec sa vie partagée entre des aventures dans des contrées lointaines et son travail routinier dans son pays. Comme lui, j’ai un bureau où je retourne et j’enseigne à des étudiants. Mais ma gratitude va avant tout au peuple népalais. Leur probité et leur candeur m’ont incité à devenir quelqu’un de meilleur. everest-skydive.com ; explorehimalaya.com
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PULL Ouvrir tout de suite le parachute.
PIERS MARTIN
Sous contrôle : la piste de Syangboche sert de drop zone pour l’Everest Skydive.
HORS DU COMMUN Le prochain numéro le 28 novembre avec et le 5 décembre avec dans une sélection de points de vente et en abonnement LITTLE SHAO / RED BULL CONTENT POOL
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novembre - janvier
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décembre Gotaga en tournée Le gamer le plus populaire de France, Gotaga, convie sa communauté sur 4 dates à travers la France, où le premier streamer français invitera ses fans à monter sur scène avec lui. Du 11 octobre au 13 décembre 2019, il se rendra à La Rochelle, Marseille, Lille et Paris pour quatre live shows d’exception, sur lesquels de nombreux guests seront conviés. Pour décrocher une place sur scène pour une session de jeu aux côtés de Gotaga, ses fans devront tester, en ligne, leurs connaissances sur leur idole. Et pour maximiser ses chances de gagner un précieux sésame, des canettes collector à l’effigie de Gotaga permettront, grâce à un code caché sous la languette, d’obtenir un indice supplémentaire pour résoudre les énigmes. Dispo en quantité limitée chez Monoprix. En France ; redbull.com/gotaga
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RED BULL NEPTUNE STEPS
Le 2 novembre 2019, le Red Bull Neptune Steps aura lieu pour la première fois en France, plus précisément à Hédé-Bazouges en Bretagne. Un concept inédit pour un événement sportif hors normes : une épreuve de nage en eau libre sur 670 mètres à contre-courant qui intègre une série de cinq obstacles dont trois écluses. Le tout dans une eau très froide, aux alentours de 10 °C, ce qui rend la tâche d’autant plus exigeante. Ce format de course séduira assurément les p assionnés de défis extrêmes. Un rafraîchissement également côté public.
Qui affrontera Gotaga ?
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er et 2 novembre Les afters Pitchfork Toujours frais, le Pitchfork Paris invite les pépites de demain autour de quelques noms plus confirmés avec l’envie de garder son label de festival prescripteur et défricheur. Pour les plus fêtards, la nuit se prolonge au Trabendo pour deux after parties Red Bull Music réunissant lives électro rares et DJ sets remuants, avec, entre autres, les très pointus Skin & Skin, Afrodeutsche, Park Hye et Mall Grab. Paris, Le Trabendo ; pitchforkmusicfestival.fr
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et 23 novembre La fin du Supreme NTM ? « Le monde de demain quoi qu’il advienne nous appartient. » En 2019, trente ans après leurs débuts, les NTM restent le duo le plus puissant du rap français. Les old timers qui les ont soutenus à leurs débuts et la jeune audience curieuse ne manqueront pas les deux derniers concerts annoncés par des historiques MCs de Saint-Denis. On peut se demander pourquoi ces shows n’ont pas lieu au Stade de France… AccorHotels Arena ; supreme-ntm.com
D’ici au
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janvier Ça va saigner Vampire, vous avez dit vampire ? De Dracula à Buffy, dans le monde du cinéma, de la photo et de la littérature, le vampire a toujours excité les artistes comme le public. La Cinémathèque de Paris vous propose des films, rencontres et spectacles autour de ce mythe aussi effrayant que fascinant. Les enfants aussi sont concernés, avec notamment une journée Halloween autour de Tim Burton le 31 octobre. Mordant ! Paris ; cinematheque.fr
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JEFF HOLMES/RED BULL CONTENT POOL, DAVID ELLIS
Hédé-Bazouges ; redbull.com
Voir.
BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, SONSTAR/RED BULL CONTENT POOL, MIHAI STETCU/RED BULL CONTENT POOL
AVIS DE TRÈS HAUT NIVEAU !
Les meilleurs freeriders, breakdancers et pilotes d’enduro auront les yeux scotchés sur des trophées mythiques à gagner ce mois-ci. Des performances à voir lors d’événements diffusés sur Red Bull TV.
octobre / novembre
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Virgin accueillera le Red Bull Rampage pour la seconde fois.
octobre DIRECT
RED BULL RAMPAGE
Vingt-et-un représentants de l’élite du VTT freeride se réuniront à Virgin, Utah (USA) pour participer à la 14e édition de la compète sportive la plus chargée en adrénaline qui existe. Les riders et leurs deux équipiers vont s’activer pour façonner et perfectionner leurs lignes de descente qui conduiront l’un d’entre eux vers la victoire.
9
novembre DIRECT
FINALE MONDIALE DU RED BULL BC ONE
REGARDEZ RED BULL TV PARTOUT
Red Bull TV est une chaîne de télévision connectée : où que vous soyez dans le monde, vous pouvez avoir accès aux programmes, en d irect ou en différé. Le plein de contenus originaux, forts et c réatifs. Vivez l’expérience sur redbull.tv
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Pour la première fois, Mumbai, en Inde, sera le décor du plus gros événement mondial de breakdance. Les meilleurs B-Boys et les meilleures B-Girls de la planète viendront s’y disputer la couronne du Red Bull BC One.
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et 3 novembre DIRECT
GETZENRODEO
Les World Enduro Super Series arrivent à leur apogée cette année avec le GetzenRodeo, une course incroyablement populaire. L’an dernier, 12 000 spectateurs ont fait le déplacement jusqu’à Drebach (Allemagne) pour saluer la victoire de Mani Lettenbichler.
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Automne 2019
L’HEURE ET LA MANIÈRE
Mer
Des montres de plongée élégantes et résistantes qui ne craignent pas la pression. Mido Ocean Star Diver 600 Mido frappe un grand coup avec cette Ocean Star étanche jusqu’à 600 m, taillée pour explorer le grand bleu. Mais elle se prête aussi aux aventures plus quotidiennes. C’est actuellement l’une des montres haute-performance les plus abordables du marché. Bâtie pour les conditions extrêmes, la 600 embarque un mouvement chronomètre certifié COSC avec une autonomie allant jusqu’à 80 heures, soit deux fois plus qu’un calibre classique. Lancée en 1944, l’Ocean Star s’inspire du phare d’Europa Point à Gibraltar, symbole de résilience, de force et de la conquête des mers par l’Homme. 88
Texte ALEXANDRA ZAGALSKY THE RED BULLETIN
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Breitling SuperOcean 44
Tudor Black Bay P01
Alpina Seastrong Diver 300
Variation sur le modèle mythique de 1957, la nouvelle collection sport SuperOcean rime avec performance subaquatique. La plus belle pièce de la série est cette version 44 mm acier-bleu, avec un bracelet en caoutchouc D iver Pro II et avec un mouvement phénoménal étanche jusqu’à 1 000 m de profondeur.
Entre montre de plongée classique et montre de navigation, la Black Bay P01 revisite un prototype développé pour l’US Navy dans les années 1960. L’originalité du design réside dans son système d’arrêt de la lunette tournante bidirectionnelle via un couvre-anse mobile à 12 heures.
L’adjectif strong, ou costaud, résume bien l’esprit de cette audacieuse et impressionnante montre de plongée de 44 mm : aiguilles sabre imposantes, b oîtier en acier inoxydable en f orme de coussin, recouvert de titane (photo) ou de bronze. Étanche jusqu’à 300 m.
Oris Divers Sixty-Five Chronograph Bucherer Blue
Rolex Sea-Dweller Rolesor
Longines Legend Diver
Proposée pour la première fois en Roselor jaune (or jaune 18 carats et acier), la Sea Dweller est née en 1967 pour la plongée en haute mer. Cette réactualisation tient le choc par 1 220 m de fond, avis donc aux éventuels propriétaires d’un submersible. Le boîtier de 43 mm est plutôt imposant pour une Rolex de plongée.
Son lancement en 1960 marque une rupture avec les tendances des montres de plongée de l’époque en effectuant un retour à sobriété contrairement à ses concurrentes pour lesquelles le design est central. Le revêtement en PVD noir donne à la montre encore aujourd’hui un look futuriste.
La surface bombée et le bracelet en cuir caramel cousu de bleu impriment un charme vintage à ce chronographe haute performance conçu exclusivement pour Bucherer. Le jaune intense des aiguilles et des index améliore la lisibilité en se détachant clairement du cadran bleu profond. THE RED BULLETIN
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Terre
Des classiques contemporains pour des aventures au quotidien.
Citizen Promaster Altichron La chouchoute des skieurs. Très robuste, la Promaster Altichron embarque une boussole et un altimètre mesurant jusqu’à 10 000 m. Le chronographe résiste au froid extrême, aux grandes profondeurs, jusqu’à 200 m. Son système Eco-Drive alimente la montre en convertissant toute lumière en énergie.
Pierre Lannier Cityline 202J104 La précision n’est pas la priorité de tous, surtout en zone urbaine où les aléas tels que les transports publics sont nombreux. La Cityline (réf 202J104) est une montre habillée classique affichant l’heure avec chic, conçue spécialement pour les minimalistes pour qui seul l’essentiel compte. 90
Daniel Wellington Cambridge Avec son bracelet NATO et son boîtier de 40 mm extra-plat (6 mm), cette montre Cambridge à quartz japonais de la collection Classic, s’adapte parfaitement à vos changements de dynamique, que vous sortiez du bureau pour une activité sportive stylée et vous autorise des sorties mondaines en mode relax.
G-Shock Mudmaster Carbon Core Guard GG-B100-1A9ER
IWC chronographe Top Gun édition « Mojave Desert »
Avec son robuste boîtier en résine et carbone la Mudmaster est hermétique à la poussière et à la boue. Son look, qui à lui seul démontre sa capacité à endurer tous les mauvais traitements, intègre un quadruple capteur (boussole, a ltimètre, thermomètre, compteur de pas). Tout terrain !
Sa collection est inspirée d’une fameuse école américaine de pilotage de combat et la céramique sable de cette montre évoque le désert des Mojaves où se trouve la base aéronavale de China Lake. Le mouvement à remontage automatique offre une réserve de marche de 46 heures. THE RED BULLETIN
montres
TAG Heuer Monaco V4 Édition limitée (1999-2009) Rendu célèbre par Steve McQueen dans le film Le Mans en 1971, le Monaco fête cette année ses cinquante ans. L’occasion rêvée pour l’horloger de lancer cinq versions spéciales de ce garde-temps quadrilatère novateur, chacune symbolisant une décennie différente, depuis 1969. Il s’agit ici de l’hommage numéro quatre. Cette belle itération noire aux accents rouge et orange saisissants puise son inspiration du début des années 2000. Son boîtier en acier inoxydable et le bracelet en peau de veau noire perforée évoquent un volant de voiture rétro, les surpiqûres blanches assorties aux bâtonnets du cadran, un petit détail qui séduira les geeks. Le fond du boîtier arbore le logo de la Monaco Heuer ainsi que des inscriptions « 1999–2009 Special Edition » et « One of 169 ». À l’intérieur, le célèbre calibre 11 fait battre le cœur de la TAG Heuer. Un mouvement à remontage automatique réactualisé animait déjà la première montre Monaco de 1969.
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Nouveaux horizons Des garde-temps à la pointe de la technologie pour les amateurs de sensations fortes.
Favre-Leuba Raider Bivouac 9000 L’altimètre de cette montre peut mesurer des altitudes allant jusqu’à 9 000 m. La favorite du vidéaste et photographe James Austrums, un habitué des aventures extrêmes que vous pouvez suivre sur le compte Instagram @favreleuba.
Suunto 9 Baro Titanium Red Bull X-Alps Limited Edition Le Red Bull X-Alps est un must : un trail de 1 138 km combinant course à pied, rando, alpinisme et parapente. Cette montre GPS multisports testée dans des conditions extrêmes et limitée à 1 138 exemplaires propose 80 modes sportifs et une gestion intelligente de la batterie. 92
Steel Omega Speedmaster Moonwatch 50e anniversaire d’Apollo 11 Édition limitée Marquant les cinquante ans des premiers hommes sur la Lune, cette montre offre moult détails comme le compteur en or Moonshine 18 carats illustré d’une image d’Aldrin descendant du module lunaire.
Garmin MARQ Athlete
Tissot T-Touch Expert Solar II
Grand sportif, la MARQ Athlete vous concerne. Sa lunette inclut le rythme de récupération et les échelles de VO2 max, et côté fonctions, la dynamique de course, la biométrie et le prédicteur de performance sont faciles d’accès. Avec la fonctionnalité ClimbPro, les fans de montagne suivront leur ascension en temps réel.
Cette Tissot est tactile, légère, facile d’usage et alimentée à l’énergie solaire : sept minutes sous l’astre du jour assurent à la montre 24 heures d’autonomie. Météo, boussole, altimètre, chronographe, alarme et chronomètre figurent parmi les fonctions disponibles d’un garde-temps idéal pour les randonneurs. THE RED BULLETIN
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Polar Vantage V Titan Si vous êtes à la frontière du professionnalisme sportif, vous êtes forcément exigeant avec votre équipement et attentif à tout ce qui vous permet de me surer et d’affiner votre perfor mance. Légère, dotée d’une batterie de très longue durée et de nombreuses fonctions d’en traînement, cette « championne des datas » dispose d’un boîtier en titane, d’où son appellation, titanesque. La Polar Vantage V Titan mesure votre fréquence cardiaque au poignet grâce à la technologie de fusion de cap teurs Precision Prime, et elle intègre l’appli Polar Flow (elle sympathisera volontiers avec d’autres, comme Strava ou TrainingPeaks). Des sportifs de renom font appel à elle, comme le patineur de vitesse américain Joey Mantia, réputé pour « se faire mal » dans l’effort. Que vous soyez accro au dur, ou au pur plaisir de vous dépasser, cette montre cardio GPS multi sport et de triathlon s’impose comme une belle proposition. THE RED BULLETIN
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Hors de ce monde
Designs futuristes et atouts techniques pour garder un temps d’avance.
Hamilton Ventura La Ventura entretient un lien connu avec la science-fiction à travers la saga Men in Black où on la voit au poignet des agents du MIB incarnés par Will Smith, Tommy Lee Jones, Josh Brolin et plus récemment par Tessa Thompson. Cependant, la renommée de la montre remonte au milieu des années 1950 grâce au designer industriel américain Richard Arbib, lequel a eu carte blanche pour créer un look futuriste caractérisant l’optimisme et la prospérité économique du pays. Inspiré par les ailes de voitures chromées et lustrées et d’une culture rock’n’roll débridée, Arbib conçoit le boîtier asymétrique de la Ventura, considéré depuis comme iconique et cosmique. En 1957, la Ventura affirme son ancrage dans l’ère spatiale en étant le premier garde-temps à pile au monde. Fan de la première heure, Elvis Presley portait sa Ventura religieusement ; après l’avoir eue au poignet dans film Blue Hawaii en 1961, le King deviendra un inconditionnel de la marque et en p ossédera plusieurs modèles. 94
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Zenith Defy Classic en céramique blanche
Hublot Big Bang Unico Black Magic 42 mm
Fortis PC-7 Team Aeromaster Chronograph
Zenith est réputée pour ses montres de haute précision ultrasophistiquées à la pointe de la technologie, et ce chronographe lunaire est résolument futuriste. Le cadran squelette abrite le mouvement automatique Elite 670 SK, 3,88 mm d’épaisseur. Un pur bijou.
En 2005, la Big Bang honorait la micro- ingénierie et les matériaux innovants, cap maintenu par cette actualisation : le boîtier et la lunette sont noir microbillé en céramique et le mouvement à remontage automatique avec chronographe flyback et roue à colonnes.
Fortis est le fournisseur officiel de l’équipe de voltige aérienne suisse depuis plus de dix années. Pour les trente ans de cette brigade, l’horloger livre une édition spéciale bleue royale avec une formation en vol gravée sur le cadran.
Maurice Lacroix Aikon Automatic Mercury 44 mm
Swatch Yellowboost
Rado True Thinline Les Couleurs Le Corbusier Iron Grey
À première vue, la Aiken Automatic Mercury est une montre traditionnelle, mais inclinez-la et ses aiguilles pendront librement. Repositionnez-la à la verticale, elles retrouveront leur place comme par magie pour indiquer l’heure exacte. Une particularité qui a un prix. THE RED BULLETIN
En termes de fonctionnalité, la Yellowboost est certes basique, mais elle excelle dans la cool attitude, comme si elle avait été plongée dans un bain de kryptonite (plutôt verte que jaune). Également très robuste avec son bracelet en silicone, c’est une véritable montre de superhéros.
Rado célèbre l’architecte Le Corbusier avec une série de 9 montres minimalistes, limitées chacune à 999 exemplaires. En céramique high-tech, elles sont u ltraplates. La teinte gris métal de ce m odèle, dotée de propriétés réfléchissantes, confère au cadran un aspect éthéré. 95
MENTIONS LÉGALES Rédacteur en chef Alexander Macheck Rédacteurs en chef adjoints Andreas Rottenschlager, Nina Treml Directeur créatif Erik Turek Directeurs artistiques Kasimir Reimann (DC adjoint), Miles English, Tara Thompson Directeur photos Eva Kerschbaum Directeurs photos adjoints Marion Batty, Rudi Übelhör Responsable des infos et du texte Andreas Wollinger Responsable de la production Marion Lukas-Wildmann
THE RED BULLETIN WORLDWIDE
Managing Editor Ulrich Corazza Maquette Marion Bernert-Thomann, Martina de Carvalho-Hutter, Kevin Goll, Carita Najewitz Booking photos Susie Forman, Ellen Haas, Tahira Mirza Directeur commercial & Publishing Management Stefan Ebner Publishing Management Sara Varming (Dir.), Ivona Glibusic, Bernhard Schmied, Melissa Stutz, Mia Wienerberger Marketing B2B & Communication Katrin Sigl (Dir.), Agnes Hager, Teresa Kronreif Directeur créatif global Markus Kietreiber Co- Publishing Susanne Degn-Pfleger & Elisabeth Staber (Dir.), Mathias Blaha, Vanessa Elwitschger, Raffael Fritz, Marlene Hinterleitner, Valentina Pierer, Mariella Reithoffer, Verena Schörkhuber, Julia Zmek, Edith Zöchling-Marchart Maquette commerciale Peter Knehtl (Dir.), Sasha Bunch, Simone Fischer, Martina Maier, Florian Solly Emplacements publicitaires Manuela Brandstätter, Monika Spitaler
The Red Bulletin est actuellement distribué dans sept pays. Vous voyez ici la couverture de l’édition mexicaine, honorant l’actrice Cecilia Suárez. Le plein d’histoires hors du commun sur redbulletin.com
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Directeur de la publication Andreas Kornhofer
THE RED BULLETIN France, ISSN 2225-4722 Country Editor Pierre-Henri Camy Country Coordinator Christine Vitel Country Project M anagement Alessandra Ballabeni, alessandra.ballabeni@redbull.com Contributions, traductions, révision Lucie Donzé, Frédéric & Susanne Fortas, Suzanne K říženecký, Claire S chieffer, Jean-Pascal Vachon, Gwendolyn de Vries Abonnements Prix : 18 €, 12 numéros/an getredbulletin.com Siège de la rédaction 29 rue Cardinet, 75017 Paris +33 (0)1 40 13 57 00 Impression Prinovis Ltd. & Co. KG, 90471 Nuremberg Publicité PROFIL 134 bis rue du Point du jour 92100 Boulogne +33 (0)1 46 94 84 24 Thierry Rémond, tremond@profil-1830.com Elisabeth Sirand-Girouard, egirouard@profil-1830.com Edouard Fourès efoures@profil-1830.com
THE RED BULLETIN Allemagne, ISSN 2079-4258 Country Editor David Mayer Révision Hans Fleißner (Dir.), Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek Country Project Management Natascha Djodat Publicité Matej Anusic, matej.anusic@redbull.com Thomas Keihl, thomas.keihl@redbull.com
THE RED BULLETIN Autriche, ISSN 1995-8838 Country Editor Christian Eberle-Abasolo Révision Hans Fleißner (Dir.), Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek Publishing Management Bernhard Schmied Sales Management The Red Bulletin Alfred Vrej Minassian (Dir.), Thomas Hutterer, Stefanie Krallinger Publicité anzeigen@at.redbulletin.com
THE RED BULLETIN Mexique, ISSN 2308-5924 Country Editor Luis Alejandro Serrano Secrétaire de rédaction Marco Payán Relecture Alma Rosa Guerrero Country Project Management Giovana Mollona Publicité Alfredo Quinones, alfredo.quinones@redbull.com
THE RED BULLETIN Royaume-Uni, ISSN 2308-5894 Country Editor Tom Guise Rédacteur associé Lou Boyd Rédacteur musical Florian Obkircher Directeur Secrétariat de rédaction Davydd Chong Secrétaire de rédaction Nick Mee Publishing Manager Ollie Stretton Publicité Mark Bishop, mark.bishop@redbull.com Fabienne Peters, fabienne.peters@redbull.com
THE RED BULLETIN Suisse, ISSN 2308-5886 Country Editor Nina Treml Révision Hans Fleißner (Dir.), Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek Country Project Management Meike Koch Publicité Marcel Bannwart (D-CH), marcel.bannwart@redbull.com Christian Bürgi (W-CH), christian.buergi@redbull.com
THE RED BULLETIN USA, ISSN 2308-586X Rédacteur en chef Peter Flax Rédactrice adjointe Nora O’Donnell Éditeur en chef David Caplan Directrice de publication Cheryl Angelheart Country Project Management Laureen O’Brien Publicité Todd Peters, todd.peters@redbull.com Dave Szych, dave.szych@redbull.com Tanya Foster, tanya.foster@redbull.com
Directeurs généraux Dietrich Mateschitz, Gerrit Meier, Dietmar Otti, Christopher Reindl
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Pour finir en beauté
Des hélicos dans le ciel de New York, rien de plus banal, mais même le plus blasé de ses habitants se serait décroché la mâchoire à la vue des flips, des barrel rolls et des nose dives du pilote acrobatique Aaron Fitzgerald et de son chopper au rotor sans articulation, parfait pour le job. Voir la vidéo sur redbull.com
Le prochain THE RED BULLETIN n° 94 disponible dès le 28 novembre 2019 98
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