ROSE BONBON
Elle aime Sailor Moon et tout ce qui a des oreilles pointues : ici, notre héroïne de couverture SenshiSuni lors du photo shooting. Page 48
Elle aime Sailor Moon et tout ce qui a des oreilles pointues : ici, notre héroïne de couverture SenshiSuni lors du photo shooting. Page 48
On prend parfois la vie beaucoup trop aux sérieux –c’est pourquoi certains et certaines, notamment les gameurs et les gameuses de Suisse, ont choisi de la passer à jouer, et nous, de leur dédier ce numéro. À commencer par la streameuse culte SenshiSuni, qui fait notre couverture ce mois-ci. Elle raconte, en page 48, comment elle a retrouvé sa joie de vivre grâce aux jeux vidéo en ligne et au streaming. Vient ensuite Destany, étudiant en psychologie et adepte d’esport, qui nous explique de quelle manière il parvient à pénétrer l’esprit de ses adversaires. Connaissez-vous le sens des mots glitch, farming et noobs ? Pour devenir incollable dans le monde du gaming, jetez un œil à notre un abécédaire page 56. Et enfn, pour notre section nostalgie, rendez-vous page 22 : vous découvrirez notre album photo spécial anniversaire, The Red Bulletin a 15 ans !
Bonne lecture ! La Rédaction
Les illustrations à base de pixels sont le point fort de Walter Newton. Pour notre dossier spécial gaming, l’Écos sais s’est donné à fond. Page 47
ans se sont écoulés depuis la parution du tout premier numéro du mensuel The Red Bulletin. Le portfolio de cet anniversaire page 22.
Le plombier le plus courageux des consoles vidéos a soufflé ses 37 bougies. Tous les faits et chiffres sur Super Mario page 14.
L’actrice évoque la mise en scène de soi, entre Oscar Wilde et David Bowie.
SenshiSuni est devenue une streameuse culte au sein de la communauté gaming de Suisse. Son parcours donne du courage à beaucoup.
Le gameur Destany parle de l’art d’entrer dans la tête de ses adversaires.
Un guide indispensable dans l’univers merveilleux du jeu virtuel.
Immersion dans un festival de motos européen 100 % dédié aux femmes.
Expériences pour une vie amélorée
73 VOYAGE. Une navigation envoû tante entre cochons et requins.
78 BIOHACKING. Comment la dis tance attise le feu de la passion.
80 MONTRES. Un concept, de multi ples possibilités : la Certina DS+.
The Red Bulletin célèbre son quinzième anniversaire en autant d’images marquantes.
Dans le remake de Tarzan, la free-runneuse de 28 ans joue Jane, une femme forte ! SHOW-BIZ
La pop star de 48 ans se lance dans l’architecture d’intérieur et pense un hôtel nostalgie.
18
81 PLAYLIST. Les quatre chansons préférées d’Oliver Sim de The xx.
82 GAMING. Wordle, jeu de mots mêlés en ligne.
84 LE COIN LECTURE. Dennis Lehane et sa série Kenzie & Gennaro.
86 TENDANCE. Vos indispensables pour l’automne.
88 RED BULL STRATOS. L’espace virtuel au Musée des Transports.
90 AGENDA. Les événements du mois à ne pas rater.
92 BOULEVARD DES HÉROS. La vie pas si romancée que ça de Juliette Gréco.
98 LE TRAIT DE LA FIN
L’APPEL DE LA JUNGLE L’ex B-Girl Hazal Nehir sur sa prestation dans Tarzan L’APPEL DU DÉSERT À Dubaï, Robbie Williams s’essaie dans une carrière inédite. L’APPEL DES CARAÏBES Invitation grisante au voyage, et en voilier, aux Bahamas.TOP 15 Mathilde Gremaud figure sur notre liste de meilleurs souvenirs de ces quinze dernières années.
James Xu, athlète et formateur en plein air originaire d’Arizona (USA), est un expert en rafting, canyoning et escalade. Et un excellent slacklineur, tout comme le Canadien Gerald Situ qui l’a photographié. Durant son temp libre, James Xu vise haut. Comme ici, sous la Grande Arche de Getu, large de 70 mètres, dans la province de Guizhou, au sud de la Chine. La slackline sur laquelle il évolue (et qui nous apparaît en filigrane) est bien réelle, et l’image n’a pas été retouchée. geraldsitu.com ; redbullillume.com
« J’ai toujours été intrigué par les architec tures cachées dans les bâtiments », déclare Chris Garrison. Ainsi, lorsque le photographe basé en Floride a découvert par hasard ce parking intérieur à Los Angeles, il a instantanément vu le potentiel de ses lignes hexagonales étendues et de la parfaite lumière naturelle qui s’y infiltrait par le haut. Avec le rider BMX street Broc Raiford, tous les éléments étaient réunis pour réaliser cette image forte –finaliste dans la catégorie Creative by Skylum du concours Red Bull Illume. chrisgarrisonphotography.com ; redbullillume.com
Le futur avocat Matthias Appenzeller s’est fait un nom en tant que plongeur de haut vol. Ici, on dirait que le Suisse survole les Alpes en position allongée. Erreur ! La séance photo a eu lieu au lac de montagne de Bachalp, situé sur le First, au-dessus de Grindelwald (canton de Berne). Et la photographe Romina Amato a immortalisé le moment avant qu’Appenzeller ne plonge dans l’eau. Les montagnes ? Une jolie toile de fond. redbullcliffdiving.com
Qui ne connaît pas Mario, le plombier moustachu de Nintendo ? Ce héros populaire fait l’objet d’un nouveau jeu disponible le 20 octobre. Quand a-t-il été inventé ? D’où vient son nom ? Et comment a-t-il fini dans un film X ?
0kilobits, c’est tout ce dont Super Mario Bros. avait besoin en 1985.
dollar : la somme versée à Mario Segale, propriétaire du premier bureau de Nintendo aux ÉtatsUnis, pour son idée de baptiser le personnage Mario qui, à l’origine, devait s’appeler Jumpman.
L’année où Mario apparaît pour la première fois dans le jeu vidéo Donkey Kong, imaginé par le Japonais Shigeru Miyamoto.
The Shroom, un mensuel de la communauté Mario, ont été publiés en ligne depuis 2007.
18millions : le nombre d’habitants au royaume fictif Champignon, dans lequel Mario et son frère Luigi évoluent.
millions de dollars : les recettes engendrées par Super Mario Bros. avec Bob Hoskins, pour un budget de 47,3 millions. Cette première adaptation au ciné d’un jeu vidéo est un flop.
de dollars : la somme payée par un collectionneur pour une cartouche Super Mario Bros. dans son emballage d’origine, ce qui en a fait le jeu vidéo le plus cher de tous les temps.
pièces sont contenues dans la version Lego de Bowser, le pire adversaire de Super Mario.
36Le nombre d’années durant lesquelles l’acteur américain Charles Martinet a prêté sa voix à Mario et à Luigi.
millions de jeux de la série Mario ont été vendus jusqu’en mars 2022, dont 40,24 millions pour Super Mario Bros. (1985).
C’est un record mondial pour les jeux de consoles !
semaines : le temps que le thème musical est resté dans les charts des sonneries mobiles téléchargées.
2films porno ont voulu profiter du succès en 1993, avec Ron Jeremy dans le rôle de Mario. Nintendo acheta les droits et fit élégamment disparaître les Super Hornio Brothers
L’insigne de police du lieutenant John McClane dans Une journée en enfer.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? », grommelle John McClane, flic désabusé incarné par Bruce Willis.
« Ton insigne ! », lui rétorque sèchement son supérieur après que celle-ci lui ait été retirée pour faute grave : exercice de son activité sous l’emprise de l’alcool. Un terroriste, avec un penchant pour les explosifs, ayant McClane en ligne de mire, ce dernier est déclaré « apte » et réhabilité. C’est ainsi que démarre Une journée en enfer, troisième opus de la série en cinq actes Die Hard, et plus gros succès commercial en salle de l’année 1995. L’insigne dorée ci-dessus est l’œuvre de l’accessoiriste Tommy Tomlinson, qui la tenait déjà prête en 1988, pour Piège de Cristal. En 2021, elle a été vendue aux enchères pour 22 000 $.
BRUCE WILLIS Bruce Willis, 67 ans, star acteur lauréat d’un Golden Globe et producteur, a mis fin à sa carrière en raison d’une aphasie.Tout le monde veut être le meilleur, tout le monde veut gagner. Ce n’est pas seulement ce qu’enseigne l’économie, c’est aussi ce que nous enseigne la vie. Il s’agit toujours de s’imposer face aux autres. Mais cela nous fait-il vraiment avancer ? Le maître à penser de l’Antiquité, Platon, en doute. Dans une interview fictive avec le philosophe Christoph Quarch, il explique pourquoi l’ambition est bonne, mais la pression de la concurrence nuisible.
the red bulletin : N’avez-vous jamais eu l’ambition d’être le meilleur philosophe de votre époque ?
platon : Bien sûr que oui. J’ai tou jours eu à cœur de me rapprocher le plus possible de l’idéal du philo sophe. Ma langue grecque connaît pour cela le mot areté, qui signife « excellence ». Si un couteau coupe bien, il est de bonne qualité. Si un État est juste, il est bon. Mon objectif était d’être le plus sage possible.
Pardon, mais ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais savoir s’il était important pour vous d’être meilleur que les autres, par exemple meilleur que votre élève Aristote ou votre rival Socrate ?
Ah oui, mais bien sûr. J’avais oublié que vous étiez un moderne. Quand vous parlez du « meilleur », vous pen sez en termes de comparaison. Du genre : « Parmi les philosophes athéniens, Platon était le meilleur. Il au rait été sur la plus haute marche du podium. Socrate et Aristote n’auraient eu que l’argent et le bronze. » Mais nous, les anciens Grecs, pensions autrement. Pour nous, l’important n’était pas de savoir qui était meilleur qu’un autre, mais qui s’approchait le plus de la perfection. Le meilleur ne se mesure qu’à l’idéal.
Mais vous, les Grecs, vous organisiez des compéti tions à chaque occasion, où il s’agissait toujours de savoir qui était le meilleur. Vos champions olym piques étaient vénérés comme des dieux. Exactement. Nous adorions les vainqueurs comme des dieux parce qu’ils étaient les plus proches des dieux. Si, disons, Diagoras de Rhodes gagnait le combat à mains nues, il était vénéré parce qu’il était aussi fort qu’Héraclès : l’incarnation de la force physique par faite. La bagarre sur le ring ne servait qu’à déterminer qui était le plus proche d’Héraclès. Celui-ci était alors
le meilleur, c’était lui le vainqueur. Non pas parce qu’il assommait ses adversaires, mais parce qu’il ressem blait au plus grand de nos héros.
Nous disons aujourd’hui : « La concurrence stimule les affaires. » Êtes-vous d’accord ? Si la concurrence incite les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes et à être aussi bons que possible dans leur discipline, alors oui. Car elle les motive à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais si les concur rents ne poursuivent que l’objectif d’écraser leurs adversaires, cela les conduit à l’inverse. Les compétiteurs deviennent alors méchants : au lieu de donner le meilleur d’eux-mêmes, ils dé chaînent le pire. Au lieu de se réjouir de leurs possibilités, ils n’aspirent qu’à la victoire. Cela vaut aussi pour votre économie. Il me semble que la concurrence y stimule moins les af faires qu’elle ne corrompt le caractère.
Mais sur le marché, le principe de la concurrence fonctionne tout de même. Si Apple et Samsung n’étaient pas des concurrents, nous n’aurions pas de si beaux smartphones. Je n’en suis pas si sûr. Vous auriez peut-être des téléphones encore plus géniaux si les deux s’associaient pour créer le meilleur appareil de tous les temps. J’ai constaté que les gens ne sont pas les meilleurs lors qu’ils veulent battre les autres, mais lorsqu’ils brûlent de faire quelque chose de vraiment bien. Quand Éros, l’enthousiasme passionné, les saisit. Parce que celui qui veut toujours gagner fnit par se perdre lui-même.
PLATON (428 - 348 AV. J.-C.) croyait plus que tout autre en la bonté. Il était convaincu qu’il est dans la nature de l’homme de vouloir mener une vie bonne. Pour lui, « bon » ne signifiait toute fois pas satisfaire aux exigences de la morale, mais développer pleinement le potentiel de l’être humain au sens global du terme. Il a expliqué comment cela pouvait se faire dans ses nombreux dialogues, qui, par chance (ou miracle), ont été intégralement conservés. Aujourd’hui, Platon est considéré comme le penseur le plus influent de la culture occidentale.
CHRISTOPH QUARCH, 58 ans, est un philosophe allemand, fon dateur de la Nouvelle Académie Platonicienne (akademie-3.org) et auteur de nombreux livres de philosophie. Son dernier ouvrage de réponses philosophiques à des questions quotidiennes est paru en allemand chez legenda Q, 2021.
« La concurrence peut bien sûr faire marcher les affaires mais elle corrompt le caractère. »
Le pari de son média : insuffler de la sociologie et de la psychologie à notre rapport aux autres, afin de mieux les comprendre et de ne plus les juger.
Cofondé par la journaliste Newin Bokhari en janvier 2021, Origines est un média 100 % digital, avec une verticale sociologique et psychologique, qui permet de mieux comprendre notre société. Origines, qui compte plus d’une centaine de vidéos à son actif, se veut un traducteur de notre époque, qui « s’intéresse à l’histoire des histoires ». Pour une personnalité engagée telle que Newin, il était naturel, après être passée par l’industrie de l’entertainment, de se focaliser sur l’humain pour mieux brosser nos réalités actuelles, avec une ligne éditoriale qui a vu le jour un soir alors que la jeune femme s’adonnait à la conception de deux nouveaux formats vidéo pour le social média.
the red bulletin : Pourquoi avoir créé Origines ? newin bokhari : En France, on a des médias de société, l’équiva lent de la chaîne télé d’infomra tion BFM sur Internet, c’est la page BRUT. Konbini, et Melty à l’époque, sont des médias d’en tertainment. Mais il manque un média de l’humain, sociologique, psychologique. Je me suis dit qu’il y avait une place à prendre.
Origines aborde la notion de traumatisme, avec le format Il était une fois, où des personnes racontent l’inceste, le viol, les abus ou les drogues. Des interviews riches, profondes et nécessaires, avec un impact fort. Comment faitesvous pour gérer cela à titre personnel ? Ma démarche est très égoïste dans le sens où j’aime l’être humain, c’est ce qui me motive, or on le com prend vraiment lorsqu’il est confronté à des moments complexes, c’est là où on découvre toute sa splendeur. Mais j’ai commis une erreur. Dans l’excitation du lan cement d’Origines, j’ai fait onze interviews d’une durée de deux à quatre heures en une semaine. À la fin de la semaine, je n’arrivais plus à être dans l’instant pré sent car j’avais été confrontée à des choses beaucoup
trop violentes. Et, je me suis dit : « Attention !, il va fal loir trouver une balance. » Et puis, j’ai fait une théra pie, car j’ai aussi mon lot de problèmes. Je crois que j’ai cette capacité à entrer en connexion (l’intelligence émo tionnelle, ndlr) avec la personne que j’interviewe.
Comment les choisissez-vous ? Qu’elles aient été confrontées à l’inceste, au viol, à l’homophobie ou au racisme, ces personnes ont réussi à s’en sortir, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a plus de trau matisme, mais plutôt qu’ils sont dans cette démarche : « Okay, j’ai vécu ça, maintenant qu’est-ce que j’en fais » pour avancer. Grâce à cet état d’esprit, il y en a qui ont créé des thérapies, des projets, fondé une famille, et il y a aussi les petites réussites comme se nourrir à nouveau. Quand tu es face à ça, tu prends du recul sur ta vie et sur ce qui se passe dans le monde.
Comment éviter ce jugement ? Avec Origines, on a pour volonté de mettre en avant les personnes qui ont l’habitude d’être jugées, et de les cacher de ceux qu’elles rencontrent. Pourquoi ? Parce que tu si tu ne vois pas ces per sonnes, les tabous s’envolent et la peur de brusquer disparaît. On se sent plus libre. Tout le monde a le droit de participer, mais on essaie toujours de convier des personnalités curieuses, atypiques, bienveillantes et à l’aise.
Newin Bokhari dans Aujourd’hui Demain, le podcast« C’est dans la complexité qu’existe la splendeur de l’autre. »
Newin BokhariAUJOURD’HUI DEMAIN, UN PODCAST THE RED BULLETIN est une invita tion à la réflexion, un espace où coexistent des solutions et des idées propres à notre époque, à travers les expériences de nos invités. Com ment construire un environnement sain pour s’inscrire dans un « bien ensemble » ? Sur les plateformes habituelles et via le QR code ci-dessus.
Éco-mobilité, gaming et design. Opel réunit dans sa Mokka-e eSports trois univers différents, pour une expérience inédite.
Connu et apprécié pour ses modèles dyna miques, fiables et modernes, Opel s’implante désormais dans un univers complètement nouveau avec sa Mokka-e eSports, un modèle unique et futuriste conçu pour les jeux vidéo. Avec son design très original, cette Opel entiè rement électrique est la star des rencontres de gaming, comme la TCS eSports League ou Red Bull Uneverse. Les consoles de jeu et l’écran XXL installés dans le coffre de la Mokka-e eSports en font une station de jeu mobile particulièrement appréciée pour jouer, par exemple, à Rocket
League, un jeu de foot virtuel disputé entre au tos. L’objectif est d’utiliser les voitures pour faire avancer un ballon vers le but adverse. Le modèle en série de la Mokka-e séduit celles et ceux qui cherchent, en plus d’un look original, le meilleur compromis entre éco-mobilité et efficacité, grâce à sa technologie ultra moderne, pour des trajets quotidiens ou de grands périples zéro carbone, comme la course eNordkappChallenge, 8 000 km jusqu’au Cap Nord sur les routes pluvieuses et glacées de Scandinavie : un défi sur-mesure pour une voiture prête à en découdre.
SenshiSuni, figure suisse du streaming sur Twitch, et Destany, le meilleur athlète esport en Suisse, s’affrontent dans Super Smash Brothers
Le véhicule est équipé de trois consoles PlayStation 5 reliées à des écrans, à l’intérieur et dans le coffre.
Le 20 novembre 2022, au cinéma Imax de Lucerne, 8 influenceurs et influenceuses, gameurs et gameuses mesureront leurs forces devant un public en direct.Dans la poussière Marc Márquez, photographié par Jim Krantz, juillet 2014
Le champion du monde de MotoGP en terrain inconnu : Marc Márquez (dr.) en pleine session de motocross avec des potes. Conclusion du pilote es pagnol : « Ça booste ta créativité car tu dois constamment impro viser. » Comme l’Américain Jim Krantz, qui a dû ramper sur la piste pour le photographier.
The Red Bulletin fête son anniversaire ! En cadeau : une rétrospective en images de nos meilleurs souvenirs. Quinze ans de moments forts, de photos à couper le souffle et de sourires.
Texte ANDREAS WOLLINGER« Tu essaies encore et encore, mais chaque fois, il y a quelque chose qui cloche. Et puis tout à coup : boom, here we are ! » Le photographe Fred Mortagne
Le photographe français –nom d’artiste : French Fred – est célèbre pour ses magni fiques photos en noir et blanc qui rendent hommage à l’univers du skateboard. Ici : Charles Collet en action dans les cylindres géants d’une chaudronnerie près de Lyon.
Twilight Zone Charles Collet, photographié par Fred Mortagne, octobre 2020James Hetfield, photographié par Shamil Tanna, mars 2017
Plus de quarante ans passés sur scène et toujours la même rage. Le chanteur de Metallica nous disait dans une interview en 2017 : « Il faut avoir des tripes, du cœur et le feu intérieur. »
Tahnée Seagrave, photographiée par Greg Funnell, avril 2018
La championne britannique de descente fait partie de l’élite mondiale du VTT depuis quelques années : cette photo a été prise chez elle, au pays de Galles, après un entraînement ordinaire. Pour le photo graphe Greg Funnell, la boue est une aubaine autant qu’une plaie : « J’ai passé la semaine suivant le shooting à nettoyer mon matos. »
Anna von Boetticher, photographiée par Tobias Friedrich, novembre 2019
L’apnéiste allemande découvre l’univers irréel d’un fjord gelé à l’est du Groenland – un voyage initiatique réalisé en une seule respiration. « Je suis allée au bout de ce qui est possible », résume-t-elle.
Gattlin Griffith, photographié par Jim Krantz, décembre 2019
Une petite visite chez les Griffith – dynastie d’artistes et de cascadeurs depuis quatre générations – ça se termine parfois par ce genre de photo : venu les voir à Agua Dulce près de L.A., Jim Krantz a immortalisé le talent incomparable de Gattlin Griffith.
Daniel Ricciardo, photographié par Jim Krantz, mars 2015
Le pilote de F1 retrouve ses racines siciliennes en parcourant la piste légendaire de Targa Florio, sur l’île de ses ancêtres – au volant de la célèbre Alfa Romeo T33 de l’Autrichien Helmut Marko, qui lui a permis, en 1973, de battre un record mondial sur cette même piste.
Stefan Glowacz, photographié par Thomas Ulrich, avril 2019 L’aventurier allemand n’est pas vraiment un fan des pauses, encore moins des arrêts-photos. Thomas Ulrich, qui l’a accom pagné pour le photographier lors de sa traversée épique du Groenland, en sait quelque chose – mais il a tenu bon !
Daniela Ryf, photographiée par Philipp Mueller, mai 2019 La championne suisse de triathlon a remporté la compétition Iron Man cinq années de suite, entre 2014 et 2019 – grâce à un mental et un corps taillés pour le combat. Une force inépuisable que le photographe Philipp Mueller a parfaitement réussi à rendre dans cette photo.
Remo Käser, photographié par Christoph Köstlin, août 2017
Le champion de lutte suisse en train de terrasser son partenaire d’entraînement : ce cliché pris par Christoph Köstlin montre toute la puissance et la beauté de ce sport traditionnel, vieux de 800 ans. Pour cela, il a dû rester longtemps accroupi dans la sciure : « À la fin, je ne sentais plus mes jambes », se souvient le photographe.
La jeune championne suisse de freestyle maîtrise ce sport extrême comme si c’était un jeu d’enfant. Une nonchalance affichée que le photographe Norman Konrad a capturée avec humour dans cette image prise à Saas-Fee.
Dans les nuages Mathilde Gremaud, photographiée par Norman Konrad, janvier 2021« Remo et son adversaire enchaînaient les prises pendant que je mitraillais dans toutes les positions. »
Le photographe Christoph Köstlin
Stefanie Millinger, photographiée par Rick Guest, octobre 2020
Artiste du corps et athlète de l’extrême aux nom breux exploits, Millinger pose pour Rick Guest tout en haut d’un hôtel viennois. Elle aime ces instants d’intense concentration où « tous les sens sont en éveil – car tu sais que tu n’as pas le droit à l’erreur ».
Marcel Hirscher, photographié par Norman Konrad, décembre 2014
Quand on doit photographier une star qui a déjà été mitraillée un million de fois, on finit par avoir des idées farfelues. Mais comment
Norman Konrad a-t-il convaincu Marcel Hirscher d’aller prendre une douche tout habillé ? Réponse : « Je lui ai demandé. Tout simplement ».
Carissa Moore, photographiée par Steven Lippman, juillet 2022
Quintuple championne du monde et championne olympique : la surfeuse hawaïenne Carissa Moore – photographiée ici sur la plage de son île, Oahu – règne sur la planète surf depuis son plus jeune âge. Ce joli portrait rend compte de l’admiration que lui porte le photographe Steven Lippman, lui-même ancien surfeur et skateur professionnel.
La première couverture réalisée pour The Red Bulletin est l’œuvre de Maurice Haas, photographe suisse connu pour ses portraits authentiques. Comme il l’explique parfaite ment sur son site, il s’agit pour lui de capter « cet instant où le masque se fissure, où la personne se montre enfin à nu » et de trouver « ce que tout le monde cherche mais que personne ne voit ». C’est dans cet état d’esprit qu’il a photographié, en novembre 2007, le champion de windsurf Björn Dunkerbeck, pour le tout premier The Red Bulletin (qui était une édition autrichienne) – il y a quinze ans. Aujourd’hui, c’est ce qui constitue encore l’essence même de nos photos : une exigence et une authenticité sans compromis, mises au service des femmes et des hommes extraordi naires que nous présentons chaque mois. Qu’il s’agisse de Jim Krantz et son rendu ciné mascope très hollywoodien, de Norman Konrad et ses mises en scène décalées, ou de tous les autres photographes que nous embar quons dans l’aventure, un seul mot d’ordre : des histoires hors du commun – et des images qu’on n’oublie pas. theredbulletin.com
En couverture du premier numéro de The Red Bulletin en 2007 : la belle gueule du Néerlandais Björn Dunkerbeck, légende du windsurf.est une star du freerunning, habituée aux grands sauts dans le vide. Prochain exploit : incarner Jane dans un remake animé de Tarzan. Rencontre avec une reine de la jungle urbaine.
Entretien LISA HECHENBERGER Photo PHILIPP HORAKUne salle de sport banale dans un quartier de la capitale autrichienne. Suspendue dans les airs, Hazal Nehir évolue avec aisance dans un décor de lianes et d’obstacles en tous genres. La jeune femme de 28 ans, qui est l’une des meilleures athlètes de freerunning en Turquie, a été choisie pour incarner le personnage de Jane dans un remake de Tarzan : une série animée produite par Terra Mater, Shingle Media et la boîte de produc tion Friendly Fire. Le tournage est en partie réalisé en motion capture, avec une combinaison que porte Hazal et qui enregistre chacun de ses mouve ments, pour un rendu très réaliste.
the red bulletin : Andy Briggs, qui est l’auteur et le réalisateur de cette nouvelle série sur Tarzan, veut faire de Jane une femme forte et émancipée, loin des clichés de la petite citadine perdue dans la jungle. Un rôle sur mesure ? hazal nehir : Je suis ravie de voir l’évolution du personnage en véritable héroïne de flm d’action. C’est une enfant de la rue, au sens noble du terme, quelqu’un qui aime explorer son environnement, quitter sa zone de confort et se jeter dans l’aventure.
Sans oublier que pour la première fois, Jane ne sera pas une femme blanche.
Oui, et ça me rend très fère de pouvoir l’incarner. Quand j’étais petite, on ne voyait que des femmes blanches dans les médias, alors forcément, je voulais moi aussi, à l’époque, avoir les cheveux blonds et la peau claire – ce qui est absurde. En grandissant, j’ai fni par décon struire ces mécanismes, mais ce sen timent de ne pas correspondre à un « idéal », ça reste longtemps, même inconsciemment.
Est-ce que ça fait de toi un modèle pour les jeunes flles ?
C’est vrai que le fait de savoir que je peux les inspirer, c’est très motivant pour moi, surtout en tant qu’ath lète. Parce que même si le milieu du freerunning est hyper ouvert et bienveillant, on en est pour l’instant à un rapport de vingt flles pour mille mecs. Et encore : celles qui veulent suivre mon exemple s’in téressent surtout au parkour. Mais si quelqu’un comme moi devient mainstream, ça peut faire bouger les choses – pas simplement dans le domaine du sport, mais dans le fait de montrer que les femmes peuvent être aussi fortes, rapides et agiles que les hommes.
Ce qui veut dire qu’on ne verra pas Jane évoluer dans la jungle en robe à dentelles ?
La seule chose que j’ai portée pendant le tournage, c’est une combinaison motion capture qui enregistrait tous mes mouvements.
La série sera un mélange hyper réaliste entre des univers réels et des décors numériques. De toute façon,
je n’aime pas trop les robes, je pré fère être à l’aise dans des pantalons baggy.
Et Tarzan ? On a l’habitude de le voir porter un pagne – comme une jupette, fnalement.
J’ai hâte de voir à quoi il va ressem bler. Peut-être qu’on va s’éloigner des clichés genrés autour des vête ments que les femmes et les hommes sont censés porter. Tant qu’il ne reste pas accroché à une branche à cause de sa petite jupe, on se fche de ce qu’il porte.
Quels ont été les plus grands défs de ce tournage, pour toi ? Jouer la comédie (rires) ! Pour le reste, je me suis bien amusée. Andy Briggs, le réalisateur, a vraiment été super, en m’aidant à appréhender mon rôle et à me sentir à l’aise.
Quels sont les personnages qui t’inspiraient avant ? Tarzan peutêtre ?
Quand j’étais plus jeune, je me tournais instinctivement vers les modèles féminins. Je me souviens d’un concours de danse à la télévi sion turque et de cette nana, Aydan – une danseuse de breakdance qui était littéralement bluffante, avec ses headspins, ses fgures incroyables. Rétrospectivement, je me dis qu’elle fut ma première idole. Quant à Tarzan, bien sûr que j’aimais ce personnage, et je crois que s’il avait été une femme, je l’au rais aimé encore plus. Aujourd’hui, s’il est vrai qu’on a de plus en plus de modèles féminins, on a encore beaucoup de chemin à faire.
Mais avec toi, on a un modèle féminin en plus, non ? Oui, tu as raison. C’est cool !
La nouvelle version de la série Tarzan traite de la destruction de l’environnement, l’exploitation forestière illégale et du braconnage. Instagram : @hazalnhr
Hazal
Nous retrouvons Robbie Williams, 48 ans, sur la Côte d’Azur, près de Nice, pendant les trois semaines de vacances qu’il s’est octroyées avec sa femme Ayda Field et leurs quatre en fants. Des vacances pas vraiment re posantes puisqu’au lieu d’aller jouer sur la plage avec sa famille, le chan teur-crooner britannique est occupé à donner des interviews pour la sor tie de son nouvel album XXV, un best-of qui revisite ses plus grands tubes – notamment Kids et Angels –en version orchestrale, commémo rant 25 années d’une carrière solo entamée après son départ du groupe Take That en 1995. Aujourd’hui, c’est un Robbie Williams serein et détendu qui nous accueille dans sa maison de vacances, chemise ou verte et pantalon de lin blanc. Une interview sans détour ni faux-sem blant, à l’image de notre hôte.
the red bulletin : Qu’est-ce qu’on ressent quand on se dit qu’on a 25 ans de carrière au compteur ?
robbie Williams : C’est d’abord et surtout un sentiment de soulage ment. Pour la simple raison que je suis un boulimique de la vie et que je ne me contente jamais de ce que j’ai. Si j’avais raté cette carrière, ça m’au rait complètement anéanti.
Puisque vous êtes passionné de foot : si vous deviez comparer votre carrière à un club de foot, lequel choisiriez-vous ?
Le club d’Everton (un club de Liverpool, ndlr) : encore dans la cour des grands, mais pas de vrais gros succès en ce moment, et besoin d’un coup de pouce (rires) !
Est-ce que vous vous voyez encore comme faisant partie de la Ligue des Champions de la pop ? Exactement. Je n’ai plus l’énergie pour tenir le coup. C’est ce qui ar rive quand on vieillit. La musique pop, c’est l’univers des jeunes. Le seul avantage que j’ai aujourd’hui, c’est le fait que mon public soit d’une génération qui achète encore des CD.
Vous touchez encore de l’argent en vendant des CD ?
Oui, et je m’estime chanceux ! Il y a quelques années, j’ai sorti une chan son de Noël en streaming : quand j’ai appelé le type avec qui je l’avais écrite pour savoir où en étaient les ventes, il m’a répondu : « Oh, c’est super – 12 millions de streams. »
Et je me suis dit « Wow, pas mal. » Avant de me rendre compte de ce que tout ça allait concrètement me rapporter : 6 000 livres sterling (6 700 francs suisses, ndlr). Ce calcul résume bien la situation actuelle dans l’industrie de la musique.
Et comment ! Mais c’est ainsi que ça fonctionne, maintenant. C’est pour cette raison que je m’estime particu lièrement chanceux d’avoir connu le monde d’avant, de me dire que j’ai été l’un des derniers artistes à savoir ce que c’était d’être une pop star.
Vous êtes aussi devenu un artiste peintre, avec un premier vernis sage en mai. C’était comment ? Génial, je me suis éclaté. Pour moi, l’art est quelque chose de sexy, qui me fait beaucoup de bien. Et comme j’ai eu la chance de vivre la carrière que j’ai vécue, je peux me permettre de me frotter à des domaines qui n’ont rien à voir avec la musique.
Que faites-vous, quand vous avez envie de peindre ?
Je m’y consacre toute la journée, en m’enfermant dans mon garage avec mon pote Ed (l’artiste et de signer Ed Godrich, ndlr) avec de la musique électro dans les oreilles. Puis on s’immerge complètement dans le processus créatif.
Y aura-t-il d’autres expos ? Bien sûr. Et j’ai encore plein d’autres projets : pour mon hôtel par exemple, je veux m’occuper de l’architecture intérieure, du concept gastronomique et du programme de divertissement.
Vous le faites construire où, cet hôtel ?
À Dubaï – le spot touristique le plus en vogue actuellement. Mon projet est d’adapter la culture de la classe ouvrière britannique des années 70 à un concept de tourisme de luxe. J’aimerais faire revivre tous ces lieux qui ont marqué mon enfance : Blackpool, Skegness, Scarborough ou encore Bridlington – l’univers traditionnel des ports anglais avec ses bâtiments monumentaux comme la Blackpool Tower. Ce sont des lieux mythiques pour des millions de Bri tanniques et j’aimerais m’en inspirer pour séduire une clientèle exigeante.
Plus d’infos sur Robbie Williams et les dates de sa tournée : robbiewilliams.com
est un homme insaisissable : chanteur à succès, icône pop, artiste peintre – et désormais hôtelier à Dubaï. À la sortie de son best-of, la star fait le bilan de 25 ans de carrière.
Née Olivia Jane Cockburn, Olivia Wilde s’apprêtait à devenir la nou velle grande star d’Hollywood. Mais après quelques rôles féminins dans des blockbusters comme Cowboys & Aliens ou la série Dr House, elle tente l’aventure de la réalisation avec la comédie Booksmart. Le succès est au rendez-vous. La jeune réalisatrice de 38 ans vient désormais de transfor mer l’essai avec Don’t Worry Darling, thriller psychologique sur un mysté rieux lotissement dans les années 50.
the red bulletin : Actrice recon nue puis réalisatrice : pourquoi vouliez-vous absolument changer de voie ?
olivia wilde : Les actrices et les acteurs sont très dépendants des cas tings et des rôles qu’on leur offre. Les metteurs et metteuses en scène ont beaucoup plus de liberté. Quand j’ai crié « Action ! » pour la première fois sur le tournage de mon premier flm en tant que réalisatrice, j’ai ressenti ce petit frisson d’indépendance. Si je veux changer quelque chose sur le plateau, je le fais, tout simplement.
Comment saviez-vous que ça allait marcher ?
J’ai eu la chance d’avoir une mère qui réussissait dans tout ce qu’elle entreprenait, journaliste, politicienne ou réalisatrice. J’ai donc grandi avec ce sentiment d’avoir des possibilités insoupçonnées et d’être en constante évolution. Il faut simplement être prêt à faire ce qu’il faut.
Le chemin n’a pas été simple, non ? Je savais que ce serait plus compliqué pour une réalisatrice : quand une femme tourne un flm, personne ne s’attend à un succès commercial. Je me suis simplement dit : c’est mainte nant ou jamais. Je vais leur montrer.
Avez-vous connu des moments de doute ?
Évidemment. La peur est aussi omni présente que stimulante. C’est David Bowie qui disait : « Ose t’aventurer dans des domaines qui dépassent tes compétences. Nage jusqu’à ce que tes pieds cessent de toucher le sol. Tu fniras par atteindre ce lieu où tu pourras créer des choses extraordi naires. » Se cogner contre un mur, c’est faire un pas de plus vers le dépassement de soi.
Comment avez-vous fni par fran chir ces murs ? Parfois, de jeunes cinéastes viennent me voir en me disant : « C’est telle ment compliqué. Personne ne croit en moi. » Je leur réponds inlassable ment : « Faites-vous plaisir, n’hésitez pas à surprendre tout le monde. » Chaque déf est une opportunité. Il faut prendre le taureau par les cornes.
Prenez Michael Jordan : il ne jouait jamais aussi bien que quand on dou tait de lui. Ce n’est évidemment pas un système infaillible, il y a beaucoup trop de facteurs inconnus dans l’in dustrie du cinéma pour cela. Raison de plus pour rester fdèle à soi-même et à ses convictions.
Encore un conseil ?
La première chose est de prendre pour modèle celles et ceux qui n’ont pas hésité à briser les règles établies. Oscar Wilde, dont j’ai d’ailleurs repris le nom de famille, est l’une de mes plus grandes inspirations.
En plus de porter le nom de famille du plus célèbre poète d’Irlande, vous avez vous-même des racines irlandaises. Quelle est leur infuence ?
Je me suis énormément inspirée du théâtre, de l’art et de la littérature de ce pays. J’adore les textes d’Oscar Wilde et de Samuel Beckett, et cette idée de pouvoir discuter des penchants les plus destructeurs de l’humanité avec une certaine dose d’humour. Quant à cet aspect très dur de ma personnalité, qui m’aide à surmonter tant de choses dans la vie, il est lui aussi directement lié à mes racines irlandaises.
Dans votre nouveau flm, vous avez donné un rôle à votre com pagnon, le musicien britannique Harry Styles. Comment s’est passé le tournage avec lui ?
J’aime travailler avec des collègues venus d’un autre univers. Les acteurs et actrices ont parfois tendance à brider leurs performances, en se disant : « De toute façon, on va faire plusieurs prises. » Un musicien par contre doit tout donner dans un concert, et aborder son rôle d’acteur avec la même attitude. C’est exacte ment ce qu’a fait Harry.
Don’t Worry Darling, au ciné dès le 22 septembre. Info : dontworrydarling.net
L’actrice hollywoodienne s’est lancée dans la réalisation. Ses secrets de mise en scène ? Une pincée d’Oscar Wilde (aucun lien de parenté) et un zeste de David Bowie.
La gameuse et streameuse suisse SENSHISUNI, en français Suni La Guerrière, était une ado en souffrance. Mais elle a fini par trouver la paix intérieure grâce aux jeux vidéo ! Une histoire touchante et inspirante, où le monde virtuel est une porte ouverte à un ancrage dans la réalité.
Texte MICHÈLE ROTEN Photos HENRY HUNT GRÂCE FÉLINE EN MODE COMBAT Suni, dite SenshiSuni, 25 ans, avec ses écouteurs roses lors de la session photo pour The Red Bulletin à Zurich.ssise dans sa chambre, une jeune femme dégomme un à un ses adversaires à l’aide d’un pistolet aux couleurs fashys. Hyper concentrée, les mains cou vertes de tatouages rappelant le célèbre anime japo nais Sailor Moon, Suni, 25 ans, joue à Valorant, un FPS (pour First Person Shooter, ou jeu de tir à la première personne) en cinq contre cinq. Les gameurs et gameuses la connaissent mieux sous son pseudo de Suni ou SenshiSuni (Senshi signife « guerrière » en japonais). Seule devant son écran, elle ne souffre plus de solitude depuis qu’elle joue en ligne : les autres gameurs et gameuses raffolent en effet de ses commentaires pleins d’humour et de son rire contagieux. Et grâce à sa webcam et son livestream, les spectateurs peuvent eux aussi se délecter de ses fusillades virtuelles, écoutant les encouragements de ses camarades de jeu ou l’obser vant se tordre de rire quand un avatar atterrit sur ses jambes en V après un saut vertigineux.
Si notre valeureuse guerrière a retrouvé le sourire, c’est surtout grâce aux jeux en ligne et plus précisé ment au streaming. Mais si, vous savez bien : ces ados pâlots qui se flment en train de jouer à des jeux vidéo, en hurlant : “Oh my goood!”, les yeux exorbités, tandis que des commentaires en live du style “LOL you suck” déflent à droite de l’écran. Une activité complètement absurde ? Pour l’internaute vieux jeu, sans doute, mais pour Suni, pas du tout. Pour elle, c’est une source de bien-être intérieure qui lui a per mis de renforcer son estime de soi. Adolescente, elle a longtemps été rongée par un mal-être lié à des pro blèmes de santé et une situation familiale diffcile. Dans un monde gouverné par des règles qu’elles considéraient comme vides de sens, la pression était devenue intolérable pour la jeune flle, jusqu’à ce jour où le bonheur est sorti tout droit de la console. Histoire d’un conte de fée moderne en 3D et méga pixels : il était une fois une pauvre petite flle qui n’avait pour tout ami qu’un écran d’ordinateur…
« Le gaming n’est pas une solution miracle, mais il peut largement satisfaire certains besoins humains fondamentaux », relativise la psychologue de Tubingue, en Allemagne, Jessica Kathmann, qui
s’est penchée sur le lien entre bonheur et gaming dans le cadre du projet Behind the Screens. « L’un des besoins fondamentaux les plus essentiels est de vivre des moments de réussite qui mettent en avant nos compétences. Contrairement à de nombreux domaines de la vie réelle, les jeux vidéo proposent des feedbacks clairs et instantanés sur nos actions et l’on a toujours l’option de recommencer sans se soucier des conséquences négatives. »
Suni joue quatre heures par jour pour son propre plaisir et partage environ huit heures de sa vie en streaming chaque semaine. Empreint d’une certaine douceur, ce contact visuel indirect avec les autres lui fait beaucoup de bien.
Ses écouteurs sur la tête, elle parle avec une cer taine éloquence dans son micro tandis que son regard se promène un peu partout sur l’écran, détail lant sa vie passée avec une voix si mélodieuse qu’elle contredirait presque la noirceur du récit.
Suni a très longtemps été ce que l’on appelle un peu trop communément une « enfant à problèmes ». Peu douée pour se faire des amis à l’école, elle pré fère passer son temps avec son grand frère et sa grande sœur. Les jeux vidéos font alors partie du quotidien : « J’ai grandi dedans, raconte-t-elle. Il y avait toujours une console à por tée de la main, même ma mère jouait à Final Fantasy. On s’as seyait souvent tous ensemble
Un conte de bits et d’octets : il était une fois une fille, un écran ...GAME CHANGER La manette de Suni, c’est sa clef vers un monde où elle se sent en sécurité.
« Quand je jouais, j’étais bien - c’était mon chemin vers la guérison. »
SenshiSuni à propos de son rapport au jeu sur le plan psychique.
devant l’écran. J’ai même hérité d’une Playstation de mon grand-père. Il y avait moins de jeux multi joueurs à l’époque, donc on se contentait souvent de regarder ou de faire tourner les manettes. »
Totalement obnubilés par leurs emplois respectifs, les parents se montrent incapables de maintenir une bonne structure familiale. Résultat : divorce. Suni est alors âgée de trois ans. Arrive un nouveau beaupère brutal et caractériel, et tout va de mal en pis pour elle. Suni fnit par remettre en question le sens même de sa vie avant d’atterrir dans un foyer à l’âge de 14 ans. « J’étais paumée, je me sentais terrible ment seule et incomprise ; à cette époque, j’enviais les ados de mon âge qui avaient le droit de vivre dans leurs familles et proftaient de ces libertés que je n’ai eues que bien plus tard », poursuit-elle.
Le week-end, elle rentre chez sa mère, remariée entre-temps pour la troisième fois. Suni s’entend bien avec son nouveau beau-père. Celui-ci lui fait décou vrir l’univers du gaming en ligne : Assassin’s Creed, Battlefeld 4, BioShock 2, Borderlands 2, Ape Escape 2… de vraies bouées de sauvetage : « Quand je jouais, tout allait bien. Il m’arrive encore de rejouer à cer tains de ces jeux. C’est une manière d’accompagner mon adolescente intérieure pour l’aider à traverser cette phase. C’est ma thérapie personnelle, grâce à laquelle j’ai pu me reconstruire mentalement. » Un processus qui se concrétise en 2019, époque où elle commence à jouer en streaming.
Le déclic mental Se flmer en train de jouer en direct tout en intera gissant avec d’autres personnes qu’elle ne connaît que par écran interposé ? Un changement pour le moins radical pour cette guerrière solitaire : « Mon premier stream a été une expérience super positive. C’est comme si je venais de poser mes valises », se rappelle-t-elle. C’est toute une communauté en ligne qui lui ouvre les bras et lui montre qu’il y a des mil liers de raisons de ne jamais laisser tomber. Et que beaucoup de vies ne rentrent pas forcément dans le sempiternel moule préformaté du métro-boulotdodo. Est-ce que le jeu doit toujours fnir par devenir sérieux ? Ne peut-on pas transformer le sérieux en un jeu en ligne ?
Nombreux sont les gameurs et les gameuses qui, comme elle, cherchent une échappatoire salutaire et positive à des enjeux qui les dépassent, ou les streameurs et streameuses qui croulent sous les inte ractions sociales, qui, incapables de supporter la surcharge sensorielle du monde réel, se baladent avec des écouteurs à réduction de bruits. Beaucoup se retrouvent sur les forums en ligne où ils sont à l’abri de tout jugement de valeur.
Ce qui permet à Suni de sortir du lot parmi la petite mais radieuse communauté suisse du jeu vidéo, c’est sa personnalité : ce mélange de dyna misme, de vivacité, et de positivisme, cet humour mordant et ce côté très proche, que ce soit pendant ou après les streams. C’est quelque chose d’unique dans cet univers souvent diffcile à cerner pour les personnes extérieures.
De plus, Suni n’hésite pas à donner de sa per sonne pour la bonne cause : « Je propose des streams caritatifs où je peins un cœur sur mon visage pour cinq dollars, et pour dix de plus je fais un dessin facial complet. » Suni a déjà fait plusieurs dons à des organisations venant en aide aux réfugiés dans le monde entier. Et ce qui la rend vraiment différente des autres joueurs et joueuses de la communauté gaming de Suisse, c’est l’honnêteté avec laquelle elle parle, sans tabous ni complexes, de ses pro blèmes psychologiques.
ZONE DE CONFORT Sa communauté a aidé Suni à parler ouvertement de ses difficultés.«
Dans ma communauté, nous sommes là les uns pour les autres. »
t les trolls qui postent des commentaires blessants pendant les streams, ça existe ?
« Pas du tout, répond-elle. J’ai tout de suite eu des réactions très positives de la communauté qui suivait mes streams. On se soutient tous et toutes mutuellement. Quand une personne écrit : “Désolée, ça fait longtemps que je ne me suis pas connectée”, je lui réponds : “Hey, pas de soucis, j’espère que tu te sens mieux, c’est bien que tu sois là.” Je peux comprendre ce que ressentent les autres, car dès le début, j’ai abordé honnêtement et ouvertement mes propres problèmes. J’ai beaucoup de followeurs et followeuses qui sont dans la même situation. Personne ne vient ici pour nous démolir. C’est un espace assez protégé. »
Ainsi Suni, guerrière éternelle, pulvérise-t-elle hardiment ses adversaires tout en parlant de ses diff cultés psychiques avec ses followeurs et followeuses. Mais il ne s’agit pas là d’une nouvelle forme de théra
pie par chats, commentaires ou messages directs, il ne faut pas exagérer. Et là n’est pas le but : « Au mieux, une communauté peut soutenir un processus de reprise de contrôle par des encouragements posi tifs et des échanges ouverts. Mais elle ne peut évi demment pas remplacer une psychothérapie ou tout autre conseil professionnel parfois nécessaires dans de tels cas », explique Kathmann, la psychologue. Au moins, cela a permis à Suni et à beaucoup d’autres de partager publiquement leurs problèmes, comme elle a pu le constater : « D’un coup, elles ou ils fnissent par s’avouer certaines choses et à mettre un nom sur une émotion jusque-là obscure ou refoulée. » Bien sûr, la vie n’est pas tout le temps rose, mais les mauvais jours sont rares, parce que le sérieux s’est enfn trans formé en jeu. « Oh my goood, je me sens super bien en ce moment. » On dirait que Suni, notre guerrière solitaire, a enfn trouvé la paix.
Instagram : @senshisuni
c’est qu’il s’est plongé plus que qui conque dans l’essence même du jeu, allant jusqu’à entreprendre des études de psychologie à Zurich. Mais en quoi consiste ce fameux élément psychologique?
appuyant très vite sur les boutons de la manette. Mais on peut également faire semblant d’être coincé en ap puyant bruyamment sur les boutons.
est un livre sur le tennis publié il y a plus de cinquante ans qui a per mis à Destan « Destany » Huynh de voir le jeu Nintendo Super Smash Bros Ultimate sous un nouveau jour. Deux ans plus tôt, lors de son pre mier tournoi de Smash, beaucoup dans la communauté commençaient déjà à évoquer certains livres de psy chologie, dont The Inner Game of Tennis, de l’écrivain et entraîneur américain W. Timothy Gallwey.
« Le livre est sorti dans les années 1970. À l’époque, la plupart des coachs ne voyaient que l’aspect phy sique sans vraiment s’intéresser à la manière dont il fallait penser pen dant un match », explique Huyhn, qui apprend que pour gagner, il ne faut pas seulement savoir manier une raquette ou un joystick, mais avoir un mental en béton. C’est ce qu’on appelle les mindgames, le jeu avec sa propre psyché et celle de l’adversaire.
À première vue, Smash a tout du combat de force : il s’agit après tout d’éjecter son concurrent hors du ring à coups de poings et de pieds. Mais ce qui a permis à Destan Huynh de devenir le meilleur joueur de Suisse et de figurer dans le top 35 européen du haut de ses 23 ans,
« Si je devais expliquer Smash, poursuit Huynh, je dirais que c’est un jeu de papier-caillou-ciseaux. » Chaque joueur dispose d’un nombre de pouvoirs limité. Selon lui, le but est de les utiliser correctement et d’anticiper les intentions de l’adver saire. Prend-il des ciseaux parce qu’il prend toujours des ciseaux ? Ou choi sit-il le caillou parce qu’il sait que je sais qu’il prend toujours des ciseaux ?
« Le but est d’anticiper ce que pense et ressent l’adversaire en un éclair », explique Huynh.
Désormais, il appréhende le jeu selon plusieurs niveaux psycholo giques. Premier niveau : lire l’adver saire, deviner ses émotions et en tirer des prédictions. Le personnage de l’adversaire se déplace-t-il plus rapidement ? Celui-ci est peut-être en train de s’énerver. « Quand la cir culation du sang augmente dans les mains, l’adversaire appuie plus tôt sur les boutons », explique Huynh.
Il est probablement en colère parce que sa stratégie a échoué. Et si une stratégie déclenche des émotions négatives, l’adversaire l’utilisera moins souvent à l’avenir.
Deuxième niveau du duel psy chologique : tromper l’adversaire.
« Il faut rester impassible », explique Huynh. Ainsi, dans Smash, il est possible de se sortir d’une situation dangereuse, comme lorsqu’un per sonnage est assommé ou gelé, en
Troisième niveau : maîtriser ses propres émotions. Ne pas se réjouir trop vite, ne pas se mettre en colère, ne pas abandonner. Pour se concen trer totalement sur sa prochaine ac tion, Huynh médite dès qu’il le peut, parfois même entre deux rounds.
Le fait d’étudier la psychologie va-t-il le rendre encore plus redoutable ? Il pense qu’il a déjà appris quelques trucs, comme la manière d’assimiler certaines connaissances, et a com mencé à préparer ses combats à l’aide de cartes mentales et de fiches : comment réagit le joueur A lorsque le joueur B fait une certaine action ? « Du coup, j’ai déjà ce raisonnement en tête sans avoir à construire des connexions neurologiques pendant le jeu », explique Huynh.
Parallèlement, son expérience de Smash l’aide également dans ses études, comme lors du passage en 2e année : « Environ 70 % du corps étudiant en psychologie ne passe pas ce cap, explique-t-il. Grâce à Smash, j’ai appris à faire abstraction des ces statistiques tout en me concentrant sur mes propres capacités. » Il décide alors d’étudier douze heures par jour, six jours par semaine, les jours fériés et même la veille de Noël. « C’était dur, je me racontais que c’était formi dable tout en sachant que c’était juste une manière de me convaincre. » Et ça a marché. Pour manipuler ses ad versaires, il faut savoir se manipuler soi-même.
Meilleur gameur suisse de Super Smash Bros. Ultimate, Destany est passé maître dans l’art de pénétrer la psyché de ses adversaires et étudie désormais la psychologie pour perfectionner sa technique.
«
ne
son adversaire
à le sentir.
Unité de mesure comptabili sant le nombre d’actions (sauter, tirer, frapper...) effectuées par un gameur ou une gameuse en une minute. Les pros ont une moyenne d’APM de 400, le Sud-Co réen Jaedong en exécute jusqu’à 818.
Texte MAXIMILIAN REICH Illustrations WALTER NEWTONL’abréviation de « robot » en anglais. Il s’agit d’un person nage contrôlé par l’intelli gence artifcielle d’un jeu. Cette incarnation virtuelle lui permet d’effectuer des actions dans le jeu sans l’in tervention d’un joueur IRL. « Bot », dans un sens péjora tif, peut aussi servir à dési gner un joueur faible ou inexpérimenté.
Les tournois de jeux sont de venus des événements plané taires. Plus de 73 millions de personnes ont ainsi assisté en direct à la fnale de League of Legends 2021. Et comme pour tout grand événement sportif, des personnes sont chargées d’analyser et de commenter les matches. Dans le monde du gaming, ce sont les « casters ».
Si le gameur ou la gameuse joue pour soi-même ou diffuse ses parties en streaming (voir Y), l’esport désigne la pratique en équipe au cours de tournois. Les e-athlètes sont souvent sous contrats et sur le marché des transferts, comme les stars du foot. L’année dernière, TenZ, joueur pro de Valorant, a été racheté pour un million de dollars.
Dans un jeu en ligne, la désynchronisation est le décalage entre ce qu’on voit sur son écran et l’action interprétée par le serveur, ce qui occasionne un désé quilibre dans le jeu. Par exemple, lorsque le son indique qu’un élément a été impacté, mais qu’aucun dé gât n’est visible à l’image.
Décrit le fait de répéter bêtement et inlassablement la même action pour collecter quelque chose. Exemple : frap per contre un arbre pour en faire tomber une pièce d’or. Théoriquement, il suffrait de secouer cet arbre pendant des heures pour devenir riche. Théoriquement…
Petites erreurs qui se sont glissées dans le jeu, comme le fait de pouvoir entrer dans une maison qui est censée ser vir de décor. Ne pas confondre avec le bug, défaut de concep tion du programme informa tique qui entraîne parfois le plantage du jeu.
Combien d’heures les joueurs et joueuses d’esport pros s’entraînent-ils et elles par jour ? Comment peut-on se blesser en jouant et comment un troll peut-il rencontrer un elfe ?
Les réponses se trouvent dans ce grand abécédaire.
Également appelés Hit Points, ils signifent littérale ment « points de santé » ou « points d’impact ». Ils in diquent le nombre de coups qu’un personnage peut rece voir avant de mourir.
Devinez où ces objets jouent un rôle très important ? Dans les jeux de rôle, évi demment ! Il peut s’agir d’une potion magique pour rétablir le niveau de santé, d’une clé pour ouvrir enfn cette stupide porte qui nous résiste depuis trois jours ou de la toute nouvelle armure collection hiver 2022.
Genre de jeu dans lequel le personnage traverse diffé rents niveaux en courant et en sautant pour surmonter les obstacles, le plus connu étant Super Mario Bros. On trouve de nombreux autres genres, des jeux de sport (Fifa), aux jeux de stratégie (le jeu militaire Command & Conquer) en passant par les beat’em up, ces duels sans merci au cours desquels on utilise différents styles de combat (Street Fighter).
Deux précautions valent mieux qu’une, s’est probablement dit le joueur suisse Mathieu Nguyen, 29 ans, en choisissant son surnom. « Kira vient d’un personnage d’anime. Comme il était toujours pris, je l’ai doublé », expliquet-il, très pragmatique. Parrainé par Red-Bull, ce passionné de Tekken a rejoint les rangs de mYinsanity, la meilleure équipe d’esport de Suisse. Voilà quinze ans qu’il joue à ce jeu vidéo cultissime où deux personnages se livrent un duel sans merci au cours d’un tournoi d’arts martiaux. Depuis huit ans, il se rend à des conventions aux quatre coins de l’Europe et fait partie des cent meilleurs joueurs de Tekken 7 au monde. Ce qu’il aime le plus dans ce jeu ? La réponse fuse comme les poings mortels de son avatar : « La communauté, bien sûr. On est très proches les uns des autres. Où que j’aille, il y a toujours un joueur ou une joueuse de Tekken prêt à m’accueillir. »
Sorte de pochette-surprise nu mérique contenant des per sonnages ou des objets bonus. On peut acheter ces lootboxes (en français « boîtes à butin ») directement dans le jeu avec sa carte de crédit. Mais on ne sait jamais d’avance sur quoi on va tomber, ce qui a poussé la Belgique et les Pays-Bas à classer ces lootboxes dans la catégorie « jeux de hasard ».
Mathieu Nguyen est l’un des cent meilleurs joueurs de Tekken 7 au monde.Univers numérique reliant divers aspects de la vie quo tidienne. On peut ainsi se rendre dans un casino en ligne grâce à son avatar (sorte de double numérique pour faire simple), y gagner de l’argent réel, puis enfn se rendre dans l’annexe digi tale d’une galerie analogue pour y acheter un NFT, soit un certifcat numérique, avec l’argent gagné.
La seule arme de Daniel Stäger : une grosse dose de savoir et de bonne humeur. Quand il n’enseigne pas au lycée, ce Suisse de 31 ans commente, depuis trois ans, des parties de Fortnite, jeu de tir énormément populaire (selon l’heure de la journée, le nombre d’émules varie entre 3 et 8 millions). Daniel aime combiner ces deux univers et propose même un cours de gaming facultatif au lycée : « Comme je suis actif dans le monde du gaming, je peux évaluer assez facilement si les jeunes jouent à des jeux adaptés à leur âge. » Et d’où lui vient le nom de Pistolenhenry ?
Il l’a tout bonnement volé, ou plutôt récupéré, comme il l’explique en riant : « Quand notre colocation s’est dissolue, j’ai emporté la PS4. Mon colocataire avait créé le compte Pistolenhenry pour rigoler et j’ai commencé à streamer depuis son compte. »
Terme plutôt péjoratif dési gnant quelqu’un qui débute dans un jeu. Souvent écrit N00b. Cette orthographe, qui utilise des chiffres à la place des lettres, s’appelle d’ailleurs leet speak. Tu ne le savais pas ? Espèce de N00b !
Les jeux à « monde ouvert » sont caractérisés par un vaste champ d’action pour les joueurs. Les plus emblé matiques du genre : Assas sin’s Creed, Grand Theft Auto ou encore Just Cause.
Le caster et enseignant Daniel Stäger propose un cours de gaming.Personnes qui abandonnent le jeu en cours de partie (de l’anglais to quit) parce qu’elles sont en train de perdre ou qu’on leur a crié : « À table ! » Elles laissent tout le monde en plan, se forgeant ainsi une solide réputation d’abruties.
Nom du programme d’esport et de gaming le plus exhaus tif et le plus remarquable de Suisse. C’est au Musée des Transports de Lucerne, également hôte de nom breux événements, que le Red Bull Gaming World accueille les fans en direct toute l’année. Entre tournois d’Esports with a Twist et sessions Content Talk, une véritable institution du gaming en Suisse.
Surnom de Nina Zweifel dans l’univers du gaming. Sa profession de coach en performance a permis à la jeune Suissesse de 25 ans d’allier ses études de psychologie à sa passion : elle veille au bien-être des athlètes d’esport, tant en accompagnement individuel qu’en équipe. « Le coaching porte parfois sur le style de vie : créer des habitudes saines au niveau de l’alimentation, du sommeil ou des mouvements. » Il prend aussi en compte les compétences cognitives : se fxer des objectifs, contrôler ses émotions et ses monologues intérieurs. Son surnom, Silverborn, lui vient de son enfance. À en croire ses parents, un rai de lumière argentée aurait traversé le ciel le jour de sa naissance. Aujourd’hui encore, elle ne sait pas si c’est tout à fait vrai, avoue-t-elle en riant.
Le gamer Mairo lors de l’événement Red Bull UnEversE à Lucerne. Nina Zweifel, 25 ans, est coach de performance et aide ainsi les athlètes d’élite. TOMEK GOLA/REDLe gaming n’est pas un jeu. Enfn, si, bien sûr, mais c’est aussi un boulot exigeant : les athlètes d’esport pros s’en traînent parfois plus de huit heures par jour pour déve lopper autant de stratégies d’équipe que de compé tences individuelles comme le coup franc pour un jeu de foot.
Synonyme de Game Over. C’est un terme utilisé dans les MMORPG (jeux de rôle en ligne massivement multioueurs et persistants) comme World of Warcrafts, par exemple, pour désigner le fait de mourir dans le jeu, notamment quand une équipe entière se fait décimer au moment d’affronter le boss.
La User Interface désigne le dispositif d’interaction qui permet à un utilisateur ou une utilisatrice de manipu ler un logiciel, comme le menu d’un jeu par exemple.
Esthétiquement proches des grosses lunettes de plongée de nos premiers cours de natation, mais bien plus ludiques avec leur uni vers en 3D adapté aux mou vements de la tête. En pen chant la tête à gauche, on déplace également l’image vers la gauche, ce qui donne l’impression d’être littérale ment en immersion dans le jeu.
L’une des innombrables consoles que l’on connecte à un écran pour s’adonner à ses jeux favoris, mais la seule qui commence par un X. Apparue en 1972, la première console s’appelait Odyssey et proposait un jeu de ping-pong où deux barres latérales permettaient de faire rebondir une petite balle. Il aurait probablement autant de succès qu’un téléphone à cadran auprès des ados d’aujourd’hui.
Les gameurs et gameuses sont de véritables animateurs. Fini Fort Boyard, les jeunes générations préfèrent désor mais regarder leurs modèles jouer à leurs jeux vidéo favo ris. Ils et elles mettent leurs nouvelles parties en ligne ou les diffusent en direct sur YouTube ou sur Twitch.
Dans les jeux en ligne multi joueurs compétitifs tels que League of Legends ou Warcraft 3: DOTA, le terme signife utiliser certaines capacités et stratégies pour « zoner », c’est-à-dire restreindre le champ d’action des adver saires à certains endroits, les empêchant de bouger librement, en maintenant une pression sur eux et elles, et ainsi les forcer à jouer d’une certaine manière.
Pong, c’est le nom du premier jeu vidéo d’arcade ultra simpliste qui a déchaîné les passions à sa sortie en 1972.ur une scène improvisée surplombant le plus ancien circuit sur route d’Allemagne, Irene Kotnik électrise les foules, martelant son message avec une énergie bien à elle : « Liberté ! Égalité ! Sororité ! » Partout à la fois sur son chopper Triumph customisé, cette petite blonde vêtue d’une combi en jean noir est la fondatrice des Petrolettes, première communauté de motardes au monde. Et aujourd’hui, elle se donne à fond sur le festival du même nom, le plus grand rassemblement de motos d’Europe réservé aux femmes. Ce choix 100 % fémi nin lui vaut pas mal de discussions avec des mâles offensés (ou tout simplement intrigués). Mais elle refuse pourtant l’éti quette de « féministe militante ».
« Ce n’est pas une position politique, insiste-t-elle. L’idée de base c’était d’avoir cet espace pour mes amies et moi, sans réféchir aux implications. Je voulais
Srencontrer des femmes partageant la même passion et ça a débouché sur cet événement créé par la communauté pour la communauté. »
Elle a apparemment comblé une lacune dans l’univers de la moto en Europe : le rassemblement de 250 motardes pour une course de rue sauvage dans la banlieue de Berlin en 2016 est devenu un festival annuel organisé un peu partout en Alle magne, attirant des centaines de bikeuses du monde entier, sans parler des presti gieux sponsors. C’est en passant son per mis moto huit ans plut tôt pour accompa gner son père sur la mythique Route 66 que Kotnik découvre l’univers des bikers. « Mais les autres motards qu’on a rencon trés aux États-Unis étaient tous de vieux types conduisant des cruisers aussi énormes que leurs bides à bière, dit-elle. Pas vraiment le genre de truc qui me fai sait rêver.
»
Jusqu’à ce que par hasard, en 2013, Kotnik atterrisse sur le Wheels and Waves, festival branché de Biarritz réunissant motos vintage, surf et skate. Un coup de foudre immédiat. « J’ai compris que sitôt rentrée à Berlin, je devais m’acheter une bécane dépouillée et la customiser moi-même. »
Mais elle n’a pas vraiment de copains, et encore moins de copines sur deux roues. Les traditionnels rassemblements
de motos super machos et leur cohorte de bombasses en string (« tellement années 1970 ! ») ne la branchent pas non plus. Elle se tourne donc vers les réseaux sociaux pour trouver des motardes parta geant son état d’esprit. Petrolettes est née.
XXIe siècle oblige, l’appli Petrolettes connecte plus de 12 000 motardes dans 43 pays. Dédiée à la culture moto, la plate forme permet d’échanger des conseils et de trouver des compagnes de route. L’idée a germé pendant la pandémie. « Le festival est tombé à l’eau pendant le lockdown, explique Kotnik, mais les gens avaient quand même envie de se faire des sorties moto ensemble, à distance respectueuse, bien sûr. Je me suis retrouvée noyée sous les mails à essayer de tout mener de front avant de réaliser qu’une appli pouvait tout faire à ma place ! »
L’idée couvait depuis un moment déjà, inspirée par un roadtrip en solitaire le long de la côte ouest des États-Unis en 2015. « J’allais sur Facebook pour trouver des motardes chez qui dormir sur la route et je me suis dit : “Est-ce que j’ai vraiment envie de me pointer chez une inconnue pour squatter son canap ?” Ce qui manque, c’est une plateforme regroupant toutes les bikeuses pour faciliter les contacts et la solidarité. »
Le couch-surfng est la fonction la plus populaire de l’appli : les Petrolettes du monde entier y sont représentées par un point sur une carte interactive. Chaque profl détaille une liste de services, lit, moto ou atelier. Une parfaite mise en pra tique de la philosophie communautaire chère à Kotnik. Et ça marche : dans le cadre du festival, une Petrolette britan nique a prévu de faire une pause chez une consœur allemande en rentrant, et une Américaine a déjà un contact sur Paris pour poursuivre son périple européen.
Vendredi après-midi, un groupe de motardes arrive, accompagné de plusieurs photographes de Los Angeles et de New York, ainsi que de la guest-star, la pilote iranienne Behnaz Shafei. Cofondatrice du club de moto féminin The Curves et du garage communautaire Craftwerk, Cäthe Pfäging a réuni la petite troupe à Berlin pour parcourir ensemble les 300 km les séparant du festival. De son côté, Alischa Jewko arrive du sud de l’Allemagne sur sa Harley. Elle a utilisé l’appli pour trouver d’autres Petrolettes dans sa région après s’être séparée de son petit ami. « On faisait des sorties avec un club du coin, expliquet-elle, mais quand on a rompu, c’était clair que c’était lui qui allait rester dans le club,
pas moi. Certains membres ne font même pas de moto. Ça tourne clairement plus autour des mecs que des bécanes. »
Le festival Petrolettes, c’est avant tout une histoire de motos, mais ce n’est pas seulement une histoire de motos. Ça va beaucoup plus loin. Certes, les courses de vitesse apportent leur lot de sensations fortes et les animations propres à ce genre d’événements, salons de tatouage et groupes de rock (tous féminins, bien sûr) aux riffs endiablés répondent présents. Mais il y a aussi une tente de yoga et une masseuse qui propose ses services à des bikeuses épuisées et ravies après avoir roulé plusieurs centaines de kilomètres depuis le Portugal, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas. Le cortège incessant de motos se poursuit tout au
long de la soirée. Certaines arrivent seules, d’autres par deux, d’autres encore en groupe. Le parking n’est bientôt plus qu’une longue rangée de bécanes, des motos de trail cuvée seventies aux scram blers customisés en passant par les impo sants tourers BMW neufs et rutilants, les café racers minimalistes et les Harleys sauvages. Indifférentes à la pluie et aux températures anormalement basses, les bikeuses montent leurs tentes et vident leurs sacoches avant de se rassembler autour de la scène pour le discours d’ou verture de Kotnik. On comprend au premier coup d’œil qu’il n’existe pas un « style » typique Petrolettes : toutes les générations et tous les looks sont repré sentés, rétro glamour, chic parisien, tatouage facial intégral, grunge, etc.
Le message est clair : toutes les femmes sont les bienvenues, ou, comme le précise Kotnik avec insistance, surtout toutes les « fxmmes », qu’elles soient non-binaires, intersexes, trans ou s’identifant comme femme.
C’est cet esprit d’inclusion qui a conquis Yvonne Ducksworth, musicienne et entrepreneuse canadienne vivant à
Berlin. Elle se souvient de sa rencontre avec les Petrolettes en 2016 : « Je fais de la moto depuis toujours mais en tant que femme de couleur, j’ai constamment la trouille de participer à des rassemble ments de motards en Allemagne et de croiser des types de l’AfD (parti d’extrême droite allemand, ndlr), ou de sentir tous ces regards posés sur moi. Mais quand je suis allée au premier festival des Petro lettes, j’ai quasiment fondu en larmes ! Moi qui suis super bavarde et extravertie, j’étais toute réservée, bouleversée, je vou lais juste m’imprégner de tout ça. Je n’y croyais pas. Je me suis dit : “J’ai enfn trouvé ma bande.” » Depuis, Ducksworth fait partie du noyau dur des Petrolettes.
Le samedi après-midi, elle trimbale un haut-parleur de 2 000 watts jusqu’à la
Girl power : (en haut à gauche) la pilote professionnelle iranienne Behnaz Shafiei ; (en bas à gauche) Katja Karasev et Otti Fuchs avant la course sur la piste du Schleizer Dreieck ; (au-dessus) le drapeau à damier annonce le sprint.On the road again : la bikeuse Yoko Rae prête pour le départ au festival des Petrolettes.
ligne de départ et fait vibrer le circuit sous le gros son d’AC/DC. Cette année, le festi val a lieu sur le Schleizer Dreieck, légen daire circuit de route de l’ex-RDA qui voit le jour presque par hasard lorsque, en 1922, un pilote de course et ingénieur allemand remarque que trois routes entourant la paisible ville de Schleiz for ment un triangle presque parfait. Consi déré comme l’un des meilleurs circuits « naturels », il est limité à la compétition entre pays communistes après la Seconde Guerre mondiale et la division de l’Alle magne, puis enfn rouvert au reste du monde après la chute du mur de Berlin en 1989. Mais viennent les années 2000 et les questions de santé et de sécurité : jugée trop dangereuse, la piste fait radica lement peau neuve en 2003 pour assurer la tenue de courses moins furieuses mais plus sécurisées. Aujourd’hui, elle accueille des épreuves de contre la montre et autres compétitions prestigieuses qui font vibrer chaque été la ville endormie.
Le moment fort du festival sera donc l’épreuve de sprint, cette année. Et si la nouvelle piste est lisse et étincelante, l’in frastructure et les bâtiments, épargnés par les liftings du nouveau millénaire, conservent ce côté ex-union soviétique délabré où les peintures écaillées le dis putent aux clôtures en mailles de chaîne et aux gradins battus par les intempéries.
Sous un ciel gris-ardoise métallique, la voix rauque de Bon Scott peine à couvrir les furieux rugissements d’une centaine de moteurs fébriles. Une excitation analo gique et lo-f plane dans l’air. Kotnik s’em pare du micro. Dernier cri de ralliement survolté, le drapeau à damier est levé… Gaz ! Les pilotes s’affrontent par paires, accélérant dans le sprint de 100 mètres tels des lévriers d’acier libérés de leurs cages. Dans cette compétition libre, tous les modèles et toutes les marques de motos participent dans une ambiance conviviale. Kotnik annonce les gagnantes qui montent sur le podium pour l’indis pensable douche de champagne.
Celles qui ne sont pas occupées à tester leurs limites peuvent participer à des sor ties guidées ou à des ateliers pratiques avec, pour thème, la moto sous toutes ses coutures : mécanique, équilibre, photo d’aventure, amélioration de ses compé tences off-road. Des sessions qui ne font pas vraiment partie des rassemblements de motards traditionnels. Au cours du fes tival des Petrolettes, on parle très ouverte ment et honnêtement de la peur. Comme le souligne très justement Kotnik, c’est
également un sujet dont les hommes parlent rarement, alors qu’ici, on le consi dère comme un aspect central de l’esprit moto. Cette peur, il faut l’accepter et la surmonter. Dans un champ voisin, Tina Meier, grande habituée du Paris-Dakar, explique comment améliorer ses compé tences off-road. Elle est également prof de yoga, discipline qu’elle met à proft pour prendre le problème à bras le corps et inculquer cette confance corps-esprit qui permet de dominer tous les types de ter rain. « En descente, c’est le chien tête-enbas et en montée, le cobra », explique-telle en montrant les différentes positions de conduite, avant de faire participer son groupe à une épreuve pratique : traverser un terrain accidenté en ôtant la main gauche du guidon pour attraper une balle attachée à une fcelle. Cette action, explique-t-elle, empêche de regarder le
terrain devant soi et envoie un message subliminal au cerveau : le corps peut effectuer deux mouvements en même temps. « Faire du off-road, c’est entrer dans un fow, précise Tina. On n’apprend pas ça dans les manuels. »
Une fusion entre moto et esprit zen au cœur des conversations tout au long du week-end. Elle aussi prof de yoga à Rome, Sohar fait de la moto depuis à peine un an mais a déjà avalé 10 000 km sur sa Honda NC750S. « Je ne fais pas de différence entre la moto et le yoga : j’affronte mes peurs et mes doutes tout en assouvissant ma soif d’aventure, d’indépendance et mon amour de la vitesse. Et comme en yoga, ce sont d’abord des processus indi viduels, mais par la suite, un lien se crée avec les autres Petrolettes grâce au par tage et à l’apprentissage. Nous sommes toutes confrontées aux mêmes problèmes et c’est très valorisant.
»
Autre sujet brûlant qui anime les conversations autour des stands de vente : la pitoyable sélection de vêtements de moto proposée aux femmes. C’est tou jours la même chose : rien ne passe au niveau des hanches et des seins, et les fringues sont invariablement roses. Céline Froissart, motarde parisienne, a pris le taureau par les cornes après une
Même AC/DC peine à couvrir les centaines de moteurs fébriles.En roue libre : solidarité et amitié sont dans l’ADN des Petrolettes .
expérience amère dans un magasin de motos français. « Je cherchais une paire de jeans mais il n’y avait que des tailles basses. Quand j’ai demandé au vendeur s’il avait des modèles taille haute, il m’a répondu que les femmes étant assises à l’arrière, il était logique qu’elles portent des tailles basses pour montrer leur string. » L’insulte de trop qui a poussé Céline à créer 2MileSix, sa propre ligne de vêtements pour motardes. « Niveau fabrication, je n’y connaissais rien, rigolet-elle. C’est tout juste si je savais faire une ligne droite avec une machine à coudre. » Cela ne l’a pas empêchée de lâcher son poste dans la communication aérospatiale pour se lancer dans la conception d’une série de jeans, vestes et tee-shirts. « C’est du made in France et…, ajoute-t-elle en désignant une élégante veste en cuir bor deaux, c’est pensé pour nos seins. »
Tout aussi glamour, Marie, une copine rennaise qui donne un coup de main sur le stand, raconte ses déboires avec les motards français : « Ils balancent des trucs
du style : “Qu’est-ce que tu fais en moto un dimanche ? C’est pas la journée les sive ?” Et j’en passe. » Elle secoue la tête, dégoûtée. « Mais les choses sont en train de changer. Il y a de plus en plus de femmes qui font de la moto. En général, les mecs fnissent par nous soutenir quand ils comprennent que c’est du sérieux. »
Et sérieuses, elles le sont. En France, la moitié des nouveaux motards sont des motardes, et le pays a accueilli son tout premier festival de moto 100 % femmes : baptisé Femmes et Moto, il a eu lieu du 23 au 25 septembre à l’aérodrome d’Aspressur-Buëch (dans la région Provence-AlpesCôte-d’Azur). Céline explique qu’il y a deux tranches d’âge bien distinctes parmi ces nouvelles recrues : les amatrices de sensations fortes âgées de 18 à 20 ans, et des femmes de 40 à 50 ans qui, comme elle le dit, « ont fait tout ce que la société attendait d’elles et veulent maintenant faire quelque chose pour elles-mêmes ». Marie partage cet avis et attribue ce chan gement sociétal au mouvement #MeToo :
Toutes les femmes sont les bienvenues, surtout les « fxmmes ».
« Les Françaises en ont marre de toutes ces conneries du passé. » Une tendance qui dépasse les frontières de l’hexagone : au Royaume-Uni, le groupe AutoTrader a ainsi mis en évidence que 48 % des utilisa trices recherchant des motos sur son site en 2021 étaient de nouvelles venues âgées principalement de 20 à 30 ans. Une situa tion comparable à celle existant aux USA depuis déjà quelques années : le Motorcy cle Industry Council (organisation com merciale de différents fabricants et distri buteurs de motos américains) a constaté une augmentation de 52 % du nombre de bikeuses entre 2003 et 2008. Une étude menée par Harley Davidson sur le sol américain a même révélé (ô surprise !) que faire de la moto rendait les femmes plus heureuses, ce que ne contredit pas l’ambiance chaleureuse du festival des Petrolettes, où diverses générations de bikeuses se croisent et partagent conseils et savoir-faire professionnel. Ineke et Margriet, deux amies venues des PaysBas, partagent la même passion pour la construction de motos. Pilote de dirt devant l’éternel, Ineke, 62 ans, vit et res pire bécane depuis qu’elle est tombée sur un mini chopper quand elle avait 16 ans. Fabricante respectée, elle a fondé les EnduroCats (un club hollandais 100 % femmes) et est la cheffe de fle de la sec tion néerlandaise du Trans Euro Trail (un itinéraire off-road de 51 000 km traver sant 34 pays). Elle fait pour ainsi dire par tie de la royauté motocycliste sur le vieux continent. Sous sa tutelle, Margriet, 32 ans, vient d’achever son premier pro jet : transformer une Yamaha XJ900, « une vieille moto de gentleman » selon ses propres mots, en un scrambler épuré. Prise par le virus, elle travaille désormais dans le garage d’Ineke, ou plutôt la « woman-cave », comme elle dit en rigo lant. « On y va pour bosser, il n’y a ni canapé, ni télé, ni frigo », enchaîne Ineke.
Le samedi soir, Kotnik monte sur scène pour discuter avec ses trois invitées d’un sujet qui lui tient à cœur : le Ride with Purpose, association à but non-lucratif organisée par le Cercle des Petrolettes pour le soutien et la promotion des femmes dans le sport motocycliste. En tant que fondatrice, elle considère qu’il est de son devoir de promouvoir la moto pour améliorer la condition féminine à un niveau global. Comme elle le répète au public avec sa verve habituelle, faire de la moto est la quintessence de la libéra tion féminine et devrait donc être acces sible à toutes. Ses invitées sont Alison
Grün, bouillonnante Française respon sable de FreeW, une entreprise de voyages à moto qui forme et emploie des guides locales dans des pays comme le Népal et l’Iran ; Judith Pieper-Köhler, de Two Wheels for Life, organisation caritative pourvoyeuse de motos pour livrer des médicaments et autres soins médicaux aux communautés rurales d’Afrique ; et enfn Behnaz Shafei, pilote iranienne qui coache des centaines de femmes et de jeunes flles en Iran, même s’il leur est interdit de faire de la moto en public. Dans la foule, l’exaltation fait place à un silence respectueux : on se rassemble pour
écouter Shafei raconter qu’elle a vu pour la première fois une femme à moto en visi tant un village iranien à l’âge de 15 ans. « J’ai tout de suite su que c’était ma voca tion », dit-elle par le biais d’une traductrice. Diffcile d’écouter l’appel du destin dans cet Iran post-révolutionnaire : Shafei se déguise en homme et fait de la moto de nuit pour ne pas se faire repérer par la Gašt-e Eršād, la police des mœurs ira nienne chargée de surveiller le com portement et la tenue des femmes en public. Grâce à sa passion, elle parcourt le globe entre circuits américains et euro péens, apparaît sur les écrans du monde entier et communique avec des centaines de milliers de fans via les médias sociaux. Mais le coût personnel est élevé : bien que sa mère ait toujours soutenu ses ambitions, le reste de sa famille l’a rejetée.
La nuit avance, et la pluie diminue. L’entrée en scène du duo suisse de powerpop Ikan Hyu, puis les mélodies postpunk des austro-britanniques Friedberg font repartir l’énergie de plus belle. La fosse se transforme en bain de boue. Pas un souci pour les Petrolettes. Le groupe quitte la scène mais la foule reste là, hypnotisée par le fnal, le freakshow de Princess Tweedle Needle et ses comparses tatouées, percées et désarticulées, Evilyn Frantic et Zora Van der Blast.
Une performance qui occupe encore les pensées des Petrolettes lorsqu’elles se réunissent le lendemain autour d’un petit-déjeuner. Les flles parlent beaucoup de l’histoire de Shafei, et de la chance qu’elles ont de pouvoir faire de la moto et s’habiller comme elles veulent. Mais ce combat pour vivre sa passion des deuxroues n’est pas isolé : d’autres femmes, tous âges et toutes nationalités confondus, racontent comment elles ont dû cacher leur passion à leurs familles. Cathë Pfäging, cofondatrice de l’association berlinoise
The Curves, acquiesce en connaissance de cause : « Pour éviter des confits sans fn, beaucoup d’entre nous ont attendu d’avoir leur permis pour annoncer à leur famille qu’elles voulaient faire de la moto. » Petit à petit, les Petrolettes replient les tentes trempées, contrôlent les niveaux d’huile et remettent les moteurs en marche pour la route du retour. Le circuit scintille sous les dernières gouttes de pluie, les Petrolettes enflent leurs casques et s’éloignent dans un rugissement de moteurs pour répandre la parole de Kotnik en Europe et ailleurs, dans ce monde réel où rouler à moto, quand on est une femme, reste un acte subversif.
petrolettes.com
Dans le monde réel, une femme à moto reste un acte subversif.Les gagnantes : Anna Ritter (première), Cathleen Roos (deuxième), Simone Lucht (troisième) et Cathë Pfläging (finaliste) sur le podium.
Pour l’apéro, une boisson à base de gin et de baies ? Remplir un verre à vin de glaçons, verser 4 cl de gin Tanqueray Royale, compléter avec ORGANICS Purple Berry, ajouter quelques gouttes de jus de citron vert et décorer avec des baies fraîches. On trouve désormais cet apéritif dans de nombreux bars en Suisse. Cheers ! organicsbyredbull.com
Le tout nouveau Pad Air d’OPPO, léger comme une plume, allie performance maximale à expérience optimale dans un design élégant. Pour ce faire, la première tablette Android d’OPPO a été équipée d’un écran 2K et d’un hautparleur Dolby Atmos, qui garantissent des interactions intelligentes et fluides. La batterie puissante a une autonomie de 15 heures. oppo.com
Vous mettrez l’ambiance grâce au son festif puissant et aux lumières inté grées de ce haut-parleur Bluetooth portable. Il est très résistant, étanche à l’eau et à la poussière (IP67). Vous pouvez écouter de la musique toute la journée grâce à ses 25 heures d’autonomie, et une charge rapide de 10 minutes vous offrira 70 minutes de lecture. Dispo en noir & gris. sony.ch
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entre
curieux, cochons nageurs et escargots
Andy Moritzer, 49 ans, écrivain voyageur et navigateur, dévoile son journal de bord.
Plages de palmiers caribéennes, rhum, pirates, James Bond, colo nies de touristes américains et cochons nageurs : voilà ce que j’imaginais avant mon voyage en voilier avec ma femme Mélanie. Depuis, j’ai découvert que les Bahamas recelaient presque autant de surprises que les 700 petites et grandes îles composant cet archipel, le plus insulaire des Caraïbes.
Un véritable paradis aquatique pour navi gateurs et navigatrices, entre défis auda cieux et merveilleux spectacle naturel.
Bienvenue dans les Exumas, région dont les îles (ou cays) s’enfilent comme des chapelets de perles et séparent les eaux peu profondes de l’indomptable océan Atlantique. La plupart de ces îles sont soit privées soit protégées : adieu, tourisme de masse, bonjour, inoubliables paysages et mouillages isolés !
Nous quittons New Providence, île la plus peuplée des Bahamas abritant Nassau, la capitale, pour atteindre Exuma après une traversée mouvementée en pleine mer. Il faut bien quatre à six heures au navigateur le plus aguerri pour atteindre les premières îles situées à 40 miles nautiques (75 km pour les profanes).
Nous nous lançons à l’assaut des vagues en compagnie d’Althario, skippeur pour The Moorings, la compagnie qui nous a loué ce luxueux catamaran à voile Moorings 4500. Parfaitement adapté aux particularités de la région, il accueille huit personnes, un important volume d’équi pement de plongée et une annexe.
Ex-marine pour la Defence Force, Althario connaît chaque grotte et chaque récif de la région comme la poche de son gilet de sauvetage ; normal, puisque son travail consistait à en repousser les
éventuels importuns. Beaucoup ignorent que les pirates existent encore de nos jours : bien loin de l’imagerie romantique de Pirates des Caraïbes, ces contreban diers transportent des produits très demandés, drogues en provenance d’Amérique centrale pour le marché amé ricain ou ailes de poulets surgelées pour les autochtones (sic)
À 33 ans, Althario propose désormais ses services aux touristes en mal d’aven ture souhaitant profiter de son expertise pour naviguer dans ces eaux peu pro fondes mais remplies de pièges. « Les bancs de sable sont fuyants et dange reux, il faut traverser les cours d’eaux lorsque la houle et la marée sont les plus favorables », nous explique-t-il le premier soir autour d’un verre de rhum arrangé au lait et à la banane.
Nous faisons son tour préféré, qui débute par une escale aux abords d’Highbourne Cay, magnifique île privée
«
Avec ses mangroves et ses étroits cours d’eaux, l’île de Shroud Cay est, selon moi, le plus bel endroit au monde. »Les cochons nageurs des îles Exumas : ces attachants mammifères vivent en liberté mais appartiennent à des fermiers locaux. Notre voilier, un catamaran 4500 ; en tout petit sur le ponton : Althario, notre skippeur.
Depuis l’Europe, impossible de se rendre aux Bahamas sans escale. L’archipel dispose de plusieurs grands aéroports. Pour rejoindre les îles Exumas, il faut se rendre à l’aéroport Lynden Pindling de New Providence, situé près de la capitale Nassau.
Pour l’entrée aux Bahamas, un visa n’est pas nécessaire si le séjour n’excède pas trois mois. Par contre, il est indispensable d’être en possession d’un passeport valable au moins six mois après la date de retour. Air Caraïbes assure des vols pour Nassau depuis Paris-Orly, avec escale à San Salvador ou La Havane.
Le chef et ses conques : ces escargots de mer vivent dans des coquillages et sont consommés en friture ou en salade.
Indispensable pour un voyage en voilier aux Bahamas.
Dès son arrivée dans les Exuma Cays, com posés de 356 îles, parc national compris, on est récompensé par une faune et une flore exceptionnelles. Véritable trésor de paysages sous-marins et d’espèces endé miques, l’archipel se distingue par une culture indépendante très marquée. D’une superficie de 176 km², le parc national ter restre et marin des îles Exumas est le pre mier du genre. Pour l’anecdote, il a été fondé en 1958 par Ilya Tolstoï, petit-fils du célèbre auteur russe. bahamas.fr
The Moorings propose des catamarans à voile techniquement irréprochables et équipés de tout le confort. Grâce à son expertise et ses innombrables conseils éclairés, notre skippeur Althario s’est révélé être un guide indispensable pour naviguer entres les eaux basses et tor tueuses du parc national. Les prix varient en fonction de la saison et de la taille du bateau. À partir de 1 300 CHF par personne et par semaine pour une location complète de huit personnes. moorings.fr
Shroud Cay, merveilleux spectacle naturel : les mangroves servent d’abri aux requinsbouledogues. Les Bahamas Nassau Highbourne Cay Shroud Cay Warderick Wells Cay Big Major Cay ANDROS BIMINI ÎLE CAT ÎLE LONGUE GREAT INAGUA GRAND BAHAMA GRAND ABACOoù nous jetons l’ancre dans une marina tranquille. Nous sommes accueillis par un banc de requins-nourrices barbotant paisiblement dans les eaux peu pro fondes. Surnommés les « chiens des Bahamas », ces impressionnants masto dontes sont en fait totalement inoffen sifs, ce qui n’est pas le cas de leurs collè gues, les requins-bouledogues, eux aussi occupés à frayer dans le coin. Aussi imposants et dangereux que le « grand requin blanc », cauchemar d’enfance de toute une génération, ces monstres font vite sortir les touristes de ces eaux d’un profond bleu turquoise.
Notre catamaran quitte Highbourne Cay et son sable fin comme du sucre glace pour rejoindre Warderick Wells. Devant désormais consommer unique ment les vivres emmenés à bord, nous jetons l’ancre dans le parc national mari time et terrestre d’Exuma Cays au beau milieu d’une variation de bleus moirés qui dépassent l’imagination.
Nos nouveaux compagnons de route, les requins-nourrices, somnolent dans les eaux peu profondes, indifférents aux raies pastenagues, véritables bolides des
fonds marins éclairés par le scintillement des conques. Charmant objet de décora tion, ce grand escargot marin est égale ment un parfait indicateur de la bonne qualité de l’eau. Et surtout, c’est le plat national des Bahamas. Nous le dégustons frit arrosé de la bière du coin, la Kalik. Les puristes le consomment cru en salade aigre-douce, ce que nous n’ose rons faire que quelques jours plus tard
lors de notre détour par la civilisation pour observer les cochons nageurs de Big Major Cay. Ces coquins roses et dodus viennent déjà à la rencontre de notre annexe, le plus grand d’entre eux tente même un abordage. Heureuse ment, nous avons encore des restes de notre étape au parc national (où règne une stricte politique de no-take-noleave), ce qui nous permet de faire diver sion. Ils dévorent joyeusement nos restes de melon et de pâtes, puis, rassasiés, se laissent caresser et posent pour la photo.
Lors de notre retour vers New Provi dence, une vague de nostalgie nous sub merge en repassant devant Warderick Wells. Les superlatifs nous manquent lorsque nous découvrons l’un des plus beaux endroits au monde, Shroud Cay, îlot recouvert de mangroves et divisé par des cours d’eaux qu’Althario nous fait habilement traverser en annexe. Notre pouls s’accélère un instant lorsqu’un requin-bouledogue apparaît à bâbord, mais Althario n’est pas un ex-marine pour rien. Nous laissons enfin le prédateur et le lagon derrière nous pour replonger dans la mer. Et c’est là, à l’endroit où l’eau douce rejoint l’eau salée, que nous pre nons notre décision : nous reviendrons !
Andy Moritzer, 49 ans, navigateur et fin gourmet. Warderick Wells, île principale du parc national des Exuma Cays : une mer de rêve, le bleu sous toutes ses nuances.Andreas Breitfeld, biohackeur, nous révèle chaque mois une astuce pour améliorer la qualité de vie. Voici comment déjouer nos hormones et entretenir la passion dans nos relations amoureuses.
Les retrouvailles marquent la fin d’une cure d’absti nence efficace pour économiser les hormones.
L’érotisme, c’est dans la tête L’hypohyse, située dans le cer veau, est le centre créateur de nos hormones. C’est donc là que sont libérées la prolactine et la dopamine, laquelle, dans un contexte amoureux, nous pousse à agir pour se rapprocher de l’être aimé, et plus il y a d’obstacles, plus elle est présente.
Àun moment donné, dans un couple, la passion des premiers mois a cédé la place à un quotidien routinier fermement installé dans la rela tion. Seul temps fort : le film du dimanche soir. Tout cela peut sembler familier et idyllique, mais honnêtement, cette coha bitation familière et (trop) confortable est-elle épanouissante ? Un coup d’œil sur les statistiques des divorces laisse penser que non, pas vraiment.
En fait, ce n’est ni de votre faute, ni de celle de votre partenaire, si la relation se léthargise. C’est la faute à une hormone. Elle s’appelle la prolactine et est en fait une invention intelligente de Mère Na ture. En effet, la prolactine est sécrétée lorsqu’il s’agit de se sentir protégé. Ce sont les femmes qui allaitent qui ont les taux de prolactine les plus élevés, et
c’est une bonne chose, car ce sentiment de protection et de sécurité se transmet naturellement au bébé.
On pourrait dire de manière un peu dé sinvolte que la prolactine est l’hormone des relations sans sexe. Si vous cherchez une cohabitation peu spectaculaire et heureuse, banco ! Sinon, il y a deux pos sibilités. La première : augmenter votre taux de vitamine B6 (mais sans exagérer, car la B6, à dose trop élevée en continu, n’est pas une bonne idée). La seconde : faites un pied-de-nez au train-train quoti dien. Les voyages d’affaires sont des in hibiteurs de prolactine, les week-ends en solo à la montagne ou aux thermes entre copines et copains aussi. Conclusion : prenez vos distances si vous souhaitez inscrire votre relation (pimentée) dans la durée.
ANDREAS BREITFELD, 49 ans, est le bio hackeur le plus réputé d’Allemagne. Il fait de la recherche dans son labo à Munich.
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Le chanteur du groupe britan nique The xx a passé trois ans à concocter son premier album solo. Hideous Bastard est main tenant terminé, et Oliver Sim a renouvelé sa playlist. À quoi ressemble-t-elle ?
Oliver Sim a été diagnostiqué séropositif à l’âge de dix-sept ans. Par peur et par honte, le chanteur et bassiste de The xx a gardé le secret sur sa maladie pendant longtemps. Aujourd’hui, à 33 ans, il sort son premier album solo, Hideous Bastard, qu’il décrit comme un « joyeux antidote » à ses sentiments longtemps niés, dans lequel il égrène des instructions poétiques pour s’arranger avec la réalité et sa singularité. Il a été produit par Jamie xx, collègue de Sim au sein du groupe indépendant The xx, qui a reçu le prestigieux Mercury Prize et s’est hissé à la première place des charts britanniques et à la deuxième place des charts américains avec son dernier album I See You. Pour The Red Bulletin, Sim révèle les quatre chansons qui ont marqué sa vie et son travail d’auteur-compositeur.
Le code QR mène à notre podcast playlist avec Oliver Sim sur Spotify. Sur Instagram : @hideousbastard
« J’ai toujours admiré Jimmy Somerville (le chanteur de Bronski Beat, puis des Communards, ndlr)
Non seulement sa voix est l’une de mes préférées, mais il est aussi une figure courageuse et influente en faveur des droits des personnes LGBTQ+, séropositives et malades du sida. Ce morceau incarne parfaitement sa musique : une musique pop joyeuse, fun, tout en étant émouvante. »
« À l’adolescence, Stefan Olsdal et Brian Molko (du duo rock britan nique Placebo, ndlr) étaient pour moi des extraterrestres. J’ignorais tout d’eux, mais je les adorais. J’étais fasciné par le contraste entre les traits fins de Brian et sa musique enragée, un mélange inédit pour moi à l’époque. C’était mon idole, et ce morceau compte beau coup, car il résonne profondément en moi. »
« Romy (Madley Croft, la guitariste et chanteuse de The xx, ndlr) est une amie, une sœur pour moi depuis que j’ai trois ans. Nous avons fait toute notre scolarité ensemble, de la maternelle à l’université. Et à présent, nous jouons dans le même groupe. C’est son premier titre solo, et je suis très fier d’elle. Romy est une fantastique autrice-composi trice qui excelle dans l’écriture de chansons pop. »
« Le chanteur écossais Jimmy Somerville m’a fait découvrir cette superbe chanson (reprise maintes fois depuis sa version initiale de Cole, chanteur et pianiste de jazz américain, ndlr). Elle a inspiré mon album solo, en particulier le titre Hideous, dans lequel Jimmy chante les dernières paroles de Nature Boy: “The greatest thing you’ll ever learn is just to love and be loved in return.”
Génial, non ? »
Jouer avec (et non sur) les mots pour ne pas les oublier.
de raisonner par paires, comme ST, CL, SK ou TW. « Pensez aux consonnes et aux voyelles qui s’associent natu rellement. Leur positionne ment est lié à la façon dont nous produisons les sons. »
En reprenant Wordle, le New York Times provoque un tollé lorsqu’il supprime les mots SLAVE, LYNCH et WENCH (esclave, lyncher, prostituée).
La réaction est moins due à la censure qu’à la création de deux versions du jeu aux réponses différentes (Wordle est une page Web, et certains utilisateurs ont enregistré la version initiale sur leur disque dur). Pour Carrol, cela révèle le lien permanent entre voca bulaire et culture : « L’évolution de la langue reflète notre his toire sociale, et son évolution. »
L’automne dernier, Josh Wardle, ingénieur informa tique à Brooklyn, crée un jeu (inspiré du jeu TV Motus) pour sa petite amie. L’idée est simple : deviner quotidienne ment un mot de cinq lettres en six tentatives. Les lettres bien placées s’affichent en vert et les mal placées en jaune. Wardle baptise son jeu Wordle, un clin d’œil à son patronyme. Le succès est ful gurant, trois mois après son lancement en octobre dernier, Wordle compte plus de deux millions de joueurs quotidiens, ses cases reconnaissables alimentent les réseaux sociaux à mesure que les utili sateurs partagent leurs résul tats (sans spoiler). « Wordle nourrit la réflexion sur la linguistique, s’enthousiasme Gareth Carrol, auteur et maître de conférences en psy cholinguistique à l’université de Birmingham. La culture et la technologie influencent grandement l’évolution du lan gage. » C’est indéniable.
En janvier, le New York Times achète le jeu à Wardle et lance également Wordle Bot, un utilitaire qui évalue vos performances et vous aide à améliorer votre jeu.
Mais si vous préférez une approche plus organique, Gareth Carrol, être de chair et de sang, est à votre disposi tion. Et comme Wordle est désormais un jeu entièrement analogique, du coup il est temps d’affûter le traitement de texte le plus organique : le cerveau humain.
En prenant en compte les réponses possibles, le Wordle Bot les limite à 4 500 mots, le choix le plus probable est SLATE. Pourtant, Gareth Carrol penche plus pour PLANE, STRIM ou DOUGH. « Cela couvre toutes les voyelles et un bon nombre de consonnes sans répétition. »
Les consonnes les plus cou rantes en anglais sont R, T, N, S, L et C, mais Carrol conseille
À huit ans, un enfant apprend en moyenne 6 à 7 mots par jour. Un adulte possède un vocabulaire actif d’environ 20 000 mots, et un vocabulaire passif deux fois plus important.
« La langue est la somme totale de tout ce que vous avez entendu et vécu, explique Gareth Carrol. À partir de cinquante ans, la progression stagne. » C’est là que des jeux comme Wordle prennent tout leur sens. En 2014, une étude menée par l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle auprès de 326 personnes de plus de 50 ans montre que les individus ayant un vocabulaire plus riche compensent mieux ce ralentissement en puisant dans leur « réserve cognitive ». « Les mots que nous utilisons affectent tous les aspects de notre vie », conclut Carrol. wordlethepartygame.com
« La culture et la technologie influencent le langage. »
Gareth Carrol, linguiste
La série racontant les enquêtes des détectives Kenzie et Gennaro a fait de leur auteur, Dennis Lehane, un nom incontournable du hardboiled, un genre de série noire mêlant avec brio cynisme, violence et humour.
Texte JAKOB HÜBNERMême sans avoir lu Dennis Lehane, on connaît forcément les adaptations au cinéma de quelques-uns de ses best-sellers. Pas moins de cinq livres ont été adaptés sur grand écran, et pas par n’importe quels réalisateurs : Clint Eastwood pour Mystic River, Martin Scorsese pour Shutter Island et Ben Affleck pour Gone Baby Gone, avec des castings du même aca bit – Sean Penn, Leonardo DiCaprio, Tom Hardy… Ajou tez à cela une bonne vingtaine de prix et autant de nomina
tions, sans compter tous les scénarios pour des séries à succès comme The Wire, Boardwalk Empire ou encore Mr. Mercedes d’après une tri logie de Stephen King. Devant un tel palmarès, comment expliquer le succès de cet auteur américain, né en 1965 à Boston ? La réponse est simple : cet écrivain maîtrise toutes – absolument toutes –les ficelles de son art.
Concrètement, cela veut dire qu’il sait parfaitement doser tous les ingrédients du genre dans lequel il excelle, il en connaît les moindres
subtilités. C’est ce qui lui permet de ne pas appliquer bêtement la même recette à chaque fois, mais au contraire de jouer avec tous les registres de la gamme, comme un chef devant ses fourneaux : les intrigues sont savamment orchestrées, à la fois complexes et accessibles, le timing est intuitif, jamais dans la surenchère de sus pense. Les personnages sont délicieusement humains, sté réotypés certes – mais sans overdose de clichés. Le style est soigné, alternant des pointes d’humour désopilant,
ROMANJ’avais servi de punching-ball à mon père pendant dix-huit ans, sans jamais riposter. Je continuais à croire, je continuais à me dire : « Ça va changer, il va s’arranger. » C’est dur de fermer la porte à l’espérance quand on aime quelqu’un.
Quatre auteurs de romans noirs pour des nuits blanches garanties.
des moments de cynisme existentiel et tous les autres ingrédients qui font le régal de son lectorat : une critique sociale omniprésente mais discrète, de l’action voire de la violence, des scènes de sexe sans édulcorant, des dialogues d’anthologie et un humour qui tire toujours vers le noir… ou le gris foncé. Des ingrédients essentiels à tout chef-d’œuvre de série noire, mais qui ne seraient rien sans le talent hors pair du maestro Lehane. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les six tomes de sa plus célèbre série Kenzie & Gennaro, parue entre 1994 et 2010 : tous les livres sont sortis en français chez Rivages entre 1999 et 2012.
Dans cette série, Lehane met en scène son couple fétiche, les détectives Patrick Kenzie (le narrateur) et Angela Gennaro dans un univers qui oscille entre roman policier et le genre hardboiled, plus noir et plus violent, dans un décor urbain et décadent qui rap pelle celui que l’on retrouve chez les plus emblématiques écrivains et écrivaines du genre, comme Dashiell Ham mett ou Raymond Chandler. À la différence que Lehane use de son humour et du carac tère parfois complètement loufoque de ses protagonistes – qui se volent régulièrement dans les plumes – pour alléger l’atmosphère quand elle devient trop pesante.
Si le duo Kenzie-Gennaro est officiellement spécialisé dans la recherche de per sonnes disparues, leurs
enquêtes dégénèrent souvent en confrontations violentes avec les pires spécimens des bas-fonds de la société et de la pègre bostoniennes.
Flics véreux, mafiosi impi toyables ou psychopathes assoiffés de sang : face à ces redoutables adversaires, ils peuvent néanmoins compter sur l’aide de quelques person nages aux méthodes tout aussi douteuses mais terrible ment efficaces, comme par exemple Bubba Rogowski, ancien Marine volontiers porté sur la castagne et ami d’enfance de Kenzie.
Pour découvrir cet auteur au génie incontesté, mieux vaut commencer par le début : le premier tome de la série, Un dernier verre avant la guerre nous permet de découvrir progressivement la personnalité de ses prota gonistes. Attention : l’addic tion guette. Ce petit verre vous donnera certainement envie d’en prendre un autre !
Auteur irlandais, l’un des grands noms contemporains du polar, McKinty a reçu de nombreux prix, dont le presti gieux Edgar Allan Poe pour le dernier opus de son excel lente série Sean Duffy, qui se déroule en plein conflit nord-irlandais. Des intrigues complexes servies par des dia logues juteux et menées par un héros charismatique : McKinty se déguste comme une bonne pinte de Guinness. Une terre si froide (2013)
Stock
Si la Scandinavie est l’un des terroirs incontestés du roman policier, l’auteur norvégien fi gure parmi ses plus grands représentants. Sa série-culte écrite autour du commissaire Harry Hole, anti-héros alcoolo et gros fumeur, a déjà produit douze tomes. Si le dernier livre de la série, Le Couteau semblait tirer le coup de sif flet final, les fans pourront se rassurer : le 13 e opus arrive. Affaire à suivre !
Le Couteau (2019) Folio
L’auteur britannique décline les quatre saisons dans une série sanglante à vous retour ner les tripes : A Spring Betrayal, A Killing Winter, A Summer Revenge et An Autumn Hunting De petits bijoux tintés d’exotisme, qui mettent en scène les aventures de l’inspecteur Akyl Borubaev dans le lointain Kirghizstan, au rythme des meurtres et des shots de vodka.
A Killing Winter (2015) Quercus, paru en anglais.
Grand reporter, scénariste et écrivain à succès (sept ro mans adaptés à l’écran, dont Les Rivières Pourpres), Grangé aime nous plonger dans les tréfonds les plus sombres de la psyché humaine. Dans ce roman, son héros entame une dangereuse correspondance avec un meurtrier, dans un jeu de dupes où cette fragile « ligne noire » entre le Bien et le Mal tend à s’effacer. La ligne noire (2004)
Livre de Poche
DENNIS LEHANE Série Kenzie & Gennaro (Rivages) Traduit de l’anglais par Mona de Pracontal TOM CALLAGHAN JO NESBØ ADRIAN M c KINTY JEAN-CHRISTOPHE GRANGÉCURTAIN CALL 2
Marshall Bruce Mathers, aussi connu sous le nom de Slim Shady ou Eminem, sort son deuxième best-of. Curtain Call 2 contient des features avec, notamment, 50 Cent et Snoop Dogg. Please stand up! eminem.com
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Au Musée des Transports de Lucerne, il est possible de découvrir par soi-même, grâce à la réalité virtuelle, ce que l’on ressent en s’élevant dans l’espace.
Le 14 octobre 2012, des cen taines de millions de per sonnes dans le monde entier regardaient en direct Felix Baumgartner faire un saut dans l’Histoire avec le projet Red Bull Stratos. Le sportif de l’extrême autrichien se tenait alors à 39 km d’altitude, dans l’ouverture de la capsule, le regard dirigé vers la Terre en contrebas. Quelques minutes avant, un ballon grand comme un immeuble de 55 étages le portait dans la stratosphère. « J’aimerais que toutes celles et ceux qui me regardent en ce moment puissent voir ce que je vois », a-t-il déclaré
avant de s’élancer. Trois re cords du monde, neuf minutes et dix-huit secondes plus tard, Felix Baumgartner atterrissait en toute sécurité sur la terre ferme, au Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Dix ans exac tement se sont écoulés depuis cet événement. (Toutes les infos sur ce saut légendaire page suivante.)
Une ascension raide Prêt pour un voyage dans la stratosphère ? La capsule Red Bull Stratos originale, spécialement construite pour le saut de Felix, fait désor mais partie de la collection
RED BULL STRATOS Felix Baumgartner à bord de sa capsule au Musée des Transports de Lucerne. 14 octobre 2012 : le ballon élève la capsule dans le ciel.permanente du Musée Suisse des Transports à Lucerne. Et pour plus de sensations, les visiteurs et visiteuses de l’exposition Red Bull Media World peuvent découvrir ce que l’on ressent lorsqu’on voit la Terre s’éloigner depuis l’in térieur de la capsule, grâce à une expérience d’hyperréalité avec des lunettes VR.
Les motion trackers reflètent les mouvements réels des mains dans le monde virtuel.
Au début de l’aventure, le public est invité à s’installer dans une réplique fidèle de
Le projet est devenu un test de résistance pour YouTube : voici 10 chiffres qui aident à comprendre l’ampleur de ce projet.
terrains de foot : la surface du ballon d’hélium avec lequel Felix Baumgartner s’est élevé dans la stratosphère au moment du décollage. Cela représente environ 250 000 m².
kilos : le poids de la capsule pressurisée qui a transporté Felix dans l’espace. Son noyau était une sphère de pression (diamètre : 1,80 mètre) en plastique renforcé de fibres de verre.
degrés Celsius, par moments : la température extérieure pendant le saut. En dessous de zéro, bien sûr.
records du monde officiels sont à mettre au crédit du projet Red Bull Stratos : le plus haut saut en parachute (38 969,40 mètres), la plus longue chute libre (36 402,60 mètres de déni velé), la plus grande vitesse en chute libre (1 357,6 km/h).
battements de cœur par minute : la fréquence du pouls de Felix juste avant son saut depuis l’espace.
25 secondes plus tard, sa fréquence car diaque était redescendue à 161. Une valeur sensationnelle, correspondant à celle d’un sportif moyen lors d’une course d’endurance.
8 pour cent de l’Internet était mobilisé par cet événement mondial majeur lors du saut. Dans le domaine de la techno logie de l’information, il est devenu un indicateur de ce que le réseau est capable de faire en direct.
8 000 000 de personnes ont suivi le saut sur la chaîne YouTube de Red Bull, ce qui en fait la diffusion en direct ayant eu le plus de succès à ce jour. En comparai son, l’investiture d’Obama n’a été suivie que par 1,3 million de personnes.
1 357,60 km/h en chute libre, faisant de Felix le premier homme à franchir le mur du son.
9 minutes et 18 secondes se sont écou lées entre le saut et l’atterrissage. Felix Baumgartner a passé 4 minutes et 20 secondes en chute libre.
Felix Baumgartner juste avant son saut depuis la stratosphère.
la capsule de Felix. Grâce aux lunettes VR, le voyage démarre et vous pouvez vivre l’ascension dans la stratos phère comme si vous y étiez, des secousses de la capsule au moment du décollage en passant par l’appel d’air à l’ouverture de la porte de la capsule.
L’expérience est divisée en six scènes cinématogra phiques immersives qui tra duisent aussi fidèlement que possible de ce que Felix Baumgartner a lui-même vécu dix ans auparavant. Une expérience à fleur de peau. Billets et infos sur l’expo Red Bull Media World sous redbullmediaworld.com
Felix Baumgartner juste avant le saut.« J’aimerais que toutes celles et ceux qui me regardent puissent voir ce que je vois.
B-Girl Jazzy Jess aka Jessica Rieben, B-Boy Deijva qui a remporté le Red Bull BC One Cypher Switzerland deux fois de suite, et B-Boy Baby OG, qui a terminé deuxième et a reçu une wildcard, seront les représentants suisses lors de la finale mondiale du Red Bull BC One 2022 à New York. Ils se mesureront aux seize meilleures B-Girls et seize meilleurs B-Boys de la planète pour le prestigieux titre mondial. Infos et billets pour la grande finale sur : redbullbcone.com
Nouria Newman n’a pas seulement été la première femme kayakiste à des cendre une cascade de 30 mètres de haut, elle a également dompté des rapides sauvages et déchaînés lors d’expédi tions mémorables sur certaines des rivières les plus reculées de la pla nète. Dans le documen taire Wild Waters, ses exploits sportifs au cours de sa brillante carrière sont mis en scène de manière spectaculaire. À voir sur Red Bull TV.
Le Red Bull Rampage marque le point culminant de chaque saison de VTT, sur le terrain escarpé et impitoyable du sud-ouest de l’Utah, aux États-Unis. Lors du Rampage, où l’accent est mis sur la technique de conduite des pilotes et non sur les meil leurs temps, les meilleurs rideurs et rideuses au monde s’affrontent et pré sentent leurs tricks. L’évé nement sera retransmis en direct sur Red Bull TV.
Changer une roue de F1 comme les mécaniciens de Red Bull Racing sur la voiture de Max Verstappen, en moins de deux secondes chrono ? C’est l’idée du Red Bull Pit Stop Challenge, dans le cadre du Red Bull World of Racing, au Musée des Transports de Lucerne. redbullmediaworld.com
Seize grimpeuses et grim peurs pros se réuniront fin octobre par équipe de deux pour se mesurer dans la première compéti tion en tête-à-tête d’esca lade de longueurs diffé rentes sur des voies aux prises artificielles. Lors du Red Bull Dual Ascent, ils et elles escaladeront la pa roi abrupte du barrage de Verzasca, dans la région d’Ascona-Locarno, haute de 180 mètres (photo) redbull.com/dualascent
MICHAEL KÖHLMEIER raconte les destins de personnages inspirants, dans le respect des faits, et de sa liberté d’écrivain. Ce mois-ci, comment une chanteuse a inspiré toute une génération de femmes et d’hommes de lettres.
Mon père adorait la musique. Ma mère, elle, avait l’habitude de la classer en deux catégories : la musique qui endort, et celle qui casse les oreilles. Mon père aimait se lever tôt et profter des deux premières heures de la journée, seul, assis dans la cuisine à boire son café en écoutant la radio. Il s’intéressait à tous les genres de musique, du moment qu’elle fût de qualité. Et il savait la reconnaître – quand on est vraiment mélomane, disait-il, on sait recon naître la bonne musique.
De mon côté, j’étais un vrai fan des Beatles, des Rolling Stones, des Kinks, de Fleetwood Mac et de tous ces groupes…
L’Autrichien est considéré comme l’un des meilleurs conteurs du monde germanophone. Dernière parution en français : La petite fille au dé à coudre, 2017, Éd. Jacqueline Chambon.
Un jour, je me souviens que mon père a débarqué dans la cuisine alors que la radio passait No Reply, des Beatles. Il s’est arrêté, les yeux écarquillés d’éton nement, et a lancé : « Mon Dieu, que c’est beau ! » Je ne connaissais, à cette époque, aucun autre père capable de penser cela. À titre d’exemple, lorsque les Beatles sont venus à Salzbourg pour y tourner des scènes de leur flm Help, un critique musical a déclaré alors, à la radio, que les quatre de Liverpool n’étaient qu’un phénomène de société et que tout ça n’avait rien à voir avec de la vraie musique.
Il y avait une chanteuse qui fascinait particulière ment mon père : dès qu’il l’entendait, je pouvais obser ver les traits de son visage qui se détendaient, comme par enchantement. Cette chanteuse à la voix magique, c’était Juliette Gréco – la seule véritable muse de Saint-Germain-des-Prés et du courant existentialiste. En hommage à sa voix légendaire, Jean-Paul Sartre
déclara un jour : « Gréco a des millions dans la gorge. Des millions de poèmes qui ne sont pas encore écrits. » Et tous ces poèmes, qu’elle faisait naître dans le cœur des gens qui l’écoutaient, étaient son plus beau cadeau.
C’est à la fn des années quarante, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés, que Sartre rencontre la toute jeune Gréco, à l’occasion d’un concert donné dans les sous-sols du Tabou, l’un des hauts-lieux du Paris d’après-guerre. Séduit, il lui montre quelques-uns de ses poèmes en lui deman dant d’en choisir deux à interpréter – Joseph Kosma s’occupera de la musique. Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Françoise Sagan, Jacques Prévert, Albert Camus, François Mauriac, Raymond Queneau, Serge Gainsbourg, Léo Ferré… Juliette Gréco a été, pour toutes ces plumes de légende, l’interprète rêvée. Qui d’autre peut se prévaloir d’un tel panel de compositeurs ?
Le courant existentialiste, dans une France traumati sée par les horreurs de la guerre et de la collabora tion pétainiste, trouve ses racines dans les ques tionnements autour de la dualité morale de l’être humain et de la responsabilité de son propre destin. Sans doute pour faire oublier la « lâcheté ordinaire » de millions de Français, les martyrs de la Résistance devinrent les nouvelles icônes d’une historiographie sublimée.
La mère de Juliette Gréco fut l’une de ces martyres de la Résistance : maillon actif d’un réseau d’évasion, elle prend également part à des actions de sabotage
MICHAEL KÖHLMEIERet fnit par se faire arrêter, avec ses deux flles, par la Gestapo. Juliette est fnalement libérée au bout de trois semaines en raison de son âge… Mais sa grande sœur et sa mère sont envoyées à Ravensbrück, en Allemagne. Sur cette époque douloureuse qui avait endurci le cœur de sa mère, Juliette Gréco gardera longtemps le silence. Ce n’est que bien plus tard qu’elle consentit à parler de son expérience personnelle du fascisme et de la guerre, pourtant les sujets de prédilection de ses amis existen tialistes : « Ma mère ne fut jamais une véritable mère, toute sa vie elle fut un soldat, la poitrine bardée de médailles, une héroïne de la Nation. Ce fut une femme qui inspirait le respect, mais certainement pas l’amour. »
Juliette Gréco fut l’une des femmes les plus admi rées des années cinquante et soixante, la fgure de proue de la bohème parisienne. Et si la môme Piaf chantait pour le Paris gouailleur et populaire, la « jolie môme » était la reine du Paris de la rive gauche, celui des intellectuels : Boris Vian, l’un de ses amis et admirateurs, la ft rentrer chez Philips. Yves Montand, qui avait grandi auprès d’un père dur, communiste convaincu, partageait avec elle ses idées politiques. Elle fut d’ailleurs longtemps proche du parti communiste, sans jamais vouloir y adhérer. Les causes qu’elle défen dait – et elles furent nombreuses – Juliette Gréco préfé rait les choisir elle-même.
Ce fut encore l’ami Montand qui introduisit la chan teuse au monde du cinéma : elle décroche le premier rôle féminin dans Quand tu liras cette lettre, un flm de Jean-Pierre Melville sorti en 1953. Hollywood lui tend les bras – enfn, un homme en particulier : le produc teur Darryl F. Zanuck, qui tombe amoureux d’elle et lui offre un rôle dans l’adaptation cinématographique du célèbre roman d’Hemingway, Le soleil se lève aussi, sorti en 1957, dans lequel elle partage l’affche avec Ava Gardner et Errol Flynn. Ernest Hemingway ne fut aucunement satisfait de ce flm réalisé par Henry King, même si le jeu d’Errol Flynn lui avait plu.
Selon lui, seule Juliette Gréco était parvenue à insuf fer à l’œuvre un peu de ce fair de la vieille Europe, et s’il y avait une muse, disait-il, capable de lui redonner le goût d’écrire, ce ne pouvait être que la Gréco. Ernest Hemingway, Albert Camus, François Mauriac et JeanPaul Sartre (même si ce dernier l’a refusé) : pas moins
de quatre prix Nobel auront été inspirés par cette femme, touchés par sa voix, sa grâce, son allure. Tout comme Michel Piccoli, qu’elle épouse en 1966. Il y a, au sujet de leur rencontre, une petite anecdote que mon père m’avait raconté à l’époque – j’ai oublié de lui demander la source. Elle allait sur la quarantaine, lui venait juste de la dépasser. Bien sûr, ils se connaissaient – de loin, comme deux étoiles d’une même galaxie.
Ils se retrouvèrent un jour dans le même café, au coin de la rue Danton et du Boulevard Saint-Michel. Ils s’étaient regardés longtemps sans vraiment se voir, comme s’ils regardaient tous les deux dans le vide, pris dans le fot de leurs pensées, hermétiques au chaos du monde extérieur. Ils avaient commandé la même chose – un petit verre de liqueur d’abricot – sans y tou cher. Au bout d’un instant – une éternité ? – les deux étoiles étaient soudainement sorties de leur bulle res pective et avaient remarqué la présence de l’autre. Piccoli avait souri à Gréco, elle lui avait souri en retour… et l’acteur était venu vers elle.
« Vous m’avez regardé », lui avait-il dit.
« Non, c’est vous qui m’avez regardée », avait répondu la chanteuse.
« Non, c’est vous. »
« Non, vous. »
Et tous les deux s’étaient alors rendu compte d’une chose merveilleuse : dans cet instant hors du temps où ils se dévisageaient sans se voir, ils avaient vu dans le regard opposé le miroir de leurs âmes, comme s’ils s’étaient retrouvés unis dans un autre univers… Une romance existentialiste qui rappelle le chef d’œuvre de Jean-Paul Sartre, Les jeux sont faits, où deux êtres trahis par la vie mais qui étaient destinés l’un pour l’autre se retrouvent et s’aiment dans la mort.
Piccoli et Gréco auraient pu devenir l’autre grand couple de l’existentialisme, à l’image de Beauvoir et Sartre – ce dernier n’avait-il pas déclaré un jour que l’on peut créer tout l’art et toute la philosophie du monde quand on a trouvé sa muse ?
Car c’est elle qui transcende le commun de l’exis tence pour en faire ressortir toute la beauté.
La carrière de la chanteuse, qui couvre sept décen nies, a dépassé celle des Existentialistes : toute sa vie durant, Juliette Gréco n’a cessé de se produire à guichets fermés, toujours vêtue de noir, toujours cette apparition reconnaissable entre toutes, ce regard char bonneux, ces mains qui dansaient sur les mots… Alors bien sûr, lors d’une de ses nombreuses tournées, la chanteuse française se produisit un soir à Brégence, au bord du lac de Constance – et mon père, bien sûr, se procura un billet pour ce concert tant attendu. Un seul billet ! Non pas qu’il était le seul à vouloir assister au concert : ma mère, si elle ne s’intéressait pas vrai ment à la musique, aurait certainement aimé découvrir la célèbre Gréco.
Quant à moi, qui n’étais pas un fan absolu de ce genre-là, j’étais suffsamment curieux et mélomane pour apprécier à sa juste valeur la musique quand elle était de qualité. Et celle de Juliette Gréco en faisait partie, cela ne faisait aucun doute pour l’adolescent que j’étais alors. Mais mon père voulait être seul avec elle. Assis au premier rang. Il était tellement heureux de la voir ! Jamais auparavant je ne l’avais vu dans un tel état d’impatience.
Le soir du concert, il mit son plus beau costume, essaya plusieurs chemises, plusieurs cravates. Il fnit
par n’en choisir aucune et préféra porter sa chemise blanche avec le col ouvert, rejeté sur son veston – à la manière d’un Jacques Prévert. En le regardant se prépa rer, je pouvais presque voir son cœur tambouriner dans sa poitrine.
Quand il est rentré le soir après le concert, je l’atten dais, évidemment. Alors, comment c’était ? Mon père me dit qu’il s’était encore promené pendant une heure au bord du lac de Constance, qu’il en avait eu besoin. Et qu’il était heureux de voir que je l’avais attendu.
« Je pense que tu ressentirais exactement la même chose s’il s’agissait des Beatles. »
« Oh, ils ne viennent jamais à Brégence. »
« Mais s’ils venaient un jour, tu irais certainement les voir. Écouter des disques, ça ne sufft pas. »
Sur ce point, lui et moi étions complètement d’ac cord. Puis mon père me proposa de partager un petit verre de liqueur avec lui. Pas une liqueur d’abricot –nous n’en avions pas – mais une liqueur délicieuse à base de jaune d’œuf. J’avais seize ans et ce soir-là, face à mon père, je bus mon verre d’une traite.
Juliette Gréco fut cette apparition reconnaissable entre toutes, ce regard charbonneux, ces mains qui dansaient sur les mots.
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Royaume-Uni, ISSN 2308-5894
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Ruth McLeod Secrétariat de rédaction Davydd Chong Publishing Manager Ollie Stretton Publicité Mark Bishop, mark.bishop@redbull.com
THE RED BULLETIN USA, ISSN 2308-586X
Country Editor
THE RED BULLETIN
Allemagne, ISSN 2079-4258
Country Editor
Maximilian Reich
The Red Bulletin est distribué chaque mois dans six pays. Vous découvrez ici la couverture de l’édition britannique, qui est dédiée au B-Boy Victor Montalvo.
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Gestion commerciale Co-édition Alexandra Ita Rédaction Co-édition Raffael Fritz (dir.), Gundi Bittermann, Michael Hufnagl, Alexander Klein, Irene Olorode, Mariella Reithoffer, Wolfgang Wieser
Directeur exécutif de la création Markus Kietreiber Gestion de projet création Elisabeth Kopanz
Direction artistique Co-édition Peter Knehtl (dir.), Luana Baumann Fonseca, Silvia Druml-Shams, Erwin Edtmayer, Simone Fischer, Andreea Gschwandtner, Lisa Jeschko, Araksya Manukjan, Carina Schaittenberger, Julia Schinzel, Florian Solly, Sophie Weidinger, Stephan Zenz
Head of Direct to Consumer Business Peter Schiffer Direct to Consumer Business Marija Althajm, Victoria Schwärzler, Yoldaş Yarar
Manager Vente et projets spécifiques Klaus Pleninger
Service de publicité
Manuela Brandstätter, Monika Spitaler
Fabrication & Production Veronika Felder (dir.), Martin Brandhofer, Walter O. Sádaba, Sabine Wessig
Lithographie Clemens Ragotzky (dir.), Claudia Heis, Nenad Isailović, Sandra Maiko Krutz, Josef Mühlbacher Finances Mariia Gerutska (dir.), Elisabeth Maier MIT Christoph Kocsisek, Michael Thaler
IT Service Maximilian Auerbach
Opérations Alice Gafitanu, Melanie Grasserbauer, Alexander Peham, Thomas Platzer, Raphaela Pucher
Gestion de projet Dominik Debriacher
Assistante du Management général Sandra Artacker
Directeurs généraux Andreas Kornhofer Stefan Ebner
Adresse Am Grünen Prater 3, 1020 Vienne, Autriche Téléphone +43 1 90221 0 Web redbulletin.com
Propriétaire, éditeur et rédaction Médias Red Bull Media House GmbH, Oberst-LepperdingerStraße 11–15, 5071 Wals bei Salzburg, Autriche, FN 297115i, Landesgericht Salzburg, ATU63611700
Directeurs généraux Dietrich Mateschitz, Dietmar Otti, Christopher Reindl, Marcus Weber
Révision Hans Fleißner (dir.), Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek
Country Project Management
Lisa Masten
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Thomas Hutterer (dir.), Michael Baidinger, Maggie Childs, Franz Fellner, Ines Gruber, Moritz Philipp Haaf, Wolfgang Kröll, Gabriele Matijevic-Beisteiner, Alfred Vrej Minassian, Nicole Okasek-Lang, Britta Pucher, Jennifer Sabejew, Johannes Wahrmann-Schär, Ellen Wittmann-Sochor, Nicole Umsait, Ute Wolker, Christian Wörndle, Sabine Zölß
THE RED BULLETIN
Autriche, ISSN 1995-8838
Country Editor
Nina Kaltenböck
Révision Hans Fleißner (dir.), Petra Hannert, Monika Hasleder, Billy Kirnbauer-Walek
Publishing Management Bernhard Schmied
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Thomas Hutterer (dir.), Michael Baidinger, Maggie Childs, Franz Fellner, Ines Gruber, Moritz Philipp Haaf, Wolfgang Kröll, Gabriele Matijevic-Beisteiner, Alfred Vrej Minassian, Nicole Okasek-Lang, Britta Pucher, Jennifer Sabejew, Johannes Wahrmann-Schär, Ellen Wittmann-Sochor, Nicole Umsait, Ute Wolker, Christian Wörndle, Sabine Zölß
Peter Flax Rédactrice adjointe Nora O’Donnell Révision Catherine Auer, David Caplan Publishing Management Branden Peters
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Todd Peters, todd.peters@redbull.com
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Le 5 octobre 1931, Clyde Pangborn et Hugh Herndon Jr., deux courageux aviateurs américains, ont e ectué pour la première fois de l’Histoire un vol transpacifique sans escale, du Japon aux États-Unis. Ils décollèrent puis atterrirent 41 heures plus tard à Wenatchee, Washington, après avoir parcouru une distance de 8’850 km. Il s’agissait alors du plus long vol jamais e ectué au-dessus de l’eau.