caractérisent par l’importance des investissements nécessaires pour suivre l’évolution technologique du fait d’une rapide obsolescence du matériel technique. Le principal risque ici est la disponibilité d’un marché (national et/ou international), d’une taille suffisamment importante et solvable, pour assurer un retour sur investissement avant l’obsolescence du matériel financé. Cependant, le risque de perte pour le financier est réduit en raison de l’existence de garanties matérielles. ¾ Risques d’investissement dans les salles de cinéma, salles de spectacles, théâtre, galeries d’art, librairies, etc. Le risque ici porte sur la faible visibilité commerciale du secteur, car l’offre des contenus (films, spectacles, livres, objets d’art, etc.) ne dépend pas uniquement de ces exploitants et le succès de l’offre de programmation est aléatoire. Cependant, le risque de perte pour le financier est réduit en raison de l’existence de garanties immobilières. 4. LES RISQUES ENCOURUS PAR LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT Les risques encourus par les établissements de crédit sont les mêmes que ceux décrits plus haut. Il convient en outre de souligner que quel soit le type de financement d’un projet culturel (sources marchandes ou non marchandes), l’entreprise fait systématiquement appel à des crédits bancaires afin de combler le décalage dans le temps entre les besoins et les disponibilités des ressources (même quand elles sont de provenance non marchande). Cette situation place les banquiers dans la position qui est la sienne dans tout secteur d’activité : ils sont les acteurs économiques incontournables dans la stratégie de développement de toute entreprise.
IV. LES MECANISMES DE GESTION DES RISQUES INHERENTS AU FINANCEMENT DES SECTEURS D’ACTIVITES CULTURELLES L’appréciation et la gestion des risques inhérents au financement des secteurs d’activités culturelles exigent une expertise de haut niveau sur le fonctionnement des filières culturelles, le cadre juridique et institutionnel dans lequel évoluent ses filières ainsi qu’une bonne connaissance des pratiques des différents intervenants. La méconnaissance de ces spécificités par les établissements financiers classiques et autres investisseurs non spécialisés ont conduit certains pays à mettre en œuvre, d’une part, des mécanismes de partage de risque avec les banques qui apportent un concours financier à des entreprises et activités culturelles, et d’autre part, des dispositifs d’investissement directs à travers la création d’organismes financiers spécialisés. La caractéristique commune de ces deux approches est la spécialisation qui permet d’accumuler un savoir‐faire et une expertise spécifique dans l’évaluation des risques afin d’apporter des outils de financement adaptés à la nature singulière des activités culturelles. Compte tenu de leur expertise, les organismes financiers spécialisés dans le financement des entreprises culturelles subissent moins de défaillance en termes de remboursement de crédits que ceux des autres secteurs de l’activité économique. En France par exemple, le taux de sinistralité de l’Institut de Financement du Cinéma et des Industries Culturelles (IFCIC) oscille entre 0,3% et 1,9% de ses encours 4 . En revanche, le taux de sinistralité d’Oséo Garantie (organisme qui apporte sa garantie sur les opérations de crédit des PME des autres secteurs de l’activité économique) était en 2008 de 2,7% du total des encours 5 . Au Québec, la Société de Développement des Entreprises Culturelles (SODEC) connaît un taux de mauvaises créances de moins de 4 % et cela lui a permis de maintenir intacte, depuis plus de 30 ans, sa dotation initiale de 20 M$ 6 . 1. LE PARTAGE DE RISQUE PAR DES ORGANISMES SPECIALISES Le partage du risque est généralement assuré par des organismes financiers grâce à la dotation d’un Fonds de garantie par les pouvoirs publics dont l’objectif est de promouvoir le développement des entreprises culturelles en leur facilitant l’accès au financement. 4
Rapport annuelle 2008 IFCIC Rapport annuelle 2008 Oséo 6 Note de présentation produite par la Sodec à l’occasion du Séminaire sur l’analyse économique et financière des industries culturelles (Tunisie mars 2003) 5
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