Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, mars 2019

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Autour de l’apprendre

N°6 • Mars 2019


Département de l’économie et de la formation Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement Departement für Volkswirtschaft und Bildung Departement für Mobilität, Raumentwicklung und Umwelt

RÉDUIRE RÉUTILISER REMPLACER RÉPARER RECYCLER

RÉDUIRE RÉUTILISER REMPLACER RÉPARER RECYCLER

UTO, Uvrier Usine de valorisation thermique des déchets

Fédération des communes valaisannes

RÉDUIRE RÉUTILISER REMPLACER RÉPARER RECYCLER

UTO, Uvrier Usine de valorisation thermique des déchets

www.frappadingues.ch

Fédération des communes valaisannes

www.ecole-economie.ch

Partenaires de la campagne de sensibilisation à la gestion des déchets dans les écoles Partenaires de la campagne de sensibilisation à la gestion des déchets dans les écoles UTO, Uvrier Fédération des communes valaisannes Usine de valorisation thermique des déchets

UTO, Uvrier


ÉDITO

Porter attention aux entours de l’apprendre

Noëlle Renaude

« La mise en scène n’est jamais neutre. Toujours, il s’agit d’un choix. » Antoine Vitez

Nadia

R

az

Résonances • Mars 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne

« Le théâtre est un grand bricolage. C’est l’éternelle remise en question du texte sur scène, du personnage, de la lumière, du décor. »

ev

L’enseignant, tel un metteur en scène, a mille et un paramètres à prendre en compte. Il y a le cours et ses entours. Avec le dossier du mois, il s’agit de se focaliser sur quelques-unes des conditions autour de l’apprendre qui peuvent jouer un rôle pour que l’élève ait la motivation et que l’accès au savoir soit facilité, ce qui ne le dispensera néanmoins pas de devoir faire des efforts. Le metteur en scène a besoin d’une histoire à raconter, tout comme l’enseignant d’un scénario pédagogique. A la différence de l’artiste, l’enseignant jouera obligatoirement aussi dans la pièce le rôle de l’acteur principal. Pour la réussite du spectacle, le metteur en scène ne doit pas négliger le décor, le son, l’éclairage, etc. Pour ce faire, il peut s’appuyer sur le savoir-faire de techniciens. Dans la classe, même si l’architecte a joué un rôle dans la conception des surfaces et si l’enseignant peut compter sur l’aide de la Direction pour les achats de matériel supplémentaire, il décide de quantité d'éléments. Certes, les élèves peuvent y ajouter leur touche, sachant toutefois que l’harmonie d’ensemble doit être respectée. Le décor de la scène est variable d’une pièce à l’autre et d’une scène à l’autre, tandis que celui de la classe est souvent très peu modulable, même s’il peut y en avoir plusieurs en un, avec un espace articulé autour des groupes pour les ateliers, un autre confortable pour lire, etc. Reste que lorsque l’on découvre une classe, on ressent immédiatement une ambiance générale. Certaines laissent apparaître un décor surchargé, tandis que d’autres sont plus minimalistes. La pédagogue Maria Montessori et bien d’autres avant et après elle ont souligné l’importance de l’aménagement de la classe. Aujourd’hui, la recherche s’y intéresse en s’appuyant sur les résultats des neurosciences. Ainsi Stanislas Dehaene indique que les classes trop décorées ou les livres trop illustrés perturbent l’attention et la mémorisation. Venons-en au son ! Le réglage de l’enseignant est surtout lié au volume des voix. Là encore, c’est un élément qui fait l’objet d’études comme le démontre celle menée il y a peu par le Centre d’information et de documentation sur le bruit à propos de l’incidence de ce dernier sur la santé des enseignants et des élèves (cf. p. 41). Mais là encore la sensibilité individuelle au brouhaha par exemple n’est pas universelle. Evidemment, ce n’est pas parce que les élèves aiment étudier avec un casque sur les oreilles que c’est une stratégie à suivre. Au final, l’enseignant joue un rôle de critique, en remettant en question tant de détails qui peuvent venir troubler le bon déroulement de la pièce, tout en laissant une part d’improvisation pour que les acteurs en herbe puissent aussi exercer leur art. Réfléchir et discuter de ces facteurs autour de l’apprentissage, c’est certainement la piste la plus efficace pour que l’apprendre puisse se faire dans de meilleures conditions pour les uns et pour les autres. C’est à la fois peu et beaucoup, sachant qu’un presque rien peut tout changer. Un défi quotidien que de nombreux enseignants relèvent avec talent, sans qu’il n’y ait besoin de cérémonies de remise de Molière ou de César, car tout se passe discrètement dans les coulisses de l’école, à savoir dans les classes. Ce dossier est juste là pour éventuellement agrandir les boîtes à idées.

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Sommaire ÉDITO Porter attention aux entours de l’apprendre

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N. Revaz

DOSSIER Autour de l’apprendre

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RUBRIQUES

13 Version courte 14 Ecole-culture 15 Des chiffres ou des nombres 18 Français 19 Autour de la lecture 20 Livres 22 Secondaire II 24 Secondaire II 26 Exposition 27 1001 façons d’apprendre 28 Echo de la rédactrice 29 SHS-SN 30 Ressources pédagogiques 32 Corps et mouvement 34 Doc. pédagogique 36 Carte blanche 36 Carte blanche 37 Education musicale 38 Recherche 39 Revue de presse 40 CPVAL 42 Education aux médias 44 Vie des classes

Des élèves de Bramois sur un globe géant pour les droits de l’enfant - N. Revaz Au fil de l’actualité - Résonances Projet du CRAC autour du cirque : zoom à Crans-Montana et à Lens - N. Revaz Dispositif de formation à distance en formation secondaire - J. Jovignot Candy Nouvelles séquences didactiques : les apports de la recherche - J.-P. Mabillard et C. Tobola Couchepin Prix RTS Littérature Ados : jury valaisan 2019 - N. Revaz La sélection du mois - Résonances L’écrivaine Amélie Nothomb a dialogué avec des collégiens du LCP - N. Revaz Roman des Romands : un prix suisse et des booktubes valaisans - RdR/r L’exposition itinérante FOCUS fait halte à Martigny - IFFP/r Des élèves guides pour l’exposition itinérante Anne Frank à Martigny - N. Revaz L’école, îlot d’espérance - N. Revaz L’animation en SHS-SN cycle 1 - C. Michellod « L’école de l’égalité » : un choix d’activités - N. Revaz HEP / Education physique : une didactique avanta«jeux»se - N. Nanchen et L. Saillen La forêt en bibliothèque - O. Hähnel Projet « cartes postales internationales en faveur du climat » - M.-C. Gauye-Dubosson Don Bosco et Sainte-Agnès : partenaires de la caravane 30-50 - P. Bonvin La culture en musique - J.-M. Delasoie et B. Oberholzer Projet de recherche zurichois ZEPPELIN - CSRE D’un numéro à l’autre - Résonances Une clé pour comprendre les performances - P. Vernier 15e Semaine des médias à l'école : des classes valaisannes à la Une - CIIP/r

INFOS

45 Infos diverses 48 Infos du SE et du SCJ

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Echo à propos de la compensation des désavantages - N. Revaz Des nouvelles en bref - Résonances

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Autour de l’apprendre facilitateurs 4 Les à l'apprentissage

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Sois toi-même, cherche ta propre voie… F. Muller

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Bibliographie de la Documentation pédagogique E. Eggs et L. Bouchard

L. Guillaume et J.-F. Manil

Comme souvent, les dossiers de Résonances ont des allures de patchwork. Ce mois, les morceaux sont assemblés en lien avec ce qui est autour de l’apprendre. Quelques conditions facilitatrices sont abordées, mais sans illusion de résoudre l’énigme complète de l’apprendre.

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social 7 Leest-ilcontexte favorable à l’apprentissage ? D. Favre espaces scolaires 10 Des pour favoriser le vivreensemble et le bien-être M. Mazalto

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Les facilitateurs à l'apprentissage Léonard Guillaume et Jean-François Manil

MOTS-CLÉS : BONHEUR PÉDAGOGIQUE • QUOTIDIEN SCOLAIRE Certaines questions éducatives d'importance, comme s'interroger sur ce qui facilite l'apprentissage, ont des origines parfois surprenantes. Dans le cas présent, c'est une question d'enfant qui a interrogé les représentations que nous en avions : « Dis, à ton avis, les hommes préhistoriques étaient plus intelligents ou moins intelligents que nous ? » Il n'y avait aucune naïveté derrière cette interpellation, nous en sommes persuadés. Elle est et restera d'ailleurs, jusqu'à nouvel ordre, celle qui a bouleversé le plus les fondements de nos actions quotidiennes car, par profond respect pour l'auteur et ceux qui l'entouraient, nous avons tenté d'y répondre. D'abord avec eux, les enfants, avec un dispositif qui les a mis en situation de réaliser les gestes quotidiens que devaient être ceux de nos ancêtres. A l'analyse, ils ont décrété que, vraisemblablement, ils devaient être « drôlement malins pour survivre avec rien ! » Ensuite, en explorant profondément la question par le biais de dispositifs rigoureux et en soumettant nos résultats aux validations nécessaires pour pouvoir les présenter aujourd'hui.

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LE BONHEUR POUR ÉVOQUER LES FACILITATEURS À L’APPRENTISSAGE Et si pour évoquer les facilitateurs à l'apprentissage, nous parlions de bonheur pédagogique ? En effet, majoritairement, nous passons notre vie à construire, rencontrer ou espérer le bonheur. Nous pouvons considérer que le temps passé à l'école fait partie intégrante de ce temps de vie pendant lequel tout un chacun est dans cette démarche. Dès lors, dans le cadre précis d'une institution apprenante, il apparaît judicieux de favoriser l'acte d'apprendre, mais encore le sentiment de prise de pouvoir sur le savoir pour augmenter le plaisir de vivre à l'école. Pour ce faire, maîtriser les clés pour accompagner les élèves dans la connaissance de leur environnement, d'eux-mêmes, des autres et, pourquoi pas, de favoriser les questions plus spirituelles semble une urgence éducative. En clair, c'est accepter de baliser une éducation qui laisse une chance à l'espèce humaine de s'écouter et de s'entendre. Cette intention est bien sûr le centre de la cible, le bout de l'entonnoir, en quelque sorte, une étoile qui peut guider et rassurer. Au jour le jour, cette étoile peut être

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DOSSIER cachée par les nuages plus ou moins sombres de la réalité, il faut l'admettre. Néanmoins, sept éléments sont à notre disposition pour garder le cap et étayer tant les actions des élèves que les nôtres.

ACCEPTER ET GÉRER LES ÉMOTIONS Chaque situation d'apprentissage proposée provoque une foule de ressentis différents. Ils vont dépendre des expériences scolaires préalables (positives ou non), du vécu personnel proche (un élève est avant tout un enfant/ adolescent porteur d'un système de valeurs propre), de l'état moral momentané de l'élève. La possibilité d'exprimer ces ressentis, grâce à l'existence de canaux de communication variés, semble apaiser la relation au savoir.

« Une question de choix pédagogique mais encore de pari sur l'avenir, sur l'humain ...» FAIRE ET EXPOSER Engager les élèves dans des tâches qui leur imposent de « faire » mais aussi d'« exposer » est primordial. La responsabilisation est augmentée par l'obligation de communication, la prise d'initiative est favorisée par la nécessité de présenter une réalisation, l'investissement dans la tâche est soutenu par le va et vient entre l'action, la formalisation et la présentation.

PROPOSER UN ÉTAYAGE La relation éducative sera d'autant plus efficace que l'enseignant se montrera humain et engagé. Etayer signifie soutenir les débuts fragiles, permettre d'oser, encourager les essais, aider à se relever mais surtout, empêcher de s'effondrer face à des tâches insensées ou insurmontables. Le cadre institutionnel posé doit, lui-même, être perçu comme soutenant pour l'élève mais aussi pour l'enseignant. La question des finalités de l'éducation prend une certaine tournure : l'obligation scolaire doit s'accompagner d'un soutien perceptible aux tentatives de compréhension du monde.

ASSURER LA SÉCURITÉ, LA PLACE DE L'ERREUR Le droit à l'erreur est évoqué régulièrement comme un incontournable pédagogique. Dans les faits, les réalités sont très disparates et l'erreur a encore souvent le statut de faute. Faire réfléchir des élèves sur ou à une situation puis les engager à la maîtriser entraîne inévitablement des propositions ou des productions éloignées des standards. L'enjeu est d'instaurer une zone d'expérimentation qui soit balisée par la critique et non le jugement. Critiquer signifiant ici identifier les éléments positifs et verbaliser les éléments à améliorer.

PARLER DE CE QUE L'ON APPREND Communiquer au sujet de ce qui est exploré soutient la formalisation, la représentation et l'appréhension des savoirs. Plus les élèves évoquent les tâches sur lesquelles ils s'affairent, plus les chances de compréhension augmentent. Au-delà de la compréhension, la pensée va se préciser, s'étoffer, se nuancer parce qu'elle doit être présentée de manière compréhensible. Il n'est pas question d'avoir bien compris pour bien énoncer. Il s'agit au contraire de verbaliser pour affiner et élaguer une pensée trop volumineuse ou générale.

ORGANISER LES INTERACTIONS L'apprentissage est solitaire. Une personne, entité singulière, ne peut apprendre que par elle-même. Mais il n'est pas possible de le faire sans interactions avec l'environnement, les autres et bien sûr, soi-même. Dès lors, les rencontres avec les autres, avec le savoir et ses multiples manières de le médiatiser et les possibilités de s'arrêter seul sur les contenus à appréhender sont déterminantes. Il est de la responsabilité de l'enseignant de prévoir des interactions optimales entre ces trois pôles.

GÉRER LE TEMPS, LES CONSIGNES ET LES RÉFÉRENTS La structure, didactiquement parlant, a un effet à la fois apaisant et stimulant. Grâce à la gestion rigoureuse du temps, aux consignes pensées et compréhensibles ainsi que par l'accès à des référents variés et de qualité, le temps scolaire sera investi avec honnêteté, intérêt et résultat. Le rythme, les contraintes et les sources d'information variées seront les complices incontournables d'une situation d'apprentissage digne de ce nom.

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Plus l'élève parle des tâches sur lesquelles il s'affaire, plus les chances de compréhension augmentent.

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Ces sept facilitateurs ont bien sûr des articulations privilégiées desquelles émanent quatre éléments fondateurs du bonheur pédagogique.

La relation pédagogique sera axée sur deux facilitateurs complémentaires : offrir de la sécurité et se montrer humain et engagé.

L’art de la rencontre, chère à Albert Jacquard, est à expérimenter et à réinventer dans le quotidien scolaire. L’apparition de celle-ci dans une dynamique d’apprentissage nécessite d’organiser des interactions et de tenir compte des émotions. Ces deux facilitateurs prendront leur sens dans une classe où l’hétérogénéité y est d’abord reconnue comme une richesse. L’impact des émotions sur l’apprentissage est important : celles-ci vont canaliser la motivation et l’engagement. L’acceptation de ces émotions se traduira par l’offre de canaux de communication. La coopération prendra racine dans les principes de communication, de reconnaissance et de respect. Ces deux facilitateurs pourront être le terreau fertile à l’apparition du « vivre et apprendre ensemble ».

Se construire dans la cité impliquera de donner de la valeur à l’acte d’apprendre. La socialisation des productions est dans ce sens un élément indispensable. Les actions de communication témoigneront du statut d’auteur donné aux apprenants. La gestion du temps, des référents et des consignes seront constitutives d’une organisation régulée où les dispositifs seront au service d’une appropriation des savoirs. Ces deux derniers facilitateurs permettront aux apprenants de participer à la vie démocratique en apprentissage.

L’émancipation naîtra de l’habitude à la réflexivité. Cette attitude permet d’interroger le sens de l’activité scolaire. L’habitude de questionner permettra aux apprenants de s’émanciper de la simple exécution et d’identifier ainsi le sens à donner à l’action proposée. Parler de ce que l’on apprend se traduira ici par l’adoption d’une posture critique indispensable à la compréhension. Ce facilitateur favorisera l’engagement dans les tâches. L’humanisation prendra ses racines dans la qualité des interactions apprenants-enseignants. Le statut donné à l’erreur est ici prépondérant. Celle-ci étant constitutive du processus d’apprentissage, il est fondamental de la dissocier du jugement de la personne. Cette condition assurera la sécurité nécessaire permettant de chercher, d’inventer, de réinvestir, bref de s’impliquer en créant de nouveaux savoirs. L’étayage de l’enseignant se traduira ici par le parti pris du « tous capables » qui se traduira par de l’autorité à la fois guidante et bienveillante.

CONCLUSION User et abuser des facilitateurs à l'apprentissage est bon, voire très bon pour la santé pédagogique et éducative. L’apprendre ensemble sera exploité comme source d’expériences positives, nécessaires en ces temps chamboulés. Elles seront propices à valoriser des apprenants témoins du monde, des élèves impliqués, des enseignants étayeurs et facilitateurs.

LES AUTEURS Léonard Guillaume et Jean-François Manil Instituteurs-docteurs en sciences de l'éducation. Chercheurs associés au laboratoire LISECUHA-France et au laboratoire « Education et famille » Université de Mons-Belgique. Guillaume L., Manil JF, (2016). Sept facilitateurs à l'apprentissage. Vivre du bonheur pédagogique. Lyon : Chronique sociale.

L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Concrètement en classe

Les quatre piliers de l’apprendre

« La salle de classe elle-même et, par extension, l'établissement scolaire tout entier, doivent pouvoir être vécus autrement par les élèves. Ils ne peuvent plus rester impersonnels, comme c'est trop souvent le cas. L'aménagement des salles, l'atmosphère du collège ou du lycée doivent refléter les activités qui s'y déroulent. Les écoles primaires, surtout les écoles maternelles, sont, à cet égard, en avance. La conception traditionnelle a été abandonnée. Le décor, pimpant, donne envie d'apprendre. »

« Faire attention, s'engager, se mettre à l'épreuve et savoir consolider ses acquis sont les secrets d'un apprentissage réussi. L'enseignant qui parvient à mobiliser ces quatre fonctions chez chacun de ses élèves est certain de maximiser la vitesse et l'efficacité avec lesquelles sa classe apprend. Chacun de nous devrait donc apprendre à les apprivoiser - ce qui nécessite de bien comprendre comment chacun de ces systèmes fonctionne et à quoi il sert. »

André Giordan in Apprendre ! (Belin, 1999, 1re édition)

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Stanislas Dehaene in Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines (Odile Jacob, 2018)

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DOSSIER

Le contexte social est-il favorable à l’apprentissage ? Daniel Favre MOTS-CLÉS : MOTIVATION • ERREUR

TROIS SYSTÈMES DE MOTIVATION ET NON UN SEUL Lors de nos recherches sur la violence et l’échec scolaire, nous avons construit un modèle d’un être humain avec 3 types de motivation antagonistes et complémentaires. En s’appuyant sur les données neurobiologiques relatives aux « circuits de renforcement positifs et négatifs du comportement », le modèle complexe proposé ciaprès intègre, plutôt que de les opposer, différentes approches psychologiques en identifiant et en formalisant trois modes de fonctionnement de ces circuits nerveux, trois « systèmes de motivation », le terme « système » désignant l’ensemble des ressentis allant de la frustration extrême au plaisir maximum. La motivation de sécurisation (SM1) nous fait nous sentir bien dans les situations déjà expérimentées et reconnues comme sécures. La reconnaissance d’autrui et le sentiment d’appartenance à un groupe alimentent cette motivation. Tout cela nous place en référence externe. Inversement, toute exploration, adaptation ou apprentissage peut nous faire ressentir de l’anxiété qu’il faut dépasser pour réussir. La motivation d’innovation (SM2) est complémentaire du SM1 : si nous restons seulement dans notre zone de confort, nous allons ressentir une frustration et l’ennui lié à la routine. La motivation d’innovation nous pousse à explorer, à résoudre de nouveaux problèmes, à voir dans les difficultés des défis attrayants. « Comprendre encore et encore » devient un besoin et une source de plaisir qui s’engendrent mutuellement et nous placent en référence interne, on n’a plus besoin de l’autorisation ou de la reconnaissance des autres. SM1 et SM2 sont complémentaires, être en sécurité favorise la prise de risque de la déstabilisation cognitive et affective. La motivation de sécurisation parasitée (SM1P) ou d’addiction constitue une hypertrophie de la motivation

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Daniel Favre propose un modèle complexe de trois systèmes de motivations antagonistes et complémentaires.

de sécurisation et nous enchaîne dans la répétition. L’anxiété, pas toujours consciente, devant une situation nouvelle pouvant déstabiliser nos représentations, devient insupportable et doit être évitée à tout prix. SM1p et SM2 sont antagonistes.

APPRENDRE : UNE DÉSTABILISATION COGNITIVE ET AFFECTIVE Pour accompagner aujourd’hui les apprenants, il est nécessaire d’aller plus loin que Piaget et d’introduire à côté de la déstabilisation cognitive induite par l’apprentissage qu’il avait identifiée, l’idée d’une déstabilisation affective. Il importe en effet de savoir que l’activité des zones cérébrales associées à nos différents ressentis influence largement celle des lobes frontaux ; or la fonction inhibitrice des lobes frontaux est nécessaire pour apprendre. Les situations d'apprentissage impliquent donc que le sujet apprenant puisse faire évoluer les connaissances qu'il a préalablement construites. Cette évolution rend

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incontournable une phase de déstabilisation cognitive dont les contreparties affectives sont rarement prises en compte. Accompagner la « mini crise » cognitive et affective qui se manifeste de manière plus ou moins intense lors des apprentissages peut apporter à l'apprenant une aide, un renforcement de son SM1 grâce auxquels il va pouvoir accepter cette situation de frustration et, la traversant, acquérir les connaissances ou les compétences attendues. Il devient alors nécessaire de créer un dispositif sécurisant, acceptant l’élève comme une personne, ménageant l’estime de soi et susceptible de renforcer la motivation pour l’apprentissage (SM2).

LES 4 ÉTAPES DE LA DÉSTABILISATION COGNITIVE ET AFFECTIVE Tout apprentissage se ramène à un problème à résoudre et peut être résumé en quatre étapes (voir tableau) :

Je ne sais pas, mais je ne sais pas que je ne sais pas Avant la rencontre avec le problème à résoudre, je suis encore dans un état de sécurité, dans le connu et le maîtrisé : tout va bien pour moi en SM1, je n’ai pas d’effort à faire.

Je ne sais pas et je sais que je ne sais pas Quand je rencontre le problème, je suis confronté à l’inconnu à la frustration en SM1, à la difficulté, au doute sur moi : « Vais-je y arriver ? ». L’efficacité du temps d’apprentissage dépend alors de la relation affective que l’apprenant et l’enseignant entretiennent avec ses erreurs et, par conséquent, avec ses savoirs. Si l’enseignant donne des feedbacks à l’élève (évaluation formative, l’erreur est une information intéressante), cela va le guider dans sa démarche d’apprentissage. L’élève peut se rendre compte que c’est agréable en SM2 de commencer à comprendre même si cela demande des efforts. Je sais et je sais que je sais Quand j’ai résolu le problème, j’ai rapproché un domaine inconnu de moi de ce qui m’était déjà connu. L’apprenant va trouver une satisfaction importante à sa réussite, proportionnelle aux obstacles qu’il aura dû franchir : il se place donc en référence interne, ce plaisir n’est dû qu’à lui et c’est très agréable en SM2 ! Cela relance chez lui le désir de comprendre. On peut lui dire par exemple : « Ça a été difficile pour toi. Tu vois comme c’est agréable d’y arriver maintenant. »

Registre émotionnel agréable

Rencontre avec un problème à résoudre

Evaluation uniquement formative (pas d’évaluation sommative possible)

Evaluation sommative possible

Je sais et je sais que je sais

Je ne sais pas et je ne sais pas que je ne sais pas

Temps

Je sais et je ne sais plus que je sais (sauf quand je rencontre à nouveau le même type de problème)

Je ne sais pas et je sais que je ne sais pas

Registre émotionnel désagréable

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DOSSIER C’est là qu’on peut faire des contrôles sommatifs de ce qui a été acquis par l’élève.

Je sais, mais je ne sais plus que je sais, sauf quand je rencontre à nouveau ce type de problème Au bout d’un moment j’oublie que je sais faire. Le fait d’avoir réussi une première fois un apprentissage fait que, quand on est ensuite en situation d’apprentissage, on se rappelle qu’on a été capable de traverser, cette « crise » et on a moins besoin d’un climat de sécurité. Que se passe-t-il si l’élève est en SM1p, en motivation d’addiction ? Il risque de se dire, devant le problème à résoudre : « Oui, ça me revient, je suis nul ! » (certitude parasitante) et il n’aura pas envie de se lancer dans un nouvel apprentissage. C’est souvent à ce moment qu’enseignants et parents cherchent à « motiver les élèves », exercent des pressions sur lui (« Tu dois plus travailler », « Concentre-toi ! »), ce qui crée un climat anxiogène alors que c’est déjà anxiogène d’aller dans l’apprentissage, ce qui alimente le cercle vicieux de la démotivation.

« Vivre l’erreur comme une information qui permet de progresser » Notre modèle des motivations permet de se poser autrement la question : comment permettre à l’élève de se remotiver pour l’apprentissage ? Il s’agit, comme on l’a vu, de solliciter le SM1 et le SM2 mais aussi de contrer le SM1p et d’examiner ce qui parasite. En effet, les élèves qui se considèrent comme « mauvais » ne vont plus faire d’effort, ne vont plus se confronter aux apprentissages. Manquant de plaisirs SM1 et SM2, ils risquent donc d’être attirés par les plaisirs addictifs (SM1p) liés à des produits ou à des comportements (boulimie, violence…). Ce parasitage sous forme de certitudes du SM1 peut être obtenu si, au lieu d’amener un apprenant à rechercher le plaisir de l’apprentissage (SM2) en créant un climat de sécurité et en proposant des situations d’apprentissage comportant de l’exploration et de la résolution de problèmes, on introduit l’insécurité affective par la menace, le jugement, des moqueries, la flatterie et « peu d’espace et de temps » pour tâtonner, expérimenter, se tromper encore et encore et vivre l’erreur comme une information qui permet de progresser.

UNE SOCIÉTÉ TROP ADDICTOGÈNE ? Aujourd’hui dans nos écoles, trop souvent la situation scolaire de l’élève se ramène à obtenir des points sans fatigue (ou risque). Un certain nombre d’habitudes amènent ainsi les élèves à se conformer à l’attente implicite de l’Ecole. Cette recherche de la conformité les

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éloigne du plaisir d’apprendre et les place exagérément en référence externe. Elle s’oppose donc aux nouvelles missions explicites des enseignants : aider les élèves à devenir plus autonomes et plus responsables. Cependant la formation des enseignants et les évaluations institutionnelles ne placent-elles pas souvent, elles aussi, les enseignants en référence externe ? Comment sont traités à l’heure actuelle les enseignants qui innovent ? Cela nous amène à ne pas séparer l’Ecole et la société, les deux s’influencent et s’engendrent mutuellement. Le budget de 500 milliards $ en Europe et en Amérique du Nord consacré à la seule publicité illustre par son importance le sens principal de la vie tel qu’il est transmis aux jeunes : consommer toujours avec la logique de l’immédiateté, du moi d’abord et de l’irresponsabilité. Ce « sens » ne constitue en fait qu’un énorme anxiolytique. Si, comme l'affirme Edgar Morin depuis 1962, notre civilisation véhicule des « valeurs juvéniles », on comprend que le système de motivation prépondérant pendant l'enfance se trouve « parasité » par cette incitation collective à refuser la maturation affective. Ceci fabrique progressivement les symptômes d'une « société dépressive » (Anatrella, 1993), incapable « d'accéder à un humanisme commun dès lors que sont éliminées les questions de sens ». Sans le secours des rites initiatiques collectifs inventés par leurs pères pour jalonner le chemin, les adolescents s'inventent une culture pour tenter de reconstruire un tissu social qui puisse contenir leurs errements. Qui, d'eux ou de nous, inventera les nouveaux repères nécessaires à la réussite de cette mutation ? Peutêtre avons-nous à les inventer ensemble. Nous, en les aidant à repérer dans leurs motivations et leurs conduites ces « trois types de plaisir et de frustration », à soupeser le prix à payer pour chacun d'eux. Eux, en nous demandant avec l'énergie qui les caractérise, de définir de nouvelles valeurs créatrices de sens, c'est-à-dire de signification et de direction, qui nous permettent de sortir de notre crise collective d'adolescence. N’est-ce point aussi ce que réclame la biosphère de la planète pour qu’elle puisse continuer à nous fournir les conditions qui nous maintiennent en vie ?

L'AUTEUR Daniel Favre Professeur honoraire des universités en sciences de l’éducation à l’université de Montpellier. Favre. D (2016). L’éducation à l’incertitude. Paris : Dunod.

Prochain dossier

Parution début avril 2019 : Trousse de secours pour élèves

(avec des pansements de toutes les couleurs)

www.resonances-vs.ch

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Des espaces scolaires pour favoriser le vivre-ensemble et le bien-être Maurice Mazalto

MOTS-CLÉS : DÉTENTE • COUR DE RÉCRÉATION L’architecture scolaire est multifonctionnelle : elle comporte des lieux dédiés aux apprentissages cognitifs et corporels mais également des espaces communs, notamment ceux destinés à la détente durant les moments récréatifs… Si les espaces consacrés au savoir, en particulier les multiples salles de classe, sont l’objet de toutes les attentions, ce n’est pas toujours le cas des espaces récréatifs. Pourtant ils sont utilisés par tous et ils jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage du vivre-ensemble, dans les processus de socialisation chez les enfants qui fréquentent l’école. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder comment est utilisée une cour de récréation, non aménagée, dans une école élémentaire durant le temps récréatif ; elle reflète assez fidèlement une mini société qui serait basée sur la domination spatiale par la force ou le nombre. Les plus grands s’approprient les meilleurs endroits, allant jusqu’à les interdire à celles et ceux qui ne font pas partie du groupe, dans un réflexe clanique archaïque.

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Lorsque les garçons occupent les trois quarts de l’espace avec des jeux de ballon (foot), les filles marginalisées, sont réduites à l’état de spectatrices passives. Les plus jeunes sont bousculés sans ménagement par les plus âgés qui occupent la plus grande partie de l’espace disponible.

«  Améliorer le bien-être en intervenant sur les espaces coûte peu financièrement. »  Dans ce cas de figure, l’acceptation de l’autre est mise à mal, respect et tolérance sont des attitudes peu présentes, les relations deviennent rapidement agressives. Pour instaurer du bien-être, il est nécessaire que les enfants, puissent « habiter » et s’approprier des espaces qu’ils utilisent aux récréations, à la pause méridienne… Afin de connaître leurs souhaits et leurs demandes d’aménagements, le plus efficace est de les interroger. Aux nombreux questionnaires posés, j’ai relevé des réponses très souvent similaires : des bancs pour se reposer et pour échanger, des tables pour lire, pour dessiner, peindre, des coins spécifiques, réservés pour des activités bien définies. de la végétalisation, un jardin, des fleurs, de l’herbe…

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DOSSIER Outre ces demandes, les espaces récréatifs pour être efficaces et favoriser le vivre-ensemble, doivent être ouverts à toutes et à tous ; aucun endroit ne doit être confisqué par un groupe, sous une quelconque pression. Un règlement intérieur élaboré de préférence avec les enfants est donc indispensable pour éviter des attitudes intolérantes.

jeux au sol peints (marelle par exemple), comprenant bancs et tables à l’écart pour peindre, dessiner. Les plus âgés apprécieront un endroit à l’écart avec des gradins, une structure de protection adaptée aux conditions climatiques, des tables et des bancs pour réviser, travailler ou simplement échanger quelques secrets.

Durant cette période de croissance, entre 6 et 11 ans, on constate que les souhaits formulés par les enfants sont très liés à leurs besoins physiologiques et psychologiques, souhaits qui diffèrent avec l’âge. Les plus jeunes doivent se sentir protégés, dans un territoire particulier comprenant une cabane pour se reposer, lire, parler en toute tranquillité, des éléments sécurisés en bois pour escalader, sauter, marcher en équilibre… Pour l’âge moyen, on peut envisager un territoire spacieux pour courir, jouer à des jeux collectifs, des

Améliorer le bien-être en intervenant sur les espaces coûte peu financièrement. Considérer les enfants avec empathie et bienveillance est par contre indispensable.

L'AUTEUR Maurice Mazalto Il est l'auteur de : « Concevoir des espaces scolaires pour le bien-être et la réussite », (Harmattan, 2017).

http://maurice.mazalto.free.fr

Sois toi-même, cherche ta propre voie… François Muller Parmi tous les facilitateurs d’apprentissage, bien des contributions évoqueront actuellement des éléments issus des acquis de la recherche en neurosciences ; c’est important, contemporain et encore en expérimentation par nous, les praticiens de l’apprendre. Pour cette raison, j’en appelle à une source plus historique, Janusz Korczak. Ce dernier s’adresse au pédagogue que nous sommes ici : « Sois toi-même, cherche ta propre voie… Parmi tous ceux que tu pourrais avoir à comprendre, élever, instruire, tu viens en premier : c’est par toi qu’il faut commencer. » Cette intuition géniale et empirique a été confirmée par la recherche internationale autant que par les approches empiriques depuis une vingtaine d’années : « Des enseignants qui apprennent, ce sont des élèves qui réussissent. » (titre du livre en 2018, éd. ESF). Ce distique intriguant signale le processus du développement professionnel continu des enseignants : en focalisant ensemble énergie, attention, co-observation, analyse partagée et formation connexes sur les manières d’apprendre, sur les travaux des élèves, les professeurs deviennent alors plus aidants, plus accompagnants, plus structurants pour les jeunes.

Résonances • Mars 2019 Mensuel de l’Ecole valaisanne

Alors, avec qui en parlez-vous ? Où trouvez-vous ces informations ? Qui vous accompagne pour que vous deveniez les facilitateurs d’apprentissages de vos élèves ? Pour verser mon obole sur la question, je vous propose quelques posts actuels sur le blog Innovation et education lab, https://bit.ly/2V9z5D0.

L'AUTEUR François Muller Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la pédagogie : https://francoismuller.net www.innoedulab.com/blog

LE DOSSIER EN RACCOURCI

Les facteurs qui favorisent l’apprentissage Henri Boudreault Ph.D. professeur à l'UQAM en enseignement en formation professionnelle et technique, propose une vidéo « J’apprends si… », inspirée du modèle allostérique d’André Giordan. https://videopress.com/v/GwAvY9gX

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DOSSIER L E D O S S I E R E N C I TAT I O N S

Trop d’infos dans les manuels tue l’info « On a déjà examiné à quel point la kyrielle non contrôlée d'informations que contiennent les manuels est inaccessible et, surtout peut-être, combien leur absence de structuration conceptuelle crée des conditions d'impossibilité pour la mémorisation. Alain Lieury, à l'université de Rennes, vient de se livrer à une étude assez exhaustive des manuels de sixième et il aboutit au total impressionnant de 6000 mots techniques ou nouveaux que les élèves sont censés apprendre au cours de cette seule année. Autant, dit-il, que d'étoiles dans le ciel visibles à l'œil nu ! »

Jean-Pierre Astolfi in L’école pour apprendre – L’élève face aux savoirs (ESF, 2010, 9e édition)

LE DOSSIER EN RACCOURCI

Importance de l’aménagement de la classe Le Café pédagogique a consacré le 20 avril 2017 son expresso au bienêtre à l’école pour la réussite des apprentissages, dont l’importance de l’aménagement de la classe, citant la conclusion que tire Ninon Louise Le page, une "designer pédagogique" québécoise, d'une étude britannique : « [Celle-ci] confirme l'importance de l'éclairage et de la ventilation sur les résultats scolaires. Elle montre aussi l'importance du sentiment d'appartenance à sa classe et celle des couleurs. » https://bit.ly/2X9K8xI

LE DOSSIER EN RACCOURCI

Les déterminants de la réussite éducative Les actions répertoriées sur reunirreussir.org ont été sélectionnées sur la base de résultats d’évaluations démontrant des effets positifs sur la réussite éducative des jeunes ou sur un de ses déterminants. Ces actions proviennent majoritairement du Québec, du reste du Canada et des Etats-Unis. Chaque fiche-action contient une courte description de l’action, les principaux effets démontrés ainsi

que des liens vers les ressources et la documentation afférentes lorsqu’elles sont accessibles en ligne. Ce répertoire complétait le document de référence et les 20 fiches pratiques Pour agir efficacement sur les déterminants de la persévérance scolaire et de la réussite éducative qui peuvent être consultés : https://bit.ly/2XcAdau (Document de référence) https://bit.ly/2TVt7VQ (Répertoire d'actions)

La bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais - SaintMaurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. LEONARD, GUILLAUME., 7 facilitateurs d’apprentissage : vivre du bonheur pédagogique, Lyon, Chronique sociale, 2016 Cote : 371.3 GUIL

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GODARD, SOPHIE., La réussite scolaire : par un apprentissage positif et ludique : pistes et outils pour motiver et aider l’enfant, Namur, Erasme, 2016 Cote : 371.212.7 GODA BOSSIS, JACQUES., Aménager les espaces pour mieux apprendre : à l’école de la bienveillance, Paris, Retz, 2015 Cote : 371.6 BOSS

Pour aller plus loin Pearltree Résonances en lien avec le dossier du mois https://bit.ly/2SbsMN6

VORDERMAN, CAROL., Aidez votre ado à apprendre : 80 techniques pédagogiques et positives en images, Paris, Eyrolles, 2017 Cote : 37.025 VORD DURIG-JAQUIER, MIREILLE., Génial, j’y arrive enfin ! : solutions innovantes pour faciliter la vie scolaire, Genève, Slatkine, 2016 Cote : 371.3 DUER

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RUBRIQUES > VIE DES CLASSES

Des élèves de Bramois sur un globe géant pour les droits de l’enfant MOTS-CLÉS : 4H • CRÉATIVITÉ La classe de 4H de Corinne Mabillard à Bramois a participé à un projet autour des droits de l’enfant, via l’ONG suisse « Enfants du monde » (qui organise aussi Une chanson pour l’éducation) et avec l’appui de la Compagnie Zappar. La tournée du globe 2019 s’est arrêtée dans leur école du 17 au 24 février dernier. Dans le cadre du projet « Un monde plus juste », qui a réuni pour l’édition 2018-2019 des classes de plusieurs pays (Suisse, France, Guatemala et Bénin), la 4H de Bramois, tout comme les autres, a exprimé quelques-uns des droits de l’enfant de manière créative, en s’appuyant sur la démarche pédagogique proposée en ligne. Et leurs photos se sont ajoutées à la mosaïque. Le globe géant, composé par plus de 5000 photos d’élèves, a été dévoilé le 20 novembre 2018 sur la place des Nations à Genève, lors de la Journée internationale des droits de l’enfant. Ensuite, depuis la fin janvier 2019 le globe ainsi qu’une réplique qui a vu le jour au Bénin circulent d’une école à l’autre. Les élèves de Corinne Mabillard ont illustré quelques-uns des droits fondamentaux des enfants et ont été photographiés avec leurs réalisations. Pour expliquer la démarche du projet, ils listent les droits qu’ils ont représentés : « Moi c’était le droit à la liberté », « Moi celui d’être protégé contre la guerre », « Et moi le droit à l’enseignement », etc. Côté apprentissages, une élève commente : « On a découvert des droits qu’on ne connaissait pas. » Un

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Le globe, qui a fait halte à Bramois grâce à la classe de Corinne Mabillard, sous différentes facettes.

autre ajoute : « On a appris de nouveaux mots, comme “opinion”. » Pour ce qui est de la réalisation, l’un d’eux raconte le passage de son dessin initial transformé en panneaux sur lesquels sont écrits : « Oui », « Non », « D’après moi », etc. Pour l’enseignante, ce projet, qu’elle a découvert par hasard sur internet, « était une belle opportunité à saisir », espérant que d’autres classes valaisannes s’y intéresseront aussi.

projet. Séparés en deux groupes, les élèves découvrent dans un atelier les matériaux utilisés pour le socle et le globe et dans l’autre réfléchissent autour des principaux droits de l’enfant à partir d’images. L’ensemble des activités incite les enfants à regarder les vignettes sur le globe – et donc le monde – avec une attention différente. Nadia Revaz

Lors de sa halte à Bramois, le globe a été placé dans l’entrée de l’école. Les enseignants intéressés pouvaient faire bénéficier leur classe d’une visite guidée par des animatrices du

Projet « Un monde plus juste » www.edm.ch/umj

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> VERSION COURTE

Au fil de l’actualité tiative du Syndicat des enseignants romands et de la revue L’Educateur, c'est au printemps ! A vous de partir à la découverte des trésors de la SRL. www.semaine-romande-lecture.ch Journée suisse

ET POUR RAPPEL…

Animations de lecture à voix haute Le mercredi 22 mai 2019 se déroulera la deuxième Journée suisse de la lecture à voix haute. Des animations de lecture auront lieu dans des familles, des écoles et des lieux publics dans les quatre coins de la Suisse. Pour montrer l’importance de la lecture à voix haute, les particuliers, les établissements scolaires et autres institutions et entreprises peuvent inscrire leurs lectures. La manifestation est une initiative de l’Institut suisse Jeunesse et Médias ISJM, en collaboration avec 20 minutes. www.journee-de-la-lecture.ch

- de déchets + de tri Semaine de la langue française et de la francophonie

Différentes activités pédagogiques lors de la SLFF La Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF), qui se déroulera du 14 au 24 mars 2019, chevauchant le 20 mars, journée internationale de la francophonie, propose de nombreuses activités pédagogiques aux élèves de toutes les régions linguistiques de Suisse. www.slff.ch Autour de l’école valaisanne

Des archives en ligne Les trésors de la SRL

Semaine romande de la lecture Les années passent et ne se ressemblent pas toujours. En 2019, la Semaine romande de la lecture, ini-

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sanne). Depuis peu, nous avons ajouté dans la catégorie «  Autour de l’école valaisanne » d’autres archives du passé, sans forcément un lien direct avec ces revues. Vous pouvez notamment découvrir parmi ces « vieilles nouveautés» le cahier de dictée de Marie Sierro datant de 1881. Et si vous avez des documents susceptibles d’alimenter cette rubrique historique, n’hésitez pas à contacter la rédaction de Résonances . resonances@admin.vs.ch https://bit.ly/2SUn6fb

Sur le site compagnon de Résonances, vous trouvez évidemment les pdf du mensuel de l’Ecole valaisanne (espace abonnés pour les derniers numéros), mais aussi des ancêtres de la revue depuis 1854 (L’Ami des Régens, L’Ecole primaire, L’Ecole valai-

Concours Frappadingues Dans le cadre de la campagne de sensibilisation à une meilleure gestion des déchets à l’école, plusieurs activités sont prévues, dont un concours d'idées organisé par Résonances et Ecole-Economie et destiné à tous les degrés de la scolarité, de la 1H au secondaire II général et professionnel. Il est basé sur la démarche des 5R (réduire, réutiliser, remplacer, réparer, recycler). www.frappadingues.ch

Agenda en ligne Divers événements (conférences, expositions…) figurent sur le site de Résonances, sous l’onglet « A vos agendas » : https://bit.ly/2rXwNtK

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RUBRIQUES > ÉCOLE-CULTURE

Projet du CRAC autour du cirque : zoom à Crans-Montana et à Lens MOTS-CLÉS : 1H-11CO • MOUVEMENT • AC&M • INTERDISCIPLINARITÉ Résonances fait à nouveau son cirque. Après l’écho suite à la préparation du spectacle des élèves du CO des Liddes à Sierre (cf. numéro de décembre 2018), voici une approche totalement différente de l’univers circassien proposée par la Commission régionale pour l’animation et la culture des écoles du Haut-Plateau et des villages environnants. Ce projet, décliné en plusieurs volets et dans une perspective interdisciplinaire, apporte une tonalité commune et fédératrice durant cette année scolaire dans plus de 50 classes de la 1H à la 11CO, même si chacune y ajoute sa nuance selon la palette de son centre scolaire. Entrons dans les coulisses de deux classes de 5H, histoire d’avoir une cohérence, pour découvrir deux moments différents de ce projet, à savoir une exposition AC&M à Crans-Montana et une initiation circassienne à Lens.

UN PROJET EN PLUSIEURS VOLETS Pourquoi avoir retenu la thématique du cirque pour cette année scolaire ? Jérémie Rey, président du CRAC et adjoint pour le primaire au conseil de direction du Centre scolaire régional de Crans-Montana, explique la logique de ce choix : « Au sein de la Commission, nous voulions aborder le mouvement et avec la manifestation Cirque au Sommet qui présentait Machine de cirque à Crans-Montana, le lien nous a semblé évident et nous nous sommes approchés de Greg Za-

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Quatre élèves de la classe de Ghislaine Sprecher présentent leur œuvre.

vialoff, et de Cuche et Barbezat pour imaginer une partie de notre projet. » Et d’ajouter : « Avec les années d’expérience du CRAC, nous savons qu’il faut proposer un fil conducteur tout en laissant une grande liberté aux centres scolaires. » Catherine Mittaz, médiatrice artistique et programmatrice du CRAC, mais aussi enseignante à Randogne, insiste pour sa part sur l’importance des intervenants extérieurs dans ce type de projets scolaires : « Il s’agit de faire entrer la culture dans l’école pour l’ouvrir au monde et à partir de là il y a un enrichissement réciproque, car les professionnels de la thématique abordée peuvent amener aux élèves des dimensions complémentaires à celles que peuvent transmettre les enseignants. » Elle note que c’est la troisième fois que le CRAC propose

un projet en lien avec le mouvement, le premier s’est déroulé en collaboration avec l'école de cirque Zôfy sise en terre valaisanne, le deuxième avec l’école-atelier Rudra-Béjart à Lausanne et celui de cette année avec Machine de cirque, spectacle qui regroupait la compagnie canadienne éponyme et le duo romand Cuche et Barbezat. Pour les élèves du primaire, l’entrée dans cette aventure culturelle a commencé par le feu d’artifice final, puisqu’ils ont assisté lors de représentations scolaires au spectacle Machine de cirque. Dans chaque centre scolaire, les classes ont ensuite été familiarisées avec les coulisses du cirque et la création d’un spectacle lors d’une intervention de Greg Zavialoff, co-producteur de Cirque

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Exposition AC&M autour du cirque à Crans-Montana

au Sommet. Lors du volet qui s’est déroulé en janvier-février 2019, les élèves ont été sensibilisés à l’art circassien par des professionnels valaisans. Cette initiation va se prolonger dans les cours d’éducation physique par les professeurs de sport du CO et les animateurs de la branche.

« Ce projet du CRAC apporte une tonalité circassienne dans les écoles du HautPlateau et des villages environnants.  » Parmi les principales différences entre ce qui a été offert aux élèves du primaire et du CO de Crans-Montana, ces derniers n’ont pas assisté aux représentations scolaires pour Machine de cirque (spectacle toutefois souvent vu en famille). Concernant la sensibilisation aux arts du cirque par des professionnels, elles se sont faites sur deux périodes et avec deux intervenants, autour d’un atelier aérien (trapèze, tissus, cerceau) et d’un atelier de jeux d’équilibre et de jonglerie. La suite du projet sera par ailleurs plus intense en cours d’éducation physique pour ces grands degrés. Plusieurs centres scolaires insufflent leur touche personnelle à l’intérieur

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de ce cadre, laissant place à la créativité des enseignants et des élèves. Pour exemple, les classes primaires de Crans-Montana ont réalisé des travaux autour de la thématique du cirque et les ont ensuite exposés pendant plusieurs semaines au Pavillon Genevois et à l’Annexe du Centre scolaire de Crans-Montana. Le Centre scolaire de Lens-Icogne prévoit un spectacle de fin d’année scolaire. Selon Catherine Mittaz, « le thermomètre de la réussite des projets du CRAC, c’est le nombre de classes qui complètent ce qui est planifié. »

SOUS L’ANGLE DES AC&M Rencontre en janvier dernier avec la 5H de Ghislaine Sprecher, enseignante à Crans-Montana, centre scolaire dirigé par Stéphanie Mendicino. Sandra Bagnoud et sa collègue Christiane Besse, enseignantes AC&M dans les classes primaires, ont choisi de travailler autour de la thématique des animaux qui se déguisent. « A partir d’une base imposée, les enfants ont pu exprimer leur créativité », explique Sandra Bagnoud. Un élève de la classe de Ghislaine Sprecher raconte que dans le spectacle de cirque qu’ils ont vu il n’y avait pas d’animaux, aussi leur maîtresse en cours d’AC&M leur a demandé d’en créer pour l’exposition.

« On a utilisé de la peinture, du papier et du scotch », précise un autre. Une voix explique avoir ajouté une bulle à son animal, lui faisant dire qu’il aimait qu’on le regarde, mais pas qu’on lui fasse du mal. Pour présenter l’exposition rassemblant les œuvres de la 3H à la 5H, une élève résume : « Ici, c’est un peu le carnaval des animaux. » Et elle poursuit à propos des travaux de 6H à 8H : « Dans l’autre bâtiment, les élèves ont plutôt fait des personnages du cirque sur le thème de l’acrobatie. » Pour un enfant, la grande différence entre les deux lieux d’exposition est ailleurs : « Au Centre scolaire, il y a un petit lien avec l’imagination, mais moins que nous. » Côté mouvement, même si les élèves n’ont pas encore eu l’initiation avec les artistes professionnels, ils ont déjà travaillé les pyramides à trois en cours de gym et en font un récit haut en couleur.

SOUS L’ANGLE DE L’INITIATION AUX ARTS DU CIRQUE Rencontre en février dernier avec la 5H de Monique Blanc, enseignante à Lens-Icogne, centre scolaire faisant partie de l’autre identité impliquée dans le CRAC, à savoir les écoles des villages dirigées par Frédéric Clivaz. Avant l’initiation d’une heure aux arts du cirque avec Etienne Arlettaz, enseignant à l’école du cirque à Sion, les élèves se souviennent de Machine de cirque et livrent leurs commentaires : « Contrairement au cirque Knie, ce spectacle racontait une histoire » ou plus prosaïquement « C’était bien parce que, comme il n’y avait que les écoles au spectacle, on avait plus de place. » Ils évoquent aussi la conférence de Greg Zavialoff, avec la présentation d’un petit film. Et à propos des activités déjà menées autour du cirque, ils listent : « On a fait des bricolages », « on a lu des livres »… Et l’enseignante de compléter : « Nous avons eu en prêt une mallette contenant toutes sortes de documents autour du cirque, ce qui était très riche pour en savoir plus sur le sujet. »

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RUBRIQUES

Etienne Arlettaz initie les élèves de la classe de Monique Blanc au cirque.

Il est l’heure d’aller en salle de gymnastique. Avant de se déplacer, l’enseignante demande aux élèves quelles sont les règles à respecter, à savoir : écouter, ne pas crier, oser poser des questions, etc. Les élèves sont curieux de voir le professionnel du cirque dont on leur a parlé. Etienne Arlettaz les attend avec le matériel déjà installé et il leur annonce que dans ce cours d’une heure il va leur proposer une approche accessible des pyramides et des jeux de balles, prélude à la jonglerie. Les élèves approuvent le programme et commencent par quelques échauffements. Les activités par deux ou par trois s’enchaînent selon un tempo rapide et l'on sent l’habitude d’Etienne

Arlettaz à travailler en contexte scolaire, étant aussi animateur théâtral dans les écoles de Sion. Très vite, les élèves intègrent les règles de sécurité relatives au grand porteur et au petit voltigeur ou les astuces pour jouer avec les balles en rythme. Durant les dernières secondes du cours, il fait une démonstration en jonglant avec quatre, puis cinq balles, et les enfants partent en récréation, avec des étincelles dans les yeux. Pour Monique Blanc, « ce qui est proposé via le CRAC, c’est une formidable ouverture pour les élèves et aussi pour les enseignants ». Selon elle, l’intervention ponctuelle de professionnels dans le projet est une chance. Etienne Arlettaz est tout aussi enthousiaste :

A propos du CRAC et d’Etincelles de culture La Commission culturelle intercommunale pour les classes primaires et enfantines des villages et du Centre scolaire de Crans-Montana a été constituée en avril 2004, à la demande des directions des écoles. Depuis 2005, elle fonctionne sous le nom de CRAC, commission régionale pour l’animation et la culture, et propose de la médiation culturelle sur une ou deux années scolaires autour d’un thème (le conte, les arts visuels, le théâtre, la danse, l’opéra, etc.) Chaque année scolaire, le CRAC travaille en partenariat avec des artistes professionnels, régulièrement soutenu par Etincelles de culture à l’école. https://crac-culture.blogspot.com www.etincellesdeculture.ch

« J’apprécie ce type d’interventions permettant de susciter la curiosité des élèves pour le monde du cirque. » Et de compléter : « Je préfère les frustrer plutôt que de voir leur énergie retomber, aussi une initiation en une heure c’est jouable. » Les répétitions pour le spectacle, a priori interne à l’école, pourront désormais commencer en cours d’éducation physique. Afin de travailler efficacement, Monique Blanc explique que dans son centre scolaire les enseignants auront la possibilité de faire intervenir un animateur. Elle l’assure, ce sera jonglage à cinq balles en fin d’année scolaire. Peut-être parlaitelle des enseignants ! Les élèves répartis dans le centre scolaire intercommunal de CransMontana, celui de Flanthey, celui de Lens-Icogne, celui des Martelles (Chermignon d’en Bas), celui de Corin, celui de Montana-Village et celui de Randogne auront, grâce à ce projet, une image de quelques-unes des nombreuses facettes du cirque. Et l’année prochaine, le CRAC, qui œuvre en faveur de la médiation culturelle, invitera les écoles à une autre aventure thématique. Nadia Revaz

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> DES CHIFFRES OU DES NOMBRES

Dispositif de formation à distance en formation secondaire MOTS-CLÉS : SECONDAIRE • PRIMAIRE • BILAN • QUESTIONS Dans la formation des professeurs du secondaire I et II, la HEP-VS impose que certaines séances soient faites à distance. C’est-à-dire que durant ces séances, les étudiants doivent produire un travail équivalent à celui d’un cours mais ne pas se rendre physiquement à la HEP. On peut penser, par exemple, à faire des cours mais en vidéoconférence. Cependant, l’équipe de didactique des mathématiques a opté, cette année, pour un modèle qui nous semblait plus professionnalisant dont cet article est le bilan. Sur 12 séances de 2 h plus de la moitié ont été faites à distance en suivant le tableau cicontre . Les séances en présentiel restantes ont été destinées au travail de cadres théoriques adaptés aux analyses et à la mise en place en classe (exemple du travail sur les pratiques du problème ouvert). Les étudiants se sont vraiment investis dans ce dispositif. La possibilité de mettre directement en lien théorie et pratique nous semble avoir été très bénéfique. En effet, lors de la présentation de leurs dossiers pour l’examen, les étudiants ont su articuler de manière pertinente les cadres théoriques pour obtenir une analyse des procédures et erreurs des élèves et la mettre en lien avec leur analyse a priori. Ils ont également mis en avant le rôle qu’a joué le forum dans la construction de leur analyse

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Tâche des Séances

Présentiel/Distanciel

Proposer deux situations problèmes

Distanciel

Revenir en classe et débattre du choix des situations problèmes avec les autres étudiants

Présentiel

Faire l’analyse a priori de la situation problème choisie et la poster sur le forum dédié aux analyses

Distanciel

Débattre sur le forum des analyses a priori des autres, faire des commentaires. En fonction des commentaires des autres étudiants modifier, ou pas, en argumentant son analyse a priori

Distanciel

Passage de la situation problème en classe

Distanciel

Analyse a posteriori de la situation problème

Distanciel

a priori. Ce travail les a, pour la plupart, rendus conscients que les situations de recherche permettent de développer des savoirs et des compétences chez tous les élèves, mais également que les analyses a priori et a posteriori sont un outil dans la pratique professionnelle. Ce bilan très positif va nous amener à reconduire cette formation l’année prochaine. Rendre notre formation plus professionnalisante est un vrai objectif pour notre équipe et plus généralement notre école. Mais comment adapter ce dispositif pour la formation des professeurs de l’école primaire ? En effet, les professeurs de l’école primaire sont en formation initiale

donc sans possibilité d’avoir leurs propres classes de manière filée. De plus, les stages ponctuels induisent généralement une charge de travail importante, donc il faudrait concevoir un dispositif similaire mais sans induire des tâches supplémentaires en stage. Peut-être grâce à des analyses de productions d’élèves lors des cours ? Des analyses de vidéos réalisées par des professeurs en partenariat avec l’équipe de didactique des mathématiques ? ... Ces questions sont ouvertes et nous avons besoin de vous pour repenser notre formation, alors n’hésitez pas à nous communiquer toutes vos idées, ou propositions de collaboration à l’adresse larpem@hepvs.ch Julie Jovignot Candy

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RUBRIQUES > FRANÇAIS

Nouvelles séquences didactiques : les apports de la recherche MOTS-CLÉS : S’EXPRIMER EN FRANÇAIS • PER Les années passent, les moyens d’enseignement vieillissent ! Les résultats des recherches en didactique peuvent fournir de nouvelles pistes. Depuis 2001, l’ouvrage « S’exprimer en français » propose des séquences favorisant l’apprentissage de la production écrite et orale. Présentée sous cette rubrique le mois dernier, la recherche menée conjointement par La HEP Valais et l’Université de Genève a mis en évidence les améliorations à apporter au dispositif de plusieurs d’entre elles (Tobola Couchepin, 2017). Cette recherche a testé particulièrement la validité didactique des séquences, à savoir leur adaptation aux capacités initiales des élèves ainsi que leur faisabilité à travers les outils proposés et les progrès d’apprentissage qu’elles génèrent. Actuellement, un groupe de didacticiens rattaché à la CIIP est chargé de remettre à jour plusieurs séquences de « S’exprimer en français ». Certaines d’entre elles, modifiées en fonction des conclusions de la recherche, sont maintenant disponibles sur le site du PER. La « Réponse au courrier des lecteurs » (RCL) en fait partie. Elle a bénéficié de modifications et de mises à jour non négligeables. Pour réaliser un lien direct avec les moyens de communication moderne, les enseignants ont le choix de faire produire à leur classe une véritable RCL ou une participation à un forum internet. L’option du forum s’avère moins chronophage tout en permettant le développement

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de compétences identiques. Par ailleurs, de nouveaux outils sont mis à disposition des enseignants : un modèle didactique du genre et sa modélisation concrète. Ils permettent de se faire une bonne représentation de ce qui doit ou peut être attendu de la part des élèves. En guise de production initiale, les élèves répondent à une « véritable » lettre au courrier des lecteurs ou publient un message sur un forum internet, soit des écrits sociaux qu’ils peuvent rencontrer dans leur quotidien. Pour renforcer la pertinence de la séquence, de nouveaux apprentissages sont conseillés. Leur hiérarchisation a passablement été transformée.

« Un groupe de didacticiens rattaché à la CIIP est chargé de remettre à jour plusieurs séquences de “ S’exprimer en français ”. » Un accent est mis sur la découverte des normes épistolaires. Plusieurs activités demandent aux élèves d’observer la structure d’une RCL : introduction, argumentation et conclusion. Les didacticiens insistent sur l’importance à donner à la production d’arguments et à leur illustration par des exemples variés. Dès lors, les élèves doivent donner leur avis sur des thèmes différents et le justifier. Au terme de chaque module, les élèves retournent à leur production initiale afin de l’améliorer en la réécrivant en fonction des apprentissages effectués. Cette manière de procéder répond à la critique récurrente des enseignants quant au

https://bit.ly/2RRfvtb

nombre trop restreint de textes produits dans l’ancienne séquence. Au fur et à mesure de la progression des apprentissages, les élèves élaborent des constats avec l’enseignant. Ils servent à modifier les productions initiales, font office de guides de production et permettent une co-évaluation de la production finale. Nous vous invitons à découvrir et expérimenter cette nouvelle séquence et les outils proposés. Jean-Paul Mabillard Catherine Tobola Couchepin https://animation.hepvs.ch/francais

Les nouvelles séquences sont à disposition sur : www.plandetudes.ch/group/mer/ corome La lettre de demande (cycle 1) ; Le compte rendu d’une expérience ; La RCL et L’exposé oral (cycle 2) ; Le magazine audiovisuel et Le guide touristique audio (cycle 3).

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> AUTOUR DE LA LECTURE

Prix RTS Littérature Ados : jury valaisan 2019 MOTS-CLÉS : 13-15 ANS • CO • BIBLIOTHÈQUE

Dans le cadre du Prix RTS Littérature Ados, organisé par la RTS (Radio Télévision Suisse francophone) en partenariat avec Jeunesse et Médias. AROLE et la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), des comités de lecture composés de jeunes entre 13 et 15 ans ont été organisés dans des CO et des bibliothèques du Valais central et du BasValais. Treize représentants (dont 12 représentantes) de ces comités de lecture ont participé au jury valaisan le 20 février dernier à la Médiathèque Valais à St-Maurice. Après un débat nourri autour des cinq livres de la sélection (cf. encadré), les jurés ont voté pour leur coup de cœur cantonal et choisi l’ado qui les représentera lors des délibérations finales au Salon du livre à Genève.

valaisan a retenu L’aube sera grandiose d’Anne-Laure Bondoux. A voir si leur livre coup de cœur obtiendra la majorité parmi les 7 jurés issus des 7 cantons romands, de façon à devenir le Prix RTS Littérature ados.

Nicole Grieve, modératrice du jury cantonal depuis plusieurs années, commence par demander aux jeunes de décrire une situation où ils aiment lire, en leur laissant un petit temps de réflexion, sachant qu’ils doivent s’exprimer face à des inconnus. S’ensuit un premier tour de table leur permettant de partager leur coup de cœur et leur coup de « beurk », avant une discussion à propos de chacun des livres. Les jeunes lecteurs font preuve d’un excellent niveau d’analyse. Tels des critiques littéraires, ils mettent en avant les points forts des ouvrages, mais aussi leurs faiblesses ou leurs manques. Au final, le jury

Sans pause, hormis une minute pour ouvrir les fenêtres, le jury a été très participatif et discipliné pendant les 2 h 30 de débat jusqu’au goûter-réseautage. De quoi faire rêver les enseignants présents dans le public des accompagnateurs. Pierre-Michel Bagnoud, enseignant au CO de Nendaz, a été impressionné par la qualité des relances de la modératrice Nicole Grieve : « J’ai trouvé remarquable sa manière de mener les discussions, car elle arrive à exploiter les idées de chaque jeune pour les amener à argumenter davantage, et cela sans jamais juger leur point de vue. » L’enseignant note aussi qu’il y avait,

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Discussions lors du jury cantonal

comme dans sa classe, des avis favorables pour chacun des livres, ce qui démontre à ses yeux la qualité de la sélection.

INTERVIEWS Flora Gagnerie, animatrice du club de lecture à St-Maurice Flora Gagnerie, agente en information documentaire à la Médiathèque Valais à StMaurice, a animé le club de lecture là où elle travaille. Avez-vous utilisé des documents pour animer votre comité de lecture ? Oui, ceux proposés par les organisateurs en lien avec chacun des livres. C’est utile, parce que cela donne des pistes pour guider les débats. Certains romans permettaient aussi

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RUBRIQUES des discussions plus générales, par exemple autour du rôle des femmes pendant la Première Guerre mondiale avec Dans l’ourlet de nos jupes, ou alors autour du langage avec Le mot d’Abel.

de couverture ainsi que les notes critiques qu’ils ont réalisées à l’école (cf. encadré). Cela a contribué à animer la page Facebook de la bibliothèque. Cinq petits films doivent encore être finalisés.

Quel est le livre de la sélection que vous avez préféré ? Tous étaient bien. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé Une caravane en hiver, même si j’ai moins été convaincue par la fin, et Le mot d’Abel, du fait qu’il soulevait plein de questions sur l’identité. Je pense qu’à l’âge du jury j’aurais adoré ce livre.

Comment avez-vous trouvé les discussions en classe autour des cinq livres de la sélection ? C’était une expérience intéressante, car on se pose des questions qu’on ne se serait pas posées en lisant un livre sans en discuter.

Les discussions étaient bien rythmées et très variées, aussi on n’a pas vu le temps passer. Il n’y a eu aucun blanc, car il y avait toujours quelqu’un qui avait quelque chose à dire. Propos recueillis par Nadia Revaz

Marie, élève dans la 10 CO de Pierre-Michel Bagnoud à Nendaz Avant de participer au jury cantonal, Marie avait déjà débattu autour des livres de la sélection, d’abord en petits groupes, puis avec toute sa classe. La bibliothèque de son école a servi de vitrine en exposant les 1res et 4es

Et après ces débats dans le cadre du jury cantonal, quelles sont vos impressions ? J’ai apprécié de découvrir encore d’autres points de vue, ce qui m’a permis d’affiner le mien. Ce genre d’échanges permet de voir un livre différemment et de mieux juger pourquoi on l’aime ou pas. Dans ce jury, les opinons étaient très diverses et le débat vif. En classe, on a souvent les mêmes avis et on se contredit moins. Un débat de 2 h 30 n’est-ce pas un peu long ?

Note critique à propos du livre « Le mot d’Abel » « Dans ce monde qui peut sembler nôtre, vit un adolescent prénommé Abel. Le jeune homme vit avec sa tante et ses deux sœurs car ses parents sont décédés dans un accident d’avion. Mais Abel a un gros problème, un énorme problème : il n’a pas encore eu la révélation de Son Mot. Le Mot se manifeste en général vers les treize ans. Abel devrait maintenant avoir Son Mot depuis plus d’un an. Mais qu’est-ce que Le Mot ? Le Mot décide de votre avenir. De votre mot vous dépendez. Le Mot peut changer une existence. Mais… est-ce qu’une personne peut lutter contre Le Mot ? Vous le saurez en lisant " Le Mot d’Abel ". Ce livre surprenant dans un univers ressemblant étrangement au nôtre, nous fait réfléchir à " Qu’est-ce que Le Mot dans notre monde ". Est-il une étiquette, une autocritique, n’existe-t-il tout simplement pas ? Voici ce que j’en ai pensé : pour moi Le Mot n’est pas une étiquette. Pour moi Le Mot n’est pas une auto-critique. Pour moi Le Mot existe. Le Mot existe. C’est un mur. Un mur qui doit tomber. Sinon jamais la liberté n’est acquise. C’est ce mur qui nous bloque si souvent. C’est le mur de l’autre côté duquel se trouve la confiance en soi. Vous pouvez trouver cet époustouflant livre à la bibliothèque et il a été écrit par une très grande auteure : Véronique Petit. Je vous le recommande vivement. » Léo Bourban 10CO Nendaz

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Livres de la sélection L’aube sera grandiose Anne-Laure Bondoux (Gallimard Jeunesse) Une caravane en hiver Benoît Séverac (Syros) Le mot d’Abel Véronique Petit (Rageot) Dans l’ourlet de nos jupes Florence Cadier (Talents hauts) Uppercut Ahmed Kalouaz (Rouergue)

Des sites pour en savoir plus Site Institut suisse Jeunesse et Médias www.isjm.ch/prixjurys/prix-rtslitterature-ados Site de la RTS Lire délire www.liredelire.ch Site e-media www.e-media.ch/RTS/Prix-RTSLitterature-ados

Bonus audio via le QR Code

Quelques extraits des débats www.resonances-vs.ch

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> LIVRES

La sélection du mois d'un équilibre à construire dans l'autonomie et la collaboration. Notre objectif est de leur apprendre à réussir ensemble à effectuer les opérations et les apprentissages que nous leur programmons progressivement. Nous ne pouvons oublier qu'il y a une autre démarche aussi importante à construire : leur apprendre à s'apprendre mutuellement et à soutenir les coéquipiers en difficultés, sachant que chaque personne pourra se retrouver en nécessité d'être accompagnée par ses pairs. »

Pratiques de coopération en classe En 2007, Christian Staquet avait déjà publié un ouvrage en lien avec la thématique de la coopération (« Une classe qui coopère : Pourquoi ? Comment ? »). L’auteur explique ainsi la suite qu’il propose, toujours aux éditions Chronique sociale : « Avec ce nouvel ouvrage, je réactualise et fais progresser ma première publication sur la coopération, avec une démarche différente, beaucoup plus orientée vers les apprentissages autonomes et mutuels. » Christian Staquet. Pratiques de coopération en classe Rendre les élèves autonomes, responsables et solidaires. Lyon : Chronique Sociale, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « La direction de la boussole construit le sens à trouver dans les innovations de classe. Nous naviguons délibérément vers les pédagogies coopératives, l'intelligence collective au service de la classe, les apprentissages mutuels ou encore les tutorats spontanés et organisés. La métaphore du bateau vient nous servir pour renforcer l'utilité d'un équipage, d'une équipe,

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Les philo-cognitifs Les philo-cognitifs sont ces individus, enfants ou adultes, qui réfléchissent de façon différente et ne peuvent s’arrêter de penser. Appelés tour à tour surdoués, précoces, hauts potentiels, ils ont été décrits d’une seule et même façon, alors qu’ils

Et aussi Maisons, villes et chemins… S. Corinna Bille (texte) et Adrienne Barman (illustrations). Maisons, villes et chemins. Genève : La Joie de lire, 2018. S. Corinna Bille (texte) et Adrienne Barman (illustrations). Légendes et mystères des montagnes. Genève : La Joie de lire, 2018. Citation extraite de l’ouvrage « Cette maison était la maison d’un écrivain. Dans cette maison, les mieux reçus étaient messieurs les livres. Toutes les chaises et même les fauteuils étaient pour eux. Ils s'asseyaient dessus pêle-mêle, folâtraient, s'endormaient et parfois s’écroulaient. Mais l’écrivain ne les grondait jamais. »

Les pédagogies critiques Laurence De Cock et Irène Pereira. Les pédagogies critiques. Marseille : Editions Agone, 2019) Citation extraite de l’ouvrage «La pédagogie de l'émancipation ne peut s'inscrire que dans une visée de pédagogie critique postulant l'abolition des dominations. On voit bien qu'on s'éloigne ici très largement des demandes faites à l'institution de “changer les programmes”».

révèlent en vérité deux types distincts d’intelligence. Là où certains, brillants et inadaptés, font la « révolution de la pensée », d’autres, en effet, s’imposent comme les piliers de leur environnement, lui apportant raison et équilibre. Parce qu’à l’évidence les « hauts potentiels » ne sont pas tous les mêmes, deux psys et un neuroscientifique s’intéressent aux philo-complexes (« ouvreurs de voie ») et aux philo-laminaires (« couteaux suisses ») en s’appuyant sur la clinique, mais également sur les neurosciences. Fanny Nusbaum, Olivier Revol, Dominic Sappey-Marinier. Les Philo-cognitifs - Ils n'aiment que penser et penser autrement… Paris : Odile Jacob, 2019.

Citation extraite de l’ouvrage « Au quotidien, l'observation d'un philo-laminaire décrit un individu qui diffère par sa hauteur de vue, son jugement généralement objectif et cohérent, son comportement plutôt mesuré, adapté et par des habiletés naturelles dans des domaines larges et variés. […] A l'inverse, le philo-complexe diffère par la fulgurance de sa pensée, son jugement coloré, très personnel et visionnaire. Son comportement excessif, voire extravagant, est loin de faire

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RUBRIQUES l'unanimité, et déconcerte par des habiletés supérieures dans différents domaines et une certaine immaturité dans d'autres. Ce phénomène a été appelé dyssynchronie cognitive car les tests cognitifs révèlent souvent une hétérogénéité entre les indices évalués. »

De l’école au jardin

Une amélioration du sommeil et du sentiment de bonheur a également été observée chez ceux et celles qui participent à des projets de jardinage pédagogique. Ce type de projet permet aussi de développer les liens école-communauté et de briser l'isolement des citoyens. »

Eduquer l’attention En quelques années, les questions liées à l’attention se sont imposées sur le devant de la scène : après l’explosion des troubles de l’attention chez l’enfant mise en lumière au début des années 1990, les inquiétudes se sont accrues avec l’arrivée du numérique et de ses écrans. L’attention des enfants et des adolescents semble de plus en plus difficile à obtenir et les enseignants ont l’impression que la classe se disperse plus facilement. Cet ouvrage montre aux éducateurs qu’il n’y a aucune fatalité : il s’agit d’éduquer l’attention, en considérant qu’elle n’est pas innée. Françoise Guillaume explique tout d’abord que l’attention est une denrée rare, très sollicitée dans une époque où le numérique et Internet prennent une place croissante. Ensuite, l’auteure décrit les différentes formes d’attention : conjointe, collective et individuelle ; elle aborde la question des troubles de l’attention et des apports des neurosciences. Enfin, elle montre comment les pédagogies actives offrent des perspectives pratiques pour éduquer l’attention des élèves.

Et si le changement dans notre rapport à l’alimentation commençait dès notre plus jeune âge, à l’école, les deux mains dans la terre ? Karine Lévesque a la conviction profonde que la pratique du jardinage pédagogique peut Françoise Guillaume. Eduquer l’attention. Paris : ESF, 2019. nous aider à relever certains défis associés à l’éducation, Citation extraite de l’ouvrage à l’environnement et à « Certes, il serait présomptueux et irréaliste de penser que cette l’agriculture. Enseignante approche agit comme une potion magique qui va régler les auprès de jeunes de 15 à 21 problèmes collectifs et individuels tournant autour des questions ans à Montréal, elle a mis sur pied un projet novateur de jardin pédagogique avec ses élèves, qui suscite aujourd’hui Tout le monde est là ? La suggestion l’envie de plusieurs écoles et du mois de Daphnée Nous les humains qui montre l’importance de tisser des liens entre l’école et Constantin Raposo, sommes tous pareils enseignante car nous avons tous la communauté. les mêmes ancêtres. Nous accomplissons Karine Lévesque. De l’école tous les mêmes choses, les mêmes gestes au jardin - Guide de jardinage quotidiens : boire, manger, jouer, s’aimer pédagogique en milieu ou se battre, nous cherchons tous le scolaire. Montréal : éditions bonheur. De tout temps, les hommes ont voyagé, par écosociété, 2018. curiosité ou pour fuir la misère, la guerre, la pauvreté, de leur plein gré ou contraints. Mais où que l’on soit, quelle Citation extraite de l’ouvrage que soit sa langue, tous les matins nous nous saluons… Ce « La pratique du jardinage livre fait la part belle aux ressemblances entre les gens de permet aux jeunes et tous pays. Ecrit dans un style de bande dessinée, l’humour moins jeunes de reprendre est son leitmotiv. Son ambition : nous faire oublier les contact avec la nature. Cela préjugés, la peur et apprendre à mieux se connaître en encourage la consommation trouvant ce qui nous rapproche, car dans le fond nous de fruits et légumes, ce qui sommes tous des êtres humains. est bénéfique pour leur santé. Par ailleurs, en passant plus Anja Tuckermann (texte), Tine Schultz (illustrations). de temps en dehors de la salle Tout le monde est là ? Genève : Editions La Joie de Lire, 2018. de classe, les élèves peuvent Dès 6 ans. respirer un peu d'air frais et faire de l'activité physique.

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de l'attention. Les enfants diagnostiqués TDA(H) seront encore en souffrance et un soutien spécifique leur sera encore nécessaire. Il nous a cependant semblé que ce n'est qu'en décalant le regard actuellement monolithique et souvent alarmiste sur ces questions, en soutenant qu'elles relèvent d'une responsabilité collective, d'un regard commun, qu'elles pouvaient avancer notablement. »

Poésie en vie Poésie en vie propose 39 activités de création littéraire à picorer selon ses envies. Assorties des illustrations pleines de fantaisie d’Albin Christen, elles représentent autant de clés pour éveiller la créativité chez les petits et grands que la plume ou le clavier démange. A expérimenter en classe ou de manière individuelle, les ateliers se déclinent en divers degrés de difficulté, afin de faire vivre la poésie sous ses formes les plus libres et inventives. Poésie en vie - Ateliers de création littéraire. Lausanne : Editions Loisirs et pédagogie, 2019. Citation extraite de l’ouvrage « Ferdinand de Saussure, un linguiste suisse, a mis en évidence que le “signifié” englobait le concept représenté par un mot (par exemple, la notion d'“arbre”), tandis que le “signifiant” désignait son signe, c'est-àdire les lettres qui lui sont attribuées arbitrairement (A-R-B-R-E). De par leur aspect graphique, les hiéroglyphes semblent réconcilier davantage ces deux notions que notre propre alphabet. »

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> SECONDAIRE II

L’écrivaine Amélie Nothomb a dialogué avec des collégiens du LCP MOTS-CLÉS : LITTÉRATURE CONTEMPORAINE • RENCONTRE Depuis 2014, Romaine Crettenand, professeure de français au Lycée-Collège de la Planta (LCP) à Sion, organise des rencontres littéraires. Cette année, c’était Amélie Nothomb l’invitée. Environ 400 jeunes du LCP ont pu poser des questions à celle, dont le succès littéraire a de quoi laisser pantois, qui se définit ainsi : « Mon identité, c’est d’être en manque du Japon et de tant d’autres sensations, sentiments… ». Ce moment était inhabituel, puisque l’écrivaine belge ne va en général pas dans des écoles, et elle ne s’était jamais retrouvée face à un public d’étudiants aussi nombreux. A l’applaudimètre, il est évident que ce dialogue a été apprécié, et cela s’est vérifié avec l’avis d’une classe de 4e année et celui d’une étudiante de 3e année (cf. encadré). Si Amélie Nothomb a accepté de venir en Valais, c’est certainement pour plusieurs raisons. Mais c’est notamment parce qu’elle avait un secret espoir, celui de retrouver une amie perdue de vue. Et la magie a opéré grâce à Francis Rossier, directeur du LCP, qui connaissait son père. En ce 28 janvier dernier, avant la séance de discussion avec Amélie Nothomb, une partie du public attend devant la porte de l’aula. Alors que les étudiants pouvaient aborder entre eux de multiples sujets, plusieurs piaffent d’impatience et parlent du personnage qui les impressionne. C’est de bon augure.

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Amélie Nothomb

Amélie Nothomb a commencé par dire aux jeunes qu’elle les admirait, faisant le lien avec sa propre adolescence et ses tourments. L’auditoire semble déjà conquis. La première question est immédiate : « Quand vous rédigez un roman, est-ce que vous avez un plan construit ou estce que vous improvisez ? » L’auteure évoque la fulgurance du processus de son écriture, expliquant : « Généralement, j’ai le début et la fin de l’histoire et toutes les sensations qui vont avec, mais je n’ai pas pour autant le plan ni l’itinéraire. » La curiosité des étudiants était variée, portant sur la destinée de ses nombreux manuscrits non publiés, sur sa relation aux pays de son enfance et de son adolescence, sur la part autobiographique dans ses textes, sur sa

discipline d’écriture quotidienne, sur son ennemie intérieure, sur la comparaison entre le livre et la téléréalité, analogie jugée bizarre par Amélie Nothomb pour qui « l’écriture est un filtre extrêmement puissant »… Il y a eu une intervention qui a particulièrement plu à l’auteure, l’interrogeant sur les motifs pour lesquels dans ses livres elle parlait souvent d’événements assez tragiques, en se contentant de les survoler : « C’est une très bonne question. Il y a des choses qui ne me paraissent pas racontables. Vous me direz que je suis écrivain… » Et d’ajouter : « J’ai l’impression que les gens comprennent d’autant mieux qu’on n’explique pas. » Celle qui écrit aujourd’hui encore ses mots sur des cahiers d’écolier a précisé lire des livres de genres variés, profitant d’encourager les jeunes à la lecture, soulignant que l’argument du manque de temps était irrecevable. A leur âge, elle lisait Les Jeunes Filles de Montherlant, chef-d’œuvre qui dessinait à ses yeux le pire de la féminité, ou La Princesse de Clèves de Mme de la Fayette dont elle a perçu la richesse une fois adulte. A la fin de cette rencontre dialoguée, elle a remercié les jeunes pour la qualité de leurs questions. Elle s’est ensuite prêtée à une longue séance de dédicace.

DÉBRIEFING AVEC UNE CLASSE Là, c’est l’histoire racontée de l’extérieur, mais de l’intérieur qu’en est-il ? Quelques jours plus tard, Romaine Crettenand nous a ouvert les portes de sa classe de 4e année, composée d’étudiants en option scientifique, donc pas forcément parmi les plus littéraires, de façon à avoir des impressions directes sur cette rencontre

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RUBRIQUES disent l’avoir trouvée surprenante. Ce qui a frappé, c’est qu’elle réagisse avec un agacement non feint, tout en gardant son calme, lorsque des étudiants reprenaient de fausses informations circulant sur elle sur internet. Un message préventif efficace. Lire Amélie Nothomb fut aussi largement un plaisir, même si certains confient avoir préféré « le personnage ». « C’est quelqu’un d’assez drôle quand elle parle, mais également quand elle écrit », relève l’un des jeunes. Une étudiante renchérit : « C’est surtout son humour noir dans ses textes qui m’a plu. » Un long moment de dédicace

avec la voix et la plume d’Amélie Nothomb. Ils avaient lu quelques extraits de Stupeurs et tremblements et dans son intégralité Biographie de la faim, ce qui a nourri des discussions autour des divers thèmes abordés. Dans cette classe, ils ont vraiment apprécié la rencontre avec cette personnalité qu’ils ont perçue comme « atypique » et « tourmentée ». Une étudiante a été moins convaincue que les autres, n’ayant accroché ni avec le contenu biographique du livre ni avec le style, mais elle fait

figure d’exception. Certains disent au contraire que c’est un échange qui les aura marqués. Son message introductif a touché un élève tout particulièrement: « J’ai trouvé bien et beau qu’elle se souvienne de son adolescence et de ses difficultés, alors que les adultes refusent trop souvent de se rappeler cette étape de leur vie. » Ce qui ressort, c’est sa sincérité, sa spontanéité et son humour. « J’ai aimé la franchise du dialogue et le fait qu’il n’y ait pas de barrière entre nous et Amélie », commente l’un des étudiants. Plusieurs

L’avis de Marine Pellissier, étudiante en 3e année « J’estime que c’est vraiment bien d’avoir l’occasion de rencontrer des auteurs contemporains. En classe, nous avons lu Biographie de la faim, mais ce n’est pas le livre d’Amélie Nothomb que j’ai préféré. Une amie m’avait parlé d’elle et j’ai lu et aimé plusieurs de ses romans. Son style très particulier, sa manière minimaliste de raconter les choses sans fioritures dans ses romans me parle. J’attendais cette rencontre avec impatience et je n’ai pas été déçue. Dans les reportages, je la trouvais intimidante, alors qu’elle est très sympathique, donnant presque l’envie d’être son amie. Je n’ai pas posé de question, mais je fais partie des étudiants du LCP qui lui ont écrit. Je préférais cette manière de communiquer avec Amélie Nothomb, sachant qu’elle répond personnellement à tout son courrier. »

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Cette rencontre aurait-elle été la même s’ils n’avaient pas lu des textes d'Amélie Nothomb avant ? Impossible de l’avis de cette classe. « Je ne vois pas trop l’intérêt de rencontrer un auteur sans avoir lu au moins un de ses livres », commente une étudiante. Plusieurs notent que même s’ils n’ont posé aucune question, ils ont eu les réponses à celles auxquelles ils n’avaient pas pensé mais qui étaient intéressantes. Les jeunes estiment que ces rencontres avec des auteurs contemporains sont une chance. « Cela nous permet de voir que parfois la manière dont le texte est analysé en classe ne correspond pas exactement à ce qu’a voulu exprimer l’auteur, donc c’est une approche complémentaire utile », argumente un étudiant. L’occasion d’alterner avec les analyses de textes habituellement faites en classe est aussi évoquée. Certains jeunes comparent la relation à l’écriture d’Amélie Nothomb à celle d’Alain Blottière, auteur invité l’année passée. Pour Romaine Crettenand, « ces rencontres permettent aux étudiants de percevoir que les motivations des écrivains pour écrire sont diverses ». La prochaine édition en 2020 sera assurément différente. Nadia Revaz

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> SECONDAIRE II

Roman des Romands : un prix suisse et des booktubes valaisans MOTS-CLÉS : PRIX LITTÉRAIRE • BOOKTUBES

de résistance qui anime le narrateur est aussi une qualité qui les a impressionnés.

QUAND J’AI « BOOKTUBÉ » LE ROMAN DES ROMANDS !

LE ROMAN DE JEAN-PIERRE ROCHAT PRIMÉ La cérémonie de clôture de la 10e édition du Roman des Romands a eu lieu mercredi 30 janvier au Théâtre Equilibre de Fribourg. Ce prix littéraire invite des classes du secondaire II (collégiens, gymnasiens, lycéens, élèves d’écoles professionnelles…) de toute la Suisse à lire une sélection d’ouvrages romands, à les évaluer, en discuter, rencontrer leurs auteurs, en débattre avec d’autres classes et à déterminer leur favori. Après 5 mois consacrés à la lecture, à l’analyse, aux débats, et à plus de 50 rencontres avec les auteurs dans leur classe, les étudiants de 8 cantons suisses ont choisi de récompenser le roman « Petite Brume » de Jean-Pierre Rochat, paru aux Editions d’autre part.

Cinq classes d’élèves de 2e année de l’Ecole de commerce et de Culture Générale (ECCG) de Monthey, avec leur professeure d’arts visuels Katherine Oggier et leurs professeurs de français Emmanuelle Es-Borrat et Olivier Bressoud, ont poussé l’expérience de la 10e édition du prix littéraire Le Roman des Romands plus en avant en réalisant des booktubes de tous les livres en lice : Sol, de Raluca Antonescu (éditions de la Baconnière) Rentrée des classes, de Laurence Boissier (éditions Art&Fiction) L’adieu à Saint-Kilda, d’Eric Bulliard (éditions de l’Hèbe) Prendre l’eau, de Julien Burri (éditions Bernard Campiche) Ostwald, de Thomas Flahaut (éditions de l’Olivier) Petite Brume, de Jean-Pierre Rochat (éditions d’Autre Part) Amarres, de Marina Skalova (éditions l’Age d’Homme)

Sauver les meubles, de Céline Zufferey (éditions Gallimard) Les jeunes résument ainsi leur démarche : « Cette expérience nous a déjà permis de faire passablement de lectures, mais aussi de rencontrer d’autres élèves de notre âge, de divers cantons, et d’échanger avec les auteurs qui sont venus nous rendre visite à Monthey, dont la Valaisanne Céline Zufferey (Sauver les meubles, Gallimard). Afin de concrétiser cette expérience, une majorité d’entre nous a également travaillé sur un projet interdisciplinaire (arts visuels). Après avoir lu ces livres, nous avons en effet créé un booktube qui pourrait les présenter en laissant libre cours à notre imagination de jeunes lecteurs et lectrices. Au total, 18 projets d’un format de 3’ maximum ont été imaginés, filmés et montés. »

Site du RdR www.romandesromands.ch

Chaîne YouTube des Booktubes https://youtu.be/0PRs6miaNEA

Par leur choix, les étudiants ont tenu à partager l’émotion intense ressentie à la lecture de ce roman, mais également, et surtout, le fait qu’il a (r)éveillé en eux une conscience face à la réalité de la condition paysanne dans leur pays. L’esprit de liberté et

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RUBRIQUES > EXPOSITION

L’exposition itinérante FOCUS fait halte à Martigny MOTS-CLÉS : ENSEIGNEMENT • ENGAGEMENT • INTERACTIF • RÉFLEXIONS A partir des résultats et conclusions d'un projet de recherche de terrain, l’exposition itinérante et interactive FOCUS a pour vocation première de mettre le visiteur et la visiteuse dans la peau de l’enseignant ou de l’enseignante en le ou la confrontant à dix situations de classe caractéristiques (allant de l’insolence à la passivité, en passant par le conflit). Elle offre un pont entre science et société et encourage une réflexion sur les pratiques enseignantes et l’engagement des élèves.

« Un regard sur les pratiques d’enseignement et l’engagement des élèves. » Cette exposition est le fruit d’une analyse menée au sein de l’Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP). Elle propose un éclairage sur les pratiques d’enseignement mises en œuvre dans le cadre des cours théoriques dispensés aux apprentis.

En pratique Du 12.03.2019 au 24.03.2019 à la Place centrale Du 26.03.2019 au 27.03.2019 à l’Hôtel Vatel www.iffp.swiss/exposition-focus Réalisée grâce à un soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), cette exposition veut d’abord confronter le visiteur et la visiteuse à quelques situations carac-

téristiques de l’enseignement, pour ensuite lui présenter la synthèse des résultats issus d’une recherche de terrain.

Expo de dessins de presse à Sierre A l’invitation de Rita Salamin, la petite galerie sise dans le passage commercial à l'avenue Général-Guisan 30 à Sierre, accueille 5 dessinateurs de presse, à savoir Wozniak, Kerleroux et Adelinaa, dessinateurs au Canard Enchaîné, et le duo valaisan François Maret et Patrice Zeltner, dessinateurs et enseignants, au Lycée-Collège de la Planta pour le premier et au CO de Vouvry et à l’EPAC de Saxon pour le second. A noter que tous les lecteurs de Résonances connaissent le coup de crayon de François Maret (cf. p. 4, 10 et 32).

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En pratique

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> 1001 FAÇONS D’APPRENDRE

Des élèves guides pour l’exposition itinérante Anne Frank à Martigny

Sylvie Rossoz, l’une des seize enseignantes ayant accompagné le projet, et Aurélie dans son rôle de guide

MOTS-CLÉS : PER • CO Fruit d’une collaboration avec le Théâtre Alambic et avec Etincelles de culture, le CO d’Octodure à Martigny a accueilli dans sa bibliothèque pendant le mois de février dernier l’exposition itinérante intitulée « Anne Frank – Une histoire d’aujourd’hui », racontant la brève vie de cette jeune juive allemande décédée en 1945 à Bergen-Belsen après s’être cachée pendant deux ans pour échapper aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme le relevait la femme politique Simone Veil, « Le Journal d’Anne Frank appartient désormais au patrimoine de l’Humanité ». Particularité de cette initiative autour de la mémoire du passé, des élèves du CO ont été formés pour accompagner des visites scolaires et tout public, ce qui leur a permis d’apprendre autrement l’histoire, la citoyenneté, l’expression orale…

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« Aurélie : “Les jours de formation m’ont permis d’apprendre à parler en public.” » Au départ, Stefania Pinnelli, directrice du Théâtre Alambic, avait saisi l’occasion de programmer la pièce « Le journal d’Anne Frank », adaptation signée par la Compagnie Pasquier-Rossier et montée au Théâtre des Osses à Fribourg. C’est Geneviève Pasquier qui lui a signalé que la Maison Anne Frank à Amsterdam mettait sur pied de nombreux projets éducatifs, dont une exposition itinérante internationale. Stefania Pinnelli a pensé que « rassembler le théâtre et l’école via un spectacle et un projet éducatif serait une expérience enrichissante ». Avant les choix de programmation pour 2018-2019, elle en a parlé à Nicolas Theux, directeur du CO d’Octodure, qui a réagi favorablement : « La proximité avec le théâtre est une chance à saisir et

nstruire « Pour co ir, un aven nnaître o c il faut . » le passé nk Otto Fra

j’étais également partant pour faire vivre les branches via l’interdisciplinarité à travers ce projet d’exposition qui va bien au-delà du scolaire, car c’est un apprentissage de la vie qui est proposé aux élèves. » Il lui a alors fallu s’assurer de la collaboration des enseignants et les rassurer. Seize d’entre eux, dont Sylvie Rossoz se sont engagés dans l’aventure, en se répartissant les tâches. Ayant fait partie de ceux qui ont fixé les critères pour choisir les guides, elle relève par ailleurs que le groupe « fiches pédagogiques » a permis à d’autres enseignants de s’intéresser à ce projet avec leurs élèves en cours de français, d’histoire et d’éthique et cultures religieuses.

DES ÉLÈVES FORMÉS À DEVENIR GUIDES Une fois les guides sélectionnés, une formation sur trois jours leur a été dispensée par Christine Loreau et Sylvie Tissier, deux correspondantes de la Maison Anne Frank. A noter que ceux qui n’ont pas pu être guides ont été intégrés pour décorer la bibliothèque ou préparer le vernissage. Après cette formation, les jeunes ont bénéficié des conseils avisés de la comédienne et metteure en scène Stefania Pinnelli, ce qui leur a permis d’apprendre à être plus à l’aise avec leur corps et leur voix, en se faisant davantage confiance. Les jeunes guides sont devenus transmetteurs de savoirs, car ils ont dû potasser pour s’approprier la matière. Nicolas Theux est admiratif des résultats : « J’ai vu des jeunes de 9CO qui présentaient l’exposition à des classes de 11CO, donc des plus grands, et c’était tout simplement remarquable. » Et la

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RUBRIQUES

Aurélie dans son rôle d'interviewée

responsable du Théâtre Alambic de partager cet enthousiasme : « C’est formidable de voir combien ce projet va au-delà de la dimension historique et engage les jeunes à aiguiser leur sens critique et à donner leur point de vue sur le monde. » Aurélie, élève en 10CO et guide, voit plusieurs bénéfices à cette démarche : « Les jours de formation m’ont permis d’apprendre à parler en public, mais aussi d’approfondir ma connaissance de chacun des personnages liés à Anne Frank qu'elle décrit dans son Journal avec une vision pas toujours tendre. » Elle avoue que tout n’a pas été simple : « Il a fallu suivre trois journées de cours à ne parler que de la Seconde Guerre mondiale et cela impliquait de s’entraîner à la maison pour parvenir à présenter les panneaux. » Elle trouve aussi que ce n’est pas toujours facile de rattraper le travail effectué en classe pendant son absence pour les visites guidées, mais au final, elle considère que « c’est compliqué, mais faisable ». A l’évidence, elle est très motivée par cette expérience, ayant d’ores et déjà eu du plaisir à faire découvrir l’exposition à des élèves en préapprentissage ou des 9CO : « C’était deux univers différents, mais j’ai bien aimé les plus grands, car ils interagissaient plus. » A noter que la visite dure tout de même une heure et demie, incluant un film d’une trentaine de minutes. Là encore, le directeur est bluffé. Sylvie Rossoz, professeure de français d’Aurélie et de trois autres

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guides l’est tout autant : « J’avais eu des échos de la formation par la bibliothécaire et par d’autres profs et lorsque j’ai revu mes quatre élèves guides, j’ai immédiatement pu observer qu’ils avaient gagné en assurance dans leur manière de s’exprimer. » Et elle ajoute : « Mes élèves ont souligné la grande qualité de la formation, laissant entendre que ce n’était pas toujours comme cela à l’école, et ce retour à la fois critique et stimulant m’a bien plu. » Pour elle, le fait que ce soit plutôt de bons élèves qui se sont proposés comme guides était une occasion de faire de la différenciation, en leur offrant un petit plus par rapport aux cours standards. Le vernissage a été organisé une dizaine de jours après le début de l’exposition, ce qui a permis aux guides de s’habituer aux divers publics. Si l’on sent poindre le trac durant les premières secondes, celui-ci s’estompe vite. A un moment donné, une dame âgée s’avance vers un groupe de trois guides et leur dit qu’ils ont bien de la chance d’avoir une telle approche de l’histoire, la rendant vivante pour ne pas oublier les drames du passé. Les jeunes acquiescent.

D’HIER À AUJOURD’HUI, AVEC LE REGARD DES ALLOPHONES… Cette exposition a été complétée par celle entièrement conçue par seize élèves allophones du CO d’Octodure racontant des bribes de leur parcours de vie, ce qui a créé une dynamique supplémentaire. Les panneaux de ces jeunes à Martigny sont entrés en résonance avec l’histoire mondiale des migrations aujourd’hui. Nadia Revaz

Utile pour les classes qui n’ont pas vu l’expo Le site internet de la Maison Anne Frank propose des jalons et une vidéo de 4’07 sur la courte vie d’Anne Frank. www.maisonannefrank.org

Echo de la rédactrice L’école, îlot d’espérance Face à la déferlante de haine via les réseaux sociaux et dans le monde, au loin et à proximité, je me dis que l’école est probablement l’un des derniers îlots d’espérance pour un avenir de paix, même si elle souffre aussi de certains maux de notre société. C’est un espace où l’on prend encore le temps d’aborder les valeurs fondamentales, en débattant et en cherchant à mieux vivre ensemble. Comme l’école et la société sont néanmoins reliées, je suis d’avis que l’univers scolaire doit, tout en conservant ses écoutilles ouvertes aux nouvelles pistes, barrer la route aux envahisseurs mus par le business pédagogique ou la conviction qu’ils ont la solution magique pour l’école idéale, car autrement nous serions en perdition. Lors du vernissage de l’exposition itinérante autour d’Anne Frank à Martigny (cf. ci-contre), j’ai été portée par l’émotion et l’engagement du discours des deux élèves qui ont remercié leur CO de ce projet qui restera gravé à jamais dans leur cœur. Leur rôle de guide dans cette exposition visitée par des enfants, des adolescents et des adultes figurera à n’en pas douter en tête de liste de leurs souvenirs d’élèves. Je suis repartie avec une interrogation : pourquoi notre société ne se sert-elle pas de l’énergie de la jeunesse qui bénéficie à l’école de cet univers propice à la réflexion pour donner de l’impulsion à des adultes qui ont tendance à oublier leurs désirs profonds d’œuvrer pour plus de justice, d’équité et de liberté pour toutes sortes de raisons dont aucune n’est valable ? Nadia Revaz

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> SHS-SN

L’animation en SHS-SN cycle 1 MOTS-CLÉS : SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES • SCIENCES DE LA NATURE • PER Un animateur est avant tout un enseignant, un collègue, une personne vers qui l’on peut se tourner non seulement en cas de difficultés ou de questions mais aussi simplement quand on a besoin de prendre du recul par rapport à une séquence, quand on a envie de voir quelqu’un d’autre aborder le sujet d’une manière peut-être différente. En effet, l’animation pédagogique est un service aux enseignants pour les aider à concrétiser les différents enjeux du Plan d’études romand dans leur classe. Ancré dans la pratique et en contact avec les didacticiens de la HEP, l’animateur parle de collègue à collègue et aide les enseignants à trouver des réponses à leurs questions. En tant qu’animatrice SHS-SN cycle 1, je passe beaucoup de temps sur le terrain, à la rencontre des enseignants simplement pour discuter autour d’une problématique, pour leur apporter quelques conseils ou encore pour mener certaines séquences afin de répondre au mieux à leurs besoins. Les temps forts des interventions en SHS-SN sont souvent liés à l’évaluation qui parfois pose problème dans la deuxième partie du cycle 1, aux sorties sur le terrain ou à la mise en route d’une séquence. La prise en main d’une activité, ses enjeux et sa mise en œuvre sont au centre des discussions et des échanges. Par exemple, en 3H-4H, le momentclé de la séquence « Friandises » est la visite d’un magasin d’alimenta-

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En 3H-4H, le moment-clé de la séquence « Friandises » est la visite d’un magasin d’alimentation.

tion, ceux de « Coffre à jouets » sont l’enquête auprès des parents ou des grands-parents ainsi que la comparaison ancien-récent. Dans « Renard et Cie », le visionnage d’un film documentaire est le point central de l’activité et dans « Chute libre », l’expérimentation permet de vérifier les hypothèses émises en début de séquence.

« L’animateur parle de collègue à collègue. » Du côté des 1H-2H, « A illeurs au même instant » propose aux élèves de partir en enquête historienne et d’aller visiter les autres classes du bâtiment scolaire. Le temps fort de l’activité « Dans la cour » est de répondre aux questions du géographe à savoir : qui, où, pour quoi, pourquoi là ? et par conséquent de travailler autour du plan et de la maquette. En sciences de la nature, de nombreuses séquences, comme « Flotte-

coule » poussent les élèves à entrer dans la démarche scientifique. Demander une intervention permet d’identifier ces différentes étapes dans une activité et découvrir leur mise en œuvre de manière concrète avec vos élèves. Pour conclure, vous l’aurez compris, il n’y a pas besoin d’attendre une difficulté pour faire appel à l’animation pédagogique. C’est pourquoi je suis à votre disposition pour vous accompagner dans vos démarches, les mardis et jeudis. Corinne Michellod

Pour en savoir plus N’hésitez pas à prendre contact ou à consulter le site internet de l’animation ! https://animation.hepvs.ch/shssn-c1 Corinne Michellod 079 714 79 20 corinne.michellod@hepvs.ch

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RUBRIQUES

Paroles d’enseignants… Elisabeth Vuistiner, 3H-4H, Saxon « Après avoir enseigné les sciences en 5H puis en 7H, je me suis retrouvée à devoir enseigner la géographie et l’histoire en 3H-4H. J’ai donc commencé à me plonger dans le classeur du cycle 1 et je me suis rapidement aperçue que j’avais de la peine à aborder les thèmes avec les lunettes du géographe et de l’historien. J’ai décidé de faire appel à l’animatrice pour qu’elle puisse me montrer concrètement comment effectuer une séquence SHS. Nous avons décidé ensemble qu’elle ferait la séquence et que j’observerais la manière de gérer le cours afin de rester dans la thématique SHS. J’ai vraiment pu comprendre comment démarrer un cours SHS et j’ai trouvé très agréable d’être à deux pour gérer la sortie sur le terrain. De plus, j’ai pu partager avec mes collègues tout ce que l’animatrice avait amené concernant la séquence. Son intervention a donc aussi été indirectement bénéfique pour les autres classes. »

Travailler autour du plan et de la maquette

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Céline Darbellay, 1H-2H, Saillon « L’intervention de l’animation dans ma classe a été très positive et enrichissante pour les raisons suivantes : Permettre de mieux comprendre les enjeux et les objectifs des activités du classeur. Apprivoiser le classeur, voir comment découper la matière en plusieurs activités pour maintenir l’attention et l’intérêt des élèves. Oser se lancer dans certaines activités plus longues et complexes. Partager avec l’animatrice sur les activités et comment établir un plan annuel. Parler de comment évaluer les élèves, discuter des critères. Partager cette expérience d’animation avec les autres collègues du cycle 1 du centre scolaire, qui ont ensuite mené elles aussi les activités proposées par l’animatrice. »

Sandra Rico, 3H-4H, Muraz (Collombey) « Très franchement, je n’étais pas du tout “ fan ” de la méthodologie. J’avais l’impression que ça partait dans tous les sens. Dès lors, j’ai assisté au cours d’accompagnement qui m’a un peu plus convaincue. Mais découvrir les séances et les séquences de visu a été une surprise totale : Chaque séance était très bien structurée et claire dans les objectifs. Les séances se suivaient de manière cohérente, très logique. Les grilles d’évaluation m’ont été très utiles. J’ai beaucoup apprécié la collaboration (nous avons supprimé, modifié, ajouté…) selon le déroulement de chaque séance. Il y a toujours eu un lien avec la vie des enfants, leur environnement, les actes quotidiens. Les enfants ont adoré « Friandises » ! Ces interventions ont été une très bonne idée ! A recommander pour les plus récalcitrants ! »

Sortie sur le terrain

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> RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

« L’école de l’égalité » : un choix d’activités à la fin de l’année scolaire ou lors de la journée Futur en tous genres). La bibliographie mentionne les ouvrages de littérature jeunesse mis en référence dans les séquences, dont ceux d’Elise Gravel2. Il convient de signaler qu’il s’agit vraiment de parler d’égalité, tant pour les filles que pour les garçons, dans ce matériel, puisque notamment l’un des problèmes mathématiques part d’une situation vécue par Tim, maître en 1re et 2e année, sachant que dans les statistiques les enseignantes sont très largement majoritaires dans ces degrés.

MOTS-CLÉS : PER • STÉRÉOTYPES • GENRE Avec la collection « L’école de l’égalité », les Bureaux de l’égalité romands proposent un choix d’activités pour une pédagogie égalitaire entre filles et garçons. Quatre brochures couvrant toute la scolarité obligatoire sont prévues d’ici fin 2019. Celle qui est destinée aux élèves de la 1H à la 4H vient d’être publiée et peut être commandée ou téléchargée via le site www.egalite.ch. Au niveau du Valais romand, tous les établissements concernés par ces degrés reçoivent trois exemplaires du premier répertoire d’activités. Ce matériel pédagogique vise à encourager une dynamique d’ouverture sur les questions d’égalité entre femmes et hommes en fournissant des suggestions d’activités clés en main. Celles-ci sont classées par do-

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maine et discipline du PER (sur l’ensemble de la collection, toutes les disciplines seront concernées). Chaque séquence (par exemple Amelia aimerait devenir aviatrice1 ou Les mots qui blessent) contient un résumé et les objectifs du Plan d’études romand travaillés, avec un déroulement en détail, des activités proposées, des compléments d’information, des prolongements possibles, des pistes pour aller plus loin ainsi que les visées égalitaires abordées à travers la séquence (avec souvent une référence pour prolonger la réflexion). A cela s’ajoutent les documents pour les élèves (avec des étoiles pour signaler le niveau de difficulté et des pictogrammes pour indiquer les modalités de travail). Un tableau croisé permet de choisir une séquence selon les domaines disciplinaires (par exemple Français ou Formation générale), selon les thématiques (par exemple Métiers ou Vivre ensemble) et selon les périodes les plus propices de l’année (par exemple

Pour l’heure, seul le volume destiné au cycle 1 est disponible.

La brochure du cycle 1 a été principalement rédigée par Seema Ney, cheffe de projet au Bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes du canton de Vaud, en charge du projet de « L’école de l’égalité » pour egalite.ch. Celle qui a été auparavant enseignante dans les petits degrés a écrit l’introduction, l’éclairage théorique et le lexique avec Caroline Dayer, experte des questions de genre et d’égalité, de violence et des discriminations. A noter que dans le comité de pilotage, il y avait des repré-

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RUBRIQUES personnes n’ayant pas été sensibilisées spécifiquement aux stéréotypes de genre.

Isabelle Darbellay et Seema Ney

sentants d’egalite.ch, dont Isabelle Darbellay, cheffe de l’Office cantonal de l’égalité et de la famille (OCEF), et des départements de l’instruction publique. Au sein du groupe de projet, Nicole Jacquemet représentait la HEP-VS.

INTERVIEW Isabelle Darbellay, responsable de l’OCEF VS, et Seema Ney, cheffe de projet Comment utiliser le répertoire d’activités pour une pédagogie égalitaire ? Isabelle Darbellay : L’un des grands atouts de ce matériel qui offre aux filles et aux garçons un enrichissement sur les questions d’égalité et de complémentarité, c’est d’être modulable. Il est possible à l’enseignante ou à l’enseignant de faire des choix parmi tout ce qui est proposé en fonction de l’âge de ses élèves, mais aussi de ses intérêts thématiques. Seema Ney : C’est un matériel clé en main, qui fournit des pistes et aussi beaucoup de liberté dans la manière de s’approprier un morceau de séquence. Pour exemple, lors de la préparation d’un spectacle, il peut être intéressant de lancer une réflexion sur les stéréotypes de genre qui sont parfois véhiculés dans le choix des déguisements, mais ensuite on peut le faire de diverses manières pour que ça colle au vécu de la classe. La rubrique Visées égalitaires à la fin de chaque séquence permet de découvrir en quelques lignes les éléments abordés, ce qui est essentiel pour les

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Une formation pour celles et ceux que cela intéresserait est-elle envisagée ? Seema Ney : Une formation continue est d’ores et déjà en place à la HEP Vaud et en prévision dans plusieurs HEP, dont la HEP Valais. Le matériel n’est qu’un outil, aussi une formation aux enjeux égalitaires reste du point de vue des Bureaux de l’égalité extrêmement importante. Isabelle Darbellay : De mon côté, je suis ouverte à des présentations de ce matériel dans des centres scolaires, mais aussi lors de soirées avec des parents. J’imagine que pour eux ce serait intéressant de connaître la démarche de ce matériel un peu différent. Propos recueillis par Nadia Revaz Notes Séquence en lien avec l’album L’incroyable exploit d’Elinor (Albin Michel Jeunesse, 2011) évoquant le parcours d’Elinor Smith, la plus jeune pilote des Etats-Unis. 2 https://elisegravel.com/livres/pdf 1

Le matériel Réalisé par les Bureaux de l’égalité romands, le matériel « L’école de l’égalité » est composé de quatre brochures pour l’ensemble de la scolarité obligatoire : la 1re brochure s’adresse au cycle 1, de la 1H à la 4H les 2e et 3e brochures s’adressent au cycle 2, de la 5H à la 8H la 4e brochure s’adresse au cycle 3, de la 9CO à la 11CO Les brochures « L'école de l'égalité » seront toutes à disposition en 2019 (la première brochure, destinée au cycle 1, est la seule disponible, au format papier ou en version pdf, pour le moment). www.egalite.ch

Plateforme cantonale www.egalite-famille.ch

Les objectifs Encourager la prise en compte de l’égalité, tant parmi les élèves que parmi les enseignant·e·s Développer des rapports harmonieux entre les sexes Sensibiliser les élèves aux stéréotypes de genre pour leur permettre de les identifier et de s’en affranchir Elargir les choix d’orientation scolaire et professionnelle des filles et des garçons

EN RACCOURCI Enquête suisse

L'école est-elle inadaptée aux garçons ? Prismes, revue de la HEP Vaud, consacre un article de son dossier intitulé « Dans les yeux de la diversité » paru en décembre 2018 aux résultats d’une enquête suisse sur la réussite des filles et des garçons. A voir aussi la petite vidéo qui contribue au questionnement sur la thématique. https://bit.ly/2EdvZrW (revue Prismes) https://bit.ly/2SgAjKG (vidéo sur la page Facebook)

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> CORPS ET MOUVEMENT

HEP / Education physique : une didactique avanta« jeux »se MOTS-CLÉS : JOURNÉE ROMANDE • CYCLE 1 Le 21 janvier 2019, les didacticiens du sport de la HEP Valais ont organisé à Saint-Maurice la journée romande de formation des didacticiens d’Education Physique (2Cr2D). Depuis quelques années et à tour de rôle, chaque HEP organise une journée de formation et de réflexion dans le but de coordonner son enseignement et progresser ensemble dans la mise en œuvre de la didactique du sport. Cette année, la thématique abordée a été la didactique de l’EP au cycle 1 et son positionnement par rapport aux apprentissages fondamentaux. A propos de ce dernier, de nombreuses enseignantes de 1H-2H ont approfondi leurs connaissances et les mettent en œuvre dans les classes du Valais romand. Le jeu libre pose ses lettres de noblesse en salle de classe et les gains développementaux engendrés ouvrent des portes et cernent des questionnements riches et formateurs. Cependant, qu’en est-il des éventuelles passerelles tendues avec l’enseignement du jeu, plus précisément du jeu spontané en salle de gym ?

UNE DISCIPLINE EN ÉVOLUTION Par moments, et encore…, le sport est victime de clichés, mode et représentations personnelles face au mouvement. L’histoire du sport et de ses dérives nécessite parfois de prendre du recul face aux nobles intentions visées. Il est donc temps pour l’éducation physique de se situer pour amener un regard ouvert et actuel sur la discipline.

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Pour élargir ses visées et préciser ses apports, toute didactique doit se tenir à jour en restant à l’écoute des autres disciplines. Comment ne pas rester spécialiste et, surtout, oublier que toute démarche devrait s’inscrire en direction du développement de l’enfant ? Comment absorber ces nouveautés inhérentes au monde de l’enseignement, de la recherche et du développement pour pouvoir en tirer des parallèles cohérents et constructifs.

que cela pourrait se passer… différemment ! A chacun d’avancer dans ces chemins du possible pour que la prise en compte du terrain tout autant que des avancées théoriques permettent de progresser à son rythme. La sérénité et le sens critique sont de mise !

LE JEU : LE MAÎTRE MOT A l’école, l’EP tente depuis de nombreuses années d’apporter un focus large de compréhension. Le sens visé peut se résumer à un focus ouvert et varié, passant par des entrées telles que le corps, l’action, le cognitif, l’émotion, le relationnel et l’imaginaire. L’éducation se fait en fonction « du » physique (compétences motrices), « par » le physique (compétences sociales-affectivescognitives) et « au » physique (mode, identité, valeurs…). En EP, le jeu est un pilier omniprésent pour les élèves du cycle 1. Son objectif (PER) est d’acquérir des capacités, habiletés et comportement élémentaires. Il se développe puis s’affine en passant par l’apprentissage d’habiletés générales et spécifiques. Tout au long de la scolarité, une palette impressionnante de propositions

La didactique de l’EP a donc pris acte des bases théoriques invoquées par celle des apprentissages fondamentaux. Des concepts centraux communs ont été mis en exergue et discutés. Suite à cette journée, il est intéressant de relever que des ponts ont pu être tendus, des idées retrouvées et un fil rouge partagé. Durant cette formation, le bilan est déjà gagnant en dégageant cette multiplicité des points de vue face à l’évolution et la remise en question de ses pratiques. Finalement, et humblement, il reste à garder en mémoire que toute intégration de perspective autre implique

En résumé, utilisez-vous le jeu en classe comme soutien à l’apprentissage à part entière ?

1

1 = jamais 5 = en permanence

48 réponses

30 20 10 0

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18 (37,5%)

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1

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RUBRIQUES Par rapport à l’utilisation du jeu en classe, quels pétales de la rosace des sens vous semblent significatits ?

mand : « Le jeu est une richesse ; indispensable et fondamental à la vie scolaire. »

2

48 réponses Se sentir bien et vivre son corps Rechercher le défi Collaborer, participer S'entraîner Créer, s'exprimer (imaginaire) Expérimenter, apprendre

22 (45,8%) 46 (95,6%) 36 (75%) 35 (72,9%) 38 (79,2%)

0

ludiques a été référencée autour de trois entrées : Moi et l’objet, Moi et l’autre et Moi et les autres. Elles recouvrent tout autant le jeu libre que celui d’imitation, d’adresse, de poursuite ou de balles ou encore les jeux individuels, de collaboration ou de compétition. Pour avancer dans le débat et mettre à jour le point de vue « EP » et « apprentissages fondamentaux », un sondage a été réalisé auprès d'enseignant·e·s de 1H-2H d'une dizaine d'écoles du Valais romand. Un grand merci pour cette transparence et confiance accordée ! En voici quelques extraits choisis ; 48 personnes ont répondu à des questions autour des points suivants : 1/ En classe et en salle de gym : le jeu comme support à l’enseignement à part entière ; 2/ En classe et en salle de gym : le sens donné ; 3/ En salle de gym : le jeu (en général) et le jeu libre. 1  Le jeu fait réellement partie intégrante de la classe. De nombreux éléments sont cités en tant qu’apports : Développement des compétences sociales, cognitives, physiques et affectives (lié aux émotions). Le respect, l’imaginaire, fair-play, vivre ensemble, coopération, stratégies, orientation dans l’espace et le temps, autorégulation, agir en pensée, gestion des conflits, persévérance, langage, frustration, confiance en soi, autonomie, pensée symbolique, métacognition.

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Les objectifs visés sont posés et les gains développementaux engendrés appréhendés. Le fait d’enseigner en salle de gym amène quelques restrictions quant à la sécurité et la mise en place du matériel. Pour l’EP, il semble important de poursuivre dans cette vision large de la mise en avant d’une éducation physique, prise dans la globalité du développement de l’élève. Il reste maintenant à proposer des idées concrètes pour que le jeu libre puisse également trouver sa place en salle de gym.

37 (77,1%)

10

20

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40

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La vision est plus partagée en salle de gym ; la conviction moins importante. 2  Passons maintenant au sens donné au jeu, en salle de classe et en salle de gym. Le sens « défi » est nettement moins recherché en classe (45,8% vs 64,6%). En salle de gym, le sens « imaginaire » est moins visé (25% vs 72,9%). Collaborer reste la priorité pour chaque endroit.

En conclusion, cette journée de formation soutenue par une présentation de la spécialiste de cette thématique Isabelle Truffer Moreau soulève plusieurs questions en devenir : Comment s’intégrer en adéquation avec les autres disciplines du cycle 1 tout en respectant les besoins fondamentaux de l’enfant ? Comment être à l’écoute et s’intégrer (approfondissement / communication /regard critique) dans les autres thèmes/cours enseignés dans les HEP ? Comment préciser la(es) conception(s) autour du jeu selon les cycles d’enseignement ? Finalement, quid des moyens d’enseignement au cycle 1 ? …

3  Finalement, en salle de gym, voici les places occupées par le jeu (en général) et le jeu libre. Pris de manière générale, il est mis en œuvre régulièrement durant l’enseignement de l’EP. Par contre, le jeu libre est nettement moins présent en salle de gym. De nombreuses explications sont données : manque de temps, de matériel ; soucis quant à la sécurité, manque d’idées ; l’espace est différent, les compétences physiques sont plus en jeu, ainsi que le fait de gagner plus de place au fair-play et au respect des règles.

Pour trouver des solutions avanta« jeux »ses… Nathalie Nanchen Lionel Saillen

Finalement, ce sondage permet tout d’abord de relever que le jeu est bien présent dans les classes du Valais ro-

https://animation.hepvs.ch/ education-physique

Proposez-vous régulièrement des moments de jeu en salle de gym ? 1 = jamais 48 réponses 30

5 = en permanence

1 = rarement 5 = régulièrement

48 réponses 20

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Proposez-vous du jeu libre en salle de gym (selon formation autour du jeu symbolique) ?

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> DOC. PÉDAGOGIQUE

La forêt en bibliothèque Pour tous les amoureux de la nature, la Médiathèque Valais a récemment fait l’acquisition de la collection « Le nom de l’arbre » aux éditions Actes Sud. S’adressant à un public large, elle ravira autant les novices que les passionnés chevronnés. Cette collection botanique s’intéresse principalement aux arbres. Chaque ouvrage présente une espèce ou un genre de manière éclectique et sous différentes facettes. On trouvera des informations pratiques sur son anatomie et ses besoins, mais aussi des conseils de professionnels pour mener à bien sa pousse et son entretien. En s’intéressant à des légendes et autres anecdotes liées aux arbres, ces ouvrages abordent également l’aspect symbolique des arbres et la place qu’ils occupent dans notre imaginaire.

Simples d’utilisation et pratiques à transporter, ces livres vous accompagneront et vous guideront lors de vos balades en forêt, dans les parcs et autres lieux où l’arbre est roi. Glissez un ou plusieurs de ces ouvrages dans votre poche et partez à la découverte des plus beaux arbres du monde. La Médiathèque Valais disposant de 49 titres de la collection vous propose ici quelques ouvrages : RONDEAU, Anne-Sophie. Le noyer. Arles : Actes Sud, 2017 PONTOPPIDAN, Alain. Le cyprès. Arles : Actes Sud, 2017 DELAHAYE, Thierry. Le pommier. Arles : Actes Sud, 2017 CLÉMENCE, Jean-François. Le charme. Arles : Actes Sud, 2017 LARVOR, Yves. L’if. Arles : Actes Sud, 2017

Pour apprendre à connaître les arbres sous toutes leurs facettes et afin de vous préparer à la venue du printemps, n’hésitez pas à venir vous procurer un ou plusieurs livres de la collection « Le nom de l’arbre ». Olivier Hähnel

Pour en savoir plus www.mediatheque.ch https://explore.rero.ch/fr_CH/vs

> CARTE BLANCHE

Projet « cartes postales internationales en faveur du climat »

Une carte postale composée de milliers de messages d’enfants du monde en faveur du climat sur le glacier d'Aletsch

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MOTS-CLÉS : PLANÈTE • VALAIS

la COP 24 attentifs à l’urgence d’agir en faveur du climat.

Un record digne du Guinness a été atteint : 125 000 cartes postales reçues de 35 pays de la planète ont été exposées le 16 novembre 2018 sur le glacier d’Aletsch, à la Jungfrau.

Ce projet était patronné par la DDC (Direction pour le Développement et la Coopération) du DFAE à Berne.

Parmi les dessins figuraient ceux de 300 jeunes Valaisans issus de sept centres scolaires dont Aproz, Grimisuat, Isérables, Martigny, Muraz, Nendaz et Sierre. Ces élèves se sont donnés à fond pour défendre ce thème d’actualité et rendre les décideurs de

Marie-Claude Gauye-Dubosson enseignante 6H à Grimisuat

Lien vers une explication détaillée sur le site de la FDDM https://bit.ly/2BiFGnc

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RUBRIQUES > CARTE BLANCHE

Don Bosco et Sainte-Agnès : partenaires de la caravane 30-50 MOTS-CLÉS : DROITS DE L’ENFANT • OFFICE ÉDUCATIF ITINÉRANT Pour les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CDE) et les 50 ans de l’Office éducatif itinérant valaisan (OEI), une Caravane-anniversaire symbolique conduite par l’Institut international des droits de l’Enfant (IDE), l’OEI et le Délégué cantonal à la jeunesse sillonne le Valais en cette année 2019. Les Ecoles spécialisées Don Bosco et Sainte-Agnès s’associent à cette démarche, en particulier à travers respectivement leur Parlement des Jeunes et leur Parlement des Enfants. Portons notre regard sur Don Bosco. Cet Institut accueille actuellement une quarantaine de jeunes du Valais romand. Ils sont répartis dans 6 classes : quatre d’enseignement spécialisé à effectifs réduits, une de préapprentissage et une de transition école-métier. Ils bénéficient d’une prise en charge adaptée à leurs besoins et fréquentent l’internat en semaine de manière complète ou partielle, ou l’externat. Des séjours « time-out » et des coachings lors de placements en entreprise ou en atelier sont aussi proposés. Ces jeunes âgés de 13 à 18 ans requièrent une prise en charge scolaire spécialisée avec un soutien éducatif, certains ont un retard dans leur développement, d’autres présentent un trouble du spectre autistique ou des troubles psychologiques. Au quotidien, les jeunes sont pris en charge par des enseignants spécialisés, des éducateurs sociaux, des

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maîtres socio-professionnels et une animatrice socio-culturelle. Les jeunes fréquentent l’école selon un horaire continu qui laisse une large place à des activités éducatives ou pratiques destinées à leur permettre de développer des connaissances/compétences dans des domaines variés : alimentation, nature, sport, culture, médias, etc. L’équipe donne aussi l’impulsion à la réalisation de projets d’établissement impliquant les jeunes dans des expériences nouvelles, émotionnellement significatives et inoubliables : voyages à caractère humanitaire, exploits sportifs, organisation d’un tournoi annuel de football interinstitutions. L’implication des jeunes, le partenariat avec les parents et la collaboration entre professionnels constituent une préoccupation permanente et se traduisent dans la co-construction du projet individualisé. La Convention des Droits de l’Enfant de l’ONU a demandé aux Etats de donner la parole aux enfants dans toutes les situations où ils se trouvent, donc évidemment dans les écoles. Le Parlement des Jeunes de Don Bosco et le Parlement des Enfants de Sainte-Agnès favorisent l’éducation à la citoyenneté en permettant aux délégués/élus d’exercer leur droit à la participation, de prendre la parole et d’écouter celle de l’autre, d’échanger des opinions, de développer la confiance en soi et l’esprit d’initiative, d’organiser des débats, … et peutêtre, souhaitons-le, de « faire part à la Constituante de leurs avis et prises de position » (cf Conférence de presse du 16 août 2018 du Chef du DEF, Christophe Darbellay, ppt, dia 17).

C’est notre responsabilité à nous, professionnels de l’enseignement et de l’éducation, de créer des espaces-temps qui encouragent la participation et la coopération ; c’est de notre engagement persévérant qu’émergent des dynamiques qui contribuent à la qualité du vivreensemble. Philippe Bonvin

www.don-bosco.ch

Caravane d’événements 30-50 autour des droits de l’enfant Pour les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant (CDE) et les 50 ans de l’Office éducatif itinérant valaisan (OEI), une Caravaneanniversaire symbolique conduite par l’Institut international des droits de l’Enfant (IDE), l’OEI et le Délégué cantonal à la jeunesse sillonne le Valais en cette année 2019. Sainte-Agnès et Don Bosco, grâce à la collaboration du CO de Saint-Guérin qui accueille le Radiobus de 6 au 10 mai 2019, animeront quelques émissions. Jean Zermatten, expert en droits de l’enfant, président de la Constituante, est l’invité des parlementaires de Sainte-Agnès, mardi 7 mai, en direct de 14 h à 15 h, sur https://radiobus.fm

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> ÉDUCATION MUSICALE

La culture en musique MOTS-CLÉS : PER • AXE Nous vous avons proposé une visite du PER lors de nos derniers articles. Nous terminons par l’axe de la culture.

DÉFINITION Intéressons-nous à sa définition par l'UNESCO, reprise sur le site de l’Office fédéral de la Culture : « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances1. »

LA CULTURE DANS NOS COURS Comment traiter la culture dans nos cours d’éducation musicale ? Elle est le ciment de nos activités et est parcourue et travaillée à travers les autres axes. « Elle est une entrée et un carrefour nécessaires à l'enrichissement artistique des élèves2. » Plusieurs éléments se proposent à nous.

EXPRESSION Dans ce domaine, nous jugeons intéressant de visiter un large répertoire afin d’ouvrir l’horizon de notre jeunesse3. Selon l’âge, nous proposerons un large panel de chants autant du patrimoine régional que de la culture francophone. Il y a, bien sûr, les incontournables comme Joe Dassin, Hugues Aufray, Georges Brassens et bien d’autres encore qui illustrent l’histoire de la chanson française. Nous visiterons aussi le répertoire de chanteurs qui écrivent spécialement pour les enfants, comme : Alain

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Quelques perles parmi les chansons actuelles de VIanney, Claudio Capéo et même Bigflo et Oli

Schneider, Aldebert et pour le cycle 1 Henri Dès, Gaëtan, Fabienne GayBalmaz et Anne-Claire Rey-Bellet. Les chansons actuelles ne sont pas toujours abordables avec une classe, mais nous trouvons quand même quelques perles comme VIanney, Claudio Capéo et même Bigflo et Oli. La chanson traditionnelle (locale et étrangère) peut, avec bonheur, entrer dans le répertoire. En visitant un large répertoire nous sommes en conformité avec le PER.

PERCEPTION Il y a évidemment les œuvres des grands compositeurs qui sont proposées dans la Méthodologie « A vous la musique ». Attention à ne pas faire un cours d’histoire de la musique où nous abreuvons les élèves de dates et d’informations que leur maturité ne permet pas de contextualiser. Travaillons sur les émotions ressenties, les ambiances sonores et la reconnaissance des instruments. Nous pouvons aussi les amener à s’exprimer sur les musiques écoutées et à porter un jugement critique en enrichissant leur vocabulaire émotionnel et technique. Proposez aussi à vos élèves les concerts éducatifs de l’Orchestre de

la Suisse romande et du Conservatoire cantonal.

TECHNIQUE Faisons découvrir le langage musical universel à nos élèves par des exercices de lecture passive de la notation musicale dans le répertoire travaillé en classe.

EN CONCLUSION Efforçons-nous de fournir à nos élèves l’occasion de vivre diverses expériences culturelles pouvant avoir une incidence sur leurs apprentissages et leur permettant de développer leur ouverture, leur curiosité ainsi que leur sens critique et esthétique. Jean-Maurice Delasoie Bernard Oberholzer Notes Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 1982. https://bit.ly/2SwwB3C 2 PER www.plandetudes.ch/web/guest/a/cg 3 Pour rappel le site de l’animation propose un large répertoire : https://bit.ly/2Oy8hJk 1

https://animation.hepvs.ch/ musique

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RUBRIQUES > RECHERCHE

Projet de recherche zurichois ZEPPELIN MOTS-CLÉS : ENCOURAGEMENT PRÉCOCE • PARENTS Le projet de recherche zurichois ZEPPELIN 0–3 (Zürcher Equity Präventionsprojekt Elternbeteiligung und Integration) est une étude d’intervention pour l’identification et l’encouragement précoces d’enfants qui, pour des raisons psychosociales, risquent de présenter des problèmes de développement. L’objectif de l’intervention est d’améliorer durablement et de manière constante l’accès à l’éducation grâce au soutien des parents, en appliquant le programme « PAT (Parents as Teachers) » ou « Apprendre avec les parents ». Le projet ZEPPELIN 0–3 a été précédé d’une étude de faisabilité et correspond à la première phase de l’étude longitudinale. La deuxième phase (2017–2021) permettra d’étudier l’entrée à l’école (ZEPPELIN 5–9) et la troisième phase (2023– 2025) l’entrée au degré secondaire I (ZEPPELIN 12–13). Dans le cadre de la phase ZEPPELIN 0–3, quatre mesures ont été effectuées : une mesure initiale de référence avant le début de l’intervention (t0) ainsi que trois mesures vers le premier, le deuxième et le troisième anniversaires (t1, t2, t3). Les 248 familles (264 enfants) de l’échantillon ont été recrutées à l’aide d’un réseau interdisciplinaire, puis réparties de manière randomisée en un groupe témoin et un groupe d’intervention. Les parents du groupe d’intervention (N=132) participent au programme « PAT – Apprendre avec les parents ». PAT se compose, pour l’essentiel, de quatre éléments : (1) des visites à do-

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micile, environ deux fois par mois, (2) des réunions de groupe mensuelles, (3) des bilans de développement annuels (concernant surtout le langage, l’ouïe, la vue) et (4) le soutien dans la construction de réseaux sociaux. Les premiers résultats révèlent que, dans l’ensemble, les enfants appartenant au groupe d’intervention se développent mieux, en particulier en ce qui concerne leurs compétences linguistiques et leur comportement problématique. Cela est attribué, entre autres, au comportement interactif des parents : dans le groupe d’intervention, la sensibilité des mères augmente nettement plus entre les points t0 et t1, ce qui a un effet positif sur le développement du langage. Cependant, seules les études de suivi permettront de vérifier si l’intervention peut améliorer durablement les chances de formation de ces enfants.

www.skbf-csre.ch

Magazine CSRE Avec une interview du professeur Andrea Lanfranchi à propos de son étude longitudinale « ZEPPELIN – Encouragement précoce depuis la naissance » https://bit.ly/2TYG5m2

EN RACCOURCI Autour de Léonard de Vinci

Des activités avec vos classes L'année 2019 marquera les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci et sera ponctuée par de nombreuses manifestations (conférences, spectacles, expositions...) ; les Arsenaux à Sion accueilleront notamment l'exposition « Les instruments de musique de Léonard de Vinci et le Valais, entre Humanisme et Renaissance » (28 septembre 31 octobre 2019). Aux enseignants qui souhaiteraient participer (tous degrés et pas seulement le secondaire II) à cette

année jubilée, l'Association de recherches culturelles Léonard de Vinci propose des activités inspirées de l’œuvre picturale ou littéraire (aphorismes, comme « La simplicité est la sophistication extrême ») de Léonard de Vinci. En cas d'intérêt, contacter d'ici le 15 mars 2019 Anne Casularo, présidente de l'ARCLV : arclv.sion@ gmail.com. www.arclv.com

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Compagnon numérique

Lancement de Jules Le CNED (Centre national d'enseignement à distance) enrichit le dispositif en mettant pour la première fois à la disposition des élèves Jules, un assistant numérique qui les accompagne dans la réalisation de leurs devoirs. « Devoirs faits » est proposé dans tous les collèges depuis l'automne 2017. Jules apporte à chaque collégien qui l'interroge des réponses précises et adaptées sur les savoirs nécessaires pour réaliser ses devoirs. Cet outil favorise l'autonomie de l'élève et cultive ses compétences de recherche et de réflexion. education.gouv.fr (24.01)

Méditation

Expérimentation dans les écoles anglaises Dans quelque 370 écoles anglaises, des centaines d’enfants et d’adolescents vont apprendre la méditation pour améliorer leur bienêtre et leur santé mentale. Programmée jusqu’en 2021, cette expérimentation est la plus importante au monde sur ce type de techniques en milieu scolaire. En novembre 2018, une enquête du National Health Service (NHS, « Service de santé national »), le système de santé britannique, avait révélé que 12,8 % des enfants entre 5 et 19 ans présentaient un trouble mental (anxiété, dépression, hyperactivité, violence…). Le Parisien (5.02)

monde du travail actuel et que, dans de nombreux domaines, leur maîtrise n’est pratiquement pas discutable. Suivant le domaine, parler une ou plusieurs langues augmente significativement la valeur d’une personne sur le marché du travail. L’internationalisation des entreprises et l’ouverture du monde qui a lieu depuis des décennies y est pour quelque chose. Comme nous pouvons le lire sur le site de la Confédération, la maîtrise d’une ou plusieurs langues augmente les chances de trouver un travail, d’une part car celles-ci sont utiles dans le domaine en question, et d’autre part car l’apprentissage d’une deuxième ou troisième langue atteste d’une ouverture d’esprit. Le Quotidien Jurassien (25.01)

UniDistance

Un job à 100% et des études en même temps UniDistance est la seule université en ligne de Suisse reconnue par la Confédération. Elle connaît un nombre croissant d’inscrits. Un succès qui reflète les parcours professionnels, de moins en moins linéaires. Le cursus ? Des études 2.0 en quelque sorte. Les quatre années et demie que dure un bachelor se suivent via une plateforme où se trouvent documents et devoirs et par le biais de classes virtuelles où le professeur enseigne en vidéo. Enfin, cinq samedis de cours en présence sont donnés chaque semestre. « Ces séances, dont trois sont obligatoires, permettent de se rencontrer, de voir les professeurs et de déceler de potentiels problèmes », détaille Damien Carron, directeur académique d’UniDistance. Droit et psychologie, mais aussi communication, économie et intelligence artificielle sont notamment au programme d’UniDistance. Le Temps (25.01)

Informatique

Une charte Twitter Les élèves du CE1 de l’école primaire Saint-Grégoire à Tours (Indreet-Loire) utilisent dorénavant quotidiennement Twitter. Pour leur enseignante, cet outil stimule à la fois l’apprentissage de la langue et la communication avec autrui. Leur présence sur le réseau social se manifeste par leur participation à des défis tels que Twoulipo. Toutes les cinq semaines, les élèves produisent des écrits, rédigés collectivement, et qui répondent à une contrainte d’écriture comme un texte en acrostiche, un tautogramme ou un lipogramme. L’enseignante a aussi intégré le réseau des « Twictee », pour qu’ils testent, de façon ludique et interactive, leur niveau d’orthographe. Avec d’autres classes, les élèves s’échangent des textes courts de 140 caractères et se corrigent via Twitter. La Croix (29.01)

Langues Venezuela

Une ouverture au monde professionnel

L’école touchée par la crise

Il n’est un secret pour personne que les langues revêtent une grande importance dans le

Alors que le Venezuela est secoué par une crise qui touche tous les secteurs, l'école n'échappe pas à la catastrophe. En juin 2016 déjà, la correspondante de l’agence Associated Press, Hannah

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Dreier, estimait que « 40% des professeurs étaient absents - parce qu’ils faisaient la queue pour de la nourriture, et tentaient de subvenir à leurs propres besoins ». Presque trois ans plus tard, la situation ne semble pas s'être arrangée à en croire une maman : « Quand il n’y a pas de profs, les enfants sont laissés seuls dans la cour. En gros, l’éducation, c’est nous qui la faisons à la maison », explique-t-elle. Les écoles vénézuéliennes sont à l'image de ce pays secoué par une crise qui touche tous les secteurs de la société depuis plusieurs années. Europe1.fr (30.01)

Belgique

Une Syrienne sélectionnée pour un concours d'orthographe Comme chaque année depuis 24 ans maintenant, les habitants de Tournai en Belgique, amoureux de la langue française se retrouvent pour tester leurs talents aux Olympiades d'orthographe. Les élèves de sixième primaire sont sélectionnés à l'issue d'une première épreuve réalisée en classe. Et surprise cette année, Alice Randa, une Syrienne de onze ans, arrivée en Belgique il y a un an et demi, a été admise au concours. Pour son instituteur c'est l'aboutissement de tout un travail de préparation. Dans sa classe il accueille depuis quatre ans des primo-arrivants. Ces enfants venus de divers pays, représentent actuellement un tiers des élèves. Ils passent d'abord par une classe DASPA (dispositif d’accueil et de scolarisation des élèves primoarrivants) avant d'intégrer progressivement l'enseignement traditionnel. rtbf.be (2.02)

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RUBRIQUES Soudan

Accélération de l'élimination de l'analphabétisme Le président de la République soudanaise, le maréchal Omar Al-Bashir a chargé le comité de coordination du service national d'accélérer le travail d'éradication de l'analphabétisme dans tous les états du pays d'ici la fin de l'année 2020. Il a ajouté que le programme de l'Etat vise à mettre fin à l'analphabétisme via la généralisation de l'enseignement de base obligatoire, et que les états fédérés entrent en compétition à rapporter que chaque enfant qui atteint l'âge de six ans est admis dans l'école. Sudan News Agency (Khartoum) - AllAfrica (3.02)

Santé

Bruit en classe Le niveau sonore des salles de classe et cours de récréation peut avoir un impact sur la santé des personnels d’éducation et sur l’apprentissage des élèves. Si la recherche sur le sujet est encore embryonnaire en France, elle a déjà fait son chemin à l’étranger. « Depuis le début des années 2000, plusieurs études ont démontré le lien entre le niveau sonore ambiant et le bien-être ou la santé des enseignants et des élèves », confirme Valérie Rozec, docteure en psychologie de l’environnement et chargée de projet au Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB). Le Monde (4.02)

Langage

Comment les adultes transmettent le langage aux enfants Le processus créatif qui est à la racine du langage se retrouve dans notre capacité à le transmettre à nos enfants dans nos pratiques quotidiennes et dans la capacité des enfants à s’approprier ce trésor de l’humanité. C’est à travers le langage qui lui est adressé au jour le jour que l’enfant

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va développer ses propres compétences de compréhension et d’expression. Ce langage est constitué d’une part des énoncés qui permettent à l’adulte de demander, raconter, décrire, interdire, répondre, commenter, spécifiquement pour l’enfant auquel il s’adresse. Mais il recouvre également les énoncés que l’adulte produit en réaction à ce qu’expriment les enfants. The Conversation (5.02)

Notation

Les lycées défavorisés surnotent-ils leurs élèves ? « Un bon élève à Trappes est un élève moyen en vérité. On nous invente un monde, on nous ment ». L’acteur Omar Sy ne pouvait trouver meilleure réplique pour agiter la toile. Les professeurs de ZEP n’ont pas d’autre choix que de surnoter. Le sociologue Pierre Merle, spécialiste de la notation, leur donne volontiers raison. Encore plus que les adultes, les adolescents sont sujets à la « résignation apprise ». A force de se sentir nuls, leurs ressources intentionnelles chutent. En dessous d’un seuil à 7 ou 8 sur 20, ils décrochent inévitablement. Pour le spécialiste, « la science est très claire : les bons résultats maintiennent une image de soi positive indispensable pour progresser ». Le Figaro (8.02)

Congo-Brazzaville

Refaire l’école congolaise Après un récent appel à l'assainissement du secteur de l'Enseignement supérieur, le président de l'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho), JeanClaude Katende, pense que « l'école est à refaire». Pour ce juriste, la qualité de l'enseignement passe par la reprise des responsabilités par l'Etat qui est le pouvoir organisateur de ce secteur. « L'école doit donc cesser d'être un objet de commerce pour les responsables scolaires et un outil d'enrichissement sans cause pour l'autorité publique », a-t-il soutenu. Le président de l'Asadho regrette également qu'à ce jour, les écoles vendent tout (journal de classe, uniformes, chaussettes, pull-over, pantoufles...) à des prix inimaginables et inventent toutes sortes de frais (frais de réinscription, frais de l'Etat, frais Kimbuta...), sans que l'Etat s'en émeuve. Les Dépêches de Brazzaville – AllAfrica (9.02)

Technologie

Former à l’informatique A Saint-Gall, les citoyens ont accepté à près de 70% un crédit de 75 millions de francs pour développer la formation aux

Revue des médias Donner le goût de la politique

Rencontre au Collège de St-Maurice Donner goût à la politique, c’est l’ambition des jeunesses des partis politiques du Valais romand. En cette année électorale, elles ont décidé d’aller à la rencontre d’étudiants âgés de 17 à 18 ans. Le Collège de St-Maurice leur a ouvert ses portes. Canal 9 (12.02) https://bit.ly/2TQPyvG

technologies de l’information. Et ce à tous les niveaux, des écoles primaires aux hautes écoles spécialisées. 20 minutes (11.02)

Education et nature

Campagne « Affiche ta nature » En France, « Affiche ta nature » est la nouvelle campagne lancée par le Printemps de l’éducation (mouvement pour un renouveau de l’éducation), début février 2019. Les enseignants de toutes les écoles qui passent du temps dans la nature avec leur classe sont invités à témoigner par le simple envoi d’une photo. L’objectif est simple, reconnecter les enfants au vivant. Kaizen-Magazine (11.02)

Civisme

Bientôt des drapeaux français et européen dans les salles de classe En France, l'Assemblée nationale a prévu dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 février la présence obligatoire dans les salles de classe du drapeau tricolore, du drapeau européen et de paroles de « la Marseillaise », l'hymne national. Au vu de l'émoi suscité, le président de la commission des Affaires culturelles et de l'Education, a demandé une seconde délibération sur cet amendement. Nouvelobs.com (12.02)

Bilinguisme

Une école enfantine bilingue La Ville de Berne proposera à la rentrée scolaire en août sa première offre d’école enfantine bilingue. L’intérêt des parents pour cet enseignement moitié allemand moitié français s’est révélé très important. La « classe bilingue de la ville de Berne » a suscité pas moins de 115 demandes, a indiqué la Direction de l’Instruction publique de la capitale fédérale, mais aura fait de nombreux déçus, dans la mesure où il n’y a que 24 places disponibles au maximum, douze en première année et douze en deuxième année. La Liberté (24.01)

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> CPVAL

Une clé pour comprendre les performances MOTS-CLÉS : ÉCONOMIE • BOURSE La performance financière est souvent un mot-valise. Derrière un résultat, il y a la part en lien avec l’état de l’économie et l’impact des valorisations boursières. En 2018, année difficile, CPVAL n’a pas pu faire mieux que -3,25%, un résultat meilleur toutefois que l’indice Pictet LPP40 et en ligne avec les baromètres des Caisses de pension publiés par UBS et Credit Suisse. Si le résultat n’est pas forcément brillant d’un point de vue absolu, il faut le lire avec du recul. C’est une performance calculée à un instant T, soit le 31 décembre 2018. Pour rappel et de manière simplifiée, les Caisses de pension sont soumises à des normes comptables qui exigent une comptabilisation de leurs actifs à la valeur de marché. Ces -3,25% en 2018 sont donc le reflet, d’une part, de la performance économique des entreprises et, d’autre part, des changements de valorisation boursière. Pour comprendre cette distanciation, citons MBS Capital Advice, conseiller en investissement de CPVAL. MBS décompose la performance financière en composante fondamentale et en composante due aux changements de valorisation (voir graphique). La performance fondamentale est générée par les actifs détenus ; concrètement, les dividendes et leur croissance dans le cas des actions, les coupons des obligations ou les loyers des im-

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Performances CPVAL 20% 15% 10% 5% 0% -5% -10% -15% -20% 1999

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Performances réalisées

Performances économiques

Les performances CPVAL de 1999 à 2018

meubles. Elle mesure donc la performance économique. Elle est plutôt régulière dans le temps. « C’est ce qui est véritablement encaissé », pour prendre une expression familière. La performance due aux changements de valorisation représente la variation de cours du titre pendant la période prise en considération en fonction de l’offre et de la demande. Cette évolution peut être très significative due au fait qu’un investisseur offre un prix différent, à la hausse ou à la baisse, sur une courte période, sans qu’il y ait forcément une corrélation avec l’économie réelle. Concrètement, cette composante a été très

négative en 2018, quasi plate en 2015 et très positive en 2017. L’évolution historique des marchés montre que ces oscillations s’estompent sur une durée supérieure à 10 ans. Prenons par exemple une période de 20 ans. Sur cette période la performance économique est stable (3,06% par an). Cela englobe les revenus et leur croissance. « Le reste, c’est le bruit des marchés », précise MBS. « Sur le long terme, la performance des marchés converge vers la performance économique réelle. Donc, sur 10 à 20 ans, il ne reste que la performance économique, le bruit a disparu. »

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Bruit


RUBRIQUES

Moyenne 20 ans Bruit

0,18%

Performance économique

3,06

Performance réalisée

3,23%

0,00% 0,50% 1,00% 1,50% 2,00% 2,50% 3,00% 3,50%

Sur une période de 20 ans, la performance des marchés converge vers la performance économique réelle, le bruit a pratiquement disparu.

Cette analyse n’est pas propre à MBS Capital. D’autres investisseurs l’ont mise en évidence dans différents travaux. Parmi eux, John Bogle, récemment décédé et fondateur de Vanguard Funds, qui a observé le comportement des actions américaines sur 110 ans ! Il a tiré de la constance des performances économiques, sauf dans les années 30, des convictions : il faut investir sur le long terme en faisant attention aux coûts de gestion et avoir un portefeuille d’actions aussi diversifié que possible.

« L’évolution historique des marchés montre que ces oscillations s’estompent sur une durée supérieure à 10 ans. » Pourquoi est-il intéressant de faire cette analyse qui dissèque la performance économique et l’augmentation de la valorisation des actions ? Pour une Caisse de pension, c’est très important de savoir quelle est

la performance économique hors bruit. Si on a pour mission de verser des rentes année après année, on ne peut compter que sur la performance économique. Pour engranger ces résultats, il faut être investi, dans la durée, tout le temps, de manière large et diversifiée. Si sur le très long terme, un investissement diversifié dégage des revenus stables, pourquoi s’astreindre à se réunir fréquemment au sein des commissions de placement ? C’est précisément pour partager et entretenir cette vision à long terme qu’il est important de se réunir et de valider régulièrement ce choix face aux aléas de la vie économique. C’est un choix conscient. Mais en tout temps, il faut être attentif. Pour la Commission de placement de CPVAL, l’analyse de MBS pose un cadre. Il est de notre responsabilité de le confronter aux événements. La force de CPVAL, c’est cette vision à long terme, cette capacité à se fixer un cap en se préservant des modes et des émotions, sans exclure des actions si nous identifions que des circonstances changent. Patrice Vernier

www.cpval.ch

>  PU B LICITÉ

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RUBRIQUES > ÉDUCATION AUX MÉDIAS

15e Semaine des médias à l'école : des classes valaisannes à la Une MOTS-CLÉS : CONCOURS • CIIP

Enseignant : M. Fabrice Thétaz Lien vers la Une : https://bit.ly/2FZNOMu

Près de 180 élèves et enseignants ont pris part à la remise des prix des concours de la 15e Semaine des médias à l'école, mercredi 23 janvier 2019, au studio 15 de la Radio Télévision Suisse (RTS) à Lausanne. Deux concours avaient été proposés aux classes romandes, lors de cette semaine thématique, du 5 au 9 novembre 2018, par le secrétariat général de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP). Le thème 2018 était : « L'écrit, c'est fini ? » Cette édition a impliqué plusieurs centaines de classes de tous les cantons romands. Les lauréats ont reçu des prix en espèces, offerts par un des partenaires médias : Swisscom.

CONCOURS DE UNES Le concours de Unes de journaux a suscité 45 projets, qui ont été examinés par le jury suivant : Laura Drompt, co-rédactrice en chef du quotidien Le Courrier Yseult Théraulaz, journaliste au quotidien 24 heures Nicole Rohrbach, rédactrice en chef du magazine L’Educateur Marco Gregori, journaliste, collaborateur au Service Ecoles Médias du DIP GE Christian Georges, journaliste, responsable du domaine de l'éducation aux médias à la CIIP

CLASSES VALAISANNES PRIMÉES 3e prix : Les Nouvelles insolites Classe du Vieux-Collège à Monthey

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Enseignant : M. Jean-Michel May Lien vers la Une : https://bit.ly/2FZohD3 2e prix : 3, 2, 1, lisez ! Classe de l'Ecole de Champsec Enseignant : M. Jean-Michel May Lien vers la Une : https://bit.ly/2CQcZ0S

Pour les élèves ayant travaillé avec une maquette pré-définie, sur le modèle des quotidiens romands 20 Minutes, Le Temps ou La Liberté : 1er prix : Infos bagnardes Classe de l'Ecole de Champsec

CONCOURS D’INTERVIEWS RADIO La CIIP a reçu 17 contributions. Ces interviews ont été évaluées par un jury de 2 personnes : Jacques Dussez, responsable multimédia HEP-VS Yves-Alain Cornu, journaliste à la RTS Dans cette catégorie, aucune classe valaisanne n'a été primée cette année, mais ce n’est que partie remise…

Pour en savoir plus www.semainedesmedias.ch

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i NFOS DU SE & DU SCJ

Echo à propos de la compensation des désavantages Le Service de l’enseignement (SE), via l’Office de l’enseignement spécialisé (OES), et le Service cantonal de la jeunesse (SCJ), via le Centre pour le développement et la thérapie de l'enfant et de l'adolescent (CDTEA), avaient organisé le 30 janvier dernier au Lycée-Collège des Creusets à Sion une demi-journée de formation destinée aux directions des écoles obligatoires et du secondaire II général, aux adjoints en charge de l’enseignement spécialisé, aux cadres du SE, au personnel du CDTEA et à quelques invités notamment du Service de la formation professionnelle et de la HEP-VS. L’objectif était d’harmoniser le cadre commun lié au concept de compensation des désavantages. Lors de son message d’accueil, JeanPhilippe Lonfat, chef du Service de l’enseignement, a souligné le fait qu’un tel après-midi, réunissant le SE et le SCJ autour d’une problématique commune aux deux services était une première, relevant aussi la particularité d’avoir rassemblé les deux parties linguistiques du canton grâce à une traduction simultanée de toutes les interventions. Pour le chef du SE, il s’agissait de redonner de la cohérence à l’ensemble de ce qui est mis en place, tout en rappelant le rôle central de l’enseignant dans la pédagogie universelle, dans la différenciation, mais aussi dans les mesures de compensation des désavantages. S’adressant à l’assemblée, il leur a dit : « Vous repartirez forcément avec de la frustration suite à cette journée, puisqu’on n’a pas prévu de toucher au cœur du moteur, c’est-àdire à l’évaluation, mais cela pourrait

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Jean-Philippe Lonfat, chef du SE, et Christian Nanchen, chef du SCJ

faire l’objet d’un autre après-midi de formation ». Christian Nanchen a pour sa part rappelé les liens forts de son service avec celui de l’enseignement, en particulier entre le CDTEA et l’école, et la nécessité de renforcer davantage encore la collaboration pour trouver ensemble des solutions à certains problèmes. « Une telle journée devrait nous aider à mieux dialoguer pour mieux co-construire », a-t-il indiqué. Dominique Delaloye, inspectrice de la scolarité obligatoire, Marcel Blumenthal, adjoint du chef du SE, Yves Fournier, inspecteur et responsable du secondaire II général, et Guy Dayer, chef de l’OES, ont, lors de la première intervention à plusieurs voix, posé le cadrage général, en installant d’abord dans le paysage, telles des poupées russes, de la plus grande à la plus petite, la pédagogie

universelle puis la différenciation pédagogique et enfin la compensation des désavantages. Une vidéo du canton de Zurich1 a été partagée, afin d’illustrer les mesures de compensation des désavantages. Après cela, les intervenants ont exposé les bases juridiques cantonales, dont l’ordonnance concernant la loi sur l’enseignement spécialisé de 20172, texte dans lequel apparaît pour la première fois le terme de compensation des désavantages. Un élément nouveau a été annoncé, à savoir que les rapports des spécialistes ne contiennent plus les propositions de mesures qui sont désormais de la compétence de la direction d’école suite à une séance réseau avec les spécialistes. Il a été précisé que les mesures de compensation des désavantages, à distinguer des mesures de différenciation, sont réévaluées en cas de nécessité, mais au plus tard au

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Guy Dayer, chef de l’OES

début d’un nouveau cycle (5H - 9CO - à la moitié du secondaire II). Quant aux diagnostics, ils sont mis à jour le dernier semestre de 8H et en fin de 11CO (ou 10CO pour les élèves ayant redoublé). Guy Dayer a signalé un futur document qui contiendra une liste des mesures préconisées. Elles seront classées en trois catégories : les aménagements de la durée, la mise à disposition d’outils, d’aides techniques et l’assistance individuelle (par exemple la lecture des consignes). La date de diffusion de ce document n’est pas encore connue. Pour développer le concept standardisé de compensation des désavantages et élaborer des fiches pour les différents troubles et handicaps, Géraldine Ayer et Melina Salamin, collaboratrices scientifiques au Centre suisse de pédagogie spécialisée (CSPS), ont consulté divers documents au niveau national et même international. Dans leur présenta-

tion, elles ont relevé le fait que la compensation des désavantages est un droit pour rétablir l’égalité. Elles ont également mis l’accent sur trois points, à savoir qu’un diagnostic ne donne pas automatiquement droit à des mesures de compensation des désavantages, que les objectifs d’apprentissage et d’examen restent les mêmes et que le principe de proportionnalité doit être respecté. Les limites de ce dernier n’étant pas déterminées clairement, elles ont montré qu’il pouvait être utile d’aller voir du côté de la jurisprudence. Elles ont également donné des pistes pour garantir l’égalité et l’équité, et ont cité un modèle testé à Coire3 et à Bienne4 selon lequel plus l’école différencie, moins elle a besoin de proposer des mesures compensatoires dans les situations d’apprentissage. Elles ont aussi donné des exemples concrets avec ou sans mesures. Romaine Schnyder, adjointe au Service cantonal de la jeunesse et directrice du CDTEA a quant à elle mis l’accent sur le diagnostic, souvent source de tensions. Elle a précisé les étapes de la procédure d’évaluation, du signalement au traitement. Elle a par ailleurs abordé les conséquences d’un diagnostic sur l’enfant et les parents, dont le fait qu’ils ont besoin de temps pour l’assimiler. Romaine Schnyder a conclu sa présentation avec une métaphore explicite, mettant en avant l’exemple de trottoirs sans obstacle

TÉMOIGNAGE DE NICOLAS REY-BELLET Nicolas Rey-Bellet est directeur du CO de Monthey « J’ai apprécié d’avoir une unité de temps et de lieu dans l’information diffusée par les deux partenaires institutionnels, ainsi tout le monde a eu le même discours. Cette demijournée était particulièrement bien organisée et très cohérente. Je pense que ce recadrage était important et nécessaire pour la

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mise en place des mesures tout au long du cursus de formation, de la 1H au secondaire II. Ce qui m’inquiéterait, c’est que cela aboutisse à un tableau à deux colonnes, avec d’un côté les troubles et de l’autre les mesures. Pour renouveler cette approche interservices, le Service de l’enseignement pourrait par exemple s’associer au Service de la formation professionnelle et s’intéresser à la transition après le CO. »

qui au final peuvent simplifier la vie non seulement des personnes handicapées, mais aussi des personnes âgées, des parents, etc. Ensuite Guy Dayer a précisé la place de l’enseignement spécialisé5 dans la compensation des désavantages qui est une mesure de l’école ordinaire. Si toutes les situations ne nécessitent pas une prise en charge via les enseignants spécialisés, ces derniers sont cependant une ressource pour les enseignants ordinaires, notamment dans la mise en œuvre de la différenciation permettant de tendre vers une pédagogie universelle. L’OES, dans ses réflexions, tend vers un développement du modèle du co-enseignement, dans l’idée d’optimiser les prises en charge. Dominique Aymon, responsable du pôle ressources et usages didactiques pour la scolarité obligatoire au centre ICT-VS, a mentionné les domaines concernés par l’accessibilité numérique et quelques bénéfices et risques des assistances technologiques. Il a aussi mis le focus sur une formation intitulée « 10 outils pour les dys » proposée par la HEP-VS (avec possibilité de formation en établissement) et dispensée par le centre ICT-VS et Martine Rossier, enseignante spécialisée6. Après quelques questions posées aux intervenants et la conclusion apportée par chacun des deux chefs de service sur le chemin qui reste à parcourir, les participants à cette journée ont pu profiter du traditionnel apéritif de réseautage. Nadia Revaz Notes https://bit.ly/2D8CXfU https://lex.vs.ch 3 www.churermodell.ch 4 https://bit.ly/2S3UIra 5 https://bit.ly/2MKLnyA (1H-8H) https://bit.ly/2GhZpGF (CO) 6 https://bit.ly/2GjVQA0 (10 outils) https://bit.ly/2rIQqGx (formation) 1 2

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i NFOS DU SE & DU SCJ

INTERVIEW CROISÉE MELINA SALAMIN ET GÉRALDINE AYER Quel est votre rôle au sein du CSPS en lien avec le projet lié à la compensation des désavantages ? Géraldine Ayer : Nous avons défini un concept standard en nous basant sur les lois mais aussi sur les documents déjà existants dans les cantons, communes et écoles. La compensation des désavantages est une pratique qui a toujours existé sous différents noms, mais son application n’était pas systématique ni généralisée. Aussi il s’agissait de le clarifier avant de le diffuser. Melina Salamin : Ce travail avait été initié par d’autres collègues et nous l’avons poursuivi. Il nous fallait être au clair pour rédiger la fiche sur la différenciation et la compensation des désavantages qui introduit celles liées aux troubles ou déficiences que le CSPS a élaborées (cf. encadré). A la fin de votre présentation, pourquoi avez-vous suggéré de remplacer les termes d’intégration ou d’inclusion par celui d’accessibilité ? Melina Salamin : C’est en relation avec la fameuse image des

Définition de la compensation des désavantages La compensation des désavantages consiste en la neutralisation ou la diminution des limitations occasionnées par un handicap. https://bit.ly/2BeZsjp

Melina Salamin

er

et Géraldine Ay

enfants derrière une palissade à un match de foot dont certains sont trop petits pour arriver à le voir et qui y parviendront si l’on ajoute aux plus petits une caisse de bonne hauteur (équité par compensation), mais où ces caisses pourraient devenir superflues si l’on ôtait simplement l’obstacle (équité par accessibilité). L’accessibilité est liée à la pédagogie universelle. Géraldine Ayer : La pédagogie universelle peut prendre le pas sur la compensation des désavantages, dans le sens où plus l’enseignement sera accessible à tous, moins on aura besoin de mettre en place des mesures individuelles.

TÉMOIGNAGE DE FLORENTIN BONVIN Florentin Bonvin est directeur des écoles primaires de Chalais, Chippis, Grône, Vercorin et du Cycle d’orientation régional de Grône - il représentait l’AVDEP (Association valaisanne des directeurs des écoles primaires) et la CODICOVAR (Conférence des directeurs des cycles d'orientation du Valais romand) dans le groupe qui a préparé cette demi-journée de formation. « Cette collaboration interservices est à saluer. Elle mériterait d’être par exemple reprise pour des thématiques en lien avec la pédopsychiatrie ou la protection de l’enfant.

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De cette demijournée, je retiens deux choses. D’une part, le Service de l’enseignement doit encore travailler sur la clarification entre pédagogie universelle, différenciation et compensation des désavantages pour que les enseignants soient à l’aise avec ces concepts. D’autre part, du fait que ce n’est plus au thérapeute de faire des listes de mesures, mais qu’il s’agit de l’établir lors du réseau, cela suscite des questions au niveau des ressources à disposition des écoles. »

Scolarisation à l'école ordinaire : fiches d'information La Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) a mandaté dès 2013 le Centre suisse de pédagogie spécialisée (CSPS) pour élaborer des fiches traitant de l’accompagnement en classe ordinaire de ces élèves (déficience auditive, déficience visuelle, dyslexiedysorthographie, dysphasie, troubles du spectre de l’autisme, déficit d’attention avec/sans hyperactivité, haut potentiel intellectuel). Plusieurs autres sont en préparation (dyspraxie, déficience intellectuelle, troubles de la cognition mathématique…). Un e-book, contenant l’ensemble des fiches, est prévu pour fin 2020. Les fiches déjà réalisées, pour l’heure disponibles seulement en français, sont accessibles sur educanet2 et ont été distribuées par le canal des directions. www.csps.ch/le-csps/projets/ scolarisation-a-l-ecole-ordinaire

Troubles d’apprentissage : 4 films d’animation https://bit.ly/2BgnZVg

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i NFOS DIVERSES

Des nouvelles en bref

« La dif férenciation t se soucie autan e u q de l’individu du collectif. » oud

Philippe Perren

de la motion (suivi sur deux ans) acceptée par le Grand Conseil, le renforcement des ressources pour la gestion des élèves au comportement difficile, l’amélioration des ressources humaines dans l’école obligatoire, le suivi des décisions CPVAL et leurs implications sur le renouvellement des enseignants, la prise de position sur les différentes consultations à venir, etc. www.spval.ch Situations professionnelles

L'adresse du mois

Nouvelles galeries d’images sur orientation.ch

Plateforme d’information école+vélo La plateforme d’information école+vélo, qui rassemble toutes les offres de promotion du vélo dans les établissements scolaires, permet désormais de filtrer les informations par canton, catégorie, groupe d’âge et langue. www.ecole-velo.ch

Mobilisation des jeunes valaisans en faveur du climat

Rencontre avec le chef du DEF A la suite de la mobilisation pour le climat des étudiants valaisans du 18 janvier dernier, Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation (DEF), a reçu une délégation de ces jeunes issus des collèges et des Ecoles de commerce et de culture générale (ECCG). Les préoccupations jugées prioritaires par les étudiants ont été présentées et transmises au chef du Département. Ce dernier les a écoutés attentivement et leur a apporté son soutien dans leurs démarches. www.vs.ch > Communication et médias

Présidence de la SPVal

Renouvellement du mandat d’Olivier Solioz Lors de l'Assemblée extraordinaire des Délégués SPVal (Société pédagogique valaisanne) du 23 janvier 2019 à Martigny, Olivier Solioz a été réélu à la présidence par 140 voix sur 144 pour une nouvelle période administrative allant de 2019 à 2023. la SPVaI annonce qu’elle va continuer à suivre les différents dossiers tels que : la planification et l’organisation de la rentrée 2019-2020, l’organisation de l’augmentation de quatre périodes du temps des élèves de 1H, le suivi de l’exécution par le Conseil d’Etat

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De nouvelles galeries d’images ont été mises en ligne pour 23 professions. En quelques clics, les photos permettent de visualiser des situations professionnelles concrètes. On découvre par exemple le lieu de travail des spécialistes en communication hôtelière CFC, les gestes des maquettistes d’architecture CFC, la tenue vestimentaire du praticien / de la praticienne en étanchéité AFP, ou encore les équipements qu’utilisent les techniciens et les techniciennes en radiologie médicale HES. Pour retrouver toutes les galeries en ligne, allez dans Rechercher une profession. Dans la barre de recherche, cliquez sur « + ». Dans le filtre Multimédia, sélectionnez Images puis affichez les résultats. www.orientation.ch

EN RACCOURCI Ressources

Donner un cours en utilisant YouTube De très nombreuses vidéos accessibles en ligne via YouTube agrémentent régulièrement nos cours. Mais parfois, leur durée, leur contenu, l'environnement publicitaire et la passivité des élèves réduisent leur impact. Des outils permettent de contourner ces obstacles pour exploiter ces vidéos de manière plus efficace. https://huit.re/youtube2019

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Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de l'économie et de la formation (DEF), via le Service de l’enseignement (SE). Edition, administration, rédaction DEF / SE – Résonances – Place de la Planta 1 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 42 18 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01

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