L'Ecole primaire, 15 décembre 1927

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46me

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46me~Annéé

PAVOT

No 12

15 Décembre 1927

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Organe de la Société valaisanne d'éducation SOMMAIRE: Subsides sC'olail'es, - Registre des notes et journa.l d e classe, - Communiqués de l'Union du p, E. - Langue français e, _ En glanant, - Leçon de choses, - « NOS PAGES », ouvelle floraison sur un vieil arbre. - Bibliographie, - La question sociale.

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D~puis longtemps déjà, HOS compatriotes à l'étranger exprimaient le désIr de posséder un livre qui fùt en quelque sorte une. synthèse de la patrie, un livre susceptible de faire naître et d'entretenir clans l'âme de la jeunesse le culte du pays absent. Leur attente certes ne sera pas déçue. Le volume que vient cU-diter la Nouvelle Société Helvétique et la Commission des Suisses à l'étranger constitue une œuvre originale et d'une grande richesse. . . , Ce sont tout d'abord les beautés naturelles de la Suisse qui s'offrent à nos yeux et les caractéristiques des divers éléments de sa population. Puis, la formation historique de notre pays est présentée en un récit alerte et plein de relief. suivi d'une étude sur nos insti~utions nationales. Un long chapitre est consacré à la vie artistique; Il comporte mille détails intéressants sur notre vie intellectuelle, SUl' nos littératures alémanique, romande et Suisse italienne sur notre vie musicale; quelques portraits de femmes suisses vienn~nt le compléter. Les pages consacl'f'es aux beaux-arts seront une révélation po~r beaucoup. Le dernier chapitre revêt un intérêt particulier; il traIte de nos «colonies» et de lïmportance nationale des Suisses de l'étranger. « Ta Patrie'» n'a rien de l'aridité d'lm malluel scolaire. C'est un livre vivant, où l'on est entraîné d'un chapitre à l'autre. sans même que rOll ,s'en aperçoive. On éprouve, en le lisant, le contact du pays, op ,le VOlt, ce pays, on l'entend, on le respire, Aux qualités du texte s ,aJoutent celles d'un merveilleux choix d'illustrations. )\otons spéclale~ent, à côté des héliogravures, les planches en couleurs qui reprod~Isent les œuvres de nos meilleurs artistes. ':\'oublions pas de mentIOnner encore les cartes g'éographiques qui se trouvent à la fin du volume, Ce livre « a le caractère et les vertus d'un aliment essentiel», (lit la prdace que le président de la Confédération a bien voulu inscrire en tète de rouvl'ag'e. On ne peut le lire, en effet, sans éprouver pour notre pays un attachement nouveau, qui vient cle cette mise en lumiè~'e de tout ce qui peut. et doit nous le faire aimer, C est pourquoi c-e lIvre constitue un yéritahle trésor que toute famille suisse devrait poss(\del',

Subsides scolaires L 'été dernier, à Zurich, au Congrès des Instituteurs suisses, ie chef du Département fédéral de l'Intérieur a laissé entrevoir une prochaine augmentation des subsides que la Confédération verse actuellement aux Cantons pour faciliter leur tâche dans le domaine de l'instruction populaire. A cette occasion, il a fait remarquer que si certains cantons peuvent satisfaire par leurs propres moyens aux exigences actuelles, surtout en ce qui concerne la siuation nlatérielle du corps enseignant, d'autres , au contraire, restent dans une impuissance relative. Et tout dernièrement, s'appuyant sur cette déclaration et sur le sentiment que M. 'iValpen exprim.ait récemnlent dans une réunion qu'on ne payera jamais suffisamment l'instruction, ·un correspondant de l'Ecole primClire fonde quelque espoir sur la bonne volonté des autorités técléràles et cantonales pour l'amélioration des conditions économiques du personnel enseignant en Valais. Certes, nous avons toujours estimé et nous estimons encore que les traitements du corps enseignant de notre canton méritent d'être relevés. Mais est-il nécessaire pour cela de regarder du côté de Berne, de tendre les mains largement ouvertes vers la manne fédérale? Sans doute, ce n'est pas une aumône qu'on sollicite; l'argent de la caisse fédérale, c'est l'argent de tout le monde, c'est l'argent des contribuables, et nous ne dénions pas à l'Etat le droit de favoriser par ses subsides et ses lois les œuvres de progrès dans n'importe quel domaine, C'est même son devoir.


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.M alheureusement, 1 Etat, dans la distribution de ses faveurs, n 'agit pas toujours d'une façon exempte de tout intérêt personnel, uniquement avec le souci du progrès à réaliser. Il nourrit assez souvent un certain esprit de domination, le secret désir de monopoliser tel ou tel se rvi ce public. N 'oublions pas que les tendances cen tralisa tric es sont loi n d 'être étouffées en Suisse, que si, de temps en temps , elles suhissent une léthargie plus ou ITloins prolongée causée par quelque échec, elles ne manquent pas de se r éveiller et de se manifester de nouveau sous une forme ou sous une autre . Dans tous les cas, l'empiétement de la Confédération sur le terrain fédéraliste se continue, lentement, prudemment, mais d 'une façon certaine. Il ne reste plus guère aux cantons que le domaine de l'inslruction où ils sont encore relativement maîtres chez eux. Néanmoins un travail d 'approche sournois se fait du côté de cette position , restée jusqu'ici inexpugnable. On tend insensiblement à lu résurrection du bailli mort-né qui a eu, en 1882, les honneurs d 'un enterrem.ent de toute première classe. A ce sujet, nos collègues liront peut-être avec curiosité qu elques résultats de cette votation m.émorable. Nous les donnons en chiffres ronds. La Suisse rejeta le projet Schenck par 318,000 voix contre 171,000. Le Valais fournit 20,000 rejetants et 2800 acceptants. Quatre communes seulement de notre canton donnèrent une petite majorité de oui: ce so nt Charrat, Martigny-Ville, Martigny-Bourg et Monthey. A remarquer le splendide résultat des districts allemands qui , ensemble, ne fournirent pas même 60 oui (exactement 59) . Une mention honorable aussi aux districts d'Hérens (5 oui) et de Sierre (14 oui) . . Nous doutons qu'aujourd'hui, si le peuple suisse était appelé à se prononcer sur la ITlême question, une majorité proportionnellement aussi forte dépêchât le maître d 'école fédéral chez Pluton. Les promesses généreuses et les libériltés de notre bonne maman fédérale nous inspirent quelque ITléfiance. Nous craignons qu'à notre époque de matérialisme, de soif de jouissances et de hien-être, l'argent ne soit la cause de capitulations et de trahisons. Ne rencontrerait-on pas tel ou tel instituteur qui désirerait devenir fonctionnaire fédéral dans la perspective de toucher un traitement sensiblement plus élevé que celui qu 'il a présentement? Nous admettons sans hésitation que la Confédération pourrait rétribuer le personnel enseignant hien plus libéralement qu e ne le fait plus d 'un canton.

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Mais Messieurs les In ,tituteurs seraient-ils plus satisfaits? Il suffit de se dem.ander si les fonctionnaires actuels de la Confédération le sont. Plus on a, plus on désire, et quand on désire quelque ch ose , on est malh eureux. L 'homme h e llreux se contente de peu. La Fonlaine nous en fournit une preln e dans le « Sa v etier et le finan cier » . Avant lui déjà , lu m.ême vérité était enseignée dans un apologue oriental. Un souverain , lit-on dan s cet apologue, réunit un jour les devins de son ro yaum e pour apprendre d'eux le secret du honheur. « Vous ser ez h eur eu x, lui dit l'un d 'èux , quand VO LI S serez r evêtu de la chemise d 'un homme h eur eu x. » Im.médiatement on se mit à la recherche de cet homme heureux. FinalelTlent on le rencontra dans la personn e d 'un gueux. Vite on le déshabilla pour lui prend r e sa chemise, n'lais, Ô surprise, il n 'en avait point. Puis serait-on beaucoup plus avancé avec un e augmentation de tr aitemen ts? A, ec des dépenses grossissantes, l' Etat et les comn1.unes devraient, pour équilibrer leur hudget, recourir à une auglTlentation correspondante des recettes ou des in1.pôts soit dir ects soit indirects . Le fonctionnaire, en l'espèce l'instituteur , rendrait donc en partie ce qu'il aurait reçu ; le reste serait absorb é inévitablement par le r enchérissem ent de la vie. Il lui faudrait renouveler ses plaintes sur l'insuffisance de son traitemen t et en demander une nouvelle augmentation. Ce qui r eviendrait à tourner dans un cercle vicieux. Ensuite, qu'aurions-nous en échange des beaux écus sonnants de la Confédération? L 'école n eutre, sans le moindre doute. En pays mixte et en plein XXe siècle, il faut bien, parbleu, pratiquer la plus la rge toléra nce; ne pas gên er le moins du monde la liberté de conscience, ne pas froisser les susceptibilités farouches des anticléricaux, des libres penseurs et des sectaires qui pour suivent de leur h aine le catholicisme, dont le spectre hid eu x les offusque violemment . La déchristianisation progressive, avec la démoralisation qui en est la con séquence logique, tel serait l'enjeu d 'un marché qui ressemblerait. singulièren1..ent à celui .qui fut conclu entre Esaü et Jacob. MeSSIeurs les InstItuteurs auraIent les lentilles et la Confédération le droit d'enseigner et de diriger l'école. A ce compte, nous préférons , malgré tout l'intérêt que nous portons à nos collègu es, leur souh aiter le brouet noir des Spartiates ITlais avec la liberté ·d 'élever chrétiennement les enfants dans 'des écoles confessionnelles. Déjà nous voyons d 'un ~il méfia,nt certain ~s .r éuni?~ls inter-. cantonales en inatière scolall'e, certaInes aSSOCIatIOns egalement intercantonales à tendance d 'uniformité. Il se cr ée ainsi à la lon-


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gue une mentalité favorable à une certaine unification, puis quand I.e terrain est prêt, on est invité à faire le pas décisil'. MalS, nou s objectera-t-on, on accepte bien les subsides C,-1nlonaux dans d 'autres domaines. Sans doute, seulement voyez ù queUes condjtions. Les délégués fédéra LlX sont lù pour toutes sorles de contrôles. N'assistent-ils pas aux examens des écoles professionnelles ou agricoles qui bénéficient des deniers de la caisse l'éd éraIe ? Nous ne dirions rien contre l'octroi de secours de la part de la Confédération, si celle-ci se contentait ensuite de faire (:onl'iance aux cantons sur l'emploi des suhsides et ne s'immisçail pas dans un contrôle plus ou moins gênant. Après tout, la situation Iuatérielle du personnel enseignant de notre canton n 'est pas intenable, à preuve la pléthore de can(li~ats aux Ecoles normales. Nous ne pensons pas que ce soit ll1uquement la perspective de l'héroïsme dans la pratique d 'unè pauvreté et d'un dévouement tout franciscains qui attire dall'i une carrière où, pour arriver à un poste, on doit littéralement jouer des coudes. Il ne faut pas comparer toujours sa situation avec celle de gens plus favorisés par le sort ou la fortune. Pour être heureux , dit un proverbe, il faut regarder au-dessous de soi d BOIl audessus. Et n1.aintenant, pour conclure, ne croyez pas, chers instituteurs et collègues, que nous n 'approln ions pas une amélioration quelconque de notre situation m.atérielle, ni n1.ême que nous y restions indifférents , loin de là. Ce serait de notre part une véritable aberration. Au contraire, nous souhaitons qu'un Pactole roule ses pcrillettes jusque dans nos plus humbles villages, dans la plus modeste de nos écoles. Nous tenions simplement à exprimer ll, ·, tre opinion sur la source ou l'origine de ce cours d 'eau bienfaisallt~ et vous ne ferez pas grief à un collègue, catholique avant et PèHdessus tout, intimement dévoué aux intérêts religieux de son pays, de se méfier , non sans raison, des coquetteries et de~ aV~1n ­ ces de la Confédération à l'égard des cantons, surtout dans un domaine considéré jusqu ici comme une sorte de propriété privée ou réservée. Il y a un certain nombre d'années, lors de la consultation populaire au sujet de l'octroi par la Confédération d'une aide pécuniaire aux cantons dans le domaine scolaire, il s'est trouvé près de 80,000 opposants , malgré toutes les garanties d 'autonomie cantonale dont on avait eu soin d 'entourer le projet. Nous ne serions donc pas seul à nous attirer le reproche de méfiance. L 'Etat du Valais, ient d 'obtenir du Grand Conseil, pour ses · fonctionnaires, le rétahlissement des traitements intégraux accordés en 1920.

Nous espérons que dans un avenir prochain , il renouvellera le geste de générosité, disons d 'équité, que depuis un e trentain e d'annéès il a eu déjà plusieurs l'ois à l'égard du personnel enseignant primaire. Notre espoir se fonde non seulement sur l'esprit d 'équité des représentants du peuple, mais sur la présence it 1:1 t~te du Département de l' Instruction du chef énergique qu'est M. le Conseil ler d ' Etat '~alpen. Celui-ci vient tout r écemm.ent encore de don ner une preuve tangible de l'intérêt très vif qu'il porte aux Insti tuteurs en oblenant du Grand Conseil le relèvement du subside pour rcnchérissement de 1:1 vie, et nous savons que d autres améliorations son t :'t l'étude, en tre autres les allocations familiales. Faisons confiance ù l'espri t de justce de nos autorités; elles sa, ent fort bien que c'est leur devoir de rétribuer équitablemenl les services rendus au pays , el elles ne cherch e nl nullement à S' y dérober. Donc un peu dc pa t iellce, cin weniu Gecluld ) comme disent les Allemands.

Réponses des calculs du manuel de comptabilité

La liste des réponses des calculs de la 1re partie du malluel C01l1.ptubilité pl'utiquc est en préparation.

Afin de faciliter l'exécution de ce Lravail et de contrôler les réponses, ]lOUS prions le P. E. qui utilise cc li, re, de bien vouloir COIn muniqucr nu SecréLariat du Déparlcmcll t les résul tats des calculs effectués. L ivre du maître Le livre du maître, Cours moyen, grammaire Prévost et Lau l'eut est en venle au DépM scolaire, au pdx de fI'. 2.20.

Registre

~les

notes et journal de classe

L 'Ecole ]Jl'illWil'e a parlé longuement dans son numéro nc novembre, du journal de classe, de sa. préparation et de 1::\ nécessité d'y vouer une sérieuse attention. Les raisons présentées étaient convaincantes. En effet, pour réussir dans toute entreprise, il faut une préparation sérieuse et réfléchie, un plan développé et en rapport a, ec l'importance de la tâche à accomplir, une volonté poussée résolument vers le buL. L'importance d 'une année scolaire n échappe :'t personne. JI entre nécessairement dans la conscience de chaque instituteur ou institutrice de prendre son rôle au sérieux et d'obtenir d'un maxin1.um d'efforts, un maximun1. de résultats; et il est d 'une logique rigoureuse et naturelle qu'une préparation de classe se fasse, pour


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que le maître ne jette pas ses leçons à travers une sa]]e, ainsi qu 'un nlauvais semeur qui passerait à tout hasard sur les sil lons entr'ouverts. La préparation sera courte, simple, lnais claire. Elle indiquer~ peut-être même avec des abréviations , les leçons à faire, les c~lapI,tr~~ à .repasser , . etc. Un i entre parenthèses indiquera que c est a l InstItuteur à taire une telle leçon; une m) signifiera moniteur et des majuscules initiales diront les noms des moniteurs à désigner. En lisant la nouvelle de l apparition d 'un journal de classe t):pe, on s'attendait à recevoir de géants formulaires , présentant cl ~mlnenses espaces, pour une préparation longue, minutieuse, détmllée .. !l n 'en fut rien . Et J'étendu e des colonnes pour une jour·née, est Suf~l~~mment réduite pour que ce qui doit y figurer soit· bun et nutrItIt ... J 'aurai s aimé pourtant qu 'on réduisît la largeur des ~olonnes pour laisser la place à une quatdème qui eût contenu: 1. Leçons données à lCl première c(ivision. II. Leçons données à lu .~e~ond e division. III Observations (punitions infligées cl certains eleves. - Leçons occasionnelles). IV. Devoirs. Les feuilles du dit journal , pliées en quatre, ne Liennent sur un pupitre surchargé de livres, que la place .de l'ancien cahier, ouvert. Il ne faut pas s'en plaindre ... . . ,Quant au registre ' des notes , il peut granoement, lui a ussi, 1 aClhter la tâche de l 'instituteur ; mais si le nombre des notes inscrites doit sen il' de preuve à la Commission scolaire ou à ]']11S J?ect~lIr de l'acti, it~ dl! maltre , je crois que la preuve risqu e d'être tra gll~; et j'avou e que ,. personnellemenl , .le Il ai jamais réllssi :'t remplIr une sf' ld c cO]011l1 e de chiffres, ni même ü é, îler CI u'au bOll t de la se~naine , une colonne reste comp lètement, ierge. J 'm de plus l'intime conviction qu'à vouloir noter tous les m~rites de tous les élèves, pOUl' toutes les leçons , et tous les clf'VOll'S, .on va au devant d ' u ne tâche impossible, peu logique et peu sa lu~aJre qui entraînerait, d'ailleurs , une perte de temps. On tom heralt dans une monotonie tout automatique. Je préfère parfois , pour encourager un élève et punir au autre, distribuer les rangs après un ou deux exercices seulement. D 'autre part, chaque ré gent s'est pourvu d'un cahier quadrillé, dans lequel il inscrit les notes des cOlnpositions mensuelles à faire figurer sur les livrels scolaires. Les branches y sont distribuées selon l'ordre établi dans les livrets , ce qui en facilite la transcription. Un tableau récapitulatif établissant la moyenne des forces et des rangs (tableau d'honneur affiché en classe) serait, ce ale semble, plus indiqué, s'il est basé sur les résultats obtenus et inscrits aux bulletins mensuels. Quoi qu'il en soit, le nouveau registre de notes ,que les résultats de l'expérience feront sans doute lllodifier, rendra évidemment de bons services, mais il ne faudra pas en exagérer l'importance.

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Union du Personnel enseignant Organisation dans les districts. L es instituteurs qui ont été dési gnés pour orga nis er l es sections d e districts voudront bi en se mettre à l'œuvre au plus tôt. Nous comptons SUl' leur dévou em ent pour la bonn e réussite de notre mouvement légalement r econnu et approuvé. Que tout le monde soit éclairé sur l e but et l'utilité de l'Uoinn. Les résultats matériels, acquis cette année déj à, suffisent à démontrer la valeur du groupement qui a r eç.u sa consécl'ation à Martigny et à Sion. On voudra bien faire fio'U1'el' à l'ordr e du jOUl': a) nomination du comité; b) règlem ent de l'ass emblée (le disLricL (du us les limites d es statuts) ; c) div el's. Qu'on assisLe nombreux à ces l'éunions. La présence . des institututrices est vivement à souhaiter. L es décisions l es plus importanLes seront Ll'ansmises au comitl' central, a.insi que la Hste des nouveaux a.dhél'ent,. Réunion du Comité cantonal. Sauf avis contl'aire, le comité ca.ntonal , est cO llvuqu é pOUl' jewli 21 cuurant à 1 h. ;Y:; au Café d e la Planta à Sion, av ec l'ordl'e du .ioul· suivant: 1. NominaLion du sec l' étai l'e' 2. K écution d es lléc isiollS JII'ises ('n <ls:wlllJJl él'. gén é rah~; 3. Div el's. Secrétaire caissier. L poste de secr étair e caissiel' de l'Unioll es t. mis en SOlllllissioll. Adresser les offres pal' écrit a.u pl'ésident de l'U. P. E., à Siel'l'e, .iusqu'au 20 COUl'ant au plus tare1. Le travail étant nettement défini pal' l es statuts, on est prié de s'y r eporte)'. T emps à dispos e!': 3 h Ul' es pal' semaine environ. J

Chômage. Les membres de ru. P . E., au chômage en ce moment, so nt lJl'i és lle s 'inscrire auprès lu Dépal'tem ent de l'Instruction publique. M. V'h llpen ayant. accepté la proposition ele v enir en aide flUX instituteul·.· sans emploi, il va de l'intérêt de chacun de s 'annoncer au plus tôt. Qu'on veuille bien s 'inscrire égalem ent a.uprès du comité de l'Union. Statuts. Les statuts ayant ét é acceptés avec d e légères modifications, 11 l' seront pas réimprimés. Nous indiquerons d a ns un prochain numéro les articles qui ont été revisés, afin que tous nos membres soient à même d'y apporter les annotations requises, B,


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L'Assenlblée g'énérale. L'Union clu P. E. V. s 'est enfü1 constituée définitivement dans son assemblée générale du 1er décembre à Sion, dans la grande salle d e la « .M aison Populo/ire ». Plus de cent vingt instituteurs ont répondu à l'appel du Comité! provisoire ; et comme l 'assemblée générale se tient pour la deuxième fois cette année, l'on est en droit de considérer cette participation comme fort réjouissante. M. Bérard, qui préside, salue en tout premier lieu la présence, clans l'assemblée, de JVI. le Chef du Dépal'tement de l'Instruction publique et de M. Thomas, président de la S. V. E. La séance est ouverte. Le rapport présidentiel très documenté captive l'attention générale et raffermit la confiance de l 'auditoire dans notre cause qui est c'elle de tout le personnel enseignant valaisan. En effet, dit l e l'apport, la situat.ion morale de l'Union s 'est grandement consolidée depuis la séance de Martigny. Le comité s 'est l'éuni cinq fois dUl'ant la saison et H, p)'is d es c1écisions qui ont porté de bons fl'llits . Citons en passant l'obtention de l 'indemnité de renchériss ement, 'aü1si qu 'un premier pas dans l 'uniformisation des réglures et de la qualité d es cahiers. Cepenllant, en ce qui concernè cette dernière question, le Département, SUl' proposition lu comité de l'Union, al'l'ôtera définitiv ement l es réglures des cahiers ainsi que la qualité du papier, cec i voul' le IJlus gra.nd a.vanta.ge d es élèves et du maître. D'a.illeurs, i app:u'ti ent (1 ' jù aux illstituLeurs d e n e poinL tolél'e l' dans lem' c]ass!' des cahiers lie mauv:-lis e quaJité t à l'églures fantaisist es. L'Imprimeri e Nouvelle, lVlal'Ligny, agréée pal' l'Un ion, livre d e::; cahiers d e quarante pages, sept kilogrammes et clemi la ram e. Le comité le l'Union la l'ecommande à tout le persoflllei enseignant. Sur Vl'ol>osition cl e M. Bérard, l'assemblée vote ensuite le texL' d 'une requête à adl'esser à M. Chuanl, pOUl' l'octl'oi de nouv elles subventions à l'école primaire et, selon la promesse de cet honorabl magistrat, applitIUées plus spécialement au redressement de la situation matérielle du personnel enseignant; elle suggère en outre Cl,U Département de l'Instruction publique de faire état de la motion Baumberger pour récla,mel' le versement d 'un secours en faveur des écoles de montagne. J

La question de la caisse-chômage soulève une vive discussion au sujet des admissions à l'Ecole normale que 1\II. Bérard propose au Département de restreindre, Des voix s'élèvent aussitôt pour protester contre cette proposition affirmant que l'Ecole normale est une pépinière d'hommes actifs, dévoués et capables, appelés à travailler au plus grand bien du pays; aussi, loin de restreindre, il faudrait, affirment-elles, favoriser les admissions. Tel n 'est pas l'avis de M. Marquis de Liddes, actuellement sans emploi et par C'onséquent plus conscient peut-être de la réalité des choses. Pour lui, les instituteurs au chô-

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mage risquent de faire des aigris; d'autre part, si l'ens~ignement n 'est pas la carrière dans laquelle ils veulent s 'engager, mIeux vaut pour eux travailler à leur formation dans des écoles plus en rapport avec leur prOfession future. Les industriels, les commerçants, les em~)loyés de banque, des C. F. F. d 'administration, ont étudié aux écoles mdust1'ie11es, commerciales ou techniques et non à l'Ecole normale. M. vValpen clôt le débat en déclarant fictif cet argument de pléthore d'instituteurs: il n'y aurait que trois instituteurs sans place à ce jour. Il informe cependant l 'assemblée que des mesures seront ' prises afin de restreindre les permis d'enseigner, et se déC'lare d 'accord avec la proposition qui lui est faite d 'indemniser les instituteurs au chômage. Cette résolution plaît à l 'assemblée. Et quelques minutes plus tarcl, sur la proposition de M. Revaz, membre de l'Union, ~es Institu,teUl~s votent au Chef du Département de l'Instruction publIque un temmgnage de reconnaissance pour l'intérêt qu 'il porte, au corps enseio'nant , ainsi qu'au développement de l 'instruction primaire en Valais. b Les statuts sont ensuite approuvés avec de légères modifications, Le comité ca.ntonal est ainsi constitué: M1VI. Bérard (Sierre), président; Parvex (Collombey), vice-président; Beytrison (St-Martin), Délèze (Nendaz), Gilloz (Charrat), membres. Notre nouvel organisme est donc parfaitement réalisé et déjà plein de vie et de vigueur. Il permet d'espérer une activité utile au corps enseignant et au pays tout enber. M.

Langue française COURS MOYEN

Causeries 1. Causerie récapitulative.

L'heure: pour la mesurer : horloge, lllontre, cadran , aiguille, ressort, carillon .. . pour la reIllplir : travail, sommeil, jeu, repos, lecture, étude, prière ... Le jour : pour le distinguer : jou~' , nuit, .soleil, étoiles .. . pour le nOlIU11er: lundI, mardl... Le IllOis: pour le nommer : janvier, février ... pour l'évaluer: semaine, quinzaine ... janvier 31 jours; février 28 , m.ars ... L ' année pour la mesurer: 12 ~10i~, 52 s.emai~1es, :365 jours ... orchna1re, bIssextIle ... pour la distinguer: ère chrétienne: 1926, 1927, 1928... calendrier ...


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La vie: pour l'évaluer: naissance, mort, années ... pour la bien remplir: travail, repos , étude, prière, vertus ... 2. Les saisons. En décembre, janvier, février, il gèle, il neige: c'est l'hiver. L 'hiver passé, les oiseaux reviennent, les prés verdoient, les fleurs paraissent, les arbres se couvrent de feuilles: c'est le printenlps. - Le soleil devient plus ardent: il fait chaud. Les blés mûrissent: c'est l'été. - On recueille les fruits , on fait la moisson, on sème le from.ent, "le blé; dans les bois, les feuilles ont jauni; elles tombent: c'est l'automne. L 'hiver, le printemps , l'été, l'automne sont les quatre saisons. L'hiver commence le 21 décembre; le printemps, le 21 mars; l'été, le 21 juin; l'automne, le 21 septembre. 3. Passé, présent, futur. Quand vous dites: je travaille, je prie, fobéis, vous parlez du moment présent; c'est maintenant, c'est aujourd'hùi que vous agissez. Quand, pensant à vos actions d'hier, vous dites: j'ai travaillé, j'ai prié, j'ai étudié, j'ai obéi , c'est du passé que vous parlez. C'est hier que vous faisiez ces actions. Quand vous prenez pour demain une bonne résolution, vous dites: je travaillerai, je prierai , j'obéirai, vo"us parlez alors au futur. Le présent, le passé, le futur, sont les trois grandes divisions du temps. L'histoire raconte le passé; le présent est trop court pour être raconté; Dieu seul connaît le futur. 4. Le 10ur et lCl nuit. Le soleil luit, il fait clair, il fait jour; le soleil est couché, il fait noir, c'est la nuit. Durant le jour, les fleurs s'épanouissent, les oiseaux chantent, les animaux pâturent ou travaillent, les honlmes sont à l'atelier , à l'usine, au magasin , aux champs. Durant la nuit, tout repose, tout dort. Durant le jour, même par les journées sans soleil , c'est la lumière solaire qui nous éclaire. Durant la nuit, nous n 'avons pour ' nous éclairer malgré les ténèbres, que la pâle lueur de la lune et des étoiles; nous y suppléons par les lumières artificielles: bougies, lampes à pétrole, becs de gaz , ampoules électriques. Aussi le jour appartient-il au travail et la nuit au repos. En hiver, les jours sont courts et les nuits longues; en été, les nuits sont courtes et les jours longs. En juin et en septembre, le jour est égal à la nuit. 5. L'aurore et le crépuscule. Il fait encore nuit, mais le jour approche. A l'orient, une lueur grandissante paraît; le .soleil s'annonce. Dans les métairies, les coqs chantent; les buissons s'enlplissent du gazouillis des oiseaux. Dans quelques minutes, les prenliers rayons du soleil réjouiront la nature et feront scintiller comme des diamants les millions de gouttelettes de la rosée. C'est l'aube, c'est l'aurore. Le .iour est passé. Le soleil descend à l'horizon. Même disparn déjà, il colore encore les nnages de lueurs d'incendie. Peu à

pelt ces lüeuts s'étèÎgnent, le ciel devient gris. Les detniers 01sea"L1x disparaissent, les bêtes reviennent du pâturage, les travailleurs rentrent au logis, C'est le crépuscule, l'avant-coureur du soir, de la nuit. L'aube annonce la lumière du jour, le crépuscule précède les ténèbres de la nuit. 6. L'almaIlach. Veut-il sa voir la date, ou fixer une échéance, ou déterminer l'époque d'un voyage, le paysan prend son almanach. Ce pitit livre contient, sur l'année courante, toutes les indications dont il a besoin. Il précise les jours de marché, la date des foires, l'époque des réjouissances. Il indique les fêtes de famille, les jours de nouvelle lune, le commencement de~ sais~Hls , les quatre-temps, les vigiles. Il note les travaux SaISOnnIers , l'époque des cultures, des semailles et des semis. Souvent même. pour l'égayer sans doute, il hasarde une prédiction fantaisiste du temps qu'il fera. L'alnlanach est un indicateur précieux , parce qu'il apprend à prévoir. Récitation expressive. -

La montre.

La montre fait son tictac monotone; Le père dit à l'enfant qui s'étonne: « Ecoute! » et la lui met à l'oreille un instant. « Qu'est-ce donc, dit l'enfant, qui fait marcher J'aiguille? - C'est un ressort qui se détend. - Et qui fait le ressort de la montre gentille? Les champs, les prés, les bois, les monts, le doux ciel bleu , _ Rien ne se fait tolit seul, mon fils: c'est l'horloger. - Alors le beau soleil qui brille, La lune au front d 'argent, l'étoile du berger Qui par les soirs scintille, Les airs, la terre et l'onde, C'est fait camnle la montre aussi, ce vaste monde? Oui, mon enfant, et l'horloger, c'est Dieu. Fr.édéric BATAILLE. 1. Explication littérale. Donner I.e sens de monot~ne.' ressort, détendu, lune au front d ' argent, étOlle du berger, scmtlller, par les soirs d'été, l'onde, vaste.

2. Idées. Quels sont les deux personnages de ce récit? Pourquoi l'enfant s'étonne-t-~l - Con~mentJe pèr~ explique-t-ille mouvement de la montre? MalS qUI a faIt les ressorts et les rouages? A quoi l'enfant compare-t-il la mont.re? .~ Le monde mal'che-t-il aussi bien que la montre? QlU a fall ce monde? 3. Résumé. Un père explique à son fils le mou, enlent. d~ la ITIOl1Îre: lnais ressort et rouages supposent un horloger. A1IlSl le monde, si régulier, a lui aussi un horloger: Dieu.


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4. Vocabulaire. Ajouter quelques adjectifs à : horloge- horloger, heure. - Quelques nOlUS relatifs aux parties de la jou'rnée : (.a.lU'?re, crépuscule, midi , nlinuit, heure ... ) Quelques verbes relatIfs a : horloge: (réparer, casser, "\ endre ... ), soleil: (admirer, regarder , sentir, se chauffer à ... ) Vocabulaire. - Acquisition de lTIotS. - Noms: d 'instruments à mesurer le temps: horloge, pendule, régulateur, coucou , mon tre, chronomètre, réveil, clepsydre ... ~'espaces mesurant le temps: seconde, minute, heure, jour , semaIne, mois, trimestre, année, lustre, siècle, ère, période, époque, cycle. . . d'in.sta?ts déterminés: aube, prime, tierce, sexte, none, midi , mldI, mInuIt, vesprée, soirée, Iuatinée, nuitée. des mois: janvier, février ... décembre; nivôse, pluviôse, ventôse, germinal, floréal, priarial, messidor, thermidor, fructidor , vendénlaire, brumaire, frimaire. Adjectifs: relatifs à l'heure: occupée, perdue, gâchée, employée, angoissante, tragique, critique, décisive ... relatifs à siècle: passé, brillant, illustre grand fatal, lueurtrier, gl.lerrier, pacifique, littéraire... ' , relatifs à l'histoire: ancienne moderne contelnporaine, nationaIe' universelle, sainte, sacrée,' profane ... ' relatifs à Iuonument: solide, disparu, ruiné, historique, superbe, artistique, guerrier, luérité ... relatifs à an : passé, futur, présent, pluvieux, fécond, sec, sté. nIe, abondant... Verbes: relatifs à heure: sonner, marquer écouter lire passer, user, tuer , employer , demander... ' " relatifs à l'histoire: étudier, écrire, apprendre, négliger, oublier, compulser, rectifier, fausser ... relatifs à telups: employer, gâcher, gaspiller, tuer, perdre, gagner, trouver, avoir, prendre ... Phraséologie. - A. Exercices orClLlX. - 1. Conjuguer au présent, au passé et au futur: se lever quand le réveil sonne, arriver à l'heure à l'école, dîner à n1Îdi juste, jouer une heure, se coucher à heure fixe, écouter chanter le carillon cueillir des fleurs au printemps, se promener à l'ombre en été,' récolter des fruits ~n automne, rester chez soi en hiver.

2. Nommer en y ajoutant une épithète: a) les divisions de 'l'année (jour: pluvieux, férié - semaine: sainte, pénible, dernière, prochaine - mois: brülant, glacé, court - saison: fleurie, Inorte.)

b) les parties du jour: (aurore: fraîche, pâle - soir: tombant, ténéhreux - nuit: longue, profonde - minuit: sombre, clair.)

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c) les instruments qui indiquent l'heure: (horloge: ancienne, artistique - montre: précieuse, vulgaire, ordinaire, capricieuse - réveille-matin: bruyant, tapageur - chronomètre: astronomique - pendule: réglée - régulateur: exact.) 3. Je regarde dans la rue: ce que j'y vois aux principales heures: 6 heures: 6 heures du matin: ouvriers, maraîchers ... 8 heures: écoliers ... - 9 heures: Inénagères revenant du marché ... - 12 heures: ouvriers, employés ... etc. 4. Notre jardin aux quatre saisons. 5. L'Angélus: COlnment on le sonne et quand ; ce que je rais alors et · pourquoi ? 5. J 'ai une montre: depuis quand, pourquoi j'y tiens , comment j'en prends soin, ce qu'elle me dit.

B. Exercices écrits. - 1. Achever les phrases suivantes: L)ombre. J 'ai près de moi une petite (compagne) qui n e nle quitte jamais: je (fais) un pas , elle fait un (pas); je m 'arrête, elle (s'arrête). Vous aussi vous av'e z un.e (compagne toute pa reille). Mon petit chat la (possède aussi) : je l 'ai vu (courir) après pendant toute une heure. (Cette (conlpagne) , c'est l 'ombre. Elle ne parle pas et pourtant elle nous (instruit). Le matin, elle se dirige vers (l 'ouest); :1 lnicb, elle se tourne vers le (nord); le soir, elle indique (l'est). Elle s'allonge très loin le (soir) et le (matin). Sur un cadran , l 'ombre peut indiquer (l'heure). C'est une horloge très (juste) et qui n 'a jamais besoin de (réparation). Seulement elle Ile marche que par les jours de (soleil).

2. Les leçons de rlwrluge. L'horloge me dit: « .le travaille e t toi aussi (tu clais tra vailler). On m e regarde e t l'on se règl e sur moi; et loi aussi l'oll te (regarde) : lu dois servir de modèle à (tous tes peti ls camarades). J 'emploie bien tout mOll temps; et toi aussi (tu dois bien employer le lien), sans le perdre en (dis tractions et en ba\ ardages). Enfin j 'enseigne la fuite du telnps; et toi aussi (tu dois penser que les heures passent et les bien employer) . 3. Composer une petite phrase dont le mot heure sera sujet avec chacun des verbes: Sonner, passer , peser, récompenser , marquer. L ' heure sonne au clocher de l'église. L'heure passe vite pour le travailleur. Les heures de la nuit pèsent au malade . L'heure de la paie récompense 1'011\ rier. L'heure de la sortie marque la cessation du travail. 4. Achever les phrases suivantes: Le printeInps est la saison (des fleurs et des nids). est la saison (des promenade~ dans le~ bois o~breux). -

L 'été

L'a,u-


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tomne est la saison (des fruits et des semailles). - L'hiver est la saison (des gelées, de la neige, de la glace). - La montre indique (les heures et les ll1inutes) . - L'aurore annonce (le prochain lever du soleil). - Le crépuscule précède (la tombée de la nuit). - Durant la nuit brillent (la lune et les étoiles) . 5. Préciser l'indication . Janvier compte (31) jours, novembre (30), juillet (31), février (28), août (31), juin (30) et avril (30). - Une semaine en compte (7), un~ année ordinaire (365) et une année bissextile (366). - Un jour contient (24) heures , une beure (60) minutes, une minute (60) secondes.

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~~~~E~N~C==L~A~N~A~N~T~: Les étrennes de l'Enfant Jésus Ag enouill é d evant ta c'l:èche, P etit J ésus, je viens t 'offrir, Et ma prièl'e la plus fl'aîch e, Et mon plus joyeux souv enir. J e veux te Llonnel' d es étrenn es ; Que veux-tu? ... Parmi mes joujoux, Quel (lue soit celui qu e Lu prenn es, Ne c1'ains pas qu ·\ je sois jaloux. Veux-Lu ma. boîte d e <ll'H g ées, Mun grand sabre el mon beau cheval '1 Veu x-tu m es brilla ntes l'angées De p etits soldats de métal? Préfèl' es-tu m ù' c~na.bin e ? Ou ma toupi e ou mon cel'ceau ? Ou mon navil'e qui s 'incline Quand il vogue sur le ruisseau '? Tu ne m 'écoutes pas, tu pleures? As-Lu frai l, mon petit Jésus? Console-toi; clans nos demeures On rechauffera tes pieds nus. Que te faut-il donc pour étrennes, Petit Jésus, oh! dis-le moi !... Toutes tes douleurs sont les mienn es; Car, vois-tu, je pleure avec toi !.. . Ah! je m 'en souviens; oui, ma m èl'e M'a dit encore, l'autre jour, Que l'étrenne qui peut te plaire C'est le présent de mon amour.

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Ce qu e tu pl'éfères encore A mes bonbons, à mes joujoux, C'est le cœur, pur comme l'aurore, Qui vient prier à tes genoux. Ton regard divin se repose Sur l' enfant sage, dont la main Prend une aumône et la dépos e Dans la main du pauvre orphelin. Maman, donn e, donne bien vite l\t[es habits qui ne servent plus, Pour les enfants que rien n 'abl'ite Et qui ressemblent à Jésus. Maman, récite la prière Que ma bouche répétera. Je veux l 'aimer, et, je l 'espère, Petit J ésus me bénira.

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Le rouge .. gorge

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Pic! Pic! Pic! - « Qui dunc j'l'Cippe il la vitre? Ecoutez ! » Les coups vibraient toujours) fins et précipités,' Pic! pic! pic! - Un grand feu dans lu ]JCHlvre chaumière) Pal' intervalles jette une · vive lumière SUl' la table) où devunt de bons plats J'éclwLlJ,/unl. ) Un bûcheron) sa femme et ses petits enfants) Anêtant leur dîner) regardent la fenêtre. A travers les CCll'l'eCllIX on ne voit ri en paraîtr e; On peut seulen1ent voir qu)il neige) et tout est blanc. Pic! Pic! - Le phlS petit) qui regarde en tremblant) S)éc1'Îe,' « Oh ! Inoi) j'ai vu) c)est un oiseau qui frappe! _ Ouvrons) dit le plus grand; qu)il entre et je l'attrape! » On ouvrit. Un oiseau vola devant le feu) Qui flambait) grésillant COlnme un brasier de forge. « Eh! Inais) .te te connais / c) est donc toi ) Rouge-gorge ? Voilà Inême longten1ps que nous nOllS connaissons) Dit l' honune; que de fois tu m)as dit tes chansons. Quand .t'étais seul ClU bois) suant à la besogne / Oui) fenune) il vient alors) et pendant que je cogne) A grands coups) le vieux tronc des sapins que }'abats) Lui) dans l'arbre èL côté) SUI' les brClnches d)en bas ) Il Ine regarde) il chante) et sa voix m )encourage! Il se l'approche encor) si .t'interl'omps l'ouvrage. Quand .te reviens le soir) que de fois il me suit D)arbre en arbre) et Ine quitte ici prêt) à la nuit /."


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Il connaît la 1naison ... Regardez com1ne il neige! Il est juste à présent que 1noi .te le protège. Tiens) mange) chauffe-toi) petit) et bois un coup! N) est-ce pas) Rouge-gorge) on se connaît beaucoup?

Leçon de choses Le sang »

Mais le petit oiseau ne pouvait pas répondre) Tant il était l'esté dehors à se morfondre! A présent réjoui de voir un feu bien clair) Il se chauffait à l'aise en oubliant f hiver) Et) conune les oiseaux frileux en ont coutu1ne) Il s) était 111is boule en hérissant sa plume) Qu)il lus"tTait propre1nent de son .ioU bec fin) Et tous) pOUl' ll1ieLlX le voir) oubliaient d)avoir t'aim. J. AICARD. ~

La fin du porc

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En décembre) un matin de givre et de verglas ) Dans la lourde clarté qu'épand une aube lUllche) Hors de l'étable on pousse) cl tour de bras) Un gl'and porc qui halète et renâcle) farouche. Puis) hissé SUI' la benne) encore 11wl éveillé Du. sOllul1eil qui pesait SUI' sa Inasse engourdie) De sa gorge béante et de son cœul' fOllillé. sent) hllrlant cl'Iwl'rel.ll') fuir le sang ct la vie. Et pendant qu )il se vide ct que lJa décl'oissant Le Cl'i funèbre ct long sorti de ses entrailles ) Sun C0111pagnOIl) rcsté declcLHs ) flair e le sang Dont racleur cIwLHle filtre CHl travers des mUl'ailles. C'est lait; un derniel' spasme a secoué SOIl cur])s ) Et 1)homme a 11wintenrmt avec cet être in/zmc Cette fraternité tl'agique dont la 1110rt Consacre les vivants que son pOLlvoir opprime. Ce cadavre CLUl'Cl même un instant de beauté. Car) avant qu'au sinistre étal elle s'en aille, Sur la bête sanglante et nue on a .ieté Le bruissant manteau d)une gerbe de puille. PLlis on y nut la flamme (*). Et dans le feLl qui tord Sa pourpre trio1nplwle et haute) l'on peut croire Que la brute diffonne a reçu de la mort Une bl'ève splendeur qui resse1nble à la gloire. L. MERCIER.

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(*) En certains pays on brùle les poils du porc mort. Dans d'autres on épile l'animal au moyen d'eau chaude et de résine,

Voici décembre: c'est la saison où, comme l'on dit, on fait la boucherie. C'est l'occasion d 'une petite fête de famille et celle aussi d'une leçon de choses sur le sang, cette chair coulante qui entretient la vie.

Observations. 1. Recueillons dans un verre et laissons reposer quelque temps du sang de porc pris quand on a saigné la bête. Observons alors COlnment il se sépare en deux parties: l'une, assez épaisse, rouge, qui se dépose; l'autre, toute liquide, jaunâtre, qui surnage. Le sang s'est coagulé. 2. Observons ce que fait la ménagère quand elle recueille le sang qui doit servir à faire le boudin: Au fur et à mesure qu'il jaillit de la gorge entr'ouverte de ]a pauvre bête et coule dans la bassine, la ménagère y verse un peu de vinaigre, puis le fouette énergiquement avec un petit balai en paille de riz jusqu'à ce qu'il soit refroidi. Constatez alors, Lou t autour des brindilles du balai, la formation d 'une écume blanchâtre, filante qui y est restée accrochée et d'une masse liquide, ruuge qui ne se coagule plus. La fi brine qui aurait pruduit ]a coagulation est restée accrochée au halai.

Conclusiun. Ces observations nOlis montrent que le sang du poids de notre corps) est composé de deux parties prillcipales: une partie so1iele, constituée par les globules et une partie liquide (le plasma) formée pri ncipalem.en t de sérum et de fibrine. Sur 1000 gr. de sang, il y en a environ 350 pOlir les globules et 650 pour le sérum. Les globules nagent dans le sérum et donnent au sang sa couleur ronge. Les globules rouges sont des disques microscopiques lIll peu creusés ,ers le centre et tellement petits qu 'il en faudrait 600 pour faire l'épaisseur d 'un millimètre et 5 millions pour faire un millÎlnètre cube. Malgré leur petitesse, la surface des globules qui se trouvent à chaque instant dans les poumons d 'un adulte est d'environ 81 I1'1 2 ! Ils renferment une substance particulière, très riche en fer (l'hémoglobine) qui s'unit facilement à l'oxygène de l'air dans les poumons et le cède tout aussi facilement aux différents tissus du corps. Grâce à cette substance, le sang artériel rouge distribue l'oxygène à toutes les cellules et en ramène l'acide carbonique qui donne au sang une couleur plus sombre. A côté des globules rouges , il y a aussi, mais en plus petit nOlnbre (1 pour 500) des globules hlancs (bucocytes) défenseurs de l'organisme. Ces globules sont sphériques et un peu plus gros que les globules rouges. I1s ont la propriété de changer de forme et de pénétrer à travers les tissus des vaisseaux capillaires pour

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aller au-devant de l'ennenli et dévorer les bactéries nuisibles qui auraient pu pénétrer dans notre corps. La partie liquide du sang (le plasme) est composée particulièrement de sérum, de fibrine, de matière grasse et de quelques sels minéraux. Résumé. - Le sang est un liquide destiné à fournir à tous les organes les éléments nutritifs dont ils ont besoin et à en ramener tous les déchets qui doivent être expulsés. Tiré du corps, le sang se coagule et laisse voir ses deux parties composantes: une matière solide, les globules rouges qui lui donnent sa couleur et les globules blancs et une matière liquide appelée souvent sérum. Grâce à l'hémoglobine qu'ils renferment, les globules rouge" fournissent à l'organisnle l'oxygène nécessaire pour la combu.stion intérieure et le débarrassent de l'acide carbonique. Les globules blancs nourrissent l'organisme et se constituent ses défenseurs. Questionnaire. 1. Comment mesure-t-un la tempér.lture du corps? Quelle est la température normale? 2. Pourquoi la couleur du sang chez les asphyxiés est-clic plus sombre? 3. Une forte hémorragie peul-elle mettre la vie èn danger? Pourquoi? Comment l'arrêter?

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Nos Pages Ouvrages manuels.

Ru cœur Cœur si chaud, si vivant, tzz n'as qu'une heure à vivre, Tâche avant ton départ, de la bien employer! Des maux qll'on se créait le tombeau VOliS délivre; Il ne respectera ni l'or, ni le laurier. Comme Hmnlet en 1110w'm1t, il fallt dire: « Silence! Du plais il', de la gloire, il ne l'estera rien. Seul, le bien que l'on fit pèse dans la balance: Tâche, avant ton départ, de faire un pel.l de bien.

Sois indulgent à tous, et tâche de comprendre. Heureux le cœur naïf qui n'aura point compté! Etre héroïque est beau, vois-tu - ll1ais être tendre Vaut Inieux, et le seul Inot de la vie est: « Bonté! Bonté Bonté Bonté Et tu

»

pour les souffrants, les victiInes qu'on froisse, pour les mauvais; ils souffrent eux aussi. pour tous, enfin; tous ont leur lot d'angoisse, dois partager leur éternel souci.

Rien ne nous survivra de nos petites haines: Des c1'Ïll1es accomplis .Îadis, rien n'est l'esté: C'est en allant profond dans les pitiés hwnclÏnes Qu'on aioute cm trésor de la postérité. L'Cl1nour qu'on l'épandit est l'unique héritage. Donc, ô cœur, qui doutas et t'es longtelnps fermé, 'ft/algré les trahisons, ouvre-toi davantage! - Tâche, avant ton départ, d'avoir becwco1.ljJ aimé!

Ch. FUSTER.

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La Lampe

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Le lenlj)s est venu des brouillards épais, des nuits précoces tombant tout à coup sur la mélancolie du paysage. Le temps est venu où la lampe s'allume de bonne heure et rassure les petits enfants peureux: eUe est douce, en effet, comme une présence ... Dès que le jour devient gris, dès que les coins se remplissent de cette ombre qui brouille les nuances et éteint les réflets, tiJ tournes tes regards anxieux vers la lanlpe, ô petite amie de la lumière. Voudrais-tu déjà la voir briller? ...

COURRIER DES INSTITUTRICES

SOMMAIRE: Au cœur. - La lampe. - Pensées. -

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Oh 1 non, non, attends , pas encore... J'aime, moi, ce crépuscule qui suspend vos yeux et vous ramène près de moi comme les agneaux vont au bercail. Je l'aime, cette obscurité fluide qui vous fait chercher ma présence, la caresse de mes mains, mon baiser, mes genoux. Quand je vous étreins ainsi, dans l'ombre, vous ne savez pas si je souris ou si je pleure, si luon âme reste près de vous ou si elle chemine aux tristes routes du passé. J'allumerai tout à l'heure la lumière blonde qui restitue le décor de votre enfance, fait surgir les jouets oubliés dans les coins, et rend l'éclat joyeux des couleurs aux images. Je l'ai déjà préparée, cette lampe qui voit nos heureuses' eillées : il n'y aura qu'à ap)wocher de la mèche ronde une petite flamme prise dans le foyer , et tout de suite la nuit sera chassée de notre demeure. Mais attends, ma fille, attends une minute encore: la nuit, en s'en allant, emportera peut-être avec elle mes souvenirs 1...


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... Dans la maison de mon père, il y avait autrefois une lanlpe comme celle-ci . Je revois sa forme renflée qui lui donnait vaguement l'apparence d 'un gros fruit; sa lueur un peu jaune, un peu rose; je revois tout ce qu 'elle éclairait, tout ce qui, inn. nimé ou vivant, lui prenait un reflet, une expression , un relief, une flamme ... Et .le revois surtout, autour d'elle et sur elle, les mains qui l'entretenaient, lui donnaient l'aliment et la vie. Ces mains-là étaient blanches et douces. Excepté le mal, elles savaient tout faire. Lorsqu'elles se creusaient, la courbe de mon front y tenait tout entière et y enfermait mes pensées: là, des rêves d 'harmonieuse beauté pouvaient seuls éclore! Ces mains avaient le don puissant de tarir toutes les larmes. Elles répandaient autour d'elles du bonheur et de la clarté ... Comme à la lampe, elles nle donnaient l'aliment et la vie. Dans la douce obscurité du crépuscule, c'est à elles que je pense, voyez-vous ... n me semble être revenue à ces temps si lointains , et je ne serais pas surprise de voir comme jadis les mn.ins de Inn. mère allulller tout à coup la lampe ...

a déchirante douceur de l'illusion! ... L 'ombre est propIce aux chers fantômes ... Enfants qui n 'avez pas encore soufl'ert, enfants que j'en tends rire auprès de moi dans le soir tendre, vous êtes les chères lanlpes qui éclairez la nuit d 'ici-bas. Ai-je donc besoin d ' une autre lumière, quand je vous ai 1ù, heureux et blottis, serrés contre ITIoi comme les grains bruns d ' une grappe? ... Ai-je besoin d 'allumer la lampe, quand je sens votre tendresse se m ê ler chande ,-~t " ivante, aux tendresses mortes qui dorment dans la résignation de mes souvenirs ? .. Les mères aiment le crépuscule: la lampe est l:'l , tonte prête; mais attendez... attendez une nlinule encore... vous reprendrez assez tôt ces jeux qui vous arracheront à mes genoux! .... Bénies soient, ô chères clartés , les mains divines qui vous ont placée dans nla maison. Tout s 'éclaire autour de vous; tout VOliS prend des reflets, des reliefs, des flammes; et comme vous êtes avides de lumière, je suis avide de vous . '" Allons, nous avons maintenant assez rêvé dans la pénombre : j'allumerai la lampe amie des douces veillées et sa clarté fera reculer la ronde des rénliniscences émues. Vous vous pencherez vers vos jouets, vers vos images. Et je ne sentirai plus , contre ma joue, la respiration égale de ma toute petite faire courir son souffle tiède, comnle la mystérieuse haleine d'une flamme invi sible. M. BARRERE-AFFRE.

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Pensées Il faut vivre sa foi non pas vivre son r êve,

Et se soumettre au Christ en tout temps, en tout ll eu. Sa doctrin e d'amour est vraimen t un e sève; La seul e ici-bas qui soutienn e et se lève, La seule qui conduise à Di eu. E. CHE NON. Aimer pOUl' ceux qui haïss ent, souffrir pour c·eux qui jouissent, se étonn er pOUl' ceux qui se réserv ent. E. LESUEUR.

Ouvrages manuels Devant de la camisole Tracer un rectangle ayant comme longueur, la' longueur du dos et comIne largeur., le quart du tour de poitrine, plus 4 cm . Au premier quart de la longueur, tracer une horizontale (ligne de carrure) et au tiers du quart une seconde horizontale (ligne d 'épaule) . Pour l'encolure, mesurer à l'angle droit supérieur, le 1/3 de la 1/2 encolure, plus 2 cm. sur l'horizontale et le 1/3 de la 1/2 encolure plus 3 cm. sur la verticale, puis tracer la courbe d'en cohue. Mesurer la longueur de la . ligne d'épaule du dos du patron, . la reporter sur la ligne d'épaule du devant, à partir de l'encolure, en lui retranchant 1 cm. . Sur la ligne de carrure, mesurer la demi- largeur du devant, un point. Renlonter à l'angle gauche inférieur la hauteur sous le bras, puis tracer la courbe d'emmanchure. Donner la longueur devant en laissant dépasser l'encolure du dos. De ce point, descendre encore de 20 cnl pour la basque. Tracer une horizontale ayant comme longueur le lA du tour Patron réduit au 1/6. des hanches, plus 7 à 8 cm.

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Mesurer la longueur de la couture sous le bras du dos de 1a camisole. Reporter cette même longueur, à partir de l'emmanchure sur l' o hlique du devant. Arrondir au bas de la hasque. Cambrer l'oblique de 1 cm. à la taille. Hessortir de 2 cm. an 111 i' ieu devant pour la croisure. Nova et Ve tera

Nonvelle floraison sur un vieil arbre II. Réalisation de l'école active. Au lieu de résumer en quelques lignes forcément schématiques cette riche et multiple activité depuis le degré élémentaire jusqu'à l'école secondaire, il est préférable d 'esquisser à gros traits quelques heures d 'activité au cours d 'école active degré moyen, 4e à 6e année scolaire, ce qui correspond en partie au degré supéri~ur de nos école primaires. Les méthodes actives, appliquées au degré inférieur surtout comme moyen d'initiation, subordonnant iC'Ï directement le travail personnel et les opérations manuelles à la formation intellectuelle de l'élève, à l 'exclusion de toute idée d 'amusement; elles conduisent à une série de travaux qui sont le plus souvent prévus, proposés et dirigés par le maître et exécutés par les élèves avec une liberté compatible avec le but général. L 'objectif des activités personnelles et manuelles est triple: 1. Enrichir le milieu scolaire qui doit refléter la vie et susciter l'activité créatrice de l' élève déjà parvenu à la maturité provisoire de l'enfance; 2. appliquer à l'exécution d'un travail précis les capac'i tés accrues; 3. travailler au développement de la personnalité par la ré-J flexion, l'initiative et l 'entr'aide, la c1iscipline de toutes les activités et la concentration de l'attention. Les matériaux sont pris dans l 'entourage accessible à l 'observation directe; puis les connaissances immédiatement acquises sont étendues à des objets non directement observables. Cet esprit de l'enseignement qui rattache toute leçon comme d'instinct aux données régionales est appelé par nos collègues allemands « Heimatsprinzip », terme qu 'on pourrait rendre par « enseignement du terroir ». Le programme prévoyait des causeries des participants avec discussions, des centres d'intérêts, des leçons d.'histoire et de géographie, de géométrie et d'arithmétique, de sciences physiques et naturelles (promenades documentaires terrarium, aquarium, jardin scolaire, collections diverses). Cette énumération ne doit pas dresser devant l'esprit du lecteur l'épouvantail d'un enseignement systématique, prématuré et

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surchargé de toutes sortes de notions scientifiques, une espèce d'enseignement encyclopédique; il s'agit de l'étude concrète d objets et de faits que les élèves observeront immédiatement; mais les vues d 'ensemble, la synthèse de ces conna issances éparses sera surtout réservée soit à la dernière période d 'une année scolaire, soit même à un degré supérieur. Quelques exemples de leçons illustreront ces indications générales: 1. UNE LEÇON D'ARITHMETIQUE destinée à initier les élèves à la notion des fractions équivalentes: Matériel individuel: bandes de papier de longueur commode (par exemple 24 cm.), règle, crayon, ciseaux, Activité manuelle: diviser les bandes en :Y:l, %, X, 1/ 6 , 1/ 12 ; juxtaposer des bandes de divisions différentes. Constatation: constater et noter les coïncidences, l'égalité de telles divisions, de telles fractions . Première élaboration didactique: Comment passer des demis aux sixièmes, aux douzièmes? des tjers aux sixièmes, etc. ? ... RégIe de la réduction à une fraction de dénominateur plus grancl. Extension de la règle à d'autres fractions, à toutes les fractions. Premier exercice d'entraînement dans l'application de cette règle. Deuxième élaboration didactique: Comment passer des douzièmes aux demis, etc. ? Règle de la simplification de cette fraction, d 'autres fractions, des fractions en général. Deuxième exercice d'entraînement dans l'application de cette règle.

2. UNE LEÇON DE GEOMETRIE PRATIQUE: Etude du parallélogramme: Matériel individuel: Papier gris, règle, crayon, C'Ïseaux. Activité manuelle et explication simultanées: dessiner le parallélogramme, le découper, tracer les lignes intéressantes de cette figure, découper le triangle dont le déplacement fournira le rectangle équivalent, constater pal' superposition l'égalité de tels angles. Elaboration didactique: Quelques définitions simples. Règle de la surface du parallélogramme. Exercices d'entraînement dans 1 application de cette règle. 3. UNE LEÇON D'HISTOIRE NATURELLE: A l'école primaire, cette branche ne peut pas avoir pour but l'étude systématique de la nature; elle procède par des monographies d 'objets accessibles à l'observation collective. Voici quelques dispos'itifs de l'atelier scolaire dont la plupart peuvent être fabriqués à peu de frais par tout bon bricoleur: . bocaux avec une plante chacun, munis de 1 étiquette; boîte aux insectes; aquarium pour l 'observation d'animaux aquatiques;


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- 320 terrarium (petite caisse avec regard en verre) pour l'observa.tion d 'anima ux terrestres; fourmilière, etc. Les observations répétées et prolongées peuvent se faire dans l 'intervalle des leçons, au début ou à la fin des récréations ou en d'autres moments où ont lieu d es mouvements d'ens embl e. Une étude monographique du tilleul pourrait comprend re par exemple les activités suivantes: Cueillette des parties intéressantes de cet arbre. Enoncé des observations des élèves sous la direction du maître. Mise en ordre et complément des observations sous la suggestion du maître. Préparation sur carton d 'une petite collection technologique relative au tilleul: feuille, fleur, branche, minc e plaqu e de bois de tilleul. Dessin d 'éléments simples: feuille, fleur (au bes oin d après le dessin préalable au tableau noir). .1,. UNE LEÇON DE GEOGRAPHIE en Ge année scolaire, ayant pour but d'initier les élèves à la lecture de la carte suisse. Cette init.iation se fait par les opérations suivantes: 1. Du relief à la carte: Promenade d'observation auprès d 'une p etite colline. Elocution et conversation sur la form e, le relief de la colline. Dessin schématique suivant l es indications du maître. Reproduction de la forme au moyen de la caisse à sable. Modelage en argile. Découpage de ce modèle en tranches équidistantes. Courbes de niveau. Dessin des courbes et l ecture de la carte ainsi obtenue. 2. De la carte au relief : Lecture d'un fragment restreint d 'une carte à grande échelle. Reproduction du modèle dans le sable, dans l'argile. L'exposition de Genève a montré des séries très instructives d e méthodologie géographique suivant la marche ci-dessus. La leçon de géographie est peut-être celle qui, aux yeux des profanes, illustre le plus clairement la contexture d'une leçon d'école active. Cette fascination d'un aspect séduisant de la nouvelle méthode détourne plus d 'une bonne volonté d 'une étude approfondie qui la conduirait au cœur même du progrès qu'il s'agirait de réaliser. Le fait que j'ai passé jusqu'ici sous silence l'enseignement de la lague maternelle, discipline fondamentale de la culture de l'esprit, a pu éveiller l'idée que je restreins le b énéfice de la méthode active aux branches techniques et aux matières dites scientifiques. Je m 'empresse de dissiper tout doute à ce sujet. Loin de demeurer isolée ou étrangère aux autres branches, la leçon de langue maternelle s'associe avec elles pour la prospérité commune. « Se fondant sur l'interdépendance

du langage et de la pensée, le programme de langue maternelle suit pas à pas tous les travaux qui forment un e base solide au développement de l 'expression verbale. » Cette assodation de disciplines nettement définies par leur objet et leur méthode a lieu dans cette forme assez originale de l'école adi ve appelée « centre d'intérêt». Le centre d 'intérêt est un enseignement synthétique où chaque branche apporte la contribution spontanée ou volontaire d e l'élève; il constitue une unité diclactique assez vaste qui fait appel à lu. collaboration cl 'activités variées et peut se comparer à juste titre à un oJ'ganisme composé d'organes qui seraient cl es unités didactiques plus restreintes. Ainsi le centre d 'intérèt « la forêt » conduit naturellement aux adiv ités suivantes : (A suivre.)

Bibliographie Merveilles de la Suisse LE VALAIS

Cet ouv l'age est en sou::;c l'ilJtioll chez IvI. rdeizoz, a.ncien instituteur, 2/~ pochettes ou fascicules montrant et décrivant les clivers aspects du « Vieux Pays». C'est un e œuvre bien valaisanne qu chaque ülstiLut"ul' voudra posséder; à ce titre, l e Département en l'ecomnwucle vivem nt l'acqui 'Won, à Vernayaz. Il compr end

LE JEUNE CITOYEN (l) Les élève::; llui ::;uivront cet hivel' les cours p01:it-::;colalres et complémentail'es en Suisse Romancl e auront à leur dispositioll un fort calJt.ivant moyen cie travail. L e « Jeun e Citoyen}) qui en est à sa .1,4e o.nnée, loin de vieillir, présente à ses lecteurs le plus juvénile attrait. La partie générale, avec ses a l'ticl es in édits de géographie, ses biographies de pel'sonnalités éminentes, ses chapitres de technologie, d 'agricultul'e, d'économie sociale, de physiologie humaine, ses pages d'actualités, est un moyen de culture que l'on peut chaleureusement recommandel'. La partie pratique n'a rien de récole proprement dite. Elle se termine par des pages bien nouvelles sur les débats de séances des Chambres fédérales, les FÜ1ances de la Confédération, la représentation de la Suisse à l 'Etranger, l 'organisation politique des EtatsUnis. Et chaque exemplaire contient une très belle carte du tourisme en Suisse. Les anciens élèves eux-mèmes auront plaisir à posséder l e Jeune Citoyen 1927. On peut vraiment le recommander au public en général. (1) Le Jeune Citoyen, 1, rue de Bourg, Lausanne. Fr. 1.90.

L'ECOLE PRIMAIRE rend compte de tout ouvrage dont il lui est adressé DEUX exemplaires.


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Org'anisation llI"og'ressive {le la soeiété III ORIGINE DES QUESTIONS SOCIALES

Qua nd vos pères reçoivent des 'amis, le soir, vous les enlendez ca user avec animation; ils discutent sur un article de journal , sur un incident survenu à l'atelier ou dans la conlmune et, sans cesse, reviennent les m.ots: Travail , Propriété, SolidClrité, Richesse, Autorité, InégCllité, Classes sociales. Pour l'in s.tant, c~s conversations vous ennuient, car vous n'y cOlnprennez nen; nlalS il viendra un jour où, ayant quitté l'école et travaillant à votre tour, vous vous rendrez compte du rôle capital que jouent dans l'existence ces idées incomprises de vous aujourd'hui. Vous vous en préoccuperez alors à votre tour ; vous en parlerez, vous en discuterez. Il faut donc que vous appreniez ü connaître le sens véritable de tous les mots que je viens de dire. Sans peine, nous allons nous en fonner une idée ~ifo11ple et claire en remontant le cours de l'histoire jusqu'ù l'ongme des premiers hommes. Nous y trouverons toutes les notions qui précèdent, mais simplifiées, dépouillées, comme on trouve dan; la petite source qui jaillit, claire et menue, en lre deux r.o~hers, J ea u même du grand fleuve qui, gonflée et jauni e, re~·tlhse tant de terres, arrose tant de villes, actionne tant de n1.achmes, avant de se perdre dans l'Océan. Da.ns les entretiens suivants, nous examin el'ons de Jllus IJJ' ès, avec plus de détails quelques-unes de ces idées.

FCl111ille. - Quand Dieu eut créé Adan1. et Eve, il les bénit et leur dit: « Croissez et Inultipliez, remplissez toule la terre » c'est-à-dire: « Je vous ai unis pour que vous deveniez le père et la mère de tous les homlues. » - Voilà donc, constituée par Dieu lui-Inême, pour la première fois, la Famille, c'est-~-dir~ .]a société dOlllestique, société toute petite, sans doute, BlaiS ventable s(~­ ciété cependant qui doit, en se multpliant et s'associant, c?nstItuer, puis perpétuer la grande société humaine. TrClvail. Dieu, lorsqu'il créa l'homme, lui donna la loi du trClvail; mais , pour l'hOlume innocent et bon, le travail n.e devait être que l'exercice naturel, agréable, mesuré, de so.n esp.nt et de ses membres . A l'homlue, après qu'il eut péché, DIeu cht : « Tu l~angerCls ton pain à la sueur de ton front .. » E.t c'est pourquoi, depuis lors, en ce monde, devenu parfOls bIen dur par l'effet surtout de l'égoïsme des hommes , nous somm:s tenus , tO~IS tant que nous sommes, de luériter , p.ar notre tra,:al1 , notre paI~ d'ici-bas, ce qui, en même temps, SI nous le falsons en espnt chrétien, nous aide à mériter le Ciel. Propriété. - Les premiers hOlunîes n'étaient pas ri~hes : le gibier tué, quelques anÎluaux domestiques , quelques potenes d'ar-

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gUe, quelques grossiers tissus, quelques bijoux sans art, c'était à peu près tout leur bien, ntais un bien qui était à eux, leur pro priété personnelle. Et déjà , ils savaient la défendre, l 'échanger, la donner, la léguer comme ils l'entendaient. La propriété privée commença avec le premier homme; peu à peu, elle s'étendit, avec la hutte qu'il bâtit, avec les champs qu'il défricba sur la vaste terre encore inculte et sauvage; elle était le fruit de son travail, de son adresse; elle était destinée, conformément aux dessins de Dieu, à pourvoir ù ses besoins et à ceux de sa rami]] , Elle étai t, et elle restera toujours, l'Cliguillon providentiel des efforts et des progrès de l'hOlnme. En effet, l'homme se désjntéresse très vite de tout ce qui ne lui appa.rtient pa.s en propre. Ainsi, voyez le matériel des chemü1s de fer: il a.ppartient à l'Etat ou bien a.ux grandes Compagnies; on devraH par ' conséquent. l e respecter; d'autant plus que, après tout, si on l e casse ou si on Je dégra,de, c'est finalement tout le monde qui en devra faire l es frais, puisqu'on augmentera ou les impôts ou le prix des billets. Mais non! Comme ce matériel n'a.ppartient à aUCUll voyageur en particulier, tous se désintéressent de sa propriété et de sa conservation.

Simplicité du Travail pl'imiti/. - On peut se rendre à peu près compte de ce qu e rut à l'origine le lravail de l'homme et le développen1.ent de la Société humaine en examinant ce que sont et ce que font actuellement les tribus ou peuplades sauvages qu'on rencontre e n Afrique et en Océanie, par exelnple; soit que ces tribus, après être tomh ées d'Lw élat de civilisation plus hriI1ant, soient relourn ées ù la simplicité primitive, ou qu 'clles y aienl toujours vécu. Le travail semble avoir c()nsisté d'abord clans la cucillelle des fruits qui croissent spontallémelll et dans la chasse, puis également dans l'élevuge de quelques animaux familiers et un e cultllre fort rudimentaire. L'homnîe pourvoyait de la chasse le foyer familial, gardait les troupeaux , défendait sa famille contre les bêtes féroces et les pillards; la femme, elle, élevait les enfants, faisait la ouisine, filait la laine et tissait les étoffes. C'est ainsi qu'a modestement commencé l'effort humain. Il s'est prolongé pendant des siècles, avec de lents progrès, avant d'aboutir à cette complication savante et prodigieusement féconde d'à présent, mais au prix de bien des peines pour développer l'industrie, les échanges, la culture.

SolidClrité, - L'homme a naturellement un tel besoin de VIvre en société qu'on le trouve, dès la première origine, vivant en petits groupements, constitués soit par des associations de familles différentes, soit par l'agrandissement d'une même famille, les jeunes établissant leur luénage au n1.ême foyer, sous· l'autorité continuée du père. Ces groupements, qui se suffisiaent à eux-mênies pour vivre et se défendre, s'augmentèrent peu à peu à mesure que . les homlues constatèrent le besoin plus grand qu'ils avaient les


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uns des autres, pour se défendre, pour protéger leurs pâturages, leurs troupeaux, pour faire ensemble un travail commun (défrichement, irrigation, sentiers, ponts , elc ... ) ou aussi, mulheureusel11.ent, pour aller ensemble piller les voisins. Peu à peu en vivant ensemble, travaillant ensemble ils prirent mieux connaissance de Ja solidarité qui les liait. La solidarité, c'est ce besoin que les hommes on/: les uns des olltres) pour atteindre en commun un but (sécurité de leurs biens el de leurs personnes, accroissement de leur richesse, protection contre une épidémie, etc., etc.), que chacun d 'eux, :\ lui toul seul et sans cette entr'aide mutuelle, ne pourrait atleindre. Je prends un exemple clans votre vie d'écolier. Supposez que je dise un jour: « Mes enfants, si, penda,nt un mois, aucun de vous n'attrape de zéros, à la récitation des leçons, j'emmènerai toute Ja classe en excursion, déjeuner SUl' l'herbe. Tous, vous voilà intéressés aux notes les uns des autres; vous tremblez qu'un de vos camarades - même le moins aimé - ne se fasse punir et volontiers vous lui proposeriez de l'aider. Pourquoi cette belle solidarité les uns pour] "8 autres? C'est que vous a.vez tous un intérêt commun qui dépend de votre conduite à tous: vous êtes solidaires les uns des autres el, cette dépendance mutuelle qui vous pousse à vous aider , n. ce but commun, c'est la solidarité. .

Autorité. - Quand je vous vois jouer aux barres ou ù l'épervier dans la cour de récréation, j'ai remarqué que jamais vos · parties ne sont meilleures que lorsque l'un de vous , prenant la direction du jeu, assigne il chaclln son rôle et règle les contestaLions. Votr~ j~u est organisé, c'est-à-dire que vnus avez un che!' obéi et qu'en conséquence l'égoïsme et le sans-gêne de certaüls se trouvent contenus, et de l'autre, chacun s appliquant à jouer de son m.ieux, selon les règles, pour faire gagner son canlp. Imaginez encore un conc·ert dans lequel les musiciens, dédaigmmL les indications du ·chef d'orchestre, commenceraient, s'anêtel'aient, chacun comme et quand il voudrait. Ces musiciens seraient-ils les plus grands artistes du monde, leur musique ne serait plus un concert, mais un horrible charivari. C'est que toute œ~LVre collective a besoin d'être organisée et soumise à une autorité, afin que les efforts de tous soient dirigés au lnême but. La nature de l'homme, telle que Dieu l'a faite , éprouve d'elle-mêlne ce besoin. Aussi, trouvons-nous partout, dès l'origine et toujours , dans tout groupement d 'hommes, petit ou grand, tribu, peuplade, nation , etc.) un chef exerçant cette autorité, soit que - et cela a varié beaucoup avec les époques et les lieux - celui-ci se füt d 'abord imposé lui-mêlne aux autres par la force ou les services rendus, soit qu'il eüt été accepté ou librement choisi; ce chef représente et détient l'autorité légitime, indispensable à l'existence de tou te société humaine.

Les Echanges (Origine du commerce et des métiei's). Il arriva que certains hommes, ou certaines familles qui possé-

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daient tels ou tels objets (blé, fruits, animaux, laine, vêtements, etc., etc ... ) en quantité supérieure à leurs besoins, commencèrent ù les échanger contre d 'autres objets qui Jeur manquaient. Ces éc hnnges en nature furent le point de départ bien lointain du C?mmel:ce, m.ais qui ne méritent d 'en porter le nom que lorsque l'InventIon de la 1110nnaie (coquillages, fer , airain, or, etc.), vint faciliter prodigieusement les échanges. Dans la simplicité de la vie primitive, chacun devait et savait faire un peu de tout, mais ce n était guère compliqué. Peu à peu cependant certains hommes se distinguèrent par leur adresse dans l'exécution de tel ou tel travail, celui-ci dans la construction, celuilà dans la culture ou l'élevage des troupeaux. A la longue, chacun se spécialisa dans une certaine besogne , celui-ci préférant cultiver les champs, celui-là forger les Inétaux, cet autre faire du commerce. Ainsi , petit à petit, se distinguèrent les divers Inétiers: par ce partage du travai furent rendus possibles les progrès matériels de notre civilisation.

Inégalité et Richesse. - Il est impossible que dans la société hum.aine tout le monde soit au même niveau: et ceux qui rêvent, comme certains socialistes, d'une égalité absolue et définitive entre les hOD1mes, ne font qu'un rêve, qui paraît beau, peut-être, à première vue, mais qui est irréalisable, tel au moins qu'ils nous le proposent. Jamais, quoi que l'on fasse, il n 'y aura égalité, sur terre, entr.e le sot et l'intelligent , entre le débrouillard et le nigaud, entre le VIf et le lambin, entre le bien portant et l'infirme, entre l'hOlnme sobre et économe et l'ivrogne gaspilleur. Ce qui n 'empêche pas que les hommes ont le devoir de rendre plus supportables , pour les moins favorisés , ces inégalités naturelles: notre religion chrétienne a merveilleusement travaillé, et travaille toujours à en corriger les conséquences, en imposant à tous d 'être justes et charitables et surtout de s'aimer les uns les autres. Donc il advint très vite qu e l'égalité première des conditions quand tous les hommes à l'origine vivaient encore dans la même mi~ sère ou la même médiocrité, se transforma en inégalité, car il arriva fatalement et promptement que les travailleurs, les habiles firent beaucoup plus de besogne que les paresseux et les maladroits' il arriva aussi que les violents et les forts surent mieux que les faibles garder ou augmenter leurs hiens. Les laborieux gagnèrent plus qu 'il n'était nécessaire pour leur vie; ils firent des réserves et c'est ainsi que naquit la Richesse - ou pour employer un mot que vous entendez souvent: le Capital. Classes sociales. - Possédant beaucoup de troupeaux, beauco.up de ch~mp~ o~ .be~ucoup de matières premières (fer, bois, laIne, etc.), Ils s adJOIgnIrent, contre paIement ou contre d'autres avantages, certains homnles dont l 'intérêt fut de les servir' on eut dès lors des maîtres et des serviteurs, des employeurs et' des ouvriers, et bientôt aussi des esclaves, généralement pauvres captifs :pris dans les batailles sur les ennemis vaincus.


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LES LOIS NATURELLES QUI GOUVERNENT LA SOCIETE

Nous venons de voir que tous les hommes sont soun1.is à la loi du travail, ont besoin de chefs, naissent et demeurent inégaux en talent, en richesse et en chance. Qu'on le veuille ou non, il faut reconnaître et accepter cette triple loi ou triple nécessité naturelle. Vous-mêmes, chaque jour, vous la rencontrez déjà dans votre vie d'écolier; et quand votre raison n 'est pas aveuglée par une de vos passions, vous comprenez très bien tout ce qu'elle a d 'in év itable et de pratiquement nécessaü'e, étant donné notre nature. Et cepencLant combien souvent il vous arrive de vous révolter contre elle! Si, par exemple, les paresseux, les orgueilleux, les jaloux se révoltent, soit contre un devoir jugé trop difficile ou trop long, soit contre un ordre ou une réprimande, soit encore contre un classement qui donne la préférence à un camarade peu aimé, c'pst qu 'ils ont oublié que le travail est nécessaire, que l'autorité est indispensable pour produire l'ordre et que la justice n e peut donn8r l e même rang au savoir et à l'ignorance.

Et de tous temps, tous les hommes ont été plus ou moins portés :l oublier cela. Depuis le pé ch ~ originel, notre pauvre humanité êcoute plus volontiers la voix de l'orgueil, de la paresse, de la cupidité, de toutes les mauvaises passions et est moins forte aussi pour leur résister: c'est pourquoi l'histoire de l'hun1.anité est remplie de tant de haines, de tant d 'injustices, de tant de meurtres, de tant de cupidité, de tant d 'abus de la force. JésusChrist est venu enseigner aux hommes que, fils d 'un n1.ême Père qui est au Ciel, ils devaient s'aimer d'abord, et qu'alors il leur serait facile d'être justes; il a opposé la loi de l'amour n1.l11uel à la dure loi de la force. Dans les entretiens suivants, à la lumière des enseignen1.ents de Notre-Seigneur .J éSlls-Christ_ contenus dans l'Evangile, nous étudierons les principales questions qui concernent la vie sociale; et nous verrons comment, en les appliquant, on pourrait corriger bien des abus et des in.iustices sociales, calmer bien des haines, rendre la vie n1.oins dure à beaucoup, supprinler des égoïsmes cupides, stimuler les dévouements désintéressés, bref, faire une société où il y aurait plus de bien-être et de vrai bonheur pour tous, parce qu'il y aurait un peu plus de véritable amour entre les hon1.mes. LECTURE

LA VIE PRIMITIVE Les premiers hommes quO i vécurent en Gaule, habitèrent les ca.vernes. Ils vivaient lu produit de leur chasse. L 'on a retrouvé leurs traces dans plusieurs départements, entre autres la Somme et la Dordogne : ce sont des crânes, des armes, surtout des haches faites d'éclats de silex, une pierre dure qui se casse en arêtes vives et tranchantes; des pointes de lances et de fl èches ta.illées dans des os; des fragments de colliers formés de dents enfilées et pareils à ceux des sauvages d 'Afrique et d'Océanie ...

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Les habitants des cavernes furent peu à peu re~~placés par des hommes qui surent cultiver la terre et lui faire produire le blé, qui polissaient les pierres de leurs armes et qui, plus tard, utilisèrent les métaux, cuivre, bronze et fer. Certains d 'entre eux, pour échapper au surprises des hommes ou des fauves, établirent leurs habitations, simples huttes couvertes de roseaux, sur des plate-formes faites de troncs d'arbres et dressées au milieu des lacs ou des étangs; ils créèrent ainsi des cités lacustres. MALLET (( Histoire de France »). LE DEVELOPPEMENT DES METIERS Si on mène un enfant, qui ne sait rien encore du monde, dans une boulangerie ou clans une boutique de cordonnier, il s 'écriera: « Qu'estque cet homme peut faire de tous ces pains ou de toutes ces cbaussures? Avec quelques-unes il en aurait bien assez ». Alors on est obligé de lui expliquer que ces pains ou ces chaussures, le boulanger ne les a pas faits pour manger, ni le cordonnier pour les chausser. Il les fait pour les échanger et acquérir, par ce moyen, les richesses dont il a besoin. Le métier est un détour et un circuit. Au lieu de faire comme le sauvage qui travaille pour ses propres besoins pour son pain, pour son vêtement, l'homme civilisé se dit: « Je m 'en v a is produire pour des besoins qui n e m 'intéressent pas du tout, mais qui me seront le moyen de pourvoir à mes propres besoins d 'une façon beaucoup plus avantageuse que si j'essayais d 'y pourvoir directement. C'est ce qu 'on appelle: prendre un métier, une profession ou, si c'est un beau métier, une carrière ... ... Les métiers se sont formés peu à peu; ils se sont détachés peu à peu de ce que nous appelons l ' « économie domestique », c'est-à(Lire du régime dans lequel l'homm e, ou tout au moins la famille humaine, produisait tout ce qui était nécessaire à ses besoins. Il n'est pas besoin de remonter aux temps préhistoriques pour voir l'origine des métiers. Moi-même j'en ai vu naître plusieurs. Dans la petite ville où j'ai passé mon enfance, .ie voyais dans la maison maternelle faire les confitures - c'était un jour de l'année important dans ma vie - et aussi l a charcuterie et le blanchissage; et dans la ferme, j'ai vu faire le pain. "M ais qu'est-il arrivé? C'est qu la fabrication des confitures, la blanchisserie, la panification, la charcuterie ont commencé à émigrer de la maison et de la ferme et ont été ouvrir boutique sur rue pour le public, c est-à-dire ont formé des métiers indépendants. En remontant plus haut, mais sans remonter « au temps où la reine Berthe filait », on aurait pu voir filer à la maison;' or, la filature est devenue non seulement un métier, mais une des plus grandes industries du monde. Ainsi, peu à peu, le ménage, la famille primitive, au lieu de travailler à pourvoir à ses propres besoins, a vu émigrer, se détacher d'elle des industl~ies et des métiers qui, chacun, s'est mis à produire en vue de l'échange. Et pourtant, pour que l'échange ait pu prendre l'immense développement que vous lui connaissez, il a fallu encore autre chose. Il a fallu qu e ces métiers fussent doublés d'une autre catégorie encore plus spécialisée dans l'échange, qu 'on appelle les marchands, et qui ont joué dans la civilisation un r61e de tout premier ordre: les marchands de Tyr et de Sidon, les marchands de Carthage et, plus tard, les races héroïques des marchands de Hollande, d'Angleterre, qui ont peuplé, civilisé, colonisé, cultivé, enrichi et aussi contribué à pervertir le monde. Le marchand a apparu sous la forme très simple, à l 'origine, de celui que nous avons vu et qu'on voit encore dans certains villages: le colporteur, qui porte sa balle sur le dos ou conduit sa roulotte de


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ferme en ferme et d e villa ge en vill ag e, déball e sa marchandise et tente filles et garçons. Et il en a fallu des étapes, pour pass er du marchand ambulant au grand magasin d e nouv eautés, ou mieux encore, à ces maisons américaines qui n 'ont ni marchandis es ni magasins mais où tous les acha ts se font seul em ent p ar correspondance ! Mais ceux-là n e sont que des g en s d 'affair es, t andis qu e les pl'emi ers · marchands étaient d es h éros. C. GIDE (Premi èr es notion s d Economi e politique).

Librairie .. Papeterie

Pierre ' Pfefferlé SEi i c»:Do Télé phone .24

RESUME

La Société hunlaine n 'a pas présenté, dès son ongll1e, la même complication qu ' actuellement. Toutefois, nouS trouvons déjù, aux premiers âges du monde, com.me les premiers traits de la physionomie et les premiers gestes de notre Société d 'à présent. 1. La Famille. - Adam. et Eve forment la première famille.

2. Le Travail. - Avant la chute originelle, la loi du travail existe déjà. A plus forte raison, après la chute, le travail devient une nécessité, mais souvent pénible, de l'existence; l'homme maugera son pain à la sueur de son front, gagnera sa ,ie dans la peine. 3. La Propriété. - Le fruit du travail appartient au travail leur, c'est sa propriété. Il ne le consomme pas tout entier, en met une partie de côté, en réserve: c'est sa richesse, son capital. 4. Solidarité. Société. Tribus. Nations. La falnille fut d 'ahord le premier groupement; puis il y eut des groupements de familles , qui furent les tribus ou peuplades; puis des groupements de tribus, qui furent des nations . Les hommes unis, soit en tribus , soit en nations, sous un chef et des lois commlJn es, échangeant entre eux le produit de leur travail, vivant en société, constituent une Société. 5. Inégalité et Richesse. - A l'égalité première dans la simplicité de vie, à l'origine, succéda l'inégalité des richesses, provenant de l'inégalité physique et moral e des travailleurs. Il est évident que l'homme sobre, fort, habile et actif , tirait un plus grand profit de son travail que le faible, le maladroit, le paresseux ou le glouton, et parfois abusait de sa force. L 'inégalité des situations n'est pas une injustice, on peut mên1.e dire qu'elle e:t la condition du progrès; n1.ais , ce qui la rend pénible et ce qUI d~­ vient la source d 'injustice, c'est la malice de l'homlne : l'orgueull, la dureté de cœur , l'envie, 1 avarice, la cupidité. Tous ces vices se sont glissés , à la suite du péché originel , dans le cœur de l'homme et ont causé les grands maux de l'humanité: haine, esclavage, guerre, abus de la force et mépris du droit. 6. Le l'emède aux injustices sociales est dans l'observation des principes évangéliques par chacun de nous en particulier et par les Etats.

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Ban~u! Cantonale ~u Ualais · Sion ES à IBrigue, Viège, Sierre, Martign" St-Maurice, Monthey COMPTOIRS à Champéry et Salvan REJÏ>RÉSENTANTS à Ritzingen, Lax, Mœre1, Zermatt, Loèche~ Nendaz, C."lJamoson, . Bagnes, Orsières.

Capital de dotation : fr. 7,000,000:-; Réserves: fr. 1,225,000:Clarantie illimitée de l'Etat du Valais Se charge ~de toutes les . opérations de banque, aux conditions les plus avantageuses. La Banque Cantonale du Valais met à la disposition du Pers~:mnel enseigna~t des cartes. de pe!ites épargnes au moyen de ttmbres-poste SUlsses, pour mtrodUire et favoriser l'économie dans les écotes primaires du canton. Ces cartes de différentes valeurs ser.èi;1t :goressées à toutes les personnes qui voudront bien en f~j la: demande au Siège central de la Banque à Sion. LA DIRECTION.


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