DEMEURES EN BORD DE MAYENNE DES BALCONS SUR LA RIVIÈRE
Texte
Photographies
Pierre-Bernard
Cartographie
Pierrick Barreau Fourny Théo Ben MakhadUne vallée de caractère entre Maine et Anjou
p. 16 — L’émergence d’un espace de plaisance pour les élites p. 24 — L’engouement pour le « château » au xixe siècle p. 38 — Un « paysage culturel » en héritage
Patrimoine en images p. 43 — De châteaux en maisons de campagne p. 93 — Une vallée en Renaissance p. 145 — Réinterpréter les paysages
Annexes p. 195 — Glossaire p. 196 — Sources et bibliographie p. 198 — Iconographie p. 199 — Index des lieux
En couverture : Le château de la Coudre à Entrammes.
UNE VALLÉE DE CARACTÈRE
ENTRE MAINE ET ANJOU
Le plaisancier qui navigue sur la rivière Mayenne ou le promeneur qui en arpente l’ancien chemin de halage ne peut sans doute pas manquer, en apercevant les toits élancés des belles résidences qui jalonnent ses rives, de penser à sa grande sœur, la vallée de la Loire, et ses célèbres châteaux. L’architecture de la Renaissance ligérienne a d’ailleurs inspiré nombre de ces constructions mayennaises, élevées ou remaniées pour la plupart dans la seconde moitié du xixe siècle. La présente étude, qui porte sur l’appropriation par les élites de cet espace à travers les demeures édifiées en covisibilité avec la Mayenne ou entretenant un lien étroit avec la vallée, fait effectivement la part belle au xixe siècle. L’attrait des notables pour la mode des « châteaux » à cette époque en fait un véritable âge d’or pour cette thématique. La rivière Mayenne constitue la colonne vertébrale du département qui porte son nom et qu’elle traverse du nord au sud. Tantôt douce et paisible vallée, tantôt relief marqué de rochers et de falaises
1 Château et parc de Haute-Roche, Château-Gontiersur-Mayenne.
découpées, elle lui offre certains de ses plus beaux paysages. Très tôt, les rives de la Mayenne apparaissent comme un espace convoité, exploité, surveillé, mis en défense. Aux seigneuries qui la contrôlent, succèdent, à l’époque moderne, les maisons de campagne des élites urbaines qui, abandonnant progressivement les intérêts purement stratégiques ou économiques, apprécient de plus en plus la beauté et l’attrait de ses paysages. Au xixe siècle surtout, les notables mayennais achèvent la conquête de cet espace prisé qui apparaît alors, notamment dans le Haut-Anjou aux abords de Château-Gontier, comme empli de grands domaines. L’implantation de ces résidences s’accompagne d’un remodelage profond du territoire, entre parcs et jardins paysagers et exploitations rurales modernisées, façonnés par une aristocratie attentive aux progrès de l’agronomie. C’est cet espace de plaisance et de villégiature discrète, inscrit dans un écrin de nature remarquable, qu’il nous est donné de découvrir aujourd’hui. 1
D’UN
ESPACE DE PLAISANCE POUR LES ÉLITES
15 Chapelle manoriale du Grand-Coulonge, Fromentières.
16 Manoir de Beaubigné à Fromentières, gravure de Tancrède Abraham, 1872.
17 Manoir des Mortiers, Ambrières-les-Vallées.
Au lendemain du Moyen Âge, l’habitat aristocratique qui jalonne la vallée de la Mayenne perd son caractère défensif et connaît une profonde mutation. Si le maillage seigneurial perdure jusqu’à la Révolution, les coteaux de la rivière sont désormais convoités par une bourgeoisie urbaine en pleine ascension sociale. Ainsi, aux traditionnels manoirs qui garnissaient les escarpements et les rives de la vallée, succèdent à partir du xvie siècle de nouvelles formes architecturales qui s’orientent progressivement vers la plaisance, recherchant à l’écart de la ville la quiétude de la campagne et les points de vue agréables. On pourrait esquisser, dans les grandes lignes, cette chronologie sommaire des types de résidences élitaires qui s’érigent sur les rives de Mayenne : le manoir à la fin de la période médiévale (xve-xvie siècles), la maison de maître ou maison des champs à l’époque moderne (xviie-xviiie siècles), et le « château » historiciste (xixe siècle). La réalité est bien plus complexe et se heurte au problème de la définition de chacune de ces formes d’habitat, encore sujette à discussion, et à celui de la profonde porosité de ces notions d’une époque à l’autre et même entre elles. Il convient donc de tenter une redéfinition des contours de ces typologies. Il faut aussi prendre en considération que les demeures des bords de la Mayenne se sont largement reconstruites sur elles-mêmes et très rares sont celles qui ont été édifiées ex nihilo au xixe siècle. Bien souvent, les documents notariés et le cadastre du début du xixe siècle, dit « napoléonien », conservent la trace des autres logis, manoirs ou maisons des champs, qui les ont précédés.
MANOIRS ET CHÂTEAUX, DES DEMEURES SEIGNEURIALES
Les documents d’archives attestent la forte densité de manoirs sur les bords de la Mayenne à la fin de la période médiévale : leur implantation répond principalement à des considérations stratégiques, liées aux sites de franchissement, ainsi qu’économiques, la rivière permettant l’installation de moulins et de pêcheries. Le manoir, dont le nom dérive de manere, « demeurer », se définit dans l’ouest de la France comme le siège d’un fief généralement noble, au centre d’un domaine agricole. Le terme n’apparaît cependant pas systématiquement dans les documents médiévaux du Maine, où on lui préfère souvent d’autres formules comme « hébergement, lieu et domaine » ou « maison seigneuriale ». Du point de vue morphologique, le manoir se distingue du château, qui est également une demeure seigneuriale, par ses proportions plus réduites, la faiblesse de ses équipements défensifs et l’importance des bâtiments agricoles. Une cinquantaine de ces manoirs a pu être identifiée à proximité de la rivière, pour la plupart détruits ou très remaniés. Ce chiffre est probablement en deçà de la réalité. Rares sont les grands chartriers conservés qui, comme ceux de Lassay-Torcé ou de la Rongère, permettent de retrouver, à travers les aveux et les hommages, la trace de petites seigneuries disparues. Par ailleurs, certaines maisons des champs adoptent l’apparence d’un manoir, et en prennent parfois abusivement le nom, bien qu’aucun fief ne soit attesté.
LE « CHÂTEAU » AU XIX E SIÈCLE
27 Détail du décor Renaissance de la façade du château de la Houssaye, L’Huisserie.
28 Perron et façade antérieure du château de Rochefeuille, Mayenne.
Si la Mayenne est traditionnellement considérée comme une terre de châteaux, il s’agit en majorité de demeures du « grand xixe siècle », élargi par cohérence historique jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. L’étude des résidences de notables construites à proximité de la rivière Mayenne à cette période pose d’emblée la question de la définition du château. Le problème a été soulevé à plusieurs reprises à l’occasion d’opérations d’inventaire du patrimoine, notamment en 1991 par Bernard Toulier dans l’ouvrage Châteaux en Sologne ou, plus récemment, lors du recensement des châteaux du xixe siècle en Bretagne achevé en 2005. Des travaux d’historiens ou d’universitaires ont également été menés sur le sujet à l’échelle locale en Haute-Vienne, en Maine-et-Loire, en Seine-Maritime, en Franche-Comté ou encore en Haute-Garonne. Tous témoignent de ce nouvel « âge d’or » des châteaux, mais se heurtent à la difficulté de définir un corpus cohérent détaché des traditionnels abus de langage. Toute grande maison est localement désignée sous l’appellation « château » et son propriétaire est « châtelain ». Les dictionnaires (Littré, Larousse, Robert) distinguent deux dimensions principales dans la définition du château. D’un côté, la résidence seigneuriale ou royale, généralement fortifiée ; d’un autre côté, la grande et belle habitation de plaisance à la campagne. La première définition devenant anachronique après la Révolution, c’est la seconde qui sera retenue ici. On lui préférera néanmoins le terme plus générique et moins controversé de « demeure », définie par Jean-Marie Pérouse de Montclos comme un « édifice d’habitation formé d’un logis, souvent accompagné de communs et de dépendances » lui conférant une distinction par rapport à la simple maison. La présence d’un parc et d’une mise en valeur paysagère est également un critère à prendre en compte. Près de soixante demeures, avec a minima parc et communs, construites ou significativement agrandies au cours du xixe siècle, ont été recensées au cours de l’étude ; parmi elles, quarante-trois peuvent être considérées comme « châteaux » par l’ampleur de leurs dépendances et communs, de leurs parcs et domaines associés. Ce sont des habitations aux dimensions confortables, avec une architecture et un décor de qualité, indépendamment des éventuels pavillons, tours ou autres traditionnels attributs castraux. Le « château » du xixe siècle n’est plus attaché à un titre seigneurial, mais renvoie au statut social privilégié de son commanditaire ; il régit l’espace qui l’entoure par divers aménagements bâtis et paysagers et il est à la tête d’un domaine constitué généralement de plusieurs fermes. S’il n’existe aujourd’hui aucun recensement systématique permettant d’évaluer correctement cet important phénomène constructif dans l’ensemble du département, un repérage des parcs et jardins réalisé en 2009 suggère en revanche une densité plus forte de grands domaines le long de la Mayenne et de ses affluents. Les demeures appréhendées dans le cadre de notre étude forment donc un corpus solide pour une première approche du sujet, que des travaux futurs auront à mieux contextualiser.
CULTUREL »
« PAYSAGE
EN HÉRITAGE
41 Vue de la Mayenne et du chemin de halage au pied du château et du parc de la Morlière, L’Huisserie.
Le modèle de l’habitat de plaisance en rive de Mayenne ne s’est que peu démocratisé au cours de la première moitié du xxe siècle. Néanmoins, on note l’apparition de « chalets », « cottages » et autres petites villas dans les villages jouxtant les centres urbains, où l’on venait le dimanche pêcher, canoter, se restaurer dans les nombreux cafés et cabarets. L’exemple le plus significatif de ces petites villégiatures de bord de ville est Changé. Le village est décrit en 1897 dans le Guide de Laval et ses environs comme une « coquette bourgade, rendez-vous favori des promeneurs lavallois ». On vient s’y délasser en bord de Mayenne, admirer le château et l’église nouvelle, arpenter l’escarpement rocheux du Saut-Gautier, et pour les plus courageux se baigner dans la Mayenne. Une même effervescence anime SaintPierre-le-Potier, surnommé « chef-lieu de la friture », où les bords de Mayenne sont garnis de nombreuses tonnelles des restaurants comme La Villa Caprice ou Le Pré Fleuri. Il ne reste aujourd’hui guère de traces de ces activités. Les petites habitations initialement destinées à la villégiature des classes moyennes, très prisées pour leur situation en bord de rivière et en bord de ville, ont généralement été très remaniées pour s’adapter aux exigences du confort moderne. Peu d’architectures remarquables sont à signaler pour le xxe siècle. L’architecte des Bâtiments de France Jacques-Henri Bouflet signe, dans les années 1970 et 1980, quelques réalisations caractérisées notamment par des profils de toitures atypiques : sa maison à toits asymétriques du Haut-du-Tertre à Nuillé-sur-Vicoin, ou la maison « pyramide » de Tivoli à Changé. Plus récemment encore, les lotissements prisés de Beau-Rivage à Moulay en périphérie de Mayenne, ou celui de Mirvault à Château-Gontier-sur-Mayenne, se garnissent de créations nouvelles sans rapport avec l’architecture traditionnelle, écrivant une nouvelle page de l’architecture dans la vallée. Les châteaux du xixe siècle qui s’égrènent au fil de l’eau demeurent aujourd’hui l’emblème de la plaisance le long des rives de la Mayenne. Le paysage qui les entoure continue toutefois sa métamorphose, avec l’extension des zones urbaines, le démembrement des grands domaines
et le renouvellement des parcs paysagers. La perception du château dans son environnement a également beaucoup évolué ces dernières décennies : les façades se mirant dans l’eau avec un certain orgueil sont aujourd’hui de plus en plus dissimulées au regard des promeneurs par des rideaux d’arbres, dans un souci d’intimité et de discrétion. Si les grands châteaux antérieurs à la Révolution bénéficient pour la plupart d’une protection au titre des monuments historiques pour leur intérêt patrimonial, seules l’inscription de Chantepie près de Lassay-les-Châteaux en 1986 et celle de Beaubigné à Fromentières en 2002 consacrent véritablement les restaurations historicistes du xixe siècle. En revanche, aucun château construit ou reconstruit intégralement au cours du xixe siècle le long de la Mayenne n’est à ce jour protégé, ce qui témoigne sans doute d’une certaine réticence vis-à-vis de ces architectures parfois jugées convenues ou pastiches. À l’heure actuelle, la reconsidération de ces œuvres architecturales par les acteurs du patrimoine, les propriétaires et le public, ouvre des pistes de réflexion sur de nouvelles protections, afin de préserver des témoignages remarquables de ce grand élan constructif qui a profondément marqué la vallée et l’ensemble du département de la Mayenne au cours du xixe siècle. Car si ce patrimoine ne semble pas toujours menacé au premier coup d’œil, plusieurs destructions sont à signaler, à l’image des châteaux de Malortie à Saint-Loup-du-Gast ou de la Bermondière à SaintJulien-du-Terroux, ravagés pendant la Seconde Guerre mondiale, de celui de la Noirie à Daon détruit par un incendie pendant la tempête
de 1999, ou encore de celui des Aillères, rasé en 2006 pour étendre la zone industrielle de Château-Gontier. Par ailleurs, la conservation de ces demeures construites parfois rapidement, avec des matériaux sensibles à l’érosion comme le tuffeau, sur des terrains accidentés et exposés aux intempéries, pose de véritables défis à leurs propriétaires. Comme c’est désormais le cas pour les églises édifiées à la même époque, la sauvegarde de certaines de ces constructions âgées d’à peine un siècle et demi pourrait être menacée à moyen terme sans l’engagement des familles qui les possèdent et les entretiennent avec soin.
La vallée et son chemin de halage forment aujourd’hui un axe fort pour l’attractivité du département de la Mayenne auprès des visiteurs, de plus en plus sensibles au tourisme vert et responsable. Le renouveau de la plaisance, à travers le cyclotourisme ou la navigation au fil des écluses, témoigne de l’intérêt porté à ce « paysage culturel » remarquable. La préservation des îlots constitués par les grands domaines omniprésents le long des rives participe donc de sa sanctuarisation. Ainsi, les châteaux qui se dévoilent avec fierté ou discrétion au fil du courant viennent compléter la carte postale de ce territoire singulier et attachant, subtile alliance de nature et d’architecture. Toutes ces demeures, dont les façades immuables dialoguent avec la course ininterrompue de la rivière, sont indissociables du paysage dans lequel elles s’inscrivent et concourent au caractère et à la beauté de la vallée de la Mayenne.
DE CHÂTEAUX EN MAISONS DE CAMPAGNE
« La vue de ces blocs tachetés de lichen, qui se profilent avec tant de vigueur sur le ciel et sur l’eau, de ces pierres aux tons fauves, dans les fentes desquelles croissent çà et là des tiges noueuses et contournées, fait surgir dans la pensée les images les plus incohérentes. Est-ce que sur cette éminence reposait jadis une forteresse ? »
Albert Lemarchand, « Baubigné, la Rongère, les Roches d’Origné », dans Château-Gontier et ses environs, 1872.
DE LA FORTERESSE
AU
CHÂTEAU DE PLAISANCE
Rares sont les édifices militaires médiévaux, comme la forteresse de Laval, qui bordent les rives de la Mayenne. Les autres châteaux d’Ancien Régime du périmètre étudié sont déjà les maisons de campagne de la noblesse, certes de grande ampleur, mais dépouillées de tout attribut défensif. Leurs commanditaires résident généralement à Paris où ils exercent leurs fonctions et ne viennent occuper leurs résidences du Bas-Maine qu’occasionnellement.
Mayenne, château
La puissante silhouette de l’austère forteresse de Mayenne domine la ville et la rivière qui lui a donné son nom. En 1993, des travaux de restauration conduits par l’architecte des Bâtiments de France Jacques-Henri Bouflet mettent au jour, dans les salles du logis, des arcades en briques jusque-là dissimulées sous les enduits —1. Les fouilles qui s’ensuivent, menées par l’Oxford Archaeological Unit, en collaboration avec l’université du Maine, révèlent un exceptionnel ensemble palatial du début du xe siècle composé d’un corps rectangulaire avec une salle haute, dite aula , éclairée par de nombreuses fenêtres, une tour carrée avec une tourelle d’escalier et des terrasses contre les façades. Cet ensemble unique, mis en valeur par l’aménagement du musée actuel, vaut au château de Mayenne de figurer sur la liste très sélective des sites archéologiques d’intérêt national, le seul en région Pays de la Loire.
Fermement campé sur son rocher, le château qui enveloppe désormais le bâtiment carolingien présente depuis l’extérieur tous les caractères d’une importante forteresse médiévale —3, avec son enceinte du xiiie siècle en forme d’éperon ponctuée de nombreuses tours aujourd’hui arasées. Un fossé sépare la basse-cour de la haute cour où sont bâtis le donjon circulaire et le logis seigneurial avec ses salles voûtées sur croisées d’ogives —2. L’ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1927. La puissante baronnie de Mayenne étendait initialement son autorité sur l’ensemble du nord du Bas-Maine. Propriété de la maison de Lorraine à partir de la fin du xve siècle, elle est érigée en marquisat en 1544, puis en duché-pairie en 1573. De 1654 à 1661, elle appartient à son plus illustre possesseur, le cardinal Jules Mazarin, principal ministre de Louis XIV. Le château, qui avait déjà perdu son caractère résidentiel, est également dépouillé de son intérêt stratégique et se voit démantelé à partir de 1665. Il devient ensuite une prison, affectation qu’il conserve jusqu’à sa cession par le Département à la commune de Mayenne en 1935. Un projet de transformation en musée-bibliothèque est alors envisagé et entraîne le percement des grandes baies néoromanes qui éclairent désormais les salles du logis. Suite aux fouilles archéologiques et aux amples travaux de rénovation, le musée entièrement renouvelé ouvre ses portes en 2008. Un jardin d’inspiration médiévale est aménagé dans la hautecour, tandis que la basse-cour accueille un espace de détente et de promenade aménagé autour du kiosque et du théâtre construits à la fin du xixe siècle.
Rennes-en-Grenouilles, le Bois-du-Maine
Comme les châteaux de Mayenne et de Laval, le Bois-du-Maine est doté d’un arsenal défensif conséquent, témoignage de son positionnement stratégique sur la Mayenne, près d’un gué à la frontière du Maine et de la Normandie —1. Le corps de logis reprend les maçonneries d’un château plus ancien, peut-être un donjon quadrangulaire antérieur à la guerre de Cent Ans, d’après l’analyse de Marion Seure et Nicolas Foisneau —2. Les dispositifs militaires se concentrent toutefois sur la tour nord —4 élevée à la fin du xv e siècle par Antoine de Chourses, chambellan de Louis XI et capitaine d’Angers. La datation par dendrochronologie des charpentes de la tour et du corps central indique que les bois ont été abattus et mis en œuvre autour de 1480. Il ne reste rien des autres aménagements qui contribuaient à la défense du site, notamment les trois douves et le pont-levis mentionnés dans les aveux de 1604 et 1754.
À l’époque moderne, le château s’ouvre sur l’extérieur pour devenir une résidence. Trois travées régulières de fenêtres sont percées sur les façades du corps de logis au cours du xviie siècle ;
les lucarnes sont couronnées de frontons triangulaires et en plein cintre. Surtout, Armand-Charles Billard de Lorière, conseiller à la cour des aides de Paris, fait élever en 1773 la tour sud pour donner une certaine symétrie à la silhouette de l’édifice —3. La reprise de la forme médiévale de la tour s’inscrit à contrecourant de la mode de la fin du xviiie siècle et est, à ce titre, tout à fait remarquable. Néanmoins, ce plan circulaire, qui fait écho à une forme prisée pour les salons de l’époque des Lumières, donne lieu au percement de nombreuses fenêtres dégageant de larges vues sur le parc et la nature environnante, achevant de transformer la forteresse en demeure de plaisance à la campagne.
L’aménagement du parc au xixe siècle fait disparaître les fossés et les bâtiments de la basse-cour, ouvrant la perspective vers le château et permettant de tracer allées et pelouses. Un potager est mis en place dans un vaste quadrilatère dissimulé par un bosquet. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1967.
Le Bois-du-Maine, plan du niveau inférieur, Rennes-en-Grenouilles
UNE VALLÉE EN RENAISSANCE
« Ce que j’ai dit en parlant de l’état de l’architecture urbaine à notre époque, s’applique à l’architecture des maisons de campagne et des châteaux : il n’y a pas de style proprement dit de nos jours, on a essayé de tous les styles ; certaines imitations de la Renaissance sont assez satisfaisantes, et quelques-unes sont très élégantes ; mais il ne faut pas le dissimuler, l’ère des châteaux est passée. »
DES DEMEURES TRANSFORMÉES
EN CHÂTEAUX
Le xixe siècle est l’âge d’or de la construction de demeures « en forme de châteaux » sur les rives de la Mayenne. Nombre d’entre elles témoignent toutefois d’une évolution complexe, reprenant parfois des édifices antérieurs, mêlant plusieurs campagnes, hésitant entre les formes architecturales. Certains commanditaires cherchent l’équilibre et la régularité, d’autres l’asymétrie et le pittoresque. Tous ou presque optent pour une architecture historiciste, reflet de leur volonté de pérenniser le mode de vie châtelain.
Daon, la Porte
Le château actuel de la Porte présente l’apparence d’une construction néo-Renaissance homogène —1 : un corps central rectangulaire flanqué de deux pavillons, eux-mêmes cantonnés de tours circulaires côté nord, selon une formule courante au milieu du xixe siècle. La datation des charpentes par dendrochronologie a mis en évidence une réalité plus complexe. Ainsi, le corps central est mis en œuvre entre 1572 et 1577, puis remanié côté nord-ouest entre 1690 et 1694, et au niveau du pavillon sud-est en 1707. Le manoir qui sert de noyau à la demeure actuelle, connu par une série de plans —2, est encore perceptible au niveau de l’élévation nord, avec sa porte à pilastres désaxée —3.
La transformation en château est commandée par le marquis Jean de Rasilly, ancien officier de marine résidant à Paris et propriétaire de la Porte à partir de 1841, à un architecte nommé Lévy – vraisemblablement le Choletais Émile Lévy. La composition d’ensemble ainsi que la subtile polychromie des tours induite par les assises de briques, rappellent d’ailleurs beaucoup une autre de ses productions, le château de Mesnardla-Barotière en Vendée. Deux campagnes distinctes ont été mises en évidence à la Porte. La première voit l’édification d’un pavillon nord-ouest pour établir la symétrie du bâtiment ; elle peut être datée de 1850 d’après le registre des matrices cadastrales et une inscription in situ. La seconde est datable de 1859 d’après l’étude dendrochronologique de la partie supérieure des charpentes. Elle correspond à l’harmonisation générale du bâtiment, à l’adjonction de l’avant-corps central et des tours circulaires.
Les travaux du milieu du xix e siècle voient également la restauration de la chapelle, d’origine médiévale —4 , la reconstruction des communs et de la ferme, ainsi que l’aménagement de l’écrin paysager. Le parc présente un ensemble d’arbres remarquables, notamment deux cèdres et un groupe de douze séquoias entourant une glacière. Le grand potager, clos de murs, s’organise autour d’un puits central. Inscrit dans un paysage bucolique face au paisible bourg de Ménil posté sur la rive opposée, le château de la Porte est un des plus dessinés et photographiés sur les bords de la Mayenne à la fin du xixe et au début du xxe siècle.
Changé, le château
Le château de Changé occupe l’emplacement de l’ancien prieuré Notre-Dame, fondé par l’abbaye d’Évron. En mauvais état et trop imposant pour une communauté alors très diminuée, celui-ci fait l’objet d’importants travaux à la veille de la Révolution. La grande église prieurale est démolie, tandis que les autres bâtiments sont restaurés ou reconstruits dans des proportions plus modestes, comme le prouve un procès-verbal de 1779. Vendu comme bien national au profit de Joseph d’Aliney d’Elva, ancien maréchal des camps et armées du roi, le logis du prieur était alors composé « d’un principal corps de bâtiment avec deux pavillons collatéraux, dont l’un vers le nord contient une chapelle et l’autre une cuisine ».
Plusieurs campagnes d’agrandissement et d’embellissement se succèdent pour donner progressivement à la demeure son visage actuel —1. Armand d’Aliney d’Elva fait élever les communs avant 1840, dont seule l’aile sud subsiste, l’autre ayant été sacrifiée au parvis de la nouvelle église élevée à partir de 1869. La chapelle, aujourd’hui réduite à sa façade antérieure, est construite en 1848. Il fait également remanier le logis et l’augmente du pavillon nord vers 1851 : ce château temporairement dissymétrique est dessiné quelques années plus tard par l’artiste lavallois JeanBaptiste Messager. Les travaux se poursuivent avec Auguste d’Aliney d’Elva et son épouse, Alix de Quelen, qui font construire le pavillon sud vers 1867. Les années 1860 voient également l’aménagement du parc et la construction de la conciergerie. Le maître d’œuvre n’est pas connu, mais l’intervention de l’architecte lavallois Alfred Boutreux pour le compte de la famille d’Elva est attestée par ailleurs dans les archives. Construite parallèlement à la Mayenne, la demeure se signale principalement par le traitement de ses parties hautes, avec ses toits en pavillons, ses extravagantes lucarnes ornées de candélabres et ses grands frontons architecturés —2. Le pavillon sud, côté parc, se distingue par un décor de pilastres néoRenaissance. Devenu mairie après la vente à la commune en 1961, le château a été agrandi en 2002 d’une aile contemporaine signée par le cabinet d’architectes Meyer-Coustou. Si les abords ont été largement transformés, le rez-de-chaussée conserve intactes plusieurs pièces de réception, notamment la grande salle de bal et le bureau-bibliothèque —3 qui est aujourd’hui celui du maire.
Deux tours d’angle coiffées de toits coniques sont accolées au corps de logis —4, 5. Le pavillon d’axe en saillie sur la façade principale concentre l’essentiel du décor avec ses grandes baies à pilastres, son couronnement en léger encorbellement cantonné de fausses échauguettes, ainsi que son toit pentu ourlé d’une crête de faîtage en zinc. Répété sur la façade postérieure donnant sur la vallée, il est ici habillé d’un parement brique et pierre. Le grand vestibule, au carrelage fleurdelisé, donne sur un escalier d’honneur sophistiqué, aménagé en 1886 par l’entreprise nantaise P. Baranger —6. Implantée sur le rebord du coteau où se déploie le parc, la demeure bénéficie d’un panorama imprenable sur la vallée. Néanmoins, l’abandon du projet conçu, semble-t-il, par le comte de Choulot pour les abords de la Houssaye, connu par un plan non daté, explique certaines anomalies, notamment la proximité entre le logis et les espaces de service. Ainsi le potager, qui aurait dû être reporté hors de la vue du château, en demeure relativement proche et n’est dissimulé que par quelques arbres. Les anciennes dépendances contiguës à la demeure sont également conservées pendant plusieurs décennies ; il faut attendre 1912 pour que Guillaume de Quatrebarbes commande à l’architecte Ernest Bricard les communs actuels, au style francilien sans rapport avec l’architecture du château. Touchés par un bombardement américain visant l’aérodrome de Laval, ils sont reconstruits à l’identique en 1946.
En 1858, Anaïs Talvat de La Reinière, héritière d’une famille lavalloise investie au xviiie siècle dans le commerce des toiles, acquiert la terre de Bréon et ses métairies pour en doter son fils, Dominique Godivier, à l’occasion de son mariage avec MarieRosalie-Désirée Renault. À cette époque, les ruines du vieux château de la puissante famille de Montalais étaient encore visibles. Le nouveau propriétaire commande la démolition des anciens bâtiments et fait élever à proximité, vers 1860, un petit pavillon de chasse conçu comme une folie, correspondant à la partie centrale du château actuel —1. L’intérêt du commanditaire pour l’art cynégétique est d’ailleurs rappelé par la tête de loup et le cor sculptés au linteau de l’ancienne porte d’entrée. Quelques années plus tard, Dominique Godivier commande à l’Angevin Urbain Joyau, dont on ignore s’il est également l’architecte de la première campagne, les plans pour l’agrandissement de la demeure, datés de 1868 à 1871 —2. Celuici propose l’adjonction de deux gros pavillons latéraux et d’un péristyle surmonté d’une terrasse devant la façade antérieure. Il fait également remanier le couronnement de la travée centrale de la façade postérieure, qui porte la date de 1871. En 1899,
l’instituteur communal écrit au sujet de Bréon : « Il est de style Renaissance, mais l’existence d’un promenoir à la façade principale lui donne l’aspect d’un palais grec. » Cette formule architecturale reste unique sur les rives de la Mayenne, mais a pu servir de modèle à d’autres châteaux des environs, comme celui du Chêne-Vert à Bazouges, remanié dans les années 1880 pour le comte Rogon de Carcaradec. Construite sur un promontoire, perpendiculairement à la Mayenne, la demeure bénéficie d’une large perspective sur la rivière jusqu’au bourg de Daon. L’architecture tout entière est pensée pour embrasser la vue panoramique sur la vallée, à travers l’orientation des pièces, la galerie et la terrasse qui la surmonte. Si les volumes restent simples, la silhouette du château est animée par l’abondance des décors sculptés et notamment par le traitement soigné des parties hautes, inspiré des châteaux de la Renaissance : grandes lucarnes ouvragées —3, frontons, épis de faîtage en zinc, souches de cheminées multiples et parfois factices, clocheton en bois couvert d’un dôme —4. La lucarne maîtresse porte en médaillon les armoiries de la famille Godivier de La Reinière : « d’or au pal denché d’argent, adextré de trois lions de sable posés deux et un, à une fasce d’hermine brochante, sénestré d’une aigle de sable, becquée et onglée de gueules ».
LES PAYSAGES
« Riches propriétaires de la Mayenne, soyez des hommes éminemment utiles, précieux à votre pays, chéris de vos concitoyens ! […] Faites que vos noms vivent après vous ; attachez-les à la création d’une nouvelle industrie, d’un nouveau mode d’enrichir le département, d’une exploitation inconnue jusqu’à vous, d’une ferme modèle ; […] ne laissez pas un pouce du sol improductif. »
INVESTIR UN PAYSAGE
PITTORESQUE
Au fil de l’eau, les bâtisseurs des châteaux du xixe siècle ont souhaité tirer le meilleur parti de l’environnement paysager et notamment des escarpements pour implanter leur demeure et déployer leur parc. Il s’agissait, tout en cherchant le panorama le plus spectaculaire, de s’offrir aux regards des promeneurs et arpenteurs de la rivière.
Ménil, les Vaux
L’ancien prieuré des Vaux occupe un site tout à fait remarquable surplombant un vaste méandre de la Mayenne, face au bourg de Daon —1. Vers 1096, le fief des Vaux et l’église Saint-Pierre voisine sont donnés par Simon de Thoureil à l’abbaye NotreDame de la Roë, laquelle y établit quelques chanoines pour la fondation d’un prieuré. Le pape confirme la donation en 1136 et 1184. L’histoire de l’établissement ainsi que l’évolution des bâtiments demeurent mal connues. Bien plus tard, en 1709, un aveu rendu par le prieur Laurent Chauveau mentionne le logis prieural, ses dépendances dont un « colombier cabré » (ruiné), un jardin clos et l’église flanquée de son cimetière. L’ensemble jouxtait une maison seigneuriale sur laquelle un certain Louis de Chevreux avait prétention. L’imbrication de plusieurs propriétés
pourrait expliquer la curieuse juxtaposition de logis caractérisant l’ensemble actuel, qui conserve quelques éléments médiévaux : cheminées, escalier à vis en pierre et baies à moulures croisées. Sur l’élévation postérieure, deux portes murées à l’étage sont peut-être les vestiges d’un accès à une coursière qui témoignerait, déjà, de la recherche d’un point de vue agréable sur la vallée. L’avant-corps carré surplombant la rivière est antérieur à 1833, date à laquelle il apparaît sur le plan cadastral. Le rezde-chaussée est occupé par un salon lambrissé —3, l’étage par une chambre. Les fenêtres percées sur chaque mur permettent d’apprécier la vue dans toutes les directions. Dans la première moitié du xixe siècle, la famille Desnoes, devenue propriétaire des Vaux pour en faire sa maison de campagne, conduit vraisemblablement d’importants travaux d’harmonisation des bâtiments tout en aménageant des parterres de jardin —2 – notamment après la démolition des restes de l’église en 1828 et le déblaiement du cimetière, dont il n’a été retrouvé aucun vestige jusqu’à présent. Un kiosque en bois, aujourd’hui disparu mais connu par des photographies, portait la date de 1823. Le pigeonnier —4 est relevé dans la seconde moitié du xixe siècle. Certaines cartes postales des années 1900 figurent également une curieuse cabine qui semble aménagée en surplomb de la falaise, et qui devait offrir au spectateur un panorama saisissant. Une restauration de l’ensemble est conduite par l’architecte des Bâtiments de France Jacques-Henri Bouflet dans les années 1990 ; en parallèle, on doit aux propriétaires actuels l’entretien attentif du jardin en terrasses et l’agrandissement du parc.
Nous remercions tout particulièrement
l’ensemble des propriétaires pour leur accueil chaleureux, le partage de leurs archives et leur aimable autorisation pour la publication des photographies réalisées pendant l’étude d’inventaire ; l’ensemble de nos collègues de la direction du Patrimoine et de la direction des Archives départementales de la Mayenne, pour leur aide et leur grande disponibilité ; la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne pour le partage de leurs connaissances ; l’ensemble de nos collègues du service Patrimoine de la Région des Pays de la Loire ; Anaïs Bonenfant, stagiaire à la direction du Patrimoine du Département de la Mayenne et étudiante en master Archéologie à l’université Rennes 2.
Pour leur collaboration scientifique
Marion Seure, chercheuse, service Patrimoine Traditions et Inventaire, Région Provence-AlpesCôte-d’Azur ; Nicolas Foisneau, chargé de la protection des Monuments historiques, DRAC Île-de-France ; Arnaud Bureau, ancien chercheur, direction du Patrimoine, Département de la Mayenne ; Frédéric Fournis, chef du pôle Inventaire, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire ; Marie Ferey, chercheuse, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire ; Ronan Durandière, chercheur, conservation départementale du Patrimoine, Département du Maine-et-Loire ; Énora Juhel, chargée de la protection des monuments historiques, DRAC Pays de la Loire ; Évelyne Robineau, chercheuse honoraire de l’Inventaire, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire ; Yannick Le Digol et l’ensemble de l’équipe de Dendrotech.
L’ensemble de la documentation est consultable — au centre de documentation du Patrimoine
Hôtel de Région, 1, rue de la Loire, 44 966 Nantes cedex
Tél. : 02 28 20 54 70 www.patrimoine.paysdelaloire.fr
— sur les bases de données en ligne de l’Inventaire gertrude.paysdelaloire.fr phototheque-patrimoine.paysdelaloire.fr
Images Patrimoines en Région
Cet ouvrage a été réalisé par la Région des Pays de la Loire et le Département de la Mayenne. Il est publié à la suite de l’opération d’inventaire du patrimoine des demeures et châteaux de plaisance de la vallée de la Mayenne, réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Région des Pays de la Loire et le Département de la Mayenne.
Direction de la publication
Julien Boureau, chef du service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Coordination éditoriale
Catherine de Lavenne, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Pierrick Barreau, chercheur, direction du Patrimoine, Département de la Mayenne
Enquêtes d’inventaire et textes
Pierrick Barreau, chercheur, direction du Patrimoine, Département de la Mayenne
Photographies
Pierre-Bernard Fourny, avec la participation d’Yves Guillotin et de François Lasa, photographes, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Reproductions
Allison Haugmard, avec la participation de Morgane Acou-Le Noan, photographes, direction des Archives départementales de la Mayenne
Relevés, cartographie et infographie
Théo Ben Makhad, cartographe-topographe, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Dorian Antoine, stagiaire, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Relecture
Évelyne Robineau et Christian Davy, chercheurs honoraires de l’Inventaire, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Nicolas Foisneau, chargé de la protection des monuments historiques, DRAC Île-de-France
Ronan Durandière, chercheur, conservation départementale du Patrimoine, Département du Maine-et-Loire
Marion Seure, chercheuse, service Patrimoine Traditions et Inventaire, Région Provence-AlpesCôte-d’Azur
Julien Boureau et Frédéric Fournis, service Patrimoine, Région des Pays de la Loire
Sabrina Dalibard, Anne Bocquet et Constance Waller, direction du Patrimoine, Département de la Mayenne
Éditions 303
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Direction
Aurélie Guitton
Coordination éditoriale
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Édition
Carine Sellin
Alexandra Spahn
Diffusion
Élise Gruselle
Correction
Edwige Fontaine
Juliette Marmin Paquereau
Conception graphique
Elamine Maecha / BURO-GDS
Photogravure
Pascal Jollivet
Impression
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Typographie
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Les Éditions 303 bénéficient du soutien de la Région Pays de la Loire.
Dépôt légal : juin 2024
ISBN : 979-10-93572-99-4
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