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Botschaft des Gouverneurs

Wir müssen unsere Ängste bezwingen

Ein Erdbeben, ein Tsunami, ein verheerender Wirbelsturm haben uns unerwartet heimgesucht. Ohne Vorwarnung hat Covid-19 unser Leben, unsere Gewohnheiten, unsere beruflichen und gesellschaftlichen Aktivitäten durcheinandergebracht. Dabei wurden unsere Freiheiten entscheidend eingeschränkt und wir bewegen uns in einem von Angst und Ungewissheit geprägten Umfeld. Das Ansteckungsrisiko hat die Furcht und die Beklommenheit noch verschlimmert, die für die Wirtschaft und das soziale Leben ein Fluch sind. Das empfohlene Abstandhalten und das Tragen der Masken sind alles andere als gesellig. Unsere geliebte Confrérie wurde von dieser aussergewöhnlichen Situation besonders betroffen und es ist in diesem angstgeschwängerten Klima schwierig, sich auf Feste und Feierlichkeiten einzustimmen. Die Vorgaben des BAG haben uns schnell und deutlich verstehen gemacht, dass es unter diesen Bedingungen unmöglich sein würde, in diesem Jahr Ressats zu organisieren, geschweige dann die Quatre Heures du Vigneron in Rivaz. Aber seien Sie versichert, dass alles nur aufgeschoben ist und der Grosse Rat der Confrérie du Guillon alle Hebel in Bewegung setzen wird, um diese Anlässe im 2021 wieder aufleben zu lassen.

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Unsere eigentliche Berufung, das Singen des Loblieds auf und für den Waadtländer Wein, verdient mehr denn je volle Unterstützung. Denn wir sprechen hier von einem schwarzen Jahr für unsere Confrérie, weil alle unsere Grossanlässe gezwungenermassen abgesagt werden mussten. Aber noch heftiger hat das Virus die ganze Weinbranche durchgeschüttelt. Unsere Winzer hätten nur zu gerne auf diese zusätzliche Plage verzichtet. Die Schliessung der Gastwirtschaftsbetriebe während fast zwei Monaten, und vor allem die Absage aller öffentlichen und privaten Feste und Feiern haben für einen brutalen Stopp beim Konsum unserer feinen Tropfen gesorgt, selbst wenn Sie zweifellos wie ich übrigens auch versucht haben, mit einer Erhöhung des heimischen Konsums das Unheil zumindest teilweise abzuwenden. Aber der Wein ist vor allem ein hedonistisches Produkt, das man gerne teilt und freundschaftlich geniesst, ein unglaubliches gesellschaftliches und kulturelles Bindeglied, das man in guter Gesellschaft besonders schätzt. In Zeiten der Einschränkung, der Isolation und der Angst wird er plötzlich geschmacklos. Er hat uns höchstens geholfen, eine ziemlich schwierige Zeit besser zu ertragen.

Schliesslich, und ungeachtet dessen, was die Zukunft bringt, werden wir lernen müssen, mit Covid-19 wie mit andern Krankheiten auch zu leben. Ein zweiter Lockdown wäre für unseren Weinbau und unsere Wirtschaft noch schlimmer. Aber er würde auch jeden unter uns dauerhaft schädigen und unsere gesellschaftlichen Gewohnheiten und unser Vergnügen, uns zu treffen und privilegierte Momente der Gastfreundschaft zu erleben, nachhaltig verändern. Der Mensch ist nicht für die Einsamkeit und das Eingesperrtsein gemacht. Er braucht den Kontakt, die Freundschaft und die Freude, für die unter anderem gutes Essen und feine Weine wichtig sind. Wir müssen darum unsere Ängste bezwingen, um an die Zukunft glauben und unser gesundes und überbordendes gesellschaftliche Leben wieder aufnehmen zu können. Ihre Confrérie wird daran arbeiten. Wir sehen uns bald!

Covid-19 Les troublantes prophéties de la Confrérie du Guillon

Pour décider de ses grandes orientations, la Confrérie du Guillon peut statutairement s’appuyer sur un Petit-conseil choisi pour ses éminentes et sages qualités. Il se réunit à cette fin plusieurs fois par année, à la faveur de conclaves délocalisés dans le canton, lors desquels sont examinés tous les engrenages de cette belle mécanique vouée à défendre et à promouvoir les vins vaudois. C’est là une affaire sérieuse, du moins la plupart du temps. A l'une de ces occasions, le Petit-conseil fit escale au country club de Bonmont, du vivant du propriétaire des lieux, le munificent Henri-Ferdinand Lavanchy. La scène qui suit se déroule en décembre 2009, dans un charmant jardin d’hiver généreusement mis à notre disposition par le regretté maître de céans. L’aréopage discute comme de coutume de l’ordre du monde et du sens de la vie sous la conduite, alors, du majestueux gouverneur Philippe Gex. A une cadence soutenue, ce dernier expédie comme à l’accoutumée les affaires courantes, fait avancer les dossiers et traite toute la correspondance. Toute? Voire… Ce jour-là, le soussigné s’était installé tout près du souverain pontife, de façon à garantir le succès de ce qui allait sans doute être la plus grosse supercherie de notre institution confraternelle. Quelque temps auparavant, en effet, nous avions été houspillés par une adepte de l’hygiénisme avant la lettre, laquelle s’indignait que l’on pût tous communier à la même coupe les soirs de ressat, vos lèvres posées sur les nôtres pour ainsi dire. Ironie de l’histoire, c’est Louis-Ferdinand Lavanchy lui-même qui avait financé la coupe en question, après que la précédente eut été subtilisée lors du Sechseläuten de Zurich par quelque fétichiste en mal d’améthyste et de zircon. Quoi qu’il en soit, cet appel à l’asepsie n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd: la lutte contre l’herpès était en marche! Je dois un aveu au lecteur: je suis un mystificateur-né. En matière de canular téléphonique, de carte de visite fantaisiste ou de talents postiches, je ne me fais pas prier. Ainsi, par la grâce d’un emploi des plus convenable au sein de l’Etat de Vaud, j’avais libre accès au logo numérisé de ce dernier ainsi qu'à sa police de caractères qui feraient merveille dans le parfait accomplissement épistolaire de mon plan. L’idée était de mettre la Confrérie au pied du mur: lui faisant croire qu’elle avait été dénoncée en haut lieu par une délatrice piquée au gel hydroalcoolique, soit elle prenait les mesures prophylactiques qui s’imposaient, soit c’en était fini de la cérémonie des intronisations telle qu’elle était conçue. Encore fallait-il ourdir un plan ambitieux: exiger l’impossible et le faire au nom d’une autorité incontestée, en l’occurrence celle du chef du Service de la santé publique, dont la reproduction factice de la signature donnerait un crédit supplémentaire et inattaquable au trucage. Restait à rédiger le texte, au nom de ce principe sacro-saint: plus c’est gros, plus ça passe, tout en saupoudrant l'habituel charabia administratif de quelques formules manifestement dissonantes, histoire de faire plus vrai. C'est tout le sens du choix ridicule de ce mot «calice» qui faisait passer la vénérable Confrérie du Guillon pour une annexe du Temple solaire. Et le chef de service pour un technocrate ignare des us et coutumes de ce canton... Une image valant mille mots, ci-contre le fac-similé de

la missive, signé: «K. Boubaker, médecin cantonal».

Le même Karim Boubaker qui, onze ans plus tard, allait

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